Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1902-11-20
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 novembre 1902 20 novembre 1902
Description : 1902/11/20 (Numéro 12678). 1902/11/20 (Numéro 12678).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7112691
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS
B5T DÉPARTEMENTS
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Six mois...... 13 »
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(union postais)
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1 Les abonnements partent des l* r et 16 de chaque moiar
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent.
SUREAUX : Paris, me Cassette, 17 (VI* an.)
Oa i'tionne à Rome, place du Gesù, 8
umv
ÉDITION SEMI-QUOTIDIBNNH
paris
xv départements.
. Un an... ià »
Six mois -7 »
Trois mois 4 »
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(union postale)
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tes abonnements partent des 1« et 16 de chaque mola
L'UNIVERS nt répond pas des manuscrits qui M sont adrmti I
t ■ L , «
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF ei C ie , 6, place de la Bonne
fgggjgi
; PARIS. 19 NOVEMBRE 1902
~ SOMMAIRE
Contre la charité...
lie catholicisme en
Allemagne ......
Lettres de Belgique.
A 1» Chambre.,...
Au Séii&fi«...*.*..*
Nouvelles agricoles
F rançois V eeiiig*.
H. C ewt.
L. '
J. M anïenay.
3. E
A. de vlluers de
a' I sle- A dam. .
Bulletin. — Au jour le jour. — L'œuvre
des congrès en Italie. — line étrange
contradiction. — Les sources qu'on veut
tarir, i— Lettre du Souverain Pontife. —
L'action du clergé dans la réforme so
ciale. — Fermetures d'écoles et manifes
tations- — Les congrégations. — L'ar
rêt de Nîmes. — L'interdiction du breton.
— La Ligue de la liberté d'enseigne
ment. — La jeunesse française. — Bon
exemple, bon conseil. Information»
politiques et parlementaires. — L'inci
dent LemercierrCochefert. — L'affaire
Boulaine. — L'attentat contre le roi des
Belges. — Etranger. — Les grèves. —
Les bourses dans les Ecoles militaires.
— Lettres, sciences et. arts. — L'aposto
lat laïque. — Echos de partout. — Un
sermon de première mesBe. — Le recru
tement sacerdotal. — Les conférences
du Luxembourg. — L'œuvre de Saint?
Pierre. — Nécrologie. — Guerre et ma
riné. — Nouvelles diverses. — Calen
drier. — Bourse et bulletin financier. —
Dernière heure.
CONTRE LA CHARITÉ
33S
Le projet de loi contre les éta
blissements religieux, voté par la
Chambre, après une discussion
que l'éloquente énergie des députés
libéraux lit superbe et que la haine
obtuse et acharnée des francs-ma
çons rendit écœurante, n'est pas
encore adopté par le Sénat. Il ne faut
donc pas cesser de le combattre.
Non qu'on puisse espérer, du
Luxembourg, un acté de courage
et de justice! Le Sénat semble
avoir à cœufr de dépasser la Cham
bre en parti pris sectaire; et, au
surplus, l'assemblée qui, l'année
dernière, a eu l'impudeur de bâcler
en quelques semaines une loi aussi
grave que la loi sur le contrat d'as
sociation, ne peut plus inspirer con-
fiancé aux honnêtes gens. Mais le
devoir et la bonne politique exigent
également qu'aucun moyen ne Boit
négligé, aucun effort épargné, pour
empêcher l'oppression du droit.
C'est pourquoi nous voudrions
qu'un assaut général et vigoureux
iût engagé contre ce projet, par
tous les catholiques et tous les libé
raux, sur le point précis où l'on
pourrait, plus facilement peut-être,
y pratiquer une brèche. Nous vou
lons parler des établissements cha
ritables.
Ce n'est pas que nous soyons in
différents aux établissements scolai
res. Ni pour l'importance de l'œuvre
accomplie, ni pour la sainteté du
droit méconnu, nous ne mettons les
écoles au dessous des établisse
ments de charité. Mais la proscrip
tion de la charité offre, aux
yeux de l'opinion publique, un ca
ractère encore plus odieux, qui
fournit des armes à ses défenseurs ;
la haine qui poursuit l'enseigne
ment religieux semblait devoir
s'arrêter au seuil des maisons hos
pitalières ; on l'avait du moins pro
mis et beaucoup, parmi les insou
ciants qui évitent de creuser les
questions de peur d'y découvrir un
devoir, avaient cru à cette parole.
M. Trouillot n'avait il pas protes
té lui-même, avec une feinte indi
gnation : « Nous vous parlons Jé
suite, et vous nous répondez Sœurs
de Charité!... ^Comment supposer,
en effet, que M. Trouillot voulût du
mal aux bonnes Sœurs? Ce sont les
Jésuites seulement qui lui ont fait
du bien!
Or, cette fois, les masques
sont tombés. La discussion de la
loi contre les établissements con-
gréganistes aura marqué, dans la
révélation des projets sectaires, une
étape décisive. Et nous espérons
bien que nul, parmi les catholiques
et les honnêtes gens, n'objectera
désormais, contre la nécessité du
combat, le parti pris d'un optimisme
et d'unè naïveté qui n'auraient plus
d'excuse.
De quoi s'agissait-il, en effet ?
Le projet déposé par M. Combes
était la conclusion logique des dé
crets rendus, l'été dernier, contre
les écoles. En torturant la loi, le
président du conseil était parvenu
a farder, d'une apparence légale, la
fermeture arbitraire de deux àtrois
mille établissements scolaires. Mais
toutes les habiletés de ses com
mis à la jurisprudence n'avaient pu
lui permettre de frapper les direc
teurs et les. propriétaires de ces
établissements. ' Il n'avait pas pu
mettre une Sœur en prison. C'était
une satisfaction qui lui manquait.
Il fallait que le parlement- la lui
procurât. Que tout propriétaire
ou directeur d'école, ouverte ou
maintenue contre le bon plaisir du
gouvernement, pût être, à l'avenir,
traîné devant les tribunaux, c'était
tout le but du projet de loi. Il de
vait mater ,la résistance des éta
blissements' scolaires...
Or, relisez son texte 1 II visait les
établissements scolaires... et avives.
Pourquoi ces autres, • c'est-à dire
les établissements charitables, aux
quels les décrets n'avaient pas tou
ché?
Et cependant, la commission et
la Chambre ont estimé què ces
trois mots « scolaires et autres »
étaient encore excessifs ; ils don
naient aux écoles une sorte de pri
vilège à rebours et semblaient ne
frapper qu:e par ricochet les œiivrés
hospitalières. Secourir les pauvres
et soigner lçs malades est aussi
coupable, aux yeux des jacobins,
qu'enseigner la religion. Les mots
« scolaires et autres » ont'donc été
supprimés. Pas de distinction en
tre Venséigneméht catholique et là
charité; pour ces deux crimes,
égal châtiment.
Croit-on que nous exagérons?
Qu'on se reporte au .débat. Lés
œuvres charitables ont.rencontré,
parmi les députés libéraux, d'élo
quents avocats. Plusieurs amende
ments, vigouréusement soutenus,
ont voulu les sauver de l'orage qui
s'abattait sur les établissements
scolaires; ils n'ont pas même ob
tenu les honneurs d'une réfutation
sérieuse ; ils n'ont réussi à soulever
que les grognements et les inter
ruptions brutales.de quelques dé
putés d'extrême-gaucne ; ils n'ont
pas détaché, du bloc infâme, une
seule voix.
Je sais bien qu'un député quel
conque a crié : « Mais nous les au
toriserons, les établissements cha
ritables ! » Ah ! vraiment, le bon
billet que nous avons là! Vous les
autoriserez ? Pourquoi donc ? Parc©
que vous leur voulez du bien, peut-
être ? Hé" ! messieurs, si vous leur
voulez tant de bien, que ne com
mencez-vous par les laisser tran
quilles !
Comment ! Vous forgez une loi
tout exprès, —- vous ne le cachez
point —- pour supprimer nos éta
blissements scolaires ; et cet ins
trument, qui doit donner la mort
aux écoles, serait fait précisément
pour donner la vie aux établisse
ments de charité ? Les libres-pen
seurs ne nous avaient pas jusqu'ici
habitués aux miracles.
