Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1901-10-30
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 octobre 1901 30 octobre 1901
Description : 1901/10/30 (Numéro 12301). 1901/10/30 (Numéro 12301).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7108907
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mercredi 30 Octobre 1601
«4Iiï»a («ettdUau «- 12,831
10
Mercredi 30 Octobre 1901
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
Un an......... 40 » 51 »
Six mois...... 21 » 26 50
Trois mois 11 » 14 »
Les abonnements partent des 1 er et 16 de chaque mois
UN
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postai^
Un an.. ., 20 » 26 »
Sir mois...... 10 rç 13 »
Trois mois 5 » £ 40
NUMÉRO |
Paris. 10 oent.
EST
Départements..... 15
BUREAUX t Paris, rue Cassette, 17
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LE MONDE
Les abonnements partent des 1" et 16 de chaque moi»
L'UNIVERS rie répond pas des manuscrits qui lui sont adressél
: ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C' 6 , 6, place .de la Bourse 1
PARIS, 29 OCTOBRE- 1901
gOMMAIEE
E ugène T avernier»
G. D' A.
J. M antenay.
Czolgosz...........
L'art de définir. , i..
A là Ckambre.....
.0 orrespoadapoe ro- . .
main*.. ..... ***
Congrès de ieunes-
se de Valencien-
" ' nés....- ''
Nouvelles agricole» A. de V iluers d*
l' I sle -A bam.
Bulletin; — 1 Nouvelles de "Rome. —Rien
de plus. — Les congrégations. — Infor
mations politiques et parlementaires. —
A l'Hôtel de Ville. — Chronique électo
rale.,— En. Algérie. — Après le voyage
du tsar, t - L'enlèvement de miss Stone.
— La guerre du. Tr&nsvaal. — Etranger.
— A travers la presse. — La jeunesse
catholique du Pas-de-Calais. — La grève
générale. Chronique. — Les "anar
chistes. — Lettres, sciences et arts.
— Echos de partout. — Une réponse
aux persécuteurs.—. La défense des con
grégations. — Chronique religieuse. —
Troubles à l'église de Bercy. — Nécrolo
gie. — Guerre et marine. — Tribunaux.
—L'aifaire de Lille. — Nouvelles diverse*.
Calendrier. — Tableau et bulletin
de la Bourse. — Dernière heure. . 1
m ' ~ "" ,'n m 11 i l .n..-iTÉTiirirrT'r*
CZOLGOSZ
A propos de l'assassin que le
bourreàu-éléctriciën des Etats-Unis
vient de foudroyer, 11 y~ avait sa
medi, ; dans le Matin, un article
. que la plupart des lecteurs de ce
journal ont. dû trouver très juste.
'Cependant il ne ■ s'accorde pas du
tout avec certains principes dont la;
société moderne tire beaucoup de
fierté. „
L'auteur, M. Stéphane Lauzanne,
racontait,d'une façon saisissante, la
scène qui s'est passée dans la pri--
son, lors. de l'interrogatoire de
Czolgosz. Comme l'assassin refu
sait a'expliquer les raisons de sa
conduite, on mit brusquement sous
ses yeux un journal illustré conte- ;
nant le portrait.de miss Goldmann,
la conférencière anarchiste. Czol
gosz frit pris d'une vive émotion. Il
reconnaissait la figure qui animait
ses visions de réformateur-justi-
cier. Il entendait la voix qui. avait
! stimulé sa volonté, armé et poussé
son bras. Il indiquait ainsi l'origine
de l'acte sanglant et démontrait que
le crime résultait de la prédication
forcenée,
Czolgosz était donc .coupable,
mais pas lui seul et pas lui principa- ;
lement.Oril a été jugé et condam
né et on l'a tué comme l'auteur;
unique du . fait qui agita les Etats-i
Unis pendant huit jours et le monde :
entier pendant vingt-quatre heures,
îriquiétée un moment, la complice.
est redevenue libre bientôt et peut
continuer d'enseigner que les parti
culiers ont le droit de tuer les chefs
d'Etat. C'est elle surtout qui est
responsable du meurtre ; et cepen
dant, devant les tribunaux,. elle
n 'encourt aucune responsabilité.
— Dans le Matin* qui est, on le sait,
un ferme partisan des principes;
moderiies,* Lauzanne s'étonnait
et s'indignait du scandaleux con
traste mis \en évidence par la jus
tice humainé et au nom de la fa
meuse justice irCtnanènte.
'■> Il faisait remarquer que, dans la
circonstance* Czofgosz n'avait été
qu'un " instrument pour ainsi dire
matériel, une force brutale, un,
bras. Punit-on un bras ? s'écriait le
rédacteur du Matin. Il demandait
' encore ce que penseraient nos con
temporains s'ils voyaient, dans les
affaires ordinaires, un tribunal dé
cider- que le couteau ou le revolver
ayant "servi à un crime serait dé
truit, tandis que l'homme qui au
rait manié ledit couteau ou ledit
revolver s'en retournerait libre et
fier, muni d'un certificat d'inno
cence ! .
Peut-être que nos contemporains
éprouveraient .de l'ahurissement,
mais ils reprendraient assez vite
leur assurance.Ils répondraient à M.
Lauzanne qu'une des règles fonda
mentales de la civilisation moderne
c'est précisément de punir les actes
matériels et de laisser toute liberté
à la parole et à l'esprit.
€ Il n'y a pas de délit d'opinion »,
voiïà un des dogmesleplus volontiers :
et le plus orgueilleusement affirmés
par le monde sécularisé, qui d'ail
leurs se flatte aussi de n'admettre
aucun dogme. ■ .
■ l 'incohérence paraît trop forte,
mais, en réalité, elle est bien plus
profonde et plus générale qu'on ne
s'imagine. Beaucoup de balivernes
et d'inepties se partagent l'empire
de l 'intelligence ; et un grand nom
bre d'individus, même distingués
par certains côtés, vivent dans cette
'atmosphère comme dans des condi
tions normales et s'y trouvent par
faitement à l'aise. Ils sont acclima
tés. Ils ne voudraient pas d'autre
régime.
À supposer qu'ils aient aperçu le
contraste des destinées réservées à
Czolgosz et à miss Goldmann et
qu 'ils aient daigné utiliser leur
puissance de reflexion (laquelle
peut parfois durer au moins cinq
minutes) ils auraient conclu que le
rédacteur du Ma.tin a un dangereux
penchant vers l'Inquisition et vers
le Syllabus, sans parler ; d'autres
méthodes et d'autres théories abo
minées.
Peut-être aussi auraient-ils rêvé
de quelque mesure à prendre pour
réprimer un tel égarement ; car leur
maxime « il n'y a pas de délit d'opi-
« nion » permet très bien de décla
rer délictueuse l'opinion qui met
trait en péril cette maximerlà, au
trement ait cette opinion-là ...
Pour suivre, chez ces messieurs,
la marche de la pensée ; pùur en
décrire les emportements, les re
culades, les détours, les exaltations,
les stupeurs, les dégringolades, les
sursauts, les cabrioles et l'aboutis
sement toujours à recommencer;
pour dessiner ce diagramme de la
raison moderne; on a besoin de de
mander pardon au public et d'affir
mer qu'on n'exagère en rien. C'est la
faute du modèle si le tableau, res
semblant,a l'aspect d'une folle cari
cature. < ..
Peu de mois se sont ^coulés de
puis qu'une masse de publicistes, ;
plus ou moins imités par des ora
teurs, des professeurs et des mi
nistres, s'appliquaient à démontrer
que la vraie tolérance,doit être in
tolérante vis-àr-vis des gens qui
n'aiment pas suffisamment tel ou
tel régime de tolérance insatiable
de domination. Ce jeu des propos
incohérents # pris place dans le do
maine des fonctions officielles et il
est devenu le moteur de la pensée
publique.
Naturellement, dirigée de cette
manière, la société subit, de temps
à autre, des secousses violentes* se
frappe la tête contre des rochers ou
s'aperçoit qu'elle va faire le plon
geon dans un précipice inconnu.
Elle s'arrête, se raccroche à n'im
porte quoi, respire et bientôt re
part pour courir les aventures.
