Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1897-04-01
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1897 01 avril 1897
Description : 1897/04/01 (Numéro 10666). 1897/04/01 (Numéro 10666).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7094475
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Jeudi 1 er Avril 1897
' ÉDmO N QTTOTID ÎBNNB f
. PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
• 'Un «. .*.*• • -40- •' *• ' 51 < »
Six mois...... SM » 26 50
Trois,mois..,.11 » l t 4
Edition quotidienne. — 10,666
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UN NUMÉRO j Pans........ ..... 10 cent.
, , y ( Départements..... 1^5 — ■
BUREAUX Paria, rue Cassette, 1?
Qn s'abonne à Rome, place du Gesù, 8
Jeudi 1 er Avril 1897
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PARI?' " • ÉTRANGER.
' "st départements (union : postale)
ïïn an.-. 20 »' ■' '■[ • 26' » •
Six-mois.."...j 10 » < • 13 ®
Trois moisr. „ „ „ 5 » ' . B Bû
Ses abonnemënts partent' des I e *,et ; i$ de chaque mol®
V ÏÏNÎVEÎI,S ne -répond pas des- manuscrits. qui lui sont adretsis ,
ANNONCES
. !WM. LAGRANGE, CERF" et 0»*, 6, place de la Bourse
PARIS, 31 MARS.18S7
SOMMAIRE
Les deux éditions..
Affaires d'Orient...
Au Sénat...........
Du ralliement et des
catholiques répu
blicains ..........
Correspondance ro
maine......
Lettres de Jérusa
lem
Les conférences du
Luxembourg...
Nouvelles agricoles.
G. d' A zambuja.
F. L.
J. M antenay. '
E ugène V euillot.
M. A.
E douard A lexandre
A. de Y illiers de
L ' I sle- A dam.
Bulletin. —Suppression de traitement"de
Mgrl'évêque de Viviers. — L'enregistre
ment et le fisc. — Deux pétitions. — Sur
le suffrage universel. — Comment en
respecte la neutralité. — Une réponse.
— Informations politiques et pàrle'mèn-
tairesi ■— Sénégal. — Indo-Chine. — Ton-
kin. — L'affaire Arton. —r Chronique^ —
Lettres, sciences et arts. — A la Société
de géographie.— Les affaires de Crète.
— Dépêches de l'étranger. — La ques
tion [ouvrière. — En province. — Echos
de partout. — Chronique religieuse. —
L'œuvre. d'Orient. —' 'Nécrologie.* 1 ' —
' Guerre et marine. — Tribunaux. —' Vols
dans les églises. — Nouvelles diverses.
— Calendrier. — Tableau èt bulletin de
la Bourse., — Dernière heure.
LES DEUX EDITIONS
Le Journal des. Débats avait na
guère deux éditions. Il y avait les
Débats : blancs et les Débats roses.
L'une était pour le matin, l'autre
pour lé soir.
Ce dédoublehx'entest-if bien mort,
et ne persiste-t-il. pas, sous une au
tre forme ?
■j. Lorsqu'on lit les articles du grand
jpurnauibpral sur la politique inté
rieure, et qu'on passe ensuite aux
articles et aux correspondances
relatives à. la politique étrangère,
on est immédiatement frappé, de
la dissonance qui éclate entre ces
deux parties de la rédaction:
Deux éditions sont toujours là,
resserrées en quatre pages : une
«dition blanche, à peine rosée, pour
la France; une édition tirant sur le
rouge, pour l'étranger.
Les ■ récentes élections ' autri
chiennes, après les dernières élec
tions, belges, sont venues mettre en
relief ce phénomène particulier.
> Quand le Journal des Débats parle
des catholiques français, il se mon
tre généralement — nous nous plai
sons à le reconnaître — courtois,
poli, et même bienveillant.
Neuf fois sur dix, la feuille libé-
. raie se montre sincèrement libé-
.rale. Elle a pris à plusieurs reprises
la défense de certaines libertés reli
gieuses menacées par les sectaires.
Ses amis politiques, sur son con
seil, ont Voté contre _ le centre et
avec là, droite . en des çircoristan-
ces où il fallait du courage pour,
agir ainsi.
Les Poe,'non, les Cocula, les
Chion-Duc,o].let et même les Hémon
•y sont traités suivant leur mérite.
Peu de 'journaux savent entrelarder
ces vilains bonshommes avec ,une
plus line et plus piquante ironie. .
De même que Boileau appelait un
chat un, chat, le Journal des Débats
appelle les catholiques français des
catholiques, et ' le mérite n'est pas
raince*;, aune époque où les sobri
quet^ injurieux, dans tous Jes par
tis, .arrivent si facilement sous, la
plvame.
Il y a bien par ci par là quelques
gronderies à notre adresse, mais si
(paternelles, si tempérées!... Orç
morigène parfois .un évêque, mais
avec des former d'une urbanité ex
quise. Tel journaliste catholique^
qui les morigène, pour son coimpte,
nVjamais mis d'aussi beaux gants-.
En un mot, les Débats, et le. groupe
-r-, trop restreint, hélas ! — incarné
par .©e journal,..représentent, en bê
quii concerne la France, ce . qu'il, y a
de plus favorable aux catholiques
parmi ceux qui ne le sont pas. ,
Mais il n'y à pas seulement là
France. Il y a l'étranger.- ' -n ;
. Ici, changement .complet d'atti
tude. 1 •. .. , ;
' Les ' catholiques belgés, les ca
tholiques autrichiens ne sont plus '
(les catholiques. Ce sont. des; « clé
ricaux». ■ . , ,
. .On voit,leur trioriiphe avec dé
plaisir.-On verse des larmes sur
leurs progrès comme sur ceux des >
socialistes — pas autant toutefois,
car on a ie sens des nuances — et
l'on ne, peut assister, sans un vif
chagrin, à l'effondrement des « libé
raux ».
Pourquoi ? — Il n'e'st peut-être pas
nécessaire d'en chercher la raison
bien loin.. -
Nomina numina : les mots sont
des idoles. On soutient partout les
libéraux par consigne, par tradition,
parce qu'ils s 'appellent des libé
raux. ,
• En France, le mot a changé de
sens. II. est devenu suspect. IÎ sent
furieusement > sa . réaction et son
aristocratie,-On s'appelle progres
siste,. radical, radical-socialiste, et,
sous ces couleurs nouvelles, on con
tinue à protéger les vieilles mar
chandises sectaires qui, hors de
France, persistent à se couvrir du
vieux pavillon libéral. >
Le, libéralisme, en,Autriche et en:
Belgique, incarnent la politique anr
tireligieuse, persécutrices En; Fran
ce, au contraire, 'ceux qui arborent
l'épithètede libéral combattent gé
néralement à côté des catholiques
contre des adversaires communs,
i Un fossé se creuse et s'élargit de
plus en plus entre ces deux.libéra-,
lismes; et le malheureux Journal des,
Débats fait..des efforts d'équilibre:
pour garder un pied sur chaque
rive, ce qui devient plus malaisé, de
jour en jour.
La France n'a pas perdu, au mi
lieu de ses décadences et de ses
retards sur d'autres^points, l'initia-;
tive intellectuelle. Elle est restée
la grande semeuse d'idées.
Les autres horloges:retardent sur
la nôtre. Le positivisme fait fureur ;
au Brésil pendant qu'Auguste Comte,
est relégué, ici au musée des anti-;
ques. De même, 1' « esprit nou
veau », qui se manifeste chez nous
dans la portion la plus éclairée de
l'opinion publique — le groupe des
Débats en est la preuve — n'est pas
encore devenu un « article d'expor
tation ».
Il le deviendrai espérons-le. Un
libéralisme plus sympathique et
plus vrai finira bien par prendre ra
pine, à,l'étranger, sur les ruines du
vieux et faux .libéralisme. Les sec
taires belges; et austro-ihongrois .se
décideront., à quitter cette épithète
d'emprunt qui les -compromettra
auprès des coteries jacobines, et le
Journal des Débats ne demandera
pas mieux, sans doute, que d'ap
plaudir à cette épuration du person-
neLlibéral.
