Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1901-12-17
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 décembre 1901 17 décembre 1901
Description : 1901/12/17 (Numéro 12345). 1901/12/17 (Numéro 12345).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
2EPCT LEGAL
Mardi lï DéoembrS 1901
Editionquotidiena» «12,845
ISavdi 17 Décèmbre 1901
1901
ÉDITION QUOTID IENNE ;
• ' — ' fcAHtè- ÉTRANGER
Èi DÉPARTEMENTS' (UNION POSTALE)
fjn aa......... àS » âÔ a
Six moist-.13 » 19 » -
Trois mois,—'., t 1 "10. »
, • mmemammî* * "" " : ff * * » '
•• Les abonnements partent des I e * ctlô dè chaijueEiois
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent,
BURÉAUS : , Paris, rue CàsBette,-17 (Vî*arr.),
b'K.è'tijbnîiô iMoine, piace du, Gesu, t - • . "
PARIS, 16 DECEMBRE 1901 *?
SOMMÂIÏWE1
P ierre V euiixot.
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
; . . paris . • étranger;^
... ET DÉPARTEMENTS ■ (UNION. POSTALE) '
, Uflani.» 13 » 20 "»>
Sixmois...... . 7 » : 11 . » .
Trois »nois.[... 4- »" S .50. . •' •
Les abqnnémëptg partent des l cf ,et 13 de chaîne mois
i'VWERS fie répond pas des manuscrits qui laiyuii adressés
I' ^ ( -r'-<. ANNONCES . v '\ •
. MM.' LAGRANGE, CERF et C*«, é, place'de là Bourgs ,
s là, s v. p . . ..
A propos de la tri
ple alliance... ...i
Çà et là : Comment
on éorit pour réus
sir .i G, D'AEAH BUiA,
A la Chambre...,. J. M.
&u théâtre ;.
féuillot'on : L'épilo
gue de l'affaire du
collier...-.v....-..;/
F; h.
ilSNhi Dit:.
G ëoffrot DE G RAKDÎ
' ■ ' "maison.; " -
Bulletin. — Nouvelles de Remei! Au
iour le jour^, — Une lettre du Souverain
rohtiîe. —- tJn triomplie 4es Bans -patrie;
. — Les congrégations, -- L'Action libé
rale. — Retraite de Mgr Potron. — infor
mations politiques et parlementaires. —
Fêtes et réunions.—Les affaires de Chi*
ne. — La guerre du TransVa&l. — Etran
ger. — Lès grèves; — La quèstitin ou
vrière. — Les anarchistes: — Echos de
partout. ~ îlécrol'6éler — ,A Salnt-Sul-
pice. — Nouvelles divérses.— Calendrierl
— Tableau et bulletin de la' Bourse:
DernKre heure. ; ,;t
PAS LA, S. V. P.
Cbfafhê tous ies journaux, nous
_avons annoncé que M. Andrieux
Voulait, aux élections prochaines,
se présenter à . Paris, dans la pre-
mière 4 circonscription du, seizième
àrrônaissement. L'ancien préfet de
police est maintenant républicain
nationaliste^ Le titulaire aû-siègéi
et qui ne veut pas s'en aller, est
M. Pâtil Beàtiregardv républicain
progressiste libéral. ; , ■ ■ i
Au sujet" de cette compétition,
s'est produit un débat. Le député
actuel et' sofa futur eoîiclirrènt ont
écrit des lettres. Des journaux sç
sont prononcés; ' La Libre Parole,
" notamment/ a pris parti ;; pour M."
Andrieux ; T Autorité.., soutient ' 'RI-
LeS ; principaux votes-de celui-ci
ont été recherchés à l'Officiel et
rappelés. Il résulte de cette inves
tigation truê, dans les circonstances
immortalités, le député d'Àuteuil a
voté contre le ministère.' . ; ; '
; Une fois cependant, M. Bèatire-
gard s'est prononcé comme le de-
.jnâftdait M. Waldeck Rousseau. Il
•a rejyisé l'amnistie à M. Oéroulède.
Nous l'en ' blâmons-. Républicain
parlementaire, il est tout naturel
<|ue l'élu de la première du seizième
réprouve la tentative dirigée-contre
le régime par le chef d.esXigueurs.
Mais il y a "une autre question en
jeu. M. Déroûlède est victime d'une
flagrante iniquité. ' La Hâute-Côur
l'a condamné au bannissement pour
un acte que lé jury avait déclaré non
coupable. Le ministère et la majo
rité sénatoriale ont donc violé im
pudemment le droit et la justice.
Rien que ; pour cette seule raison,
la conscience obligeait à voter l'am
nistie.
M. Paul Beauregard a eu grand
tort ce jour-là, c'est entendu. Il ne
faut cependant, pas le,.juger sur un
seul vote ; il ne faut pas qu'une ex
ception regrettable à sa conduite
habituelle fasse oublier tout l'en-,
semble de son attitude. Le député
d'Auteuil est un adversaire du cabi
net Wàldéck-Millerand. Il a, pres
que toujours voté contre lui Nous
l'avons vu notamment- combattre;
et avec une énergie persévérante,
la criminelle loi sur les associa*
tions. La Libre Parole ? ne conteste
pas qu'il fut, en cette circonstance
capitale, un défenseur de la justice.
Nous le disons, avec VAutorité :•
voila qtn suffît; Lès 'électeurs ca-
itibliqueà et siHijilëHieht' iîbiiH5të§**
de' la prerïu,ère, circonscription du
seizième doivent, à notre : senti
ment, voter tous, en mai prochain,
pour M.Beauregard,, . • r ■ :
En vérité, il leur offre bien autant
dô x garanties que M» Andrieux. .
; foous ne; stimiiies nullement hos
tiles à l'ancien préfet "de police. 'Àti
fcoritraire, noils le verrions avèc
tilaigii* rètitrei* àd Palaië-B.ôiirboîi.
Mais qu'il cherche,, un autre col
lège. Qu!il; tâçHe d'enlever sa . cir
conscription â quelque sectaire, au
lieu de vouloir déposséder un libé
ral, un patriote,-un'honnête homirie.
Un siège conquis par M. Andrieux
sur tèl bu tèr jâcotin ministériel;
ce,.sera un ' gain- Conquis sur M.
Beauregard, ou. serait le - béné
fice? ' ' " ^ ' r ;
/:-L'inçident provoque- l'attention
des journaux et; soulève un impor
tant débats parce qu'une question
d'ordre général sè dresfee. à pro
pos de ce cas particulier. Il s'agit
moins du seizième arrondissement
de. Paris ,que de toute, la' France. Il
s'agit moins de savoir, s'il, faut nom
mer M. PauL iieauregard ou M : . An
drieux, que d'établir une ligne de
conduite électorale. Contre les dé ;
putés progressistes anti-ministé
riels èt libéraux, sortants, devrons-
nos idées
; Nous ne savons trop si l'ancien
préfet de police est plus rapproché
ae nous que le député actuel d'Au-
teûil. Ici ledoute est permis. Mais;'
assurément, le cas se produira. On
n'empêchera point un certain nôm-,
bre de fort braves gens plus ; qu J
moins conservateurs, plus ou moins,
républicains, plus ou moins natio-
rialistes/de se présenter contre des
mèmbi'es du grp.up'e Méline. Il fa.ut
prévoiries conéûrrents et âussi ïes .
surenchérisseurs. Que.devrons-nous
faire? ..." -, /
; On connaît notre sentiment. Nous
sommes heureux d'avoir, l'occasion:
de le proclaifie^ uîie fois de plus.
* Ces libéraux, ces modérés qui ont,
combattu le ministère, le ministère -
les combattra. Donnons-leur du
moins, en échange, tout, notre ap
pui. C'est pour,, aeféndre nos droits
et la justice .qu'ils, .se -,sont aliéné)
les eoncours de gauche. La recon-, •
naissance et la bonne politique nous
commandent, lorsque les ■ sectaire s:
vont léur. susciter "par vengeance
des concurrents, de ne favoriser ;
personne, contre eux, qui se sont
compromis pour nous. A leur insu
quelquefois et. presque en dépit
d'eux-mêmes, . ces progressistes :
anti-ministériels sont devenus à
moitié des nôtres. Manœuvrons de
manière à .Obtenir que, dans la
Chambre prochaine, ils se trouvent
encore plus rapprochés de nous, au
liéii d'être, par notre fauté, rejetés
dans le camp ennemi.. ' " ,
■ Non. seulement., Jes Méline, Ri-
bot, Aynard doivent, avec nos suf-
I frages, avoir notre appui? résolu,
! mais tous ceux du. centre qui les
ônt suivis doivent pouvoir compter
sur,nps.voix.. , .
^ Lie bel avantage, de remplacer
vingt-cinq progressistes par vingt-
cinq nationalistes, guère plus sûrs,
si nous nous sommes aliéné, en
soutenant leurs adversaires, qua-
: rante des progressistes rentrants !
