Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1905-10-24
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 octobre 1905 24 octobre 1905
Description : 1905/10/24 (Numéro 13724). 1905/10/24 (Numéro 13724).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi 2A Octobrâ 1905
PARIS ETRANGER
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LE M OND E,
Mardi 24 Octobre 1905
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ANNONCES
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SOMMAIRE
G rattage laïqoe . — Eugène Tavernler.
N 'y pensons plus . — Pierre Yeuillot.
Au . jour le jodr. — L'indépendance de
l'homme de lettres. — J. Mantenay.
L es condoléances.
Nos mrERviEvs. — Autour du congrès des'
Amicales catholiques. — Robert Duval.
Ç a et la. — Le bon Dieu laïqzie. — P.
Montfray. ,
L e socialisme, la maçonnerie et l'axtimilita-..
■'iusmb kn,italie,.— ***.
L b président de la B épudliqce en E spagne. !
A près le congr^ de L yon. —L'Union des œu
vres. '— .Edouard Alexandre.
- L es scandales de l'hospice de T oors . — J. M.
L és réunions d'hier. s
PARIS, 23 OCTOBRE 1905
. Ua de nos abonnés a eu l'idée et la.
patience 1 de noter les corrections ap
pliquées par l'esprit laïque à la gram
maire Larive et Fleury, cette gram
maire qui, depuis longtemps, jouit
d'une si grande vogue dans la pédago
gie officielle et aussi, conséquence
presque inévitable, dans les écoles
privées.
Le travail qui nous est obligeam
ment communiqué montre les laïcisa
teurs grattant des modèles de syntaxe
employés jusqu'en 1901.
Alors, Cependant, la croyâhce reli
gieuse et la v simple notion de Dieu
étaient abandonnées, déjà .aux fantai
sies .des énergumènes. Mais la gram
maire Larive et Fleury tenait bon.
La 163 e édition du Cours «îoyew (pre
mière année, élèves de 9 à 11 ans) con
tinuait à se servir d'exemples qui rap
pelaient la morale chrétienne.
■ D'ailleurs, le programme officiel ré
digé en 1882,—après combien de tirail
lements, et sous quelle forme laconi*
que, timide, embarrassée, piteuse ! — ce
programme reste en vigueur. On se
rait excusable d'avoir oublié qu'il con
tient une certaine mention de Dieu,
considéré £omme « causé première »
©t comme « être parfait », puisque
l'habitude s'est si bien généralisée,
dans le monde officiel, politique et sco
laire, de passer Dieu sous silence, ou
de le traiter en ennemi vaincu et mé
prisé ! Los bambins, de même que les
législateurs' blocards, sont persuadés
qu'ils peuvent prendre leurs aises en
vers Dieu et que'bientôt lës peuples
eh atiront complètement fini avec ce
maître'imaginaire et démodé. Quantité
de manuels et de recueils pédagogi
ques proclament la toute-puissance de
l'homme. Quoi donc ? le programme
qui règle l'enseignement public ne se
rait pas 1 encore tout entier laicisé? Il y
rësterait quelque vestige de la vieille
dépendance ? Oui, mais c'est un con
traste de pure forme, une erreur admi
nistrative, un oubli que l'on va cor-,
riger.
f Aussila grammaire Larive et Fleury
est-elle l'objet d'un remaniement qui
la met d'accord avec les mœurs nou
velles. Les professeurs de syntaxe élé
ment aireont pris résolument leur parti
de raturer ou de biffer les exemples
qui contredisaient l'esprit laïque,aujour
d'hui triomphant et dominateur.
Enregistrons'les principales modifi
cations introduites dans le Cours
moyen et dans la première année de
grammaire. Certains changements,
tout scandaleux ou lamentables qu'ils
spnt,révèlent une gaucherie comique.
.. *
* *
Comparons l'édition de .1901 (la
163°) et l'édition de 1905 (la 176°).
A la page 3, on lisait auparavant :
« Dieu, enfant, animal. » On lit aujour
d'hui : « Vin, enfant, animal. » — Pa
ge 6, « Adam » et « Eve » ont cédé la
place à « Robert » et à « Jules ».—
Page 10, les homonymes « autel» èt
« hôtel » sont remplacés par « peau »
et « pot ».— Page 17, la « cloche de,
l'église » devient la « cloche de l'é
cole » ; les « marches de l'autel » de
viennent les « marches de l'escalier »;
le « curé du village » se trariforme en
la « fête du village ». — Page 21, les
mots « églises » et « Dieu » sont
changés en simples prénoms : « Ro
bert, Paul. >» — Pages 27, 30, 37,
1' « église » n'est plus qu'une « mai
son » ; et la « religion », une « cons
truction ».
Page 39, il y avait : « Le péché
cherche à nous séduire. » Le péché,
c'est une expression terriblement chré
tienne et qui fait songer à la loi divi
ne, à la confession, à l'expiation ! Gr,
les • libres-penseurs ne pèchent pas.Ils
ont l'habitude do déclarer que leur
conscience ne leur reproche rien.Donc,
au lieu du péché, le « mal ». C'est la
même chose , assurément ; mais par
cette substitution on fait coup double.
On écarte l'idée religieuse et on satis
fait les gens qui condamnent la reli
gion comme un mal.
Le « Dieu miséricordieux envers les
pécheurs » (page 42) est remplacé par
le « blé, utile à l'homme »; et
(page 43) la « Providence » disparaît
devant « l'industrie ».
La page 45 contenait ces. inquiétan-/
piesk-et,-en somme, inconvenantes for
mules : « Une douceur d'ange. —Don
nez-nous ; notre pain' quotidien. —'.La.'
colère de Dieu. » Les grammairiens
se sont ingéniés pour en effacer tout'
souvenir ; et ils ont écrit : « Un garde-
des : forêts. — Le père gagne le pain
de chaque jour.—L'amitié d'un frère. »;
Ainsi, la transformation est complète.".
Personne, évidemment, ne supposera 1
que la règle grammaticale indiquée par
les mots « Un garde des forêts »
avait pour exemple primitif : « Une-
douceur d'ange. » Mais, personne non
plus ne comprendra la manière dont 5
les idées se suivent.dans l'esprit des.
grammairiens laïcisateurs et gratteyirs.
C'est, eh effet, un mystère. , . . :
A la page 52, « mon âme » devient
« mon arme » ; et (page 53), « le bon
.Pasteur » qui « donne sa vie pour ses
1 brebis » devient « le père » qui a « sa-,
crifié sà vie pour ses enfants ».
Et (page 66)* le « Dieu qui a créé le
monde », devant quelle autorité doit-il'
abdiquer 11l cède la place au « soleil,;
qui éclaire la terre ». Le soleil serait
considéré comme suffisamment laï
cisé, quoique jadis il 'ait fait l'objet
d'un culte. ' / i
Les ..« religieux » qui ont «. les .uns
des habits blancs, les autres des ha
bits noirs » (page 68), ne sàuraient, '
eux, avoir laissé la moindre trace. Ils
ne sont plus que des « écoliers », parmi,
lesquels « les uns ont des vêtements,
noirs » et « les autres/les vêtements
de couleur ». D'où il résulterait que le
noir n'est pas une couleur.
« Quand dit-on d'un enfant qu'il est
pieux ? » Plus jamais. Aussi la scanda
leuse question formulée autrefois (page
72) a pris la forme d'une pensée rela
tive à l'apiculture et à l'épicerie, .f
« Quels produits retire-t-on du travail
des abeilles? »
(Page 74.) Autrefois : « Dieu exis
te. » Maintenant : « La. neige tombe. »
— Autrefois : « L'âme est immor
telle. » Maintenant : « L'âne est. pa
tient. » — Autrefois : « Dieu. » Main-;
tenant : « L'air. »
Ces deux phrases : les voyageurs. — Notrè-Seigneur. Jê-'
' sus-Christ parlait à ses disciples,. »
•sont devenues les suivantes « Il ha*
! bite à la campagne. — Le vaisseau
aborde au rivage. » La transformation
' est digne de celles qui précèdent.
Quand on a vu substituer « l'âne » . à
! « l'âme », on doit, admettre que les
j grammairiens laïcisateurs ont des res-;
Isources intellectuelles proportionnées
a leurs intentions. _ ■
^ « Etre pieux » (page 84), bien en
tendu c'est, à présent, « être labo-
'rieux ». Le « bedeau » qui « sonne les,
cloches » (page 87), devient « l'Oificier.
^qui commande l'exercice » ; correction-
j destinée à subir bientôt un remanie-
îment, puisque le prestige ^militaire
■commence à être réputé aussi scanda7
ileux que le prestige sacerdotal.