On la supplie de s'imposer quel
que prudéncé, d'examiner les voies
sur lesquelles elle s'engage, de se
souvenir d'où elle vient et de s'in
former de l'endroit où elle veut
aller, de. prendre les précautions
que les particuliers jugent indis
pensables au train de leurs affaires
et de leur existence.
Mais non ; pas de règle. Une règle
gênerait la pensée, qui doit être
libre,, absolument libre, comme
dans les maisons de fous.
Une règle pour la pensée et pour
la parole, ce serait retourner à l'i
dée de l'Inquisition et du Syllabus.
Mon Dieu ! il s'agirait seulement
de se mettre en garde contre l'é-
tourderie et contre l'absurdité. Il
faudrait d'abord répudier l'habi
tude de déraisonner à outrance et
ne pas faire de l'Inquisition et du
Syllabus des choses monstrueuses ;
d'autant plus que les violents ad
versaires de l'Inquisition savent
bien la pratiquer vis-à-vis des ca
tholiques et, pour condamner tout
Syllabus,. transformer en Syllabus
la Déclaration de 89.
Si la pensée et la parole doivent
être libres absolument, c'est sans
doute pour qu'elles puissent abou
tir à des actes, car l'homme n'est
•pas une simple machine à penser
et à parler. Il agit. Voici des actes
tapageurs et sanglants. On tue
beaucoup en France et ailleurs* et
pas seulement les présidents de
république. Quelle ressource em
ployer? Punir. En effet, on punit.
Maïs quoi ? Les. instruments de la
pensée et de la parole, des revol
vers et des couteaux, comme disait
M. Lauzanne; et la justice a tou
jours l'air de sortir d'un caba
non. -
Les gens qui souffrent de cette
humiliation devraient bien entre
prendre d'en découvrir et d'en
montrer la cause. S'ils craignaient
trop de paraître pencher vers le
Syllabus et d'y pencher en effet, ils
pourraient facilement, se rassurer
et "se fortifier par certaines lectures
faciles et profitables. Justement, un
prêtre du diocèse de Bayonne, écri
vain instruit et distingué* M. l'abbé
Ilourat, vient de terminer un travail
intitulé : Genèse historique du Sylla
bus. C'est une brochure qui, en une
centaine de passages, réunit des
textes importants, dé solides-com
mentaires et même de curieuses re
marques. Si quelques-uns des pro
fesseurs, des députés et des jour
nalistes qui sont accoutumés à fjé?
trir le Syllabus et qui, sauf deux ou
trois propositions, n'en connaissent
què le titre, s'ils prenaient l'agréa
ble soin de lire cette étude, ils acquer
raient certaines notions vraiment
utiles. Ils verraient se dissiper au
moins en partie le brouillard dont
ils sont enveloppés et ils aperce
vraient des horizons nouveaux. Ils
comprendraient à quel poitii est
fondée la protestatioiï d e M» Lau
zanne, lequel ne se résigne pas à
contempler la justice sous la forme
d'une mécanique punissant des mé
caniques". Au Palais, comme au
Parlement, comme dans les écoles,
grandes ou petites, on a besoin de
posséder sur ce sujet des idées
moins courtes, moins plates, moins
misérables que celles qui consti
tuent la doctrine modprne* doctrine
en général incohérenté et vide.
. Eugène T avernisiv.
!BULLETIN
La Chambre, sur l'injonction du pré*
sident du conseil, a repoussé l'urgence
sur une proposition de M. ,Lâsies, ten
dant k soumettre au pouvoir législatif
les règlements d'administration publi
que. f • •
Le cabinet de « Défense rèpubli-
èaine » pourra continuer à faire aggra
ver, par un Conseil d'Etat complaisant,
les lois d'exception votées par sa majo
rité.
On a engagé ensuite le débat sur la
marine marchande.
Le conseil municipal de Paris s'est
réuni pour la session ordinaire d'octo
bre ; M. Louis Dausset a été réélu prési
dent, à mains levées.
Le gouvernement français vient d'a
dresser à îa Porte une note très énergi-
quëpour réclamer-le règlement des af
faires pendantes. .
- Une note officieuse, publiée à Saint-
Pétersbourg, fa.it remarquer que la Rus
sie n'avait pas à intervenir dans le dif
férend franco-turc,: et que nul désac
cord ne s'est produit, à- Constantinople,
.entré la. France et son alliée.
Signalons un bruit qui court 'à. Co
penhague, et d'après lequel le sultan
serait atteint de tuberculose miliaire, et
se trouverait dans un état de nervosité
touchant à la folie. ~ "» T
L'empereur François-Joseph a ouvert
le Parlement hongrois ; le discours du
trône énumère les réformes à poursui
vre, et annonce notamment le dépôt
d'un projet de loi sur . les accidents du
travail. ■ ,
Un journal anglais\publiè la lettre
écrite, le 15 août dernier, par le prési
dent. Steijn, en réponse à la trop .fa
meuse proclamation de lord Kitche- ;
ner.
Ce document, en une langue noble et
éloquente, réfute point par point les
vaniteuses prétentions du commandant
en chef des troupes ang laises, prouve
une fois de plus l'injustice de l'agres
sion contre les deux Républiques, et
proclamé à, nouveau la volonté des
Boers de lutter jusqu'au bout, avec un&
indomptable confiance, pour la justice
et pour le droit. ^
L'insurrection s'étend aux Philippi
nes ; le gouvernement américain avoue
qu'il faudra 60,000 hommes pour se
maintenir dans l'archipel.
Des mesures très rigoureuses sont
prescrites dans l'île de Samar ; la.plu
part des.villes du sud ont été détruites,
et les « présidentes » et les « pueblos »
ont reçu l'ordre de livrer toutes les per
sonnes compromises dans l'attaque de
Balanginp — sous menace de voir leurs
villages détruits et. leurs biens confis
qués.
NOUVELLES DE ROME
depuis le 6 septembre. C'est Mgr Kep-
pler, évéque de Rottènboùrg. v '
L'enquête médicale & Naples.
Au lendemain de la publication faite
par la commission parlementaire dés ré
sultats de son enquête sur la « peste ad
ministrative », paraît l'enquête sur lès
graves négligences du service /sanitaire
napolitain lors de la peste bubonique.
Le médecin du port, et le médecin pro
vincial sont frappés de la peine de sus
pension-' de l'emploi et du traitement ; le
médecin du port hors cadre est lui aussi
mis a pied. - - ' n» « -i
Ajoutons que les protestations des
victimes de l'enquête cotitinuent de pleu
voir. s ;
Un ultra-express électrique
. ■ : Rome-Xaples. "r :ï
Les mésaventures causées par * le tor
rent du Sacco au chemin de fer entre
Rome et Naples, ont donné un nouvel
élan aux initiateurs d'un projet origi
nal, ..Ç -v *ki-„
Il s'agit de reliçr.Rome et Naples . pgr
une voie,, électrique,.-qui passerait, par
Marino, Albano, Cisterna, Terracina,
Formie, Minturne. La force électrique
serait fournie par deux usines de 4,000
chevaux chacune, utilisant le Vulturne
et l'excédent des chutes de Tivoli.'
11. y aurait chaque jour douze, couples
de trains* composés; chacun du moteur
et de grandes voitureB pour< cent' qua
rante voyageurs. Le trajet, pour com
mencer, se ferait en trois heures. Oh met
actuellement le double. --.v. J
Dans la curie romaine.
' Mgr Sambucetto, nonce à Munich, se
trouve à Rome en même temps que les
princes de Bavière. Il ne retournera pro
bablement plus à Munich , et occupera
une des hautes places de la curie ro
maine.
On a parlé d'une charge qui lui serait
donnée à la Congrégation des affaires ec
clésiastiques extraordinaires. Mais il n'y
a.dans cette Congrégation aucun office
vacant. V
> Mgr Gaspari, qui a remplacé comme
substitut 8. Em. le cardinal Cavagnis,
vient de reprendre la direction des af
faires; il est secondé par Mgr Celli, l'an
cien auditeur de la Nonciature de France,
qui a laissé de si excellents souvenirs à
Paris.
,. — Mgr Tarnassi, internonce à la Haye,
actuellement à Rome, avait été. frappé
d'une indisposition très grave qui avait
inBpirë de vives inquiétudes à ses nom
breux amis.
Il est aujourd'hui hors de danger;
S Em. le cardinal dell'plio.
