Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1905-12-10
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 70622 Nombre total de vues : 70622
Description : 10 décembre 1905 10 décembre 1905
Description : 1905/12/10 (Numéro 13770). 1905/12/10 (Numéro 13770).
Description : Note : erreur de numérotation. Note : erreur de numérotation.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7123653
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Diraancha 10
Décembre £005
mmmmmmmkmammàm
, ®- *3.970
mm
Dimanche 10, Décembre 1@0&
ÉDITION QUpTTPJENNE
'"PARIS .. ÉTRANGER
. et départements (union postale)
tJn an....25 » ,36 »
Six mois 13 » 19 »
Trois mois..... T » 10 »
ll | (Ë
ZrtiB abonnements partent des i« et 16 de opaque mol*
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent
BUREAUX : Paris, rue Cassette, 17 (VI* arr.)
On s'abonne à Rome. 68. place de la Minerve
ET
•LE MONDE
ÉDmONS^m-OUOTipiEI^
x- ' \< j "■ *" .
PARIS ETRANGER
■ -kt'départements (union postale)
Ùn an 13 » >20 »
... Six mois 7 » 11 »
Trois mois..,.. , 4 »• • 6 50
, L ob abonnemènta partent des 1" et 18 de oha^ne moi»
'i h'fJNlV^^S ttf. répond pas, des manifscrits .guijtii sontadresséi
ANNONCES
; SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, plà'ce de la Boum
SOMMAIKE
La séparation et les élections. — François
' Véiilllot:
L'bjTÎRié'sADLE. — Pierre Veulllot.
Àu joor' lb jour. — Un ministère in
péito »; — J.Mantenay. ''
Nos întëkvibws V Lé Véritable esprit de la
" loi Briarid. — Robprt Duval.
Après là. séparation.
A la Chambre, v.. ' '
An S énat . — J. M. . •
JLa Situation en Rossir.
Feotaetoh.-■— Le.« mensonge du féminis
me » (Lettre ouvepte iï. Th. Joran). —
. Marie Maugeret, directrice du Fémi
nisme chrétien.
■■■ frr- r-—■ j t , ' " r■ ■■' :
PARIS, 9 DÉCEMBRE 1905
Séparation et les EleatiODS
Le titre de cet article est celui d'un
volume qui vient de paraître (1). D ; e
ce volume, on ne saurait mieux définir
l'importance et l'actualité qu'en disant
que c'est un livre" qui était à faire.
. • Le voté définitif de la loi ne met pas
jfin à la lutte. Il en ouvre une phase,
nouvelle, plus dure et plus terrible.
Quelle que soit l'attitude ordonnée par,
.le Pàpe et réglée par lés évoques, les
jacobins ne désarmeront pas. Le Ra
dical, la Lanterne et l' Action nous en
préviennent tous les jours. Hors la loi
ou dans la' loi, nous deVrçns batailler
; .poiiir maintenir, les positions de l'Eglise.
"C'est là un dos* aspects du comba, que
•tous les catholiques aperçoivent-et ac-
•'ceptent. Mais il y en.a un autre.. Si le
;vote des serviles du Luxembourg com-
méncé la" guêrrè " sur ïe térraîn Tiés ap
plications, il ne la ferme pas encore sur
le terrain des préliminaires et. des prin
cipes. Après les Chambres, il y a les
■électeurs. Les premières conquises par
la peur et l'intérêt, nos ennemis vont
s 'efforcer de gagner les seconds par le
mensonge. Ils iront partout, leur ré
pétant et cherchant à leur démontrer
que,, si.la République a dû en venir à la
séparation, c'est que le Pape avait pro
voqué cette mesure; ils iront partout,,
leur affirmant et s'ingéniant à leur
prouver que la loi votée par les Cham
bres est une loi libérale et généreuse.
Et comme ils laisseront', pendant ce
temps, les églises aux fidèles et les
^presbytères aux curés, ils comptent
bien que le pays, dupé par les appa
rences, et par leurs sophisnies, approu
vera cette séparation dont.il mécon
naîtra les caractères et dont il ne verra
point les effets. Après, ils auront
quatre ans devant eux pour dépouiller
..les prêtres, asservir l'Eglise et pétrir à
nouveau la pâte électorale.
Telle est la campagne que les
francs-maçons s'apprêtent à mener de-
"vant l'opinion publique et contre la
quelle, il faut nous armer. Si l'organisa
tion du culte est une nécessité de pre
mière importance, la diffusion do la
vérité dans le peuple, avant le scrutin
de mai, n'est pas un devoir moins in
dispensable. Par des conférences répé
tées dans toutes les communes, par
' des affiches placardées sur tous les
murs, par des tracts et des journaux
introduits à tous les foyers, il faut dé
masquer le mensonge et répandre la
lumière. L'histoire de la loi simple
ment exposée, les déclarations de ses
auteurs «t dé ses partisans littérale
ment reproduites, le texte de ses arti
cles -impartialement commenté selon
leur lettre et leur esprit, ses consé
quences logiquement déduites, il n'en
faudra pas plus pour convraincre un
esprit ouvert et impartial. Et, Dieu
merci, l'intelligence et la bonne foi
ne sont pas encore le privilège d'une
. minorité.
Et c'est pourquoi l'ouvrage de M.
Jean Guiraud, La séparation et les
élections, était uri livre nécessaire. Ce
., volume compact et plein, bourré de
citations topiques et de faits incontes
tables unis par une argumentation ser
rée et lumineuse, n'est pas écrit direc
tement pour le peuple. Il faut, pour le
- lire, plus de temps et d'attention que
n'en peut donner le travailleur de l'u-
' sine ou de la glèbe, au soir de sa rude
.journée. Mais c'est le manuel indispen
sable de quiconque veut parler au peu
ple, soit à la tribune, soit par la pres
se, soit même dans ces conversations
particulières où souvent la persuasion
gagne en intensité ce qu'elle perd en
étendue. -
L'auteur saisit la loi dès ses origi
nes, la file à travers les méandres de
sa discussion, la poursuit jusque dans
ses conséquences. Ah ! l'on prétend
qu'èllé fut provoquée par le Pape ! Eh
"bien, voici, mises à nu, lés machina
tions des logés qui l'avaient longue-
mént décidée, préparée, ihûrie ; voici
les. .déclarations des sectaires qui af
firment qu'elle était à point il y a deux
ans et qui louent M. Combes de l'a
voir rendue, « par ses manigances »,
inévitable. Ah ! l'on a le front de sou
tenir que la loi est généreuse ! Eh bien,
Voici, condensée en quelques pages,
l'irréfutable démonstration de son t:a-
.ractère spoliateur.; voici, reconnues
paç les jacobins eux-mêmes, l'hypo
crisie et la précarité de cette fameuse
{l) La séparation et les élections, par kl.
Jean Guiraud. Paris, Lecoffre.
donation de s églises. Ah ! l'on ose af-
firmer que la séparation est . libérale !
Eh bien, voici, démasquée sans retour,
l'arrière-pensée oppressive de ces asso
ciations cultuelles, auxquelles est en
chaîné l'exercice du . culte et-qui sont
elles-mêmes enchaînées à - l'Etat ;
voici, prouvé. sans réplique, . le but
vexatoire de ces mesures policières
accumulées contre le clergé, qui, dé
pouillé de ses revenus et de ses ga
ranties,; se Voit soumis, en outre à des
lois d'exception. Ah ! l'on ne. craint
pas de promettre à l'Eglise une ère de
calme et de prospérité l Eh bien, voici,
dénoncée clairement, ripn - seulement
par les brutales déclarations, d'un. Bep-
male ou d'un Allàrd, mais encore par
les ; aveux positifs de M. Briand lui-
même — ils.'avaient 'passé inaperçus,
M. Guiraud les a. recueillis^ — la
p'ortéé .provisoire de cette loi.préten-
duè définitive.
M. Guiraud a rendu un émineiit ser
vice .aux catholiques en recueillant
■dans un volume, tout cet arsenal d'ar
guments. A notre tour nous avons
voulu rendre service à nos lecteurs en
leur signalant ce livré, au seuil même
de la nouvelle campagne inaugurée par
la promulgation de la loi. Et. mainte
nant, à l'œuvre !
François Y euillqt.
bulletin
A la Chambre, l'incident .soulevé.par
M. Ffyrmin Faure, lequel demaMdait ■ la
mise en accusation de "MM. fiouvier et
Delcassé, comme responsables d'indis
crétions diplomatiques, s'est clos, au
gré du gouvernement, par le renvoi de
la discussion.
On a repris ensuite le débat sur Van- ■■■
timilitarisme; M. Jaurès a prononcé la
première partie d'un grand discours
dont nous aurons la suite vendredi.
Au Sénat, on a voté quelques crédits
pour constructions scolaires et ouvert
un peu plus le trou creusé par le lai-
cisme à. outrance.
Adoptée aussi la loi réprimant les
actes de .corruption dans les opérations
électorales. . .
M. Combes déclarait Mer, dans les
couloirs du Palais-Bourbon, et fait re
dire aujourd'hui par ses officieux qu'il
ne sera point candidat à la présidence
de la République. , ,
Ils sont trop verts, — et là campagne
pour la publicité, du scrutin est vrai
ment compromise.
Le conseil municipal de Paris. s'est
occupé de là réception des conseillers
municipaux dé Londres, qui aura lieu
probablement dans le courant de fè->
vrier; on a voté un certain nombre de
projets locaûsc.