Mentionnons encore un certain nom
bre de plates cocasseries. Page 105 ,
'« Rendre saint, » : « Rendre doux ; »
— 108, « Le missionnaire convertira
les sauvages,» : « L'enfant sourira à sa
'mère ; » — 110, Ton âme est immor
telle, »: « La terre est ronde ; » —
119 : « Dieu, »: « Leçon ; » — 120 :
« Messe,»: « Romance ; » « Cantique »;
« Duo ; » « Un Te Deum » ;« Des re
frains ; » — 125 : « Dieu a exaucé nos
prières »: «La rivière a débordé cet
hiver ; — » 132, » Arrivés à Jérusa
lem, nous vîmes la montagne de Sion
où se trouve le jardin des Oliviers » :
« Arrivés aux Laumes, nous vîmes le
monticule d'Alise Sainte-Reine, en
Bourgogne, où se dresse, la statue de.
. Vercingétorix ! »
Partout, l'église remplacée par l'é
cole. Supprimées quantité de phrases
qui parlaient delà foi, de la prière, de
Dieu.
*
* *
Les grammairiens ne font que suivre
le mouvement par lequel est ; emportée
la ; pédagogie incrédule. ;
Celle-ci en arrive à sacrifier l'auto
rité de la morale. Comme notre dis
tingué confrère M. Maurice Talmeyr
le constatait l'autre semaine dans le
Gaulois, le parti libre-penseur avancé
se moque de l'éducation et de l'ensei
gnement moral.
La Revue de l'enseignement pri
maire et primaire supérieur engage
les instituteurs à se débarrasser de
« l'obsession de l'enseignement mo
ral » (livraison du 1« octobre). C'est
un grave symptôme nouveau, qui mon
tre l'accélération du désordre mental
auquel sont en proie les hommes qui,
précisément, se sont chargés do réta
blir la mentalité.
.Nous n'aurons qu'à citer ladite Re
vue pédagogique pour montrer que
tout s'écroule. . .
Eugène Tavernier.'
, + 1—,
Nous prions instamment ceux de.
nos lecteurs dont l'abonnement' ex
pire le 31 octobre de ne pas atten
dre plus longtemps pour le renouve
ler.
Cette exactitude aura un double,
avantage pour eux : elle diminuera
les chances d'erreur et elle évitera
les frais.
BULLETIN
A l'élection de Privas j M. 'Paul Bou-
rély, radical-socialiste, çhefdù cabinet
' civil de M. Berteaux, est élu en rempla-,
cernent d'un • autre blocard, M.Albert
Le Roy: ' ' " '
A Bayônne, le ' Siège ' -de ' M: Harria--
; giie-Salnt-Martin, -progressiste, passé
à M. Guichenné; libéral: ' ;
MM. Bienvenu Martin et Dujardin-
Beawmetz ont inauguré des écoles à;
; Salirv-de-Giraud,près Arles; M. Etienr.
* ne est rentré de son voyage en Algérie ;.
> quant • à M. Léon Bourgeois, il a dé-(
. claré, en un '■ banquet, dans la -Haute-
• Garonne, que, <.csi lé gouvernement ve-
' nait à dévier, il espérait que M. Ruau,
' et ses collègues feraient aussitôt barre
à gauche ».
Que signifie? M. Ruau était présent %
il n'a rien dit. Se délierait-on de M. Rou-
! vier? t „• . , . r -, if '
Le traïn présidentiel a traversé hier
soir Hendaye èt Saint-Sébastien ;
^M. Lotibet est arrivé à~ midi à l'Escu-
ridl, qu'il a visité, et à deux heures et
demie à Madrid. ■ '
' ... •.. J ' ■ ■<;
- La- Fédération socialiste unifiée de la.
Seine a tenu hier un congrès, où fut,
discutée la question des. élections de
1906. • ■ , ■ • .. - -
On a décidé de présenter partout, au'
premier tour, un candidat ; au second?
' tour, le socialiste qui n'aura pas eu la
' majorité relative sè désistera devant le
radical, sous' certaines conditions que
\ l'on verra plus loin. ' '
Le prince de Bulgarie a assisté Mer,
au château de la Verrerie, au Creusot;
i chez M. Schneider, à un grand dîner ;
des toasts ont été échangés. - j
. Le prince est rentré à Paris ; son in
cognito commence aujourd'hui. ■
Une importante grève, s'est déclarée
en Saxe et en Thuringe, dans l'inclus*
! trie textile ; près d'un • millier d'ou
vriers ont cessé le travail:
À Moscou, la situation est critique;
la grève des chemins' dë fer prend de
l'extension. "
A- la suite des derniers succès libé
raux en Angleterre; on envisagerait
l'hypothèse de la constitution d'un mi
nistère libéral.
NOS DÉPÊCHES l
Difficultés gouvernementales en Russie.
SaiutrPétersbourg, 23 octobre.' 10 h. 30, -V
"Dans les miliéux officiels, on craint que
! l'hostilité de plus en plus évidente - des chefs
i de l'opinion libérale à la Douma d'Empire
i n'empêche que la;nation retire de cette insti-
i tution les heureux résultats qu'elle était en
; droit d'en.attendre.
On l'ait remarquer que depuis le' retour du
i comte Witte,:le général Trépoiï ^semble avoir
: lié partie avec -le futur, président du conseil,'
j ce. qvji indiquerait, que le nouveau. comtQi n'est
i pas jaussï partisan qu'on le disait d'une politi
que nettement libérale. - ?
Les désordres dont les principales villes dé
l'Empire sont actuellement le theàtre, seraient
: ja véritable cause de ce revirement. '
N'Y PENSONS PLUS !
M.. Ranc se cramponne aux socia
listes. Sans eux, que deviendrait le
; Bloc? Et le Bloc démantibulé, en quel
péril de naufrage se trouverait là poli-
: tique jacobine et persécutrice ! '
Pour que M. Jaurès, content, fasse
moins grise mine aux radicaux, M.
Ranc est donc prêt à le seconder sur
tous les terrains. Le député du Tarn
veut que la France abandonné formel
lement; et à jamais, l'idée d'une revan
che contre l'Allemagne ; Voilà le séna
teur de la Corse qui nous invente un
Gambetta pacifiste. Comme le rhéteur
collectiviste, daigno en témoigner une
' dèmi-satisfaction, nous pouvons espé
rer bientôt dé la main de M-. Ranc,
ainsi encouragé, un Gambetta antimi
litariste. • ' -
Parlant à ses électeurs" de Belle-
ville, en 1881, le tribun proclamait
que là France devait se tenir sur la
; réserve jusqu'à l'heure. où. elle. serait
redevenue forte et puissante. Alors
sonnerait l'heure de la justice. 11. n'en
! faut pas plus a M. Ranc. Seule, entre
tant d'autres, cette phrase-là compte'
pour lui; et l'interprétation qu'il en
donne fait loi. Il y trouvé la preuve
que Gambetta ne voulait point d'une
guèrre de revanche! et qu'il eût maudit
M. Delcassé.
Nous n'avons pas.:à défendre Gam-,
; betta contre son ancien ami. Rien .que
le fait d'avoir eu M. Ranc pour intime,
et souvent pour conseiller politique, Je
rend trop difficile à défendre. Mais,
en vérité, nous donner l'homme delà
'Défense nationale comme un pacifiste
; à la Jaurès, c'est si fort, si gros, que
S l'on proteste malgré soi contre cette
caloriinie. Elle est d'une belle audace.
;I1 n'y a point que l'ensemble des mani
festations oratoires du tribun pour dé-
| mentir l'assertion du sénateur jaço-
;bin; il y a aussi ses actés. Gambetta
fut ce qu'on appelle aujourd'hui un mi
litariste. Il honorait, il choyait les
officiers. Il no craignit pas, notam
ment, d'irriter les radicaux et de scan-
'daliserfort M. Ranc, en appelant Miri-
bel, royaliste "àvéré, catholique prati
quant," mais homme de guerre éminem
ment capable, au poste de chef de
l'état-major général dé l'armée. Sa
mémoire doit bénéficier de cet acte'dé
patriotisme.et découragé,.
Hélas! Gambetta n'aurait, que trop
bien reconnu un disciple ^dans M.
^elcasséi, i Tou& deux, ont èommis la
"même erreur. Tous doux ont cru pouvoir
concilier line politique d'injustice et
de division au dedans avec une. politi
que de justice-et de relèvement au.
dehors. -Et, leur parti leur en ; a voulu,-
jusqu'à les. rejeter,-non pas du'mal
qu'ils avaient fait ou laissé.'faire, tiiais
du bien qu'ils avaiéiit essayé d'attein-
dre-poui'leur pays.. ; .
; M'.. Delcassé ne. parlait point de la
revanche^ il se contentait. d'y penser.
Il y tendait avec-persévérance'; il la
préparait -silôricièusement et active
ment.- C'était manquer, - paraît-il, • -aux
conseils de Gambetta,- qui'n'a point
dit, ïoi de M. Ranc; — N'en' parlons
jamais, pensons-y'toùjours.i.'. ll adit
— Parions-ren. quelquefois ; mais n'y
pensons plus = ..