Et c'est, à ce résultat qu'on abouti-
1 rait en soutenant les Andrieux con
tre . les Beauregard^ ,
Pierre V euillot;
HQllETlN
Mie?' dimjLnçhè, M; MiUer&nd a pré'
' s.idé, à Pans, âda. rèmisè dès réeompen*.
; ses aux ouvriers de l'industrie ht dû b^-r
timeht;Mi :Cailfoux, dont la santé est
[rétablie, a,-remis un drapeau* aux'-sa-?.
| peurs pompiers de là, Fer té- Bernard;
; enfin, M. Paul Deschanel a fait t à No*
; gent-le^Rotroiv, une conférence sur la
mutuàlitét
; YCemaiin.ia Chambre s décidé de n$
point passe* Lia discussion, dés articles
diiprojet siïï lés otlroiè de iïoubatà.~ i.
, Ëlle a commenHë l'e&ainpn des propo-
: sitions sur le secret et laiioertê du voté,-.
Cette après-midi, suite du discoùrs'de.
M. Pelletw dans le débat sur lejbud-
getdes cultes.1.., i ; :
Lés *sinS'patrie » continuent: le con
seil tfiunicipàl de Bourges a, notnmê
maire, en remplaçetneiit. dil citoyenl
Vaillandet, révoqué, un ancien ouvrier,,
M. Lebrun, connu pour-avoir signé, en
qualité de conseiller d'arrondissement tà -
un manifeste^ excitan t les -jeunes soldats
k l'indiscipline, .< , . s
Si nms avions, un gouvernement
conscient.de son devoir, le nouveau
maire de Bourges i£aurait. même.,point.
à ceindreson écharpe.
Deux nouveaux' socialistes "viennent
d'être élus conseillers Municipaux de
Schcerieberg ,en Allemagne. ' . . .
On démenti k Berlin, que lés rélationè
diplomatiques aient jamais été rompues :
avec le-Venezuela. ' • - <
Le gouvernement anglais reçoit de
mauvaises nouvelles des Indes:, le soulè
vement des Waziris_ s'étend dans le
nordiouest.
L'envoi de renforts des Indes à lord
I Kitchençr est donc suspendu. .
i ' Un méeting de protestation, compre-
fiant 10,006 personnes, s'est tenu k Lori~
; dres-en Vhonneur du général Bùller; on
! â flétri, l'attitude, "du cabinet k son
i égard:'* 'f :
Hier, à Rome, les ambassadeurs de
France, d'Angleterre et de Russie se sont
réunis, à-la -Consultk, sous la présidence
! de M. Prinetti pour traiter les questions
relatives à- laCrète. ^ s ' -
La reine de Suède et Norvège est assez
: gravement malade à Christiania ;, la
i souveraine, née princesse de Nassau,
l est dans sa soixante-sixième année.
La conférence des sucres s'ouvre au
jourd'hui à Bruxelles. ■.
L'impression générale, dans les- mi-
lieux commerçants anglais, est que cette
•conférence n'aboutira à rien. ,
; Tout semble en voie d'arrangement
pacifique entre l'Argentine et-le Chili.
Des deux côtés, on croit h une solution
amicale.
NOUVELLES DE ROME
Le consistoire secret.
. Rome, 16 décembre, i.h. 35 soir.
Le Souverain Pontife a, tenu ce ma
tin un consistoire Becret, où ont été nom
més soixante-huit évêques.
. Le Saint-Père était en "excellente santé;
dans son allocution, Léon Xlir s'est éle
vé contre le projet de ,loi en faveur du
divorce.'Il a rappelé la doctrine catho
lique sur le mariage et fait bbsèrver que
les funestegs conséquences du divorce
sont reconnues même par ceux qui ne
sont pas chrétiens.
Léon XIII espère que lés législateurs
italiens repousseront un.projet contre le
quel l'Eglise, dans tous les pays, a pro
testé et protestera toujours.
Plusieurs évéques ont été désignés,
entre autres- : - Mgr Solobrila, évéque
de Saragossè ; Mgr- Guisarolo Menèn-
!dez, évéque de-Madrid ; Mgr Castellate
Pavazo, éVêque" de Jaen ; Mgr Salva-
dorës Barrera, ^vêquè. de Tarragone ;
Mgr Rutten, évéque de Liège.
. Le Souverain .Pontife a : coiûiilunlqué
; aussi les nominations, déjà faites par un
bref,'de plusieurs autres évêques dont
Mgr Qrtiz, évêquçtle Guadalaxara^Mexi- 1,
que); Mgr Pblitq, évéque de Oorfou ;Mgr
Mùra< év,5.que de <; Tulançingo (Mexique);
Mgr Kfgoiïiajaf SvÊque de Belem de Para
i (Brésil) ; Mgr Brandao, évêqtie d'Ala-
gôas (Brésil)"; Mgr Gdmes Oardoso, évî-
qué d'Angola et du Congo ; Mgr.. Darma-.:
!ria, évéque de : Syra; Mgr Armentia,
évêçue de la 'Paz (Bolivie) ; Mgr -Souza
: Mbnteiro, évéque dé 5pirito Santo^Bré-
a'il) ; Mgr O'-Connor, évéque. de > Newark :
; (Etats-Unis); Mgr- O'Connel, évéque de
; Poortland (Eîtats-Unis). •
Enfin,' le $aint-Père a annoncé au;
Consistoire-là création des nouveaux
diocèses de; Portalegre et d'Alagoas
(Mexique) et de Manizalès (Colombie).
NN. SS. Néry, Brandao et Itoyos ont été
; nommés évêques de ces diocèses.
-ï PÊOPOS M ÏA ÎBlPii ÀILIA5CE
. Comme on prend facilement ses
dégirs pour des réalités, on est trop
porté, en France, à..prédire la dis
solution prochaine, de . la Triple, ;
s Alliance; dès que la poussée inévi
table des. intérêts particuliers fait
; prévoir entre les trois Etats des
heurts, ou quelques tiraillements,
ren nous annonce la rupture du pacte
ou tout au moins son non-renouvel
lement. C'est aller, trop vite.
Toutefois, on doit convenir que
ces pronostics ont pu paraître, en
ces derniers temps,assez plausibles;
l'émotion causée .en Autriche-Hon-
. grie, et en Italie par les nouveaux
I tarifs douaniers, très: élevés, que
! l'Allemagne juge nécessaires pour la
_ e Pge
; protection de son agriculture, et
dans une certaine mesure, de son
industrie, faisait, clairemeni. appa-
iraître -la contradiction des inté-
irêts; mais faut-il croire, pour
cela, que ces difficultés d'ordre
: économique amèneront forcément
| la ' rupture du lien politique ? Il
ly a plutôt lieu- de présumer que
iles : trois alliés arriveront, par ues
! concessions réciproques, a une en
tente, quand- il s'agira dé renouve
ler les traités de commerce actuels,
>et qu'une transaction passable,
ippur les. uns. comme pour les au
tres-,! interviendra finalement; le.
^Reichstag,auquel est en ce moment ,
isoumis le projet des nouveaux, ta-
irifs,--adoptera "vraisemblablement
ides, dispositions qui laisseront la
porte "ouverte à ces accommodé-
ments. 7
i . Cette prévision nous semble for
tifiée par l'attitude très énergique
que. parait prendre la. Russie à ce
sujet ; .en général la presse rijsse
:ne s'enigage point à la légère dans
iles questions relatives aux relations
extérieures de l'Empire ; or depuis
que les nouveaux -tarifs ont été pu
bliés, son langage est extrêmement
raide et même violent ; elle n'hésite
pas à menacer l'Allemagne de re
présailles rigoureuses ; elle le dé
claré hautement, si les produits agri
coles russes se voient fermer le
marché allemand par .des tarifs ex
orbitants, le marché russe, â son
;tour, s.er : a fermé aux produits de
l'industrie allemande!
L'avertissement est grave ; il est
^de nature à faire réfléchir en Alle
magne, et l'on . a .quelque rai
son de penser que les protestations
1 de' l'Autriche-Hongrie et de l'Italie,
rénforGéés très à propos par celles
| de la Russie, finiront par obliger
île gouvernement allemand, qui s'est
; fait le champion du parti agrarien,
i à modérer ses prétentions protec-:
tionnistes. ~ : : •
En cette occasion, si ces prévi
sions., sont justifiées par l'événe-'
; ment, là Russie se trouvera avoir
; travaillé d'une façon indirecté " au
'maintien de là Triple Alliance^
puisqu'elle aura contribué ârésou- ;
! are des difficultés, qui'' pouvaiènt '
l'ébranler. C'est une ^ctipn par ri
cochet asses^ curieuse.
Jusqu'à nouvel ordre, la Triple
Alliance, qui est un pacte politique, ;
nous parait, avoir mains a redou-^
ter les conflits écohjpmiqnès,que les,
conséquences dé pértams .conflits
;d'ordrepolitique, tels que la rivalité
de l'Italie et ae l'Autriche-Hongrie^
dans, l'Adriatique et dans .les, Mal-'
kans,. tels aussi que l'éitiotion pro
fonde causée dans toutes les pro-
'vinces polonaises par la' "germani
sation brutale et persécutrice, du
gouvernementprussien, ...