De Russie, les nouvelles sont meil
leures; une détente générale èsi signa
lée ; les employés des postes et télégra
phes de Saint-Pétersbourg reprennent
le travail; il y a toujours quelques
mutineries militaires.
Le conflit turco-européen peut, être
considéré comme terminé; le gouver
nement ottoman ne résisteplu$ que sur
des points secondaires et pour la
forme.
NOS DÉPÊCHES
La conférence d'Algêslras.
Madrid, 9 décembre, 10 h. 30.
Ôn est unanime ici, dans les milieux offi
ciels, à reconnaître la gravité ..des paroles
prononcées au Reichstag par le prince de.Bii-
low. Mais, bien qu'il existe toujours dans la
masse de la nation et surtout dans les classes
moyennes un parti favorable à l'Allemagne, le
gouvernement et la majorité des hommes
d'Etat espagnols paraissent décidés à mainte
nir le pacte conclu avec la France et avec
l'Angleterre et 4 en faire triompher les prin
cipes à la conférence.
Je tiens de bonne source que des assurances
à cet égard ont été données hier à M. Cambon
dans l'entrevue qu'il a eue aveclejministre des
affaires étrangères. On m'affirme, d'autre
part, que la réunion de la conférence serait
fixée au 6 janvier.
L'INTARISSABLE
■On aimerait à savoir ce que pense .de
M. Jaurès le général de Galliffet, qui
disait avec sa concision militaire :
— Le général Koget parle bien, mais
il parle trop?... L'ancien ministre de
la guerre doit trouver que le rhéteur
collectiviste parle trop pour parler
bien.
Savoir se borner, première condi
tion de l'art de parler comme de l'art
d'écrire. Une éloquence qui a besoin
d'un espace de cinq heures au moins,
toutes les' fois qu'elle se déploie un
peu, prend le caractère d'une infirmité.
M. Jaurès est atteint d'incontinence
oratoire.
N'ayant pu se répandre, hier, que pen
dant deux petites heures, il ne nous a
débité, comme une fontaine, que la
première partie de son discours. La
seconde partie sera pour vendredi pro
chain ; et s'il y en a une troisième, ce
sera pour le vendredi d'après.
Mais la pensée de M. Jaurès est
connue ; ses déclamations ne sont
plus que des répétitions. Nous savons
ce qu'il dira tout aussi bien que ce qu'il
a dit. Peut-être même le savons-nous
mieux. Car, lorsqu'on vient d'entendre
ce sophiste ampoulé, on a d'âbôrd
quelque mal, sous le boursouflage du
Verbe, à retrouver l'idée indigente et
maigre autant que fausse et mal
saine. • • " l '
V M, Jaurès-a çommencé de nous par
ler sur la patrie. Ce qu'elle est, ce
qu'elle devrait être, et ; ses deVoirs en
vers nous (il n'est plus question de nos
devoirs envers elle, c'était l'ancien
style) : voilà le thème de son dis
cours. Ç'a été hier, .et cela promet
d'être jusqu'au .bout, le^discours hypocrite ou. d'un inconscient. Il n'est
pas-impossible, .d'ailleurs, qu'il y - ait
mélange. ■ ■ '
Les protestations .ne coûtent, rien ;
en outre, elles sont éloquentes, ,M.
Jaurès proteste ; donc abondamment de
son amour passionné'de la patrie. Mais
après viennent' les conditions, et lës
restrictions. Ce rhéteur aime sa patrie
comme une institution transitoire, dont
il, ponvient-ide se .servir jusqu'à nouvel
ordre,.,et qu'il faut .même défendre
tant que l'heure n'aura pas sonné de
la combattre. Il tient à sa patrie, un
peu comme l'ouvrier collectiviste à
.son, salaire, en ; attendant : qu'affranchi
par l'avènement .du socialisme et le
partage des biens, il puisse rejeter,
avec malédictions, cet engin de servi
tude.
Les temps ne sont pas encore ve
nus. —. Conservons. la patrie, accorde
M. Jaurès, avec ' les autres Vestiges
d'une organisation barbare vouée â.dis-
paraître enfin. ■ Et nous irons jusqu'à
lui apporter au : besoin le secours ..de
nos bras,,"si elle .se maintient ...et pro
gresse dans la voie où nous lui ordon
nons de marcher....
Nous l'avons déjà dit; nous le répé
terons : A côté, des Jaurès, 'les Hervé
sont indispensables. Ceux-ci,. par leur
logique infâme, empêchent ceux-là de
devenu; trçjp dangereux. .
Pierre Y euillot.
AU JOURJ.E JOUR
UN MINISTRE « IN PETTO ».
Un député au Parlement de Suède, le
baron Bonde, a communiqué au Figaro.. de
curieux documents qu'il tient de son
aïeul, lequel fut un des confidents de
Charles XIII. Ce sont des lettres —iné
dites — de la duchesse de Sudermanie,
qui fut plus tard reine.de.Suède et Nor
vège", adressées à la comtesse Piper. Cette
correspondance présente un haut intérêt,
parce qu'elle reflète l'impression que res
sentaient les co,urs d'Europe aux terri
fiantes nouvelles venues dé Paris..
II. y a là une contribution nouvelle à
l'histoire de là fuite à Varennes. Enten
dons-nous : la lettre qui raconte l'arresta
tion fourmille d'erreurs de détails, car les
premiers renseignements que la princesse
a reçus sont inexacts ou incomplets.
Ainsi elle dit que « le roi courait devant
la berline comme postillon ce qui est
faux.Çe n>st d.onc .pas ..sur les incidents
de la route que la princesse nous ap
porte des révélations. C'est-sur le rôle
de Gustave III dans l'affaire.
Tout le inonde sait que le roi de Suède
s'efforçait de sauver les Bourbons. On
connaîtau moins «n partie r-r- le rôle
de Fersen. Il y a une relation étroite en
tre la fuite à Varennes organisée par ce
dernier et le voyage que Gustave fit à la
même époque à Aix-la-Chapelle, mais il
est intéressant de constater, par les let
tres mêmes de la duchesse de Suderma
nie, que le souverain suédois comptait
alors, deux ambassadeurs à Paris: le di
plomate officiel,-M. dé Staël, le gendre
,de Necker, qui entretenait avec le monde
"révolutionnaire dès rapports,.singulière r
ment suspects, et M. de Fersén, ministre
réservé in petto, qui conservait son titre
en portefeuille, mais devait s'en prévaloir
si la contre-révolution l'emportait.
La contre-révolution ! M. de Staël affir
mait qu'elle était impossible, et il y avait,
à la cour de Stockolm, tout un parti qui
estimait, avec l'ambassadeur, qu'il était
sage dé ne point rompre avec la France
nouvelle. N'était-il pas dangereux de
jouer le rôle de don Quichotte et de,don
ner au monde une seconde édition de.la
brillante équipée de Gustave-Adolphe en
Bavière? . ■
Chose curieuse : la duchesse de Su
dermanie semble approuver l'ambassa
deur officiel : èîle ne partage^ point les il
lusions des émigrés : «Je suis sûre, écrit-
elle à la comtesse Piper en décembre 1791,
je suis sûre que, s il lui est possible, le
roi fera marcher ses troupes vers lé prin
temps; mais, selon l'avis de tous les
fens raisonnables, une guerre en France
onnera le coup de grâce à la Suède. »
Gpstave III a, .en .effet, résolu de mar
cher au secours du roi de France, mais le
coup de pistolet d'Ankarstroëm va déli
vrer la Révolution française de son plus
implacable ennemi. Quelle nuit tragique!
Et comme on comprend que le décor ait
inspiré les dramaturges ! Au milieu
d'une fête, le roi est entré suivi de quel-
3ues courtisans. Il porte, comme tous les
anseurs, un loup de velours noir. Le
comte de Horn s'avance, car c'est lui qui
doit désigner la victime au meurtrier :
— Bonjour,beau masque ! dit-il au roi,
et aussitôt Ânkarstroëm décharge par
deux fois son pistolet sur le malheureux
souverain..
L'assassin ne vengeait-il qu'une injure
particulière? Y avait-il parmi les conjurés
des agents français? Je ne sais, mais cette
mort, singulièrement opportune, me rap-
pelle le joli mot d'une femme de l'ancien
régime, qui s'écriait en apprenant la mort
du capitaine Wright M. deBuonaparte
a du malheur : tous ses ennemis lui met
rent dans les mains ! »... —J. M antenay.
- - , - - * * / •
* *
Les « amis des éléphants — Tel est Je
titre d'une société qui vient de-se fonder
et qui compte déjà des adhérents de haut
parage.
Il y a longtemps que les voyageurs et
Ies.naturalistes.nous ontifixés sur l'ex
traordinaire mentalité de. ce-mastodonte
des époquès antédiluviennes. On . sait les
services qu'il rend depuis des siècles -,en
Asie; Il e.st : bonne d'enfant,:; gardien de
chantiers-.de travaux . publics, ,-une forte-
resse yivante ! 'àJa guer.re i 4le. meilleur des
défenseurs de l'hommé attaqué par les
fauves. Et ce n'est pas en Extrême-Orient
qu'on Je détruirait à plaisir,-histoire d'es
sayer son habileté sur lui comme, au tir
aux pigeons.
