Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1897-01-01
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1897 01 janvier 1897
Description : 1897/01/01 (Numéro 10577). 1897/01/01 (Numéro 10577).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k709358k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi !•* Janvier 1897
Edition quotidienne. — 10,57?
Vendredi i 6ï Janvier 1897
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS' •:
ET DÉPARTEMENTS
Un an......... 40 »
Six mois.îivv. 21 ' " >î
Trois mois......, J.1 »
ÉTRANGER
(union postale)
51 »
26 50
14 » ,
Les abonnements partent des 1" et 16 do chaque mois !
Paris, 10 cent. •
Départements.. j ' ;î ; ' '<
UN NUMÉRO
MÉRO |
BUREAUX i: Parié, me Cassette, 17
On s'abonne à Rome, place du Gesù, 8_
Ht* Sîï^siuV 4& '*ïJ*rî -4
A cause du jour de l'An 1UNIVERS
ne paraîtra pa3 demain. '
paris, 3i décembre'1896.
SOMMAIRE
•S} À.*!
ÉDITION SEMI-QUOT IDIENNE
f -\'FÀRIS ÉTRANGER" :
Et DEPARTEMENTS '(UNION'POSTAÈE) »
Un an..., 20 » .26 » ..
Six mois...... 10 » . J13 .» ~J
.Trpis mois:..., . '5 » '. f 6 50 £
. ^es abonnements partent des l° r et 13 de , chaque mois
L'ÙWJVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés J
ANNONCES ,
i'MM. LAGRANGE, CERF et place dé k Bourse
4
1896 pierre vjeuillot.
La ligue de l'ensei- . . . i
gnement., F. V.
Correspondance ro-
maine ***. * '
Mission du Puy. . . . ' U n T émoin.;
Un ouvrage de, phi
losophie, .... A bbé G ombeut...
Le calendrier pascal .. , . ■.
des juifs .et des
chrétiens - A bbé B londel.'
Feuilleton : Types -
de campagnards...' A. de séfiur. ''
Bulletin du jour. — Les élections sénato
riales. -Nouvelles de JRoïne.,4- Les
concerts dans les églises. A travers les
décorations. M. Turrel à la'Nouvelle.
-taires. —>"A l'Hôtel de Ville.' — Chro
nique.— A la verrerie ouvrière. — Mada--
gascar. — Dépêches de l'étrangér. ' -r
Institut "catholique. Agenda-annuaire
du clergé. —^ Nécrologie. —-Echos de par
tout. — Lettres, sciences . et arts. -
Guerre et marine. — Tribunaux. — Der
nière heure. Nouvelles diverses. —
Calendrier* — Bourse «t bulletin, finan
cier.
1896
Encore une année finie! Quand
viendra donc le temps où nous
Eourrons écrire, à pareil jour : —
l 'année qui se termine à été.bonne;
souhaitons - d'être 'aussi', lïèureux
pendant celle qui commence
' Nou'si* n'en sommés pàs : là. On
demande à, être, plus Heureux «yen
1887 qu'en 1890, On en a besoin. , ;
Cependant l'année qui disparaît
demeurera .parmi !,es dates connues
de notre histoire.. Des siècles au
ront passé, ' qu'aux examens . l'on
continuera : d'interroger les postu
lants de diplômes, leur disant : —
Quel événement eut lieu en,1896?...
Et ils répondront : — Le tsar Ni
colas II vint à Paris, ou fut scèllée
l'alliance franco-russe...
Au point de., vue extérieur, 1896
n'aura certes pas été stérile. Et con
sidérant le grand acte, plein de pro
messes, qui fut accompli devant
l'Europe attentive, on pourrait se
réjouir franchement, s'il n'y avait
pas une ombre, diminuant la satis
faction. La France porté' une part
de responsabilité dans les massa
cres d Arménie. Elle, n'a pas fait
tout ce' qu'elle devait, tout ce qu'il
lui était possible de faire, pour en
atténuer les horreurs, pour en ré
primer le scandale. On a vu, de cet
Orient si longtemps habitué à sa vi
gilante protection, des mains 'sup
pliantes se dresser vérs- elle. Mais
c'est à peu près en vain, qu'on l'im
plorait. La France n'a point agi ef-
licacement'; et si les bourreauxlaisr
sent enfin pendre,, leurs, glaives,
«'est que m^ême les Turcs, se fati
guent de tuer. I
Les décorations des fêtes en
l 'honneur des souverains > russes
n'ont pu faire ëntièrément.dispa
raître cette tache.;
Et pourtant il faudrait souhaiter
que Vannée intérieure eût.été aussi
bonné que, l'année extérieure.. Mal
heureusement, ,1a pacification est
loin d'avoir accompli chez nous les
mêmes éclatants-progrès que notre
relèvement- au dehors. Qu'elle est
donc lente à s'opérer ! ■ -
Il convient, toutefois de le recon
naître : 1896 nous-laisse, dans une
situation un peu moins sombre que
1895. . ■ iv
? L'année dernière, nous avions le
cabinet Bourgeois.Il s'appuyaitâur
les radicaux, il suivait les; collecti
vistes, il jouissait de la faveur com
plète des sectaires et des francs -
maçons. Paveur méritée : ses des
seins contre. l'Eglise, .il ne les ca
chait pas, et préparait; une loi qui
devait ' pensait-il* donner i aux ins
titutions. catholiques le. coup de
grâce. On se demandait avec inquié
tude si la Chambre 'aurait jamais le
courage de ; nous débarrasser • dë
lui. Et'de 'fait, il a fallu que ce fût le
Sénat qui se dévouât aù' courage.
Bref, tous ceux,- de' droite ou de
? gauche, qui ne veulent pas, sous la
lépublique, d'une : amélioration re?
ligieuse, triomphaient. : •
La crainte les J a repris. 1896 avait
mieux commencé, pour eux, qu'il ne
s'achève... Ce n'est pas que. lés ca
tholiques doivent sp'faire, sûr le
bon vouloir et l'énergie dès /minis
tres actuejs, ' de grandes' illusions.
Nous aurions- bien tort. Cependant,
ils valent mieux que leurs prédé
cesseurs. Si légère que soit une
amélioration, ëllë est préférable à
la stagnation, et surtout à l'aggra
vation.,C'est quelque- chose, après
tOUt Ce
anne.es.
conseil déclarer à la tribune de la
Chambré qu'il ne veut, point faire là
.guerre à l'idée, religieuse,. —Pa
roles seulement,- dira-t-on. -b- Oui,
mais paroles importantes, que toute
la France connaîtra. Elle»?- ont
trouvé au'Palais-Bourbon une ma
jorité pour les applaudir ; elles en
trouveront une plus grande et-plus
fermé' encore dans 1 le pays •" ' Elles
contribueront à fortifiez; 'l'état d'es
prit qui déjà.demande un change
ment. dans les actes, et l'imposera
bientôt. C'est par les paroles que
toujours-tout commence.
..lîn.ministère qui gouverne avec
la droite, qui a besoin d'elle non pas -
pour un vote en passant,''mais d'une
façon régulière, quotidienne, n'est-
ce point aussi quelque chose de
nouveau ? Et Ja moitié des républi
cains de la Chambre soutient éner-
fiquemeht ce ministère. Allez donc
ire au pays, maintenant, quelles
catholiques et j les, conservateurs
sont les irréconciliables ennemis de
la forme gouvernementale qu'il, veut
garder? Longtemps, contre nous,
on a usé de cet épouvantail. La
droite et le ministère l'ont détruit
par . leur entente. Certes, ce n'est
pas la victoire encore; nous en som
mes loin. Mais c'est une position im
portante prise à l'ennemi. Pour
nous y fortifier, pour rassurer de
plus en plus, le suffrage populaire,
ne négligeons aucune occasion d'af
firmer que .nous, avo.ns,: en ' toute
franchise, définitivement adopté le
terrain constitutionriel.
. Et n'oublions pas ce point: c'est
au cours de 1897 que-se feront, vrai
ment, les .élections générales de
l'année suivante. .
■ ; Pierre Veuillot.
BULLETIN. DU JOUR
Trois jours seulement nous séparent
des élections sénatoriales, et de ces trois
journées-, il en estune a.u moins, celle de
-demain, qui ne compte guère. Les listes
sont maintenant lancées d&ns les xlépàr r
tements, et il n'efi ressort, pas^saixfdatis
quelques-uns, que la lutte doipç t êlre bien
pive: ; 0n peut ajouter: qju'en .général la
campagne a' été mollement menée i II
nous semble qu'aux précédents renou
vellements ily- avait eu au moins plus
d'animation. - . ' " ; ■
On 'vcmfirme que |le député socialiste
Carnàûd interpellera M. 'Méline au sujet
de,la nomination-de M. Doumer au gou
vernement d# l'Irido-Chine ffançaise.
