Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1903-01-13
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 70622 Nombre total de vues : 70622
Description : 13 janvier 1903 13 janvier 1903
Description : 1903/01/13 (Numéro 12730). 1903/01/13 (Numéro 12730).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k711321x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
m
Mardi 13 Janvier 1003
ÎSittiw («stltiMitic. ■» UTIft
massée
Mardi 13 Janvier 1903
r Bii'ininiiiriiiiiiateeaitaaaaiftMwi
SëmïïON QUOTIDOSKN»
PARIS
SV DÉPA.RTEMENM
8ïn an.25 »
Six moi*13 »
Trois mois... "7 »
ÉTRANGES
(union postais)
36 »
19 »
10 »
abonnements partent des 1" et 16 de chaque mois ;
OHM NUMÉRO i'Parit £ Départements 10 cent.
3V3t8À17X : Paris, rue Cassette, 17 (VI' arr.)
©K s'abonne à Rome, place du Gesù, I
àsmnonr sEKî-QuoTmœjçra»
■ PARIS
' sff départements . - ('
©fi an.«il 18 . »■<:*■
Six mois....., 7 » •
Trois moïs..„„„ 4 »
LE MONDE
> ■ j» 0
lira abonnemënta partent des 1" et 18 de ohaqao
L'TJlflVE&S « * répond pas des manuscrits gut M md témtêt
v ANNONCES,. ?
MM. LAGRANGE, CERF et O, 6, pUc« de It Bout»
PARIS, 12 JANVIER 1903
SOMMAIBB
Demain on démolira '
gratis G- ■'AZJk.MBUJA.
L'Evangile de 1E-
glise FÉux Sédilot.
-La semaine sportif» Jacques G*KKfAl.
Feuilleton : Avant
brumaire......... Geoffroy de Grand-
maison.
Bulletin, r- Nouvelles'de Rome. — Into
lérance et libre pensée. — Aujour le
j 0UI _ Mme Félix — Une mesure inat
tendue. — Délation calomnieuse. — Les
protestations. — Fermetures d'écoles et
manifesta tiens. — Les congrégations
enseignantes. —' Information!? politiques
■ et parlementaires. — Association catho
lique. — Fêtes et réunions. — Les obsè
ques de M. Pierre Laflîtte. — L'affaire
Humbert. — L'attentat de Madrid. — Les
affaires du Maroc. — La maison royale
de Saxe. — Echo» de partout. — Chro
nique religieuse. — Nouvelle» diverses.
— Calendrier. — B-iUiee et fcultetiE fi
nancier.
HAIS M DÉ10UM fiRÀÏIS
Si j amais un de vos amis vous
surprend mangeant un perdreau,
dites-lui bien vite:
— Le perdreau, je déteste ça,
moi!
— Comment ! tu détestes ça / dira
l 'ami. , .
.Mais oui, mon cher, repon
drez vous. Vois un peu tout cè que
je lui fais, à ce vilain animal. V'IanI
des coups de couteau! v'ianldes
coups de fourchette ! v'ian I des
coups de dent ! Et l'on aurait le tou
pet de dire que je lui fais du bien!
Telle est l 'attitude de nos farou
ches radicaux vis-à-vis de ce Sénat
où leur troupe renforcée va se rasr
sembler demain.
Le Sénat 1 ils détestent çal Us
t'otft toujours détesté! D'abord
c'est écrit dans des milliers de pro
gramme» •• d'autrefois. Possible
que ça se voie moins dans les pro
grammes d'aujourd'hui; mais,vous
savez! les typographes sautent
quelquefois des lignes; et, si les
trois mots fatidiques : « suppres-
sjori du Sénat » se trouvent parfois
onjis sur les professions de foi çqti -
temporaines, c'est sans doute~que
le format est trop petit, et qu'on n a
pas. la" place de tout faire entrer.
T Doac, c'est entendu et «réglé une
fois pour toutes, les radicaux ne
peuvent sentir le Sénat- Ils le
criaient bien fort, naguère encore,
îors dux premier ministère aont
M. Combes fit partie, en 1896, et
l'on se rappelle de quelles furibon
des imprécations, .de quels vérita
bles cris de mort la presse minis
térielle poursuivait alors les infor
tunés « crocodiles » du Luxem
bourg. ;
Le cri de : « Vive ïe Sénat ! * a
Cett^? époque, était presque aussi
séditieux que peut l'être aujour»
d'hui celui dè : « Vive l'armée! »
C'est ce cri, on le sait, qui arrachait
à M. Mesureur son mot célèbre :
« Jem'en f...» . .
Une Chambre Haute, en principe,
ëx.hale un petit fumet d'aristocra
tie aui ne dit rien de bon; ça sent
d'une lieue sa « pairie ». Nos gail
lards d'extrême gauche ont toujours
fulminé contre cette superfétation,
inventée par les constituants * réac
tionnaires » de 1875- Us ont toujours
promis de démolir cette nouvelle
Bastille. Du reste, l'exemple des
s grands ancêtres » est là. Les
hommes du « Bloc » n'avaient
qu'une Chambre : la Convention,
et cet illustre exemple prouve bien
que, pour couper beaucoup de tetes
où chambarder beaucoup d'institu
tions, lé concoure d'une seconde
assemblée n'est nullement nécés-
saire „ •'. ... ■ ■
Pourquoi donc les radicaux en
trent-ils au Sénat ?
— Pour le tùer, parbleu !
En douteriez voué, par hasard?
N'én doutez pas : ces hommes
sont des exterminateurs. Ils se
ruent sur le Sénat, comme vous sur
votre perdreau, pour lui marquer
leur mépris et leur haine. Ils y en
trent, c'est vrai ; mais les gendar
mes n'entrent-ils pas dans les ca-
vèrnes des voleurs? Les Mœrdès
H'entrsntVils pas dans le noir re
paire des religieuses ? Qui vous dit
que ces vërtueux pitoyens n'arri
vent pas au Luxembourg avec des
bombes cachées sous* leur tablier
jcnaçoinniqué et que, demain, pen
dant la séance d'ouverture, ils ne
vont pas faire sauter tout lé bata
clan ? •
T i 'ahnésratîon de ces bonsiaco-
Luxembourg, comme le» philoso
phes stoïciens/ dans le tableau de
Couture, yont à l'orgie romaine,
afin de faire bien voir à tous ces
bonhomme» de la. décadence qu'ils
ne sont pas de la même pâtéqu eux,
La seule chose qui [ nous étonne,
c'est de voir que le manège dure de
puis si longtemps et que, malgré
tout, ce pauvre Luxembourg n'a pas
encore sauté. Il faut croire que
chaque démolisseur fait à ses ca
marades la politesse de ne pas vou
loir donner son coup de pioche le
premier.
C'est pourquoi les révolutionnais
res qui doivent démolir le Sénat
demain sont cousins-gérmains du
barbier qui, le même jour,doit com
mencer à nous raser gratis.
La France, a-t-on dit, est le pays
de la logique. J'te crois ! comme
dirait Gavroche. Mais cette logique
s'applique successivement à divers
objets. Aujourd'hui, elle consiste
avant tout à nommer sénateurs des
hommes partisans de la suppres
sion du Sénat. De même les socia
listes aiment à prendre pour chefs
des hommes qui possèdent de bons
immeubles au soleil ou de bons ti
tres en portefeuille. Hé oui 1 nous
le savons bien 1 Ces propriétaires,
eux ; aussi, ne sont entrés dans la
propriété que pour la détruire, et si,
en ce qui concerne la leur, ils ne
peuvent opérer que demain, ils sont
prêts du moins à supprimer, dès
aujourd'hui, celle des autres. .
G* d' A zambuja.
f vlletisn:
Dans l'élection deBéthune, nécessitée
par iarbitraire invalidation du baron
Dard, ce dernier a été battu par le can
didat ministériel.
On devine de quelle pression et de
quelles manœuvres cette « victoire » gou
vernementale aoilëire le prix.
Nous reproduisons plus loin l'impor-
tante note que nous avons annoncée
hier, et concernant la, situation juridi
que des congrégation* enseignantes. •
" Il se confirme, du moins officielle
ment, que Feito, Vauteur de l'attentat
de Madrid , est un inonom&ne de la per'
sécutiôn, et que son intention était et'at
teindre le duc de Sotomayor.
, Lejeuneroi, au bruit de la détonation»-
conser-oa le plus grand sang-froidi
Les chefs libéraux espagnols ont
chargé M< Montera Rios de formuler te
programme du parti iibérat; deux ten
dances se sont affirmées, au sujet du chsf
kdésigner.