Sous la présidence et par l'initiative
de S. Em. le cardinal dell 'OUo, arche
vêque de Bénévent, les curés du diocèse
se sont réunis pendant trgjs jours dan?
cette ville, pour étudier de concert les
œuvres afférentes au ministère pastoral.
Le programmé du deuxième jour était
résumé en ces deux mots '. Œuvres socia
les. Mgr fabellini a fait deyant tout ce
clergé un exposé des ouvres sociales
qu 'il pouvait être expédient de promou-:
voir Buivant les opportunités locales :
caisses rurales, coopération de consom
mation, sociétés de secours mutuels,
unions professionnelles.
-■ S. Em. le cardinal deH'ôlio a vive
ment exhorté les curés de son diocèse à
choisir parmi ces œuvres de zèle celles
qyi leur permettraient d'entrer en contact
pius immédiat avec leur peuple, et de lui
rendre des services vraiment efficaces.
Mgr Tabellini a pris la parole au cercle
démocratique chrétien fondé depuis peq
de teiRps £ géRéyent.
Socialistes imberbes. *". v*\
On annonce à Milan la constitution de
groupes socialistes, formés des jeunes
gens qui n'ont pas i8 ans, et qui ont été
exclus'des autres groupements pn eçécu-
ti9H 4e récentes' décisions du comité fé
déral.
A propos du professeur Spalm.
Le professeur Épafcn, que Tejnpereur
d'Allemagne vient de nommer professeur
d'histoire ecclésiastique à Strasbourg,au
grand scandale de tous les catholiques,
est l'éditeur d'une grande Histoire uni
verselle, pour laquelle il avait réuni un
certain nombre de collaborateurs.
La Voce délia Vérité se d}t en inesure
de déclarer que l'un des plus illustres de
çeg cpllahorateurs a refusé son concours
L'ART DE DÉFINIR
Qu'est-ce que là liberté ? C'est la
suppression de la liberté;.- ... v
Telle est la théorie que la Lan
terne , nous .expose, une fois de
plus. . .i-
Pour établir la « vraie » liberté de
l'enseignement, il faut, d'après la
feuille où pontifia M. Millerand,
rétablir le monopole universitaire.
La fureur monopolisatrice en
traîne si loin la feuille anticléricale,
qu'elle lui 0 arrache un précieux
•aveu-:- «-.«t
Remarquons tout d'abord que, si la
doctrine de la liberté d'enseignement
était la vérité philosophique,.il faudrait
interdire Renseignement à. l'Etat et. fer?
mer les portes des lycées «t des collèges;
Car si l'enseignement doit être libre,
c'est une restriction importante au droit
d'enseigner qué de favoriser des deniers
du contribuable tel ou tel établissement,
sous prétexte qu'il est dirigé par un fonc
tionnaire. Par ce moyen, l'Etat fait aux
citoyens qu'il a dotés du droit d'ensei
gner une concurrence désastreuse et dé
loyale. ■ . .. i
Voilà certes, un langage qui nous
plaît* et qui montre la survivance
au bon sens — mal employé il est
vrai — dans les plus folles argu
mentations des plus farouches, sec
taires:
! La Lanterne est moins logique
lorsqu'elle ajoute, avec des anti
thèses consacrées : T.
L'Université se propose de jeter de la
lumière dans les cerveaux : la congré
gation veut y faire la nuit. L'université
poursuit l'émancipation de l'homme par
la science ; la congrégation entend lé
maintenir sous le joug du . dogme ré
vélé.
Cet éloge dithyrambique de l'U
niversité arrive au moment où les
journaux socialistes, y compris la
Lanterne, viennent de diriger une
campagne furieuse contre le « .cléri
calisme universitaire », au moment
où, après avoir, dénoncé à tort et à
travers, de droite et de gauche, pro
viseurs, > professeurs* instituteurs,
ils sont allés jusqu'à qualifier nos
lycées de « jesuitières ». Alors,
quoi VTu quoque, Aima Mater!
C'est ce qtii nous met en défiance
contre cette conclusion de là in
terne ; . •
Finissons-en d'abord avec la liberté
du mensonge ; .quand l'Université et l'é- :
cole primaire seront investies du mono
pole de l'enseignement public, nous ins-
titrerons d^n§ l'épqle la lï+serté de l'en
fant par la liberté du maître.
Et nous aurons créé ainsi la véritable
liberté de l'enseignement.
« La liberté du, maître! » II faut
être doué .d'^n : rarp : tQup.et -.pwr
écrire ees quatre mots après le dé
luge de dénonciations qu'on a fait
leuvoir, depuis plusieurs moié, sur
ès universitaires indépendants. w
Ce qué vei}t la ^af{tçrnè, cé que
veulent les ministériels, c'est l'orga
nisation d'une infaillibilité anticlé
ricale, d'une inquisition anticléri
cale, obligeant les professeur?, tqus
fonctionaaires, tous ' esclaves du
ministre et des bureaux, tous tenus
par l'avancement, tous menacés à
chaque instant de la révocation ou.
delà disgrâce, à enseigner* sous la
surveillancp ç^es Lqg^s, des dogmes
anfôclèrTcàûi. ^ ' -
Voilà leur définition de la « li-
?.. Quant à nous, qui. voulons
le droit pour tout homme d'ensei
gner ce qu'il sait,"sous sa respon
sabilité, à ses risqués et périls, et
sans entrave de la part du pouvoir,
il. paraît que les écoles que nous rê
vons ne seraient pas libres. AHOïIol
il s'agit de s'entendre.
G. D 'A.
fi
A LA CHAMBRE
La marine marchandé.
Lorsqu'il s'agit d'une discussion
d'affaires, les bancs du Palais-Bour
bon sont fort peu garnis. On comp
tait à peine une centaine de députés
hier au Palais-Bourbon. La ques
tion était pourtant d'importance:
le débat sur la marine marchande
commençait.
C'est l'amiral ' Eieunier -qui est
monté le premier a la tribune. Il re
connaît comme tout le monde le
triste état de notre marine de com
merce, mais il estime que le meil
leur moyen de lui jreindre son
ancienne splendeur, est de frapper
d'une surtaxe les pavillons étran
gers. . • . . .
* Un ministre franc-maçon oublie
les promesses qu'il a faites il y a
deux .ans, dit 1 amiral; votons du
moins une protëctîon qui contribue
à la renaissance de notre marine
marchandé et qui assure le fonc
tionnement .de l'inscription mari
time- » .
Le comte de Lanessan ne relève
fias le reproche— trop mérité — de
'amiral, qui termine en affirmant
l|U6 noire IUîtrltic maiV /homclo oot
perdue si le gouvernement ne se
hâte pas de lui accorder une protec
tion énergique.
' "M. Papelier succède à l'amiral. Il
estime qu'au lieu d'éparpiller nos
marchandises ;sur une infinité, de
petits points dans ; la ; Manche •et
dans l'Océan, il faudrait concen
trer iiôs efforts sur certaihs points :
Dunkerque, Le Havrel Rouen, Nan
tes, 'Bordeaux et Marseille. « Nous
obtiendrions ainsi sur ces points,
ajoute l'orateur, une agglomération
de marchandises qui développerait
la concurrence et nous permettrait
d'avoir des frets équivalents à ceux
de l'étranger. » ; -s
M. Sibiîle fait un historique de la
question. Il proteste contre les pri
mes que l'on veut accorder, sous le
nom de « compensation d'armer
ment », aux bâtiments achetés à■ l'é
tranger par les armateurs français;
Il : admet qu'on réduise la prime
consentie jusqu'à ce jour aux voi ;
liers-, mais à la condition qu'on
n'aille pas trop loin.
M. Rispal développe un contre-r
projet d'après lequel une prime de
1 fr. 50 serait accordée aux vapeurs
et une prime de 1 ,fr. 40 aux voi
liers. - ;
Puis, la suite de la discussion est
renvoyée à aujourd'hui, mais avant
£ue le président lève la séance, M.
.asies dépose, une proposition ten
dant à restreindre la fabrication des
alcools de sucre et de favoriser ainsi
la vente des eaux-de-viè de vin et
armagnacs. Cette proposition S ëst
renvoyée à là commission de légis
lation fiscale. ; .