Quel but poursuit-il ? il voudrait don
ner au ' 'cabinêt tè'. rridyeri^enregistrer
un Succçs de plus,' qu'il ne pourrait
trouver ùrre -.meilleurs- occasion.' '
Nos journaux modérés, comme ies Dé
bats, commentent avec''assez d'aigreur
l'allocution du' Pape- aux 1 cardinaux et
surtout celle- aux anciens zouaves pon
tificaux dont• nous n'avons encore que
le résumé télégraphique. Ces journaux
trouvent mauvais que S. S. Léon XIII
affirme les,droits de l'Eglise. Sont-ils de
bonne foi, et leurs préjugés libéraux les
aveuglentils à-ce point ? * ;
Le procès .des assassins de Stajnbou-
loff s'est terminé par la coridàmni(.tion
dérisoire de deux dés personnages pour
suivis h trois ans d'emprisonnement.
Un acquittement aurait mieux valu que
eet arrêt dont le' gouvernement portera
la responsabilité, a tort ou k\raison. '
On annonce des Philippines l'exécu
tion df'un des chefs de l'insurrection et
le procès, de plusieurs autres. A .cette
occasion,. certains journaux attaquent
violemment le gouvernement espagnol.
Il semble Cependant qu'il fait aux Phi
lippines ce- que d'autres gouvernements
ont fait et feront dans leurs, colonies èn
cas de révolte. -, - '
LES ÉLECTIONS SÉIUTORIHES
U Univers, comme la plupart si
non la totalité des ; joùi*naux de Pa
ris, ne s'est guère occupé des élec
tions sénatoriales. La raison en est
très simple. Ces élections ont sur
tout un caractère local et ne donnent
lieu ài^ès peu de départements. L l action
delà presse parisienne nè peut donc
y compter ueaùcÔùp. Et puis,'le"3
électeurs étant dispersés dans toutes
les communes, comment les attein
dre et former parnii eux:dës groupes
ayant d'avance un programme qu'il
s'agirait d'imposer avec autorité aux
■candidats?
Ces - difficultés existent surtout
pour lés catholiques militants, là
où : ils ne comptent qu'un nombre
restreint de voix. Mais cette mino
rité peut, le jour de l'élection, se re
connaître, s'unir, Voter pour l'un
des siens, amèner 'lé ballottage et,
au second tour de scrutin, poser ses
conditions. Plus d'une fois il y aura
chance de trouver-un candidat qui
les accepte. Que ce candidat soit
modéré, .centre gauche,: progres
siste, opportuniste ou radical ; qu'il
tienne pour ou contre telle ou telle
forrne d'impôt, il n'importe» Toute
la question est.d'obtenir de lui l'en
gagement d'appuyer nos revendi
cations contre les lois sectaires.-
Voilà le mode d'action et le pro
gramme que nous recommandons
partout aux' électeurs sénatoriaux,
nos amis. - . > . •
NOUVELLES DE ROMË
Par' dépêche
Rome, 31 décëfflfcféj il h ; 40.
. Le Souverain Pontife a décidé de pro- .
ttiiilguër le décret âànbiidfanaiit le vtitfc
'définitif de la S. Congrégation des Rites
sur l'authenticité des miracles opérés-à
l'intercession du Bienheureux Pierre Pou-
rierj "de 1 Màttaincdurt, 1 réformateur de
l'Ordre du *T. 3. SâUVeiiï ïSii des Clià- ;
Hoinëà réguliers de. Latran et fondateur ;
de la Congrégation de >Nqtre-Dame. -La
promulgation du ' décret pontifical 'aura
lieu en forme sôlenoelle au Vatican, dans
la salle du Trôné, le 6 janvier, fête de ;
l'Epiphanie. 11 ne manquera plus des j
lors, pour célébrer la cànonisation, qUe !
le décret final portant que ; l'on peut : y
procéder sûrement : Tuto procedi posse ;
4CpoHSqu'il s'agit là d'une formalité c'om»
plémentaire plutôt que d'un acte propre^
merit dit de la proc'édure, on peut ! retenir
dès à présent cette canonisation comme
assurée. '' 11
' 'C'est pourquoi il a été décidé 'en même
temps qu'elle aura lieù le 27 i^ai'1897,
jour de la fête de l'Ascension, et que la
cérémonie solennelle en sera accomplie
en forme solennelle danâ la basilique'va-
tiçane. ■ ■■■■ .
; On espère pouvoir accompliràla même
date la canonisation dubienheuTeux Zac-
caria, fondateurs des Clercs réguliers
de Saint-Paul,dits "Barnabites,
Un avis de la Sacrée Congrégation des
Rites Mentde lancer l'intimation pour la
séance plénière que les ' cardinaux et les
prélats de la Congrégation' tiëiidront au
Vatican,, le 19 janvier prochain, sous! la
présidence du Souvéraiin Pontife, afin de i
donner, en troisième instanpe, leur vots
définitif sur l'authenticité des miracles
attribués à l'intercession du Bienheureux
Zaccaria et proposés pour sa canonisa
tion. " ^
. . . Rome, le 59 décembre.
Hier ont commencé au Vatican, comme
je vous l'avais annoncé, les audiences
pontificales aufc ambassadeurs et atii mii
nistres du corps diplomatique àcQrédité
près lé Saint-Siège; pour: les souhaits de
nouvel an. Le Souverain Pontife a d'a
bord reçùy à'c'eï effet 1 LL.'EEx'c. le comte
Revertera-Salandra, ambassadeur d^Àu-
4riche-IIongrie ; M. d'Antas, ambassa
deur de Portugal, "et M. ISvolsky, minis
tre résident de Russie. : - ; >
Aujourd'hui, le Saint-Père a reçu LL.
EEx. M. Poubelle, ambassadeur de
France ; M. le baron de Cetto, ministre
de BaVière ; M. lé coirimandeur Làrrea,
ministre de l'Equateur; .M. le cofnmanr
deur Fausti, ministre de Bolivie, et M.
de Melsbroek, ministre de Belgique. "
: Demain auront lieu les audiences pon
tificales à LJ j . EEx. M. Merry déi' Val,
ambassàdéûr d'Espagne ; M. de Biilow,
Ïfïiriist're de Prusse \-M;~le général Vêlez,
ministre de Colombie ; M. Coelho Duarte,
ministre du Brésil ; M. de ; Goyenèche,
ministre du Pérou, et M. le comte de
Wayner, ministre de la principauté de <
Jiojjaco.
' Le ^31 décembre, Sa Sainteté recevra
les chevaliers de l'ordre de Malte. ■
: M. fiourgeois. qui occupe, à la
Ligué-de l'enseignement, les fonc
tions de président et d'orateur am
bulant et perpétuel, a eu la fantaisie
audacieuse, un beau jour, de décla
rer que sa Ligue était la démons»
tration de ce que peut obtenir l'ini
tiative individuelle et privée. « Ini
tiative individuelle et privée^ » est
une forte plaisanterie. On t sait en
effet Que la Ligue est depuià' long
temps soute' nùe par le gouverne
ment ; et on n'ignore point que, si
l'enseignement laïc est entré dans
l'école} la force oppressive des lois
est pour qùelqûe chose aussi dans
c© résultat.- .
Il serait curieux de savoir si l'ini
tiative individuelle et privée de la
Ligue aurait fait germer, soùs iin
gouvernement chrétien, une aussi
puissante floraison d'écoles athées,
que le dévouement i càthdîiqilS a
produit, sous un gouvernement
afhéé, d'écoles chrétiennes.
'.Mais.la Libre Parole, aujourd'hui,
ftôiis montre, , t)âr liti détail rioti»
veaù, gros d'enseignements, : ce
qu'il faut penser de l'assertion» trop
hardie de M: Bourgeois.
L'autre jour la Ligue envoyait,sous
enveloppé fermée, quelques milliers
de prospectus, à quelques milliers
d'instituteurs. Sait-on comment l'a
dresse .était libellée?.Ép voici.ùn
spécimen : •
Ministre de l'instruction ;publique ; , • , .
et des beaux-arts.
' -• Monsieur X...
• • Directeur de l'école primaire
... 1 ' •• ,'àX;..
Et, bien entendu, la griffe ministé
rielle, apposée sur. l'enveloppe, y
remplaçait le tiïnbre de quinze cen
times auquel est condamné le com
mun des contribuables ; et,aussij ; les
Ligué,témoignage viyarit, selon M.
Bourgébis, dê la puissance des ipi-
tiatives privéês. . -
Si le fait est réel, il constitué, tout
simplement, un vol, au détriment
de FEtat ét, circonstance extraordi
naire, àyee la complicité d'une ad-
ministrâtfon publique. ' '
: Mais il y a,, ici, quelque chose de
plus grave encore au-oéssùs de la
question d'argent, il y à une ques j
tio'u plus haute. Et l'on doit deman
der au gouvernement si," adresser
aux instituteurs, sous le couvert du
ministre,les prospectus d'une Ligue
anticléricale, est -la meilleure façon
de pratiquer là neutralité scolaire.
