Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1897-04-16
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 avril 1897 16 avril 1897
Description : 1897/04/16 (Numéro 10681). 1897/04/16 (Numéro 10681).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k709462z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi 16 Avril 1897
Edition quotidienne. ~ 10,881
Vendredi 1 ô Avril 1897
BMTIÛIi QUOTIDIEN»®
PARIS
, siv départements
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îséa .Abonnements .partent âg? i" et J,@ de oîiaqu© meàe
l'UtilVBRS ncjripond pas des manu&rits qui lui sPnt aârmis ■
-, ANNONCES ; "
. lkîNL X j ^-QRANGE j -CERF et O 1 "? ®, placide k -Bourse 1
PARIS, 15 AVRIL 1897
SOMMAIHË!
Trente ans.... ....- E ugène V euillôtî •
Affaires d'Orient... F. L.
ïi'histoire d'une Tsé-
nédiction..... . , Eu &ènîï; T a.verni ÉR.
JLettres dePolqgne. XZX... t.
.<3orrespondance.ro-
- malne - .*?*.
Les conférences du * ~ ~ '
• Lfcxembourg...v. - E douard A lexandre
Bulletin . <-r.Les. nouveaux évêques. ^ In
cinérateurs pas contents; — -A - pr«pos
d'une démission. ■«-■ Le fisc et les con
grégations; — Informations politiques et
parlementaires. —' A l'Hôtel 'de Ville. —
Le voyagé de M; Félix Faure. w Mada
gascar. tt - Souscription pour les Armé
niens. -r- L'affaire Arton.— A travers la
presse. -^ Chronique. Lettres, sciences
et arts. Un « drame évangélique #.—
Musique religieuse. Les affaires d'O
rient. — Dépêches de l'étranger. — La
question ouvrière. '— "En province. —
Echos de partout. — Lés anarchistes. —
Chronique religieuse. — Guerre et ma-
<■ rine. ; —. Nécrologie. ^Nouvelles di
verses; — Calendrier. — Tableau et bul
letin de la Bourse. ■*--Dernière heure.
TRENTE ANS
L'Univers, supprimé le 29 jan
vier 1860 pour cause de dévouement
absolu à l'Eglise, reparut le .15 avril
1867. Il y a aujourd'hui trente .ans !
L'empire, auquel Y Univers avait
adhéré sincèrement, en chrétien
qui pense et agit comme il parle, ne
pouvait lorsqu'il nous frappa nous
reprocher d avoir dévié de notre
ligne et d'être devenu ennemi. Mais
Napoléon III voulait agir contre
Rome et sachant qu'aucune considé
ration ne .pourrait empêcher la ré
sistance du journal , catholique où
commandait Louis Veuillot, il le
condamna tout uniment - à mort.
C'était légal. Le chef le plus agis
sant alors du .parti royaliste, M. de
Falloux, intrigant politique de belle
attitude et d'esprit-bas, prétendit
' que cette suppression était un jeu.
.Pie IX, par un bref adressé à * Lçuis
Veuillot et aux rédacteurs du jour
nal religieux », nous félicita et nous
bénit. . . ~ .
Sept ans après, —que ces années
-.nousparurent longues! —' s'ouvrit
l'ère de l'empire libéral. Tout citoyen
français allait recouvrer le droit de
faire un journal. Déjà' en attendant
la nouvelle loi l'autorisation était
accordée à qui la demandait. Louis
Yeuillot demanda de relever Y Uni
vers.Il ne voulait pas que le premier
venu pût prendre le titre d'une œu
vre, dont selon le mot d'un illustre
évêque, Mgr Parisis, il avait fait une
« grande institution catholique ».
L'autprisation de fonder un nou
veau journal ne pouvait, plus être
refusée, mais autoriser la réappari
tion de Y Univers parut difficile au
ministre de l'intérieur, M; deLa'Va-
lette.Monfrèreinsista,disant « qu'un
honnête homme qui était resté en
prison pendant sept ans par injus
tice, n'en pouvait sortir qu'avec son
•nom ». La question fut portée à
l'empereur. Il répondit que du . mo
ment où l'on devait laisser paraître
le journal il trouvait-bon qu'on lais
sât prendre aussi le titre.
. Les offres d.e concours, les enr
couragements, les'.adhésions, les
bénédictions affluèrent et Y Uni
vers fut vite sur pied. Personne,
n'eut l'idée de poser des condi-
tionS; à Louis Veuillot, on- ne lui
demanda pas quelle politique il
suivrait. Nul n'ignorait qu'il ferait.
un journal essentiellement cathor
lique, soumis de tout cœur à Rome,
indépendant de tous les partis poli
tiques et acceptant sans arrière-
pensée le régime -établi. C'était le
terrain,où Y Univers avait pris place
dès son premier numéro, alors que
régnait Louis-Philippe ; il s'y re
mettait. Nous y sommes encore. i
: Voici ce que disait Louis Veuillot
le 15 avril 1867 dans son ' article de
•rentrée :
« Nous, n'avons pas de pro
gramme à faire. UUnivers sera ce
qu'il a été, sauf les améliorations
de l'expérience. Nous ne sommes
point de ; ceux qui se targuent de
vieilùrsans recueillir. Dans lestemps
de décadence, à considérer les cho
ses humaines aVec l'œil dé la foi,
on s'apaise en 'même temps qu'on
s'attriste, et l'on "s'élargit. Nous
nous sentons plus catholiques que
nous n'étions, plus attaches à l'E
glise, plus détachés du reste et de
nous-mêmes.. .
« Une plus vaste possession du
vraie atténue en nous l'horreur que
nous inspiraient jadis les aberra
tions. du faux; nous-démasquerons
le faux d'une main que la colère fie
fera plus trembler. La société est
plus coupable que . les individus ;
elle a hérité de plus d'erreurs .qu'elle
n'en a voulu créer. Rien, dans l'or
ganisation -sociale, n'est contesté
sans quelque justic.e, ; par suite des.
déviations . immenses que l'ordre,
général & subies: et. que les généra
tions nouvelle^ ont' .trpuvée^' ,aocQmj- i
tlies et irrémédiables. Les -flamb
eaux «ont éteints, quantité de bon-
hes_ volontés s'égarent à travers là
.nuit. i. -
- « Ce qui méritera d'être sauvé;
noua l'ignorons, mais nous -savons
ce qui n'ôst 'point condamné sanè
recours ; nous savons où est la vie,
•nous connaissons le chemin de la
vie, et nous espérons davantage
pour lés âmes quand noiis esf^éiroïis
.moins" pour la société.' Les" âmes
cherchent, elles désirent, elles at
tendent. Ces mouvements et ces
pressentiments vont à. Dieu. Plaise
a Dieu que jamais un. mot tombé
de nos lèvres ne puisse détourner
les âmes ! plaise à Dieu que Jamais
une défaillance ne nous empêche de
prononcer le mot qui pourrait les
éclairer !
« Nous ne ferons pas un journal
de'parti; on lé sait, on nous le repro-
■che, et nou's en tirons gloire. Nous
ne ferons pas davantage un journal
de guerre, comme on l'annonce ; et
. nous ne ferons pas nonplus un jour
nal de conciliation,, ainsi que nous y
exhortent -souvent, ceux-là mêmes
qui nous reprochent de n'avoir .point
ae parti, h'Univers sera une apolo-
fétique générale,-établie sur le vif
es choses présentes et étendue, à
•tous les. terrains où se porte la dis
cussion", une œuvre de doctrine,
une voix intègre de justice et de
vérité.
« C'est là ce que nous nous pro
posons, avec une sincérité nette de
tout engagement envers toute puis
sance et toute opinion de ce monde,
sans autre frein, sur le cœur que
. celui de la justice chrétienne, sans
autres liens sur les lèvres que ceux
du respect.. En gardant la justice,
l'on rend aux -hommes, ce qui leur
est dû; et le respect ajoute le sur
plus que veut payer la-charité ou
.qu'exige, la prudence. En gardant
la vérité, l'on ouvre assez les voies-
dela conciliation. La vérité seule
concilie. .Nous voyons le néant de
toute conciliation proposée en de-;
hors de la vérité.