Pierre Yeuillot.
AU JOURLE JOUR
' L'INDÉPENDANCE
' DE L'HOMME DE LETTRES
Dans 'quelques jours" Vont être dîstrl-
bués les p/ix qui ont été décernés par
l'Académie française à un certain n'ombre
o<}-volumes. A " cette 0tcas:ioh, j'ai eu la
curiosité d'examiner la liste des écrivains
qui furent couronnes il' y a cent'ans. Un
seul a laissé un' souvenir durable : Mille-
voye. . ~ " ;
Lû poète avait soumis à ses juges une
plaquette "portant cé titre « L'indépen
dance de l'homme de lettresj » qui fut
récompensée à l'unanimité. L'auteur tra
çait ce portrait de l'écrivain : ;. .
Etranger aux partis at.Bourd à lenrs cl^imearsj
D'un tardif jjepe&tir B'épa'rgnaBtl'amennliie
If ne profane point là candeur de sa plntne.
On ne le verra point',an prix de eee vertae,
À.oheter les faveurs de l'aveugle Plutns.
- La profession de fol paraîtra singulière
ment désuète à ces journaux français
dont parlait dernièrement M.:,Stéphane
Lauzanne avec une indignation discrète
quoique vive, — j'ignore leurs noms, —
lesquels, à en crbire le rédacteur en chef
du Matin] auràiferit reçu -des subventions
de l'étranger, au moment où" se produisit
l'incident marocain.
Si les Vers de Millevoye démontrent que
les j uges de l'Académie n'étaient pas dif
ficiles en '1&05, le sentimént qui a inspiré
cette page part d'un bon haturel. Malheu
reusement, pdur un homme 'qui mépri
sait-à ce point la plutonomie, Miliévoye
ne dédaignait pas les faveurs officielles. Il
âïmàit la vie large et facile. Son écurie lui
coûtait fort cher. Napoléon avait récom
pensé ses poèmes sur'ls Passage du; Saint-
Bernard et la Bataille. d'Austerlit\ par
une pension et un certain nombre de
tabatières et de bijoux que Millevoye con
vertit en bonnes espèces .sonnantes ; et
trébuchantes, ' lorsque l'empereur partit
pour l'île d'Elbe.
Quand on est obIigé|de vendre, on vend
toujours mal.~La gêne entra dans la, mai
son,, malgré, les efforts-de- l'admirable
femme, que l'écrivain, avait épousée, car
celui-ci ne voulait point diminuer son
luxe.'
Un moyen, s'offrait à lui : il se. hâta de
composer un poème intitulé : la Fille des
martyrs, qu'il dédia.à la duchesse d'An-
goulême, laquelle obtint de Louis XVH'I
une pension de douze cents francs au bé
néfice de l'auteur.
On sait que Milleyoye mourut jeune. Il
était âgé de trente-quatre ans â peine et
avait toujours été maladif, lorsqu'une
chute de cheval aggrava son état. Les
soins de sa femme furent impuissants à
le sauver.
Il a eu d'hèureuses inspirations, sur
tout quand il a bien voulu renoncer aux
oripeaux mythologiques ; et la Chute des
feuilles, notamment, qdi a un charme
mélancolique et doux, serait une très
jçlie page si l'auteur n'avait pas invoqué
si mal ; à propos le « fatal oracle d'Epi-
daure»... —J. Mantenay-,
♦
» *
incognito. —On sait que l'empereur
d'Allemagne doit figurer au prochain Sa
lon de la Société nationale des beaux-
arts... en effigie seulement, sous les espè
ces d'un portrait dû au peintre allemand
Bordardt.
Cet artiste a fait, à .un de nos confrères,
dit la République française, quelques con
fidences sur spn modèle :
? « L'empereur^ a-t-il dit, adore votre
théâtre, Réjane, Sarah, Coquelin surtout,
. qu'il traite en ami. Il est très friand de la
vie parisienne, de ses dessous, de ses po
tins. Je. lui demandai s'il était Venu inco-
gnitoàParis. . ,
« — Une fois, me. répondit-il, au sortir
de l'Université de Bonn, n'étant pas en»
core kronprinz. Je suis descendu à l'hôtel
Mirabeau. J'ai passé la soirée au Palais*-
Royal, où j'ai bien ri.
« En art, il aime Benjamin Constant,
Carolus et aussi Carrière ; 'il ne connaît
pas bien Manet, Monet, Renoir, S.isley, çe-
qu'il en a vu 1 Berlin n'étant pas de pre
mier ordre-Il possède le salon Carré aussi
bien qu'un habitué du Louvre. »
Guillaume II est un grand artiste !
■ . ■ % ' * ■ • ' v.
♦ *
• Un incident qui marque une-date. — Un.
usage, depuis longtemps admis dans nos
théâtres, .veut que le . nom de l'auteur
d'une pièce nouvelle ne" soit -pas pro
noncé ayant l'annonce officielle, faite par
le principal interprète masculin,. Je soir
de la première représentation. -
Cette tradition a été interrompue, avant-
hier soir au Gymnase. Après le baisser du
rideau, sur la fin du troisièmé acte, Mme
Le Bargy s'est avancée, et, comme de
nombreux spectateurs réclamaient l'àu-'
teur, à dit ces mots :
.« Mesdames ^messieurs,-la pièce que le
théâtre du Gymnase .vient d'avoir l!hon-
neur de représenter devant Vous est de.
M. Henry Berst'ein. »
C'est un double accroc à la tradition, !
puisque l'annonce a été faitele. soir de la'
répétition générale et par une fehime. ' ;
." Notons cè petit incident qui marque'
une dàte dans les annales du théâtre.
' - 1 è * f * *
^ Cbeç lés Marsiens. — De temps en.
temps,.quand les astronomes veulent faire
parler d'eux,-ils nous entretiennent de la
planète Mars.:Un Américain — ah I ces
Américains— qui, paraît-il," a passé plu
sieurs-années ; a étudier la' fameuse ' pla
nète, a obtenu" des photographies où se
voient nettement dès canaux d'irrigation.
La main de l'homme est, dit-il, seule ca
pable de semblables travaux 1 ."'
: Canaux, bateaux. " Vous verrez que
nous ne tarderons pas à téléphoner aux
Marsiens. . i -
- : y.t » * ■
, , Un avaleur de sous. — Un, mendiant
qui opérait à Bruxelles avait une manière
très originale de recevoir les aumônes. Il
recevait dans la bouche les piécettes des
passants charitables. Mais il y a quelques
jours, ceux-ci s'étant amusés à se mon
trer généreux, le pauvre homme a avalé
une partie de sa recette. Il en est mort.
Voila ce que c'est que de manger bèter
ment son ; argent.
•* *
Savez-voiis comment on appelait;
au Havre, le système de fiches ae M.
Gùillot? 1
— La"'guillotine!... -
eONDOLÉANGES
M. Pierre Veuillot a reçu la lettre
suivante de S. Em. le cardinal Ràm-
polla: • -
. . . Monsieur, '" !
Les sentiments de condoléance que je
vous ai exprimés par dépêôho télégraphia
que le jour même que je reçus la triste
tiôuVelle de lii îûol't de' votre regretté
père', je tiens à vous : les répéter plus pat^
tiCulièremént dans bette lettre/ C'est avec
une 1 siticèré douleur que je vous ' dis com
bien je sens 1 la grandeur dé la perte que
votre famille vient de faire de • son chef
vénéré, et l'Eglise d'un de ses enfants les
plus dévoués..
Je'regrette vivement la "mort du loyal
et courageux. écrivain qui, pendant une
longue carrière,employa ses forces et ses
rares qualités à la jiéfense .de la religion
et des "droits de l'Eglise. ;
Je suis sûr que vous et votre aimé frère,
fils bien dignes d'un père si dévoué au
Saint-Siège, vous suivrez les glorieux
exemples qu'il vous a laissés en héritage,
et continuerez, comme lui, à combattre
vaillamment les batailles du Seigneur.
Il m'est bien doux, dans cette, doulou
reuse circonstance, de vous assurer que
-les mêmes sentiments de bienveillance qui
me liaient à M. Eugène Veuillot me tien
dront à jamais attaché à ses braves et
chers enfants et à toute sa famille.
Je suis tout a vous, v cher monsieur.
M. cardinal R ampolla.
S. Em. le cardinal di Pietro nous a
envoyé la carte suivante :
L e cardinal di P ietro
A reçu la lettre de faire part delà perte
irréparable que vient'do faire l'Univers.
Dès qu'il eut appris par le journal la dôur
loureuse nouvelle, il s'était empressé de
prier et d'appliquer le saint sacrifice de la
messe aux intentions do l'illustre défunt.
