Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1905-12-08
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 décembre 1905 08 décembre 1905
Description : 1905/12/08 (Numéro 13766). 1905/12/08 (Numéro 13766).
Description : Note : erreur de numérotation. Note : erreur de numérotation.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k712363b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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LÉS' nations .EoaT.Es>. *-,Raiil Lepeyre. ; ; • ...
Confiance ! — Pierre VeuHlot.- .
Ad joor;ih jour.
Lx sâpAè.i'noN^ — Le vote au Sénat—Mantenajr.
Es,Corse..-r S. ,
LÊ DlStJÛffJlS DO PRJiKCE QE BuLOW." \
' -l,'
.PARIS, 7 DÉCEMBRE 1905 . '
Les nations fortes
,, La rivalité", de.. l'Angleterre et de
i'Alîeaiagne.amis récemment la Prance
dans une situation qui lui à, donné quel
que-frisson. Jille a-vu -le moment'où
elle serait acculée à une, guerre obli
gatoire. La- guerre avec l'Anglèterrë,
c'était'risquer la défaite sur mer; la
guerre jâvec" l'Allemagne, c'était ris«
qùer la défaite sur terre. L'alliance
av.ec l'unp d'elles nepouvait-eile pro-
çurer.la .victoire à la fois sur terre ®t
6ur mer ?... On;s'jest demandé pour
quoi la-France en était réduite à cette
extrémité; La "réponse est. facile parce
que ià France n'est plus, .une n&tipn
forte. Et dans quelles conditions ui>e
nation est-eile forte ï C'est, ce que nous
voudrions éxppser en quelques mots.
Trois conditions principales font les
ïiatiohs forties-: 1® lorsque les hommes
çoni laborieux ;\2 a lorsque les femmes
gont fécondes ; 3° lprsque la paix civile
.règne-dans lepays^.,
• -Nous .disons \ d'abord : lorsque les
hommes -sont, laborieux. .L'amour du
travail augmente la puissance d'une .-na
tion dé deux façons : d'abord, en mul
tipliant ..les ressources financières, et
l'on n'ignore pas que l'argent ©st. le
nertdeula guerre; ensuite en amélio
rant lès .hommes moralement et corpo-
rellement. Le travail,, particulièrement'
le travail -agricole, développe les' forces
du corps ; il enrichit le sang, fortifie
les muscles, endurcit à la* fatigue, .en
un mot, il,fait les soldats endurants et
^pbùstés, : , , ;
jî fait aussi le^ soldats courageux et
disciplinés. Car il n'y ; a point de tra
vail sans efforts et saris coordination
de 'ces efforts avec d'autres efforts
sous nirie direction supérieure qui les
aoheoiine-' à.leur-but. Donc le. travail
persévérant, intelligent, et gaiement
accepté, favorise le courage et la dis
cipline.- /,''' , ;
" Ën Frânce, Malheureusement, le trar
y ail est .discrédité et: redouté. Loin de
le .rechercher,. on le .fuit. Pourquoi cet
amour de la rente, cotte course affolée
vers les sinécures,- ee partage égal et
obligatoire des héritages, si ce n'est
pour avoir la bienheureuse chance de
ne rien faire? Lés Français feraient la
gfrévë générale et permanente devant
le travail, si la chose était matérielle^-
jçnèht'possible. Mais ceux que les né
cessités de la . vie obligent à travailler
t'ont des vœux secrets pour qu'un billet,
heureux dè la loterie de la destinée,
les en dispense le plus tôt possible.
Aussi, lorsque « la trompette :guér-
rièré aura sonrté l'heure des combats »,
jjé ci'aifts que le désir de vaincre—
"espérons que M. Hervé ne l'aura pas
complètement, détruit — ne soit pas
suffisamment appuyé par l'.endurance,
la force musculaire r -et la virilité d'âme
-et de corps .des hommes que la mobi
lisation arrachera subitement à leur
foyer pour les pousser à la frontière. Il
est certain que squs ce rapport nous
avons beaucQ'ûp' décliné depuisr quelque
teirips. LeS statistiques comparées de
la France et "de VAllèmagne, en ce qui
-concerne l'exportation, qui est la
pierre, dé touche du .travail national,
sont d'une éloquence qui fait honneur...
à l'Allemagne:
- Lûr «econde condition pourque les na-
tîôris soient fortes, e'est la fécondité
des mariages: Là aussi il faut envisa-
| , er )çéôté > moralet le côté matériel: Ce
dëriiiér n'a pas besoin de beauçoup' de.
développements ; c'est une .question
chiffres. En France il naît chaque
aimée. environ 850,000 enfants. En
Allemagne il en naît ensiron 2. LOO.OQO.
: C'est-à-dire que' tous les ans l'Alle
magne, par l'excédent des naissances,
gagne sur nous plvls de. douze cents
mille habitants. Aussi nôtre popula
tion, qui. en Î870 égalait .à peu près
.celle" dé l'Aliemagnë^. aux environs
de» S9 millions d'âmes, ^'est-elle plus
4ue - les deux .tiers de «elle de notre
.redoutable voisine. Nous en sommes
■toujours au chiffre de 1870, ayante
-peine regagné lés pertes subies par la
«ession de l'Alsace-Lorraine, ;tandis
Hue l'Allemagne a atteint lô, chiffré
Wrnidabiè de-60 millions d'habitants.
Le nombrp de ..soldats qu'elle peut
jcae£tre en' ligne. est naturellement en
proportion. Et ce ne sont pas nos sé
minaristes qui, en mettant « sac au
dos », compenseront le ^déficit de la
conscription.
On l'a déjà dit^ et on ne saurait
irtfp 'lè'redire. Du fait de la' différence •
. 1 ^ V. 4" A ï A . A 'M M " M .!
gne, ^ùi ne perd pas un homme, tandis
que trois où quatre mille dès nôtres
jonchent le terraip... Ces défaites quoti
diennes -' ne sonkelïes pas le .présage
-de désastres militaires qui se produi
raient si la giierre» était déclarée?
Certes, on ne met en doute lii la capa
cité de nos chefs, ni la valeur de nos
troupes,., ilais l'expérience, démontre
que ces qualités sont à -peu près les
mêmes dans toutes les nations 'de
civilisation égale. Or l'Allemagne étant
civilisée autant ; que,, la Fr4îicB s 'le|
chances* dè victoire s'établiraient sur
tout suivant la proportion numérique
des soldats. Nous tous ' battrions tiettf
contre--trois; il'est donc évident 'que
les plus fortes chances, et de beaucoup*
seraient du côté allemand. 'Je ne dis
ici que ce qui est confirmé- par . les?
faits, jpàr, .rhîÈtoirè," p£r lps L traitôf
. d'art militaire, depuis que les gueires
se font méthodiquement et suivant
des règles qui découlent dp lois. scien
tifiques. .
On aurait d'autant plus tort de trop
compter sur .une.supériorité - du cou
rage, de "l'armement où dé la tactique,:
pour compenser l'infériorité» numérique
des combattants,, que l'abaissement; do,
la natalité est le signe , certain de toute#
les dégénérescences morales. Analyser
les causes psychologiques qui limitent
la.fécondité des mariages, vous y trout
verez à peu près tous les péchés capi
taux. Je me borne à cette affirmation
pour aujourd'hui, quitte à revenir plù?
tard sur ce sujet qui en, vaut l'a peinej
• Ce qu'il faut retenir, c'est, que la
France étant au dernier rang de l'Eu
rope sous le rapport de la natalité, il y
a là, une cause manifeste d'infériorité.
Elle se comporte comme les nations
qui déclinent. .... . .
La troisième condition qui maintien^
ou accroit la puissance d'une nation,-
c'est le -règne de 1£ concorde civile.
Sous ce rapport-là; que 1 de contraste
entre l'Allemagne et la France 1 L'Aller
magne, dont deux confessions princi
pales se partagent la population, jouit
cependant maintenant de la paix reli
gieuse. La sagesse dès .catholiques et
celle du gouvernement ont chacune
sa part dans cet heureux résultat. Il
n'y a point non plus de division sur la
forme de gouvernement. Le pouvoir,
hautement préoccupé du bien, public,
n'est sérieusement contesté- par per- v
sonne. Dans ces conditions, il n'a pas
besoin d'employer la corruption pour
sç maintenir, t'autonomie relative des
divers Étais» sans porter atteinte à
l'unité de l'empire, joue le rôle d'une
sage et féconde décentralisation. : Bref
lés forces du'.pays, .au lieù d'êtré em
ployées .en . luttes intestines, concou
rent toutes à la grandeur et à la puis
sance de la'patrie. ' :
. En. France,. on.' çn ési; "vëpu.â nier
l'idée même ;de patiié,. à ^la discrédi
ter, à l'avilirj'-à la tourner en ridicule.
C'est ce qu'bn pèut imaginer : de- plus
monstrueux et de plus débilitant.
L'unité presque complète de religion
aurait pu nous donner sous ce. rapport
une admirable cohésion avec lé "bien
fait de la paix religieuse. Il a fallu
qu'une moitié des Français se mît en
tête de détruire leur propre religion et
d'empêcher l'autre moitié de la prati
quer., Voilà la guerre civile allumée.
Et qui dira tout ce que cela nous fait ,
perdre de, force à. l'intérieur, , de sang-
froid et d'attention . à l'extérieur ! En
fin, pour, comble de maléchànce, le
gouvernement, contesté par une par
tie des Français dans sa forme et sa
constitution, n'est occupé qu'à faire la
guerre à cette fraction du pays, et
s'efforce même d'entretenir cette.que-;
relié, de peur que la paix,né le métto
aux prises a voc ses propres amis qu'il
noùrrit de promesses irréalisables
mais dont il cache lé càractère chimé
rique derrière le prétexte dé l'opposi
tion qu'il combat,.