« Or, la vérité politique se-dégage
de la main du temps, et c'est Dieu'
3ui donne le temps ; il faut regarr
er, attendre, quelquefois subir.
Mais la vérité religieuse, qui règle
en" définitive la vérité politique,
possède son organe toujours vigi
lant : il indique et circonscrit le ter?:
rain où l'on peut s'entendre, définit
les bases de la conciliation, la dé
crète, l'impose- La fonction d'un
journal catholique est de rappeler
cette doctrine, d'y amener les es
prits et d'obéir. »
Cette ligne générale n'est-elle pas
celle quë nous suivons encore?
Dans ce numéro du 16. avril 1867
reparurent à la suite de Louis Veuil
lot presque tous les anciens rédac
teurs de l'ancien Univers : du Lac
flétrissait la suppression des or
dres religieux par le gouvernement
italien ; Léon Àubineau traitait de
la question ouvrière, particulière
ment des grèves ; Chantrel, des af
faires d'Angleterre ; j'y combattais
la politique prussienne ; A., de Lou-
saae étudiait les Moinês d'Occident
de Montalembert; le feuilleton était
de Louis Veuillot, il y parlait de
Mme de Sévigné. C'était bien, notre
cher journal. Il avait retrouvé la
vie. Ce fut un crève-cœur pour mon
frère de 1 n'y pas voir Coquille;
resté au Monde. Il, nous revint, mais
beaucoup plus tard.
Naturellement nous , retrouvâmes
aussi et très vite, et même tout de
suite, ' nos . anciens adversaires;
Journaux légitimistes, journaux
orléanistes, journaux .républicains
nous traitèrent d'impérialistes rent
forcés. Que nous l'étions peu, ce?
pendant ! Mais, , nous condamnions
les actes mauvais et les mauvai
ses doctrines, sans vouloir renverr
ser le régime établi. 'Nous ne
voulions pas, faire d'opposition sys
tématique, nous. n'étions pas les
ennemis absolus du gouvernement
et nous n'attendions rien de eeux
qui,' s'il était renversé, prendraient
sa place. On ne pouvait nous par
donner -tant d'indépendance des
partis et cette justice. Cest toujours
la même chose.
Louis Veuillot dut plus tard,
s'expliquer là-dessus. Les lignes
qui suivent sont d'octobre 1871 :
« Depuis l'origine du journal sa'
conduite a été la même envers les
gouvernements. II y a eu Louis-
Philippe, la République de 1848,
l'Empire, et le je ne sais quoi que
nous voyons. Nous avions trouvé
Louis-Philippe tout fait nous avons
pris les autres tels qu'ils se sont
laits ou qu'on nous les a faits; Quant
à nous, nous ne nous chargeons ni.
de les faire ni de les défaire. Nous
leur demandons de reconnaître les
droits de l'Eglise, c'est-à-dire d'être
sages et justes, et nous ne sommes
hostiles qu'à leur hostilité et à leur
folie.
« Nous ne leur faisons point une
guerre systématique,, parce qu'une,
guerre systématique .est nécessai
rement-une .guerre .de,mensonge,
et que le mensonge nous est inter
dit enVe.rsles gouvernements comme
envers les particuliers ; mais nous
ne nous estimons tenus à. aucun
respect systématique envers les
onesquins agents dont ils. îious fati-
guent et nous humilient, moins, en
core envers les erreurs doctrinales
sur lesquelles ils s'établissent, sur
tout lorsqu'elles méconnaissent les
droits inaliénables dû peuple chrér-
tien, qui sont d'être maintenù
.en possession de rEvangilé; "Notre
point de vue n'èst pas aux ' Tuile
ries, ni au Çalais-Royal, ni à l'Hô
tel de Ville de Paris, ni à Versail
les, ni à Chambord ; il est au Vati
can. Là -est assise la conscience
chrétienne pleine de lumière et de
patience ; invincible, et nous dirions
volontiers inexorable dans sa pa
tience et dans, sa lumière. » '
Cette même lumière est toujours
là. 'Et parce que nous la suivons sur
tous les points qu'èlle éclaire, nous
avons contre nous,oùtre les ennemis
de nature, des catholiques hommes
•de parti ou d'école dont elle gêne
les combinaisons- et affaiblit les es
pérances. Ces réfractaires s'élèvent
"contre nous" et, d'ans notre obéis
sance aux enseignements de l'Egli
se comme à nos traditions, ils dë=.
nonceraient volontiers des défail-
-lances ou des calculs. Ne nous
plaignons pas, Louis Veuillot lui-
même a subi de semblables indi
gnités: Voici comment il y répon
dait :
« Nous ne pouvons pas -empê
cher des esprits trop inférieurs, ou
tout à fait mauvais et lâches, de
s'abuser sur notre voie, de la con
tester et même de la diffamer. C'est
une loi delà vie humaine, et une loi
plus particulière de l'époque pré
sente. Il faut la subir; ce n'est pas
un petit ennui. Néanmoins ces es
prits-là perdent leur' temps, Il n'y
a qu'à vieillir sous leurs injures, :
l'honneur est.au bout et peut-être
: même quelque -gloire. »
Je dédie ces paroles aux lecteurs
et amis qui m'ont félicité de l'article
du 8 avril sur le quatorzième anni
versaire de la mort de mon frère, je
les remercie de m'avoir dit qu'ils
continuaient de prier pour le repos
de son âme et je leur demande de
prier aussi pour son œuvre : elle
est fidèle. .
Eugène Veuillot... ,
i — « ."■K.- r-j,.
HULLETI&sÇ
Le Journal officiel de ce matin publie
les décrets concernant les nouveaux
évèques. Mgr Servonnet, évêque de Di
gne, devient archevêque de Bourges ;
Mgr Bardel est nommékl'évêché de Ôéez;
M. l'abbé Hazera, curé de Sainte-Marie-
la-Bastide de Bordeaux, remplace Mgr
Servonnet à Digne et M. l'abbé Ger
main, curé de Sainte-Baudile à. Nîmes,
succède à. Rodez à. S- Em. le cardinal
'Bourret.
Le \undi\de Pâques, le président de la
République entreprendra un nouveau
voyage dans l'ouest de la France et vi
sitera la Roche-sur-Yon, Nantes, Rocher-
fort, Saintes, La Rochelle, Fontenay-le-
Cômte et Niort. M. Félix Faure rentrera
à Pàris le 28 avril.
La situation dans le bassin houiller
d'Alais est toujours grave ; le mouvement
gréviste prend de l'extension. On trou
vera des détails à la Question ouvrière.
Nous donnons plus loin de nouveaux
détails wur la pacification k Madagascar
qui fait de grands-progrès. !
jD'Oriènt, toujours rien de nouveau :
mais cette situation né peut durer long?
temps. '
A la Chambre hellénique, M: Delyan*
nis a demandé de nouveaux crédits
pour faire face aux dépenses militai
res. ' . . ■ . ■ -
" A la suite de certains incidents qui se
sont produits sur 'la frontière maro
caine, le gouvernement français vient
d'envoyer des troupes. Une grande agi'
tation régnerait, paraît-il, dans Vempire
du Maroc. . -
LES NOUVEAUX ÉVÊQUES
. " ' , - ' •*' - 4 - 1 ' ■ *
Le Jçurnal officiel de,ce matin
publie les décrets suivants :
Le président de .la République fran
çaise, ...
Sur le rapport du garde des sceaux,
ministre de là justice et des cultes,
Décrète :
Art. l* r . — M. Servonnet (Pierre-
Paul), évêque de Digne, est promu à l'ar
chevêché de Bourgep, vacapt par le dé
cès de M. le cardinal Boyer.
Art. 2, -r- jLe garde ,d,e,s sceaux, mir
nistre .de la, justice et des cultes, est
chargé de Inexécution du présent dé
cret.' 1 ' . '
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Eélix . F aure.
• Par le président de la République :
Le garde des sceaux,
■ministre de la justice et des cultes,
J. D arlan.
Le président de la -République fran
çaise, . , _
Sur le rapport du =garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes,
Décrète :
Art. IV. — M. Bardel (Claude)^ évêque
titulaire de Parium, vicaire capitulaire
du '4ioûèse de Bourges, est nommé à
révêché de Spez, yaeant par le décès de
M. Trégaro. , : . , ' . ._
. ,Art.,2.-r Le garde des sceaux, etc. , 3
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Félix F aure.
