Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1897-01-31
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1897 31 janvier 1897
Description : 1897/01/31 (Numéro 10606). 1897/01/31 (Numéro 10606).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7093877
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 31 Janvier 1897
Edition quotidienne. — 10,606
ç,
Dimanche 31 Janvier 1897
EDITION (QUOTIDIENNE
PARIS
et départements
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LE MONDE
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
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L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES . ^
MM.- LAGRANGE, : CERF et O, 6, place de la Bourse ,
PARIS, 30 JANVIER 1897
SOMMAIRE
, EUGÈNE V e UILLOT."
G abriel de T riors .
J. M antenay . -
ta réforme du bac
calauréat ... ........ F. L evé.
Sur. la démocratie..... .
chrétienne^. .
A la Chambre......
Au Sénat."......,...
Étudiants catholi
ques "E douard A lexandre
Bulletin du jour." — Nouvelles iie Rome.
— Encore un mot; — Après l'élection de
, Brest.,— Le comte Mouraview à Paris.—
Informations politiques et parlementai
res. — Le lieutenant Hour'st. -r- Chronl-
, que.. ~ Lettres, sciences et arts. —Mgr
Trégaro. . —-. Chronique religieuse.,
Echos de partout, — Dépêches de l'é-
; tranger. — Les • anarchistes Guerre : et
marine.— Tribunaux."^— Nouvelles di
verses.— Dernière heure. — Tableau et
bulletin de la Bourse.
M RiflME 110 MIMAllA!
'On a wqu'il est de nouveau ques
tion de réformer le baccalauréat.
M. Rambaud, ministre-de l'ins
truction .publique, vient, de déposer
un:projet < de loi qui opérerait dans
cette institution sisouvent remaniée
et toujours-j si-défectueuse des mo
difications importantès.
UUnivers en adéjà signalé les
côtés ët critiquables.
11' est ën .éffët à remarquer que
l'exposé, mëtifs de ce projet;
pas' plus que le texte même,
publies dans le Temps du jan
vier,-ne font, aucune-mention.'-des
établissements d'enseignement se
condaire libres,-pas plus -ques'ils
d'unie fâ'çoh : explicite les étàblisse-
ments de l'Etat, bien qu'il soit évi*
déftt''qtïe là réforme - vise . surtout
leurs élèves :
" Quant" au projet, considéré dans
sa teneur, il est Bref, et consiste en
deux ; disposition, . crû . apportent : à-
l'état'de choses actuel les change
ments suivants l'examen dubacca-
iauréat ès lettres-ou.es sciences» au
lieu d'être passé devant des prçifes-
seurs de Faculté, serait rémis à des
professeurs agrégés de 'l'enseigne
ment secondaire, présidés .par un
professeur de ; faculté 1 . Ç'ètte partie
ae la /réforme mérifë èri, principe
d'être'vivement approuvée.
Le idiplôme de bachelier n'étant
en soi qu'un certificat d'études se
condaires convenablement faites*
c'est évidemment aux professeurs
de l'enseignement secondaire qu'il
appartient de le délivrer.
Ce ' retour aux données * du bon
sens est le signe d'un véritable pro
grès dont il y a lieu de féliciter le
ministre de l'instruction publique.:
Le second point marquant de la
reforme projetée est l'autorité pré
pondérante qui serait, attribuée aux
témoignages dulïvrët scolaire; ce,la
pourrait aller, ' d'après /le projet,
jusqu'à dispenser; les,, jeunes gens,
pourvus d'un brillant livret, ae-la
nécessité des épreuves, écrites? et de*
l'examen'oral, le diplôme de bache
lier étant alors délivré sur le vu de
çek livrèts hors ligne.
. Cette partie de là réforme nous
pàràît beaucoup,' plus discutable
elle pêche, à notre avis, par l'exa
gération d'une idée juste, "et puis
elle éveille, le soupçon-'de la partia
lité et de la faveur.
-Maintenant, si.nous supposons le
projet de loi voté'dans sa rédaction
actuelle, quel sera. Je sort.jait aux
élèves des établissements d'ensei
gnement secondaire libres ?
• Comment fauMl interpréter le si-'
lence du projet à leur égard ? La
question intéresse presque la moitié
ae la jeunesse française vouée aux
études classiques: Le silence gardé
à-ce sujet est surprenant et inquié
tant.' ! •
Quant à la questionne fond,- nous
pensons depuis longtemps 'que, si
l'dri^càrte la/sôlution' r'adicale de la
suppression-pureVét sifnplç du* bac
calauréat,. on n'aboutira qu'à des
-résultats boiteux et sans efficacité,
tant que l'on reculera devant;la ré- ;
forme que la nature dés choses et le
bon sens indiquent et qui d'ailleurs
est la pratique -constante des éta
blissements d'ehtfëîgiiemént secon
daire dans les pays qiu l'instruction
publique a une organisation ration
nelle. " " '
•Cette réforme, comme' nous , la
comprenons, consiste essentielle
ment dans une mesure très sim-
plè : il s'agit de '-remettre à tout
établissement d'enseignement se
condaire, public ou libre, de , plein
exercice et jouissant d'une notoriété
honorable, la délivrance, dû diplôme
de bachelier, c'est-à-dire (ne crai
gnons, pas. de le. répéter) du certi
ficat d'études secondaires, car le di
plôme de : bachelier n'est pas autre
chose. Suivant cette réforme, le di
plôme serait délivré, • après des
;épreuves écrites , et un examen
public, par un jury composé des pro
fesseurs des classes supérieures de
chaque établissement, ' présidé par
un délégué du ; ministre de l'ins
truction publique. * '
'"©ans cet examen, les notes du
livret scolaire seraient naturelle-
tfient. consultées et fourniraient aux
membres du jury un des éléments
les plus importants de leurs déci
sions. Au diplôme délivré dans ces
condition^ ae publicité et dë con
trôle^.aucune suspicion de faiblesse
ou de complaisance ne pourrait s'at
tacher.—
Si nous ne nous- trompons, voilà
la vraie réforme du baccalauréat,
celle pour* laquelle «tous les ; esprits
vraiment libéraux, à quelque opi
nion ou croyance qu'ils appartien
nent, devraient se coaliser.
Voyons maintenant'quelles objec;
tions on oppose à cette réforme. Il
nous semble, -malgré l'importance
qu'on leur donne, quelles n'ont rien
ae p'érëmptoire. ' 1 " . .
La première objection proteste
énergiquement contre la faculté que
cette réforme accorde aux établis
sements-d'enseignement secondaire
libres,- de délivrer le diplôme de
bachelier : c'est là, dit-on; un «privi
lège essentiel de l'Etat. La colla
tion, des grades fait partie du do
maine inaliénable de ses droits. *
Ce sont de grands mots pour une
bien petite chose. Au surplus la ré
forme, comme nous la concevons,
sauvegarde pleinement le privilège
dei'Etat puisque, dans ce système,"
le diplôme de bachelier ne peut être
délivré qu'en .présence et. sous le
contrôle d'un représentant de l'E
tat.. ... .-
L'objection tirée des droits de
l'Etat n'a donc pas de base. Ajou
tons que, pour fortifier l'objection,
on se ,plait ridiculement à. grossir
l'importance, du diplôme de bache
lier, comme si ce magique .parche
min ouvrait de piein droit, à ceux
qui llont conquis ^toutes les carrières
politiques ou administratives. Hé
las ! il n'en est rien,, les .pauvres
bacheliers ne le savent que trop.
En réalité le diplôme -de bachelier
ne confère à - ses- titulaires ; que
l'humble - droit de- se faire inscrire
aux cours-des Facultés des-lettres,
des scierices, -de droit, de méde
cine, et de pouvoir se présenter aux
examens d'entrée- des grandes
Ecoles-et ' des différentes carrières
judiciaires ou administratives, à
certains concours etc. , mais rien de
plus. Le dipldm'e de bachelier ne
donne rien et ne mène -à rien ipso
facto. On ne voit donc pas ce qu'il y
a d'exorbitant à appeler àu béné
fice de cette réforme tout établisse
ment libre, jouissant, comme.nous
l'avons dit, d'une notoriété honora
ble, d'àûtantpltis," répétons-le, que
les /droits et ' privilèges de l'Etat
sont dans nôtre'' système •" pleine
ment sauvegardés:
Il est surprenant qu'on ait besoin
d'insister sur des vérités aussi-évi
dentes et sur des principes aussi
élémentàire.s.
