Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1893-11-16
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 novembre 1893 16 novembre 1893
Description : 1893/11/16 (Numéro 9317). 1893/11/16 (Numéro 9317).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ÉDITIO N QUOTID IENNE
: pâ1vis étranger
ET DéPAÎiTEMBNTa (UNION POSTALE)
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l'IWEIlS te répond pas des manuscrits pi loi sont adressés
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C>°, 6, place de la Bourse
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 15 NOVEMBRE 1883
Nos Chambres sont donc rentrées.
Le Sénat, après une courte séance,
s'est ajourné à lundi, ce qui renvoie
au moins à ce jour-là la lecture de la
Déclaration ministérielle, qui doit être
faite simultanément aux deux Cham
bres.
A la Chambre des députés, comme
nous, l'avons annoncé, après le dis
cours de M. Pierre Blanc, le président
d'âge, M. Gasimir-Përier a été élu
président provisoire avec 120 voix de
majorité,sur M. Brisson, MM. de Mahy
et Lockroy, vice-présidents également
provisoires. Ce dernier n'a été élu
qu'au deuxième tour de scrutin avec
137 voix de moins que M. de Mahy.
Cela donne â croire qu'il peut y avoir
à la Chambre une majorité relative
ment modérée.
Aujourd'hui pas de séance, les dé
putés se réunissent dans les bureaux
pour commencer l'examen des élec
tions.
Le Journal Officiel publie ce matin |
la nomination de M. Lozé à l'ambas
sade de Vienne, et la promotion du
colonel d'artillerie de marine de la
Roc que au grade de général de bri
gade. Ces deux nominations ont cha
cune leur importance. La première
prouve que M. Dupuy, s'il a dû sacri
fier l'ex-préfet de, police, a tenu à
lui donner une belle compensation.
Pourvu que nos intérêts à Vienne
n'en souffrent pas. La- seconde sera
généralement approuvée. Nos lecteurs
n'auroht pas oublié la verte leçon
donnée par le colonel de la Rocque,
commissaire du gouvernement, à
M. Clemenceau dans la discussion du
budget de la mariné. Serait-il général
si M. Clemenceau avait été réélu dé-
pèté ?
L« soumission de Behanzin semble
confirmée. Si l'on n'a pas reçu de dé
pêche au ministère de la marine,
\ Agence Havas dit, comme hier le
Temps, que « le roi Behanzin a remis
au général Dodds 400 fusils et 4 ca
nons et que la soumission est. immi
nente ».
Le ministre Wekerlé se montre dé
cidé à exercer une pression violente
sur la Chambre des magnats pour la
forcer à voter la loi sur le mariage ci
vil. Hier, Y Agence Havasnons annon
çait une fournée de magnats, aujour
d'hui, elle nous dit que le ministère
fera intervenir l'empereur qui désire
rait le vote de la loi. Le fait, cepen
dant, demande confirmation.
pas, et la
Elles justifient l'appel que l'orateur a
fait au groupement et à l'organisation
de nos forces sur le terrain social.
Puisse-t-il n'être pas déjà trop tard 1
On a dit que les paroles prononcées
à Landerneau par M. de Mun étaient
dangereuses, parce qu'elles révélaient
aux paysans leur propre misère,
comme si ceux qui souffrent avaient
besoin qu'on le leur dise pour le sa
voir ! Comme si M. de Mun n'avait
pas eu en vue ceux qui peuvent tra
vailler contre le socialisme, et qui
souvent ne se doutent pas du danger
qui nous menace! Comme si c'était
créer le mal que de le constater, ou
l'empêcher d'être que de ne pas le re
garder en face !
Le médecin qui dit à son malade :
« Vous souffrez de telle maladie »
crée-t-il cette maladie et cherche-t-il
à la développer ?
L'autruche qui se cache pour ne pas
voir le péril dont elle est menacée,
fait-elle que ce péril disparaisse ?
Le mal existe, il est assez connu.
En fait de révélation, qu'on le croie,
on n'en fera, à ce sujet, qu'à eaux qui
n'en souffrent pas. Et à ceux-là, on ne
saurait trop redire la vérité, car ils en
ignorent presque tous l'étendue et la
gravité, et, par suite, ne s'occupent
pas. assez dés remèdes à apporter à la
situation.
D'autres ont prétendu que M. de
Mun faisait trop de concessions au
peuple et qu'il versait ainsi dans le
socialisme. Et pas un d'eux n'a dit
où, quand, dans quels termes M. de
Mun avait outrepassé lja mesure. Qu'on
cite la phrase, le mot, qui ne soit pas
une interprétation de l'Encyclique sur
la condition des ouvriers.
Et s'il était vrai que M. de Mun ne
s'en tînt pas absolument aux ensei
gnements de Léon XIII, comment
expliquerait-on les hautes approba
tions qu'il n'a cessé de recevoir, même
par lettre privée du Pape, ce qui certes
n'est pas commun?
Si quelqu'un est à même de juger si
les discours du comte de Mun sont
conformes à la pensée du Pape ,
c'est bien certes le Pape lui-même. Et
il juge ainsi, et il n'y a, pour penser
autrement et dire le contraire,' que
ceux qui interprètent les Encycliques
selon leurs désirs. N'est-ce pas con
cluant? ,
Enfin, il s'en est trouvé pour écrire,
que le programme de M. de Mun était
insuffisant, incomplet; et ceux qui Nous voyons par VOsservatore Caltolko
parlent ainsi, sont précisément de la que Mgr l'évéque de Côme a condamné pu-
catégorie des partisans du statu quo, bliquement le journal les Alpes Rhêtiqws
de ceux qui ont pour programme de Veuille anti-religieuse etcy-
usines, des filatures, des exploitations
agricoles dans lesquelles les travail
leurs, grâce au zèle et à la générosité
de patrons exceptionnels, n'ont rien
à désirer. Les noms de ces patrons,
ixeus les avons tous présents à l'es
prit.
Mais ces superbes exceptions em
pêchent-elles la misère des ouvriers
d'à côté ? Tous les patrons, même
parmi ceux qui se disent chrétiens,
sont-ils des merveilles de charité et
d'abnégation? N'y en a-t-il pas d'ail-,
leurs des milliers qui, n'étant animés
d'aucun sentiment religieux, ne regar
dent les ouvriers que comme des ma
chines, dont il faut tirer le plus, à
moins de frais possible? Eh bien, ces
ouvriers, ces petits employés, ces
millions de travailleurs, faut-il ne
rien faire pour eux, sous prétexte que
leurs voisins sont satisfaits ?
Non, la charité ne suffit
justice s'impose.
Le danger qui nous menace, devrait
suffire à nous faire ouvrir les yeux.
Ce danger, il est à nos portes, il ar
rive à grands pas.
C'est sur lui que nous appelons l'at
tention de tous ; c'est lui que signa
lait, l'autre jour, M. de Mun à Lan
derneau.
Mais il ne s'agit pas seulement d'un
péril à éviter. Un sentiment plus
élevé nous guide. Le peuple, les petits,
à la ville comme à la campagne* souf
frent d'une organisation sociale dé
fectueuse. H se trouve des hommes
qui, dans la force de l'âge, intelligents
et travailleurs, ne peuvent gagner
leur vie et surtout la vie des leurs, et
meurent de misère ; cette situation est
intolérable, et c'est elle qui doit nous
émouvoir, beaucoup plus que les atta
ques dont nous sommes l'objet.
Tl — »
Mais voici que tout à coup se fait
entendre un roulement de tambour :
entre la double haie de soldats qui pré
sentent les, armes, M. ' Pierre Blanc
s'avance, le chef un peu branlant,
mairie dos voûté à peine et la dé
marche encore assurée : ses quatre-
vingt-sept ans lui assurent sans con
testation possible, la présidence d'âge.
A peine est-il passé, que le vidé se pro
duit dans le grand salon de la Paix.
Evénementdontonn'apasd'exempleau
cours d'une session, la salle des séan
ces est déjà comble lorsque M. Pierre
Blanc, d'une voix qui chevrote, mais
sait pénétrer jusqu'au fond des ga
leries, déclare ouverte la première
séance de la législature. Députés ré
élus ou députés tout neufs, mettent un
égal empressement à se persuader que
leur bonheur n'est pas un rêve. Ce
beau zèle, il est très probable qu'il
n'attendra pas longtemps pour se re
froidir.
