Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1893-08-22
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 août 1893 22 août 1893
Description : 1893/08/22 (Numéro 9234). 1893/08/22 (Numéro 9234).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi 22 Août 1893
N* 9234 — édition quotidienne
Mardi 22 Août 1893
ÉDITION
QUOTID IENNE
ÉTRANGER
(union postale)
. . PARIS
et départements
Un an 40 » . 51
Six mois . . . . . 21 » 26 50
•Trois mois. ... 11 » 14 »
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
Les abonnements partent des 1" et 16 de chaque mois
Paris . ÎO cent.
Départements . .13 —
UN NUMERO
BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonne & Rome, place du Gesù, 8
Un ail . . .
Six mois.".
Trois mois.
■ PARIS
et départements
. . 20 »
. . 10 •»
5 ■ »
ÉTRANGER
(union postale)
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13 »
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l'USIVERS ne répond pas. des manuscrits qui lai sont adressés.
ANNONCES'
MM. LAGRANGE, CERF et C ie , 6, place de la Bourse
Les nouveaux abonnés recevront sur
eur demande tout cé qui a déjà paru
de l'ouvrage de M. Edmond Biré
Victor Hugo après 1852.
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 21 AOUT 1S8S
Tout est aux élections. Les résul
tats du scrutin encombrent les jour
naux et nous n'échappons pas à cette
nécessité. Nous faisons précéder l'énu-
mération des votes des réflexions
qu'ils inspiren t. Nos pronostics d'hier
sont absolument justifiés. C'est la mo
dération qui l'emporte et le radica
lisme sectaire est battu en la personne
de MM'. Giémenceau, Fioquet, Pichon,
Degouy, Lepelletier, Maujan, La-
guerre. A droite, malheureusement,
nous perdons des hommes comme
M. de Mun, M. Delahaye, M. Piou,
M. Thellier de Poncheville. Les têtes
sont frappées, à droite et à gauche.
Que donnera la Chambre nouvelle?
Elle est, dans son ensemble plus mé
diocre que celle qui la précéda. Elle
sera moins sectaire, n'aggravera pas
peut-être le maraccompli mais il sera
difficile d'obtenir qu'elle le répare.
Cependant comme la majorité pourra
avoir besoin des conservateurs modé
rés, ne désespérons pas.
Saluons l'entrée au Parlement dé
M. le vicomte E. Melchior de Vogué.
Il n'a pas craint, pendant une campa
gne électorale très ardente, d'affirmer
ses sentiments chrétiens, sa passion
de la liberté. Sa valeur intellectuelle
et morale est grande : son influence
pourra être précieuse, et il est de
ceux qui sont appelés à jouer un rôl3
dans la législature prochaine.
M. Yves Guyot est honteusement
battu dans le I" arrondissement où la
lutte est circonscrite pour lé ballottage*
entre M. Goblet, un des rares radi
caux qui surnagent, et l'opportuniste
Muzet. Gien a eu le bon goût de pré
férer M. Aiasseur au directeur du
XIX' Siècle., Portalis. M. de Cassagnac
tient là tête du ballottage dans le
Gers, mais il est serré dé près par son
concurrent républicain. M. Le Cour,
dont qn sait la compétence remarquée
dans l'étude des questions sociales est
aussi en ballottage à Nantes. Nous fai
sons des vœux pour son succès. Le
théoricien du parti socialiste, Jules
Guesde, entre enfin au Parlement
après avoir fait longtemps anticham
bre. C'est Roubaix qui nous l'envoie,
mais la même ville nous redonne
M. de Montalembert.
Wilson revient aussi au Palais-
Bourbon d'où il fut expulsé. On avait
pourtant appelé son concurrent la
candidat de la dignité publique. Une
campagne de quelques jours a valu à
M. Drumont, à Amiens, 3,878 voix. Les
abstentions ont été peu nombreuses à
Paris, mais très considérables en
province. M. l'abbé Garnier obtient à
Clignanceurt une très belle minorité.
Nous reverrons à la Chambre MM.Rou-
.vier et Joseph Reinach. Nous n'y ren
contrerons plus M; Dugué de la Fau
connerie. M. le baron Reille l'emporte
de plus de 6.000 voix sur le fameux
maire de Carreaux.
La journée des élections a été plus
calme que les jours de la période élec
torale. Il y, a eu cependant à Roubaix
et en Corse - des incidents tumultueux
dont on trouvera plus loin le récit.
Au moment où on commente dans
les cercles le résultat des élections :
résultats prévuè, les trains s'ébran
lent à Paris, Orléans, Tours, dans
combien d'autres villes, pour amener,
à Lourdes les pèlerins du pèlerinage
national et l'armée des malades qui
va y affirmer sa foi, y cherche? la
guérison et fournir à des prêtres, à
des religieuses, à des gentilshommes,
a des dames du monde, une magnifi
que occasion de montrer leur dévoue
ment et d'exercer leur charité.
Qu'est venue faire à Paris Mme Cor
nélius Herz? Dès qu'on la sut ici, elle
annonça son départ. Des journalis
tes racontèrent qu'elle était partie à
11 heures. D'autres qu'elle assistait
hier à une garden party à Bourne-
mouth. Or elle est .à Paris chez une
amie qui habité aux Champs-Elysées,
poursuivant, sans doute, les négocia
tions entamées avec le gouvernement.