Au début de la séance, le député
du Gers avait déposé une proposi
tion — pour laquelle il avait de
mandé l'urgence ■— tendant à ce
que les règlements d'administration
publique, avant d'être mis en vi
gueur, soient approuvés par le par
lement.
M. Waldeck-Rousseau s'était op
posé à l'urgence, sous prétexte que
la proposition de M. Lasies ne ten
dait à rien moins qu'à modifier no
tre droit public, et 298 voix contre
222 s'étaient prononcées en faveur
de la théorie du président dù con
seil,.
J. M antenav. .
" RIEN DE PLUS "
La feuille internationaliste, qui vient
d'être fondée seiis ce titre : le Conscrit;
dans le but non dissimulé de pervertir
l'armée nationale,que le général. André a
déjà désorganisée, adresse aux jeunes
soldats un premier « Appel », d'où, nous
détachons ces passages suggestifs !
Camarade,
Une nouvelle fois, l'Etat bourgeois arra
che à leurs occupations et à leur foyer tous
les jeunes -hommes de vingt ans pour les
conduire à la caserne, « cette hideuse in-
ventlon des temps modernes». s ' !
- Une neuveil# fols, nous protestons contre
l'armée permanente, et nous voulons t'as-
socler à notre protestation.; : ; : . <
• • - • • • «' •. • v • • • ' « * •;
Demande-toi pourquoi faut-il,que tu,de-,
viennes un homme de meurtre et ' de
Bang? ,
Demande-toi pourquoi l'on t'oblige au
sacrifice des plus belles années de ta jeu
nesse?)
' Demande-toi surtout quel sera ton rôle et
tpQ utilité dans l'armée V
L'auteur de l'appel ajoute gravement :
Apprends, si tu l'Ignores, que, de l'uvis
de tous, les milices, c'est-à-dire le peuplé
armé, sont supérieures auaç armées perma-'
nentee..' ■-
Le rédacteur du Conscrit s'avance
peut-être beaucoup en affirmant que la^
supériorité des "milices sur les armées
régulières est réconnue1>Sr tout le mon
de. Qn ne vqit pas bien dès milices allant
au Tonkin'ou à'Madagasicar, '
pomprends, dès lora- ^ our g ult l'écrivain
Internationa q ue j a défense nationale
îî est qu'un mot, un prétexte dont les clas
ses dirigeantes font usage pour se ,servir
de toi, soldat, contrer toi-même, paysan ;
contre toi-même, employé ; contre toi-
même, ouvrier.
N'oublie.pas que la servitude militaire est
temporaire, que demain tu te retrouveras
prolétaire comme devant, malgré les hon
neurs et les galons dont on aura pu te
. gratifier pour te corrompre ; que demain tu
te retrouveras sans doute parmi nous, les
prolétaires organisés qui luttons pour no
tre affranchissement.
Nous avouons ne pas très bien com
prendre le sens.dece dernierparagraphe.
Aucun soldat n'oublie que la noble
« servitude militaire est temporaire » èt
la joie de « ceux de la Classe » est toute
naturelle. On a pivoté pendant trois ans,
on a bravement et de bon cœur accepté
la dure corvée. On revient gaiement au
foyer.
« Tu te retrouveras parmi nous, les
prolétaires. • Parbleu! chacun de nous,
son service accompli, rentre dans la
classe à laquelle il appartient. L'ouvrier
et l'artiste retrouvent leurs ateliers,
l'employé son bureau, l'avocat le Palais,
etc.' - "
Citons encore :
Enfin, pense à tout ce que l'autorité mili
taire pourra te demander, voudra te faire
accomplir.
Encore une fois, réfléchis.
Alors, tu seras avec nous.
Nous ne te demandons rien de plus.
« Rien de plus » n'est-il pas d'une sim
plicité charmante ?
Le rédacteur du Conscrit termine par
ces conseils : 1
S'il existe une Bourse du travail où vous
serez, fréquentez-la. Elle vous sera ouverte
en exécutlôn d'une décision du congrès des
duoioco iiu i>m tv .a looo-
rez à vous reposer et à vouB soulager de
vos colè.es et de vos dégoûts.
Enfin, si vous êtes l'objet de vexations,
de tracasseries quelconques au sujet de vos
opinions ou pour tout autre motif, ne crai-
fnez pas d'écrire à vos amis, de les prier
e nous le dire, "et nous agirons. ,
Nous vous répétons ce que nous disions
l'an passé : a Jamais vous ne serez seuls,
les groupes socialistes vous constituent
une grande et puissante famille qui, tou
jours, répondra à votre appel. »
Le jour où lés gradés sauront que dans
tous les hommes, soumis en apparence,
qu'ils dirigent, il y a autant de regards
pour épier leurs actes et de bouches-pour
les raconter, alors ils auront peur et vous
serez respectés.
: Le .Conscrit est, parait-il, répandu à
profusion chez les marchands de vin qui
entourent les casernes,et on envoie même
— chose plus grave au domicile des
jeunes gens qui sont sur le point d'aller
au. régiment, des numéros du journal in^
ternationaliste, sous enveloppe,
Nous ; ne dramatisons rien : ce h'est
paB la première fois que les sans-patrie
ont tenu ce;langage aux- recrues, et
nous ne nous en inquiéterions pas au
trement, confiants que nous sommes
dans le patriotisme et le bon sens du
soldat, si le ministre de la guerre, à
l'exemple de. ses devanciers; B'cpposait
par tous les moyens à la contamination
deB casernes ; malheureusement il n'en
est pas ainsi : grâce à la complicité du
F.\ André, la lèpre anti -militariBte faiÇ
chaque jour d'effrayants progrès.
CORRESPONDANCE ROMAINE
*h - : i x-"* ' %
îlome, 26 octobre.
L 'enquête sur Naples.
' 1 ' "
Brelan de scandales sociaux. — Le bandi
tisme en Galabre, à Palerme, à Naples.
— Un syndicat d'exploiteurs municipaux
au palais de Saint-Jacques. * "
4 V* .;t. s ^ ,
Les bandits passent un mauvais
quart d'heure en Italie. Le type
vingtième siècle de ceux de là Ca-
labre, Musolino, est tombé entre les
mains des carabiniers grâce à un
fil ; et c'est* paraît-il, ce iilj, qui dans
le dénouement prosaïque de son
aventure lui cause le plus de morti
fication et de désespoir. Chillo fîlu,
répète-t-il sans cesse en son dia-»
lecte. Musolino, d'ailleurs, n'est
préoccupé que de deux choses :
; savoir si les journaux parlent beau
coup. de lui; et obtenir une au
dience de Sa Majesté le roi Victor-
Emmanuel III. Il paraît convaincu
; que s'il obtenait cette dernière fa
veur, il n'aurait aucune peine à dé
montrer .la légitimité de ses nom-
: breux assassinats. Et il semble que
le peuple partage son avis ; le peu
ple a pris parti pour Musolino; le
« beau brigand » de la Caiabre est le
héros du jour,
iyex-député de Palerme, Paliz-
Siolo, partage les faveurs dê la cu
riosité publique. Le procès de la
Maffia ^sicilienne se poursuit lente
ment à Bologne;* les témoins com
paraissent en un défilé intermina
ble; les comptes rendus des débats
occupent chaque jour deux ou trois
c®lonnes des grands journaux, et,
ce qui frappe, ce sont les contradic
tions' Où tombent à chaque instant
. les.témoins; Us n'osent répéter de-
i vànt la oour d'assises leurs déposi-
tions faites aux juges d'instruction.
Il n'est point de jour où le prési-
: dent* le ministère public, quelque
témoin plus courageux n'accusent
ouvertement la Maffia de peser
mystérieusement sur la marche de
ce procès et de clore, par la peur
des -y endetta,^ futures, les lèvres qui
pourraient prononcer les révéla
tions les plus graves, -
! ' " - *
1 ■» *
Pourtant, depiivs deux jours, la
Calabro f u ia Sicile rentrent dans
, Chlore; Musolino et Palizzolo pas-
; sent au second plan. C'est Naples
et la Camorra qui sollicitent à leur
i tour l'attention du public. Entre le
j brigand Musolino et le député Pa-
' lizzolo, c'est un autre député, Ca-
. sale, et le maire de Naples, qui se
: sont avancés sur la scène. La com-
; mission parlementaire nommée au
lendemain du procès perdu par Ca-
«4Iiï»a («ettdUau «- 12,831
10
Mercredi 30 Octobre 1901
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
Un an......... 40 » 51 »
Six mois...... 21 » 26 50
Trois mois 11 » 14 »
Les abonnements partent des 1 er et 16 de chaque mois
UN
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postai^
Un an.. ., 20 » 26 »
Sir mois...... 10 rç 13 »
Trois mois 5 » £ 40
NUMÉRO |
Paris. 10 oent.