Au bureau des secrétaires, les Ben
jamins de la nouvelle Chambre oc
cupent la place à laquelle ils ont droit
par bénéfice de l'âge. On y remarque
surtout M. Mirman , qui eut cette
gloire d'être, disputé par le Palais-
Bourbon et par la caserne, par la na
tion légiférante et par la nation armée:
gloire dont sa modestie se fût passée
fort aisément. Donc, on regarde le
•jeune député de Reims, l'Eliacin du
socialisme, et plus on le considère,
plus on comprend son invincible aver
sion pour le métier de soldat. En ef
fet; la pointe de son nez, sur lequel
chevauche un élégant lorgnon, ose à
peine se montrer entre les ondes d'une
chevelure bouclée qui submerge les
épaules et les flots d'une barbe blonde
dont se trouve inondée la poitrine.
Contraindre M. Mirmaa au sacrifice
gence pour comprendre que son in
térêt lui commande.de jouer ce rôle;
a-t-il, pour le tenir, l'énergie suffi
sante? Nous ne le croyons pas. A son
défaut, un homme surgiref-t-il des
rangs du parti modéré ? Souhaitons-
le, sans l'espérer trop.
, François Veuuxot..
COMMENTAIRES
Il y aura,avec les estropiés, les vieil- d'ornements si beaux, eût été franche
. , vT x 7 "
lards, les orphelins, etc., malheureu
sement toujours assez de misères
pour donner large carrière à l'action
de la charité ; mais il n'est pas permis,
dans une société bien constituée,
qu'un homme désirant travailler, fort
et capable, puisse mourir de faim,
comme il arrive quotidiennement.
Cela relève de la justice, que nous ré
clamons, d'ailleurs conformément aux
enseignements précis, clairs, indiscu
tables de Rome.
Gabriel Collin.
Le voyage du comte Kalnoky et son
entrevue avec le ministre Brin occu
pent tous les journaux italiens. On
trouvera plus loin les dépêches de
VAgence llavas. Nous ne croyons pas
que cela amène, au moins immédia-
ment, un changement dans la situa- |
tion politique.
La campagne est-elle sérieuse et les
Anglais ont-ils réellement peur? A la
suite du Times , quf a publié des arti
cles alarmés sur l'infériorité maritime
de l'Angleterre, la question a été por
tée au Parlement et la plupart des
journaux anglais font plus ou moins
écho au Times. Ce serait l'alliance
franco-russe et la pensée que, dans la
Méditerranée, les deux nations peu
vent avoir des forces maritimes con
sidérables, qui causent cet effroi plus
ou moins réel.
ne pas en avoir.
Mais finissons-en avec toutes ces ob
jections, et une fois encore, puisqu'il
le faut, disons bien ce que nous som-r
mes et ce que nous voulons, d'accord
avec le comte de Mun.
Nous ne voulons pas du statu quo,
nous sommes les adversaires du so
cialisme, nous voulons des réformes
j ustes et nécessaires.
Nous né voulons pas du statu quo,
parce que le statu quo, œuvre mau
vaise et antichrétienne de la Révolu
tion de 1789 et de 1793, nous a menés
où nous en sommes et nous conduit
nique.
La lettre de Mgr l'évéque de Côme, très
énergique, est aussi toute remplie d'un sen
timent charitable .exprimé avec éloquence.
Dimanche, 12 novembre, fête de la
Dédicace de l'Eglise et du patronage
de la sainte Vierge, le Saint-Père,
accompagné de sa noble antichambre,
s'est rendu dans une des salles de son
appartement, où Sa Sainteté, assise
sur son trône, a écouté la lecture des
décrets de béatification et de canoni-
des
ment d'une impardonnable cruauté.
Mais d'autres curiosités peuvent atti
rer nos regards La moins extraor-
4inaire n'est certes pas la présence,
au sommet de l'extrême droite, d'une
petite phalange de socialistes ultra
révolutionnaires : les malheureux, en
effet, n'ont trouvé place qu'en ce lieu
écarté ; c'est là que l'on découvre et
Clovis Hugues et Walter et Chauvin
et quelques autres du même écar-
late. A part le citoyen Clovis Hu
gues, partout et toujours à l'aise, ces
nouveaux élus si crânes, si superbes
au milieu des réunions publiques,
semblent gênés dans l'enceinte du
Palais-Bourbon. Ils ont promis de
tout bouleverser à la Chambre,
et de porter à la tribune les théories
les plus violentes et les revendica
tions les plus outrées; or, déjà, ils
paraissent comprendre vaguement
qu'un tel rôle ne leur sera point si
commode à tenir. Leur attitude est
Nous avons recueilli les apprécia
tions de plusieurs organes de la
droite, du centre, de la gauche et de
i' extrême-gauche sur le premier acte
politique de la Chambre nouvelle :
l'élection dé M. Casimir-Périer comme
président provisoire. Nos lecteurs
trouveront ces extraits plus loin. Res
sentiront-ils une vive surprise en
constatant que les jugements ne con
cordent pas? Chaque journal, sauf
une ou deux exceptions, veut voir
dans le vote d'hier une confirmation
de ses pronostics sur l'état d'esprit de
l'Assemblée. ; Les feuilles réfractaires
et celles de la gauche avancée sont
peut-être les plus triomphantes. Elles
avaient déclaré à maintes reprises,
depuis les élections, que la majorité
appartenait cette fois aux radicaux et
semi-radicaux. Elles s'écrient avec
ensemble :— Vous voyez bien
C'est véritablement un peu vif,
M. Brisson, chef des semi-radicaux,
qui veut la concentration à gauche,
brigue le fauteuil présidentiel contre
M. Casimir-Périer, homme du centre.
Les journaux proclament * tous qu'il
s'agit, dès la première séance, de se
rendre compte des sentiments de la
Chambre. M. Brisson, pour ne laisser
aucun doute sur le caractère poli
tique de sa candidature, prononce,
trois jours avant la rentrée, un grand
discours où il réclame une fois de
plus l'union des vieux - républicains
pour combattre, plus ardemment que
jamais, la droite et tous les sus
pects de modérantisme. On vote sous
l'impression de ce discours. M. Bris
son obtient 175 voix contre 295 à
M. Casimir-Périer. Et les avancés
soutiennent qu'ils l'emportent ; à les
entendre, ce scrutin leur promet gain
de cause !
Il est vrai qu'ils raisonnent sur les
chiffres donnés en séance, d'après les
quels leur candidat avait réuni 195
suffrages. Mais avant même la vérifi
cation du vote, quand on croyait en
core que M. Brisson possédait légiti
mement ces vingt voix de plus, la vic
toire des modérés n'était-elle point
déjà manifeste"?
— Non, s'écrient les radicaux et
semi-radicaux, non; car M. Casimir-
Périer a certainement groupé sur son
1 !- , « •' ~
que un• conseiller, riiais a-t-elle été suivio
d'effet? Et M. Peyron de répondre candide-
mènt : » J'aime à le croire. »
Puis il donne des explications sur le prix
qu'on demande aux malades aisés : c'était,
autrefois 1 fr. 50, c'est aujourd'hui 3 fr. 30
pour les hôpitaux d'adultes et 2 fr. 80 pour
les hôpitaux d'enfants.
Ce prix est trop élevé pour les services
de médecine, il est trop faible pour les ser
vices de chirurgie. Le conseil de surveil
lance étudiera une réforme.
« Mais, s'écrie M. Blachette, ce que vous
nous dites là vous nous l'avez dit déjà au
mois de mars dernier ». Et M. Deschamps
d'ajouter : « Ce n'est pas du mois de mars
dernier que datent ces déolaratipns, mais
de novembre et décembre 1892. » Et à ce
nioment, M. le directeur nous déclare qu'il
s'ooeupait de la question depuis deux ans !
M. le directeur est un excellent républicain.
< Cela ne suffît pas. » « Non, cela ne suffit
pas! » souligne M. Alpy. Et M. Deschamps
continue : « L 'administration sait pertinem
ment que le coulage existe, elle sait que les
malades aisés,'pénètrent trop facilementdans
nos hôpitaux... Voilà trois eu quatre ans
que le directeur est dans la période de
préoccupation. Passez donc à la période
transitoire pour arriver à la période active.