Sincères condoléances.
rouget, tandis que, partout, - éclataient. des
; bombes et s'illuminaient' des flammes de Ben-
1 gà\é: -A-la Bourse du- travail oh ■ vient de ne
i réunir le Congrès des employés des chemins
; de fer du Midi, la même joie régnait. Et de
vant la mairie,' c'étaient les cris de: « Démis-
■ sion ! démission ! » , qui étaient poussés à.
l'adresse de,la municipalité actuelle.
On erpit, en elïet, que celle-ci, condamnée à
deux fois par le.suffrage universel, va quitter
i l'Hôtel de-Ville où entrera demain le ; 'parti
socialiste. — G.-E. P. -
LES
: FRANCHISES MUNICIPALES
N v : " ■ %
Les radicaux se sont toujours donnés
pour très ; favorables aux franchises muni-
! cipales.
' -.'Exemple :
Le gouvernement veut ouvrir, aux
, frais des contribuables, 'une école de
' filles à Saint-Lô. La municipalité s'y op-
j pose. Elle soutient que l'école congréga-
j niste . du Bon-Sauveur rend absolument
\ superflue cette construction nouvelle. Le
; préfet répond que cet établissement con-
i gréganiste est condamné. Le conseil mu-
j niçipal réplique qu'on peut surseoir à sa
, fermeture et que la ville, en tous cas, n'a
i pas de fonds pour payer les fantaisies an
ticléricales du gouvernement. Legouver-
i nèmènt passe outre; il ordonne la cons
truction de la nouvelle école et, pour la
payer, il octroie'd'office un impôt supplé
mentaire aux habitants de Saint-Lô.
La paisible cité normande est donc
obligée de. payer de sa poche l'expulsion
des religieuses qu'elle voulait garder Chez
elle. ■■
Du moins, elle connaîtra maintenant
les bénéfices et les douceurs de la liberté
municipale. ' ' '
— —.. ♦ .— :
L'Union.radicale socialiste
CUMUL
Trois lignes de l'Action :
Notre ami Maxence Koldes reprend sa place
de combat parmi nous. Nous publierons, de.
main l'article de notre vaillant collaborateur^
- Nous espérons qu'il se trouvera un dé
puté pour demander à M.. Berteaux si le
nouveau collaborateur du journal antimi
litariste conservera son poste de confiance
auprès du ministre de la guerre.
j i -i
ON DEMANDE DES DOMESTIQUES.
M. Boutai, juge au tribunal civil de
Moulins, a commis, paraît-il, un scandale.
Appelé à- se prononcer sur le cas de 1 quel
ques anciens frères sécularisés; dont le
parquet ■ réclamait la condamnation, il
s'est permis de les acquitter. Bien plus,
ayant reconnu leur innocence, il a eu l'au
dace de les féliciter.
On nous annonce aujourd'hui que M.
Marcel Regnier, député blocard de Lapa-
lisse, va dénoncer ce crime à la trib,une de
la Chambre. .
M. Marcel Regnier n'aime-: pas l'indé
pendance. Il est de lîécole Augagncur-Mir-
man. •
NOS INTERVIEWS
Simple citation de Y Humanité.
; Voici en quels termes le journal de M.
Jaurès annonce la victoire remportée par
les socialistes toulousains cohtre leurs
bons alliés, les radicaux : ' " s
Toulouse, 22 octobre. — Une élection muni
cipale complémentaire, nécessitée par la inort
de M. Serres, député et maire de Toulouse, .a
eu lieu aujourd'hui. Trois candidats étaient;
>eh présence : MM. Félicien Court, conseiller ■
;d"àrrondissement du canton Sud, radical et
i candidat-officiel de la municipalité et de la Fé-,
-dération radicale ; Massonié, radical, candidat
■des radicaux socialistes.dissidents. ; et le ci
toyen Falandry, ouvrier typographe, candidat
sdu parti socialiste unifié,
i Notre .ami Falandry a été élu par 12.193
ivôix contre 8.800 à M. Court et 1,500 à M.
iMas'soni,é. "
! Les résultats du scrutin qui ont été aussi-
itôt publiés par le nouveau quotidien socialiste
de .Toulouse, la. Cité, ont été accueillis avec un
'enthousiasme'.indescriptible: Une manifesta- ;
tiqn de plusieurs milliers de. citoyens s'est,
.'aussitôt organisée. Jusqu'à minuit, elle a par
couru lès rues dé la ville précédée de drapeaux
AUTOUR DU CQN6BÈS
DES AMICALES CATHOLIQUES '
Interviews de MM. Henry Joly, de
l'Institut, et Paul Blanchemain,
vice-président de la Société des
Agriculteurs de France, président
du congrès.
Le congrès des Amicales catholiques
s'est terminé hier. Lés congressistes ont
assisté le" matin à une messe solennelle,
dite en la; basilique dè Montmartre, sous
là- présidence du cardinal de Paris. ; Un
banquet a eu lieu à midi, au palmarium
du Jardin d'acclimatation. Plus de cent
cinquante congressistes ou invités ont
fraternisé ,et préparé l'entente dë toutes
les Amicales de France. Au dessert, M.
Paul Blanchemain, président du congrès,'
s'est levé et a porté un toast à ravenit .et ■
à la prospérité des Associations amicales
des anciens élèves des Frères. Çe son : dis-
cours, nous croyons devoir reproduire "ces
passages essentiels : '
Messieurs,
La tâche qu'il mereste à remplir aujourd'hui
ést sans doute la plus douce. Ici, je 'trouve
réunis fort nombreux des délégués d'associa?
tions lointaines qui se sont arrachés à leurs
occupations, démontrant ainsi qu'ils, ne sépa
raient pas leurs intérêts de ceux du peuple de
France... ■ ■ •
Vous étiez, naguère encore, messieurs, les
gardes-nationaux do Dieu. Les temps devien
ne difficiles^ Vous devrez combattre à l'ave
nir comme de simples soldats. Vous étiez; ai-
je dit, lès gardes-nationaux de l'enseignement
primaire et secondaire, votre rôle va devenir,
plus obscur mais plus grand aussi. Vous avez
une œuvre magnifique â accomplir.. Notre
saint cardinal de Paris vous l'a toute tracée
ce matin, à Montmartre, en vous adressant
ces fièi-es paroles. Messieurs, vous êtes. de di
gnes pères de famille, on ne peut pas vous
frapper, vous !
Reconstituez donc nos écoles et notre, en
seignement religieux. Et moi-je vous dis : A
la veille des élections, allez trouver. les dé
putés, les candidats qui se présenteront; à
vos suffrages et dites-leur que vous voulez la
liberté d'élever vos fils comme vous l'entendez
et s'ils ne vous font point cette promesse,
dites-leur qu'ils grossissent le nombre des
éjrangleurs de la liberté dans notre malheu
reux pays! . . -
Interview da M. Henri Joly.
. Nous avons également voulu interroger
M. Henri Joly, ancien doyen de la Faculté
des lettres de Dijon et membre de l'insti
tut qui avait pris la parole, la vaille,, au
congrès, sur l'importante question des
rapports plus étroits à établir entre las
représentants de l'enseignement primaire
et ceux de l'enseignement secondaire. Et
il nous a dit :
Les représentants des doux enseignq-
ments poursuivent.. indéniablement le-
même but. Ce tendent leurs efforts est précisément la
reconstitution, le développement et .la
grande diffusion de l'enseignement chré
tien. Or, je puis vous dire que les chefs de
l'Université se sont de leur côté vivement
préoccupés de la même question. Il n'y a
pas très longtemps encore qu'ils ont con
seillé aux professeurs de 1 enseignement
secondaire de fraterniser plus qu'ils ne le
faisaient avec leurs , collègues de l'ensei
gnement primaire. Vous,dirai-jeque cette,
tentative gouvernementale pour amener,
dans l'enseignement universitaire même,,
une fusion entre les deux castes de profes
seurs a complètement échoué?
«Je voudrais donc que nous reprissions
la chose de notre côté et que nous la fas
sions servir à nos propres intérêts. Je
voudrais que l'on fût enfin persuadé du
bien et de la grande émulation qui peu- :
vent résulter pour les catholiques d'une
entente plus. étroite et. mieux comprise
entre les représentants des deux ensei
gnements. Il s'agit donc d'établir un.lien,-
constant, une continuité de rapports ami
caux, capables de donner au corps ensei
gnant catholique une plus grande cohé
sion, une homogénéité de plus en plus
directe et de plus en .plus stable, capable
d'engendrer, si besoin est, un grand mou
vement d'idées susceptible d'opposer un
obstucle sérieux à la coalition de toutes
les libres-pensées du pays. »
Interview de M. Paul Blanchemain.