Quant à son mari, un reporter fran
çais écrit de là-bas que sa maladie ne
l'empêche point de prendre le frais",
de temps en temps, hors dè l'hôtel;
de recevoir des amis et de comploter
avec eux, sans la gênante présence
du détective anglais chargé de sur
veiller sa longue agonie, une agonie
qui ne tue pas.
Pour répondre à la démarche faite
auprès de lui par l'ambassadeur d'Ita
lie, au sujet des incidents d'Aigues-
Mortes, notre gouvernement attend
les rapports, non encore reçus, du
préfet et du procureur général. Il
mande même à Paris le préfet de Nî
mes et le maire d'Aigues-Mortes. En
Italie on continue à prendre les choses
au tragique et les magasins du Corso
ont mis leurs.drapeaux en berne.
De nouvelles manifestations ont eu
lieu à Rome devant l'ambassade fran- i
çaise et la police a dû intervenir. L'é-
cusson de notre consulat, à Messine, a
été jeté à bas et brûlé. Ce sont là de
graves nouvelles. Où les Italiens veu-
lent-ilsren venir?
Rendons cette justice & la presse
italienne. Elle prêche encoçele calme,
tout en réclamant à,la.France une ré
paration. Laquelle ? Elle parle peu du
voyage à Metz du prince de Naples,
bien que certains organes redoutent
que ce voyage ne provoque la dénon
ciation de la convention monétaire
comme le voyage à Berlin produisit
la crise économique par suite de la
fermeture du marché français.
A Aigues-Mortes, la gendarmerie et
l'artillerie à cheval escortent dans les
chantiers le.s ouvriers qui ont repris
le travail. Un des blessés est mort
hier. Cela porte à 45 le nombre des
morts. Il y a encore 60 blessés.
Le peuple suisse, par 180,000 vpix
contre 108,000, a voté hier la proposi
tion d'initiative tendant à introduire
dans la constitution fédérale l'inter
diction de saigner les animaux de
boucherie, sans les avoir préalable
ment étourdis.
Ce mouvement est dirigé contre le
mode d'abatage israélite. Les catho
liques ont, nous l'avons dit, combattu
ce mouvement comme une atteinte à
la liberté religieuse.
LE SCRUTIN DU 20 AOUT
Les élections donnent un succès
marqué à la vieille .majorité républi
caine, celle qui comprend à la fois les
opportunistes, les semi-modéréB et les
semi-radicaux. Ces frères ennemis
n'ont qu'à sa réconcilier de nouveau
pour rester les maîtres.
Catholiques avant tout, constitu
tionnels, monarchistes ont éprouvé
des pertes-sensibles. Le groupe le plus
rudement frappé,-bien qu'il ne soit
pas sérieusement atteint quant au
nombre, est le groupe purement ca
tholique : nous perdons notre chef, le
comte Albert de Mun. Un avocat ré
publicain, M. Le Clech, l'emporte sur
lui h 233 voix de. majorité. Les roya
listes, qui dans les précédentes élec
tions avaient donné à M. de Mun
environ 2,000 suffrages, se sont abste
nus. On le voit par la diminution du
nombre des votants.
C'est la seconde fois que le grand
orateur, que les esprits élevés de tous
les partis admirent et respectent,
est momentanément ,écarté de la
Chambre ali profit d'un inconnu.
Il y rentrera, s'il le juge bon; mais
qu'il y resite où non, son œuvre, politi
que et sociale rife sera pas interrompue.
Il continuera de la servir ët n'a pas
besoin d'être député pour la conduire
au but. .
Nous avons en apparence presque la
même Chambre. Réfractaires, oppo
sants systématique et grincheux vont
le dire avec passion et en triompher.
Eh 1 bien, non ce ne sera pas la même
Chambre. Pour être ^ composée en
grande majorité des memes nommes,
elle n'en aura pas moins des ten
dances différente s. Et ces tendances,
tous les partis lé3 ressentiront. Ni le
Centre, ni la Droite, ni la Gauche ne
resteront absolument ce que nous les
avons vus depuis la prise de posses
sion de la République par le vieux
parti républicain, vainqueur de ses
pionniers, les royalistes parlemén-
| a } re3#
C'est qu'à côté de cas partis et jus
que dans leurs rangs s'affirme un be
soin d'apaisement, qui les pénétrera
tous. Le pays, comme le répétait ces
jours-ci encore S. Em. le cardinal
Richard, veut la stabilité gouverne
mentale et la paix religieuse. La sta
bilité, il croit se la donner en laissant
le pouvoir à ceux qui l'occupent ; la
paix réligieuse, le gouvernement et la
plupart de ses candidats préférés l'ont
promise et la France à voulu croire à
leurs promesses, parce qu'elle y trou
vait une raison de ne pas se livrer
à des hommes nouveaux soupçon
nés de vouloir tout changer. Les
« ralliés » n'ont pas été repoussés
comme « ralliés » mais comme mo
narchistes. Et cela, grâce aux efforts
des meneurs de la Droite et de la
Gauche répétant à l'unisson à la
masse électorale que les constitution-
fiels et même les catholiques n'étaient
pas sincères dans leur acceptation de
la République. Ce coup dè Jarnac a
réussi*
Mais si catholiques et constitution
nels n'ont pas à se féliciter du scru
tin, s'il est probable que leurs gains,
même quant au nombre, ne compen
seront pas' leurs pertes, s'ensuit-il
qu'ils soient vaincus? Non, car ils
voient progresser leurs iéées. Il est
déjà certain, en effet, que la majorité
nouvelle sera moins sectaire que ne
l'était l'ancienne. Le progrès du mal
est arrêté; c'est un premier profit,' et
d'autres le suivront. Nous espérions
mieux et nous^ aurions eu, certaine
ment, beaucoup mieux si tout le
monde avait fait son devoir. Ne.ces
sons donc pas de compter su,r. l'a
venir. i v
Le premier résultat de la poli
tique catholique, telle que la veut
l'Encyclique, aura été .d'amener les
républicains dé gouvernement à nous
promettre la paix. Restons sur ce ter
rains et nous arriverons aux répara
tions.