Ce genre de sport ,s'est rçiallieureuse-
rnent pratiqué.àuntel.point,àu:,CongOÉt
à,la Côte. d'Ivoire.qu'encore quelques, an
nées on> ne trouvera plus un seul éléphant
et ces contrées seront : privées d'un- élé
ment de richesse et-de la collaboration de
l'animal le plus utile de la cfiation.- Un
tel état, de choses a inspiré à un explora
teur,. M.. Bourdarie, l'idee, de .sauver une
race aussi précieuse-et. qui . peut êtrai do-
mestiquéesur le continent africaincomme
dans l'Inde.. .... ...
Au CoogoJl a.fait une .campagne.dans
ce sens. Maintenant, il djemande à la
France de l'aider à la réussite de son
projet, c'est-à-dire à soustraire le vail
lant animal, dont on pourrait tirer; un -si
frand parti, à des, chasseurs impitoya-
les, massacrant, pour le plaisir. De l'a-
vis.de M. Bourdarie, il faudrait interdire
ceshécatombes pendant trente ans.
Tel est l'objet de la Société, des Amis
des 'élephantSj qui a pris pour président
le directeur du Muséum iAinsi constituée,
elle va recueillir de nouveaux adhérents;
elle.aura,u.n'bulletin où . des .explora
teurs, _d.es . naturalistes,, nous, raconte
ront Jes,hauts faits de cet animal, extraor
dinaire. '
le tf.ompette de' IVcefth. — Ces jours
derniers, à Commercy, est mort,., à L'âge
de soixante-douze ans,. t M.; Hannoy, an
cien trompette au 2 0 cuirassiers.-Ses ob
sèques ont eu lieu avec beaucoup de so
lennité.
En 1870, Hannoy. avait eu ,1a triste mis-
sipn.de sonner la*r.ètraite'des vâiîiân^s'.H i
giments de cavalerie, pendant ,la.,bataUle
de Wœrth..Son capitaine, qui l'accompa
gnait, eut la tête, fracassée par un obus,
'tandis que le .brave trompette exécutait
son ordre au milieu d'une pluie de bal
les.
*
■ - * *
A Corneille. — Paris ne.possédait pas
encore de.statue de. Corneille, ce qui . pa
raîtra quelque ,peu . extraordinaire, pour
une ville,dont.toutesJes piaçes.publ.iques
.sont, encombrées d'affreux .monuments
représentants de ..problématiques littéra
teurs.
Cette omission,va être, réparée.
A l'occasion du trois centième anniver
saire de l'immortel écrivain du Cid, on
lui élèvera une statue que termine actuel
lement M. Allouard, auteur d'un Molière
mourant placé au théâtre de l'Odéon.
La statue'de Corneille ..sera érigée -de
vant l'église Saînt-Germain-rAuxerrpis.
» ...
.* *
Un pauvre diable va à l'hôpital où il est
convoqué pour venir .constater le décès
de sa femme. II est reçu par le direc
teur.
Après avoir, donné au malheureux les
explications nécessaires, le directeur le
congédie et, d'un geste aimable, la : main
tendue, dit distraitement :
Au plaisir de vous revoir 1
DEUXIÈME^ EFFET
Premier effet de la r&istance de l',U-
nion démocratique au complot du .scrutin
public : la délégation des gauches n'a pas
osé donner, sonjestouipttle,pfftcicllGjau pro
jet de M. Dauzon. C'est cè que nous avons
souligné hier.
Deuxième effet : ,JM. Combes annonce
dans les couloirs qu'il, n'a jamais posé sa
candidature à la succession de M. Lou-
-bet.- ■■■■■■ ;
Tant qu'on.a pu supposer qu&le tradi
tionnel scrutin secret ferait place à un
mode d'élection plus favorable aux procé
dés d'intimidationjacobine, l'ancien prési
dent du. conseil s'est laissé, désigner, par
la complaisante indiscrétion de ses amis,
comme le futur, olief de l'Etat. '
Maintenant que le coup paraît marqué,
M. Combes, se réserve.
Il ne sera pas candidat. Son. homme,
a-t-il déclaré, c'est M. Fallières.
Pauvre M.Fallières ! Il ne lui manquait
plus que cette protection 1
. i, « —: y
Au voleur !
Nous ouvrons ce matin la Lanterne.
La physionomie du journal franc-maçon
se modifie avec une promptitude extraor
dinaire. C'est le Fregoli de la presse.
Hier, là feuille jacobine ne retenait pas
son hilarité devant les gémissements pi
teux des catholiques. Aujourd'hui, elle se
déclare indignée de leur audace.
C'est le communiqué de l'archevêque de
Bordeaux sur l'inventaire des biens de
fabrique, — on le lira plus loin — qui pro
voque sa colère.
.Est-il possible, s'écrie-t-elle, est-il possible,
nous le demandons, de conseiller avec plus de
cynisme le détournement ét le vol ?
Mais n'ayez crainte I ces effrontés cléri
caux trouveront à qui parler.
Qu'on y prenne garde, : conclut le.journal
lanternier, les cléricaux vont juger & la façon
dont sera réglée cette question des biens mobi
liers, de l'énergie dont nous sommes capables.
Si nous ne les mettons pas de suite àla raison,
nous les trouverons plus arrogants quand.il
s'agira d'appliquer la séparation. Il faut donc
es réduire immédiatement à l'obéissance.
C'est clair.
On cherche à nous voler. Nous tâchons
de défendre nos biens. Nous sommes donc
des misérables et nous justifierons toutes
les représailles.
C'est ainsi que les Apaches, quand ils
rencontrent un bourgeois qui ne veut pas
céder sa bourse avec complaisance, lui
plantent un couteau dans la poitrine pour
lui apprendre l'honnêteté.
NOS INTERVIEWS
LE VÉRITABLE ESPRIT DE LA LOI BRIAND
MM. Georges Berry et Léonce de
Castelp&u, .députas, commentent J*
loi nouvelle,
Le pharîsaïsme évident dont sont im
prégnés les'différents "paragraphes de la
loi Briand inspire^ à bon. " droit, de justes
méfiances à tous les catholiques fran
çais."Et : le règlement administratif pu
blic qui doit compléter les prescriptions
de la loi et doit les "définir 'exactement
sera conçu, on,n'en..p'eut plus, douter,, dans
un sens plus restrictif encore. C'est donc
la guerre, ouverte. Car, maintenant, nulle
h'est plus dupe-des intentions de ces
étrangleurs de. liberté. Depuis près de
trois ans,-^répétaient 1 sôùs lé" manteau
d'arlequin à.qui voulait les entendre qu' ls
sauraient triompher ' de la conspiration
cléricale, .restituer la.République maçon
nique à ses véritables maîtres.
Eh bîen,. le sort de l'Eglise de France
est aujourd'hui placé, entreles mains des
catholiques. Dieu merci ! ils constituent
encore, ainsi qu'on4e dit en mécanique,
une. résistance et une- force assez puis
santes pour opposer un bloc inébranlable
au bloc des porte-drapeau rouge et des
négateurs officiels et-patentés du principe
divin ou de l'idée de patrie...
'Ûne connaissance exacte, 'et 'approfondie
de la loi Briand .permettra, seulement aux
catholiques français'de savoir à quoi s'en
tenir. Le -gouvérnemènt ■ avait escompté
l'indifférence des catholiques: Cëtte -indif
férence eût été-une faiblesse et cette fai
blesse-eûtfait la force' de nos ennemis; Or.
l'histoire en- général- et plus spécialement
notre histoire nationale sont là péur prou
ver qU'il n'y a jamais" d'indifférents sous
une persécution. C'est un mal qu'engendre
seulement la paix. . ;
£n votant laMoi, Briand, les sectaires
des.deux : :Çhambr.esvont - dpnpé ,1e signal
'd'une renaissance catholique, dont ies ef
fets, nous en avons la ferme conviction,
ne tarderont pas à.se faire sentir. C'est là,
tout au moins, le sens des réflexions qu'a
bien voulu nous suggérer hier
NU,Georges.Berry,
l'un des membres Jes plus autorisés de
l'ancienne commission.de la séparation à
,1a Chambre. Il a tenu, en.outre, à préciser
■pour, nos lecteurs le véritable sens qu'il
convient- d'attacher aux-articles 4, 8 et 19
du texte définitif de la loi :
— Lorsque deux associations cultuelles
se formeront simultanément et viendront
à demander ensemble , la dévolution des
biéns, ou que; l'une ayant déjà obtenu : la
dévolution 'des biens, une autre associa
tion concurrente viendra la réclamer, à
son tour, de qiielle façon les choses se
passeront-elles?
, Dans ces deuxxas, nous. a. répondu
M: Georges Berry, c'est au Conseil d'Etat
-qu.'il appartiendra de statuer. ,f Et c'est ici
qùè transparaissent les dispositions sec
taires de la nouvelle loi. Il sera toujours
aisé, .dans : un, cas .aussi compliqué que
celui-ci, de porter l'affaire devant le Con
seil d'Etat. Or, là où le tribunal civil au
rait pu juger en connaissance de cause, le
Conseil d'Etat ; n'apportera qu'un esprit
politique. 11 accordera les biens à qui lui
fera plaisir, :
On a prêté - aux auteurs :de la loi nou
velle, demandonsrnous, l'intention de sus-
citér un schisme, en France ?
