Dîmancha 22 DëoeiiSbrS 1901
H'I 1111
Bditloa quotidienne m 12,850
Dimanche 22 Dêcèmbre 1901
• ÉDITIO N QUOTID IBKNB
' PÀBIS .. ÉTRANGER -
ST DÉPASSEMENT (UNION POSTALE)
U*an 25 » , ,36"» p ..
Six mois 13 » , 19 »
Trois mois .7 » * , . 10 » •
l UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent.
. BUREAUX : Paris, rua Cassette, l? (VI* Wr.)
Oh s'abonse à Rome, place du Gesù, 8
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
• PARIS • ÉTRANGER
et départements (union postale)
•Un «B .V. ;.Six mois...... 7 » 11 »
Trois'moisi,,.. '4 » S 50
- ; , * ; o >j ; *
J * t.
.. et : f
LE MONDE
Les abonnements partent des l« r . et 16 de chaque mois
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui spnt «dressés
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF etO, 6, place d« la Bourse
V^Pfç
PARIS, ai DÉCEMBRE , 1901 - r
Action électorale.,. A. AiGU Ep ËRSE.
Deux victimes..,.. J. M. | m: -
Assurances ouvriè- .
res en Allemagne. II. Cett?.
A la Chambre...*. J. Mantenaf.
Au Sénat... J. E.
Les conférences du '- ,
Luxembourg- .' Edouard ÀLBiA'îwaE
Bulletin. : Notre appel. -*• Nouvelles
de Komeï — Au jour lei jour." — Les
eongréflratioaa. 1 — "A propos s-du Frère
Florian.—- Une lettre "de M. Paul Beau-
regard. — Réponse.-t A I'Hôtel de Ville.
— L'Action libérale. — Le curé de Beus-
éènt. — En • Alsace-Lorraine. *• ~' La
guerre du Trans -eaal. — Les affaires
de China. — Le conflit chilo' argentin. •—
Etranger. —Les scandales de Naplea,'—■
A travers la presse. — La question ou
vrière. j — Echos de partout. — Chro
nique religieuse/ Eglise - Saint-Julien»
le-Pauvre;— Nécroibgie. -r- Guerre et ma-
rlne.— Tribunaux — L'affaire Brierreâ —
Terrible collision; — Jardin d'acclimata
tion: ^ Nouvelles - diverses. —« uaten»
drtftr. — Tableau et bulletin de la
' Hourae."— Uemière feeure.
ACTION ÉLECTORALE
■De tous les Français en posses
sion de leurs droits civiques>, le
qui est due-au clergé, est bien le
citoyen ; au sujet duquel le droit
électoral et ^l'exercice de ce. droit
donnent lieu -, à plus de controver
ses.- Au fond/- le-droit du prêtre
d'exercer tous les actes -que peut
accomplir légitimement tout ci
toyen sur le terrain électoral, est
certain. Le prêtre est citoyen comme
tous lés autres et-éclairé plus que
beaucoup, â'aùtres. : Mais si l'on
passe de l'exameii du droit à la dis
cussion de son. exercice, la ques
tion change de face. Le respect du
caractère sacré dont le pretrè est
revêtu, l'obligation pour le pasteur
dè- rester ac cessible à toutes-les
brebis de ison troupëau, le souci
de lie pas proVoqtiërdes haines et
des représailles nuisibles au bien
des âmes peuvent interdire au prê
tre une action électorale que tel ou
tel autré citoyen fait, bien de se
permettre. En un mot, en temps
d'élections, les circonstances, plu
tôt -que l'étendue dé son droit, doi
vent déterminer la conduite du prê
tre, et il peut arriver souvent que,
la sagesse lui commande de se te
nir en dehors de ce. qui s'appelle la
mêlée électorale.
Et pourtant, nulle part le rôle du
prêtre n'est obligatoirement réduit
a- son simple vote personnel; il
existe . une, action . électorale que
partant il peut et. il doit exercer.;
Elle se produira, bien -- entendu,
pendant-la période électorale, mais
elle n'a pas besoin ,de l'attendré j H
n'est pas nécessaire, pour qu'èllé
soit efficace, que - des candidats
soient déjà en présence et en lutte;;
elle" rie met pas directement * eh.
cause les personnes ^ .
- Cette action électorale du prêtre
consiste à exercer, en cette matiè
re, comme il le lait dans tout 16
reste du domaine moral, son'rôle
de docteur; de maître d'enseigne
ment; elle consiste à éclairer les
consciences datfs lesquelles- il a
mission dé faire la lumière;
Le vote qu'un électeur émet en
nommant tin député est certaine
ment un acte d'ordre moral, qui en
gage la responsabilité- et -qui, 1 par
conséquentvintéresse la consciente.
L'électeur donne mandat et auto
rité à un-'délégué qui décidera des
intérêts politiques, sociaux etmême
religieux du pays. < Si ce. délégué
sert ces divers intérêts, il fera
beaucoup de bien; s'il leur nuit, il
fera beaucô'iip de"mal. ^
"Est-il "douteux, notamment, que
les Chambres et le gouvernement
qui émane d'elles soient puissants'
pour le bien ou'-poùr Ie ; mal de la
religion? Nous" avons sous les yeux
tes lois " ndûvélles sur l'enseigne
ment, sur le service militaire et sur
les associations: ' L'électeur chré
tien qui négligera 1 volontairerrient
de côntribuèr à ^la nomination d'Un
député dévoué à là religion com
mettra donc manifestement : uné
faute ; le mêmè éleveur chrétierï'
qui donnera sa voix à "un candidat
qu'il connaît comme ennemi de la
religion,- qu'il prévoit devoir causer
dû préjudice à la réligidrfpai' fâria*
tismè ou par-faiblesse, se rendra
donc coupable, plus manifestement
encore, d'une faute grave.*- • - • ■ -
Vôïïà ce que nombre de chré
tiens, même pratiquants, ne com
prennent guère, et voilà ce que le
prêtre, divinement institué maître
de morale, a le droit et le devoir de
leur apprendre.
Je sais bien que malgré la certi
tude de son droit et l'évidence' de
gon devoir, le prêtre ne sera pas a
l 'abri des récriminations et des me
naces. On ne cessera pas de crier
cru'il niêlélà religion à l,a politique.
Il faut pourtant bien que la religion
.s'occupe de la politique pour se dé
pendre, puisque Ja , politique s'oc*
cupe delà religion pour l'attaquer.
J'imagine une . réunion : électorale
dans laquelle la, for te, tête., du parti
socialiste fermerait la abouche au
défenseur de la- propriété eri hur
lant : « Vous mêlez l'économie sociale
,à la politique ! » Les huées qui. ac-
ciièilïéraïent, j'aimë à le croire,'cet
argument, saugrenu^ ne sont-eïles
pas dues tout aussi légitimement à
qui dit au prêtre,lorsqulilt enseigne
au fidèlè l'obligation de ne pas élire
un sectaire : «.Yousmêlezr la religion
à la politique 1 » ; - -» -
i. Cet enseignement sur le devoir
électoral, le prêtre le donnera en se
-tenant .en dehors .de toute person
nalité 1 et au-dessus des atteintes
de la 'mêlée politique; Nul ' ne
pourra- lui reprocher' tte compro
mettre, son. caractère sacerdotal :
il ne fera que le relever et l'honorer,
en agissant uniquement comme dé
fenseur de la religion. Il ne devra
pas être-accusé de sortir de ses
fonctions ou d'en abuser : il accom-
plit siïïiplement un acte 1 obligatoire
ae son ministère d'interprète de la
loi^ divine; il' ne cesse - pas d'être
prêtre pouf dévenir courtier élec
toral ou tribun : il parle et il agit
strictement., èn prêtre et en pas
teur. ■ - ....
A. A igubperse.
^—»
'BULLETIN.
- A la Ch&mbre, Viniolér&nee étroite et
insupportable des pontifes du radica
lisme a. subi un échec mérité ], une liste
tnèe sur - le volet; entre - dop&ins" radi
caux plus ou moins teintés de socialisme,
était présentée pour la .délégation à la
cérémonie Baudin? elle n'a pu obtenir-
une majorité, pn a. dû y adjoindre, quel
ques noms de progressistes* '
Le ihinistre dé la guerre a ,répondu à
VinterpellatiQn Colliard sur. des inci
dents qui se sont produits au cours des
grandes manœuvres, et sur les manifes
tations du 38' de ligne.