E ugène V euiixot.
1 LE SECOND TOUR
Nous recevons,-dès aujourd'hui de
divers cotés, des renseignements sur
les ballottages et les positions que les
catholiques y pourront prendre. Nous
remercions nos correspondants de ces
renseignements dont nous tirerons
parti, et nous prions tous ceux qui
peuvent nous renseigner de le faire.
Il faut que nous-obtenions des ballo-
tages tout cé qu'ils peuvent donner.
Dans certaines circonscriptions il
doit être possible de produire avec
chance de succès un nouveau candi
dat. Or, nous avons des blessés qu'il
faudrait reniôttre sur pied au plus
vite.
Nous demandons qu'on y songe.
LA FÊTE DU PAPE
Notre correspondant de Rome nous
adresse la dépêche suivante sur cette
fête si chère à tous les catholiques.
• Home, 21 août 10 h. matin.
Hier, jour de saint Joachim, f£te de Sa
Sainteté Léon XIII, le Pape a tenu une
réunion dans sa bibliothèque privée.
Y assistaient quinze cardinaux, beau
coup de prélats, de dignitaires, des repré
sentants de l'ordre de «Malte, des associa
tions catholiques.
t Après avoif parié de la fête de saint Joa-
j chim, le Pape" a montré un phonographe
3ue lui a donné Edison et aveo lequel on fit
es expériences,
La conversation a porté ensuite sûr di
vers sujets, particulièrement sur les oau-
ses en instance de béatification, la santé des
oardinaux absents et la nouvelle église de
saint Joaohiml
Tout le monde a remarqué l'excellente
santé du Pape.
Voici sur cette même réunion une
dépêche de' l' Agence Havas :
Rome, 20 août.
A l'oooàsion de la fête de Saint-Joachim,
patron du Pape, Léon XIII a reçu aujour
d'hui les félicitations des cardinaux, des
prélats et des personnages de la oour qu'il
a retenus ensuite dans sa bibliothèque pri
vée* où était installé un phojiographe.
Ce phonographe a répété quelques pa
roles que le' Pape avait prononcées sur
Saint-Joaohim. L'appareil a ensuite repro
duit le discours que feu le cardinal Man-
ning a prononcé au mois de novembre
1890. " '
Au cours de la conversation, le Pape a
demandé où en étaient les travaux de l'é
glise de Saint-Joachim, en construction aux
Prati- Gastello.
Le oardinal Parocchi 'a répondu que,pour
pousser activement les travaux, il avait fallu
contracter des dettes.
Le Pape a dit en.plaisantant qu'il accep
terait l'offrande d'une église jubilaire, mais
sans ses dettes.
Enfla l'abbé Brugidon, directeur de l'œu
vre dé Saint-Joachim, a appris au Pape
que là coùpolfi de la nouvelle église attein
drait 60 métrés.
Le Pape, dont Ta santé est excellente, n'a
fait aucune allusion h la politique dans la
conversation.
m PÈLERINAGE NATIONAL A LOURDES
Le départ du pèlerinage national à
Lourdes a eu lieu ce matin, à la gare d'Or
léans. Dès hier soir à 5 h. 1/2, lin premiet 11
train s'était mis en route, emmenant les
voyageurs désireux de passer une journée
à Bordeaux ; aujourd'hui, entre 5 h. 1/2 du
matia et à une heure et demie, huit au
tres trains ont emporté les pèlerins de
Paris et de la région du Nord. Ils étaient
plus de 5.000 ; au Mans, oeux de la Nor
mandie et de la Bretagne se joindront à
eux; demain, à Lourdes, ils retrouveront
ceux de l'Est et du Midi, et, au pied de la
grotte bénie, toute la France rendra à la
Reine du oiel le tribut de ses hommages et
de ses prières.
- Cette année, le pèlerinage comprend
925 malades. Tous ne reviendront pas gué
ris sans doute, le nombre de ceux qui au
ront recouvré la santé, sera minime peut-
être. Mais on ne saura jamais combien de
souffrants, d'affligés, auront trouvé là-bas
des grâces de résignation précieuses, et le
don de sourire à la douleur en songeant au
Crucifié.
Sur ces malades, 777 sont partis de Paris,
et l'une des salles de la gare d'Orléans; si
tuée à droite dans la cour de départ, pré
sentait hier le speotacle si touchant qu'on
voit se renouveler chaque année, à pareille
époque, que tout homme de cœur, même ne
partageant pas nos croyances, nepeut con
templer sans être ému, et qui remplit l'âme
à la fois de pitié et de paix.