F. V.
'•% „ TT- t ». : , ! ; ; ;—
• Simple extrait d 'un journal de
Troyes, le , Petit Républicain. de
WAube :
. SPECTACLES ET , CpifCEriJS , ' .
Théâtre municipal de Troyes. — Le
succès des D.eux .Gqsses .s'est ^lfirmé Jiier
plus encore ..que jeudi. L'habitude ; aidant,
ion a gàgnë une bonne heure sur la 'soirée;
Le décor'de l'écluse,si vrai et si habilement
peint, a produit une impression profonde.
Si la pose en est longue, la satisfaction
é prouvée est un > déuommagemènt. On
éprouve un certain plaisir kvoir: cette ca-
naille de la Limace se noyer en pleine eau
et boire le coup final qui; est la recompense
de ses hauts faits,
.Ce^soir, troisième représentation. On fera
bien 4 de rtténir ses places à l'avance.
Coifeert spirituel. — La messe demi-
:.aiuitâ Saint-'Nizier a' offert cette anhéeun
attrait tout spécial. M. ■ Geo'rgès X;;. y a
exécuté, avec une remarquable virtuosité,
plusieurs soli de violon. La partie de chant
était tenue par'Mlle Blanche 1-Ienry;-L'ex-
celiënte artiste a produit la plus favorable
impression sur Fassistance.. L'orgue était
teû'J o»r le professeur Bailat, dont on con
naît la eù!ïl D étënce aHisti'que et Inhabileté
au point de'vuô £iu mécanisme. Au résumé,
fin régal pour les diïeu?Btes dont le hasard
ou les s.entiments religieux-, Avaient guidé
les pas vers la vieille église.
Ce rapprochement n'est-il point
d'une rare inconvenance ét iie pro
duit-il pas,sur tout coeur catholique,
une pénible impression ? ; ; #
. Mais le journaliste irréligieux qui
l'a commis ,a, sans doute, agi par
ignorance et n'apas cru manquer de
respect aujc choses sacrées.
Ce qui, dans ce rapprochement
odieux, est surtout regrettable et
même douloureux, c'est : qu'une
cérèiiionie religieuse ait pu le provo
quer.' ' ...
Les organisateurs de cë « con
cert », l'auront certainement remar-
qtîéi -
Quand donc reviendra-t-on, dans
laparoisse, aux chants simples et
beaux gui font participer tousr les fi-
(ièlêsà lâcêféiîionië et qùi attirent le^
peuple à l'église, au lièù d'y convier
des, « dilettantes » plus ou, moins
pourvus d'un vague « sentiment »
religieux?
Nous rappelons à nos lecteurs que
tonte demande de changement d'a--
dresse doît être àccompagnée de la
somme dè cinquante, centimes eti
timbresposte. 'V; '
A TBAVEBS LES OÉCOKATIONS
-'i Religieuse' et prêtre décorés.
. i^armi : les , nominations de .chevaliers-
dé la Lésion' d'honneur, faites à^l'oecai
«on du l ér janvier,'signalons lès'-noms
"ç'ùivants : ' . " *'
* Miiie ?Meynard, en religion sceurSaint-
Charles, supérieùrer. de la communauté
des Soeurs Augustines attachées à îl'Jhfrr
pital mixte de Montbrison. La sœur
SaiptiCharles donne depuis cinqiiante-
îrois ans des soins dé,vo*éS aux ,milw
tairés soignés à cet hôpital ; elle s'est no?
tam'mérit fait rèmaïqùer pendant''la
jgûérre de Crimée et pendant une épidé
mie de fièvre typboide, én 1884. • / ' ' '•
M. l'abbé Marceille, aumônier militaire
à:l'hôpital du Belvédère, à Tunis. Motif :
vingt-deux : ans de servide, seize cam
pagnes.,- ^
;Le compiandant de Mac-JIahon. , t;
Le commandant Chanzy. ■ ,
Le matelot Delacour, âgé de ,74 ans,"
qui decù^é au HâVre l'empiloi dé gardien
au débarcadère 1 de la Compagnie transat
lantique.
Ce brave j aux termes mêmes du'décïet;
« a épuisé toute la - série dès- récompen
ses accordées par lè département pour
faits,dç sauvetage ». ■!.■ r
Le premier sauvetage de; .Çelacour - : > q >
été accompli à Rouen, au mois de décém-
b.rp .1840, il avait alors dix-huit ans : .il
se jetait dans la Seine chargée de glaçons
polir sauver Hin "marin 'en -péril de mort;
Lè dernier' Sauvetage ^a été accompli le
22 Juillet 1891 r'presqué -septuacénairei
Delacour ; sp jeta/dans ; l'eau, tout babillé,
A M « «^1* Ort M —- -
quanté années qui Se sont écoulées entre
bès'de'ux'dàtés, il : a accompli au péril de
Bes jours vingt autrés sauvetages et a ar
raché quarante-six • personnes à la mort<
Deïacour, pour ses. actes dç dévoue-
ment, avait reçu de la marine une mé
daille d'.argent dé 2 e classe le 14 avril 1867,,
'un' tém ; oigna - ge officiel de. satisfaction' le
Vv novembre 1868, line médaille d'argent
■de ï'Vclàisse,le ; 28' : novembre' 1879j f >une
médaillé d'or de 2? classe > le 27 février
1883 et,-enfin* une ' médaille d'or de
• l rc classe le 22 septembre" 189,1. A la. fête
du Musée social, qjû eut lieu à $ariS: f l^
3.mai dernier, le président dé la.'Répur
blique lui remettait une médaille d'hon'r
neur. : V;
La croix de la Légion d'honneur est le
juste 'couronnement de la carrière de- ce
brave homme. . . '
: i + :
CORRESPONDANCE ROMAINE
' Rome, 29 décembre.
Je dois compléter, le compte
rendu trop hâtil que je vous ai enr
voyé, le 27 courant, de l'audiencç
accordée,, ce jour-là, par le Saint-
Père aux anciens officiers de l'ar?
mée pontificale. Non seulement, en
effet, Comme je le tiens de l'un des
officiers présents à, l'audience, le
Pape avait l'a,spect le plus florissant
qui se puisse désirer à; son âge;
mais il a adressé à Tassist,a.nce, des
paroles si admirables d'ardeur et
4'à-prôpos, si réconfortantes pour
tous lés bons catholiques, que l'on
est vraiment heureux de les si
gnaler: II '.n'y en 'à sans doute pas de
texte officiel,puisqu'il ne s'agit point
d'un, discours apprêté et; que la
réception avait un „ caractère, plus
familial que solennel. .Mais; cel^,
même y donne l'intérêt d'un entre
tien où l'on retrouvera le charmé
^un ép.anc.hèment tout paternel ; on
V: entend aussi'un accent de si' ferme
espérance, de la part du Captif dù
Vatican, qu'on en est* vraiment frap
pé d'admiration. ( -
Je m'én rapporte,, porçr,...recons
tituer cet' entretien, aux ' souvenirs
qu 'en ont gardés' les heureux téj-
moins de cêtte réception et surtout
a,Û3ç J n.otçs' très 1 détaillées, et "très
exactes que vient d'en publier là
\(ocè,ctella Verita..' / . 1 .
FEUILLETON DE" VUNIVÈRS:
' "* DU? ïkiit 1ER 1897
TYPES DE
Dans certains cantons des environs de
Paris ou du centre 4e ; la .France, ; la foi
femble si (bien .morte, Vindiffér^nse si
tranquille en sa profondeur, l'idée mêine
du surnaturel si étrangère. aux âmes,,que
le prêtre cpndamné.à vivre .p.arjpi de tel
les ouaillçs évoque Vimage d'yn pasteur
de moutons ou çle bœufs, je ne veux pas
descendre pl^s.b^^u milieu.de son peu
ple animal.,. -"•=%> -j-
Dans ces paroisses-là, l'église est vid«
de fidèles ; les,enfants ; eux-mêmes n'y pa
raissent plus ^pxès. leiir première,com
munion quand,..ils la t font, et le pauvre
curé est presque . le /seul;.adorateur du
Dieu d'amour., captif, dang son tabernacle
abandonné. . . .
,Les écrivains Athées ou socialistes se
plaisent à peindre les. paysans,d',apr^s,ce3
tristes modèles, et c'est dans un pays de
ce genre que leur grand maître a placé
les personnages-les plus ignobles, les
scènes les plus honteuses, de son odieux
roman : la Terre.
Eh bien ? non. Jusque dans les plus dé-
' l
plorables de ces paroisses", Dféu n'est pas
aussi absent qu'ils lé disent, pas &»ssi dé
sespérément crucifié par- le silence-et
l'oubli de «es baptisés ■ de tout' âge et de
toute profession ? et-partout; il se trouve
quelque : âme; d'enfant-; ou-dé femme, de
jeuije-homme ou dê vieillard, à réveiller
de son sommeil demort.quelque-étinc'élle
d'amorce-à faire j aillir de ces cendres re
froidies. Parfois même • des lys -d'une ra
vissante--blancheur poussent sur =ce fu
mieret des baptisés j qai ne semblaient
vivre que-pour la - terre manifestent 'à
l'appro'che de la mort des aspirations aù
ciel -que la grâce diviné peut seule expli
quer. j; ) .
-jMais pour fairc éeloïe ces germes mys
térieux;-de salut, ".pour- «panouir ces
fleurs,- pour opérer cesi résurrections; il
faut; que le.prêtre se- donneront entier «
son Dieu et-à sompéuple. Il faut qu'il
prie, qu'il gémisse au pied du Saint-Sai
crement, qu'il supplée à toutes les infi
délités,vaux .adorations et aux prières
absentes de ses paroissiens ; il faut qu ! iï
inonde da ses: Jarines le pavé du temple,'
qu'il llembrase de ses désirs enflammés,
et qu'il se i fasse, autant-que lè permet
^infirmité humaine^ le- sauveur de .ces
juifs du Nouveau . Testament; 1 le Jé^us
crucifié de ce nouveau calvaire. •
Certes, avant- de- -découvrir ces âmes
eachées, ensevelies sous la 1 couche
épaisse;de poussière ou de boue que les
ans ont acqumulée sur elles, il faudra-
que le pauvre curé - de; campagne cher
che, longtemps, prêche dans le désert,
frappe à bien des portes qui né s'ouvri-
rontpas devant lui. pans ces pays d'in-
Térédulité passive, encore plus que dans
les grandes villes ou le bien et lé mal, le
blasphème et là prière, se coudoient sans
se confondre; on voit'se réaliser d'une fa
çon effrayante" là parole du Sauveur Jé-
ëus à ses éiua ; pusillus grex, pètït trou
peau. Parfois, le petit troupeau se réduit
à une, brebis, à un agnèa'u ; mais la bre
bis et l'agneau prophétisesne font jamais
défaut, et avèc le temps, avec la prière
du pasteur et là grâce de Dieu, ils péu-
vent redevenir lé troupeau dés anciens
"jours.
Entrons dans un de ces village», riches
en pâtures et en bêtes, paiivres.èn hom
mes, où les gens se tuent de travail pour
engraisser leurs moutons et leurs boeufs
que d'autres mangeront. Pârnii eux, il y
a des Indigents èt des riches, mais tous
sont Vêtus à peu près dé mèm'e, en lvaiï-
Tons. Les" uns,'ne songeant qu'il "jouirj
mangent et boivent tout' ce qu'ils* ga
gnent. Les antres ' entassent, thésauri
sent, enfouissent leur or oii le placent en
terres. Débauché et avaricé.se donnent la
main, comme deux sœurs d'ignominief
" Voyez-vous ce vieux 1 én bonnet de co
ton, qui pioche " et laboure, qui ne fume
pas sa pipe, ça coûte cher et ça ne rap
porte rièn, mais qui fume ses champs. On
dit dàûs le pays " qu'il à plus d'un mil
lion r mettons seulement cent mille francs.
Son trésor grossissant chaque aiinéetora:
bera un jour en proie à son fils qui le
guigné et;' en l'attendant, prépare ses
mains et aiguise ses dents, pour saisir et
dévorer l'héritage paternel.
La mère fait comme le père. Elle soi-
gne ses vaches» elle veiid son lait^ et les
voisines se disent tout haut a l'oreille
qu'elle y ajoute de l'eau ; seul baptême
"apprécié de ces chrétiens, renégats de
leur dignité'baptismale. ,
" La main de ces mauvais riche» ne; s'ôur
vre jamais l'aumône, et leùr, jamour
de l'argent, est. si yiolent qu'il dépasse
toute croyance. . . ., , >.i ;
Un de ces paysans, acheteurs, insatia
bles de morceaux de terre, ^ntasseur^
d'ôr. et de gros^sous, ayant résolu^ on g$
sait comment, à la siiite d'une mission,
dè gagner son,jubilé, jeûija avec. c^léJicjçs
—jeûner est une économie — se .confessa
et communia sans t,rop de peine -r-, l^s
sacrements "ne. se paient pas,.r- puis, çe t la
fait, il vinf .trouver,son- curé et lui dit
d'une yaix que l'émotion faisait trembler:
« Ç'est-y vrai qu'y a encore quéque chose
à /aire ? -7-t Oui, mon amj, il faut faire
une aumône. — Combien qù'c'est ?. —
Cliàcun donne ce qu'il juge bon; suivant
ses moyens. »> -,
Là-dessus, notre homme; fourre ses
doigts dans ia poche de son gilet, en tire
lentement, avec effort, comme s'il s'ar
rachait une dent, un. qhiffôrç d$ papier
cràsseùxj le regarde, le dépose enfin, sur
la timide, et s'éloigne la tète liasse, chan
celant, écrasé par son sacrifice, Le çyfé
ouvrit le papier : il contenait dev.x S.0U&
■ Èn racontant ce fait à son évèîue^dè
qiiî je le tiens, le 1 c.uré ' ajoutait :, ,«• Qes
deux sous lui ç>nt tant coûté à lâcher
qu'il a certainement gagné 8P,n jubijê. »
Lies fils de, telles gens, valent leur?
auteurs. Un d'eux frappe a la pojrte dû
presbytère. « Entrez,, r— Monsieur le
çuré,,mamère a trépassé cette, nuit, et
je viens vous demander de l'ehterrer de
main màtiii, de bonne heure, et le plus
vite possible : nous sommes dans , les
foins, et l'ouvrage presse . » . ; .
Il disait cela d!un ton ; dégag^, d'un vi-
sage presque spuriant... « Votrje pauvre
mère , est donc morte subitement, qiié
vous n'êtes, pas venu me chercher pçur
l'administrer? -r-r N,on.pas, elle a. traîné
quelques jours, mais j'ai pas' voulu vo,us
déranger;, et puis, l'ouvrage pressait,
vous savez, les foins, ça.n'attend pas-,». C§
fut toute, l'oraison funèbre de la pauvre
défunte.
Après la vieille femme, .voici ùn en.-
fà'nt, un petit garçon de . douze ans qui
rilavait pàs. encore fait sa première com
munion. L'aurait-il faite, s'il eût v^ÇH ?
Peut-être j car dès. la mort de, celiji-Ià,
au lieu d'une indifférence Brutale .pour
Dieu et pour la famille, l'action.^ de: la.
grâce divine commence à se manifestex;.
Douze ans après le baptême, le sacre-
nient plqs voisin, moins effacé par les
fautes personnelles, garde, enoore une
vivante efficacité. ' ,
' Le* cijré, ayertj. par une xoisine, e^t
açcpuru près du, petit, malade, gravement
atteint depuis deux jours et déjà saisi'du
délire pçé.curseur dé. ^a mort. Le bon
piètre se pen.che .sur lui, l'embrasse, lui
parle avec une, douceur. de . mère^ L'en-
fant.Ie regarde, l'éçoute, sans pâràîtré'lé
voir ni Tentendre ; $ia,is il semble, au mi,-
nis.tré ' de' (jésùs-Chrièt qu'un éclair a
passé dans lés yeux du mourant, et c'est
ayée espérance qu'il lui donne l'absolu
tion et l'extrême-onction ; car il se sou
vient que le pauvre petit, seul de tous les
garçons du village, venait chaque jour à
1$ prière du. soir récemment inaugurée
dans l'églisç., A cep petites âmes d'enfant.»
lie bon Dieu demande, si^pe* d_e chose.,
surtout qt^d elles ont si peu reçu ! Une
minji,te n'a-t-elle pas suffi,..au jour du
Vendredi saint, pour faire un élu d'un des
lirons crucifiés aux côtés du .Sau
veur ? ... . ■:
Je mé rappelle toujours avec émotiofi
la réponse, d'un enfant . de Paris de
dix-sept ans, longtemps abandonné,, et
sortant, à. peine ; de sa .premièrè çpinmu - ?
riion. tardive, auquel j'expliquais oé qç'il
fallait de connaissance de Dieu, df vo
lonté consciente du mal, pour commettre
un péché mortel. «, Mais s'il en est ainsi,
s'écrià-t-il avec une çxplosion de joie et lès
yeux mouillés de larmes, je n'ai jamais
fait un péché mortel ! » O ."pécheurs in
nocents, combien vous, êtes plus près de
Dieu , que nos Pharisiens, modernes d"
commerce, de la Boiirèe e,t d.e là. poli-
tique ! r
Le
"Où
Edition quotidienne. — 10,57?
Vendredi i 6ï Janvier 1897
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS' •:
ET DÉPARTEMENTS
Un an......... 40 »
Six mois.îivv. 21 ' " >î
Trois mois......, J.1 »
ÉTRANGER
(union postale)
51 »
26 50
14 » ,
Les abonnements partent des 1" et 16 do chaque mois !
Paris, 10 cent. •
Départements.. j ' ;î ; ' '<
UN NUMÉRO
MÉRO |
BUREAUX i: Parié, me Cassette, 17
On s'abonne à Rome, place du Gesù, 8_
Ht* Sîï^siuV 4& '*ïJ*rî -4
A cause du jour de l'An 1UNIVERS
ne paraîtra pa3 demain. '
paris, 3i décembre'1896.
SOMMAIRE
•S} À.*!
ÉDITION SEMI-QUOT IDIENNE
f -\'FÀRIS ÉTRANGER" :
Et DEPARTEMENTS '(UNION'POSTAÈE) »
Un an..., 20 » .26 » ..
Six mois...... 10 » . J13 .» ~J
.Trpis mois:..., . '5 » '. f 6 50 £
. ^es abonnements partent des l° r et 13 de , chaque mois
L'ÙWJVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés J
ANNONCES ,
i'MM. LAGRANGE, CERF et place dé k Bourse
4
1896 pierre vjeuillot.
La ligue de l'ensei- . . . i
gnement., F. V.
Correspondance ro-
maine ***. * '
Mission du Puy. . . . ' U n T émoin.;
Un ouvrage de, phi
losophie, .... A bbé G ombeut...
Le calendrier pascal .. , . ■.
des juifs .et des
chrétiens - A bbé B londel.'
Feuilleton : Types -
de campagnards...' A. de séfiur. ''
Bulletin du jour. — Les élections sénato
riales. -Nouvelles de JRoïne.,4- Les
concerts dans les églises. A travers les
décorations. M. Turrel à la'Nouvelle.
-
nique.— A la verrerie ouvrière. — Mada--
gascar. — Dépêches de l'étrangér. ' -r
Institut "catholique. Agenda-annuaire
du clergé. —^ Nécrologie. —-Echos de par
tout. — Lettres, sciences . et arts. -
Guerre et marine. — Tribunaux. — Der
nière heure. Nouvelles diverses. —
Calendrier* — Bourse «t bulletin, finan
cier.
1896
Encore une année finie! Quand
viendra donc le temps où nous
Eourrons écrire, à pareil jour : —
l 'année qui se termine à été.bonne;
souhaitons - d'être 'aussi', lïèureux
pendant celle qui commence
' Nou'si* n'en sommés pàs : là. On
demande à, être, plus Heureux «yen
1887 qu'en 1890, On en a besoin. , ;
Cependant l'année qui disparaît
demeurera .parmi !,es dates connues
de notre histoire.. Des siècles au
ront passé, ' qu'aux examens . l'on
continuera : d'interroger les postu
lants de diplômes, leur disant : —
Quel événement eut lieu en,1896?...
Et ils répondront : — Le tsar Ni
colas II vint à Paris, ou fut scèllée
l'alliance franco-russe...
Au point de., vue extérieur, 1896
n'aura certes pas été stérile. Et con
sidérant le grand acte, plein de pro
messes, qui fut accompli devant
l'Europe attentive, on pourrait se
réjouir franchement, s'il n'y avait
pas une ombre, diminuant la satis
faction. La France porté' une part
de responsabilité dans les massa
cres d Arménie. Elle, n'a pas fait
tout ce' qu'elle devait, tout ce qu'il
lui était possible de faire, pour en
atténuer les horreurs, pour en ré
primer le scandale. On a vu, de cet
Orient si longtemps habitué à sa vi
gilante protection, des mains 'sup
pliantes se dresser vérs- elle. Mais
c'est à peu près en vain, qu'on l'im
plorait. La France n'a point agi ef-
licacement'; et si les bourreauxlaisr
sent enfin pendre,, leurs, glaives,
«'est que m^ême les Turcs, se fati
guent de tuer. I
Les décorations des fêtes en
l 'honneur des souverains > russes
n'ont pu faire ëntièrément.dispa
raître cette tache.;
Et pourtant il faudrait souhaiter
que Vannée intérieure eût.été aussi
bonné que, l'année extérieure.. Mal
heureusement, ,1a pacification est
loin d'avoir accompli chez nous les
mêmes éclatants-progrès que notre
relèvement- au dehors. Qu'elle est
donc lente à s'opérer ! ■ -
Il convient, toutefois de le recon
naître : 1896 nous-laisse, dans une
situation un peu moins sombre que
1895. . ■ iv
? L'année dernière, nous avions le
cabinet Bourgeois.Il s'appuyaitâur
les radicaux, il suivait les; collecti
vistes, il jouissait de la faveur com
plète des sectaires et des francs -
maçons. Paveur méritée : ses des
seins contre. l'Eglise, .il ne les ca
chait pas, et préparait; une loi qui
devait ' pensait-il* donner i aux ins
titutions. catholiques le. coup de
grâce. On se demandait avec inquié
tude si la Chambre 'aurait jamais le
courage de ; nous débarrasser • dë
lui. Et'de 'fait, il a fallu que ce fût le
Sénat qui se dévouât aù' courage.
Bref, tous ceux,- de' droite ou de
? gauche, qui ne veulent pas, sous la
lépublique, d'une : amélioration re?
ligieuse, triomphaient. : •
La crainte les J a repris. 1896 avait
mieux commencé, pour eux, qu'il ne
s'achève... Ce n'est pas que. lés ca
tholiques doivent sp'faire, sûr le
bon vouloir et l'énergie dès /minis
tres actuejs, ' de grandes' illusions.
Nous aurions- bien tort. Cependant,
ils valent mieux que leurs prédé
cesseurs. Si légère que soit une
amélioration, ëllë est préférable à
la stagnation, et surtout à l'aggra
vation.,C'est quelque- chose, après
tOUt Ce
anne.es.
conseil déclarer à la tribune de la
Chambré qu'il ne veut, point faire là
.guerre à l'idée, religieuse,. —Pa
roles seulement,- dira-t-on. -b- Oui,
mais paroles importantes, que toute
la France connaîtra. Elle»?- ont
trouvé au'Palais-Bourbon une ma
jorité pour les applaudir ; elles en
trouveront une plus grande et-plus
fermé' encore dans 1 le pays •" ' Elles
contribueront à fortifiez; 'l'état d'es
prit qui déjà.demande un change
ment. dans les actes, et l'imposera
bientôt. C'est par les paroles que
toujours-tout commence.
..lîn.ministère qui gouverne avec
la droite, qui a besoin d'elle non pas -
pour un vote en passant,''mais d'une
façon régulière, quotidienne, n'est-
ce point aussi quelque chose de
nouveau ? Et Ja moitié des républi
cains de la Chambre soutient éner-
fiquemeht ce ministère. Allez donc
ire au pays, maintenant, quelles
catholiques et j les, conservateurs
sont les irréconciliables ennemis de
la forme gouvernementale qu'il, veut
garder? Longtemps, contre nous,
on a usé de cet épouvantail. La
droite et le ministère l'ont détruit
par . leur entente. Certes, ce n'est
pas la victoire encore; nous en som
mes loin. Mais c'est une position im
portante prise à l'ennemi. Pour
nous y fortifier, pour rassurer de
plus en plus, le suffrage populaire,
ne négligeons aucune occasion d'af
firmer que .nous, avo.ns,: en ' toute
franchise, définitivement adopté le
terrain constitutionriel.
. Et n'oublions pas ce point: c'est
au cours de 1897 que-se feront, vrai
ment, les .élections générales de
l'année suivante. .
■ ; Pierre Veuillot.
BULLETIN. DU JOUR
Trois jours seulement nous séparent
des élections sénatoriales, et de ces trois
journées-, il en estune a.u moins, celle de
-demain, qui ne compte guère. Les listes
sont maintenant lancées d&ns les xlépàr r
tements, et il n'efi ressort, pas^saixfdatis
quelques-uns, que la lutte doipç t êlre bien
pive: ; 0n peut ajouter: qju'en .général la
campagne a' été mollement menée i II
nous semble qu'aux précédents renou
vellements ily- avait eu au moins plus
d'animation. - . ' " ; ■
On 'vcmfirme que |le député socialiste
Carnàûd interpellera M. 'Méline au sujet
de,la nomination-de M. Doumer au gou
vernement d# l'Irido-Chine ffançaise.
Quel but poursuit-il ? il voudrait don
ner au ' 'cabinêt tè'. rridyeri^enregistrer
un Succçs de plus,' qu'il ne pourrait
trouver ùrre -.meilleurs- occasion.' '
Nos journaux modérés, comme ies Dé
bats, commentent avec''assez d'aigreur
l'allocution du' Pape- aux 1 cardinaux et
surtout celle- aux anciens zouaves pon
tificaux dont• nous n'avons encore que
le résumé télégraphique. Ces journaux
trouvent mauvais que S. S. Léon XIII
affirme les,droits de l'Eglise. Sont-ils de
bonne foi, et leurs préjugés libéraux les
aveuglentils à-ce point ? * ;
Le procès .des assassins de Stajnbou-
loff s'est terminé par la coridàmni(.tion
dérisoire de deux dés personnages pour
suivis h trois ans d'emprisonnement.
Un acquittement aurait mieux valu que
eet arrêt dont le' gouvernement portera
la responsabilité, a tort ou k\raison. '
On annonce des Philippines l'exécu
tion df'un des chefs de l'insurrection et
le procès, de plusieurs autres. A .cette
occasion,. certains journaux attaquent
violemment le gouvernement espagnol.
Il semble Cependant qu'il fait aux Phi
lippines ce- que d'autres gouvernements
ont fait et feront dans leurs, colonies èn
cas de révolte. -, - '
LES ÉLECTIONS SÉIUTORIHES
U Univers, comme la plupart si
non la totalité des ; joùi*naux de Pa
ris, ne s'est guère occupé des élec
tions sénatoriales. La raison en est
très simple. Ces élections ont sur
tout un caractère local et ne donnent
lieu à
delà presse parisienne nè peut donc
y compter ueaùcÔùp. Et puis,'le"3
électeurs étant dispersés dans toutes
les communes, comment les attein
dre et former parnii eux:dës groupes
ayant d'avance un programme qu'il
s'agirait d'imposer avec autorité aux
■candidats?
Ces - difficultés existent surtout
pour lés catholiques militants, là
où : ils ne comptent qu'un nombre
restreint de voix. Mais cette mino
rité peut, le jour de l'élection, se re
connaître, s'unir, Voter pour l'un
des siens, amèner 'lé ballottage et,
au second tour de scrutin, poser ses
conditions. Plus d'une fois il y aura
chance de trouver-un candidat qui
les accepte. Que ce candidat soit
modéré, .centre gauche,: progres
siste, opportuniste ou radical ; qu'il
tienne pour ou contre telle ou telle
forrne d'impôt, il n'importe» Toute
la question est.d'obtenir de lui l'en
gagement d'appuyer nos revendi
cations contre les lois sectaires.-
Voilà le mode d'action et le pro
gramme que nous recommandons
partout aux' électeurs sénatoriaux,
nos amis. - . > . •
NOUVELLES DE ROMË
Par' dépêche
Rome, 31 décëfflfcféj il h ; 40.
. Le Souverain Pontife a décidé de pro- .
ttiiilguër le décret âànbiidfanaiit le vtitfc
'définitif de la S. Congrégation des Rites
sur l'authenticité des miracles opérés-à
l'intercession du Bienheureux Pierre Pou-
rierj "de 1 Màttaincdurt, 1 réformateur de
l'Ordre du *T. 3. SâUVeiiï ïSii des Clià- ;
Hoinëà réguliers de. Latran et fondateur ;
de la Congrégation de >Nqtre-Dame. -La
promulgation du ' décret pontifical 'aura
lieu en forme sôlenoelle au Vatican, dans
la salle du Trôné, le 6 janvier, fête de ;
l'Epiphanie. 11 ne manquera plus des j
lors, pour célébrer la cànonisation, qUe !
le décret final portant que ; l'on peut : y
procéder sûrement : Tuto procedi posse ;
4CpoHSqu'il s'agit là d'une formalité c'om»
plémentaire plutôt que d'un acte propre^
merit dit de la proc'édure, on peut ! retenir
dès à présent cette canonisation comme
assurée. '' 11
' 'C'est pourquoi il a été décidé 'en même
temps qu'elle aura lieù le 27 i^ai'1897,
jour de la fête de l'Ascension, et que la
cérémonie solennelle en sera accomplie
en forme solennelle danâ la basilique'va-
tiçane. ■ ■■■■ .
; On espère pouvoir accompliràla même
date la canonisation dubienheuTeux Zac-
caria, fondateurs des Clercs réguliers
de Saint-Paul,dits "Barnabites,
Un avis de la Sacrée Congrégation des
Rites Mentde lancer l'intimation pour la
séance plénière que les ' cardinaux et les
prélats de la Congrégation' tiëiidront au
Vatican,, le 19 janvier prochain, sous! la
présidence du Souvéraiin Pontife, afin de i
donner, en troisième instanpe, leur vots
définitif sur l'authenticité des miracles
attribués à l'intercession du Bienheureux
Zaccaria et proposés pour sa canonisa
tion. " ^
. . . Rome, le 59 décembre.
Hier ont commencé au Vatican, comme
je vous l'avais annoncé, les audiences
pontificales aufc ambassadeurs et atii mii
nistres du corps diplomatique àcQrédité
près lé Saint-Siège; pour: les souhaits de
nouvel an. Le Souverain Pontife a d'a
bord reçùy à'c'eï effet 1 LL.'EEx'c. le comte
Revertera-Salandra, ambassadeur d^Àu-
4riche-IIongrie ; M. d'Antas, ambassa
deur de Portugal, "et M. ISvolsky, minis
tre résident de Russie. : - ; >
Aujourd'hui, le Saint-Père a reçu LL.
EEx. M. Poubelle, ambassadeur de
France ; M. le baron de Cetto, ministre
de BaVière ; M. lé coirimandeur Làrrea,
ministre de l'Equateur; .M. le cofnmanr
deur Fausti, ministre de Bolivie, et M.
de Melsbroek, ministre de Belgique. "
: Demain auront lieu les audiences pon
tificales à LJ j . EEx. M. Merry déi' Val,
ambassàdéûr d'Espagne ; M. de Biilow,
Ïfïiriist're de Prusse \-M;~le général Vêlez,
ministre de Colombie ; M. Coelho Duarte,
ministre du Brésil ; M. de ; Goyenèche,
ministre du Pérou, et M. le comte de
Wayner, ministre de la principauté de <
Jiojjaco.
' Le ^31 décembre, Sa Sainteté recevra
les chevaliers de l'ordre de Malte. ■
: M. fiourgeois. qui occupe, à la
Ligué-de l'enseignement, les fonc
tions de président et d'orateur am
bulant et perpétuel, a eu la fantaisie
audacieuse, un beau jour, de décla
rer que sa Ligue était la démons»
tration de ce que peut obtenir l'ini
tiative individuelle et privée. « Ini
tiative individuelle et privée^ » est
une forte plaisanterie. On t sait en
effet Que la Ligue est depuià' long
temps soute' nùe par le gouverne
ment ; et on n'ignore point que, si
l'enseignement laïc est entré dans
l'école} la force oppressive des lois
est pour qùelqûe chose aussi dans
c© résultat.- .
Il serait curieux de savoir si l'ini
tiative individuelle et privée de la
Ligue aurait fait germer, soùs iin
gouvernement chrétien, une aussi
puissante floraison d'écoles athées,
que le dévouement i càthdîiqilS a
produit, sous un gouvernement
afhéé, d'écoles chrétiennes.
'.Mais.la Libre Parole, aujourd'hui,
ftôiis montre, , t)âr liti détail rioti»
veaù, gros d'enseignements, : ce
qu'il faut penser de l'assertion» trop
hardie de M: Bourgeois.
L'autre jour la Ligue envoyait,sous
enveloppé fermée, quelques milliers
de prospectus, à quelques milliers
d'instituteurs. Sait-on comment l'a
dresse .était libellée?.Ép voici.ùn
spécimen : •
Ministre de l'instruction ;publique ; , • , .
et des beaux-arts.
' -• Monsieur X...
• • Directeur de l'école primaire
... 1 ' •• ,'àX;..
Et, bien entendu, la griffe ministé
rielle, apposée sur. l'enveloppe, y
remplaçait le tiïnbre de quinze cen
times auquel est condamné le com
mun des contribuables ; et,aussij ; les
Ligué,témoignage viyarit, selon M.
Bourgébis, dê la puissance des ipi-
tiatives privéês. . -
Si le fait est réel, il constitué, tout
simplement, un vol, au détriment
de FEtat ét, circonstance extraordi
naire, àyee la complicité d'une ad-
ministrâtfon publique. ' '
: Mais il y a,, ici, quelque chose de
plus grave encore au-oéssùs de la
question d'argent, il y à une ques j
tio'u plus haute. Et l'on doit deman
der au gouvernement si," adresser
aux instituteurs, sous le couvert du
ministre,les prospectus d'une Ligue
anticléricale, est -la meilleure façon
de pratiquer là neutralité scolaire.
F. V.
'•% „ TT- t ». : , ! ; ; ;—
• Simple extrait d 'un journal de
Troyes, le , Petit Républicain. de
WAube :
. SPECTACLES ET , CpifCEriJS , ' .
Théâtre municipal de Troyes. — Le
succès des D.eux .Gqsses .s'est ^lfirmé Jiier
plus encore ..que jeudi. L'habitude ; aidant,
ion a gàgnë une bonne heure sur la 'soirée;
Le décor'de l'écluse,si vrai et si habilement
peint, a produit une impression profonde.
Si la pose en est longue, la satisfaction
é prouvée est un > déuommagemènt. On
éprouve un certain plaisir kvoir: cette ca-
naille de la Limace se noyer en pleine eau
et boire le coup final qui; est la recompense
de ses hauts faits,
.Ce^soir, troisième représentation. On fera
bien 4 de rtténir ses places à l'avance.
Coifeert spirituel. — La messe demi-
:.aiuitâ Saint-'Nizier a' offert cette anhéeun
attrait tout spécial. M. ■ Geo'rgès X;;. y a
exécuté, avec une remarquable virtuosité,
plusieurs soli de violon. La partie de chant
était tenue par'Mlle Blanche 1-Ienry;-L'ex-
celiënte artiste a produit la plus favorable
impression sur Fassistance.. L'orgue était
teû'J o»r le professeur Bailat, dont on con
naît la eù!ïl D étënce aHisti'que et Inhabileté
au point de'vuô £iu mécanisme. Au résumé,
fin régal pour les diïeu?Btes dont le hasard
ou les s.entiments religieux-, Avaient guidé
les pas vers la vieille église.
Ce rapprochement n'est-il point
d'une rare inconvenance ét iie pro
duit-il pas,sur tout coeur catholique,
une pénible impression ? ; ; #
. Mais le journaliste irréligieux qui
l'a commis ,a, sans doute, agi par
ignorance et n'apas cru manquer de
respect aujc choses sacrées.
Ce qui, dans ce rapprochement
odieux, est surtout regrettable et
même douloureux, c'est : qu'une
cérèiiionie religieuse ait pu le provo
quer.' ' ...
Les organisateurs de cë « con
cert », l'auront certainement remar-
qtîéi -
Quand donc reviendra-t-on, dans
laparoisse, aux chants simples et
beaux gui font participer tousr les fi-
(ièlêsà lâcêféiîionië et qùi attirent le^
peuple à l'église, au lièù d'y convier
des, « dilettantes » plus ou, moins
pourvus d'un vague « sentiment »
religieux?
Nous rappelons à nos lecteurs que
tonte demande de changement d'a--
dresse doît être àccompagnée de la
somme dè cinquante, centimes eti
timbresposte. 'V; '
A TBAVEBS LES OÉCOKATIONS
-'i Religieuse' et prêtre décorés.
. i^armi : les , nominations de .chevaliers-
dé la Lésion' d'honneur, faites à^l'oecai
«on du l ér janvier,'signalons lès'-noms
"ç'ùivants : ' . " *'
* Miiie ?Meynard, en religion sceurSaint-
Charles, supérieùrer. de la communauté
des Soeurs Augustines attachées à îl'Jhfrr
pital mixte de Montbrison. La sœur
SaiptiCharles donne depuis cinqiiante-
îrois ans des soins dé,vo*éS aux ,milw
tairés soignés à cet hôpital ; elle s'est no?
tam'mérit fait rèmaïqùer pendant''la
jgûérre de Crimée et pendant une épidé
mie de fièvre typboide, én 1884. • / ' ' '•
M. l'abbé Marceille, aumônier militaire
à:l'hôpital du Belvédère, à Tunis. Motif :
vingt-deux : ans de servide, seize cam
pagnes.,- ^
;Le compiandant de Mac-JIahon. , t;
Le commandant Chanzy. ■ ,
Le matelot Delacour, âgé de ,74 ans,"
qui decù^é au HâVre l'empiloi dé gardien
au débarcadère 1 de la Compagnie transat
lantique.
Ce brave j aux termes mêmes du'décïet;
« a épuisé toute la - série dès- récompen
ses accordées par lè département pour
faits,dç sauvetage ». ■!.■ r
Le premier sauvetage de; .Çelacour - : > q >
été accompli à Rouen, au mois de décém-
b.rp .1840, il avait alors dix-huit ans : .il
se jetait dans la Seine chargée de glaçons
polir sauver Hin "marin 'en -péril de mort;
Lè dernier' Sauvetage ^a été accompli le
22 Juillet 1891 r'presqué -septuacénairei
Delacour ; sp jeta/dans ; l'eau, tout babillé,
A M « «^1* Ort M —- -
quanté années qui Se sont écoulées entre
bès'de'ux'dàtés, il : a accompli au péril de
Bes jours vingt autrés sauvetages et a ar
raché quarante-six • personnes à la mort<
Deïacour, pour ses. actes dç dévoue-
ment, avait reçu de la marine une mé
daille d'.argent dé 2 e classe le 14 avril 1867,,
'un' tém ; oigna - ge officiel de. satisfaction' le
Vv novembre 1868, line médaille d'argent
■de ï'Vclàisse,le ; 28' : novembre' 1879j f >une
médaillé d'or de 2? classe > le 27 février
1883 et,-enfin* une ' médaille d'or de
• l rc classe le 22 septembre" 189,1. A la. fête
du Musée social, qjû eut lieu à $ariS: f l^
3.mai dernier, le président dé la.'Répur
blique lui remettait une médaille d'hon'r
neur. : V;
La croix de la Légion d'honneur est le
juste 'couronnement de la carrière de- ce
brave homme. . . '
: i + :
CORRESPONDANCE ROMAINE
' Rome, 29 décembre.
Je dois compléter, le compte
rendu trop hâtil que je vous ai enr
voyé, le 27 courant, de l'audiencç
accordée,, ce jour-là, par le Saint-
Père aux anciens officiers de l'ar?
mée pontificale. Non seulement, en
effet, Comme je le tiens de l'un des
officiers présents à, l'audience, le
Pape avait l'a,spect le plus florissant
qui se puisse désirer à; son âge;
mais il a adressé à Tassist,a.nce, des
paroles si admirables d'ardeur et
4'à-prôpos, si réconfortantes pour
tous lés bons catholiques, que l'on
est vraiment heureux de les si
gnaler: II '.n'y en 'à sans doute pas de
texte officiel,puisqu'il ne s'agit point
d'un, discours apprêté et; que la
réception avait un „ caractère, plus
familial que solennel. .Mais; cel^,
même y donne l'intérêt d'un entre
tien où l'on retrouvera le charmé
^un ép.anc.hèment tout paternel ; on
V: entend aussi'un accent de si' ferme
espérance, de la part du Captif dù
Vatican, qu'on en est* vraiment frap
pé d'admiration. ( -
Je m'én rapporte,, porçr,...recons
tituer cet' entretien, aux ' souvenirs
qu 'en ont gardés' les heureux téj-
moins de cêtte réception et surtout
a,Û3ç J n.otçs' très 1 détaillées, et "très
exactes que vient d'en publier là
\(ocè,ctella Verita..' / . 1 .
FEUILLETON DE" VUNIVÈRS:
' "* DU? ïkiit 1ER 1897
TYPES DE
Dans certains cantons des environs de
Paris ou du centre 4e ; la .France, ; la foi
femble si (bien .morte, Vindiffér^nse si
tranquille en sa profondeur, l'idée mêine
du surnaturel si étrangère. aux âmes,,que
le prêtre cpndamné.à vivre .p.arjpi de tel
les ouaillçs évoque Vimage d'yn pasteur
de moutons ou çle bœufs, je ne veux pas
descendre pl^s.b^^u milieu.de son peu
ple animal.,. -"•=%> -j-
Dans ces paroisses-là, l'église est vid«
de fidèles ; les,enfants ; eux-mêmes n'y pa
raissent plus ^pxès. leiir première,com
munion quand,..ils la t font, et le pauvre
curé est presque . le /seul;.adorateur du
Dieu d'amour., captif, dang son tabernacle
abandonné. . . .
,Les écrivains Athées ou socialistes se
plaisent à peindre les. paysans,d',apr^s,ce3
tristes modèles, et c'est dans un pays de
ce genre que leur grand maître a placé
les personnages-les plus ignobles, les
scènes les plus honteuses, de son odieux
roman : la Terre.
Eh bien ? non. Jusque dans les plus dé-
' l
plorables de ces paroisses", Dféu n'est pas
aussi absent qu'ils lé disent, pas &»ssi dé
sespérément crucifié par- le silence-et
l'oubli de «es baptisés ■ de tout' âge et de
toute profession ? et-partout; il se trouve
quelque : âme; d'enfant-; ou-dé femme, de
jeuije-homme ou dê vieillard, à réveiller
de son sommeil demort.quelque-étinc'élle
d'amorce-à faire j aillir de ces cendres re
froidies. Parfois même • des lys -d'une ra
vissante--blancheur poussent sur =ce fu
mieret des baptisés j qai ne semblaient
vivre que-pour la - terre manifestent 'à
l'appro'che de la mort des aspirations aù
ciel -que la grâce diviné peut seule expli
quer. j; ) .
-jMais pour fairc éeloïe ces germes mys
térieux;-de salut, ".pour- «panouir ces
fleurs,- pour opérer cesi résurrections; il
faut; que le.prêtre se- donneront entier «
son Dieu et-à sompéuple. Il faut qu'il
prie, qu'il gémisse au pied du Saint-Sai
crement, qu'il supplée à toutes les infi
délités,vaux .adorations et aux prières
absentes de ses paroissiens ; il faut qu ! iï
inonde da ses: Jarines le pavé du temple,'
qu'il llembrase de ses désirs enflammés,
et qu'il se i fasse, autant-que lè permet
^infirmité humaine^ le- sauveur de .ces
juifs du Nouveau . Testament; 1 le Jé^us
crucifié de ce nouveau calvaire. •
Certes, avant- de- -découvrir ces âmes
eachées, ensevelies sous la 1 couche
épaisse;de poussière ou de boue que les
ans ont acqumulée sur elles, il faudra-
que le pauvre curé - de; campagne cher
che, longtemps, prêche dans le désert,
frappe à bien des portes qui né s'ouvri-
rontpas devant lui. pans ces pays d'in-
Térédulité passive, encore plus que dans
les grandes villes ou le bien et lé mal, le
blasphème et là prière, se coudoient sans
se confondre; on voit'se réaliser d'une fa
çon effrayante" là parole du Sauveur Jé-
ëus à ses éiua ; pusillus grex, pètït trou
peau. Parfois, le petit troupeau se réduit
à une, brebis, à un agnèa'u ; mais la bre
bis et l'agneau prophétisesne font jamais
défaut, et avèc le temps, avec la prière
du pasteur et là grâce de Dieu, ils péu-
vent redevenir lé troupeau dés anciens
"jours.
Entrons dans un de ces village», riches
en pâtures et en bêtes, paiivres.èn hom
mes, où les gens se tuent de travail pour
engraisser leurs moutons et leurs boeufs
que d'autres mangeront. Pârnii eux, il y
a des Indigents èt des riches, mais tous
sont Vêtus à peu près dé mèm'e, en lvaiï-
Tons. Les" uns,'ne songeant qu'il "jouirj
mangent et boivent tout' ce qu'ils* ga
gnent. Les antres ' entassent, thésauri
sent, enfouissent leur or oii le placent en
terres. Débauché et avaricé.se donnent la
main, comme deux sœurs d'ignominief
" Voyez-vous ce vieux 1 én bonnet de co
ton, qui pioche " et laboure, qui ne fume
pas sa pipe, ça coûte cher et ça ne rap
porte rièn, mais qui fume ses champs. On
dit dàûs le pays " qu'il à plus d'un mil
lion r mettons seulement cent mille francs.
Son trésor grossissant chaque aiinéetora:
bera un jour en proie à son fils qui le
guigné et;' en l'attendant, prépare ses
mains et aiguise ses dents, pour saisir et
dévorer l'héritage paternel.
La mère fait comme le père. Elle soi-
gne ses vaches» elle veiid son lait^ et les
voisines se disent tout haut a l'oreille
qu'elle y ajoute de l'eau ; seul baptême
"apprécié de ces chrétiens, renégats de
leur dignité'baptismale. ,
" La main de ces mauvais riche» ne; s'ôur
vre jamais l'aumône, et leùr, jamour
de l'argent, est. si yiolent qu'il dépasse
toute croyance. . . ., , >.i ;
Un de ces paysans, acheteurs, insatia
bles de morceaux de terre, ^ntasseur^
d'ôr. et de gros^sous, ayant résolu^ on g$
sait comment, à la siiite d'une mission,
dè gagner son,jubilé, jeûija avec. c^léJicjçs
—jeûner est une économie — se .confessa
et communia sans t,rop de peine -r-, l^s
sacrements "ne. se paient pas,.r- puis, çe t la
fait, il vinf .trouver,son- curé et lui dit
d'une yaix que l'émotion faisait trembler:
« Ç'est-y vrai qu'y a encore quéque chose
à /aire ? -7-t Oui, mon amj, il faut faire
une aumône. — Combien qù'c'est ?. —
Cliàcun donne ce qu'il juge bon; suivant
ses moyens. »> -,
Là-dessus, notre homme; fourre ses
doigts dans ia poche de son gilet, en tire
lentement, avec effort, comme s'il s'ar
rachait une dent, un. qhiffôrç d$ papier
cràsseùxj le regarde, le dépose enfin, sur
la timide, et s'éloigne la tète liasse, chan
celant, écrasé par son sacrifice, Le çyfé
ouvrit le papier : il contenait dev.x S.0U&
■ Èn racontant ce fait à son évèîue^dè
qiiî je le tiens, le 1 c.uré ' ajoutait :, ,«• Qes
deux sous lui ç>nt tant coûté à lâcher
qu'il a certainement gagné 8P,n jubijê. »
Lies fils de, telles gens, valent leur?
auteurs. Un d'eux frappe a la pojrte dû
presbytère. « Entrez,, r— Monsieur le
çuré,,mamère a trépassé cette, nuit, et
je viens vous demander de l'ehterrer de
main màtiii, de bonne heure, et le plus
vite possible : nous sommes dans , les
foins, et l'ouvrage presse . » . ; .
Il disait cela d!un ton ; dégag^, d'un vi-
sage presque spuriant... « Votrje pauvre
mère , est donc morte subitement, qiié
vous n'êtes, pas venu me chercher pçur
l'administrer? -r-r N,on.pas, elle a. traîné
quelques jours, mais j'ai pas' voulu vo,us
déranger;, et puis, l'ouvrage pressait,
vous savez, les foins, ça.n'attend pas-,». C§
fut toute, l'oraison funèbre de la pauvre
défunte.
Après la vieille femme, .voici ùn en.-
fà'nt, un petit garçon de . douze ans qui
rilavait pàs. encore fait sa première com
munion. L'aurait-il faite, s'il eût v^ÇH ?
Peut-être j car dès. la mort de, celiji-Ià,
au lieu d'une indifférence Brutale .pour
Dieu et pour la famille, l'action.^ de: la.
grâce divine commence à se manifestex;.
Douze ans après le baptême, le sacre-
nient plqs voisin, moins effacé par les
fautes personnelles, garde, enoore une
vivante efficacité. ' ,
' Le* cijré, ayertj. par une xoisine, e^t
açcpuru près du, petit, malade, gravement
atteint depuis deux jours et déjà saisi'du
délire pçé.curseur dé. ^a mort. Le bon
piètre se pen.che .sur lui, l'embrasse, lui
parle avec une, douceur. de . mère^ L'en-
fant.Ie regarde, l'éçoute, sans pâràîtré'lé
voir ni Tentendre ; $ia,is il semble, au mi,-
nis.tré ' de' (jésùs-Chrièt qu'un éclair a
passé dans lés yeux du mourant, et c'est
ayée espérance qu'il lui donne l'absolu
tion et l'extrême-onction ; car il se sou
vient que le pauvre petit, seul de tous les
garçons du village, venait chaque jour à
1$ prière du. soir récemment inaugurée
dans l'églisç., A cep petites âmes d'enfant.»
lie bon Dieu demande, si^pe* d_e chose.,
surtout qt^d elles ont si peu reçu ! Une
minji,te n'a-t-elle pas suffi,..au jour du
Vendredi saint, pour faire un élu d'un des
lirons crucifiés aux côtés du .Sau
veur ? ... . ■:
Je mé rappelle toujours avec émotiofi
la réponse, d'un enfant . de Paris de
dix-sept ans, longtemps abandonné,, et
sortant, à. peine ; de sa .premièrè çpinmu - ?
riion. tardive, auquel j'expliquais oé qç'il
fallait de connaissance de Dieu, df vo
lonté consciente du mal, pour commettre
un péché mortel. «, Mais s'il en est ainsi,
s'écrià-t-il avec une çxplosion de joie et lès
yeux mouillés de larmes, je n'ai jamais
fait un péché mortel ! » O ."pécheurs in
nocents, combien vous, êtes plus près de
Dieu , que nos Pharisiens, modernes d"
commerce, de la Boiirèe e,t d.e là. poli-
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