JLê débat s'est clos par l'ordre du jpixr
pur et simple. •
Après un discours du ministre de i'a-
gricùllureyle Sénat à voté 4e' passage &
la discussion des articles du projet sur
l'admission tempo rair e.des blés. t
s -.Les journaux anglais prévoient une
solution. très prochaine des questions
pendantes entre la France etieSiam;.il&
! font observer : que la Grande Bretagne
; n'a, sur ce point, aucun intérêt ni res
ponsabilité.
„.:'À la" Chambre des seigneurs. autri
chienne, on a voté trois douzièmes pro-,
visoires, —> ët Mgr Zscôkhi a, très fer-l
mèmerit et très éloquemnient, repoussé
les attaques dirigées 'depuis quelque
temps contre VEglise catholique « qui
est.le plus-ferme appui de l'Etat eU.de
I q,dynastie ». .. , ..
Lè bruit court à Amsterdam — et on
le dit émaner de soiirce aut&risèe —- que
De Wet aurait, en un combat long' et;
acharné,, infligé une sérieuse ' défaite'
àùx troupes anglaises. *
L'optimisme continue toutefois k s'é
panouir dans les milieux officiels, à
Lôndres, où l'on proclame comme pro
chaine la fin des hostilités,r
' Le conflit entré là Compagnie fran
çaise des quais de Salonique et Tadrni-
nistration de la liste civile ottomane est
à peu près réglé. ; >.
a Une somme de 350, 000 francs va:être
versée à nos compatriotes.
Rien de nouveau touchant la crise
bulgare ; le prince a refusé ta démission'
\deM. Karavéloff — et le gouvernement
i cherche â se créer une majorité en fa
veur de l'emprunt.
Le capitaine allemand du Necker,
iemprisonné, on lésait, par.les autorités,
australiennes, vient d être remis èn li
berté. — - --
Toutes, les Compagnies allemandes
i ont décidé de briser les- scellés afin de
! provoquer une décision judiciaire du
conseil privé de Londres; ,. K \,
'Lesnouvelles arriven t obscures du Ve
nezuela ; le quartier général des insur-.
géase trouverait.dans les 'montagnes,
près.de Peronome.-
Une expédition révolutionnaire con
tre le président Castro se concentre, dit-
on, à. la Martinique. ' 1
NOTRE
.£ 'I î'
APPEL
Comme on l'a \u déjà, l'assem
blée de? actionnaires, t^nue le 28 no
vembre, a voté l'augmentation- de
capital (ou plutôt 4a - reconstitution:
de l'ancien capital) que nous ju
geons nécessaire pour la transfor
mation du journal et l'extension; de
son influence par la baisse de son
prix et diverses améliorations.
Nous disions l'autre jour que plus,
des cinq sixièmes des 300,000 francs
demandés étaient souscrits:
Nous pouvons. çUreïaujôurdMi
que les neuf dixièmes de la somme
sont dépassés.
'La souscription reste ouverte.
Nous insistons auprès ^ de tous
cçux'de nos arnià qui ôôftt en me
sure'de le faire, pour qu'ils veuil
lent-bien souscrire. -
" L'action est de cent francs.
éema hqm . Ahanceotent
<'adres8«Joit, être aeeorapgjpi^cdt
50 «eotbon «n ttenbires-postd
l NOUVELI * • Mercredi, 18 décembre!
» . .. La cause —
de la vénérable Jeanne d'Arc.
Suivant ce qui était fixé: depuis long
temps au rôle de -la Congrégation des
Rites, hier a ëu lieù une réunion impor
tante pour la cause ' de . la vénérable
Jeanne d'Arc, i.
Le'procès de sa béatificationa fait un
grand pas,- si l'on en juge par les. appré
ciations que l'ou peut reoueillir ici. là,
appréciations' générales d'ailleurs, car
les consulteurs «t membres de cette Con
grégation soi# ternis au secret.
"Comme on le sait, cette cause en «st
actuellement à £a seconde phase : 4'exa-
men des vertus qui ont dû être pratiquées
à un degré héroïque : pour qu'on puisse
procéder à là béatification. Après: cet
examen des vertuà, suivra un: autre pro
cès sur les miracles-dus-à r-intercèBBioîi
de la Vénéfablè: Si deux miracles, au
moins sont dûment constaté^, après un
dernier examen générai , le ; Pape pro
nonce enfin - qu'on peut procéder de tuto
à laliéatifiîjàtiôn: : */. ..
Chacune de ces phases est clôturée par
un jugement du Souverain Pontife, après
une congrégation générale tenue en- sa
présence: Cette congrégation généralé
est'elle-même précédée de deux antres
réunions dites : préparatoire et antépré-
paratoire. La réunion antépréparatoire
se tient dans le palais du cardinal -po-
pent ou postùlatéur delà cause eb cour
de Rome. Cette réunion antépréparatoire
est souvent la plus importante, celle qui
décide: du procès, parce que c'est oelie
oû les prélats et cohâulïeurs discutent à
fond et en toute liberté les > différents as:
pécts du procès.. ' -
C'est précisément cette réunion anté
préparatoire qui a éu lieu hier. Elle s'est
tenue au palais de la chancellerie, chez
S. -Erar le cardinal Parocchi, -qui est le
ponent de là cause dé Jeanne d'Arc. '
' 'En> résumé, avant la béatification,
Buivant le cours normal, la 'Cause de la
vénérable Jeanne d'Arc doit encore par
courir les étapes suivantes : procès sur
Uhéroi'cité des, vertus ; congrégation pre'-
pàratoire-; congrégation générale devant
le Pape ; décret du Pape ; — puis'procès
sur les miracleB : réunion antéprépara-
: toire^ congrégation: préparatoire ; con-
: gr'égatioii générale; décret du Pape —
i enfin dernier' procès dit de . tuto (peut-
: Ori en toute sûreté -procéder à la béâtifi-
; cation?) : congrégation générale ; /décret
i du Pape. Suit la fête de la béatification.
' Comme on lé voit,-d'après le cours
I normal,; il faudrait encore beaucoup de
temps -pour r que la vénérable Jeanne
d'Arc puisse être proclamée bienheu
reuse; d'autant plus que les congréga-
tions sont ordinairement. séparées par
pluBieurs:mois d'intervalle. Mais le Pape,
peut souverainement tout abréger. > >
"Mgr Touch'et était venu, à Rome à l'oc
casion de cette réunion. Oh sait que la
' cause dé Jeanne d'Arc est » cause orléa-
naise ». • ;
: " Aujourd'hui même, Mgr .Touohet a été
reçu de nouveau par le JSouverain. Pon-
i' tife en audience particulière. Il quittera
Rome vendredi. - Jî
Les études sociales 'an séminaire.
• Sur cette question qui a" été souvent
débattueVvoici 'une ' indication pré-
cieuse., ■ j
Nous avons déjà parlé: de l'Institut
Léonin, -- un séminaire modèle^ ou/si;
l'on veut, un séminaire normal que lfc
Souverain Pontife .vient d'instituer au ;
pied même du Vatican-, dans lé quartier i
des Prati di Castello, et auquel il porte
uné attention très spéciale, :
i Le règlement des "études fixe deux
cours par semaine d'économie sociale.
On peut rapprocher de. ce- programme ce-
que nous avons'dit deô études au 'sémi
naire archiépiscopal de Milan.
La volonté formelle- de^ Léon XIII a
choisi pour faire ce j cours Mgr - Radini 1
Tedeschi, vice-président de' l'œuvre des
iCongrès, .l'un des-apôtres de faction so
ciale en Italie, — bVen connu d'ailleurs
en France où il conduit chaque année les* J
pèlerinages italiens à'Lourdes. ' -
Mgr Radini Tedeschi, au congrès géné
ral de Fieeole, disait' aux prêtres: dans
une réunion sacerdotale, 1 ces - gravés pa-^
rôles qu'on' ne sauràit trôp rappeler : *a Si ;
un prêtre jugeait inopportun, inutile, in*
différent (non doveroso), ce que le Pape
affirme être opportun,-obligatoire,néces
saire, compient ce prêtre là pourrait-jl
sans faute, et sans scandale, suivant la
parole même du Pape à'l'évêque de Lodi,
comment pourrait-il continuer à célébrer
la messe ?