JDe pitié, oar on a sous les yeux un as
semblage navrant de toutes les infirmités
humaines. Ils sont là, couohés sur des
branoards, ces malheureux condamnés à
une immobilité perpétuelle, ces enfants dé
biles que le dévoùèment dé leurs parents
tente depuis longtemps d'arracher à la
mort, ces jeunes gens phtisiques dont la vie
semble prête à s'en aller. Ils sont là et
ohàque fois qu'on les déplace un peu, ils
font de vaillants efforts pour jae paa lais
ser échapper un eri de douleur. Une pauva»
ouvrière essuie ses larmes en encourageant
sa fille paralysée qu'une personne charitable
envoie à Lourdes, et qu'elle ne peut suivre;
Oui, le cœur s'emplit de pitié, mais de'l
paix et d'admiration aussi, car ils sont là,
ces Pères de l'Assomption qui ont été ën
France les initiateurs du pèlerinage natio
nal, et qui l'organisent avec une activité
vraiment apostolique, ces religieuses du
môme ordre qui circulent parmi les mala
des, leur prodiguant des paroles de conso
lation et d'espérance, ces brancardiers dont
quelques-uns portent des noms remontant
au moyen-Age et dont tous possèdent la foi
ardente, la charité délicate dés anciens hos
pitaliers.
Pour la première fois, le R. P. fiiïppo-
lyte, le vaillant directeur des pèlerinages
de Lourdes, n'était pas à son poste : c'est
parmi les malades qu'il avait dû prendre
plaoe; les RR. PP. se sont multipliés du
reste, ét l'organisation, comme toujours, a
été parfaite.
Les pèlerins se sont groupés avec le plus
grand ordre, d'après la couleur dés insi
gnes qui leur avaient été distribués ; il y a
le train vert, le train blanc, le train bleu...
Mais qu'importe la couleur du drapeau I
L'ardeur est la même chez tous les soldats
qui composent l'armée de la prière de
la pénitence. .
Et, en la voyant se ranger, cette armée,
nous comprenions mieux que jamais pour
quoi la France, malgré tout lé mal qui s'y
commet, et malgré toutes les épreuves qui
l'assaillent, est et restera une nation chérie
de Dieu. C'est qu'il s'y trouve toujours des
chrétiens prêts à prier pour oeux qui ne
prient pas, à expier pour ceux qui pèchent,
et que ces chrétiens-là sont légion.
Joseph Legueu.
LES NOUVELLES
t Le R. P. Fruthwirtb, supérieur général de
l'ordre des FrèreB Prêcheurs, vient d'adresser à
tous les supérieurs dss divers monastères de
l'ordre une circulaire pour les inviter à célébrer
un tnduurri solennel en l'honneur du Bienheu
reux Pierre Sana et de ses héroïques compa
gnons, martyrisés en Chine au milieu du siècle
dernier.
A Rome, les RR. PP. Dominicains célébreront
ce triduum, à' l'église Sainte-Marie-de-la;Mi-
ne'rve, au mois d'octobre prochain.
—o— Le ministre de la marine a déoidé d'in-
sorire d'office au tableau d'avancement, pour
le grade de lieutenant-colonel, le chef de ba
taillon Audéoud, de- l'infanterie de marine, en
raison des grands" services rendus par lui pen
dant l'expédition' du Dahomey, notamment à
Akpa, au Kotoet à Kana.
—-o— Le Journal officiel tunisien vient de
promulguer la .convention intervenue entre le
gouvernement fédéral suisse et la France, en
vertu de son protectorat sur la Tunisie, à l'effet
de rendre applicable & ce pays* le traité franco-
suisse du 9 juillet 1869, pour « assurer, au
tant que possible, l'arrestation, et la remise à
la juridiction compétente, des malfaiteurs qui
cherchent à se soustraire, par la fuite, à l'ac
tion de la justice ». Le cercle de l'extradition
se resserre de plus en plus et, déjà peut-être,
la meilleure retraite que puissent trouver les
criminels qui ne veulent pas se laisser juger,
est leur propre patrie,
—o— Une rèneontra au pistolet, motivée par
des polémiques^ électorales, a eu lieu ce soir à
6 heures au Bouscat, derrière les tribunes de
l'hippodrome, entre MM. Raynal et Benon, tous
deux candidats de la 4° circonscription de Bor
deaux. **
Deux balles ont été échangées sans résultat.
—o— On a constaté aujourd'hui deux décès
cholériques à Montpellier, dont un en ville et
l'autre à l'hôpital suburbain, où il avait été
transporté hier soir.
—o—Pendant que l'on fêtait hier Soir à Ajac-
cio, sur la plaoe Porta le succès de M. Emma
nuel Arène, le -planoher d'une des salles du
Café dè France* s'est effondré subitement, oê-
dant sous la pression de la foule qui s'y trou
vait entassée.
Plusieurs personnes parmi lesquelles M. Arè
ne même ont été précipitées dans la cave, mais
en ont heureusement été quittes pour de légè
res Contusions.
M. Arène a été aussitôt dégagé et est venu
quelques instants après rassurer ses amis.
ÉTRANGER
Madrid, 20 août
Des troûbles se sont produits à Guardia
(Castille) à la suite de différends sur des
questions looales.
La gendarmerie a rétabli l'ordre.
Yalenoe, 20 août.
Les autorités militaires viennent de olore
l'instruction ouverte contre une petite bande
d'insurgés républicains.
Madrid, 20 août.
Les médecins de Barcelone menacent de se
mettre en grève par suite de l'augmentation de
l'impôt des patentes.
On dément officiellement qu'il se soit produit
quelques cas suspects à Barcelone.
. Athènes, 20 aôut.
Aujourd'hui à midi a été célébré, à Déoelie,
le baptême du jeune prince Alexandre. La reine
Olga, oui représentait les souverains et les prin-
oes de la famille royale à été la marraine du nou
veau-né.
Saint-Pétersbourg, 20 aôut.