Par le président de la République : '
Le garde des sceaux, ;
fninistre de là justice, et des cultes,
: - J. D arlan.
: Le président; :de la République fran
çaise, " "
: Sur le rapport du garde des sceaux, <
ministre de la justice et des cultes. :
Décrète:
Art- i 0 '.—M., Germaiii (Jean-Augus
tin), curé de Saint-Baudile à Nîmes, est'
.nommé à l'évêché de Rodez, vacant par
le décès de M. le cardinal Bourret. ,
Art. 1. —Le garde des sceaux" etc. '
Fait à Paris, le 14 avril 1897. i
.. . -.... Félix F aùre. . i
Par le président de la République :
' - Le garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes,
J. D arlan!
Le président de la République fran
çaise:
Sur le. rapport du garde des sceaui, !
ministre de la justice et des cultes.,,
Décrète :
Art. 1". — M. Ilazera (Jean), curé de
Sainte-Marie-la-Bastide à Bordeaux, est
'nommé à l'évêché de Digne, en. rempla
cement de M. Servonnet, promu à l'ar
chevêché de Bourges.
; Art. 2. — Le garde des sceaux, etc.
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Félix F aure.
Par le président de la République :
Le garde des scé&nx,
ministrede la justice et des cultes,
J. D arlan.
Mgr Servonnet, nommé arche
vêque de Bourges, est né à Saint-
Pierre de Bressieux (Isère), le 14 dé
cembre 1830; il était chanoine titu
laire de l'églisè primatiale de Lyon,
quand il fut, par décret du 24 avril
1889, nommé a l'évêché de Digne ;
après avoir été préconisé dâns le
consistoire du 27 mai 1889, il^ fut
sacré à.Lyonle 25 juillet de lamême
année.
Mgr Bardel, nommé évêque de
S êez, naquit dans* le diocèse de
Cîermorit, en 1851. Depuis la
18.mai 1894, il était auxiliaire de
Mgr Boyer, archevêque de Bourges,
avec le titre d'évêque de Parium. Il
avait été sacré en cette qualité, le
1 er août 1894.
Mgr Germain, nommé évêque de
Rodez, est né en 1839 ; il est curé
de la.paroisse de Saint-Baudile à
Nîmes, depuis 1885.
Mgr Hazera,. nommé évêque de
Digne, est né à Podensac (Gironde),
■,1e 31 décembre 1837. Ordonné prêtre
en 1862, il a été longtemps vicaire à
Saint-Louis de Bordeaux, puis curé-
doyen d'Ambarès ; il dirige lagrande
paroisse de Sainte-Marie de la Bas
tide à Bordeaux depuis le mois de
janvier 1890. ' : .
Nous donnerons de plus amples ;
détails sur les nouveaux évêques.
■-...————..♦ . - —
AFFAIRES D'ORIENT
Il.devient de plus en plus diffi
cile de se rendre compte vers quel
avenir nous pousse la marche des
événements en Orient. S'agit-il de
la Crète, on dirait que sa pacifica
tion et rorganisatipn de son auto
nomie sont renvoyées aux calendés
grecques, et que les puissances,
hypnotisées par une foree qu'elles
n'avouent pas , vont continuer indé
finiment à faire promener leurs
esca.d'res dans les eaux crétoises et
à monter patiemment la garde dans
les quelques villes du littoral occu
pées par leurs contingents.
" S'agit-il de la Grèce, • on ne sait
pas davantage à quoi s'en tenir. Le.
gouvernement du roi Georges va-t- -
il se décider à reconnaître que la ;
partie est manquée, que les appuis
et les chances,,sur lesquels il comp
tait, lui font tous défaut, et qu ? il se
rait insensé de persister plus long
temps dans une "politique d'aven-,-
tures et de casse-cou, dont l'insuc
cès est fatal, ou bien, toujours cap
tif de l'action révolutionnaire qui
l'a poussé jusqu'au bord de l'abîme,
va-t-il dans un dernier accès de ver
tige s'y précipiter, tête baissée, en ,
déclarant la guerre à la Turquie ?
Les nouvelles les plus recentes
d'Athènes donnent, lieu de craindre
que ce ne soit à ce parti désespéré
que le gouvernement hellénique ne
se résolve finalement.
On poùrrait penser, en vérité, que
les puissances sont à .l'affût de cette
suprême folie du gouvernement
grec pour intervenir activement;
incapables de prévenir par de pré-.
voyantes mesures, et par d'énergi
ques résolutions cette catastrophe,
elles attendent sans doute que
les faits accomplis et la force .des
choses leur fassent, pour ainsi dire,
sommation d'agir.
F. L,
CORRESPONDANCE ROMAINE
; : ttor^e, 13 avril. ,
A l'occasion de l'audience so
lennelle, donnée, le 11 courant,
à l'ambassadeur persan S. Exe.
:le feld-maréchal Mirza-Rezakhan,
venu pour notifier officiellement
.au' Souverain Pontife l'avènement
au trône de Si : M. Muzzaffër-ed-
Dinj Sa Sainteté a particulière-
ment recommandé à l'envojé du
shah les missions catholiques en i
Perse. Ces missions remontent
à l'an 1604, lorsque Clément VIII
y envoya les carmes déchaussés.
Les nombreuses vicissitudes qu'ont
traversées ces missionnaires ne
leur, ont guère .permis de dévelop-,
per leur action. Il n'y a mainte
nant en Perse. que 200 catholi
ques de rite latin, mais en trouve
8;000 des rites chaldéen et armé
nien. Les catholiques latins relè
vent actuellement aun vicaire apos
tolique de la congrégation ' des
Lazaristes, Mgr François Lèsné.
Les Chaldéens y ont trois diocè
ses : Urmiah; Salmas et Senah,
rattachés à la. haute juridiction du
Eatriarché chaldéen de Babylone.
es Arméniens ' ont le diocèse
d'Ispahan, qui dépend du patriar
che de Cilicie, Mgr Azarian.
Le Saint-Père-a admis hier à sa
messe les personnages laïques de
la Famille pontificale pour leur dis
tribuer la communion pascale. Les
personnages ecclésiastiques y se
ront admis Jeudi-Saint. r
Aujourd'hui, le Souverain Pon-
tifea assisté, dans la salle du Trône,
avec le Sacré-Collège des cardinaux
et les prélats et personnages du Va
tican,au sermon de la Passion pro
noncé par le prédicateur aposto-;
lique, R. P. Paul de la Pieve di Co-
trone, des mineurs Capucins.
L'affluence des étrangers, qui
bat son plein maintenant, donne
une animation extraordinaire aux
cérémonies de la Semainte Sainte,
surtout dans la basilique vaticane.
Mais chez tous ceux qui s'y ren
dent, on devine un profond senti
ment -de regret à l'aspect de la ba
silique veuve de : son Pontife. Du
moins, à la vue des premiers prépa
ratifs déjà commencés dans Saint-
Pierre pour la prochaine canonisa
tion, les fidèles appellent de leurs
veaux cette cérémonie solennelle où
leChef visible de l'Eglise apparaîtra
dans la plënitude-de sa majesté pour
proclamer 'la saintèté aes héros
chrétiens. A en juger par ces pre-
miérs préparatifs, la décoration, le
luminaire auront un éclat incompa
rable et bien propre à figurer, au
tant qu'il est possible ici-bas, les
splendeurs du Paradis.
Parmi les; pèlerinages annoncés
pour la canoriisâtion du 27 mai, il y
en aura un particulièrement nom--
breux qui viendra'dé' Milan, pour
honorer le saint fondateur des Bar-
nabites, Antoine-Marie Zaccaria,
qui commença d'exercer son apos
tolat au diocèse de Milan, où iLest
toujours resté depuis en vénéra
tion.
Le comité romain qui promut, Tan
dernier, les fêtes centenaires de> la
première croisade, annonce ' la clô
ture de ces fêtes pôur le 3 mai pro
chain ; en attendant, il invite les
fidèles de Rome, pour honorer la
Croix qui - inspira les Croisés, à se
rendre en foule j le Vendredi-Saint,
dans la basilique de Sainte-Croix de
Jérusalem, où aura lieu l'ostension
des grandés Reliques de la Pas
sion. L'appel du comité romain; in
vite aussi à prier à cette occasion
pour la paix des peuples et pour que
vienne a cesser l'effusion du sang
parmi les chrétièns d'Orient.
Les abfégats que le Souverain
! Pontife a choisis, comme ie vous
l r ai annoncé, pour porter la barrette
rouge ' aux nouveaux cardinaux de
- France et d'Espagne, répondent on
ne peut mieux aux désirs des émi-
nents destinataires. En effet» Mgr
Ferdinand de Cr©y, de la famille
princière de ce nom, camérier se
cret participant de Sa Sainteté,
nommé ablegat pour Mgr l'arche
vêque de Rouen, compte parmi ses
-ancêtres un prince de Croy qui
occupa ce siège archiépiscopal.
Mgr René Granin, désigné pour
Mgr l'archevêque de Rennes, a étér
expressément demandé par Mgr
Labouré. Mgr François Ciocci,
maître des cérémonies pontificales
et ablégat pour Mgr l'archevêque
de Lyon, a déjà eu maintes occa
sions d'être en rapports avec Mgr
Coullié, de -même qu'à Rome avec
l'ambassade de France près le
Saint-Siège.
Quant a l'ablégat Mgr Pierre de
Vay, désigné pour l'archevêque de
Compostelle, la demande en a.été
faite au Saint-Père par S. M. la
reine régente gui avait eu pour ma
jordome le pere de Mgr de Vay-,
lorsqu'elle était princesse de la mai
son d'Autriche
Au cpnsistoire du lundi de Pâ^
ques, le. Souverain Pontife pronon
cera d'abord une allocution pour
exhorter tous les cardinaux pré
sents à donner leur placét au sujet
de la prochaine canonisation. Puis
îl Créera et publiera les nouveaux
cardinaux déjà annoncés. Enfin il
préconisera les évêques aux sièges
vacants de l'Italie et de l'étranger. Il
y aura notamment « l'option » de
S. Em. le cardinal Mazzella à l'évê
ché suburbicajré.d'Albano, demeure
vacant par la mort du cardinal Bian-
chi; la préconisation du nouvel .arr
chevêque de Naples, dans là . per
sonne de Mgr Sarnelli, «vêque de
Castellàmare ; celle de Mgr Caputo,
actuellement évêque d'A versa, à
l'Eglise titulaire archiépiscopale dè
Nicomédie, vu la prochaine nomina
tion de Mgr Caputo à un nouveau
poste important au service direct du
Saint-Siège ; la préconisation aussi
de l'archevêque de Bourges et des.
évêques de Séez, de Rodez et de
Digne ; enfin la provision d'évê-
chés vacants d'autres pays, no
tamment en Russie. '
INCINÉRATEURS PAS CONTENTS
Les sectaires qui ont .mis la main sur
la dépouille mortelle de M. de Jouvencel
sont: ioijj d'être satisfaits de leur hon
teuse vietoire.
Le Voltaire, ce matin, se fait l'écho de
leurs récriminations.
Mme da Jouvencel, en dépit de toute
sollicitation, a refusé de laisser son nom
sur les lettres de faire-part. ,
Elle a également refusé de livrer
l'écharpe de député de son mari é_t de
fournir à MM. Hubbard et Périlier la
liste. de ses parents, amis et connais
sances, de sorte que les deux . entrepre
neurs de crémation n'ont pu lancer des
invitations aux personnes qui auraient
dû en recevoir.
En revanche, toutes les relations de la
famille de Jouvencel ont assisté au ser
vice religieux à Saint-Thomas dAquin.
Le Voltaire appelle sur ce s divers for
faits les foudres de la justice. Il paraît
qu'il existe, dans l'arrière-boutique à
Thémis, des textes de loi contre les
veuves qui font dire des messes pour
leur mari.
L'HISTOIRE Bll BiÈDMOÏ
On sait l'abus incroyable que les
exploiteurs du mythe Diana Vau-
fhan ont'fait d'une prétendue béné-
iction qui aurait été donnée par
Mgr l'archevêque d'Edimbourg.
Nous avons publié le démenti for
mulé par le vénéré prélat. Les orga
nisateurs de la, mystification sont
revenus à la charge et se sont ap
pliqués à tirer de rien tout un en
semble de faits qu'ils ont l'insolence
d'opposer à Mgr Maadonald.
"Voici deux lettres destinées à élu
cider l'affaire. Le Père Wyndham,
supérieur des Oblates de Saint-Char
les à Londres, s'est trouvé mêlé aux
démarches faites en vue d'obtenir
de Mgr l'archevêque d'Edimbourg
la fameuse bénédiction. Il nous
écrit:
Monsieur,
Le R. P. Portalié a écrit dans sa.bro
chure : « On connaît le démenti si reten
tissant adressé àj l'Univers par l'arche
vêque d'Edimbourg, dont Diana se van
tait d'avoir reçu la bénédiction. Diana,
dans le seizième fascicule, essaie de
railler ie vénérable archevêque, et s'i
magine que l'on mettra en balance sa
parole et celle du prélat. » (La fin d'une
mystification, p. 100.)
Sans mettre en balance la parole de la
nouvelle convertie et du vénérable ar
chevêque, le simple fait de songer à un
tel conflit serait déjà une matière assez
grave. Permettez-moi donc, monsieur,
de vous signaler les faits tels qu'ils m'ont
été exposés par S. G. l'archevêque d'E
dimbourg ®t par M. Leslie.
1. Je cite d'abord les paroles de miss
Vaughan.Dans le numéro 6 de ses Mémoi
res, p. 161, elle écrivait : a Remerciant
aussi S- G. Mgr Macdonald, archevêque
d'Edimbourg, et S. G. Mgr Mostyn, évê
que dAscalon, vicaire apostolique pour
le pays de Galles..., lesquels ont bien
voulu m'envoyer leur bénédiction. » Pour
quoi miss Vaughan a-t-elle pensé que
ces évêques lui avaient envoyé leur bé
nédiction ? Simplement parce que M. Les
lie lui avait envoyé la bénédiction de '
Mgr Mostyn signée et scellée par Sa
Grandeur, et parce que M. Leslie, en
parlant de l'archevêque d'Edimbourg,
lui avait écrit le 13 décembre 1895 : « Sa
Grandeur vous enveie sa bénédiction. »
'(Mémoires, n° 17, p. 538.)
Par conséquent miss Vaughan avait
bien raison de dire qu'elle remerciait les
évèques. La bénédiction de Mgr Mostyn
était écrite, signée, et scellée par Sa
Grandeur. Pourquoi miss Vaughan se
serait-elle imaginé que celle deMgr Mac
donald lui manquait ? Ç'eût été dérai
sonnable.
Cependant S. G. 1'archevêqu.e ne lui
avait pas envoyé sa bénédiction. Le dé
menti du 2 novembre 1896, Sa Grandeur
l'a répété de la manière la plus formelle
dans une lettre du 26 mars 1897, dans la
quelle Sa Grandeur a daigné communi
quer une explication très précise sur le
sujet de cette bénédiction. Or M. Leslie
avait l'intention bien arrêtée d'obtenir
{iour miss Vaughan la bénédiction de
'archevêque. Il le rencontra à Aberdeen,
eut avec lui une conversation à la suite
de laquelle Sa Grandeur lui donna l'a
dresse de M. Considine. Quand M. Leslie
écrivit à miss Vaughan, quelques jours
plus tard, il . croyait en toute sincérité
avoir reçu de S. G', l'archevêque sa bé
nédiction afin de l'envoyer à miss Vau-
Edition quotidienne. ~ 10,881
Vendredi 1 ô Avril 1897
BMTIÛIi QUOTIDIEN»®
PARIS
, siv départements
îJQ40 »
Six mois 21 »
tTroifc mois.... „ 11 »
ÉTRANGER
(rouos POSTAL^)
51»
26 60 •
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10 eèsfc.
UN NlJrxtfÉR.0 |
-Paris
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EST
SUREA.UX- ; Parla, rûe 'Oassette, lf %
On-s'abonne à Rome, place du ^esù, 8
„ -s
ÉDITION SEm-QUÔÏ^lENNÏ!
- PARIS - ÉTRANGER
- ' m départements -(union postale)
' On-'an.^.p'.c-: 2P .» " : .26 » -, •
Sixtoois...... 10 ». - .13 ;
*: '•> -Trois csois;^;,. ; 5' ». S $0 ;
îséa .Abonnements .partent âg? i" et J,@ de oîiaqu© meàe
l'UtilVBRS ncjripond pas des manu&rits qui lui sPnt aârmis ■
-, ANNONCES ; "
. lkîNL X j ^-QRANGE j -CERF et O 1 "? ®, placide k -Bourse 1
PARIS, 15 AVRIL 1897
SOMMAIHË!
Trente ans.... ....- E ugène V euillôtî •
Affaires d'Orient... F. L.
ïi'histoire d'une Tsé-
nédiction..... . , Eu &ènîï; T a.verni ÉR.
JLettres dePolqgne. XZX... t.
.<3orrespondance.ro-
- malne - .*?*.
Les conférences du * ~ ~ '
• Lfcxembourg...v. - E douard A lexandre
Bulletin . <-r.Les. nouveaux évêques. ^ In
cinérateurs pas contents; — -A - pr«pos
d'une démission. ■«-■ Le fisc et les con
grégations; — Informations politiques et
parlementaires. —' A l'Hôtel 'de Ville. —
Le voyagé de M; Félix Faure. w Mada
gascar. tt - Souscription pour les Armé
niens. -r- L'affaire Arton.— A travers la
presse. -^ Chronique. Lettres, sciences
et arts. Un « drame évangélique #.—
Musique religieuse. Les affaires d'O
rient. — Dépêches de l'étranger. — La
question ouvrière. '— "En province. —
Echos de partout. — Lés anarchistes. —
Chronique religieuse. — Guerre et ma-
<■ rine. ; —. Nécrologie. ^Nouvelles di
verses; — Calendrier. — Tableau et bul
letin de la Bourse. ■*--Dernière heure.
TRENTE ANS
L'Univers, supprimé le 29 jan
vier 1860 pour cause de dévouement
absolu à l'Eglise, reparut le .15 avril
1867. Il y a aujourd'hui trente .ans !
L'empire, auquel Y Univers avait
adhéré sincèrement, en chrétien
qui pense et agit comme il parle, ne
pouvait lorsqu'il nous frappa nous
reprocher d avoir dévié de notre
ligne et d'être devenu ennemi. Mais
Napoléon III voulait agir contre
Rome et sachant qu'aucune considé
ration ne .pourrait empêcher la ré
sistance du journal , catholique où
commandait Louis Veuillot, il le
condamna tout uniment - à mort.
C'était légal. Le chef le plus agis
sant alors du .parti royaliste, M. de
Falloux, intrigant politique de belle
attitude et d'esprit-bas, prétendit
' que cette suppression était un jeu.
.Pie IX, par un bref adressé à * Lçuis
Veuillot et aux rédacteurs du jour
nal religieux », nous félicita et nous
bénit. . . ~ .
Sept ans après, —que ces années
-.nousparurent longues! —' s'ouvrit
l'ère de l'empire libéral. Tout citoyen
français allait recouvrer le droit de
faire un journal. Déjà' en attendant
la nouvelle loi l'autorisation était
accordée à qui la demandait. Louis
Yeuillot demanda de relever Y Uni
vers.Il ne voulait pas que le premier
venu pût prendre le titre d'une œu
vre, dont selon le mot d'un illustre
évêque, Mgr Parisis, il avait fait une
« grande institution catholique ».
L'autprisation de fonder un nou
veau journal ne pouvait, plus être
refusée, mais autoriser la réappari
tion de Y Univers parut difficile au
ministre de l'intérieur, M; deLa'Va-
lette.Monfrèreinsista,disant « qu'un
honnête homme qui était resté en
prison pendant sept ans par injus
tice, n'en pouvait sortir qu'avec son
•nom ». La question fut portée à
l'empereur. Il répondit que du . mo
ment où l'on devait laisser paraître
le journal il trouvait-bon qu'on lais
sât prendre aussi le titre.
. Les offres d.e concours, les enr
couragements, les'.adhésions, les
bénédictions affluèrent et Y Uni
vers fut vite sur pied. Personne,
n'eut l'idée de poser des condi-
tionS; à Louis Veuillot, on- ne lui
demanda pas quelle politique il
suivrait. Nul n'ignorait qu'il ferait.
un journal essentiellement cathor
lique, soumis de tout cœur à Rome,
indépendant de tous les partis poli
tiques et acceptant sans arrière-
pensée le régime -établi. C'était le
terrain,où Y Univers avait pris place
dès son premier numéro, alors que
régnait Louis-Philippe ; il s'y re
mettait. Nous y sommes encore. i
: Voici ce que disait Louis Veuillot
le 15 avril 1867 dans son ' article de
•rentrée :
« Nous, n'avons pas de pro
gramme à faire. UUnivers sera ce
qu'il a été, sauf les améliorations
de l'expérience. Nous ne sommes
point de ; ceux qui se targuent de
vieilùrsans recueillir. Dans lestemps
de décadence, à considérer les cho
ses humaines aVec l'œil dé la foi,
on s'apaise en 'même temps qu'on
s'attriste, et l'on "s'élargit. Nous
nous sentons plus catholiques que
nous n'étions, plus attaches à l'E
glise, plus détachés du reste et de
nous-mêmes.. .
« Une plus vaste possession du
vraie atténue en nous l'horreur que
nous inspiraient jadis les aberra
tions. du faux; nous-démasquerons
le faux d'une main que la colère fie
fera plus trembler. La société est
plus coupable que . les individus ;
elle a hérité de plus d'erreurs .qu'elle
n'en a voulu créer. Rien, dans l'or
ganisation -sociale, n'est contesté
sans quelque justic.e, ; par suite des.
déviations . immenses que l'ordre,
général & subies: et. que les généra
tions nouvelle^ ont' .trpuvée^' ,aocQmj- i
tlies et irrémédiables. Les -flamb
eaux «ont éteints, quantité de bon-
hes_ volontés s'égarent à travers là
.nuit. i. -
- « Ce qui méritera d'être sauvé;
noua l'ignorons, mais nous -savons
ce qui n'ôst 'point condamné sanè
recours ; nous savons où est la vie,
•nous connaissons le chemin de la
vie, et nous espérons davantage
pour lés âmes quand noiis esf^éiroïis
.moins" pour la société.' Les" âmes
cherchent, elles désirent, elles at
tendent. Ces mouvements et ces
pressentiments vont à. Dieu. Plaise
a Dieu que jamais un. mot tombé
de nos lèvres ne puisse détourner
les âmes ! plaise à Dieu que Jamais
une défaillance ne nous empêche de
prononcer le mot qui pourrait les
éclairer !
« Nous ne ferons pas un journal
de'parti; on lé sait, on nous le repro-
■che, et nou's en tirons gloire. Nous
ne ferons pas davantage un journal
de guerre, comme on l'annonce ; et
. nous ne ferons pas nonplus un jour
nal de conciliation,, ainsi que nous y
exhortent -souvent, ceux-là mêmes
qui nous reprochent de n'avoir .point
ae parti, h'Univers sera une apolo-
fétique générale,-établie sur le vif
es choses présentes et étendue, à
•tous les. terrains où se porte la dis
cussion", une œuvre de doctrine,
une voix intègre de justice et de
vérité.
« C'est là ce que nous nous pro
posons, avec une sincérité nette de
tout engagement envers toute puis
sance et toute opinion de ce monde,
sans autre frein, sur le cœur que
. celui de la justice chrétienne, sans
autres liens sur les lèvres que ceux
du respect.. En gardant la justice,
l'on rend aux -hommes, ce qui leur
est dû; et le respect ajoute le sur
plus que veut payer la-charité ou
.qu'exige, la prudence. En gardant
la vérité, l'on ouvre assez les voies-
dela conciliation. La vérité seule
concilie. .Nous voyons le néant de
toute conciliation proposée en de-;
hors de la vérité.
« Or, la vérité politique se-dégage
de la main du temps, et c'est Dieu'
3ui donne le temps ; il faut regarr
er, attendre, quelquefois subir.
Mais la vérité religieuse, qui règle
en" définitive la vérité politique,
possède son organe toujours vigi
lant : il indique et circonscrit le ter?:
rain où l'on peut s'entendre, définit
les bases de la conciliation, la dé
crète, l'impose- La fonction d'un
journal catholique est de rappeler
cette doctrine, d'y amener les es
prits et d'obéir. »
Cette ligne générale n'est-elle pas
celle quë nous suivons encore?
Dans ce numéro du 16. avril 1867
reparurent à la suite de Louis Veuil
lot presque tous les anciens rédac
teurs de l'ancien Univers : du Lac
flétrissait la suppression des or
dres religieux par le gouvernement
italien ; Léon Àubineau traitait de
la question ouvrière, particulière
ment des grèves ; Chantrel, des af
faires d'Angleterre ; j'y combattais
la politique prussienne ; A., de Lou-
saae étudiait les Moinês d'Occident
de Montalembert; le feuilleton était
de Louis Veuillot, il y parlait de
Mme de Sévigné. C'était bien, notre
cher journal. Il avait retrouvé la
vie. Ce fut un crève-cœur pour mon
frère de 1 n'y pas voir Coquille;
resté au Monde. Il, nous revint, mais
beaucoup plus tard.
Naturellement nous , retrouvâmes
aussi et très vite, et même tout de
suite, ' nos . anciens adversaires;
Journaux légitimistes, journaux
orléanistes, journaux .républicains
nous traitèrent d'impérialistes rent
forcés. Que nous l'étions peu, ce?
pendant ! Mais, , nous condamnions
les actes mauvais et les mauvai
ses doctrines, sans vouloir renverr
ser le régime établi. 'Nous ne
voulions pas, faire d'opposition sys
tématique, nous. n'étions pas les
ennemis absolus du gouvernement
et nous n'attendions rien de eeux
qui,' s'il était renversé, prendraient
sa place. On ne pouvait nous par
donner -tant d'indépendance des
partis et cette justice. Cest toujours
la même chose.
Louis Veuillot dut plus tard,
s'expliquer là-dessus. Les lignes
qui suivent sont d'octobre 1871 :
« Depuis l'origine du journal sa'
conduite a été la même envers les
gouvernements. II y a eu Louis-
Philippe, la République de 1848,
l'Empire, et le je ne sais quoi que
nous voyons. Nous avions trouvé
Louis-Philippe tout fait nous avons
pris les autres tels qu'ils se sont
laits ou qu'on nous les a faits; Quant
à nous, nous ne nous chargeons ni.
de les faire ni de les défaire. Nous
leur demandons de reconnaître les
droits de l'Eglise, c'est-à-dire d'être
sages et justes, et nous ne sommes
hostiles qu'à leur hostilité et à leur
folie.
« Nous ne leur faisons point une
guerre systématique,, parce qu'une,
guerre systématique .est nécessai
rement-une .guerre .de,mensonge,
et que le mensonge nous est inter
dit enVe.rsles gouvernements comme
envers les particuliers ; mais nous
ne nous estimons tenus à. aucun
respect systématique envers les
onesquins agents dont ils. îious fati-
guent et nous humilient, moins, en
core envers les erreurs doctrinales
sur lesquelles ils s'établissent, sur
tout lorsqu'elles méconnaissent les
droits inaliénables dû peuple chrér-
tien, qui sont d'être maintenù
.en possession de rEvangilé; "Notre
point de vue n'èst pas aux ' Tuile
ries, ni au Çalais-Royal, ni à l'Hô
tel de Ville de Paris, ni à Versail
les, ni à Chambord ; il est au Vati
can. Là -est assise la conscience
chrétienne pleine de lumière et de
patience ; invincible, et nous dirions
volontiers inexorable dans sa pa
tience et dans, sa lumière. » '
Cette même lumière est toujours
là. 'Et parce que nous la suivons sur
tous les points qu'èlle éclaire, nous
avons contre nous,oùtre les ennemis
de nature, des catholiques hommes
•de parti ou d'école dont elle gêne
les combinaisons- et affaiblit les es
pérances. Ces réfractaires s'élèvent
"contre nous" et, d'ans notre obéis
sance aux enseignements de l'Egli
se comme à nos traditions, ils dë=.
nonceraient volontiers des défail-
-lances ou des calculs. Ne nous
plaignons pas, Louis Veuillot lui-
même a subi de semblables indi
gnités: Voici comment il y répon
dait :
« Nous ne pouvons pas -empê
cher des esprits trop inférieurs, ou
tout à fait mauvais et lâches, de
s'abuser sur notre voie, de la con
tester et même de la diffamer. C'est
une loi delà vie humaine, et une loi
plus particulière de l'époque pré
sente. Il faut la subir; ce n'est pas
un petit ennui. Néanmoins ces es
prits-là perdent leur' temps, Il n'y
a qu'à vieillir sous leurs injures, :
l'honneur est.au bout et peut-être
: même quelque -gloire. »
Je dédie ces paroles aux lecteurs
et amis qui m'ont félicité de l'article
du 8 avril sur le quatorzième anni
versaire de la mort de mon frère, je
les remercie de m'avoir dit qu'ils
continuaient de prier pour le repos
de son âme et je leur demande de
prier aussi pour son œuvre : elle
est fidèle. .
Eugène Veuillot... ,
i — « ."■K.- r-j,.
HULLETI&sÇ
Le Journal officiel de ce matin publie
les décrets concernant les nouveaux
évèques. Mgr Servonnet, évêque de Di
gne, devient archevêque de Bourges ;
Mgr Bardel est nommékl'évêché de Ôéez;
M. l'abbé Hazera, curé de Sainte-Marie-
la-Bastide de Bordeaux, remplace Mgr
Servonnet à Digne et M. l'abbé Ger
main, curé de Sainte-Baudile à. Nîmes,
succède à. Rodez à. S- Em. le cardinal
'Bourret.
Le \undi\de Pâques, le président de la
République entreprendra un nouveau
voyage dans l'ouest de la France et vi
sitera la Roche-sur-Yon, Nantes, Rocher-
fort, Saintes, La Rochelle, Fontenay-le-
Cômte et Niort. M. Félix Faure rentrera
à Pàris le 28 avril.
La situation dans le bassin houiller
d'Alais est toujours grave ; le mouvement
gréviste prend de l'extension. On trou
vera des détails à la Question ouvrière.
Nous donnons plus loin de nouveaux
détails wur la pacification k Madagascar
qui fait de grands-progrès. !
jD'Oriènt, toujours rien de nouveau :
mais cette situation né peut durer long?
temps. '
A la Chambre hellénique, M: Delyan*
nis a demandé de nouveaux crédits
pour faire face aux dépenses militai
res. ' . . ■ . ■ -
" A la suite de certains incidents qui se
sont produits sur 'la frontière maro
caine, le gouvernement français vient
d'envoyer des troupes. Une grande agi'
tation régnerait, paraît-il, dans Vempire
du Maroc. . -
LES NOUVEAUX ÉVÊQUES
. " ' , - ' •*' - 4 - 1 ' ■ *
Le Jçurnal officiel de,ce matin
publie les décrets suivants :
Le président de .la République fran
çaise, ...
Sur le rapport du garde des sceaux,
ministre de là justice et des cultes,
Décrète :
Art. l* r . — M. Servonnet (Pierre-
Paul), évêque de Digne, est promu à l'ar
chevêché de Bourgep, vacapt par le dé
cès de M. le cardinal Boyer.
Art. 2, -r- jLe garde ,d,e,s sceaux, mir
nistre .de la, justice et des cultes, est
chargé de Inexécution du présent dé
cret.' 1 ' . '
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Eélix . F aure.
• Par le président de la République :
Le garde des sceaux,
■ministre de la justice et des cultes,
J. D arlan.
Le président de la -République fran
çaise, . , _
Sur le rapport du =garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes,
Décrète :
Art. IV. — M. Bardel (Claude)^ évêque
titulaire de Parium, vicaire capitulaire
du '4ioûèse de Bourges, est nommé à
révêché de Spez, yaeant par le décès de
M. Trégaro. , : . , ' . ._
. ,Art.,2.-r Le garde des sceaux, etc. , 3
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Félix F aure.
Par le président de la République : '
Le garde des sceaux, ;
fninistre de là justice, et des cultes,
: - J. D arlan.
: Le président; :de la République fran
çaise, " "
: Sur le rapport du garde des sceaux, <
ministre de la justice et des cultes. :
Décrète:
Art- i 0 '.—M., Germaiii (Jean-Augus
tin), curé de Saint-Baudile à Nîmes, est'
.nommé à l'évêché de Rodez, vacant par
le décès de M. le cardinal Bourret. ,
Art. 1. —Le garde des sceaux" etc. '
Fait à Paris, le 14 avril 1897. i
.. . -.... Félix F aùre. . i
Par le président de la République :
' - Le garde des sceaux,
ministre de la justice et des cultes,
J. D arlan!
Le président de la République fran
çaise:
Sur le. rapport du garde des sceaui, !
ministre de la justice et des cultes.,,
Décrète :
Art. 1". — M. Ilazera (Jean), curé de
Sainte-Marie-la-Bastide à Bordeaux, est
'nommé à l'évêché de Digne, en. rempla
cement de M. Servonnet, promu à l'ar
chevêché de Bourges.
; Art. 2. — Le garde des sceaux, etc.
Fait à Paris, le 14 avril 1897.
Félix F aure.
Par le président de la République :
Le garde des scé&nx,
ministrede la justice et des cultes,
J. D arlan.
Mgr Servonnet, nommé arche
vêque de Bourges, est né à Saint-
Pierre de Bressieux (Isère), le 14 dé
cembre 1830; il était chanoine titu
laire de l'églisè primatiale de Lyon,
quand il fut, par décret du 24 avril
1889, nommé a l'évêché de Digne ;
après avoir été préconisé dâns le
consistoire du 27 mai 1889, il^ fut
sacré à.Lyonle 25 juillet de lamême
année.
Mgr Bardel, nommé évêque de
S êez, naquit dans* le diocèse de
Cîermorit, en 1851. Depuis la
18.mai 1894, il était auxiliaire de
Mgr Boyer, archevêque de Bourges,
avec le titre d'évêque de Parium. Il
avait été sacré en cette qualité, le
1 er août 1894.
Mgr Germain, nommé évêque de
Rodez, est né en 1839 ; il est curé
de la.paroisse de Saint-Baudile à
Nîmes, depuis 1885.
Mgr Hazera,. nommé évêque de
Digne, est né à Podensac (Gironde),
■,1e 31 décembre 1837. Ordonné prêtre
en 1862, il a été longtemps vicaire à
Saint-Louis de Bordeaux, puis curé-
doyen d'Ambarès ; il dirige lagrande
paroisse de Sainte-Marie de la Bas
tide à Bordeaux depuis le mois de
janvier 1890. ' : .
Nous donnerons de plus amples ;
détails sur les nouveaux évêques.
■-...————..♦ . - —
AFFAIRES D'ORIENT
Il.devient de plus en plus diffi
cile de se rendre compte vers quel
avenir nous pousse la marche des
événements en Orient. S'agit-il de
la Crète, on dirait que sa pacifica
tion et rorganisatipn de son auto
nomie sont renvoyées aux calendés
grecques, et que les puissances,
hypnotisées par une foree qu'elles
n'avouent pas , vont continuer indé
finiment à faire promener leurs
esca.d'res dans les eaux crétoises et
à monter patiemment la garde dans
les quelques villes du littoral occu
pées par leurs contingents.
" S'agit-il de la Grèce, • on ne sait
pas davantage à quoi s'en tenir. Le.
gouvernement du roi Georges va-t- -
il se décider à reconnaître que la ;
partie est manquée, que les appuis
et les chances,,sur lesquels il comp
tait, lui font tous défaut, et qu ? il se
rait insensé de persister plus long
temps dans une "politique d'aven-,-
tures et de casse-cou, dont l'insuc
cès est fatal, ou bien, toujours cap
tif de l'action révolutionnaire qui
l'a poussé jusqu'au bord de l'abîme,
va-t-il dans un dernier accès de ver
tige s'y précipiter, tête baissée, en ,
déclarant la guerre à la Turquie ?
Les nouvelles les plus recentes
d'Athènes donnent, lieu de craindre
que ce ne soit à ce parti désespéré
que le gouvernement hellénique ne
se résolve finalement.
On poùrrait penser, en vérité, que
les puissances sont à .l'affût de cette
suprême folie du gouvernement
grec pour intervenir activement;
incapables de prévenir par de pré-.
voyantes mesures, et par d'énergi
ques résolutions cette catastrophe,
elles attendent sans doute que
les faits accomplis et la force .des
choses leur fassent, pour ainsi dire,
sommation d'agir.
F. L,
CORRESPONDANCE ROMAINE
; : ttor^e, 13 avril. ,
A l'occasion de l'audience so
lennelle, donnée, le 11 courant,
à l'ambassadeur persan S. Exe.
:le feld-maréchal Mirza-Rezakhan,
venu pour notifier officiellement
.au' Souverain Pontife l'avènement
au trône de Si : M. Muzzaffër-ed-
Dinj Sa Sainteté a particulière-
ment recommandé à l'envojé du
shah les missions catholiques en i
Perse. Ces missions remontent
à l'an 1604, lorsque Clément VIII
y envoya les carmes déchaussés.
Les nombreuses vicissitudes qu'ont
traversées ces missionnaires ne
leur, ont guère .permis de dévelop-,
per leur action. Il n'y a mainte
nant en Perse. que 200 catholi
ques de rite latin, mais en trouve
8;000 des rites chaldéen et armé
nien. Les catholiques latins relè
vent actuellement aun vicaire apos
tolique de la congrégation ' des
Lazaristes, Mgr François Lèsné.
Les Chaldéens y ont trois diocè
ses : Urmiah; Salmas et Senah,
rattachés à la. haute juridiction du
Eatriarché chaldéen de Babylone.
es Arméniens ' ont le diocèse
d'Ispahan, qui dépend du patriar
che de Cilicie, Mgr Azarian.
Le Saint-Père-a admis hier à sa
messe les personnages laïques de
la Famille pontificale pour leur dis
tribuer la communion pascale. Les
personnages ecclésiastiques y se
ront admis Jeudi-Saint. r
Aujourd'hui, le Souverain Pon-
tifea assisté, dans la salle du Trône,
avec le Sacré-Collège des cardinaux
et les prélats et personnages du Va
tican,au sermon de la Passion pro
noncé par le prédicateur aposto-;
lique, R. P. Paul de la Pieve di Co-
trone, des mineurs Capucins.
L'affluence des étrangers, qui
bat son plein maintenant, donne
une animation extraordinaire aux
cérémonies de la Semainte Sainte,
surtout dans la basilique vaticane.
Mais chez tous ceux qui s'y ren
dent, on devine un profond senti
ment -de regret à l'aspect de la ba
silique veuve de : son Pontife. Du
moins, à la vue des premiers prépa
ratifs déjà commencés dans Saint-
Pierre pour la prochaine canonisa
tion, les fidèles appellent de leurs
veaux cette cérémonie solennelle où
leChef visible de l'Eglise apparaîtra
dans la plënitude-de sa majesté pour
proclamer 'la saintèté aes héros
chrétiens. A en juger par ces pre-
miérs préparatifs, la décoration, le
luminaire auront un éclat incompa
rable et bien propre à figurer, au
tant qu'il est possible ici-bas, les
splendeurs du Paradis.
Parmi les; pèlerinages annoncés
pour la canoriisâtion du 27 mai, il y
en aura un particulièrement nom--
breux qui viendra'dé' Milan, pour
honorer le saint fondateur des Bar-
nabites, Antoine-Marie Zaccaria,
qui commença d'exercer son apos
tolat au diocèse de Milan, où iLest
toujours resté depuis en vénéra
tion.
Le comité romain qui promut, Tan
dernier, les fêtes centenaires de> la
première croisade, annonce ' la clô
ture de ces fêtes pôur le 3 mai pro
chain ; en attendant, il invite les
fidèles de Rome, pour honorer la
Croix qui - inspira les Croisés, à se
rendre en foule j le Vendredi-Saint,
dans la basilique de Sainte-Croix de
Jérusalem, où aura lieu l'ostension
des grandés Reliques de la Pas
sion. L'appel du comité romain; in
vite aussi à prier à cette occasion
pour la paix des peuples et pour que
vienne a cesser l'effusion du sang
parmi les chrétièns d'Orient.
Les abfégats que le Souverain
! Pontife a choisis, comme ie vous
l r ai annoncé, pour porter la barrette
rouge ' aux nouveaux cardinaux de
- France et d'Espagne, répondent on
ne peut mieux aux désirs des émi-
nents destinataires. En effet» Mgr
Ferdinand de Cr©y, de la famille
princière de ce nom, camérier se
cret participant de Sa Sainteté,
nommé ablegat pour Mgr l'arche
vêque de Rouen, compte parmi ses
-ancêtres un prince de Croy qui
occupa ce siège archiépiscopal.
Mgr René Granin, désigné pour
Mgr l'archevêque de Rennes, a étér
expressément demandé par Mgr
Labouré. Mgr François Ciocci,
maître des cérémonies pontificales
et ablégat pour Mgr l'archevêque
de Lyon, a déjà eu maintes occa
sions d'être en rapports avec Mgr
Coullié, de -même qu'à Rome avec
l'ambassade de France près le
Saint-Siège.
Quant a l'ablégat Mgr Pierre de
Vay, désigné pour l'archevêque de
Compostelle, la demande en a.été
faite au Saint-Père par S. M. la
reine régente gui avait eu pour ma
jordome le pere de Mgr de Vay-,
lorsqu'elle était princesse de la mai
son d'Autriche
Au cpnsistoire du lundi de Pâ^
ques, le. Souverain Pontife pronon
cera d'abord une allocution pour
exhorter tous les cardinaux pré
sents à donner leur placét au sujet
de la prochaine canonisation. Puis
îl Créera et publiera les nouveaux
cardinaux déjà annoncés. Enfin il
préconisera les évêques aux sièges
vacants de l'Italie et de l'étranger. Il
y aura notamment « l'option » de
S. Em. le cardinal Mazzella à l'évê
ché suburbicajré.d'Albano, demeure
vacant par la mort du cardinal Bian-
chi; la préconisation du nouvel .arr
chevêque de Naples, dans là . per
sonne de Mgr Sarnelli, «vêque de
Castellàmare ; celle de Mgr Caputo,
actuellement évêque d'A versa, à
l'Eglise titulaire archiépiscopale dè
Nicomédie, vu la prochaine nomina
tion de Mgr Caputo à un nouveau
poste important au service direct du
Saint-Siège ; la préconisation aussi
de l'archevêque de Bourges et des.
évêques de Séez, de Rodez et de
Digne ; enfin la provision d'évê-
chés vacants d'autres pays, no
tamment en Russie. '
INCINÉRATEURS PAS CONTENTS
Les sectaires qui ont .mis la main sur
la dépouille mortelle de M. de Jouvencel
sont: ioijj d'être satisfaits de leur hon
teuse vietoire.
Le Voltaire, ce matin, se fait l'écho de
leurs récriminations.
Mme da Jouvencel, en dépit de toute
sollicitation, a refusé de laisser son nom
sur les lettres de faire-part. ,
Elle a également refusé de livrer
l'écharpe de député de son mari é_t de
fournir à MM. Hubbard et Périlier la
liste. de ses parents, amis et connais
sances, de sorte que les deux . entrepre
neurs de crémation n'ont pu lancer des
invitations aux personnes qui auraient
dû en recevoir.
En revanche, toutes les relations de la
famille de Jouvencel ont assisté au ser
vice religieux à Saint-Thomas dAquin.
Le Voltaire appelle sur ce s divers for
faits les foudres de la justice. Il paraît
qu'il existe, dans l'arrière-boutique à
Thémis, des textes de loi contre les
veuves qui font dire des messes pour
leur mari.
L'HISTOIRE Bll BiÈDMOÏ
On sait l'abus incroyable que les
exploiteurs du mythe Diana Vau-
fhan ont'fait d'une prétendue béné-
iction qui aurait été donnée par
Mgr l'archevêque d'Edimbourg.
Nous avons publié le démenti for
mulé par le vénéré prélat. Les orga
nisateurs de la, mystification sont
revenus à la charge et se sont ap
pliqués à tirer de rien tout un en
semble de faits qu'ils ont l'insolence
d'opposer à Mgr Maadonald.
"Voici deux lettres destinées à élu
cider l'affaire. Le Père Wyndham,
supérieur des Oblates de Saint-Char
les à Londres, s'est trouvé mêlé aux
démarches faites en vue d'obtenir
de Mgr l'archevêque d'Edimbourg
la fameuse bénédiction. Il nous
écrit:
Monsieur,
Le R. P. Portalié a écrit dans sa.bro
chure : « On connaît le démenti si reten
tissant adressé àj l'Univers par l'arche
vêque d'Edimbourg, dont Diana se van
tait d'avoir reçu la bénédiction. Diana,
dans le seizième fascicule, essaie de
railler ie vénérable archevêque, et s'i
magine que l'on mettra en balance sa
parole et celle du prélat. » (La fin d'une
mystification, p. 100.)
Sans mettre en balance la parole de la
nouvelle convertie et du vénérable ar
chevêque, le simple fait de songer à un
tel conflit serait déjà une matière assez
grave. Permettez-moi donc, monsieur,
de vous signaler les faits tels qu'ils m'ont
été exposés par S. G. l'archevêque d'E
dimbourg ®t par M. Leslie.
1. Je cite d'abord les paroles de miss
Vaughan.Dans le numéro 6 de ses Mémoi
res, p. 161, elle écrivait : a Remerciant
aussi S- G. Mgr Macdonald, archevêque
d'Edimbourg, et S. G. Mgr Mostyn, évê
que dAscalon, vicaire apostolique pour
le pays de Galles..., lesquels ont bien
voulu m'envoyer leur bénédiction. » Pour
quoi miss Vaughan a-t-elle pensé que
ces évêques lui avaient envoyé leur bé
nédiction ? Simplement parce que M. Les
lie lui avait envoyé la bénédiction de '
Mgr Mostyn signée et scellée par Sa
Grandeur, et parce que M. Leslie, en
parlant de l'archevêque d'Edimbourg,
lui avait écrit le 13 décembre 1895 : « Sa
Grandeur vous enveie sa bénédiction. »
'(Mémoires, n° 17, p. 538.)
Par conséquent miss Vaughan avait
bien raison de dire qu'elle remerciait les
évèques. La bénédiction de Mgr Mostyn
était écrite, signée, et scellée par Sa
Grandeur. Pourquoi miss Vaughan se
serait-elle imaginé que celle deMgr Mac
donald lui manquait ? Ç'eût été dérai
sonnable.
Cependant S. G. 1'archevêqu.e ne lui
avait pas envoyé sa bénédiction. Le dé
menti du 2 novembre 1896, Sa Grandeur
l'a répété de la manière la plus formelle
dans une lettre du 26 mars 1897, dans la
quelle Sa Grandeur a daigné communi
quer une explication très précise sur le
sujet de cette bénédiction. Or M. Leslie
avait l'intention bien arrêtée d'obtenir
{iour miss Vaughan la bénédiction de
'archevêque. Il le rencontra à Aberdeen,
eut avec lui une conversation à la suite
de laquelle Sa Grandeur lui donna l'a
dresse de M. Considine. Quand M. Leslie
écrivit à miss Vaughan, quelques jours
plus tard, il . croyait en toute sincérité
avoir reçu de S. G', l'archevêque sa bé
nédiction afin de l'envoyer à miss Vau-
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