— C'est exact. Mais nous pouvons être
.tranquilles de ce côté. Nous ne sommes
pas à Byzance, et je considère un schisme
non seulement comme improbable, mais
comme tou+à fait impossible. Un évêque
. 11e .pourrait, plus -s'isoler aujo.urd' hui>xUns
son diocèse, le télégraphe et le téléphone
ne permettent plus-cela. Et, eh admettant
qu'un fait semblable put se produire,
le Pape en serait immédiatement in
formé. = :
iL'évêque dissident n'aurait pas le temps
de créer autour de lui un "mouvement d'i
dées et un , courant nouveau, puisque la
nomination, des évôques appartient désor
mais-au Pape et que la destitution de ce
lui-là suivrait immédiatement • sa défec
tion.
De la loi qui vient d'être vo'tée-peut
sortir un grand bien .ou -.un grand mal.-
Tout dépendra uniquement de l'attitude
des ^catholiques. Eh bien, , de ce côt-é, Je
crois que nous pouvons envisager l'avenir
sans trop de crainte.-
M. de Ca&telnau
a bien voulu préciser également, pour
nos lecteurs, quelques. dispositions de., cét
article 4 qui reste comme la clé de
voûte de la loi Briand :
—.Aux termes de l'article 4, nous dit
M. de Castelnau, la seule association que
l'évêque aura reconnue sera en . droit, de
réclamer lës biens et les fonctions de la
fabrique décidée.à mourir. Or, comme il
peut y avoir deux associations chargées
Simultanément de continuer une seule et
même fabrique, il s'en suit forcément que
celle : là'seule aura le, droit de continuer
le culte catholique qui aura ét^ "autorisée
et désignée à cet effet par l'ëvêque.
D'autre part, l'association .n'aura pas à
se présenter avec tel ou tel prêtre. Ce
n'est pas elle, en effet, qui pourra jamàis
avoir, d'après lés règlements canoniques
et le bon sens, le choix du curé. C'est l'é
vêque seul .qui, conformément aux prin
cipes du droit canon, investira le curé, de
meme que c'est le Pape qui investira Té-
vêqUe. On ne comprend donc pas un con
flit possible entré deux associations et une
intervention quelconque du Conseil d'E
tat, quoi qu'en dise l'article 8, à moins,
chose impossible, que l'évêque ne nomme
en même temps deux curés à une même
paroisse et déclare les deux associations
également en communion avec lui pour
succéder à une seule et même fabrique.
Et ceux qui envisagent l'hypothèse de
deux associations concurrentes ayant
chacune un curé désigné par l'évêque, à
leur tête, pour conduire une même pa
roisse et également approuvées à ce même
effet par ce même évêque ignorent le pre- -
miér mot de l'organisation du' culte ca
tholique, et; ne savent , pas ce qu'ils di
sent. ,
. — Ainsi vous .ne reconnaissez aucune
compétence au Conseil d'Etat, dans ce cas
particulier? " '
. — Aucune. .On ne pèut dire sans mons
truosité que le Conseil d'Etat ait lé droit
de dire à l'évêque qu'il est en vraie com
munion avec telle association plutôt qu'a
vec telle autre et que c'est Celle-là jplutôt
que celle-ci qui doit recueillir'les, biens^eû
4a fonction de.la fabrique...
. — A votre avis, que devraient faire les
fabriques? ■
— Je ne puis rien" préjugêr"des instruc
tions que le Saint-Père donnera aux cà-
tholiques.de France et que nous accepte
rons avec Unè respectueuse déférence. A
prime abord, il m,e semble. que les fabri
ques n'aurajent...qu'une chose. à faire : se
compléter ..au nombre de sept ou de
quinze,- d'accord ; avec l'évêque et confor
mément aux prescriptions de l'article 19,
afin de se trans'mett'ré'à elles-mêmes leurs
biens et leurs fonctions'.
. A cet égai'd, le .décret. ,de 1809. sur l'or
ganisation des fabriques des .églises pa
roissiales et. des églises cathédrales est un
très précieux document, à consulter et à
appliquer.
" — M; Briand ne semblait-il pas redou
ter, ces jours derniers, que les disposi
tions dé la loi votée par lés deux Chambres
fussent modifiées par le' règlement admi
nistratif qui doit suivre.
— Le règlement ■ d'administra,tiqn pu
blique ne-.po.urra modifierjjcroyezrle bien,
ni vies termes,-ni l'esprit ^de la ;loi. Il ne
peut avoir pour but que d'en régler pure
ment et simplement l'exécution, au point
de vue matériel.; Toute autre disposition le
frapperait, de caducité et appellerait des
résistances légales et légitimes.
— Selon vous, les catholiques peuvent
donc avoir confiance...
— Je vous dirai queles catholiques peu
vent devenir une force organisée des plus
considérables avec laquelle tout, gouverne
ment, soucieux de l'ordr e ;çt ; .dé J a .paix pu
blique, devra sérieusement compter. Sans
doute,,sous le régime delà nouvel le ,loi.
les catholiques, en France, ne.peuvènt pas
et ne doivent pas être un-.parti politique,
mais sans eux le gouvernement ne pourra
rien pour le bien.du.,pays.
Avec eux, et en leur laissant purement
et simplement la paix et la liberté, il
pourra tout pour l'accomplissement de sa
vraie mission à l'intérieur et à l'exté
rieur. ' '
*
* *
Or, dans .la partie qui va s'engager en
tre les sectaires.et les catholiques, ceux-
ci garderont deux atouts dans leur jeu :
Ils. ont le droit, et la justicé pp.ur. eux. Ils
ont aussi le nombre^ ' ' .
.Robert .DuvAt.
APRÈS LA
Une lettre de l'évêque d'Orléans.
Extrait d'une lettre adressée à ses dio
césains par Mgr.Touçhet :
Qui .méprise Dieu. se soucie rarement des
droits de l'homme. ,
Une fois de - plus les auteurs responsables
.de la loi auront prouvé la valeurde cet apho
risme. . ■ .
Un traité avait été..signé entre deux puis
sances, la puissance civile et la puissance re
ligieuse. Ils l'ont déchiré sans daigner même
prononcer le nom du Pape, excepté pour l'ou
trager. -
Leurs ancêtres de la grande Révolution,:.en
attribuant les .biens de l'Eglise au domaine
.national, -avaient -solennellement . promis >de
rétribuer les ministres du culte, lis ont fait
faillite à l'engagement.
Ils se ■soat.rjoué du suffrage universel. S'il
est une question sur laquelle il dût être con
sulté, c'était celle de la séparation ou delà
non-séparation de l'Eglise .et,de l'Etat. Ils ont
déclaré qu'ils mettraient le suffrage universel
en face du fait accompli. On le consultera
après coup I ont-ils dit. Est-ce de l'incons
cience 1 Est-ce de l'impertinence ! Qu'il soit
choisi ! •
Ils ont méprisé la plainte des milliers d'ou
vriers et des industriels frappés dans leurs in
térêts, et perdant, leur gagno-pain.
Ils se sont refusé à. eux-mêmes les garanties
de sagesse et de pondération ; que leur conseil
lait leur propre règlement. Les lois importan
tes sont soumises généralement à une triple
délibération. Délibérer trois fois, c'est se.gar
der des imperfections, des incohérences peut-
être, des entraînements à coup sûr,'de la déli
bération unique.
'A ceux que j'appelle les auteurs responsa
bles de la-loi,-c'eût-été trop demander que ;
demander ces délais. Que la loi soit bizarre et
jrial venue, qu'elle ait tous les caractères
d'une loi de circonstance et.de passion, il leur
a peu .importé. ' On a voulu faire rapide
ment; comme 011 fait, semble-t-il, une mau
vaise action.
Et maintenant," quel est le lendemain qui
nous attend ? Quel sera « le demain » de TE-
glise de France ? ,
Je ne parle pas de son « demain » matériel.
Un. jour, je vous entretiendrai de cela. Je
parle de son « demain » légal», de son demain
en face de la loi.
J'entends bien dés voix très éloquentes et
très respectées qui nous disent : quelque spo
liée, quelque meurtrie, que soit l'Eglise de
France, .qu'elle fasse l'essai loyal dé la loi. ' ,
, D'accord. Pour le bien du pays, l'Eglise dé
Franoe asuet saurait encore s'iniposer des
sacrifices. Mais ces mêmes voix très éloquen.
tes et très respectées peuvent-elles nous af
firmer que l'Etat, de son côté, veut faire l'es
sai loyal de la loi ?
N'a-t-onpas écouté certains. discours et lu
certains articles ?
Une loi délibérée, rédigée comme le fut la
loi de séparation, nous, offre-t elle .quelques
garanties ? Surtout, ferme-t-elle la crise reli
gieuse ou la proroge-t-elle?
Je le dis pour l'avoir étudiée de très près :
cette loi est pleine de surprises.
Quand ma plume écrit : surprises, ma pen
sée dicte : pièges.
En tout cas, nous netenterions évidemment
l'essai loyal que s'il nous était possible..
Or — même en laissant de côté ttn certain
nombre de... problèmes, très graves, tel, par,
exemple, que celui de" notre indépendance ab
solue dans la nomination des.évêqups et dés
curés; problèmes ! sur lesquels l'Etat parait
encore cacher sa pensée, — l'essai loyal ne
nous serait possible, dis-je, que si nous pou
vions baptiser les associations cultuelles.
Nous ne les baptiserons qu'en dressant des'
statuts nettement catholiques.
Décembre £005
mmmmmmmkmammàm
, ®
mm
Dimanche 10, Décembre 1@0&
ÉDITION QUpTTPJENNE
'"PARIS .. ÉTRANGER
. et départements (union postale)
tJn an....25 » ,36 »
Six mois 13 » 19 »
Trois mois..... T » 10 »
ll | (Ë
ZrtiB abonnements partent des i« et 16 de opaque mol*
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent
BUREAUX : Paris, rue Cassette, 17 (VI* arr.)