Le diplôme, de. bachelier, dans les
■i conditions actuelles* comme, tout le
monde le sait, ne prouve pas grand'-
chose au point de vue de la qualité
des études du bachelier qui l'a ob-,
i tenu. Avec la réforme que nous pré
conisons, -il ne perdrait rien; il-
pourrait même: devenir plus signi-
ncatif, ce qui serait un progrès.
Une deuxième objection dont on
S fait grand état est celle que l'on peut
.! appeler l'obj ection des familles , uom-
i ment imaginer, dit-on, que les pro
fesseurs des établissements - d'en
seignement , secondaire, soit libres,
soit de l'Etat, auront la forcé de re- ;
fuser aux sollicitations des , parents|
des notes favorables pour le livret'
scolaire et des complaisances de ju
gement dans les épreuves dë l'exa
men? Et l'on nous présente ces mal-
î heureux professeurs assaillis par
les mères ^plorëes, les suppliant ! dé
considérer qu'il y va de l avenir de
leurs fils ! Il y a dans tout cela de la
fantasmagorie. L'objection . a d'a
bord pour point de départ, à l'égard;
de tout le corps enseignant,. unei
présomption ^générale -de faiblesse
et- >d'une-sorte d'improbité profes
sionnelle, présomption qui n'estpas
seulement injurieuse, mais qui est
certainement? fausse. Es^-ce que,
actuël'îemeAt, les - professeur^ dé
faculté, est-ce que les examinateurs
dé nos grandes éc'oTes ne sontpas,ëux
aussi,assiégés de recommandations?
Tous les jours les. professeurs- de
l'enseignement secondaire, public ou
libre,' font- acte 5 d'indépendance; et
de droiture dans le jugement qu'il»
émettent du mérite respectif de leurs
élèves et dans les places "qu'ils leur
attribuent. .Contre ce "classement
les famille? no songent pas à pro
tester, et les.. démarches qu'elles
peuvent faire,, pour attirer la bien
veillance des maîtres-sur leurs en
fants,n ? ont qu'une portée- très : limi
tée, quand il s'agit de classer «les
élèves d'après leur conduite et leur
travail. !
Il rie faut pas oublier, non plus",
que les ! élèves eux-mêmes qui se
connaissent entre eux, et qui se
jugent, sont: une force d'opinion
avec laquelleunmaitre faible ou pré
varicateur aurait à compter.
- La même sauvegarde, avec plus
de force, d'autorité^et retrouve dans la réforme du bacca
lauréat, telle que nous la concevons..
L'examen comprend des épreuves
écrites et orales, il_ est public, il est
présidé par le délégué du ministre
de l'instruction publique pour le
quel c'est un travail facile de s'assu
rer que les épreuves écrites ont été
convenablement classées et que les
notes du livret scolairè ont un ca
ractère de sincérité. Pour ce qui est
de l'examen oral, qui est public, et
auquel les familles peuvent assis
ter, le contrôle se fait pour ainsi
dire tout naturellement.
On le voit donc, «cette seconde
objection n'a pas plus de fond que
la première.
En somme, il nous semble que
la réforme du baccalauréat, dans les
conditions que nous venons d'ex
poser, tient suffisamment compte
de ' cet état d'esprit soupçonneux
et défiant qpi. domine si malheureu
sement .parmi nous et auquel on se
heurte toutes les fois qu'il s'agit
d'une réforme libérale, s'appuyant
sur le sentiment de la responsabi
lité et de l'honneur professionnels;
En cette question au baccalauréat,
comme en d'autres, on devrait son-
§er que ce n'est pas le moyen de
évelopper dans Un pays un vigou
reux esprit , public et de stimuler les
énergies socialeà,. individuelles ou
collectives, que de les tenir sous un
perpétuel soupçon de défaillance et
ae corruption.
F. Levé.
♦— :
. .BULLETIN DU JOUR
Le comte Moura.view, gérant du mi
nistère des affaires étrangères^a quitté
Paris hier au soir. Nous publions plus
loin le texte des toasts qui ont été pro
noncés au déjeuner du ministère des
affaires étrangères.
La Chambre a défait hier ce qu'elle
avait fait la veille : elle a repoussé l'a
mendement Jaurès au projet de loi sur
le régime des sucres.
Courte séance au. Sénat, juste le temps
de recevoir et voter le second douzième
provisoire demandé par le gouverne
ment.
La Chambre des communes vient d'a
dopter à. l'unanimitéda proposition de
M. : Chamberlain et a nommé une com
mission d'enquête sur les affaires du
Transvaal.
A- Athènes,- les étudiants viennent de
se livrer à de violentes manifestations.
Le roi a signé un décret ordonnant la
fermeture de toutes les facultés, pendant
le premier semestre.
NOUVELLES DE ROME
Le Saint-Père a reçu, hier, douze jeu
nes gens de familles patriciennes qui
viennent prendre du service dans le corps
de ses gardes-nobles. Sa Sainteté les a
affectueusement bénits,les animant à res
ter toujours'dignes de l'exemple de fidé
lité qu'ils donnent en prenant la devise
des gardes d'honneur du Pape.
Aujourd'hui le Saint-Père a reçu en
audience privée S. ©. Mgr Menini, ar
chevêque titulaire de Gangra et vicaire
apostolique de Sofia et Philippopoli.
SliR LA « BllMIË MÉl
Nous avons reçu de M.. l'abbé de
Pascal la lettre suivante :
Saint-Céré; 27 janvier 1897. '
Monsieur le directeur,
. M. l'abbé • Gayraud dans sa lettre de
remerciements à ses' électeurs dit : a, Je
porterai devant vous le drapeau de la dé
mocratie chrétienne. »s -Je, voudrais bien
savoir quel est' ce drapeau, quelles en
sont les couleurs. ■
-Le. mot démocratie, chez nous, en
France, a une signification philosophi
que détèrminée par Rousseau; et une si
gnification historicorpolitique- nettement
marquée par la Révolution ;de 1789, et
par le mouvementlibéral révolutionnaire
qui en est issu. - > •• r . ■•'■ ■ ■ '
Pourquoi s'obstinef à se servir d'un
mot,-aujourd'hui, à .tout .le. moins équi
voque, demain < peut-être, assurément
contre ^intention de ceux qui l'emploient
maintenant, cri de guerre et cri de
haine ?
îJl-y-a quelques, jours à -peine, Je.Sou
verain Pontife^ dans son allocution au pa-
triciat romain,disait: a Comment refuser
un égard particulier à l'éclat du nom, du
moment que le.divin. .Rédempteur a mon
tré par le : fait-le > tenir en estime ? »'Et il
ajoutait : « Tout individu, toute classe
d'individus a -ses fonctions et sa valeur
propres, et c'est de l'assemblage bien
ordonné de tous, que jaillit l'harmonie
de la société humainé„!l est cependant
iAdéniîible"que,.dans les institutions pri
vées et publiques, l'aristocratie du sang
est une force.spéciale, comme la fortune,
comme le talent. S'il" y avait, là disso
nance avec les-dispositions.de.la.nature,
ce n'aurait pas été, comme dans tous les
temps, une des lois modératrices des
événements humains.- C'est, pourquoi*
jugeant d'après le passé, il n'est pas il
logique d'en inférer,; qu'un nom illustre,
quelles que soient les vicissitudes des
temps, ne manquera jamais d'avoir quel
que efficacité, pour qui ,sait dignement le
porter. »...