Le ministère dss finances de Russie vient de
déoider l'institution d'agents commerciaux gou
vernementaux dans les principaux centres de
commerce d'Europe et d'Améjique, ainsi qu'en
Asie oentrale.
Londres, 20 aôut.
A Pont-y-Pridd, hier soir, la police a chargé
la foulé tumultueuse des grévistes.
Un assez grand nombre de personnes ont été
blessées ainsi que . plusieurs agents. v '
Sept arrestations ont été opérées.
A Ferndale, hier sair, la foule a saccagé les
boulangeries et a.brisé les fenêtres dus bouti
ques.
La polioe a chargé.
Vienne, 20 août.
Un meeting en plein air, auquel ont pris $»rt
de 30 à 40.000 ouvriers, a adopté une résolu
tion en faveur du suffrage universel.
■ y ■ Gotha, 20 août.
L'état du duc de Suxe-Cobourg-Gotha est-sta-
tionnaire,\ia homnoienca peraiste. La diffi
culté de faire prendre de la nourriture au ma
lade est devenue plgs grande ; la respiration
est plus difficile.
Belgrade, 20 août. .
Le Videlo publie une interview d'un de ses
rédacteurs aveo le prince Pierre Karageorge-
vitch, prétendant au trône de Serbie. Voici d'a
près le journal cité, les paroles textuelles du
prince :
« J'ai.rénoncé pour toujours à la vie politique
et vais me consacrer entièrement à l'éducation
de mes enfants. Je souhaite au roi Alexandre
un long et heureux règne. Qu'il lui soit épar-
gné-de boire le calice amer que mes ancêtres
et les siens ont vidé, jusqu'à lie. Une seule
me hante jour et nuit : c'est le désir d'être au
torisé, même sous la surveillance de la police,
à revoir pour quelques jours Belgrade, où j'ai
passé mon enfance, et Topola, le berceau de
ma famille. »
LES MANIFESTATIONS ANTIFRANÇAISES
F1V ITAÙE
Rome, 20 août.
Un groupe dé manifestants s'est dirigé
vers la place Farnèse devant l'ambassade
française près )e Quirinal. La place était
gardée par-la troupe. La force publique a
repoussé les manifestants, mais ceux-ci se
sont alors divisés en petites bandes et, pre-
'nant des rues détournées, ont réussi à se
frayer un passage et à gagner les derrières
du palais de l'ambassade, puis forçant le
cordon des troupes, ils sont arrivés sur-la
place Farnèse.
Une violente bagarre se produisit alors
entre les manifestants et la force publique ;
des pierres furent lancées contre les fenê
tres de l'ambassade.
La force publique dut alors recourir aux
sommations légales, puis grâce à l'interven-
_tion de nouvelles forces armées,la place put
être évaouée.
La troupe monte la garde devant l'am
bassade.
Au cours de la manifestation, un officier
a été blessé. Il a été opéré plusieurs arres
tations.
En se retirant, les manifestants se sont
dirigés vers l'ambassade française près du
Vatican, en continuant de proférer des cris
hostiles à la France.
La troupe les a empêchés d'arriver jus
qu'à l'ambassade.
Des groupes de manifestants continuent
de parcourir les rues de la ville, mais le
gouvernement a pris des mesures très sé-_
vères pour assurer le maintien de l'ordre.
Rome, 20 août.
Au retour de leur tentative contre l'am
bassade française près le Vatican les mani
festants ont essayé de revenir sur la place
Farnèse, mais la troupe les a empêchés d'y
parvenir. La place est oooupée militaire
ment.
Les démonstrations se sont terminées
vers une heure et demie; i
Des dépêches de Messine annoncent que
les manifestants continuent de parcourir
lés rues en proférant des cris hostiles à la
France.
Une bande s'est rendue au Consulat de
Franoe où elle a jeté bas l'écusson qui ^ été
ensuite brûlé.
Les manifestants sont allés de là au théâ
tre,toujours en proférant des cris hostiles à
la France, puis ils se sont dispersés.
Le Consulat de Franoe est gardé par la
force publique.
IïïcidLexits
Roubaix, 21 août.
Une nuit bruyante et sanglante a suivi la
proclamation du scrutin." De nombreuses
bagarres se sont produites sur différents
points de la yille. Des patrouilles de gen
darmes ont-circulé jusqu'à 3 heures du ma
tin. Plusieurs arrestations ont été opérées.
Vers onze heures, les internationalistes,
voulant fêter l'élection de M. Guesde, sont
allés en bande rue Saint-Georges en face
du local de l'Union des patriotes, en pous
sant les oris de : A bas la Patrie! Les mem
bres de l'Union des patriotes répondirent
par les oris de : Vive la Franoe 1 Vive la
République 1 Un membre de l'Union, nom
mé Joseph Van den Berghe,sortit au milieu
de la bagarre et repoussa les internationa
listes en-oriant- Vive la Patrie 1 II l'ut bous
culé et entouré.
M. Van déri Berghe se réfugia rue Du
bois à l'estaminet du « Bon Bourgeois »,d'®ù,
perdant la tête, il tira quatre ooups de re
volver.
Deux passants inoffensifs oSt été bles
sés : M. Alphonse Dosse, âgé de 36 ans,
qui se trouvait avec sa fille, a été atteint à
l'arcade souroilièré gauohe. Il a été pansé
dans une pharmaoie voisine et reconduit &
son domicile.
Sa blessure est peu grave.