EST
Départements..... 15
BUREAUX t Paris, rue Cassette, 17
On s'abonne à Rome, place du Gesù, 8
LE MONDE
Les abonnements partent des 1" et 16 de chaque moi»
L'UNIVERS rie répond pas des manuscrits qui lui sont adressél
: ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C' 6 , 6, place .de la Bourse 1
PARIS, 29 OCTOBRE- 1901
gOMMAIEE
E ugène T avernier»
G. D' A.
J. M antenay.
Czolgosz...........
L'art de définir. , i..
A là Ckambre.....
.0 orrespoadapoe ro- . .
main*.. ..... ***
Congrès de ieunes-
se de Valencien-
" ' nés....- ''
Nouvelles agricole» A. de V iluers d*
l' I sle -A bam.
Bulletin; — 1 Nouvelles de "Rome. —Rien
de plus. — Les congrégations. — Infor
mations politiques et parlementaires. —
A l'Hôtel de Ville. — Chronique électo
rale.,— En. Algérie. — Après le voyage
du tsar, t - L'enlèvement de miss Stone.
— La guerre du. Tr&nsvaal. — Etranger.
— A travers la presse. — La jeunesse
catholique du Pas-de-Calais. — La grève
générale. Chronique. — Les "anar
chistes. — Lettres, sciences et arts.
— Echos de partout. — Une réponse
aux persécuteurs.—. La défense des con
grégations. — Chronique religieuse. —
Troubles à l'église de Bercy. — Nécrolo
gie. — Guerre et marine. — Tribunaux.
—L'aifaire de Lille. — Nouvelles diverse*.
Calendrier. — Tableau et bulletin
de la Bourse. — Dernière heure. . 1
m ' ~ "" ,'n m 11 i l .n..-iTÉTiirirrT'r*
CZOLGOSZ
A propos de l'assassin que le
bourreàu-éléctriciën des Etats-Unis
vient de foudroyer, 11 y~ avait sa
medi, ; dans le Matin, un article
. que la plupart des lecteurs de ce
journal ont. dû trouver très juste.
'Cependant il ne ■ s'accorde pas du
tout avec certains principes dont la;
société moderne tire beaucoup de
fierté. „
L'auteur, M. Stéphane Lauzanne,
racontait,d'une façon saisissante, la
scène qui s'est passée dans la pri--
son, lors. de l'interrogatoire de
Czolgosz. Comme l'assassin refu
sait a'expliquer les raisons de sa
conduite, on mit brusquement sous
ses yeux un journal illustré conte- ;
nant le portrait.de miss Goldmann,
la conférencière anarchiste. Czol
gosz frit pris d'une vive émotion. Il
reconnaissait la figure qui animait
ses visions de réformateur-justi-
cier. Il entendait la voix qui. avait
! stimulé sa volonté, armé et poussé
son bras. Il indiquait ainsi l'origine
de l'acte sanglant et démontrait que
le crime résultait de la prédication
forcenée,
Czolgosz était donc .coupable,
mais pas lui seul et pas lui principa- ;
lement.Oril a été jugé et condam
né et on l'a tué comme l'auteur;
unique du . fait qui agita les Etats-i
Unis pendant huit jours et le monde :
entier pendant vingt-quatre heures,
îriquiétée un moment, la complice.
est redevenue libre bientôt et peut
continuer d'enseigner que les parti
culiers ont le droit de tuer les chefs
d'Etat. C'est elle surtout qui est
responsable du meurtre ; et cepen
dant, devant les tribunaux,. elle
n 'encourt aucune responsabilité.
— Dans le Matin* qui est, on le sait,
un ferme partisan des principes;
moderiies,* Lauzanne s'étonnait
et s'indignait du scandaleux con
traste mis \en évidence par la jus
tice humainé et au nom de la fa
meuse justice irCtnanènte.
'■> Il faisait remarquer que, dans la
circonstance* Czofgosz n'avait été
qu'un " instrument pour ainsi dire
matériel, une force brutale, un,
bras. Punit-on un bras ? s'écriait le
rédacteur du Matin. Il demandait
' encore ce que penseraient nos con
temporains s'ils voyaient, dans les
affaires ordinaires, un tribunal dé
cider- que le couteau ou le revolver
ayant "servi à un crime serait dé
truit, tandis que l'homme qui au
rait manié ledit couteau ou ledit
revolver s'en retournerait libre et
fier, muni d'un certificat d'inno
cence ! .
Peut-être que nos contemporains
éprouveraient .de l'ahurissement,
mais ils reprendraient assez vite
leur assurance.Ils répondraient à M.
Lauzanne qu'une des règles fonda
mentales de la civilisation moderne
c'est précisément de punir les actes
matériels et de laisser toute liberté
à la parole et à l'esprit.
€ Il n'y a pas de délit d'opinion »,
voiïà un des dogmesleplus volontiers :
et le plus orgueilleusement affirmés
par le monde sécularisé, qui d'ail
leurs se flatte aussi de n'admettre
aucun dogme. ■ .
■ l 'incohérence paraît trop forte,
mais, en réalité, elle est bien plus
profonde et plus générale qu'on ne
s'imagine. Beaucoup de balivernes
et d'inepties se partagent l'empire
de l 'intelligence ; et un grand nom
bre d'individus, même distingués
par certains côtés, vivent dans cette
'atmosphère comme dans des condi
tions normales et s'y trouvent par
faitement à l'aise. Ils sont acclima
tés. Ils ne voudraient pas d'autre
régime.
À supposer qu'ils aient aperçu le
contraste des destinées réservées à
Czolgosz et à miss Goldmann et
qu 'ils aient daigné utiliser leur
puissance de reflexion (laquelle
peut parfois durer au moins cinq
minutes) ils auraient conclu que le
rédacteur du Ma.tin a un dangereux
penchant vers l'Inquisition et vers
le Syllabus, sans parler ; d'autres
méthodes et d'autres théories abo
minées.
Peut-être aussi auraient-ils rêvé
de quelque mesure à prendre pour
réprimer un tel égarement ; car leur
maxime « il n'y a pas de délit d'opi-
« nion » permet très bien de décla
rer délictueuse l'opinion qui met
trait en péril cette maximerlà, au
trement ait cette opinion-là ...
Pour suivre, chez ces messieurs,
la marche de la pensée ; pùur en
décrire les emportements, les re
culades, les détours, les exaltations,
les stupeurs, les dégringolades, les
sursauts, les cabrioles et l'aboutis
sement toujours à recommencer;
pour dessiner ce diagramme de la
raison moderne; on a besoin de de
mander pardon au public et d'affir
mer qu'on n'exagère en rien. C'est la
faute du modèle si le tableau, res
semblant,a l'aspect d'une folle cari
cature. < ..
Peu de mois se sont ^coulés de
puis qu'une masse de publicistes, ;
plus ou moins imités par des ora
teurs, des professeurs et des mi
nistres, s'appliquaient à démontrer
que la vraie tolérance,doit être in
tolérante vis-àr-vis des gens qui
n'aiment pas suffisamment tel ou
tel régime de tolérance insatiable
de domination. Ce jeu des propos
incohérents # pris place dans le do
maine des fonctions officielles et il
est devenu le moteur de la pensée
publique.
Naturellement, dirigée de cette
manière, la société subit, de temps
à autre, des secousses violentes* se
frappe la tête contre des rochers ou
s'aperçoit qu'elle va faire le plon
geon dans un précipice inconnu.
Elle s'arrête, se raccroche à n'im
porte quoi, respire et bientôt re
part pour courir les aventures.
On la supplie de s'imposer quel
que prudéncé, d'examiner les voies
sur lesquelles elle s'engage, de se
souvenir d'où elle vient et de s'in
former de l'endroit où elle veut
aller, de. prendre les précautions
que les particuliers jugent indis
pensables au train de leurs affaires
et de leur existence.