C 'est à cela que nous spmme§ occu
pés pendant que nos jpùissàhts voisins
fourbissent leurs armés jét accùmulént;
leurs provisions de poudre. Et je h!ai
rien dit' de la délation qui déchire l'ar
mée, et des tracasseries de toute sorte;
qui affaiblissent son moral et la déci r
ment 1
- -Vraiment, quand on songe à tout
cela... on se.prend à redoubler d'affec
tion pour la France, comme .on aime
davantage un enfant malade. Léon XIII
lui avait présenté des remèdes qui,
pris à; temps, eussent épargné bieri* des
souffrances. Ne désespérons pas,' .et
agissons énergiquément dans le sens
des trois conditions de relèvement.que
j'ai énumérées. Mais, en attendant,
persuadons-nous bien que nous sommes
malades et qu'il faut s'abstenir do,tout
sentiment de présomption.
Paul L apeyre.
BULLETIN
Cen est fait: le Sénat, par 179 voix
contre i03, a rompu .définitivement —
les sectaires du moins affectent de le
croire — le lien quatorze fois sécu
laire qui unissait la,, France,officielle, à
l'Eglise.
La responsabilité devant l'histoire en
pèsera tout entière sur ceux qui n'hé
sitèrent pas à suivre une minorité ja
cobine ; tous ceux qui sçLverii et .qui prêr-
voient ont tenu a dégager la Uwr, ef
M. Mélîne, notamment, en 'un aâml-
rab\e discours, a hidiqyé, du point de
■ naiio'iiàl èt 0iilfq^ ^„.qbtsé- i
' Qu'ences désastreuses de l'acte qui vient
de s'acçoniplfr.
 îa Clîambre, întérinëde au budget
: des travaux'publics-; le ministre de la
guerre, interrogé sùnïe point de savoir
i si les h&inmes de la -classe de 4905 fer
ratent encore trois àns et profiteraient
des dispenses de la lot de 1889", à ré
pondu affirmativement, ajoutant d'ail
leurs que, si les circonstances 4 le pér-
tâéttehlï le goûverw§meini pourra rèvCr-
voyer cette classe% en iotàïité ou éri pair''
tie, au rtpp.de septeml>re. l9Q7,
' Le groupe de VUnion démocratique,
au Palais^Bourbon; a. .repoussé, à une
très iforte-, majorUé,la proposition. bio
carde tendant à instituer le scrutin
public pour la' nomination du bu
reau. . V V.
■ L' « â$semblée plénlère » des radi
caux et des raâieaù3^Soçiallstes '*tt pris
dés tfépisîqns;. au ^xvjet, de .fa tacfiquë
électoraletrouvera..plus .loin;iè
texte. : 7.. ,V ; '*
Le prince de Bûloio a prononcé hier;
au Reiçhstag, yy. important .discours,
dont notis donnons.âè larges extraits;
Il a traité, à propos de la réforme
financière, toutes les questions, ac
tuelles. ; >
EH Angleterre, sir Henry Campbell
Batïnermann continue ses démarches ;
la formation du cabinet serdble $pulè-
tyr $wiqîifi'$Mflicultë$, ' ' ' ' " . ,.
NOS DÉPÊCHES
La séparation à" Rome. .
" -j-v . -r c > v \ .s T s \ • .
•; Home, 7 déçeïtybre, midi 15'.
•■■■Le vote; final de la séparation .était at
tendu içi depuis quelques jours.
Le premier acte du ,SQÀnt-Siègq sera une
protestation solenneïlè çonlre la rupture du
Concordat faite enâèhori des règles élénien-
taires du droit international et "du droit
naturel. Cette protestation sera faite 'sous
une forme plus solennelle encore qu'une
allocution cansistoriale.
Ce.que le Vatican recommande suriput,
en ce moment, c'est le sang-firpid mns pré
cipitation ; le Pape donnera les instruc
tions et les directions opportunes, à .son
heure.
On remarque aveç tristesse Jes, .CQ,)fnpa-
gnes menées dans, certains journaux, lus
par .des catholiques, dans le va4n espoir
d'exercer, une- pression dans un sens, t ou
dans l'autre. ; ces campagnes reposent d'ail
leurs sur des interviews, des çprni/iunica-
tions ou des renseignements absolument
: Les catholiques-ne doivent pas se laisser
prendre à de semblables procédés qui :sont
vraiment regrettables.
LÇ sjiltân Aurait -Il cédé?
Constantinople, 7 décembre 10 k. .30.
Dans leg iQilieuy autorisés, on,assure que
la,Porte* a remis liiër soir 4 l'amjbassadeur
à'Aûtriohd-Hôngrie. une note disant qu'elle ac
cepte la commission'financière avec certaines
modifications ; elle demande notamment qu'un
commissaire, ottotaan .soit adjoint aux délé-,
gués .des,puissances, et,que les, décisions de .,1a
commission, spient, soumises, ai; ,m<)ins ,pôur
là formé, à l'approbation, du sultan. On croit
que l'entente.est .possible , èur la base dès dè-
Biderata dè là Porte et que la démonstration
navale pourra prendre fin.
OQSMFMNOE
i
Le reniement est consommé: Il n'y.
faut plus que la signature, de M. Lou-
bet ; autant dire qu'il n'y faut plus rien.
La France a^.désônn^is cessé 'de. çon-
naîtrë i;Eglise. 'Que Dieu, écoutant sg,'
miséricorde ot non pas sa justice, épar
gne au pay^ les, maux que^ notre gouver
nement provoque. .par jcette apostasie
officielle i 1
Les avertissements n'auront pas man
qué. Au nom de- là conscience- catho
lique, au -nom dés "lois de 5 l'honneur
et en invoquant lé respect de la parole :
nationale, au,iiom;dès. drpits.de la li
berté, aii nom dés intérêts dé l'État et
du régime lui-même, : tout' 1 "a été dit.
Mais. t.out ii,ôté.dit.€P v|in,^—'j»oiir ^e.
moment.
L'un des discours les plus vigou
reux, et peut-être le plus impression
nant de tous, est, celui qu'a prononcé
hier M. Méline.^S'il suffirait à l'émi-
nent sénateur, pour irepougse^. lajoi,
de constater qu'elle est hypocrite et
tyrannique, qu'elle opprimera le prêtre
et generd le fidèle, il' invoque surtout
contre' élleT d'autres," raisons" qui lui j
paraissent, plus fprtes ençoi-e. M. Mé-
ljne est un républicain; M. Méline est
un homme de gouvernement. Il voit,;
et il.,i)ro ( uvé que le Bloc, toujours
occupé soirdisant à sauver , la iRépubli-
que, vient de la lancer dans un nou
veau péril, cette fois très' redoutable.
Il .voit de même, et il proute aussi
qu'on a institué,par cette séparation à.
la -jacobine, am régime qui placera
chaque jour le gouvernement actuel et
ceux de demain en d'inextricables
embarras." ' , .. ....t..
Ministères, parlement, administra^
tiôn, tribunaux, vont entrer dans une
ère de difficultés constantes et -d'im
possibilités. Mécomptes, malaises, co
lères et divisions, voilà ,ce que .la.;loi
procurera au pays, en abondance. Eh
bien, ce n'était pas le moment !..
. Qui donc -estplys convaincu çïo tou
tes ces vérités que l'homme faible,
triste et inquiet, qui apposera, dès
cet après-midi peut-être, sa signature
au bas du texte inique ? C'est M. ïîou-
vier qui l'apportera sans doute, çomnaô
président du- eônseil, à, M.Loubet. Ils
se regarderont ,avee un soupir^ ils .se
comprendront^ ils ji © seront ; fiers ni
l'un ni l'autre, ni de l'un ni île l'autre
tien-, mettra soû docile paraphe..-
v Ensuite, ^ ira- se laver- les mains,
oubliant que l'histoire, si peut-être elle
déteste moinsi Pilate qu'HéfOdè et"-que
Caïphe, éprouve plus. de;, mépris pour
lîiommé* qûi. sacrifia le ;Justôr par
peur et.'afin d'avoir lâ' pàii. Il'; ne l'eut
pâs, aQ'reste. " ' ' ' ' ' ' ' ''
Laissons -M-.- Leuhet-à sa& : remords
accumulés. La ^pàix, e'est nous : qui
l'aurons/ ^aris la ' souffrance p^ùt-être
d'abord, mais ,dfins ; _ Xë-..'devoir} puis
dans, la clairé'.vùe dela-victoire finale,
de l'immanquable victoire finale qui
s'approcherâ. Le. Vicairè 'du' Jus'tè jâ
parler, va nous dpnner ses " iprclpes^
Nous atténdons, nous obéirons,- avec
joie et confiance. Et le ^Gàliléeii vain;
cra, comme d'habitude." :
11 , Pierre V éuïllot.
' V ''t '
-:jl j ; u #.'tn' }A 'i it u'i,
AU
ï,£ I0UK
.-5'.U3
Excellente combinaison. — M: Làtër-
râdé, sénateur radical-socialiste-du Gers
qMlâit MitjfediL. tiÊrs x ..jrençm velahle,^
rio'n^a.T, i'autré jour, ' son intention de
ne pas. se représenter.. Les "honnèiirs
lassent, quelquefois!
Seulement, M. Lat-errade se -ravise. Il
a réfléchi que, somme touté, les honneurs
ont leur agrément. Il demande -donc
qu'on vèuille bien lui Renouveler 'son
mandat, et il ajoute : " ~'' J y-
«Mais :si l'on'me fëit.bej:ïionneur,,je
démissionnerai auliout de. dèux^îMis r ,de
manière à pouyQir terminer certains tra
vaux que j ai entrepris et-: à pouvoir ,bé
néficier des 3.000 francs de retraite al
loués aux sénateurs qui se retirent dans
ces-conditions; »
Là charmante sincérité t;.; M. Later-
rade a ,biçn organisé son existencë.' SI
toys les panjiidàts avaient .de tels pro
grammes, nets"'et précis, le Parlement
serait sans doute moins tumultueux.. Jvf.