AU J0X7H LEJOUE,
Les femmes^ à Christiania, viennent
déplacé la majorité qui a passé de gaii*]
che a droite. "•
' De sorte que la capitalé de la Norvègè,
qui avait un conBeilmunicipal ?libéral»,
a maintenant un conseil municipal con
servateur. v
: Du reste, c'est parce qu'ils prévoient
en France des résultats semblables que
les socialistes, officiellement partisans
du vote des femmes, ne mettent aucun,
zèle à faire triompher Cette revendica
tion. Ils y tiennent aussi peu, en défini
tive, qu'à faire adopter la dénonoiation
du Concordat ou déB ordres ; du jour cri
tiquant les actes du ministre; Il.y a des
choses qu'on réclame, parce que « cela
ifait bien dans le paysage >, mais à l'ex-
presseuondition de ne-pas les obtenir.— -
I r> .* y? . tf !►%-. -»r rr " x
{ Nous avons à Paris beaucoup d'avocats
sans causes..
' La difficulté môme 'qu'éprouvent les
jeunes 'plaideurs à se faire ' une clïen-
tèle, a causé dernièrement, houB l'avons
dit, un certain scandale, à cause des
moyens plus que singuliers employés par
certains d'entre eux.
= Eh bien ! Paria est loin d'être la ville où '
les avocats sont le plus malheureux.
Une statistique.récente tend à démon
trer qu'Athènes, toutes proportions gar
dées, compte vingt fois plus d'avocats
qaq Paris. .. •. . y
Aussi iegouvèrnehxent a-t il décidé de
prendre dès mesures pour mettre un
frein, s'il se: peut,: à cette' dangereuse
multiplication des orateurs attiques.
Hypéride mourut ^ de faim,: mais : c'est
parce qu'il le voulut, nou.B dit l'histoire.
Aujourd'hui les Hypérides, meurent de
faim sans le vouloir, et les Démosthènes,
à force d'avoir le ventre creux,; risquent
d'en être réduits ' à avaler: leurs cail
loux.
La République fait ressortir l'heureux
symbolisme qui caractérise la dernière
démarche de M. Caillaux. .
Le ministre des finances — qui avoue
se tromper de 550 millions quand il ex
pose l'état ,de nos finances — est allé re
mettre, à la Ferté-Bernard, un drapeau
à une compagnie de pompiers. •
Bien cela. Les pompiers -sont des sau
veteurs, et le ministère a souvent besoin
ide sauvetage. Ils sont d'ailleurs célèbres
par leur style,et les ministres usent lar
gement du style pompier.
r Mais, ce qui frappe la République,
c'est que le budget est précisément une
pompe, et que M. Caillaux, chargé d'as
pirer les économies des contribuables,
peut être considéré, - d'une certaine ma-
: nière, comme un infatigable pompier.
jDonc, tout s'explique.
i ~ , '• ; s * • ^ ; H ; -
Un préfet qui « est dans le train » est
celui de Tfimo, province voisine de ICiao-
:Tchao.
Ce Céleste fonctionnaire vient de
prendre : ùn arrêté relatif àù. changement'
au programme d'examen dèi# lettrés.
I ; ïl" recommande aux étudiants lâ ; Iec-.
tûire dés journaux comme le meilleur-'
moyen de ; s'instruire. • ; ■ • ■ i
* « Le temps,dit il,vous manque pour lire^
tous les volumes chinois et'étrangers;'
i heureusement il y;a .dès journaux gui-
. vous donnent le résumé - de tout ce queT
: contiennent les.livreB. Yôus àvèz, dans le t
territoire de Kiao-Tehaô, la Gazette offi
'délie et le Kiao-Tehao-P&o) dont : le»'
: rédacteurs sont les homnies' les plus sa
vants de-l'unlverB. • ?
II n'est pas mauvais de rappeler, à ce
•propos, qu'il existe en Chine un édit im
périal prescrivant de décapites, tout jour-r
.naliste. Cet édit n'a jamais été abrogé. ,
Quoi qu'il en soit, en notre qualité de
-journalistes, .nous .votons un « ban » à ;
M. le préfet de Tfimo, dont l'arrêté nous "
enfle d'un noble, orgueil: '
; . - •
; "tu . - • }:ûï t 2;;;.. ^ si
; Anecdote administrative,
i .Une brave femme se présente à la?
'caissê d'une administration' publique,
i pôur" y "toucher sa ' rente viagère et èk-"'
hibe'le certificat de vie que lui à délivré '
sa mairie: t
i — Ce-certificat n 'eBt pas valable } ;dé-
clare l'employé j 41 est daté ! du * 25 no- *
.vembre et.votre rente est: échufe. du >
:15> : . .. * . !:■ " ? '. i
! .T-É.hbien? . . - • , r;
^ Éh bien 1 ' il vous en faut U» autre ;
constatant que vous ' étiez vivante lé .
15. :
Çà et là
COMMENT ON ECRIT POUR REUSSIR
Nous rencontrons quelquefois de bons
jeunes gens qui nous envient l'ineffable
bonheur d'être imprimé. Ils- voudraient •
bien l'être, eux'aussi. Ils 'ont' dans leurs
jtiroirs des œuvres variées, peut-être pas
très fortes, mais peut-être aussi pas plus ;
bêtes que les ■' t^ois quarts et demi dè ce
qui s'imprime couramment.' Et, pleins-;
d'une confiance peut-être exagérée dans ^
nôtre expérience, ils nous demandent :
« Comment donc faut-il faire pour réua- >
®ir ? » - ^.
i Pour réussir, il n 'eBt pas mauvais tout
jd'abord de cultiver la pornographie; Mais
ienfin, tout bien considéré, cetté condition -'
n'est pas absolument indispensable. Son
absence ne fait qu'augmenter la difficulté 1
et par conséquent le mérite. :
! Pour réussir, il faut encore se remuer ■
beaucoup. Mais- quels échantillons de
Btyle faut-il présenter» pour se >'faire-
prendre au sérieux î
; On peut en juger par certains romans"
iquéi'on vanté^t :doht Ieë' auteurs ont
conquis de haute lutte : là-célébrité. Voici
comment commence l'un d'eux, dont les -
journaux boulevardiers viennent de faire
un pompeux éloge. L'auteur est M.^ Jean '
Lombard. -■ •
: « Le navigium égratignait, de - ses ra* "
mes cadencées; la mer saphifée, vapû-
ranté, et sa voile rouge à peine se gon
flait bous l'ambiant calme, qui planait '
sans qu'aucun bruitle troubl&t, ni les. ap
pels de l'équipage, ni le celeusmai> ba-^ i
lancé des rameurs assis sur les transtras
au mouvement régulier du bâton du hor»/
tator, pendant que iles passagers;: accou
dés sur les bords, rêvaient; indicible*
ment. » ir.i
C'est Jbeau, n'est-ce pas? Lé navigium,
le céleusma, le transtras, le hortatoï 1.
Et ' nous- ne. sommes qu'à la première
phrase. Que sera-ce à la fin? Remar
quons encore que,.-du temps des classi
ques,les voiles se gonflaient sous le vent ; -
mais, comme c'était devenu un « poncif -
il a été décidé que; dorénavant, elles
s'enfleraient sous le calme, ce qui est
sans contestation beaucoup plus neuf; 4 -
Une revue des plus importantes vient,
de publier, en quatre livraisons» .un autre,
roman d'un autre écrivain célèbre, qui a,
parait-il, de fervents admirateurs, -M.
Jean Lorrain. ..
Nous avons eu la patience, non pas de
;lire — ç'eût été trop -r- mais de parcou?:
rir cette çeuvre * éminemment litté-
FEUILLETON DE L'UNIVERS
DU 17 DÉCEMBRE 1901
L'EPILOGUE
DE L'AFFAIRE DU COLLIER
i
M. Funck-Brentàno est un- trop bon
guide pour qu'on ait l'envie de l'aban
donner. Il nous avait conduits à travers
lé dédale le suivrons encore pour noter lés consé
quences de la triste aventure et accom
pagner jusqu'à la fin de leur carrière lès
personnages de cette tragédie.
Un "petit volume, auquel on adresse
rait volontiers le seul reproche précisé-'
ment d'être d'un poids trop léger, donne
ces conclusions ; l'ordonnance générale
aurait probablement gagné à être con
densée en un seul tome et à ne pas être
ainsi morcelée ; le titre : La mort dè la
reine (1),' est d'une exactitude qui ne sa
tisfait pas pleinement; puisque ce drame
de l'échafaud du 16 octobre 1793 est
traité avec brièveté, «t qu'en revanchej
donnant plus qu'il në promettait, le livre
nous fait suivre les derniers jourSde tous
les gens mêlés à l'affaire. '
(1) La mort de la reine, .'d'après de nou
veaux documents recueillis : en partie par A.
Bégis, par Franf? Funck-Brentanck. — lï-
brairie Hachette, 1901. * -
Voir l'Univers du (6 Juillet 1901.