Malheureusement le second blessé,
M. Alexandre Murth, qui revenait d'une
fête du voisinage avec son père, a reçu ,1a
quatrième balle en plein front. Elle a péné
tré à una telle profondeur que l'extraction
a été impossible.
Les médecins considèrent sou état comme
désespéré. La balle a atteint le cerveau.
La foule poussa alors des oris de mort et
voulut lyncher le meurtrier réfugié au Bon
Bourgeois.
La gendarmerie procéda alors à 'l'arres
tation de Van den Berghe.
Celui-ci a déclaré avoir agi sous l'in
fluence de la surexcitation. JLa-a»jouté qu'il
croyai t : Ajaocio, 21 août.
Voici dans ' quelles circonstances s'est
produit l'aooident de Sartène :
Au moment où l'on a appris les derniers
résultats, la' foule s'est portée devant le
oafé do France où se trouvait M. Arène.
Le jeune député s'avança et prononça
quelques mots de remerciements.
Très enthousiaste, la foule envahit alors
la oafé et entonna la Marseillaise. Tout à
coup le planoher s'effondra. On pense com
bien grande fut l'émotion. Le feu qui s'était
déclaré aggravait encore la situation. •
On se précipita pour organiser les se
cours. L'incendie fut rapidement éteint.
Parmi les blpssés se trouvent M. Arène
légèrement cpnUlsi.onné, M. Giniy assez
grièvement blessé à l'épaule, MM. Ma-
riani, de Sapari et Tavera très légèrement
atteints.
RÉSULTATS D'ENSEMBLE
DU 20 AOUT
Voici sous réserve, et d'après
Y Agence Havas, l'ensemble des résul
tats :
Résultats connus à midi
Républicains élus . 312
Radicaux soc. et SQoialisles. 30
Ralliés 13
Conservateurs 56
Ballottages 155
Total. .■ t . . 566
Ces chiffres étant fournis par le ministère
de l'intérieur, ne peuvent être acceptés que
sous réserve.
Les républicains gagnent 51 sièges et n'en
perdent aucun.. Ceux qui n'ont pas été réé
lus ont été remplacés par des républicains.
Députés républicains non réélus
MM. Grisez (battu par un rallié, M. Viel-
lard), Ferroul, Moreau. Delaunay, Muller,
de Choiseul, Prével, Vilfeu, Bartissol, Del-
mas, Levêque (battu par un rallié. M. Dé-
lanne), Pontois, Cousset, Dubois v de Mont-
saulnin, Combes, Descamps, Malaussena,
Loustalot, Théron. -
Révisionnistes non réélus:
MM. Faroy, Saint-Marlin, Chiché.
Ralliés non réélus :
MM. Robert-Mitehell, Renard, Cafarelli,
Grousset, Piou, de Villeneuve (remplacé
par un autre rallié, M. Gavini).
Conservateurs non réélus :
MM. d'Estourmel, baron Piérard, Olry,
Eogersnd, de Guilloutet, de l'A'gle, de La-
doucette, Delahaye, Armand, Dugué delà
Fauconnerie, de Lareinty, Delafosse (Ille-
et-Vilaîne), de Bar, Fauré, Thelliêr de Pôn-
cheville, d'Kspeuilles. C&rron, Taillandier,
de Benoist, de Colombet, de Possesse, Ba-
rascud, Leroux, Barbotin, de Kergorlay, de
Slun, Malartre, de Lur-Saluces, Eiche-
verry.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Du W Août i893
RÉSULTATS
[Pour plus de olarté, nous avons rangé les
divers candidats sous huit titres différents :
monarchistes (mon), les quelques candi
dats qui se sont prononcés ouvertement
pour la monarchie ; conservateurs (conserv.),
les candidats qui, tout en évitaut de se dé
clarer monarchistes, n'acceptent point net
tement la forme gouvernementale établie ;
constitutionnels (constit.), tous les candidats
qui se sont places sur le terrain marqué par
les instructions pontificales; républicains ca
tholiques (rép. cath.J, les républicains delà
veille qui ont inscrit nos revendications dans
leur programme ; républicains modérés (rép.
mod.), tous les républicains ayant fait quel
que déclaration favorable à l'apaisement, à
la liberté religieuse ; enfin opportunistes
(opp.), radicaux (rad .) et socialistes (soc.),
lés candidats de ces trois derniers groupes.
Sans doute, dans le nombre, il a pu se glis
ser quelques erreurs ; mais elles S'enlèvent
rien de son exactitude à la physionomie
générale du scrutin.]
En outre, nous avons dû appeler revision-
nistes (revis.) les anciens boulangistes, qui
ne se sont pas réunis à un autre groupe.
d. s. désigne les députés sortants,]
SEINE
Paris
premier arrondissement
MM. Yves Guyot, d. s., opp 2.150 veix.
Goblet, soo 4.520
Muzet, rép. mod.., 2.310
Divers 226
Ballottage.
deuxième arrondissement
MM. Mesureur, d. • 8. rad 5.858 ELU
Maurice Dusser, rép. mod.. 73
Léopold Marais, soo 2.538
Divers .
827
troisième arrondissement
MM. Chautemps, d. s., rad 6.723 voix
Champy, soo 2.753
Monot, soc 1;681
Divers 347
^Ballottage.
quatrième arrondissement
Première circonscription
MM. Barodet, d. s., rad 4.402 ELU
de Ménorv&l, révis........ 2.481
Cazuudumeo, soo 448
F. Roche, soc. 510
Divers.... 739
Deuxième circonscription
MM. Chassaing, d. s., rad 1.872 voix.