Laterrade ne promet à ses. «lecteurs que
deux années de dévouement ; mais, à. ses
concurrents éventuels, jl promet une Va
cance prochaine. Cela n'est pas du tout
mal combiné. „
*
• .*
lex,
possè-
1 aylor,
" "" ■; ,£'?■ •• £ y- :\?ti
Elève bourreau. — Les Ang
dent un nouveau.bourreau, Al
qui servit dans là marine.
Mais comme nos voisins'sont de'S gens
prafiques'et qù'i.ls ont Ie 'sduci "du bien-
etre dé leurs condamnés,' ils ,nè ; ' confie
ront depalient à Alex. TayJor que lors
que celui-ci se sera faitla main.
Naturellement, Téiève .bourreau opère
sur des mannequins bourrés de paille et
de sable.
En véritable djlett'anté- ïnêmè, Alex.
Taylor, qui'aimë son métier, a prié quejr
quës geôliers de.v.ouloir bien sjç , prêté/ à
un petit brin de toilette chaque iriatin. : .
Il entend que le premier' criminel qi*i
lui sera confié soit satisfait de l'ou vrage,
Ta^lor ne se hâte pas, il fignole - . Ses pro
grès sont remarquables, dit-on.
Le dernier jour d'uti jockey. — La mort
du jockey Lomas, qui s'est tué. (Jiwînche
en tombant sous son cheval, dans, le "prix
La Haye-Jousselin, à Auteuil, a inspiré;
comme tout événement sensationnel, lef ;
statisticiens. Ils ont dressé la listé des vic-
Vifnes du tuY'f. '
Chose curieiise ;, ($& cpurs .es ; d'ôbsta-;
ctes," qui provoquent tant de cîiùtèè, né;
donnent pas lieu à beaucoup d'accidents
mortels : ainsi, poiir les cinq dernières•
années, on ne compte que cinq chutes
ayant entraîné la mort des jockeys. C'est*
déjàtrop, évidemment ; mais «tant d#nné
les dangers de ce sport, on;peut se' félici
ter qu'il n'ait pas ouvert'plus de tombes.i
La mort la plus tragique est certaine-'
ment celle du jockey Boori, tue à Auteuïl|1
!e 15 décernée 1901. Les ciççpnstances.en,"
sont peu connues' et sont tristement eu?!
rieuses. ' ■ .
Boon, qui était à ce .moment-là le meilp
leur jockey d'obstacle^, avait décidé de<
renoncer à monter eti courses pour de
venir ent.rafn.eyh.il clôturait ,$a carrière cet
jour-là., , . - . '•
C'était donc' son dernier acte de joc
key ;.or, ce.fut le dernier jour de courses
de l'année, 15. décembre, à la demiere d,e
ces courses, la sixième, «tau dernier-obs4
tacle, la haie qui précède le poteau, que;
ce malheureux jockey, tomba, avec le
cheval Le Pic. On ne peut irnaginer fata- I
lité plus grande. ^.; v "; ''
^ î * . • - ' ' * » '
' * - " — % *
Les excentriques. Un sportsmàn
américain, professionnel de la coursé à i
pied i— Sport qui hç l'a' pas enrichi èn- 1
coré — vient de se marier à Ohama..
Comme ses ressources ne lui permettaient
pas" d'entréprendre le "traditionnel Voyage i
.de nocjes, H imagina de l'entrepfendfp
tout de - m,êpifi très économiquement, çt
spoctivement surtout. .
A fcet effet, il emballa -sa jeune, épouse
dans une caisse à ,claire-voi.e.et s'enferma
lui-meme dans .une nialle, Les . deux co
lis, préalablement munis de leurs adres
ses et dès feuilles de route "réglemèn-
taires, furent chargés par un càrruôhnéùr
qui les expédia à Chicago. Mais èn'rolite,
le marié eut soif, — une soif épouvanta
ble à laquelle il ne put résister. H "cria
donc de toutes ses forces... «.Pour l'a
mour du. ciel, donnez-moi à. boire 1 » Et
c'est ce qui le perdit et mit brusquement ;
un terme à ce voyage de noces modem- |
W, **:• h ,
-" / ***** «^.^5: !
. 4 «
Un hôtel de >49 étages. >— AvecJes-as- ;
censeurs» on ne craint plus maintenant.
de se loger en haut des hôtels : dans :
celui-ci il faudra néanmoins ne, pashési- ,
ter, parfois à perdre un certain temps ppùr |
monter a sa chambré, On affirme qu'on
val'édifier à New-Yprk, sur-un terrain, de
30 mètres de -long et de -23 à-' 35 -mètres de
large .qui se 'trouve 1 entre la Trente-
deuxième -et ' là Vingt-troïsième rue, â
l'ouest de Ja Sixième Ayemie, Il serait
dispose pour loger 2 .200 per^Prinég. ^L'ar
chitecte serait -néanmoins, assez .porté à
conseiller au propriétaire de se limitenà
40«tages,cè qui est déjà coquet. . '
Curieuse aventure. — Dans une;,petite
localité- près-de. Hochst-jsur-le-Mein , u n
instituteur administrait une correction-à
un élèvè (on sait que les corrections cor-:
porçlles sont,permises dans les écôles ; al
lemandes). La verge, èn jonc d'Espagne,
s'était abattue à plusieurs reprises, sur le
jeune délinquant, Q.ui se ^démenait ; en
cin'ant, lorsqup soudain se produisit, une
vigoureuse explosion, accompagnée de
fumée et de flammes; L'instituteur recula,
éjipuvàhté,. tandis que l'écolier se débar
rassait en toute hâte de-sa blouse qui pre
nait feu. ,, -, - ; .
, ;Le's epubs dè la badiné avaient d^ter-
iriiné llexpjosion d'une hoitè d'amorçes
que le bambin avait,danssa poche.
î s. »•
" ' • >> \ , u , , . ., f ^ x - , u
Histoire Authentique et contemporaine.
S'il faut en Croire le Figaro^, convaincu
— et non à tort— qu'un livre s'achète
beaucoup plus.à cause de la notoriété de
son auteur qu'en raison de sa valeur in-
trinsèque (1 -Én jeunè littérateur australien,
dont les premières cèuvres avaiént passé
presque inaperçues, résolut de frapper un
grand coup. Le jour même, où paraissait
son dernier roman à Sydney, capitale de
la Nouyelle-Galles-du-Sud, il s'en alla
sur le's-quais et tua un Chinois qui va
quait paisiblement à ses occupations de
déchargeur. ; 1 ,
L'effet fut foudroyant": la réclame que
lui valut son crim.e .piqua là curiosité "des
lecteurs ét son roman , se vendit comme
du pain. Mais . il. ne profitera pas de ce
coup de publicité, car la cour* d'assises
de Sydney vient de le ^condamner à
mort. .........
II p'aura tué que pour la gloire et
pour... ses héritiers.
.- -i-.- :• J.
, , . .. » .
. Au .PalaisrBoiiKbpn 1
■ — JEtesrVQÙs pQur 1 e. scrutin puhljc..oU
poui le scrutin sqcret i■ , r r . ' ;,, .j
— Pour le scrutin public, mais ne le
dites pas!...
LE BLOC DÈS SANS-PATRIE
. Les : deiix. fractions du parti radical et
radical-socialiste se sont heurtées l},ier,.aù
ca£é du Globe, où le bloc .tenait sèa assises^.
Il : y eut eombat singulier entre l'opinionT
Ma^an et l'opinion PeUetan: f
Le directéui 4 du Radical ; homme écrur
puleux et tlfnoré, insuffisamment purifié
pji virus miiitàU'e qui lui fut naguère ino-
.oulê paa'' l'uniforme,. aurait voulu qu'on
dégageât le parti de sa liaison dangereuse
avecl'hervéisme, On aurait bien gardé le
contact , avec les complaisants du sieur
Hervé; mais on aurait répudié-tout haut
les doctrines du professeur antipatriote.
On aurait rejeté hors dé l'alliance les can
didats spcialistes qui manqueraient de
ferveur pour l'indépendance nationale.-
Réserve inutile et dangereuse 1 ripos
tait M. Pelletan. Nous ne devons , point
tracer de limite àjxoti'e gauche i noi^s avo'ris :
besoin de tous les éléments du Blpc..-.f
Alors, les sârts-patrie sont .'aussi du B1 .0CÎ
— EJn ddùtièz-vous donc?
Là lutte' à été "chaude entre les deux
fractions. Mais enfin, c'est le patriotisme
à éclipses et''à cofncessions de l'ancien
amiral Trafalgar qui l'a emporté sur lés
scrupules du 'député de Sceaux.
. Nous voilà. jj,pnc fixés: Nous aurons â;
combattre, aux, élections 'prochaines, un
bloc dont le citoyen Hervé fait,partie, in
tégrante.' Et nous saurons que : ious les
candidats du ministère et de la 'r.ue .Cadet
sont des, patriotes,... tout prêts, le cas
échéant, ^ se désister pour des sans-pa-
trieî;, '
î
, : Le dé vouepjéiit est souvént mal récom
pensé. v ■
Les jacobins, qui sont des hommes pra
tiques et qui ne paient que Je succès rri
quand ils paient*—na garderont pas là
moindre gratitude envers M.Barthou pour j
lés efforts malheureux qùe 'l'àncien minis<
tre libéral a tentés hiei* en leur faveur.