.El nous avons voulu avoir l'opinion
personnelle de M. Paul Blanchemain qui,
PARIS ETRANGER
et departements (union postale)
Un an 25 » 3Ç »
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On s'abonne à Rome. 68. place de la Minerve
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LE M OND E,
Mardi 24 Octobre 1905
ÉDITION SEMI-QU01TOIEIÎNB '
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L'UNIVERS M répond pas des manuscrits; qui îui sont adressés
ANNONCES
SOCIÉTÉ ÙE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, place de la Bourse
TÉLÉPHONE 704-27
SOMMAIRE
G rattage laïqoe . — Eugène Tavernler.
N 'y pensons plus . — Pierre Yeuillot.
Au . jour le jodr. — L'indépendance de
l'homme de lettres. — J. Mantenay.
L es condoléances.
Nos mrERviEvs. — Autour du congrès des'
Amicales catholiques. — Robert Duval.
Ç a et la. — Le bon Dieu laïqzie. — P.
Montfray. ,
L e socialisme, la maçonnerie et l'axtimilita-..
■'iusmb kn,italie,.— ***.
L b président de la B épudliqce en E spagne. !
A près le congr^ de L yon. —L'Union des œu
vres. '— .Edouard Alexandre.
- L es scandales de l'hospice de T oors . — J. M.
L és réunions d'hier. s
PARIS, 23 OCTOBRE 1905
. Ua de nos abonnés a eu l'idée et la.
patience 1 de noter les corrections ap
pliquées par l'esprit laïque à la gram
maire Larive et Fleury, cette gram
maire qui, depuis longtemps, jouit
d'une si grande vogue dans la pédago
gie officielle et aussi, conséquence
presque inévitable, dans les écoles
privées.
Le travail qui nous est obligeam
ment communiqué montre les laïcisa
teurs grattant des modèles de syntaxe
employés jusqu'en 1901.
Alors, Cependant, la croyâhce reli
gieuse et la v simple notion de Dieu
étaient abandonnées, déjà .aux fantai
sies .des énergumènes. Mais la gram
maire Larive et Fleury tenait bon.
La 163 e édition du Cours «îoyew (pre
mière année, élèves de 9 à 11 ans) con
tinuait à se servir d'exemples qui rap
pelaient la morale chrétienne.
■ D'ailleurs, le programme officiel ré
digé en 1882,—après combien de tirail
lements, et sous quelle forme laconi*
que, timide, embarrassée, piteuse ! — ce
programme reste en vigueur. On se
rait excusable d'avoir oublié qu'il con
tient une certaine mention de Dieu,
considéré £omme « causé première »
©t comme « être parfait », puisque
l'habitude s'est si bien généralisée,
dans le monde officiel, politique et sco
laire, de passer Dieu sous silence, ou
de le traiter en ennemi vaincu et mé
prisé ! Los bambins, de même que les
législateurs' blocards, sont persuadés
qu'ils peuvent prendre leurs aises en
vers Dieu et que'bientôt lës peuples
eh atiront complètement fini avec ce
maître'imaginaire et démodé. Quantité
de manuels et de recueils pédagogi
ques proclament la toute-puissance de
l'homme. Quoi donc ? le programme
qui règle l'enseignement public ne se
rait pas 1 encore tout entier laicisé? Il y
rësterait quelque vestige de la vieille
dépendance ? Oui, mais c'est un con
traste de pure forme, une erreur admi
nistrative, un oubli que l'on va cor-,
riger.
f Aussila grammaire Larive et Fleury
est-elle l'objet d'un remaniement qui
la met d'accord avec les mœurs nou
velles. Les professeurs de syntaxe élé
ment aireont pris résolument leur parti
de raturer ou de biffer les exemples
qui contredisaient l'esprit laïque,aujour
d'hui triomphant et dominateur.
Enregistrons'les principales modifi
cations introduites dans le Cours
moyen et dans la première année de
grammaire. Certains changements,
tout scandaleux ou lamentables qu'ils
spnt,révèlent une gaucherie comique.
.. *
* *
Comparons l'édition de .1901 (la
163°) et l'édition de 1905 (la 176°).
A la page 3, on lisait auparavant :
« Dieu, enfant, animal. » On lit aujour
d'hui : « Vin, enfant, animal. » — Pa
ge 6, « Adam » et « Eve » ont cédé la
place à « Robert » et à « Jules ».—
Page 10, les homonymes « autel» èt
« hôtel » sont remplacés par « peau »
et « pot ».— Page 17, la « cloche de,
l'église » devient la « cloche de l'é
cole » ; les « marches de l'autel » de
viennent les « marches de l'escalier »;
le « curé du village » se trariforme en
la « fête du village ». — Page 21, les
mots « églises » et « Dieu » sont
changés en simples prénoms : « Ro
bert, Paul. >» — Pages 27, 30, 37,
1' « église » n'est plus qu'une « mai
son » ; et la « religion », une « cons
truction ».
Page 39, il y avait : « Le péché
cherche à nous séduire. » Le péché,
c'est une expression terriblement chré
tienne et qui fait songer à la loi divi
ne, à la confession, à l'expiation ! Gr,
les • libres-penseurs ne pèchent pas.Ils
ont l'habitude do déclarer que leur
conscience ne leur reproche rien.Donc,
au lieu du péché, le « mal ». C'est la
même chose , assurément ; mais par
cette substitution on fait coup double.
On écarte l'idée religieuse et on satis
fait les gens qui condamnent la reli
gion comme un mal.
Le « Dieu miséricordieux envers les
pécheurs » (page 42) est remplacé par
le « blé, utile à l'homme »; et
(page 43) la « Providence » disparaît
devant « l'industrie ».
La page 45 contenait ces. inquiétan-/
piesk-et,-en somme, inconvenantes for
mules : « Une douceur d'ange. —Don
nez-nous ; notre pain' quotidien. —'.La.'
colère de Dieu. » Les grammairiens
se sont ingéniés pour en effacer tout'
souvenir ; et ils ont écrit : « Un garde-
des : forêts. — Le père gagne le pain
de chaque jour.—L'amitié d'un frère. »;
Ainsi, la transformation est complète.".
Personne, évidemment, ne supposera 1
que la règle grammaticale indiquée par
les mots « Un garde des forêts »
avait pour exemple primitif : « Une-
douceur d'ange. » Mais, personne non
plus ne comprendra la manière dont 5
les idées se suivent.dans l'esprit des.
grammairiens laïcisateurs et gratteyirs.
C'est, eh effet, un mystère. , . . :
A la page 52, « mon âme » devient
« mon arme » ; et (page 53), « le bon
.Pasteur » qui « donne sa vie pour ses
1 brebis » devient « le père » qui a « sa-,
crifié sà vie pour ses enfants ».
Et (page 66)* le « Dieu qui a créé le
monde », devant quelle autorité doit-il'
abdiquer 11l cède la place au « soleil,;
qui éclaire la terre ». Le soleil serait
considéré comme suffisamment laï
cisé, quoique jadis il 'ait fait l'objet
d'un culte. ' / i
Les ..« religieux » qui ont «. les .uns
des habits blancs, les autres des ha
bits noirs » (page 68), ne sàuraient, '
eux, avoir laissé la moindre trace. Ils
ne sont plus que des « écoliers », parmi,
lesquels « les uns ont des vêtements,
noirs » et « les autres/les vêtements
de couleur ». D'où il résulterait que le
noir n'est pas une couleur.
« Quand dit-on d'un enfant qu'il est
pieux ? » Plus jamais. Aussi la scanda
leuse question formulée autrefois (page
72) a pris la forme d'une pensée rela
tive à l'apiculture et à l'épicerie, .f
« Quels produits retire-t-on du travail
des abeilles? »
(Page 74.) Autrefois : « Dieu exis
te. » Maintenant : « La. neige tombe. »
— Autrefois : « L'âme est immor
telle. » Maintenant : « L'âne est. pa
tient. » — Autrefois : « Dieu. » Main-;
tenant : « L'air. »
Ces deux phrases :
' sus-Christ parlait à ses disciples,. »
•sont devenues les suivantes « Il ha*
! bite à la campagne. — Le vaisseau
aborde au rivage. » La transformation
' est digne de celles qui précèdent.
Quand on a vu substituer « l'âne » . à
! « l'âme », on doit, admettre que les
j grammairiens laïcisateurs ont des res-;
Isources intellectuelles proportionnées
a leurs intentions. _ ■
^ « Etre pieux » (page 84), bien en
tendu c'est, à présent, « être labo-
'rieux ». Le « bedeau » qui « sonne les,
cloches » (page 87), devient « l'Oificier.
^qui commande l'exercice » ; correction-
j destinée à subir bientôt un remanie-
îment, puisque le prestige ^militaire
■commence à être réputé aussi scanda7
ileux que le prestige sacerdotal.