« Vous savez que du fait de l'entrée des
malades riches dans nos hôpitaux, des opé
rations qu'ils y font faire, il résulte un ac
croissement de dépenses. Qui profite de
cet accroissement de dépenses? Non pas
les pauvres, mais la classe aisée... »
M. Blachettè et M. Deschamps ne sont
£as des conseillers de droite. M. Charles
auront qui a pris la parole après eux, n'est
pas suspect non plus d'être un réaction
naire. Et ce sont eux qui ont fait adopter
la proposition suivante de M. Blachette :
Le conseil,
Considérant que l'administration de l'Assis
tance publique est restée en dehors de tout pro
grès et qu'elle ne répond plus aux besoins de
la population parisienne ; ♦.
Que l'initiative privée oherche par tous les
moyens à démasquer les faux pauvres ;
Que des sociétés d'assistance par le travail
existent déjà dans plusieurs arrondissements
de Paris ;
Considérant que la plus grande partie des
millions mis à la disposition de l'Assistance
publique sert à l'entretenir une clientèle de
mendiants professionnels, alors que les pau
vres occasionnels sont abandennés il eux-mêmes
ou à la charité privée ;
Délibère :
Une commission de quinze membres sera
nommée pour étudier l'organisation de l'assis
tance publique à Paris.
Signé : Blachette.
Voilà des aveux significatifs. L'Assistance
publique ne répond pas aux besoins de la
population parisienne. L'Assistance gas
pille les millions qu'on lui confie. Elle en
tretient une clientèle de mendiants profes
sionnels. Elle abandonne les vrais pauvres.
En voilà plus que nous n'en avons ja-
ceux qui parlent, sont payés
la vérité. Attendons que la
commission de quinze membres soit nom
mée. Elle constatera le mal, mais il est bien
à craindre qu'elle ne sache pas trouver le
remède.
J. M.
Eu voilà
mais dit. Et
pour savoir la
gauche, ils demeurent cois, interdits, no1 ? toutes les voix de droite. Donc, la NflllYRIlKS ' ÉTA TS-IIMfl
et parcourent d'un œil nrescrue ti- majorité républicaine est avec nous!... WLLLJ ULo til/lirt LAld
et parcourent d'un œîl"pre 9 que"*tï- majorité républicaine est avec nous!
mide la réunion de leurs collègues ; 'los, rallia
si jusqu'alors ils ne doutaient de rien, tent,l>ien entendu, pas les « ralliés,
l'étonnement aujourd'hui commence ^ als coinine n ^ & ucun droit t
leur joie ; confusément,
sation des vénérables serviteurs de
^ eu ^ eau d'Avila, du diocèse de To-
droità une catastrophe épouvantable. | j" s ^_ v iî eur j^ e Antoine
Si nous nous en tenons à cet état so
cial que nous a légué la bourgeoisie
voltairienne, « la machine éclatera »
comme l'a dit l'orateur socialiste, de
Garmaux.
Nous sommes les adversaires des
socialistes, dans la plupart de leurs re
vendications, parce que ces revendi-
Grassi, du diocèse de Cordoue, faite
par Mgr Nussi, secrétaire de la Sacrée-
Coagrégation des Rites.
A cette auguste cérémonie assis
taient S, Em. le cardinal Aloisi Ma-
sella, préfet de la Congrégation ; Son
Em. le cardinal Serafini, ponente de la
cause de Jean d'Avila ; S. Em. le car-
CONTRE LEJOCIALISME
On sait l'importance de la manifes
tation socialiste de Carmaux, dont
nous avons parlé hier. Cinq cents so
cialistes, délégués de tous les points
du Tarn, étaient présents, en plus des
organisateurs. Sept députés du parti
ouvrier étaient accourus, comme ils
l'ont fait depuis les dernières élec
tions,comme ils le feront sans trêve
ni repos, sur tous les points où la
propagande leur paraîtra possible. La
plupart des autres, pour bien marquer
leur esprit de solidarité, s'étaient fait
excuser. Une fois de plus, des résolu-
lions ont été prises en vue de l'action
Je bois aux idées de révolte d'ici où l'on
s'est affranchi, a dit M. Rouanet, et de là-
bas où l'on veut s'affranchir.
On voit que le3 socialistes qui
avaient affecté de mettre un peu d'eau
dans leur vin, ne parviennent pas
longtemps à retenir leur langue.
. M. Thierry Cases, professeur d'his
toire, et qui s'intitule « la Qassaguac
socialiste», a ajouté, aux applaudisse
ments de toute- la réunion :
Si les bourgeois ne viennent à la répu
blique sociale, la machine éelatera. Les
travailleurs du cerveau comme ceux de la
terre, doivent être égaux dans la justice
sociale.
Quoi qu'il en soit de ces affirmations,
un fait est certain, c'est que le socia
lisme solidement organisé, gagne sans
cesse du terrain, dans les campagnes
comme dans les villes, et que cette
extension et cette force d'organisation
justifient amplement les craintes et les
paroles de M. de Mun à Landerneau.
de la foi ; le P. Scaramucci, supérieur
de l'Oratoire de Rome ; le P. Bernar
din, des Trinitakes déchaussés, pos-
tulateur3 des deux causes ; les avocat;
et d'autres personnages ecclésiasti
ques et laïques, ayant rang
cérémonie.
cations s"ont"de%TructivM I dinal Bianchi,ponente de là cause d'An-
H^rassi ;Mgr Caprara,promoteur
nous reconnaissons qu'ils n'ont pas
tort dans toutes leurs réclamations, et
nous sommes partisans des réformes
légitimes, urgentes qui s'imposent.
Si nous faisons appel à l'interven
tion de la loi dans tel ou tel cas en fa
veur des ouvriers, c'est à contre cœur,
mais parce que la nécessité s'en im
pose, les institutions sociales qui
pourraient éviter cette intervention
n'existant pas ou n'ayant pas, à
l'heure actuelle, assez de puissance
pour remédier de suite au mal.
Du reste, ne soyons pas si difficiles.
Le code tout entier n'intervient-il pas
sans cesse pour défendre le capital ?
N'admet-on pas que le législateur
puisse protéger, doive protéger le ca
pital?
Or, quel est le capital du travailleur,
sinon son salaire, ses bras, c'est-à-
dire sa santé? Et l'on ne voudrait pas
que la loi, intervenant en faveur du
capital du patron, intervint égale
ment,dans la mesure nécessaire, pour
protéger ce capital de l'ouvrier ; son
salaire et sa force, en réglant les heu
res de travail, en condamnant les
abus et l'exploitation?
à troubler
ils sentent qu'ils" pourraient bien
n'être pas tout à fait à leur place;
en un mot, ils sont dépaysés.
M. l'abbé Lemire, vers qui
se portent des regards empreints
d'une curiosité respectueuse , n'a
rien sur sa physionomie ou dans
son attitude, de cet embarras : il
gardé, à vrai dire, une certaine ré
serve; mais son visage porte le calme
et, dans ses yeux, on lit une assu
rance tranquille. N'ayant fait aucune
promesse qu'il ne se sentit capable de
remplir, il peut envisager l'avenir
sans crainte. Il n'a jamais émis la
prétention de remuer la Chambre de
fond en comble: il a simplement Hé.
_ aucun droit de
les exclure, et que les « ralliés »
continueront tranquillement de faire
partie, malgré cette excommunica
tion platonique, de la majorité répu
blicaine, le calcul des avancés ne te
nait déjà point debout, même alors
qu'on, attribuait 195 suffrages à
M. Brisson. A présent, le Journal Offi
ciel ayant publié les véritables chif- ,
fres, ce pauvre calcul gît tout de son |
lotig par terre.
D autant plus qu'il n'est pas le
moins du monde prouvé que toute la
droite ait voté pour le vainqueur. L'é-
leotion se fait au scrutin seepet, il ne
faut pas l'oublier. Le Matin affirme
qu'un certain nombre de réfractaires
ont donné leurs voix au vaincu, von-
, 1A ' ' "
LA RENTRÉE
Dans le vaste salon de la Paix, au
Palais-Bourbon, on aurait pu se croire
duira-t-il sur ses collègues une im
pression d'autant plus profonde qu'il
n'a d'autre intention que de leur dire,
sans phrases, la vérité,
Bien d'autres remarques pourraient
encore être citées ; il fcous reste
depuis deux mois, Le
d'absolument invrai-
de proclamer
trait n'a rien
semblable.