On discutait, à l'Union démocratique,
le 'mpdei^'élçctiofl; du .^résident de. Jaf
Chamibre. L Union démc^àîjqùe', c'était
la forteresse qu'il s'agissait d eiileyer
pour garantir le succès du complot oiu'di
par lés ennemis de M. Doumer. Que l'U
nion démocratique appuyât la substitution
du scrutin public au scrutin secrét, c'était;
lé triomphé àâsùré 'tljjjp r^éftiMè; que ce
groupe, intérmédiâire ' éhïre'lÉf'BlpC 'et?
l'opposition, regimbât contre ce dessein
perfide, .l'affaire était ..pomproinise., \
Aussi M. Barthou, .sentant qu'il, n'avait
jamais eu si belle occasion de-jouer un
mauvais tour à ses anciens amis, a-t-il
pesé de tontes ses forcés sur les conscien
ces malléables de l'Union démocratique..
; Mais lès petites mainâ du'député d'Olo-1
ron n'ont pas été dè force à péjair ces coris- ;
ciences, qui ont résisté.-L'anciéu collègue'
deM. .Méline a j recueilli seulement jcinqi
voix dans son groupe. A. Une énorme ma-i
jorité, l'Union démocratique s'est décla-l
rée favorable au maintien du -scrutin se- i
*crêt.;-' •. ''- 1 ''--'W"" * •'*> h? |
Dans la coupe, queje yote du.Sénàt leur l
remplissait .dé mieî, .les ; sectaires, ont;
jtrouvé ce filet do vjinaigre. , ' ;. ;
Il ne s'agit plus maintenant, po':" ios ;
membres de l'Union démocratique, après,
avoir pris conscience de leurs opinions,
que d'en avoir jusqu'au bout le courage.
T,
i"
LE VOTf iU SENAT.',i;
v y, ,« 8 . ^
23" ET DERNIÈRE SÉANCEf
Vote de l'ensemble de la loi. — La téna-
- ' cité", dès sénateur^ catholiques. . —■'/.
Puissant dlsceups , de . WL. Méline.. ^
Le dernier cri de haine de (li Combe*
. — -76 voix -de majorité: , ... ~
Le Sénat a achevé la 'be&ogoe die lâ
Chambre. Il-a déchiré le Concordat.. C'est
en vain que de vieux républicains tels que
MM. Tillaye; CabarlrDanneville, Ch. Ouf
puy, Francis'Chàrmès, Franck-Chauvf'au. '
Denoix, de.Marcèré, Méline, Méziéres, Mil
liard, Monsservin, Sébli'ne, Wàddingtôft
ont protesté contre los • monstruosités 1 de
cette loi et ont adjuré 'leurs collègues de
secouer le joug des Loges. Us ont produit
une vive impression — jamais peùt-'êtré
lin orateur n'a eu au,Sénat ,1e; succès\que
M. Méline a obtenu hier — mais Ils jn'onï
pas détaçhé une voix du Bloc. « Ah! nous
disait,hier-un sénateur du Centré, -si ,'}'pn
avait voté au scrutin secret, on n'aurait
pas dépassé le premier article. La loi eût
«té -rejetée à priori ! » • 1. •
; 'Néanmoins^ cètte dernière -séanée a été
singulièrement émouvante, d'àbord parte "
que les sénateurs catholiques* ont .lutté : i
usqu'au bout ^vec une ténacité admirâ-fe
l0 ,et.ensuite paroe-que M.Mëliaoatenu,
nous l'avons dit. le langage.d'un -homme ?
d'Etat: Pendant la suspension de là
séance, l'extrême-gauche semblait litté
ralement exaspérée contre l'ancien prési- *
dent du conseil. , -y
M. JDenoix
: demande le retrait -de l'urgence.
Au début de la séance, M. Denoix 'dei
mande ië rëtrait.de l'urgence.'Le sénateur «
républicain de la Dordogne estimé qa'urié
question aussi grave nécessite bien dpux ,
délibérations approfondies:* Elle, suscitera
beaucoup dé difficultés ; élle caùsera' dé
gros mécomptes. Le pays .« réclamai^ •
simplement que le clergé fût tenu li. l'é
cart de la politique » ; r le régime ' concor-
datai^é permettait d'obtenir Ce résultat.
La loi nouvelle sera impopulaïrë dans les
campagnes : « Elle va, dit l'orateur, dé
truire les réunions du diEiianclie dans les
communes, réunions dont la messe''''était/-
l'occasion. » M. Eenoix ne votérji pas là
loi; il ne veut, à aucun prix, assumer
cette responsabilité. „
„ Bépome ,4e M. Vnllè,
M. Vallé, qui n'a jamais "été plus iiisd-
lènfqù'hieï, réponde ' .v . " : ;
:,-jJfl,. le présldent de la commission. Le
moment est venu de faire nos conVptes'et ^le
dresser notre bilan. • i .
Vous nous dites que l'Eglise ' est" sangs réâ-
çourcesl Or nous vous laissons en bonnes ^
propriétés foncières et en rentes sur l'Etat 320
Baillions.-
' Nous vous laissons la disposition de'toutes , ,
les églises, depuis F humble • chapelle dp vil- 4
lage^ùsqu'à' la plus magnifique catbédraleî! 0a s™
vous laissa les évêchés pendant deux ans, les
presbytères pendant cinq ans. - ., <
• ' Vous dites que nous allons laisser lès pr&
très dans la misère. Nous allons leur donner
tant en "pensions qu'en allbcations plus fie 230
millions.' . ... -,
.Alors que vous prétendez que nous ne, lais
sons pas aux Eglises le'droit, de vivre, nous
leur accordons le droit de faire des quêtes,, de
toucher des collectes. (Protestations à droite,}
Alors que vous prétendez .que.nous, ne vous
donnonspas les bénéfices de la loi de 1901,
nous vous accordons~beaucoup plus. "Dans une "
-séance fameuse,-M. .\VaLdcck-Ro.usseau.,i par- ^
lant de cette loi de 1901, disait que 'c'étjiilj la
loi la plus libérale .qui ait.été dp^née aux as
sociations. ,, __ 1 ■
M. Yamiral de' Cuvervllla. Vous o.nblie'z
les congrégations. ' • • i
M., le président de là commission. 1 Nous
vous donnons tous les avàntàgès dè cette loi ;
dè 1901 et'quelque cbose de. plus encora, .naz
ies associations, diaprés,la loi.jde.1901,
droit qu'aux cotisations et aux édifices stfifl- >
tentent nécessaires à leur fonctionnement. '
. ' Non seulement vous pourrê? recevoir le pro- ■
dùit des quêtes et collectes, mais encore vonS
pourrez constituer deux réserves.
" On nous dit que c'est îa guerre que-nous v
vous- déclarons ; -avouez que nous' sornmek "
beaux.joueurs, puisque nous vous donnons le
nerf de là guerre •; l'argent. (Applaudisse- ;
nients à gauche.) . c
D'ailleurs, l'Eglise n'a jamais manqué d'ar
gent. Avant la Révolution, elle possédait
un tiers de la fortune du pays. En cent àns,
elle s'est constitué une propriété de 320
millions.
Aujourd'hui, elle .reçoit encore assez d^ar-
gent puisqu'une pàr]tie des somaiés qu'elle re
cueille s'èn va à Rome sous forme du denier * •
de Saint-Pierre. (Applaudissements a gauebe.
•Protestationsà droite.)' •'
Vous allez perdre la tutelle de l'Etat. .-
L'Eglise ne pent-elle'donc vivre qu'à l'abri ;
de {l'Etat ? Un des orateurs de la droite
comparait, ces jpurs deraiers, l'Eglise àu- un
arbre puissant, aux racines profondes; dé- s
bordant de sève, et aux rameaux toujours en
fleurs. - f
M. de Lamàrzeile. Quia dit cela ? '
M.crois que c'est vous, monsieur de Lamarzelle.
{Piiaritév)' .f . ■>. •
M. da. Lamarzelle. Je n'ai rien dit 4e
semblablè.
M. le rapporteur Vous auriez pu et dû le
dirè. " - • ;
" M.le présldentde la commission.Et
c'est cet arbre qui va tout d'un coup se des
sécher parce qu'il lui'maûquéraifc soft Hu
meur ?'• ■■ . , . /,
Voyez les libertés que l'Eglise -va- conqué- .
rir. ■: . --.... >
Désormais, qui nommera les* évêques ? -Le
Pape seul. Qui gênera les évêques ^dans leurs
relations avec Ta papauté ? Personne.
L'obligation de résidence disparaît en même
temps que toutes les entraves qui eristent au
jourd'hui. ' '.i
Actuellement, si le Concordat était exécuté,
vous n'auriez même pas la liberté du dogme.
On devrait enseigner non l'infaillibilité- dû
Pape, mais le contraire. Cette liberté du dogme
vous l'aurez sans autre limite que la raison. '
M. le rapporteur. Pas même.
M. te président de la commission. Et si
le duel se poursuit entre la raison et la révéla
tion, j'ai coniiauce que Ja raison ne sombrera
pas. parce que nous aurons laissé le champ
libre A î2t .ivéîation. (Très bien t ti-ès bien ! 4
gauche.} ' v
intervention de M.' de Cbama0àr$.
L'honorable sénateur du Finistère In
siste sur la même thèse fque M. Denoix :
Je me demande pourquoi vous avez yoîê
' PARIS ' ÉTRANGER'
; _ , - E t départements (union; postale»
. tJiâjwi.......... 95 ' •+ -8fc. ■ *
' JBii"mois13 . » , , 10 »
. Trois mois. ..... 7 » 10 »
Zies abonnements partent des X« et 18 de çliaque mol»
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent
BUREAUX : Paila, rue Cassette, 17 (VI* axr.)
r.<-. • v..--'. /< - - - ?•..>»■ v. .