Mentionnons encore un certain nom
bre de plates cocasseries. Page 105 ,
'« Rendre saint, » : « Rendre doux ; »
— 108, « Le missionnaire convertira
les sauvages,» : « L'enfant sourira à sa
'mère ; » — 110, Ton âme est immor
telle, »: « La terre est ronde ; » —
119 : « Dieu, »: « Leçon ; » — 120 :
« Messe,»: « Romance ; » « Cantique »;
« Duo ; » « Un Te Deum » ;« Des re
frains ; » — 125 : « Dieu a exaucé nos
prières »: «La rivière a débordé cet
hiver ; — » 132, » Arrivés à Jérusa
lem, nous vîmes la montagne de Sion
où se trouve le jardin des Oliviers » :
« Arrivés aux Laumes, nous vîmes le
monticule d'Alise Sainte-Reine, en
Bourgogne, où se dresse, la statue de.
. Vercingétorix ! »
Partout, l'église remplacée par l'é
cole. Supprimées quantité de phrases
qui parlaient delà foi, de la prière, de
Dieu.
*
* *
Les grammairiens ne font que suivre
le mouvement par lequel est ; emportée
la ; pédagogie incrédule. ;
Celle-ci en arrive à sacrifier l'auto
rité de la morale. Comme notre dis
tingué confrère M. Maurice Talmeyr
le constatait l'autre semaine dans le
Gaulois, le parti libre-penseur avancé
se moque de l'éducation et de l'ensei
gnement moral.
La Revue de l'enseignement pri
maire et primaire supérieur engage
les instituteurs à se débarrasser de
« l'obsession de l'enseignement mo
ral » (livraison du 1« octobre). C'est
un grave symptôme nouveau, qui mon
tre l'accélération du désordre mental
auquel sont en proie les hommes qui,
précisément, se sont chargés do réta
blir la mentalité.
.Nous n'aurons qu'à citer ladite Re
vue pédagogique pour montrer que
tout s'écroule. . .
Eugène Tavernier.'
, + 1—,
Nous prions instamment ceux de.
nos lecteurs dont l'abonnement' ex
pire le 31 octobre de ne pas atten
dre plus longtemps pour le renouve
ler.
Cette exactitude aura un double,
avantage pour eux : elle diminuera
les chances d'erreur et elle évitera
les frais.
BULLETIN
A l'élection de Privas j M. 'Paul Bou-
rély, radical-socialiste, çhefdù cabinet
' civil de M. Berteaux, est élu en rempla-,
cernent d'un • autre blocard, M.Albert
Le Roy: ' ' " '
A Bayônne, le ' Siège ' -de ' M: Harria--
; giie-Salnt-Martin, -progressiste, passé
à M. Guichenné; libéral: ' ;
MM. Bienvenu Martin et Dujardin-
Beawmetz ont inauguré des écoles à;
; Salirv-de-Giraud,près Arles; M. Etienr.
* ne est rentré de son voyage en Algérie ;.
> quant • à M. Léon Bourgeois, il a dé-(
. claré, en un '■ banquet, dans la -Haute-
• Garonne, que, <.csi lé gouvernement ve-
' nait à dévier, il espérait que M. Ruau,
' et ses collègues feraient aussitôt barre
à gauche ».
Que signifie? M. Ruau était présent %
il n'a rien dit. Se délierait-on de M. Rou-
! vier? t „• . , . r -, if '
Le traïn présidentiel a traversé hier
soir Hendaye èt Saint-Sébastien ;
^M. Lotibet est arrivé à~ midi à l'Escu-
ridl, qu'il a visité, et à deux heures et
demie à Madrid. ■ '
' ... •.. J ' ■ ■<;
- La- Fédération socialiste unifiée de la.
Seine a tenu hier un congrès, où fut,
discutée la question des. élections de
1906. • ■ , ■ • .. - -
On a décidé de présenter partout, au'
premier tour, un candidat ; au second?
' tour, le socialiste qui n'aura pas eu la
' majorité relative sè désistera devant le
radical, sous' certaines conditions que
\ l'on verra plus loin. ' '
Le prince de Bulgarie a assisté Mer,
au château de la Verrerie, au Creusot;
i chez M. Schneider, à un grand dîner ;
des toasts ont été échangés. - j
. Le prince est rentré à Paris ; son in
cognito commence aujourd'hui. ■
Une importante grève, s'est déclarée
en Saxe et en Thuringe, dans l'inclus*
! trie textile ; près d'un • millier d'ou
vriers ont cessé le travail:
À Moscou, la situation est critique;
la grève des chemins' dë fer prend de
l'extension. "
A- la suite des derniers succès libé
raux en Angleterre; on envisagerait
l'hypothèse de la constitution d'un mi
nistère libéral.
NOS DÉPÊCHES l
Difficultés gouvernementales en Russie.
SaiutrPétersbourg, 23 octobre.' 10 h. 30, -V
"Dans les miliéux officiels, on craint que
! l'hostilité de plus en plus évidente - des chefs
i de l'opinion libérale à la Douma d'Empire
i n'empêche que la;nation retire de cette insti-
i tution les heureux résultats qu'elle était en
; droit d'en.attendre.
On l'ait remarquer que depuis le' retour du
i comte Witte,:le général Trépoiï ^semble avoir
: lié partie avec -le futur, président du conseil,'
j ce. qvji indiquerait, que le nouveau. comtQi n'est
i pas jaussï partisan qu'on le disait d'une politi
que nettement libérale. - ?
Les désordres dont les principales villes dé
l'Empire sont actuellement le theàtre, seraient
: ja véritable cause de ce revirement. '
N'Y PENSONS PLUS !
M.. Ranc se cramponne aux socia
listes. Sans eux, que deviendrait le
; Bloc? Et le Bloc démantibulé, en quel
péril de naufrage se trouverait là poli-
: tique jacobine et persécutrice ! '
Pour que M. Jaurès, content, fasse
moins grise mine aux radicaux, M.
Ranc est donc prêt à le seconder sur
tous les terrains. Le député du Tarn
veut que la France abandonné formel
lement; et à jamais, l'idée d'une revan
che contre l'Allemagne ; Voilà le séna
teur de la Corse qui nous invente un
Gambetta pacifiste. Comme le rhéteur
collectiviste, daigno en témoigner une
' dèmi-satisfaction, nous pouvons espé
rer bientôt dé la main de M-. Ranc,
ainsi encouragé, un Gambetta antimi
litariste. • ' -
Parlant à ses électeurs" de Belle-
ville, en 1881, le tribun proclamait
que là France devait se tenir sur la
; réserve jusqu'à l'heure. où. elle. serait
redevenue forte et puissante. Alors
sonnerait l'heure de la justice. 11. n'en
! faut pas plus a M. Ranc. Seule, entre
tant d'autres, cette phrase-là compte'
pour lui; et l'interprétation qu'il en
donne fait loi. Il y trouvé la preuve
que Gambetta ne voulait point d'une
guèrre de revanche! et qu'il eût maudit
M. Delcassé.
Nous n'avons pas.:à défendre Gam-,
; betta contre son ancien ami. Rien .que
le fait d'avoir eu M. Ranc pour intime,
et souvent pour conseiller politique, Je
rend trop difficile à défendre. Mais,
en vérité, nous donner l'homme delà
'Défense nationale comme un pacifiste
; à la Jaurès, c'est si fort, si gros, que
S l'on proteste malgré soi contre cette
caloriinie. Elle est d'une belle audace.
;I1 n'y a point que l'ensemble des mani
festations oratoires du tribun pour dé-
| mentir l'assertion du sénateur jaço-
;bin; il y a aussi ses actés. Gambetta
fut ce qu'on appelle aujourd'hui un mi
litariste. Il honorait, il choyait les
officiers. Il no craignit pas, notam
ment, d'irriter les radicaux et de scan-
'daliserfort M. Ranc, en appelant Miri-
bel, royaliste "àvéré, catholique prati
quant," mais homme de guerre éminem
ment capable, au poste de chef de
l'état-major général dé l'armée. Sa
mémoire doit bénéficier de cet acte'dé
patriotisme.et découragé,.
Hélas! Gambetta n'aurait, que trop
bien reconnu un disciple ^dans M.
^elcasséi, i Tou& deux, ont èommis la
"même erreur. Tous doux ont cru pouvoir
concilier line politique d'injustice et
de division au dedans avec une. politi
que de justice-et de relèvement au.
dehors. -Et, leur parti leur en ; a voulu,-
jusqu'à les. rejeter,-non pas du'mal
qu'ils avaient fait ou laissé.'faire, tiiais
du bien qu'ils avaiéiit essayé d'attein-
dre-poui'leur pays.. ; .
; M'.. Delcassé ne. parlait point de la
revanche^ il se contentait. d'y penser.