Aussi bien l'assassinat juridique de
Marie-Antoinette est connu; M. Funck-
Brentàno s'en tient au récit des Concourt
dont les côtés dramatiques auront séduit
son âme d'artiste et l'on cbmprend que
l'historien ne veuille plus appuyer sur
cet ulcère de la révolution ; trop d'igno
minies sortent de la plaie ; c'est sans
doute à propos de ces pages que l'auteur
parle dans sa dédicace, d'une « ' élabora
tion douloureuse » ; on le conçoit, et, se
peut-il rencontrer un cœur français
assez calme pour ne pas rougir du stig
mate imprimé par ces odieux bourreaux
à l'honneur de notre patrie, un cœur hu
main assez insensible pour ne pas fré
mir des tortures, morales et :physiques
infligées à cette femme, à cette, reine, à
cette mère ? Non, on ne'saurait jamais
relire ces poignants détails sans éprou
ver un sentiment 4'hbrreur bientôt trans
formé en colère, et les gens qui ont in
venté la théorie du bloc ont rendu à la
Révolution un bien mauvais service, car
les prisons et les échafauds nous dictent
notre sentiment sur le drame et ses ac
teurs. '"
Elles nous parlent également à l'âme,
pour l'attendrir ou l'indigner, ces deux
toiles de maigres célèbres : la peinture
sobre et forte dé Girodet : Marie-Antoi
nette au Ternple, le front pâli, mais le
regard si profond, la bouche si terme,
dans cette pauvre robe de veuve; — le
dessin brutal de David où l'on voit la mi-
Bérable princesse les cheveux coupés, les
yeux las, la lèvre pendante; seul le buste
conservé sa majesté et se redresse aveo
la dignité de la fille des Césars. David,
l 'inquiBiteur obscène, après avoir dicté
les réponses ordurières au petit dau
phin (2), s'est complu à dévisager sa vic--
time de la fenêtre où il' ricané avec la
femme du 'conventionnel-Jullien. David
est protégé, dit-on,' par Bon génie; Ah !
malheur au talent puisqu'il nous a trans
mis l'action de cet homme placé à côté
de ces tortionnaires vulgaires dont l'his
toire, en flétrissant la rage, n'a pas dai
gné savoir le nom.
' Par la force des choses èt l'adresse des
metteurs en scène, deux personnages se
trouvaient face à face dans le procès,du
collier : vis-à-vis de la reine, lé cardinal
deRohan. : -
II y a satisfaction à penser que le
prince de l'Eglise racheta -sa légèreté de
grand seigneur et ses faiblesses d'homme
du monde à partir dii jour de sa puni
tion, par là dignité de sa vies. Il y a
plus, un courant nouveau se dessine en
sa faveur, pour réhabiliter sa conduite
politique et même privée/antérieure au
procès célèbre. Des documents diploma
tiques mieux connus rendent une autre
justice: à son ambassade à Vienne. Voici
qu'un savant professeur du gymnase de
Strasbourg; le docteur Ehrhard, a dé
pouillé : les rapports échangés entre le
duc d'Aiguillon et le prince coadjuteur
pendant que Ce dernier! représentait la
France à la cour de Marie-Thérèse, et il
conclut que « l'on n'aura pas de peine à
se convaincre que cet homme a été l'ob
jet d'une odieuse calomnie, de la part de
(2) Voilà, un des points mis en lumière
par lajustîce indignée de M. Funck-Bren-
tano ; p. 200-204. L'auteur a eu le courage
de fixer les responsabilités de cette Igno
minie et il eh doit être loué au nom de
la vérité historique.
ceux qui lut reprochent de n'avoir pas été
à la hauteur de sa mission. »
Pour le luxe, le train de vie, les fêtes
et les galanteries, le docteur Ehrhard
estimé aussi que les usages du temps les
expliquent et que la' naissance, le Tôle
mondain du cardinal les justifient (3).
Un autre écrivain, M. Zorn de Bulach,.
en étudiant le même épisode; aboutit
aux mêmes conclusions; Ces témoigna
ges ont leur poids, et l'impartialité veut
qu'on les signale, qu'on les pèse et qu'on
lés compté. ■
Ces explications 'rendent plus natu-'
relies «t plus compréhensibles encore les
dernières années du - grand aumônier de
(3).« De nos jours, au XX e siècle, un.
prince de l'Eglise n'irait sans doute plus'
à une cha8se,. il ne tirerait plus en un jour
fJOO coups de fusil, et né donnerait plus
de iè te publique accompagnée de danses ;
mais au XVlII' sIècle on avait d'autres ha
bitudes qu'on n'en a au XX». Au moyen
âge, les èvéques se mettaient à la tête des
troupes guerrières et livraient des batail
les,ce qu'ils ne firent plus du . temps du
prince de Rpban, et ce qu'ils, ne font plus
de nos jours. A d'autres temps d'autres
mœurs. Au siècle actuel on ne verra sans
doute pas de sitôt un prince de l'Eglise
Remplir une carrière diplomatique telle què
celle dont était chargé le prince Louis de
Rohan, de 1771 à 1774. Ne soyons donc pas
trop sévèrè à l'égard - dè cet ambassadeur
qui n'a pas été plus mauvais que ses. con
temporains et ne lui : reprochons- pas trop
amèrement le faste dont il s'est entouré à
Vienne. » ,
L'Ambassade du prince coadjuteur Louis
deRahanàU cour de Vienne ( 1771-1774),
par le docteur Ehrhard, in-8 À , Strasbourg,
1901.
France. Il avait été envoyé en ^pénitence
au fond de l'Auvergne à l'abbaye de la
Chaise-Dieu; au bout de deux années, il
passa-à Marmoutiers, puis à Saint-Be-
noit-sur-Lpire ; enfin en décembre 1788,
i l'ordre d'exil eBt rapporté et il 'regagne-
son diocèse d'Alsace; Son rétour est l'ob
jet de réjouissances et de fêtes ; jusqu'aux
juifs qui le viennent, en procession, cher
cher et haranguer; et l'évêque s'en va
leur rendre leur compliment dans la sy
nagogue où il prononce un grand dis
cours. Voilà encore un spectacle qui
n'est pas banal et un sermon épiscopal
dont la bizarrerie est bien -c du temps.».
■Tout cela prouve les sentiments d'af
fection de ses diocésains pour le cardinal
et est une bonne note ' à son actif. Il sut
eh mériter .d'autres sur l'orthodoxie de
ses protèstations lors de la constitution
civile du clergé,la générosité de son hos
pitalité pendant l'émigration, la dignité
de ses souvenirs à l'heure des catastro
phes de la famille royale. .
Marie-Antoinette avaitses raisons pour
conserver contre lui de la rancune. Le
prince de Rohan avait les siennes potir
s' attacher encore à la reine de France
dont il fut l'adversaire malgré lui, Sans
aller jusqu'à brbire, comme l'affirme ce
pendant un de ses serviteurs, qu'il fort
mait des projets pour [la délivrahce de la
princesse. La nouvelle de sa mort le ter-
rassa .Pendant le service funèbre qu'il fit
célébrer aussitôt,ses larmes émurent l'as
sistance,et il tomba en défaillance en^dé
criant : Domine miserere mei (4). 1 .,■■■>
Il vécut dix années sous l'impression
lugubre des événements dont il était le
(4) Fischer, Mémoires, p. 28.
témoin et peut-être dans le souvenlT fu*.
neste de ceux où il avait été partie ; et
le 17 février 1803 il mourut, laissant une
mémoire'encore douteuse que le temps
parait devoir'rendre pluB nette. Il don
nait ses biens à sa petite-nièce Charlotte
de Rohan Rochefôrt, dont on connaît le'
roman avec le malheureux duc d'En-
ghien ;■ et le toit de la a belle Eminence »
d'autrefois était devenu précisément as
sez austère pour couvrir de sa respecta,
bilité les amours* de ces jëunes princes.
II
L'aventurière quirapprocha, au gré
de son caprice, pour leB perdre tous
deux,la reine et le cardinal, avait-reçu au
moisde juin 1786 sa. juste récompense j
marquée et fouettée, on. l'avait : empri
sonnée à la Salpêtrière. Elle y fut suivie
par l'intérêt hypocrite des adversaires de
la cour; et, avec une chaleur- incompré
hensible si on ne savait l'emphatique
niaiserie de cette époque des « âmes sen
sibles », elle trouva des gens pour la
plaindre, la défendre et l'admirer. Cette
pauvre petite princesse ; de Lamballe qui
devait être dépecée par les cannibales de
Paris et dont Iè cœur serait mangé sur le
comptoir d'un marchand de vins,ne s'avi-
sa-t-elle pas, toute favorite qu'elle fût-dé
Marie-Antoinette, d'aller rendre visité à
sa calomniatrice'avec une pitié mélée de
curiosité et dénuée de; tact ? Ab uno disce
omnes. . . .. -.
-Delà comtesse de La Motte on citait
des traits admirables : elle passaitr di
sait on, la journée à lire et méditer l'Imi
tation, livre en effet nouveau pour elle.
