Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1903-09-08
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 septembre 1903 08 septembre 1903
Description : 1903/09/08 (Numéro 12962). 1903/09/08 (Numéro 12962).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k711553b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent.
BUREAUX : Paris, rue Cassette, 17 (VI* MX.)
On, â'abojine à Rome, place du Qesù, 8
BT
L.E MONDÉ
Les abonnements partent des I e ' et 16 de chaque moi«
L'VNÎV répond pas des manuscrits qui lui so'rit adressés
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C io , 6, place de la Bourse
m'
PARIS, 7 SEPTEMBRE JG03 v
■rmrmf.,",', „ >„ ;„ v i,i , tu , ■■ ,-,i; uiri -in»'
SOïVïïvlA.IJE^E3 ■
Cri d'alarme........ F rançois V bdillot.
Il aime les pom
piers » G. n'A.
Avant le Pontiûcat. .***
Archi-ministérielet
plus canaille...... J. Msssnts.
Nouvelles agricoles A. db V haiers db
L'Ij^-ADAM.
Feuilleton : Le Saint-
Empire G eoffroy db G rand-
maison.
Bulletin- — Nouvelles de Rome. — Don de
joyeux avènement à S. S. Pie X. — Au
jour le jour. — La suppression de trai
tement de Mgr Andrieu. — Un appel.—
Un nouveau curé de Venise. — L'Action
libérale populaire, t - Conséquences d'une
laïcisation. — 1 Les congrégations. —
"Religieuses récompensées. — Dans le Sud-
Oranais. —- Informations politiques et
parlementaires. —. L'empire ibérique. ~-
La guerre en Turquie, t - Etranger. ■—
A travers la presse. -^L'expédition Le-
baudy. —. Les anarchistes. Fêles et
réunions. — Echos de partout. — Let
tres, sciences et arts. —Nécrologie. —
Tribunaux. — Nouvelles diverses. — Ca
lendrier. — Bourse et bulletin financier.
— Dernière heure.
CRI D'ALARME
D'une statistique relative aux éco
les, on s'est, arme récemment contre
M. Combes. Il y faut revenir.
Certes, on a eu bien raison de ti
rer, de ces chiffres, un argument
contre le ministre apostat.
Il s'agissait, comme on s'en sou
vient, du mouvement de la popular
tion scolaire, dans, les établissements
libres et dans ceux de l'Etat, du 2
juin de l'année dernière au 2 juin de
la présente année. Pendant cette pé
riode, les écoles publiques; ont ga
gné 71,588 élèves et les'écoles pri
vées en ont perdu 150,727.
Différence : 79,139 enfants, sans
écoles.
Il est positif que ces résultats por
tent la condamnation des procédés
de haine aveugle et des fourberies de
M. Combes.
Peu lui chaut l'instruction des en
fants du peuple ! Avant tout, ce Ju
das veut livrer à l'ennemi, sinon le
Juste, — il n'est plus en son pouvoir,
— au moins les innocents. Sa rage
inassouvie contre la religion qu'il a
trahie le pousse à frapper à tour de
bras sur les serviteurs demeurés
fidèles et son vil instinct l'entraîne
à porter ses coups sur les plus fai
bles; il s'acharne avec fureur sur les
. Sœurs et sur les enfants. Hors de
l'école! A la rue! D'autres écoles
pourront-elles s'ouvrir à ces fillettes
expulsées?.Le bourreau n'en sait
rien ; mais que lui importe ! On son
gera plus lard à ce détail. En atten
dant, qu'on obéisse à ses ordres et
que la justice et l'armée de France
soient employées à satisfaire les ran
cunes d'un apostat !
Mais ces chiffres officiels ne dé
montrent pas seulement la brutalité
dé M. Combes; ils démasquent sa
Jourberie.
Car le président du conseil avait
prétendu formellement (en particu
lier, dans son réquisitoire contré les
quatre -vingts congrégations de fem
mes qu'Jl fit naguère, exécuter par ses
valets de flhambre), il avait soutenu
audacieusement que lès ëtablissè-
ments laïcs étaient en mesure de re
cevoir les . petits proscrits de l'en
seignement libre.
Or, il savait, .pertinemment que
cette affirmation était contraire à la
vérité. L'aveu lui en échappe aujour
d'hui : vingt ans, après la loi d'obli
gation, quatre-vingt mille enfants
sont acculés, dè par la volonté de
M. Combes, à l'école buissonnière.
Ce misérable a donc , fait tenir, en
pleine Chambre, au gouvernement
français, le langage d'un malhonnête
hommei .
' Mais Ta statistique de la popula
tion scolaire, en cettç, année;.1903, ne
doit-elle pas cous inspirer d'autres
réflexions? -
Si ! Nous devons aller plus loin.
Nôus ne devons pas nous rènfer-
mer dans l'étroitèsse et l'aveugle
ment dangereux de l'opposition sys
tématique. v '
L 'opposition systématique doit
toujours être écartée, inêmé enp.rë-
seneé d'un Combes., Si ce n'est point
par justice, il faut du moins l'éviter
par intérêt. Car ce systèmè, en alté
rant la claire vision dés réalités,
conduit souvent aux pires mésaven
tures les partis qui s'y abandonnent.
Us s'habituent à ne chercher dans lès
événements que - des arguments,
plus ou moins forcés, contre le pou
voir^ : et ils finissent par mécon
naîtra obstinément les leçons et les
avis qùe souvent les faits leur in-
infligent, aussi bien qu'à leurs ad
versaires. . , . , ....
N'essayons donc pas de dissimuler
oue ces chiffrés officiels, s'ils sont
accablants pour la probité politique
de M. Combes, sont, pour nous, des
■nias tristes et des plus alarmants. _ ,
Ainsi donc, 150,000 enfants qui»
l'année dernière, étaient élevés chré
tiennement, sont aujourd'hui laisses
an vagabondage ou livrés, ce qui
«est pis encore, àdes maîtres athees.
' Croit-on franchement qu'en face
de" ce terrible résultat, nous n'ayons
autr e chose h faire qu'à triompher
à l'étourdi de l'argument quil nojis
fournît contre M. Combes?
Ne croit-on pas, au contraire, que
nous ayons lieu de gémir douloureu
sement sur cette armée de petites
âmes innocentes que le traître, eh un
an, vient d'arracher à Dieu pour les
vendre à Satan, son maître? ■
Ne croit-on pas aussi que nous
ayons motif à trembler devant la gé
nération qui se prépare?
Ne croit-on pas surtout que nous
ayons le devoir de prendre enfin des
résolutions viriles, de secouer notre
torpeur et notre paresse, afin d'em
pêcher que ce malfaiteur public ne
continue ses odieux ravages ?
Ce devoir, est-ce que sérieusement,
pratiquement, tous les catholiques y
songent? .
Hélas! il y ai quelque chose, à nos
yeux, de plus lamentable et de plus
alarmant que cette folie de haine et
de destruction qui met tant d'âmes
en ruines. Il y a un fléau qui nous
ronge, auprès duquel les fureurs
sectaires de. l'apostat nous paraî
traient volontiers presque anodi
nes. Ce fléau, c'est le calme indiffé
rent ét satisfait où l'on voit sè ber
cer trop de catholiques, au milieu de
cè redoublement inouï de fureurs
sectaires. .
Où sont-il donc passés, tous ces
belliqueux de la plume ou de là pa
role, qui naguère, avec un étrange
aveuglement, se déclaraient partisans
de la politique dupire et attendaient,
de la persécution plus violente, un
soulèvement général des conscien
ces, et. dès coeurs? ' .
La persécution est venue. Et ils
sommeillent, et ils s'amusent ; à moins
qu'ils ne raillent, et ne critiquent les
efforts de ceux qui travaillent et qtii
luttent, ou bien qu'ils, n'expliquent
acrimonieusement ce qu'on aurait dû
faireil ya dix ans.
Peut-être, il est vrai, ne se sont-
ils pas encore, aperçus que la persé
cution sévit. .
• Ils se croiront persécutés, quand
on viendra les pousser hors de leur
demeure, en les dépouillant de leur
bourse et en les conduisant sur le
chemin de l'exil.
