Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1901-12-01
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1901 01 décembre 1901
Description : 1901/12/01 (Numéro 12331). 1901/12/01 (Numéro 12331).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k710922w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche l w Décembre 1901
Edition quotidienne
12,831
Dimanche 1* Décembre 1901
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
ET départements (union postale) *'
Un an...25 » 36 »
Six mois»,..,. 13 » 19 »
Trois mois..... 7 » 10 »"
1,69 abonnements partent' dés 1 er et 16 de charrié mola
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent;
BUREAUX.î Paris* r,uç Cassette, î? (VI* arr.)
" On s'abonne à Roin'e, place dû Gesù, 8
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
ET
LE MONDE
PARIS
et départements.
Unan., 13 »
. .Çix moi». .
, Trois mois 4 » , ,,
ÉTRANGER
(union postale)
20 »
.,41 ».
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. Les ahonneçienta. partent des 1 er et 16 de chaque mois
L'UNIVERS ne répond pas dés manuscrits qui îiii sont adressés
rua«-fnî.->r- 5 a ANNONCES - * • t ;
1 ' ,h : MM.'LAGRÀNGE, CERF'et C' 8 , 6, place'de là Bourse
PARIS; 30 NOVEMBRE 1901
SOMMAIRE!
Programma d'hier,
d'aujourd'hui e t
de demain........
Enterré............
Crise économique
en Allemagne. IV.'
Correspondance ro-
U&11L4 •••■• • if • f
A la Ch^m^rç..,.,*
A u Sénat..
E ugène V euilloi.
P. V.
II. C etty. ' ...
4. Mantenaï.
J. E. '
Bulletin. — Nouvelles de Romp. ,.-r- Au,
jour le jour. r- Le» congrégations. —
Question de forme. — L'action libérale.
— Informations politiques et parlemen
taires. — Chronique électorale. — La
guerre du TranSvaal. — La révolution
en , Colombie. —. Etranger. — A travers
la presse. — La question ouvrière. —
Lettres, science» et arts. ■*— Au Silloji.
■ — Mort édifiante — Echos de partout.
Eglise de la Sorbdnne. ~r Les proces
sions. —» Nécrologie.— Guerre et ma»,
rine. — Tribunaux. — Mouvement judi
ciaire. — Nouvelles- diverse*. — Jardin
d'acclimatation. — Ôalendrier. — Ta
bleau et bulletin de la ' Bourse. — Der
nière heure. , , j
- PROGRAMME
D'HIER, D'AUJOURD'HUI, DE DEMAIN
Il y a soixante-huit ans, le di
manche 3 novembre 1833, parut le
premier numéro du journal l'Uni
vers. Il était de petit format comme
tou,s les journaux de ces temps re
culés, et avait pour fondateurs un
curé de campagne,, un receveur de
l'enregistre ment et un maître d'é
cole. Tous trois venaient d'un vil
lage du Gâtinais.Le curé *— c'était
l'abbé Migne -- apportait les idées,
le receveur un peu d'argent, le maî
tre d'école de la bonne volonté et
une belle écriture.
; Le premier homme de talent et
de doctrine que recruta l'abbé Mi
gne fut l'abbé Gerbçt,, déjà écrit-
vain en renom et ultramontain de
marque. Il avait fondé avec l'abbé
de Salmis le Mémorial catholique
et contribué plus que Lamennais
. lui-même à la fondation de VAvenir.
^C'était un doux, un. nonchalant et
■un résolu. Grâce à lui YUnivers,
dont l'abbé Migne eût fait volontiers
un journal d'entre-deux, tourna
«très vite à l'ultramôntanisme.
s Comme-ligne politique, l' Univers,
catholique avant tout, accepta fran
chement, mais sans élan, le régime
établi. — C'est la loi de l'Eglise, dé
clara-t-il,- et, par conséquent, c'est la
nôtre. Il sut, d'ailleurs, témoigner
au parti légitimiste le resp ect que
. commandait le passé. : ~
Le nouveau journal vivait sans
! éclat depuis quelques - année s lors
que Saint-Chéron, un converti de
l'avant-veille, lui procura le con
cours d'un converti .de la veille,
Louis Véuillot. Celui ci, .ayant vite
conquis le-droit de -parler au nom
de tous,; lançait e» 1842 un; pro
gramme que cette seule ligne
résume très- bien : « Nous n'apparr
tenons qu'à l'Eglise et à la patrie. »
Ce programme, indiqué en 1833,
renouvelé et développé en 1842, il
:est encore le nôtre. Il affirme tous
nos travaux et toutes nos aspira
tions.
} On y a dénoncé de l'indifférence
en matière politique. C'est faux. Oii
peut tout au plus y_ voir du dédain
Êour l'étroite .politique des coteries,
e déclarer catholique avant tout et
serviteur absolu de la patrie en un
temps où aucun parti n'a de prin
cipes. fermes, où la plupart des mo-
jaa.rGhis£es,. ne comprenant plus la
monarch-ie^sont à la fois parlement
taires, autoritaires, plébiscitaires,
ce n'est pas professer l'indifférence
politique, c'est se vouer première
ment à la défense religieuse et so
ciale et rendre possible un gouver
nement qui nous sorte de l'anar
chie. - ■ - '
L'ordre vrai, celui qu'il faut aux
honnêtes gens, ne dépend pas du
nom que porte lé régime établi.
Nous en'ayphs é,té plus près sous
la,deuxième république et au début
.du second empire que sous laroyau-
té de 1830. Nous aurions pu l'éta
blir après les désastres de 1870si les
meneurs du prétendu parti de l'ordre
avaient eu assez d'esprit politique
èt de désintéressement personnel
pour servir avant tout l'Eglise et là
patrie. Nul 'journal alors nia plus
fermement que l'Univers montré la
voie qui menait au but. La Républi
que était provisoire} elle n'avait
fiour elle 'tïi le droit, ni letémps, ni
e prestige ; et"îa "monarchie royale
paraissait -possible. ; L' Univers l an.-
pela. D'autres, qui maintenant la
demandent, la repoussèrent. Grâce
à leur défaillance la. République put
s'établir. Voilà trente ans qu'elle
règne.
Après avoir pris le gouvernement,
elle a par sa dûrée conqûisla na
tion. Ce n'est pas que celle-ci se
tienne pour biep servie. Non, elle
soiiffre du présent, l'avenir l'inquiète
et elLeméprise avec raison la plu-
Ëart des détenteurs du pouvoir,
[ais, d'autre part, elle n'a nulle
confiance dans les demeurants des
vieux partis.En même temps qu'elle
les entend crier à l'unisson contre
ice qtii est, elle voit qu'ils sorjt divi
sés quant aux idées, impuissants
quant -à l'action "*et ne ; croient pas:
même eû leurs chefs. De là elle con
clut que'le/ plus sage est de pour
suivre le rétablissement de l'ordre
par une opposition légale sur le
terrain républicain... Et puis il y a
si longtemps qu'on lui annonce tous
les jours pour, demain- l'étrangle
ment de la gueuse qu'elle ne croit
plus aux étrangleurs. La Républi
que lui paraît durable et elle Veut
s on accommoder. Comptons avec ce
sentiment» •
Sous tous les régimes l' Univers
a fait, au' çiôm de' ' l'ordre et dé la
liberté, de nombreuses et ardentes
revendications. Et bien qu'il ait
toujours accepté le pouvoir établi,:
il y a gagné, à partir de Louis-Phi
lippe jusqu*au ! .temps présent, l'a
mende, la prison, les avertissements,,
les suspensions, les suppressions.;
Cela prouvé' tout au' : moins qu'il a;
toujours été indépendant des pou
voirs qu'il acceptait. Aujourd'hui:
encore, fidèle à son passé, sans re-,
pousser ' la République, sans de
mander qu'en. l'étranglé, il est traité
d'ennemi par les républicains ré-
' gnants. Les • journaux- ministériels;
lui sont bien plus hostiles qu'à la
presse monarchique et réfractajre.
C'est qu'en effet VUnivers et la
force qu'il représente les gênent
davantage. Ils savenjt, bien que la
France n'élira pas dans cinq mois
une Chambre monarchique, mais ;
ils peuvent 1 craindre, l'avènement:
d'une majoçité'. républicaine hon
nête et intelligemment libérale. Et
c'est là ce qui les-perdrait • , , ;
On a prétendu que dans l'espoir
d'assagir une fraction notable du
vieux parti républicain: nous, avons;
en ces dernières années .montré;
contre l'ennemi moinsi de fermeté;
qu'autrefois. C'est un merisonge et;
.une calomnié. D'autres parmi les.
conservateurs l'ont emporté sur;
nôus en tapage et en gros mots ;
aucun n'a été plus ferme et n'a frap
pé, plus juste. Quelle est donc la loi
sectaire, quel est donc l'acte gou-:
vernemental méritant le blâme que
l'Univers, ait. manqué de combattre
et de flétrir ?