DEUX VICTIMES
Nous admettons fort bien que la
République'célèbre le cinquante 1
nàire. de la mort du Représentant
Bàudin et même'qu'elle lui élève une j
statue.. i_- -j /■ - - r
Nous voudrions seulement que,
sur lé socle de ce monument, on
inscrivît, à côté, du nom dé Bàudin,
celui de Siran. - ■
Qu'était-ce que Siran?
Un petit soldat que' la conscrip
tion avait pris au- fond de sa pro
vince et quir non sans- tristesse
peut-être, mais; avec une patrioti
que résignation, avait endosse^ la
capote, bleue, pour une bien lon
gue période-:-sept ans!... -
- Siran avait été incorporé au 4,4® J
d'infantèrie où l^n faisait son é_du-i
cation militaire. : .on lui avait ap
pris, notamment, que, sans la dis*
**" vV * ^ ' ><*«■' . S «. ...... '..V .
cipline, il n'est point d'armée; èt
r qu'un soldat doit rester l'armé" au
1 pied souk le feu, sans même fairè
un geste' pour se défendre, — tant
que ses chefs ne lui ont pas donné
l'ordre de riposter.
En voyant arriver le 44 e devant
là barricade qu'il commandait, Bàu
din cria : — Nous sommes le droit. ;
1 retirez-vous !"
' ~ Nous sommes, le dévoir ! lais
sez-nous passer ! répliqua le capi
taine Henri" qui espérait' encore
éviter l'effusion du sang.
^L'officier ne fut point écouté. 'Unp
décharge partit au même instant
de la barricade. Siran tomba fou
droyé. Ses camarades, ripostèrent.
Baudin fut mortellement blessé'.
- à-: . c-'.-u » •- ' -•
S'il est vrai que le représentant
ait crié aux ouvriers qui refusaient
de répondre à son' appel : « Venez
voir comment on mèurt pour vingt-
cinq francs 1 » Siran aurait pu dire
a fortiori : : « Voilà comment on
meurt pour un sou! » mais jusque
dans la mort, l'obscur soldat du 44 e
garda ,1e silence qui est de règle
sou§ les armes. .•"■■■> . .
. " . . : ' J. M.
Aïï JOUR LE JOUE
Il parait que les « Sionistes » se re
muent. On sait que ces JuifSj qui rêvent
la restauration du royaume de Jérusa
lem,. ont contre eux beaucoup de leurs
congénères, qui se trouvent bien - mieux
— et pour cause — en pays chrétiens, j
Pourtant, on annonce qu'une « ban
que coloniale juive », au capital de 50
millions, vient' de commencer à fonc
tionner.
: Du moment que les Juifs * faisaient
quelque chose », ça devait commencer
jjtar une banque.
La pluB grande partie des actions a été
souscrite par des juifs russes, pas riches^
qui Be cotisent souvent à plusieurs pour,
acheter un titre de vingt-cinq-francs. '
Un poète anglais, M. Israël Zangwill,
est dans l'affaire, ainsi que lè trop fa
meux Lombroso, et le non moins trop fa
meux Max Nordau.
Le cinquième congrès sioniste doit
e'ouvrir à fiàle le jour de Noël—fête plus
|: chrétienne que juive, semble-t-il.
Si le mouvement réussit, cela fera
î toujours quelques Juifsde moins en Pran-
i ce. Malheureusement ce ne sont pas les
plus dangereux qui partiront.
• • ~ ■' ' -
Qu'eBt devenu le « nègre » de Mac-
Mahon, celui que le brave maréchal;
selon l'histoire ou la légende, -invitait -àï
< -continuer » ?
D'après le Gaulois^ le nègre én ques
tion s'appelait Liontel,(dans Liontel il'y
9,Lion, aurait dit Victor Hugo, amateur
de calembourB truculents).Contrairement
à l'exhortation présidentielle, il ne con
tinua pas. De l'armée, il passa dans' la
magistrature coloniale. Il fut procureur
de la République au Dahomey, puis pro
cureur général à la Guyane.
M. Liontel, revenu en France l'été der
nier, songeait à se ; présenter aux pro
chaines élections législatives contre 1"
Gerville-Réache, député de la Guade-,
loupe. ■
Mais, en homme sage, il a renoncé au
mandat législatif qui apporte tant de
troubles dans l'existence. Il a préféré;
pour cette fois, continuer.
..a- ; - . . ■
' ■ -, . i.-
Ce pauvre Verlaine. i
Un de nos confrères, voyant qu'on par-
lait de Verlaine, a voulu feuilleter l'œu
vre de celui-ci. ,
Il est tombé sur ces vers, qui font par
tie d'une pièce dédiée à M.; Maurice Bou-
chor :
-Jeunesse felle bien, extravagante au point,
(Tel un page, sa dame an coeur, ea dague au p«ing.
•Bondigeant comme'hennissant, s 'il meurt tant
' frii !
•Age d'homme pensif et profond dont témoigne
iQn dirait, l'on dirait sonner à pleine poigne •
•La tour changée en nourrice de Saint-Sulpioe...
En réfléchissant bien, cela doit vouloir
dire que leB tours de Saint-Sulpice, peu*
vent être comparées à des nourrices ct
lès èloches. à. ..dès; bébéa qu'elles se-
côiiént. '
' Au reste, cela peut encore vouloir dire
autre chose, et c'est la fin du fin, chez les
décadents modernes, que de plonger
leurs lecteurs dans ces incertitudes. <
■ .'"S-.-'" f' • ' • ' *
: * * .
IL Paul Leroy-Beaulieu, dans l'Eco
nomiste français termine ainsi un grand
article sur s la gestion de nos finan
ces » : ..
« Le budget de 1902 s'offre comme une
sorte de budget de fantaisie; il ne corres
pond nullement à la réalité. On le votera,
sans douté, sans conviction, au petit
bonheur. A moins de retour inopiné de
circonstances très heureuses, ou, en sens
inverse, d'une très mauvaise récolte en
1902, il grossira notablement lés décou
verts accumulés des budgets de la Frân-
ce. » * • ' -i '
Nous savions tout cela, mais il. est bon
de l'entendre répéter, avec autorité, pair
une des plus hautes sommités de la
science financière:
«L'allusion à la mauvaise récolte, dont
parle M. Paul Leroy-Béàulieu, vient de
ce qu'une disette de blé, en nOûs obli
géant à importer du blé étranger, au g
menterait considérablement les recettes
des douanes. Mais c'est un bien triste
gouvernement que celui qui a besoin,
pour équilibrer ses finances; de la dé
tresse des agriculteurs nationaux, i
m
* * , •
L'Intransigeant prétend que plusieurs
personnes ont été à moitié écrasées, l'au
tre jour, rue du Faubourg-Saint-Denis,
par un automobile.
De braveB sergots se seraient alors
élancés vers le véhicule écraseur.
« ff - : - • . . t ^
• Mais^Àyànt constaté que le délinquant ;
n'était autre que M. Jean Dupuy,, minis
tre de l'agriculture, les représentants de
l'autorité auraient battu eh retraite fes- :
pectueusement. -•
, Certes, nous ne savons si le fait est
exact, mais étant donné la façon dont le.
ministère conçoit l'égalité, l'anecdote n'a ;
rien d'invraisemblable.
Entre jeunes personnes..
— Bref, mesdemoiselles, o'est t la né
cessité qui m'a faite ce que je suis. .
Une bonne amie, à l'oreille d'une autre :
. ~ Oui, nécessité fait l'oie.
mmm cutsièbes M AUEMM
Les assurances ouvrières entrent
de plus en plus dans la vie ; des tra
vailleurs pour y apporter un rayon
d'espérance et de bonheur. Si l'i
déal n'est pas encore atteint, si de
nombreuses lacunes sé font encorè
sentir, le bien réalisé est cependant
très considérable'. Les" amis de
l'ouvrier qui, depuis près de vingt
ans, s'occupent d'améliorer son
sort, aspirent toujours-à perfec
tionner, à compléter le travail de la
(première heure. Le programme de
eurs revendications ouvrières et
sociales dénote chaque jour davan
tage et l'esprit pratique des ré r
formes demandées et l'inébranlable
volonté de les faire passer dans des
dispositions légales nouvelles.