., Bienveillante pour les catholi
ques français, la feuille modérée
pourra l'être également pour les ca
tholiques d!au, delà, les frontières,
et quant à l'adjectif « clérical »,
quelque peu défraîchi, l'administra
tion du journal pourra le brocanter
définitivement, à .prix réduit, aux
commis-voyageurs de , la' Lanterné:
Peut-être même, poursuivant et
améliorant le système des . deux
éditions,,1e petit camp dès Débats,
après avoir transporté, à l'étranger
la bienveillante impartialité dont il.
honore les catholiques de< France,
jugera bon de se rapprocher encore
de ceuxi-ci et de hausser pour eux
la. bienveillance au. cran- exact de
l'amitié. "
Cette troisième . édition — dont
nous ne désespérons pas — serja la,
meilleure..- \ , ■ 1 :
G. d 'A zambuja. •■■■■■
"BULLÈTlfrÇ
La journée d'hier a été marquée, au
point de vue de l'affaire Arton, par I'ar?
restation de, deux députés, MM. Antide
Boyeret MareU Le premier, seul, a été
remis en liberté ;•le . second a passé la
nuit à. la Conciergerie.. .
Nos lecteurs trouveront plus- loin de
longs détails sur cette triste affaire Ar
ton qui passionne pour le moment Jlor
pinion publique., s
La commission sénatoriale des, pour
suites s'est réunie hier, h une heure, sous
la présidence de M. Demô,le,. Mi Darlàn,
garde des, sceaux, a été,longuement en
tendu et,.À fourni les, explications les
plus complètes,.Après cette audition, la
commission a décidé, a. l'unanimité, la
suspenkion de, l'immunité parlementaire
à l'égard de M. Levrey.
. M.r. Ghaumié, qui avait, été nommé
rapporteur, a, déposé son rapport au
courâ de la séance du, Sénat : les.con
clusions. de ce rapport seront discutées
demain. •,
: ; Lè Sénat a. continué hier la discussion
du projet de loi sur. les > sucres-Après^un
long débat; l'article I e ? a été adopté.
On se rappelle le récent échec que l'a
miral Hollmann.,■allemande, avait - éprouvé' 1 devant le
'Réieh§tag\ On annonce 'que • l'amiral
Ilôllmanri va, prendre un « long congé ».
AFFAIRÉS D'ORIENT
Au train dont vont les "choses,
, aux hésitations et aux lenteurs de.
la diplomatie, qu'il s'agisse de l'au
tonomie crétoise ou des réformes,
turques, il est de plusen plus cer
tain que l'action de L'Europe, dans
les affaires d'Orient, rencontre un
secret ' et puissant obstacle: Mani
festement la Turquie, soutenue par
l'Allemagne, oppose aux démarches
des puissances une résistance pa
tiente mais tenace, habilement dis-,
simulée,.. sous, l'apparence , d'une-
bonae volonté spontanée, qu'entra
vent seules les imprudentes dé
monstrations dé là Grèce. :
Somme toute, le fond de la si
tuation politique paraît être celui-
ci : quelque sincère que soit chez,
toutes les puissances le désir de^
sauvegarder la paix générale, il.
n'empêche point que quelques-unes
d'entre elles ne prennent dès' à
présent leurs précautions pour le ;
cas où la guerre viendrait à éclater."
Telle est, croyons-nous, la raison
qui explique; l'attitude de l'Alle
magne dans la question d'Orient. 1
En soutenant, comme elle lè fait;
la cause de la Turquie, elle donne
à la Triplice une alliée dont le con
cours peut être grandement'effi
cace, si des complications graves
se produisaient dans la péninsule
jdes Balkans; Pour contenir les
principautés slaves, Serbie; Bulga-<
irie : et Monténégro, qui, obéissent;
jaux dirèctions de la politique russe,,
pour tenir en respect la Koumanie,
la Turquie, dont la puissance mili
taire est encore considérable, ! se- '
rait évidemment une précieuse re-r
crue. ' . •
Dans ces conditions, si la guerre
venait à éclater entre la Russie'
f et l'Autriche à propos des affaires
i balkaniques,il est visible que la par
tie ne serait pas égale, la triplé-'
alliance se trouvant considérable
ment renforcée par l'adjonction- de'
la Turquie, à moins que -l'Angleterre
ne se décidât à faire franchement
causé commune avec la Russie et la
France, ce, qui pour bien des rai
sons, sans être absolument impos-'
sible, n'est guère vraisemblable.
Oh le voit, la question d'Orient est
un problème à faces multiples, et sa
face européenne n'est pas la moins
complexe ni la- moins obscuï-er
■ F. L.
SUPPRESSION DE TRAITEMENT
DE Mgr L'ÉVÊQUE DE VIVIERS
L' Agence nationale nous commu
nique, à la dernière heure, l'infor
mation suivante,.-q.ije, nous repro
duisons telle que : '
Nous apprenons que, sur la proposition
du ministre des cultes, le 1 conseil des
ministres, dans sa séance d'hier, a décidé
la suppression du traitement de l'évêque
de Viviers; pour'les violences contenues
dans son mandement de Carême. " '
Mgr l'évêque -de Viviers n'avait
pas outrepassé son droit :■ le gou
vernement/ en le frappant ainsi,
agit en violation du droit.
Nous reproduirons demain les
passages visés. -
LES COMÉfiATIOJfS ET Lg FISC ;
Le tribunal civil de Glermont-Perrand,
écrit revenir du Puy-de-Dôme, aura
bientôt à se pr'ononcer dans les poursui
tes intentées par le fisc à six congréga'-;
tions de la ville.' ?' - ■
L'enregistrement réclame aux reli
gieuses delà Visitation, 2,400-fr.; au Bon-
Pasteur, 38,563 fie.; aux.sœurs de la Mi
séricorde, ' 14,210 aux Ursulines,;
9,438 fr.; aux religieuses de Lamontgie,'
723 fr. ; aux sœurs, duj Bon-Secours,
1,200 fr, ^ ■ : . ,
... Quatre, parmi ces ,çpttimunautés,
avaient fait . opposition aux .eontraintes
qui furent déposées,.contre elles, il y a
quinze mois envifo^i ;'elles sont repré
sentées; devant; le 'tribunal par leurs
avoués respectifs.-Les congrégations du
Bon-Pasteur et de Lamontgie- ser 'aiit ju
gées par défaut. _ ; : " ;;
...A l'audience l'd'avant-hier,, 29' mars;,
,M. Lescouvë, juge-rapporteur, a donné
lecture de son long rapport q,ui,'d'après
VAvenirs « établit très impartialement
les faits. » Puis ,M.^le substitut Monteil a
déclaré que les conclusions du ministère
public étaient confprmes à celles de l'enr-
registrément. .. : , ; , i
, LeS' six jugements feront l'endus à
une audienoe ultérieure.' dont la ^date
n'est pas encore fixée. ;, r , ,
DEUX PÉTITIONS
raison semble altérée, » nous/disait
hier un de ses amis.
Quoi qu'il, en soit, la commission
a décidé de'.proposer au Sénat de '
lever l'immunité parlementaire qui
couvre M. -Levrey, en - spécifiant
qu'elle n'entendait nullement se
prononcer sur 1© fond même de là
question.
M. Chaumié, chargé du rapport,
a lu ce document en séance. Le dé
bat aura lieu demain.
,, La discussion de la loi sur les su
cres a continué hier. MM. Darbpt et,
Trarieux ont combattu le projet. '
M. Buffet a vainement essayé de
faire adopter, un amendement ten
dant à limiter l'effet de la loi au
1 er septembre 1899. Cet amendement
a été repoussé par 127 voix con
tre 99. . . . .
. .M. Méline a supplié la Haute As
semblée de voter cètteloi qui, a-t-
il déclaré, permettra à l'industrie su-
crière de lutter contre la concur-
currence allemande ; M. Boucher,
ministre " du - commerce, a tenu le
mêm§ langage : » , MM. les Alle
mands^ a-t-il dit, ont tiré les pre
miers, n'attendons pas une seconde
déoharge. » - r - ;i '.