Mais qu'autour d'eux des milliers
de pauvres petits enfants soient je
tés en victimes, aux effroyables dan
gers de l'enseignement sans Dieu;
que, chaque jour,-on puisse assister
au tableau, de ces misérables ex
ploits , dont certains détails sont à
faire pl eurer de colère, de honte et
de douleur; cela ne suffit pas encore
a ies tirer de leur scepticisme et de
leur quiétude. •
Tant que le sang ne coulera pas,
murmurent-ils négligemment, cela ne
sera rien. Et nous leur répondons :
L'effusion du sang serait peut-être
moins grave!... Car, s'il n'y a pas
encore eu mort d'hommes, il y a déjà
des milliers d'âmes en perdition, il y
atout l'avenir de la France en train
de se gâter peut-être irrémédiable
ment.
Et c'est bien le cas de répéter les
paroles de Notre-Seigneur, en saint
Matthieu : « Ne craignez point ceux
qui tuent le corps et qui ne peuvent
tuer l'âme ; mais craignez plutôt ce
lui quipeutperdre l'âme et le corps. »
Que nos lecteurs, s'ils nous ont
trouvés trop. violents, nous par
donnent! Quand nous . voyons*- de
vant le mal qui s'aggrave et s'étend
tous les j ours, la torpeur ou la lé
gèreté de certains' catholiques, il
n'est plus en notre pouvoir d'étouffer
le cri de notre colère et de notre
souffrance.
Si du moins, en criant, nous pou
vions les réveiller! ,
- François V euiblot.
nyiLETitA c
M. Gômbesajoute un nom déplus, à,
là liste glorieuse et déjà longue des èvé-
ques auxquels le gouvernement retient
sans motif, et contre- tout droit leur in
demnité concordataire, d'est le-norn de.
Mgr -Andrieu, évéquedeMarsellte; Sila.
protestation très, noble et très, énergi
que adressée par le vaillant prélat à
$ôn clergé avait pu échapper à qiieiques
catholiques, ceux-ci nç manqueront pas
maintenant de la lire et leur courage
en sera augmenté d'autant. Merci à Âf.
Comtes / . ' — j
. M. Viellarâ, maire de Qrandvillars,
hier suspendu de ses fonctions, est au
jourd'hui révoqué. Cest ui\nouveau ti
tre dlhonneur.
i M. Jean Dupuy, sénateur radical et
ancien collègue de M. Waldeck-R&us-
seau, a parlé dans un concours agri
cole. Il n'a pas voulu se prononcer, dir
réctement contre le ministère^ ; mais il.
s'est déclaré favorable au maintien du
Concordât et hostile au monopole uni
versitaire.
L'engagement de nos troupes sud-ora-
naises avec les; Berabers aurait été.
chaud ; une dépêche, qui n'est pas offi
cielle, annonce 37 tués, dont le capitaine
Vauchez, et 47 blessés, C'est un peloton
du 2' êtfanger qui a subi l'attaque. : i
(Jn journal, du soir avait, annoncé
une prochaine visite du. tsar à. Paris..
Au ministère des affaires étrangères et
à l'ambassade de Russie,'on dément la
nouvelle,
i Un cinquième.interpellateur, M. Car
muzet, député de la. Côte-d'Or, se met
sur les rangs pour demander compte au
gouvernement de ses: décrets relatifs
aux bouilleurs de cru. ' ' l
Peu de- nouvelles importantes,, au*
jourd'hui, de la Macédoine, Mais on as
sure que l'effervescence est toujours
viveetqtte la situation reste grave.
On télégraphie de Budapest que le-re
fus dé M. de Luhacs met l'empereur en
grand embarras et que François-Jo
seph ne sait plus comment terminer la
crise.
La situation du roi de Serbie conti
nue de rester épineuse.
: —♦ : ——
NOUVELLES DE ROME
PIE X ET LA FRANCE
Réception de nos pèlerins. — Pre
mier discours du Pape ën fran
çais.
Nous recevons la dépêche sui
vante :
Rome, 7 septembre, 1 h. sdir.
Le Souverain Pontife » reçu hier soir
dans les Loges du troisième étage les
deux cents pèlerins français qui se ren-r
dent à Jérusalem. Tous ont pu parler au
Pape, et baiser son anneau. Pie X leur a
adressé ensuite un bref discours en fran
çais. .
Comme il l'a dit lui-même, c'était la
première fois qu'il, parlait notre langue eu
public. Il a félieité les pèlerins du bon
heur qu'ils avaient de se rendre à Jéril-,
salem et il a exprimé le désir qu'il au
rait-de vénérer lui-même- le Saint-Sépul
cre. Il leur a recommandé de prier poUir
le Pape, pour l'Eglise et pour la France
« qui est si chère à mon cœur, a-t-il dit,
et pour laquelle je priechaque jour «.Puis
il- leur a souhaité un heureux voyagé et
les a bénis avec effusion.
Les, pèlerins sont reparti» aujourd'hui
pour Civita-Vecchia.
Hier matin, le Saint-Père avaat reçu
MgrDuval, délégué apostolique en Syrie,
et Mgr Legoux, protonotaire apostolique.
Ce matin, il a donné audience aux em
ployés subalternes du Vatican', pour les
quels il a eu des paroles pleines d'une ex
trême affabilité.
DON DE JOYEUX AVÊIEMEKT
A S. S. PIE X
(6« liste.)
Report des listes précédentes.... 3.692 55
M. l'abbé Lamarque, curé de
Mont-de-Marrast... 5 »
M. l'abbé L. Renaud, curé dé
Frasne 5 »
L. A 2 »
Un journaliste du Pas-de-Calais., - 5 '»'
Mlle Isabelle Gouby. 50 »
Les Chapelains de Notre-Dame de V
Pontmain 10 »
Anonyme de Pontmain. ," 5 »
M. l'abbé Soyer, curé doyen de la
Haye-Pesnel... ."... 5 »
M. Adolphe Six-Bonnel.......... 5. »
M. l'abbé Joanas, aumônier de
Lourdes 5 »
M. l'abbé Berthaud, chanoine ho
noraire, curé de Saint-Por-
chaire ...... > 5 »
Mlle Verdier... 5 »
Mlle Lejeune 1 »
Un prêtre du diocèse de Coutan-
ees * 1 »
M. l'abbé Pellisson, à Pau. 10 »
M. l'abbé Séguy, aumônier.5 »
Mi l'abbé Guérard, curé de
Borny 5 »
M. l'abbé Girard, curé de Mar-
taizé — 5 »
Crécy-en Brie 10 -»
M. l'abbé Boussion, curé-doyen
de La. Force.....' 5 »
M., l'abbé Ernest Perrin, chanoine *
honoraire, curé de Saint-Pierre,
àBesançon.,i • 10; »,
Mme J. S"., Bordeaux. 10 »
Mlle M. R., Bordeaux-........... 5 »
M. l'abbéSàjus, à Agen ... 5 »
Pro Vicario Christi,-Plebis Régis,
in Nova Republica Romana,
Exempli 3 »
Pour le Pape : De là part de trois
des siens.. 5 »
M. Am. Labetoullè, chanoine mis
sionnaire apostolique ... 10 »
M. G. Rannou, vicaire à' Cléder. _ 10 »
Henri Dac. ■ 10 »
Un anonyme » -"'6
M: A. Pnnguet à Paris 20 »
Un ; ancien aumônier de l'armée
du Papp. 20 »
Une enfant de Marie bien dévouée
au-Pape.. 300 »
M- lîabbéAchard, curé de La Ro- ''
chettQ... L 0b
Abbè F.-B. Rîoi.s.................. , 5: »>
Abbé C.-P. Blpis.. '. ....... 5 »
Àbbé Delmas.^,.. 5 »
Mme Boutier. 1 #
Mlle,Marie Voilant.1 »
H. B.,, curé-doyen, diocèse^ de
Montaubân 10 »
Un prêtre du diocèse dë'Pamièrs . "5 t>
Prière pour Pie-X à Notre-Dame'
des Victoire^. ......'. '■ 5> *
M. l'abbé Berthplot, chanoine, ho-
" noraire, curé-doyen d'Evran... • 20 »
M. l'abbé Araaudiès, à Perpi- ,
' gitan.. .-. 5 »
Mlle Ani^a R;.... i... ; ...... 5 »
Mlle Rose M. ■ 5 »
M. l'abbé Perrih; à Chàtel-surrMo-
'selle;...'............ 5»
Total 4.331 60
. .■ ■■ ni +r. « —-
IL LES POSIPIERS !