Signalor s un bruit lancé parle H«-
raido et d'après lequel M. dé Léon y
Gastillo, ambassadeur à Paris, passerait
du parti libéral au parti conservateur.
Les ministres austro hongrois se sont
réunis à Budapest pour achever la révi
sion du texte du compromis.
' Les négociations sont terminées.
Les Anglais vont traverser les Dar
danelles-
Après deux années de pourparlers en
vue d'obtenir les privilèges accordés aux
autres nations, l'ambassade d'Angle
terre vient de prescrire au vapeur an
glais El Kahira, en route pour Alexan
drie, de franchir les Dardanelles sans
s'&rrêter. Le firman autorisant le pas
sage sera expédié par la poste, comme
cela se fait'd'ordin&iro,
La Porte n'a pas encore répondu à la
protestation de l'Angleterre contre le
passage des torpilleurs russes.
Rien n'est encore décidé au sujet de
l'incident entre M. Prinetti et le comte
de Belleg&rde ; il reste probable qu'il n'y
aura pas de du&l, le comte de Bellegarde
dépendant du ministère des affaires
étrangères. "
On annonce que, dans l'entrevue entre
le roi de Ssrbie et le comte Lamsdorf,
te prince Mirko, de Monténégro, aurait
èté dfôigné comme l'héritier du trôiie de
Serbie.
• Qn dit aussi que le prince Mirko se
rait le candidat de là Russie pour lè gou
vernement de lu Macédoine.'
M. Bowen, ministre des Etats-Unis au
Venezuela, a quitté Caracas ; il se rend à
Washington; toutes les colonies éiran
gérés ont organisé des manifestations en
soïi tionnèur i Le président Castro et
tous les sont allés le saluer à
iagare.
ans pour une autre où l'on est sûr
de passer pendant neuf ans à la
caisse. Cela.leuï". donne, on le con
çoit, plus de temps pour exhaler
leur dégoût et bien dire à ce çoquin
de Sénat tout le mal qu'il* pent-èot
de lui. . Ce, dégoût, ils peuvent
l'exhaler de près. Us vont au
NOUVELLES DE EOM.W-
* r Rome, 10 janvier.
.Ap; Vatican.,.
Le Souverain Pohtifé eoBiioae &.apoor-
dèr de nombreuses audiencès.
Hier S. Ém. le cardinal Mathieu a pré»
sentë à Sa Sainteté plusieurs familles
françaises, Mme Lebkudy, Rîaje de Oho-
iet; M. Bourlon de Rouvre, Mme la corn#
teeee d'Avian de Piolant.
Aujourd'hui « été reçu M. l'àvooat
Meda, le jeune et, briiiabt diregteur de
VOsservatore cattolico de Milan. Le Sou-
verain Pontife lui a fait, un acoueil des
plus paterceis ; il p'eBt intéreBBé à tous
les détaiUf de laBituation dpa journaux
catholiques à Milan: Il a demandé i» M.
Méda (te^ yenBeignements minutieux sur
Je conseil provincial dp^t il est ipeipbre,
se montrant d'ailleurs très informé ejes
conditions reIigieepeB ? politiques et bq-
ciâleB de Milan et de es previoge, Jl e'ept
longuement étendu eur les mérites dé
dû» Aibertano, le défunt directeur de
VOsservatore, p&ppelaat les marqueB dé
bienveillance personnelle qu'il lui avait
.prodiguées. It a exprimé mon espoir et
son assurance que, sous Bon nouveau di
recteur, i Oxseruatore enivrait toujours
sa même ligue de dévouement au Pape
èt au. peuple. Il a confirmé Bes directions
sosialee, et insisté sur son allocution de
Noë!, non toutefois sans exprimer son
grave déplaisir pour le discours prononcé
hier soir par l'abbé Murri, « comme si,a -t -
« il ajouté, la volonté de subordonner la
« démocratie chrétienne à l'Œuvre dea
t congrès, était un esclavage mortel, et
« non uue garantie de plus grande vie et
c de succès pour la démocratie chré'
« tienne s.
INTOLERANCE JT_ IIHE-PEISIE
Nos lecteurs se rappelleront-ils
« l'Association nationale des libres-
penseurs de France » qui s'est cons
tituée pour » protéger la liberté de
penser contre toutes les religions et
tous les dôgmatismes, quels qu'ils
soient, et assurer la libre recher
che de la vérité par les seules mé
thodes de la raison » ? Il ne semble
pas que lac liberté de penser », si
pompeusement invoquée par tant de
sectaires, qui ne pensent guère et
qui se bornent à suivre en vérita
bles moutons dé Panurge, soit bien
menacée par les « dôgmatismes »
ni qu'elle manque de liberté pour
ées prétendues rechercher ; mais il
parait que, même - par ce temps
de persécution religieuse, la libre-
pensée n'est pas suffisamment li»
bre. C'est du moins ce que préten
dent MM. Ferdinand Buisson,
Henry Bérenger, qui, jadis, parlait
sur un autre ton, Victor Charbon-
nel, l'apostat bmyant, et Gustave
Ter y.
Donc, pour protéger la liberté
contre « les dôgmatismes », qui cer
tainement se réduisent ici à l'Eglise
catholique, ces quatre fiers pen
seurs organisent leur. association,
et pour cela il leur faut un nom
reluisant ; alors, ils ont pensé à
M. Berthelot, dont l'illustration est
européenne et même mondiale; et
ils lui ont offert la présidence de
l'association nouvelle dans une let
tre quelque peu embrouillée, où ils
lui disent notamment :
Monsieur et cher maître,
, Au,nom de l'Association-nationaie dea
libres-panseura de France, nous venons
vous demander de vouloir bien accepter
la présidence d'honneur de cette associa*
tion. '...' '
Quel nom, parmi les plus grands de la
peti&ée conte mpor aine i pourrait Bymbu»
lieer mieux la plénitude de la raison phi-
iosoph que et scientifique entièrement
affranchie de tout dogme, de toute con
trainte matérielle et morale?...
Nous voudrions propager jusqu'aux
dernières profondeurs de la démocratie
les hautes vérités qui ont illuminé votre
glorieuse carrière. Nous voudrions que,
dans chaque village, dans chaque fau
bourg,l'instituteur et l'institutrice laïques
pussent enseigner librement aux e&fants
de la nation comment la science con
quiert peu à peu le mystère universel,
comment, aux yeux patients de la raison,
toute nuit finit par devenir aurore...
L œuvre pratique de l'Association na
tionale des libre» penoeurB de France
peut se résumer en une seule phrase :
elle veut fonder la Cité laïque ..
Quelle gloire pour elle, qur-1 honneur
pour la France, ei te nom de Berthelot,
acclamé des nations les plus lointaines
et.deB esprits les plus divers,, peut être
pour la libre'pensée française le mot de
ralliement qui ouvre tous les hotizons et
dissipe toutes les incertitudes 1
Au nom dea traditions libératrices de
notre patrie, qui fut celle de Qabaiais et
de Montaigne, de Descartes et de Mo*
lière, de l'Qnoyclopédie et de la Révolu*
tion, Q?Ue aussi de ïjago et de Renan,
nous ne doutons pas que l'appel 4es nou-
velles générations ne soi; entendu et
exaucé par le savant et le citoyen qu'un
jubilé international a consaoré comme le
plus haut témoia de la libre raison con
temporaine.
Certes, l'appel était séduisant, et
M. Berthelot pouvait et devait même
y être sensible ; les quatre augures
triomphaient déjà;, ils voyaient à
leur tôte « le savant et le citoyen
qu'un. jubilé international .a 'consa
cré comme le plus haut témoin de
la libre raison contemporaine ».
Qon^me cela relevait par exemple
l'ex^abbé Charhonnel ! M.
Berthelot a vû le piège cependant
habilement dissimulé par M. Buis
son, et il n'a pas accepté sans faire
des réserves significatives. Il com-
menpe s$ déclarer « très sensi
ble à la proposition » ; il « sympa
thise avec les partisans de la
jifere-pénsée » ; c'est connu ; il ne
« craindrait pas, pffrçr lui, d'insis
ter. sur les mesures a prendre con
tre toute déviation des idées qui doi
vent inspirer » les libres-penseurs,
mais « la libre-pensée doit rester
la pensée libre », et M. Berthelot
fait les réserves suivantes,;
Jl tje faudrait pas que l'aseociation
qui se forme f$t exposée à ee làisger en
traîner dans le sens.de l'intolérance. LeB
ardents finissent par conduire les autres.'
Ne nous laissons jamais mener à renier
Pqs principes. Combattons, oomme di
sent vqs atatuts ? tquç l^s dôgmatismes et
toutes les intolérances, »V$c ferme
résolution de ne nous prêter jamais ni à
un (Jogmatianîe nouveau, ni à une nou
velle intolérance.