On s'abonne à Rome. 68. place de la Minerve
ET
•LE MONDE
ÉDmONS^m-OUOTipiEI^
x- ' \< j "■ *" .
PARIS ETRANGER
■ -kt'départements (union postale)
Ùn an 13 » >20 »
... Six mois 7 » 11 »
Trois mois..,.. , 4 »• • 6 50
, L ob abonnemènta partent des 1" et 18 de oha^ne moi»
'i h'fJNlV^^S ttf. répond pas, des manifscrits .guijtii sontadresséi
ANNONCES
; SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, plà'ce de la Boum
SOMMAIKE
La séparation et les élections. — François
' Véiilllot:
L'bjTÎRié'sADLE. — Pierre Veulllot.
Àu joor' lb jour. — Un ministère in
péito »; — J.Mantenay. ''
Nos întëkvibws V Lé Véritable esprit de la
" loi Briarid. — Robprt Duval.
Après là. séparation.
A la Chambre, v.. ' '
An S énat . — J. M. . •
JLa Situation en Rossir.
Feotaetoh.-■— Le.« mensonge du féminis
me » (Lettre ouvepte iï. Th. Joran). —
. Marie Maugeret, directrice du Fémi
nisme chrétien.
■■■ frr- r-—■ j t , ' " r■ ■■' :
PARIS, 9 DÉCEMBRE 1905
Séparation et les EleatiODS
Le titre de cet article est celui d'un
volume qui vient de paraître (1). D ; e
ce volume, on ne saurait mieux définir
l'importance et l'actualité qu'en disant
que c'est un livre" qui était à faire.
. • Le voté définitif de la loi ne met pas
jfin à la lutte. Il en ouvre une phase,
nouvelle, plus dure et plus terrible.
Quelle que soit l'attitude ordonnée par,
.le Pàpe et réglée par lés évoques, les
jacobins ne désarmeront pas. Le Ra
dical, la Lanterne et l' Action nous en
préviennent tous les jours. Hors la loi
ou dans la' loi, nous deVrçns batailler
; .poiiir maintenir, les positions de l'Eglise.
"C'est là un dos* aspects du comba, que
•tous les catholiques aperçoivent-et ac-
•'ceptent. Mais il y en.a un autre.. Si le
;vote des serviles du Luxembourg com-
méncé la" guêrrè " sur ïe térraîn Tiés ap
plications, il ne la ferme pas encore sur
le terrain des préliminaires et. des prin
cipes. Après les Chambres, il y a les
■électeurs. Les premières conquises par
la peur et l'intérêt, nos ennemis vont
s 'efforcer de gagner les seconds par le
mensonge. Ils iront partout, leur ré
pétant et cherchant à leur démontrer
que,, si.la République a dû en venir à la
séparation, c'est que le Pape avait pro
voqué cette mesure; ils iront partout,,
leur affirmant et s'ingéniant à leur
prouver que la loi votée par les Cham
bres est une loi libérale et généreuse.
Et comme ils laisseront', pendant ce
temps, les églises aux fidèles et les
^presbytères aux curés, ils comptent
bien que le pays, dupé par les appa
rences, et par leurs sophisnies, approu
vera cette séparation dont.il mécon
naîtra les caractères et dont il ne verra
point les effets. Après, ils auront
quatre ans devant eux pour dépouiller
..les prêtres, asservir l'Eglise et pétrir à
nouveau la pâte électorale.
Telle est la campagne que les
francs-maçons s'apprêtent à mener de-
"vant l'opinion publique et contre la
quelle, il faut nous armer. Si l'organisa
tion du culte est une nécessité de pre
mière importance, la diffusion do la
vérité dans le peuple, avant le scrutin
de mai, n'est pas un devoir moins in
dispensable. Par des conférences répé
tées dans toutes les communes, par
' des affiches placardées sur tous les
murs, par des tracts et des journaux
introduits à tous les foyers, il faut dé
masquer le mensonge et répandre la
lumière. L'histoire de la loi simple
ment exposée, les déclarations de ses
auteurs «t dé ses partisans littérale
ment reproduites, le texte de ses arti
cles -impartialement commenté selon
leur lettre et leur esprit, ses consé
quences logiquement déduites, il n'en
faudra pas plus pour convraincre un
esprit ouvert et impartial. Et, Dieu
merci, l'intelligence et la bonne foi
ne sont pas encore le privilège d'une
. minorité.
Et c'est pourquoi l'ouvrage de M.
Jean Guiraud, La séparation et les
élections, était uri livre nécessaire. Ce
., volume compact et plein, bourré de
citations topiques et de faits incontes
tables unis par une argumentation ser
rée et lumineuse, n'est pas écrit direc
tement pour le peuple. Il faut, pour le
- lire, plus de temps et d'attention que
n'en peut donner le travailleur de l'u-
' sine ou de la glèbe, au soir de sa rude
.journée. Mais c'est le manuel indispen
sable de quiconque veut parler au peu
ple, soit à la tribune, soit par la pres
se, soit même dans ces conversations
particulières où souvent la persuasion
gagne en intensité ce qu'elle perd en
étendue. -
L'auteur saisit la loi dès ses origi
nes, la file à travers les méandres de
sa discussion, la poursuit jusque dans
ses conséquences. Ah ! l'on prétend
qu'èllé fut provoquée par le Pape ! Eh
"bien, voici, mises à nu, lés machina
tions des logés qui l'avaient longue-
mént décidée, préparée, ihûrie ; voici
les. .déclarations des sectaires qui af
firment qu'elle était à point il y a deux
ans et qui louent M. Combes de l'a
voir rendue, « par ses manigances »,
inévitable. Ah ! l'on a le front de sou
tenir que la loi est généreuse ! Eh bien,
Voici, condensée en quelques pages,
l'irréfutable démonstration de son t:a-
.ractère spoliateur.; voici, reconnues
paç les jacobins eux-mêmes, l'hypo
crisie et la précarité de cette fameuse
{l) La séparation et les élections, par kl.
Jean Guiraud. Paris, Lecoffre.
donation de s églises. Ah ! l'on ose af-
firmer que la séparation est . libérale !
Eh bien, voici, démasquée sans retour,
l'arrière-pensée oppressive de ces asso
ciations cultuelles, auxquelles est en
chaîné l'exercice du . culte et-qui sont
elles-mêmes enchaînées à - l'Etat ;
voici, prouvé. sans réplique, . le but
vexatoire de ces mesures policières
accumulées contre le clergé, qui, dé
pouillé de ses revenus et de ses ga
ranties,; se Voit soumis, en outre à des
lois d'exception. Ah ! l'on ne. craint
pas de promettre à l'Eglise une ère de
calme et de prospérité l Eh bien, voici,
dénoncée clairement, ripn - seulement
par les brutales déclarations, d'un. Bep-
male ou d'un Allàrd, mais encore par
les ; aveux positifs de M. Briand lui-
même — ils.'avaient 'passé inaperçus,
M. Guiraud les a. recueillis^ — la
p'ortéé .provisoire de cette loi.préten-
duè définitive.
M. Guiraud a rendu un émineiit ser
vice .aux catholiques en recueillant
■dans un volume, tout cet arsenal d'ar
guments. A notre tour nous avons
voulu rendre service à nos lecteurs en
leur signalant ce livré, au seuil même
de la nouvelle campagne inaugurée par
la promulgation de la loi. Et. mainte
nant, à l'œuvre !
François Y euillqt.
bulletin
A la Chambre, l'incident .soulevé.par
M. Ffyrmin Faure, lequel demaMdait ■ la
mise en accusation de "MM. fiouvier et
Delcassé, comme responsables d'indis
crétions diplomatiques, s'est clos, au
gré du gouvernement, par le renvoi de
la discussion.
On a repris ensuite le débat sur Van- ■■■
timilitarisme; M. Jaurès a prononcé la
première partie d'un grand discours
dont nous aurons la suite vendredi.
Au Sénat, on a voté quelques crédits
pour constructions scolaires et ouvert
un peu plus le trou creusé par le lai-
cisme à. outrance.
Adoptée aussi la loi réprimant les
actes de .corruption dans les opérations
électorales. . .
M. Combes déclarait Mer, dans les
couloirs du Palais-Bourbon, et fait re
dire aujourd'hui par ses officieux qu'il
ne sera point candidat à la présidence
de la République. , ,
Ils sont trop verts, — et là campagne
pour la publicité, du scrutin est vrai
ment compromise.
Le conseil municipal de Paris. s'est
occupé de là réception des conseillers
municipaux dé Londres, qui aura lieu
probablement dans le courant de fè->
vrier; on a voté un certain nombre de
projets locaûsc.
De Russie, les nouvelles sont meil
leures; une détente générale èsi signa
lée ; les employés des postes et télégra
phes de Saint-Pétersbourg reprennent
le travail; il y a toujours quelques
mutineries militaires.
Le conflit turco-européen peut, être
considéré comme terminé; le gouver
nement ottoman ne résisteplu$ que sur
des points secondaires et pour la
forme.
NOS DÉPÊCHES
La conférence d'Algêslras.
Madrid, 9 décembre, 10 h. 30.