On se rappelle les vers de lar chan
son boulangiste : En révenant, de
la revue :
M.a sœUr, qu'aim* les pompiers,*
Àcclam' ces fiers, troupiers.
M. Laurent Tailhade partage ce
sentiment. Dans une lettre au Gil
Blqs, il. proteste de- son. admiration
pour les pompiers, et même pour les:
gendarmes.
" lié quoi ! mais, tant de tartines con
tre. i'armée...
Distinguo ! distinguo ! nous ré
pond M. Laurent Tailhade. « J'exècre^
et veux détruire la machine de
meurtre, le soldat qui tue. Il n?en
est pas. de même. du. soldat qui
sauve.»
Belle.antithèse. Le malheur, c'est
que le soldat qui tue et le soldat qui
sauve ne font qu'un. Et toutes les
fo&t[ue4»«oldat tue, c'est pour sau
ver quelque chose, soit la patrie,
sôit l'Ordre social. Il arrive même
que dés gendarmes sont obligés de
tuer des compatriotes pour en sau
ver un autre, et, si les Bretons
avaient été encore plus exaspérés
qu'ils ne l'ont été à Gamaret, s'ils
s'étaient montrés vraiment agressifs
contre l'anarchiste en villégiature,
les gendarmes auraient peut-être tué
des Bretons pour sauver M. Laurent
Tailhade qui, naturellément, aurait
trouvé « le geste » fort béaii. (Pas le
geste des Bretons, mais celui des
gendarmes.)
Quant aux pompiers, rappelons
qué les « intellectuels » dont M. Tail
hade fait partie, ont depuis long
temps pris.Taimable habitude de se
servir de leur nom comme d'une
épithète propre entré toutes à ëx-
primei* le plus supérieur et le plus
écrasant mépris. Le « pompier » est
pour eux? ce qu'était le « JPhilistin »
pour les romantiques. Quand Un style
les horripilé, ils disent : « Un style
pompier. »
Est-ce une preuve d'admiration?
. G. d'A.
£ÏÏ J0ÏÏEÏ.Ë JOTO
Nous mentionnons plus loin l'accident
qui vient d'arriver aii cuirassé Jules-'
Ferry %
C'est cé cuirassé qui a étrenné le « bap-
têmé civil ». Comme on le voit, cela lui a
porté bonheur.
M. Pellètan, qui à « béni » le nouveau
bateau, et l'a submergé sous les flots de
son éloquence avant qu'il ne flottât sur
ceux de l'Océan, exercerait-il,concurrem
ment avec ses fonctions de grand amiral,
celles de jiorte-guigne ? '
m
» «
Depuis quelques jours, paraissent dans
les journaux ministériels une série de
notes ayant pour but d'atténuer le scan
dale qui a marqué les élections de Floren-
sac et de justifier les bons compères mi
nistériels de là-bas, dont nous avons ra
conté les fraudes.
Trop tard, bons compères, et le public
est édifié maintenant.
Du reste, ce qui se pas«e â Florensac,
se passe en bien d'autres lieux, et ce n'est
pas la première fois que des élus du Bloc
doivent leur élection à des procédés d'es
camotage. s
»
* #
V .;M. VaBdervelde, un Belge socialiste,
a fait à Tréguier une conférence sur « le
socialisme et Renan ».
Si l'orateur a cité tous les passapes où
Renan exprime ses aspirations aristocra
tiques et son profond mépris pour lé peu
ple, il a dû être tout à fait amusant.
Mais nous craignons fort que tout" ce
côté du « grand homgne » n'ait été laissé
dans une regrettable obscurité.
■ « .
• m
On prétend que le jeu du cerceau, na
guère monopole des enfants, commence à
être en faveur auprès des grandes person
nes. C'est un « sport » comme un autre et
qui, pour peu que la mode s'en mêle,
pourra faire fureur.
Le cerceau des grands enfants mesure
1 m. 50 de diamètre. La baguette qui sert
à le guider se termine par urne petite
fourche, munie d'une roulette e© caout
chouc. On l'emploie pour pousser lécer-
ceâu au lieu de' taper dessus.
Celé, vaut toujours mieux qué" de poti-
ner sur la plage, ou de jouer au casino.
: ' » #
Les journaux du Bloc montrent les
dents au général Hartschmidt, qui, aux
obsèques du général Giotanninelli, a pro
noncé les paroles suivantes :
« Cher général, je vous adresse non pas
un dernier adieu, non pas un adieu éter
nel', mais je vous dis : « Au revoir I Au re-
« voir dans un monde meilleur !» ... .......
« Oui, messieurs, là religion est néces
saire,- elle est indispensable au- soldat;
sans elle, il n'y a plus pour lui d'idéal,
plus d® 1 consolation... Sans la foi, sans la
religion, l'armée est perdue! la société
est perdue ! la- patrie est perdue ! >>
. La Lanterne rappelle aigrement* à ce
propos, q]ie le général André a été à No
tre-Dame lors du service pour Léon XIII.
Si lé chef fait acte de cléricalisme, pour
quoi le" subordonné n'en ferait-il pas au
tant?
• ; • #' .•
* *
Ils existe" à Montmartre, .vers ië haut
de la butte, une boutique de marchand de
yins qui porte authentiquement Fenseigne
Suivante :
. vitfs
à-30 centimes le litre '
et eau dessus.
Bien que, dans, le quartier, foisonnent
fes artistes, et par conséquent les fumis-
, tes, on se demande si le patron a voulu
plaisanter et il y a de grandes chances
pour qu'il n'ait eu aucunement cette inten
tion.
Eelletan près d'un lac admirait la natnre :
« Mille sabords! la Snisee a fîclitrement d'ap-
-■ * * [pâte ! »
Elle lao répondait, dans- un tremblant' mur-
[mure :
* JPourvu, mon Dieu ! pourvu, qu'il ne »e baigne
[pas 1 »
SUPPRESSION DU TRiiTEISEHT
DE Mgr ANDRIEU
Voici la note impertinente et men
songère par laquelle Y Agence lia?
vas nous annonce la mesure inique
et illégale que le gouvernement
s viént.de prendre contre l'évêque de
* Marseille :
Le président du conseil, ministre de
' l'intérieur et des cultes, vient de suppri
mer le traitement de Mgr Andrieu, évê-
que de Marseille, en raison de la violente
circulaire contre les pouvoirs publics
qu'il a adressée aux prêtres de son dio
cèse et dés manifestations récentes qui
ont eu lieu dahs la cathédrale, Iors s du .
passage de Mgr Tarinaz, évêqué de Nan
cy, dont, on le sait, le traitement est déjà
supprimé.
On sait que rien n'était plus digne
et plus correct j dans la vigoureuse
énergie de la critique et de là pro
testation, que la lettre écrite à son
clergé par le noble prélat.
Mais frapper ne suffit pas à M.
Combes ; il appartient à cette race
qui ne croit pouvoir assouvir à plein
ses haines et ses rancunes qu'en in
juriant ses victimes.
Quant à l'évêque, il a dit le mot
juste, en ouvrant le télégramme où
le ministre renégat lui annonçait la
suppression de son indemnité con
cordataire.
— Eh bien, niais me voilà très ho
noré !
Puis, Quelques instants plus tard,
à un rédacteur du Soleil du Midi qui
venait lui apporter ses félicitations,
Mgr Andrieu répondait :
— Ça sont bien 4 en effet, dès félicita
tions et non des condoléances qui doivent
m'être adressées en cette circonstance. Je
ne regrette'nullement les terme? de ma
lettre: ce que j'ai dit, je devais le dire.
Apres , les attaques . .violentesque M-..
Combes avait dirigées dans son discours
de Marseille «sontre l'Eglise, il était, de
mon devoir d'avertir les prêtres de mon
diocèse que ce n'était pas seulement aux
congrégations, aux religieux qu'en vou
lait le gouvernement, que c'était â la reli
gion elle-même.
J'ai fait simplement mon devoir
d'evêque. Je suis tout fier d'être frappé
dans de telles circonstances.
Les prêtres et les "catholiques de
Marseille, eux aiissi, ont été fiers de
leur évêque.