Tout ce que je puis accorder, c'est
que, si l'énergie devait se mesurer à
la.grossiëreté des expressions, nous
ne pourrions prétendre à la palme,
n'ayant pas même.songé à concou
rir. Mais sans" nous piquer de mo
dération, sans manquer au devoir
.d'être sévère' ét a,u droit d'être dur,
nous n'avons, jamais trouvé ni bon,
ni: crâne d'appeler sans cesse les
adversaires, les ennemis de notre
cause : canailles, idiots, escrocs, dé
bauchés, pourris, mufles, vendus, cra
pules, etc., etc. Ces emprunts au vo
cabulaire voyoucratique, familiers à
des feuilles du. parti de l'ordre, ne
constituant ni des arguments, ni
des actes de courage, ni même des
imprudences puisqu'ils n'expo -
sent à rien/ nous refusons ab
solument. d'y. recourir. L'Univers
s'est contenté de mettre en lu
mière le- caractère odieux et cri
minel des lois sectaires, l'indignité
de leurs auteurs et.le devoir de les
combattre à outrance. Il n'a mé
nagé aucun dps coupables, aucun
des traîtres au dcoit, à la liberté, à
i'honneur ; et il croit.! en avoir ' fait
aussi bonne justice que s 'il les avait
traités de ratifies, de vendus , de
crapules et le reste.
Quant aux questions-essentielle-,
ment religieuses, nou$. avons tou
jours suivi' les directions pontifi
cales. Il faut, que,-même chez de
très braves gens, chez de bons ca
tholiques, le sens du devoir soit
bien gêné par l^ passion politique,
pour qu'on ait, pu...no,us faire..un
crime de cette obéissance. Afin de
pouvoir nous blâmer avec une ap
parence de justice, on à prétendu
que nous allions.. trop. loin. Non,
puisque plusieurs, fois le Pape :a
daigné nous féliciter d'avoir com
pris ses instructions comme on
doit les comprendre.
Défendre, avant tout et - contre
teus les droits et les intérêts de
l'Eglise ; et çour le faire sûrement
suivre avec zele, avec joie, quoi qu'il
puisse nous.en coûter,les directions
pontificales, c'est tout notre passé,
tou^; notre présent et nous enten
dons que ce soijfc tNotre ligne politique, . notre atti
tude au sujet-de la* question dé
mocratique ét 'sociale, c'est aussi
dans les enseignements dé l'Eglise
que nous .lés prenons ! Lé Vicaire de
Jésus-Christ a demandé qu'on se
ralliât, -non au gouvernement répu
blicain quel qu'il soit, quoi qu'il
fasse, m ais.à. fa forme, républicaine
établie chez nous depuis près d'un
•tiers de siècle: Nous avons obéi. :
Quoi qu'en disent ^certains catho
liques, arrivés à croire qu'ils s ? en-
tendent mieux que le : Pape à gou
verner l'Eglise, le ralliement n'est
pas une abdication du devoir chré
tien, qui. est aussi le. devoir .natio-
-nal, il a tout au contraire» pour
but de le mieux remplir. Ce but se
rait déjà atteint ' Ou bien près de
l'être : si,', saris rien renier de leur
passé, sans oublier les grandeurs
de là monarchie,-tous les catholi
ques en position'd'agir, voyant le
progrès du maJ,, 8'étaient joints aux
républicains honnêtes, désireux de
l'ordre, pour faire une République
sage et libérale, la République de
to^t le riioiide. " "
C'est la "Voie ouverte par l'Ency
clique « Au milieu des sollicitu
des.;. »; c'est la voie où nous appe
lons. quiconque veut servir avant
tout l ^Eglise et la patrie-
Eugène Veuillot..
i * HNTEBRÉ
^'(INIVERS, A partir d'aujourd'hui,
baisse ses prix d'abonnement. Son
édition quotidienne sera désormais
& 25 francs. Cette diminution doit
coïncider avec une ' amélioration du
journal, qui garde son format, ses
doctrine^, son caractère, mais, fa
renforcer sa rédaction, donner plus
de correspondances et perfectionner
ses informations.
——-—♦——f-———7"
BULLETIN
Après une question de M. Bouveri
sur les récents incidents de Montce&u•
les-Mines, la Chambre a validé l'élec
tion de: M. Georges Gérald, à Barbé'
zieu%.
'Puis on a repris, pour ne pas la ter
miner encore, ^interpellation sur la
crise vitïcole.
Au Luxembourg, a.étè voté l'ensemble
de la proposition de loi Bèrenger rela-'
tive aux faillis*
"M. Constans a été reçu hier en au
dience par le sultan, qui a déclaré, nous
dit-on, avoir * le cœur, gros » de l'hu
miliation k lui infligée par la'Fraxice:
Pour sécher ses larmes, on. pour
rait lui raconter que des Arméniens ont'
été>empal.ésou éçorchés vifs.
Au Reichsrath autrichien, on an
nonce la démission du député Wolff,
un des chefs du parti pangermaniste, et
sectaire violent. ?
Cette décision serait motivée par dès'
raisons d'ordre privé.
La santé de M. Sagasta recommence
d'inquiéter son entourage; on dit le
président du conseil atteint du diabète.
■ Des bruits courent donc à nouveau
sur>la constitution d'un ministère pro
visoire, avec M. Moret ou le général
Weyler, jusqu'à la majorité du roi.
' Des troubles ont éclaté à Te tu an; des
coïips de fusils ont été tirés x heureuse• '
ment sans l'atteindre, sur le vice-consul
d'Angleterre. .
Une discussion a été. soulevée, à la
Chambre italienne, sur la tzaite des
esclaves eh Erythrée.
. _ Le sous-secrétaire d'Etat aux affaires
étrangères, M. Baccelli, a nié les faits
reprochés au gouvernement, et affirmé
la volonté-pour l'Italie d'accomplir par-
tout sa « haute mission civilisatrice ».
' On annonce, dans les milieux, ',boers,
que le général De Wet a été nommé pép
ie gouvernement du Transvaal inspeç
teur en chef des tfoùpès boers.
Malgré les; démentis, vil paraît cer
tain que le ciel conjugal de lapètite
reine de Hollande n'est point sans nua
ges. ;
Le loyalisme de ses sujets s'en accroît,
mais il accueille, en toute, occasion, le
prince consort avec, une froideur mar
quée.
Cest à n'y plus rien comprendre en
Colombie ; les troupes régulières qu'on
disait, il y a vingt quatre heures, mises
en déroute et décimées, auraient à leur
tour écrasé les révolutionnaires.
Le docteur. Alban est vainqueur ; la
ville de Colon a dû être remise hier,par
l'entremise des c&mm andants de navi
res étrangers, au gouvernement régu.-
lier -, les chefs rebelles — ceux du moins
que la mort a ép argnés •H- demandent
merci.
NOUVELLES DE ROME
■ . Mercredi, 27 novembro. •
An Vatican.
~ Le 26 courant, s'est tenue, en < présence
du Souverain Pontife, une Congrégation
générale des. Rites. .
Les cardinaux.ponents et les prélats et'
consulteura. ont donné leurs suffrages;
Bur la question de> Theroïcité des vertus
de la vénérable Capitanio, fondatrice des
See.urs de la Charité de Leure dans le
diocèse de Brescia. ..
Le Parlement. ' '
Aujourd'hui a lieu Ia preinière séançe
du Parlement italien, après quatre mois
de vacanoes. Le ministère Zanardelli-
Giolitti se présente aux députéBen bonne,
posture, à' cause" particulièrement des
conditions satisfàisântëf du budget et de
la hausse de la rente italienue. qui vient,
comme on le sait, d'atteindre le pair sur
le marché de Paris. Cepèndant la bata'ijle
ne manquera pas de s'engager prochai
nement au sujet des pyojets financiers de
M. Carcano qui ne répondent pas du tout
aux engagements pris, par.lejmifristère. Ce
qui complique encore la situation, c'eatJa
mésintelligence qui divise désormais les '
trois partis se rextréme-gauçhe'et affai
blit le soutien lç plus déterminé du
ministère pçndant la dernière ses
sion. , . . .
Société particulière de sûreté
put)Hqpe.
On constitue à Rome une soeiété qui
aura pour-but de protéger les citoyeris
contre les attentats noctùrnes à la pro
priété privée, incendies, vols, dégâts dans '
les boutiques, .les logis, les églises, etc.
La Société mettra a la disposition des.
abonnés se!? agents, qui. pourront, sui
vant les désirs exprimés, soit, escorter
les personnes.pendant la nuit, soit mon
ter la garde autour de leurs propriétés,
prendre soin des marchandises, etc.