Le second acte de la Chambre nou
velle : l'élection des vice-présidents
provisoires, est significatif, aussi, dans
jusqu au mois de mai 1898, le temps le même sens. M. de Mahy, le modéré.
rlr\ Iao — î i O AfA /klii *\ni> D/3J CO _. <*■> . '
, _ | uv ju*u. o aussi (JUpittU:
hier, vers deux heures, à 1 une de ces I possible. Bornons - nous
journées, où les députés, attirés en |. ici un phénomène, invr
foule par l'espoir d'une séance à
spectacle se trouvent réduits, en l'ab
sence du grand premier rôle, à de
longs discours ennuyeux qui les re
jettent aussitôt dans les coulpirs. Dé
putés anciens, nouveaux députés se
mêlent dans une ahurissante confu
sion : les premiers se félicitent
mutuellement, avec une joie sincère,
de se retrouver entre ces murs bénis,
les autres, non moins joyeux, mais un
peu gênés, essayent de se reconnaî
tre et se font montrer, au passage,
les têtes illustres du Parlement.
. . i — —■—«.v« «i* a uiiciugui. On
Nous savons bien les objections ;ces I eftt tenté Vainement de recueillir une
lAafinnd I - — : — --- :1 —- v '- * * —
questions devraient être réglées par les
corporations reconstituées et libres;
la charité doit suffire.
Mais puisque les corporations n'eiis-
tent pas avec le droit de posséder en
tièrement, qui leur rendrait leur force
et leur puissance, faut-il laisser en
core, avant que nous ayons obtenu
leur rétablissement, dres ouvriers
mourir de misère ?
La charité? Est-elle suffisante ?✓
Non, nous ne croyons pas qu'une
organisation sociale sérieuse puisse
entièrement -eposer sut» ie prirçpjpe
dé chanté. Nous ne le croyons ni en
fait, ni en droit.
S
opinion sérieuse et raisonnée sur l'ho
mogénéité du ministère, ou sur la
constitution du bureau, ou sur tout
autre 4 sujet palpitant ; une conversa
tion ne s'engageait point qu'elle ne
de les faire aussi copieusement que
" L, ï. Bornons-nous à signaler
phénom^qe, invraisemblable
mais réel : M. Goblet était tellement
enflé d'orgueil et d'importance, il
bombait si majestueusement la poi
trine et redressait si fièrement la tête
qu'il..., nous l'avons vu de nos yeux...
qu'il paraissait presque grand !
Mais, tandis que l'on examine les
nouveaux députés, trois scrutins ont
eut lieu, les suffrages sont dépouillés:
M. Gasimir-Périer est élu président
firovisoire par 205 voix contre 175 seu-
êment données au sectaire Brisson.
Deux vice-présidents sont nommés : le
premier, M. de Mahy, un modéré, »
obtenu 361 suffrages; l'antpe, le ridi
cule et ràïical Lockroy, n'en a pu réu
nir, et au second tour, que 224
Dès la rentrée, les radinnn
a été élu par 364 suffrages ; M. Loc
kroy, le radical, par 224 seulement. Il
est vrai que ce dernier ne peut par
venir à se faire prendre au sérieux, ce
qui explique en partie cet écart. . merC6immense , part out des cheminseïTea
Pjl?^ te, - àô - S -? ?/ e ^ ler J° ur > 11 I* canaux ; les forêts et les prairies de l'ouest
La constitution américaine et la question de la
monnaie d'argent. —Série de désastres.
En étudiant là constitution américaina et
j l'histoire du peuple américain depuis cent
j ans, on' est frappé de quelque admiration
et, en même temps, on est saisi d'une cer
taine pitié pour la faiblesse, l'infirmité na
tive de l'œuvre humaine. Sans doute, les
héros qui combattirent si vaillamment pour
l'indépendance de leur pays et les hommes
qui rédigèrent la constitution, méritent de®
éloges. Ils avaient du courage, de la persé
vérance et de nobles intentions ; mais il est
à craindre que le monument qu'ils croyaient
construire sur le granit, n'ait été établi que
sur un sol mouvant. Cela demande une
oourte explication.
Après la . victoire contre les Anglais, les
délégués des 13 colonies qui s'étaient assem
blés à Philadelphie, étaient loin de s'attendre-
& la prodigieuse extension que prendrait 1»
territoire et à la progression rapide de la
population. En 1780, il y avait à peine cinq
millions d'âmes et le pays ne dépassait pas
les Weghanès, il n'atteignait pas les rives,
du Mississipi ; point de grandes villes, peu.
de commerce et d'industrie, le peuple pres
que entièrement oultivateur, défrichait un.
terrain nouveau.
Aujourd'hui, la République américaine
compte plus de 60,000,000 d'âmes, des
villes dont la population va de 200,000 à
1,500,000 d'habitants, des mines d'une ri
chesse inépuisable, de grandes industries
sur tous les points du territoire, un com
mûltftâ trv»*viAnnA -
est visible que si M, Carnot vou
lait bien constituer un cabinet mo
déré, celui-ci trouverait dans la Gham-
bre une majorité pour le suivre et le
soutenir. Mais on sait que M. Carnot
désire surtout ne se brouiller avec
personne, étant soumis à réélection
l'année prochaine. '
Pierre Yethllot.
rentrée, les radicaux ont
voulu engager une première bataille :
^ . ils l'ont perdue. Le candidat çles mo-
fût immédiatement interrompue p&r I dérés, M. Gasiiptiir -Périer, distance de
l'intrusion subite"d'une vieille cori- I 120 voix leur champion; il groupe
autour de , " î 10 — : —"'
viefllé con
naissance ; un groupe ne pouvait
se former sans avoir subi, au rjQqt de
trois minutes, quatre ou cinq bouscu-;
lades...
Quelquefois "pourtant le bruit s'a
paisait et l'on voyait passer un de ces
députés nouveaux dans lesquels cha
cun pressent une inUuence : il en fut
ainsi notamment, quand apparut
M. de Vogué.,.
lui la majorité absolue
non seulement des votants, mais de
la Chambre entière. L'épreuve est
faite ; il y a en ce moment au Palais-
Bourbon une majorité modérée.
Qu'un homme résolu à gouverner
contre l'extrême-g^uc^e, prenne en
main le pouvoir, il aura pour lui la
Chambre,et, par conséquent,la nation.
Dupuy possède t-il assez d'jn|elU-
M
L'ASSISTANCE PUBLIQUE
au Conseil municipal
Le très laïque direoteur de l'Assistance
publique, M. Peyron,(a|passé hier au conseil
municipal un mauvais quart d'heure.
M. BlaclieUe. l'interrogeait sur le cas
d'une dame Roux qui, quoique jouissant
d'une aisance réelle, a pu se faire soigner
,'six semaines à l'hôpital Necker. Avant de
faire ce séjour à l'hôpital, elle recevait
tous les mois un secours de l'Assistance
et, pendant qu'a duré le traitement, le se
cours a été maintenu, line autre personne
a été ainsi hospitalisée qui jouissait de
40,000 fr. de rente.
M. Peyron s'est boyné à répondre qu'on
avait réclame à Mme Roux les frais de sé
jour, La veommou a
- uu x ULl &Str
défrichées sont habitées par des hommes
durs au travail qui arraohent à la terre ses
plus merveilleux produits : tout cela, est
grand, colossal et remplit l'âme d'étonné-
ment. Mais les auteurs de la constitution
américaine ne pouvaient le prévoir; l'œuvre
à laquelle ils ont donné leur nom, ne pa
raissait devoir s'appliquer qu'à un petit
peuple, non pas à un empire plus étendu
que celui de Rome.
Il est permis de louer leur sagesse et
leur tolérance; ils donnèrent comTne base à
leur constitution ces trois libertés, qu'on ^
tant célébrées et dont on a tant abusé.
La liberté de conscience ou liberté re
ligieuse, prudente préoaution poux- mainte
nir la paix parmi les sectes protestantes
fort nombreuses et peu disposées à conser
ver la charité entre elles. Le catholicisme
paraissait alors une quantité négligeable.
La liberté de la presse, peu dangereuse
en ee temps-là à cause de la rareté dea
journaux.
La liberté de réunion, assez difficile à
pratiquer, dans un pays privé de grands
centres, et où les habitations étaient fort
dispersées : liberté d'ailleurs nécessaire
u'our que l'on pût s'entendre au
| des éleotions très multipliées.
moment
: pâ1vis étranger
ET DéPAÎiTEMBNTa (UNION POSTALE)
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ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C>°, 6, place de la Bourse
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 15 NOVEMBRE 1883
Nos Chambres sont donc rentrées.
Le Sénat, après une courte séance,
s'est ajourné à lundi, ce qui renvoie
au moins à ce jour-là la lecture de la
Déclaration ministérielle, qui doit être
faite simultanément aux deux Cham
bres.
A la Chambre des députés, comme
nous, l'avons annoncé, après le dis
cours de M. Pierre Blanc, le président
d'âge, M. Gasimir-Përier a été élu
président provisoire avec 120 voix de
majorité,sur M. Brisson, MM. de Mahy
et Lockroy, vice-présidents également
provisoires. Ce dernier n'a été élu
qu'au deuxième tour de scrutin avec
137 voix de moins que M. de Mahy.
Cela donne â croire qu'il peut y avoir
à la Chambre une majorité relative
ment modérée.
Aujourd'hui pas de séance, les dé
putés se réunissent dans les bureaux
pour commencer l'examen des élec
tions.
Le Journal Officiel publie ce matin |
la nomination de M. Lozé à l'ambas
sade de Vienne, et la promotion du
colonel d'artillerie de marine de la
Roc que au grade de général de bri
gade. Ces deux nominations ont cha
cune leur importance. La première
prouve que M. Dupuy, s'il a dû sacri
fier l'ex-préfet de, police, a tenu à
lui donner une belle compensation.
Pourvu que nos intérêts à Vienne
n'en souffrent pas. La- seconde sera
généralement approuvée. Nos lecteurs
n'auroht pas oublié la verte leçon
donnée par le colonel de la Rocque,
commissaire du gouvernement, à
M. Clemenceau dans la discussion du
budget de la mariné. Serait-il général
si M. Clemenceau avait été réélu dé-
pèté ?
L« soumission de Behanzin semble
confirmée. Si l'on n'a pas reçu de dé
pêche au ministère de la marine,
\ Agence Havas dit, comme hier le
Temps, que « le roi Behanzin a remis
au général Dodds 400 fusils et 4 ca
nons et que la soumission est. immi
nente ».
Le ministre Wekerlé se montre dé
cidé à exercer une pression violente
sur la Chambre des magnats pour la
forcer à voter la loi sur le mariage ci
vil. Hier, Y Agence Havasnons annon
çait une fournée de magnats, aujour
d'hui, elle nous dit que le ministère
fera intervenir l'empereur qui désire
rait le vote de la loi. Le fait, cepen
dant, demande confirmation.
pas, et la
Elles justifient l'appel que l'orateur a
fait au groupement et à l'organisation
de nos forces sur le terrain social.
Puisse-t-il n'être pas déjà trop tard 1
On a dit que les paroles prononcées
à Landerneau par M. de Mun étaient
dangereuses, parce qu'elles révélaient
aux paysans leur propre misère,
comme si ceux qui souffrent avaient
besoin qu'on le leur dise pour le sa
voir ! Comme si M. de Mun n'avait
pas eu en vue ceux qui peuvent tra
vailler contre le socialisme, et qui
souvent ne se doutent pas du danger
qui nous menace! Comme si c'était
créer le mal que de le constater, ou
l'empêcher d'être que de ne pas le re
garder en face !
Le médecin qui dit à son malade :
« Vous souffrez de telle maladie »
crée-t-il cette maladie et cherche-t-il
à la développer ?
L'autruche qui se cache pour ne pas
voir le péril dont elle est menacée,
fait-elle que ce péril disparaisse ?
Le mal existe, il est assez connu.
En fait de révélation, qu'on le croie,
on n'en fera, à ce sujet, qu'à eaux qui
n'en souffrent pas. Et à ceux-là, on ne
saurait trop redire la vérité, car ils en
ignorent presque tous l'étendue et la
gravité, et, par suite, ne s'occupent
pas. assez dés remèdes à apporter à la
situation.
D'autres ont prétendu que M. de
Mun faisait trop de concessions au
peuple et qu'il versait ainsi dans le
socialisme. Et pas un d'eux n'a dit
où, quand, dans quels termes M. de
Mun avait outrepassé lja mesure. Qu'on
cite la phrase, le mot, qui ne soit pas
une interprétation de l'Encyclique sur
la condition des ouvriers.
Et s'il était vrai que M. de Mun ne
s'en tînt pas absolument aux ensei
gnements de Léon XIII, comment
expliquerait-on les hautes approba
tions qu'il n'a cessé de recevoir, même
par lettre privée du Pape, ce qui certes
n'est pas commun?
Si quelqu'un est à même de juger si
les discours du comte de Mun sont
conformes à la pensée du Pape ,
c'est bien certes le Pape lui-même. Et
il juge ainsi, et il n'y a, pour penser
autrement et dire le contraire,' que
ceux qui interprètent les Encycliques
selon leurs désirs. N'est-ce pas con
cluant? ,
Enfin, il s'en est trouvé pour écrire,
que le programme de M. de Mun était
insuffisant, incomplet; et ceux qui Nous voyons par VOsservatore Caltolko
parlent ainsi, sont précisément de la que Mgr l'évéque de Côme a condamné pu-
catégorie des partisans du statu quo, bliquement le journal les Alpes Rhêtiqws
de ceux qui ont pour programme de Veuille anti-religieuse etcy-
usines, des filatures, des exploitations
agricoles dans lesquelles les travail
leurs, grâce au zèle et à la générosité
de patrons exceptionnels, n'ont rien
à désirer. Les noms de ces patrons,
ixeus les avons tous présents à l'es
prit.
Mais ces superbes exceptions em
pêchent-elles la misère des ouvriers
d'à côté ? Tous les patrons, même
parmi ceux qui se disent chrétiens,
sont-ils des merveilles de charité et
d'abnégation? N'y en a-t-il pas d'ail-,
leurs des milliers qui, n'étant animés
d'aucun sentiment religieux, ne regar
dent les ouvriers que comme des ma
chines, dont il faut tirer le plus, à
moins de frais possible? Eh bien, ces
ouvriers, ces petits employés, ces
millions de travailleurs, faut-il ne
rien faire pour eux, sous prétexte que
leurs voisins sont satisfaits ?
Non, la charité ne suffit
justice s'impose.
Le danger qui nous menace, devrait
suffire à nous faire ouvrir les yeux.
Ce danger, il est à nos portes, il ar
rive à grands pas.
C'est sur lui que nous appelons l'at
tention de tous ; c'est lui que signa
lait, l'autre jour, M. de Mun à Lan
derneau.
Mais il ne s'agit pas seulement d'un
péril à éviter. Un sentiment plus
élevé nous guide. Le peuple, les petits,
à la ville comme à la campagne* souf
frent d'une organisation sociale dé
fectueuse. H se trouve des hommes
qui, dans la force de l'âge, intelligents
et travailleurs, ne peuvent gagner
leur vie et surtout la vie des leurs, et
meurent de misère ; cette situation est
intolérable, et c'est elle qui doit nous
émouvoir, beaucoup plus que les atta
ques dont nous sommes l'objet.
Tl — »
Mais voici que tout à coup se fait
entendre un roulement de tambour :
entre la double haie de soldats qui pré
sentent les, armes, M. ' Pierre Blanc
s'avance, le chef un peu branlant,
mairie dos voûté à peine et la dé
marche encore assurée : ses quatre-
vingt-sept ans lui assurent sans con
testation possible, la présidence d'âge.
A peine est-il passé, que le vidé se pro
duit dans le grand salon de la Paix.
Evénementdontonn'apasd'exempleau
cours d'une session, la salle des séan
ces est déjà comble lorsque M. Pierre
Blanc, d'une voix qui chevrote, mais
sait pénétrer jusqu'au fond des ga
leries, déclare ouverte la première
séance de la législature. Députés ré
élus ou députés tout neufs, mettent un
égal empressement à se persuader que
leur bonheur n'est pas un rêve. Ce
beau zèle, il est très probable qu'il
n'attendra pas longtemps pour se re
froidir.
Au bureau des secrétaires, les Ben
jamins de la nouvelle Chambre oc
cupent la place à laquelle ils ont droit
par bénéfice de l'âge. On y remarque
surtout M. Mirman , qui eut cette
gloire d'être, disputé par le Palais-
Bourbon et par la caserne, par la na
tion légiférante et par la nation armée:
gloire dont sa modestie se fût passée
fort aisément. Donc, on regarde le
•jeune député de Reims, l'Eliacin du
socialisme, et plus on le considère,
plus on comprend son invincible aver
sion pour le métier de soldat. En ef
fet; la pointe de son nez, sur lequel
chevauche un élégant lorgnon, ose à
peine se montrer entre les ondes d'une
chevelure bouclée qui submerge les
épaules et les flots d'une barbe blonde
dont se trouve inondée la poitrine.
Contraindre M. Mirmaa au sacrifice
gence pour comprendre que son in
térêt lui commande.de jouer ce rôle;
a-t-il, pour le tenir, l'énergie suffi
sante? Nous ne le croyons pas. A son
défaut, un homme surgiref-t-il des
rangs du parti modéré ? Souhaitons-
le, sans l'espérer trop.
, François Veuuxot..
COMMENTAIRES
Il y aura,avec les estropiés, les vieil- d'ornements si beaux, eût été franche
. , vT x 7 "
lards, les orphelins, etc., malheureu
sement toujours assez de misères
pour donner large carrière à l'action
de la charité ; mais il n'est pas permis,
dans une société bien constituée,
qu'un homme désirant travailler, fort
et capable, puisse mourir de faim,
comme il arrive quotidiennement.
Cela relève de la justice, que nous ré
clamons, d'ailleurs conformément aux
enseignements précis, clairs, indiscu
tables de Rome.
Gabriel Collin.
Le voyage du comte Kalnoky et son
entrevue avec le ministre Brin occu
pent tous les journaux italiens. On
trouvera plus loin les dépêches de
VAgence llavas. Nous ne croyons pas
que cela amène, au moins immédia-
ment, un changement dans la situa- |
tion politique.
La campagne est-elle sérieuse et les
Anglais ont-ils réellement peur? A la
suite du Times , quf a publié des arti
cles alarmés sur l'infériorité maritime
de l'Angleterre, la question a été por
tée au Parlement et la plupart des
journaux anglais font plus ou moins
écho au Times. Ce serait l'alliance
franco-russe et la pensée que, dans la
Méditerranée, les deux nations peu
vent avoir des forces maritimes con
sidérables, qui causent cet effroi plus
ou moins réel.
ne pas en avoir.
Mais finissons-en avec toutes ces ob
jections, et une fois encore, puisqu'il
le faut, disons bien ce que nous som-r
mes et ce que nous voulons, d'accord
avec le comte de Mun.
Nous ne voulons pas du statu quo,
nous sommes les adversaires du so
cialisme, nous voulons des réformes
j ustes et nécessaires.
Nous né voulons pas du statu quo,
parce que le statu quo, œuvre mau
vaise et antichrétienne de la Révolu
tion de 1789 et de 1793, nous a menés
où nous en sommes et nous conduit
nique.
La lettre de Mgr l'évéque de Côme, très
énergique, est aussi toute remplie d'un sen
timent charitable .exprimé avec éloquence.
Dimanche, 12 novembre, fête de la
Dédicace de l'Eglise et du patronage
de la sainte Vierge, le Saint-Père,
accompagné de sa noble antichambre,
s'est rendu dans une des salles de son
appartement, où Sa Sainteté, assise
sur son trône, a écouté la lecture des
décrets de béatification et de canoni-
des
ment d'une impardonnable cruauté.
Mais d'autres curiosités peuvent atti
rer nos regards La moins extraor-
4inaire n'est certes pas la présence,
au sommet de l'extrême droite, d'une
petite phalange de socialistes ultra
révolutionnaires : les malheureux, en
effet, n'ont trouvé place qu'en ce lieu
écarté ; c'est là que l'on découvre et
Clovis Hugues et Walter et Chauvin
et quelques autres du même écar-
late. A part le citoyen Clovis Hu
gues, partout et toujours à l'aise, ces
nouveaux élus si crânes, si superbes
au milieu des réunions publiques,
semblent gênés dans l'enceinte du
Palais-Bourbon. Ils ont promis de
tout bouleverser à la Chambre,
et de porter à la tribune les théories
les plus violentes et les revendica
tions les plus outrées; or, déjà, ils
paraissent comprendre vaguement
qu'un tel rôle ne leur sera point si
commode à tenir. Leur attitude est
Nous avons recueilli les apprécia
tions de plusieurs organes de la
droite, du centre, de la gauche et de
i' extrême-gauche sur le premier acte
politique de la Chambre nouvelle :
l'élection dé M. Casimir-Périer comme
président provisoire. Nos lecteurs
trouveront ces extraits plus loin. Res
sentiront-ils une vive surprise en
constatant que les jugements ne con
cordent pas? Chaque journal, sauf
une ou deux exceptions, veut voir
dans le vote d'hier une confirmation
de ses pronostics sur l'état d'esprit de
l'Assemblée. ; Les feuilles réfractaires
et celles de la gauche avancée sont
peut-être les plus triomphantes. Elles
avaient déclaré à maintes reprises,
depuis les élections, que la majorité
appartenait cette fois aux radicaux et
semi-radicaux. Elles s'écrient avec
ensemble :— Vous voyez bien
C'est véritablement un peu vif,
M. Brisson, chef des semi-radicaux,
qui veut la concentration à gauche,
brigue le fauteuil présidentiel contre
M. Casimir-Périer, homme du centre.
Les journaux proclament * tous qu'il
s'agit, dès la première séance, de se
rendre compte des sentiments de la
Chambre. M. Brisson, pour ne laisser
aucun doute sur le caractère poli
tique de sa candidature, prononce,
trois jours avant la rentrée, un grand
discours où il réclame une fois de
plus l'union des vieux - républicains
pour combattre, plus ardemment que
jamais, la droite et tous les sus
pects de modérantisme. On vote sous
l'impression de ce discours. M. Bris
son obtient 175 voix contre 295 à
M. Casimir-Périer. Et les avancés
soutiennent qu'ils l'emportent ; à les
entendre, ce scrutin leur promet gain
de cause !
Il est vrai qu'ils raisonnent sur les
chiffres donnés en séance, d'après les
quels leur candidat avait réuni 195
suffrages. Mais avant même la vérifi
cation du vote, quand on croyait en
core que M. Brisson possédait légiti
mement ces vingt voix de plus, la vic
toire des modérés n'était-elle point
déjà manifeste"?
— Non, s'écrient les radicaux et
semi-radicaux, non; car M. Casimir-
Périer a certainement groupé sur son
1 !- , « •' ~
que un• conseiller, riiais a-t-elle été suivio
d'effet? Et M. Peyron de répondre candide-
mènt : » J'aime à le croire. »
Puis il donne des explications sur le prix
qu'on demande aux malades aisés : c'était,
autrefois 1 fr. 50, c'est aujourd'hui 3 fr. 30
pour les hôpitaux d'adultes et 2 fr. 80 pour
les hôpitaux d'enfants.
Ce prix est trop élevé pour les services
de médecine, il est trop faible pour les ser
vices de chirurgie. Le conseil de surveil
lance étudiera une réforme.
« Mais, s'écrie M. Blachette, ce que vous
nous dites là vous nous l'avez dit déjà au
mois de mars dernier ». Et M. Deschamps
d'ajouter : « Ce n'est pas du mois de mars
dernier que datent ces déolaratipns, mais
de novembre et décembre 1892. » Et à ce
nioment, M. le directeur nous déclare qu'il
s'ooeupait de la question depuis deux ans !
M. le directeur est un excellent républicain.
< Cela ne suffît pas. » « Non, cela ne suffit
pas! » souligne M. Alpy. Et M. Deschamps
continue : « L 'administration sait pertinem
ment que le coulage existe, elle sait que les
malades aisés,'pénètrent trop facilementdans
nos hôpitaux... Voilà trois eu quatre ans
que le directeur est dans la période de
préoccupation. Passez donc à la période
transitoire pour arriver à la période active.