Le prélat avait été touché parla
notification ministérielle, au moment
où il allait commencer les vêpres. A
peine achevée la cérémonie, Mgr An
drieu recevait les félicitations res-
pecteuses et empressées d'une im
portante délégation du clergé de
sa ville épiscopale, auquel s'étaient
jointes de nombreuses notabilités
laïques. •
Puis, en rentrant à l'évêché,- il
était accueilli par les acclamations
répétées d'une, foule nombreuse, à
laquelle il dut a nouveau se montrer
du haut d'un balcon.
A ces acclamations nous nous
unissons de tout cœur.
UN APPEL
Un de -nos meilleurs amis de Bre
tagne nous soumet cette idée que
nous nous empressons de communi-
niquer à nos lecteurs : • -
Cher monsieur Veuillot,
Je lis avec intérêt dans l' Univers d'hier
l'appel du vénérable arehiprêtre de Tré
guier pour demander aux catholiques de
se rendre à la cathédrale de- cette ville
dimanche prochaih, jour de l'apothéose de
Renan, en esprit de réparation contre
cette cérémonie sacrilège.
Il m'a semblé et il me semble que l'idée
de ce saint pasteur pourrait et devrait
être étendue.
Dans l'esprit des organisateurs impies
de la fête de Renan, c'est une insulte na
tionale française et particulièrement bre
tonne qu'ils prétendent jeter à la face de
notre Dieu.
Eh bien! Ne pensez-vous pas que tous
les curés de France et surtout de Bre
tagne pourraient demander à leurs parois
siens vraiment chrétiens et catholique? de
s'unir d'intention à la réparation de Tré
guier en faisant un simple quart d'heure
de visite au Saint-Sacrement dans, l'église
la plus proche de chacun î
Là, tous unis d'intention, nous prierions
le Dieu de miséricorde de pardonner aux
coupables et d'éclairer les aveugles bien
plus nombreux qui l'offenseront ce
jour-là.
Si vous jugez mon idée bonne, votre
journal peut la porter aux quatre coins de
la France.
AVANT LEmTIFiCAT
Venise, le 2 septembre.
S. S. Pie X, curé de Salzano.
Voici que j'ai quitté l'aimable pays
de Trévise. Et je me sens encore tout
pénétré de l'atmosphère de sympa
thie que j'y ai respirée, Sunt la-
crymœ rerum, a dit Virgile, — mais
les choses ont aussi leurs sourires,
quand les hommes y mêlent ce
parfum exquis qui s'appelle la cha
rité du Christ. Je reviendrai bien
tôt, et avec plus de précision, à
ce beau clergé trévisan dont j'ai
parlé déjà, d'une façon générale,
dans ma correspondance précédente:
Et, si vous le voulez bien, fidèle à
la méthode que j 'ai adoptée, et qui
consiste... à n'en pas avoir de trop
matérielle, je détacherai ici, de la
vie de Pie X, les notes que j'ai re
cueillies au sujet de son séjour à
Salzano.
Il sç trouve que le successeur im
médiat de don Joseph Sarto, comme
arehiprêtre de Salzano, est aujour
d'hui archidiacre du chapitre de
Trévise, après- avoir été arehiprêtre
de la cathédrale. Mgr Menegazzi
c'est son nom — avait d'ailleurs
prêté à don Sarto un concours bé
névole, avant de le remplacer dans
la paroisse de Salzano. 11 était diffi
cile de trouver, pour cette période
du passé de Pie X, témoin plus sûr
et mieux informé.
Aussi bien lapersonnede Mgr Me-
negazzi, et le tableau que celui-ci me
trace de la paroisse de Salzano, ren
dront plus sensibles au lecteur —
par des exemples concrets — les ap
préciations de. M.. Toniolo sur le
clergé et sur le peuple trévisan.
*
* *
. — Oui, certes, il vous faut voir Mgr
Menegazzi, me dit Mgr Santalena,
l'un des vénérables professeurs du
séminaire de Trévise. Il est un dé
ceux qui ont connu le plus intime
ment PieX ; d'autre part, cet ancien'
ami du curé de Salzano est lui-même
d'un zèle et d'une charité inépuisables.
A Trévise,c'est à son initiative qu'est
due la fohdation d'un hôpital pour
les malades chroniques, celle d'un
ouvroir pour les jeunes filles pau
vres ; et les religieuses qui s'-occu-
pent de cet ouvroir — dés Domi
nicaines tertiaires —sont assez nom
breuses pour qu'une partie d'entre
elles aillent soigner à domicile les;
malades riches ou pauvres, ceux-ci 1
gratuitement. Mgr Menegazzi a fondé;
encore à Trévise un établissement '
4>oùr les jeunes filles des Glasses su
périeures, à Salzano ùn agile pour
les petitg enfants dont les mères vont '
travailler hors de chez elles, à Noale '
un autré établissement pour les jeu
nes filles.
Vous comprenez si, après ce petit
discours, je fus saisi d un vif désir
de rencontrer l'archidiacre du cha
pitre de Trévise. Quand je me-pré
sentai chez lui, samedi dernier, il
était sorti :
— Mgr Menegazzi consacre tout
son temps aux œuvres qu'il a fon
dées à Trévise, me fut-il répondu :
il ne rentre guère ici que pour les
repas. Si vous voulez causer avec
lui, venez aujourd'hui vers une
heure.
Je fus exact." L'ancien curé dé
Salzano avait terminé sondéjeùner;
il était déjà occupé à expédier sa
correspondance.
Il posa la plume, et m'écouta avec
bienveillance.
— Je ne méprise point les anec
dotes, lui dis-je après lui avoir ex
posé le but de ma visite. Mais ce
qué je cherche, surtout, ce sont des.
données exactes : dans quel milieu Sa
Sainteté Pie X a-t-il déployé son zèle,
comment son action s'est-elle mani
festée, — telles sont lep deux ques
tions principales auxquelles je m'at
tache
» .
......
Ce qu'est Salzano. .
— Ce n'est pas sans raison, me ré
pondit Mgr Menegazzi, que l'on vous
a fait l'éloge de nos paroisses rura
les. Elles sont en effet excellentes.
Mais vous auriez de Salzano une
idée imparfaite, si vous ignoriez que,
même dans un pays comme le nôtre,
la paroisse de Salzano se distingue
entre toutes les autres par l'inten
sité et la vigueur pratique de sa
foi.
« Vous trouveriez avec peine dans
Salzano un homme «qui manquât de
communier au moins six fois par an .
Aux six grandes fêtes de l'année,
nous avions régulièrement douze
cents communions. Aux « sept di
manches » en l'ho'nrieur de saint Jo
seph, quatre cent-cinquante person
nes communiaient.
« Ce sont des chiffres tout nus!
Mais en dehors de ces circonstances,
tout le long de l'année, le confes
sionnal était assiégé. C'est presque
tous les jours que, pour mon
compte, j'en sortais vers midi seu
lement. Je puis bien vous dire que
j'ai une certaine expérience des
âmes, que j'ai rencontré dans ma
vie nombre de oonsciènces très déli
cates : je dois avouer que jè n'ai ja
mais trouvé, en dehors de Salzano,
tant d'âmes attentives à secouer les
plus petites poussières du péché, je
me demande même si j'en ai jamais
connu ailleurs qui fussent si sainte
ment éclairées. Voici d'ailleurs un
faitsuggestif. il y avait à Salzano
une filature de soie : 250 Jeunes filles
environ y travaillaient. Elles y arri
vaient à quatre heures du matin et
en sortaient à midi, pour y rentrer
ensuité à deux heures et y demeurer
jusqu'au bord du soii\ A huit heures
du matin, elles avaient une demi-
îieurè pour leuf petit déjeuner. Croi-
riez-vous qué, chacuné a leur tour,
elles sacrifiaient ce moment-là pour
venir se confesser, et chacune d'elles,
fréquemment?
« Même, ni mon auguste prédé
cesseur, ni moi, nôus n'avons ja
mais pu obtenir de nos paroissiens
qu'ils se contentassent, pour com
munier, d'une confession faite l'un
des jours précédents. A tout prix,
il leur fallait passer par le confes
sionnal le matin même où ils s'ap
prochaient de la sainte table. Etant
donné les chiffres que je vous ai
accusés, vous voyez tout dé suite
quel travail en résultait pour le
curé et pour ses deux vicaires. C'est
à trois heures du matin qu'il fallait,
ces jours-là, être à l'église./ La pa
roisse de Salzano est restée aussi
rigoureusement chrétienne - qu'au
temps où elle avait sept prêtées : ils
sont trois depuis une période déjà
considérable,
— J'en conclus, Monseigneur, oue
la .paroisse de Salzano doit être, aussi
remarquable par ses bonnes mœurs
que par sa piété, et j'imagine qu'il y
règne, entre toutes les familles, une
grande bienveillance,' que l'on cons-
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent.