On s'abonne à Rome. 68. place de la Minerve
ÉDITION SEra-QUOqCœlBNNB
' PARIS . . ÉTRANGER '
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Unan 13 »
Six mois 7 »
Trois moi» 4 »
20 V
11 »
5 50
Lea abonnements partent des 1" et 18 de chaque mol*
L'UMVERS ne répond pas dès manuscrits çut lui font adressés
iU ' '■ ■'•'■y' ; AVNpNOftS ■{-.. ■■
SOCIÉTÉ DE fUBLICtrfe «ELIBIEUSE, ^ pl&CB d#1a BdJtfM r
TÉLÉPHONEJ04-27
JSOMMAIRE
LÉS' nations .EoaT.Es>. *-,Raiil Lepeyre. ; ; • ...
Confiance ! — Pierre VeuHlot.- .
Ad joor;ih jour.
Lx sâpAè.i'noN^ — Le vote au Sénat—
Es,Corse..-r S. ,
LÊ DlStJÛffJlS DO PRJiKCE QE BuLOW." \
' -l,'
.PARIS, 7 DÉCEMBRE 1905 . '
Les nations fortes
,, La rivalité", de.. l'Angleterre et de
i'Alîeaiagne.amis récemment la Prance
dans une situation qui lui à, donné quel
que-frisson. Jille a-vu -le moment'où
elle serait acculée à une, guerre obli
gatoire. La- guerre avec l'Anglèterrë,
c'était'risquer la défaite sur mer; la
guerre jâvec" l'Allemagne, c'était ris«
qùer la défaite sur terre. L'alliance
av.ec l'unp d'elles nepouvait-eile pro-
çurer.la .victoire à la fois sur terre ®t
6ur mer ?... On;s'jest demandé pour
quoi la-France en était réduite à cette
extrémité; La "réponse est. facile parce
que ià France n'est plus, .une n&tipn
forte. Et dans quelles conditions ui>e
nation est-eile forte ï C'est, ce que nous
voudrions éxppser en quelques mots.
Trois conditions principales font les
ïiatiohs forties-: 1® lorsque les hommes
çoni laborieux ;\2 a lorsque les femmes
gont fécondes ; 3° lprsque la paix civile
.règne-dans lepays^.,
• -Nous .disons \ d'abord : lorsque les
hommes -sont, laborieux. .L'amour du
travail augmente la puissance d'une .-na
tion dé deux façons : d'abord, en mul
tipliant ..les ressources financières, et
l'on n'ignore pas que l'argent ©st. le
nertdeula guerre; ensuite en amélio
rant lès .hommes moralement et corpo-
rellement. Le travail,, particulièrement'
le travail -agricole, développe les' forces
du corps ; il enrichit le sang, fortifie
les muscles, endurcit à la* fatigue, .en
un mot, il,fait les soldats endurants et
^pbùstés, : , , ;
jî fait aussi le^ soldats courageux et
disciplinés. Car il n'y ; a point de tra
vail sans efforts et saris coordination
de 'ces efforts avec d'autres efforts
sous nirie direction supérieure qui les
aoheoiine-' à.leur-but. Donc le. travail
persévérant, intelligent, et gaiement
accepté, favorise le courage et la dis
cipline.- /,''' , ;
" Ën Frânce, Malheureusement, le trar
y ail est .discrédité et: redouté. Loin de
le .rechercher,. on le .fuit. Pourquoi cet
amour de la rente, cotte course affolée
vers les sinécures,- ee partage égal et
obligatoire des héritages, si ce n'est
pour avoir la bienheureuse chance de
ne rien faire? Lés Français feraient la
gfrévë générale et permanente devant
le travail, si la chose était matérielle^-
jçnèht'possible. Mais ceux que les né
cessités de la . vie obligent à travailler
t'ont des vœux secrets pour qu'un billet,
heureux dè la loterie de la destinée,
les en dispense le plus tôt possible.
Aussi, lorsque « la trompette :guér-
rièré aura sonrté l'heure des combats »,
jjé ci'aifts que le désir de vaincre—
"espérons que M. Hervé ne l'aura pas
complètement, détruit — ne soit pas
suffisamment appuyé par l'.endurance,
la force musculaire r -et la virilité d'âme
-et de corps .des hommes que la mobi
lisation arrachera subitement à leur
foyer pour les pousser à la frontière. Il
est certain que squs ce rapport nous
avons beaucQ'ûp' décliné depuisr quelque
teirips. LeS statistiques comparées de
la France et "de VAllèmagne, en ce qui
-concerne l'exportation, qui est la
pierre, dé touche du .travail national,
sont d'une éloquence qui fait honneur...
à l'Allemagne:
- Lûr «econde condition pourque les na-
tîôris soient fortes, e'est la fécondité
des mariages: Là aussi il faut envisa-
| , er )çéôté > moralet le côté matériel: Ce
dëriiiér n'a pas besoin de beauçoup' de.
développements ; c'est une .question
chiffres. En France il naît chaque
aimée. environ 850,000 enfants. En
Allemagne il en naît ensiron 2. LOO.OQO.
: C'est-à-dire que' tous les ans l'Alle
magne, par l'excédent des naissances,
gagne sur nous plvls de. douze cents
mille habitants. Aussi nôtre popula
tion, qui. en Î870 égalait .à peu près
.celle" dé l'Aliemagnë^. aux environs
de» S9 millions d'âmes, ^'est-elle plus
4ue - les deux .tiers de «elle de notre
.redoutable voisine. Nous en sommes
■toujours au chiffre de 1870, ayante
-peine regagné lés pertes subies par la
«ession de l'Alsace-Lorraine, ;tandis
Hue l'Allemagne a atteint lô, chiffré
Wrnidabiè de-60 millions d'habitants.
Le nombrp de ..soldats qu'elle peut
jcae£tre en' ligne. est naturellement en
proportion. Et ce ne sont pas nos sé
minaristes qui, en mettant « sac au
dos », compenseront le ^déficit de la
conscription.
On l'a déjà dit^ et on ne saurait
irtfp 'lè'redire. Du fait de la' différence •
. 1 ^ V. 4" A ï A . A 'M M " M .!
gne, ^ùi ne perd pas un homme, tandis
que trois où quatre mille dès nôtres
jonchent le terraip... Ces défaites quoti
diennes -' ne sonkelïes pas le .présage
-de désastres militaires qui se produi
raient si la giierre» était déclarée?
Certes, on ne met en doute lii la capa
cité de nos chefs, ni la valeur de nos
troupes,., ilais l'expérience, démontre
que ces qualités sont à -peu près les
mêmes dans toutes les nations 'de
civilisation égale. Or l'Allemagne étant
civilisée autant ; que,, la Fr4îicB s 'le|
chances* dè victoire s'établiraient sur
tout suivant la proportion numérique
des soldats. Nous tous ' battrions tiettf
contre--trois; il'est donc évident 'que
les plus fortes chances, et de beaucoup*
seraient du côté allemand. 'Je ne dis
ici que ce qui est confirmé- par . les?
faits, jpàr, .rhîÈtoirè," p£r lps L traitôf
. d'art militaire, depuis que les gueires
se font méthodiquement et suivant
des règles qui découlent dp lois. scien
tifiques. .
On aurait d'autant plus tort de trop
compter sur .une.supériorité - du cou
rage, de "l'armement où dé la tactique,:
pour compenser l'infériorité» numérique
des combattants,, que l'abaissement; do,
la natalité est le signe , certain de toute#
les dégénérescences morales. Analyser
les causes psychologiques qui limitent
la.fécondité des mariages, vous y trout
verez à peu près tous les péchés capi
taux. Je me borne à cette affirmation
pour aujourd'hui, quitte à revenir plù?
tard sur ce sujet qui en, vaut l'a peinej
• Ce qu'il faut retenir, c'est, que la
France étant au dernier rang de l'Eu
rope sous le rapport de la natalité, il y
a là, une cause manifeste d'infériorité.
Elle se comporte comme les nations
qui déclinent. .... . .
La troisième condition qui maintien^
ou accroit la puissance d'une nation,-
c'est le -règne de 1£ concorde civile.
Sous ce rapport-là; que 1 de contraste
entre l'Allemagne et la France 1 L'Aller
magne, dont deux confessions princi
pales se partagent la population, jouit
cependant maintenant de la paix reli
gieuse. La sagesse dès .catholiques et
celle du gouvernement ont chacune
sa part dans cet heureux résultat. Il
n'y a point non plus de division sur la
forme de gouvernement. Le pouvoir,
hautement préoccupé du bien, public,
n'est sérieusement contesté- par per- v
sonne. Dans ces conditions, il n'a pas
besoin d'employer la corruption pour
sç maintenir, t'autonomie relative des
divers Étais» sans porter atteinte à
l'unité de l'empire, joue le rôle d'une
sage et féconde décentralisation. : Bref
lés forces du'.pays, .au lieù d'êtré em
ployées .en . luttes intestines, concou
rent toutes à la grandeur et à la puis
sance de la'patrie. ' :
. En. France,. on.' çn ési; "vëpu.â nier
l'idée même ;de patiié,. à ^la discrédi
ter, à l'avilirj'-à la tourner en ridicule.
C'est ce qu'bn pèut imaginer : de- plus
monstrueux et de plus débilitant.
L'unité presque complète de religion
aurait pu nous donner sous ce. rapport
une admirable cohésion avec lé "bien
fait de la paix religieuse. Il a fallu
qu'une moitié des Français se mît en
tête de détruire leur propre religion et
d'empêcher l'autre moitié de la prati
quer., Voilà la guerre civile allumée.