Ôn est unanime ici, dans les milieux offi
ciels, à reconnaître la gravité ..des paroles
prononcées au Reichstag par le prince de.Bii-
low. Mais, bien qu'il existe toujours dans la
masse de la nation et surtout dans les classes
moyennes un parti favorable à l'Allemagne, le
gouvernement et la majorité des hommes
d'Etat espagnols paraissent décidés à mainte
nir le pacte conclu avec la France et avec
l'Angleterre et 4 en faire triompher les prin
cipes à la conférence.
Je tiens de bonne source que des assurances
à cet égard ont été données hier à M. Cambon
dans l'entrevue qu'il a eue aveclejministre des
affaires étrangères. On m'affirme, d'autre
part, que la réunion de la conférence serait
fixée au 6 janvier.
L'INTARISSABLE
■On aimerait à savoir ce que pense .de
M. Jaurès le général de Galliffet, qui
disait avec sa concision militaire :
— Le général Koget parle bien, mais
il parle trop?... L'ancien ministre de
la guerre doit trouver que le rhéteur
collectiviste parle trop pour parler
bien.
Savoir se borner, première condi
tion de l'art de parler comme de l'art
d'écrire. Une éloquence qui a besoin
d'un espace de cinq heures au moins,
toutes les' fois qu'elle se déploie un
peu, prend le caractère d'une infirmité.
M. Jaurès est atteint d'incontinence
oratoire.
N'ayant pu se répandre, hier, que pen
dant deux petites heures, il ne nous a
débité, comme une fontaine, que la
première partie de son discours. La
seconde partie sera pour vendredi pro
chain ; et s'il y en a une troisième, ce
sera pour le vendredi d'après.
Mais la pensée de M. Jaurès est
connue ; ses déclamations ne sont
plus que des répétitions. Nous savons
ce qu'il dira tout aussi bien que ce qu'il
a dit. Peut-être même le savons-nous
mieux. Car, lorsqu'on vient d'entendre
ce sophiste ampoulé, on a d'âbôrd
quelque mal, sous le boursouflage du
Verbe, à retrouver l'idée indigente et
maigre autant que fausse et mal
saine. • • " l '
V M, Jaurès-a çommencé de nous par
ler sur la patrie. Ce qu'elle est, ce
qu'elle devrait être, et ; ses deVoirs en
vers nous (il n'est plus question de nos
devoirs envers elle, c'était l'ancien
style) : voilà le thème de son dis
cours. Ç'a été hier, .et cela promet
d'être jusqu'au .bout, le^discours hypocrite ou. d'un inconscient. Il n'est
pas-impossible, .d'ailleurs, qu'il y - ait
mélange. ■ ■ '
Les protestations .ne coûtent, rien ;
en outre, elles sont éloquentes, ,M.
Jaurès proteste ; donc abondamment de
son amour passionné'de la patrie. Mais
après viennent' les conditions, et lës
restrictions. Ce rhéteur aime sa patrie
comme une institution transitoire, dont
il, ponvient-ide se .servir jusqu'à nouvel
ordre,.,et qu'il faut .même défendre
tant que l'heure n'aura pas sonné de
la combattre. Il tient à sa patrie, un
peu comme l'ouvrier collectiviste à
.son, salaire, en ; attendant : qu'affranchi
par l'avènement .du socialisme et le
partage des biens, il puisse rejeter,
avec malédictions, cet engin de servi
tude.
Les temps ne sont pas encore ve
nus. —. Conservons. la patrie, accorde
M. Jaurès, avec ' les autres Vestiges
d'une organisation barbare vouée â.dis-
paraître enfin. ■ Et nous irons jusqu'à
lui apporter au : besoin le secours ..de
nos bras,,"si elle .se maintient ...et pro
gresse dans la voie où nous lui ordon
nons de marcher....
Nous l'avons déjà dit; nous le répé
terons : A côté, des Jaurès, 'les Hervé
sont indispensables. Ceux-ci,. par leur
logique infâme, empêchent ceux-là de
devenu; trçjp dangereux. .
Pierre Y euillot.
AU JOURJ.E JOUR
UN MINISTRE « IN PETTO ».
Un député au Parlement de Suède, le
baron Bonde, a communiqué au Figaro.. de
curieux documents qu'il tient de son
aïeul, lequel fut un des confidents de
Charles XIII. Ce sont des lettres —iné
dites — de la duchesse de Sudermanie,
qui fut plus tard reine.de.Suède et Nor
vège", adressées à la comtesse Piper. Cette
correspondance présente un haut intérêt,
parce qu'elle reflète l'impression que res
sentaient les co,urs d'Europe aux terri
fiantes nouvelles venues dé Paris..
II. y a là une contribution nouvelle à
l'histoire de là fuite à Varennes. Enten
dons-nous : la lettre qui raconte l'arresta
tion fourmille d'erreurs de détails, car les
premiers renseignements que la princesse
a reçus sont inexacts ou incomplets.
Ainsi elle dit que « le roi courait devant
la berline comme postillon ce qui est
faux.Çe n>st d.onc .pas ..sur les incidents
de la route que la princesse nous ap
porte des révélations. C'est-sur le rôle
de Gustave III dans l'affaire.
Tout le inonde sait que le roi de Suède
s'efforçait de sauver les Bourbons. On
connaîtau moins «n partie r-r- le rôle
de Fersen. Il y a une relation étroite en
tre la fuite à Varennes organisée par ce
dernier et le voyage que Gustave fit à la
même époque à Aix-la-Chapelle, mais il
est intéressant de constater, par les let
tres mêmes de la duchesse de Suderma
nie, que le souverain suédois comptait
alors, deux ambassadeurs à Paris: le di
plomate officiel,-M. dé Staël, le gendre
,de Necker, qui entretenait avec le monde
"révolutionnaire dès rapports,.singulière r
ment suspects, et M. de Fersén, ministre
réservé in petto, qui conservait son titre
en portefeuille, mais devait s'en prévaloir
si la contre-révolution l'emportait.
La contre-révolution ! M. de Staël affir
mait qu'elle était impossible, et il y avait,
à la cour de Stockolm, tout un parti qui
estimait, avec l'ambassadeur, qu'il était
sage dé ne point rompre avec la France
nouvelle. N'était-il pas dangereux de
jouer le rôle de don Quichotte et de,don
ner au monde une seconde édition de.la
brillante équipée de Gustave-Adolphe en
Bavière? . ■
Chose curieuse : la duchesse de Su
dermanie semble approuver l'ambassa
deur officiel : èîle ne partage^ point les il
lusions des émigrés : «Je suis sûre, écrit-
elle à la comtesse Piper en décembre 1791,
je suis sûre que, s il lui est possible, le
roi fera marcher ses troupes vers lé prin
temps; mais, selon l'avis de tous les
fens raisonnables, une guerre en France
onnera le coup de grâce à la Suède. »
Gpstave III a, .en .effet, résolu de mar
cher au secours du roi de France, mais le
coup de pistolet d'Ankarstroëm va déli
vrer la Révolution française de son plus
implacable ennemi. Quelle nuit tragique!
Et comme on comprend que le décor ait
inspiré les dramaturges ! Au milieu
d'une fête, le roi est entré suivi de quel-
3ues courtisans. Il porte, comme tous les
anseurs, un loup de velours noir. Le
comte de Horn s'avance, car c'est lui qui
doit désigner la victime au meurtrier :
— Bonjour,beau masque ! dit-il au roi,
et aussitôt Ânkarstroëm décharge par
deux fois son pistolet sur le malheureux
souverain..
L'assassin ne vengeait-il qu'une injure
particulière? Y avait-il parmi les conjurés
des agents français? Je ne sais, mais cette
mort, singulièrement opportune, me rap-
pelle le joli mot d'une femme de l'ancien
régime, qui s'écriait en apprenant la mort
du capitaine Wright M. deBuonaparte
a du malheur : tous ses ennemis lui met
rent dans les mains ! »... —J. M antenay.
- - , - - * * / •
* *
Les « amis des éléphants — Tel est Je
titre d'une société qui vient de-se fonder
et qui compte déjà des adhérents de haut
parage.
Il y a longtemps que les voyageurs et
Ies.naturalistes.nous ontifixés sur l'ex
traordinaire mentalité de. ce-mastodonte
des époquès antédiluviennes. On . sait les
services qu'il rend depuis des siècles -,en
Asie; Il e.st : bonne d'enfant,:; gardien de
chantiers-.de travaux . publics, ,-une forte-
resse yivante ! 'àJa guer.re i 4le. meilleur des
défenseurs de l'hommé attaqué par les
fauves. Et ce n'est pas en Extrême-Orient
qu'on Je détruirait à plaisir,-histoire d'es
sayer son habileté sur lui comme, au tir
aux pigeons.
Ce genre de sport ,s'est rçiallieureuse-
rnent pratiqué.àuntel.point,àu:,CongOÉt
à,la Côte. d'Ivoire.qu'encore quelques, an
nées on> ne trouvera plus un seul éléphant
et ces contrées seront : privées d'un- élé
ment de richesse et-de la collaboration de
l'animal le plus utile de la cfiation.- Un
tel état, de choses a inspiré à un explora
teur,. M.. Bourdarie, l'idee, de .sauver une
race aussi précieuse-et. qui . peut êtrai do-
mestiquéesur le continent africaincomme
dans l'Inde.. .... ...
Au CoogoJl a.fait une .campagne.dans
ce sens. Maintenant, il djemande à la
France de l'aider à la réussite de son
projet, c'est-à-dire à soustraire le vail
lant animal, dont on pourrait tirer; un -si
frand parti, à des, chasseurs impitoya-
les, massacrant, pour le plaisir. De l'a-
vis.de M. Bourdarie, il faudrait interdire
ceshécatombes pendant trente ans.