BUREAUX : Paris, rue Cassette, 17 (VI* MX.)
On, â'abojine à Rome, place du Qesù, 8
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L.E MONDÉ
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PARIS, 7 SEPTEMBRE JG03 v
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Cri d'alarme........ F rançois V bdillot.
Il aime les pom
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Avant le Pontiûcat. .***
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Nouvelles agricoles A. db V haiers db
L'Ij^-ADAM.
Feuilleton : Le Saint-
Empire G eoffroy db G rand-
maison.
Bulletin- — Nouvelles de Rome. — Don de
joyeux avènement à S. S. Pie X. — Au
jour le jour. — La suppression de trai
tement de Mgr Andrieu. — Un appel.—
Un nouveau curé de Venise. — L'Action
libérale populaire, t - Conséquences d'une
laïcisation. — 1 Les congrégations. —
"Religieuses récompensées. — Dans le Sud-
Oranais. —- Informations politiques et
parlementaires. —. L'empire ibérique. ~-
La guerre en Turquie, t - Etranger. ■—
A travers la presse. -^L'expédition Le-
baudy. —. Les anarchistes. Fêles et
réunions. — Echos de partout. — Let
tres, sciences et arts. —Nécrologie. —
Tribunaux. — Nouvelles diverses. — Ca
lendrier. — Bourse et bulletin financier.
— Dernière heure.
CRI D'ALARME
D'une statistique relative aux éco
les, on s'est, arme récemment contre
M. Combes. Il y faut revenir.
Certes, on a eu bien raison de ti
rer, de ces chiffres, un argument
contre le ministre apostat.
Il s'agissait, comme on s'en sou
vient, du mouvement de la popular
tion scolaire, dans, les établissements
libres et dans ceux de l'Etat, du 2
juin de l'année dernière au 2 juin de
la présente année. Pendant cette pé
riode, les écoles publiques; ont ga
gné 71,588 élèves et les'écoles pri
vées en ont perdu 150,727.
Différence : 79,139 enfants, sans
écoles.
Il est positif que ces résultats por
tent la condamnation des procédés
de haine aveugle et des fourberies de
M. Combes.
Peu lui chaut l'instruction des en
fants du peuple ! Avant tout, ce Ju
das veut livrer à l'ennemi, sinon le
Juste, — il n'est plus en son pouvoir,
— au moins les innocents. Sa rage
inassouvie contre la religion qu'il a
trahie le pousse à frapper à tour de
bras sur les serviteurs demeurés
fidèles et son vil instinct l'entraîne
à porter ses coups sur les plus fai
bles; il s'acharne avec fureur sur les
. Sœurs et sur les enfants. Hors de
l'école! A la rue! D'autres écoles
pourront-elles s'ouvrir à ces fillettes
expulsées?.Le bourreau n'en sait
rien ; mais que lui importe ! On son
gera plus lard à ce détail. En atten
dant, qu'on obéisse à ses ordres et
que la justice et l'armée de France
soient employées à satisfaire les ran
cunes d'un apostat !
Mais ces chiffres officiels ne dé
montrent pas seulement la brutalité
dé M. Combes; ils démasquent sa
Jourberie.
Car le président du conseil avait
prétendu formellement (en particu
lier, dans son réquisitoire contré les
quatre -vingts congrégations de fem
mes qu'Jl fit naguère, exécuter par ses
valets de flhambre), il avait soutenu
audacieusement que lès ëtablissè-
ments laïcs étaient en mesure de re
cevoir les . petits proscrits de l'en
seignement libre.
Or, il savait, .pertinemment que
cette affirmation était contraire à la
vérité. L'aveu lui en échappe aujour
d'hui : vingt ans, après la loi d'obli
gation, quatre-vingt mille enfants
sont acculés, dè par la volonté de
M. Combes, à l'école buissonnière.
Ce misérable a donc , fait tenir, en
pleine Chambre, au gouvernement
français, le langage d'un malhonnête
hommei .
' Mais Ta statistique de la popula
tion scolaire, en cettç, année;.1903, ne
doit-elle pas cous inspirer d'autres
réflexions? -
Si ! Nous devons aller plus loin.
Nôus ne devons pas nous rènfer-
mer dans l'étroitèsse et l'aveugle
ment dangereux de l'opposition sys
tématique. v '
L 'opposition systématique doit
toujours être écartée, inêmé enp.rë-
seneé d'un Combes., Si ce n'est point
par justice, il faut du moins l'éviter
par intérêt. Car ce systèmè, en alté
rant la claire vision dés réalités,
conduit souvent aux pires mésaven
tures les partis qui s'y abandonnent.
Us s'habituent à ne chercher dans lès
événements que - des arguments,
plus ou moins forcés, contre le pou
voir^ : et ils finissent par mécon
naîtra obstinément les leçons et les
avis qùe souvent les faits leur in-
infligent, aussi bien qu'à leurs ad
versaires. . , . , ....
N'essayons donc pas de dissimuler
oue ces chiffrés officiels, s'ils sont
accablants pour la probité politique
de M. Combes, sont, pour nous, des
■nias tristes et des plus alarmants. _ ,
Ainsi donc, 150,000 enfants qui»
l'année dernière, étaient élevés chré
tiennement, sont aujourd'hui laisses
an vagabondage ou livrés, ce qui
«est pis encore, àdes maîtres athees.
' Croit-on franchement qu'en face
de" ce terrible résultat, nous n'ayons
autr e chose h faire qu'à triompher
à l'étourdi de l'argument quil nojis
fournît contre M. Combes?
Ne croit-on pas, au contraire, que
nous ayons lieu de gémir douloureu
sement sur cette armée de petites
âmes innocentes que le traître, eh un
an, vient d'arracher à Dieu pour les
vendre à Satan, son maître? ■
Ne croit-on pas aussi que nous
ayons motif à trembler devant la gé
nération qui se prépare?
Ne croit-on pas surtout que nous
ayons le devoir de prendre enfin des
résolutions viriles, de secouer notre
torpeur et notre paresse, afin d'em
pêcher que ce malfaiteur public ne
continue ses odieux ravages ?
Ce devoir, est-ce que sérieusement,
pratiquement, tous les catholiques y
songent? .
Hélas! il y ai quelque chose, à nos
yeux, de plus lamentable et de plus
alarmant que cette folie de haine et
de destruction qui met tant d'âmes
en ruines. Il y a un fléau qui nous
ronge, auprès duquel les fureurs
sectaires de. l'apostat nous paraî
traient volontiers presque anodi
nes. Ce fléau, c'est le calme indiffé
rent ét satisfait où l'on voit sè ber
cer trop de catholiques, au milieu de
cè redoublement inouï de fureurs
sectaires. .
Où sont-il donc passés, tous ces
belliqueux de la plume ou de là pa
role, qui naguère, avec un étrange
aveuglement, se déclaraient partisans
de la politique dupire et attendaient,
de la persécution plus violente, un
soulèvement général des conscien
ces, et. dès coeurs? ' .
La persécution est venue. Et ils
sommeillent, et ils s'amusent ; à moins
qu'ils ne raillent, et ne critiquent les
efforts de ceux qui travaillent et qtii
luttent, ou bien qu'ils, n'expliquent
acrimonieusement ce qu'on aurait dû
faireil ya dix ans.
Peut-être, il est vrai, ne se sont-
ils pas encore, aperçus que la persé
cution sévit. .
• Ils se croiront persécutés, quand
on viendra les pousser hors de leur
demeure, en les dépouillant de leur
bourse et en les conduisant sur le
chemin de l'exil.
Mais qu'autour d'eux des milliers
de pauvres petits enfants soient je
tés en victimes, aux effroyables dan
gers de l'enseignement sans Dieu;
que, chaque jour,-on puisse assister
au tableau, de ces misérables ex
ploits , dont certains détails sont à
faire pl eurer de colère, de honte et
de douleur; cela ne suffit pas encore
a ies tirer de leur scepticisme et de
leur quiétude. •
Tant que le sang ne coulera pas,
murmurent-ils négligemment, cela ne
sera rien. Et nous leur répondons :
L'effusion du sang serait peut-être
moins grave!... Car, s'il n'y a pas
encore eu mort d'hommes, il y a déjà
des milliers d'âmes en perdition, il y
atout l'avenir de la France en train
de se gâter peut-être irrémédiable
ment.