. Il pst imp^psible de ne pas voir
dans ces quelque» lignes lg, con
damnation formelle de la nouvelle
association. Il est vrai que M; Ber
thelot termine ainsi:
w cet esprit qui, j'en Buis sûr, est
celui Hé VASeooistion naiioijale des h«
bres-penseurs, ét sans prétendre m'éoar-
ter de la modestie qui nous convient à
tous, j 'accepte la présidence d'honneur
qui m'est offerte, trop heureux si mon
nom peut être de quelque utilité pour la
défense des principes auxquels ma vie
entière est consacrée.
Mais il n'est même pas néces
saire de lire entre les lignes, pour
deviner que c'est ià une concession
depure forme et qu'en fait M. Ber
thelot se prononce contre l'intolé
rance sectaire des quatre signa
taires de la lettre, vainement dis
simulée sous une phraséologie em
barrassée.
roime félix
Un deuil cruel vient de frapper
M. Pierre Veuillot. Sa belle-mère,
Mme Félix, est décédée ce matin,
dans sa soixante-douzième année,
succombant à une maladie de
cœur.
Mme Félix laisse à ses enfants
et à tous ceux qui l'ont connue la
seule consolation qui soit possible
encore, après la disparition d'un
être cher : elle est morte chrétien
nement, comme elle avait vécu.
Elle venait de recevoir, avec la
grande piété qui l'avait toujours
guidée çt soutenue, l'extrême-onc
tion et le saint-viatique.
Aïï JOÏÏR LE JÛÏÏE
On n'a pas oublié la mésaventure de
M. Anatole Franoe se voyant, au moment
même où il cassait l'enoengoir sur le
cercueil de Zola, remettre le nez dans un
article signé de lui où ledit Zola était
« éreinté » de main, de maître.
M. Anatole France vient de donner,
aux obsèques de M. Pierre Laffitie, un
nouvel et comique exemple de cette ap>
titude à retourner sa veste selon'les be
soins du tem -s.
Hier, en effet, M. Anatole France, qui
tient décidément à . perdre â'excellenteB
occasions de reBter muet, a éprouvé le
besoin de prendre la parole, et de cou
vrir de fleurs, con eeulement M. Laf-
fitte, maie le positivisme lui-même*.
« Eît ce que tous les esprits cultivés
de ce temps, a t-ii dit, ne sont pas péné
trai "de ces grandes idées qu'Auguste
Comte a renouvelées ou créées où mises
dans un ordre qui les fortifie ? N'est*ce
pas ce grand philosophe qui nous a dé»
tournés des vaines constructions de la
métaphysique?.,. .
« ue positivisme est entré dès aujour
d'hui profondément dans la conscience
universelle, et l'on ne trouverait pas sur
la face du mondé un esprit libre qui ne
soit tributaire en quelque chose du fon«
dateur de votre philosophie et de ses
premiers disciples. »
OsVEclair s'amuse à reproduire des
fragments d'un ariiole publié jadis par le
même M. Anatole Franoe, et où l'on peut
lire des phrases dans ce goût-ci :
a Ce qui rend le positivisme amer et
désolant, c'est la Bévérité avec laquelle
il interdit les scienoes inutiles qui sont
les plus aimables. Vivre sans elles serait-
ce encore vivre ?...
« La religion d'Auguste Comte... est
triste et tyrannique. Tous les actes de la
vie et de la pensée y sont étroitement ré
glés. Elle donne à l'existence une figure
géométrique. Toute curiosité de l'esprit
y est sévèrement réprimée... »
' Ei voilà les pantins que l'on traite de
grands intellectuels, pendant qu'un Jo
seph de Maistre ou un Louis Veuillot
BOQt qualifiés d'-« obaourantiBtes » !
^
Voici le relevé deB opérations de la
Caisse d'épargne ordinaire de Paris
seul pour la période du 1 er au 10 janvier
1903 :
Dépôts de fonds 10.932 91
Retraits de fonds 214.972 19
Excédent de retraits..... 204.039 28
Autrement dit, toutes les fois- qu'qn
dépose un franc & la Caisse d'épargne
de Paris, on en retire vingt et un francs,
plus quelques centimes !11
It n'y a pas de doute, la confiance
grandit. ■
«
Le nouveau ministre de Chine à Bruxel
les vient de perdre eqn père, décédé à
Shanghaï. ' '
Dèei qu'il a appris ïa mort de son père,
le ministre de Chine a quitté ses habits
de soie et les insignes de sa charge pour
se vêtir d'un costume en simple coton
blanc. Coiffure, souliers, tout est blsno.
Ipt ce cQstume^ selp.n l'usage, doit être
ooaft etionné cians la maison.
Le deuil du ministre de Chine ; durera
deux ans.
Si, à côié de nombreux défauts, il y a,
depuis de longs siècles, quelque chose de
stable et de fort dans la Booiéié chinoise,
bêla tient, sahs nul doute, à ce profond
respect des enfants pour leurs parents
etda la génération vivante pour les an-
cêtrèa. " 4 '• T ' " "■
" .» «
■ , ; « »
. Dans un salon : -
•s» Oommenï ' trouve?.vous ce .jeune
pianiste ?
— Je trouve qu'il joue en bon chré»
tien.
— ???,' :
— Qui, sa main droite ignore ce que
fait qa main gauche. " '
♦ :
Cl>»qîîe de;d»tiâp „Ù i'MriMKiv doit être secompaguee d«
50 eentliBoa «u ttmbres-iw*te, et sar>
t«at d« la iernièrs bande du Jeurnal.
UNE M£SUHE IHATTENDUE
M. le général Audren de Kerdrel, qui
commandait la 1" brigade de cuiras-'
eiers, est relevé de son commandement
et mis en disponibilité aiors qu'il n'était
pas encore atteint par la limite à âge.
Eiève de Saiat^Oyr, de la promotien
du OélestérEmpire, M.: Audren de
Kifdrel avait été nommé eous^lieute-
nant en 1862 ; capitaine au moment de
la guerre il y avait été décoré. Colonel
en 1891, il reçut les étoiles en 1897 et
prit ie commandement de la l r( brigade
de cuiraBsiera à Tours. Le générai de
Ksrdrel bien conservé était un excel
lent cavalier et un chef oapable et aimâ.
Pourquoi cette brusque disgrâce à la
veille de la retraite?
Es quittant ses troupep, le général de
Keirdrel leur a adressé l'adieu sui
vant :
Après quarante deux ans passés sous les
plis du drapeau de la France, j'entre dans
la disponibilité, bientôt dans la réserve, la
tête haute, fier de l'estime de mes chefs, re-
couuaissant du dévouement que m'ont tou
jours montré ceux qui ont servi sous mes
ordres.
C'est avec confiance que j'aurais conduit
au combat, si le Dieu des armées l'avait
voulu, les dignes descendants des cuiras
siers d« Rivoli, d'Austérlitz, de Wagram,
de la Mogkova, de Morsbrocn et de Mou-
zon.
J'emporte précieusement le souvenir des
six années que j'ai passées & votre tête et
je vous demande de conserver dans votre
cœur une petite place à votre chef,qui vous
quitte avec tant de regrets.
Il n'y a pas à commenter oes paroles
d'un soidat ; il suffît de ieB citer.
DÉUTIDH CHHIIEISE
La délation continue à sévir dans l'ar
mée ; le général André est sous > ce rap
port trop bien obéi. Voici ce qui vient de
se passer k Orléans :
' Deux offiîiers, M. le commandant Be
noit et M. le lieutenant de la Ffessaage,
ont été dénoncés par le Progrès comme
« cléricaux » ; il les accusait d'avoir
commis le crime de prendre part à la
souscription ouverte en faveur de Mgr
l'évêque d'Orléans ; on ajoute qu'à la
suite de oette dénonciation, ils auraient
été frappés par un ohacgement de rési
dence.
Or, l'accusation du Progrès était men
songère ; en voici la preuve dans un
ordre du jour du . général de division
Farny, commandant le 5* corps d'armée :
Un journal d'Orléans a désigné deux offi
cier* de la garnison d'Orléans,' M. le com
mandant Benoît et M. ie lieutenant de la
Freasaage, comme ayant participé à la
souscription ouverte en faveur de Mgr l'é
vêque d'Orléans. Ces deux ufliders n'ont
pris auoune part à cette souscription. Les
allégations du journal en question sont
donc inexactes.
Le général commandant le 5 8 corps,
. F ARNÏ.