Opportun, rad.. 796
X. Ruel, rép. mod. 1.867
Levaaseur, soo 1.110
Divers. 242
Ballottage.
cinquième arrondissement
Première circonscription
MM. Viviani, soo 3.248 voix.
Sauton, rad 3.574
Champion, conserv 791
Stroobant, soo 376
Divers -.
Ballottage.
Deuxième circonscription
MM. Trélat, d. b ., opp.' 2.249 voix.
Sigismond Lacroix, rad 1.714
Desohamps,'rad 1.699
Degois, soe 1.427
Divers. 799
Ballottage.
sixième arrondissement
Première circonscription
MM. Desprès, d. s., rép. mod... 2.247 vois?
Pétrot. soc 1.534
G. de Nouvion, opp 205
Delaoourt, soc 680
Bernier.... 1.080
Ballottage.
Deuxième circonscription
MM. Deville, constit 3.316 voixj
Defert, rép. mod 2.333
Vallet, rad 2.169
Ballottage.
N* 9234 — édition quotidienne
Mardi 22 Août 1893
ÉDITION
QUOTID IENNE
ÉTRANGER
(union postale)
. . PARIS
et départements
Un an 40 » . 51
Six mois . . . . . 21 » 26 50
•Trois mois. ... 11 » 14 »
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
Les abonnements partent des 1" et 16 de chaque mois
Paris . ÎO cent.
Départements . .13 —
UN NUMERO
BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonne & Rome, place du Gesù, 8
Un ail . . .
Six mois.".
Trois mois.
■ PARIS
et départements
. . 20 »
. . 10 •»
5 ■ »
ÉTRANGER
(union postale)
26 »
13 »
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Les abonnements partent des 1<»- et 16 de chaque mois
l'USIVERS ne répond pas. des manuscrits qui lai sont adressés.
ANNONCES'
MM. LAGRANGE, CERF et C ie , 6, place de la Bourse
Les nouveaux abonnés recevront sur
eur demande tout cé qui a déjà paru
de l'ouvrage de M. Edmond Biré
Victor Hugo après 1852.
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 21 AOUT 1S8S
Tout est aux élections. Les résul
tats du scrutin encombrent les jour
naux et nous n'échappons pas à cette
nécessité. Nous faisons précéder l'énu-
mération des votes des réflexions
qu'ils inspiren t. Nos pronostics d'hier
sont absolument justifiés. C'est la mo
dération qui l'emporte et le radica
lisme sectaire est battu en la personne
de MM'. Giémenceau, Fioquet, Pichon,
Degouy, Lepelletier, Maujan, La-
guerre. A droite, malheureusement,
nous perdons des hommes comme
M. de Mun, M. Delahaye, M. Piou,
M. Thellier de Poncheville. Les têtes
sont frappées, à droite et à gauche.
Que donnera la Chambre nouvelle?
Elle est, dans son ensemble plus mé
diocre que celle qui la précéda. Elle
sera moins sectaire, n'aggravera pas
peut-être le maraccompli mais il sera
difficile d'obtenir qu'elle le répare.
Cependant comme la majorité pourra
avoir besoin des conservateurs modé
rés, ne désespérons pas.
Saluons l'entrée au Parlement dé
M. le vicomte E. Melchior de Vogué.
Il n'a pas craint, pendant une campa
gne électorale très ardente, d'affirmer
ses sentiments chrétiens, sa passion
de la liberté. Sa valeur intellectuelle
et morale est grande : son influence
pourra être précieuse, et il est de
ceux qui sont appelés à jouer un rôl3
dans la législature prochaine.
M. Yves Guyot est honteusement
battu dans le I" arrondissement où la
lutte est circonscrite pour lé ballottage*
entre M. Goblet, un des rares radi
caux qui surnagent, et l'opportuniste
Muzet. Gien a eu le bon goût de pré
férer M. Aiasseur au directeur du
XIX' Siècle., Portalis. M. de Cassagnac
tient là tête du ballottage dans le
Gers, mais il est serré dé près par son
concurrent républicain. M. Le Cour,
dont qn sait la compétence remarquée
dans l'étude des questions sociales est
aussi en ballottage à Nantes. Nous fai
sons des vœux pour son succès. Le
théoricien du parti socialiste, Jules
Guesde, entre enfin au Parlement
après avoir fait longtemps anticham
bre. C'est Roubaix qui nous l'envoie,
mais la même ville nous redonne
M. de Montalembert.
Wilson revient aussi au Palais-
Bourbon d'où il fut expulsé. On avait
pourtant appelé son concurrent la
candidat de la dignité publique. Une
campagne de quelques jours a valu à
M. Drumont, à Amiens, 3,878 voix. Les
abstentions ont été peu nombreuses à
Paris, mais très considérables en
province. M. l'abbé Garnier obtient à
Clignanceurt une très belle minorité.
Nous reverrons à la Chambre MM.Rou-
.vier et Joseph Reinach. Nous n'y ren
contrerons plus M; Dugué de la Fau
connerie. M. le baron Reille l'emporte
de plus de 6.000 voix sur le fameux
maire de Carreaux.
La journée des élections a été plus
calme que les jours de la période élec
torale. Il y, a eu cependant à Roubaix
et en Corse - des incidents tumultueux
dont on trouvera plus loin le récit.