Ses bons mots étaient colportés, comme
Mardi lï DéoembrS 1901
Editionquotidiena» «12,845
ISavdi 17 Décèmbre 1901
1901
ÉDITION QUOTID IENNE ;
• ' — ' fcAHtè- ÉTRANGER
Èi DÉPARTEMENTS' (UNION POSTALE)
fjn aa......... àS » âÔ a
Six moist-.13 » 19 » -
Trois mois,—'., t 1 "10. »
, • mmemammî* * "" " : ff * * » '
•• Les abonnements partent des I e * ctlô dè chaijueEiois
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent,
BURÉAUS : , Paris, rue CàsBette,-17 (Vî*arr.),
b'K.è'tijbnîiô iMoine, piace du, Gesu, t - • . "
PARIS, 16 DECEMBRE 1901 *?
SOMMÂIÏWE1
P ierre V euiixot.
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
; . . paris . • étranger;^
... ET DÉPARTEMENTS ■ (UNION. POSTALE) '
, Uflani.» 13 » 20 "»>
Sixmois...... . 7 » : 11 . » .
Trois »nois.[... 4- »" S .50. . •' •
Les abqnnémëptg partent des l cf ,et 13 de chaîne mois
i'VWERS fie répond pas des manuscrits qui laiyuii adressés
I' ^ ( -r'-<. ANNONCES . v '\ •
. MM.' LAGRANGE, CERF et C*«, é, place'de là Bourgs ,
s là, s v. p . . ..
A propos de la tri
ple alliance... ...i
Çà et là : Comment
on éorit pour réus
sir .i G, D'AEAH BUiA,
A la Chambre...,. J. M.
&u théâtre ;.
féuillot'on : L'épilo
gue de l'affaire du
collier...-.v....-..;/
F; h.
ilSNhi Dit:.
G ëoffrot DE G RAKDÎ
' ■ ' "maison.; " -
Bulletin. — Nouvelles de Remei! Au
iour le jour^, — Une lettre du Souverain
rohtiîe. —- tJn triomplie 4es Bans -patrie;
. — Les congrégations, -- L'Action libé
rale. — Retraite de Mgr Potron. — infor
mations politiques et parlementaires. —
Fêtes et réunions.—Les affaires de Chi*
ne. — La guerre du TransVa&l. — Etran
ger. — Lès grèves; — La quèstitin ou
vrière. — Les anarchistes: — Echos de
partout. ~ îlécrol'6éler — ,A Salnt-Sul-
pice. — Nouvelles divérses.— Calendrierl
— Tableau et bulletin de la' Bourse:
DernKre heure. ; ,;t
PAS LA, S. V. P.
Cbfafhê tous ies journaux, nous
_avons annoncé que M. Andrieux
Voulait, aux élections prochaines,
se présenter à . Paris, dans la pre-
mière 4 circonscription du, seizième
àrrônaissement. L'ancien préfet de
police est maintenant républicain
nationaliste^ Le titulaire aû-siègéi
et qui ne veut pas s'en aller, est
M. Pâtil Beàtiregardv républicain
progressiste libéral. ; , ■ ■ i
Au sujet" de cette compétition,
s'est produit un débat. Le député
actuel et' sofa futur eoîiclirrènt ont
écrit des lettres. Des journaux sç
sont prononcés; ' La Libre Parole,
" notamment/ a pris parti ;; pour M."
Andrieux ; T Autorité.., soutient ' 'RI-
LeS ; principaux votes-de celui-ci
ont été recherchés à l'Officiel et
rappelés. Il résulte de cette inves
tigation truê, dans les circonstances
immortalités, le député d'Àuteuil a
voté contre le ministère.' . ; ; '
; Une fois cependant, M. Bèatire-
gard s'est prononcé comme le de-
.jnâftdait M. Waldeck Rousseau. Il
•a rejyisé l'amnistie à M. Oéroulède.
Nous l'en ' blâmons-. Républicain
parlementaire, il est tout naturel
<|ue l'élu de la première du seizième
réprouve la tentative dirigée-contre
le régime par le chef d.esXigueurs.
Mais il y a "une autre question en
jeu. M. Déroûlède est victime d'une
flagrante iniquité. ' La Hâute-Côur
l'a condamné au bannissement pour
un acte que lé jury avait déclaré non
coupable. Le ministère et la majo
rité sénatoriale ont donc violé im
pudemment le droit et la justice.
Rien que ; pour cette seule raison,
la conscience obligeait à voter l'am
nistie.
M. Paul Beauregard a eu grand
tort ce jour-là, c'est entendu. Il ne
faut cependant, pas le,.juger sur un
seul vote ; il ne faut pas qu'une ex
ception regrettable à sa conduite
habituelle fasse oublier tout l'en-,
semble de son attitude. Le député
d'Auteuil est un adversaire du cabi
net Wàldéck-Millerand. Il a, pres
que toujours voté contre lui Nous
l'avons vu notamment- combattre;
et avec une énergie persévérante,
la criminelle loi sur les associa*
tions. La Libre Parole ? ne conteste
pas qu'il fut, en cette circonstance
capitale, un défenseur de la justice.
Nous le disons, avec VAutorité :•
voila qtn suffît; Lès 'électeurs ca-
itibliqueà et siHijilëHieht' iîbiiH5të§**
de' la prerïu,ère, circonscription du
seizième doivent, à notre : senti
ment, voter tous, en mai prochain,
pour M.Beauregard,, . • r ■ :
En vérité, il leur offre bien autant
dô x garanties que M» Andrieux. .
; foous ne; stimiiies nullement hos
tiles à l'ancien préfet "de police. 'Àti
fcoritraire, noils le verrions avèc
tilaigii* rètitrei* àd Palaië-B.ôiirboîi.
Mais qu'il cherche,, un autre col
lège. Qu!il; tâçHe d'enlever sa . cir
conscription â quelque sectaire, au
lieu de vouloir déposséder un libé
ral, un patriote,-un'honnête homirie.
Un siège conquis par M. Andrieux
sur tèl bu tèr jâcotin ministériel;
ce,.sera un ' gain- Conquis sur M.
Beauregard, ou. serait le - béné
fice? ' ' " ^ ' r ;
/:-L'inçident provoque- l'attention
des journaux et; soulève un impor
tant débats parce qu'une question
d'ordre général sè dresfee. à pro
pos de ce cas particulier. Il s'agit
moins du seizième arrondissement
de. Paris ,que de toute, la' France. Il
s'agit moins de savoir, s'il, faut nom
mer M. PauL iieauregard ou M : . An
drieux, que d'établir une ligne de
conduite électorale. Contre les dé ;
putés progressistes anti-ministé
riels èt libéraux, sortants, devrons-
nos idées
; Nous ne savons trop si l'ancien
préfet de police est plus rapproché
ae nous que le député actuel d'Au-
teûil. Ici ledoute est permis. Mais;'
assurément, le cas se produira. On
n'empêchera point un certain nôm-,
bre de fort braves gens plus ; qu J
moins conservateurs, plus ou moins,
républicains, plus ou moins natio-
rialistes/de se présenter contre des
mèmbi'es du grp.up'e Méline. Il fa.ut
prévoiries conéûrrents et âussi ïes .
surenchérisseurs. Que.devrons-nous
faire? ..." -, /
; On connaît notre sentiment. Nous
sommes heureux d'avoir, l'occasion:
de le proclaifie^ uîie fois de plus.
* Ces libéraux, ces modérés qui ont,
combattu le ministère, le ministère -
les combattra. Donnons-leur du
moins, en échange, tout, notre ap
pui. C'est pour,, aeféndre nos droits
et la justice .qu'ils, .se -,sont aliéné)
les eoncours de gauche. La recon-, •
naissance et la bonne politique nous
commandent, lorsque les ■ sectaire s:
vont léur. susciter "par vengeance
des concurrents, de ne favoriser ;
personne, contre eux, qui se sont
compromis pour nous. A leur insu
quelquefois et. presque en dépit
d'eux-mêmes, . ces progressistes :
anti-ministériels sont devenus à
moitié des nôtres. Manœuvrons de
manière à .Obtenir que, dans la
Chambre prochaine, ils se trouvent
encore plus rapprochés de nous, au
liéii d'être, par notre fauté, rejetés
dans le camp ennemi.. ' " ,
■ Non. seulement., Jes Méline, Ri-
bot, Aynard doivent, avec nos suf-
I frages, avoir notre appui? résolu,
! mais tous ceux du. centre qui les
ônt suivis doivent pouvoir compter
sur,nps.voix.. , .
^ Lie bel avantage, de remplacer
vingt-cinq progressistes par vingt-
cinq nationalistes, guère plus sûrs,
si nous nous sommes aliéné, en
soutenant leurs adversaires, qua-
: rante des progressistes rentrants !
Et c'est, à ce résultat qu'on abouti-
1 rait en soutenant les Andrieux con
tre . les Beauregard^ ,
Pierre V euillot;
HQllETlN
Mie?' dimjLnçhè, M; MiUer&nd a pré'
' s.idé, à Pans, âda. rèmisè dès réeompen*.