Les assurances contre la mala
die et contre les accidents fonc
tionnent depuis' 1885. Pour Taseu
rànce contre la maladie, il y avait,
en 1899, 9,15^,582 assurés, dont, au
delà du tiers, 3,476,067 ont bénéfî
cié de la subvention qui s'est éle
vée à 145,324,242-marks. Sur cette
somme .les ouvriers ont versé
109,061,916 marks et . les patrons
45,709,491. La fortune des différen
tes caisses monte à 152,356,627
marks. Là "sommé,.totale dépensée
depuis la mise en vigueur de l'assu
rance, depuis \ 885, représente un
milliard 300 millions de marks. Il y
a là évidemment un immense bién ;
fait social. On.peut parfois criti
quer certains : détails d'organisâ-_
tion ; il est toujours permis de dé
sirer le mieux, à la condition de ne
pas fermer les yeux sur les - bons
côtés de l'œuvre.
La même : observation s'applique
pour l'assurance- contre les acci
dents. Ici la critique était encore
plus aisée, parce que l'oeuvre était
plus difficile. Et cependant pour
cette assurance aussi les résultats
sont très satisfaisants. Si pour l'as-!
surance contre là maladie, lés pa
trons donnent le tiers et les ou
vriers les deux tiers, pour l'assu
rance contre les accidents, les ou
vriers ne donnent rien et les pa
trons portent toute la charge. La
loi fonctionne depuis 1885 comme
l'assurance contre la maladie. Le
nombre des assurés est bien plus
considérable que pour la maladie.
Le ; nombre s'élevait en . 1899 à
7,186,206 pour les ouvriers du mé
tier est à 11,417,918 pour les ou-
: vriers d« la campagne avec 78,680,633
marks pour 543,890 victimes d'ac
cidents. La somme totale des sub
ventions accordées monte a plus
de. 500 millions de marks. N'oublions
pas que toute cette somme, qui
grandit avec chaque année, est uni
quement versée par les établisse
ments industriels, par les patrons
groupés en syndicats profession
nels.
L'assurance contre l'invalidité et
la vieillesse ne remonte qu'à l'an-,
née 1891. Les cotisations sont ver
sées de moitié par les patrons et les
ouvriers, et l'Etat donne pour
chaque rente 50 marks. Les rentes
payées en 1899 s'élevaient à 74 mil
lions 640,168 marks, dans lèsquéls
l'Etat figurait pour 27,108,444.
Plus de 500,000 personnes tou
chent des rentes,la moitié comme
invalides, l'autre moitié comme y
ayant .droit par l'âge. Près de six j
millions ont été restitués à la suite
de mariages ou de décès à plus de
170,000 personnes.
Si on prend l'ensemble des rentes
et cotisations versées par lés trois;
assurances, on obtient une somme,
totale de près de deux milliards'
500 millions, et comme les fonds de,
réserves de ces diverses assurances
dépassent le milliard, on arrive à
plus de 3 milliards et demi dépen
sés ou déposés en faveur des tra
vailleurs.
Ces chiffres ont une immense,
portée sociale. Ce serait fermer les
yeux à l'évidence que de le nier. On
aurait pu sans doute établir une
autre organisation pour les trois
assurances, cela est vrai. Mais,
jusqu'en 1885, on n'y avait pas
songé sérieusement. Le branle a
été donné alors. Un fait reste : la
situation de l'ouvrier. malade, inva
lide, vieux, : e^t devenue sensible
ment meilleure. Un immense pro
grès s'est réalisé. Tout véritable
ami des travailleurs sera heureux
de le constater.
PL Ç f,tty.
1ES ÇOHGRËGATIGHS _ f
I j6s conseils toubicjjiaiu.
À Alger, avis favorable aux sœurs de
Bon SecourB.
A-Belfort, avis défavorable aux frères
de Marie et aux sœurs de Saint-Vincent
de Paul. -
: Le conseil B'est basé sur çe que le re-
'crutement de ceB deux congrégations Be
fait sans tenir compte de. la nationalité
de leurs membreB.
4 ,P a u/. ( avis, favorable aux FrArtois-:
cains, aux Bétharramites, aux Carméli
tes, aux Dominicaines et aux sœurs .Se
l'Espérance.
Au Havre.
Le conseil municipal du Ilayre, déli-
,bérant sur les demandes d'autorisation
formées par diverses congrégations» a
décidé, par 18 voix contre 12, qu'il n'a
vait pas à donner son avis sur le carac
tère d'utilité publique des congrégations
établies au Havre, laissant à l'adminis
tration.munioipalele soin de donner à
l'autorité supérieure les renseignement?
nécessaires, . . ' ;
M; FHÈE8 FlOBIi! :
On appelle notre attention sur une
des étrangetés de cette affaire du frère
Florian, digne pendant dé celle du frère
Flamidien. Le frère Florian avait été
brusquement arrêté sur une dénonciation
signée que le juge d'instruction Davai'ne,
dont sans doute les lauriers de bon collè
gue^Deialé troublaient le ' sommeil, ii'a
pas daigné vérifier et dont il n'a" même
pas pris la peine de vérifier la signature.
Ce juge qui croyait sans doute, tenir une
de ces causes qui recommandent un ma*
gistrat à un ministère comme le nôtre,
a été forcé d'abandonner l'accusation
après avoir vainement fait toùt cé qu'il
a pû pour 'dôunër des based à "une" accu
sation visiblement injuste. La lettré d«
délation était un faux dont l'auteur avait
été bientôt découvert. Ce calomniateur,
Oogez, fut poursuivi et condamné pour
tentative de chantage avec menaceB. Seu
lement, pourquoi ne l'a4-on pas pour-
Buivi également pour* une dénonciation
calomnieuse qui s'agrémentait d'un faui
eh écriture privée? Un jugé d'instruc
tion désireux de couvrir sa responsabi%
lité, trop vite engagée, ; n'aurait pas
manqué de le faire. Mais, par ce temps
de persécution sans franchise; tout est
sans doute permis contre un instituteur
congréganiste, et . M. Davaine a compté;
qu'on ne lui imputerait pas à faute, pas
plus qu'à son collègue Deialé, son zèle
contre un religieux. Le cléricalisme •
n'est-il pas toujours l'ennemi? . . . -
UNE LETTRE DË El. BEIUSEGARD
- - t-' ^ '-X r
M. Paul Beauregard nous adresse
la lettre, suivante :
chambre ; . -, Paris, 20 décembre..
des députés
Monsieur le rédacteur en chef; 5
Je vienB de prendre connaissance de-
l'article que vous avez bien voulu con
sacrer à la situation électorale du 16* ar
rondissement. Je tiens à vous en réméré
cier. Je ne puis que l'approuver. -Je vous
donne même complètement raison lors
que vous dites qu'un libéral 'ne devait
pas refuser l'amnistie à Déroulède. Seu-j
lement, cela ne tombe pas s.ur moi : j'ai.
: voté, l'amnistie de .• toutes ■ mes forces.'
C'est l'ancien préfet de police qui, tou
jours malin, et peu difficile sur le choix-
des moyens, fait courir le bruit cob-*
traire. Je le relèverai vertement én temps
voulu) Je vois combien c'est nécessaire
puisque vous même y,avez, été trompé. !
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur
en chef, l'expression de mes: sentiments
les plus distingués et dévoués.-
Paul Beauhegard; '
^ , député de la Seine.;.
Déjà, lorsque, induits, en erreur,
nous, nous imaginions, que M. Paul"
Beauregard s'était prononcé contre
l'amnistie, nous disions aux élec
teurs catholiques et libéraux de sa
circonscription — Votez quand
même pour lui en mai prochain, à
raison de son attitude générale... 1
Nous ne pouvons maintenant qu'in
sister plus fortement encore dans !
cèsens. . '
A LA CHAMBRE
Échec à l'exti-ômc-gauclie. l 'îii-
terpellation Colliard. — Les Inei-î
dents des manœuvres, — La ré
ponse du ministre de la guerre. -** »
L'ordre du jour. >
L'extréme-gauche, estimant t qu'elle ;
seule avait le droit d'assister à. la eéré- i
monie Baudin et n'admettant pas (tou
chante tolérance !) . que les républicains
progressistes se joignissent'à elle, avait
composé une liste comprenant unique
ment des membres de son groupe: " " ' :
Or, lès progressistes ont facilement^
déjoué, cette puérile manœuvre,, et les i
rieurs ont été de leur côté. Ils n'ont pas.
pris part au scrutin.
Par suite, le quorum n'a point été at
teint. La eéanoe a été suspendue et re- ■
prise quelques minutes plus tard. Cette
fois encore, — l 'extréme-gauche persis
tant dans son exclusivisme.et leB progrès-
Bistes dans leur abstention,on n'a pas
atteint le quorum. - Troisième séance.