Mais non ; pas de règle. Une règle
gênerait la pensée, qui doit être
libre,, absolument libre, comme
dans les maisons de fous.
Une règle pour la pensée et pour
la parole, ce serait retourner à l'i
dée de l'Inquisition et du Syllabus.
Mon Dieu ! il s'agirait seulement
de se mettre en garde contre l'é-
tourderie et contre l'absurdité. Il
faudrait d'abord répudier l'habi
tude de déraisonner à outrance et
ne pas faire de l'Inquisition et du
Syllabus des choses monstrueuses ;
d'autant plus que les violents ad
versaires de l'Inquisition savent
bien la pratiquer vis-à-vis des ca
tholiques et, pour condamner tout
Syllabus,. transformer en Syllabus
la Déclaration de 89.
Si la pensée et la parole doivent
être libres absolument, c'est sans
doute pour qu'elles puissent abou
tir à des actes, car l'homme n'est
•pas une simple machine à penser
et à parler. Il agit. Voici des actes
tapageurs et sanglants. On tue
beaucoup en France et ailleurs* et
pas seulement les présidents de
république. Quelle ressource em
ployer? Punir. En effet, on punit.
Maïs quoi ? Les. instruments de la
pensée et de la parole, des revol
vers et des couteaux, comme disait
M. Lauzanne; et la justice a tou
jours l'air de sortir d'un caba
non. -
Les gens qui souffrent de cette
humiliation devraient bien entre
prendre d'en découvrir et d'en
montrer la cause. S'ils craignaient
trop de paraître pencher vers le
Syllabus et d'y pencher en effet, ils
pourraient facilement, se rassurer
et "se fortifier par certaines lectures
faciles et profitables. Justement, un
prêtre du diocèse de Bayonne, écri
vain instruit et distingué* M. l'abbé
Ilourat, vient de terminer un travail
intitulé : Genèse historique du Sylla
bus. C'est une brochure qui, en une
centaine de passages, réunit des
textes importants, dé solides-com
mentaires et même de curieuses re
marques. Si quelques-uns des pro
fesseurs, des députés et des jour
nalistes qui sont accoutumés à fjé?
trir le Syllabus et qui, sauf deux ou
trois propositions, n'en connaissent
què le titre, s'ils prenaient l'agréa
ble soin de lire cette étude, ils acquer
raient certaines notions vraiment
utiles. Ils verraient se dissiper au
moins en partie le brouillard dont
ils sont enveloppés et ils aperce
vraient des horizons nouveaux. Ils
comprendraient à quel poitii est
fondée la protestatioiï d e M» Lau
zanne, lequel ne se résigne pas à
contempler la justice sous la forme
d'une mécanique punissant des mé
caniques". Au Palais, comme au
Parlement, comme dans les écoles,
grandes ou petites, on a besoin de
posséder sur ce sujet des idées
moins courtes, moins plates, moins
misérables que celles qui consti
tuent la doctrine modprne* doctrine
en général incohérenté et vide.
. Eugène T avernisiv.
!BULLETIN
La Chambre, sur l'injonction du pré*
sident du conseil, a repoussé l'urgence
sur une proposition de M. ,Lâsies, ten
dant k soumettre au pouvoir législatif
les règlements d'administration publi
que. f • •
Le cabinet de « Défense rèpubli-
èaine » pourra continuer à faire aggra
ver, par un Conseil d'Etat complaisant,
les lois d'exception votées par sa majo
rité.
On a engagé ensuite le débat sur la
marine marchande.
Le conseil municipal de Paris s'est
réuni pour la session ordinaire d'octo
bre ; M. Louis Dausset a été réélu prési
dent, à mains levées.
Le gouvernement français vient d'a
dresser à îa Porte une note très énergi-
quëpour réclamer-le règlement des af
faires pendantes. .
- Une note officieuse, publiée à Saint-
Pétersbourg, fa.it remarquer que la Rus
sie n'avait pas à intervenir dans le dif
férend franco-turc,: et que nul désac
cord ne s'est produit, à- Constantinople,
.entré la. France et son alliée.
Signalons un bruit qui court 'à. Co
penhague, et d'après lequel le sultan
serait atteint de tuberculose miliaire, et
se trouverait dans un état de nervosité
touchant à la folie. ~ "» T
L'empereur François-Joseph a ouvert
le Parlement hongrois ; le discours du
trône énumère les réformes à poursui
vre, et annonce notamment le dépôt
d'un projet de loi sur . les accidents du
travail. ■ ,
Un journal anglais\publiè la lettre
écrite, le 15 août dernier, par le prési
dent. Steijn, en réponse à la trop .fa
meuse proclamation de lord Kitche- ;
ner.
Ce document, en une langue noble et
éloquente, réfute point par point les
vaniteuses prétentions du commandant
en chef des troupes ang laises, prouve
une fois de plus l'injustice de l'agres
sion contre les deux Républiques, et
proclamé à, nouveau la volonté des
Boers de lutter jusqu'au bout, avec un&
indomptable confiance, pour la justice
et pour le droit. ^
L'insurrection s'étend aux Philippi
nes ; le gouvernement américain avoue
qu'il faudra 60,000 hommes pour se
maintenir dans l'archipel.
Des mesures très rigoureuses sont
prescrites dans l'île de Samar ; la.plu
part des.villes du sud ont été détruites,
et les « présidentes » et les « pueblos »
ont reçu l'ordre de livrer toutes les per
sonnes compromises dans l'attaque de
Balanginp — sous menace de voir leurs
villages détruits et. leurs biens confis
qués.
NOUVELLES DE ROME
depuis le 6 septembre. C'est Mgr Kep-
pler, évéque de Rottènboùrg. v '
L'enquête médicale & Naples.
Au lendemain de la publication faite
par la commission parlementaire dés ré
sultats de son enquête sur la « peste ad
ministrative », paraît l'enquête sur lès
graves négligences du service /sanitaire
napolitain lors de la peste bubonique.
Le médecin du port, et le médecin pro
vincial sont frappés de la peine de sus
pension-' de l'emploi et du traitement ; le
médecin du port hors cadre est lui aussi
mis a pied. - - ' n» « -i
Ajoutons que les protestations des
victimes de l'enquête cotitinuent de pleu
voir. s ;
Un ultra-express électrique
. ■ : Rome-Xaples. "r :ï
Les mésaventures causées par * le tor
rent du Sacco au chemin de fer entre
Rome et Naples, ont donné un nouvel
élan aux initiateurs d'un projet origi
nal, ..Ç -v *ki-„
Il s'agit de reliçr.Rome et Naples . pgr
une voie,, électrique,.-qui passerait, par
Marino, Albano, Cisterna, Terracina,
Formie, Minturne. La force électrique
serait fournie par deux usines de 4,000
chevaux chacune, utilisant le Vulturne
et l'excédent des chutes de Tivoli.'
11. y aurait chaque jour douze, couples
de trains* composés; chacun du moteur
et de grandes voitureB pour< cent' qua
rante voyageurs. Le trajet, pour com
mencer, se ferait en trois heures. Oh met
actuellement le double. --.v. J
Dans la curie romaine.
' Mgr Sambucetto, nonce à Munich, se
trouve à Rome en même temps que les
princes de Bavière. Il ne retournera pro
bablement plus à Munich , et occupera
une des hautes places de la curie ro
maine.
On a parlé d'une charge qui lui serait
donnée à la Congrégation des affaires ec
clésiastiques extraordinaires. Mais il n'y
a.dans cette Congrégation aucun office
vacant. V
> Mgr Gaspari, qui a remplacé comme
substitut 8. Em. le cardinal Cavagnis,
vient de reprendre la direction des af
faires; il est secondé par Mgr Celli, l'an
cien auditeur de la Nonciature de France,
qui a laissé de si excellents souvenirs à
Paris.
,. — Mgr Tarnassi, internonce à la Haye,
actuellement à Rome, avait été. frappé
d'une indisposition très grave qui avait
inBpirë de vives inquiétudes à ses nom
breux amis.
Il est aujourd'hui hors de danger;
S Em. le cardinal dell'plio.