Après avpir entendu ces discours,
le Sénat a remis la suite du débat
à demain. La séance commencera
par la discussion du rapport de M.
Ghaumié, dont nous avons parlé
plus haut. ' •
/ ; ; ' ' J. -Mantenay. '
SUR LE SUFFRAGE UNIVERSEL
• Nous disions l'autre jpur que les habi- -j
tants de Oordelleg, dans la Loire, sachant
que l'éfcûle: de filles de la commune était
menacée de laïcisation;; avaient- adressé
une.pétition au préfet de la Loire; afin' de
lui demander, de surseoir à 'cette me
sure. ;
Mais une autre, pétition avait été en
voyée au préfet pour réclamer la laïcisa
tion de la même école, n ■- --s - - »
Celle-ci portait' ubi' iiombre infime de
signatures, dont plusieuts émanaient de;.,
ménages sans enfants,ou de.célibataires,!-
' l'autre; pétitioh éta.ft'-signée par, la plu-,,
pçœt dés, pères ..de-famillade Cordelles. ;
. ..I^e.îpr.éfet a ,ipis cette; derrière aù pa
nier et, tenant compte uniquement de
l'autre,' a notifié aui maire que la laïcisa
tion serait effectuée* le 26 avril,
t .C'est ainsi qu'on respecte les majo
rités. - '
LLjJ , : 'i
au sénat
Les poursuites contre M: Levrey. —
-, tr La loi sur les sucres: v
Hier, pèndànt que là commission
sénatoriale, dite « des poursuites »,
entendait le ministre de la justice,
le bruit se répandit dans : les cou
loirs du Luxembourg que M. Le
vrey s'était suicidé: Cette 'nouvelle,
était d'ailleurs inexacte. Ce qui est-
vrai, c'est que le sénateur de la
Haute-Saône est dans un état de
santé fort inquiétant. « Il vient de
recevoir .une telle secousse [que sa
il Germain, de -Montauzan, un jeune
avocat ■ de Saint-Etienne,, orateur, de taf
lent et ferme catholique, est venu faire, à
Clermont, un discours sur. le suffrage
universeL L'auditoire, était nombreux;
il;? ijviyement applaudi ..le-, conféren
cier* ■ ; .
- ■Celui-ci a montré d'abord, sans , en
rien dissimuler, tous les , inconvénients
du suffrage universel;, puis il l'a examiné
comme un droit du peuple,et il a conclu
en invitant les catholiques à se servir
aveevvigueur et résolution.de, cette arme
qui,-bien maniée,,peut, raalgré ses dé
fauts, procurer des victoires.
, Nous n'avons, du ; discours , çle M. de
Monla^uzan, qu!un résumé,.qui ne nous
^permet pas de'savoir .si nous serions
d'aocord avec lui sur tous les points.
Mais sa conclusionest la nôtre.Il faut.em-
ployerles outils qui sont.entre nos mains;
et quand nous échouons, ne. pas nous
dissimuler notre maladresse en rejetant;
Jout lei^al sur:la mauvaise, qualité de;
.rinsu^ment; car c'est Je. bon moyen de]
courir à de nouveaux échecs.. ]
^ ; ;
CQSIfSEflT QH RESPECTE LA HEUTRALITÉ
Une lettre adressée de Saint-Pierré-de-
Bœuf'au Mémorial - ; de la Loire ^ apporte
1 un renseignement précieux sur la ques-'
tion. - • ■ .
Une.:indemnité de. 2,045 .francs avait
été attribuée' à cette commune, a l'effet
d'être-distribuée .aux victimes d'une ré-<
cente inondation.'
La somme a été répartie ; et l'on a fait,à
ce propos.deux observations curieuses;
D'abord, quelques familles non éprou
vées ont reçu des secours, tandis que
' d'autres qui avaient droit à ,des secourç
ne recevaient rieri. -
■ MaisJes enfants des favorisés . fréque.n-r
taient la.laïquç-,et, ceux des exclus suif
vaient les, cours de l'éçole.libré. \ . j
. Tout ^s'explique 'alors : on a voulu rêsr
■ pecterla « nemratité » scolaire, •• j
ET DES CATHOLIQUES
ilffij'il
RÉPUBLICAINS
nouvelle, puis nous donnerons la
parole | M. Desgrées du Loû.. _ ,
i Après avoir expliqué le rallie
ment en termes sur lesquels nous
aurions quelques réserves à faire,
la Politique nouvelle aj.oute :
« Il y à une autre façon d'être ré
publicains, et c'est la nôtre. 'Notre
adhésion à la République, f^rme de
gouvernement où, tous peuvent
avoir accès, ne nous apparaît point,
à nous, comme un passe-port «com
mode, pour nos desiderata, reli
gieux ; e,lle en est le point de dé
part. ' ~ -
« Nous ne considérons pas qu'ea '
inous plaçant sur le terrain républi
cain nous ayons fait une faveur aux
j républicains ; et nous ne considé-
| rons; pas qu'en déférant aux récla-
i mations de nos consciences ils nous
i feront une faveur. Il ne s'agit, point,
i en l'espèce, de eréer une r'écipro-
i cité de bons offices. Nous sommes
dans la République, parce que ré-
1 publicains, nous jugeons avoir le
' droit absolu d'éclairer l'opinion sur
nos intérêts,; ce droit, nous vouions
] Texercér ;< nous né le réclamons ni
ne le sollicitons, nous le prenons.
« Nous vivons dans un régime de
libre opinion. Cette liberté fut une
arme contre nous, tant que nous
avons voulu substituer à ce régime
l'un quelconque des régimes anté
rieurs; mais c'est,une arme qui ap
partient à. tous; elle nous appar
tient non moins, qu'aux maçons, et
nous voulons nous en servir. Le
« ralliement » ne doit poiïit être
présenté aux masses catholiques
comme la préface r d'un traité entre
les catholiques èt telle ou telle frac
tion républicaine : c'est affaire aux
parlementaires catholiques d'envi
sager ce côté des choses; mais cette
politique ésotérique H qui pourra
d'ailleurs avoir ' son heure, n'est
point le but du\< ralliement ».
« Le but du « talliement », c'est
de pacifier le pays de France en
créant, sans arrière-pensées ni stra
tagèmes ni malices, un large ter
rain commun entre les citoyens ca
tholiques et. les autres- citoyens
français ; ce .n'est point d'attacher
les catholiques, indissolublement,
au centre gauche ou à l'opportu
nisme, c'est de rapprocher les deux ?
moitiés de la France, de faire tom- :
ber les préjugés qui les séparaient,
et de déterminer entre elles un cou
rant nécessaire de confiance et de
sympathie, précurseur des justes,
réparations. Que ces deux moitiés
de notre peuple se sentent unies,;
et qu'elles s'aiment : que pèseront,
dès lors, les vingt-cinq mille maçons
qui, depuis un quart de siècle, les;
échauffent l'une contre l'autre? Ne:
considérons donc pas le « rallie- 1
ment'»'comme une manoeuvre par
lementaire ; il est plus et raieux, il
est un phénomène de la vie natio
nale, un ciment pour l'unité fran
çaise. » ■
*' r1 r 1 f •' ' c ! ■ i • i - - • .
La Correspondance hebdomadaire
intitulée, la Politique nouvelle, que
nous.* avons récemment annoncée,
' suit son cours et affirmé sa ligne.