Et c'est bien le cas de répéter les
paroles de Notre-Seigneur, en saint
Matthieu : « Ne craignez point ceux
qui tuent le corps et qui ne peuvent
tuer l'âme ; mais craignez plutôt ce
lui quipeutperdre l'âme et le corps. »
Que nos lecteurs, s'ils nous ont
trouvés trop. violents, nous par
donnent! Quand nous . voyons*- de
vant le mal qui s'aggrave et s'étend
tous les j ours, la torpeur ou la lé
gèreté de certains' catholiques, il
n'est plus en notre pouvoir d'étouffer
le cri de notre colère et de notre
souffrance.
Si du moins, en criant, nous pou
vions les réveiller! ,
- François V euiblot.
nyiLETitA c
M. Gômbesajoute un nom déplus, à,
là liste glorieuse et déjà longue des èvé-
ques auxquels le gouvernement retient
sans motif, et contre- tout droit leur in
demnité concordataire, d'est le-norn de.
Mgr -Andrieu, évéquedeMarsellte; Sila.
protestation très, noble et très, énergi
que adressée par le vaillant prélat à
$ôn clergé avait pu échapper à qiieiques
catholiques, ceux-ci nç manqueront pas
maintenant de la lire et leur courage
en sera augmenté d'autant. Merci à Âf.
Comtes / . ' — j
. M. Viellarâ, maire de Qrandvillars,
hier suspendu de ses fonctions, est au
jourd'hui révoqué. Cest ui\nouveau ti
tre dlhonneur.
i M. Jean Dupuy, sénateur radical et
ancien collègue de M. Waldeck-R&us-
seau, a parlé dans un concours agri
cole. Il n'a pas voulu se prononcer, dir
réctement contre le ministère^ ; mais il.
s'est déclaré favorable au maintien du
Concordât et hostile au monopole uni
versitaire.
L'engagement de nos troupes sud-ora-
naises avec les; Berabers aurait été.
chaud ; une dépêche, qui n'est pas offi
cielle, annonce 37 tués, dont le capitaine
Vauchez, et 47 blessés, C'est un peloton
du 2' êtfanger qui a subi l'attaque. : i
(Jn journal, du soir avait, annoncé
une prochaine visite du. tsar à. Paris..
Au ministère des affaires étrangères et
à l'ambassade de Russie,'on dément la
nouvelle,
i Un cinquième.interpellateur, M. Car
muzet, député de la. Côte-d'Or, se met
sur les rangs pour demander compte au
gouvernement de ses: décrets relatifs
aux bouilleurs de cru. ' ' l
Peu de- nouvelles importantes,, au*
jourd'hui, de la Macédoine, Mais on as
sure que l'effervescence est toujours
viveetqtte la situation reste grave.
On télégraphie de Budapest que le-re
fus dé M. de Luhacs met l'empereur en
grand embarras et que François-Jo
seph ne sait plus comment terminer la
crise.
La situation du roi de Serbie conti
nue de rester épineuse.
: —♦ : ——
NOUVELLES DE ROME
PIE X ET LA FRANCE
Réception de nos pèlerins. — Pre
mier discours du Pape ën fran
çais.
Nous recevons la dépêche sui
vante :
Rome, 7 septembre, 1 h. sdir.
Le Souverain Pontife » reçu hier soir
dans les Loges du troisième étage les
deux cents pèlerins français qui se ren-r
dent à Jérusalem. Tous ont pu parler au
Pape, et baiser son anneau. Pie X leur a
adressé ensuite un bref discours en fran
çais. .
Comme il l'a dit lui-même, c'était la
première fois qu'il, parlait notre langue eu
public. Il a félieité les pèlerins du bon
heur qu'ils avaient de se rendre à Jéril-,
salem et il a exprimé le désir qu'il au
rait-de vénérer lui-même- le Saint-Sépul
cre. Il leur a recommandé de prier poUir
le Pape, pour l'Eglise et pour la France
« qui est si chère à mon cœur, a-t-il dit,
et pour laquelle je priechaque jour «.Puis
il- leur a souhaité un heureux voyagé et
les a bénis avec effusion.
Les, pèlerins sont reparti» aujourd'hui
pour Civita-Vecchia.
Hier matin, le Saint-Père avaat reçu
MgrDuval, délégué apostolique en Syrie,
et Mgr Legoux, protonotaire apostolique.
Ce matin, il a donné audience aux em
ployés subalternes du Vatican', pour les
quels il a eu des paroles pleines d'une ex
trême affabilité.
DON DE JOYEUX AVÊIEMEKT
A S. S. PIE X
(6« liste.)
Report des listes précédentes.... 3.692 55
M. l'abbé Lamarque, curé de
Mont-de-Marrast... 5 »
M. l'abbé L. Renaud, curé dé
Frasne 5 »
L. A 2 »
Un journaliste du Pas-de-Calais., - 5 '»'
Mlle Isabelle Gouby. 50 »
Les Chapelains de Notre-Dame de V
Pontmain 10 »
Anonyme de Pontmain. ," 5 »
M. l'abbé Soyer, curé doyen de la
Haye-Pesnel... ."... 5 »
M. Adolphe Six-Bonnel.......... 5. »
M. l'abbé Joanas, aumônier de
Lourdes 5 »
M. l'abbé Berthaud, chanoine ho
noraire, curé de Saint-Por-
chaire ...... > 5 »
Mlle Verdier... 5 »
Mlle Lejeune 1 »
Un prêtre du diocèse de Coutan-
ees * 1 »
M. l'abbé Pellisson, à Pau. 10 »
M. l'abbé Séguy, aumônier.5 »
Mi l'abbé Guérard, curé de
Borny 5 »
M. l'abbé Girard, curé de Mar-
taizé — 5 »
Crécy-en Brie 10 -»
M. l'abbé Boussion, curé-doyen
de La. Force.....' 5 »
M., l'abbé Ernest Perrin, chanoine *
honoraire, curé de Saint-Pierre,
àBesançon.,i • 10; »,
Mme J. S"., Bordeaux. 10 »
Mlle M. R., Bordeaux-........... 5 »
M. l'abbéSàjus, à Agen ... 5 »
Pro Vicario Christi,-Plebis Régis,
in Nova Republica Romana,
Exempli 3 »
Pour le Pape : De là part de trois
des siens.. 5 »
M. Am. Labetoullè, chanoine mis
sionnaire apostolique ... 10 »
M. G. Rannou, vicaire à' Cléder. _ 10 »
Henri Dac. ■ 10 »
Un anonyme » -"'6
M: A. Pnnguet à Paris 20 »
Un ; ancien aumônier de l'armée
du Papp. 20 »
Une enfant de Marie bien dévouée
au-Pape.. 300 »
M- lîabbéAchard, curé de La Ro- ''
chettQ... L 0b
Abbè F.-B. Rîoi.s.................. , 5: »>
Abbé C.-P. Blpis.. '. ....... 5 »
Àbbé Delmas.^,.. 5 »
Mme Boutier. 1 #
Mlle,Marie Voilant.1 »
H. B.,, curé-doyen, diocèse^ de
Montaubân 10 »
Un prêtre du diocèse dë'Pamièrs . "5 t>
Prière pour Pie-X à Notre-Dame'
des Victoire^. ......'. '■ 5> *
M. l'abbé Berthplot, chanoine, ho-
" noraire, curé-doyen d'Evran... • 20 »
M. l'abbé Araaudiès, à Perpi- ,
' gitan.. .-. 5 »
Mlle Ani^a R;.... i... ; ...... 5 »
Mlle Rose M. ■ 5 »
M. l'abbé Perrih; à Chàtel-surrMo-
'selle;...'............ 5»
Total 4.331 60
. .■ ■■ ni +r. « —-
IL LES POSIPIERS !
On se rappelle les vers de lar chan
son boulangiste : En révenant, de
la revue :
M.a sœUr, qu'aim* les pompiers,*
Àcclam' ces fiers, troupiers.
M. Laurent Tailhade partage ce
sentiment. Dans une lettre au Gil
Blqs, il. proteste de- son. admiration
pour les pompiers, et même pour les:
gendarmes.