Et puis, quelle parole avons-
nous, — j'entends une parole auto
risée,— que le gouvernement sera
libéral envers les œuvres hospita
lières? Est-ce le gouvernement qui
l'a promis ? Jamais, que je sache,
il n'en a soufflé mot 1 Et quand
bien même il l'aurait promis, quel
garant avons-naus que son enga
gement sera tenu par ses succes
seurs ? M. Combes a trop bien
montré que les déclarations de
M. Waldeck-Rousseaune le gênaient
point.
D'ailleurs, il y a plus. Non seule
ment on n'a pas assuré la vie sauve
aux établissements hospitaliers ;
mais la menace est suspendue sur
leur tête:; S'ils n'ont pas été com
pris dans les derniers décrets, c'est,
paraît-il, parce que le gouverne
ment n'est pas encore en mesure de
les remplacer. Donc, ils sont dans
l'état d'un condamné à mort, dont
l'exécution serait remise à une date
plus ou moins éloignéè, selon l'hu
meur de son bourreau.
Et nous aboutissons alors à cette
conclusion véritablement mons
trueuse : d'une part, le gouverne
ment reconnaissant qu'il ne peut
pas subvenir aux oeuvres cha
ritables assumées par les congré
gations ; d'autre part, ce gouverne
ment créant à ces congrégations
une situation qui leur rend la vie
presque impossible.
Car enfin, n'est-ce pas, stricte
ment, rendre la vie presque impos
sible aux établissements de charité,
que de les tenir constamment sous
une menace de mort et de leur ap
pliquer une loi qui peut, brutale
ment, se résumer ainsi : « Les con
grégations charitables et les laïcs
qui les aident à faire la charité ris
quent la prison. »
Nous espérons qu'une telle me
sure né sera pas inscrite dans nos
Codes, avant une lutte acharnée,
qui, si elle ne réduit pas la sectaire
obstination du Luxembourg, du
moins éclairera l'opinion publi
que.
François Veuillot.
'BULLETIN
La Chambre a validé hier l'élection
de MM. du Roscoat, k Guingamp, et Lo
que, k Orange.
On avait préalablement voté l'ur
gence, acceptée par le gouvernement,
sur une proposition de M. Rabier ten
dant à enlever aux fabriques le mono•
pôle des inhumations ; une commission
spéciale sera nommée mardi.
La prochaine séance demain jeudi.
Au Sénat, long et intéressant discours
de M. Chovet sur la proposition relative
k la saisie-arrêt sur les salaires, gages,
appointements et petits traitements
d'ouvriers et employés.
Jeudi, nomination de la commission
sur le projet, voté à, la Chambre, et ag
grava nt la loi sur les congrégations.
On s'attend à une séance très mouve
mentée aujourd'hui k la Chambre espa
gnole ; de nombreux députés absents de
Madrid sont revenus pour prendre part
k ce débat] les conservateurs se décla
rent prêts" à. combattre les projets du
gouvernement. " . •
Le roi de Portugal a chassé hier toute
la journée avec le roi Edouard.
Unenouvelle scission vient de se pro
duire dans le groupe parlementaire ir-
landais de la Chambre des communes ;
il s'agit de la reconstitution du groupe
parnelliste sous la présidence de M.
Healy.
D'après une déclaration de Delarey,
les généraux boers ont décidé d'inter
rompre leur tournée en Eurbpé èt de
revenir dans l'Afrique du Sud pour s'y
rencontrer avec M. Chamberlain, en
vue de lui exposer la situation. Ils ver
ront le ministre k Prétpria.
On dit quèBotha est assez sérieuse
ment indisposé k Londres.
La majorité du Reichstag continue à
négocier avec M. de Bûtow. -
Dorénavant, au lieu de discuter cha
que paragraphe du tarif douanier, on
groupera les dix neuf chapitres du pro
jet. Cela n'empêchera pas qii'é les scru
tins sur les paragraphes absorberohfen*
viron quatre-vingt- dix heures. Mais la
majorité pense que la troisième lecture
aurait lieu après Pâques, avant l'expi
ration de la législature.
La Germania déclare ce plan réalisa
ble si le chancelier accorde aux députés
une indemnité, sans quoi ils ne pour
ront pas prolonger aussi longtemps leur,
séjour & Berlin.'
Le nouveau cabinet serbe a déjà donné
sa démission ; il n'avait obtenu que 53
voix contre 44, au premier vote de la
Skouptchina; ïe général Toinstar Mar-
kovitch est chargé de constituer un mi
nistère.
L'incident du Loreley, dont nos lec
teurs connaissent les détails, prend une
tournure diplomatique-, le coffre fort
enlevé, puis retrouvé intact, contenait
des documents de la légation allemandç
kConstantinople. „
La presse hellène proteste contre le
commandant du Loreley auqueld.es pa
roles outrageantes pour les Grecs ont
été attribuées.
L'ambassade d'Allemagne fait décla
rer que ces paroles ont été inexactement
rapportées. '
M. Cambon, ambassadeur de France
aux Etais XJnis, a posé hier la première
pierre du nouvel hôpital français dë
Ntw-York.
A Rio-ie-Janeiro, âu départ de l'an
cien président, la foule l'a conspué et a
brisé.les vitres de plusieurs bureaux de
journaux. 1
La troupe a dû charger. Il y a eu un
mort et plusieurs blessés^
De nombreuses arrestations ont été
opérées. . . " '
LE CATHDLlCISiEJN ALLEMAGNE
Là population de l'Allemagne
augmente d'année èn année dans
une constante proportion. Cette po
pulation, aujourd'hui forte de 56 mil
lions, s'est accrue, depuis 1870, de
plus de 16 millions, pendant que la
France, tournant toujours dans le
même cercle, reste aujourd'hui ce
qu'elle^était hier, condamnée à re
culer sans cesse et à céder la place
même à l'Italie qui la suit de près.
. Dans cette augmentation de' la
population, les catholiqùés sont
bien représentés; ils se dévelop
pent comme nombre, comme ac
tion, comme influence, comme vita
lité sociale et politique. D'après le
dernier recensement, ils dépassent
vingt millions. Cette .augmentation
est sensible non seulement dans
les grandes villes industrielles,
mais encore dans les communes de
moindre importance, et à la cam
pagne, Cette constatation a son
prix; il y a là çle superbes réserves
pour l'avenir.
Ces 20 millions de catholiques
sont répartis dans 5 archevêchés,
20 évêchés, 1 vicariat apostolique,
2 préfectures apostoliques et quel
ques missions du Nord. Le diocèse
le plus populeux est celui de Bres-
lau avec 2,658,506 catholiques ; ar
rive ensuite le diocèse de Cologne
avec un chiffre à peu près égal.
Trêves, Paderborn, Fribourg ont
depuis longtemps dépassé le mil
lion, et Munich n'en est plus éloi
gné. '
L'ensemble de ces diocèses ren
ferme 10,955 paroisses desservies
par 19,170 prêtres séculiers et 1,148
religieux.
Dans un grand nombre de villes,
la; population tout entière est prati
quante. Les églises' toujours rem
plies présentent, le dimanche, un
magnifique spectacle. A Berlin
même, les offices catholiques sont
très fréquentés ; le clergé ne peut
suffire à la tâche. Dans tous les
centres importants, les prêtres sont
à la tête des œuvres sociales et ou
vrières. Les évêques en sont les
promoteurs et les soutiens. Dans
une lettre restée célèbre, l'épisco-
pat allemand a tracé le programme
de ces institutions et établi, pres
que dans chaque diocèse, une com
mission spéciale pour la direction
et la marche des œuvres. La force
et l'énergie du catholicisme s'expli
quent ainsi naturellement. On prend
contact avec le peuple, on va au
peuple par les œuvres; et le peuple
marche avec le prêtre, sûr d'avoir
en lui un conseiller, un protecteur,
un ami.
L'Allemagne possède, pour les
provinces où les catholiques sont
en minorité, une œuvre spéciale, le
Bonifaciusverein. C'est comme l'œu
vre de la propagation de la foi.
Cette oeuvre est vraiment bénie de
Dieu et àimée des hommes. Durant
les dernières années, elle à dépensé
des millions, disputant, pied à pied,
le terrain à la propagande protes
tante et se portant là où se fait
sentir le danger pour la foi.
Ces chiffres et ces faits sont
pleins d'enseignements et de con
solations. La vie catholique se mon
tre dans son inépuisable fécondité
et son splendide épanouissement
partout où il se rencontre des hom
mes capables de la comprendre.