Cette fois, les socialistes^ comprenant lé
ridicule de leur attitude, entrèrent en
pourparlers avec leurs adversaires- et'-
ceux ci s'humaniBèrent. Ils eurent raison, ,
ce nous semble, car la clémence est de là'
grâce toujours, de l'habileté souvent.
Quatre places dans la délégation furent
offertes aux progressistes. Au troisième
H'I 1111
Bditloa quotidienne m 12,850
Dimanche 22 Dêcèmbre 1901
• ÉDITIO N QUOTID IBKNB
' PÀBIS .. ÉTRANGER -
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U*an 25 » , ,36"» p ..
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LE MONDE
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L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui spnt «dressés
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF etO, 6, place d« la Bourse
V^Pfç
PARIS, ai DÉCEMBRE , 1901 - r
Action électorale.,. A. AiGU Ep ËRSE.
Deux victimes..,.. J. M. | m: -
Assurances ouvriè- .
res en Allemagne. II. Cett?.
A la Chambre...*. J. Mantenaf.
Au Sénat... J. E.
Les conférences du '- ,
Luxembourg- .' Edouard ÀLBiA'îwaE
Bulletin. : Notre appel. -*• Nouvelles
de Komeï — Au jour lei jour." — Les
eongréflratioaa. 1 — "A propos s-du Frère
Florian.—- Une lettre "de M. Paul Beau-
regard. — Réponse.-t A I'Hôtel de Ville.
— L'Action libérale. — Le curé de Beus-
éènt. — En • Alsace-Lorraine. *• ~' La
guerre du Trans -eaal. — Les affaires
de China. — Le conflit chilo' argentin. •—
Etranger. —Les scandales de Naplea,'—■
A travers la presse. — La question ou
vrière. j — Echos de partout. — Chro
nique religieuse/ Eglise - Saint-Julien»
le-Pauvre;— Nécroibgie. -r- Guerre et ma-
rlne.— Tribunaux — L'affaire Brierreâ —
Terrible collision; — Jardin d'acclimata
tion: ^ Nouvelles - diverses. —« uaten»
drtftr. — Tableau et bulletin de la
' Hourae."— Uemière feeure.
ACTION ÉLECTORALE
■De tous les Français en posses
sion de leurs droits civiques>, le
qui est due-au clergé, est bien le
citoyen ; au sujet duquel le droit
électoral et ^l'exercice de ce. droit
donnent lieu -, à plus de controver
ses.- Au fond/- le-droit du prêtre
d'exercer tous les actes -que peut
accomplir légitimement tout ci
toyen sur le terrain électoral, est
certain. Le prêtre est citoyen comme
tous lés autres et-éclairé plus que
beaucoup, â'aùtres. : Mais si l'on
passe de l'exameii du droit à la dis
cussion de son. exercice, la ques
tion change de face. Le respect du
caractère sacré dont le pretrè est
revêtu, l'obligation pour le pasteur
dè- rester ac cessible à toutes-les
brebis de ison troupëau, le souci
de lie pas proVoqtiërdes haines et
des représailles nuisibles au bien
des âmes peuvent interdire au prê
tre une action électorale que tel ou
tel autré citoyen fait, bien de se
permettre. En un mot, en temps
d'élections, les circonstances, plu
tôt -que l'étendue dé son droit, doi
vent déterminer la conduite du prê
tre, et il peut arriver souvent que,
la sagesse lui commande de se te
nir en dehors de ce. qui s'appelle la
mêlée électorale.
Et pourtant, nulle part le rôle du
prêtre n'est obligatoirement réduit
a- son simple vote personnel; il
existe . une, action . électorale que
partant il peut et. il doit exercer.;
Elle se produira, bien -- entendu,
pendant-la période électorale, mais
elle n'a pas besoin ,de l'attendré j H
n'est pas nécessaire, pour qu'èllé
soit efficace, que - des candidats
soient déjà en présence et en lutte;;
elle" rie met pas directement * eh.
cause les personnes ^ .
- Cette action électorale du prêtre
consiste à exercer, en cette matiè
re, comme il le lait dans tout 16
reste du domaine moral, son'rôle
de docteur; de maître d'enseigne
ment; elle consiste à éclairer les
consciences datfs lesquelles- il a
mission dé faire la lumière;
Le vote qu'un électeur émet en
nommant tin député est certaine
ment un acte d'ordre moral, qui en
gage la responsabilité- et -qui, 1 par
conséquentvintéresse la consciente.
L'électeur donne mandat et auto
rité à un-'délégué qui décidera des
intérêts politiques, sociaux etmême
religieux du pays. < Si ce. délégué
sert ces divers intérêts, il fera
beaucoup de bien; s'il leur nuit, il
fera beaucô'iip de"mal. ^
"Est-il "douteux, notamment, que
les Chambres et le gouvernement
qui émane d'elles soient puissants'
pour le bien ou'-poùr Ie ; mal de la
religion? Nous" avons sous les yeux
tes lois " ndûvélles sur l'enseigne
ment, sur le service militaire et sur
les associations: ' L'électeur chré
tien qui négligera 1 volontairerrient
de côntribuèr à ^la nomination d'Un
député dévoué à là religion com
mettra donc manifestement : uné
faute ; le mêmè éleveur chrétierï'
qui donnera sa voix à "un candidat
qu'il connaît comme ennemi de la
religion,- qu'il prévoit devoir causer
dû préjudice à la réligidrfpai' fâria*
tismè ou par-faiblesse, se rendra
donc coupable, plus manifestement
encore, d'une faute grave.*- • - • ■ -
Vôïïà ce que nombre de chré
tiens, même pratiquants, ne com
prennent guère, et voilà ce que le
prêtre, divinement institué maître
de morale, a le droit et le devoir de
leur apprendre.
Je sais bien que malgré la certi
tude de son droit et l'évidence' de
gon devoir, le prêtre ne sera pas a
l 'abri des récriminations et des me
naces. On ne cessera pas de crier
cru'il niêlélà religion à l,a politique.
Il faut pourtant bien que la religion
.s'occupe de la politique pour se dé
pendre, puisque Ja , politique s'oc*
cupe delà religion pour l'attaquer.
J'imagine une . réunion : électorale
dans laquelle la, for te, tête., du parti
socialiste fermerait la abouche au
défenseur de la- propriété eri hur
lant : « Vous mêlez l'économie sociale
,à la politique ! » Les huées qui. ac-
ciièilïéraïent, j'aimë à le croire,'cet
argument, saugrenu^ ne sont-eïles
pas dues tout aussi légitimement à
qui dit au prêtre,lorsqulilt enseigne
au fidèlè l'obligation de ne pas élire
un sectaire : «.Yousmêlezr la religion
à la politique 1 » ; - -» -
i. Cet enseignement sur le devoir
électoral, le prêtre le donnera en se
-tenant .en dehors .de toute person
nalité 1 et au-dessus des atteintes
de la 'mêlée politique; Nul ' ne
pourra- lui reprocher' tte compro
mettre, son. caractère sacerdotal :
il ne fera que le relever et l'honorer,
en agissant uniquement comme dé
fenseur de la religion. Il ne devra
pas être-accusé de sortir de ses
fonctions ou d'en abuser : il accom-
plit siïïiplement un acte 1 obligatoire
ae son ministère d'interprète de la
loi^ divine; il' ne cesse - pas d'être
prêtre pouf dévenir courtier élec
toral ou tribun : il parle et il agit
strictement., èn prêtre et en pas
teur. ■ - ....
A. A igubperse.
^—»
'BULLETIN.
- A la Ch&mbre, Viniolér&nee étroite et
insupportable des pontifes du radica
lisme a. subi un échec mérité ], une liste
tnèe sur - le volet; entre - dop&ins" radi
caux plus ou moins teintés de socialisme,
était présentée pour la .délégation à la
cérémonie Baudin? elle n'a pu obtenir-
une majorité, pn a. dû y adjoindre, quel
ques noms de progressistes* '
Le ihinistre dé la guerre a ,répondu à
VinterpellatiQn Colliard sur. des inci
dents qui se sont produits au cours des
grandes manœuvres, et sur les manifes
tations du 38' de ligne.
JLê débat s'est clos par l'ordre du jpixr
pur et simple. •
Après un discours du ministre de i'a-
gricùllureyle Sénat à voté 4e' passage &
la discussion des articles du projet sur
l'admission tempo rair e.des blés. t
s -.Les journaux anglais prévoient une
solution. très prochaine des questions
pendantes entre la France etieSiam;.il&
! font observer : que la Grande Bretagne
; n'a, sur ce point, aucun intérêt ni res
ponsabilité.