Sous la présidence et par l'initiative
de S. Em. le cardinal dell 'OUo, arche
vêque de Bénévent, les curés du diocèse
se sont réunis pendant trgjs jours dan?
cette ville, pour étudier de concert les
œuvres afférentes au ministère pastoral.
Le programmé du deuxième jour était
résumé en ces deux mots '. Œuvres socia
les. Mgr fabellini a fait deyant tout ce
clergé un exposé des ouvres sociales
qu 'il pouvait être expédient de promou-:
voir Buivant les opportunités locales :
caisses rurales, coopération de consom
mation, sociétés de secours mutuels,
unions professionnelles.
-■ S. Em. le cardinal deH'ôlio a vive
ment exhorté les curés de son diocèse à
choisir parmi ces œuvres de zèle celles
qyi leur permettraient d'entrer en contact
pius immédiat avec leur peuple, et de lui
rendre des services vraiment efficaces.
Mgr Tabellini a pris la parole au cercle
démocratique chrétien fondé depuis peq
de teiRps £ géRéyent.
Socialistes imberbes. *". v*\
On annonce à Milan la constitution de
groupes socialistes, formés des jeunes
gens qui n'ont pas i8 ans, et qui ont été
exclus'des autres groupements pn eçécu-
ti9H 4e récentes' décisions du comité fé
déral.
A propos du professeur Spalm.
Le professeur Épafcn, que Tejnpereur
d'Allemagne vient de nommer professeur
d'histoire ecclésiastique à Strasbourg,au
grand scandale de tous les catholiques,
est l'éditeur d'une grande Histoire uni
verselle, pour laquelle il avait réuni un
certain nombre de collaborateurs.
La Voce délia Vérité se d}t en inesure
de déclarer que l'un des plus illustres de
çeg cpllahorateurs a refusé son concours
L'ART DE DÉFINIR
Qu'est-ce que là liberté ? C'est la
suppression de la liberté;.- ... v
Telle est la théorie que la Lan
terne , nous .expose, une fois de
plus. . .i-
Pour établir la « vraie » liberté de
l'enseignement, il faut, d'après la
feuille où pontifia M. Millerand,
rétablir le monopole universitaire.
La fureur monopolisatrice en
traîne si loin la feuille anticléricale,
qu'elle lui 0 arrache un précieux
•aveu-:- «-.«t
Remarquons tout d'abord que, si la
doctrine de la liberté d'enseignement
était la vérité philosophique,.il faudrait
interdire Renseignement à. l'Etat et. fer?
mer les portes des lycées «t des collèges;
Car si l'enseignement doit être libre,
c'est une restriction importante au droit
d'enseigner qué de favoriser des deniers
du contribuable tel ou tel établissement,
sous prétexte qu'il est dirigé par un fonc
tionnaire. Par ce moyen, l'Etat fait aux
citoyens qu'il a dotés du droit d'ensei
gner une concurrence désastreuse et dé
loyale. ■ . .. i
Voilà certes, un langage qui nous
plaît* et qui montre la survivance
au bon sens — mal employé il est
vrai — dans les plus folles argu
mentations des plus farouches, sec
taires:
! La Lanterne est moins logique
lorsqu'elle ajoute, avec des anti
thèses consacrées : T.
L'Université se propose de jeter de la
lumière dans les cerveaux : la congré
gation veut y faire la nuit. L'université
poursuit l'émancipation de l'homme par
la science ; la congrégation entend lé
maintenir sous le joug du . dogme ré
vélé.
Cet éloge dithyrambique de l'U
niversité arrive au moment où les
journaux socialistes, y compris la
Lanterne, viennent de diriger une
campagne furieuse contre le « .cléri
calisme universitaire », au moment
où, après avoir, dénoncé à tort et à
travers, de droite et de gauche, pro
viseurs, > professeurs* instituteurs,
ils sont allés jusqu'à qualifier nos
lycées de « jesuitières ». Alors,
quoi VTu quoque, Aima Mater!
C'est ce qtii nous met en défiance
contre cette conclusion de là in
terne ; . •
Finissons-en d'abord avec la liberté
du mensonge ; .quand l'Université et l'é- :
cole primaire seront investies du mono
pole de l'enseignement public, nous ins-
titrerons d^n§ l'épqle la lï+serté de l'en
fant par la liberté du maître.
Et nous aurons créé ainsi la véritable
liberté de l'enseignement.
« La liberté du, maître! » II faut
être doué .d'^n : rarp : tQup.et -.pwr
écrire ees quatre mots après le dé
luge de dénonciations qu'on a fait
leuvoir, depuis plusieurs moié, sur
ès universitaires indépendants. w
Ce qué vei}t la ^af{tçrnè, cé que
veulent les ministériels, c'est l'orga
nisation d'une infaillibilité anticlé
ricale, d'une inquisition anticléri
cale, obligeant les professeur?, tqus
fonctionaaires, tous ' esclaves du
ministre et des bureaux, tous tenus
par l'avancement, tous menacés à
chaque instant de la révocation ou.
delà disgrâce, à enseigner* sous la
surveillancp ç^es Lqg^s, des dogmes
anfôclèrTcàûi. ^ ' -
Voilà leur définition de la « li-
?.. Quant à nous, qui. voulons
le droit pour tout homme d'ensei
gner ce qu'il sait,"sous sa respon
sabilité, à ses risqués et périls, et
sans entrave de la part du pouvoir,
il. paraît que les écoles que nous rê
vons ne seraient pas libres. AHOïIol
il s'agit de s'entendre.
G. D 'A.
fi
A LA CHAMBRE
La marine marchandé.
Lorsqu'il s'agit d'une discussion
d'affaires, les bancs du Palais-Bour
bon sont fort peu garnis. On comp
tait à peine une centaine de députés
hier au Palais-Bourbon. La ques
tion était pourtant d'importance:
le débat sur la marine marchande
commençait.
C'est l'amiral ' Eieunier -qui est
monté le premier a la tribune. Il re
connaît comme tout le monde le
triste état de notre marine de com
merce, mais il estime que le meil
leur moyen de lui jreindre son
ancienne splendeur, est de frapper
d'une surtaxe les pavillons étran
gers. . • . . .
* Un ministre franc-maçon oublie
les promesses qu'il a faites il y a
deux .ans, dit 1 amiral; votons du
moins une protëctîon qui contribue
à la renaissance de notre marine
marchandé et qui assure le fonc
tionnement .de l'inscription mari
time- » .
Le comte de Lanessan ne relève
fias le reproche— trop mérité — de
'amiral, qui termine en affirmant
l|U6 noire IUîtrltic maiV /homclo oot
perdue si le gouvernement ne se
hâte pas de lui accorder une protec
tion énergique.
' "M. Papelier succède à l'amiral. Il
estime qu'au lieu d'éparpiller nos
marchandises ;sur une infinité, de
petits points dans ; la ; Manche •et
dans l'Océan, il faudrait concen
trer iiôs efforts sur certaihs points :
Dunkerque, Le Havrel Rouen, Nan
tes, 'Bordeaux et Marseille. « Nous
obtiendrions ainsi sur ces points,
ajoute l'orateur, une agglomération
de marchandises qui développerait
la concurrence et nous permettrait
d'avoir des frets équivalents à ceux
de l'étranger. » ; -s
M. Sibiîle fait un historique de la
question. Il proteste contre les pri
mes que l'on veut accorder, sous le
nom de « compensation d'armer
ment », aux bâtiments achetés à■ l'é
tranger par les armateurs français;
Il : admet qu'on réduise la prime
consentie jusqu'à ce jour aux voi ;
liers-, mais à la condition qu'on
n'aille pas trop loin.
M. Rispal développe un contre-r
projet d'après lequel une prime de
1 fr. 50 serait accordée aux vapeurs
et une prime de 1 ,fr. 40 aux voi
liers. - ;
Puis, la suite de la discussion est
renvoyée à aujourd'hui, mais avant
£ue le président lève la séance, M.
.asies dépose, une proposition ten
dant à restreindre la fabrication des
alcools de sucre et de favoriser ainsi
la vente des eaux-de-viè de vin et
armagnacs. Cette proposition S ëst
renvoyée à là commission de légis
lation fiscale. ; .