Ils pourront aussi se mettre à }a dispo
sition des agents cfe. p.Qlipe.. ...
L'abonnement sera d'une lire à cinq
lires par moiB. *
Ceux qui croyaient que le Parle
ment allait- peut-être rétablir le
scrutin de liste pour les élections
prochaines, doivent maintenant
avoir perdu leurs illusions. Le. mi
nistère fait, annoncer qu'il suppo
sera au vote de la proposition Geor
ges Berry. ...
Même si le gouvernement avait
pris le parti contraire, il est proba
ble que la Chambre,, refusant cette
fois de suivre M. Waldeck-Rous
seau, eût maintenu le mode actuel
de scrutin. L'intérêt de. la majorité
l'aurait rendue indépendante. A
plus forte raison, est-il sûr que le
système en vigueur sera conservé,
du moment que le cabinet manifeste
pour lui sa préférence.
• Nous nous demandons comment
on a pu croire, dans quelques jour
naux; qu'il n'en serait pas. ainsi.
Certains ont parlé; à cette occasion,
des principes., Nous l'avons dit
déjà, répétons-le : les principes,
on les invoque, on prétend régler
sur eux sa conduite, mais, en réa
lité; ils n'ont rien à voir dans cette
affaire, au point de vue du vote. Il y
a plus de députés, c'est notoire,
ayant intérêt à maintenir le scrutin
d arrondissement que de députés
ayant intérêt à rétablir le scrutin;
de liste. Toute la question est: là :
le scrutin d'arrondissement sera,
maintenu.
Et qu'on ait pu s'imaginer que le
ministère Waldeck-Rousseau al
lait prèndre parti pour" lè vote plu-
rinominal, quelle étrange aberra
tion I Que l'on veuille biëri y réflé
chir un peu. N'est-il pas évident
qu'avec le scrutin de liste, l'admi
nistration a moins de prise sur
l'électeur; n'est-il pas démontré
qu'avec le scrutin de liste, la con
sultation du pays, portant davan
tage sur les idées et rendue plus'
librement, est., plus sincère r Et
vous auriez voulu que M." Wal-
dèck-Rousséàû se prononçât pour
le scrutin dé listé !
- < ' ' 'K5 > ; t ' ' i ? i
P. V. .
Ali JOUR LE JOUR
i Le cléricalisme infeste notre adminis-
tration plus encore, qu'on.ne le croit-.
C'est ainsi que l'arrivée du mois de
décembre donne à certains ministériels
l'occasion de dénoncer un nouveau pé-
Til. V .
On sait que les facteurs, à cette épo
que de Tannée; distribuent des calen
driers au public.
Or, que voit-on sur ces calendriers ?
Des noms de saints* des indications de
fêtes, "y compris — notez la, perfidie +-
des fêtes non concordataires.
On y voit — et c'est ce qui chèque le
plus -r-le nom abhorré de saint Antoine
de Padoue, qui. est,, paraît-il, un Baipt
encore plus clérical que les autres.
Des voix s'èlëvént pour protester con
tre cet abus. Et cela se comjprend. De
qui dépendent les 1 facteurB ? De l'admi
nistration dés postes. Et de qui relève
,l'administration des postes? Du minis
tère du commerce, dçnt, le titulaire est
M. Millerand.
M. Millerand faisant de la réclame à
saint Antoine de Padoue ! Non 1 vrai !;
concevez-vous cela.sous un gouverne
ment de défense républicaine?
Qu'on nous rendes les Thermidor (sans
le 9) et les Brumaire (sans le 18) avec les
« sainte «Carotte » et les. « saint Topinam
bour' »,! Et. la république waldeckiste
aura un peu plus, de chances d'être sau
vée. ... .
. ./ • - ' ^ 0- - - » * - - -
'* Sera-ce en vers ? sera-ce en prose ?
C'est-la question-que-l'on' se pose, de«
puis plusieurs sémaines, au sujet ducours .de réception de M. Edmond Ros
tand à l'Académie. ; î'
ii payait, décidément, que ce sera en
prose. . .
&|. Rostand eBt en train de se reposer
à~Cambo, dans ' les Basses-Pyrénées, et
médite son discours en contempîant la
montagne. Hol ho! c'est une inspira
trice!
C'est en avril ou en mai que l'auteur
de Cyrano fera son officielle .entrée, pous
la coupole, où il sera çeçu par le vicqmte
de Vogiié.
' En attendant, vers la fin de février,
l'Académie recevra le ihâr'qiiiâ de Vogiié,;
auquel répondra M. de Iiérédia.
L'automobile conquiert les rois, séduit
les reines et sert à la gloire des hé
ros- • ■ r.;, .
On cpnnaît les iexploits^du yoj, défi Bel-:
ges. ep $ teuf teuf ». C'est également
dans un de ces, modernes véhicules qiie
là reine Marguerite d'Italie, veùve de feu
Humbèrt, partie de Turin avec le-comte
de Turin, et le duc des Abruzzes, a tra
versé le col-de Notre-Dame-des-Fenefetres ;
et est entrée en France, par Saint-Mar-
tin-Véeubie. Après ayoir.traversé- plu
sieurs Villages la ^eine ,et s,es. peyeux
sont arrivés à Tourrettes dont ils ont vi
sité la vieille église paroissiale et une
ancienne chapelle. De là, continuant Leur
voyage en automobile jusqu'à Nice, ils
ont pris lé chemin de fer pour retourner
en Italie.
On annonce d'autre-part que la statue
de Veroingétorix, oeuvre dp. B.açtholdi,
qui doit être érigée à Clermont sur la
jlaçe de. Jaude, sera transportée à desti
nation en autompbile, ,après avoir été
exposée au Grand-Palais.
Le héros arverne' est trop ' grand, pa
raît-il, pour passer sous les tunnels. Il:
lui faut les larges horizons des grandes
routes:
Un tribunal, de Pise, jaloux des lau-
jriçrs de Jiptre immortel- président Ma
gnaud, vient d'acquitter un employé des
- postes qui - s'était approprié déùx man
dats de vingts francB-, pour ne pas mou<
rir de faim. t
La sentencç pari d'un boa naturel.
Seulement les Italiens qui enverront des
mandats .feront peut être bien, à l'avenir,
de s'arranger pour que leurs mandats ne
soient pas transportés par dea facteurs
qùi meurent de' faim.
Le^ fils de lerd^Tweedmouth, libéral
renforcé, -épouse-la> fille de M. Brodnek,
ininistre . de -la- guerre dan» le cabinet
conservateur britannique. < r
» Ce-mariage fait beaucoup parler de
l'autre côté du détroit.
Pourtant; des exemples remarquable^
prouvent que, chez nos voisins, lès dis
cordes politiques n'empêchent pas * v leà
sentiments». -' - f - ^
'- M. Chamberlain, ministre des -colo
nies, et M. Morley, « un s dçs chefs^ du
parti libéral, s x ont bons amis dans la vie
privée. Sir Michel Hicks Beach, mi
nistre des finances, et pir William Har-
court, autre chef de l'opposition, se ren>*
dent visite régulièrement.
Enfin, c'est le roi lui-même qui, lorg
du prochain mariage, compte offrir le
bouquet à la mariée': • " -
• ¥oilà au» moins de la tolérance.
; * „
• •
Toto, pour là première fois, a été ipenf
au conoerf. 1 î: ' - ^ * - - •
— Papa, s'écrie-t-il, regarde ce mon
sieur qui veut battre la. dame en robe
jaune.
: — Mai$, moa,4j|ii,x'es1, le chef d'or-
^phestrç qui bai la mgsurç, ,,
trapée, puisqu'elle crie, t ,
—'Non, mon aini/elie 'chante seule-;
ment. " ' ^ r ""'
CBISE ICO.MlMIlUE L\ limmi
On parle de crise industrielle et
économique un peu partout. Tous
les pays* du monde en subiraient!
la d ouloureuse influence* Certains
économistes, prétendent-;: et^ cher-;
chent à prouver que - liAmérique
seule est encere indemne. Le chiffre
de ses affaires suivrait même une
marche toujours ascendante; pleine
de menaces pour , le continent,
pleine de dangers surtout pour
l'Angleterre et l'Allemagne.
Un fait est sûr : rarement en Al
sace et en Allemagne, la crise s'est
présentée dans ces conditions. Elle
s'étend à presque, toutes les bran
ches de l'industrie, et personne ne
peut en prévoir la fin. On craint
qu'elle ne dure un certain nombre
d'années. Le chiffre des ouvriers
sans travail augmente chaque jour.