Et qui dira tout ce que cela nous fait ,
perdre de, force à. l'intérieur, , de sang-
froid et d'attention . à l'extérieur ! En
fin, pour, comble de maléchànce, le
gouvernement, contesté par une par
tie des Français dans sa forme et sa
constitution, n'est occupé qu'à faire la
guerre à cette fraction du pays, et
s'efforce même d'entretenir cette.que-;
relié, de peur que la paix,né le métto
aux prises a voc ses propres amis qu'il
noùrrit de promesses irréalisables
mais dont il cache lé càractère chimé
rique derrière le prétexte dé l'opposi
tion qu'il combat,.
C 'est à cela que nous spmme§ occu
pés pendant que nos jpùissàhts voisins
fourbissent leurs armés jét accùmulént;
leurs provisions de poudre. Et je h!ai
rien dit' de la délation qui déchire l'ar
mée, et des tracasseries de toute sorte;
qui affaiblissent son moral et la déci r
ment 1
- -Vraiment, quand on songe à tout
cela... on se.prend à redoubler d'affec
tion pour la France, comme .on aime
davantage un enfant malade. Léon XIII
lui avait présenté des remèdes qui,
pris à; temps, eussent épargné bieri* des
souffrances. Ne désespérons pas,' .et
agissons énergiquément dans le sens
des trois conditions de relèvement.que
j'ai énumérées. Mais, en attendant,
persuadons-nous bien que nous sommes
malades et qu'il faut s'abstenir do,tout
sentiment de présomption.
Paul L apeyre.
BULLETIN
Cen est fait: le Sénat, par 179 voix
contre i03, a rompu .définitivement —
les sectaires du moins affectent de le
croire — le lien quatorze fois sécu
laire qui unissait la,, France,officielle, à
l'Eglise.
La responsabilité devant l'histoire en
pèsera tout entière sur ceux qui n'hé
sitèrent pas à suivre une minorité ja
cobine ; tous ceux qui sçLverii et .qui prêr-
voient ont tenu a dégager la Uwr, ef
M. Mélîne, notamment, en 'un aâml-
rab\e discours, a hidiqyé, du point de
■ naiio'iiàl èt 0iilfq^ ^„.qbtsé- i
' Qu'ences désastreuses de l'acte qui vient
de s'acçoniplfr.
 îa Clîambre, întérinëde au budget
: des travaux'publics-; le ministre de la
guerre, interrogé sùnïe point de savoir
i si les h&inmes de la -classe de 4905 fer
ratent encore trois àns et profiteraient
des dispenses de la lot de 1889", à ré
pondu affirmativement, ajoutant d'ail
leurs que, si les circonstances 4 le pér-
tâéttehlï le goûverw§meini pourra rèvCr-
voyer cette classe% en iotàïité ou éri pair''
tie, au rtpp.de septeml>re. l9Q7,
' Le groupe de VUnion démocratique,
au Palais^Bourbon; a. .repoussé, à une
très iforte-, majorUé,la proposition. bio
carde tendant à instituer le scrutin
public pour la' nomination du bu
reau. . V V.
■ L' « â$semblée plénlère » des radi
caux et des raâieaù3^Soçiallstes '*tt pris
dés tfépisîqns;. au ^xvjet, de .fa tacfiquë
électoraletrouvera..plus .loin;iè
texte. : 7.. ,V ; '*
Le prince de Bûloio a prononcé hier;
au Reiçhstag, yy. important .discours,
dont notis donnons.âè larges extraits;
Il a traité, à propos de la réforme
financière, toutes les questions, ac
tuelles. ; >
EH Angleterre, sir Henry Campbell
Batïnermann continue ses démarches ;
la formation du cabinet serdble $pulè-
tyr $wiqîifi'$Mflicultë$, ' ' ' ' " . ,.
NOS DÉPÊCHES
La séparation à" Rome. .
" -j-v . -r c > v \ .s T s \ • .
•; Home, 7 déçeïtybre, midi 15'.
•■■■Le vote; final de la séparation .était at
tendu içi depuis quelques jours.
Le premier acte du ,SQÀnt-Siègq sera une
protestation solenneïlè çonlre la rupture du
Concordat faite enâèhori des règles élénien-
taires du droit international et "du droit
naturel. Cette protestation sera faite 'sous
une forme plus solennelle encore qu'une
allocution cansistoriale.
Ce.que le Vatican recommande suriput,
en ce moment, c'est le sang-firpid mns pré
cipitation ; le Pape donnera les instruc
tions et les directions opportunes, à .son
heure.
On remarque aveç tristesse Jes, .CQ,)fnpa-
gnes menées dans, certains journaux, lus
par .des catholiques, dans le va4n espoir
d'exercer, une- pression dans un sens, t ou
dans l'autre. ; ces campagnes reposent d'ail
leurs sur des interviews, des çprni/iunica-
tions ou des renseignements absolument
: Les catholiques-ne doivent pas se laisser
prendre à de semblables procédés qui :sont
vraiment regrettables.
LÇ sjiltân Aurait -Il cédé?
Constantinople, 7 décembre 10 k. .30.
Dans leg iQilieuy autorisés, on,assure que
la,Porte* a remis liiër soir 4 l'amjbassadeur
à'Aûtriohd-Hôngrie. une note disant qu'elle ac
cepte la commission'financière avec certaines
modifications ; elle demande notamment qu'un
commissaire, ottotaan .soit adjoint aux délé-,
gués .des,puissances, et,que les, décisions de .,1a
commission, spient, soumises, ai; ,m<)ins ,pôur
là formé, à l'approbation, du sultan. On croit
que l'entente.est .possible , èur la base dès dè-
Biderata dè là Porte et que la démonstration
navale pourra prendre fin.
OQSMFMNOE
i
Le reniement est consommé: Il n'y.
faut plus que la signature, de M. Lou-
bet ; autant dire qu'il n'y faut plus rien.
La France a^.désônn^is cessé 'de. çon-
naîtrë i;Eglise. 'Que Dieu, écoutant sg,'
miséricorde ot non pas sa justice, épar
gne au pay^ les, maux que^ notre gouver
nement provoque. .par jcette apostasie
officielle i 1
Les avertissements n'auront pas man
qué. Au nom de- là conscience- catho
lique, au -nom dés "lois de 5 l'honneur
et en invoquant lé respect de la parole :
nationale, au,iiom;dès. drpits.de la li
berté, aii nom dés intérêts dé l'État et
du régime lui-même, : tout' 1 "a été dit.
Mais. t.out ii,ôté.dit.€P v|in,^—'j»oiir ^e.
moment.
L'un des discours les plus vigou
reux, et peut-être le plus impression
nant de tous, est, celui qu'a prononcé
hier M. Méline.^S'il suffirait à l'émi-
nent sénateur, pour irepougse^. lajoi,
de constater qu'elle est hypocrite et
tyrannique, qu'elle opprimera le prêtre
et generd le fidèle, il' invoque surtout
contre' élleT d'autres," raisons" qui lui j
paraissent, plus fprtes ençoi-e. M. Mé-
ljne est un républicain; M. Méline est
un homme de gouvernement. Il voit,;
et il.,i)ro ( uvé que le Bloc, toujours
occupé soirdisant à sauver , la iRépubli-
que, vient de la lancer dans un nou
veau péril, cette fois très' redoutable.
Il .voit de même, et il proute aussi
qu'on a institué,par cette séparation à.
la -jacobine, am régime qui placera
chaque jour le gouvernement actuel et
ceux de demain en d'inextricables
embarras." ' , .. ....t..
Ministères, parlement, administra^
tiôn, tribunaux, vont entrer dans une
ère de difficultés constantes et -d'im
possibilités. Mécomptes, malaises, co
lères et divisions, voilà ,ce que .la.;loi
procurera au pays, en abondance. Eh
bien, ce n'était pas le moment !..
. Qui donc -estplys convaincu çïo tou
tes ces vérités que l'homme faible,
triste et inquiet, qui apposera, dès
cet après-midi peut-être, sa signature
au bas du texte inique ? C'est M. ïîou-
vier qui l'apportera sans doute, çomnaô
président du- eônseil, à, M.Loubet. Ils
se regarderont ,avee un soupir^ ils .se
comprendront^ ils ji © seront ; fiers ni
l'un ni l'autre, ni de l'un ni île l'autre
tien-, mettra soû docile paraphe..-
v Ensuite, ^ ira- se laver- les mains,
oubliant que l'histoire, si peut-être elle
déteste moinsi Pilate qu'HéfOdè et"-que
Caïphe, éprouve plus. de;, mépris pour
lîiommé* qûi. sacrifia le ;Justôr par
peur et.'afin d'avoir lâ' pàii. Il'; ne l'eut
pâs, aQ'reste. " ' ' ' ' ' ' ' ''
Laissons -M-.- Leuhet-à sa& : remords
accumulés. La ^pàix, e'est nous : qui
l'aurons/ ^aris la ' souffrance p^ùt-être
d'abord, mais ,dfins ; _ Xë-..'devoir} puis
dans, la clairé'.vùe dela-victoire finale,
de l'immanquable victoire finale qui
s'approcherâ. Le. Vicairè 'du' Jus'tè jâ
parler, va nous dpnner ses " iprclpes^
Nous atténdons, nous obéirons,- avec
joie et confiance. Et le ^Gàliléeii vain;
cra, comme d'habitude." :
11 , Pierre V éuïllot.
' V ''t '
-:jl j ; u #.'tn' }A 'i it u'i,
AU
ï,£ I0UK
.-5'.U3
Excellente combinaison. — M: Làtër-
râdé, sénateur radical-socialiste-du Gers
qMlâit MitjfediL. tiÊrs x ..jrençm velahle,^
rio'n^a.T, i'autré jour, ' son intention de
ne pas. se représenter.. Les "honnèiirs
lassent, quelquefois!
Seulement, M. Lat-errade se -ravise. Il
a réfléchi que, somme touté, les honneurs
ont leur agrément. Il demande -donc
qu'on vèuille bien lui Renouveler 'son
mandat, et il ajoute : " ~'' J y-
«Mais :si l'on'me fëit.bej:ïionneur,,je
démissionnerai auliout de. dèux^îMis r ,de
manière à pouyQir terminer certains tra
vaux que j ai entrepris et-: à pouvoir ,bé
néficier des 3.000 francs de retraite al
loués aux sénateurs qui se retirent dans
ces-conditions; »
Là charmante sincérité t;.; M. Later-
rade a ,biçn organisé son existencë.' SI
toys les panjiidàts avaient .de tels pro
grammes, nets"'et précis, le Parlement
serait sans doute moins tumultueux.. Jvf.
Laterrade ne promet à ses. «lecteurs que
deux années de dévouement ; mais, à. ses
concurrents éventuels, jl promet une Va
cance prochaine. Cela n'est pas du tout
mal combiné. „
*
• .*
lex,
possè-
1 aylor,
" "" ■; ,£'?■ •• £ y- :\?ti
Elève bourreau. — Les Ang
dent un nouveau.bourreau, Al
qui servit dans là marine.
Mais comme nos voisins'sont de'S gens
prafiques'et qù'i.ls ont Ie 'sduci "du bien-
etre dé leurs condamnés,' ils ,nè ; ' confie
ront depalient à Alex. TayJor que lors
que celui-ci se sera faitla main.
Naturellement, Téiève .bourreau opère
sur des mannequins bourrés de paille et
de sable.
En véritable djlett'anté- ïnêmè, Alex.
Taylor, qui'aimë son métier, a prié quejr
quës geôliers de.v.ouloir bien sjç , prêté/ à
un petit brin de toilette chaque iriatin. : .
Il entend que le premier' criminel qi*i
lui sera confié soit satisfait de l'ou vrage,
Ta^lor ne se hâte pas, il fignole - . Ses pro
grès sont remarquables, dit-on.
Le dernier jour d'uti jockey. — La mort
du jockey Lomas, qui s'est tué. (Jiwînche
en tombant sous son cheval, dans, le "prix
La Haye-Jousselin, à Auteuil, a inspiré;
comme tout événement sensationnel, lef ;
statisticiens. Ils ont dressé la listé des vic-
Vifnes du tuY'f. '
Chose curieiise ;, ($& cpurs .es ; d'ôbsta-;
ctes," qui provoquent tant de cîiùtèè, né;
donnent pas lieu à beaucoup d'accidents
mortels : ainsi, poiir les cinq dernières•
années, on ne compte que cinq chutes
ayant entraîné la mort des jockeys. C'est*
déjàtrop, évidemment ; mais «tant d#nné
les dangers de ce sport, on;peut se' félici
ter qu'il n'ait pas ouvert'plus de tombes.i
La mort la plus tragique est certaine-'
ment celle du jockey Boori, tue à Auteuïl|1
!e 15 décernée 1901. Les ciççpnstances.en,"
sont peu connues' et sont tristement eu?!
rieuses. ' ■ .
Boon, qui était à ce .moment-là le meilp
leur jockey d'obstacle^, avait décidé de<
renoncer à monter eti courses pour de
venir ent.rafn.eyh.il clôturait ,$a carrière cet
jour-là., , . - . '•
C'était donc' son dernier acte de joc
key ;.or, ce.fut le dernier jour de courses
de l'année, 15. décembre, à la demiere d,e
ces courses, la sixième, «tau dernier-obs4
tacle, la haie qui précède le poteau, que;
ce malheureux jockey, tomba, avec le
cheval Le Pic. On ne peut irnaginer fata- I
lité plus grande. ^.; v "; ''
^ î * . • - ' ' * » '
' * - " — % *
Les excentriques. Un sportsmàn
américain, professionnel de la coursé à i
pied i— Sport qui hç l'a' pas enrichi èn- 1
coré — vient de se marier à Ohama..
Comme ses ressources ne lui permettaient
pas" d'entréprendre le "traditionnel Voyage i
.de nocjes, H imagina de l'entrepfendfp
tout de - m,êpifi très économiquement, çt
spoctivement surtout. .
A fcet effet, il emballa -sa jeune, épouse
dans une caisse à ,claire-voi.e.et s'enferma
lui-meme dans .une nialle, Les . deux co
lis, préalablement munis de leurs adres
ses et dès feuilles de route "réglemèn-
taires, furent chargés par un càrruôhnéùr
qui les expédia à Chicago. Mais èn'rolite,
le marié eut soif, — une soif épouvanta
ble à laquelle il ne put résister. H "cria
donc de toutes ses forces... «.Pour l'a
mour du. ciel, donnez-moi à. boire 1 » Et
c'est ce qui le perdit et mit brusquement ;
un terme à ce voyage de noces modem- |
W, **:• h ,
-" / ***** «^.^5: !
. 4 «
Un hôtel de >49 étages. >— AvecJes-as- ;
censeurs» on ne craint plus maintenant.
de se loger en haut des hôtels : dans :
celui-ci il faudra néanmoins ne, pashési- ,
ter, parfois à perdre un certain temps ppùr |
monter a sa chambré, On affirme qu'on
val'édifier à New-Yprk, sur-un terrain, de
30 mètres de -long et de -23 à-' 35 -mètres de
large .qui se 'trouve 1 entre la Trente-
deuxième -et ' là Vingt-troïsième rue, â
l'ouest de Ja Sixième Ayemie, Il serait
dispose pour loger 2 .200 per^Prinég. ^L'ar
chitecte serait -néanmoins, assez .porté à
conseiller au propriétaire de se limitenà
40«tages,cè qui est déjà coquet. . '
Curieuse aventure. — Dans une;,petite
localité- près-de. Hochst-jsur-le-Mein , u n
instituteur administrait une correction-à
un élèvè (on sait que les corrections cor-:
porçlles sont,permises dans les écôles ; al
lemandes). La verge, èn jonc d'Espagne,
s'était abattue à plusieurs reprises, sur le
jeune délinquant, Q.ui se ^démenait ; en
cin'ant, lorsqup soudain se produisit, une
vigoureuse explosion, accompagnée de
fumée et de flammes; L'instituteur recula,
éjipuvàhté,. tandis que l'écolier se débar
rassait en toute hâte de-sa blouse qui pre
nait feu. ,, -, - ; .
, ;Le's epubs dè la badiné avaient d^ter-
iriiné llexpjosion d'une hoitè d'amorçes
que le bambin avait,danssa poche.
î s. »•
" ' • >> \ , u , , . ., f ^ x - , u
Histoire Authentique et contemporaine.
S'il faut en Croire le Figaro^, convaincu
— et non à tort— qu'un livre s'achète
beaucoup plus.à cause de la notoriété de
son auteur qu'en raison de sa valeur in-
trinsèque (1 -Én jeunè littérateur australien,
dont les premières cèuvres avaiént passé
presque inaperçues, résolut de frapper un
grand coup. Le jour même, où paraissait
son dernier roman à Sydney, capitale de
la Nouyelle-Galles-du-Sud, il s'en alla
sur le's-quais et tua un Chinois qui va
quait paisiblement à ses occupations de
déchargeur. ; 1 ,
L'effet fut foudroyant": la réclame que
lui valut son crim.e .piqua là curiosité "des
lecteurs ét son roman , se vendit comme
du pain. Mais . il. ne profitera pas de ce
coup de publicité, car la cour* d'assises
de Sydney vient de le ^condamner à
mort. .........
II p'aura tué que pour la gloire et
pour... ses héritiers.
.- -i-.- :• J.
, , . .. » .
. Au .PalaisrBoiiKbpn 1
■ — JEtesrVQÙs pQur 1 e. scrutin puhljc..oU
poui le scrutin sqcret i■ , r r . ' ;,, .j
— Pour le scrutin public, mais ne le
dites pas!...
LE BLOC DÈS SANS-PATRIE
. Les : deiix. fractions du parti radical et
radical-socialiste se sont heurtées l},ier,.aù
ca£é du Globe, où le bloc .tenait sèa assises^.
Il : y eut eombat singulier entre l'opinionT
Ma^an et l'opinion PeUetan: f
Le directéui 4 du Radical ; homme écrur
puleux et tlfnoré, insuffisamment purifié
pji virus miiitàU'e qui lui fut naguère ino-
.oulê paa'' l'uniforme,. aurait voulu qu'on
dégageât le parti de sa liaison dangereuse
avecl'hervéisme, On aurait bien gardé le
contact , avec les complaisants du sieur
Hervé; mais on aurait répudié-tout haut
les doctrines du professeur antipatriote.
On aurait rejeté hors dé l'alliance les can
didats spcialistes qui manqueraient de
ferveur pour l'indépendance nationale.-
Réserve inutile et dangereuse 1 ripos
tait M. Pelletan. Nous ne devons , point
tracer de limite àjxoti'e gauche i noi^s avo'ris :
besoin de tous les éléments du Blpc..-.f
Alors, les sârts-patrie sont .'aussi du B1 .0CÎ
— EJn ddùtièz-vous donc?
Là lutte' à été "chaude entre les deux
fractions. Mais enfin, c'est le patriotisme
à éclipses et''à cofncessions de l'ancien
amiral Trafalgar qui l'a emporté sur lés
scrupules du 'député de Sceaux.