C'est un . organe fermement catho-
. lique,;.net.t^ii(ient républicain,' expo
sant .avec, modération ' des idées
d'ordre, de conciliation et de pro-
f grès . Daps so^, dernier, numéro elle ;
traite Des façons de se,'relier, et '
distingue, entr.e, ce ,qu ? Qn appelle le
ralliement et la façon d'être républi-"
-cam comme.ell^; l'es,t ,elle-même, f
.. .Elle. ne. conteste,-,, certes, ni ' la"
loyauté,, ,ni -l'importance ' du' coq-
cours que les .«s ralliés >> ont apporté
et apportent à la, République, majs j
elle s'applique à, montrer .que, cette
adhésion, étant chargée de réservés"
• ou û' précautions oratoires », paraît
î embarrassée et . fait soupçonner
: moins une conviction qu'un expe-*
dient. Elle demande donc quon
prenrtS une allure plus carree,qu on
soit tout uniment républicain: '
Le jour mêm^-où la Police nou
velle faisait cet à^P e1 '.' n ^T ? T . ma _ ;
vions d'un- de nos
nuel Denrées du ^ ^mcqués-
pages ou if touche cette u. "o n nons
tion. Lui aussi, ' malgré • a 'ôh 'sé
liens royalistes, il demande qu ^ l'iri
place formellement sur le terr^
républicain. Il y a dans ces deux
appels l'indice du mouvement qui
travaille lè parti catholique et qui,
sé^hs le faire renoncer à rien de son
ancien programme, tend à modifier
ses allures.- Pour bien renseigner
nos lecteurs sur- ces tendances,
nous allons d'abord reproduire uno
partie de l'article de la Politique
Entendons maintenant. M.
grées ,du Lou :
Des-
CATHOLIQUES. RÉPUBLICAINS
?la
«Les convictions républicaines les
plus enracinées peuvent certaine
ment s'allier à :1a foi v religieuse
plus ardent© et la plus active. 1
; «Vérité bien simple,banale comme
l'évidence même, et qui, par consé
quent,'ne devrait être contestée
nulle part, ni surprendre personne:
Aussi-n'est-il pas défendu de penser
que lés conservateurs et les sec>
taires qui s'inscrivent en faux con-
tre elle; ne sont qu'à moitié sin
cères et veulent, surtout, par • cette
attitude, donner le change à l'opi
nion.
Qu'il y ait des encore ! car; pour les intransigeants
de droite et de gauche, qu'est-ce
qu'un « rallié »? C'est un homme
qui, naguère; luttait contre la Ré
publique, et qui, maintenant ; dé
clare ,l'accepter: Ah ! la bonne au
baine ! Soldats -du trône- et jacobins
naiitis auront tôt fait- de lui repro
cher, les premiers, sa trahison, les
Seconds, son hypocrisie, espérant
ainsi discréditer sa' personne fet sté
riliser son action 1 et s'imaginant,
cela va sans 1 dire; qu'en pareille
occurrence 1 les injures valent des*
raisons.
«'Qu'un catholique, au contraire,"
n'hésite pas à s^affirmer'nettement
républicain ; qu'il mette ses adver
saires au défi de lui-citer, dans son
passé; le moindre ? fait d'hostilité
contre, la- République et qu'il refuse
do se laisser identifieraux « ralliés »,
non pas,- certes, parce qu'il s'y
trouverait en» mauvaise compagnie,
mais, uniquement,'parce qu'il en
tend se montrer tel qu'il est, ni plus
ni moins, cela par exemple est into-^
léràble ! car, enfin, n'en doutez
pas : République 1 et ■ catholicisme
vont inconciliables et prétendre les
t <-.tre d'accord est une folie scan-
me.' - <56. Nous, conservateurs, nous
daleu>. v sentirons jamais. La vérité
n'y conb ->st notre privilège exclu-
religieuset. 'admettons pas qu'un
sif et nous n^ : sse y atteindre et
républicain puu >ntànous,francs-
s'eninspirçr.Etqu^., •. '
maçons, cousins, petits-cousins,
neveux et petits-neveux de M. Ho-
mais ; nous qui voyons dans la Ré-
publique, non pas une forme dé
mocratique de gouvernement, mais
« l'émancipation de l'esprit hu
main», nous sommes trop libéraux
pour laisser croire au peuple qu'il
y a des républicains qui ne pensent
pas comme nous.
« Il y en a cependant, et leur nom
bre -grossit sans cesse..
■ «De ceux qui, suivant l'expression
de M; Hémon, sont de « la bonne
époqiîe » et parmi lesquels il faut
saluer M. Etienne Lamy, je ne dirai
rien sinon qu'à l'heure présente, ils
doivent éprouver une joie profonde.
Vers la réalisation de l'idéal poli
tique dont ils furent les initiateurs,
voici qu'en effet, une , partie déjà
•bien grande et .chaque plus nom
breuse de la> jeunesse catholique
;de France fait converger tous ses
j efforts- et que cette conception
[d'une République vraiment natio
nale, sage, tolérante, ! ouverte à'
toutes les bonnes volontés, pas
sionnée pour tout ce qui est jus
tice et progrès, civilisation et large
esprit chrétien, met en mouvement
des milliers d'intelligences et fait
battre des milliers-de cœurs,
«Depuis dix ans,dans les collèges,
dans les lycées, dans les Facultés et
dans les séminaires, de nouvelles
générations catholiques ont grandi
dont il faut bien qu'on tienne
compte. De supposer qu'en entrant
dans la vie publique, ces généra
tions sont allées rejoindre ce qui
restait de l'Union conservatrice, ce
serait montrer qu'on les connaît
mal. Nous ne sommes plus en 1885
et l'atmosphère que nous respirons
n'est plus la même qu?à cette épo
que, déjà lointaine qui précéda l'a
venturé boulangiste, convulsion
dernière, de la coalition dynastique
et césarienne. Nos idées, nos aspi
rations, - nos désirs et nos espéran-
cës ne- sont plus orientés dans le
même sens et cette évolution, que.
M. Paul Deschanel signalait récem
ment à Nogent-le-Rotrou, s'observe
dans nos rangs aussi bien qu'ail
leurs. Si donc on veut savoir de
quel côté se tournent aujourd'hui
les catholiques dont l'âge varie
entre vingt-cinq et~ trente ans, ce
n'est pas dans les petits groupes de
la jeunesse royaliste qu'il faut les
chercher, mais dans les grandes
œuvres d'organisation populaire. A
ces agissants, à ces militants, de
mandez une profession de foi poli
tique : quand ils vous auront répon
du, vous ne vous donnerez pas la
peine de compter les monarchistes,
parce qu'ils sont trop rares ; et vous
renoncerez à compter les républi
cains, parce qu'ils sont trop nom
breux. ■
«Voilà pour les classes cultivées.
« Et si l'on jette ensuite un coup
d'œil sur ce qui se passe, en ce mo
ment, chez les travailleurs, voici ce
que l'on verra.
«L'idée sociale catholique dont M.
de Mun et, ses amis de l'ŒJuvre des
cercles se sont faits, durant vingtr
cinq ans, les apôtres infatigables,
aboutit à la démocratie chrétienne.
«On avait cru tout d'abord,dans les
u«v - A -
table. Catéchiser les pauvres, lea.r en
seigner la résignation et les préser
ver de l'alcoolisme, èn leur donnant
l'exemple de la piété et en leur ou
vrant, des salles de jeux; c'était
chose très, louable. Mais quand
l'œuvre devînt école et qu'on com
mença d'y parler de réforme so
ciale, d'organisation professionnelle
et de vie corporative; quand il fut
question des droits des travailleurs
et de leur affranchissement, les en
couragements de la société polie se
changèrent en anathèmes et les
sectateurs du « socialisme chrétien »
devinrent, de la part des gens bien
élevés, l'objet , d'une surveillance
toujours en éveil.
« Par contre, dans le monde du
travail, l'i'dée des réformes sociales
catholiques s'implantait. L'Encycli-
què Rérum novarum parut, et dès
lors, il fut évident que le mouve
ment dont l'œuvre., des Cercles
avait été le point de départ et, pen
dant longtemps, le seul régulateur,
s'étendrait en s'accélérant et enva
hirait même certains domaines où
quelques-uns de ses plus anciens
chefs pourraient difficilement se
laisser entraîner.
11WI. WWVMl >_>. VI V • ^ - 4
plus efficacement le programme
social qu'elle venait d'exposer et
qu'ils considéraient, à juste titre,
comme leur charte d'émancipation,
les travailleurs chrétièns résolurent
d'agir par eux-mêmes et l'apostolat
de l'ouvrier sur l'ouvrier com
mença de s'exercer sur un champ,
plus vaste. Un peu partout, l'initia
tive populaire organisa des groupes
d'études et, bientôt, sous Péner-
gique impulsion de M. Léon Har-
mel, plusieurs congrès se réuni
rent ou l'on put voir d'humbles ou
vriers occupés à dresser la liste de
leurs doléances. ...
' ÉDmO N QTTOTID ÎBNNB f
. PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
• 'Un «. .*.*• • -40- •' *• ' 51 < »
Six mois...... SM » 26 50
Trois,mois..,.11 » l t 4
Edition quotidienne. — 10,666
Les abonnements partent des 1«* et S8 de chaque mol®
UN NUMÉRO j Pans........ ..... 10 cent.
, , y ( Départements..... 1^5 — ■
BUREAUX Paria, rue Cassette, 1?
Qn s'abonne à Rome, place du Gesù, 8
Jeudi 1 er Avril 1897
ÊBITIOïf SEMï-pUOïIDIEOTfM
PARI?' " • ÉTRANGER.
' "st départements (union : postale)
ïïn an.-. 20 »' ■' '■[ • 26' » •
Six-mois.."...j 10 » < • 13 ®
Trois moisr. „ „ „ 5 » ' . B Bû
Ses abonnemënts partent' des I e *,et ; i$ de chaque mol®
V ÏÏNÎVEÎI,S ne -répond pas des- manuscrits. qui lui sont adretsis ,
ANNONCES
. !WM. LAGRANGE, CERF" et 0»*, 6, place de la Bourse
PARIS, 31 MARS.18S7
SOMMAIRE
Les deux éditions..
Affaires d'Orient...
Au Sénat...........
Du ralliement et des
catholiques répu
blicains ..........
Correspondance ro
maine......
Lettres de Jérusa
lem
Les conférences du
Luxembourg...
Nouvelles agricoles.
G. d' A zambuja.
F. L.
J. M antenay. '
E ugène V euillot.
M. A.
E douard A lexandre
A. de Y illiers de
L ' I sle- A dam.
Bulletin. —Suppression de traitement"de
Mgrl'évêque de Viviers. — L'enregistre
ment et le fisc. — Deux pétitions. — Sur
le suffrage universel. — Comment en
respecte la neutralité. — Une réponse.
— Informations politiques et pàrle'mèn-
tairesi ■— Sénégal. — Indo-Chine. — Ton-
kin. — L'affaire Arton. —r Chronique^ —
Lettres, sciences et arts. — A la Société
de géographie.— Les affaires de Crète.
— Dépêches de l'étranger. — La ques
tion [ouvrière. — En province. — Echos
de partout. — Chronique religieuse. —
L'œuvre. d'Orient. —' 'Nécrologie.* 1 ' —
' Guerre et marine. — Tribunaux. —' Vols
dans les églises. — Nouvelles diverses.
— Calendrier. — Tableau èt bulletin de
la Bourse., — Dernière heure.
LES DEUX EDITIONS
Le Journal des. Débats avait na
guère deux éditions. Il y avait les
Débats : blancs et les Débats roses.
L'une était pour le matin, l'autre
pour lé soir.
Ce dédoublehx'entest-if bien mort,
et ne persiste-t-il. pas, sous une au
tre forme ?
■j. Lorsqu'on lit les articles du grand
jpurnauibpral sur la politique inté
rieure, et qu'on passe ensuite aux
articles et aux correspondances
relatives à. la politique étrangère,
on est immédiatement frappé, de
la dissonance qui éclate entre ces
deux parties de la rédaction:
Deux éditions sont toujours là,
resserrées en quatre pages : une
«dition blanche, à peine rosée, pour
la France; une édition tirant sur le
rouge, pour l'étranger.
Les ■ récentes élections ' autri
chiennes, après les dernières élec
tions, belges, sont venues mettre en
relief ce phénomène particulier.
> Quand le Journal des Débats parle
des catholiques français, il se mon
tre généralement — nous nous plai
sons à le reconnaître — courtois,
poli, et même bienveillant.
Neuf fois sur dix, la feuille libé-
. raie se montre sincèrement libé-
.rale. Elle a pris à plusieurs reprises
la défense de certaines libertés reli
gieuses menacées par les sectaires.
Ses amis politiques, sur son con
seil, ont Voté contre _ le centre et
avec là, droite . en des çircoristan-
ces où il fallait du courage pour,
agir ainsi.
Les Poe,'non, les Cocula, les
Chion-Duc,o].let et même les Hémon
•y sont traités suivant leur mérite.
Peu de 'journaux savent entrelarder
ces vilains bonshommes avec ,une
plus line et plus piquante ironie. .
De même que Boileau appelait un
chat un, chat, le Journal des Débats
appelle les catholiques français des
catholiques, et ' le mérite n'est pas
raince*;, aune époque où les sobri
quet^ injurieux, dans tous Jes par
tis, .arrivent si facilement sous, la
plvame.
Il y a bien par ci par là quelques
gronderies à notre adresse, mais si
(paternelles, si tempérées!... Orç
morigène parfois .un évêque, mais
avec des former d'une urbanité ex
quise. Tel journaliste catholique^
qui les morigène, pour son coimpte,
nVjamais mis d'aussi beaux gants-.
En un mot, les Débats, et le. groupe
-r-, trop restreint, hélas ! — incarné
par .©e journal,..représentent, en bê
quii concerne la France, ce . qu'il, y a
de plus favorable aux catholiques
parmi ceux qui ne le sont pas. ,
Mais il n'y à pas seulement là
France. Il y a l'étranger.- ' -n ;
. Ici, changement .complet d'atti
tude. 1 •. .. , ;
' Les ' catholiques belgés, les ca
tholiques autrichiens ne sont plus '
(les catholiques. Ce sont. des; « clé
ricaux». ■ . , ,
. .On voit,leur trioriiphe avec dé
plaisir.-On verse des larmes sur
leurs progrès comme sur ceux des >
socialistes — pas autant toutefois,
car on a ie sens des nuances — et
l'on ne, peut assister, sans un vif
chagrin, à l'effondrement des « libé
raux ».
Pourquoi ? — Il n'e'st peut-être pas
nécessaire d'en chercher la raison
bien loin.. -
Nomina numina : les mots sont
des idoles. On soutient partout les
libéraux par consigne, par tradition,
parce qu'ils s 'appellent des libé
raux. ,
• En France, le mot a changé de
sens. II. est devenu suspect. IÎ sent
furieusement > sa . réaction et son
aristocratie,-On s'appelle progres
siste,. radical, radical-socialiste, et,
sous ces couleurs nouvelles, on con
tinue à protéger les vieilles mar
chandises sectaires qui, hors de
France, persistent à se couvrir du
vieux pavillon libéral. >
Le, libéralisme, en,Autriche et en:
Belgique, incarnent la politique anr
tireligieuse, persécutrices En; Fran
ce, au contraire, 'ceux qui arborent
l'épithètede libéral combattent gé
néralement à côté des catholiques
contre des adversaires communs,
i Un fossé se creuse et s'élargit de
plus en plus entre ces deux.libéra-,
lismes; et le malheureux Journal des,
Débats fait..des efforts d'équilibre:
pour garder un pied sur chaque
rive, ce qui devient plus malaisé, de
jour en jour.
La France n'a pas perdu, au mi
lieu de ses décadences et de ses
retards sur d'autres^points, l'initia-;
tive intellectuelle. Elle est restée
la grande semeuse d'idées.
Les autres horloges:retardent sur
la nôtre. Le positivisme fait fureur ;
au Brésil pendant qu'Auguste Comte,
est relégué, ici au musée des anti-;
ques. De même, 1' « esprit nou
veau », qui se manifeste chez nous
dans la portion la plus éclairée de
l'opinion publique — le groupe des
Débats en est la preuve — n'est pas
encore devenu un « article d'expor
tation ».
Il le deviendrai espérons-le. Un
libéralisme plus sympathique et
plus vrai finira bien par prendre ra
pine, à,l'étranger, sur les ruines du
vieux et faux .libéralisme. Les sec
taires belges; et austro-ihongrois .se
décideront., à quitter cette épithète
d'emprunt qui les -compromettra
auprès des coteries jacobines, et le
Journal des Débats ne demandera
pas mieux, sans doute, que d'ap
plaudir à cette épuration du person-
neLlibéral.
., Bienveillante pour les catholi
ques français, la feuille modérée
pourra l'être également pour les ca
tholiques d!au, delà, les frontières,
et quant à l'adjectif « clérical »,
quelque peu défraîchi, l'administra
tion du journal pourra le brocanter
définitivement, à .prix réduit, aux
commis-voyageurs de , la' Lanterné:
Peut-être même, poursuivant et
améliorant le système des . deux
éditions,,1e petit camp dès Débats,
après avoir transporté, à l'étranger
la bienveillante impartialité dont il.
honore les catholiques de< France,
jugera bon de se rapprocher encore
de ceuxi-ci et de hausser pour eux
la. bienveillance au. cran- exact de
l'amitié. "
Cette troisième . édition — dont
nous ne désespérons pas — serja la,
meilleure..- \ , ■ 1 :
G. d 'A zambuja. •■■■■■
"BULLÈTlfrÇ
La journée d'hier a été marquée, au
point de vue de l'affaire Arton, par I'ar?
restation de, deux députés, MM. Antide
Boyeret MareU Le premier, seul, a été
remis en liberté ;•le . second a passé la
nuit à. la Conciergerie.. .
Nos lecteurs trouveront plus- loin de
longs détails sur cette triste affaire Ar
ton qui passionne pour le moment Jlor
pinion publique., s
La commission sénatoriale des, pour
suites s'est réunie hier, h une heure, sous
la présidence de M. Demô,le,. Mi Darlàn,
garde des, sceaux, a été,longuement en
tendu et,.À fourni les, explications les
plus complètes,.Après cette audition, la
commission a décidé, a. l'unanimité, la
suspenkion de, l'immunité parlementaire
à l'égard de M. Levrey.
. M.r. Ghaumié, qui avait, été nommé
rapporteur, a, déposé son rapport au
courâ de la séance du, Sénat : les.con
clusions. de ce rapport seront discutées
demain. •,
: ; Lè Sénat a. continué hier la discussion
du projet de loi sur. les > sucres-Après^un
long débat; l'article I e ? a été adopté.
On se rappelle le récent échec que l'a
miral Hollmann.,
'Réieh§tag\ On annonce 'que • l'amiral
Ilôllmanri va, prendre un « long congé ».
AFFAIRÉS D'ORIENT
Au train dont vont les "choses,
, aux hésitations et aux lenteurs de.
la diplomatie, qu'il s'agisse de l'au
tonomie crétoise ou des réformes,
turques, il est de plusen plus cer
tain que l'action de L'Europe, dans
les affaires d'Orient, rencontre un
secret ' et puissant obstacle: Mani
festement la Turquie, soutenue par
l'Allemagne, oppose aux démarches
des puissances une résistance pa
tiente mais tenace, habilement dis-,
simulée,.. sous, l'apparence , d'une-
bonae volonté spontanée, qu'entra
vent seules les imprudentes dé
monstrations dé là Grèce. :
Somme toute, le fond de la si
tuation politique paraît être celui-
ci : quelque sincère que soit chez,
toutes les puissances le désir de^
sauvegarder la paix générale, il.
n'empêche point que quelques-unes
d'entre elles ne prennent dès' à
présent leurs précautions pour le ;
cas où la guerre viendrait à éclater."
Telle est, croyons-nous, la raison
qui explique; l'attitude de l'Alle
magne dans la question d'Orient. 1
En soutenant, comme elle lè fait;
la cause de la Turquie, elle donne
à la Triplice une alliée dont le con
cours peut être grandement'effi
cace, si des complications graves
se produisaient dans la péninsule
jdes Balkans; Pour contenir les
principautés slaves, Serbie; Bulga-<
irie : et Monténégro, qui, obéissent;
jaux dirèctions de la politique russe,,
pour tenir en respect la Koumanie,
la Turquie, dont la puissance mili
taire est encore considérable, ! se- '
rait évidemment une précieuse re-r
crue. ' . •
Dans ces conditions, si la guerre
venait à éclater entre la Russie'
f et l'Autriche à propos des affaires
i balkaniques,il est visible que la par
tie ne serait pas égale, la triplé-'
alliance se trouvant considérable
ment renforcée par l'adjonction- de'
la Turquie, à moins que -l'Angleterre
ne se décidât à faire franchement
causé commune avec la Russie et la
France, ce, qui pour bien des rai
sons, sans être absolument impos-'
sible, n'est guère vraisemblable.
Oh le voit, la question d'Orient est
un problème à faces multiples, et sa
face européenne n'est pas la moins
complexe ni la- moins obscuï-er
■ F. L.
SUPPRESSION DE TRAITEMENT
DE Mgr L'ÉVÊQUE DE VIVIERS
L' Agence nationale nous commu
nique, à la dernière heure, l'infor
mation suivante,.-q.ije, nous repro
duisons telle que : '
Nous apprenons que, sur la proposition
du ministre des cultes, le 1 conseil des
ministres, dans sa séance d'hier, a décidé
la suppression du traitement de l'évêque
de Viviers; pour'les violences contenues
dans son mandement de Carême. " '
Mgr l'évêque -de Viviers n'avait
pas outrepassé son droit :■ le gou
vernement/ en le frappant ainsi,
agit en violation du droit.
Nous reproduirons demain les
passages visés. -
LES COMÉfiATIOJfS ET Lg FISC ;
Le tribunal civil de Glermont-Perrand,
écrit revenir du Puy-de-Dôme, aura
bientôt à se pr'ononcer dans les poursui
tes intentées par le fisc à six congréga'-;
tions de la ville.' ?' - ■
L'enregistrement réclame aux reli
gieuses delà Visitation, 2,400-fr.; au Bon-
Pasteur, 38,563 fie.; aux.sœurs de la Mi
séricorde, ' 14,210 aux Ursulines,;
9,438 fr.; aux religieuses de Lamontgie,'
723 fr. ; aux sœurs, duj Bon-Secours,
1,200 fr, ^ ■ : . ,
... Quatre, parmi ces ,çpttimunautés,
avaient fait . opposition aux .eontraintes
qui furent déposées,.contre elles, il y a
quinze mois envifo^i ;'elles sont repré
sentées; devant; le 'tribunal par leurs
avoués respectifs.-Les congrégations du
Bon-Pasteur et de Lamontgie- ser 'aiit ju
gées par défaut. _ ; : " ;;
...A l'audience l'd'avant-hier,, 29' mars;,
,M. Lescouvë, juge-rapporteur, a donné
lecture de son long rapport q,ui,'d'après
VAvenirs « établit très impartialement
les faits. » Puis ,M.^le substitut Monteil a
déclaré que les conclusions du ministère
public étaient confprmes à celles de l'enr-
registrément. .. : , ; , i
, LeS' six jugements feront l'endus à
une audienoe ultérieure.' dont la ^date
n'est pas encore fixée. ;, r , ,
DEUX PÉTITIONS
raison semble altérée, » nous/disait
hier un de ses amis.
Quoi qu'il, en soit, la commission
a décidé de'.proposer au Sénat de '
lever l'immunité parlementaire qui
couvre M. -Levrey, en - spécifiant
qu'elle n'entendait nullement se
prononcer sur 1© fond même de là
question.
M. Chaumié, chargé du rapport,
a lu ce document en séance. Le dé
bat aura lieu demain.
,, La discussion de la loi sur les su
cres a continué hier. MM. Darbpt et,
Trarieux ont combattu le projet. '
M. Buffet a vainement essayé de
faire adopter, un amendement ten
dant à limiter l'effet de la loi au
1 er septembre 1899. Cet amendement
a été repoussé par 127 voix con
tre 99. . . . .
. .M. Méline a supplié la Haute As
semblée de voter cètteloi qui, a-t-
il déclaré, permettra à l'industrie su-
crière de lutter contre la concur-
currence allemande ; M. Boucher,
ministre " du - commerce, a tenu le
mêm§ langage : » , MM. les Alle
mands^ a-t-il dit, ont tiré les pre
miers, n'attendons pas une seconde
déoharge. » - r - ;i '.
Après avpir entendu ces discours,
le Sénat a remis la suite du débat
à demain. La séance commencera
par la discussion du rapport de M.
Ghaumié, dont nous avons parlé
plus haut. ' •
/ ; ; ' ' J. -Mantenay. '
SUR LE SUFFRAGE UNIVERSEL
• Nous disions l'autre jpur que les habi- -j
tants de Oordelleg, dans la Loire, sachant
que l'éfcûle: de filles de la commune était
menacée de laïcisation;; avaient- adressé
une.pétition au préfet de la Loire; afin' de
lui demander, de surseoir à 'cette me
sure. ;
Mais une autre, pétition avait été en
voyée au préfet pour réclamer la laïcisa
tion de la même école, n ■- --s - - »
Celle-ci portait' ubi' iiombre infime de
signatures, dont plusieuts émanaient de;.,
ménages sans enfants,ou de.célibataires,!-
' l'autre; pétitioh éta.ft'-signée par, la plu-,,
pçœt dés, pères ..de-famillade Cordelles. ;
. ..I^e.îpr.éfet a ,ipis cette; derrière aù pa
nier et, tenant compte uniquement de
l'autre,' a notifié aui maire que la laïcisa
tion serait effectuée* le 26 avril,
t .C'est ainsi qu'on respecte les majo
rités. - '
LLjJ , : 'i
au sénat
Les poursuites contre M: Levrey. —
-, tr La loi sur les sucres: v
Hier, pèndànt que là commission
sénatoriale, dite « des poursuites »,
entendait le ministre de la justice,
le bruit se répandit dans : les cou
loirs du Luxembourg que M. Le
vrey s'était suicidé: Cette 'nouvelle,
vrai, c'est que le sénateur de la
Haute-Saône est dans un état de
santé fort inquiétant. « Il vient de
recevoir .une telle secousse [que sa
il Germain, de -Montauzan, un jeune
avocat ■ de Saint-Etienne,, orateur, de taf
lent et ferme catholique, est venu faire, à
Clermont, un discours sur. le suffrage
universeL L'auditoire, était nombreux;
il;? ijviyement applaudi ..le-, conféren
cier* ■ ; .
- ■Celui-ci a montré d'abord, sans , en
rien dissimuler, tous les , inconvénients
du suffrage universel;, puis il l'a examiné
comme un droit du peuple,et il a conclu
en invitant les catholiques à se servir
aveevvigueur et résolution.de, cette arme
qui,-bien maniée,,peut, raalgré ses dé
fauts, procurer des victoires.
, Nous n'avons, du ; discours , çle M. de
Monla^uzan, qu!un résumé,.qui ne nous
^permet pas de'savoir .si nous serions
d'aocord avec lui sur tous les points.
Mais sa conclusionest la nôtre.Il faut.em-
ployerles outils qui sont.entre nos mains;
et quand nous échouons, ne. pas nous
dissimuler notre maladresse en rejetant;
Jout lei^al sur:la mauvaise, qualité de;
.rinsu^ment; car c'est Je. bon moyen de]
courir à de nouveaux échecs.. ]
^ ; ;
CQSIfSEflT QH RESPECTE LA HEUTRALITÉ
Une lettre adressée de Saint-Pierré-de-
Bœuf'au Mémorial - ; de la Loire ^ apporte
1 un renseignement précieux sur la ques-'
tion. - • ■ .
Une.:indemnité de. 2,045 .francs avait
été attribuée' à cette commune, a l'effet
d'être-distribuée .aux victimes d'une ré-<
cente inondation.'
La somme a été répartie ; et l'on a fait,à
ce propos.deux observations curieuses;
D'abord, quelques familles non éprou
vées ont reçu des secours, tandis que
' d'autres qui avaient droit à ,des secourç
ne recevaient rieri. -
■ MaisJes enfants des favorisés . fréque.n-r
taient la.laïquç-,et, ceux des exclus suif
vaient les, cours de l'éçole.libré. \ . j
. Tout ^s'explique 'alors : on a voulu rêsr
■ pecterla « nemratité » scolaire, •• j
ET DES CATHOLIQUES
ilffij'il
RÉPUBLICAINS
nouvelle, puis nous donnerons la
parole | M. Desgrées du Loû.. _ ,
i Après avoir expliqué le rallie
ment en termes sur lesquels nous
aurions quelques réserves à faire,
la Politique nouvelle aj.oute :
« Il y à une autre façon d'être ré
publicains, et c'est la nôtre. 'Notre
adhésion à la République, f^rme de
gouvernement où, tous peuvent
avoir accès, ne nous apparaît point,
à nous, comme un passe-port «com
mode, pour nos desiderata, reli
gieux ; e,lle en est le point de dé
part. ' ~ -
« Nous ne considérons pas qu'ea '
inous plaçant sur le terrain républi
cain nous ayons fait une faveur aux
j républicains ; et nous ne considé-
| rons; pas qu'en déférant aux récla-
i mations de nos consciences ils nous
i feront une faveur. Il ne s'agit, point,
i en l'espèce, de eréer une r'écipro-
i cité de bons offices. Nous sommes
dans la République, parce que ré-
1 publicains, nous jugeons avoir le
' droit absolu d'éclairer l'opinion sur
nos intérêts,; ce droit, nous vouions
] Texercér ;< nous né le réclamons ni
ne le sollicitons, nous le prenons.
« Nous vivons dans un régime de
libre opinion. Cette liberté fut une
arme contre nous, tant que nous
avons voulu substituer à ce régime
l'un quelconque des régimes anté
rieurs; mais c'est,une arme qui ap
partient à. tous; elle nous appar
tient non moins, qu'aux maçons, et
nous voulons nous en servir. Le
« ralliement » ne doit poiïit être
présenté aux masses catholiques
comme la préface r d'un traité entre
les catholiques èt telle ou telle frac
tion républicaine : c'est affaire aux
parlementaires catholiques d'envi
sager ce côté des choses; mais cette
politique ésotérique H qui pourra
d'ailleurs avoir ' son heure, n'est
point le but du\< ralliement ».
« Le but du « talliement », c'est
de pacifier le pays de France en
créant, sans arrière-pensées ni stra
tagèmes ni malices, un large ter
rain commun entre les citoyens ca
tholiques et. les autres- citoyens
français ; ce .n'est point d'attacher
les catholiques, indissolublement,
au centre gauche ou à l'opportu
nisme, c'est de rapprocher les deux ?
moitiés de la France, de faire tom- :
ber les préjugés qui les séparaient,
et de déterminer entre elles un cou
rant nécessaire de confiance et de
sympathie, précurseur des justes,
réparations. Que ces deux moitiés
de notre peuple se sentent unies,;
et qu'elles s'aiment : que pèseront,
dès lors, les vingt-cinq mille maçons
qui, depuis un quart de siècle, les;
échauffent l'une contre l'autre? Ne:
considérons donc pas le « rallie- 1
ment'»'comme une manoeuvre par
lementaire ; il est plus et raieux, il
est un phénomène de la vie natio
nale, un ciment pour l'unité fran
çaise. » ■
*' r1 r 1 f •' ' c ! ■ i • i - - • .
La Correspondance hebdomadaire
intitulée, la Politique nouvelle, que
nous.* avons récemment annoncée,
' suit son cours et affirmé sa ligne.
C'est un . organe fermement catho-
. lique,;.net.t^ii(ient républicain,' expo
sant .avec, modération ' des idées
d'ordre, de conciliation et de pro-
f grès . Daps so^, dernier, numéro elle ;
traite Des façons de se,'relier, et '
distingue, entr.e, ce ,qu ? Qn appelle le
ralliement et la façon d'être républi-"
-cam comme.ell^; l'es,t ,elle-même, f
.. .Elle. ne. conteste,-,, certes, ni ' la"
loyauté,, ,ni -l'importance ' du' coq-
cours que les .«s ralliés >> ont apporté
et apportent à la, République, majs j
elle s'applique à, montrer .que, cette
adhésion, étant chargée de réservés"
• ou û' précautions oratoires », paraît
î embarrassée et . fait soupçonner
: moins une conviction qu'un expe-*
dient. Elle demande donc quon
prenrtS une allure plus carree,qu on
soit tout uniment républicain: '
Le jour mêm^-où la Police nou
velle faisait cet à^P e1 '.' n ^T ? T . ma _ ;
vions d'un- de nos
nuel Denrées du ^ ^mcqués-
pages ou if touche cette u. "o n nons
tion. Lui aussi, ' malgré • a 'ôh 'sé
liens royalistes, il demande qu ^ l'iri
place formellement sur le terr^
républicain. Il y a dans ces deux
appels l'indice du mouvement qui
travaille lè parti catholique et qui,
sé^hs le faire renoncer à rien de son
ancien programme, tend à modifier
ses allures.- Pour bien renseigner
nos lecteurs sur- ces tendances,
nous allons d'abord reproduire uno
partie de l'article de la Politique
Entendons maintenant. M.
grées ,du Lou :
Des-
CATHOLIQUES. RÉPUBLICAINS
?la
«Les convictions républicaines les
plus enracinées peuvent certaine
ment s'allier à :1a foi v religieuse
plus ardent© et la plus active. 1
; «Vérité bien simple,banale comme
l'évidence même, et qui, par consé
quent,'ne devrait être contestée
nulle part, ni surprendre personne:
Aussi-n'est-il pas défendu de penser
que lés conservateurs et les sec>
taires qui s'inscrivent en faux con-
tre elle; ne sont qu'à moitié sin
cères et veulent, surtout, par • cette
attitude, donner le change à l'opi
nion.
Qu'il y ait des
de droite et de gauche, qu'est-ce
qu'un « rallié »? C'est un homme
qui, naguère; luttait contre la Ré
publique, et qui, maintenant ; dé
clare ,l'accepter: Ah ! la bonne au
baine ! Soldats -du trône- et jacobins
naiitis auront tôt fait- de lui repro
cher, les premiers, sa trahison, les
Seconds, son hypocrisie, espérant
ainsi discréditer sa' personne fet sté
riliser son action 1 et s'imaginant,
cela va sans 1 dire; qu'en pareille
occurrence 1 les injures valent des*
raisons.
«'Qu'un catholique, au contraire,"
n'hésite pas à s^affirmer'nettement
républicain ; qu'il mette ses adver
saires au défi de lui-citer, dans son
passé; le moindre ? fait d'hostilité
contre, la- République et qu'il refuse
do se laisser identifieraux « ralliés »,
non pas,- certes, parce qu'il s'y
trouverait en» mauvaise compagnie,
mais, uniquement,'parce qu'il en
tend se montrer tel qu'il est, ni plus
ni moins, cela par exemple est into-^
léràble ! car, enfin, n'en doutez
pas : République 1 et ■ catholicisme
vont inconciliables et prétendre les
t <-.tre d'accord est une folie scan-
me.' - <56. Nous, conservateurs, nous
daleu>. v sentirons jamais. La vérité
n'y conb ->st notre privilège exclu-
religieuset. 'admettons pas qu'un
sif et nous n^ : sse y atteindre et
républicain puu >ntànous,francs-
s'eninspirçr.Etqu^., •. '
maçons, cousins, petits-cousins,
neveux et petits-neveux de M. Ho-
mais ; nous qui voyons dans la Ré-
publique, non pas une forme dé
mocratique de gouvernement, mais
« l'émancipation de l'esprit hu
main», nous sommes trop libéraux
pour laisser croire au peuple qu'il
y a des républicains qui ne pensent
pas comme nous.
« Il y en a cependant, et leur nom
bre -grossit sans cesse..
■ «De ceux qui, suivant l'expression
de M; Hémon, sont de « la bonne
époqiîe » et parmi lesquels il faut
saluer M. Etienne Lamy, je ne dirai
rien sinon qu'à l'heure présente, ils
doivent éprouver une joie profonde.
Vers la réalisation de l'idéal poli
tique dont ils furent les initiateurs,
voici qu'en effet, une , partie déjà
•bien grande et .chaque plus nom
breuse de la> jeunesse catholique
;de France fait converger tous ses
j efforts- et que cette conception
[d'une République vraiment natio
nale, sage, tolérante, ! ouverte à'
toutes les bonnes volontés, pas
sionnée pour tout ce qui est jus
tice et progrès, civilisation et large
esprit chrétien, met en mouvement
des milliers d'intelligences et fait
battre des milliers-de cœurs,
«Depuis dix ans,dans les collèges,
dans les lycées, dans les Facultés et
dans les séminaires, de nouvelles
générations catholiques ont grandi
dont il faut bien qu'on tienne
compte. De supposer qu'en entrant
dans la vie publique, ces généra
tions sont allées rejoindre ce qui
restait de l'Union conservatrice, ce
serait montrer qu'on les connaît
mal. Nous ne sommes plus en 1885
et l'atmosphère que nous respirons
n'est plus la même qu?à cette épo
que, déjà lointaine qui précéda l'a
venturé boulangiste, convulsion
dernière, de la coalition dynastique
et césarienne. Nos idées, nos aspi
rations, - nos désirs et nos espéran-
cës ne- sont plus orientés dans le
même sens et cette évolution, que.
M. Paul Deschanel signalait récem
ment à Nogent-le-Rotrou, s'observe
dans nos rangs aussi bien qu'ail
leurs. Si donc on veut savoir de
quel côté se tournent aujourd'hui
les catholiques dont l'âge varie
entre vingt-cinq et~ trente ans, ce
n'est pas dans les petits groupes de
la jeunesse royaliste qu'il faut les
chercher, mais dans les grandes
œuvres d'organisation populaire. A
ces agissants, à ces militants, de
mandez une profession de foi poli
tique : quand ils vous auront répon
du, vous ne vous donnerez pas la
peine de compter les monarchistes,
parce qu'ils sont trop rares ; et vous
renoncerez à compter les républi
cains, parce qu'ils sont trop nom
breux. ■
«Voilà pour les classes cultivées.
« Et si l'on jette ensuite un coup
d'œil sur ce qui se passe, en ce mo
ment, chez les travailleurs, voici ce
que l'on verra.
«L'idée sociale catholique dont M.
de Mun et, ses amis de l'ŒJuvre des
cercles se sont faits, durant vingtr
cinq ans, les apôtres infatigables,
aboutit à la démocratie chrétienne.
«On avait cru tout d'abord,dans les
u«v - A -
table. Catéchiser les pauvres, lea.r en
seigner la résignation et les préser
ver de l'alcoolisme, èn leur donnant
l'exemple de la piété et en leur ou
vrant, des salles de jeux; c'était
chose très, louable. Mais quand
l'œuvre devînt école et qu'on com
mença d'y parler de réforme so
ciale, d'organisation professionnelle
et de vie corporative; quand il fut
question des droits des travailleurs
et de leur affranchissement, les en
couragements de la société polie se
changèrent en anathèmes et les
sectateurs du « socialisme chrétien »
devinrent, de la part des gens bien
élevés, l'objet , d'une surveillance
toujours en éveil.
« Par contre, dans le monde du
travail, l'i'dée des réformes sociales
catholiques s'implantait. L'Encycli-
què Rérum novarum parut, et dès
lors, il fut évident que le mouve
ment dont l'œuvre., des Cercles
avait été le point de départ et, pen
dant longtemps, le seul régulateur,
s'étendrait en s'accélérant et enva
hirait même certains domaines où
quelques-uns de ses plus anciens
chefs pourraient difficilement se
laisser entraîner.
11WI. WWVMl >_>. VI V • ^ - 4
plus efficacement le programme
social qu'elle venait d'exposer et
qu'ils considéraient, à juste titre,
comme leur charte d'émancipation,
les travailleurs chrétièns résolurent
d'agir par eux-mêmes et l'apostolat
de l'ouvrier sur l'ouvrier com
mença de s'exercer sur un champ,
plus vaste. Un peu partout, l'initia
tive populaire organisa des groupes
d'études et, bientôt, sous Péner-
gique impulsion de M. Léon Har-
mel, plusieurs congrès se réuni
rent ou l'on put voir d'humbles ou
vriers occupés à dresser la liste de
leurs doléances. ...
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