" lié quoi ! mais, tant de tartines con
tre. i'armée...
Distinguo ! distinguo ! nous ré
pond M. Laurent Tailhade. « J'exècre^
et veux détruire la machine de
meurtre, le soldat qui tue. Il n?en
est pas. de même. du. soldat qui
sauve.»
Belle.antithèse. Le malheur, c'est
que le soldat qui tue et le soldat qui
sauve ne font qu'un. Et toutes les
fo&t[ue4»«oldat tue, c'est pour sau
ver quelque chose, soit la patrie,
sôit l'Ordre social. Il arrive même
que dés gendarmes sont obligés de
tuer des compatriotes pour en sau
ver un autre, et, si les Bretons
avaient été encore plus exaspérés
qu'ils ne l'ont été à Gamaret, s'ils
s'étaient montrés vraiment agressifs
contre l'anarchiste en villégiature,
les gendarmes auraient peut-être tué
des Bretons pour sauver M. Laurent
Tailhade qui, naturellément, aurait
trouvé « le geste » fort béaii. (Pas le
geste des Bretons, mais celui des
gendarmes.)
Quant aux pompiers, rappelons
qué les « intellectuels » dont M. Tail
hade fait partie, ont depuis long
temps pris.Taimable habitude de se
servir de leur nom comme d'une
épithète propre entré toutes à ëx-
primei* le plus supérieur et le plus
écrasant mépris. Le « pompier » est
pour eux? ce qu'était le « JPhilistin »
pour les romantiques. Quand Un style
les horripilé, ils disent : « Un style
pompier. »
Est-ce une preuve d'admiration?
. G. d'A.
£ÏÏ J0ÏÏEÏ.Ë JOTO
Nous mentionnons plus loin l'accident
qui vient d'arriver aii cuirassé Jules-'
Ferry %
C'est cé cuirassé qui a étrenné le « bap-
têmé civil ». Comme on le voit, cela lui a
porté bonheur.
M. Pellètan, qui à « béni » le nouveau
bateau, et l'a submergé sous les flots de
son éloquence avant qu'il ne flottât sur
ceux de l'Océan, exercerait-il,concurrem
ment avec ses fonctions de grand amiral,
celles de jiorte-guigne ? '
m
» «
Depuis quelques jours, paraissent dans
les journaux ministériels une série de
notes ayant pour but d'atténuer le scan
dale qui a marqué les élections de Floren-
sac et de justifier les bons compères mi
nistériels de là-bas, dont nous avons ra
conté les fraudes.
Trop tard, bons compères, et le public
est édifié maintenant.
Du reste, ce qui se pas«e â Florensac,
se passe en bien d'autres lieux, et ce n'est
pas la première fois que des élus du Bloc
doivent leur élection à des procédés d'es
camotage. s
»
* #
V .;M. VaBdervelde, un Belge socialiste,
a fait à Tréguier une conférence sur « le
socialisme et Renan ».
Si l'orateur a cité tous les passapes où
Renan exprime ses aspirations aristocra
tiques et son profond mépris pour lé peu
ple, il a dû être tout à fait amusant.
Mais nous craignons fort que tout" ce
côté du « grand homgne » n'ait été laissé
dans une regrettable obscurité.
■ « .
• m
On prétend que le jeu du cerceau, na
guère monopole des enfants, commence à
être en faveur auprès des grandes person
nes. C'est un « sport » comme un autre et
qui, pour peu que la mode s'en mêle,
pourra faire fureur.
Le cerceau des grands enfants mesure
1 m. 50 de diamètre. La baguette qui sert
à le guider se termine par urne petite
fourche, munie d'une roulette e© caout
chouc. On l'emploie pour pousser lécer-
ceâu au lieu de' taper dessus.
Celé, vaut toujours mieux qué" de poti-
ner sur la plage, ou de jouer au casino.
: ' » #
Les journaux du Bloc montrent les
dents au général Hartschmidt, qui, aux
obsèques du général Giotanninelli, a pro
noncé les paroles suivantes :
« Cher général, je vous adresse non pas
un dernier adieu, non pas un adieu éter
nel', mais je vous dis : « Au revoir I Au re-
« voir dans un monde meilleur !» ... .......
« Oui, messieurs, là religion est néces
saire,- elle est indispensable au- soldat;
sans elle, il n'y a plus pour lui d'idéal,
plus d® 1 consolation... Sans la foi, sans la
religion, l'armée est perdue! la société
est perdue ! la- patrie est perdue ! >>
. La Lanterne rappelle aigrement* à ce
propos, q]ie le général André a été à No
tre-Dame lors du service pour Léon XIII.
Si lé chef fait acte de cléricalisme, pour
quoi le" subordonné n'en ferait-il pas au
tant?
• ; • #' .•
* *
Ils existe" à Montmartre, .vers ië haut
de la butte, une boutique de marchand de
yins qui porte authentiquement Fenseigne
Suivante :
. vitfs
à-30 centimes le litre '
et eau dessus.
Bien que, dans, le quartier, foisonnent
fes artistes, et par conséquent les fumis-
, tes, on se demande si le patron a voulu
plaisanter et il y a de grandes chances
pour qu'il n'ait eu aucunement cette inten
tion.
Eelletan près d'un lac admirait la natnre :
« Mille sabords! la Snisee a fîclitrement d'ap-
-■ * * [pâte ! »
Elle lao répondait, dans- un tremblant' mur-
[mure :
* JPourvu, mon Dieu ! pourvu, qu'il ne »e baigne
[pas 1 »
SUPPRESSION DU TRiiTEISEHT
DE Mgr ANDRIEU
Voici la note impertinente et men
songère par laquelle Y Agence lia?
vas nous annonce la mesure inique
et illégale que le gouvernement
s viént.de prendre contre l'évêque de
* Marseille :
Le président du conseil, ministre de
' l'intérieur et des cultes, vient de suppri
mer le traitement de Mgr Andrieu, évê-
que de Marseille, en raison de la violente
circulaire contre les pouvoirs publics
qu'il a adressée aux prêtres de son dio
cèse et dés manifestations récentes qui
ont eu lieu dahs la cathédrale, Iors s du .
passage de Mgr Tarinaz, évêqué de Nan
cy, dont, on le sait, le traitement est déjà
supprimé.
On sait que rien n'était plus digne
et plus correct j dans la vigoureuse
énergie de la critique et de là pro
testation, que la lettre écrite à son
clergé par le noble prélat.
Mais frapper ne suffit pas à M.
Combes ; il appartient à cette race
qui ne croit pouvoir assouvir à plein
ses haines et ses rancunes qu'en in
juriant ses victimes.
Quant à l'évêque, il a dit le mot
juste, en ouvrant le télégramme où
le ministre renégat lui annonçait la
suppression de son indemnité con
cordataire.
— Eh bien, niais me voilà très ho
noré !
Puis, Quelques instants plus tard,
à un rédacteur du Soleil du Midi qui
venait lui apporter ses félicitations,
Mgr Andrieu répondait :
— Ça sont bien 4 en effet, dès félicita
tions et non des condoléances qui doivent
m'être adressées en cette circonstance. Je
ne regrette'nullement les terme? de ma
lettre: ce que j'ai dit, je devais le dire.
Apres , les attaques . .violentesque M-..
Combes avait dirigées dans son discours
de Marseille «sontre l'Eglise, il était, de
mon devoir d'avertir les prêtres de mon
diocèse que ce n'était pas seulement aux
congrégations, aux religieux qu'en vou
lait le gouvernement, que c'était â la reli
gion elle-même.
J'ai fait simplement mon devoir
d'evêque. Je suis tout fier d'être frappé
dans de telles circonstances.
Les prêtres et les "catholiques de
Marseille, eux aiissi, ont été fiers de
leur évêque.
Le prélat avait été touché parla
notification ministérielle, au moment
où il allait commencer les vêpres. A
peine achevée la cérémonie, Mgr An
drieu recevait les félicitations res-
pecteuses et empressées d'une im
portante délégation du clergé de
sa ville épiscopale, auquel s'étaient
jointes de nombreuses notabilités
laïques. •
Puis, en rentrant à l'évêché,- il
était accueilli par les acclamations
répétées d'une, foule nombreuse, à
laquelle il dut a nouveau se montrer
du haut d'un balcon.