; ses aux ouvriers de l'industrie ht dû b^-r
timeht;Mi :Cailfoux, dont la santé est
[rétablie, a,-remis un drapeau* aux'-sa-?.
| peurs pompiers de là, Fer té- Bernard;
; enfin, M. Paul Deschanel a fait t à No*
; gent-le^Rotroiv, une conférence sur la
mutuàlitét
; YCemaiin.ia Chambre s décidé de n$
point passe* Lia discussion, dés articles
diiprojet siïï lés otlroiè de iïoubatà.~ i.
, Ëlle a commenHë l'e&ainpn des propo-
: sitions sur le secret et laiioertê du voté,-.
Cette après-midi, suite du discoùrs'de.
M. Pelletw dans le débat sur lejbud-
getdes cultes.1.., i ; :
Lés *sinS'patrie » continuent: le con
seil tfiunicipàl de Bourges a, notnmê
maire, en remplaçetneiit. dil citoyenl
Vaillandet, révoqué, un ancien ouvrier,,
M. Lebrun, connu pour-avoir signé, en
qualité de conseiller d'arrondissement tà -
un manifeste^ excitan t les -jeunes soldats
k l'indiscipline, .< , . s
Si nms avions, un gouvernement
conscient.de son devoir, le nouveau
maire de Bourges i£aurait. même.,point.
à ceindreson écharpe.
Deux nouveaux' socialistes "viennent
d'être élus conseillers Municipaux de
Schcerieberg ,en Allemagne. ' . . .
On démenti k Berlin, que lés rélationè
diplomatiques aient jamais été rompues :
avec le-Venezuela. ' • - <
Le gouvernement anglais reçoit de
mauvaises nouvelles des Indes:, le soulè
vement des Waziris_ s'étend dans le
nordiouest.
L'envoi de renforts des Indes à lord
I Kitchençr est donc suspendu. .
i ' Un méeting de protestation, compre-
fiant 10,006 personnes, s'est tenu k Lori~
; dres-en Vhonneur du général Bùller; on
! â flétri, l'attitude, "du cabinet k son
i égard:'* 'f :
Hier, à Rome, les ambassadeurs de
France, d'Angleterre et de Russie se sont
réunis, à-la -Consultk, sous la présidence
! de M. Prinetti pour traiter les questions
relatives à- laCrète. ^ s ' -
La reine de Suède et Norvège est assez
: gravement malade à Christiania ;, la
i souveraine, née princesse de Nassau,
l est dans sa soixante-sixième année.
La conférence des sucres s'ouvre au
jourd'hui à Bruxelles. ■.
L'impression générale, dans les- mi-
lieux commerçants anglais, est que cette
•conférence n'aboutira à rien. ,
; Tout semble en voie d'arrangement
pacifique entre l'Argentine et-le Chili.
Des deux côtés, on croit h une solution
amicale.
NOUVELLES DE ROME
Le consistoire secret.
. Rome, 16 décembre, i.h. 35 soir.
Le Souverain Pontife a, tenu ce ma
tin un consistoire Becret, où ont été nom
més soixante-huit évêques.
. Le Saint-Père était en "excellente santé;
dans son allocution, Léon Xlir s'est éle
vé contre le projet de ,loi en faveur du
divorce.'Il a rappelé la doctrine catho
lique sur le mariage et fait bbsèrver que
les funestegs conséquences du divorce
sont reconnues même par ceux qui ne
sont pas chrétiens.
Léon XIII espère que lés législateurs
italiens repousseront un.projet contre le
quel l'Eglise, dans tous les pays, a pro
testé et protestera toujours.
Plusieurs évéques ont été désignés,
entre autres- : - Mgr Solobrila, évéque
de Saragossè ; Mgr- Guisarolo Menèn-
!dez, évéque de-Madrid ; Mgr Castellate
Pavazo, éVêque" de Jaen ; Mgr Salva-
dorës Barrera, ^vêquè. de Tarragone ;
Mgr Rutten, évéque de Liège.
. Le Souverain .Pontife a : coiûiilunlqué
; aussi les nominations, déjà faites par un
bref,'de plusieurs autres évêques dont
Mgr Qrtiz, évêquçtle Guadalaxara^Mexi- 1,
que); Mgr Pblitq, évéque de Oorfou ;Mgr
Mùra< év,5.que de <; Tulançingo (Mexique);
Mgr Kfgoiïiajaf SvÊque de Belem de Para
i (Brésil) ; Mgr Brandao, évêqtie d'Ala-
gôas (Brésil)"; Mgr Gdmes Oardoso, évî-
qué d'Angola et du Congo ; Mgr.. Darma-.:
!ria, évéque de : Syra; Mgr Armentia,
évêçue de la 'Paz (Bolivie) ; Mgr -Souza
: Mbnteiro, évéque dé 5pirito Santo^Bré-
a'il) ; Mgr O'-Connor, évéque. de > Newark :
; (Etats-Unis); Mgr- O'Connel, évéque de
; Poortland (Eîtats-Unis). •
Enfin,' le $aint-Père a annoncé au;
Consistoire-là création des nouveaux
diocèses de; Portalegre et d'Alagoas
(Mexique) et de Manizalès (Colombie).
NN. SS. Néry, Brandao et Itoyos ont été
; nommés évêques de ces diocèses.
-ï PÊOPOS M ÏA ÎBlPii ÀILIA5CE
. Comme on prend facilement ses
dégirs pour des réalités, on est trop
porté, en France, à..prédire la dis
solution prochaine, de . la Triple, ;
s Alliance; dès que la poussée inévi
table des. intérêts particuliers fait
; prévoir entre les trois Etats des
heurts, ou quelques tiraillements,
ren nous annonce la rupture du pacte
ou tout au moins son non-renouvel
lement. C'est aller, trop vite.
Toutefois, on doit convenir que
ces pronostics ont pu paraître, en
ces derniers temps,assez plausibles;
l'émotion causée .en Autriche-Hon-
. grie, et en Italie par les nouveaux
I tarifs douaniers, très: élevés, que
! l'Allemagne juge nécessaires pour la
_ e Pge
; protection de son agriculture, et
dans une certaine mesure, de son
industrie, faisait, clairemeni. appa-
iraître -la contradiction des inté-
irêts; mais faut-il croire, pour
cela, que ces difficultés d'ordre
: économique amèneront forcément
| la ' rupture du lien politique ? Il
ly a plutôt lieu- de présumer que
iles : trois alliés arriveront, par ues
! concessions réciproques, a une en
tente, quand- il s'agira dé renouve
ler les traités de commerce actuels,
>et qu'une transaction passable,
ippur les. uns. comme pour les au
tres-,! interviendra finalement; le.
^Reichstag,auquel est en ce moment ,
isoumis le projet des nouveaux, ta-
irifs,--adoptera "vraisemblablement
ides, dispositions qui laisseront la
porte "ouverte à ces accommodé-
ments. 7
i . Cette prévision nous semble for
tifiée par l'attitude très énergique
que. parait prendre la. Russie à ce
sujet ; .en général la presse rijsse
:ne s'enigage point à la légère dans
iles questions relatives aux relations
extérieures de l'Empire ; or depuis
que les nouveaux -tarifs ont été pu
bliés, son langage est extrêmement
raide et même violent ; elle n'hésite
pas à menacer l'Allemagne de re
présailles rigoureuses ; elle le dé
claré hautement, si les produits agri
coles russes se voient fermer le
marché allemand par .des tarifs ex
orbitants, le marché russe, â son
;tour, s.er : a fermé aux produits de
l'industrie allemande!
L'avertissement est grave ; il est
^de nature à faire réfléchir en Alle
magne, et l'on . a .quelque rai
son de penser que les protestations
1 de' l'Autriche-Hongrie et de l'Italie,
rénforGéés très à propos par celles
| de la Russie, finiront par obliger
île gouvernement allemand, qui s'est
; fait le champion du parti agrarien,
i à modérer ses prétentions protec-:
tionnistes. ~ : : •
En cette occasion, si ces prévi
sions., sont justifiées par l'événe-'
; ment, là Russie se trouvera avoir
; travaillé d'une façon indirecté " au
'maintien de là Triple Alliance^
puisqu'elle aura contribué ârésou- ;
! are des difficultés, qui'' pouvaiènt '
l'ébranler. C'est une ^ctipn par ri
cochet asses^ curieuse.
Jusqu'à nouvel ordre, la Triple
Alliance, qui est un pacte politique, ;
nous parait, avoir mains a redou-^
ter les conflits écohjpmiqnès,que les,
conséquences dé pértams .conflits
;d'ordrepolitique, tels que la rivalité
de l'Italie et ae l'Autriche-Hongrie^
dans, l'Adriatique et dans .les, Mal-'
kans,. tels aussi que l'éitiotion pro
fonde causée dans toutes les pro-
'vinces polonaises par la' "germani
sation brutale et persécutrice, du
gouvernementprussien, ...
AU J0X7H LEJOUE,
Les femmes^ à Christiania, viennent
déplacé la majorité qui a passé de gaii*]
che a droite. "•
' De sorte que la capitalé de la Norvègè,
qui avait un conBeilmunicipal ?libéral»,
a maintenant un conseil municipal con
servateur. v
: Du reste, c'est parce qu'ils prévoient
en France des résultats semblables que
les socialistes, officiellement partisans
du vote des femmes, ne mettent aucun,
zèle à faire triompher Cette revendica
tion. Ils y tiennent aussi peu, en défini
tive, qu'à faire adopter la dénonoiation
du Concordat ou déB ordres ; du jour cri
tiquant les actes du ministre; Il.y a des
choses qu'on réclame, parce que « cela
ifait bien dans le paysage >, mais à l'ex-
presseuondition de ne-pas les obtenir.— -
I r> .* y? . tf !►%-. -»r rr " x
{ Nous avons à Paris beaucoup d'avocats
sans causes..
' La difficulté môme 'qu'éprouvent les
jeunes 'plaideurs à se faire ' une clïen-
tèle, a causé dernièrement, houB l'avons
dit, un certain scandale, à cause des
moyens plus que singuliers employés par
certains d'entre eux.
= Eh bien ! Paria est loin d'être la ville où '
les avocats sont le plus malheureux.
Une statistique.récente tend à démon
trer qu'Athènes, toutes proportions gar
dées, compte vingt fois plus d'avocats
qaq Paris. .. •. . y
Aussi iegouvèrnehxent a-t il décidé de
prendre dès mesures pour mettre un
frein, s'il se: peut,: à cette' dangereuse
multiplication des orateurs attiques.
Hypéride mourut ^ de faim,: mais : c'est
parce qu'il le voulut, nou.B dit l'histoire.
Aujourd'hui les Hypérides, meurent de
faim sans le vouloir, et les Démosthènes,
à force d'avoir le ventre creux,; risquent
d'en être réduits ' à avaler: leurs cail
loux.
La République fait ressortir l'heureux
symbolisme qui caractérise la dernière
démarche de M. Caillaux. .
Le ministre des finances — qui avoue
se tromper de 550 millions quand il ex
pose l'état ,de nos finances — est allé re
mettre, à la Ferté-Bernard, un drapeau
à une compagnie de pompiers. •
Bien cela. Les pompiers -sont des sau
veteurs, et le ministère a souvent besoin
ide sauvetage. Ils sont d'ailleurs célèbres
par leur style,et les ministres usent lar
gement du style pompier.
r Mais, ce qui frappe la République,
c'est que le budget est précisément une
pompe, et que M. Caillaux, chargé d'as
pirer les économies des contribuables,
peut être considéré, - d'une certaine ma-
: nière, comme un infatigable pompier.
jDonc, tout s'explique.
i ~ , '• ; s * • ^ ; H ; -
Un préfet qui « est dans le train » est
celui de Tfimo, province voisine de ICiao-
:Tchao.
Ce Céleste fonctionnaire vient de
prendre : ùn arrêté relatif àù. changement'
au programme d'examen dèi# lettrés.
I ; ïl" recommande aux étudiants lâ ; Iec-.
tûire dés journaux comme le meilleur-'
moyen de ; s'instruire. • ; ■ • ■ i
* « Le temps,dit il,vous manque pour lire^
tous les volumes chinois et'étrangers;'
i heureusement il y;a .dès journaux gui-
. vous donnent le résumé - de tout ce queT
: contiennent les.livreB. Yôus àvèz, dans le t
territoire de Kiao-Tehaô, la Gazette offi
'délie et le Kiao-Tehao-P&o) dont : le»'
: rédacteurs sont les homnies' les plus sa
vants de-l'unlverB. • ?
II n'est pas mauvais de rappeler, à ce
•propos, qu'il existe en Chine un édit im
périal prescrivant de décapites, tout jour-r
.naliste. Cet édit n'a jamais été abrogé. ,
Quoi qu'il en soit, en notre qualité de
-journalistes, .nous .votons un « ban » à ;
M. le préfet de Tfimo, dont l'arrêté nous "
enfle d'un noble, orgueil: '
; . - •
; "tu . - • }:ûï t 2;;;.. ^ si
; Anecdote administrative,
i .Une brave femme se présente à la?
'caissê d'une administration' publique,
i pôur" y "toucher sa ' rente viagère et èk-"'
hibe'le certificat de vie que lui à délivré '
sa mairie: t
i — Ce-certificat n 'eBt pas valable } ;dé-
clare l'employé j 41 est daté ! du * 25 no- *
.vembre et.votre rente est: échufe. du >
:15> : . .. * . !:■ " ? '. i
! .T-É.hbien? . . - • , r;
^ Éh bien 1 ' il vous en faut U» autre ;
constatant que vous ' étiez vivante lé .
15. :
Çà et là
COMMENT ON ECRIT POUR REUSSIR
Nous rencontrons quelquefois de bons
jeunes gens qui nous envient l'ineffable
bonheur d'être imprimé. Ils- voudraient •
bien l'être, eux'aussi. Ils 'ont' dans leurs
jtiroirs des œuvres variées, peut-être pas
très fortes, mais peut-être aussi pas plus ;
bêtes que les ■' t^ois quarts et demi dè ce
qui s'imprime couramment.' Et, pleins-;
d'une confiance peut-être exagérée dans ^
nôtre expérience, ils nous demandent :
« Comment donc faut-il faire pour réua- >
®ir ? » - ^.
i Pour réussir, il n 'eBt pas mauvais tout
jd'abord de cultiver la pornographie; Mais
ienfin, tout bien considéré, cetté condition -'
n'est pas absolument indispensable. Son
absence ne fait qu'augmenter la difficulté 1
et par conséquent le mérite. :
! Pour réussir, il faut encore se remuer ■
beaucoup. Mais- quels échantillons de
Btyle faut-il présenter» pour se >'faire-
prendre au sérieux î
; On peut en juger par certains romans"
iquéi'on vanté^t :doht Ieë' auteurs ont
conquis de haute lutte : là-célébrité. Voici
comment commence l'un d'eux, dont les -
journaux boulevardiers viennent de faire
un pompeux éloge. L'auteur est M.^ Jean '
Lombard. -■ •
: « Le navigium égratignait, de - ses ra* "
mes cadencées; la mer saphifée, vapû-
ranté, et sa voile rouge à peine se gon
flait bous l'ambiant calme, qui planait '
sans qu'aucun bruitle troubl&t, ni les. ap
pels de l'équipage, ni le celeusmai> ba-^ i
lancé des rameurs assis sur les transtras
au mouvement régulier du bâton du hor»/
tator, pendant que iles passagers;: accou
dés sur les bords, rêvaient; indicible*
ment. » ir.i
C'est Jbeau, n'est-ce pas? Lé navigium,
le céleusma, le transtras, le hortatoï 1.
Et ' nous- ne. sommes qu'à la première
phrase. Que sera-ce à la fin? Remar
quons encore que,.-du temps des classi
ques,les voiles se gonflaient sous le vent ; -
mais, comme c'était devenu un « poncif -
il a été décidé que; dorénavant, elles
s'enfleraient sous le calme, ce qui est
sans contestation beaucoup plus neuf; 4 -
Une revue des plus importantes vient,
de publier, en quatre livraisons» .un autre,
roman d'un autre écrivain célèbre, qui a,
parait-il, de fervents admirateurs, -M.
Jean Lorrain. ..
Nous avons eu la patience, non pas de
;lire — ç'eût été trop -r- mais de parcou?:
rir cette çeuvre * éminemment litté-
FEUILLETON DE L'UNIVERS
DU 17 DÉCEMBRE 1901
L'EPILOGUE
DE L'AFFAIRE DU COLLIER
i
M. Funck-Brentàno est un- trop bon
guide pour qu'on ait l'envie de l'aban
donner. Il nous avait conduits à travers
lé dédale le suivrons encore pour noter lés consé
quences de la triste aventure et accom
pagner jusqu'à la fin de leur carrière lès
personnages de cette tragédie.
Un "petit volume, auquel on adresse
rait volontiers le seul reproche précisé-'
ment d'être d'un poids trop léger, donne
ces conclusions ; l'ordonnance générale
aurait probablement gagné à être con
densée en un seul tome et à ne pas être
ainsi morcelée ; le titre : La mort dè la
reine (1),' est d'une exactitude qui ne sa
tisfait pas pleinement; puisque ce drame
de l'échafaud du 16 octobre 1793 est
traité avec brièveté, «t qu'en revanchej
donnant plus qu'il në promettait, le livre
nous fait suivre les derniers jourSde tous
les gens mêlés à l'affaire. '
(1) La mort de la reine, .'d'après de nou
veaux documents recueillis : en partie par A.
Bégis, par Franf? Funck-Brentanck. — lï-
brairie Hachette, 1901. * -
Voir l'Univers du (6 Juillet 1901.