« Vous savez que du fait de l'entrée des
malades riches dans nos hôpitaux, des opé
rations qu'ils y font faire, il résulte un ac
croissement de dépenses. Qui profite de
cet accroissement de dépenses? Non pas
les pauvres, mais la classe aisée... »
M. Blachettè et M. Deschamps ne sont
£as des conseillers de droite. M. Charles
auront qui a pris la parole après eux, n'est
pas suspect non plus d'être un réaction
naire. Et ce sont eux qui ont fait adopter
la proposition suivante de M. Blachette :
Le conseil,
Considérant que l'administration de l'Assis
tance publique est restée en dehors de tout pro
grès et qu'elle ne répond plus aux besoins de
la population parisienne ; ♦.
Que l'initiative privée oherche par tous les
moyens à démasquer les faux pauvres ;
Que des sociétés d'assistance par le travail
existent déjà dans plusieurs arrondissements
de Paris ;
Considérant que la plus grande partie des
millions mis à la disposition de l'Assistance
publique sert à l'entretenir une clientèle de
mendiants professionnels, alors que les pau
vres occasionnels sont abandennés il eux-mêmes
ou à la charité privée ;
Délibère :
Une commission de quinze membres sera
nommée pour étudier l'organisation de l'assis
tance publique à Paris.
Signé : Blachette.
Voilà des aveux significatifs. L'Assistance
publique ne répond pas aux besoins de la
population parisienne. L'Assistance gas
pille les millions qu'on lui confie. Elle en
tretient une clientèle de mendiants profes
sionnels. Elle abandonne les vrais pauvres.
En voilà plus que nous n'en avons ja-
ceux qui parlent, sont payés
la vérité. Attendons que la
commission de quinze membres soit nom
mée. Elle constatera le mal, mais il est bien
à craindre qu'elle ne sache pas trouver le
remède.
J. M.
Eu voilà
mais dit. Et
pour savoir la
gauche, ils demeurent cois, interdits, no1 ? toutes les voix de droite. Donc, la NflllYRIlKS ' ÉTA TS-IIMfl
et parcourent d'un œil nrescrue ti- majorité républicaine est avec nous!... WLLLJ ULo til/lirt LAld
et parcourent d'un œîl"pre 9 que"*tï- majorité républicaine est avec nous!
mide la réunion de leurs collègues ; 'los, rallia
si jusqu'alors ils ne doutaient de rien, tent,l>ien entendu, pas les « ralliés,
l'étonnement aujourd'hui commence ^ als coinine n ^ & ucun droit t
leur joie ; confusément,
sation des vénérables serviteurs de
^ eu ^ eau d'Avila, du diocèse de To-
droità une catastrophe épouvantable. | j" s ^_ v iî eur j^ e Antoine
Si nous nous en tenons à cet état so
cial que nous a légué la bourgeoisie
voltairienne, « la machine éclatera »
comme l'a dit l'orateur socialiste, de
Garmaux.
Nous sommes les adversaires des
socialistes, dans la plupart de leurs re
vendications, parce que ces revendi-
Grassi, du diocèse de Cordoue, faite
par Mgr Nussi, secrétaire de la Sacrée-
Coagrégation des Rites.
A cette auguste cérémonie assis
taient S, Em. le cardinal Aloisi Ma-
sella, préfet de la Congrégation ; Son
Em. le cardinal Serafini, ponente de la
cause de Jean d'Avila ; S. Em. le car-
CONTRE LEJOCIALISME
On sait l'importance de la manifes
tation socialiste de Carmaux, dont
nous avons parlé hier. Cinq cents so
cialistes, délégués de tous les points
du Tarn, étaient présents, en plus des
organisateurs. Sept députés du parti
ouvrier étaient accourus, comme ils
l'ont fait depuis les dernières élec
tions,comme ils le feront sans trêve
ni repos, sur tous les points où la
propagande leur paraîtra possible. La
plupart des autres, pour bien marquer
leur esprit de solidarité, s'étaient fait
excuser. Une fois de plus, des résolu-
lions ont été prises en vue de l'action
Je bois aux idées de révolte d'ici où l'on
s'est affranchi, a dit M. Rouanet, et de là-
bas où l'on veut s'affranchir.
On voit que le3 socialistes qui
avaient affecté de mettre un peu d'eau
dans leur vin, ne parviennent pas
longtemps à retenir leur langue.
. M. Thierry Cases, professeur d'his
toire, et qui s'intitule « la Qassaguac
socialiste», a ajouté, aux applaudisse
ments de toute- la réunion :
Si les bourgeois ne viennent à la répu
blique sociale, la machine éelatera. Les
travailleurs du cerveau comme ceux de la
terre, doivent être égaux dans la justice
sociale.
Quoi qu'il en soit de ces affirmations,
un fait est certain, c'est que le socia
lisme solidement organisé, gagne sans
cesse du terrain, dans les campagnes
comme dans les villes, et que cette
extension et cette force d'organisation
justifient amplement les craintes et les
paroles de M. de Mun à Landerneau.
de la foi ; le P. Scaramucci, supérieur
de l'Oratoire de Rome ; le P. Bernar
din, des Trinitakes déchaussés, pos-
tulateur3 des deux causes ; les avocat;
et d'autres personnages ecclésiasti
ques et laïques, ayant rang
cérémonie.
cations s"ont"de%TructivM I dinal Bianchi,ponente de là cause d'An-
H^rassi ;Mgr Caprara,promoteur
nous reconnaissons qu'ils n'ont pas
tort dans toutes leurs réclamations, et
nous sommes partisans des réformes
légitimes, urgentes qui s'imposent.
Si nous faisons appel à l'interven
tion de la loi dans tel ou tel cas en fa
veur des ouvriers, c'est à contre cœur,
mais parce que la nécessité s'en im
pose, les institutions sociales qui
pourraient éviter cette intervention
n'existant pas ou n'ayant pas, à
l'heure actuelle, assez de puissance
pour remédier de suite au mal.
Du reste, ne soyons pas si difficiles.
Le code tout entier n'intervient-il pas
sans cesse pour défendre le capital ?
N'admet-on pas que le législateur
puisse protéger, doive protéger le ca
pital?
Or, quel est le capital du travailleur,
sinon son salaire, ses bras, c'est-à-
dire sa santé? Et l'on ne voudrait pas
que la loi, intervenant en faveur du
capital du patron, intervint égale
ment,dans la mesure nécessaire, pour
protéger ce capital de l'ouvrier ; son
salaire et sa force, en réglant les heu
res de travail, en condamnant les
abus et l'exploitation?
à troubler
ils sentent qu'ils" pourraient bien
n'être pas tout à fait à leur place;
en un mot, ils sont dépaysés.
M. l'abbé Lemire, vers qui
se portent des regards empreints
d'une curiosité respectueuse , n'a
rien sur sa physionomie ou dans
son attitude, de cet embarras : il
gardé, à vrai dire, une certaine ré
serve; mais son visage porte le calme
et, dans ses yeux, on lit une assu
rance tranquille. N'ayant fait aucune
promesse qu'il ne se sentit capable de
remplir, il peut envisager l'avenir
sans crainte. Il n'a jamais émis la
prétention de remuer la Chambre de
fond en comble: il a simplement Hé.
_ aucun droit de
les exclure, et que les « ralliés »
continueront tranquillement de faire
partie, malgré cette excommunica
tion platonique, de la majorité répu
blicaine, le calcul des avancés ne te
nait déjà point debout, même alors
qu'on, attribuait 195 suffrages à
M. Brisson. A présent, le Journal Offi
ciel ayant publié les véritables chif- ,
fres, ce pauvre calcul gît tout de son |
lotig par terre.
D autant plus qu'il n'est pas le
moins du monde prouvé que toute la
droite ait voté pour le vainqueur. L'é-
leotion se fait au scrutin seepet, il ne
faut pas l'oublier. Le Matin affirme
qu'un certain nombre de réfractaires
ont donné leurs voix au vaincu, von-
, 1A ' ' "
LA RENTRÉE
Dans le vaste salon de la Paix, au
Palais-Bourbon, on aurait pu se croire
duira-t-il sur ses collègues une im
pression d'autant plus profonde qu'il
n'a d'autre intention que de leur dire,
sans phrases, la vérité,
Bien d'autres remarques pourraient
encore être citées ; il fcous reste
depuis deux mois, Le
d'absolument invrai-
de proclamer
trait n'a rien
semblable.
Le second acte de la Chambre nou
velle : l'élection des vice-présidents
provisoires, est significatif, aussi, dans
jusqu au mois de mai 1898, le temps le même sens. M. de Mahy, le modéré.
rlr\ Iao — î i O AfA /klii *\ni> D/3J CO _. <*■> . '
, _ | uv ju*u. o aussi (JUpittU:
hier, vers deux heures, à 1 une de ces I possible. Bornons - nous
journées, où les députés, attirés en |. ici un phénomène, invr
foule par l'espoir d'une séance à
spectacle se trouvent réduits, en l'ab
sence du grand premier rôle, à de
longs discours ennuyeux qui les re
jettent aussitôt dans les coulpirs. Dé
putés anciens, nouveaux députés se
mêlent dans une ahurissante confu
sion : les premiers se félicitent
mutuellement, avec une joie sincère,
de se retrouver entre ces murs bénis,
les autres, non moins joyeux, mais un
peu gênés, essayent de se reconnaî
tre et se font montrer, au passage,
les têtes illustres du Parlement.
. . i — —■—«.v« «i* a uiiciugui. On
Nous savons bien les objections ;ces I eftt tenté Vainement de recueillir une
lAafinnd I - — : — --- :1 —- v '- * * —
questions devraient être réglées par les
corporations reconstituées et libres;
la charité doit suffire.
Mais puisque les corporations n'eiis-
tent pas avec le droit de posséder en
tièrement, qui leur rendrait leur force
et leur puissance, faut-il laisser en
core, avant que nous ayons obtenu
leur rétablissement, dres ouvriers
mourir de misère ?
La charité? Est-elle suffisante ?✓
Non, nous ne croyons pas qu'une
organisation sociale sérieuse puisse
entièrement -eposer sut» ie prirçpjpe
dé chanté. Nous ne le croyons ni en
fait, ni en droit.
S
opinion sérieuse et raisonnée sur l'ho
mogénéité du ministère, ou sur la
constitution du bureau, ou sur tout
autre 4 sujet palpitant ; une conversa
tion ne s'engageait point qu'elle ne
de les faire aussi copieusement que
" L, ï. Bornons-nous à signaler
phénom^qe, invraisemblable
mais réel : M. Goblet était tellement
enflé d'orgueil et d'importance, il
bombait si majestueusement la poi
trine et redressait si fièrement la tête
qu'il..., nous l'avons vu de nos yeux...
qu'il paraissait presque grand !
Mais, tandis que l'on examine les
nouveaux députés, trois scrutins ont
eut lieu, les suffrages sont dépouillés:
M. Gasimir-Périer est élu président
firovisoire par 205 voix contre 175 seu-
êment données au sectaire Brisson.
Deux vice-présidents sont nommés : le
premier, M. de Mahy, un modéré, »
obtenu 361 suffrages; l'antpe, le ridi
cule et ràïical Lockroy, n'en a pu réu
nir, et au second tour, que 224
Dès la rentrée, les radinnn
a été élu par 364 suffrages ; M. Loc
kroy, le radical, par 224 seulement. Il
est vrai que ce dernier ne peut par
venir à se faire prendre au sérieux, ce
qui explique en partie cet écart. . merC6immense , part out des cheminseïTea
Pjl?^ te, - àô - S -? ?/ e ^ ler J° ur > 11 I* canaux ; les forêts et les prairies de l'ouest
La constitution américaine et la question de la
monnaie d'argent. —Série de désastres.
En étudiant là constitution américaina et
j l'histoire du peuple américain depuis cent
j ans, on' est frappé de quelque admiration
et, en même temps, on est saisi d'une cer
taine pitié pour la faiblesse, l'infirmité na
tive de l'œuvre humaine. Sans doute, les
héros qui combattirent si vaillamment pour
l'indépendance de leur pays et les hommes
qui rédigèrent la constitution, méritent de®
éloges. Ils avaient du courage, de la persé
vérance et de nobles intentions ; mais il est
à craindre que le monument qu'ils croyaient
construire sur le granit, n'ait été établi que
sur un sol mouvant. Cela demande une
oourte explication.
Après la . victoire contre les Anglais, les
délégués des 13 colonies qui s'étaient assem
blés à Philadelphie, étaient loin de s'attendre-
& la prodigieuse extension que prendrait 1»
territoire et à la progression rapide de la
population. En 1780, il y avait à peine cinq
millions d'âmes et le pays ne dépassait pas
les Weghanès, il n'atteignait pas les rives,
du Mississipi ; point de grandes villes, peu.
de commerce et d'industrie, le peuple pres
que entièrement oultivateur, défrichait un.
terrain nouveau.
Aujourd'hui, la République américaine
compte plus de 60,000,000 d'âmes, des
villes dont la population va de 200,000 à
1,500,000 d'habitants, des mines d'une ri
chesse inépuisable, de grandes industries
sur tous les points du territoire, un com
mûltftâ trv»*viAnnA -
est visible que si M, Carnot vou
lait bien constituer un cabinet mo
déré, celui-ci trouverait dans la Gham-
bre une majorité pour le suivre et le
soutenir. Mais on sait que M. Carnot
désire surtout ne se brouiller avec
personne, étant soumis à réélection
l'année prochaine. '
Pierre Yethllot.
rentrée, les radicaux ont
voulu engager une première bataille :
^ . ils l'ont perdue. Le candidat çles mo-
fût immédiatement interrompue p&r I dérés, M. Gasiiptiir -Périer, distance de
l'intrusion subite"d'une vieille cori- I 120 voix leur champion; il groupe
autour de , " î 10 — : —"'
viefllé con
naissance ; un groupe ne pouvait
se former sans avoir subi, au rjQqt de
trois minutes, quatre ou cinq bouscu-;
lades...
Quelquefois "pourtant le bruit s'a
paisait et l'on voyait passer un de ces
députés nouveaux dans lesquels cha
cun pressent une inUuence : il en fut
ainsi notamment, quand apparut
M. de Vogué.,.
lui la majorité absolue
non seulement des votants, mais de
la Chambre entière. L'épreuve est
faite ; il y a en ce moment au Palais-
Bourbon une majorité modérée.
Qu'un homme résolu à gouverner
contre l'extrême-g^uc^e, prenne en
main le pouvoir, il aura pour lui la
Chambre,et, par conséquent,la nation.
Dupuy possède t-il assez d'jn|elU-
M
L'ASSISTANCE PUBLIQUE
au Conseil municipal
Le très laïque direoteur de l'Assistance
publique, M. Peyron,(a|passé hier au conseil
municipal un mauvais quart d'heure.
M. BlaclieUe. l'interrogeait sur le cas
d'une dame Roux qui, quoique jouissant
d'une aisance réelle, a pu se faire soigner
,'six semaines à l'hôpital Necker. Avant de
faire ce séjour à l'hôpital, elle recevait
tous les mois un secours de l'Assistance
et, pendant qu'a duré le traitement, le se
cours a été maintenu, line autre personne
a été ainsi hospitalisée qui jouissait de
40,000 fr. de rente.
M. Peyron s'est boyné à répondre qu'on
avait réclame à Mme Roux les frais de sé
jour, La veommou a
- uu x ULl &Str
défrichées sont habitées par des hommes
durs au travail qui arraohent à la terre ses
plus merveilleux produits : tout cela, est
grand, colossal et remplit l'âme d'étonné-
ment. Mais les auteurs de la constitution
américaine ne pouvaient le prévoir; l'œuvre
à laquelle ils ont donné leur nom, ne pa
raissait devoir s'appliquer qu'à un petit
peuple, non pas à un empire plus étendu
que celui de Rome.
Il est permis de louer leur sagesse et
leur tolérance; ils donnèrent comTne base à
leur constitution ces trois libertés, qu'on ^
tant célébrées et dont on a tant abusé.
La liberté de conscience ou liberté re
ligieuse, prudente préoaution poux- mainte
nir la paix parmi les sectes protestantes
fort nombreuses et peu disposées à conser
ver la charité entre elles. Le catholicisme
paraissait alors une quantité négligeable.
La liberté de la presse, peu dangereuse
en ee temps-là à cause de la rareté dea
journaux.
La liberté de réunion, assez difficile à
pratiquer, dans un pays privé de grands
centres, et où les habitations étaient fort
dispersées : liberté d'ailleurs nécessaire
u'our que l'on pût s'entendre au
| des éleotions très multipliées.
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