Il y tendait avec-persévérance'; il la
préparait -silôricièusement et active
ment.- C'était manquer, - paraît-il, • -aux
conseils de Gambetta,- qui'n'a point
dit, ïoi de M. Ranc; — N'en' parlons
jamais, pensons-y'toùjours.i.'. ll adit
— Parions-ren. quelquefois ; mais n'y
pensons plus = ..
Pierre Yeuillot.
AU JOURLE JOUR
' L'INDÉPENDANCE
' DE L'HOMME DE LETTRES
Dans 'quelques jours" Vont être dîstrl-
bués les p/ix qui ont été décernés par
l'Académie française à un certain n'ombre
o<}-volumes. A " cette 0tcas:ioh, j'ai eu la
curiosité d'examiner la liste des écrivains
qui furent couronnes il' y a cent'ans. Un
seul a laissé un' souvenir durable : Mille-
voye. . ~ " ;
Lû poète avait soumis à ses juges une
plaquette "portant cé titre « L'indépen
dance de l'homme de lettresj » qui fut
récompensée à l'unanimité. L'auteur tra
çait ce portrait de l'écrivain : ;. .
Etranger aux partis at.Bourd à lenrs cl^imearsj
D'un tardif jjepe&tir B'épa'rgnaBtl'amennliie
If ne profane point là candeur de sa plntne.
On ne le verra point',an prix de eee vertae,
À.oheter les faveurs de l'aveugle Plutns.
- La profession de fol paraîtra singulière
ment désuète à ces journaux français
dont parlait dernièrement M.:,Stéphane
Lauzanne avec une indignation discrète
quoique vive, — j'ignore leurs noms, —
lesquels, à en crbire le rédacteur en chef
du Matin] auràiferit reçu -des subventions
de l'étranger, au moment où" se produisit
l'incident marocain.
Si les Vers de Millevoye démontrent que
les j uges de l'Académie n'étaient pas dif
ficiles en '1&05, le sentimént qui a inspiré
cette page part d'un bon haturel. Malheu
reusement, pdur un homme 'qui mépri
sait-à ce point la plutonomie, Miliévoye
ne dédaignait pas les faveurs officielles. Il
âïmàit la vie large et facile. Son écurie lui
coûtait fort cher. Napoléon avait récom
pensé ses poèmes sur'ls Passage du; Saint-
Bernard et la Bataille. d'Austerlit\ par
une pension et un certain nombre de
tabatières et de bijoux que Millevoye con
vertit en bonnes espèces .sonnantes ; et
trébuchantes, ' lorsque l'empereur partit
pour l'île d'Elbe.
Quand on est obIigé|de vendre, on vend
toujours mal.~La gêne entra dans la, mai
son,, malgré, les efforts-de- l'admirable
femme, que l'écrivain, avait épousée, car
celui-ci ne voulait point diminuer son
luxe.'
Un moyen, s'offrait à lui : il se. hâta de
composer un poème intitulé : la Fille des
martyrs, qu'il dédia.à la duchesse d'An-
goulême, laquelle obtint de Louis XVH'I
une pension de douze cents francs au bé
néfice de l'auteur.
On sait que Milleyoye mourut jeune. Il
était âgé de trente-quatre ans â peine et
avait toujours été maladif, lorsqu'une
chute de cheval aggrava son état. Les
soins de sa femme furent impuissants à
le sauver.
Il a eu d'hèureuses inspirations, sur
tout quand il a bien voulu renoncer aux
oripeaux mythologiques ; et la Chute des
feuilles, notamment, qdi a un charme
mélancolique et doux, serait une très
jçlie page si l'auteur n'avait pas invoqué
si mal ; à propos le « fatal oracle d'Epi-
daure»... —J. Mantenay-,
♦
» *
incognito. —On sait que l'empereur
d'Allemagne doit figurer au prochain Sa
lon de la Société nationale des beaux-
arts... en effigie seulement, sous les espè
ces d'un portrait dû au peintre allemand
Bordardt.
Cet artiste a fait, à .un de nos confrères,
dit la République française, quelques con
fidences sur spn modèle :
? « L'empereur^ a-t-il dit, adore votre
théâtre, Réjane, Sarah, Coquelin surtout,
. qu'il traite en ami. Il est très friand de la
vie parisienne, de ses dessous, de ses po
tins. Je. lui demandai s'il était Venu inco-
gnitoàParis. . ,
« — Une fois, me. répondit-il, au sortir
de l'Université de Bonn, n'étant pas en»
core kronprinz. Je suis descendu à l'hôtel
Mirabeau. J'ai passé la soirée au Palais*-
Royal, où j'ai bien ri.
« En art, il aime Benjamin Constant,
Carolus et aussi Carrière ; 'il ne connaît
pas bien Manet, Monet, Renoir, S.isley, çe-
qu'il en a vu 1 Berlin n'étant pas de pre
mier ordre-Il possède le salon Carré aussi
bien qu'un habitué du Louvre. »
Guillaume II est un grand artiste !
■ . ■ % ' * ■ • ' v.
♦ *
• Un incident qui marque une-date. — Un.
usage, depuis longtemps admis dans nos
théâtres, .veut que le . nom de l'auteur
d'une pièce nouvelle ne" soit -pas pro
noncé ayant l'annonce officielle, faite par
le principal interprète masculin,. Je soir
de la première représentation. -
Cette tradition a été interrompue, avant-
hier soir au Gymnase. Après le baisser du
rideau, sur la fin du troisièmé acte, Mme
Le Bargy s'est avancée, et, comme de
nombreux spectateurs réclamaient l'àu-'
teur, à dit ces mots :
.« Mesdames ^messieurs,-la pièce que le
théâtre du Gymnase .vient d'avoir l!hon-
neur de représenter devant Vous est de.
M. Henry Berst'ein. »
C'est un double accroc à la tradition, !
puisque l'annonce a été faitele. soir de la'
répétition générale et par une fehime. ' ;
." Notons cè petit incident qui marque'
une dàte dans les annales du théâtre.
' - 1 è * f * *
^ Cbeç lés Marsiens. — De temps en.
temps,.quand les astronomes veulent faire
parler d'eux,-ils nous entretiennent de la
planète Mars.:Un Américain — ah I ces
Américains— qui, paraît-il," a passé plu
sieurs-années ; a étudier la' fameuse ' pla
nète, a obtenu" des photographies où se
voient nettement dès canaux d'irrigation.
La main de l'homme est, dit-il, seule ca
pable de semblables travaux 1 ."'
: Canaux, bateaux. " Vous verrez que
nous ne tarderons pas à téléphoner aux
Marsiens. . i -
- : y.t » * ■
, , Un avaleur de sous. — Un, mendiant
qui opérait à Bruxelles avait une manière
très originale de recevoir les aumônes. Il
recevait dans la bouche les piécettes des
passants charitables. Mais il y a quelques
jours, ceux-ci s'étant amusés à se mon
trer généreux, le pauvre homme a avalé
une partie de sa recette. Il en est mort.
Voila ce que c'est que de manger bèter
ment son ; argent.
•* *
Savez-voiis comment on appelait;
au Havre, le système de fiches ae M.
Gùillot? 1
— La"'guillotine!... -
eONDOLÉANGES
M. Pierre Veuillot a reçu la lettre
suivante de S. Em. le cardinal Ràm-
polla: • -
. . . Monsieur, '" !
Les sentiments de condoléance que je
vous ai exprimés par dépêôho télégraphia
que le jour même que je reçus la triste
tiôuVelle de lii îûol't de' votre regretté
père', je tiens à vous : les répéter plus pat^
tiCulièremént dans bette lettre/ C'est avec
une 1 siticèré douleur que je vous ' dis com
bien je sens 1 la grandeur dé la perte que
votre famille vient de faire de • son chef
vénéré, et l'Eglise d'un de ses enfants les
plus dévoués..
Je'regrette vivement la "mort du loyal
et courageux. écrivain qui, pendant une
longue carrière,employa ses forces et ses
rares qualités à la jiéfense .de la religion
et des "droits de l'Eglise. ;
Je suis sûr que vous et votre aimé frère,
fils bien dignes d'un père si dévoué au
Saint-Siège, vous suivrez les glorieux
exemples qu'il vous a laissés en héritage,
et continuerez, comme lui, à combattre
vaillamment les batailles du Seigneur.
Il m'est bien doux, dans cette, doulou
reuse circonstance, de vous assurer que
-les mêmes sentiments de bienveillance qui
me liaient à M. Eugène Veuillot me tien
dront à jamais attaché à ses braves et
chers enfants et à toute sa famille.
Je suis tout a vous, v cher monsieur.
M. cardinal R ampolla.
S. Em. le cardinal di Pietro nous a
envoyé la carte suivante :
L e cardinal di P ietro
A reçu la lettre de faire part delà perte
irréparable que vient'do faire l'Univers.
Dès qu'il eut appris par le journal la dôur
loureuse nouvelle, il s'était empressé de
prier et d'appliquer le saint sacrifice de la
messe aux intentions do l'illustre défunt.
Sincères condoléances.
rouget, tandis que, partout, - éclataient. des
; bombes et s'illuminaient' des flammes de Ben-
1 gà\é: -A-la Bourse du- travail oh ■ vient de ne
i réunir le Congrès des employés des chemins
; de fer du Midi, la même joie régnait. Et de
vant la mairie,' c'étaient les cris de: « Démis-
■ sion ! démission ! » , qui étaient poussés à.
l'adresse de,la municipalité actuelle.
On erpit, en elïet, que celle-ci, condamnée à
deux fois par le.suffrage universel, va quitter
i l'Hôtel de-Ville où entrera demain le ; 'parti
socialiste. — G.-E. P. -
LES
: FRANCHISES MUNICIPALES
N v : " ■ %
Les radicaux se sont toujours donnés
pour très ; favorables aux franchises muni-
! cipales.
' -.'Exemple :
Le gouvernement veut ouvrir, aux
, frais des contribuables, 'une école de
' filles à Saint-Lô. La municipalité s'y op-
j pose. Elle soutient que l'école congréga-
j niste . du Bon-Sauveur rend absolument
\ superflue cette construction nouvelle. Le
; préfet répond que cet établissement con-
i gréganiste est condamné. Le conseil mu-
j niçipal réplique qu'on peut surseoir à sa
, fermeture et que la ville, en tous cas, n'a
i pas de fonds pour payer les fantaisies an
ticléricales du gouvernement. Legouver-
i nèmènt passe outre; il ordonne la cons
truction de la nouvelle école et, pour la
payer, il octroie'd'office un impôt supplé
mentaire aux habitants de Saint-Lô.
La paisible cité normande est donc
obligée de. payer de sa poche l'expulsion
des religieuses qu'elle voulait garder Chez
elle. ■■
Du moins, elle connaîtra maintenant
les bénéfices et les douceurs de la liberté
municipale. ' ' '
— —.. ♦ .— :
L'Union.radicale socialiste
CUMUL
Trois lignes de l'Action :
Notre ami Maxence Koldes reprend sa place
de combat parmi nous. Nous publierons, de.
main l'article de notre vaillant collaborateur^
- Nous espérons qu'il se trouvera un dé
puté pour demander à M.. Berteaux si le
nouveau collaborateur du journal antimi
litariste conservera son poste de confiance
auprès du ministre de la guerre.
j i -i
ON DEMANDE DES DOMESTIQUES.
M. Boutai, juge au tribunal civil de
Moulins, a commis, paraît-il, un scandale.
Appelé à- se prononcer sur le cas de 1 quel
ques anciens frères sécularisés; dont le
parquet ■ réclamait la condamnation, il
s'est permis de les acquitter. Bien plus,
ayant reconnu leur innocence, il a eu l'au
dace de les féliciter.
On nous annonce aujourd'hui que M.
Marcel Regnier, député blocard de Lapa-
lisse, va dénoncer ce crime à la trib,une de
la Chambre. .
M. Marcel Regnier n'aime-: pas l'indé
pendance. Il est de lîécole Augagncur-Mir-
man. •
NOS INTERVIEWS
Simple citation de Y Humanité.
; Voici en quels termes le journal de M.
Jaurès annonce la victoire remportée par
les socialistes toulousains cohtre leurs
bons alliés, les radicaux : ' " s
Toulouse, 22 octobre. — Une élection muni
cipale complémentaire, nécessitée par la inort
de M. Serres, député et maire de Toulouse, .a
eu lieu aujourd'hui. Trois candidats étaient;
>eh présence : MM. Félicien Court, conseiller ■
;d"àrrondissement du canton Sud, radical et
i candidat-officiel de la municipalité et de la Fé-,
-dération radicale ; Massonié, radical, candidat
■des radicaux socialistes.dissidents. ; et le ci
toyen Falandry, ouvrier typographe, candidat
sdu parti socialiste unifié,
i Notre .ami Falandry a été élu par 12.193
ivôix contre 8.800 à M. Court et 1,500 à M.
iMas'soni,é. "
! Les résultats du scrutin qui ont été aussi-
itôt publiés par le nouveau quotidien socialiste
de .Toulouse, la. Cité, ont été accueillis avec un
'enthousiasme'.indescriptible: Une manifesta- ;
tiqn de plusieurs milliers de. citoyens s'est,
.'aussitôt organisée. Jusqu'à minuit, elle a par
couru lès rues dé la ville précédée de drapeaux
AUTOUR DU CQN6BÈS
DES AMICALES CATHOLIQUES '
Interviews de MM. Henry Joly, de
l'Institut, et Paul Blanchemain,
vice-président de la Société des
Agriculteurs de France, président
du congrès.
Le congrès des Amicales catholiques
s'est terminé hier. Lés congressistes ont
assisté le" matin à une messe solennelle,
dite en la; basilique dè Montmartre, sous
là- présidence du cardinal de Paris. ; Un
banquet a eu lieu à midi, au palmarium
du Jardin d'acclimatation. Plus de cent
cinquante congressistes ou invités ont
fraternisé ,et préparé l'entente dë toutes
les Amicales de France. Au dessert, M.
Paul Blanchemain, président du congrès,'
s'est levé et a porté un toast à ravenit .et ■
à la prospérité des Associations amicales
des anciens élèves des Frères. Çe son : dis-
cours, nous croyons devoir reproduire "ces
passages essentiels : '
Messieurs,
La tâche qu'il mereste à remplir aujourd'hui
ést sans doute la plus douce. Ici, je 'trouve
réunis fort nombreux des délégués d'associa?
tions lointaines qui se sont arrachés à leurs
occupations, démontrant ainsi qu'ils, ne sépa
raient pas leurs intérêts de ceux du peuple de
France... ■ ■ •
Vous étiez, naguère encore, messieurs, les
gardes-nationaux do Dieu. Les temps devien
ne difficiles^ Vous devrez combattre à l'ave
nir comme de simples soldats. Vous étiez; ai-
je dit, lès gardes-nationaux de l'enseignement
primaire et secondaire, votre rôle va devenir,
plus obscur mais plus grand aussi. Vous avez
une œuvre magnifique â accomplir.. Notre
saint cardinal de Paris vous l'a toute tracée
ce matin, à Montmartre, en vous adressant
ces fièi-es paroles. Messieurs, vous êtes. de di
gnes pères de famille, on ne peut pas vous
frapper, vous !
Reconstituez donc nos écoles et notre, en
seignement religieux. Et moi-je vous dis : A
la veille des élections, allez trouver. les dé
putés, les candidats qui se présenteront; à
vos suffrages et dites-leur que vous voulez la
liberté d'élever vos fils comme vous l'entendez
et s'ils ne vous font point cette promesse,
dites-leur qu'ils grossissent le nombre des
éjrangleurs de la liberté dans notre malheu
reux pays! . . -
Interview da M. Henri Joly.
. Nous avons également voulu interroger
M. Henri Joly, ancien doyen de la Faculté
des lettres de Dijon et membre de l'insti
tut qui avait pris la parole, la vaille,, au
congrès, sur l'importante question des
rapports plus étroits à établir entre las
représentants de l'enseignement primaire
et ceux de l'enseignement secondaire. Et
il nous a dit :
Les représentants des doux enseignq-
ments poursuivent.. indéniablement le-
même but. Ce
reconstitution, le développement et .la
grande diffusion de l'enseignement chré
tien. Or, je puis vous dire que les chefs de
l'Université se sont de leur côté vivement
préoccupés de la même question. Il n'y a
pas très longtemps encore qu'ils ont con
seillé aux professeurs de 1 enseignement
secondaire de fraterniser plus qu'ils ne le
faisaient avec leurs , collègues de l'ensei
gnement primaire. Vous,dirai-jeque cette,
tentative gouvernementale pour amener,
dans l'enseignement universitaire même,,
une fusion entre les deux castes de profes
seurs a complètement échoué?
«Je voudrais donc que nous reprissions
la chose de notre côté et que nous la fas
sions servir à nos propres intérêts. Je
voudrais que l'on fût enfin persuadé du
bien et de la grande émulation qui peu- :
vent résulter pour les catholiques d'une
entente plus. étroite et. mieux comprise
entre les représentants des deux ensei
gnements. Il s'agit donc d'établir un.lien,-
constant, une continuité de rapports ami
caux, capables de donner au corps ensei
gnant catholique une plus grande cohé
sion, une homogénéité de plus en plus
directe et de plus en .plus stable, capable
d'engendrer, si besoin est, un grand mou
vement d'idées susceptible d'opposer un
obstucle sérieux à la coalition de toutes
les libres-pensées du pays. »
Interview de M. Paul Blanchemain.
.El nous avons voulu avoir l'opinion
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