L'ÉVANGILE DE L'ÉGLISE
Monsieur le rédacteur en chef,
Une bonne nouvelle nous arrive
de Rome : la commission des étu
des bibliques est en plein travail.
Bientôt, l'autorité devant laquelle
tout catholique s'incline avec foi et
respect mettra fin par ses décisions
aux polémiques engagées par les
néo-critiques sur l'Ancien et le Nou
veau Testament. C'est, à la vérité;
chose nécessaire, surtout depuis
l'apparition du livre de M. Loisy:
L'Evangile et l'Eglise ; livre .dont
certaines négations, dépassant de
beaucoup l'ordre critique, blessent
essentiellement la foi. Il faut bar
rer la routé à ces erreurs. M. l'abbé
Gayraud vient de commencèr de le
faire et j'apprends que d'aucuns
l'ont trouvé trop sévère pour M. Loi-
sy. Ce n'est pas mon avis ni celui
de plusieurs prêtres qui m'en ont
écrit. Ses réponses, bien sommai
res, en comparaison de son exposé,
me semblent ne pas toujours suf
fire. Je prends donc la confiance de
recourir à l 'Univers, si soucieux
toujours de son orthodoxie, pour
établir les grandes lignes d'une ré
futation nécessaire, lés grandes li
gnes seulement, hélas ! car c'est
tout un livre qu'il faudrait avoir le
temps d'écrire.
Tout d'abord, il est évident que
les thèses de M- Loisy reviennent
toutes à faire de Notre-Seigneur un
Christ diminué, que dis-je? à l'a
néantir! Il n'est plus égal à son
Père, Il s'ignore Lui-même et n'a
conscience ni de sa filiation divine,
ni de sa mission messianique et ré
demptrice : Il ne sait pas ce qu'il
veut (1) et ne veut p^s ee. qull fait..
Qu'pçt-ce donc que cela? Simple
ment de l'aHanisme et du nestoria-
nisme., Le prêtre que nous cite M.
l'abbé Çtayrâûd le comprend bien
ainsi : « Qn cessera ùn jour de
professer la divinité de Jésus-Christ
dans le sens catholique du mot con-
substantiel. » Erreur, mon cher
frère. Ce n'est pas asse^i dire : hé-
rpsie! Rîais rassurez-vous : Nicée
et Ephèsë ont répondu à M. Loisy,
il y a quinze et sei?e siècles ; et la
foi de Nicée est éternelle ! Nous en
chantons tous les dimanches le ma
gnifique symbole ; écoutons-le. Le
Credo sublime n'a pas achevé de
dire la gloire du Père, qu'il pro
clame celle de son Fils unique, No-
tre-Sbigneur Jésus-Christ, en affir
mant expressément sa consubstan-
tialité qu'il marque des mots
« Lumière de lumière, vrai - Dieu de
vrai Dieu, » comme d'autant de
sceaux infrangibles. Il poursuit en
déclarant que ce Fils du Père est
descendu des cieux parce qu'il le
voulait : Qui propter 'nos, à cause
de nous, pour opérer notre ré
demption et, en constatant l'institu
tion par Lui de la seule Eglise ca
tholique, puisqu'il la Lui rattache
par ses apôtres : et apostolicam. ec-
clesiami II confesse ses sacrements
en les renfermant, dans le baptême
dont la formule, reçue de sa bou
che, nous a été gardée par l'Evan
gile et le salue enfin comme le juge
futur des vivants et des morts. En
core une fois, c'est tout : le livre
L'Evangile et l'Eglise réfuté.
A cela l'auteur de L'Evangile et
l'Eglise répond qu'il s'en réfère
au sens historique des textes évan-
géliques et qu'en ce sens les textes
disent uniquement ce qu'il dit lui-
même.. Non, cent fois ! En effet
l'Eglise, qui a toujours condamné
ce soi-disant principe — principe
surtout protestant —• de l'interpré
tation personnelle des textes, à pa
reillement toujours attribué à ceux
que cite M. Loisy un sens tout diffé
rent de celui qu'il leur prête; je
"mentionnerai pour l'exemple les
deux textes : « Que sert à l'homme
de gagner l'univers* etc; » et « le
Père est plus grand que moi ». Elle
a d'ailleurs, pour ce, faire, une ex
cellente raison qu'il est bon de rap
peler ici. Un texte doit se lire, non
seulement avec le contexte, mais
encore avec la tradition ; nous di
sons la tradition écrite et non écrite,
celle ci autant que celle-là. C'est la
tradition, contemporaine de l'au
teur, née pour ainsi dire de sa pa
role et de son geste et faisant corps
avec lui qui a seule pu fixer sa pen
sée dans l'histoire: là gît ie vrai
sens historique, et non dans la
lettre qui tue ; M. Loisy lui-même
n'expliquera pas par une autre
méthode un passage douteux d'Ho
mère ou de Stace. N'avoue-t^il pas
que c'est faire ; erreur « de vouloir
définir l'essence . du christianisme^
d'après, le pur Evangile de Jésus,
en dehors de la tradition »?jjQr il est
à noter que les néo-critiqùes, fai- 1
sant fi de la tradition, la repoussent
dédaigneusement pour lui substi- ?
tuer ce qu'ils appellent avec em
phase et j plus encore avec impru
dence la science! La science? vos
contradictions de demain ou son
verdict venu d'ailleurs vous prou
veront et qu'elle n'avait pas cette
fois encore parlé par votre bouche
et qu'à coup sûr vous n'en avez pas
le monopole !
Lors done que nous, catholiques,
nous nous fondons^ en nous étayant
de la tradition, sur un texte du Nou
veau Testament et l'interprétons au
sens de l'Eglise, nous faisons' de la
bonne critique historique. Les apô- '
très ou premiers disciples des
apôtres que nous citons; auditeurs
auriculaires ou immédiats du Mai- ,
tre, ne connaissaient-ils pas mieux \
que les plus subtils critiqués ce
que pensait de lui-même Notre-»
Seigneur? Ne possédaient-ils pas
« sa doctrine » ? Et nous est-il per
mis de balancer entre leur interpré
tation que la tradition nous garan-
tit et celle de M. Ilarnack ou de
M. Loisy qui d'ailleurs sé combat
tent?
Il y a plus. Venons-en au fait. Si
les rares textes interprétés par l'au
teur néo-critique en faveur de ses
erreurs pouvaient rendre hésitants
-certains faibles, immédiatement
nous en pouvons verser au débat
cent autres qui les confirmeraient
dans la saine et pure foi que les
siècles nous ont gardée. Combien
je regrette, monsieur le rédacteur,
que l'espace, le temps, le fait même
d'écrire dans un journal, si chrétien
soit-il, ne me permettent pas d'édi
fier ici au long et au large,, avec
des textes, toute une thèse théolo
gique et scripturaire, la thèse ca
tholique du Messie niée par M.
Loisy ! Alors nous verrions s'avan
cer les grands témoins de Notre-
Seigneur ; voici sur le premier
versant du Calvaire qu'il domine du ■>
haut de sa croix, les vieux pro- ;
phètes qui l'ont attendu et qui l'ont
annoncé et salué de loin ; voici, sur
l'autre versant, les apôtres et leur
lignée d'évangélisateurs. Ne nous
ont-ils pas fait entendre; et ceux-ci
et ceux-là, les plus fortea et les
Slvis décisives paroles sur Celui
ont l'Esprit les inspirait ? Lais
sons les prophètes ; voici les apô-'
très dont chacun des écrits attes
tent la foi du Christ Jésus; Voici 1
saint Jean aveo son Apocalypse et
ses trois Epîtres confircnant son
Evangile, dont l'exorde : 7n princi-
pio erat verbum, est Véritablèmerit "
divin. Yalci saint Pierre, peut-être
le plus éloquent témoin du Seigneur
dans les discours qui nous sont rap
portés de lui aux Actes, oomme
aussi dans ses deux lettres, si net
tes, si pleines d'autorité et que nous
ne relisons jamais sans éprouver ce
que j'appellerai la fierté catholique.
Voici fcaint Paul que M- XiOisy ré
cuse, je le sais 4 dont le puis- =
sant témoignage n'en éclate pas
Mardi 13 Janvier 1003
ÎSittiw («stltiMitic. ■» UTIft
massée
Mardi 13 Janvier 1903
r Bii'ininiiiriiiiiiateeaitaaaaiftMwi
SëmïïON QUOTIDOSKN»
PARIS
SV DÉPA.RTEMENM
8ïn an.25 »
Six moi*13 »
Trois mois... "7 »
ÉTRANGES
(union postais)
36 »
19 »
10 »
abonnements partent des 1" et 16 de chaque mois ;
OHM NUMÉRO i'Parit £ Départements 10 cent.
3V3t8À17X : Paris, rue Cassette, 17 (VI' arr.)
©K s'abonne à Rome, place du Gesù, I
àsmnonr sEKî-QuoTmœjçra»
■ PARIS
' sff départements . - ('
©fi an.«il 18 . »■<:*■
Six mois....., 7 » •
Trois moïs..„„„ 4 »
LE MONDE
> ■ j» 0
lira abonnemënta partent des 1" et 18 de ohaqao
L'TJlflVE&S « * répond pas des manuscrits gut M md témtêt
v ANNONCES,. ?
MM. LAGRANGE, CERF et O, 6, pUc« de It Bout»
PARIS, 12 JANVIER 1903
SOMMAIBB
Demain on démolira '
gratis G- ■'AZJk.MBUJA.
L'Evangile de 1E-
glise FÉux Sédilot.
-La semaine sportif» Jacques G*KKfAl.
Feuilleton : Avant
brumaire......... Geoffroy de Grand-
maison.
Bulletin, r- Nouvelles'de Rome. — Into
lérance et libre pensée. — Aujour le
j 0UI _ Mme Félix — Une mesure inat
tendue. — Délation calomnieuse. — Les
protestations. — Fermetures d'écoles et
manifesta tiens. — Les congrégations
enseignantes. —' Information!? politiques
■ et parlementaires. — Association catho
lique. — Fêtes et réunions. — Les obsè
ques de M. Pierre Laflîtte. — L'affaire
Humbert. — L'attentat de Madrid. — Les
affaires du Maroc. — La maison royale
de Saxe. — Echo» de partout. — Chro
nique religieuse. — Nouvelle» diverses.
— Calendrier. — B-iUiee et fcultetiE fi
nancier.
HAIS M DÉ10UM fiRÀÏIS
Si j amais un de vos amis vous
surprend mangeant un perdreau,
dites-lui bien vite:
— Le perdreau, je déteste ça,
moi!
— Comment ! tu détestes ça / dira
l 'ami. , .
.Mais oui, mon cher, repon
drez vous. Vois un peu tout cè que
je lui fais, à ce vilain animal. V'IanI
des coups de couteau! v'ianldes
coups de fourchette ! v'ian I des
coups de dent ! Et l'on aurait le tou
pet de dire que je lui fais du bien!
Telle est l 'attitude de nos farou
ches radicaux vis-à-vis de ce Sénat
où leur troupe renforcée va se rasr
sembler demain.
Le Sénat 1 ils détestent çal Us
t'otft toujours détesté! D'abord
c'est écrit dans des milliers de pro
gramme» •• d'autrefois. Possible
que ça se voie moins dans les pro
grammes d'aujourd'hui; mais,vous
savez! les typographes sautent
quelquefois des lignes; et, si les
trois mots fatidiques : « suppres-
sjori du Sénat » se trouvent parfois
onjis sur les professions de foi çqti -
temporaines, c'est sans doute~que
le format est trop petit, et qu'on n a
pas. la" place de tout faire entrer.
T Doac, c'est entendu et «réglé une
fois pour toutes, les radicaux ne
peuvent sentir le Sénat- Ils le
criaient bien fort, naguère encore,
îors dux premier ministère aont
M. Combes fit partie, en 1896, et
l'on se rappelle de quelles furibon
des imprécations, .de quels vérita
bles cris de mort la presse minis
térielle poursuivait alors les infor
tunés « crocodiles » du Luxem
bourg. ;
Le cri de : « Vive ïe Sénat ! * a
Cett^? époque, était presque aussi
séditieux que peut l'être aujour»
d'hui celui dè : « Vive l'armée! »
C'est ce cri, on le sait, qui arrachait
à M. Mesureur son mot célèbre :
« Jem'en f...» . .
Une Chambre Haute, en principe,
ëx.hale un petit fumet d'aristocra
tie aui ne dit rien de bon; ça sent
d'une lieue sa « pairie ». Nos gail
lards d'extrême gauche ont toujours
fulminé contre cette superfétation,
inventée par les constituants * réac
tionnaires » de 1875- Us ont toujours
promis de démolir cette nouvelle
Bastille. Du reste, l'exemple des
s grands ancêtres » est là. Les
hommes du « Bloc » n'avaient
qu'une Chambre : la Convention,
et cet illustre exemple prouve bien
que, pour couper beaucoup de tetes
où chambarder beaucoup d'institu
tions, lé concoure d'une seconde
assemblée n'est nullement nécés-
saire „ •'. ... ■ ■
Pourquoi donc les radicaux en
trent-ils au Sénat ?
— Pour le tùer, parbleu !
En douteriez voué, par hasard?
N'én doutez pas : ces hommes
sont des exterminateurs. Ils se
ruent sur le Sénat, comme vous sur
votre perdreau, pour lui marquer
leur mépris et leur haine. Ils y en
trent, c'est vrai ; mais les gendar
mes n'entrent-ils pas dans les ca-
vèrnes des voleurs? Les Mœrdès
H'entrsntVils pas dans le noir re
paire des religieuses ? Qui vous dit
que ces vërtueux pitoyens n'arri
vent pas au Luxembourg avec des
bombes cachées sous* leur tablier
jcnaçoinniqué et que, demain, pen
dant la séance d'ouverture, ils ne
vont pas faire sauter tout lé bata
clan ? •
T i 'ahnésratîon de ces bonsiaco-
Luxembourg, comme le» philoso
phes stoïciens/ dans le tableau de
Couture, yont à l'orgie romaine,
afin de faire bien voir à tous ces
bonhomme» de la. décadence qu'ils
ne sont pas de la même pâtéqu eux,
La seule chose qui [ nous étonne,
c'est de voir que le manège dure de
puis si longtemps et que, malgré
tout, ce pauvre Luxembourg n'a pas
encore sauté. Il faut croire que
chaque démolisseur fait à ses ca
marades la politesse de ne pas vou
loir donner son coup de pioche le
premier.
C'est pourquoi les révolutionnais
res qui doivent démolir le Sénat
demain sont cousins-gérmains du
barbier qui, le même jour,doit com
mencer à nous raser gratis.
La France, a-t-on dit, est le pays
de la logique. J'te crois ! comme
dirait Gavroche. Mais cette logique
s'applique successivement à divers
objets. Aujourd'hui, elle consiste
avant tout à nommer sénateurs des
hommes partisans de la suppres
sion du Sénat. De même les socia
listes aiment à prendre pour chefs
des hommes qui possèdent de bons
immeubles au soleil ou de bons ti
tres en portefeuille. Hé oui 1 nous
le savons bien 1 Ces propriétaires,
eux ; aussi, ne sont entrés dans la
propriété que pour la détruire, et si,
en ce qui concerne la leur, ils ne
peuvent opérer que demain, ils sont
prêts du moins à supprimer, dès
aujourd'hui, celle des autres. .
G* d' A zambuja.
f vlletisn:
Dans l'élection deBéthune, nécessitée
par iarbitraire invalidation du baron
Dard, ce dernier a été battu par le can
didat ministériel.
On devine de quelle pression et de
quelles manœuvres cette « victoire » gou
vernementale aoilëire le prix.
Nous reproduisons plus loin l'impor-
tante note que nous avons annoncée
hier, et concernant la, situation juridi
que des congrégation* enseignantes. •
" Il se confirme, du moins officielle
ment, que Feito, Vauteur de l'attentat
de Madrid , est un inonom&ne de la per'
sécutiôn, et que son intention était et'at
teindre le duc de Sotomayor.
, Lejeuneroi, au bruit de la détonation»-
conser-oa le plus grand sang-froidi
Les chefs libéraux espagnols ont
chargé M< Montera Rios de formuler te
programme du parti iibérat; deux ten
dances se sont affirmées, au sujet du chsf
kdésigner.
Signalor s un bruit lancé parle H«-
raido et d'après lequel M. dé Léon y
Gastillo, ambassadeur à Paris, passerait
du parti libéral au parti conservateur.
Les ministres austro hongrois se sont
réunis à Budapest pour achever la révi
sion du texte du compromis.
' Les négociations sont terminées.
Les Anglais vont traverser les Dar
danelles-
Après deux années de pourparlers en
vue d'obtenir les privilèges accordés aux
autres nations, l'ambassade d'Angle
terre vient de prescrire au vapeur an
glais El Kahira, en route pour Alexan
drie, de franchir les Dardanelles sans
s'&rrêter. Le firman autorisant le pas
sage sera expédié par la poste, comme
cela se fait'd'ordin&iro,
La Porte n'a pas encore répondu à la
protestation de l'Angleterre contre le
passage des torpilleurs russes.