Au début de la séance, le député
du Gers avait déposé une proposi
tion — pour laquelle il avait de
mandé l'urgence ■— tendant à ce
que les règlements d'administration
publique, avant d'être mis en vi
gueur, soient approuvés par le par
lement.
M. Waldeck-Rousseau s'était op
posé à l'urgence, sous prétexte que
la proposition de M. Lasies ne ten
dait à rien moins qu'à modifier no
tre droit public, et 298 voix contre
222 s'étaient prononcées en faveur
de la théorie du président dù con
seil,.
J. M antenav. .
" RIEN DE PLUS "
La feuille internationaliste, qui vient
d'être fondée seiis ce titre : le Conscrit;
dans le but non dissimulé de pervertir
l'armée nationale,que le général. André a
déjà désorganisée, adresse aux jeunes
soldats un premier « Appel », d'où, nous
détachons ces passages suggestifs !
Camarade,
Une nouvelle fois, l'Etat bourgeois arra
che à leurs occupations et à leur foyer tous
les jeunes -hommes de vingt ans pour les
conduire à la caserne, « cette hideuse in-
ventlon des temps modernes». s ' !
- Une neuveil# fols, nous protestons contre
l'armée permanente, et nous voulons t'as-
socler à notre protestation.; : ; : . <
• • - • • • «' •. • v • • • ' « * •;
Demande-toi pourquoi faut-il,que tu,de-,
viennes un homme de meurtre et ' de
Bang? ,
Demande-toi pourquoi l'on t'oblige au
sacrifice des plus belles années de ta jeu
nesse?)
' Demande-toi surtout quel sera ton rôle et
tpQ utilité dans l'armée V
L'auteur de l'appel ajoute gravement :
Apprends, si tu l'Ignores, que, de l'uvis
de tous, les milices, c'est-à-dire le peuplé
armé, sont supérieures auaç armées perma-'
nentee..' ■-
Le rédacteur du Conscrit s'avance
peut-être beaucoup en affirmant que la^
supériorité des "milices sur les armées
régulières est réconnue1>Sr tout le mon
de. Qn ne vqit pas bien dès milices allant
au Tonkin'ou à'Madagasicar, '
pomprends, dès lora- ^ our g ult l'écrivain
Internationa q ue j a défense nationale
îî est qu'un mot, un prétexte dont les clas
ses dirigeantes font usage pour se ,servir
de toi, soldat, contrer toi-même, paysan ;
contre toi-même, employé ; contre toi-
même, ouvrier.
N'oublie.pas que la servitude militaire est
temporaire, que demain tu te retrouveras
prolétaire comme devant, malgré les hon
neurs et les galons dont on aura pu te
. gratifier pour te corrompre ; que demain tu
te retrouveras sans doute parmi nous, les
prolétaires organisés qui luttons pour no
tre affranchissement.
Nous avouons ne pas très bien com
prendre le sens.dece dernierparagraphe.
Aucun soldat n'oublie que la noble
« servitude militaire est temporaire » èt
la joie de « ceux de la Classe » est toute
naturelle. On a pivoté pendant trois ans,
on a bravement et de bon cœur accepté
la dure corvée. On revient gaiement au
foyer.
« Tu te retrouveras parmi nous, les
prolétaires. • Parbleu! chacun de nous,
son service accompli, rentre dans la
classe à laquelle il appartient. L'ouvrier
et l'artiste retrouvent leurs ateliers,
l'employé son bureau, l'avocat le Palais,
etc.' - "
Citons encore :
Enfin, pense à tout ce que l'autorité mili
taire pourra te demander, voudra te faire
accomplir.
Encore une fois, réfléchis.
Alors, tu seras avec nous.
Nous ne te demandons rien de plus.
« Rien de plus » n'est-il pas d'une sim
plicité charmante ?
Le rédacteur du Conscrit termine par
ces conseils : 1
S'il existe une Bourse du travail où vous
serez, fréquentez-la. Elle vous sera ouverte
en exécutlôn d'une décision du congrès des
duoioco iiu i>m tv .a looo-
rez à vous reposer et à vouB soulager de
vos colè.es et de vos dégoûts.
Enfin, si vous êtes l'objet de vexations,
de tracasseries quelconques au sujet de vos
opinions ou pour tout autre motif, ne crai-
fnez pas d'écrire à vos amis, de les prier
e nous le dire, "et nous agirons. ,
Nous vous répétons ce que nous disions
l'an passé : a Jamais vous ne serez seuls,
les groupes socialistes vous constituent
une grande et puissante famille qui, tou
jours, répondra à votre appel. »
Le jour où lés gradés sauront que dans
tous les hommes, soumis en apparence,
qu'ils dirigent, il y a autant de regards
pour épier leurs actes et de bouches-pour
les raconter, alors ils auront peur et vous
serez respectés.
: Le .Conscrit est, parait-il, répandu à
profusion chez les marchands de vin qui
entourent les casernes,et on envoie même
— chose plus grave au domicile des
jeunes gens qui sont sur le point d'aller
au. régiment, des numéros du journal in^
ternationaliste, sous enveloppe,
Nous ; ne dramatisons rien : ce h'est
paB la première fois que les sans-patrie
ont tenu ce;langage aux- recrues, et
nous ne nous en inquiéterions pas au
trement, confiants que nous sommes
dans le patriotisme et le bon sens du
soldat, si le ministre de la guerre, à
l'exemple de. ses devanciers; B'cpposait
par tous les moyens à la contamination
deB casernes ; malheureusement il n'en
est pas ainsi : grâce à la complicité du
F.\ André, la lèpre anti -militariBte faiÇ
chaque jour d'effrayants progrès.
CORRESPONDANCE ROMAINE
*h - : i x-"* ' %
îlome, 26 octobre.
L 'enquête sur Naples.
' 1 ' "
Brelan de scandales sociaux. — Le bandi
tisme en Galabre, à Palerme, à Naples.
— Un syndicat d'exploiteurs municipaux
au palais de Saint-Jacques. * "
4 V* .;t. s ^ ,
Les bandits passent un mauvais
quart d'heure en Italie. Le type
vingtième siècle de ceux de là Ca-
labre, Musolino, est tombé entre les
mains des carabiniers grâce à un
fil ; et c'est* paraît-il, ce iilj, qui dans
le dénouement prosaïque de son
aventure lui cause le plus de morti
fication et de désespoir. Chillo fîlu,
répète-t-il sans cesse en son dia-»
lecte. Musolino, d'ailleurs, n'est
préoccupé que de deux choses :
; savoir si les journaux parlent beau
coup. de lui; et obtenir une au
dience de Sa Majesté le roi Victor-
Emmanuel III. Il paraît convaincu
; que s'il obtenait cette dernière fa
veur, il n'aurait aucune peine à dé
montrer .la légitimité de ses nom-
: breux assassinats. Et il semble que
le peuple partage son avis ; le peu
ple a pris parti pour Musolino; le
« beau brigand » de la Caiabre est le
héros du jour,
iyex-député de Palerme, Paliz-
Siolo, partage les faveurs dê la cu
riosité publique. Le procès de la
Maffia ^sicilienne se poursuit lente
ment à Bologne;* les témoins com
paraissent en un défilé intermina
ble; les comptes rendus des débats
occupent chaque jour deux ou trois
c®lonnes des grands journaux, et,
ce qui frappe, ce sont les contradic
tions' Où tombent à chaque instant
. les.témoins; Us n'osent répéter de-
i vànt la oour d'assises leurs déposi-
tions faites aux juges d'instruction.
Il n'est point de jour où le prési-
: dent* le ministère public, quelque
témoin plus courageux n'accusent
ouvertement la Maffia de peser
mystérieusement sur la marche de
ce procès et de clore, par la peur
des -y endetta,^ futures, les lèvres qui
pourraient prononcer les révéla
tions les plus graves, -
! ' " - *
1 ■» *
Pourtant, depiivs deux jours, la
Calabro f u ia Sicile rentrent dans
, Chlore; Musolino et Palizzolo pas-
; sent au second plan. C'est Naples
et la Camorra qui sollicitent à leur
i tour l'attention du public. Entre le
j brigand Musolino et le député Pa-
' lizzolo, c'est un autre député, Ca-
. sale, et le maire de Naples, qui se
: sont avancés sur la scène. La com-
; mission parlementaire nommée au
lendemain du procès perdu par Ca-
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