Tel est l'objet de la Société, des Amis
des 'élephantSj qui a pris pour président
le directeur du Muséum iAinsi constituée,
elle va recueillir de nouveaux adhérents;
elle.aura,u.n'bulletin où . des .explora
teurs, _d.es . naturalistes,, nous, raconte
ront Jes,hauts faits de cet animal, extraor
dinaire. '
le tf.ompette de' IVcefth. — Ces jours
derniers, à Commercy, est mort,., à L'âge
de soixante-douze ans,. t M.; Hannoy, an
cien trompette au 2 0 cuirassiers.-Ses ob
sèques ont eu lieu avec beaucoup de so
lennité.
En 1870, Hannoy. avait eu ,1a triste mis-
sipn.de sonner la*r.ètraite'des vâiîiân^s'.H i
giments de cavalerie, pendant ,la.,bataUle
de Wœrth..Son capitaine, qui l'accompa
gnait, eut la tête, fracassée par un obus,
'tandis que le .brave trompette exécutait
son ordre au milieu d'une pluie de bal
les.
*
■ - * *
A Corneille. — Paris ne.possédait pas
encore de.statue de. Corneille, ce qui . pa
raîtra quelque ,peu . extraordinaire, pour
une ville,dont.toutesJes piaçes.publ.iques
.sont, encombrées d'affreux .monuments
représentants de ..problématiques littéra
teurs.
Cette omission,va être, réparée.
A l'occasion du trois centième anniver
saire de l'immortel écrivain du Cid, on
lui élèvera une statue que termine actuel
lement M. Allouard, auteur d'un Molière
mourant placé au théâtre de l'Odéon.
La statue'de Corneille ..sera érigée -de
vant l'église Saînt-Germain-rAuxerrpis.
» ...
.* *
Un pauvre diable va à l'hôpital où il est
convoqué pour venir .constater le décès
de sa femme. II est reçu par le direc
teur.
Après avoir, donné au malheureux les
explications nécessaires, le directeur le
congédie et, d'un geste aimable, la : main
tendue, dit distraitement :
Au plaisir de vous revoir 1
DEUXIÈME^ EFFET
Premier effet de la r&istance de l',U-
nion démocratique au complot du .scrutin
public : la délégation des gauches n'a pas
osé donner, sonjestouipttle,pfftcicllGjau pro
jet de M. Dauzon. C'est cè que nous avons
souligné hier.
Deuxième effet : ,JM. Combes annonce
dans les couloirs qu'il, n'a jamais posé sa
candidature à la succession de M. Lou-
-bet.- ■■■■■■ ;
Tant qu'on.a pu supposer qu&le tradi
tionnel scrutin secret ferait place à un
mode d'élection plus favorable aux procé
dés d'intimidationjacobine, l'ancien prési
dent du. conseil s'est laissé, désigner, par
la complaisante indiscrétion de ses amis,
comme le futur, olief de l'Etat. '
Maintenant que le coup paraît marqué,
M. Combes, se réserve.
Il ne sera pas candidat. Son. homme,
a-t-il déclaré, c'est M. Fallières.
Pauvre M.Fallières ! Il ne lui manquait
plus que cette protection 1
. i, « —: y
Au voleur !
Nous ouvrons ce matin la Lanterne.
La physionomie du journal franc-maçon
se modifie avec une promptitude extraor
dinaire. C'est le Fregoli de la presse.
Hier, là feuille jacobine ne retenait pas
son hilarité devant les gémissements pi
teux des catholiques. Aujourd'hui, elle se
déclare indignée de leur audace.
C'est le communiqué de l'archevêque de
Bordeaux sur l'inventaire des biens de
fabrique, — on le lira plus loin — qui pro
voque sa colère.
.Est-il possible, s'écrie-t-elle, est-il possible,
nous le demandons, de conseiller avec plus de
cynisme le détournement ét le vol ?
Mais n'ayez crainte I ces effrontés cléri
caux trouveront à qui parler.
Qu'on y prenne garde, : conclut le.journal
lanternier, les cléricaux vont juger & la façon
dont sera réglée cette question des biens mobi
liers, de l'énergie dont nous sommes capables.
Si nous ne les mettons pas de suite àla raison,
nous les trouverons plus arrogants quand.il
s'agira d'appliquer la séparation. Il faut donc
es réduire immédiatement à l'obéissance.
C'est clair.
On cherche à nous voler. Nous tâchons
de défendre nos biens. Nous sommes donc
des misérables et nous justifierons toutes
les représailles.
C'est ainsi que les Apaches, quand ils
rencontrent un bourgeois qui ne veut pas
céder sa bourse avec complaisance, lui
plantent un couteau dans la poitrine pour
lui apprendre l'honnêteté.
NOS INTERVIEWS
LE VÉRITABLE ESPRIT DE LA LOI BRIAND
MM. Georges Berry et Léonce de
Castelp&u, .députas, commentent J*
loi nouvelle,
Le pharîsaïsme évident dont sont im
prégnés les'différents "paragraphes de la
loi Briand inspire^ à bon. " droit, de justes
méfiances à tous les catholiques fran
çais."Et : le règlement administratif pu
blic qui doit compléter les prescriptions
de la loi et doit les "définir 'exactement
sera conçu, on,n'en..p'eut plus, douter,, dans
un sens plus restrictif encore. C'est donc
la guerre, ouverte. Car, maintenant, nulle
h'est plus dupe-des intentions de ces
étrangleurs de. liberté. Depuis près de
trois ans,-^répétaient 1 sôùs lé" manteau
d'arlequin à.qui voulait les entendre qu' ls
sauraient triompher ' de la conspiration
cléricale, .restituer la.République maçon
nique à ses véritables maîtres.
Eh bîen,. le sort de l'Eglise de France
est aujourd'hui placé, entreles mains des
catholiques. Dieu merci ! ils constituent
encore, ainsi qu'on4e dit en mécanique,
une. résistance et une- force assez puis
santes pour opposer un bloc inébranlable
au bloc des porte-drapeau rouge et des
négateurs officiels et-patentés du principe
divin ou de l'idée de patrie...
'Ûne connaissance exacte, 'et 'approfondie
de la loi Briand .permettra, seulement aux
catholiques français'de savoir à quoi s'en
tenir. Le -gouvérnemènt ■ avait escompté
l'indifférence des catholiques: Cëtte -indif
férence eût été-une faiblesse et cette fai
blesse-eûtfait la force' de nos ennemis; Or.
l'histoire en- général- et plus spécialement
notre histoire nationale sont là péur prou
ver qU'il n'y a jamais" d'indifférents sous
une persécution. C'est un mal qu'engendre
seulement la paix. . ;
£n votant laMoi, Briand, les sectaires
des.deux : :Çhambr.esvont - dpnpé ,1e signal
'd'une renaissance catholique, dont ies ef
fets, nous en avons la ferme conviction,
ne tarderont pas à.se faire sentir. C'est là,
tout au moins, le sens des réflexions qu'a
bien voulu nous suggérer hier
NU,Georges.Berry,
l'un des membres Jes plus autorisés de
l'ancienne commission.de la séparation à
,1a Chambre. Il a tenu, en.outre, à préciser
■pour, nos lecteurs le véritable sens qu'il
convient- d'attacher aux-articles 4, 8 et 19
du texte définitif de la loi :
— Lorsque deux associations cultuelles
se formeront simultanément et viendront
à demander ensemble , la dévolution des
biéns, ou que; l'une ayant déjà obtenu : la
dévolution 'des biens, une autre associa
tion concurrente viendra la réclamer, à
son tour, de qiielle façon les choses se
passeront-elles?
, Dans ces deuxxas, nous. a. répondu
M: Georges Berry, c'est au Conseil d'Etat
-qu.'il appartiendra de statuer. ,f Et c'est ici
qùè transparaissent les dispositions sec
taires de la nouvelle loi. Il sera toujours
aisé, .dans : un, cas .aussi compliqué que
celui-ci, de porter l'affaire devant le Con
seil d'Etat. Or, là où le tribunal civil au
rait pu juger en connaissance de cause, le
Conseil d'Etat ; n'apportera qu'un esprit
politique. 11 accordera les biens à qui lui
fera plaisir, :
On a prêté - aux auteurs :de la loi nou
velle, demandonsrnous, l'intention de sus-
citér un schisme, en France ?
— C'est exact. Mais nous pouvons être
.tranquilles de ce côté. Nous ne sommes
pas à Byzance, et je considère un schisme
non seulement comme improbable, mais
comme tou+à fait impossible. Un évêque
. 11e .pourrait, plus -s'isoler aujo.urd' hui>xUns
son diocèse, le télégraphe et le téléphone
ne permettent plus-cela. Et, eh admettant
qu'un fait semblable put se produire,
le Pape en serait immédiatement in
formé. = :
iL'évêque dissident n'aurait pas le temps
de créer autour de lui un "mouvement d'i
dées et un , courant nouveau, puisque la
nomination, des évôques appartient désor
mais-au Pape et que la destitution de ce
lui-là suivrait immédiatement • sa défec
tion.