H. Cetty.
4UJ0UELE JOUE
> L'Aurore a le toupet, tout en oonti-
nnânt à publier le dernier roman dé
Zola, roman calomniateur et pornogra
phique, de publier un article de tête...
devinez contre quoi ? Contre l'obscénité.
L'aurore s'aperçoit que leB étalages
des marchands de journaux regorgent
de publications immondes, et elle b 'in-
digne "vertueusement.
Et comme, quand on dénonce quelque
chose, il faut toujours s'en prendre à
quelqu'un, l'Aurore s'en prend au catho
licisme, qui est, d'après èllb, une reli
gion d'obscénité.
Certaines gens donneraient pour leur
santé de graves inquiétudes, bî on pou
vait leur supposer une ombre de bonne
foi. " ' " .
• •
Pendant que .le gouvernement persé
cute les Sœurs, les .Allemands, quoique
en majorité protestants, et peu sym«.
pathiques à ce qui vient de France, leur
rendent hommage.
- Au récent congrès de la tuberculose,
à Berlin, le docteur GouGl, médecin en
chef du sanatorium de Villepinte, à
parié du dévouement que montrent aux
malades de cet asile les Sœurs de Sainte-
Marie-Auxiliatrice.
On sait que ce sanatorium modèle ne
vit que des dons généreux de la charité
chrétienne.
Les éloges du docteur GouSl ont été
accueillis par les bravos de l 'assemblée.
Oes applaudissements attireront peut-
être sur ces religieuses l'attention de
M. Combes, qui Be fera sanB doute un
devoir de les expulser.
.Même avant d'être ministre de la ma
rine, M. Pelletan aimait la mer.
, Tout jeune, sur les côtes de Provenoe,
il péchait des oursons, aesure-t-on, et ne
dédaignait pas d'apprêter la bouilla
baisse. 5 '
Mais c'est en 1869 seulement que l'il
lustre Camille fit ses débuta Bur l'élé
ment perfide.
Chargé par un journal d'assister aux
fêteB d'inauguration du canal de. Suez,
il prit passage à Marseille à bord du
Mœris qui transportait les invités du
khédive. Il se rencontra Justement avec
Mme Louise Colet, qui a consigné le fait
dans Bes œuvres.
Pour rompre la monotonie de la tra
versée, on organisait les divertissements
les plUB étranges. C'est ainsi que cer
tain jour notre futur ministre parut dé
guisé en femme devant les passagers
qui B'éBcIàffàïent et exécuta aVec beau-
coup de brio... la danse du ventre!'! 1
Cet exploit ne seràit peut-être jamais
parvenu à la postérité si Mme Louise Oo
let ne l'avait consigné dans une page
que cite le Figaro, et que nous ne pou
vons reproduire car elle est un peu trop
« leste ». D'après Mme Louise Colet, ce
qui chàrmait le plus le jeune Camille,
dans son voyagé en Orient, c'était l'idée
des divertissements tout epéoiaux qu'on
trouve là-bas.
Voilà qui fait pendant aux récréations
que B'oifrait jadis M. Brisson, dans son
prétendu voyage en Egypte, et que l'aus
tère blackboulé de Paris, repêché àMar-
seille, aracontées lui-même en ^des im
pressions de jeunesse naguère citées par
le Journal des Débats.
*
Le citoyen Lavy, farouche socialiste,
ennemi de la propriété, des patrons, des
capitalistes, et probablement aussi des
« cumulards », n'est plus député, mais il
est en revanche, d'après certains jour
naux :
1° Commissaire du gouvernement près
de-la Société des Câbles sous -marinB, oi
6,000 francs par an ;
2° Commissaire du gouvernement près
la Société des CheminBde fer éthiopiens,
ci 12.000 francs par an ;
3° Secrétaire général de la Société de
navigation de l'Ecole asiatique, ci 12,000
francs par an.
Quelques personnes se demandent
comment le citoyen Lavy peut en même
témps inspecter les câbles Bous -marins,
contrôler leB chemins de fer éthio
piens et surveiller la navigation asia
tique ?
Question bien oiseuse : aveo du dé
vouement, on fait face à tout.
•
• •
A l'Ecole de droit.
L'examinateur.— Supposons que vous
ayez des droits éventuels sur unè im
portante succession. Que feriez-vous, en
règle* générale,avant de la recueillir ?
Le candidat. — Des dettes.
LlUVfiE m Hfiî £N ITALIE
Une lettre du eomte Grosoli.
Voioi la première lettre adressée par
le nouveau président général « à MM.
les membres du comité général perma
nent, des comités régionaux, diocé
sains, paroissiaux et des associations
catholiques » :
Pour me décider à assumer une charge
qui dépasse autant mes forces que la pré
sidence générale de l'CEnvre des congrès et
comités catholiques d'Italie, 11 a fallu, plus
que ladisclpllne du soVdat : l'obéissance du
chrétien *, dans ootta conviction sincère où
-je suis dô mon insuffisance, je trouva le
meilleur motif de ma confiance en Dieu.
.M moment'ou j'adresse mon premier
sàlut aux membres du comité : général per
manent, aux hommes .qui dirigent ie mou-
vement catholique sur les divers {Joints de
l'Italie, à èhacun de mes frères qui mili
tent dabs les Tan ga de notre armée", " je n*é
prouve aucun besoin d'écrire un m'âtiïfesfe
et de développer un programme : notre
programme, il est fixé par: la nature de no
tre œuvre, par les besoins des temps, par .les
enseignements pontificaux.
Notre œuvre n'est pas constituée, comme
tant d'autres, én vue de fins particulières
et limitées ; son but est tout ce qu'il y a de
plu# ample : « Réunir les catholiques et les
associations câtholiquesen une actioncom>
mu ne et concordante pour défendre les
droits du Saint Siège, les intérêts religieux
et sociaux des Italiens ; pour faire refleurir
la vie chrétienne dans lés communes, les
familles-, les individus; Notre œuvre est
donc appelée à coopérer à la perpétuelle
mission de l'Eglise, soit en -défen daibt là
société des influences délétères qui la me
nacent,'soit en là pénétrant dans toutes ses
parties de ce suc vital du christianisme où
Viendront se retremper et se régénérer tous
les organismes de la civilisation.
Ce programme est intangible dans son
but ; mais dans son dévèlôppement 11 doit
se modifier suivant les circonstances de
temps et de lieux, harmoniser les dlveréëè
tendances et aptitudes des Individus et des
associations, sous la haute direction, du
Pontife romain. Par suite, dans le gouver<
nement de l'œuvre des congrès, un triple
devoir s'impose à moi ^vouloir sans restric
tion tout ce que le Pape a déclaré néces
saire ; exclure sans tergiversation tout ce
qu'il a expressément exclu; dans le large
domaine qui s'étend éntre ces deux limites
Infranchissables, laisser pleine liberté de
discussion et d'application. Cette liberté
concourra d'ailleurs à "former des caractères
proportionnés aux vocations et aux luttes
du temps présent.
Et ainsi concorde, sûreté, union dans cè
très noble travail qui doit restaurer tout
l'édifice social dans le Christ, sur la base
Indispensable de la nécessaire dépendance
vis-à-vis de l'aHguste siège de Pierre. ■
Cette grande œuvre a du travail pour
tous, pour les hommes mûrs et pour les
jeunes ardents. Puisque l'âge me le per
met, je voudrais être le centre pour tous,
moi qui fus le disciple respectueux de ceux
dont les fatigues fécondèrent le terrain de
l'action catholique, moi qui en même
temps partage les aspirations de tous
çeux qui de ces fatigues attendent des
fruits nouveaux pour l'élévation du peu
ple, sous le glorieux drapeau de la démo
cratie chrétienne, élevé et béni par
Léon XIII.
A tous et à chacun, je demande de m'al-
derpar un travail continu, de fraternels
conseils, de franches observations. Ce sera
leur mérite, si je suis un peu moins au-
dessous des exemples que mes illustres
prédécesseurs ont laissés de leur zèle, de
leur valeur, de leur abnégation ; ce sera
une joie commune, une récompense inef
fable, si répondant à l'appel du Vicaire de
Jésus-Christ, nous montrons que l'amour
intense et actif pour l'Eglise comprend
aussi le plus sincère amour du peuple, le
plus fort amour de l'Italie.
UEE ÉI'RAÏÏGE C0HTEADICTI01Î
UEcho de la Haute-Marne nous
signale ce fait d'une saveur ex-
quise :
On sait que le CloB-Mortier, à Saint-
Dizier, pbï une grande et belle UBine
dont M. Hozet est le propriétaire ; on se
rappelle, d'autre part, que le 17 octobre
dernier, M. Rozet votait un ordre du
jour de confiance, félicitant le gouverne
ment d'avoir fermé 2,500 écoles dirigées
par des religieuses et invitant M. Com
bes à continuer d'appliquer énergique-
ment la loi contre les congrégations,
c'est- à-dire à faire disparaître dans le
plus prompt délai tout ce qui reBte en
France d'établissements congréganisteB.
Or, pendant que oe vote était émis à
Paris, à la Chambre, sait-on ce qui Be
pasBaitau Clos-Mortier?
— Tout simplement, on y créait une
maison de garde-malades dirigée par
qui?... par des religieuses de la Doc
trine de Nancy.
Franchement, des lecteurs vont crier
que nous cherchons à les mystifier, à
leur raconter une charge.
Ils seront édifiés si nous leur citons le
passage suivant du compte rendu officiel
delà réunion du conseil municipal de
Saint* Dizier, en date de vendredi dernier
14 novembre :
« Le conseil donne un avis favorable à
la demande d'autorisation formulée par
les SœurB de la Doctrine chrétienne, à
l'effet d'ouvrir une école maternelle et
une maison de garde ^malades au OI ob-
Mortier. »
Est-ce une gageure ?
M. Rozet veut apparemment tenir
le record... de la contradiction !
LES SOURCES QU'ON VEUT TARIR
A propos de l'évolution économique
dont la Chine est actuellement le théâtre,
M. Charles Depincé, dans la Quinzaine
coloniale, cite une correspondance dont
l'auteur « dégagé de tout parti pris con
fessionnel », est établi depuis vingt ans
en Extrême-Orient.
En voici un passage :
Les deux instruments d'influence sont,
en Chine, le commerçant et le million
naire. Nous ne possédons pas encore Je
premier, mais les idées qui se font jour ac
tuellement en France nous permettent d'es
pérer qu'il est en bonne vole de formation.
Quant au second, nous l'avons ; nous som
mes même des privilégiés, avec nos mis
sionnaires, avec nos jésuites surtout qui,
si on savait les aider, seraient pour la nou
velle génération de commerçants qui se
farme en France le guide et l'auxiliaire le
plus admirable qu'on puisse rêver. Sous
leur soutane bat le cœur le plus français
qu'un bon Francis puisse désirer rencon
trer à l'étranger. Et, quant à leur influence,
elle est incomparablement supérieure à
celle du missionnaire anglais ou américain
qui vit presque luxueusement, réserve
toutes ses laveurs & ses prosélytes et n'a,
en dehors d'eux, ni action, ni autorité mo
rale, tandis que celles du missionnaire
français s'étendent bien au delà de sa chré
tienté.
On voit le point de vue auquel se pîaoe
le correspondant de la Quinzaine colo-
nia.le. Ce point de vue est csjui des inté
rêts matériels. Comme la revue à la
quelle il écrit et qui a pour directeur
M. Çhailley Bert, gendre de Paul Bert,
il se préocoupe avant tout de l'expansion
commerciale de la France. Eh bien !
même à oe seul point de vue, cet homme
éclairé constate que nos missionnaires—
surtout, observe-t il, ceux qu'on persé
cute le plus — sont pour bous une force
immense, la seule à peu près sur la
quelle nous puissions compter en Chine,
en ce moment.
i Or, ce sont ces missions — une partie
d'entre elles tout au moins — que l'on
travaille à détruiré, en détruisant en
France leB maisons où le missionnaire
reçoit l'éducation qui le rend mission»
naire.Qa ne serait peut-être paB fâché de
conserver le ruisseau, maiB l'on B 'obBtine
à tarir la source. Absurdité l folie 1
Oui c'est une folie qu'une telle poli
tique, et c'en est une autre, chez les
électeurs, que de Bupporter ceux qui la
foût.
„ G. n'A.
• :—: ——.. :
LETTRES |E_ BELGIQUE
14 novembre 1902.
La politique. — Les socialistes, les grèves.
— Là duchesse de Vendôme. — L'abbé
Bouquillon.
Voici les Chambres rentrées. C 'eBt le
moment ou jamais de parler un peu poli
tique.
Quoi qu'eu disent les nouvellistes, on
sait fort peu de ce que Vont être les
travaux parlementaires.
Si|la logique et le bon sens étaient, ea
cette matière, une raison suffisante, il
faudrait prévoir que les intempérances
et les désordres auxquels jusqu'ici s'est
ivrés la gauche socialiste ne se repro
duiront plus. En effet, ces messieurs
ont pu constater, par leB événements
d'avril et par leB élections, que oes pro
cédés ne les avancent guère, s'ils ne leur
nuisent. Ils devraient en conclure qu'il
ne faut pas recommencer : l'événement
seul nous dira B'ils ont assez d'empire
'sur eux-mêmes pour conformer leur
conduite à cette pensée.
D'autre part, plusieurs interpellations
annoncées ne paraissent point prochai
nes. De oe nombre est l'interpellation^
dont on attribue le projet aux socialistes,
concernant l'incident de Spa,c'est-à-dire
le pénible oonfiit survenu lors du décès
de la reine, entre le roi et sa fille la prin
cesse Stéphanie. En dehors des motifs
de convenance qui devraient diBBuader
de mêler le Parlement à un différend
d'ordre privé, il y a, me semble-t-il, des
considérations de droit constitutionnel
qui interdisent de discuter les actes du
roi. '
Quoi qu'il en soit, la vérification des
pouvoirs prendra bien quelque temps,
tnême en admettant, ce qui paraît pro
bable, qu'elle ne donné lieu à aucun in
cident particulier. Puis viendront les
budgets, et cela nous mènera jusqu'au
nouvel an. -
Sans doute, îl y a plusieurs questions
dont la mise à l'ordre du jour est récla
mée dèpûis longtemps et dont l'examen
ne peut plus tarder, comme la loi sur les
accidents du travail, sujet trop connu
pour y insister encore. En outre l'alcoo<
liBme fet le repOB dominical s'impoBent
à l'attention du législateur, qui résistera
difficilement à la poussée de l'opinion.
Le projet concernant le repos dominical
est sur pied ; ; là ligue qui s'occupe de
promouvoir la réforme vient d'en ré
clamer la disoussion âu parlement. Pour
là répression de 1'alooolisme, on est fort
divisé et les cabaretièrs, distillateurs et
brasseurs s'agitent en sens inverse, fai
sant forcé menacés et tâchant, par là,
de peser sur le ministère et la majorité.
On n'aperçoit pas, jusqu'à présent, quelle
test la solution qui interviendra, bien que
fa pluB pratique et la plusefficaceparaisse
la limitation du nombre des cabarets et
la surélévation dès droits fiscaux, qui
permettraient peut-être d'abaisser le
taux du droit de licence. Mais ici encore,
l'âpreté et l'impatience des intérêts en
jeu peuvent précipiter le dénouement :
pourvu qu'on parvienne à dégager une
formule qui ne sacrifie pas les-graves
intérêts d'ordre moral qui dominent le
problème.
Là loi sur leB jeux n'est pas encore
promulguée ; on prétend qu'elle ne le
Béra jamais par la raison qu'une au.
guste parole s'y serait engagée. J'aime
mieux croire que ce n'éBt qu'un retard,
motivé par quelques considérations d'op
portunité et par les : difficultés d'exécu
tion très réelles aoxquelleB il faut pour
voir adminietrativemeht. Une situation
analogue se présenté pour la loi militai
re, promulguée dépuis le moia xle mars,
et qui attend encore la publication d'un
règlèment indispensable à son 'fonction
nement. Ici, il n'est pas douteux* que le
mauvais vouloir des bureaux du minis
tère de la guerre ne soit en càuse ; on
sait qu'ils sont hoetileô à la loi, qu'ils
considèrent comme une atténuation des
charges militaires par seef dispositions
relatives au volontariat. C'est précisé
ment en ce qui concerne le volontariat
que la difficulté a surgi : des centaines
de volontaires n'ont pu s'engager, faute
d'instruction.
Il se peut et même on affirme que es
double objet pourrait donner lieu à une
PARIS
B5T DÉPARTEMENTS
Un an.. 25 »
Six mois...... 13 »
Trois mois...., 7 »
ÉTRANGER
(union postais)
36 »
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1 Les abonnements partent des l* r et 16 de chaque moiar
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent.
SUREAUX : Paris, me Cassette, 17 (VI* an.)
Oa i'tionne à Rome, place du Gesù, 8
umv
ÉDITION SEMI-QUOTIDIBNNH
paris
xv départements.
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Six mois -7 »
Trois mois 4 »
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L'UNIVERS nt répond pas des manuscrits qui M sont adrmti I
t ■ L , «
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF ei C ie , 6, place de la Bonne
fgggjgi
; PARIS. 19 NOVEMBRE 1902
~ SOMMAIRE
Contre la charité...
lie catholicisme en
Allemagne ......
Lettres de Belgique.
A 1» Chambre.,...
Au Séii&fi«...*.*..*
Nouvelles agricoles
F rançois V eeiiig*.
H. C ewt.
L. '
J. M anïenay.
3. E
A. de vlluers de
a' I sle- A dam. .
Bulletin. — Au jour le jour. — L'œuvre
des congrès en Italie. — line étrange
contradiction. — Les sources qu'on veut
tarir, i— Lettre du Souverain Pontife. —
L'action du clergé dans la réforme so
ciale. — Fermetures d'écoles et manifes
tations- — Les congrégations. — L'ar
rêt de Nîmes. — L'interdiction du breton.
— La Ligue de la liberté d'enseigne
ment. — La jeunesse française. — Bon
exemple, bon conseil. Information»
politiques et parlementaires. — L'inci
dent LemercierrCochefert. — L'affaire
Boulaine. — L'attentat contre le roi des
Belges. — Etranger. — Les grèves. —
Les bourses dans les Ecoles militaires.
— Lettres, sciences et. arts. — L'aposto
lat laïque. — Echos de partout. — Un
sermon de première mesBe. — Le recru
tement sacerdotal. — Les conférences
du Luxembourg. — L'œuvre de Saint?
Pierre. — Nécrologie. — Guerre et ma
riné. — Nouvelles diverses. — Calen
drier. — Bourse et bulletin financier. —
Dernière heure.
CONTRE LA CHARITÉ
33S
Le projet de loi contre les éta
blissements religieux, voté par la
Chambre, après une discussion
que l'éloquente énergie des députés
libéraux lit superbe et que la haine
obtuse et acharnée des francs-ma
çons rendit écœurante, n'est pas
encore adopté par le Sénat. Il ne faut
donc pas cesser de le combattre.
Non qu'on puisse espérer, du
Luxembourg, un acté de courage
et de justice! Le Sénat semble
avoir à cœufr de dépasser la Cham
bre en parti pris sectaire; et, au
surplus, l'assemblée qui, l'année
dernière, a eu l'impudeur de bâcler
en quelques semaines une loi aussi
grave que la loi sur le contrat d'as
sociation, ne peut plus inspirer con-
fiancé aux honnêtes gens. Mais le
devoir et la bonne politique exigent
également qu'aucun moyen ne Boit
négligé, aucun effort épargné, pour
empêcher l'oppression du droit.
C'est pourquoi nous voudrions
qu'un assaut général et vigoureux
iût engagé contre ce projet, par
tous les catholiques et tous les libé
raux, sur le point précis où l'on
pourrait, plus facilement peut-être,
y pratiquer une brèche. Nous vou
lons parler des établissements cha
ritables.
Ce n'est pas que nous soyons in
différents aux établissements scolai
res. Ni pour l'importance de l'œuvre
accomplie, ni pour la sainteté du
droit méconnu, nous ne mettons les
écoles au dessous des établisse
ments de charité. Mais la proscrip
tion de la charité offre, aux
yeux de l'opinion publique, un ca
ractère encore plus odieux, qui
fournit des armes à ses défenseurs ;
la haine qui poursuit l'enseigne
ment religieux semblait devoir
s'arrêter au seuil des maisons hos
pitalières ; on l'avait du moins pro
mis et beaucoup, parmi les insou
ciants qui évitent de creuser les
questions de peur d'y découvrir un
devoir, avaient cru à cette parole.
M. Trouillot n'avait il pas protes
té lui-même, avec une feinte indi
gnation : « Nous vous parlons Jé
suite, et vous nous répondez Sœurs
de Charité!... ^Comment supposer,
en effet, que M. Trouillot voulût du
mal aux bonnes Sœurs? Ce sont les
Jésuites seulement qui lui ont fait
du bien!
Or, cette fois, les masques
sont tombés. La discussion de la
loi contre les établissements con-
gréganistes aura marqué, dans la
révélation des projets sectaires, une
étape décisive. Et nous espérons
bien que nul, parmi les catholiques
et les honnêtes gens, n'objectera
désormais, contre la nécessité du
combat, le parti pris d'un optimisme
et d'unè naïveté qui n'auraient plus
d'excuse.
De quoi s'agissait-il, en effet ?
Le projet déposé par M. Combes
était la conclusion logique des dé
crets rendus, l'été dernier, contre
les écoles. En torturant la loi, le
président du conseil était parvenu
a farder, d'une apparence légale, la
fermeture arbitraire de deux àtrois
mille établissements scolaires. Mais
toutes les habiletés de ses com
mis à la jurisprudence n'avaient pu
lui permettre de frapper les direc
teurs et les. propriétaires de ces
établissements. ' Il n'avait pas pu
mettre une Sœur en prison. C'était
une satisfaction qui lui manquait.
Il fallait que le parlement- la lui
procurât. Que tout propriétaire
ou directeur d'école, ouverte ou
maintenue contre le bon plaisir du
gouvernement, pût être, à l'avenir,
traîné devant les tribunaux, c'était
tout le but du projet de loi. Il de
vait mater ,la résistance des éta
blissements' scolaires...
Or, relisez son texte 1 II visait les
établissements scolaires... et avives.
Pourquoi ces autres, • c'est-à dire
les établissements charitables, aux
quels les décrets n'avaient pas tou
ché?
Et cependant, la commission et
la Chambre ont estimé què ces
trois mots « scolaires et autres »
étaient encore excessifs ; ils don
naient aux écoles une sorte de pri
vilège à rebours et semblaient ne
frapper qu:e par ricochet les œiivrés
hospitalières. Secourir les pauvres
et soigner lçs malades est aussi
coupable, aux yeux des jacobins,
qu'enseigner la religion. Les mots
« scolaires et autres » ont'donc été
supprimés. Pas de distinction en
tre Venséigneméht catholique et là
charité; pour ces deux crimes,
égal châtiment.
Croit-on que nous exagérons?
Qu'on se reporte au .débat. Lés
œuvres charitables ont.rencontré,
parmi les députés libéraux, d'élo
quents avocats. Plusieurs amende
ments, vigouréusement soutenus,
ont voulu les sauver de l'orage qui
s'abattait sur les établissements
scolaires; ils n'ont pas même ob
tenu les honneurs d'une réfutation
sérieuse ; ils n'ont réussi à soulever
que les grognements et les inter
ruptions brutales.de quelques dé
putés d'extrême-gaucne ; ils n'ont
pas détaché, du bloc infâme, une
seule voix.
Je sais bien qu'un député quel
conque a crié : « Mais nous les au
toriserons, les établissements cha
ritables ! » Ah ! vraiment, le bon
billet que nous avons là! Vous les
autoriserez ? Pourquoi donc ? Parc©
que vous leur voulez du bien, peut-
être ? Hé" ! messieurs, si vous leur
voulez tant de bien, que ne com
mencez-vous par les laisser tran
quilles !
Comment ! Vous forgez une loi
tout exprès, —- vous ne le cachez
point —- pour supprimer nos éta
blissements scolaires ; et cet ins
trument, qui doit donner la mort
aux écoles, serait fait précisément
pour donner la vie aux établisse
ments de charité ? Les libres-pen
seurs ne nous avaient pas jusqu'ici
habitués aux miracles.
Et puis, quelle parole avons-
nous, — j'entends une parole auto
risée,— que le gouvernement sera
libéral envers les œuvres hospita
lières? Est-ce le gouvernement qui
l'a promis ? Jamais, que je sache,
il n'en a soufflé mot 1 Et quand
bien même il l'aurait promis, quel
garant avons-naus que son enga
gement sera tenu par ses succes
seurs ? M. Combes a trop bien
montré que les déclarations de
M. Waldeck-Rousseaune le gênaient
point.
D'ailleurs, il y a plus. Non seule
ment on n'a pas assuré la vie sauve
aux établissements hospitaliers ;
mais la menace est suspendue sur
leur tête:; S'ils n'ont pas été com
pris dans les derniers décrets, c'est,
paraît-il, parce que le gouverne
ment n'est pas encore en mesure de
les remplacer. Donc, ils sont dans
l'état d'un condamné à mort, dont
l'exécution serait remise à une date
plus ou moins éloignéè, selon l'hu
meur de son bourreau.
Et nous aboutissons alors à cette
conclusion véritablement mons
trueuse : d'une part, le gouverne
ment reconnaissant qu'il ne peut
pas subvenir aux oeuvres cha
ritables assumées par les congré
gations ; d'autre part, ce gouverne
ment créant à ces congrégations
une situation qui leur rend la vie
presque impossible.
Car enfin, n'est-ce pas, stricte
ment, rendre la vie presque impos
sible aux établissements de charité,
que de les tenir constamment sous
une menace de mort et de leur ap
pliquer une loi qui peut, brutale
ment, se résumer ainsi : « Les con
grégations charitables et les laïcs
qui les aident à faire la charité ris
quent la prison. »
Nous espérons qu'une telle me
sure né sera pas inscrite dans nos
Codes, avant une lutte acharnée,
qui, si elle ne réduit pas la sectaire
obstination du Luxembourg, du
moins éclairera l'opinion publi
que.
François Veuillot.
'BULLETIN
La Chambre a validé hier l'élection
de MM. du Roscoat, k Guingamp, et Lo
que, k Orange.
On avait préalablement voté l'ur
gence, acceptée par le gouvernement,
sur une proposition de M. Rabier ten
dant à enlever aux fabriques le mono•
pôle des inhumations ; une commission
spéciale sera nommée mardi.
La prochaine séance demain jeudi.
Au Sénat, long et intéressant discours
de M. Chovet sur la proposition relative
k la saisie-arrêt sur les salaires, gages,
appointements et petits traitements
d'ouvriers et employés.
Jeudi, nomination de la commission
sur le projet, voté à, la Chambre, et ag
grava nt la loi sur les congrégations.
On s'attend à une séance très mouve
mentée aujourd'hui k la Chambre espa
gnole ; de nombreux députés absents de
Madrid sont revenus pour prendre part
k ce débat] les conservateurs se décla
rent prêts" à. combattre les projets du
gouvernement. " . •
Le roi de Portugal a chassé hier toute
la journée avec le roi Edouard.
Unenouvelle scission vient de se pro
duire dans le groupe parlementaire ir-
landais de la Chambre des communes ;
il s'agit de la reconstitution du groupe
parnelliste sous la présidence de M.
Healy.
D'après une déclaration de Delarey,
les généraux boers ont décidé d'inter
rompre leur tournée en Eurbpé èt de
revenir dans l'Afrique du Sud pour s'y
rencontrer avec M. Chamberlain, en
vue de lui exposer la situation. Ils ver
ront le ministre k Prétpria.
On dit quèBotha est assez sérieuse
ment indisposé k Londres.
La majorité du Reichstag continue à
négocier avec M. de Bûtow. -
Dorénavant, au lieu de discuter cha
que paragraphe du tarif douanier, on
groupera les dix neuf chapitres du pro
jet. Cela n'empêchera pas qii'é les scru
tins sur les paragraphes absorberohfen*
viron quatre-vingt- dix heures. Mais la
majorité pense que la troisième lecture
aurait lieu après Pâques, avant l'expi
ration de la législature.
La Germania déclare ce plan réalisa
ble si le chancelier accorde aux députés
une indemnité, sans quoi ils ne pour
ront pas prolonger aussi longtemps leur,
séjour & Berlin.'
Le nouveau cabinet serbe a déjà donné
sa démission ; il n'avait obtenu que 53
voix contre 44, au premier vote de la
Skouptchina; ïe général Toinstar Mar-
kovitch est chargé de constituer un mi
nistère.
L'incident du Loreley, dont nos lec
teurs connaissent les détails, prend une
tournure diplomatique-, le coffre fort
enlevé, puis retrouvé intact, contenait
des documents de la légation allemandç
kConstantinople. „
La presse hellène proteste contre le
commandant du Loreley auqueld.es pa
roles outrageantes pour les Grecs ont
été attribuées.
L'ambassade d'Allemagne fait décla
rer que ces paroles ont été inexactement
rapportées. '
M. Cambon, ambassadeur de France
aux Etais XJnis, a posé hier la première
pierre du nouvel hôpital français dë
Ntw-York.
A Rio-ie-Janeiro, âu départ de l'an
cien président, la foule l'a conspué et a
brisé.les vitres de plusieurs bureaux de
journaux. 1
La troupe a dû charger. Il y a eu un
mort et plusieurs blessés^
De nombreuses arrestations ont été
opérées. . . " '
LE CATHDLlCISiEJN ALLEMAGNE
Là population de l'Allemagne
augmente d'année èn année dans
une constante proportion. Cette po
pulation, aujourd'hui forte de 56 mil
lions, s'est accrue, depuis 1870, de
plus de 16 millions, pendant que la
France, tournant toujours dans le
même cercle, reste aujourd'hui ce
qu'elle^était hier, condamnée à re
culer sans cesse et à céder la place
même à l'Italie qui la suit de près.
. Dans cette augmentation de' la
population, les catholiqùés sont
bien représentés; ils se dévelop
pent comme nombre, comme ac
tion, comme influence, comme vita
lité sociale et politique. D'après le
dernier recensement, ils dépassent
vingt millions. Cette .augmentation
est sensible non seulement dans
les grandes villes industrielles,
mais encore dans les communes de
moindre importance, et à la cam
pagne, Cette constatation a son
prix; il y a là çle superbes réserves
pour l'avenir.
Ces 20 millions de catholiques
sont répartis dans 5 archevêchés,
20 évêchés, 1 vicariat apostolique,
2 préfectures apostoliques et quel
ques missions du Nord. Le diocèse
le plus populeux est celui de Bres-
lau avec 2,658,506 catholiques ; ar
rive ensuite le diocèse de Cologne
avec un chiffre à peu près égal.
Trêves, Paderborn, Fribourg ont
depuis longtemps dépassé le mil
lion, et Munich n'en est plus éloi
gné. '
L'ensemble de ces diocèses ren
ferme 10,955 paroisses desservies
par 19,170 prêtres séculiers et 1,148
religieux.
Dans un grand nombre de villes,
la; population tout entière est prati
quante. Les églises' toujours rem
plies présentent, le dimanche, un
magnifique spectacle. A Berlin
même, les offices catholiques sont
très fréquentés ; le clergé ne peut
suffire à la tâche. Dans tous les
centres importants, les prêtres sont
à la tête des œuvres sociales et ou
vrières. Les évêques en sont les
promoteurs et les soutiens. Dans
une lettre restée célèbre, l'épisco-
pat allemand a tracé le programme
de ces institutions et établi, pres
que dans chaque diocèse, une com
mission spéciale pour la direction
et la marche des œuvres. La force
et l'énergie du catholicisme s'expli
quent ainsi naturellement. On prend
contact avec le peuple, on va au
peuple par les œuvres; et le peuple
marche avec le prêtre, sûr d'avoir
en lui un conseiller, un protecteur,
un ami.
L'Allemagne possède, pour les
provinces où les catholiques sont
en minorité, une œuvre spéciale, le
Bonifaciusverein. C'est comme l'œu
vre de la propagation de la foi.
Cette oeuvre est vraiment bénie de
Dieu et àimée des hommes. Durant
les dernières années, elle à dépensé
des millions, disputant, pied à pied,
le terrain à la propagande protes
tante et se portant là où se fait
sentir le danger pour la foi.
Ces chiffres et ces faits sont
pleins d'enseignements et de con
solations. La vie catholique se mon
tre dans son inépuisable fécondité
et son splendide épanouissement
partout où il se rencontre des hom
mes capables de la comprendre.
H. Cetty.
4UJ0UELE JOUE
> L'Aurore a le toupet, tout en oonti-
nnânt à publier le dernier roman dé
Zola, roman calomniateur et pornogra
phique, de publier un article de tête...
devinez contre quoi ? Contre l'obscénité.
L'aurore s'aperçoit que leB étalages
des marchands de journaux regorgent
de publications immondes, et elle b 'in-
digne "vertueusement.
Et comme, quand on dénonce quelque
chose, il faut toujours s'en prendre à
quelqu'un, l'Aurore s'en prend au catho
licisme, qui est, d'après èllb, une reli
gion d'obscénité.
Certaines gens donneraient pour leur
santé de graves inquiétudes, bî on pou
vait leur supposer une ombre de bonne
foi. " ' " .
• •
Pendant que .le gouvernement persé
cute les Sœurs, les .Allemands, quoique
en majorité protestants, et peu sym«.
pathiques à ce qui vient de France, leur
rendent hommage.
- Au récent congrès de la tuberculose,
à Berlin, le docteur GouGl, médecin en
chef du sanatorium de Villepinte, à
parié du dévouement que montrent aux
malades de cet asile les Sœurs de Sainte-
Marie-Auxiliatrice.
On sait que ce sanatorium modèle ne
vit que des dons généreux de la charité
chrétienne.
Les éloges du docteur GouSl ont été
accueillis par les bravos de l 'assemblée.
Oes applaudissements attireront peut-
être sur ces religieuses l'attention de
M. Combes, qui Be fera sanB doute un
devoir de les expulser.
.Même avant d'être ministre de la ma
rine, M. Pelletan aimait la mer.
, Tout jeune, sur les côtes de Provenoe,
il péchait des oursons, aesure-t-on, et ne
dédaignait pas d'apprêter la bouilla
baisse. 5 '
Mais c'est en 1869 seulement que l'il
lustre Camille fit ses débuta Bur l'élé
ment perfide.
Chargé par un journal d'assister aux
fêteB d'inauguration du canal de. Suez,
il prit passage à Marseille à bord du
Mœris qui transportait les invités du
khédive. Il se rencontra Justement avec
Mme Louise Colet, qui a consigné le fait
dans Bes œuvres.
Pour rompre la monotonie de la tra
versée, on organisait les divertissements
les plUB étranges. C'est ainsi que cer
tain jour notre futur ministre parut dé
guisé en femme devant les passagers
qui B'éBcIàffàïent et exécuta aVec beau-
coup de brio... la danse du ventre!'! 1
Cet exploit ne seràit peut-être jamais
parvenu à la postérité si Mme Louise Oo
let ne l'avait consigné dans une page
que cite le Figaro, et que nous ne pou
vons reproduire car elle est un peu trop
« leste ». D'après Mme Louise Colet, ce
qui chàrmait le plus le jeune Camille,
dans son voyagé en Orient, c'était l'idée
des divertissements tout epéoiaux qu'on
trouve là-bas.
Voilà qui fait pendant aux récréations
que B'oifrait jadis M. Brisson, dans son
prétendu voyage en Egypte, et que l'aus
tère blackboulé de Paris, repêché àMar-
seille, aracontées lui-même en ^des im
pressions de jeunesse naguère citées par
le Journal des Débats.
*
Le citoyen Lavy, farouche socialiste,
ennemi de la propriété, des patrons, des
capitalistes, et probablement aussi des
« cumulards », n'est plus député, mais il
est en revanche, d'après certains jour
naux :
1° Commissaire du gouvernement près
de-la Société des Câbles sous -marinB, oi
6,000 francs par an ;
2° Commissaire du gouvernement près
la Société des CheminBde fer éthiopiens,
ci 12.000 francs par an ;
3° Secrétaire général de la Société de
navigation de l'Ecole asiatique, ci 12,000
francs par an.
Quelques personnes se demandent
comment le citoyen Lavy peut en même
témps inspecter les câbles Bous -marins,
contrôler leB chemins de fer éthio
piens et surveiller la navigation asia
tique ?
Question bien oiseuse : aveo du dé
vouement, on fait face à tout.
•
• •
A l'Ecole de droit.
L'examinateur.— Supposons que vous
ayez des droits éventuels sur unè im
portante succession. Que feriez-vous, en
règle* générale,avant de la recueillir ?
Le candidat. — Des dettes.
LlUVfiE m Hfiî £N ITALIE
Une lettre du eomte Grosoli.
Voioi la première lettre adressée par
le nouveau président général « à MM.
les membres du comité général perma
nent, des comités régionaux, diocé
sains, paroissiaux et des associations
catholiques » :
Pour me décider à assumer une charge
qui dépasse autant mes forces que la pré
sidence générale de l'CEnvre des congrès et
comités catholiques d'Italie, 11 a fallu, plus
que ladisclpllne du soVdat : l'obéissance du
chrétien *, dans ootta conviction sincère où
-je suis dô mon insuffisance, je trouva le
meilleur motif de ma confiance en Dieu.
.M moment'ou j'adresse mon premier
sàlut aux membres du comité : général per
manent, aux hommes .qui dirigent ie mou-
vement catholique sur les divers {Joints de
l'Italie, à èhacun de mes frères qui mili
tent dabs les Tan ga de notre armée", " je n*é
prouve aucun besoin d'écrire un m'âtiïfesfe
et de développer un programme : notre
programme, il est fixé par: la nature de no
tre œuvre, par les besoins des temps, par .les
enseignements pontificaux.
Notre œuvre n'est pas constituée, comme
tant d'autres, én vue de fins particulières
et limitées ; son but est tout ce qu'il y a de
plu# ample : « Réunir les catholiques et les
associations câtholiquesen une actioncom>
mu ne et concordante pour défendre les
droits du Saint Siège, les intérêts religieux
et sociaux des Italiens ; pour faire refleurir
la vie chrétienne dans lés communes, les
familles-, les individus; Notre œuvre est
donc appelée à coopérer à la perpétuelle
mission de l'Eglise, soit en -défen daibt là
société des influences délétères qui la me
nacent,'soit en là pénétrant dans toutes ses
parties de ce suc vital du christianisme où
Viendront se retremper et se régénérer tous
les organismes de la civilisation.
Ce programme est intangible dans son
but ; mais dans son dévèlôppement 11 doit
se modifier suivant les circonstances de
temps et de lieux, harmoniser les dlveréëè
tendances et aptitudes des Individus et des
associations, sous la haute direction, du
Pontife romain. Par suite, dans le gouver<
nement de l'œuvre des congrès, un triple
devoir s'impose à moi ^vouloir sans restric
tion tout ce que le Pape a déclaré néces
saire ; exclure sans tergiversation tout ce
qu'il a expressément exclu; dans le large
domaine qui s'étend éntre ces deux limites
Infranchissables, laisser pleine liberté de
discussion et d'application. Cette liberté
concourra d'ailleurs à "former des caractères
proportionnés aux vocations et aux luttes
du temps présent.
Et ainsi concorde, sûreté, union dans cè
très noble travail qui doit restaurer tout
l'édifice social dans le Christ, sur la base
Indispensable de la nécessaire dépendance
vis-à-vis de l'aHguste siège de Pierre. ■
Cette grande œuvre a du travail pour
tous, pour les hommes mûrs et pour les
jeunes ardents. Puisque l'âge me le per
met, je voudrais être le centre pour tous,
moi qui fus le disciple respectueux de ceux
dont les fatigues fécondèrent le terrain de
l'action catholique, moi qui en même
temps partage les aspirations de tous
çeux qui de ces fatigues attendent des
fruits nouveaux pour l'élévation du peu
ple, sous le glorieux drapeau de la démo
cratie chrétienne, élevé et béni par
Léon XIII.
A tous et à chacun, je demande de m'al-
derpar un travail continu, de fraternels
conseils, de franches observations. Ce sera
leur mérite, si je suis un peu moins au-
dessous des exemples que mes illustres
prédécesseurs ont laissés de leur zèle, de
leur valeur, de leur abnégation ; ce sera
une joie commune, une récompense inef
fable, si répondant à l'appel du Vicaire de
Jésus-Christ, nous montrons que l'amour
intense et actif pour l'Eglise comprend
aussi le plus sincère amour du peuple, le
plus fort amour de l'Italie.
UEE ÉI'RAÏÏGE C0HTEADICTI01Î
UEcho de la Haute-Marne nous
signale ce fait d'une saveur ex-
quise :
On sait que le CloB-Mortier, à Saint-
Dizier, pbï une grande et belle UBine
dont M. Hozet est le propriétaire ; on se
rappelle, d'autre part, que le 17 octobre
dernier, M. Rozet votait un ordre du
jour de confiance, félicitant le gouverne
ment d'avoir fermé 2,500 écoles dirigées
par des religieuses et invitant M. Com
bes à continuer d'appliquer énergique-
ment la loi contre les congrégations,
c'est- à-dire à faire disparaître dans le
plus prompt délai tout ce qui reBte en
France d'établissements congréganisteB.
Or, pendant que oe vote était émis à
Paris, à la Chambre, sait-on ce qui Be
pasBaitau Clos-Mortier?
— Tout simplement, on y créait une
maison de garde-malades dirigée par
qui?... par des religieuses de la Doc
trine de Nancy.
Franchement, des lecteurs vont crier
que nous cherchons à les mystifier, à
leur raconter une charge.
Ils seront édifiés si nous leur citons le
passage suivant du compte rendu officiel
delà réunion du conseil municipal de
Saint* Dizier, en date de vendredi dernier
14 novembre :
« Le conseil donne un avis favorable à
la demande d'autorisation formulée par
les SœurB de la Doctrine chrétienne, à
l'effet d'ouvrir une école maternelle et
une maison de garde ^malades au OI ob-
Mortier. »
Est-ce une gageure ?
M. Rozet veut apparemment tenir
le record... de la contradiction !
LES SOURCES QU'ON VEUT TARIR
A propos de l'évolution économique
dont la Chine est actuellement le théâtre,
M. Charles Depincé, dans la Quinzaine
coloniale, cite une correspondance dont
l'auteur « dégagé de tout parti pris con
fessionnel », est établi depuis vingt ans
en Extrême-Orient.
En voici un passage :
Les deux instruments d'influence sont,
en Chine, le commerçant et le million
naire. Nous ne possédons pas encore Je
premier, mais les idées qui se font jour ac
tuellement en France nous permettent d'es
pérer qu'il est en bonne vole de formation.
Quant au second, nous l'avons ; nous som
mes même des privilégiés, avec nos mis
sionnaires, avec nos jésuites surtout qui,
si on savait les aider, seraient pour la nou
velle génération de commerçants qui se
farme en France le guide et l'auxiliaire le
plus admirable qu'on puisse rêver. Sous
leur soutane bat le cœur le plus français
qu'un bon Francis puisse désirer rencon
trer à l'étranger. Et, quant à leur influence,
elle est incomparablement supérieure à
celle du missionnaire anglais ou américain
qui vit presque luxueusement, réserve
toutes ses laveurs & ses prosélytes et n'a,
en dehors d'eux, ni action, ni autorité mo
rale, tandis que celles du missionnaire
français s'étendent bien au delà de sa chré
tienté.
On voit le point de vue auquel se pîaoe
le correspondant de la Quinzaine colo-
nia.le. Ce point de vue est csjui des inté
rêts matériels. Comme la revue à la
quelle il écrit et qui a pour directeur
M. Çhailley Bert, gendre de Paul Bert,
il se préocoupe avant tout de l'expansion
commerciale de la France. Eh bien !
même à oe seul point de vue, cet homme
éclairé constate que nos missionnaires—
surtout, observe-t il, ceux qu'on persé
cute le plus — sont pour bous une force
immense, la seule à peu près sur la
quelle nous puissions compter en Chine,
en ce moment.
i Or, ce sont ces missions — une partie
d'entre elles tout au moins — que l'on
travaille à détruiré, en détruisant en
France leB maisons où le missionnaire
reçoit l'éducation qui le rend mission»
naire.Qa ne serait peut-être paB fâché de
conserver le ruisseau, maiB l'on B 'obBtine
à tarir la source. Absurdité l folie 1
Oui c'est une folie qu'une telle poli
tique, et c'en est une autre, chez les
électeurs, que de Bupporter ceux qui la
foût.
„ G. n'A.
• :—: ——.. :
LETTRES |E_ BELGIQUE
14 novembre 1902.
La politique. — Les socialistes, les grèves.
— Là duchesse de Vendôme. — L'abbé
Bouquillon.
Voici les Chambres rentrées. C 'eBt le
moment ou jamais de parler un peu poli
tique.
Quoi qu'eu disent les nouvellistes, on
sait fort peu de ce que Vont être les
travaux parlementaires.
Si|la logique et le bon sens étaient, ea
cette matière, une raison suffisante, il
faudrait prévoir que les intempérances
et les désordres auxquels jusqu'ici s'est
ivrés la gauche socialiste ne se repro
duiront plus. En effet, ces messieurs
ont pu constater, par leB événements
d'avril et par leB élections, que oes pro
cédés ne les avancent guère, s'ils ne leur
nuisent. Ils devraient en conclure qu'il
ne faut pas recommencer : l'événement
seul nous dira B'ils ont assez d'empire
'sur eux-mêmes pour conformer leur
conduite à cette pensée.
D'autre part, plusieurs interpellations
annoncées ne paraissent point prochai
nes. De oe nombre est l'interpellation^
dont on attribue le projet aux socialistes,
concernant l'incident de Spa,c'est-à-dire
le pénible oonfiit survenu lors du décès
de la reine, entre le roi et sa fille la prin
cesse Stéphanie. En dehors des motifs
de convenance qui devraient diBBuader
de mêler le Parlement à un différend
d'ordre privé, il y a, me semble-t-il, des
considérations de droit constitutionnel
qui interdisent de discuter les actes du
roi. '
Quoi qu'il en soit, la vérification des
pouvoirs prendra bien quelque temps,
tnême en admettant, ce qui paraît pro
bable, qu'elle ne donné lieu à aucun in
cident particulier. Puis viendront les
budgets, et cela nous mènera jusqu'au
nouvel an. -
Sans doute, îl y a plusieurs questions
dont la mise à l'ordre du jour est récla
mée dèpûis longtemps et dont l'examen
ne peut plus tarder, comme la loi sur les
accidents du travail, sujet trop connu
pour y insister encore. En outre l'alcoo<
liBme fet le repOB dominical s'impoBent
à l'attention du législateur, qui résistera
difficilement à la poussée de l'opinion.
Le projet concernant le repos dominical
est sur pied ; ; là ligue qui s'occupe de
promouvoir la réforme vient d'en ré
clamer la disoussion âu parlement. Pour
là répression de 1'alooolisme, on est fort
divisé et les cabaretièrs, distillateurs et
brasseurs s'agitent en sens inverse, fai
sant forcé menacés et tâchant, par là,
de peser sur le ministère et la majorité.
On n'aperçoit pas, jusqu'à présent, quelle
test la solution qui interviendra, bien que
fa pluB pratique et la plusefficaceparaisse
la limitation du nombre des cabarets et
la surélévation dès droits fiscaux, qui
permettraient peut-être d'abaisser le
taux du droit de licence. Mais ici encore,
l'âpreté et l'impatience des intérêts en
jeu peuvent précipiter le dénouement :
pourvu qu'on parvienne à dégager une
formule qui ne sacrifie pas les-graves
intérêts d'ordre moral qui dominent le
problème.
Là loi sur leB jeux n'est pas encore
promulguée ; on prétend qu'elle ne le
Béra jamais par la raison qu'une au.
guste parole s'y serait engagée. J'aime
mieux croire que ce n'éBt qu'un retard,
motivé par quelques considérations d'op
portunité et par les : difficultés d'exécu
tion très réelles aoxquelleB il faut pour
voir adminietrativemeht. Une situation
analogue se présenté pour la loi militai
re, promulguée dépuis le moia xle mars,
et qui attend encore la publication d'un
règlèment indispensable à son 'fonction
nement. Ici, il n'est pas douteux* que le
mauvais vouloir des bureaux du minis
tère de la guerre ne soit en càuse ; on
sait qu'ils sont hoetileô à la loi, qu'ils
considèrent comme une atténuation des
charges militaires par seef dispositions
relatives au volontariat. C'est précisé
ment en ce qui concerne le volontariat
que la difficulté a surgi : des centaines
de volontaires n'ont pu s'engager, faute
d'instruction.
Il se peut et même on affirme que es
double objet pourrait donner lieu à une
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