. Nous voilà. jj,pnc fixés: Nous aurons â;
combattre, aux, élections 'prochaines, un
bloc dont le citoyen Hervé fait,partie, in
tégrante.' Et nous saurons que : ious les
candidats du ministère et de la 'r.ue .Cadet
sont des, patriotes,... tout prêts, le cas
échéant, ^ se désister pour des sans-pa-
trieî;, '
î
, : Le dé vouepjéiit est souvént mal récom
pensé. v ■
Les jacobins, qui sont des hommes pra
tiques et qui ne paient que Je succès rri
quand ils paient*—na garderont pas là
moindre gratitude envers M.Barthou pour j
lés efforts malheureux qùe 'l'àncien minis<
tre libéral a tentés hiei* en leur faveur.
On discutait, à l'Union démocratique,
le 'mpdei^'élçctiofl; du .^résident de. Jaf
Chamibre. L Union démc^àîjqùe', c'était
la forteresse qu'il s'agissait d eiileyer
pour garantir le succès du complot oiu'di
par lés ennemis de M. Doumer. Que l'U
nion démocratique appuyât la substitution
du scrutin public au scrutin secrét, c'était;
lé triomphé àâsùré 'tljjjp r^éftiMè; que ce
groupe, intérmédiâire ' éhïre'lÉf'BlpC 'et?
l'opposition, regimbât contre ce dessein
perfide, .l'affaire était ..pomproinise., \
Aussi M. Barthou, .sentant qu'il, n'avait
jamais eu si belle occasion de-jouer un
mauvais tour à ses anciens amis, a-t-il
pesé de tontes ses forcés sur les conscien
ces malléables de l'Union démocratique..
; Mais lès petites mainâ du'député d'Olo-1
ron n'ont pas été dè force à péjair ces coris- ;
ciences, qui ont résisté.-L'anciéu collègue'
deM. .Méline a j recueilli seulement jcinqi
voix dans son groupe. A. Une énorme ma-i
jorité, l'Union démocratique s'est décla-l
rée favorable au maintien du -scrutin se- i
*crêt.;-' •. ''- 1 ''--'W"" * •'*> h? |
Dans la coupe, queje yote du.Sénàt leur l
remplissait .dé mieî, .les ; sectaires, ont;
jtrouvé ce filet do vjinaigre. , ' ;. ;
Il ne s'agit plus maintenant, po':" ios ;
membres de l'Union démocratique, après,
avoir pris conscience de leurs opinions,
que d'en avoir jusqu'au bout le courage.
T,
i"
LE VOTf iU SENAT.',i;
v y, ,« 8 . ^
23" ET DERNIÈRE SÉANCEf
Vote de l'ensemble de la loi. — La téna-
- ' cité", dès sénateur^ catholiques. . —■'/.
Puissant dlsceups , de . WL. Méline.. ^
Le dernier cri de haine de (li Combe*
. — -76 voix -de majorité: , ... ~
Le Sénat a achevé la 'be&ogoe die lâ
Chambre. Il-a déchiré le Concordat.. C'est
en vain que de vieux républicains tels que
MM. Tillaye; CabarlrDanneville, Ch. Ouf
puy, Francis'Chàrmès, Franck-Chauvf'au. '
Denoix, de.Marcèré, Méline, Méziéres, Mil
liard, Monsservin, Sébli'ne, Wàddingtôft
ont protesté contre los • monstruosités 1 de
cette loi et ont adjuré 'leurs collègues de
secouer le joug des Loges. Us ont produit
une vive impression — jamais peùt-'êtré
lin orateur n'a eu au,Sénat ,1e; succès\que
M. Méline a obtenu hier — mais Ils jn'onï
pas détaçhé une voix du Bloc. « Ah! nous
disait,hier-un sénateur du Centré, -si ,'}'pn
avait voté au scrutin secret, on n'aurait
pas dépassé le premier article. La loi eût
«té -rejetée à priori ! » • 1. •
; 'Néanmoins^ cètte dernière -séanée a été
singulièrement émouvante, d'àbord parte "
que les sénateurs catholiques* ont .lutté : i
usqu'au bout ^vec une ténacité admirâ-fe
l0 ,et.ensuite paroe-que M.Mëliaoatenu,
nous l'avons dit. le langage.d'un -homme ?
d'Etat: Pendant la suspension de là
séance, l'extrême-gauche semblait litté
ralement exaspérée contre l'ancien prési- *
dent du conseil. , -y
M. JDenoix
: demande le retrait -de l'urgence.
Au début de la séance, M. Denoix 'dei
mande ië rëtrait.de l'urgence.'Le sénateur «
républicain de la Dordogne estimé qa'urié
question aussi grave nécessite bien dpux ,
délibérations approfondies:* Elle, suscitera
beaucoup dé difficultés ; élle caùsera' dé
gros mécomptes. Le pays .« réclamai^ •
simplement que le clergé fût tenu li. l'é
cart de la politique » ; r le régime ' concor-
datai^é permettait d'obtenir Ce résultat.
La loi nouvelle sera impopulaïrë dans les
campagnes : « Elle va, dit l'orateur, dé
truire les réunions du diEiianclie dans les
communes, réunions dont la messe''''était/-
l'occasion. » M. Eenoix ne votérji pas là
loi; il ne veut, à aucun prix, assumer
cette responsabilité. „
„ Bépome ,4e M. Vnllè,
M. Vallé, qui n'a jamais "été plus iiisd-
lènfqù'hieï, réponde ' .v . " : ;
:,-jJfl,. le présldent de la commission. Le
moment est venu de faire nos conVptes'et ^le
dresser notre bilan. • i .
Vous nous dites que l'Eglise ' est" sangs réâ-
çourcesl Or nous vous laissons en bonnes ^
propriétés foncières et en rentes sur l'Etat 320
Baillions.-
' Nous vous laissons la disposition de'toutes , ,
les églises, depuis F humble • chapelle dp vil- 4
lage^ùsqu'à' la plus magnifique catbédraleî! 0a s™
vous laissa les évêchés pendant deux ans, les
presbytères pendant cinq ans. - ., <
• ' Vous dites que nous allons laisser lès pr&
très dans la misère. Nous allons leur donner
tant en "pensions qu'en allbcations plus fie 230
millions.' . ... -,
.Alors que vous prétendez que nous ne, lais
sons pas aux Eglises le'droit, de vivre, nous
leur accordons le droit de faire des quêtes,, de
toucher des collectes. (Protestations à droite,}
Alors que vous prétendez .que.nous, ne vous
donnonspas les bénéfices de la loi de 1901,
nous vous accordons~beaucoup plus. "Dans une "
-séance fameuse,-M. .\VaLdcck-Ro.usseau.,i par- ^
lant de cette loi de 1901, disait que 'c'étjiilj la
loi la plus libérale .qui ait.été dp^née aux as
sociations. ,, __ 1 ■
M. Yamiral de' Cuvervllla. Vous o.nblie'z
les congrégations. ' • • i
M., le président de là commission. 1 Nous
vous donnons tous les avàntàgès dè cette loi ;
dè 1901 et'quelque cbose de. plus encora, .naz
ies associations, diaprés,la loi.jde.1901,
droit qu'aux cotisations et aux édifices stfifl- >
tentent nécessaires à leur fonctionnement. '
. ' Non seulement vous pourrê? recevoir le pro- ■
dùit des quêtes et collectes, mais encore vonS
pourrez constituer deux réserves.
" On nous dit que c'est îa guerre que-nous v
vous- déclarons ; -avouez que nous' sornmek "
beaux.joueurs, puisque nous vous donnons le
nerf de là guerre •; l'argent. (Applaudisse- ;
nients à gauche.) . c
D'ailleurs, l'Eglise n'a jamais manqué d'ar
gent. Avant la Révolution, elle possédait
un tiers de la fortune du pays. En cent àns,
elle s'est constitué une propriété de 320
millions.
Aujourd'hui, elle .reçoit encore assez d^ar-
gent puisqu'une pàr]tie des somaiés qu'elle re
cueille s'èn va à Rome sous forme du denier * •
de Saint-Pierre. (Applaudissements a gauebe.
•Protestationsà droite.)' •'
Vous allez perdre la tutelle de l'Etat. .-
L'Eglise ne pent-elle'donc vivre qu'à l'abri ;
de {l'Etat ? Un des orateurs de la droite
comparait, ces jpurs deraiers, l'Eglise àu- un
arbre puissant, aux racines profondes; dé- s
bordant de sève, et aux rameaux toujours en
fleurs. - f
M. de Lamàrzeile. Quia dit cela ? '
M.
{Piiaritév)' .f . ■>. •
M. da. Lamarzelle. Je n'ai rien dit 4e
semblablè.
M. le rapporteur Vous auriez pu et dû le
dirè. " - • ;
" M.le présldentde la commission.Et
c'est cet arbre qui va tout d'un coup se des
sécher parce qu'il lui'maûquéraifc soft Hu
meur ?'• ■■ . , . /,
Voyez les libertés que l'Eglise -va- conqué- .
rir. ■: . --.... >
Désormais, qui nommera les* évêques ? -Le
Pape seul. Qui gênera les évêques ^dans leurs
relations avec Ta papauté ? Personne.
L'obligation de résidence disparaît en même
temps que toutes les entraves qui eristent au
jourd'hui. ' '.i
Actuellement, si le Concordat était exécuté,
vous n'auriez même pas la liberté du dogme.
On devrait enseigner non l'infaillibilité- dû
Pape, mais le contraire. Cette liberté du dogme
vous l'aurez sans autre limite que la raison. '
M. le rapporteur. Pas même.
M. te président de la commission. Et si
le duel se poursuit entre la raison et la révéla
tion, j'ai coniiauce que Ja raison ne sombrera
pas. parce que nous aurons laissé le champ
libre A î2t .ivéîation. (Très bien t ti-ès bien ! 4
gauche.} ' v
intervention de M.' de Cbama0àr$.
L'honorable sénateur du Finistère In
siste sur la même thèse fque M. Denoix :
Je me demande pourquoi vous avez yoîê
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