Durant les dix dernières 'années,
l'industrie et le commerce ont pris
en Allemagne, une étonnante ex
tension. On allait se mesurer avec
l'Angleterre et marcher de. pair
avec les Etats-Unis. Chaque an
née accentuait ce progrès en avant
avec plus de précision et plus d'as
surance. Nous l'avons noté maintes
fois et dit les causes et les dangers
de cet épanouissement.
Certaines de nos prévisions com
mencent à se réaliser. Non seule
ment il y a arrêt dans le puissant
essor, mais on constate un recul,
qui pour être encore assez faible,
n'en est pas moins symptomàtique.
E.n industrie, les situations chan
gent parfois aveq une rapidité qui
déconcerte les plus vaillants.
Sur les ouarante-trois groupes,
'notés" dans la statistique officielle,
vingtrhuit accusent tin recul pour
; l'exportation, et quinze seulement
une'légère augmentation. L'indus
trie du fer, seule, semble de prime
abord avoir à enregistrer des suc
cès. Mais-ici encore le succès n'est
qu'apparent; l'augmentation de
cette année couvre à peine le défi
cit de l'année dernière. L'industrie
- des comestibles doit son chif
fre d'affaires en grande partie à
l'expédition de Chine. L'indus
trie textile est la plus ep souffrance,
et pour cette branche, les , consé
quences sont les plus fâcheuses
tant pour l'ouvrier que pour le pa
tron ; celui-ci, encore au début de sa
vie industrielle, ne saurait voir
longtemps, ni ses machines, ni ses
établissements, en chômage ; toute
'sa fortune y est engagée; la crise
prolongée; c est là ruine à bref dé
lai. Quant' à : l'ouvrier sans travail ét
sans espoir pour le lendemain, il se
demande avec anxiété ce qu'il de-
viendra avec sa famille. Il est im
possible de fermer les yeux sur un
état die choses. qu| compromet les
intérêts de'tous, de l'Etat, dp la fa-
-iniilë, de l'industrie. :
Les Chambres voht'bientôt-- re
commencer leurs travaux/ Durant
leurs vacances les députés ont-pu
-voir de : leurs s yèûx la situation faite
à certaines branches de l'industrié..
Il» reviennent documentés à Berlin,
mieux à même dë porter un juge
ment motivé sur lés tarifs : protec
teurs qui leur seront soumis; La;
campagne continue,- toujours vio
lente du côté des socialistes, contre
ces tarifs protecteurs de l'agricul
ture et de l'industrie. Mais il se trou
vera assurément une majorité bien
décidée à tendre la main à l'une et
à l'autre, à protéger le travailleur
des champs et l'ouvrier de l'usine.
L'heure est décisive. Il faut prendre
une de ces résolutions suprêmes
marquées tout à la fois au coin du
patriotisme et fie .l'intelligence'des
; affaire^. Il y ^ Jà pour. tous les par
tis line grande .responsabilité, les
intérêts de là, nation tout entière y
sont engagés.. ,
. H. Cetty.
Çjà et là
UNB NUIT BLANCHE •
Dans les p'rovihces bàsques, il y a quel
que 'quarante ans, on parlait de Cabrera,
lè'céîèbrê général carliste", comme d'une
manière de cf'oquemitâiriè. Toùt enfant,
j'entendais ràcohter de lui des traits qui
m'ép'ouvântàiënt. " ">'■
Je 'suppose : qu'il ! y avaît beaucoup
d'exagéiatioh *dahi ces récifs. Il en est
un qui m'avait pàrticulierêment ému- :
dans une escarmouche; Cabrera s'était
emparé de vingt-cinq christinos com
mandés par un tout jeune lieutènant. Il
les fit ranger dans la cour de la posada
où il allait passer la nuit et donna l'ordre
.de les fusiljer. La fille de l'aubergiste,
touchée dé l'extrême jeunesse de l'offi
cier, supplia le chef carliste de lui faire
grâces « Soit ! répondii Cabrera, je ne
le ferai pas fusiller Comme les autres. »
Sur son'ordre, l«r' lieutenant fut enfermé
' dans ùiiè salle "basse. Les' soldats seuls
fur^ehV pqgéâi par. les arfties. L«. lende
main matin, Cabrera fit tuer le jeune
officier à coups de baïonnette. « Tu vois,
(iitri} à la fille, de l'aubergiste, que. j'ai
tenu parole, ,1e n'ai pas fait fusiller ton
protégé, a
Je me hâte d'ajputer que j'ignorè si
Cabreya avait téèllement commis un
crime aussi lâche. On dramatisé volon
tiers les choses, au pays du soleil, mais
quand j'entendis raconter ce sinistre ex
ploit du partisan carliste, j'étais trop
jeune pour être sceptique, et cette his-
, toire me terçifi^.
Quelque temps après,, mon père, qui
allait faire un petit yoyage à Pampe-
lune, m'emmena avgc lui. En ce temps-
là, les çxcursions n'étaient pas faciles en
Espagne- Les routes étaient mal entrete*
nues, et les: yoiturés tiiè§ peq conforta
bles. Nqua avions encore dix lieues à
faire, lorsqu'une des roues de notre vé
hicule se rompit. Nous nous rendîmes à
pied au prochain relai. C'était le soir. La
maison.de poste, isolée en pleine cam<
pagne, était d'un aspect asse? peu rassu
rant. C'était une sorte de posada à deux
étages. L'écurie îtait située sur les der
rières. Plusieurs hommes buvaient dans
la ç^lle commune. L'un d'eyx, qui cu
mulait sans doute les fonctions d'auber
giste avec celles de maître de poste, sor-
, tit de la maison.
. — La voiture ne sera réparée que.de-
main^ senor, dit-il à mon père, mais si
vous voulez passer la nuit ici, je pourrai
mettre à votre disposition une belle cham*
bre au premier étage où l'on vous ser
vira à souper. >
Quoique très marri de ce contre
temps, mon père dut se résigner. La
« belle chambre » où l'on nous conduisit,
était singulièrement délabrée. Autour
d'une table en poirier noirci, 'deux ou
trois chaises de velours, jadis incarna»
din, laissaient échapper jeur bourre par
les déchirures de l'étoffe. Un lit à colon
nes en-quenouille, fermé par des rideaux
jaunâtrejs, coupés à tous les plis, occupait
un.coin de la pièce ; upe. t^pisse^ie us^e,
éUmée, dpnt tous les lés. étaient décou
sus, gar^pipsait lçs murailles, niais sans y
adhérer. ■ • . , > - ,
: «L'uniquje fenêtre du lieu était étroite et
^fse,.D.es.tri,iîgles, 4éV9rée8 .^.rouille,
supportaient d'épais rideaux jaunes, tout
fripés.dana, leur^ cassures."
; Uiv miroir tro^îhioj.clont lo tain avait
coulé., était appe.n^u au miir.,, et faisait
face à un portrait sans .cadre. Cette çeu-
vj-e (qui p.rpnait de la, barbarie in^me du
trayail, }^n, ^spect f^inidàjble)', représeii-
..tait;qn,homn}e en^çp^tvi^e piilit£Ùre,co|f>»
fé d'unMxpt blanc, drapé dans, ufl grand
mantea,u r°.ug e > pt dp,nt la figure farou-,
che était encadrée, de. favoris d'ui\ noi$
s yiolent ; les je.ux ,étaien| f roids et ^
Pezjrèp ,aquili^ gurçn^ij't^iî |>pe bouclie
aux lèvres épaisses, siir lesquelles 1' a ar
tiste » semblait avoir déposé'toiit lé rôu-j
ge de'sa.palette. Le menton proéminent
accentuait l'expression cru^Ue de là pîiy-
Bionomie^ ;
r- Que} estions cet homme demanda
jnqn père 3 l'aubergiste, en -désignant Je
portrait,que, jp vipns de. décrire.
Notre Hôte spulpva sqp, béret 4 ,
-rr C'esj; le.général.Cabrera, ditVil avec
empluiae. : il a cpuci\é,danp cp ; tte oham^
bre il y. a Mï; ans.; et un peintre de Bar
celone, qui était ici. de passage, a fait sa
figure,, v.. . •
Cabrera !... mon, coeur commença ^
battre la phapiade» A. 4ix ans, il- est ney^
mis devoir peur. ; .
r-r -Cabrera est en Angleterre wainte-
pant, je prois ? fit mon père, qui exami
nait siveç çuriosité le portrait du fameux
partisan.
Un mince sourire éclaira la physipna-
piie rusée de L 'aubergiste,
.(Gajjrera-efiî oà ii.doÙ être, pronon-
ga-tril d'iia tpn sentencieux.
t Au» même instant, une servante, qui :
était coiffée du- fpulard. navarrais, se
présenta, portant dans unp corbeille une
outre devin de .Montilla et les plats du
diner..
Ce repas fut plus abondant et moins
mauvais-qu'on. n'aurait pu s'y attendre.