Rien n'est encore décidé au sujet de
l'incident entre M. Prinetti et le comte
de Belleg&rde ; il reste probable qu'il n'y
aura pas de du&l, le comte de Bellegarde
dépendant du ministère des affaires
étrangères. "
On annonce que, dans l'entrevue entre
le roi de Ssrbie et le comte Lamsdorf,
te prince Mirko, de Monténégro, aurait
èté dfôigné comme l'héritier du trôiie de
Serbie.
• Qn dit aussi que le prince Mirko se
rait le candidat de là Russie pour lè gou
vernement de lu Macédoine.'
M. Bowen, ministre des Etats-Unis au
Venezuela, a quitté Caracas ; il se rend à
Washington; toutes les colonies éiran
gérés ont organisé des manifestations en
soïi tionnèur i Le président Castro et
tous les sont allés le saluer à
iagare.
ans pour une autre où l'on est sûr
de passer pendant neuf ans à la
caisse. Cela.leuï". donne, on le con
çoit, plus de temps pour exhaler
leur dégoût et bien dire à ce çoquin
de Sénat tout le mal qu'il* pent-èot
de lui. . Ce, dégoût, ils peuvent
l'exhaler de près. Us vont au
NOUVELLES DE EOM.W-
* r Rome, 10 janvier.
.Ap; Vatican.,.
Le Souverain Pohtifé eoBiioae &.apoor-
dèr de nombreuses audiencès.
Hier S. Ém. le cardinal Mathieu a pré»
sentë à Sa Sainteté plusieurs familles
françaises, Mme Lebkudy, Rîaje de Oho-
iet; M. Bourlon de Rouvre, Mme la corn#
teeee d'Avian de Piolant.
Aujourd'hui « été reçu M. l'àvooat
Meda, le jeune et, briiiabt diregteur de
VOsservatore cattolico de Milan. Le Sou-
verain Pontife lui a fait, un acoueil des
plus paterceis ; il p'eBt intéreBBé à tous
les détaiUf de laBituation dpa journaux
catholiques à Milan: Il a demandé i» M.
Méda (te^ yenBeignements minutieux sur
Je conseil provincial dp^t il est ipeipbre,
se montrant d'ailleurs très informé ejes
conditions reIigieepeB ? politiques et bq-
ciâleB de Milan et de es previoge, Jl e'ept
longuement étendu eur les mérites dé
dû» Aibertano, le défunt directeur de
VOsservatore, p&ppelaat les marqueB dé
bienveillance personnelle qu'il lui avait
.prodiguées. It a exprimé mon espoir et
son assurance que, sous Bon nouveau di
recteur, i Oxseruatore enivrait toujours
sa même ligue de dévouement au Pape
èt au. peuple. Il a confirmé Bes directions
sosialee, et insisté sur son allocution de
Noë!, non toutefois sans exprimer son
grave déplaisir pour le discours prononcé
hier soir par l'abbé Murri, « comme si,a -t -
« il ajouté, la volonté de subordonner la
« démocratie chrétienne à l'Œuvre dea
t congrès, était un esclavage mortel, et
« non uue garantie de plus grande vie et
c de succès pour la démocratie chré'
« tienne s.
INTOLERANCE JT_ IIHE-PEISIE
Nos lecteurs se rappelleront-ils
« l'Association nationale des libres-
penseurs de France » qui s'est cons
tituée pour » protéger la liberté de
penser contre toutes les religions et
tous les dôgmatismes, quels qu'ils
soient, et assurer la libre recher
che de la vérité par les seules mé
thodes de la raison » ? Il ne semble
pas que lac liberté de penser », si
pompeusement invoquée par tant de
sectaires, qui ne pensent guère et
qui se bornent à suivre en vérita
bles moutons dé Panurge, soit bien
menacée par les « dôgmatismes »
ni qu'elle manque de liberté pour
ées prétendues rechercher ; mais il
parait que, même - par ce temps
de persécution religieuse, la libre-
pensée n'est pas suffisamment li»
bre. C'est du moins ce que préten
dent MM. Ferdinand Buisson,
Henry Bérenger, qui, jadis, parlait
sur un autre ton, Victor Charbon-
nel, l'apostat bmyant, et Gustave
Ter y.
Donc, pour protéger la liberté
contre « les dôgmatismes », qui cer
tainement se réduisent ici à l'Eglise
catholique, ces quatre fiers pen
seurs organisent leur. association,
et pour cela il leur faut un nom
reluisant ; alors, ils ont pensé à
M. Berthelot, dont l'illustration est
européenne et même mondiale; et
ils lui ont offert la présidence de
l'association nouvelle dans une let
tre quelque peu embrouillée, où ils
lui disent notamment :
Monsieur et cher maître,
, Au,nom de l'Association-nationaie dea
libres-panseura de France, nous venons
vous demander de vouloir bien accepter
la présidence d'honneur de cette associa*
tion. '...' '
Quel nom, parmi les plus grands de la
peti&ée conte mpor aine i pourrait Bymbu»
lieer mieux la plénitude de la raison phi-
iosoph que et scientifique entièrement
affranchie de tout dogme, de toute con
trainte matérielle et morale?...
Nous voudrions propager jusqu'aux
dernières profondeurs de la démocratie
les hautes vérités qui ont illuminé votre
glorieuse carrière. Nous voudrions que,
dans chaque village, dans chaque fau
bourg,l'instituteur et l'institutrice laïques
pussent enseigner librement aux e&fants
de la nation comment la science con
quiert peu à peu le mystère universel,
comment, aux yeux patients de la raison,
toute nuit finit par devenir aurore...
L œuvre pratique de l'Association na
tionale des libre» penoeurB de France
peut se résumer en une seule phrase :
elle veut fonder la Cité laïque ..
Quelle gloire pour elle, qur-1 honneur
pour la France, ei te nom de Berthelot,
acclamé des nations les plus lointaines
et.deB esprits les plus divers,, peut être
pour la libre'pensée française le mot de
ralliement qui ouvre tous les hotizons et
dissipe toutes les incertitudes 1
Au nom dea traditions libératrices de
notre patrie, qui fut celle de Qabaiais et
de Montaigne, de Descartes et de Mo*
lière, de l'Qnoyclopédie et de la Révolu*
tion, Q?Ue aussi de ïjago et de Renan,
nous ne doutons pas que l'appel 4es nou-
velles générations ne soi; entendu et
exaucé par le savant et le citoyen qu'un
jubilé international a consaoré comme le
plus haut témoia de la libre raison con
temporaine.
Certes, l'appel était séduisant, et
M. Berthelot pouvait et devait même
y être sensible ; les quatre augures
triomphaient déjà;, ils voyaient à
leur tôte « le savant et le citoyen
qu'un. jubilé international .a 'consa
cré comme le plus haut témoin de
la libre raison contemporaine ».
Qon^me cela relevait par exemple
l'ex^abbé Charhonnel ! M.
Berthelot a vû le piège cependant
habilement dissimulé par M. Buis
son, et il n'a pas accepté sans faire
des réserves significatives. Il com-
menpe s$ déclarer « très sensi
ble à la proposition » ; il « sympa
thise avec les partisans de la
jifere-pénsée » ; c'est connu ; il ne
« craindrait pas, pffrçr lui, d'insis
ter. sur les mesures a prendre con
tre toute déviation des idées qui doi
vent inspirer » les libres-penseurs,
mais « la libre-pensée doit rester
la pensée libre », et M. Berthelot
fait les réserves suivantes,;
Jl tje faudrait pas que l'aseociation
qui se forme f$t exposée à ee làisger en
traîner dans le sens.de l'intolérance. LeB
ardents finissent par conduire les autres.'
Ne nous laissons jamais mener à renier
Pqs principes. Combattons, oomme di
sent vqs atatuts ? tquç l^s dôgmatismes et
toutes les intolérances, »V$c ferme
résolution de ne nous prêter jamais ni à
un (Jogmatianîe nouveau, ni à une nou
velle intolérance.
. Il pst imp^psible de ne pas voir
dans ces quelque» lignes lg, con
damnation formelle de la nouvelle
association. Il est vrai que M; Ber
thelot termine ainsi:
w cet esprit qui, j'en Buis sûr, est
celui Hé VASeooistion naiioijale des h«
bres-penseurs, ét sans prétendre m'éoar-
ter de la modestie qui nous convient à
tous, j 'accepte la présidence d'honneur
qui m'est offerte, trop heureux si mon
nom peut être de quelque utilité pour la
défense des principes auxquels ma vie
entière est consacrée.
Mais il n'est même pas néces
saire de lire entre les lignes, pour
deviner que c'est ià une concession
depure forme et qu'en fait M. Ber
thelot se prononce contre l'intolé
rance sectaire des quatre signa
taires de la lettre, vainement dis
simulée sous une phraséologie em
barrassée.
roime félix
Un deuil cruel vient de frapper
M. Pierre Veuillot. Sa belle-mère,
Mme Félix, est décédée ce matin,
dans sa soixante-douzième année,
succombant à une maladie de
cœur.
Mme Félix laisse à ses enfants
et à tous ceux qui l'ont connue la
seule consolation qui soit possible
encore, après la disparition d'un
être cher : elle est morte chrétien
nement, comme elle avait vécu.
Elle venait de recevoir, avec la
grande piété qui l'avait toujours
guidée çt soutenue, l'extrême-onc
tion et le saint-viatique.
Aïï JOÏÏR LE JÛÏÏE
On n'a pas oublié la mésaventure de
M. Anatole Franoe se voyant, au moment
même où il cassait l'enoengoir sur le
cercueil de Zola, remettre le nez dans un
article signé de lui où ledit Zola était
« éreinté » de main, de maître.
M. Anatole France vient de donner,
aux obsèques de M. Pierre Laffitie, un
nouvel et comique exemple de cette ap>
titude à retourner sa veste selon'les be
soins du tem -s.
Hier, en effet, M. Anatole France, qui
tient décidément à . perdre â'excellenteB
occasions de reBter muet, a éprouvé le
besoin de prendre la parole, et de cou
vrir de fleurs, con eeulement M. Laf-
fitte, maie le positivisme lui-même*.
« Eît ce que tous les esprits cultivés
de ce temps, a t-ii dit, ne sont pas péné
trai "de ces grandes idées qu'Auguste
Comte a renouvelées ou créées où mises
dans un ordre qui les fortifie ? N'est*ce
pas ce grand philosophe qui nous a dé»
tournés des vaines constructions de la
métaphysique?.,. .
« ue positivisme est entré dès aujour
d'hui profondément dans la conscience
universelle, et l'on ne trouverait pas sur
la face du mondé un esprit libre qui ne
soit tributaire en quelque chose du fon«
dateur de votre philosophie et de ses
premiers disciples. »
OsVEclair s'amuse à reproduire des
fragments d'un ariiole publié jadis par le
même M. Anatole Franoe, et où l'on peut
lire des phrases dans ce goût-ci :
a Ce qui rend le positivisme amer et
désolant, c'est la Bévérité avec laquelle
il interdit les scienoes inutiles qui sont
les plus aimables. Vivre sans elles serait-
ce encore vivre ?...
« La religion d'Auguste Comte... est
triste et tyrannique. Tous les actes de la
vie et de la pensée y sont étroitement ré
glés. Elle donne à l'existence une figure
géométrique. Toute curiosité de l'esprit
y est sévèrement réprimée... »
' Ei voilà les pantins que l'on traite de
grands intellectuels, pendant qu'un Jo
seph de Maistre ou un Louis Veuillot
BOQt qualifiés d'-« obaourantiBtes » !
^
Voici le relevé deB opérations de la
Caisse d'épargne ordinaire de Paris
seul pour la période du 1 er au 10 janvier
1903 :
Dépôts de fonds 10.932 91
Retraits de fonds 214.972 19
Excédent de retraits..... 204.039 28
Autrement dit, toutes les fois- qu'qn
dépose un franc & la Caisse d'épargne
de Paris, on en retire vingt et un francs,
plus quelques centimes !11
It n'y a pas de doute, la confiance
grandit. ■
«
Le nouveau ministre de Chine à Bruxel
les vient de perdre eqn père, décédé à
Shanghaï. ' '
Dèei qu'il a appris ïa mort de son père,
le ministre de Chine a quitté ses habits
de soie et les insignes de sa charge pour
se vêtir d'un costume en simple coton
blanc. Coiffure, souliers, tout est blsno.
Ipt ce cQstume^ selp.n l'usage, doit être
ooaft etionné cians la maison.
Le deuil du ministre de Chine ; durera
deux ans.
Si, à côié de nombreux défauts, il y a,
depuis de longs siècles, quelque chose de
stable et de fort dans la Booiéié chinoise,
bêla tient, sahs nul doute, à ce profond
respect des enfants pour leurs parents
etda la génération vivante pour les an-
cêtrèa. " 4 '• T ' " "■
" .» «
■ , ; « »
. Dans un salon : -
•s» Oommenï ' trouve?.vous ce .jeune
pianiste ?
— Je trouve qu'il joue en bon chré»
tien.
— ???,' :
— Qui, sa main droite ignore ce que
fait qa main gauche. " '
♦ :
Cl>»qîîe de;d»tiâp „Ù
50 eentliBoa «u ttmbres-iw*te, et sar>
t«at d« la iernièrs bande du Jeurnal.
UNE M£SUHE IHATTENDUE
M. le général Audren de Kerdrel, qui
commandait la 1" brigade de cuiras-'
eiers, est relevé de son commandement
et mis en disponibilité aiors qu'il n'était
pas encore atteint par la limite à âge.
Eiève de Saiat^Oyr, de la promotien
du OélestérEmpire, M.: Audren de
Kifdrel avait été nommé eous^lieute-
nant en 1862 ; capitaine au moment de
la guerre il y avait été décoré. Colonel
en 1891, il reçut les étoiles en 1897 et
prit ie commandement de la l r( brigade
de cuiraBsiera à Tours. Le générai de
Ksrdrel bien conservé était un excel
lent cavalier et un chef oapable et aimâ.
Pourquoi cette brusque disgrâce à la
veille de la retraite?
Es quittant ses troupep, le général de
Keirdrel leur a adressé l'adieu sui
vant :
Après quarante deux ans passés sous les
plis du drapeau de la France, j'entre dans
la disponibilité, bientôt dans la réserve, la
tête haute, fier de l'estime de mes chefs, re-
couuaissant du dévouement que m'ont tou
jours montré ceux qui ont servi sous mes
ordres.
C'est avec confiance que j'aurais conduit
au combat, si le Dieu des armées l'avait
voulu, les dignes descendants des cuiras
siers d« Rivoli, d'Austérlitz, de Wagram,
de la Mogkova, de Morsbrocn et de Mou-
zon.
J'emporte précieusement le souvenir des
six années que j'ai passées & votre tête et
je vous demande de conserver dans votre
cœur une petite place à votre chef,qui vous
quitte avec tant de regrets.
Il n'y a pas à commenter oes paroles
d'un soidat ; il suffît de ieB citer.
DÉUTIDH CHHIIEISE
La délation continue à sévir dans l'ar
mée ; le général André est sous > ce rap
port trop bien obéi. Voici ce qui vient de
se passer k Orléans :
' Deux offiîiers, M. le commandant Be
noit et M. le lieutenant de la Ffessaage,
ont été dénoncés par le Progrès comme
« cléricaux » ; il les accusait d'avoir
commis le crime de prendre part à la
souscription ouverte en faveur de Mgr
l'évêque d'Orléans ; on ajoute qu'à la
suite de oette dénonciation, ils auraient
été frappés par un ohacgement de rési
dence.
Or, l'accusation du Progrès était men
songère ; en voici la preuve dans un
ordre du jour du . général de division
Farny, commandant le 5* corps d'armée :
Un journal d'Orléans a désigné deux offi
cier* de la garnison d'Orléans,' M. le com
mandant Benoît et M. ie lieutenant de la
Freasaage, comme ayant participé à la
souscription ouverte en faveur de Mgr l'é
vêque d'Orléans. Ces deux ufliders n'ont
pris auoune part à cette souscription. Les
allégations du journal en question sont
donc inexactes.
Le général commandant le 5 8 corps,
. F ARNÏ.
L'ÉVANGILE DE L'ÉGLISE
Monsieur le rédacteur en chef,
Une bonne nouvelle nous arrive
de Rome : la commission des étu
des bibliques est en plein travail.
Bientôt, l'autorité devant laquelle
tout catholique s'incline avec foi et
respect mettra fin par ses décisions
aux polémiques engagées par les
néo-critiques sur l'Ancien et le Nou
veau Testament. C'est, à la vérité;
chose nécessaire, surtout depuis
l'apparition du livre de M. Loisy:
L'Evangile et l'Eglise ; livre .dont
certaines négations, dépassant de
beaucoup l'ordre critique, blessent
essentiellement la foi. Il faut bar
rer la routé à ces erreurs. M. l'abbé
Gayraud vient de commencèr de le
faire et j'apprends que d'aucuns
l'ont trouvé trop sévère pour M. Loi-
sy. Ce n'est pas mon avis ni celui
de plusieurs prêtres qui m'en ont
écrit. Ses réponses, bien sommai
res, en comparaison de son exposé,
me semblent ne pas toujours suf
fire. Je prends donc la confiance de
recourir à l 'Univers, si soucieux
toujours de son orthodoxie, pour
établir les grandes lignes d'une ré
futation nécessaire, lés grandes li
gnes seulement, hélas ! car c'est
tout un livre qu'il faudrait avoir le
temps d'écrire.
Tout d'abord, il est évident que
les thèses de M- Loisy reviennent
toutes à faire de Notre-Seigneur un
Christ diminué, que dis-je? à l'a
néantir! Il n'est plus égal à son
Père, Il s'ignore Lui-même et n'a
conscience ni de sa filiation divine,
ni de sa mission messianique et ré
demptrice : Il ne sait pas ce qu'il
veut (1) et ne veut p^s ee. qull fait..
Qu'pçt-ce donc que cela? Simple
ment de l'aHanisme et du nestoria-
nisme., Le prêtre que nous cite M.
l'abbé Çtayrâûd le comprend bien
ainsi : « Qn cessera ùn jour de
professer la divinité de Jésus-Christ
dans le sens catholique du mot con-
substantiel. » Erreur, mon cher
frère. Ce n'est pas asse^i dire : hé-
rpsie! Rîais rassurez-vous : Nicée
et Ephèsë ont répondu à M. Loisy,
il y a quinze et sei?e siècles ; et la
foi de Nicée est éternelle ! Nous en
chantons tous les dimanches le ma
gnifique symbole ; écoutons-le. Le
Credo sublime n'a pas achevé de
dire la gloire du Père, qu'il pro
clame celle de son Fils unique, No-
tre-Sbigneur Jésus-Christ, en affir
mant expressément sa consubstan-
tialité qu'il marque des mots
« Lumière de lumière, vrai - Dieu de
vrai Dieu, » comme d'autant de
sceaux infrangibles. Il poursuit en
déclarant que ce Fils du Père est
descendu des cieux parce qu'il le
voulait : Qui propter 'nos, à cause
de nous, pour opérer notre ré
demption et, en constatant l'institu
tion par Lui de la seule Eglise ca
tholique, puisqu'il la Lui rattache
par ses apôtres : et apostolicam. ec-
clesiami II confesse ses sacrements
en les renfermant, dans le baptême
dont la formule, reçue de sa bou
che, nous a été gardée par l'Evan
gile et le salue enfin comme le juge
futur des vivants et des morts. En
core une fois, c'est tout : le livre
L'Evangile et l'Eglise réfuté.
A cela l'auteur de L'Evangile et
l'Eglise répond qu'il s'en réfère
au sens historique des textes évan-
géliques et qu'en ce sens les textes
disent uniquement ce qu'il dit lui-
même.. Non, cent fois ! En effet
l'Eglise, qui a toujours condamné
ce soi-disant principe — principe
surtout protestant —• de l'interpré
tation personnelle des textes, à pa
reillement toujours attribué à ceux
que cite M. Loisy un sens tout diffé
rent de celui qu'il leur prête; je
"mentionnerai pour l'exemple les
deux textes : « Que sert à l'homme
de gagner l'univers* etc; » et « le
Père est plus grand que moi ». Elle
a d'ailleurs, pour ce, faire, une ex
cellente raison qu'il est bon de rap
peler ici. Un texte doit se lire, non
seulement avec le contexte, mais
encore avec la tradition ; nous di
sons la tradition écrite et non écrite,
celle ci autant que celle-là. C'est la
tradition, contemporaine de l'au
teur, née pour ainsi dire de sa pa
role et de son geste et faisant corps
avec lui qui a seule pu fixer sa pen
sée dans l'histoire: là gît ie vrai
sens historique, et non dans la
lettre qui tue ; M. Loisy lui-même
n'expliquera pas par une autre
méthode un passage douteux d'Ho
mère ou de Stace. N'avoue-t^il pas
que c'est faire ; erreur « de vouloir
définir l'essence . du christianisme^
d'après, le pur Evangile de Jésus,
en dehors de la tradition »?jjQr il est
à noter que les néo-critiqùes, fai- 1
sant fi de la tradition, la repoussent
dédaigneusement pour lui substi- ?
tuer ce qu'ils appellent avec em
phase et j plus encore avec impru
dence la science! La science? vos
contradictions de demain ou son
verdict venu d'ailleurs vous prou
veront et qu'elle n'avait pas cette
fois encore parlé par votre bouche
et qu'à coup sûr vous n'en avez pas
le monopole !
Lors done que nous, catholiques,
nous nous fondons^ en nous étayant
de la tradition, sur un texte du Nou
veau Testament et l'interprétons au
sens de l'Eglise, nous faisons' de la
bonne critique historique. Les apô- '
très ou premiers disciples des
apôtres que nous citons; auditeurs
auriculaires ou immédiats du Mai- ,
tre, ne connaissaient-ils pas mieux \
que les plus subtils critiqués ce
que pensait de lui-même Notre-»
Seigneur? Ne possédaient-ils pas
« sa doctrine » ? Et nous est-il per
mis de balancer entre leur interpré
tation que la tradition nous garan-
tit et celle de M. Ilarnack ou de
M. Loisy qui d'ailleurs sé combat
tent?
Il y a plus. Venons-en au fait. Si
les rares textes interprétés par l'au
teur néo-critique en faveur de ses
erreurs pouvaient rendre hésitants
-certains faibles, immédiatement
nous en pouvons verser au débat
cent autres qui les confirmeraient
dans la saine et pure foi que les
siècles nous ont gardée. Combien
je regrette, monsieur le rédacteur,
que l'espace, le temps, le fait même
d'écrire dans un journal, si chrétien
soit-il, ne me permettent pas d'édi
fier ici au long et au large,, avec
des textes, toute une thèse théolo
gique et scripturaire, la thèse ca
tholique du Messie niée par M.
Loisy ! Alors nous verrions s'avan
cer les grands témoins de Notre-
Seigneur ; voici sur le premier
versant du Calvaire qu'il domine du ■>
haut de sa croix, les vieux pro- ;
phètes qui l'ont attendu et qui l'ont
annoncé et salué de loin ; voici, sur
l'autre versant, les apôtres et leur
lignée d'évangélisateurs. Ne nous
ont-ils pas fait entendre; et ceux-ci
et ceux-là, les plus fortea et les
Slvis décisives paroles sur Celui
ont l'Esprit les inspirait ? Lais
sons les prophètes ; voici les apô-'
très dont chacun des écrits attes
tent la foi du Christ Jésus; Voici 1
saint Jean aveo son Apocalypse et
ses trois Epîtres confircnant son
Evangile, dont l'exorde : 7n princi-
pio erat verbum, est Véritablèmerit "
divin. Yalci saint Pierre, peut-être
le plus éloquent témoin du Seigneur
dans les discours qui nous sont rap
portés de lui aux Actes, oomme
aussi dans ses deux lettres, si net
tes, si pleines d'autorité et que nous
ne relisons jamais sans éprouver ce
que j'appellerai la fierté catholique.
Voici fcaint Paul que M- XiOisy ré
cuse, je le sais 4 dont le puis- =
sant témoignage n'en éclate pas
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.98%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.98%.
- Collections numériques similaires Babinet Jacques Babinet Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Babinet Jacques" or dc.contributor adj "Babinet Jacques")[Analyse de l'ouvrage de M. Roche, intitulé "Réflexions sur la théorie des phénomènes cométaires"] / par J. Babinet /ark:/12148/bd6t53703655.highres Exposé des nouvelles découvertes sur l'électricité et le magnétisme de MM. Oersted, Arago, Ampère, H. Davy, Biot, Erman, Schweiger, de La Rive, etc., par MM. Ampère,... et Babinet,... /ark:/12148/bpt6k53233964.highres
- Auteurs similaires Babinet Jacques Babinet Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Babinet Jacques" or dc.contributor adj "Babinet Jacques")[Analyse de l'ouvrage de M. Roche, intitulé "Réflexions sur la théorie des phénomènes cométaires"] / par J. Babinet /ark:/12148/bd6t53703655.highres Exposé des nouvelles découvertes sur l'électricité et le magnétisme de MM. Oersted, Arago, Ampère, H. Davy, Biot, Erman, Schweiger, de La Rive, etc., par MM. Ampère,... et Babinet,... /ark:/12148/bpt6k53233964.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k711321x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k711321x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k711321x/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k711321x/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k711321x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k711321x
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k711321x/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest