Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1901-12-26
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 décembre 1901 26 décembre 1901
Description : 1901/12/26 (Numéro 12354)-1901/12/27. 1901/12/26 (Numéro 12354)-1901/12/27.
Description : Note : un seul numéro pour jeudi et vendredi. Note : un seul numéro pour jeudi et vendredi.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k710947g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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EdîtIoa'.qooUdUnn» -* 12»S54
Jeudi-Vendredi 20-27 Décèmbre 180l y V
^BSCT ON QUOTID IEJfNB
PARIS. ÉTRANGER
|, ET, DÉPARTEMENT^ ' (UNION POSTALE)
U»a*-..v 25 * 86 »
Six mois' 13 » • ; 19 »
ïrois mois 7 *> 1© »
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ËDSTION SEMI-QUOT IDIENNE
PARIS ÉTRANGER
ET DÉPARTEMENTS (0NI0N POSTALE)
Un an.. ...... 13 » ' ?0 » '
Six moisi.;... 7 » 11 ,»> ;
Trois mois 4 » S 60
ET
LE MONDE
Les abonnements partent des l« et 10 de ohaqne mois
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
'■ MM. LAGRANQE, CERF et 0,6, place de la Bourse
PARIS, 26 DÉGEMBRE 1901
SOMMAIRE
P ierre V euillot.
E ugène T avernier.
■... i ■. > .V
Henry Fouquier....
Correspondance ro
main»........i...***
A la Chambre J. M.
An Sénat J. E.
La fête de Noël..... E douard A lexanbrb
La mission de Saint- '
Sulpice. 1 F. V.
Nouvelles agricoles A. de V iuiers di
l'isle -A bam.
Bulletin. — Nouvelles de Rome. — La
fête de Noël au Vatican. Au jour le
' Jour/— Les congrégations.— Un appel
aux catholiques. — Fêtes et réunions. —
L'Action libérale à Troyes — Les brl-
. seurs de croix. — Encore le Pieuptou de
l'Yonne. —Le pugilat Allemane-Charlea
Bernard, -r Informations politiques et
.• parlementaifea. — Ghroûique électorale.
— Le Concordat de 1801. — La guerre
du Transvaal. — Le conflit chilo-ar-
gentin. — Etranger. — La question ou
vrière. — Lettres,- sciences et arts. —
Echos de partout. — Nécrologie. —
Guerre et marine, r- Livres d'étrennes.
--.Nouvelles diverses. — Oalendrier. —
Dernière heijre. Tableau et bulletin
de la Bourse. .
LA TREVE
On peut être adversaires politi
ques, et cependant éprouver, a pro
pos d'un événement d'ordre politi
que, un commun sentiment ae sa
tisfaction et de bien-aise. Par exem
ple, en ce moment, les ministres
respirent, soulagés et délivrés.
Noua aussi, pour la même cause,
nous jouissons de cette agréable'
impression. .
, Les Chambres prennent leurs
tr«p courtes vacances du jour de
l 'an. Elles rentreront dans trois
petites semaines. C'est ce qu'on
appelle la «trêvedes confiseurs ».
M. Waldeçk-Rousseau et ses collè
gues v@nt recevoir, en cérémonie*
pour la troisième fois, le personnel
de l 'administration. Pour la troi
sième fois, ils entoureront le pré
sident à l'Elysée. Ce n'est peut-
être pas ce qui leur fait le plus de
plaisir. Mais comme ils sont con
tents de voir le Parlement fermé
jusqu'au milieu du mois pro*
chain ! '
Leur joie dépasse même la nôtre.
Encore un cap doublé! Quarante ou
cinquantfe jours de session, voilà,
désormais, tout ce qui les séçaré
de la période des élections géné
rales. Ils ont des chances de plus
■en plus grandes d'y présider. —Mi
nistre, se disent M. Caillaux et
quelques autres, je suis à peu près
sûr. a'être. réélu... Et M. Waldeck?
-Rousseau pense, avec .là joie de
l'ambitieux qui aime à se montrer
homme de gouvernement et de ré
solution : — Je vais faire marcher
le suffrage universel..;
Ils . éprouvent une satisfaction
r d'autant plus vive que rien n'y a
manqué, pas même i'instant a'in-
3uiétude qui vient, presque à la
ernière minute, comme poui» ac
croître le charme de la tranquillité
qu'on va reconquérir. Le ministère,
au moment de clorè la session, a
failli se priser contre un petit récif ;
le chapitre dés fonds secrets.
Ce chapitré n'a été voté par la
Chambre qu'à uïie trentaine ae voir
de majorité. Or, M. le président du
conseil, hautain, avait posé la ques
tion de confiance. .
, Nous avouons ne pas compren
dre, en cette occasion, l'attitude
d'un certain nombre de libéraux et
de progressistes. Une vingtaine
id'anti-ministériels déclares ; se sont
abstenus; environ vingt autres ont
iriis dans l'urne le bulletin blanc
que réclamait M. Waldeck-Rous-
eeau. .... ...
Il n'y a cependant pas eu de sur
prise. L'on savait, sur les bancs du
centre, que les collectivistes et plu
sieurs radicaux-socialistes ne se
décideraient point à voter les fonds
secrets. L'occasiôn était excellente,
pour infliger au. cabinet un écheç
qui, surtout après la déclaration"
de son chef j ne lui permettait plus
de garder le pouvoir;
Quelle raison a donc pu empê
cher les quarante ^progressistes de
saisir le cheveu 1. Ont-ils cbnsidéré
qu 'il y avait là une question de prin
cipe? C'est véritablement exagérer
le culte des principes. Sans doute,
il faut à un gouvernement des fonds
secrets. Màis quand on sait qu'il
s'en servira pour soutenir une poli
tique détestable et mêmè pour vous
combattre, on mérite le nom de
dupe si on ne lai refuse point cette
arme. En fait de principe, il- y en
avait un qui devait avoir le pas,
dans cette circonstance. Il fallait,
par principe, tâcher de rendre la
situation impossible à un ministère
malfaisant.
Une fois de plus, l'occasion a été
manquée. C'est peut-être bien la
sixième ou la septième. Ce cabinet
doit décidément beaucoup à la ma
ladresse de ses adversaires. Sans
doute aussi, les quarante progres
sistes en question n'auront pas
voulu qu 'une crise ministériélle
vînt troubler la trêve des confi
seurs 1 . C'étaient pourtant de jolies
étrennes à faire au pays.
Les détQuy&.da budget fourni
ront-ils Une occasion, en janvier
ou en févriér, dé réparer cette faute;
et si l'occasion se présente, ne la
laissera-t-on pas échapper encore?
Jamais il ne faut perdre tout espoir;
mais il est bien difficile d'en garder
beaucoup. Quant à croire qu'on
puisse faire tomber le nftinistère au
trement que dans une trappe de ce
genre, non. C'est pourquoi noUs-ne
sommes pas de ceux qui voudraient
'voir la Chambre discuter et voter
. plus vite le budget. D'honnêtes con
servateurs s'indignent devant ce
spectacle. Consacrer la moitié du
.'temps des sessions au budget, quel
gaspillage! Ehllaissez dono! Ce
-n'est pas la moitié, ce sont les trois
quarts de son temps aue nous vou
drions voir la. Chambre donner à
cette discussion. Du moins, ne fait-
elle pas de mauvaises lois pendant
qu'elle s'attarde à,, la bespgne bud
gétaire.
Pierre Veuillot.
V ; .—y •. ' ' Y -—~r"
"BULLETIN
Les-Chambres se sont séparées mardi
soir elles ne se réuniront à nouveau
que le Ik janvier pour une courte ses
sion prochainement interrompue par la,
période électorale., ,
... Au PalaiS'Bourbon, la question de
confiance s'est trouvée posée à propos
des fonds secrets, et sans la timidité re
grettable de quelques libéraux et pro
gressistes, nous pouvions, comme pré
sent de Noël, être débarrassés de l'abo
minable ministère Waldeck. .
Au Sénat, on a voté l'ensemble du
projet sur Vadmission temporaire des
blés t et M.Maxime Lecomte a déposé
un projet d'abrogation de la loi de 1815
sur la liberté de l'enseignement supé
rieur.
La grande fête chrétienne de la nais
sance de Jésus a été célébrée avec l'éclat
traditionnel d&ns les églises de Paris.
On télégraphie de Tunis que M.. Pi-
chon, notre nouveau résident général,
a assisté hier officiellement,suivant l'u
sage, et entouré d& tout son personnel,
à la grand'messe célébrée par Mgr l'ar
chevêquede Çarthage.
Il est à peine besoin de dire que les
feuilles sectaires et. révolutionnaires
crient, dès aujourd'hui, au scandale.
XJne information très sensationnelle
nous arrive d'Angleterre:: un journal
qu'on dit être inspiré par Mi Chamber
lain, affirme que les gouvernements de
Londres et dé Berlin sont en pourpar
lers en vite du règlement de ta guerre
sud'africaine. : " ". '
On se demande donc si le voyage an
noncé de Guillaume Il en Angleterrej
le 20 janvier j pour le service anniver
saire de la reine Victoria, ne hâterait
point la, solution.
• Le Sobranié bulgare à repoussé, à
trois voix de majorité, le projet d'em
prunt; les séances parlementaires ont
été suspendues, . là dissolutitn paraît
imminente. ; ' . .
Le gouvernement a . besoin de dix
millions pour les coupons de janvier et
de février ; la crise financière est grave.
En Serbie,' là Skoupchtina. ayant
adopté un ordre du jour regrettant que
deux officiers, condamnés à l'emprison
nementpaf le conseil dé guerre, n'aient
pas été privés de leûr grade, le minis
tre de la guerre a donné sa démission, :
Un nouveau meeting d'étudiants a
été organisé à Athènes ; tout s'est passé
dans le calme on a brûlé simplement
une traduction d'évangile.
Le prince Georges a accepté la pro
longation de son mandat en Crète. .,
" Le ministre de la marine turque a de
mandé à être relevé de ses fonctions ; lé
grand-vizir a l'intention de faire An
nuler le traité avec le chantier naval de
Gênes pour là construction de huit cui
rassés. ■ -
Le conflit chilo-argentin est — du
moins*poy,r l'instant — arrangé k l'a
miable.
En Colombie, les r&oolutionnaires s'a
gitent à. neuveau; on s'attend à d'im
portantes attaqués.
La siluatien reste très tendue entre lè
Vènezuela et .l'Allemagne-, on parle
même d'ultimatum venu de Berlin.. ■ ,
NOUVELLES DÉ ROME
• Nous recevons la dépêche sui
vante:'.
Rome, .26 décembre, midi 15.
• Sa Sainteté Léon XJII a reçu, hier, en
audience, Mgr Mignot, archevêque d'41»
Wj et Mgr Bouquet, évêque de Mende.
, .On nous écrit de Rome, le 23 dé
cembre : :
Consécrations éplscopales.
Hier à l'égliae Saint-Laurent in Da*
mitio prèB le palais de la chancellerie,aeu
lieu la consécration solennelle de l'évêr
que de Reggio 4'Emilia - et de. 1'éyêque
titulaire de Capharnaiiim. -■
Oe- dernier est destiné au diocèse dé
Lecce ; .mais comme ce diocèse* apparat
tient au patronage royal des Pouilles, il
ne peut être nommé évêque de Leccè,
qu'après avoir obtenu le placet royal.
Là consécration a "été faitè par S. Era.
le cardinal Parochi avec l'assistance de
Mgr Adami et de Mgr Lazzareschi.
L'académie tibérlne.
. L'académie tibérine a tenu sa séance
ordinaire dans la grande salle da palaig
apostolique de la chancellerie.
M. l'abbé Carabini a fait une confé
rence sur c Léon XIII et l'Eglise grec-
f ue », -en montrant le développement du
'•catholicisme en; Orient et la sollicitude
bienfaisante du Pape pour cette Eglise.
La Chambre.
, La loi si importante des dégrèvements
fiscaux a été discutée et votée en quel
ques séances. :
Et tout de suite, la Chambre a pris ses
vacances de Noël. On a voulu montrer
au pays qué les députés avaient fait quel
que chose pour lui. .
Cependant, cette foi est absolument;
insuffisante ; on n'a pas même eu le temps
.d'en corriger les défauts les plus sail
lants; elle n'aura aucun résultat prati-
que pour la population pauvre, et les
grands marchands de blé seulement en
profiteront.
On affirme que, après les vacances qui
se prolongeront jusqu'au 15 janvier, il y
aura un décret roy^l de prorogation,
puis on déclarera que la session est
close.
Vers le 25 janvier, on ouvrira une
nouvelle session, avec an discours du
-trône.
Ces fictions parlementaires entraîne
raient la disparition des interpellations
Bur Saint-Jérôme;
La loi du divorce devrait être proposée
de nouveau à la prochaine session.
Le triomphe de M. Ferrl.
Le député Ferri a tenu une conférence
dans une a birreria > de la rue du Vingt-
Septembre.
Plusieurs milliers dé personnes, eh
grande partie du bas .peuple, assistaient
à la conférence.
M. Ferri a expliqué les mots pronon
cés par lui à Montecitorio ; il a affirmé
que, depuis-l'entrée des Piémontais par
la Porta-:Pia, on n'a rien fait de sérieux
pour le peuple italien. Il a déclaré la
guerre aux < voleurs de toute espèce s,
et il s'est comparé à < là sonnerie élec
trique, qu'on a voulu arrêter, mais qui
continuera à obséder les oreilles de tous
leB farceurs de la bourgeoisie ».......
Les applaudissements ont été énor
mes; La foule a voulu: accompagner M.
Ferri jusqu'à la gare, où elle a été dis
soute par la polioe. '
IIS MS LE M AU TAÏICM
Adresse lue par S. Em. le cardinal
Oreglia di San Stefano.
Très Saint-Père,
Le refour de la solennité de Noël donne
au Sacré Collège l'agréable occasion de
renouveler à Votre. Sainteté l'hommage
de ses respectueux sentiments et de
ses souhaits. De même qu'à cette heure
est unique et commune la cause des
P|lus douces joies, ainsi est unanime le
vœu qui de nos cours monte vers le ciel
et implore sur Votre Auguste Personne
l'abondance de grâces divines et extraor
dinaires. . r
Et ce voeu que nous formons est .d'au
tant plus ardent que plus triste et plus
menaçant apparaît l'avenir. En effet de
quelque côté que se tourne notre regard,,
nous ne voyons qu'up continuel effort
pour corrompre de plus en plus le peu
ple, et pour bouleverser spécialement la
classe ouvrière, que l'on cherche à pous
ser à des excès et à des troubles en . la
leurrant par de fallacieuses espéranceB.
D'autre part, nous ne ressentons pas
moins de tristesse en considérant la con
dition à laquelle est réduite l'Eglise par
les fréquents attentats commis contre sa
suprême indépendance, par les obstacles
opposés à la liberté des fidèles dans
l'exercice, de leur religion, et en tout ce
qui concerne leurs intérêts spirituels.
Le Sacré Collège, en même temps qu'il
déplore un tel état de. choses,, saisit pette
occasion pour s'unir à la noble protesta
tion récemment formulée par Votre Sain
teté, contre la menace d'une loi dont les
effets seraient souverainement funestes.
Daigne Votre Sainteté accueillir avec
bienveillance les Sentiments et les vœux
du Sacré Collège, et nous fortifier tous
par la Bénédiction Apostoliques ■
Réponse du Souverain Pontife.
Nous accueillons avec une satis
faction toute particulière les vœux
que vous venez de Nous adresser,
Monsieur le Cardinal.au nom de ^en
semble du Sacré Collège. Nous lui
sommes reconnaissant du fond du
cœur et Nous le lui témoignons en
implorant Nous aussi sur lui une
abondance de faveurs extraordw
naires. Que des grâces célestes très
spéciales descendent sur toute
l'Eglise de Dieu, troublée, commé
vous lè voyez, par des épreuves et
des persécutions comparables aux
plus cruelles.qu'elle ait jamais souf
fertes.
Une liberté de jpensèr satis frein
et pleine d j orgueif, qui met sa gloire
à répudier les vérités révélées et
les influences chrétiennes, engendre
sans cesse une moisson funeste de
coupables sentiments et de mortel
les erreurs. On met tout en oeuvre
afin d'égarer les foules, de leur
faire haïr l'Eglise, de les arracher
du giron de Komê, cefttre prédes
tiné de la vérité et de l'universel sa
lut. On persécute, on proscrit les
ordres ~ religieux* non seulement
ceux qui servent si bien les grands
intérêts des, âmes, mais encore les
autres qui se consacrent à assurer
le bien-être de la vie terrestre : on
fait des lois imprudentes, désas
treuses, qui contrastent ouverte
ment avec ..les lois éternelles de
Dieu. Oh ! elles sont trop nombreu
ses les câuses d'amertume qui de
puis quelque temps ont leur ré
percussion sur les conditions .m&v
raies de l'époque actuelle.
Fortifiés par le secours divin,
Nous ne manquerons jamais au
grand devoir d éloigner le peuple
chrétien des pâturages empoi
sonnés qui pour son malheur sont
mis à sa portée de toutes parts
en si'grande abondance. Il y a quel
ques jours,. Nous élevions la voix,
comme c'était Notre devoir, contre
le funeste attentat qui menace en
Italie la sainteté du mariage ; Nous
indiquions les maux intérieurs, les
effets déplorables qui en résulte
raient, et Nous le faisions avec une
évangélique liberté, et avec le des
sein d'être entendu surtout par
ceux qui devaient Nous entendre.
Vos sages paroles, Monsieur le
Cardinal, répondent à la gravité du
péril.
Nous nesommes pas moins préoc
cupé des progrès menaçants de ce
mouvement dé révolte qui va droit
à ébranler les bases de l'ordre sq*
çial. Nous avons déjà exhorté en
d'autres circonstances et Nous ex
hortons de nouveau aujourd'hui les
catholiques à ce sujet : qu'ils ; s'ef
forcent de s'opposer autant qu'ils
le pourront au progrès des maxi
mes subversives des socialistes.
Mais puisqu'il s'agit d'une entre-
Srise dont le succès sera garanti
'une façon efficace surtout par l'es
prit d'obéissance et par la concordé
des âmes, il convient que l'on voie
être obéissants et marcher d'ac
cord, tous les catholiques qui s'em*
ploient, sous la direction de l'Eglise,
au soulagement des classes popu
laires. Nous demandons le. concours
unanime et harmonieux, de" toutes
les bonnes volontés.
Que les jeunes gens viennent à
Nous, et qu'ils s'empressent démet
tre en commun l'énergique et ardent
te activité qui est le propre de leur
âge; que les hommes plus mûrs
viennent aussi, et qu'ils apportent
avec confiance, outre leur foi éprou
vée^ la pondération et le bon sens,
qui sont le fruit de l'expérience. Le
put est unique et leur est commun :
lé zèle doit être égal et également
sincère chez les uns et chez les au
tres. Qu'entre eux régnent non pas la
défiance, mais une confiance réci
proque; non les critiques, mais la
patience chrétienne; non des dis
sensions, mais la charité mu
tuelle.
Que lè divin Rédempteur, qui,
des sa première apparition parmi
les hommes, les réconforta d'une
douceur spirituelle toute nouvelle,
apportant au milieu d'eux l'annoncé
de la paix, daigne maintenant ré
jouir 1 Eglise par la parfaite con
corde de tous ses fils. Qu'à çe don
de la paix vienne s'unir l'abondance:
des grâces célestes qu'en cette veille,
de la j oyeuse solennité de Noël Nous
souhaitons à tous, que Nous implo
rons pour tous en général, et d'une
façon : particulière pour le collège
des. cardinaux, les évêques, les
prélats, toutes les autres person
nes ici présentes, accordant à cha
cun, avec une paternelle affection,
la bénédiction apostolique. :
AU JOURLE JOUR
Ah î qu'en fermes galants s'expriment
les conseillers municipaux de Mailly-la-
Ville (Yonne) !
Dans cette commune, il y à une école;
des Sœurs, et jusqu'à l'année dernière,
il n'y avait que l'école des Sœurs, de
sorte que toutes les femmes de Mailly -rla-
Ville ont été élevées par des religieuses.
Or, les bons édiles de Mailly-Ja-Ville
viennent de rejeter la demande d'autori
sation formulée par celles-ci, en donnant
pour raison que l'instruction donnée par
les Sœurs « déprime le cerveau, abrutit
les masses », et que leurs procédés édu
catifs sont, « incapables de former t de
bonnes épouses et de bonnes mères
Si les conseillers municipauxde Mailly-
la-Ville sont mariés, ils sont galant%
pour leurs femmes ! S'ils ne le sont pas,
ils sont gentils pour leurs sœurs !
. . * - j.
• • •
Les fêtes de Nottl, comme les autres
années, ont eu leur répercussion sur le
mouvement des transactions aux Halles
de Paris.
L'oie traditionnelle se vend moins. On
préfère l'huître, le boudin et l'écrevisse,
Au lieu des 60,60,0 huîtres deMarennes
et des 100,009 huîtres' portugaises qui'
arrivent en temps ordinaire le samedi et
lè dimanche, on a vendu : à la criée de,
lundi, 34^,000 portugaises et 296.003 ma-
rennes ; à celle dé mardi, 665,400 portu
gaises et 194,500 marennes. S
Ces arrivages ne représentent que le
tiers de la consommation parisienne,
beaucoup de . magasins et d'établisse
ments recevant directement leurs envois
de province. .•
, Pour les écrevisses,l'arrivage d'avant*
hier a dépassé cent mille,
f ! te "boudin, cher ail peuple de Paris,,
s'est ressenti de l'augmentation de la de
mandé. Le gang qui sert à lé confection^
nereBt monté, aux abattoirs de 20 à 80
centime^ leiitre.
Bien des gens qui ne sont pas chrétiens
tiennent à se réjouir d'une façon profane
pour l'anniversaire de la naissance du
Christ. Illogismes individuels qui ne font
qu'attester l'importance sociale du chris
tianisme.
' Cette correspondance contient des let
tres autographes de souverains et d'hom
mes d'Etat, entre autres de Napoléon III,:
de Victor-Emmanuel et de Cavour. Ces
lettres ont, dit-on, une -très-grande ira»
portance historique. On a trouvé,ien ou-;
tre,un crucifix en ivoire dont la valeur
est estimée à quinze mille francs, des
vases en argent ciselé, et des objets en
cristal des plus précieux.
'"* . ' :
Un remarquable match d'échecs vient
d'avoir lieu à Paris, dans un café du bou-
levard de Strasbourg.
M. LaBk'er, professeur de mathémati
ques à l'Université de Manchester, a
joué simultanément quarante parties d'é
checs contre quarante partenaires choi- :
sis parmi les joueurs les plus renom-,
més.
M. Lasker était au centre d'un rectan
gle formé par une série de tables. Sur
chaque table était un échiquier, et, de
l'autre côté, un joueur. M. Lasker était
debout, allant dè table en table, et jouant
successivement contre tout le monde.
Parmi ses partenaires était une dame,
qui excelle, paraît-il, à la manœuvre du
a fou s.
La partie — ou plutôt les parties. —
ont duré de huit heures" du soir à trois
'heures du matin. M. Lasker en. a gagné
trente-six, et en a perdu trois. Une par
tie a été déclarée nulle. Le partenaire fé
minin est au nombre des battus.
Le jeune. Toto, littéralement comblé de
jouets cette annéç,. disait joyeuseménf '
hier à son frère aîné, qui est le dernier
de sa classe en grammaire :
— Moi, j'aime beaucoup Noël ; et toi ?
— Moi aussi, a répondu le potache,
j'aime beaucoup Noël... mais sans Chap-
sal! ■ '
On a arrêté à la Spezzia une certaine
Angelina Vergàzzola, qoi fut femme de
chambre de la trop célèbre comtesse de
Castiglione. •
Une perquisition faite à son domicile a
eu pour résultat d'amener la découverte-
d'uné volumineuse correspondance de la
comtesse.
HENRY FOUQUIER
Voilà l'étonnant s articlier » devenu
lui-même un sujet d'article. On peut
faire cette réflexion sans offenser sa mé
moire, puisque, s'il avait eu son pareil et
s'il l'avait vu disparaître de la sorte en
plein labeur, il n'aurait pas laissé échap
per une antithèse si naturelle.
Envers lui,j non seulement elle est de
circonstance, mais elle a en quelque
sorte une application obligatoire. Qu'a-
t-il fait, depuis vingt ans, sinon observer
les contrastes, aussi bien què ; les analo
gies,.des individus, des choses, des idées
et des événements ? Il a noté, il a décrit
sans repos, prenant l'impresssion au
paBBage pour la développer, l'arranger,
la polir,, pour. lui. donner. toute la durée
que comporte^le journalisme, c'est-à-dire
cinq minutes environ, si ce n'est deux ou
trois, ou mçins encore. Une pièce de théâ-
tré, un discours, un. incident politique,
un fait divers offraient à son esprit des
ressources égales. Il raisonnait là-dessus
avec la même facilité, la même régula
rité et la même élégance; En somme^
tous les détails de la vie lie sont-ilsi pas
matière à' considération? Cet exercice,
pour lequel. Henry Fouquier possédait
une aptitude singulière, avait formé en
lui une seconde nature, prédominante,
insatiable, exclusive. Trois pu quatre ar
ticles par jour, est-ce croyable ? En tout
cas, c'est certain. D'ailleurs, il paraît que
l'exemple n'est pas aussi rare que l'on
suppose j'plusiéurs personnages en effet
ont écrit comme s'ils avaient tenu, en
même temps, une plume de chaque main
et aussi de chaque pied.
Mais l'homme qui vient de mourir n'a
vait pas seulement réalisé le problème,
delà fécondité ininterrompue.. H nia jas,
mais négligé le style, dont il avait le dpn
incontestable. Il » toujours pris soin
aussi de mettre quelque idée dans ses
phrases littéraires. Si esclave qu'il fût
de la quadruple < - copie ■ quotidienne, il
entendit travailler comme un ouvrier
d'art, consciencieux vis-à-vis de la rai
son et de l'imagination. Il voulut davan
tage et prit le réle du penseur, du, mora
liste, du philosophe; et aussi du législa
teur puisque, de 1889 à 1893* on le. vit à
la Chambre où, du reste, il parla une
fois, non pas sans talent,mais sans.aycun
succès.
Ce n 'eBt pas seulement devant ses col-,
lègues du Palais-Bourbon qu'il échoua.
Même dans la presse qu'il avait pour
ainsi dire envahie, il n'a pas'réusBj selon
la manière qu'il ambitionnait, le plus.
L'admiration qu'il excitait parmi ses con
frères était faite, surtout d'étonnement. II
croyait que sa culture et son sérieux lui.
méritaient l'influence ; et il se trouva ré*
duit toujours à l'emploi du virtuose.
J'ignore s'il s'est plaint de là dèstinée ;
mais, quand même il en aurait eu Jenvie,
il n'aurait pu se payer cette consolation
assez négative, car il avait pris pour rè
gle l'optimisme. Il était prisonnier d'une
vague fierté, mélangée de philanthropie.
Elle le portait àconsoler tout ' lé monde
par des motifs qui ne satisfont personne.
Qu'il laissât voir quelque faiblesse dans
la résignation, on lui eût ironiquement
demandé s'il ne comptait plus, sur l'effi
cacité du vieux stoïcisme, modernisé se
lon les recettes de lacuisine morale Au
jourd'hui et selon les besoins de tempé
raments assez débilités.
C'était sa philosophie, vraiment peu
applicable à la société, présente. Sur le
boulevard et ailleurs, rien n'est sans
doute plus démodé que le sentiment grec.
Etencore,si,en fait d'art, Henry Fouquier
se fût inspiré de la grande esthétique
derrière laquelle Platon montrait un
« modèle impérissable », il eût peut-être
fait impression sur les esprits mais il
s'abandonnait trop volontiers au goût des
oripeaux mythologiques. Lu i, homme de
théâtre et qui voulait être, de son époque,
semblait ignorer les fameux triomphes
où s'illustrèrent Meilhac et Offenbach en
faisant de l'Olympe un carnaval.
Le même attachement aux souvenirs
et à là littérature du paganisme détour
nait le chroniqueur de la conception
chrétienne ; mais dàns son parti on ne
lui savait aucun gré d'être antichrétien
pour cette raison-là et avec ces maaiè-
res-là. En vain avait-il jadis suivi ©a-
ribaldi et combattu dans les rangs dès
Mille. Il n'était pas assez moderne. En
vain avait-il essayé dés fonctions de pré
fet, jadis aussi, à Marseille. On ne vou
lait reconnaître en lui qu'un cigalier et
de l'ancien temps encore. Cet homme
distingué qui écrivait partout avait l'air
de n'être nulle part chez lui; Invoquait-
il le prestige des belles-lettres, on lui
disait « très bien > ; et, en se détournant,
on ajoutait : « des phrases. « Parlait-il
philosophie, on lui demandait ce qu'il
avait découvert ou ce qu'il pouvait ex
pliquer. Et, en effet, irn'indiqùait le che
min d'aucune explication. II a tourné
sans répit autour de tous les problèmes
et il n'a entamé ni les. grands ni les pe
tits.
DanB ces derniers temps, il semblait
impatient de voir s'ouvrir le seuil de l'A
cadémie. Là, il eût ! fait via discours élé
gant; un article de plus. Mais l'Acadé
mie, qui a cependant]acoepté Lemoinne et
Hervé et qui aurait admis Sarcéy, a jugé
sàns doute qu'Henry Foùquier était trop
uniquement éhroniqueur.
SI, comme on a lieu de le supposer, il
s'est peu à peu délivré de ses préven
tions antichrétiennes, il aura mis a son
existence une vraie conclusion, qui com
pensera. très abondamment celle dont
reste dépourvue son œuvre littéraire..
Eugène T avernier. ;
CORRESPONDANCE ROMAINE,
' ■ Lundi; 23 décembre. '
La réception de Noël au Vatican.
Suivant.la coutume, c'est aujour
d'hui à midi que la cour pontificale
a : présenté au Souverain Pontife ses
hommages, ses félicitations et ses
vœux à l'occasion des fêtes de Noël
et du renouvellement de l'année.
Le Pape a reçu sa cour dans la
salle du Trône. Le cardinal Oreglia
di San Stefano, doyen du Sacrér
Collège, a parlé au nom des prin
ces de l'Eglise, disant au Pape la
part qu'ils prennent à ses douleurs
et à ses angoisses, comme aussi à
ses protestations inlassables à l'é-
f ara des forfaits qui se consomment
é toutes parts contre l'Eglise et
ses libertés les plus précieuses.
On a trouvé plus haut ce discours
de l'Eme Oreglia, : ainsi que la ré
ponse du Souverain Pontife. Cette
réponse a été lue par Mgr Scapi-
nelli, camérier secret participant
de Sa Sainteté. Le Pape accentuait
lui-même par: des mouvements de
tête énergiques ; les î; passages sail
lants, de son-discours : la dénoncia
tion de là liberté effrénée dé pen
ser, comme étant la source de tous
les maux qui affligent l'Eglise et
menacent la société; les protesta
tions nouvelles contre les attentats
Commis à l'égard des ordres reli
gieux, maigre les services qu'ils
rendent même dans le domaine des
biens temporels. Il affirmait aveci
une énergie plus singulière encore
sa volonté de remplir jusqu'au bout
le grave devoir de 1a défense des
libertés et des droits de l'Eglise.
L'assistance n'a pas été moins
impressionnée par les instances
neuvelles que U Pape adresse aux
catholiques, prêtres et laïques, de.
s'opposer vigoureusement aux en
treprises des socialistes. Le Pape
n'a point séparé cette, invitation du
rappel opportun des conditions aux
quelles doit se soumettre l'action
seciale pour être ordonnée'et par
suité féconde : l'obéissance aux su-'
périeurs, la cordialité entre tous les 1
soldats de la même cause. Il a fait
à tous, jeunes et vieux, un pressant
appel de se dévouer à cette œuvre
si-urgente, sans défiances mutuel-
leSj . en s'imposant une .trêve pour
toutes les discussions inutiles.
Puis le Pape s'est levé, et à pro
noncé d'une voix forte les paroles
de la bénédiction apostolique.
Ensuite les cardinaux, les évê-
ques, les prélats, les prêtres, les
laïques présents ont pu s'approcher
tour à tour de Sa Sainteté. Pour la
plupart d'entre eux, lé Pape trou
vait, dans son cœur et dans les tré
sors de sa prestigieuse mémoire, le
mot approprié qui. montre le Père
au courant de la vie et des travaux
de chacun de ses enfants. Telle de
ces paroles, tel « bravo! s tombé
de ces lèvres augustes, reste pour
de longs mois la plus douce des
récompenses, le plus envié dçs en
couragements.'
C'est surtout à ce moment des. ré
ceptions pontificales que chacun
peut se rendre compte par soi-même
de l'état du Souverain Pontife. Ra
rement, il est apparu d'une santé
plus robuste, d'une vivacité de re
gard .et d'esprit plus pénétrante. A
ce spectacle, l'on ne pouvait se dé
fendre d'envoyer vers le Ciel un
élan de filiale reconnaissance ; ce
Pontife dont la sollicitude s'étend
aux moindres incidents de la vie de
chaque église est un vieillard de
92 ans, et par la grâce de Dieu, son
activité ne connaît pas de repos 1
Toute cette dernière semaine, il a
donné audience aux évêques pro-
EdîtIoa'.qooUdUnn» -* 12»S54
Jeudi-Vendredi 20-27 Décèmbre 180l y V
^BSCT ON QUOTID IEJfNB
PARIS. ÉTRANGER
|, ET, DÉPARTEMENT^ ' (UNION POSTALE)
U»a*-..v 25 * 86 »
Six mois' 13 » • ; 19 »
ïrois mois 7 *> 1© »
lies abonnements partent des X e ' et 16 de chaque mois •
tJN NUMÉRO? Paris & Départements 10 cent,
BUE-BAUX : Paria, rue Cassette, 17 (VI* Mr.)
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Un an.. ...... 13 » ' ?0 » '
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Trois mois 4 » S 60
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LE MONDE
Les abonnements partent des l« et 10 de ohaqne mois
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
'■ MM. LAGRANQE, CERF et 0,6, place de la Bourse
PARIS, 26 DÉGEMBRE 1901
SOMMAIRE
P ierre V euillot.
E ugène T avernier.
■... i ■. > .V
Henry Fouquier....
Correspondance ro
main»........i...***
A la Chambre J. M.
An Sénat J. E.
La fête de Noël..... E douard A lexanbrb
La mission de Saint- '
Sulpice. 1 F. V.
Nouvelles agricoles A. de V iuiers di
l'isle -A bam.
Bulletin. — Nouvelles de Rome. — La
fête de Noël au Vatican. Au jour le
' Jour/— Les congrégations.— Un appel
aux catholiques. — Fêtes et réunions. —
L'Action libérale à Troyes — Les brl-
. seurs de croix. — Encore le Pieuptou de
l'Yonne. —Le pugilat Allemane-Charlea
Bernard, -r Informations politiques et
.• parlementaifea. — Ghroûique électorale.
— Le Concordat de 1801. — La guerre
du Transvaal. — Le conflit chilo-ar-
gentin. — Etranger. — La question ou
vrière. — Lettres,- sciences et arts. —
Echos de partout. — Nécrologie. —
Guerre et marine, r- Livres d'étrennes.
--.Nouvelles diverses. — Oalendrier. —
Dernière heijre. Tableau et bulletin
de la Bourse. .
LA TREVE
On peut être adversaires politi
ques, et cependant éprouver, a pro
pos d'un événement d'ordre politi
que, un commun sentiment ae sa
tisfaction et de bien-aise. Par exem
ple, en ce moment, les ministres
respirent, soulagés et délivrés.
Noua aussi, pour la même cause,
nous jouissons de cette agréable'
impression. .
, Les Chambres prennent leurs
tr«p courtes vacances du jour de
l 'an. Elles rentreront dans trois
petites semaines. C'est ce qu'on
appelle la «trêvedes confiseurs ».
M. Waldeçk-Rousseau et ses collè
gues v@nt recevoir, en cérémonie*
pour la troisième fois, le personnel
de l 'administration. Pour la troi
sième fois, ils entoureront le pré
sident à l'Elysée. Ce n'est peut-
être pas ce qui leur fait le plus de
plaisir. Mais comme ils sont con
tents de voir le Parlement fermé
jusqu'au milieu du mois pro*
chain ! '
Leur joie dépasse même la nôtre.
Encore un cap doublé! Quarante ou
cinquantfe jours de session, voilà,
désormais, tout ce qui les séçaré
de la période des élections géné
rales. Ils ont des chances de plus
■en plus grandes d'y présider. —Mi
nistre, se disent M. Caillaux et
quelques autres, je suis à peu près
sûr. a'être. réélu... Et M. Waldeck?
-Rousseau pense, avec .là joie de
l'ambitieux qui aime à se montrer
homme de gouvernement et de ré
solution : — Je vais faire marcher
le suffrage universel..;
Ils . éprouvent une satisfaction
r d'autant plus vive que rien n'y a
manqué, pas même i'instant a'in-
3uiétude qui vient, presque à la
ernière minute, comme poui» ac
croître le charme de la tranquillité
qu'on va reconquérir. Le ministère,
au moment de clorè la session, a
failli se priser contre un petit récif ;
le chapitre dés fonds secrets.
Ce chapitré n'a été voté par la
Chambre qu'à uïie trentaine ae voir
de majorité. Or, M. le président du
conseil, hautain, avait posé la ques
tion de confiance. .
, Nous avouons ne pas compren
dre, en cette occasion, l'attitude
d'un certain nombre de libéraux et
de progressistes. Une vingtaine
id'anti-ministériels déclares ; se sont
abstenus; environ vingt autres ont
iriis dans l'urne le bulletin blanc
que réclamait M. Waldeck-Rous-
eeau. .... ...
Il n'y a cependant pas eu de sur
prise. L'on savait, sur les bancs du
centre, que les collectivistes et plu
sieurs radicaux-socialistes ne se
décideraient point à voter les fonds
secrets. L'occasiôn était excellente,
pour infliger au. cabinet un écheç
qui, surtout après la déclaration"
de son chef j ne lui permettait plus
de garder le pouvoir;
Quelle raison a donc pu empê
cher les quarante ^progressistes de
saisir le cheveu 1. Ont-ils cbnsidéré
qu 'il y avait là une question de prin
cipe? C'est véritablement exagérer
le culte des principes. Sans doute,
il faut à un gouvernement des fonds
secrets. Màis quand on sait qu'il
s'en servira pour soutenir une poli
tique détestable et mêmè pour vous
combattre, on mérite le nom de
dupe si on ne lai refuse point cette
arme. En fait de principe, il- y en
avait un qui devait avoir le pas,
dans cette circonstance. Il fallait,
par principe, tâcher de rendre la
situation impossible à un ministère
malfaisant.
Une fois de plus, l'occasion a été
manquée. C'est peut-être bien la
sixième ou la septième. Ce cabinet
doit décidément beaucoup à la ma
ladresse de ses adversaires. Sans
doute aussi, les quarante progres
sistes en question n'auront pas
voulu qu 'une crise ministériélle
vînt troubler la trêve des confi
seurs 1 . C'étaient pourtant de jolies
étrennes à faire au pays.
Les détQuy&.da budget fourni
ront-ils Une occasion, en janvier
ou en févriér, dé réparer cette faute;
et si l'occasion se présente, ne la
laissera-t-on pas échapper encore?
Jamais il ne faut perdre tout espoir;
mais il est bien difficile d'en garder
beaucoup. Quant à croire qu'on
puisse faire tomber le nftinistère au
trement que dans une trappe de ce
genre, non. C'est pourquoi noUs-ne
sommes pas de ceux qui voudraient
'voir la Chambre discuter et voter
. plus vite le budget. D'honnêtes con
servateurs s'indignent devant ce
spectacle. Consacrer la moitié du
.'temps des sessions au budget, quel
gaspillage! Ehllaissez dono! Ce
-n'est pas la moitié, ce sont les trois
quarts de son temps aue nous vou
drions voir la. Chambre donner à
cette discussion. Du moins, ne fait-
elle pas de mauvaises lois pendant
qu'elle s'attarde à,, la bespgne bud
gétaire.
Pierre Veuillot.
V ; .—y •. ' ' Y -—~r"
"BULLETIN
Les-Chambres se sont séparées mardi
soir elles ne se réuniront à nouveau
que le Ik janvier pour une courte ses
sion prochainement interrompue par la,
période électorale., ,
... Au PalaiS'Bourbon, la question de
confiance s'est trouvée posée à propos
des fonds secrets, et sans la timidité re
grettable de quelques libéraux et pro
gressistes, nous pouvions, comme pré
sent de Noël, être débarrassés de l'abo
minable ministère Waldeck. .
Au Sénat, on a voté l'ensemble du
projet sur Vadmission temporaire des
blés t et M.Maxime Lecomte a déposé
un projet d'abrogation de la loi de 1815
sur la liberté de l'enseignement supé
rieur.
La grande fête chrétienne de la nais
sance de Jésus a été célébrée avec l'éclat
traditionnel d&ns les églises de Paris.
On télégraphie de Tunis que M.. Pi-
chon, notre nouveau résident général,
a assisté hier officiellement,suivant l'u
sage, et entouré d& tout son personnel,
à la grand'messe célébrée par Mgr l'ar
chevêquede Çarthage.
Il est à peine besoin de dire que les
feuilles sectaires et. révolutionnaires
crient, dès aujourd'hui, au scandale.
XJne information très sensationnelle
nous arrive d'Angleterre:: un journal
qu'on dit être inspiré par Mi Chamber
lain, affirme que les gouvernements de
Londres et dé Berlin sont en pourpar
lers en vite du règlement de ta guerre
sud'africaine. : " ". '
On se demande donc si le voyage an
noncé de Guillaume Il en Angleterrej
le 20 janvier j pour le service anniver
saire de la reine Victoria, ne hâterait
point la, solution.
• Le Sobranié bulgare à repoussé, à
trois voix de majorité, le projet d'em
prunt; les séances parlementaires ont
été suspendues, . là dissolutitn paraît
imminente. ; ' . .
Le gouvernement a . besoin de dix
millions pour les coupons de janvier et
de février ; la crise financière est grave.
En Serbie,' là Skoupchtina. ayant
adopté un ordre du jour regrettant que
deux officiers, condamnés à l'emprison
nementpaf le conseil dé guerre, n'aient
pas été privés de leûr grade, le minis
tre de la guerre a donné sa démission, :
Un nouveau meeting d'étudiants a
été organisé à Athènes ; tout s'est passé
dans le calme on a brûlé simplement
une traduction d'évangile.
Le prince Georges a accepté la pro
longation de son mandat en Crète. .,
" Le ministre de la marine turque a de
mandé à être relevé de ses fonctions ; lé
grand-vizir a l'intention de faire An
nuler le traité avec le chantier naval de
Gênes pour là construction de huit cui
rassés. ■ -
Le conflit chilo-argentin est — du
moins*poy,r l'instant — arrangé k l'a
miable.
En Colombie, les r&oolutionnaires s'a
gitent à. neuveau; on s'attend à d'im
portantes attaqués.
La siluatien reste très tendue entre lè
Vènezuela et .l'Allemagne-, on parle
même d'ultimatum venu de Berlin.. ■ ,
NOUVELLES DÉ ROME
• Nous recevons la dépêche sui
vante:'.
Rome, .26 décembre, midi 15.
• Sa Sainteté Léon XJII a reçu, hier, en
audience, Mgr Mignot, archevêque d'41»
Wj et Mgr Bouquet, évêque de Mende.
, .On nous écrit de Rome, le 23 dé
cembre : :
Consécrations éplscopales.
Hier à l'égliae Saint-Laurent in Da*
mitio prèB le palais de la chancellerie,aeu
lieu la consécration solennelle de l'évêr
que de Reggio 4'Emilia - et de. 1'éyêque
titulaire de Capharnaiiim. -■
Oe- dernier est destiné au diocèse dé
Lecce ; .mais comme ce diocèse* apparat
tient au patronage royal des Pouilles, il
ne peut être nommé évêque de Leccè,
qu'après avoir obtenu le placet royal.
Là consécration a "été faitè par S. Era.
le cardinal Parochi avec l'assistance de
Mgr Adami et de Mgr Lazzareschi.
L'académie tibérlne.
. L'académie tibérine a tenu sa séance
ordinaire dans la grande salle da palaig
apostolique de la chancellerie.
M. l'abbé Carabini a fait une confé
rence sur c Léon XIII et l'Eglise grec-
f ue », -en montrant le développement du
'•catholicisme en; Orient et la sollicitude
bienfaisante du Pape pour cette Eglise.
La Chambre.
, La loi si importante des dégrèvements
fiscaux a été discutée et votée en quel
ques séances. :
Et tout de suite, la Chambre a pris ses
vacances de Noël. On a voulu montrer
au pays qué les députés avaient fait quel
que chose pour lui. .
Cependant, cette foi est absolument;
insuffisante ; on n'a pas même eu le temps
.d'en corriger les défauts les plus sail
lants; elle n'aura aucun résultat prati-
que pour la population pauvre, et les
grands marchands de blé seulement en
profiteront.
On affirme que, après les vacances qui
se prolongeront jusqu'au 15 janvier, il y
aura un décret roy^l de prorogation,
puis on déclarera que la session est
close.
Vers le 25 janvier, on ouvrira une
nouvelle session, avec an discours du
-trône.
Ces fictions parlementaires entraîne
raient la disparition des interpellations
Bur Saint-Jérôme;
La loi du divorce devrait être proposée
de nouveau à la prochaine session.
Le triomphe de M. Ferrl.
Le député Ferri a tenu une conférence
dans une a birreria > de la rue du Vingt-
Septembre.
Plusieurs milliers dé personnes, eh
grande partie du bas .peuple, assistaient
à la conférence.
M. Ferri a expliqué les mots pronon
cés par lui à Montecitorio ; il a affirmé
que, depuis-l'entrée des Piémontais par
la Porta-:Pia, on n'a rien fait de sérieux
pour le peuple italien. Il a déclaré la
guerre aux < voleurs de toute espèce s,
et il s'est comparé à < là sonnerie élec
trique, qu'on a voulu arrêter, mais qui
continuera à obséder les oreilles de tous
leB farceurs de la bourgeoisie ».......
Les applaudissements ont été énor
mes; La foule a voulu: accompagner M.
Ferri jusqu'à la gare, où elle a été dis
soute par la polioe. '
IIS MS LE M AU TAÏICM
Adresse lue par S. Em. le cardinal
Oreglia di San Stefano.
Très Saint-Père,
Le refour de la solennité de Noël donne
au Sacré Collège l'agréable occasion de
renouveler à Votre. Sainteté l'hommage
de ses respectueux sentiments et de
ses souhaits. De même qu'à cette heure
est unique et commune la cause des
P|lus douces joies, ainsi est unanime le
vœu qui de nos cours monte vers le ciel
et implore sur Votre Auguste Personne
l'abondance de grâces divines et extraor
dinaires. . r
Et ce voeu que nous formons est .d'au
tant plus ardent que plus triste et plus
menaçant apparaît l'avenir. En effet de
quelque côté que se tourne notre regard,,
nous ne voyons qu'up continuel effort
pour corrompre de plus en plus le peu
ple, et pour bouleverser spécialement la
classe ouvrière, que l'on cherche à pous
ser à des excès et à des troubles en . la
leurrant par de fallacieuses espéranceB.
D'autre part, nous ne ressentons pas
moins de tristesse en considérant la con
dition à laquelle est réduite l'Eglise par
les fréquents attentats commis contre sa
suprême indépendance, par les obstacles
opposés à la liberté des fidèles dans
l'exercice, de leur religion, et en tout ce
qui concerne leurs intérêts spirituels.
Le Sacré Collège, en même temps qu'il
déplore un tel état de. choses,, saisit pette
occasion pour s'unir à la noble protesta
tion récemment formulée par Votre Sain
teté, contre la menace d'une loi dont les
effets seraient souverainement funestes.
Daigne Votre Sainteté accueillir avec
bienveillance les Sentiments et les vœux
du Sacré Collège, et nous fortifier tous
par la Bénédiction Apostoliques ■
Réponse du Souverain Pontife.
Nous accueillons avec une satis
faction toute particulière les vœux
que vous venez de Nous adresser,
Monsieur le Cardinal.au nom de ^en
semble du Sacré Collège. Nous lui
sommes reconnaissant du fond du
cœur et Nous le lui témoignons en
implorant Nous aussi sur lui une
abondance de faveurs extraordw
naires. Que des grâces célestes très
spéciales descendent sur toute
l'Eglise de Dieu, troublée, commé
vous lè voyez, par des épreuves et
des persécutions comparables aux
plus cruelles.qu'elle ait jamais souf
fertes.
Une liberté de jpensèr satis frein
et pleine d j orgueif, qui met sa gloire
à répudier les vérités révélées et
les influences chrétiennes, engendre
sans cesse une moisson funeste de
coupables sentiments et de mortel
les erreurs. On met tout en oeuvre
afin d'égarer les foules, de leur
faire haïr l'Eglise, de les arracher
du giron de Komê, cefttre prédes
tiné de la vérité et de l'universel sa
lut. On persécute, on proscrit les
ordres ~ religieux* non seulement
ceux qui servent si bien les grands
intérêts des, âmes, mais encore les
autres qui se consacrent à assurer
le bien-être de la vie terrestre : on
fait des lois imprudentes, désas
treuses, qui contrastent ouverte
ment avec ..les lois éternelles de
Dieu. Oh ! elles sont trop nombreu
ses les câuses d'amertume qui de
puis quelque temps ont leur ré
percussion sur les conditions .m&v
raies de l'époque actuelle.
Fortifiés par le secours divin,
Nous ne manquerons jamais au
grand devoir d éloigner le peuple
chrétien des pâturages empoi
sonnés qui pour son malheur sont
mis à sa portée de toutes parts
en si'grande abondance. Il y a quel
ques jours,. Nous élevions la voix,
comme c'était Notre devoir, contre
le funeste attentat qui menace en
Italie la sainteté du mariage ; Nous
indiquions les maux intérieurs, les
effets déplorables qui en résulte
raient, et Nous le faisions avec une
évangélique liberté, et avec le des
sein d'être entendu surtout par
ceux qui devaient Nous entendre.
Vos sages paroles, Monsieur le
Cardinal, répondent à la gravité du
péril.
Nous nesommes pas moins préoc
cupé des progrès menaçants de ce
mouvement dé révolte qui va droit
à ébranler les bases de l'ordre sq*
çial. Nous avons déjà exhorté en
d'autres circonstances et Nous ex
hortons de nouveau aujourd'hui les
catholiques à ce sujet : qu'ils ; s'ef
forcent de s'opposer autant qu'ils
le pourront au progrès des maxi
mes subversives des socialistes.
Mais puisqu'il s'agit d'une entre-
Srise dont le succès sera garanti
'une façon efficace surtout par l'es
prit d'obéissance et par la concordé
des âmes, il convient que l'on voie
être obéissants et marcher d'ac
cord, tous les catholiques qui s'em*
ploient, sous la direction de l'Eglise,
au soulagement des classes popu
laires. Nous demandons le. concours
unanime et harmonieux, de" toutes
les bonnes volontés.
Que les jeunes gens viennent à
Nous, et qu'ils s'empressent démet
tre en commun l'énergique et ardent
te activité qui est le propre de leur
âge; que les hommes plus mûrs
viennent aussi, et qu'ils apportent
avec confiance, outre leur foi éprou
vée^ la pondération et le bon sens,
qui sont le fruit de l'expérience. Le
put est unique et leur est commun :
lé zèle doit être égal et également
sincère chez les uns et chez les au
tres. Qu'entre eux régnent non pas la
défiance, mais une confiance réci
proque; non les critiques, mais la
patience chrétienne; non des dis
sensions, mais la charité mu
tuelle.
Que lè divin Rédempteur, qui,
des sa première apparition parmi
les hommes, les réconforta d'une
douceur spirituelle toute nouvelle,
apportant au milieu d'eux l'annoncé
de la paix, daigne maintenant ré
jouir 1 Eglise par la parfaite con
corde de tous ses fils. Qu'à çe don
de la paix vienne s'unir l'abondance:
des grâces célestes qu'en cette veille,
de la j oyeuse solennité de Noël Nous
souhaitons à tous, que Nous implo
rons pour tous en général, et d'une
façon : particulière pour le collège
des. cardinaux, les évêques, les
prélats, toutes les autres person
nes ici présentes, accordant à cha
cun, avec une paternelle affection,
la bénédiction apostolique. :
AU JOURLE JOUR
Ah î qu'en fermes galants s'expriment
les conseillers municipaux de Mailly-la-
Ville (Yonne) !
Dans cette commune, il y à une école;
des Sœurs, et jusqu'à l'année dernière,
il n'y avait que l'école des Sœurs, de
sorte que toutes les femmes de Mailly -rla-
Ville ont été élevées par des religieuses.
Or, les bons édiles de Mailly-Ja-Ville
viennent de rejeter la demande d'autori
sation formulée par celles-ci, en donnant
pour raison que l'instruction donnée par
les Sœurs « déprime le cerveau, abrutit
les masses », et que leurs procédés édu
catifs sont, « incapables de former t de
bonnes épouses et de bonnes mères
Si les conseillers municipauxde Mailly-
la-Ville sont mariés, ils sont galant%
pour leurs femmes ! S'ils ne le sont pas,
ils sont gentils pour leurs sœurs !
. . * - j.
• • •
Les fêtes de Nottl, comme les autres
années, ont eu leur répercussion sur le
mouvement des transactions aux Halles
de Paris.
L'oie traditionnelle se vend moins. On
préfère l'huître, le boudin et l'écrevisse,
Au lieu des 60,60,0 huîtres deMarennes
et des 100,009 huîtres' portugaises qui'
arrivent en temps ordinaire le samedi et
lè dimanche, on a vendu : à la criée de,
lundi, 34^,000 portugaises et 296.003 ma-
rennes ; à celle dé mardi, 665,400 portu
gaises et 194,500 marennes. S
Ces arrivages ne représentent que le
tiers de la consommation parisienne,
beaucoup de . magasins et d'établisse
ments recevant directement leurs envois
de province. .•
, Pour les écrevisses,l'arrivage d'avant*
hier a dépassé cent mille,
f ! te "boudin, cher ail peuple de Paris,,
s'est ressenti de l'augmentation de la de
mandé. Le gang qui sert à lé confection^
nereBt monté, aux abattoirs de 20 à 80
centime^ leiitre.
Bien des gens qui ne sont pas chrétiens
tiennent à se réjouir d'une façon profane
pour l'anniversaire de la naissance du
Christ. Illogismes individuels qui ne font
qu'attester l'importance sociale du chris
tianisme.
' Cette correspondance contient des let
tres autographes de souverains et d'hom
mes d'Etat, entre autres de Napoléon III,:
de Victor-Emmanuel et de Cavour. Ces
lettres ont, dit-on, une -très-grande ira»
portance historique. On a trouvé,ien ou-;
tre,un crucifix en ivoire dont la valeur
est estimée à quinze mille francs, des
vases en argent ciselé, et des objets en
cristal des plus précieux.
'"* . ' :
Un remarquable match d'échecs vient
d'avoir lieu à Paris, dans un café du bou-
levard de Strasbourg.
M. LaBk'er, professeur de mathémati
ques à l'Université de Manchester, a
joué simultanément quarante parties d'é
checs contre quarante partenaires choi- :
sis parmi les joueurs les plus renom-,
més.
M. Lasker était au centre d'un rectan
gle formé par une série de tables. Sur
chaque table était un échiquier, et, de
l'autre côté, un joueur. M. Lasker était
debout, allant dè table en table, et jouant
successivement contre tout le monde.
Parmi ses partenaires était une dame,
qui excelle, paraît-il, à la manœuvre du
a fou s.
La partie — ou plutôt les parties. —
ont duré de huit heures" du soir à trois
'heures du matin. M. Lasker en. a gagné
trente-six, et en a perdu trois. Une par
tie a été déclarée nulle. Le partenaire fé
minin est au nombre des battus.
Le jeune. Toto, littéralement comblé de
jouets cette annéç,. disait joyeuseménf '
hier à son frère aîné, qui est le dernier
de sa classe en grammaire :
— Moi, j'aime beaucoup Noël ; et toi ?
— Moi aussi, a répondu le potache,
j'aime beaucoup Noël... mais sans Chap-
sal! ■ '
On a arrêté à la Spezzia une certaine
Angelina Vergàzzola, qoi fut femme de
chambre de la trop célèbre comtesse de
Castiglione. •
Une perquisition faite à son domicile a
eu pour résultat d'amener la découverte-
d'uné volumineuse correspondance de la
comtesse.
HENRY FOUQUIER
Voilà l'étonnant s articlier » devenu
lui-même un sujet d'article. On peut
faire cette réflexion sans offenser sa mé
moire, puisque, s'il avait eu son pareil et
s'il l'avait vu disparaître de la sorte en
plein labeur, il n'aurait pas laissé échap
per une antithèse si naturelle.
Envers lui,j non seulement elle est de
circonstance, mais elle a en quelque
sorte une application obligatoire. Qu'a-
t-il fait, depuis vingt ans, sinon observer
les contrastes, aussi bien què ; les analo
gies,.des individus, des choses, des idées
et des événements ? Il a noté, il a décrit
sans repos, prenant l'impresssion au
paBBage pour la développer, l'arranger,
la polir,, pour. lui. donner. toute la durée
que comporte^le journalisme, c'est-à-dire
cinq minutes environ, si ce n'est deux ou
trois, ou mçins encore. Une pièce de théâ-
tré, un discours, un. incident politique,
un fait divers offraient à son esprit des
ressources égales. Il raisonnait là-dessus
avec la même facilité, la même régula
rité et la même élégance; En somme^
tous les détails de la vie lie sont-ilsi pas
matière à' considération? Cet exercice,
pour lequel. Henry Fouquier possédait
une aptitude singulière, avait formé en
lui une seconde nature, prédominante,
insatiable, exclusive. Trois pu quatre ar
ticles par jour, est-ce croyable ? En tout
cas, c'est certain. D'ailleurs, il paraît que
l'exemple n'est pas aussi rare que l'on
suppose j'plusiéurs personnages en effet
ont écrit comme s'ils avaient tenu, en
même temps, une plume de chaque main
et aussi de chaque pied.
Mais l'homme qui vient de mourir n'a
vait pas seulement réalisé le problème,
delà fécondité ininterrompue.. H nia jas,
mais négligé le style, dont il avait le dpn
incontestable. Il » toujours pris soin
aussi de mettre quelque idée dans ses
phrases littéraires. Si esclave qu'il fût
de la quadruple < - copie ■ quotidienne, il
entendit travailler comme un ouvrier
d'art, consciencieux vis-à-vis de la rai
son et de l'imagination. Il voulut davan
tage et prit le réle du penseur, du, mora
liste, du philosophe; et aussi du législa
teur puisque, de 1889 à 1893* on le. vit à
la Chambre où, du reste, il parla une
fois, non pas sans talent,mais sans.aycun
succès.
Ce n 'eBt pas seulement devant ses col-,
lègues du Palais-Bourbon qu'il échoua.
Même dans la presse qu'il avait pour
ainsi dire envahie, il n'a pas'réusBj selon
la manière qu'il ambitionnait, le plus.
L'admiration qu'il excitait parmi ses con
frères était faite, surtout d'étonnement. II
croyait que sa culture et son sérieux lui.
méritaient l'influence ; et il se trouva ré*
duit toujours à l'emploi du virtuose.
J'ignore s'il s'est plaint de là dèstinée ;
mais, quand même il en aurait eu Jenvie,
il n'aurait pu se payer cette consolation
assez négative, car il avait pris pour rè
gle l'optimisme. Il était prisonnier d'une
vague fierté, mélangée de philanthropie.
Elle le portait àconsoler tout ' lé monde
par des motifs qui ne satisfont personne.
Qu'il laissât voir quelque faiblesse dans
la résignation, on lui eût ironiquement
demandé s'il ne comptait plus, sur l'effi
cacité du vieux stoïcisme, modernisé se
lon les recettes de lacuisine morale Au
jourd'hui et selon les besoins de tempé
raments assez débilités.
C'était sa philosophie, vraiment peu
applicable à la société, présente. Sur le
boulevard et ailleurs, rien n'est sans
doute plus démodé que le sentiment grec.
Etencore,si,en fait d'art, Henry Fouquier
se fût inspiré de la grande esthétique
derrière laquelle Platon montrait un
« modèle impérissable », il eût peut-être
fait impression sur les esprits mais il
s'abandonnait trop volontiers au goût des
oripeaux mythologiques. Lu i, homme de
théâtre et qui voulait être, de son époque,
semblait ignorer les fameux triomphes
où s'illustrèrent Meilhac et Offenbach en
faisant de l'Olympe un carnaval.
Le même attachement aux souvenirs
et à là littérature du paganisme détour
nait le chroniqueur de la conception
chrétienne ; mais dàns son parti on ne
lui savait aucun gré d'être antichrétien
pour cette raison-là et avec ces maaiè-
res-là. En vain avait-il jadis suivi ©a-
ribaldi et combattu dans les rangs dès
Mille. Il n'était pas assez moderne. En
vain avait-il essayé dés fonctions de pré
fet, jadis aussi, à Marseille. On ne vou
lait reconnaître en lui qu'un cigalier et
de l'ancien temps encore. Cet homme
distingué qui écrivait partout avait l'air
de n'être nulle part chez lui; Invoquait-
il le prestige des belles-lettres, on lui
disait « très bien > ; et, en se détournant,
on ajoutait : « des phrases. « Parlait-il
philosophie, on lui demandait ce qu'il
avait découvert ou ce qu'il pouvait ex
pliquer. Et, en effet, irn'indiqùait le che
min d'aucune explication. II a tourné
sans répit autour de tous les problèmes
et il n'a entamé ni les. grands ni les pe
tits.
DanB ces derniers temps, il semblait
impatient de voir s'ouvrir le seuil de l'A
cadémie. Là, il eût ! fait via discours élé
gant; un article de plus. Mais l'Acadé
mie, qui a cependant]acoepté Lemoinne et
Hervé et qui aurait admis Sarcéy, a jugé
sàns doute qu'Henry Foùquier était trop
uniquement éhroniqueur.
SI, comme on a lieu de le supposer, il
s'est peu à peu délivré de ses préven
tions antichrétiennes, il aura mis a son
existence une vraie conclusion, qui com
pensera. très abondamment celle dont
reste dépourvue son œuvre littéraire..
Eugène T avernier. ;
CORRESPONDANCE ROMAINE,
' ■ Lundi; 23 décembre. '
La réception de Noël au Vatican.
Suivant.la coutume, c'est aujour
d'hui à midi que la cour pontificale
a : présenté au Souverain Pontife ses
hommages, ses félicitations et ses
vœux à l'occasion des fêtes de Noël
et du renouvellement de l'année.
Le Pape a reçu sa cour dans la
salle du Trône. Le cardinal Oreglia
di San Stefano, doyen du Sacrér
Collège, a parlé au nom des prin
ces de l'Eglise, disant au Pape la
part qu'ils prennent à ses douleurs
et à ses angoisses, comme aussi à
ses protestations inlassables à l'é-
f ara des forfaits qui se consomment
é toutes parts contre l'Eglise et
ses libertés les plus précieuses.
On a trouvé plus haut ce discours
de l'Eme Oreglia, : ainsi que la ré
ponse du Souverain Pontife. Cette
réponse a été lue par Mgr Scapi-
nelli, camérier secret participant
de Sa Sainteté. Le Pape accentuait
lui-même par: des mouvements de
tête énergiques ; les î; passages sail
lants, de son-discours : la dénoncia
tion de là liberté effrénée dé pen
ser, comme étant la source de tous
les maux qui affligent l'Eglise et
menacent la société; les protesta
tions nouvelles contre les attentats
Commis à l'égard des ordres reli
gieux, maigre les services qu'ils
rendent même dans le domaine des
biens temporels. Il affirmait aveci
une énergie plus singulière encore
sa volonté de remplir jusqu'au bout
le grave devoir de 1a défense des
libertés et des droits de l'Eglise.
L'assistance n'a pas été moins
impressionnée par les instances
neuvelles que U Pape adresse aux
catholiques, prêtres et laïques, de.
s'opposer vigoureusement aux en
treprises des socialistes. Le Pape
n'a point séparé cette, invitation du
rappel opportun des conditions aux
quelles doit se soumettre l'action
seciale pour être ordonnée'et par
suité féconde : l'obéissance aux su-'
périeurs, la cordialité entre tous les 1
soldats de la même cause. Il a fait
à tous, jeunes et vieux, un pressant
appel de se dévouer à cette œuvre
si-urgente, sans défiances mutuel-
leSj . en s'imposant une .trêve pour
toutes les discussions inutiles.
Puis le Pape s'est levé, et à pro
noncé d'une voix forte les paroles
de la bénédiction apostolique.
Ensuite les cardinaux, les évê-
ques, les prélats, les prêtres, les
laïques présents ont pu s'approcher
tour à tour de Sa Sainteté. Pour la
plupart d'entre eux, lé Pape trou
vait, dans son cœur et dans les tré
sors de sa prestigieuse mémoire, le
mot approprié qui. montre le Père
au courant de la vie et des travaux
de chacun de ses enfants. Telle de
ces paroles, tel « bravo! s tombé
de ces lèvres augustes, reste pour
de longs mois la plus douce des
récompenses, le plus envié dçs en
couragements.'
C'est surtout à ce moment des. ré
ceptions pontificales que chacun
peut se rendre compte par soi-même
de l'état du Souverain Pontife. Ra
rement, il est apparu d'une santé
plus robuste, d'une vivacité de re
gard .et d'esprit plus pénétrante. A
ce spectacle, l'on ne pouvait se dé
fendre d'envoyer vers le Ciel un
élan de filiale reconnaissance ; ce
Pontife dont la sollicitude s'étend
aux moindres incidents de la vie de
chaque église est un vieillard de
92 ans, et par la grâce de Dieu, son
activité ne connaît pas de repos 1
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