De la loi qui vient d'être vo'tée-peut
sortir un grand bien .ou -.un grand mal.-
Tout dépendra uniquement de l'attitude
des ^catholiques. Eh bien, , de ce côt-é, Je
crois que nous pouvons envisager l'avenir
sans trop de crainte.-
M. de Ca&telnau
a bien voulu préciser également, pour
nos lecteurs, quelques. dispositions de., cét
article 4 qui reste comme la clé de
voûte de la loi Briand :
—.Aux termes de l'article 4, nous dit
M. de Castelnau, la seule association que
l'évêque aura reconnue sera en . droit, de
réclamer lës biens et les fonctions de la
fabrique décidée.à mourir. Or, comme il
peut y avoir deux associations chargées
Simultanément de continuer une seule et
même fabrique, il s'en suit forcément que
celle : là'seule aura le, droit de continuer
le culte catholique qui aura ét^ "autorisée
et désignée à cet effet par l'ëvêque.
D'autre part, l'association .n'aura pas à
se présenter avec tel ou tel prêtre. Ce
n'est pas elle, en effet, qui pourra jamàis
avoir, d'après lés règlements canoniques
et le bon sens, le choix du curé. C'est l'é
vêque seul .qui, conformément aux prin
cipes du droit canon, investira le curé, de
meme que c'est le Pape qui investira Té-
vêqUe. On ne comprend donc pas un con
flit possible entré deux associations et une
intervention quelconque du Conseil d'E
tat, quoi qu'en dise l'article 8, à moins,
chose impossible, que l'évêque ne nomme
en même temps deux curés à une même
paroisse et déclare les deux associations
également en communion avec lui pour
succéder à une seule et même fabrique.
Et ceux qui envisagent l'hypothèse de
deux associations concurrentes ayant
chacune un curé désigné par l'évêque, à
leur tête, pour conduire une même pa
roisse et également approuvées à ce même
effet par ce même évêque ignorent le pre- -
miér mot de l'organisation du' culte ca
tholique, et; ne savent , pas ce qu'ils di
sent. ,
. — Ainsi vous .ne reconnaissez aucune
compétence au Conseil d'Etat, dans ce cas
particulier? " '
. — Aucune. .On ne pèut dire sans mons
truosité que le Conseil d'Etat ait lé droit
de dire à l'évêque qu'il est en vraie com
munion avec telle association plutôt qu'a
vec telle autre et que c'est Celle-là jplutôt
que celle-ci qui doit recueillir'les, biens^eû
4a fonction de.la fabrique...
. — A votre avis, que devraient faire les
fabriques? ■
— Je ne puis rien" préjugêr"des instruc
tions que le Saint-Père donnera aux cà-
tholiques.de France et que nous accepte
rons avec Unè respectueuse déférence. A
prime abord, il m,e semble. que les fabri
ques n'aurajent...qu'une chose. à faire : se
compléter ..au nombre de sept ou de
quinze,- d'accord ; avec l'évêque et confor
mément aux prescriptions de l'article 19,
afin de se trans'mett'ré'à elles-mêmes leurs
biens et leurs fonctions'.
. A cet égai'd, le .décret. ,de 1809. sur l'or
ganisation des fabriques des .églises pa
roissiales et. des églises cathédrales est un
très précieux document, à consulter et à
appliquer.
" — M; Briand ne semblait-il pas redou
ter, ces jours derniers, que les disposi
tions dé la loi votée par lés deux Chambres
fussent modifiées par le' règlement admi
nistratif qui doit suivre.
— Le règlement ■ d'administra,tiqn pu
blique ne-.po.urra modifierjjcroyezrle bien,
ni vies termes,-ni l'esprit ^de la ;loi. Il ne
peut avoir pour but que d'en régler pure
ment et simplement l'exécution, au point
de vue matériel.; Toute autre disposition le
frapperait, de caducité et appellerait des
résistances légales et légitimes.
— Selon vous, les catholiques peuvent
donc avoir confiance...
— Je vous dirai queles catholiques peu
vent devenir une force organisée des plus
considérables avec laquelle tout, gouverne
ment, soucieux de l'ordr e ;çt ; .dé J a .paix pu
blique, devra sérieusement compter. Sans
doute,,sous le régime delà nouvel le ,loi.
les catholiques, en France, ne.peuvènt pas
et ne doivent pas être un-.parti politique,
mais sans eux le gouvernement ne pourra
rien pour le bien.du.,pays.
Avec eux, et en leur laissant purement
et simplement la paix et la liberté, il
pourra tout pour l'accomplissement de sa
vraie mission à l'intérieur et à l'exté
rieur. ' '
*
* *
Or, dans .la partie qui va s'engager en
tre les sectaires.et les catholiques, ceux-
ci garderont deux atouts dans leur jeu :
Ils. ont le droit, et la justicé pp.ur. eux. Ils
ont aussi le nombre^ ' ' .
.Robert .DuvAt.
APRÈS LA
Une lettre de l'évêque d'Orléans.
Extrait d'une lettre adressée à ses dio
césains par Mgr.Touçhet :
Qui .méprise Dieu. se soucie rarement des
droits de l'homme. ,
Une fois de - plus les auteurs responsables
.de la loi auront prouvé la valeurde cet apho
risme. . ■ .
Un traité avait été..signé entre deux puis
sances, la puissance civile et la puissance re
ligieuse. Ils l'ont déchiré sans daigner même
prononcer le nom du Pape, excepté pour l'ou
trager. -
Leurs ancêtres de la grande Révolution,:.en
attribuant les .biens de l'Eglise au domaine
.national, -avaient -solennellement . promis >de
rétribuer les ministres du culte, lis ont fait
faillite à l'engagement.
Ils se ■soat.rjoué du suffrage universel. S'il
est une question sur laquelle il dût être con
sulté, c'était celle de la séparation ou delà
non-séparation de l'Eglise .et,de l'Etat. Ils ont
déclaré qu'ils mettraient le suffrage universel
en face du fait accompli. On le consultera
après coup I ont-ils dit. Est-ce de l'incons
cience 1 Est-ce de l'impertinence ! Qu'il soit
choisi ! •
Ils ont méprisé la plainte des milliers d'ou
vriers et des industriels frappés dans leurs in
térêts, et perdant, leur gagno-pain.
Ils se sont refusé à. eux-mêmes les garanties
de sagesse et de pondération ; que leur conseil
lait leur propre règlement. Les lois importan
tes sont soumises généralement à une triple
délibération. Délibérer trois fois, c'est se.gar
der des imperfections, des incohérences peut-
être, des entraînements à coup sûr,'de la déli
bération unique.
'A ceux que j'appelle les auteurs responsa
bles de la-loi,-c'eût-été trop demander que ;
demander ces délais. Que la loi soit bizarre et
jrial venue, qu'elle ait tous les caractères
d'une loi de circonstance et.de passion, il leur
a peu .importé. ' On a voulu faire rapide
ment; comme 011 fait, semble-t-il, une mau
vaise action.
Et maintenant," quel est le lendemain qui
nous attend ? Quel sera « le demain » de TE-
glise de France ? ,
Je ne parle pas de son « demain » matériel.
Un. jour, je vous entretiendrai de cela. Je
parle de son « demain » légal», de son demain
en face de la loi.
J'entends bien dés voix très éloquentes et
très respectées qui nous disent : quelque spo
liée, quelque meurtrie, que soit l'Eglise de
France, .qu'elle fasse l'essai loyal dé la loi. ' ,
, D'accord. Pour le bien du pays, l'Eglise dé
Franoe asuet saurait encore s'iniposer des
sacrifices. Mais ces mêmes voix très éloquen.
tes et très respectées peuvent-elles nous af
firmer que l'Etat, de son côté, veut faire l'es
sai loyal de la loi ?
N'a-t-onpas écouté certains. discours et lu
certains articles ?
Une loi délibérée, rédigée comme le fut la
loi de séparation, nous, offre-t elle .quelques
garanties ? Surtout, ferme-t-elle la crise reli
gieuse ou la proroge-t-elle?
Je le dis pour l'avoir étudiée de très près :
cette loi est pleine de surprises.
Quand ma plume écrit : surprises, ma pen
sée dicte : pièges.
En tout cas, nous netenterions évidemment
l'essai loyal que s'il nous était possible..
Or — même en laissant de côté ttn certain
nombre de... problèmes, très graves, tel, par,
exemple, que celui de" notre indépendance ab
solue dans la nomination des.évêqups et dés
curés; problèmes ! sur lesquels l'Etat parait
encore cacher sa pensée, — l'essai loyal ne
nous serait possible, dis-je, que si nous pou
vions baptiser les associations cultuelles.
Nous ne les baptiserons qu'en dressant des'
statuts nettement catholiques.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.05%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.05%.
- Collections numériques similaires Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise")Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers /ark:/12148/bd6t5863050m.highres Nouvelle revue encyclopédique / publiée par MM. Firmin-Didot frères ; [rédacteurs en chef, Noël Desvergers, Jean Yanoski] /ark:/12148/bpt6k6437148b.highresFirmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
- Auteurs similaires Firmin Didot Ambroise Firmin Didot Ambroise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Ambroise" or dc.contributor adj "Firmin Didot Ambroise")Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers /ark:/12148/bd6t5863050m.highres Nouvelle revue encyclopédique / publiée par MM. Firmin-Didot frères ; [rédacteurs en chef, Noël Desvergers, Jean Yanoski] /ark:/12148/bpt6k6437148b.highresFirmin Didot Hyacinthe Firmin Didot Hyacinthe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Firmin Didot Hyacinthe" or dc.contributor adj "Firmin Didot Hyacinthe")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7123653/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7123653/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7123653/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7123653/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7123653
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7123653
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7123653/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest