Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1895-12-03
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1895 03 décembre 1895
Description : 1895/12/03 (Numéro 10187). 1895/12/03 (Numéro 10187).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k708975q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi 3 Décembre 1895
Xditioa fa*ttdlMUMU * 11*10,187
, Mardi 3 Décembre 1895
ÉDITION QUOTIDIENNE
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ALLOCUTION
DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII
P ape par la divins providence
prononcée, dans le Consistoire du
29 novembre 1895
Vénérables Frères,
Toute l'Europe tourne ses regards,
avec anxiété vers les régions les plus
proches de l'Orient, où régnent des
difficultés intestines et funestes.
C 'est là, en réalité, un spectacle affli
geant: les villes et les Etats sont
plongés dans le sang ; de vastes con
trées sont dévastées par le fer et par
le feu.
Tandis que les souverains, ce qui
est pour eux un sujet de grands éloges
réunissent leurs avis et s'efforcent
d'atténuer ces malheurs, de réclamer
la sécurité pour les innocents, Nous-
même ne cessons pas autant qu'il
est en Nous de travailler dans l'in
térêt de cette cause très noble et
très juste. Avant même ces derniers
troubles, Nous sommes très volontiers
intervenu en faveur de la nation ar
ménienne, et implorant l'appui de
l'autorité du Souverain, Nous avons
donné de3 conseils de concorde, de
mansuétude et de justice. Nous
avons vu que ces conseils étaient loin
de déplaire.
Nous nous proposons de poursuivre
cette tâche : Notre plus vif désir, en
effet, c'est de voir régner jusqu'aux
extrémités de ce grand empire la
sécurité pour tous, de voir les droits
de chacun reconnus et respectés
comme il convient.
Cependant pour qu'un secours op
portun de notre part ne fit pas défaut
aux Arméniens dans l'adversité, Nous
avons pris soin d'aider les plus mal
heureux. ceux que l'infortune avait le
plus accables. L appui que nous avons
donne aujc Arméniens est à la fois le
témoignage et le fruit de la très vive
affection a»m Nous entourons toutes
les nations d'Orient.
Nous voulons, comme vous le savez,
leur %emaauiquer tous les bienfaits
du salut éternel que l'Eglise {possède.
Tel est le but de nos efforts. Aussi,
Nous n'avons cessé de rappeler à
lumen ceux qui s'étaient écartés de
Notre foi. de travailler à resserrer les
liens qui unissent à Nous ceux qui
partagent cette foi,de leur prêter tout
Notre appui.
Tel a été le sentiment' qui Nous a
inspiré naguère cette lettre aposto
lique qui met en lumière Nos disposi
tions à l'égard des Coptes. Connais
sant leur piété et les progrès de la
religion catholique en Egypte, Nous
avons pris soin de rétablir la hiérar
chie du rite copte et la dignité pa
triarcale pour le siège d'Alexandrie,
dont l'évangéliste Marc fut à la fois
l'illustre fondateur et le pontife.
Afin de compléter votre noble hié
rarchie, Vénérables Frères, il Nous a
Îiaru bon de choisir en Italie et dans
'empire d'Autriche, en France et en
Espagne, des hommes éminents pour
les gratifier aujourd'hui de l'honneur
du cardinalat. Tous sont revêtus de la
dignité épiscopale. Par l'intégrité de
leurs mœurs, par leur science, par
leur expérience, par la sagesse avec
laquelle ils se sont acquittés de leur
mission, tous ont rendu de grands
services à la religion chrétienne et au
siège apostolique.
Ce sont :
Adolphe-Louis-Albert Perraud,, évê-
que d'Autun, que nous avons créé
cardinal de la sainte Eglise romaine
et réservé in petto le 16 janvier de
l'année 1893, en Consistoire ;
Sylvestre Sembratowicz, archevê
que de Lemberg, de rite Ruthène ;
François S &tolli, archevêque titu
laire de Lépante, délégué apostolique
aux Etats-Unis d'Amérique ;
Jean Haller, archevêque de Salz-
bourg ;
Antoine-Marie Cascajarès-y-Azara,
archevêque de Valladolid ;
Jérôme-Marie Gotti, archevêque ti
tulaire de Pétra, internonce apostoli
que au Brésil ;
Jean-Pierre Boyer, archevêque de
Bourges ;
Achille Manara, évêque d'Ançône
etUma,na;
Sauveur Casanas y Pagès, évêque
d'Urgel.
Que vous en semble ?
Ainsi, par l'autorité du Dieu tout-
puissant, des saints apôtres Pierre et
Paul et par la Nôtre, Nous publions
cardinal prêtre de la sainte Eglise
romaine :
Adolphe-Louis-Albert Perraud._
En outre. Nous créons et publions
cardinaux-prêtres de la sainte Eglise
romaine :
Sylvestre Sembratowicz ;
François Satolli ;
Jean Haller ;
Antoine-Marie-Cascajarès y Azara ;
Jerôme-Marie Gotti ;
Jean-Pierre Boyer ;
Achille Manara ; '
Sauveur Casanas y .Pages.
..Avec. les. attributions, les restric
tions et les clauses nécessaires et
opportunes.
Au nom du Père f et du Fils t et
du Saint-Esprit f Amen.
LETTRE APOSTOLIQUE
DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII
pape par la divine providence
au sujet du Patriarcat d'Alexandrie
de rite Copte
FEUILLETON DE L'UNIVERS
DU 3 DÉCEMBRE 1895
CAUSERIE LITTERAIRE
L'EGLISE DE PARIS PENDANT LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE (1)
I
L'ouvrage de M. l'abbé Delarc, dont les
premières livraisons viennent de paraîtront
qui formera trois volumes grand in-ootavo,
a .pour but de raconter l'histoire de l'Eglise
et. du diooèse de Paris pendant la. période
révolutionnaire.
Un mot d'un triste laconisme résume la
première partie de cette histoire: tout a été
détruit. Cinq ans après l'ouverture des
Etals-Généraux, de l'Eglise de Paris, et
aossi de l'Eglise de Franoe, de ce magnifi
que édifloe qui avait abrité tant de généra
tions, plus rien n'élait debout. La pioche
avait tout abattu, l'inoendie avait tout dé
voré ; il ne restait ça et là que quelques
pierres calcinées.
Pendant quelque temps, le Jacobin a pu
«croire que sa sinistre viotoire était définitive
et que le fanatisme, pour employer son lan
gage, avait rendu le dernier soupir : le Ja
cobin se trompait. 11 avait bien pu fermer
les églises, abolir les cérémonies du culte ;
llfUEgiise de Paris pendant la Révolution
française (1789-1801), par l'abbé Delarc. En
cours de publication chez Desclée, de Brouwer
et Gie, Paris, rue Saint-Sulpice, 30. — Les sept
premières livraisons ont paru.
Léon, évêque, serviteur des-servi
teurs de Dieu, ad perpetuarn réi me-
moriam.
Nous travaillons sans cesse, selon
le devoir sacré de Notre charge, à
méditer la divine charité, à faire pro
gresser l'œuvre salutaire de Notre-
Seigneur Jésus-Christ, Rédempteur
du genre humain, qui a fondé et qui
conserve l'Eglise. Nous devons Lui
rendre et Nous Lui rendons du fond
du cœur de vives actions de grâce, de
ce qu'il Nous a toujours assisté et
béni- avec tant de bienveillance au
milieu de Nos travaux, ayant pour
but soit de porter ou de ramener la
Foi catholique parmi les peuples, soit
de l'y affermir et de l'y accroître.
Nous le remercions tout spécialement
de Nous avoir fourni, depuis deux
ans, des occasions Nous permettant
de poursuivre la diffusion de la reli
gion catholique avec plus d'ardeur et
plus d'activité. Les moyens qu'il Nous
a paru bon d'employer dans ce but,
et notamment l'envoi de Lettres
apostoliques, soit. Encyeliques, soit
particulières, ne sont pas, parla grâce
de Dieu, demeurés sans résultat, et
persévérant dans la même tâche
Nous voyons chaque jour avec une
grande confiance se réaliser de plus
en plus Nos vœux.
Maintenant, parmi beaucoup d'au
tres nations, Nous regardons avec
beaucoup d'affection le peuple et
l'Eglise coptes, et Nous Nous propo
sons de prendre, suivant Notre auto
rité apostolique, certaines décisions
particulières, dans l'intérêt et pour la
gloire de cette nation.
Nous Nous sommes adressé à elle,
il y a peu de mois, dans une lettre
particulière et Nous l'avons animée
en rappelant les vieux souvenirs de
l'église d'Alexandrie. Nous avions
alors un double but : confirmer par
Notre bienveillance et Nos exhorta-
il lui avait été loisible d'inaugurer des reli
gions nouvelles, les unes odieuses, les au
tres simplement grotesques. Il n'avait pu
tuer ni le sentiment religieux, qui eyt in
destructible, ni l'Eglise catholique,qui a les
promesses éternelles. Enoore peu d 'années,
et, en 1801, les portes de Notre-Dame s'ou
vraient devant le représentant du pape et
devant le nouvel archevêque de Paris, ve
nant remercier Dieu du rétablissement de
la paix religieuse.
Tel est le canevas que M. l'abbé Dalsre
s'est proposé de développer dans ses trois
volumes. Bien qu'il ne soit enoore qu'au
début de son travail (j'ai sous les yeux seu-
ement les quatre premières livraisons), il
n'est pas téméraire d'affirmer que le .livre
sera digne du sujet. Ces premiers cha
pitres témoignent de longues et patientes
recherches. Ils attestent chez leur auteur,
en même temps qu'un vrai talent d'écrivain,
une rare érudition, un souci constant
d'exactitude, un vif amour de la vérité
historique.
II
Dans son Introduction, M. l'abbé Delaro
examine successivement les points oi-
après : Limites, divisions géographiques et
population du diocèse de Paris; — Gou
vernement du diocèse; — Paroisses et
clergé paroissial du diocèse; — Ordres
religieux et Congrégations; — De la reli
gion à Paris peu avant la Révolution.
Cette Introduction n'a que 53 pages ;
mais elle est si pleine de renseignements
précieux que j'y trouverais facilement la
matière d'un ou même de plusieurs articles.
Je me bornerai à y prendre un certain nqm-
tions les catholiques dans une union
fidèle au siège apostolique ; inviter
les dissidents à chercher et à recou
vrer cette même union. Des deux
côtés, Nous avons eu lieu de Nous
réjouir en voyant le résultat répon
dre à Notre espérance.
Les catholiques d'abord, comme il
était juste, Nous ont témoigné une
vive soumission, une piét vraiment
filiale, une grande reconnaissance de
ce que Nous leur avions donné, sui
vant leurs vœux, an évêque de leur
nation, avec le Utre de vicaire apos
tolique, Notre vénérable frère Cyrille,
évêque de Césarée de Panéas. Bien
plus, pour Nous témoigner plus clai-
rèment leurs sentiments,ils ont formé
le projet de Nous envoyer une déléga
tion publique. Rien, assurément, ne
pouvait être plus honorable pour eux,
plus agréable pour Nous.
Et, en effet, au mois de septembre
dernier, Nous avons reçu une déléga
tion des Coptes, dont les membres
étaient pris dans les différentes clas
ses de la nation et qui était pré
sidée par ce même Vénérable Frère.
Ces envoyés Nous ont causé une
grande joie en Nous apprenant et en
Nous affirmant le zèle, le respect* la
soumission qu'ils éprouvaient envers
ce siège du Bienheureux Pierre et
Îu'éprouvaient leurs concitoyens
ont ils étaient les interprètes. Nous
avons senti vibrer au plus profond de
Notre âme une affection paternelle
en voyant la confiance avec laquelle
ils Nous exposaient leur situation,
celle de leurs frères dissidents, solli
citant et attendant de Nous un puis
sant appui. Us Nous déclarèrent que
le résultat attendu serait plus sûre
ment atteint, si comme ils Nous le
demandaient dans leurs vives et
humbles prières, un décret émanant
de Notre autorité rétablissait en
Egypte la hiérarchie catholique et la
dignité patriarcale.
Plus d'un motif Nous a poussé à
approuver leur demande comme juste
et opportune. On peut constater, en
effet, que la religion catholique fait
chaque jour de grands progrès en
Egypte; que le nombre des clercs et
des prêtres indigènes s'accroit, ce qui
est ue la plus haute importance; que
les écoles et autres institutions du
même genre assurant la bonne édu
cation de la jeunesse, vont se multi
pliant, que l'amour et le culte;de la
religion fleurissent de plus en plus;
d aria les âmes, et produisent avec
une abondance sans cesse croissante ;
des fruits bénis. Dans cette tâche
l'ardeur et les travaux du clergé trou
vent un appui et un concours dévoué
en plusieurs congrégations religieu
ses. Nous devons accorder l'éloge
u'ils méritent aux Franciscains qui
epuis longtemps déjà travaillent
dans ce pays, aux membres de la So
ciété de Jésus et aux missionnaires
de Lyon que Nous-mêmes avons pris
soin de leur envoyer comme auxi
liaires.
Si la hiérarchie est rétablie parmi
les Coptes, même en partie, si on
met à leur tête des pasteurs sûrs, la
vigilance et la prévoyance de ceux-ci,
qui pourront s'exercer d'une façon
efficace et facile, feront découler
sur le clergé et sur le peuple un
grand nombre d'avantages. Le réta
blissement de la charge patriarcale
sera surtout efficace parce que l'élé
vation de cette dignité relèvera dans
l'opinion l'éclat de l'Eglise copte ca
tholique, et parce qu'elle sera puis
sante pour resserrer dans toute la
nation les liens de la foi et de la fra
ternité.
Nous donc,aprè3 avoir examiné sé
rieusement toute cette affaire et en
avoir délibéré avec le conseil ou
commission des cardinaux de la
bre de faits et de détails, relatifs aux pa
roisses et au olergé paroissial.
Ea 1789, le diocèse de Paris renfermait
500 paroisses, dont 63 dans Paris et la pe
tite banlieue. Aujourd'hui,la ville de Paris,
qui a englobé à peu près entièrement ce
qu'on appelait autrefois la petite banlieue,
compte 70 paroisses, soit donc 7 paroisses
de plus qu'à la fia de l'anoien régime. Seu
lement, si le ohiffre des paroisses a aug
menté de sept unités, il faut remarquer
que, par contre, le chiffre de la population,
dans l'agglomération parisienne, a plus que
quadruplé, si bien qu'il serait vrai de dire
que le ohiffre des paroisses actuelles est en
réalité quatre fois moins considérable que
celui des paroisses de Paris à la veille de
la Révolution.
D'autre part, le olergé qui desservait
alors obaoune des paroisses parisiennes
était incomparablement plus nombreux qu?
celui qui les dessert actuellement. On en
pourra juger par l'exemple de la paroisse
Saint-Roch.Pour le nombre des paroissiens,
cette église est à peu de chose près aujour
d'hui ce qu'elle était avant la Révolu
tion. Or, en 1790, nous trouvons que le
olergé de Sainl-Roch était de 55 prêtres.
Aujourd'hui la même paroisse est desser
vie par 10 prêtres, un curé et 9 vicaires.
J'ai dit qu'il y avait 500 paroisses dans
le diooèse. Quel était le nombre des parois
siens ? A défaut de statistique officielle, les
chiffres fournis sur ce point par Denys, en
17§7, dans son Poutllé du diocèse de Par
rit (%), présentent des garanties spéoiales
et, dans tous les cas, peuvent préserver
d'erreur grave. Denys donne paroisse par
sainte Eglise romaine que nous avons
désigné pour favoriser la réconci
liation des dissidents avec l'Eglise,
Nous avons jugé bon de faire droit
à la demande des Coptes,
ï Aus^i pour l'accroissement de la
gloire du nom divin, pour le progrès
de la Toi et de la communion ca
tholique, après une complète in
formation, agissant de Notre propre
mouvement et-dans la plénitude du
pouvoir apostolique, Nous rétablis
sons et Nous, constituons le patriarcat
d'Alexandrie du rite copte ; à celui
et à tous ceux } qui seront revêtus de
cette autorité,Nous accordons tous les
honneurs, tous les privilèges, les pré
rogatives, les titrés et toute la puis
sance auxquels, d'une faiçon générale,
cette dignité donne droit dans le rite
oriental. Sur ce point des prescrip
tions particulières seront données en
temps et lieu par l'autorité apostoli
que. Nous décidons que pour le mo
ment, deux sièges épiscopaux seront
suffragants du siège patriarcal : l'un
dans là ville d'Hermopolis-la-Grande,
communément apptlée Minieh ; l'au
tre à Thèbes Diospolis ou Louqsor.
Ainsi le patriarcat se composera de
trois diocèses, le diocèse patriarcal
d'Alexandrie, celui d'Herinopolis et
celui de Thèbes. Nèus-même et Nos
successeurs conserverons le droit en
tier et exclusif de créer d'autres
sièges archiépiscopaux ou épiscopaux,
et ue les modifier selon la nécessité
ou l'intérêt de l'Eglise.
Nous décidons et ratifions que le
patriarcat copte d'Alexandrie ainsi
constitué s'étendra aussi loin que la
vice-royauté ou kédivat de l'Egypte
proprement dite, de la province où
prêcha saint Marc.
Quant aux limites de chacun des
diocèses que Nous avons nommés
plus haut, il Nous plaît de les définir
ainsi : Lé diocèse patriarcal d'Alexan
drie comprend l'Egypte inférieure
et la ville du Caire. Il a pour limites
au nord la mer Intérieure ou Médi
terranée; à l'est, le canal de Suez, au
sud, le trentième degré de latitude
nord, à l'ouest, la Tripolitaine, pro
vince de l'empire ottoman.
Le diocèse d'Hermopolis s'étend
dans la moyenne Egypte. Au Nord, il
confine au diocèse patriarcal; à
-l'Orient il atteint le golfe de Suez
au midi, il est borné par un cercle
qui tient à peu près le milieu entre
le 27°et le 28° degré de latitude nord,
là où se trouve 1 endroit appelé Sacci-
t-moussé , près du Nil, lequel endroit
devra dépendre du même diocèse ; à
l'occident, il a pour limite le désert
de Lybie. Le diocèse de Thèbes, qui
s'étend sur l'Egypte supérieure, est
limité au nord par le diocèse d'Her
mopolis, à l'orient, par le golfe Ara
bique, au sud, par le 22" degré dé
latitude nord, à l'ouest par le désert
de Lybie.
Nous réservons à cé Siège Aposto
lique le droit de désigner pour la
firemière fois soit le patriarene soit
es évêques suffragants. Cependant,
j usqu'à ce que se fasse cette désigna
tion, Nous ordonnons que tous les
catholiques de rite copte qui se trou
vent dans l'Egypte entière soient
administrés par le même Vénérable
frère Cyrille, possédant le titre et
l'autorité de Vicaire apostolique.
Nous Nous réjouissons vivement
dans le Seigneur de pouvoir rétablir
ainsi le patriarcat d'Alexandrie en
faveur des Coptes, d'autant plus vive
ment que le souvenir de cette Eglise
Nous est des plus agréables. C'est
J^arc, le disciple et l'interprète du très
bienheureux Pierre, qui la fonda et
qui la gouverna saintement. De là le
lien magnifîcrue et très étroit qui,
comme Nous l'avons dit ailleurs, unit
cette Eglise à celle de Rome ; c'est
surtout grâce à ce lien qu'elle a été
si illustre, qu'elle a longtemps été
florissante entre toutes par l'excel
lence de sa doctrine, par l'éclat des
vertus qui y ont été pratiquées. Aussi
Nous désirotis biefi vivement que les
Coptes dissidents considèrent devant
Dieu que la hiérarchie catholique
découle de la vérité; que seule elle
peut, à cause de son union avec la
Chaire du Prince des Apôtres, faire
revivre légitimement l'Eglise fondée
par Marc, que seule elle est l'héri
tière de toute la tradition transmise
f>ar les anciens au patriarcat d'A-
exandrie. Puisse-t-il arriver ainsi,
comme permettent de l'espérer leurs
bonnes dispositions et la grâce divine,
que, renonçant 6nfin aux divergences
amenées par la suite des siècles, ils
veuillent revenir à l'union avec l'E
glise romaine, qui les attend avec les
désirs d'une très vive charité.
Nous voulons que cette lettre et.
toutes les prescriptions qu'elle ren
ferme ne puissent jamais être enta
chées de quelque suppression ou
modification, ou de quelque autre dé
faut défigurant Nos intentions ;
elles doivent toujours demeurer va
lables et durables, produire leur
effet vis-à-vis de tous, etre observées,
par tous, quelle que soit la dignité
de chacun. Nous décrétons qu'elles
sont valables, nonobstant toutes les
prescriptions apostoliques, et celles
qui auraient été fixées dans les con
ciles synodaux, provinciaux ou uni
versels, qu'elles soient générales ou
particulières, et toutes les décisions
contraires, même spécialement men
tionnées; Nous dérogeons complète
ment à toutes ces décisions autant
qu'il est nécessaire, et nous décrétons
que, si quelqu'un, quelle que soit son
autorité, attente sciemment ou sans
le savoir à ces décisions, tout ce qu'il
fera sera vain et non avenu.
Nous voulons qu'aux exemplaires
même imprimés de cette lettre,
pourvu qu'ils soient signés de la main
au Notaire et munis du cachet d'un
dignitaire ecclésiastique, on ajoute la
même foi qu'à l'expression de Notre
volonté manifestée par ces présentes.
Donné à Rome près de Saint Pierrei
le sixième jour avant les. calendes de
décembre de l'année de l'Incarnation
de Notre-Seigrieur, 1895, de Notre
pontificat la dix-huitième.
A. Gard. Bianchi , pro-dataire.-
G. Gard, de Ruggiero.
1 oute demande de changement d'adresse
doit être accompagnée d'une des dernière
bandes et de 50 centimes en timbre-
poste.
Les abonnements datent des f" et 15 d$
chique mois.
m
SOMMAIRE
Allocution de Notre
Saint-Père le Pape
Léon XIII
Bulletin du jour
Actes des Consistoires
secret et public
Correspondance
romaine *"
Nouvelles agricoles.. A. de Villièrs de
l'Isle-Adam.
Feuilleton : 6 a u s e r i e
littéraire Edmond Biré.
Nouvelles de Rome. — Informations politi
ques. — Scandales. — A travers la presse.
— Chronique. — Madagascar. — Etran
ger. — Nécrologie. — Prêtres défunts. —
Question ouvrière.— Echos. —Tribunaux.
Bulletin bibliographique. — Nouvelles di
verses. — Dernière heure.
paroisse le nombre des communiants :
16.000 pour Saint-Roch;80.000 pour Saint;
Eustaohe; 45.000 pour Saint-Nicolas-dés?
Champs; 40 000 pour Saint-Laurent; 32.000
pour Saint-Germain-l'Auxerrois ; 26.00Q
pour Saint-Paul; 25.000 pour Saint Merry;
24.000 pour Saint-Gervais ; 18.000 pour la
Madeleine de la Ville-l'Evêque, eto., etc.
Les ohiffres relevés par Denys donnent un
total- de 559.200 communiants pour Paris
et la petite banlieue.
Si l'on réfléchit que dans ce nombre ne
sont pas compris les enfants n'ayant pas
fait la première communion, non plus que
les membres des églises séparéès et les va,
gabonds qui échappaient à tout contrôle
religieux, ôa arrive facilement au chiffre
de. 620,000 habitants que les statistiques
donnent ordinairement comme celui de la
ville de Paris,sans la banlieue, peu avant la
Révolution.
Le total des communiants pour le diocèse
entier, était, d'après Denys, de 733,341, ce
qui permet d'évaluer à plus d'un million le
ohiiîre total de la population du diocèse.
Le olergé de l'ancien diocèse de Paris-
non plus d'ailleurs que le clergé des autres
diocèses de Franoe, ne connaissait pas
oes catégories de curés de première olasse,
ourés de seoonde olasse et de simples suc
cursalistes qui datent du Concordat de
1801*. Depuis le Concordat, les succursa
listes, o'est-à-dire la très grande majorité
des ourés, n'ont aucun droit à l'inamovibi-
(2) fouillé historique et topographique du do-
cite de Pans, dédié à Mgr Christophe de Beau-
mont, archevêque de Paris, par L. Denys. Paris,
jn-folio, 1767.
ilté,qui est l'apanage des curés fde pre
mière et de seconde classe ; il n'en était
pas ainsi avant la Révolution, notamment
dans le diocèse de Paris. Quelque modeste
que fût une paroisse, le curé qui en était
régulièrement investi devenait inamovible.
Il ne la quittait qu'à la mort ou de son plein
gré, à moins que son inconduite le rendît
indigne de rester à la tète de son troupeau.
Dans çe cas, l'autorité ecclésiastique ne
pouvait procéder contre lui et le dépossé
der qu'après s'être conformée aux règles et
formalités indiquées par le droit canon
pour être la sauvegarde des humbles et
des petits.
III
Ce fut le 30 avril que l'assemblée du
clergé intra muros commença à procéder à
l'élection des députés aux Etats-Généraux.
Mgr de Juigné, archevêque de Paris, réu
nit l'unanimité des suffrages. Furent élus
après lui l'abbé de Monlesquiou-Fézensac,
agent du olergé depuis 1785 ; l'abbé Che
vreuil, chancelier de l'Université et de l'E
glise de Paris ; l'abbé Gros , curé de Saint-*
Nioplas du Chardonnet ; dom Clievrevx, 'gé»
néral de la congrégation de Saint-Maur;
l'abbé Dumouchtl, recteur de l'Université
de Paris ; l'abbé Le Gros, prévôt de Saint-
Louis-du-Louvre ; l'abbé de Bonneval, cha
noine de l'Eglise de Paris ; l'abbé Veytard,
curé de Saint-Gervais et enfin l'abbé Pev-
rotin de Bai'mond, conseiller au parlement.
Le 12 mai, la même assemblée nomma oinq
suppléants, qui furent : : Cayla-de-la-Qarcte,
général de la congrégation de la Mission de
Saint-Lazare ; Berardier , grand-maître du
collège Lbuis-le-Grand ; dom Frennelel,
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 2 DÉCEMBRE
Quand une question- pénible est
soulevée, la sagesse commande de la
résoudre au plus tôt. Ainsi en est-il
de l'affaire Gervais puisque il y a une
affaire Gervais. Les amiraux se sont
réunis. Qu'ont-ils décidé ? Le mouve
ment de sympathie en faveur du com
mandant en chef de l'escadre qu'on
craint de voir sacrifié aux rancunes
d'un Lockroy se manifeste plus ar
dent. On y associe les journaux rusr
ses.
L'amitié qu'ils nous témoignent ne
leur permet pas de s'immiscer dans
nos affaires intérieures, mais leur en
lever par des solutions rapides tout
moyen de les préjuger ou discuter
serait parfois plus habile.
Après les médecins des hôpitaux,
les administrateurs des bureaux de
bienfaisance protestent à leur tour
contre le nouveau règlement que
l'administration de l'Assistance pu
blique, d'accord avec le conseil mu
nicipal, leur imposera à partir du
1" janvier prochain.
A Madrid, l'affaire des scandales
de là municipalité passionne de plus
en plus l'opinion publique. Les accu
sations portées par le marquis dô
Gabrinana contre le ministre des tra
vaux publics, M. Bosch, ont provoqué
une vive émotion.
Le marquis a envoyé des témoins au
ministre qui refuse de se battre.
Le président Cleveland sera en
mesure d'envoyer son message au
congrès des Etats-Unis lundi ou
mardi.
Le message débute par une décla
ration au sujet du tarif douanier ac
tuel. Le président l'approuve absolu
ment et affirme que la diminution
constatée dans les recettes du pays
est due aux difficultés du moment et
non à l'abaissement des tarifs votés
par les démocrates. Il refuse son
autorisation au projet de pourvoir au
déficit par une augmentation, des
taxes intérieures. Passant à la ques
tion cubaine, le président Cleveland
déclare que les lois internationales
doivent être strictement observées. Il
regrette à ce propos la manifestation
des sympathies publiques en faveur
des insurgés cubains, comme de na
ture à exciter les esprits contre l'Es
pagne ; au moment surtout où les in
surgés détruisent les récoltes des
planteurs.
Le message examine la situation en
Orient et promet que toutes les for
ces des Etats-Unis seront employées
pour protéger les missions américai
nes en Arménie.
Aux dernières nouvelles, le sultan
n'avait pas encore signé le firman
qui doit, conformément à la conven
tion annexe du traité de Paris, autori
ser de nouveaux stationnaires à fran
chir les Dardanelles. L'assurance que
le grand-vizir et le ministre des
affaires étrangères avaient donnée
aux ambassadeurs est démentie par
les faits. Le sultan résiste et les am
bassadeurs insistent.
Ils insistent d'un commun accord.
Nous avons dit, hier, que M. de Néli-
doff, ambassadeur de Russie, avait
formellement déclaré à Saïd-Pacha
qu'il ne se séparerait en rien de ses
collègues, et, d'autre part, l'envoi du
cuirassé Hagen vers les eaux turques
est encore une preuve que l'entente
des six puissances est toujours com
plète.
Il est probable que devant cette
unanimité le sultan cédera sur cette
question. Plus il cédera de bonne
proviseur du collège de3 Bernardins ; l'abbô
de Damas, et l'abbé Bénière, curé de Saint-
Pierre de Chaillot.
L'assemblée du clergé extra muros avait
quatre députés à nommèr. Elle choisit M. Le
Guen, curé d'Argenteuil ; M. Melon de Pra-
doux, prieur curé de Saint-Germain-en-
Laye; Mgr de Beauvais, ancien évêque de
Senez, l'ami, le collaborateur et le confi
dent de Mgr de Juigné ; M. de Coulmt'ers,
abbé régulier d'Abbéoourt. Les deux sup
pléants furent : Papin, prieur-curé de
Marly-la-Ville, et Gandolphe , curé de
Sèvres.
Dès la réunion des Etats-Généraux, les
trois ordres se trouvèrent en présence de
oette question préliminaire : devait-on vé
rifier en assemblée plénière les pouvoirs
des nouveaux députés, ou chaque ordre
devait-il se réserver ce droit et l'exercer
d'une^ façon indépendante des deux autres ?
Ce n'était pas là une simple question de
procédure parlementaire, oar elle revenait
à oelle-ci : y aura-t-il une ou bien trois
chambres ?
Obéissant à ses convictions et aux vœux
de ses élso leurs, Mgr de Juigné se pro
nonça pour que l'ordre du olergé gardât
son indépendance, pour qu'il formât une
ohambre distincte, sauf à avoir avec la no
blesse et le tiers-état les rapports .néces
saires pour l'élaboration des lois et le bien-
être de la société ; il s'en remettait au roi
pour définir ces rapports entre les trois or
dres pendant la durée des Etats-Généraux.
A oette nouvelle, dans la presse, dans lea i
clubs qui commençaient, au Palais-Royal,
devenu le quartier général des faotieux
Xditioa fa*ttdlMUMU * 11*10,187
, Mardi 3 Décembre 1895
ÉDITION QUOTIDIENNE
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L'UNIVERS ne répond pas des man uscrits qui lui sont adressés
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MM. LAGRANGE, CERF et Q 1 *, 6, place de la Bourse
ALLOCUTION
DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII
P ape par la divins providence
prononcée, dans le Consistoire du
29 novembre 1895
Vénérables Frères,
Toute l'Europe tourne ses regards,
avec anxiété vers les régions les plus
proches de l'Orient, où régnent des
difficultés intestines et funestes.
C 'est là, en réalité, un spectacle affli
geant: les villes et les Etats sont
plongés dans le sang ; de vastes con
trées sont dévastées par le fer et par
le feu.
Tandis que les souverains, ce qui
est pour eux un sujet de grands éloges
réunissent leurs avis et s'efforcent
d'atténuer ces malheurs, de réclamer
la sécurité pour les innocents, Nous-
même ne cessons pas autant qu'il
est en Nous de travailler dans l'in
térêt de cette cause très noble et
très juste. Avant même ces derniers
troubles, Nous sommes très volontiers
intervenu en faveur de la nation ar
ménienne, et implorant l'appui de
l'autorité du Souverain, Nous avons
donné de3 conseils de concorde, de
mansuétude et de justice. Nous
avons vu que ces conseils étaient loin
de déplaire.
Nous nous proposons de poursuivre
cette tâche : Notre plus vif désir, en
effet, c'est de voir régner jusqu'aux
extrémités de ce grand empire la
sécurité pour tous, de voir les droits
de chacun reconnus et respectés
comme il convient.
Cependant pour qu'un secours op
portun de notre part ne fit pas défaut
aux Arméniens dans l'adversité, Nous
avons pris soin d'aider les plus mal
heureux. ceux que l'infortune avait le
plus accables. L appui que nous avons
donne aujc Arméniens est à la fois le
témoignage et le fruit de la très vive
affection a»m Nous entourons toutes
les nations d'Orient.
Nous voulons, comme vous le savez,
leur %emaauiquer tous les bienfaits
du salut éternel que l'Eglise {possède.
Tel est le but de nos efforts. Aussi,
Nous n'avons cessé de rappeler à
lumen ceux qui s'étaient écartés de
Notre foi. de travailler à resserrer les
liens qui unissent à Nous ceux qui
partagent cette foi,de leur prêter tout
Notre appui.
Tel a été le sentiment' qui Nous a
inspiré naguère cette lettre aposto
lique qui met en lumière Nos disposi
tions à l'égard des Coptes. Connais
sant leur piété et les progrès de la
religion catholique en Egypte, Nous
avons pris soin de rétablir la hiérar
chie du rite copte et la dignité pa
triarcale pour le siège d'Alexandrie,
dont l'évangéliste Marc fut à la fois
l'illustre fondateur et le pontife.
Afin de compléter votre noble hié
rarchie, Vénérables Frères, il Nous a
Îiaru bon de choisir en Italie et dans
'empire d'Autriche, en France et en
Espagne, des hommes éminents pour
les gratifier aujourd'hui de l'honneur
du cardinalat. Tous sont revêtus de la
dignité épiscopale. Par l'intégrité de
leurs mœurs, par leur science, par
leur expérience, par la sagesse avec
laquelle ils se sont acquittés de leur
mission, tous ont rendu de grands
services à la religion chrétienne et au
siège apostolique.
Ce sont :
Adolphe-Louis-Albert Perraud,, évê-
que d'Autun, que nous avons créé
cardinal de la sainte Eglise romaine
et réservé in petto le 16 janvier de
l'année 1893, en Consistoire ;
Sylvestre Sembratowicz, archevê
que de Lemberg, de rite Ruthène ;
François S &tolli, archevêque titu
laire de Lépante, délégué apostolique
aux Etats-Unis d'Amérique ;
Jean Haller, archevêque de Salz-
bourg ;
Antoine-Marie Cascajarès-y-Azara,
archevêque de Valladolid ;
Jérôme-Marie Gotti, archevêque ti
tulaire de Pétra, internonce apostoli
que au Brésil ;
Jean-Pierre Boyer, archevêque de
Bourges ;
Achille Manara, évêque d'Ançône
etUma,na;
Sauveur Casanas y Pagès, évêque
d'Urgel.
Que vous en semble ?
Ainsi, par l'autorité du Dieu tout-
puissant, des saints apôtres Pierre et
Paul et par la Nôtre, Nous publions
cardinal prêtre de la sainte Eglise
romaine :
Adolphe-Louis-Albert Perraud._
En outre. Nous créons et publions
cardinaux-prêtres de la sainte Eglise
romaine :
Sylvestre Sembratowicz ;
François Satolli ;
Jean Haller ;
Antoine-Marie-Cascajarès y Azara ;
Jerôme-Marie Gotti ;
Jean-Pierre Boyer ;
Achille Manara ; '
Sauveur Casanas y .Pages.
..Avec. les. attributions, les restric
tions et les clauses nécessaires et
opportunes.
Au nom du Père f et du Fils t et
du Saint-Esprit f Amen.
LETTRE APOSTOLIQUE
DE NOTRE SAINT-PÈRE LÉON XIII
pape par la divine providence
au sujet du Patriarcat d'Alexandrie
de rite Copte
FEUILLETON DE L'UNIVERS
DU 3 DÉCEMBRE 1895
CAUSERIE LITTERAIRE
L'EGLISE DE PARIS PENDANT LA
RÉVOLUTION FRANÇAISE (1)
I
L'ouvrage de M. l'abbé Delarc, dont les
premières livraisons viennent de paraîtront
qui formera trois volumes grand in-ootavo,
a .pour but de raconter l'histoire de l'Eglise
et. du diooèse de Paris pendant la. période
révolutionnaire.
Un mot d'un triste laconisme résume la
première partie de cette histoire: tout a été
détruit. Cinq ans après l'ouverture des
Etals-Généraux, de l'Eglise de Paris, et
aossi de l'Eglise de Franoe, de ce magnifi
que édifloe qui avait abrité tant de généra
tions, plus rien n'élait debout. La pioche
avait tout abattu, l'inoendie avait tout dé
voré ; il ne restait ça et là que quelques
pierres calcinées.
Pendant quelque temps, le Jacobin a pu
«croire que sa sinistre viotoire était définitive
et que le fanatisme, pour employer son lan
gage, avait rendu le dernier soupir : le Ja
cobin se trompait. 11 avait bien pu fermer
les églises, abolir les cérémonies du culte ;
llfUEgiise de Paris pendant la Révolution
française (1789-1801), par l'abbé Delarc. En
cours de publication chez Desclée, de Brouwer
et Gie, Paris, rue Saint-Sulpice, 30. — Les sept
premières livraisons ont paru.
Léon, évêque, serviteur des-servi
teurs de Dieu, ad perpetuarn réi me-
moriam.
Nous travaillons sans cesse, selon
le devoir sacré de Notre charge, à
méditer la divine charité, à faire pro
gresser l'œuvre salutaire de Notre-
Seigneur Jésus-Christ, Rédempteur
du genre humain, qui a fondé et qui
conserve l'Eglise. Nous devons Lui
rendre et Nous Lui rendons du fond
du cœur de vives actions de grâce, de
ce qu'il Nous a toujours assisté et
béni- avec tant de bienveillance au
milieu de Nos travaux, ayant pour
but soit de porter ou de ramener la
Foi catholique parmi les peuples, soit
de l'y affermir et de l'y accroître.
Nous le remercions tout spécialement
de Nous avoir fourni, depuis deux
ans, des occasions Nous permettant
de poursuivre la diffusion de la reli
gion catholique avec plus d'ardeur et
plus d'activité. Les moyens qu'il Nous
a paru bon d'employer dans ce but,
et notamment l'envoi de Lettres
apostoliques, soit. Encyeliques, soit
particulières, ne sont pas, parla grâce
de Dieu, demeurés sans résultat, et
persévérant dans la même tâche
Nous voyons chaque jour avec une
grande confiance se réaliser de plus
en plus Nos vœux.
Maintenant, parmi beaucoup d'au
tres nations, Nous regardons avec
beaucoup d'affection le peuple et
l'Eglise coptes, et Nous Nous propo
sons de prendre, suivant Notre auto
rité apostolique, certaines décisions
particulières, dans l'intérêt et pour la
gloire de cette nation.
Nous Nous sommes adressé à elle,
il y a peu de mois, dans une lettre
particulière et Nous l'avons animée
en rappelant les vieux souvenirs de
l'église d'Alexandrie. Nous avions
alors un double but : confirmer par
Notre bienveillance et Nos exhorta-
il lui avait été loisible d'inaugurer des reli
gions nouvelles, les unes odieuses, les au
tres simplement grotesques. Il n'avait pu
tuer ni le sentiment religieux, qui eyt in
destructible, ni l'Eglise catholique,qui a les
promesses éternelles. Enoore peu d 'années,
et, en 1801, les portes de Notre-Dame s'ou
vraient devant le représentant du pape et
devant le nouvel archevêque de Paris, ve
nant remercier Dieu du rétablissement de
la paix religieuse.
Tel est le canevas que M. l'abbé Dalsre
s'est proposé de développer dans ses trois
volumes. Bien qu'il ne soit enoore qu'au
début de son travail (j'ai sous les yeux seu-
ement les quatre premières livraisons), il
n'est pas téméraire d'affirmer que le .livre
sera digne du sujet. Ces premiers cha
pitres témoignent de longues et patientes
recherches. Ils attestent chez leur auteur,
en même temps qu'un vrai talent d'écrivain,
une rare érudition, un souci constant
d'exactitude, un vif amour de la vérité
historique.
II
Dans son Introduction, M. l'abbé Delaro
examine successivement les points oi-
après : Limites, divisions géographiques et
population du diocèse de Paris; — Gou
vernement du diocèse; — Paroisses et
clergé paroissial du diocèse; — Ordres
religieux et Congrégations; — De la reli
gion à Paris peu avant la Révolution.
Cette Introduction n'a que 53 pages ;
mais elle est si pleine de renseignements
précieux que j'y trouverais facilement la
matière d'un ou même de plusieurs articles.
Je me bornerai à y prendre un certain nqm-
tions les catholiques dans une union
fidèle au siège apostolique ; inviter
les dissidents à chercher et à recou
vrer cette même union. Des deux
côtés, Nous avons eu lieu de Nous
réjouir en voyant le résultat répon
dre à Notre espérance.
Les catholiques d'abord, comme il
était juste, Nous ont témoigné une
vive soumission, une piét vraiment
filiale, une grande reconnaissance de
ce que Nous leur avions donné, sui
vant leurs vœux, an évêque de leur
nation, avec le Utre de vicaire apos
tolique, Notre vénérable frère Cyrille,
évêque de Césarée de Panéas. Bien
plus, pour Nous témoigner plus clai-
rèment leurs sentiments,ils ont formé
le projet de Nous envoyer une déléga
tion publique. Rien, assurément, ne
pouvait être plus honorable pour eux,
plus agréable pour Nous.
Et, en effet, au mois de septembre
dernier, Nous avons reçu une déléga
tion des Coptes, dont les membres
étaient pris dans les différentes clas
ses de la nation et qui était pré
sidée par ce même Vénérable Frère.
Ces envoyés Nous ont causé une
grande joie en Nous apprenant et en
Nous affirmant le zèle, le respect* la
soumission qu'ils éprouvaient envers
ce siège du Bienheureux Pierre et
Îu'éprouvaient leurs concitoyens
ont ils étaient les interprètes. Nous
avons senti vibrer au plus profond de
Notre âme une affection paternelle
en voyant la confiance avec laquelle
ils Nous exposaient leur situation,
celle de leurs frères dissidents, solli
citant et attendant de Nous un puis
sant appui. Us Nous déclarèrent que
le résultat attendu serait plus sûre
ment atteint, si comme ils Nous le
demandaient dans leurs vives et
humbles prières, un décret émanant
de Notre autorité rétablissait en
Egypte la hiérarchie catholique et la
dignité patriarcale.
Plus d'un motif Nous a poussé à
approuver leur demande comme juste
et opportune. On peut constater, en
effet, que la religion catholique fait
chaque jour de grands progrès en
Egypte; que le nombre des clercs et
des prêtres indigènes s'accroit, ce qui
est ue la plus haute importance; que
les écoles et autres institutions du
même genre assurant la bonne édu
cation de la jeunesse, vont se multi
pliant, que l'amour et le culte;de la
religion fleurissent de plus en plus;
d aria les âmes, et produisent avec
une abondance sans cesse croissante ;
des fruits bénis. Dans cette tâche
l'ardeur et les travaux du clergé trou
vent un appui et un concours dévoué
en plusieurs congrégations religieu
ses. Nous devons accorder l'éloge
u'ils méritent aux Franciscains qui
epuis longtemps déjà travaillent
dans ce pays, aux membres de la So
ciété de Jésus et aux missionnaires
de Lyon que Nous-mêmes avons pris
soin de leur envoyer comme auxi
liaires.
Si la hiérarchie est rétablie parmi
les Coptes, même en partie, si on
met à leur tête des pasteurs sûrs, la
vigilance et la prévoyance de ceux-ci,
qui pourront s'exercer d'une façon
efficace et facile, feront découler
sur le clergé et sur le peuple un
grand nombre d'avantages. Le réta
blissement de la charge patriarcale
sera surtout efficace parce que l'élé
vation de cette dignité relèvera dans
l'opinion l'éclat de l'Eglise copte ca
tholique, et parce qu'elle sera puis
sante pour resserrer dans toute la
nation les liens de la foi et de la fra
ternité.
Nous donc,aprè3 avoir examiné sé
rieusement toute cette affaire et en
avoir délibéré avec le conseil ou
commission des cardinaux de la
bre de faits et de détails, relatifs aux pa
roisses et au olergé paroissial.
Ea 1789, le diocèse de Paris renfermait
500 paroisses, dont 63 dans Paris et la pe
tite banlieue. Aujourd'hui,la ville de Paris,
qui a englobé à peu près entièrement ce
qu'on appelait autrefois la petite banlieue,
compte 70 paroisses, soit donc 7 paroisses
de plus qu'à la fia de l'anoien régime. Seu
lement, si le ohiffre des paroisses a aug
menté de sept unités, il faut remarquer
que, par contre, le chiffre de la population,
dans l'agglomération parisienne, a plus que
quadruplé, si bien qu'il serait vrai de dire
que le ohiffre des paroisses actuelles est en
réalité quatre fois moins considérable que
celui des paroisses de Paris à la veille de
la Révolution.
D'autre part, le olergé qui desservait
alors obaoune des paroisses parisiennes
était incomparablement plus nombreux qu?
celui qui les dessert actuellement. On en
pourra juger par l'exemple de la paroisse
Saint-Roch.Pour le nombre des paroissiens,
cette église est à peu de chose près aujour
d'hui ce qu'elle était avant la Révolu
tion. Or, en 1790, nous trouvons que le
olergé de Sainl-Roch était de 55 prêtres.
Aujourd'hui la même paroisse est desser
vie par 10 prêtres, un curé et 9 vicaires.
J'ai dit qu'il y avait 500 paroisses dans
le diooèse. Quel était le nombre des parois
siens ? A défaut de statistique officielle, les
chiffres fournis sur ce point par Denys, en
17§7, dans son Poutllé du diocèse de Par
rit (%), présentent des garanties spéoiales
et, dans tous les cas, peuvent préserver
d'erreur grave. Denys donne paroisse par
sainte Eglise romaine que nous avons
désigné pour favoriser la réconci
liation des dissidents avec l'Eglise,
Nous avons jugé bon de faire droit
à la demande des Coptes,
ï Aus^i pour l'accroissement de la
gloire du nom divin, pour le progrès
de la Toi et de la communion ca
tholique, après une complète in
formation, agissant de Notre propre
mouvement et-dans la plénitude du
pouvoir apostolique, Nous rétablis
sons et Nous, constituons le patriarcat
d'Alexandrie du rite copte ; à celui
et à tous ceux } qui seront revêtus de
cette autorité,Nous accordons tous les
honneurs, tous les privilèges, les pré
rogatives, les titrés et toute la puis
sance auxquels, d'une faiçon générale,
cette dignité donne droit dans le rite
oriental. Sur ce point des prescrip
tions particulières seront données en
temps et lieu par l'autorité apostoli
que. Nous décidons que pour le mo
ment, deux sièges épiscopaux seront
suffragants du siège patriarcal : l'un
dans là ville d'Hermopolis-la-Grande,
communément apptlée Minieh ; l'au
tre à Thèbes Diospolis ou Louqsor.
Ainsi le patriarcat se composera de
trois diocèses, le diocèse patriarcal
d'Alexandrie, celui d'Herinopolis et
celui de Thèbes. Nèus-même et Nos
successeurs conserverons le droit en
tier et exclusif de créer d'autres
sièges archiépiscopaux ou épiscopaux,
et ue les modifier selon la nécessité
ou l'intérêt de l'Eglise.
Nous décidons et ratifions que le
patriarcat copte d'Alexandrie ainsi
constitué s'étendra aussi loin que la
vice-royauté ou kédivat de l'Egypte
proprement dite, de la province où
prêcha saint Marc.
Quant aux limites de chacun des
diocèses que Nous avons nommés
plus haut, il Nous plaît de les définir
ainsi : Lé diocèse patriarcal d'Alexan
drie comprend l'Egypte inférieure
et la ville du Caire. Il a pour limites
au nord la mer Intérieure ou Médi
terranée; à l'est, le canal de Suez, au
sud, le trentième degré de latitude
nord, à l'ouest, la Tripolitaine, pro
vince de l'empire ottoman.
Le diocèse d'Hermopolis s'étend
dans la moyenne Egypte. Au Nord, il
confine au diocèse patriarcal; à
-l'Orient il atteint le golfe de Suez
au midi, il est borné par un cercle
qui tient à peu près le milieu entre
le 27°et le 28° degré de latitude nord,
là où se trouve 1 endroit appelé Sacci-
t-moussé , près du Nil, lequel endroit
devra dépendre du même diocèse ; à
l'occident, il a pour limite le désert
de Lybie. Le diocèse de Thèbes, qui
s'étend sur l'Egypte supérieure, est
limité au nord par le diocèse d'Her
mopolis, à l'orient, par le golfe Ara
bique, au sud, par le 22" degré dé
latitude nord, à l'ouest par le désert
de Lybie.
Nous réservons à cé Siège Aposto
lique le droit de désigner pour la
firemière fois soit le patriarene soit
es évêques suffragants. Cependant,
j usqu'à ce que se fasse cette désigna
tion, Nous ordonnons que tous les
catholiques de rite copte qui se trou
vent dans l'Egypte entière soient
administrés par le même Vénérable
frère Cyrille, possédant le titre et
l'autorité de Vicaire apostolique.
Nous Nous réjouissons vivement
dans le Seigneur de pouvoir rétablir
ainsi le patriarcat d'Alexandrie en
faveur des Coptes, d'autant plus vive
ment que le souvenir de cette Eglise
Nous est des plus agréables. C'est
J^arc, le disciple et l'interprète du très
bienheureux Pierre, qui la fonda et
qui la gouverna saintement. De là le
lien magnifîcrue et très étroit qui,
comme Nous l'avons dit ailleurs, unit
cette Eglise à celle de Rome ; c'est
surtout grâce à ce lien qu'elle a été
si illustre, qu'elle a longtemps été
florissante entre toutes par l'excel
lence de sa doctrine, par l'éclat des
vertus qui y ont été pratiquées. Aussi
Nous désirotis biefi vivement que les
Coptes dissidents considèrent devant
Dieu que la hiérarchie catholique
découle de la vérité; que seule elle
peut, à cause de son union avec la
Chaire du Prince des Apôtres, faire
revivre légitimement l'Eglise fondée
par Marc, que seule elle est l'héri
tière de toute la tradition transmise
f>ar les anciens au patriarcat d'A-
exandrie. Puisse-t-il arriver ainsi,
comme permettent de l'espérer leurs
bonnes dispositions et la grâce divine,
que, renonçant 6nfin aux divergences
amenées par la suite des siècles, ils
veuillent revenir à l'union avec l'E
glise romaine, qui les attend avec les
désirs d'une très vive charité.
Nous voulons que cette lettre et.
toutes les prescriptions qu'elle ren
ferme ne puissent jamais être enta
chées de quelque suppression ou
modification, ou de quelque autre dé
faut défigurant Nos intentions ;
elles doivent toujours demeurer va
lables et durables, produire leur
effet vis-à-vis de tous, etre observées,
par tous, quelle que soit la dignité
de chacun. Nous décrétons qu'elles
sont valables, nonobstant toutes les
prescriptions apostoliques, et celles
qui auraient été fixées dans les con
ciles synodaux, provinciaux ou uni
versels, qu'elles soient générales ou
particulières, et toutes les décisions
contraires, même spécialement men
tionnées; Nous dérogeons complète
ment à toutes ces décisions autant
qu'il est nécessaire, et nous décrétons
que, si quelqu'un, quelle que soit son
autorité, attente sciemment ou sans
le savoir à ces décisions, tout ce qu'il
fera sera vain et non avenu.
Nous voulons qu'aux exemplaires
même imprimés de cette lettre,
pourvu qu'ils soient signés de la main
au Notaire et munis du cachet d'un
dignitaire ecclésiastique, on ajoute la
même foi qu'à l'expression de Notre
volonté manifestée par ces présentes.
Donné à Rome près de Saint Pierrei
le sixième jour avant les. calendes de
décembre de l'année de l'Incarnation
de Notre-Seigrieur, 1895, de Notre
pontificat la dix-huitième.
A. Gard. Bianchi , pro-dataire.-
G. Gard, de Ruggiero.
1 oute demande de changement d'adresse
doit être accompagnée d'une des dernière
bandes et de 50 centimes en timbre-
poste.
Les abonnements datent des f" et 15 d$
chique mois.
m
SOMMAIRE
Allocution de Notre
Saint-Père le Pape
Léon XIII
Bulletin du jour
Actes des Consistoires
secret et public
Correspondance
romaine *"
Nouvelles agricoles.. A. de Villièrs de
l'Isle-Adam.
Feuilleton : 6 a u s e r i e
littéraire Edmond Biré.
Nouvelles de Rome. — Informations politi
ques. — Scandales. — A travers la presse.
— Chronique. — Madagascar. — Etran
ger. — Nécrologie. — Prêtres défunts. —
Question ouvrière.— Echos. —Tribunaux.
Bulletin bibliographique. — Nouvelles di
verses. — Dernière heure.
paroisse le nombre des communiants :
16.000 pour Saint-Roch;80.000 pour Saint;
Eustaohe; 45.000 pour Saint-Nicolas-dés?
Champs; 40 000 pour Saint-Laurent; 32.000
pour Saint-Germain-l'Auxerrois ; 26.00Q
pour Saint-Paul; 25.000 pour Saint Merry;
24.000 pour Saint-Gervais ; 18.000 pour la
Madeleine de la Ville-l'Evêque, eto., etc.
Les ohiffres relevés par Denys donnent un
total- de 559.200 communiants pour Paris
et la petite banlieue.
Si l'on réfléchit que dans ce nombre ne
sont pas compris les enfants n'ayant pas
fait la première communion, non plus que
les membres des églises séparéès et les va,
gabonds qui échappaient à tout contrôle
religieux, ôa arrive facilement au chiffre
de. 620,000 habitants que les statistiques
donnent ordinairement comme celui de la
ville de Paris,sans la banlieue, peu avant la
Révolution.
Le total des communiants pour le diocèse
entier, était, d'après Denys, de 733,341, ce
qui permet d'évaluer à plus d'un million le
ohiiîre total de la population du diocèse.
Le olergé de l'ancien diocèse de Paris-
non plus d'ailleurs que le clergé des autres
diocèses de Franoe, ne connaissait pas
oes catégories de curés de première olasse,
ourés de seoonde olasse et de simples suc
cursalistes qui datent du Concordat de
1801*. Depuis le Concordat, les succursa
listes, o'est-à-dire la très grande majorité
des ourés, n'ont aucun droit à l'inamovibi-
(2) fouillé historique et topographique du do-
cite de Pans, dédié à Mgr Christophe de Beau-
mont, archevêque de Paris, par L. Denys. Paris,
jn-folio, 1767.
ilté,qui est l'apanage des curés fde pre
mière et de seconde classe ; il n'en était
pas ainsi avant la Révolution, notamment
dans le diocèse de Paris. Quelque modeste
que fût une paroisse, le curé qui en était
régulièrement investi devenait inamovible.
Il ne la quittait qu'à la mort ou de son plein
gré, à moins que son inconduite le rendît
indigne de rester à la tète de son troupeau.
Dans çe cas, l'autorité ecclésiastique ne
pouvait procéder contre lui et le dépossé
der qu'après s'être conformée aux règles et
formalités indiquées par le droit canon
pour être la sauvegarde des humbles et
des petits.
III
Ce fut le 30 avril que l'assemblée du
clergé intra muros commença à procéder à
l'élection des députés aux Etats-Généraux.
Mgr de Juigné, archevêque de Paris, réu
nit l'unanimité des suffrages. Furent élus
après lui l'abbé de Monlesquiou-Fézensac,
agent du olergé depuis 1785 ; l'abbé Che
vreuil, chancelier de l'Université et de l'E
glise de Paris ; l'abbé Gros , curé de Saint-*
Nioplas du Chardonnet ; dom Clievrevx, 'gé»
néral de la congrégation de Saint-Maur;
l'abbé Dumouchtl, recteur de l'Université
de Paris ; l'abbé Le Gros, prévôt de Saint-
Louis-du-Louvre ; l'abbé de Bonneval, cha
noine de l'Eglise de Paris ; l'abbé Veytard,
curé de Saint-Gervais et enfin l'abbé Pev-
rotin de Bai'mond, conseiller au parlement.
Le 12 mai, la même assemblée nomma oinq
suppléants, qui furent : : Cayla-de-la-Qarcte,
général de la congrégation de la Mission de
Saint-Lazare ; Berardier , grand-maître du
collège Lbuis-le-Grand ; dom Frennelel,
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 2 DÉCEMBRE
Quand une question- pénible est
soulevée, la sagesse commande de la
résoudre au plus tôt. Ainsi en est-il
de l'affaire Gervais puisque il y a une
affaire Gervais. Les amiraux se sont
réunis. Qu'ont-ils décidé ? Le mouve
ment de sympathie en faveur du com
mandant en chef de l'escadre qu'on
craint de voir sacrifié aux rancunes
d'un Lockroy se manifeste plus ar
dent. On y associe les journaux rusr
ses.
L'amitié qu'ils nous témoignent ne
leur permet pas de s'immiscer dans
nos affaires intérieures, mais leur en
lever par des solutions rapides tout
moyen de les préjuger ou discuter
serait parfois plus habile.
Après les médecins des hôpitaux,
les administrateurs des bureaux de
bienfaisance protestent à leur tour
contre le nouveau règlement que
l'administration de l'Assistance pu
blique, d'accord avec le conseil mu
nicipal, leur imposera à partir du
1" janvier prochain.
A Madrid, l'affaire des scandales
de là municipalité passionne de plus
en plus l'opinion publique. Les accu
sations portées par le marquis dô
Gabrinana contre le ministre des tra
vaux publics, M. Bosch, ont provoqué
une vive émotion.
Le marquis a envoyé des témoins au
ministre qui refuse de se battre.
Le président Cleveland sera en
mesure d'envoyer son message au
congrès des Etats-Unis lundi ou
mardi.
Le message débute par une décla
ration au sujet du tarif douanier ac
tuel. Le président l'approuve absolu
ment et affirme que la diminution
constatée dans les recettes du pays
est due aux difficultés du moment et
non à l'abaissement des tarifs votés
par les démocrates. Il refuse son
autorisation au projet de pourvoir au
déficit par une augmentation, des
taxes intérieures. Passant à la ques
tion cubaine, le président Cleveland
déclare que les lois internationales
doivent être strictement observées. Il
regrette à ce propos la manifestation
des sympathies publiques en faveur
des insurgés cubains, comme de na
ture à exciter les esprits contre l'Es
pagne ; au moment surtout où les in
surgés détruisent les récoltes des
planteurs.
Le message examine la situation en
Orient et promet que toutes les for
ces des Etats-Unis seront employées
pour protéger les missions américai
nes en Arménie.
Aux dernières nouvelles, le sultan
n'avait pas encore signé le firman
qui doit, conformément à la conven
tion annexe du traité de Paris, autori
ser de nouveaux stationnaires à fran
chir les Dardanelles. L'assurance que
le grand-vizir et le ministre des
affaires étrangères avaient donnée
aux ambassadeurs est démentie par
les faits. Le sultan résiste et les am
bassadeurs insistent.
Ils insistent d'un commun accord.
Nous avons dit, hier, que M. de Néli-
doff, ambassadeur de Russie, avait
formellement déclaré à Saïd-Pacha
qu'il ne se séparerait en rien de ses
collègues, et, d'autre part, l'envoi du
cuirassé Hagen vers les eaux turques
est encore une preuve que l'entente
des six puissances est toujours com
plète.
Il est probable que devant cette
unanimité le sultan cédera sur cette
question. Plus il cédera de bonne
proviseur du collège de3 Bernardins ; l'abbô
de Damas, et l'abbé Bénière, curé de Saint-
Pierre de Chaillot.
L'assemblée du clergé extra muros avait
quatre députés à nommèr. Elle choisit M. Le
Guen, curé d'Argenteuil ; M. Melon de Pra-
doux, prieur curé de Saint-Germain-en-
Laye; Mgr de Beauvais, ancien évêque de
Senez, l'ami, le collaborateur et le confi
dent de Mgr de Juigné ; M. de Coulmt'ers,
abbé régulier d'Abbéoourt. Les deux sup
pléants furent : Papin, prieur-curé de
Marly-la-Ville, et Gandolphe , curé de
Sèvres.
Dès la réunion des Etats-Généraux, les
trois ordres se trouvèrent en présence de
oette question préliminaire : devait-on vé
rifier en assemblée plénière les pouvoirs
des nouveaux députés, ou chaque ordre
devait-il se réserver ce droit et l'exercer
d'une^ façon indépendante des deux autres ?
Ce n'était pas là une simple question de
procédure parlementaire, oar elle revenait
à oelle-ci : y aura-t-il une ou bien trois
chambres ?
Obéissant à ses convictions et aux vœux
de ses élso leurs, Mgr de Juigné se pro
nonça pour que l'ordre du olergé gardât
son indépendance, pour qu'il formât une
ohambre distincte, sauf à avoir avec la no
blesse et le tiers-état les rapports .néces
saires pour l'élaboration des lois et le bien-
être de la société ; il s'en remettait au roi
pour définir ces rapports entre les trois or
dres pendant la durée des Etats-Généraux.
A oette nouvelle, dans la presse, dans lea i
clubs qui commençaient, au Palais-Royal,
devenu le quartier général des faotieux
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