„.:'À la" Chambre des seigneurs. autri
chienne, on a voté trois douzièmes pro-,
visoires, —> ët Mgr Zscôkhi a, très fer-l
mèmerit et très éloquemnient, repoussé
les attaques dirigées 'depuis quelque
temps contre VEglise catholique « qui
est.le plus-ferme appui de l'Etat eU.de
I q,dynastie ». .. , ..
Lè bruit court à Amsterdam — et on
le dit émaner de soiirce aut&risèe —- que
De Wet aurait, en un combat long' et;
acharné,, infligé une sérieuse ' défaite'
àùx troupes anglaises. *
L'optimisme continue toutefois k s'é
panouir dans les milieux officiels, à
Lôndres, où l'on proclame comme pro
chaine la fin des hostilités,r
' Le conflit entré là Compagnie fran
çaise des quais de Salonique et Tadrni-
nistration de la liste civile ottomane est
à peu près réglé. ; >.
a Une somme de 350, 000 francs va:être
versée à nos compatriotes.
Rien de nouveau touchant la crise
bulgare ; le prince a refusé ta démission'
\deM. Karavéloff — et le gouvernement
i cherche â se créer une majorité en fa
veur de l'emprunt.
Le capitaine allemand du Necker,
iemprisonné, on lésait, par.les autorités,
australiennes, vient d être remis èn li
berté. — - --
Toutes, les Compagnies allemandes
i ont décidé de briser les- scellés afin de
! provoquer une décision judiciaire du
conseil privé de Londres; ,. K \,
'Lesnouvelles arriven t obscures du Ve
nezuela ; le quartier général des insur-.
géase trouverait.dans les 'montagnes,
près.de Peronome.-
Une expédition révolutionnaire con
tre le président Castro se concentre, dit-
on, à. la Martinique. ' 1
NOTRE
.£ 'I î'
APPEL
Comme on l'a \u déjà, l'assem
blée de? actionnaires, t^nue le 28 no
vembre, a voté l'augmentation- de
capital (ou plutôt 4a - reconstitution:
de l'ancien capital) que nous ju
geons nécessaire pour la transfor
mation du journal et l'extension; de
son influence par la baisse de son
prix et diverses améliorations.
Nous disions l'autre jour que plus,
des cinq sixièmes des 300,000 francs
demandés étaient souscrits:
Nous pouvons. çUreïaujôurdMi
que les neuf dixièmes de la somme
sont dépassés.
'La souscription reste ouverte.
Nous insistons auprès ^ de tous
cçux'de nos arnià qui ôôftt en me
sure'de le faire, pour qu'ils veuil
lent-bien souscrire. -
" L'action est de cent francs.
éema hqm . Ahanceotent
<'adres8«Joit, être aeeorapgjpi^cdt
50 «eotbon «n ttenbires-postd
l NOUVELI
» . .. La cause —
de la vénérable Jeanne d'Arc.
Suivant ce qui était fixé: depuis long
temps au rôle de -la Congrégation des
Rites, hier a ëu lieù une réunion impor
tante pour la cause ' de . la vénérable
Jeanne d'Arc, i.
Le'procès de sa béatificationa fait un
grand pas,- si l'on en juge par les. appré
ciations que l'ou peut reoueillir ici. là,
appréciations' générales d'ailleurs, car
les consulteurs «t membres de cette Con
grégation soi# ternis au secret.
"Comme on le sait, cette cause en «st
actuellement à £a seconde phase : 4'exa-
men des vertus qui ont dû être pratiquées
à un degré héroïque : pour qu'on puisse
procéder à là béatification. Après: cet
examen des vertuà, suivra un: autre pro
cès sur les miracles-dus-à r-intercèBBioîi
de la Vénéfablè: Si deux miracles, au
moins sont dûment constaté^, après un
dernier examen générai , le ; Pape pro
nonce enfin - qu'on peut procéder de tuto
à laliéatifiîjàtiôn: : */. ..
Chacune de ces phases est clôturée par
un jugement du Souverain Pontife, après
une congrégation générale tenue en- sa
présence: Cette congrégation généralé
est'elle-même précédée de deux antres
réunions dites : préparatoire et antépré-
paratoire. La réunion antépréparatoire
se tient dans le palais du cardinal -po-
pent ou postùlatéur delà cause eb cour
de Rome. Cette réunion antépréparatoire
est souvent la plus importante, celle qui
décide: du procès, parce que c'est oelie
oû les prélats et cohâulïeurs discutent à
fond et en toute liberté les > différents as:
pécts du procès.. ' -
C'est précisément cette réunion anté
préparatoire qui a éu lieu hier. Elle s'est
tenue au palais de la chancellerie, chez
S. -Erar le cardinal Parocchi, -qui est le
ponent de là cause dé Jeanne d'Arc. '
' 'En> résumé, avant la béatification,
Buivant le cours normal, la 'Cause de la
vénérable Jeanne d'Arc doit encore par
courir les étapes suivantes : procès sur
Uhéroi'cité des, vertus ; congrégation pre'-
pàratoire-; congrégation générale devant
le Pape ; décret du Pape ; — puis'procès
sur les miracleB : réunion antéprépara-
: toire^ congrégation: préparatoire ; con-
: gr'égatioii générale; décret du Pape —
i enfin dernier' procès dit de . tuto (peut-
: Ori en toute sûreté -procéder à la béâtifi-
; cation?) : congrégation générale ; /décret
i du Pape. Suit la fête de la béatification.
' Comme on lé voit,-d'après le cours
I normal,; il faudrait encore beaucoup de
temps -pour r que la vénérable Jeanne
d'Arc puisse être proclamée bienheu
reuse; d'autant plus que les congréga-
tions sont ordinairement. séparées par
pluBieurs:mois d'intervalle. Mais le Pape,
peut souverainement tout abréger. > >
"Mgr Touch'et était venu, à Rome à l'oc
casion de cette réunion. Oh sait que la
' cause dé Jeanne d'Arc est » cause orléa-
naise ». • ;
: " Aujourd'hui même, Mgr .Touohet a été
reçu de nouveau par le JSouverain. Pon-
i' tife en audience particulière. Il quittera
Rome vendredi. - Jî
Les études sociales 'an séminaire.
• Sur cette question qui a" été souvent
débattueVvoici 'une ' indication pré-
cieuse., ■ j
Nous avons déjà parlé: de l'Institut
Léonin, -- un séminaire modèle^ ou/si;
l'on veut, un séminaire normal que lfc
Souverain Pontife .vient d'instituer au ;
pied même du Vatican-, dans lé quartier i
des Prati di Castello, et auquel il porte
uné attention très spéciale, :
i Le règlement des "études fixe deux
cours par semaine d'économie sociale.
On peut rapprocher de. ce- programme ce-
que nous avons'dit deô études au 'sémi
naire archiépiscopal de Milan.
La volonté formelle- de^ Léon XIII a
choisi pour faire ce j cours Mgr - Radini 1
Tedeschi, vice-président de' l'œuvre des
iCongrès, .l'un des-apôtres de faction so
ciale en Italie, — bVen connu d'ailleurs
en France où il conduit chaque année les* J
pèlerinages italiens à'Lourdes. ' -
Mgr Radini Tedeschi, au congrès géné
ral de Fieeole, disait' aux prêtres: dans
une réunion sacerdotale, 1 ces - gravés pa-^
rôles qu'on' ne sauràit trôp rappeler : *a Si ;
un prêtre jugeait inopportun, inutile, in*
différent (non doveroso), ce que le Pape
affirme être opportun,-obligatoire,néces
saire, compient ce prêtre là pourrait-jl
sans faute, et sans scandale, suivant la
parole même du Pape à'l'évêque de Lodi,
comment pourrait-il continuer à célébrer
la messe ?
DEUX VICTIMES
Nous admettons fort bien que la
République'célèbre le cinquante 1
nàire. de la mort du Représentant
Bàudin et même'qu'elle lui élève une j
statue.. i_- -j /■ - - r
Nous voudrions seulement que,
sur lé socle de ce monument, on
inscrivît, à côté, du nom dé Bàudin,
celui de Siran. - ■
Qu'était-ce que Siran?
Un petit soldat que' la conscrip
tion avait pris au- fond de sa pro
vince et quir non sans- tristesse
peut-être, mais; avec une patrioti
que résignation, avait endosse^ la
capote, bleue, pour une bien lon
gue période-:-sept ans!... -
- Siran avait été incorporé au 4,4® J
d'infantèrie où l^n faisait son é_du-i
cation militaire. : .on lui avait ap
pris, notamment, que, sans la dis*
**" vV * ^ ' ><*«■' . S «. ...... '..V .
cipline, il n'est point d'armée; èt
r qu'un soldat doit rester l'armé" au
1 pied souk le feu, sans même fairè
un geste' pour se défendre, — tant
que ses chefs ne lui ont pas donné
l'ordre de riposter.
En voyant arriver le 44 e devant
là barricade qu'il commandait, Bàu
din cria : — Nous sommes le droit. ;
1 retirez-vous !"
' ~ Nous sommes, le dévoir ! lais
sez-nous passer ! répliqua le capi
taine Henri" qui espérait' encore
éviter l'effusion du sang.
^L'officier ne fut point écouté. 'Unp
décharge partit au même instant
de la barricade. Siran tomba fou
droyé. Ses camarades, ripostèrent.
Baudin fut mortellement blessé'.
- à-: . c-'.-u » •- ' -•
S'il est vrai que le représentant
ait crié aux ouvriers qui refusaient
de répondre à son' appel : « Venez
voir comment on mèurt pour vingt-
cinq francs 1 » Siran aurait pu dire
a fortiori : : « Voilà comment on
meurt pour un sou! » mais jusque
dans la mort, l'obscur soldat du 44 e
garda ,1e silence qui est de règle
sou§ les armes. .•"■■■> . .
. " . . : ' J. M.
Aïï JOUR LE JOUE
Il parait que les « Sionistes » se re
muent. On sait que ces JuifSj qui rêvent
la restauration du royaume de Jérusa
lem,. ont contre eux beaucoup de leurs
congénères, qui se trouvent bien - mieux
— et pour cause — en pays chrétiens, j
Pourtant, on annonce qu'une « ban
que coloniale juive », au capital de 50
millions, vient' de commencer à fonc
tionner.
: Du moment que les Juifs * faisaient
quelque chose », ça devait commencer
jjtar une banque.
La pluB grande partie des actions a été
souscrite par des juifs russes, pas riches^
qui Be cotisent souvent à plusieurs pour,
acheter un titre de vingt-cinq-francs. '
Un poète anglais, M. Israël Zangwill,
est dans l'affaire, ainsi que lè trop fa
meux Lombroso, et le non moins trop fa
meux Max Nordau.
Le cinquième congrès sioniste doit
e'ouvrir à fiàle le jour de Noël—fête plus
|: chrétienne que juive, semble-t-il.
Si le mouvement réussit, cela fera
î toujours quelques Juifsde moins en Pran-
i ce. Malheureusement ce ne sont pas les
plus dangereux qui partiront.
• • ~ ■' ' -
Qu'eBt devenu le « nègre » de Mac-
Mahon, celui que le brave maréchal;
selon l'histoire ou la légende, -invitait -àï
< -continuer » ?
D'après le Gaulois^ le nègre én ques
tion s'appelait Liontel,(dans Liontel il'y
9,Lion, aurait dit Victor Hugo, amateur
de calembourB truculents).Contrairement
à l'exhortation présidentielle, il ne con
tinua pas. De l'armée, il passa dans' la
magistrature coloniale. Il fut procureur
de la République au Dahomey, puis pro
cureur général à la Guyane.
M. Liontel, revenu en France l'été der
nier, songeait à se ; présenter aux pro
chaines élections législatives contre 1"
Gerville-Réache, député de la Guade-,
loupe. ■
Mais, en homme sage, il a renoncé au
mandat législatif qui apporte tant de
troubles dans l'existence. Il a préféré;
pour cette fois, continuer.
..a- ; - . . ■
' ■ -, . i.-
Ce pauvre Verlaine. i
Un de nos confrères, voyant qu'on par-
lait de Verlaine, a voulu feuilleter l'œu
vre de celui-ci. ,
Il est tombé sur ces vers, qui font par
tie d'une pièce dédiée à M.; Maurice Bou-
chor :
-Jeunesse felle bien, extravagante au point,
(Tel un page, sa dame an coeur, ea dague au p«ing.
•Bondigeant comme'hennissant, s 'il meurt tant
' frii !
•Age d'homme pensif et profond dont témoigne
iQn dirait, l'on dirait sonner à pleine poigne •
•La tour changée en nourrice de Saint-Sulpioe...
En réfléchissant bien, cela doit vouloir
dire que leB tours de Saint-Sulpice, peu*
vent être comparées à des nourrices ct
lès èloches. à. ..dès; bébéa qu'elles se-
côiiént. '
' Au reste, cela peut encore vouloir dire
autre chose, et c'est la fin du fin, chez les
décadents modernes, que de plonger
leurs lecteurs dans ces incertitudes. <
■ .'"S-.-'" f' • ' • ' *
: * * .
IL Paul Leroy-Beaulieu, dans l'Eco
nomiste français termine ainsi un grand
article sur s la gestion de nos finan
ces » : ..
« Le budget de 1902 s'offre comme une
sorte de budget de fantaisie; il ne corres
pond nullement à la réalité. On le votera,
sans douté, sans conviction, au petit
bonheur. A moins de retour inopiné de
circonstances très heureuses, ou, en sens
inverse, d'une très mauvaise récolte en
1902, il grossira notablement lés décou
verts accumulés des budgets de la Frân-
ce. » * • ' -i '
Nous savions tout cela, mais il. est bon
de l'entendre répéter, avec autorité, pair
une des plus hautes sommités de la
science financière:
«L'allusion à la mauvaise récolte, dont
parle M. Paul Leroy-Béàulieu, vient de
ce qu'une disette de blé, en nOûs obli
géant à importer du blé étranger, au g
menterait considérablement les recettes
des douanes. Mais c'est un bien triste
gouvernement que celui qui a besoin,
pour équilibrer ses finances; de la dé
tresse des agriculteurs nationaux, i
m
* * , •
L'Intransigeant prétend que plusieurs
personnes ont été à moitié écrasées, l'au
tre jour, rue du Faubourg-Saint-Denis,
par un automobile.
De braveB sergots se seraient alors
élancés vers le véhicule écraseur.
« ff - : - • . . t ^
• Mais^Àyànt constaté que le délinquant ;
n'était autre que M. Jean Dupuy,, minis
tre de l'agriculture, les représentants de
l'autorité auraient battu eh retraite fes- :
pectueusement. -•
, Certes, nous ne savons si le fait est
exact, mais étant donné la façon dont le.
ministère conçoit l'égalité, l'anecdote n'a ;
rien d'invraisemblable.
Entre jeunes personnes..
— Bref, mesdemoiselles, o'est t la né
cessité qui m'a faite ce que je suis. .
Une bonne amie, à l'oreille d'une autre :
. ~ Oui, nécessité fait l'oie.
mmm cutsièbes M AUEMM
Les assurances ouvrières entrent
de plus en plus dans la vie ; des tra
vailleurs pour y apporter un rayon
d'espérance et de bonheur. Si l'i
déal n'est pas encore atteint, si de
nombreuses lacunes sé font encorè
sentir, le bien réalisé est cependant
très considérable'. Les" amis de
l'ouvrier qui, depuis près de vingt
ans, s'occupent d'améliorer son
sort, aspirent toujours-à perfec
tionner, à compléter le travail de la
(première heure. Le programme de
eurs revendications ouvrières et
sociales dénote chaque jour davan
tage et l'esprit pratique des ré r
formes demandées et l'inébranlable
volonté de les faire passer dans des
dispositions légales nouvelles.
Les assurances contre la mala
die et contre les accidents fonc
tionnent depuis' 1885. Pour Taseu
rànce contre la maladie, il y avait,
en 1899, 9,15^,582 assurés, dont, au
delà du tiers, 3,476,067 ont bénéfî
cié de la subvention qui s'est éle
vée à 145,324,242-marks. Sur cette
somme .les ouvriers ont versé
109,061,916 marks et . les patrons
45,709,491. La fortune des différen
tes caisses monte à 152,356,627
marks. Là "sommé,.totale dépensée
depuis la mise en vigueur de l'assu
rance, depuis \ 885, représente un
milliard 300 millions de marks. Il y
a là évidemment un immense bién ;
fait social. On.peut parfois criti
quer certains : détails d'organisâ-_
tion ; il est toujours permis de dé
sirer le mieux, à la condition de ne
pas fermer les yeux sur les - bons
côtés de l'œuvre.
La même : observation s'applique
pour l'assurance- contre les acci
dents. Ici la critique était encore
plus aisée, parce que l'oeuvre était
plus difficile. Et cependant pour
cette assurance aussi les résultats
sont très satisfaisants. Si pour l'as-!
surance contre là maladie, lés pa
trons donnent le tiers et les ou
vriers les deux tiers, pour l'assu
rance contre les accidents, les ou
vriers ne donnent rien et les pa
trons portent toute la charge. La
loi fonctionne depuis 1885 comme
l'assurance contre la maladie. Le
nombre des assurés est bien plus
considérable que pour la maladie.
Le ; nombre s'élevait en . 1899 à
7,186,206 pour les ouvriers du mé
tier est à 11,417,918 pour les ou-
: vriers d« la campagne avec 78,680,633
marks pour 543,890 victimes d'ac
cidents. La somme totale des sub
ventions accordées monte a plus
de. 500 millions de marks. N'oublions
pas que toute cette somme, qui
grandit avec chaque année, est uni
quement versée par les établisse
ments industriels, par les patrons
groupés en syndicats profession
nels.
L'assurance contre l'invalidité et
la vieillesse ne remonte qu'à l'an-,
née 1891. Les cotisations sont ver
sées de moitié par les patrons et les
ouvriers, et l'Etat donne pour
chaque rente 50 marks. Les rentes
payées en 1899 s'élevaient à 74 mil
lions 640,168 marks, dans lèsquéls
l'Etat figurait pour 27,108,444.
Plus de 500,000 personnes tou
chent des rentes,la moitié comme
invalides, l'autre moitié comme y
ayant .droit par l'âge. Près de six j
millions ont été restitués à la suite
de mariages ou de décès à plus de
170,000 personnes.
Si on prend l'ensemble des rentes
et cotisations versées par lés trois;
assurances, on obtient une somme,
totale de près de deux milliards'
500 millions, et comme les fonds de,
réserves de ces diverses assurances
dépassent le milliard, on arrive à
plus de 3 milliards et demi dépen
sés ou déposés en faveur des tra
vailleurs.
Ces chiffres ont une immense,
portée sociale. Ce serait fermer les
yeux à l'évidence que de le nier. On
aurait pu sans doute établir une
autre organisation pour les trois
assurances, cela est vrai. Mais,
jusqu'en 1885, on n'y avait pas
songé sérieusement. Le branle a
été donné alors. Un fait reste : la
situation de l'ouvrier. malade, inva
lide, vieux, : e^t devenue sensible
ment meilleure. Un immense pro
grès s'est réalisé. Tout véritable
ami des travailleurs sera heureux
de le constater.
PL Ç f,tty.
1ES ÇOHGRËGATIGHS _ f
I j6s conseils toubicjjiaiu.
À Alger, avis favorable aux sœurs de
Bon SecourB.
A-Belfort, avis défavorable aux frères
de Marie et aux sœurs de Saint-Vincent
de Paul. -
: Le conseil B'est basé sur çe que le re-
'crutement de ceB deux congrégations Be
fait sans tenir compte de. la nationalité
de leurs membreB.
4 ,P a u/. ( avis, favorable aux FrArtois-:
cains, aux Bétharramites, aux Carméli
tes, aux Dominicaines et aux sœurs .Se
l'Espérance.
Au Havre.
Le conseil municipal du Ilayre, déli-
,bérant sur les demandes d'autorisation
formées par diverses congrégations» a
décidé, par 18 voix contre 12, qu'il n'a
vait pas à donner son avis sur le carac
tère d'utilité publique des congrégations
établies au Havre, laissant à l'adminis
tration.munioipalele soin de donner à
l'autorité supérieure les renseignement?
nécessaires, . . ' ;
M; FHÈE8 FlOBIi! :
On appelle notre attention sur une
des étrangetés de cette affaire du frère
Florian, digne pendant dé celle du frère
Flamidien. Le frère Florian avait été
brusquement arrêté sur une dénonciation
signée que le juge d'instruction Davai'ne,
dont sans doute les lauriers de bon collè
gue^Deialé troublaient le ' sommeil, ii'a
pas daigné vérifier et dont il n'a" même
pas pris la peine de vérifier la signature.
Ce juge qui croyait sans doute, tenir une
de ces causes qui recommandent un ma*
gistrat à un ministère comme le nôtre,
a été forcé d'abandonner l'accusation
après avoir vainement fait toùt cé qu'il
a pû pour 'dôunër des based à "une" accu
sation visiblement injuste. La lettré d«
délation était un faux dont l'auteur avait
été bientôt découvert. Ce calomniateur,
Oogez, fut poursuivi et condamné pour
tentative de chantage avec menaceB. Seu
lement, pourquoi ne l'a4-on pas pour-
Buivi également pour* une dénonciation
calomnieuse qui s'agrémentait d'un faui
eh écriture privée? Un jugé d'instruc
tion désireux de couvrir sa responsabi%
lité, trop vite engagée, ; n'aurait pas
manqué de le faire. Mais, par ce temps
de persécution sans franchise; tout est
sans doute permis contre un instituteur
congréganiste, et . M. Davaine a compté;
qu'on ne lui imputerait pas à faute, pas
plus qu'à son collègue Deialé, son zèle
contre un religieux. Le cléricalisme •
n'est-il pas toujours l'ennemi? . . . -
UNE LETTRE DË El. BEIUSEGARD
- - t-' ^ '-X r
M. Paul Beauregard nous adresse
la lettre, suivante :
chambre ; . -, Paris, 20 décembre..
des députés
Monsieur le rédacteur en chef; 5
Je vienB de prendre connaissance de-
l'article que vous avez bien voulu con
sacrer à la situation électorale du 16* ar
rondissement. Je tiens à vous en réméré
cier. Je ne puis que l'approuver. -Je vous
donne même complètement raison lors
que vous dites qu'un libéral 'ne devait
pas refuser l'amnistie à Déroulède. Seu-j
lement, cela ne tombe pas s.ur moi : j'ai.
: voté, l'amnistie de .• toutes ■ mes forces.'
C'est l'ancien préfet de police qui, tou
jours malin, et peu difficile sur le choix-
des moyens, fait courir le bruit cob-*
traire. Je le relèverai vertement én temps
voulu) Je vois combien c'est nécessaire
puisque vous même y,avez, été trompé. !
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur
en chef, l'expression de mes: sentiments
les plus distingués et dévoués.-
Paul Beauhegard; '
^ , député de la Seine.;.
Déjà, lorsque, induits, en erreur,
nous, nous imaginions, que M. Paul"
Beauregard s'était prononcé contre
l'amnistie, nous disions aux élec
teurs catholiques et libéraux de sa
circonscription — Votez quand
même pour lui en mai prochain, à
raison de son attitude générale... 1
Nous ne pouvons maintenant qu'in
sister plus fortement encore dans !
cèsens. . '
A LA CHAMBRE
Échec à l'exti-ômc-gauclie. l 'îii-
terpellation Colliard. — Les Inei-î
dents des manœuvres, — La ré
ponse du ministre de la guerre. -** »
L'ordre du jour. >
L'extréme-gauche, estimant t qu'elle ;
seule avait le droit d'assister à. la eéré- i
monie Baudin et n'admettant pas (tou
chante tolérance !) . que les républicains
progressistes se joignissent'à elle, avait
composé une liste comprenant unique
ment des membres de son groupe: " " ' :
Or, lès progressistes ont facilement^
déjoué, cette puérile manœuvre,, et les i
rieurs ont été de leur côté. Ils n'ont pas.
pris part au scrutin.
Par suite, le quorum n'a point été at
teint. La eéanoe a été suspendue et re- ■
prise quelques minutes plus tard. Cette
fois encore, — l 'extréme-gauche persis
tant dans son exclusivisme.et leB progrès-
Bistes dans leur abstention,on n'a pas
atteint le quorum. - Troisième séance.
Cette fois, les socialistes^ comprenant lé
ridicule de leur attitude, entrèrent en
pourparlers avec leurs adversaires- et'-
ceux ci s'humaniBèrent. Ils eurent raison, ,
ce nous semble, car la clémence est de là'
grâce toujours, de l'habileté souvent.
Quatre places dans la délégation furent
offertes aux progressistes. Au troisième
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