Aussi bien l'assassinat juridique de
Marie-Antoinette est connu; M. Funck-
Brentàno s'en tient au récit des Concourt
dont les côtés dramatiques auront séduit
son âme d'artiste et l'on cbmprend que
l'historien ne veuille plus appuyer sur
cet ulcère de la révolution ; trop d'igno
minies sortent de la plaie ; c'est sans
doute à propos de ces pages que l'auteur
parle dans sa dédicace, d'une « ' élabora
tion douloureuse » ; on le conçoit, et, se
peut-il rencontrer un cœur français
assez calme pour ne pas rougir du stig
mate imprimé par ces odieux bourreaux
à l'honneur de notre patrie, un cœur hu
main assez insensible pour ne pas fré
mir des tortures, morales et :physiques
infligées à cette femme, à cette, reine, à
cette mère ? Non, on ne'saurait jamais
relire ces poignants détails sans éprou
ver un sentiment 4'hbrreur bientôt trans
formé en colère, et les gens qui ont in
venté la théorie du bloc ont rendu à la
Révolution un bien mauvais service, car
les prisons et les échafauds nous dictent
notre sentiment sur le drame et ses ac
teurs. '"
Elles nous parlent également à l'âme,
pour l'attendrir ou l'indigner, ces deux
toiles de maigres célèbres : la peinture
sobre et forte dé Girodet : Marie-Antoi
nette au Ternple, le front pâli, mais le
regard si profond, la bouche si terme,
dans cette pauvre robe de veuve; — le
dessin brutal de David où l'on voit la mi-
Bérable princesse les cheveux coupés, les
yeux las, la lèvre pendante; seul le buste
conservé sa majesté et se redresse aveo
la dignité de la fille des Césars. David,
l 'inquiBiteur obscène, après avoir dicté
les réponses ordurières au petit dau
phin (2), s'est complu à dévisager sa vic--
time de la fenêtre où il' ricané avec la
femme du 'conventionnel-Jullien. David
est protégé, dit-on,' par Bon génie; Ah !
malheur au talent puisqu'il nous a trans
mis l'action de cet homme placé à côté
de ces tortionnaires vulgaires dont l'his
toire, en flétrissant la rage, n'a pas dai
gné savoir le nom.
' Par la force des choses èt l'adresse des
metteurs en scène, deux personnages se
trouvaient face à face dans le procès,du
collier : vis-à-vis de la reine, lé cardinal
deRohan. : -
II y a satisfaction à penser que le
prince de l'Eglise racheta -sa légèreté de
grand seigneur et ses faiblesses d'homme
du monde à partir dii jour de sa puni
tion, par là dignité de sa vies. Il y a
plus, un courant nouveau se dessine en
sa faveur, pour réhabiliter sa conduite
politique et même privée/antérieure au
procès célèbre. Des documents diploma
tiques mieux connus rendent une autre
justice: à son ambassade à Vienne. Voici
qu'un savant professeur du gymnase de
Strasbourg; le docteur Ehrhard, a dé
pouillé : les rapports échangés entre le
duc d'Aiguillon et le prince coadjuteur
pendant que Ce dernier! représentait la
France à la cour de Marie-Thérèse, et il
conclut que « l'on n'aura pas de peine à
se convaincre que cet homme a été l'ob
jet d'une odieuse calomnie, de la part de
(2) Voilà, un des points mis en lumière
par lajustîce indignée de M. Funck-Bren-
tano ; p. 200-204. L'auteur a eu le courage
de fixer les responsabilités de cette Igno
minie et il eh doit être loué au nom de
la vérité historique.
ceux qui lut reprochent de n'avoir pas été
à la hauteur de sa mission. »
Pour le luxe, le train de vie, les fêtes
et les galanteries, le docteur Ehrhard
estimé aussi que les usages du temps les
expliquent et que la' naissance, le Tôle
mondain du cardinal les justifient (3).
Un autre écrivain, M. Zorn de Bulach,.
en étudiant le même épisode; aboutit
aux mêmes conclusions; Ces témoigna
ges ont leur poids, et l'impartialité veut
qu'on les signale, qu'on les pèse et qu'on
lés compté. ■
Ces explications 'rendent plus natu-'
relies «t plus compréhensibles encore les
dernières années du - grand aumônier de
(3).« De nos jours, au XX e siècle, un.
prince de l'Eglise n'irait sans doute plus'
à une cha8se,. il ne tirerait plus en un jour
fJOO coups de fusil, et né donnerait plus
de iè te publique accompagnée de danses ;
mais au XVlII' sIècle on avait d'autres ha
bitudes qu'on n'en a au XX». Au moyen
âge, les èvéques se mettaient à la tête des
troupes guerrières et livraient des batail
les,ce qu'ils ne firent plus du . temps du
prince de Rpban, et ce qu'ils, ne font plus
de nos jours. A d'autres temps d'autres
mœurs. Au siècle actuel on ne verra sans
doute pas de sitôt un prince de l'Eglise
Remplir une carrière diplomatique telle què
celle dont était chargé le prince Louis de
Rohan, de 1771 à 1774. Ne soyons donc pas
trop sévèrè à l'égard - dè cet ambassadeur
qui n'a pas été plus mauvais que ses. con
temporains et ne lui : reprochons- pas trop
amèrement le faste dont il s'est entouré à
Vienne. » ,
L'Ambassade du prince coadjuteur Louis
deRahanàU cour de Vienne ( 1771-1774),
par le docteur Ehrhard, in-8 À , Strasbourg,
1901.
France. Il avait été envoyé en ^pénitence
au fond de l'Auvergne à l'abbaye de la
Chaise-Dieu; au bout de deux années, il
passa-à Marmoutiers, puis à Saint-Be-
noit-sur-Lpire ; enfin en décembre 1788,
i l'ordre d'exil eBt rapporté et il 'regagne-
son diocèse d'Alsace; Son rétour est l'ob
jet de réjouissances et de fêtes ; jusqu'aux
juifs qui le viennent, en procession, cher
cher et haranguer; et l'évêque s'en va
leur rendre leur compliment dans la sy
nagogue où il prononce un grand dis
cours. Voilà encore un spectacle qui
n'est pas banal et un sermon épiscopal
dont la bizarrerie est bien -c du temps.».
■Tout cela prouve les sentiments d'af
fection de ses diocésains pour le cardinal
et est une bonne note ' à son actif. Il sut
eh mériter .d'autres sur l'orthodoxie de
ses protèstations lors de la constitution
civile du clergé,la générosité de son hos
pitalité pendant l'émigration, la dignité
de ses souvenirs à l'heure des catastro
phes de la famille royale. .
Marie-Antoinette avaitses raisons pour
conserver contre lui de la rancune. Le
prince de Rohan avait les siennes potir
s' attacher encore à la reine de France
dont il fut l'adversaire malgré lui, Sans
aller jusqu'à brbire, comme l'affirme ce
pendant un de ses serviteurs, qu'il fort
mait des projets pour [la délivrahce de la
princesse. La nouvelle de sa mort le ter-
rassa .Pendant le service funèbre qu'il fit
célébrer aussitôt,ses larmes émurent l'as
sistance,et il tomba en défaillance en^dé
criant : Domine miserere mei (4). 1 .,■■■>
Il vécut dix années sous l'impression
lugubre des événements dont il était le
(4) Fischer, Mémoires, p. 28.
témoin et peut-être dans le souvenlT fu*.
neste de ceux où il avait été partie ; et
le 17 février 1803 il mourut, laissant une
mémoire'encore douteuse que le temps
parait devoir'rendre pluB nette. Il don
nait ses biens à sa petite-nièce Charlotte
de Rohan Rochefôrt, dont on connaît le'
roman avec le malheureux duc d'En-
ghien ;■ et le toit de la a belle Eminence »
d'autrefois était devenu précisément as
sez austère pour couvrir de sa respecta,
bilité les amours* de ces jëunes princes.
II
L'aventurière quirapprocha, au gré
de son caprice, pour leB perdre tous
deux,la reine et le cardinal, avait-reçu au
moisde juin 1786 sa. juste récompense j
marquée et fouettée, on. l'avait : empri
sonnée à la Salpêtrière. Elle y fut suivie
par l'intérêt hypocrite des adversaires de
la cour; et, avec une chaleur- incompré
hensible si on ne savait l'emphatique
niaiserie de cette époque des « âmes sen
sibles », elle trouva des gens pour la
plaindre, la défendre et l'admirer. Cette
pauvre petite princesse ; de Lamballe qui
devait être dépecée par les cannibales de
Paris et dont Iè cœur serait mangé sur le
comptoir d'un marchand de vins,ne s'avi-
sa-t-elle pas, toute favorite qu'elle fût-dé
Marie-Antoinette, d'aller rendre visité à
sa calomniatrice'avec une pitié mélée de
curiosité et dénuée de; tact ? Ab uno disce
omnes. . . .. -.
-Delà comtesse de La Motte on citait
des traits admirables : elle passaitr di
sait on, la journée à lire et méditer l'Imi
tation, livre en effet nouveau pour elle.
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