L'entrée se composait d'un plat de
yemas (jaunes d'œufs Bucrés) et le rôt
était représenté par un vieux coq frj-
cassé, entouré de piments à l'hnile, et
reposant sur une épaisse couche de riz.
Quant au |égume, clétait.pette salade de
Edition quotidienne
12,831
Dimanche 1* Décembre 1901
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
ET départements (union postale) *'
Un an...25 » 36 »
Six mois»,..,. 13 » 19 »
Trois mois..... 7 » 10 »"
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UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent;
BUREAUX.î Paris* r,uç Cassette, î? (VI* arr.)
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Unan., 13 »
. .Çix moi». .
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ÉTRANGER
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L'UNIVERS ne répond pas dés manuscrits qui îiii sont adressés
rua«-fnî.->r- 5 a ANNONCES - * • t ;
1 ' ,h : MM.'LAGRÀNGE, CERF'et C' 8 , 6, place'de là Bourse
PARIS; 30 NOVEMBRE 1901
SOMMAIRE!
Programma d'hier,
d'aujourd'hui e t
de demain........
Enterré............
Crise économique
en Allemagne. IV.'
Correspondance ro-
U&11L4 •••■• • if • f
A la Ch^m^rç..,.,*
A u Sénat..
E ugène V euilloi.
P. V.
II. C etty. ' ...
4. Mantenaï.
J. E. '
Bulletin. — Nouvelles de Romp. ,.-r- Au,
jour le jour. r- Le» congrégations. —
Question de forme. — L'action libérale.
— Informations politiques et parlemen
taires. — Chronique électorale. — La
guerre du TranSvaal. — La révolution
en , Colombie. —. Etranger. — A travers
la presse. — La question ouvrière. —
Lettres, science» et arts. ■*— Au Silloji.
■ — Mort édifiante — Echos de partout.
Eglise de la Sorbdnne. ~r Les proces
sions. —» Nécrologie.— Guerre et ma»,
rine. — Tribunaux. — Mouvement judi
ciaire. — Nouvelles- diverse*. — Jardin
d'acclimatation. — Ôalendrier. — Ta
bleau et bulletin de la ' Bourse. — Der
nière heure. , , j
- PROGRAMME
D'HIER, D'AUJOURD'HUI, DE DEMAIN
Il y a soixante-huit ans, le di
manche 3 novembre 1833, parut le
premier numéro du journal l'Uni
vers. Il était de petit format comme
tou,s les journaux de ces temps re
culés, et avait pour fondateurs un
curé de campagne,, un receveur de
l'enregistre ment et un maître d'é
cole. Tous trois venaient d'un vil
lage du Gâtinais.Le curé *— c'était
l'abbé Migne -- apportait les idées,
le receveur un peu d'argent, le maî
tre d'école de la bonne volonté et
une belle écriture.
; Le premier homme de talent et
de doctrine que recruta l'abbé Mi
gne fut l'abbé Gerbçt,, déjà écrit-
vain en renom et ultramontain de
marque. Il avait fondé avec l'abbé
de Salmis le Mémorial catholique
et contribué plus que Lamennais
. lui-même à la fondation de VAvenir.
^C'était un doux, un. nonchalant et
■un résolu. Grâce à lui YUnivers,
dont l'abbé Migne eût fait volontiers
un journal d'entre-deux, tourna
«très vite à l'ultramôntanisme.
s Comme-ligne politique, l' Univers,
catholique avant tout, accepta fran
chement, mais sans élan, le régime
établi. — C'est la loi de l'Eglise, dé
clara-t-il,- et, par conséquent, c'est la
nôtre. Il sut, d'ailleurs, témoigner
au parti légitimiste le resp ect que
. commandait le passé. : ~
Le nouveau journal vivait sans
! éclat depuis quelques - année s lors
que Saint-Chéron, un converti de
l'avant-veille, lui procura le con
cours d'un converti .de la veille,
Louis Véuillot. Celui ci, .ayant vite
conquis le-droit de -parler au nom
de tous,; lançait e» 1842 un; pro
gramme que cette seule ligne
résume très- bien : « Nous n'apparr
tenons qu'à l'Eglise et à la patrie. »
Ce programme, indiqué en 1833,
renouvelé et développé en 1842, il
:est encore le nôtre. Il affirme tous
nos travaux et toutes nos aspira
tions.
} On y a dénoncé de l'indifférence
en matière politique. C'est faux. Oii
peut tout au plus y_ voir du dédain
Êour l'étroite .politique des coteries,
e déclarer catholique avant tout et
serviteur absolu de la patrie en un
temps où aucun parti n'a de prin
cipes. fermes, où la plupart des mo-
jaa.rGhis£es,. ne comprenant plus la
monarch-ie^sont à la fois parlement
taires, autoritaires, plébiscitaires,
ce n'est pas professer l'indifférence
politique, c'est se vouer première
ment à la défense religieuse et so
ciale et rendre possible un gouver
nement qui nous sorte de l'anar
chie. - ■ - '
L'ordre vrai, celui qu'il faut aux
honnêtes gens, ne dépend pas du
nom que porte lé régime établi.
Nous en'ayphs é,té plus près sous
la,deuxième république et au début
.du second empire que sous laroyau-
té de 1830. Nous aurions pu l'éta
blir après les désastres de 1870si les
meneurs du prétendu parti de l'ordre
avaient eu assez d'esprit politique
èt de désintéressement personnel
pour servir avant tout l'Eglise et là
patrie. Nul 'journal alors nia plus
fermement que l'Univers montré la
voie qui menait au but. La Républi
que était provisoire} elle n'avait
fiour elle 'tïi le droit, ni letémps, ni
e prestige ; et"îa "monarchie royale
paraissait -possible. ; L' Univers l an.-
pela. D'autres, qui maintenant la
demandent, la repoussèrent. Grâce
à leur défaillance la. République put
s'établir. Voilà trente ans qu'elle
règne.
Après avoir pris le gouvernement,
elle a par sa dûrée conqûisla na
tion. Ce n'est pas que celle-ci se
tienne pour biep servie. Non, elle
soiiffre du présent, l'avenir l'inquiète
et elLeméprise avec raison la plu-
Ëart des détenteurs du pouvoir,
[ais, d'autre part, elle n'a nulle
confiance dans les demeurants des
vieux partis.En même temps qu'elle
les entend crier à l'unisson contre
ice qtii est, elle voit qu'ils sorjt divi
sés quant aux idées, impuissants
quant -à l'action "*et ne ; croient pas:
même eû leurs chefs. De là elle con
clut que'le/ plus sage est de pour
suivre le rétablissement de l'ordre
par une opposition légale sur le
terrain républicain... Et puis il y a
si longtemps qu'on lui annonce tous
les jours pour, demain- l'étrangle
ment de la gueuse qu'elle ne croit
plus aux étrangleurs. La Républi
que lui paraît durable et elle Veut
s on accommoder. Comptons avec ce
sentiment» •
Sous tous les régimes l' Univers
a fait, au' çiôm de' ' l'ordre et dé la
liberté, de nombreuses et ardentes
revendications. Et bien qu'il ait
toujours accepté le pouvoir établi,:
il y a gagné, à partir de Louis-Phi
lippe jusqu*au ! .temps présent, l'a
mende, la prison, les avertissements,,
les suspensions, les suppressions.;
Cela prouvé' tout au' : moins qu'il a;
toujours été indépendant des pou
voirs qu'il acceptait. Aujourd'hui:
encore, fidèle à son passé, sans re-,
pousser ' la République, sans de
mander qu'en. l'étranglé, il est traité
d'ennemi par les républicains ré-
' gnants. Les • journaux- ministériels;
lui sont bien plus hostiles qu'à la
presse monarchique et réfractajre.
C'est qu'en effet VUnivers et la
force qu'il représente les gênent
davantage. Ils savenjt, bien que la
France n'élira pas dans cinq mois
une Chambre monarchique, mais ;
ils peuvent 1 craindre, l'avènement:
d'une majoçité'. républicaine hon
nête et intelligemment libérale. Et
c'est là ce qui les-perdrait • , , ;
On a prétendu que dans l'espoir
d'assagir une fraction notable du
vieux parti républicain: nous, avons;
en ces dernières années .montré;
contre l'ennemi moinsi de fermeté;
qu'autrefois. C'est un merisonge et;
.une calomnié. D'autres parmi les.
conservateurs l'ont emporté sur;
nôus en tapage et en gros mots ;
aucun n'a été plus ferme et n'a frap
pé, plus juste. Quelle est donc la loi
sectaire, quel est donc l'acte gou-:
vernemental méritant le blâme que
l'Univers, ait. manqué de combattre
et de flétrir ?
Tout ce que je puis accorder, c'est
que, si l'énergie devait se mesurer à
la.grossiëreté des expressions, nous
ne pourrions prétendre à la palme,
n'ayant pas même.songé à concou
rir. Mais sans" nous piquer de mo
dération, sans manquer au devoir
.d'être sévère' ét a,u droit d'être dur,
nous n'avons, jamais trouvé ni bon,
ni: crâne d'appeler sans cesse les
adversaires, les ennemis de notre
cause : canailles, idiots, escrocs, dé
bauchés, pourris, mufles, vendus, cra
pules, etc., etc. Ces emprunts au vo
cabulaire voyoucratique, familiers à
des feuilles du. parti de l'ordre, ne
constituant ni des arguments, ni
des actes de courage, ni même des
imprudences puisqu'ils n'expo -
sent à rien/ nous refusons ab
solument. d'y. recourir. L'Univers
s'est contenté de mettre en lu
mière le- caractère odieux et cri
minel des lois sectaires, l'indignité
de leurs auteurs et.le devoir de les
combattre à outrance. Il n'a mé
nagé aucun dps coupables, aucun
des traîtres au dcoit, à la liberté, à
i'honneur ; et il croit.! en avoir ' fait
aussi bonne justice que s 'il les avait
traités de ratifies, de vendus , de
crapules et le reste.
Quant aux questions-essentielle-,
ment religieuses, nou$. avons tou
jours suivi' les directions pontifi
cales. Il faut, que,-même chez de
très braves gens, chez de bons ca
tholiques, le sens du devoir soit
bien gêné par l^ passion politique,
pour qu'on ait, pu...no,us faire..un
crime de cette obéissance. Afin de
pouvoir nous blâmer avec une ap
parence de justice, on à prétendu
que nous allions.. trop. loin. Non,
puisque plusieurs, fois le Pape :a
daigné nous féliciter d'avoir com
pris ses instructions comme on
doit les comprendre.
Défendre, avant tout et - contre
teus les droits et les intérêts de
l'Eglise ; et çour le faire sûrement
suivre avec zele, avec joie, quoi qu'il
puisse nous.en coûter,les directions
pontificales, c'est tout notre passé,
tou^; notre présent et nous enten
dons que ce soijfc tNotre ligne politique, . notre atti
tude au sujet-de la* question dé
mocratique ét 'sociale, c'est aussi
dans les enseignements dé l'Eglise
que nous .lés prenons ! Lé Vicaire de
Jésus-Christ a demandé qu'on se
ralliât, -non au gouvernement répu
blicain quel qu'il soit, quoi qu'il
fasse, m ais.à. fa forme, républicaine
établie chez nous depuis près d'un
•tiers de siècle: Nous avons obéi. :
Quoi qu'en disent ^certains catho
liques, arrivés à croire qu'ils s ? en-
tendent mieux que le : Pape à gou
verner l'Eglise, le ralliement n'est
pas une abdication du devoir chré
tien, qui. est aussi le. devoir .natio-
-nal, il a tout au contraire» pour
but de le mieux remplir. Ce but se
rait déjà atteint ' Ou bien près de
l'être : si,', saris rien renier de leur
passé, sans oublier les grandeurs
de là monarchie,-tous les catholi
ques en position'd'agir, voyant le
progrès du maJ,, 8'étaient joints aux
républicains honnêtes, désireux de
l'ordre, pour faire une République
sage et libérale, la République de
to^t le riioiide. " "
C'est la "Voie ouverte par l'Ency
clique « Au milieu des sollicitu
des.;. »; c'est la voie où nous appe
lons. quiconque veut servir avant
tout l ^Eglise et la patrie-
Eugène Veuillot..
i * HNTEBRÉ
^'(INIVERS, A partir d'aujourd'hui,
baisse ses prix d'abonnement. Son
édition quotidienne sera désormais
& 25 francs. Cette diminution doit
coïncider avec une ' amélioration du
journal, qui garde son format, ses
doctrine^, son caractère, mais, fa
renforcer sa rédaction, donner plus
de correspondances et perfectionner
ses informations.
——-—♦——f-———7"
BULLETIN
Après une question de M. Bouveri
sur les récents incidents de Montce&u•
les-Mines, la Chambre a validé l'élec
tion de: M. Georges Gérald, à Barbé'
zieu%.
'Puis on a repris, pour ne pas la ter
miner encore, ^interpellation sur la
crise vitïcole.
Au Luxembourg, a.étè voté l'ensemble
de la proposition de loi Bèrenger rela-'
tive aux faillis*
"M. Constans a été reçu hier en au
dience par le sultan, qui a déclaré, nous
dit-on, avoir * le cœur, gros » de l'hu
miliation k lui infligée par la'Fraxice:
Pour sécher ses larmes, on. pour
rait lui raconter que des Arméniens ont'
été>empal.ésou éçorchés vifs.
Au Reichsrath autrichien, on an
nonce la démission du député Wolff,
un des chefs du parti pangermaniste, et
sectaire violent. ?
Cette décision serait motivée par dès'
raisons d'ordre privé.
La santé de M. Sagasta recommence
d'inquiéter son entourage; on dit le
président du conseil atteint du diabète.
■ Des bruits courent donc à nouveau
sur>la constitution d'un ministère pro
visoire, avec M. Moret ou le général
Weyler, jusqu'à la majorité du roi.
' Des troubles ont éclaté à Te tu an; des
coïips de fusils ont été tirés x heureuse• '
ment sans l'atteindre, sur le vice-consul
d'Angleterre. .
Une discussion a été. soulevée, à la
Chambre italienne, sur la tzaite des
esclaves eh Erythrée.
. _ Le sous-secrétaire d'Etat aux affaires
étrangères, M. Baccelli, a nié les faits
reprochés au gouvernement, et affirmé
la volonté-pour l'Italie d'accomplir par-
tout sa « haute mission civilisatrice ».
' On annonce, dans les milieux, ',boers,
que le général De Wet a été nommé pép
ie gouvernement du Transvaal inspeç
teur en chef des tfoùpès boers.
Malgré les; démentis, vil paraît cer
tain que le ciel conjugal de lapètite
reine de Hollande n'est point sans nua
ges. ;
Le loyalisme de ses sujets s'en accroît,
mais il accueille, en toute, occasion, le
prince consort avec, une froideur mar
quée.
Cest à n'y plus rien comprendre en
Colombie ; les troupes régulières qu'on
disait, il y a vingt quatre heures, mises
en déroute et décimées, auraient à leur
tour écrasé les révolutionnaires.
Le docteur. Alban est vainqueur ; la
ville de Colon a dû être remise hier,par
l'entremise des c&mm andants de navi
res étrangers, au gouvernement régu.-
lier -, les chefs rebelles — ceux du moins
que la mort a ép argnés •H- demandent
merci.
NOUVELLES DE ROME
■ . Mercredi, 27 novembro. •
An Vatican.
~ Le 26 courant, s'est tenue, en < présence
du Souverain Pontife, une Congrégation
générale des. Rites. .
Les cardinaux.ponents et les prélats et'
consulteura. ont donné leurs suffrages;
Bur la question de> Theroïcité des vertus
de la vénérable Capitanio, fondatrice des
See.urs de la Charité de Leure dans le
diocèse de Brescia. ..
Le Parlement. ' '
Aujourd'hui a lieu Ia preinière séançe
du Parlement italien, après quatre mois
de vacanoes. Le ministère Zanardelli-
Giolitti se présente aux députéBen bonne,
posture, à' cause" particulièrement des
conditions satisfàisântëf du budget et de
la hausse de la rente italienue. qui vient,
comme on le sait, d'atteindre le pair sur
le marché de Paris. Cepèndant la bata'ijle
ne manquera pas de s'engager prochai
nement au sujet des pyojets financiers de
M. Carcano qui ne répondent pas du tout
aux engagements pris, par.lejmifristère. Ce
qui complique encore la situation, c'eatJa
mésintelligence qui divise désormais les '
trois partis se rextréme-gauçhe'et affai
blit le soutien lç plus déterminé du
ministère pçndant la dernière ses
sion. , . . .
Société particulière de sûreté
put)Hqpe.
On constitue à Rome une soeiété qui
aura pour-but de protéger les citoyeris
contre les attentats noctùrnes à la pro
priété privée, incendies, vols, dégâts dans '
les boutiques, .les logis, les églises, etc.
La Société mettra a la disposition des.
abonnés se!? agents, qui. pourront, sui
vant les désirs exprimés, soit, escorter
les personnes.pendant la nuit, soit mon
ter la garde autour de leurs propriétés,
prendre soin des marchandises, etc.
Ils pourront aussi se mettre à }a dispo
sition des agents cfe. p.Qlipe.. ...
L'abonnement sera d'une lire à cinq
lires par moiB. *
Ceux qui croyaient que le Parle
ment allait- peut-être rétablir le
scrutin de liste pour les élections
prochaines, doivent maintenant
avoir perdu leurs illusions. Le. mi
nistère fait, annoncer qu'il suppo
sera au vote de la proposition Geor
ges Berry. ...
Même si le gouvernement avait
pris le parti contraire, il est proba
ble que la Chambre,, refusant cette
fois de suivre M. Waldeck-Rous
seau, eût maintenu le mode actuel
de scrutin. L'intérêt de. la majorité
l'aurait rendue indépendante. A
plus forte raison, est-il sûr que le
système en vigueur sera conservé,
du moment que le cabinet manifeste
pour lui sa préférence.
• Nous nous demandons comment
on a pu croire, dans quelques jour
naux; qu'il n'en serait pas. ainsi.
Certains ont parlé; à cette occasion,
des principes., Nous l'avons dit
déjà, répétons-le : les principes,
on les invoque, on prétend régler
sur eux sa conduite, mais, en réa
lité; ils n'ont rien à voir dans cette
affaire, au point de vue du vote. Il y
a plus de députés, c'est notoire,
ayant intérêt à maintenir le scrutin
d arrondissement que de députés
ayant intérêt à rétablir le scrutin;
de liste. Toute la question est: là :
le scrutin d'arrondissement sera,
maintenu.
Et qu'on ait pu s'imaginer que le
ministère Waldeck-Rousseau al
lait prèndre parti pour" lè vote plu-
rinominal, quelle étrange aberra
tion I Que l'on veuille biëri y réflé
chir un peu. N'est-il pas évident
qu'avec le scrutin de liste, l'admi
nistration a moins de prise sur
l'électeur; n'est-il pas démontré
qu'avec le scrutin de liste, la con
sultation du pays, portant davan
tage sur les idées et rendue plus'
librement, est., plus sincère r Et
vous auriez voulu que M." Wal-
dèck-Rousséàû se prononçât pour
le scrutin dé listé !
- < ' ' 'K5 > ; t ' ' i ? i
P. V. .
Ali JOUR LE JOUR
i Le cléricalisme infeste notre adminis-
tration plus encore, qu'on.ne le croit-.
C'est ainsi que l'arrivée du mois de
décembre donne à certains ministériels
l'occasion de dénoncer un nouveau pé-
Til. V .
On sait que les facteurs, à cette épo
que de Tannée; distribuent des calen
driers au public.
Or, que voit-on sur ces calendriers ?
Des noms de saints* des indications de
fêtes, "y compris — notez la, perfidie +-
des fêtes non concordataires.
On y voit — et c'est ce qui chèque le
plus -r-le nom abhorré de saint Antoine
de Padoue, qui. est,, paraît-il, un Baipt
encore plus clérical que les autres.
Des voix s'èlëvént pour protester con
tre cet abus. Et cela se comjprend. De
qui dépendent les 1 facteurB ? De l'admi
nistration dés postes. Et de qui relève
,l'administration des postes? Du minis
tère du commerce, dçnt, le titulaire est
M. Millerand.
M. Millerand faisant de la réclame à
saint Antoine de Padoue ! Non 1 vrai !;
concevez-vous cela.sous un gouverne
ment de défense républicaine?
Qu'on nous rendes les Thermidor (sans
le 9) et les Brumaire (sans le 18) avec les
« sainte «Carotte » et les. « saint Topinam
bour' »,! Et. la république waldeckiste
aura un peu plus, de chances d'être sau
vée. ... .
. ./ • - ' ^ 0- - - » * - - -
'* Sera-ce en vers ? sera-ce en prose ?
C'est-la question-que-l'on' se pose, de«
puis plusieurs sémaines, au sujet du
tand à l'Académie. ; î'
ii payait, décidément, que ce sera en
prose. . .
&|. Rostand eBt en train de se reposer
à~Cambo, dans ' les Basses-Pyrénées, et
médite son discours en contempîant la
montagne. Hol ho! c'est une inspira
trice!
C'est en avril ou en mai que l'auteur
de Cyrano fera son officielle .entrée, pous
la coupole, où il sera çeçu par le vicqmte
de Vogiié.
' En attendant, vers la fin de février,
l'Académie recevra le ihâr'qiiiâ de Vogiié,;
auquel répondra M. de Iiérédia.
L'automobile conquiert les rois, séduit
les reines et sert à la gloire des hé
ros- • ■ r.;, .
On cpnnaît les iexploits^du yoj, défi Bel-:
ges. ep $ teuf teuf ». C'est également
dans un de ces, modernes véhicules qiie
là reine Marguerite d'Italie, veùve de feu
Humbèrt, partie de Turin avec le-comte
de Turin, et le duc des Abruzzes, a tra
versé le col-de Notre-Dame-des-Fenefetres ;
et est entrée en France, par Saint-Mar-
tin-Véeubie. Après ayoir.traversé- plu
sieurs Villages la ^eine ,et s,es. peyeux
sont arrivés à Tourrettes dont ils ont vi
sité la vieille église paroissiale et une
ancienne chapelle. De là, continuant Leur
voyage en automobile jusqu'à Nice, ils
ont pris lé chemin de fer pour retourner
en Italie.
On annonce d'autre-part que la statue
de Veroingétorix, oeuvre dp. B.açtholdi,
qui doit être érigée à Clermont sur la
jlaçe de. Jaude, sera transportée à desti
nation en autompbile, ,après avoir été
exposée au Grand-Palais.
Le héros arverne' est trop ' grand, pa
raît-il, pour passer sous les tunnels. Il:
lui faut les larges horizons des grandes
routes:
Un tribunal, de Pise, jaloux des lau-
jriçrs de Jiptre immortel- président Ma
gnaud, vient d'acquitter un employé des
- postes qui - s'était approprié déùx man
dats de vingts francB-, pour ne pas mou<
rir de faim. t
La sentencç pari d'un boa naturel.
Seulement les Italiens qui enverront des
mandats .feront peut être bien, à l'avenir,
de s'arranger pour que leurs mandats ne
soient pas transportés par dea facteurs
qùi meurent de' faim.
Le^ fils de lerd^Tweedmouth, libéral
renforcé, -épouse-la> fille de M. Brodnek,
ininistre . de -la- guerre dan» le cabinet
conservateur britannique. < r
» Ce-mariage fait beaucoup parler de
l'autre côté du détroit.
Pourtant; des exemples remarquable^
prouvent que, chez nos voisins, lès dis
cordes politiques n'empêchent pas * v leà
sentiments». -' - f - ^
'- M. Chamberlain, ministre des -colo
nies, et M. Morley, « un s dçs chefs^ du
parti libéral, s x ont bons amis dans la vie
privée. Sir Michel Hicks Beach, mi
nistre des finances, et pir William Har-
court, autre chef de l'opposition, se ren>*
dent visite régulièrement.
Enfin, c'est le roi lui-même qui, lorg
du prochain mariage, compte offrir le
bouquet à la mariée': • " -
• ¥oilà au» moins de la tolérance.
; * „
• •
Toto, pour là première fois, a été ipenf
au conoerf. 1 î: ' - ^ * - - •
— Papa, s'écrie-t-il, regarde ce mon
sieur qui veut battre la. dame en robe
jaune.
: — Mai$, moa,4j|ii,x'es1, le chef d'or-
^phestrç qui bai la mgsurç, ,,
trapée, puisqu'elle crie, t ,
—'Non, mon aini/elie 'chante seule-;
ment. " ' ^ r ""'
CBISE ICO.MlMIlUE L\ limmi
On parle de crise industrielle et
économique un peu partout. Tous
les pays* du monde en subiraient!
la d ouloureuse influence* Certains
économistes, prétendent-;: et^ cher-;
chent à prouver que - liAmérique
seule est encere indemne. Le chiffre
de ses affaires suivrait même une
marche toujours ascendante; pleine
de menaces pour , le continent,
pleine de dangers surtout pour
l'Angleterre et l'Allemagne.
Un fait est sûr : rarement en Al
sace et en Allemagne, la crise s'est
présentée dans ces conditions. Elle
s'étend à presque, toutes les bran
ches de l'industrie, et personne ne
peut en prévoir la fin. On craint
qu'elle ne dure un certain nombre
d'années. Le chiffre des ouvriers
sans travail augmente chaque jour.
Durant les dix dernières 'années,
l'industrie et le commerce ont pris
en Allemagne, une étonnante ex
tension. On allait se mesurer avec
l'Angleterre et marcher de. pair
avec les Etats-Unis. Chaque an
née accentuait ce progrès en avant
avec plus de précision et plus d'as
surance. Nous l'avons noté maintes
fois et dit les causes et les dangers
de cet épanouissement.
Certaines de nos prévisions com
mencent à se réaliser. Non seule
ment il y a arrêt dans le puissant
essor, mais on constate un recul,
qui pour être encore assez faible,
n'en est pas moins symptomàtique.
E.n industrie, les situations chan
gent parfois aveq une rapidité qui
déconcerte les plus vaillants.
Sur les ouarante-trois groupes,
'notés" dans la statistique officielle,
vingtrhuit accusent tin recul pour
; l'exportation, et quinze seulement
une'légère augmentation. L'indus
trie du fer, seule, semble de prime
abord avoir à enregistrer des suc
cès. Mais-ici encore le succès n'est
qu'apparent; l'augmentation de
cette année couvre à peine le défi
cit de l'année dernière. L'industrie
- des comestibles doit son chif
fre d'affaires en grande partie à
l'expédition de Chine. L'indus
trie textile est la plus ep souffrance,
et pour cette branche, les , consé
quences sont les plus fâcheuses
tant pour l'ouvrier que pour le pa
tron ; celui-ci, encore au début de sa
vie industrielle, ne saurait voir
longtemps, ni ses machines, ni ses
établissements, en chômage ; toute
'sa fortune y est engagée; la crise
prolongée; c est là ruine à bref dé
lai. Quant' à : l'ouvrier sans travail ét
sans espoir pour le lendemain, il se
demande avec anxiété ce qu'il de-
viendra avec sa famille. Il est im
possible de fermer les yeux sur un
état die choses. qu| compromet les
intérêts de'tous, de l'Etat, dp la fa-
-iniilë, de l'industrie. :
Les Chambres voht'bientôt-- re
commencer leurs travaux/ Durant
leurs vacances les députés ont-pu
-voir de : leurs s yèûx la situation faite
à certaines branches de l'industrié..
Il» reviennent documentés à Berlin,
mieux à même dë porter un juge
ment motivé sur lés tarifs : protec
teurs qui leur seront soumis; La;
campagne continue,- toujours vio
lente du côté des socialistes, contre
ces tarifs protecteurs de l'agricul
ture et de l'industrie. Mais il se trou
vera assurément une majorité bien
décidée à tendre la main à l'une et
à l'autre, à protéger le travailleur
des champs et l'ouvrier de l'usine.
L'heure est décisive. Il faut prendre
une de ces résolutions suprêmes
marquées tout à la fois au coin du
patriotisme et fie .l'intelligence'des
; affaire^. Il y ^ Jà pour. tous les par
tis line grande .responsabilité, les
intérêts de là, nation tout entière y
sont engagés.. ,
. H. Cetty.
Çjà et là
UNB NUIT BLANCHE •
Dans les p'rovihces bàsques, il y a quel
que 'quarante ans, on parlait de Cabrera,
lè'céîèbrê général carliste", comme d'une
manière de cf'oquemitâiriè. Toùt enfant,
j'entendais ràcohter de lui des traits qui
m'ép'ouvântàiënt. " ">'■
Je 'suppose : qu'il ! y avaît beaucoup
d'exagéiatioh *dahi ces récifs. Il en est
un qui m'avait pàrticulierêment ému- :
dans une escarmouche; Cabrera s'était
emparé de vingt-cinq christinos com
mandés par un tout jeune lieutènant. Il
les fit ranger dans la cour de la posada
où il allait passer la nuit et donna l'ordre
.de les fusiljer. La fille de l'aubergiste,
touchée dé l'extrême jeunesse de l'offi
cier, supplia le chef carliste de lui faire
grâces « Soit ! répondii Cabrera, je ne
le ferai pas fusiller Comme les autres. »
Sur son'ordre, l«r' lieutenant fut enfermé
' dans ùiiè salle "basse. Les' soldats seuls
fur^ehV pqgéâi par. les arfties. L«. lende
main matin, Cabrera fit tuer le jeune
officier à coups de baïonnette. « Tu vois,
(iitri} à la fille, de l'aubergiste, que. j'ai
tenu parole, ,1e n'ai pas fait fusiller ton
protégé, a
Je me hâte d'ajputer que j'ignorè si
Cabreya avait téèllement commis un
crime aussi lâche. On dramatisé volon
tiers les choses, au pays du soleil, mais
quand j'entendis raconter ce sinistre ex
ploit du partisan carliste, j'étais trop
jeune pour être sceptique, et cette his-
, toire me terçifi^.
Quelque temps après,, mon père, qui
allait faire un petit yoyage à Pampe-
lune, m'emmena avgc lui. En ce temps-
là, les çxcursions n'étaient pas faciles en
Espagne- Les routes étaient mal entrete*
nues, et les: yoiturés tiiè§ peq conforta
bles. Nqua avions encore dix lieues à
faire, lorsqu'une des roues de notre vé
hicule se rompit. Nous nous rendîmes à
pied au prochain relai. C'était le soir. La
maison.de poste, isolée en pleine cam<
pagne, était d'un aspect asse? peu rassu
rant. C'était une sorte de posada à deux
étages. L'écurie îtait située sur les der
rières. Plusieurs hommes buvaient dans
la ç^lle commune. L'un d'eyx, qui cu
mulait sans doute les fonctions d'auber
giste avec celles de maître de poste, sor-
, tit de la maison.
. — La voiture ne sera réparée que.de-
main^ senor, dit-il à mon père, mais si
vous voulez passer la nuit ici, je pourrai
mettre à votre disposition une belle cham*
bre au premier étage où l'on vous ser
vira à souper. >
Quoique très marri de ce contre
temps, mon père dut se résigner. La
« belle chambre » où l'on nous conduisit,
était singulièrement délabrée. Autour
d'une table en poirier noirci, 'deux ou
trois chaises de velours, jadis incarna»
din, laissaient échapper jeur bourre par
les déchirures de l'étoffe. Un lit à colon
nes en-quenouille, fermé par des rideaux
jaunâtrejs, coupés à tous les plis, occupait
un.coin de la pièce ; upe. t^pisse^ie us^e,
éUmée, dpnt tous les lés. étaient décou
sus, gar^pipsait lçs murailles, niais sans y
adhérer. ■ • . , > - ,
: «L'uniquje fenêtre du lieu était étroite et
^fse,.D.es.tri,iîgles, 4éV9rée8 .^.rouille,
supportaient d'épais rideaux jaunes, tout
fripés.dana, leur^ cassures."
; Uiv miroir tro^îhioj.clont lo tain avait
coulé., était appe.n^u au miir.,, et faisait
face à un portrait sans .cadre. Cette çeu-
vj-e (qui p.rpnait de la, barbarie in^me du
trayail, }^n, ^spect f^inidàjble)', représeii-
..tait;qn,homn}e en^çp^tvi^e piilit£Ùre,co|f>»
fé d'unMxpt blanc, drapé dans, ufl grand
mantea,u r°.ug e > pt dp,nt la figure farou-,
che était encadrée, de. favoris d'ui\ noi$
s yiolent ; les je.ux ,étaien| f roids et ^
Pezjrèp ,aquili^ gurçn^ij't^iî |>pe bouclie
aux lèvres épaisses, siir lesquelles 1' a ar
tiste » semblait avoir déposé'toiit lé rôu-j
ge de'sa.palette. Le menton proéminent
accentuait l'expression cru^Ue de là pîiy-
Bionomie^ ;
r- Que} estions cet homme demanda
jnqn père 3 l'aubergiste, en -désignant Je
portrait,que, jp vipns de. décrire.
Notre Hôte spulpva sqp, béret 4 ,
-rr C'esj; le.général.Cabrera, ditVil avec
empluiae. : il a cpuci\é,danp cp ; tte oham^
bre il y. a Mï; ans.; et un peintre de Bar
celone, qui était ici. de passage, a fait sa
figure,, v.. . •
Cabrera !... mon, coeur commença ^
battre la phapiade» A. 4ix ans, il- est ney^
mis devoir peur. ; .
r-r -Cabrera est en Angleterre wainte-
pant, je prois ? fit mon père, qui exami
nait siveç çuriosité le portrait du fameux
partisan.
Un mince sourire éclaira la physipna-
piie rusée de L 'aubergiste,
.(Gajjrera-efiî oà ii.doÙ être, pronon-
ga-tril d'iia tpn sentencieux.
t Au» même instant, une servante, qui :
était coiffée du- fpulard. navarrais, se
présenta, portant dans unp corbeille une
outre devin de .Montilla et les plats du
diner..
Ce repas fut plus abondant et moins
mauvais-qu'on. n'aurait pu s'y attendre.
L'entrée se composait d'un plat de
yemas (jaunes d'œufs Bucrés) et le rôt
était représenté par un vieux coq frj-
cassé, entouré de piments à l'hnile, et
reposant sur une épaisse couche de riz.
Quant au |égume, clétait.pette salade de
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