A ces acclamations nous nous
unissons de tout cœur.
UN APPEL
Un de -nos meilleurs amis de Bre
tagne nous soumet cette idée que
nous nous empressons de communi-
niquer à nos lecteurs : • -
Cher monsieur Veuillot,
Je lis avec intérêt dans l' Univers d'hier
l'appel du vénérable arehiprêtre de Tré
guier pour demander aux catholiques de
se rendre à la cathédrale de- cette ville
dimanche prochaih, jour de l'apothéose de
Renan, en esprit de réparation contre
cette cérémonie sacrilège.
Il m'a semblé et il me semble que l'idée
de ce saint pasteur pourrait et devrait
être étendue.
Dans l'esprit des organisateurs impies
de la fête de Renan, c'est une insulte na
tionale française et particulièrement bre
tonne qu'ils prétendent jeter à la face de
notre Dieu.
Eh bien! Ne pensez-vous pas que tous
les curés de France et surtout de Bre
tagne pourraient demander à leurs parois
siens vraiment chrétiens et catholique? de
s'unir d'intention à la réparation de Tré
guier en faisant un simple quart d'heure
de visite au Saint-Sacrement dans, l'église
la plus proche de chacun î
Là, tous unis d'intention, nous prierions
le Dieu de miséricorde de pardonner aux
coupables et d'éclairer les aveugles bien
plus nombreux qui l'offenseront ce
jour-là.
Si vous jugez mon idée bonne, votre
journal peut la porter aux quatre coins de
la France.
AVANT LEmTIFiCAT
Venise, le 2 septembre.
S. S. Pie X, curé de Salzano.
Voici que j'ai quitté l'aimable pays
de Trévise. Et je me sens encore tout
pénétré de l'atmosphère de sympa
thie que j'y ai respirée, Sunt la-
crymœ rerum, a dit Virgile, — mais
les choses ont aussi leurs sourires,
quand les hommes y mêlent ce
parfum exquis qui s'appelle la cha
rité du Christ. Je reviendrai bien
tôt, et avec plus de précision, à
ce beau clergé trévisan dont j'ai
parlé déjà, d'une façon générale,
dans ma correspondance précédente:
Et, si vous le voulez bien, fidèle à
la méthode que j 'ai adoptée, et qui
consiste... à n'en pas avoir de trop
matérielle, je détacherai ici, de la
vie de Pie X, les notes que j'ai re
cueillies au sujet de son séjour à
Salzano.
Il sç trouve que le successeur im
médiat de don Joseph Sarto, comme
arehiprêtre de Salzano, est aujour
d'hui archidiacre du chapitre de
Trévise, après- avoir été arehiprêtre
de la cathédrale. Mgr Menegazzi
c'est son nom — avait d'ailleurs
prêté à don Sarto un concours bé
névole, avant de le remplacer dans
la paroisse de Salzano. 11 était diffi
cile de trouver, pour cette période
du passé de Pie X, témoin plus sûr
et mieux informé.
Aussi bien lapersonnede Mgr Me-
negazzi, et le tableau que celui-ci me
trace de la paroisse de Salzano, ren
dront plus sensibles au lecteur —
par des exemples concrets — les ap
préciations de. M.. Toniolo sur le
clergé et sur le peuple trévisan.
*
* *
. — Oui, certes, il vous faut voir Mgr
Menegazzi, me dit Mgr Santalena,
l'un des vénérables professeurs du
séminaire de Trévise. Il est un dé
ceux qui ont connu le plus intime
ment PieX ; d'autre part, cet ancien'
ami du curé de Salzano est lui-même
d'un zèle et d'une charité inépuisables.
A Trévise,c'est à son initiative qu'est
due la fohdation d'un hôpital pour
les malades chroniques, celle d'un
ouvroir pour les jeunes filles pau
vres ; et les religieuses qui s'-occu-
pent de cet ouvroir — dés Domi
nicaines tertiaires —sont assez nom
breuses pour qu'une partie d'entre
elles aillent soigner à domicile les;
malades riches ou pauvres, ceux-ci 1
gratuitement. Mgr Menegazzi a fondé;
encore à Trévise un établissement '
4>oùr les jeunes filles des Glasses su
périeures, à Salzano ùn agile pour
les petitg enfants dont les mères vont '
travailler hors de chez elles, à Noale '
un autré établissement pour les jeu
nes filles.
Vous comprenez si, après ce petit
discours, je fus saisi d un vif désir
de rencontrer l'archidiacre du cha
pitre de Trévise. Quand je me-pré
sentai chez lui, samedi dernier, il
était sorti :
— Mgr Menegazzi consacre tout
son temps aux œuvres qu'il a fon
dées à Trévise, me fut-il répondu :
il ne rentre guère ici que pour les
repas. Si vous voulez causer avec
lui, venez aujourd'hui vers une
heure.
Je fus exact." L'ancien curé dé
Salzano avait terminé sondéjeùner;
il était déjà occupé à expédier sa
correspondance.
Il posa la plume, et m'écouta avec
bienveillance.
— Je ne méprise point les anec
dotes, lui dis-je après lui avoir ex
posé le but de ma visite. Mais ce
qué je cherche, surtout, ce sont des.
données exactes : dans quel milieu Sa
Sainteté Pie X a-t-il déployé son zèle,
comment son action s'est-elle mani
festée, — telles sont lep deux ques
tions principales auxquelles je m'at
tache
» .
......
Ce qu'est Salzano. .
— Ce n'est pas sans raison, me ré
pondit Mgr Menegazzi, que l'on vous
a fait l'éloge de nos paroisses rura
les. Elles sont en effet excellentes.
Mais vous auriez de Salzano une
idée imparfaite, si vous ignoriez que,
même dans un pays comme le nôtre,
la paroisse de Salzano se distingue
entre toutes les autres par l'inten
sité et la vigueur pratique de sa
foi.
« Vous trouveriez avec peine dans
Salzano un homme «qui manquât de
communier au moins six fois par an .
Aux six grandes fêtes de l'année,
nous avions régulièrement douze
cents communions. Aux « sept di
manches » en l'ho'nrieur de saint Jo
seph, quatre cent-cinquante person
nes communiaient.
« Ce sont des chiffres tout nus!
Mais en dehors de ces circonstances,
tout le long de l'année, le confes
sionnal était assiégé. C'est presque
tous les jours que, pour mon
compte, j'en sortais vers midi seu
lement. Je puis bien vous dire que
j'ai une certaine expérience des
âmes, que j'ai rencontré dans ma
vie nombre de oonsciènces très déli
cates : je dois avouer que jè n'ai ja
mais trouvé, en dehors de Salzano,
tant d'âmes attentives à secouer les
plus petites poussières du péché, je
me demande même si j'en ai jamais
connu ailleurs qui fussent si sainte
ment éclairées. Voici d'ailleurs un
faitsuggestif. il y avait à Salzano
une filature de soie : 250 Jeunes filles
environ y travaillaient. Elles y arri
vaient à quatre heures du matin et
en sortaient à midi, pour y rentrer
ensuité à deux heures et y demeurer
jusqu'au bord du soii\ A huit heures
du matin, elles avaient une demi-
îieurè pour leuf petit déjeuner. Croi-
riez-vous qué, chacuné a leur tour,
elles sacrifiaient ce moment-là pour
venir se confesser, et chacune d'elles,
fréquemment?
« Même, ni mon auguste prédé
cesseur, ni moi, nôus n'avons ja
mais pu obtenir de nos paroissiens
qu'ils se contentassent, pour com
munier, d'une confession faite l'un
des jours précédents. A tout prix,
il leur fallait passer par le confes
sionnal le matin même où ils s'ap
prochaient de la sainte table. Etant
donné les chiffres que je vous ai
accusés, vous voyez tout dé suite
quel travail en résultait pour le
curé et pour ses deux vicaires. C'est
à trois heures du matin qu'il fallait,
ces jours-là, être à l'église./ La pa
roisse de Salzano est restée aussi
rigoureusement chrétienne - qu'au
temps où elle avait sept prêtées : ils
sont trois depuis une période déjà
considérable,
— J'en conclus, Monseigneur, oue
la .paroisse de Salzano doit être, aussi
remarquable par ses bonnes mœurs
que par sa piété, et j'imagine qu'il y
règne, entre toutes les familles, une
grande bienveillance,' que l'on cons-
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