Plus ancien dans.le service* que le nou
veau député du Finistère, ayant, "bien des
années avant lui, en .compagnie d'amis
et de maîtres que tous connaissent, ré-
.çtetmé —èt à une heure où il y avait à
cela' quelque mérite — les plus larges
réformes sociales sur la base d'une orga
nisation professionnelle reconnaissant et
garantissant à chaque groupe sccial sa
fonction et son droit propres, je guis
peut-être autorisé à signaler ce que j'es
time être pour l'avenir un grave dan
ger.
Quoi qu'il arrive, et quelles que soient
les difficultés créées par les méfiances
des uns, par les imprudencès des autres,
-je n'abandonnerai pas la voie dans la
quelle je suis entré ; "mais je tiens à le
dire très haut à ceux qui me font l'hon
neur de me lire et d.e m'écouter : Parti
san résolu d'une juste et chrétienne 'ré
novation sociale, je suis l'adversaire dé
claré de tout ce qui, en' parole ou en
acte, tendrait à dëchaîner la pire de
toutes les guerres* la guerre de classes.
Yeuillèz agréer, monsièur le directeur,
l'expression de mes sentiments les plus
dévoués.
G. de P ascal,
> missionnaire apostolique,
.docteur en théologie.
M. l'abbé de Pascal est parfaite
ment autorisé à parler comme il le
fait ici. Voilà bien des années qu'il
s'occupe en maître de.la question
sociale et toujours il a dit qu'il en
fallait chercher la solution sans se
ieter dans la démocratie. Il va de
"bon cœur àu> peuple •; il veut l'é
clairer, lui donner des forces et des
droits comme des secours; mais
il n'èritend pàs être pour , cela un
"démocrate ; il serait .plutôt un féo
dal. Ce sont là des vues, des idées
qu'il expose très bien. Mais notre
état, social et -politique permetril
qu'on arrive au but marqué par
un tel chemin? 1 '
M. l'abbé Gayraud, qui veut aussi
des réformes et, au fond, les mêmes
en ce qui touche le bien-être et les
conditions morales de la masse po
pulaire, compte les ; obtenir sur le
terrain.où est aujpurd'hui la France,
le terrain démocratique. Je me borne
à cette indication ; ce sera au mou-
veau député duFinistère de s'expli
quer. "
Sans entrer dans le fond du dé
bat, j'ajouterai une remarque. Je
n'accepte pas que le mot démo
cratie . ait. maintenant chez nous,
dans le langage courant, la signi
fication politique et sociale 1 que
lui laisse M. l'abbé de Pascal.
Longtemps « démocrate » a été
dans les discussions politiques à
peu près synonyme de radical, de
révolutionnaire, de démagogue. Il
n'en est plus ainsi pour tout le
monde, et on peut croire que bien
tôt il n'en sera plus ainsi pour
personne. "Pourquoi ne 'verrait-on
Bas chez nous comme aux Etats-
r nis dans le démocrate un homme
d'ordre, cherchant" un gouverne
ment régulier, voulant uné société
où chacun posséderait les libertés
nécessaires et jouirait en paix de
ses droits ? N'est-ce pas ce ; que
f>romettent les monarchistes qui, à
'exemple du comte de Paris, adhè
rent à la démocratie ? Dans tous les
cas, c'est bien ainsi que le com
prennent les démocrates chrétiens
dont M. l'abbé, Gayraud, ainsi, que
M. l'abbé Lemire, fera entendre à
nos députés les revendications.
Ce programme n'a. rien de con
traire aux nobles. paroles que le
Saint-Père, vient d'adresser au pa-
triciat romain. Ce que Sà Sainteté
à loué en celui-ci, nous le louons,
noUs, ; à sa suite, partout. Une. aris
tocratie fidèle à son devoir, par con
séquent -loyalement et activement
soumise à l'Eglise, est une grande
force.'Cette force, très 'diminuée én
Europe et presque éteinte enFrance,
nous ne sommes pas de ceux qui la
repoussent. Seulement nous, disons
qu elle ne 'peut se ' reconstituer
comme institution sociale, qu'en
comprenant et servant les légiti
més aspirations du temps--pré
sent. Pour diriger le peuple* il fa,ut
d'abord aller le chercher où il est.
Eugène Veuillot.
A LA CHAMBRA
' La question, dés sucres.
M. Jaurès apu se rendre compté*
une fois de plus, 4 qUé' Ià nuit ; porte
conseil... Aussi a-t-il reproché, avec
une particulière amertume, à la
commission et au gouvernement de
né ipas avoir' -invité .là; Chambre à
statuer, dès jeudi, sur Json.ainenr
demènt.
Il;.a tenté, en outre, de stimuler
PamoUr-propre de l'Assemblée
en feignant d'êtré persuade qu'elle
porté atteinte à sa dignité cha
que fois- qu'après avoir pris-en
considéràtion un àmèndement elle
le repousse. ensuite au fond ; il a
accusé le président ; du. conseil de
vouloir humilier le suffrage univer
sel ; il a réédité enfin ses précé*
dents discours — touj ours plus me
naçant, toujours, agitant Je- spectre
de la spéculation.
C'était vraiment là bien du bruit
pour én arriver à savoir si la loi se
rait applicable, dès. le 1 er septembre'
1896 ou seulement au 1 er . février
1897 ; tous ces éclats de voix n'ont
point ! fait ! sortir le président du con
seil dé sa légitime réserve : tout
avait été dit hier par lui et il a" su
i'ouer à l'orateur socialiste le tour
>ien innocent de ne pas se jeter à
nouveau dans le débat.
M. Graux s'est chargé de répon
dre une fois de plus aux objections
de M. Jaurès et a expliqué plus nét-
toment encore à la Chambre que
les stocks de sucre accumulés de
puis plusieurs mois, et dont il était
tant parlé, ne se trouvent point à
la disposition des spéculateurs,'
mais encombrent les fabriques que
les législations autrichienne ,-et al-
'lemandeont chassées du marché ex
térieur. ' : • . v -
M. Linard et M. Ribot ont dû ex
poser de nouveau les mêmes argu
ments, mais le_ dernier coup devait
être porté à l'amendement par M.
Castelin. ' " ' " *
Castelin, qu'on n'accusera
point de complaisances coupables
{>our le cabinet présidé par M. Mé-
ine, est en droit de représenter les
cultivateurs de betteraves, ceux-là
mêmes dont Ion se réclame à.tous
propos. Or, lesicultiva,teùrs de bet
teraves subiraient un grave préju
dice du fait du. retard demandé en
leur nom par M. Jaurès : la question
était entendue, et l'amendement;.a
été repoussé, par 252 voix contre
241. '
L'ensemble de l'article 1 er accorde
donc aux sucres indigènes produits
depuis le 1 er septembre 18.96, . et aux
sucres coloniaux embarqués depuis
cette date,, des primes pour l'expor
tation variant dé 3 *fr. 50 à 4 fr. 50 les
cent kilos ; on a repoussé une dis
position additionnelle de M. Coû
tant qui voulait partager les primes
entre les exportateurs, les agricul
teurs et. les « sécourables » à, domi
cile, visés parla loi de finance.
L'article 2 est adopté, qui concède
aux. sucres des colonies des détaxes
de 2 fr. 25 et 2 fr. 50; —l'article 3 éta
blit une détaxe de 2 fr; par ;10ô kilos
pour lés ' sùcres bruts de 1 la métro
pole expédiés des' ports~français T de
la Manche et de la mer du Nord à
destination des ports français de
l'Atlantique et de la : Méditerranée
pour y être raffinés.
. M. ' Gabriel • -Dufaure trouvait ce
privilège exorbitant et en sollici
tait le retrait pUr et simple, on ne
le lui a pas accordé.
M. Brindeau est venu au nom du
port du Havre réclamer contre ce
qu'il était bien près d'appeler une
criante injustice ; est-il' admissible
que le Havre, si l'on s'en tient au
texte du projet* ne bénéficie| point
de la détaxe ?
Au grand scandale de M: Brin
deau, cependant, le rapporteur a
déclaré ne voir aucune raison d'ac
corder un avantage particulier à la
raffinerie du Havre, —et. la Cham
bre ne: s'est point laissé émouvoir
par les doléànce's des Havrais.
Une nouvelle et chaude bataille
s'engagera lorsqu'il faudra détermi
ner Te moyen pratique de faire face
àux ^primes' si génereusement con
cédées...
Gabriel de T riors.
1
AU SÉNAT
Le second douzième provisoire. — La
1 question'de M. Fabrë.
La séance d'hier a été insigni
fiante. Le Sénat ne se réunissait, en
effet, que pour.voter .le second dou-
zième,provisoire. M. Cochery, mi
nistre aes finances, a déposé c& pro
jet ; M. Morel, rapporteur, a critiqué
avec une discrétion plêine' dé dou
ceur, la pratiqué des douzièmes, , et
lai haute assemblée a adopté, à l^u-
nanimité de 252. voix.
- : t . ■ l' ..
. • * *. ' . ' '
La droite sénatoriale se' préoc
cupe un peu de la question que doit
adresser M. Fabre au gôuverne-
menjt, au suiet des « agissements
des prêtres-bretons dans, l'élection
de l'abbé Gayraud.»
En effet, si la plupart des mem
bres de - l'opposition, .monarchique
regrettent l'échec du comte de
Blois 1 , aucun d'eux ne voudrait ap
prouver le 1 "langage que Va évidem
ment tenir M. Fabre.
Hest .donc très probable ,que la
droite sénatoriale restera impassi- '
ble pendant cétte discussion 1 , et n'y
prendra aucune part. '
J. Mantenay. ' -
«.
ENCORE UN MOT
h'Osserv&tore Romani ) répond sous
ce titre et: dans les termes,, suivants
à des reproches emportés que, la
Vérité lui adressait récemment : > .
' Un journal français plus inonarchiquë
que cath'oliqùè, à ce qu'il nous semble,du
moins monarchique d'abord et ensuite'
catholiquè, après avoir reproduit l'article
de YOsservatore Romano intitulé a For
mule renversée » — nous rappelle cette
juste expression d'un illustre, évêque de
franjee.: « IStous ne sommes pas en répu-
« blique ; nous sommes en maçonne*
« rie. » .. ' . ;
Le susdit journal en tire un .argument
pbnr faire observer à VQsservatore.Ro-
mano qu'a il est impossible aux catho- :
liques français de ne pas faire cette dis»
tinction capitale. »
Nous.remercions ,-notre eonfrère de l'a*,
vis qu'il veut bien nous donner. Nous le
remercions d'autant plus que nous le
voyons avec plaisir persuadé lui aussi.de
la nécessité d'arracher la France à la raar
çonnérie, aux mains de laquelle elle se
trouve. ' .. ,
Eh bien ! qu'a dit le Saint-Père.
Léon XIII aux catholiques et.aux conser
vateurs de France? m Entrez loyalement
« dans la république .qui existe en
, « .Françé, précisément pour en chasser
« la maçonnerie. »
Que notre confrère nous pardonne : où
est maintenant la monarchie ? Et aussi
où sont et quels sont les monarchistes?
La monarchie est-elle dans la dynastie
dès Bourbons ou 'dans l'empire napoléo
nien ? Les monarchistes sont-ils les or
léanistes ou les bonapartistes ?
Pendant qu'on étudie ces problènies
concernant deux monarchies et deux par
tis monarchiques ; jjour ne pas perdre de'
temps à en attendre.. une solution thé
orique et ensuite la préférençe réelle et i
pratique]^'une monarchié (puisqu'il n'y'
a qù un trône ét qu'une seule nation
pour les deux monarchies) les catholi-'
ques. sè placent sur ce qiii existe eii ef
fet, «t là, dans- le domain&..ii?s- Ghoses
concrètes et non dans le domaine de^
l'abstraction,', combattent ;pour défendre
le double intérêt de la religion et de la
patrie, dé l'Eglise et delà France. .
Il nous semble que les catholiques et.
tous les hommes conservateurs et pra
tiques qui sont en Franeè, peuvent dire
aux monarchistes : « C'est à vous de vous
mettre d'accord sur la monarchie, royale
ou impériale, que vous voulez et pouvez
donnera la France.. Montrez-la dans sa
forme réelle et personnelle, et, alors,
nous pourrons dire que nous ne sommes
plus en république, mais en monar
chie. ; • ', - ■
, « Pendant que.vous vous débattez en
tre la i90i?,ai;cîue,et l'-empire, pendantque
les, monarchistes, se divisent . .et se subdi
visent en légitimistes historiques,, en. mo
narchistes orléanistes, en blanqs d'Espa
gne ; pendant que les imperialistes.se di
visent et se subdivisent en impérialistes
jérpniistes, en impérialistes victoriens,
en impérialistes plébiscitaires, en impé
rialistes de llappel au ' peuple, etc., etc., '
nous travaillons pour l'Eglise et pour la
France,.avec les institutions, politiques et
sur le terrain qui existent réellenj-ent en
France.. Cela,.existé, .précisément parce'
que, maintenant du moins, les institutions
royales ou impériales ne peuvent exis
ter, la France ayapt, djune façon claire et
avec assez de persévérance, montré
qu'elle voulait maintenant les institu
tions démocratiques et républicaines.■»
• Le journal français est un peu irrité)
parce que, comme il le dit, YOsservatore
Romano n'a aucun droit de s'ingérer
dans les affaires intérieures-de la France.
Nous le prions "au moins de nous per-r
mettre de noter de temps en temps ce que
fait la fille aînée de l'Eglise et ce qui se
passe dans - la première nation du
monde.
APRÈS L'ÉLECTION
..Une assertion à eté r lancé.e -par
lés journaux réfractaires, disant
3u'à certain moment la célébration
e la- sainte messe avait été inter
dite à r, M. l'abbé- Gayraud. Jamais^
nulle part, personne n'a interdit à
M. l'abbé Gayraud de célébrer là
messe.
L'Autorité et la Vérité répètent
encore que M. le comte de Blois, le
candidat de ces feuilles réfractaires,
a, démissionné pour iïe pas soutenir
les décréts de 188i3.
C'est faux. M. de Blois .avait
donné sa démission plusieurs an
nées auparavant, vers la. fin de
1877.-
La Gazette et la Vérité n'osent
.point cacher à-, leurs lecteurs lès
documents ,que ,d'autres journaux
et nous t avons. publiés en réponse à
la lettre du R. P.: Gallais. Mais tou
tes deux, marchant toujours d'accord,
suppriment ce qui est dit de la lettre
si importante au Général même de
l'ordre des^ Dominicains à M. l'abbé
[Gayraud. Lèur habituelle', bonne foi
se reconnaît a ; ce ...trait.' •
■ Nous'lisons dans la Semaine'reli-
gieuàe rôé Quimper :
v- M. l'abbé Gayraud* missionnaire apos
tolique, a été nommé^ dimanche, 24 jan
vier,. député de la 3 e circonscription de
Brest, 'en remplacement du regretté
Mgr. d'Hulst, par 7,285 voix contre 5,978.,
-données à M, le comte de Blois, conseil
ler général, maire de CoatiMé.al.
Bien que les deux, candidats, offrissent
toutes les garanties que pouvait deman
der une population chrétienne, les élec
teurs dé M, Gayraud ont voulu affirmer
leur docilité plus complète. aux direc
tions piontiflcales. ■
Nous aimons à espérer que, la.bataille
électorale terminée, Te calme et la paix
vont se rétablir et que le bien ,ne souffrira
pas de cette dissension momentanée que,
pour , notre compte, nous aurions, voulu
éviter. '. ■ . ' ...
. De VEcho de Notre-Dame .de ïa
Garde, semaine religieuse du dio
cèse de Marseille :
~ Le snccesgeur de Mgr d'Hulst,. à la
Chambre des députés, .est erçeore ( un
Edition quotidienne. — 10,606
ç,
Dimanche 31 Janvier 1897
EDITION (QUOTIDIENNE
PARIS
et départements
Un an '... 40 »
Six mois...... ' 21 »
Trois mois.;..11 »
ETRANGER
(union postale)
Si " »
26 50
14 »
Les abonnements partent des 1« «et 16 dé chaque mois
"UN NUMÉRO ! ^® ris •; •*• •• * " Cent °
{ Dé parte ments 15 ■?-
BUREAUX : Paris, rue Cassette. 17
, On s'abonne à Rome, >place du Gesù, 8
3E2T
LE MONDE
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements funion postale)
Un an....20 -m . ?6 P ^
Six mois....... io » 13 » "g
Trois mois;. 5 » 6 50 ?■
Les abonnemënts partent des 1" jet 18 de chaque mole
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES . ^
MM.- LAGRANGE, : CERF et O, 6, place de la Bourse ,
PARIS, 30 JANVIER 1897
SOMMAIRE
, EUGÈNE V e UILLOT."
G abriel de T riors .
J. M antenay . -
ta réforme du bac
calauréat ... ........ F. L evé.
Sur. la démocratie..... .
chrétienne^. .
A la Chambre......
Au Sénat."......,...
Étudiants catholi
ques "E douard A lexandre
Bulletin du jour." — Nouvelles iie Rome.
— Encore un mot; — Après l'élection de
, Brest.,— Le comte Mouraview à Paris.—
Informations politiques et parlementai
res. — Le lieutenant Hour'st. -r- Chronl-
, que.. ~ Lettres, sciences et arts. —Mgr
Trégaro. . —-. Chronique religieuse.,
Echos de partout, — Dépêches de l'é-
; tranger. — Les • anarchistes Guerre : et
marine.— Tribunaux."^— Nouvelles di
verses.— Dernière heure. — Tableau et
bulletin de la Bourse.
M RiflME 110 MIMAllA!
'On a wqu'il est de nouveau ques
tion de réformer le baccalauréat.
M. Rambaud, ministre-de l'ins
truction .publique, vient, de déposer
un:projet < de loi qui opérerait dans
cette institution sisouvent remaniée
et toujours-j si-défectueuse des mo
difications importantès.
UUnivers en adéjà signalé les
côtés ët critiquables.
11' est ën .éffët à remarquer que
l'exposé, mëtifs de ce projet;
pas' plus que le texte même,
publies dans le Temps du jan
vier,-ne font, aucune-mention.'-des
établissements d'enseignement se
condaire libres,-pas plus -ques'ils
d'unie fâ'çoh : explicite les étàblisse-
ments de l'Etat, bien qu'il soit évi*
déftt''qtïe là réforme - vise . surtout
leurs élèves :
" Quant" au projet, considéré dans
sa teneur, il est Bref, et consiste en
deux ; disposition, . crû . apportent : à-
l'état'de choses actuel les change
ments suivants l'examen dubacca-
iauréat ès lettres-ou.es sciences» au
lieu d'être passé devant des prçifes-
seurs de Faculté, serait rémis à des
professeurs agrégés de 'l'enseigne
ment secondaire, présidés .par un
professeur de ; faculté 1 . Ç'ètte partie
ae la /réforme mérifë èri, principe
d'être'vivement approuvée.
Le idiplôme de bachelier n'étant
en soi qu'un certificat d'études se
condaires convenablement faites*
c'est évidemment aux professeurs
de l'enseignement secondaire qu'il
appartient de le délivrer.
Ce ' retour aux données * du bon
sens est le signe d'un véritable pro
grès dont il y a lieu de féliciter le
ministre de l'instruction publique.:
Le second point marquant de la
reforme projetée est l'autorité pré
pondérante qui serait, attribuée aux
témoignages dulïvrët scolaire; ce,la
pourrait aller, ' d'après /le projet,
jusqu'à dispenser; les,, jeunes gens,
pourvus d'un brillant livret, ae-la
nécessité des épreuves, écrites? et de*
l'examen'oral, le diplôme de bache
lier étant alors délivré sur le vu de
çek livrèts hors ligne.
. Cette partie de là réforme nous
pàràît beaucoup,' plus discutable
elle pêche, à notre avis, par l'exa
gération d'une idée juste, "et puis
elle éveille, le soupçon-'de la partia
lité et de la faveur.
-Maintenant, si.nous supposons le
projet de loi voté'dans sa rédaction
actuelle, quel sera. Je sort.jait aux
élèves des établissements d'ensei
gnement secondaire libres ?
• Comment fauMl interpréter le si-'
lence du projet à leur égard ? La
question intéresse presque la moitié
ae la jeunesse française vouée aux
études classiques: Le silence gardé
à-ce sujet est surprenant et inquié
tant.' ! •
Quant à la questionne fond,- nous
pensons depuis longtemps 'que, si
l'dri^càrte la/sôlution' r'adicale de la
suppression-pureVét sifnplç du* bac
calauréat,. on n'aboutira qu'à des
-résultats boiteux et sans efficacité,
tant que l'on reculera devant;la ré- ;
forme que la nature dés choses et le
bon sens indiquent et qui d'ailleurs
est la pratique -constante des éta
blissements d'ehtfëîgiiemént secon
daire dans les pays qiu l'instruction
publique a une organisation ration
nelle. " " '
•Cette réforme, comme' nous , la
comprenons, consiste essentielle
ment dans une mesure très sim-
plè : il s'agit de '-remettre à tout
établissement d'enseignement se
condaire, public ou libre, de , plein
exercice et jouissant d'une notoriété
honorable, la délivrance, dû diplôme
de bachelier, c'est-à-dire (ne crai
gnons, pas. de le. répéter) du certi
ficat d'études secondaires, car le di
plôme de : bachelier n'est pas autre
chose. Suivant cette réforme, le di
plôme serait délivré, • après des
;épreuves écrites , et un examen
public, par un jury composé des pro
fesseurs des classes supérieures de
chaque établissement, ' présidé par
un délégué du ; ministre de l'ins
truction publique. * '
'"©ans cet examen, les notes du
livret scolaire seraient naturelle-
tfient. consultées et fourniraient aux
membres du jury un des éléments
les plus importants de leurs déci
sions. Au diplôme délivré dans ces
condition^ ae publicité et dë con
trôle^.aucune suspicion de faiblesse
ou de complaisance ne pourrait s'at
tacher.—
Si nous ne nous- trompons, voilà
la vraie réforme du baccalauréat,
celle pour* laquelle «tous les ; esprits
vraiment libéraux, à quelque opi
nion ou croyance qu'ils appartien
nent, devraient se coaliser.
Voyons maintenant'quelles objec;
tions on oppose à cette réforme. Il
nous semble, -malgré l'importance
qu'on leur donne, quelles n'ont rien
ae p'érëmptoire. ' 1 " . .
La première objection proteste
énergiquement contre la faculté que
cette réforme accorde aux établis
sements-d'enseignement secondaire
libres,- de délivrer le diplôme de
bachelier : c'est là, dit-on; un «privi
lège essentiel de l'Etat. La colla
tion, des grades fait partie du do
maine inaliénable de ses droits. *
Ce sont de grands mots pour une
bien petite chose. Au surplus la ré
forme, comme nous la concevons,
sauvegarde pleinement le privilège
dei'Etat puisque, dans ce système,"
le diplôme de bachelier ne peut être
délivré qu'en .présence et. sous le
contrôle d'un représentant de l'E
tat.. ... .-
L'objection tirée des droits de
l'Etat n'a donc pas de base. Ajou
tons que, pour fortifier l'objection,
on se ,plait ridiculement à. grossir
l'importance, du diplôme de bache
lier, comme si ce magique .parche
min ouvrait de piein droit, à ceux
qui llont conquis ^toutes les carrières
politiques ou administratives. Hé
las ! il n'en est rien,, les .pauvres
bacheliers ne le savent que trop.
En réalité le diplôme -de bachelier
ne confère à - ses- titulaires ; que
l'humble - droit de- se faire inscrire
aux cours-des Facultés des-lettres,
des scierices, -de droit, de méde
cine, et de pouvoir se présenter aux
examens d'entrée- des grandes
Ecoles-et ' des différentes carrières
judiciaires ou administratives, à
certains concours etc. , mais rien de
plus. Le dipldm'e de bachelier ne
donne rien et ne mène -à rien ipso
facto. On ne voit donc pas ce qu'il y
a d'exorbitant à appeler àu béné
fice de cette réforme tout établisse
ment libre, jouissant, comme.nous
l'avons dit, d'une notoriété honora
ble, d'àûtantpltis," répétons-le, que
les /droits et ' privilèges de l'Etat
sont dans nôtre'' système •" pleine
ment sauvegardés:
Il est surprenant qu'on ait besoin
d'insister sur des vérités aussi-évi
dentes et sur des principes aussi
élémentàire.s.
Le diplôme, de. bachelier, dans les
■i conditions actuelles* comme, tout le
monde le sait, ne prouve pas grand'-
chose au point de vue de la qualité
des études du bachelier qui l'a ob-,
i tenu. Avec la réforme que nous pré
conisons, -il ne perdrait rien; il-
pourrait même: devenir plus signi-
ncatif, ce qui serait un progrès.
Une deuxième objection dont on
S fait grand état est celle que l'on peut
.! appeler l'obj ection des familles , uom-
i ment imaginer, dit-on, que les pro
fesseurs des établissements - d'en
seignement , secondaire, soit libres,
soit de l'Etat, auront la forcé de re- ;
fuser aux sollicitations des , parents|
des notes favorables pour le livret'
scolaire et des complaisances de ju
gement dans les épreuves dë l'exa
men? Et l'on nous présente ces mal-
î heureux professeurs assaillis par
les mères ^plorëes, les suppliant ! dé
considérer qu'il y va de l avenir de
leurs fils ! Il y a dans tout cela de la
fantasmagorie. L'objection . a d'a
bord pour point de départ, à l'égard;
de tout le corps enseignant,. unei
présomption ^générale -de faiblesse
et- >d'une-sorte d'improbité profes
sionnelle, présomption qui n'estpas
seulement injurieuse, mais qui est
certainement? fausse. Es^-ce que,
actuël'îemeAt, les - professeur^ dé
faculté, est-ce que les examinateurs
dé nos grandes éc'oTes ne sontpas,ëux
aussi,assiégés de recommandations?
Tous les jours les. professeurs- de
l'enseignement secondaire, public ou
libre,' font- acte 5 d'indépendance; et
de droiture dans le jugement qu'il»
émettent du mérite respectif de leurs
élèves et dans les places "qu'ils leur
attribuent. .Contre ce "classement
les famille? no songent pas à pro
tester, et les.. démarches qu'elles
peuvent faire,, pour attirer la bien
veillance des maîtres-sur leurs en
fants,n ? ont qu'une portée- très : limi
tée, quand il s'agit de classer «les
élèves d'après leur conduite et leur
travail. !
Il rie faut pas oublier, non plus",
que les ! élèves eux-mêmes qui se
connaissent entre eux, et qui se
jugent, sont: une force d'opinion
avec laquelleunmaitre faible ou pré
varicateur aurait à compter.
- La même sauvegarde, avec plus
de force, d'autorité^et
lauréat, telle que nous la concevons..
L'examen comprend des épreuves
écrites et orales, il_ est public, il est
présidé par le délégué du ministre
de l'instruction publique pour le
quel c'est un travail facile de s'assu
rer que les épreuves écrites ont été
convenablement classées et que les
notes du livret scolairè ont un ca
ractère de sincérité. Pour ce qui est
de l'examen oral, qui est public, et
auquel les familles peuvent assis
ter, le contrôle se fait pour ainsi
dire tout naturellement.
On le voit donc, «cette seconde
objection n'a pas plus de fond que
la première.
En somme, il nous semble que
la réforme du baccalauréat, dans les
conditions que nous venons d'ex
poser, tient suffisamment compte
de ' cet état d'esprit soupçonneux
et défiant qpi. domine si malheureu
sement .parmi nous et auquel on se
heurte toutes les fois qu'il s'agit
d'une réforme libérale, s'appuyant
sur le sentiment de la responsabi
lité et de l'honneur professionnels;
En cette question au baccalauréat,
comme en d'autres, on devrait son-
§er que ce n'est pas le moyen de
évelopper dans Un pays un vigou
reux esprit , public et de stimuler les
énergies socialeà,. individuelles ou
collectives, que de les tenir sous un
perpétuel soupçon de défaillance et
ae corruption.
F. Levé.
♦— :
. .BULLETIN DU JOUR
Le comte Moura.view, gérant du mi
nistère des affaires étrangères^a quitté
Paris hier au soir. Nous publions plus
loin le texte des toasts qui ont été pro
noncés au déjeuner du ministère des
affaires étrangères.
La Chambre a défait hier ce qu'elle
avait fait la veille : elle a repoussé l'a
mendement Jaurès au projet de loi sur
le régime des sucres.
Courte séance au. Sénat, juste le temps
de recevoir et voter le second douzième
provisoire demandé par le gouverne
ment.
La Chambre des communes vient d'a
dopter à. l'unanimitéda proposition de
M. : Chamberlain et a nommé une com
mission d'enquête sur les affaires du
Transvaal.
A- Athènes,- les étudiants viennent de
se livrer à de violentes manifestations.
Le roi a signé un décret ordonnant la
fermeture de toutes les facultés, pendant
le premier semestre.
NOUVELLES DE ROME
Le Saint-Père a reçu, hier, douze jeu
nes gens de familles patriciennes qui
viennent prendre du service dans le corps
de ses gardes-nobles. Sa Sainteté les a
affectueusement bénits,les animant à res
ter toujours'dignes de l'exemple de fidé
lité qu'ils donnent en prenant la devise
des gardes d'honneur du Pape.
Aujourd'hui le Saint-Père a reçu en
audience privée S. ©. Mgr Menini, ar
chevêque titulaire de Gangra et vicaire
apostolique de Sofia et Philippopoli.
SliR LA « BllMIË MÉl
Nous avons reçu de M.. l'abbé de
Pascal la lettre suivante :
Saint-Céré; 27 janvier 1897. '
Monsieur le directeur,
. M. l'abbé • Gayraud dans sa lettre de
remerciements à ses' électeurs dit : a, Je
porterai devant vous le drapeau de la dé
mocratie chrétienne. »s -Je, voudrais bien
savoir quel est' ce drapeau, quelles en
sont les couleurs. ■
-Le. mot démocratie, chez nous, en
France, a une signification philosophi
que détèrminée par Rousseau; et une si
gnification historicorpolitique- nettement
marquée par la Révolution ;de 1789, et
par le mouvementlibéral révolutionnaire
qui en est issu. - > •• r . ■•'■ ■ ■ '
Pourquoi s'obstinef à se servir d'un
mot,-aujourd'hui, à .tout .le. moins équi
voque, demain < peut-être, assurément
contre ^intention de ceux qui l'emploient
maintenant, cri de guerre et cri de
haine ?
îJl-y-a quelques, jours à -peine, Je.Sou
verain Pontife^ dans son allocution au pa-
triciat romain,disait: a Comment refuser
un égard particulier à l'éclat du nom, du
moment que le.divin. .Rédempteur a mon
tré par le : fait-le > tenir en estime ? »'Et il
ajoutait : « Tout individu, toute classe
d'individus a -ses fonctions et sa valeur
propres, et c'est de l'assemblage bien
ordonné de tous, que jaillit l'harmonie
de la société humainé„!l est cependant
iAdéniîible"que,.dans les institutions pri
vées et publiques, l'aristocratie du sang
est une force.spéciale, comme la fortune,
comme le talent. S'il" y avait, là disso
nance avec les-dispositions.de.la.nature,
ce n'aurait pas été, comme dans tous les
temps, une des lois modératrices des
événements humains.- C'est, pourquoi*
jugeant d'après le passé, il n'est pas il
logique d'en inférer,; qu'un nom illustre,
quelles que soient les vicissitudes des
temps, ne manquera jamais d'avoir quel
que efficacité, pour qui ,sait dignement le
porter. »...
Plus ancien dans.le service* que le nou
veau député du Finistère, ayant, "bien des
années avant lui, en .compagnie d'amis
et de maîtres que tous connaissent, ré-
.çtetmé —èt à une heure où il y avait à
cela' quelque mérite — les plus larges
réformes sociales sur la base d'une orga
nisation professionnelle reconnaissant et
garantissant à chaque groupe sccial sa
fonction et son droit propres, je guis
peut-être autorisé à signaler ce que j'es
time être pour l'avenir un grave dan
ger.
Quoi qu'il arrive, et quelles que soient
les difficultés créées par les méfiances
des uns, par les imprudencès des autres,
-je n'abandonnerai pas la voie dans la
quelle je suis entré ; "mais je tiens à le
dire très haut à ceux qui me font l'hon
neur de me lire et d.e m'écouter : Parti
san résolu d'une juste et chrétienne 'ré
novation sociale, je suis l'adversaire dé
claré de tout ce qui, en' parole ou en
acte, tendrait à dëchaîner la pire de
toutes les guerres* la guerre de classes.
Yeuillèz agréer, monsièur le directeur,
l'expression de mes sentiments les plus
dévoués.
G. de P ascal,
> missionnaire apostolique,
.docteur en théologie.
M. l'abbé de Pascal est parfaite
ment autorisé à parler comme il le
fait ici. Voilà bien des années qu'il
s'occupe en maître de.la question
sociale et toujours il a dit qu'il en
fallait chercher la solution sans se
ieter dans la démocratie. Il va de
"bon cœur àu> peuple •; il veut l'é
clairer, lui donner des forces et des
droits comme des secours; mais
il n'èritend pàs être pour , cela un
"démocrate ; il serait .plutôt un féo
dal. Ce sont là des vues, des idées
qu'il expose très bien. Mais notre
état, social et -politique permetril
qu'on arrive au but marqué par
un tel chemin? 1 '
M. l'abbé Gayraud, qui veut aussi
des réformes et, au fond, les mêmes
en ce qui touche le bien-être et les
conditions morales de la masse po
pulaire, compte les ; obtenir sur le
terrain.où est aujpurd'hui la France,
le terrain démocratique. Je me borne
à cette indication ; ce sera au mou-
veau député duFinistère de s'expli
quer. "
Sans entrer dans le fond du dé
bat, j'ajouterai une remarque. Je
n'accepte pas que le mot démo
cratie . ait. maintenant chez nous,
dans le langage courant, la signi
fication politique et sociale 1 que
lui laisse M. l'abbé de Pascal.
Longtemps « démocrate » a été
dans les discussions politiques à
peu près synonyme de radical, de
révolutionnaire, de démagogue. Il
n'en est plus ainsi pour tout le
monde, et on peut croire que bien
tôt il n'en sera plus ainsi pour
personne. "Pourquoi ne 'verrait-on
Bas chez nous comme aux Etats-
r nis dans le démocrate un homme
d'ordre, cherchant" un gouverne
ment régulier, voulant uné société
où chacun posséderait les libertés
nécessaires et jouirait en paix de
ses droits ? N'est-ce pas ce ; que
f>romettent les monarchistes qui, à
'exemple du comte de Paris, adhè
rent à la démocratie ? Dans tous les
cas, c'est bien ainsi que le com
prennent les démocrates chrétiens
dont M. l'abbé, Gayraud, ainsi, que
M. l'abbé Lemire, fera entendre à
nos députés les revendications.
Ce programme n'a. rien de con
traire aux nobles. paroles que le
Saint-Père, vient d'adresser au pa-
triciat romain. Ce que Sà Sainteté
à loué en celui-ci, nous le louons,
noUs, ; à sa suite, partout. Une. aris
tocratie fidèle à son devoir, par con
séquent -loyalement et activement
soumise à l'Eglise, est une grande
force.'Cette force, très 'diminuée én
Europe et presque éteinte enFrance,
nous ne sommes pas de ceux qui la
repoussent. Seulement nous, disons
qu elle ne 'peut se ' reconstituer
comme institution sociale, qu'en
comprenant et servant les légiti
més aspirations du temps--pré
sent. Pour diriger le peuple* il fa,ut
d'abord aller le chercher où il est.
Eugène Veuillot.
A LA CHAMBRA
' La question, dés sucres.
M. Jaurès apu se rendre compté*
une fois de plus, 4 qUé' Ià nuit ; porte
conseil... Aussi a-t-il reproché, avec
une particulière amertume, à la
commission et au gouvernement de
né ipas avoir' -invité .là; Chambre à
statuer, dès jeudi, sur Json.ainenr
demènt.
Il;.a tenté, en outre, de stimuler
PamoUr-propre de l'Assemblée
en feignant d'êtré persuade qu'elle
porté atteinte à sa dignité cha
que fois- qu'après avoir pris-en
considéràtion un àmèndement elle
le repousse. ensuite au fond ; il a
accusé le président ; du. conseil de
vouloir humilier le suffrage univer
sel ; il a réédité enfin ses précé*
dents discours — touj ours plus me
naçant, toujours, agitant Je- spectre
de la spéculation.
C'était vraiment là bien du bruit
pour én arriver à savoir si la loi se
rait applicable, dès. le 1 er septembre'
1896 ou seulement au 1 er . février
1897 ; tous ces éclats de voix n'ont
point ! fait ! sortir le président du con
seil dé sa légitime réserve : tout
avait été dit hier par lui et il a" su
i'ouer à l'orateur socialiste le tour
>ien innocent de ne pas se jeter à
nouveau dans le débat.
M. Graux s'est chargé de répon
dre une fois de plus aux objections
de M. Jaurès et a expliqué plus nét-
toment encore à la Chambre que
les stocks de sucre accumulés de
puis plusieurs mois, et dont il était
tant parlé, ne se trouvent point à
la disposition des spéculateurs,'
mais encombrent les fabriques que
les législations autrichienne ,-et al-
'lemandeont chassées du marché ex
térieur. ' : • . v -
M. Linard et M. Ribot ont dû ex
poser de nouveau les mêmes argu
ments, mais le_ dernier coup devait
être porté à l'amendement par M.
Castelin. ' " ' " *
Castelin, qu'on n'accusera
point de complaisances coupables
{>our le cabinet présidé par M. Mé-
ine, est en droit de représenter les
cultivateurs de betteraves, ceux-là
mêmes dont Ion se réclame à.tous
propos. Or, lesicultiva,teùrs de bet
teraves subiraient un grave préju
dice du fait du. retard demandé en
leur nom par M. Jaurès : la question
était entendue, et l'amendement;.a
été repoussé, par 252 voix contre
241. '
L'ensemble de l'article 1 er accorde
donc aux sucres indigènes produits
depuis le 1 er septembre 18.96, . et aux
sucres coloniaux embarqués depuis
cette date,, des primes pour l'expor
tation variant dé 3 *fr. 50 à 4 fr. 50 les
cent kilos ; on a repoussé une dis
position additionnelle de M. Coû
tant qui voulait partager les primes
entre les exportateurs, les agricul
teurs et. les « sécourables » à, domi
cile, visés parla loi de finance.
L'article 2 est adopté, qui concède
aux. sucres des colonies des détaxes
de 2 fr. 25 et 2 fr. 50; —l'article 3 éta
blit une détaxe de 2 fr; par ;10ô kilos
pour lés ' sùcres bruts de 1 la métro
pole expédiés des' ports~français T de
la Manche et de la mer du Nord à
destination des ports français de
l'Atlantique et de la : Méditerranée
pour y être raffinés.
. M. ' Gabriel • -Dufaure trouvait ce
privilège exorbitant et en sollici
tait le retrait pUr et simple, on ne
le lui a pas accordé.
M. Brindeau est venu au nom du
port du Havre réclamer contre ce
qu'il était bien près d'appeler une
criante injustice ; est-il' admissible
que le Havre, si l'on s'en tient au
texte du projet* ne bénéficie| point
de la détaxe ?
Au grand scandale de M: Brin
deau, cependant, le rapporteur a
déclaré ne voir aucune raison d'ac
corder un avantage particulier à la
raffinerie du Havre, —et. la Cham
bre ne: s'est point laissé émouvoir
par les doléànce's des Havrais.
Une nouvelle et chaude bataille
s'engagera lorsqu'il faudra détermi
ner Te moyen pratique de faire face
àux ^primes' si génereusement con
cédées...
Gabriel de T riors.
1
AU SÉNAT
Le second douzième provisoire. — La
1 question'de M. Fabrë.
La séance d'hier a été insigni
fiante. Le Sénat ne se réunissait, en
effet, que pour.voter .le second dou-
zième,provisoire. M. Cochery, mi
nistre aes finances, a déposé c& pro
jet ; M. Morel, rapporteur, a critiqué
avec une discrétion plêine' dé dou
ceur, la pratiqué des douzièmes, , et
lai haute assemblée a adopté, à l^u-
nanimité de 252. voix.
- : t . ■ l' ..
. • * *. ' . ' '
La droite sénatoriale se' préoc
cupe un peu de la question que doit
adresser M. Fabre au gôuverne-
menjt, au suiet des « agissements
des prêtres-bretons dans, l'élection
de l'abbé Gayraud.»
En effet, si la plupart des mem
bres de - l'opposition, .monarchique
regrettent l'échec du comte de
Blois 1 , aucun d'eux ne voudrait ap
prouver le 1 "langage que Va évidem
ment tenir M. Fabre.
Hest .donc très probable ,que la
droite sénatoriale restera impassi- '
ble pendant cétte discussion 1 , et n'y
prendra aucune part. '
J. Mantenay. ' -
«.
ENCORE UN MOT
h'Osserv&tore Romani ) répond sous
ce titre et: dans les termes,, suivants
à des reproches emportés que, la
Vérité lui adressait récemment : > .
' Un journal français plus inonarchiquë
que cath'oliqùè, à ce qu'il nous semble,du
moins monarchique d'abord et ensuite'
catholiquè, après avoir reproduit l'article
de YOsservatore Romano intitulé a For
mule renversée » — nous rappelle cette
juste expression d'un illustre, évêque de
franjee.: « IStous ne sommes pas en répu-
« blique ; nous sommes en maçonne*
« rie. » .. ' . ;
Le susdit journal en tire un .argument
pbnr faire observer à VQsservatore.Ro-
mano qu'a il est impossible aux catho- :
liques français de ne pas faire cette dis»
tinction capitale. »
Nous.remercions ,-notre eonfrère de l'a*,
vis qu'il veut bien nous donner. Nous le
remercions d'autant plus que nous le
voyons avec plaisir persuadé lui aussi.de
la nécessité d'arracher la France à la raar
çonnérie, aux mains de laquelle elle se
trouve. ' .. ,
Eh bien ! qu'a dit le Saint-Père.
Léon XIII aux catholiques et.aux conser
vateurs de France? m Entrez loyalement
« dans la république .qui existe en
, « .Françé, précisément pour en chasser
« la maçonnerie. »
Que notre confrère nous pardonne : où
est maintenant la monarchie ? Et aussi
où sont et quels sont les monarchistes?
La monarchie est-elle dans la dynastie
dès Bourbons ou 'dans l'empire napoléo
nien ? Les monarchistes sont-ils les or
léanistes ou les bonapartistes ?
Pendant qu'on étudie ces problènies
concernant deux monarchies et deux par
tis monarchiques ; jjour ne pas perdre de'
temps à en attendre.. une solution thé
orique et ensuite la préférençe réelle et i
pratique]^'une monarchié (puisqu'il n'y'
a qù un trône ét qu'une seule nation
pour les deux monarchies) les catholi-'
ques. sè placent sur ce qiii existe eii ef
fet, «t là, dans- le domain&..ii?s- Ghoses
concrètes et non dans le domaine de^
l'abstraction,', combattent ;pour défendre
le double intérêt de la religion et de la
patrie, dé l'Eglise et delà France. .
Il nous semble que les catholiques et.
tous les hommes conservateurs et pra
tiques qui sont en Franeè, peuvent dire
aux monarchistes : « C'est à vous de vous
mettre d'accord sur la monarchie, royale
ou impériale, que vous voulez et pouvez
donnera la France.. Montrez-la dans sa
forme réelle et personnelle, et, alors,
nous pourrons dire que nous ne sommes
plus en république, mais en monar
chie. ; • ', - ■
, « Pendant que.vous vous débattez en
tre la i90i?,ai;cîue,et l'-empire, pendantque
les, monarchistes, se divisent . .et se subdi
visent en légitimistes historiques,, en. mo
narchistes orléanistes, en blanqs d'Espa
gne ; pendant que les imperialistes.se di
visent et se subdivisent en impérialistes
jérpniistes, en impérialistes victoriens,
en impérialistes plébiscitaires, en impé
rialistes de llappel au ' peuple, etc., etc., '
nous travaillons pour l'Eglise et pour la
France,.avec les institutions, politiques et
sur le terrain qui existent réellenj-ent en
France.. Cela,.existé, .précisément parce'
que, maintenant du moins, les institutions
royales ou impériales ne peuvent exis
ter, la France ayapt, djune façon claire et
avec assez de persévérance, montré
qu'elle voulait maintenant les institu
tions démocratiques et républicaines.■»
• Le journal français est un peu irrité)
parce que, comme il le dit, YOsservatore
Romano n'a aucun droit de s'ingérer
dans les affaires intérieures-de la France.
Nous le prions "au moins de nous per-r
mettre de noter de temps en temps ce que
fait la fille aînée de l'Eglise et ce qui se
passe dans - la première nation du
monde.
APRÈS L'ÉLECTION
..Une assertion à eté r lancé.e -par
lés journaux réfractaires, disant
3u'à certain moment la célébration
e la- sainte messe avait été inter
dite à r, M. l'abbé- Gayraud. Jamais^
nulle part, personne n'a interdit à
M. l'abbé Gayraud de célébrer là
messe.
L'Autorité et la Vérité répètent
encore que M. le comte de Blois, le
candidat de ces feuilles réfractaires,
a, démissionné pour iïe pas soutenir
les décréts de 188i3.
C'est faux. M. de Blois .avait
donné sa démission plusieurs an
nées auparavant, vers la. fin de
1877.-
La Gazette et la Vérité n'osent
.point cacher à-, leurs lecteurs lès
documents ,que ,d'autres journaux
et nous t avons. publiés en réponse à
la lettre du R. P.: Gallais. Mais tou
tes deux, marchant toujours d'accord,
suppriment ce qui est dit de la lettre
si importante au Général même de
l'ordre des^ Dominicains à M. l'abbé
[Gayraud. Lèur habituelle', bonne foi
se reconnaît a ; ce ...trait.' •
■ Nous'lisons dans la Semaine'reli-
gieuàe rôé Quimper :
v- M. l'abbé Gayraud* missionnaire apos
tolique, a été nommé^ dimanche, 24 jan
vier,. député de la 3 e circonscription de
Brest, 'en remplacement du regretté
Mgr. d'Hulst, par 7,285 voix contre 5,978.,
-données à M, le comte de Blois, conseil
ler général, maire de CoatiMé.al.
Bien que les deux, candidats, offrissent
toutes les garanties que pouvait deman
der une population chrétienne, les élec
teurs dé M, Gayraud ont voulu affirmer
leur docilité plus complète. aux direc
tions piontiflcales. ■
Nous aimons à espérer que, la.bataille
électorale terminée, Te calme et la paix
vont se rétablir et que le bien ,ne souffrira
pas de cette dissension momentanée que,
pour , notre compte, nous aurions, voulu
éviter. '. ■ . ' ...
. De VEcho de Notre-Dame .de ïa
Garde, semaine religieuse du dio
cèse de Marseille :
~ Le snccesgeur de Mgr d'Hulst,. à la
Chambre des députés, .est erçeore ( un
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