Au moment où on commente dans
les cercles le résultat des élections :
résultats prévuè, les trains s'ébran
lent à Paris, Orléans, Tours, dans
combien d'autres villes, pour amener,
à Lourdes les pèlerins du pèlerinage
national et l'armée des malades qui
va y affirmer sa foi, y cherche? la
guérison et fournir à des prêtres, à
des religieuses, à des gentilshommes,
a des dames du monde, une magnifi
que occasion de montrer leur dévoue
ment et d'exercer leur charité.
Qu'est venue faire à Paris Mme Cor
nélius Herz? Dès qu'on la sut ici, elle
annonça son départ. Des journalis
tes racontèrent qu'elle était partie à
11 heures. D'autres qu'elle assistait
hier à une garden party à Bourne-
mouth. Or elle est .à Paris chez une
amie qui habité aux Champs-Elysées,
poursuivant, sans doute, les négocia
tions entamées avec le gouvernement.
Quant à son mari, un reporter fran
çais écrit de là-bas que sa maladie ne
l'empêche point de prendre le frais",
de temps en temps, hors dè l'hôtel;
de recevoir des amis et de comploter
avec eux, sans la gênante présence
du détective anglais chargé de sur
veiller sa longue agonie, une agonie
qui ne tue pas.
Pour répondre à la démarche faite
auprès de lui par l'ambassadeur d'Ita
lie, au sujet des incidents d'Aigues-
Mortes, notre gouvernement attend
les rapports, non encore reçus, du
préfet et du procureur général. Il
mande même à Paris le préfet de Nî
mes et le maire d'Aigues-Mortes. En
Italie on continue à prendre les choses
au tragique et les magasins du Corso
ont mis leurs.drapeaux en berne.
De nouvelles manifestations ont eu
lieu à Rome devant l'ambassade fran- i
çaise et la police a dû intervenir. L'é-
cusson de notre consulat, à Messine, a
été jeté à bas et brûlé. Ce sont là de
graves nouvelles. Où les Italiens veu-
lent-ilsren venir?
Rendons cette justice & la presse
italienne. Elle prêche encoçele calme,
tout en réclamant à,la.France une ré
paration. Laquelle ? Elle parle peu du
voyage à Metz du prince de Naples,
bien que certains organes redoutent
que ce voyage ne provoque la dénon
ciation de la convention monétaire
comme le voyage à Berlin produisit
la crise économique par suite de la
fermeture du marché français.
A Aigues-Mortes, la gendarmerie et
l'artillerie à cheval escortent dans les
chantiers le.s ouvriers qui ont repris
le travail. Un des blessés est mort
hier. Cela porte à 45 le nombre des
morts. Il y a encore 60 blessés.
Le peuple suisse, par 180,000 vpix
contre 108,000, a voté hier la proposi
tion d'initiative tendant à introduire
dans la constitution fédérale l'inter
diction de saigner les animaux de
boucherie, sans les avoir préalable
ment étourdis.
Ce mouvement est dirigé contre le
mode d'abatage israélite. Les catho
liques ont, nous l'avons dit, combattu
ce mouvement comme une atteinte à
la liberté religieuse.
LE SCRUTIN DU 20 AOUT
Les élections donnent un succès
marqué à la vieille .majorité républi
caine, celle qui comprend à la fois les
opportunistes, les semi-modéréB et les
semi-radicaux. Ces frères ennemis
n'ont qu'à sa réconcilier de nouveau
pour rester les maîtres.
Catholiques avant tout, constitu
tionnels, monarchistes ont éprouvé
des pertes-sensibles. Le groupe le plus
rudement frappé,-bien qu'il ne soit
pas sérieusement atteint quant au
nombre, est le groupe purement ca
tholique : nous perdons notre chef, le
comte Albert de Mun. Un avocat ré
publicain, M. Le Clech, l'emporte sur
lui h 233 voix de. majorité. Les roya
listes, qui dans les précédentes élec
tions avaient donné à M. de Mun
environ 2,000 suffrages, se sont abste
nus. On le voit par la diminution du
nombre des votants.
C'est la seconde fois que le grand
orateur, que les esprits élevés de tous
les partis admirent et respectent,
est momentanément ,écarté de la
Chambre ali profit d'un inconnu.
Il y rentrera, s'il le juge bon; mais
qu'il y resite où non, son œuvre, politi
que et sociale rife sera pas interrompue.
Il continuera de la servir ët n'a pas
besoin d'être député pour la conduire
au but. .
Nous avons en apparence presque la
même Chambre. Réfractaires, oppo
sants systématique et grincheux vont
le dire avec passion et en triompher.
Eh 1 bien, non ce ne sera pas la même
Chambre. Pour être ^ composée en
grande majorité des memes nommes,
elle n'en aura pas moins des ten
dances différente s. Et ces tendances,
tous les partis lé3 ressentiront. Ni le
Centre, ni la Droite, ni la Gauche ne
resteront absolument ce que nous les
avons vus depuis la prise de posses
sion de la République par le vieux
parti républicain, vainqueur de ses
pionniers, les royalistes parlemén-
| a } re3#
C'est qu'à côté de cas partis et jus
que dans leurs rangs s'affirme un be
soin d'apaisement, qui les pénétrera
tous. Le pays, comme le répétait ces
jours-ci encore S. Em. le cardinal
Richard, veut la stabilité gouverne
mentale et la paix religieuse. La sta
bilité, il croit se la donner en laissant
le pouvoir à ceux qui l'occupent ; la
paix réligieuse, le gouvernement et la
plupart de ses candidats préférés l'ont
promise et la France à voulu croire à
leurs promesses, parce qu'elle y trou
vait une raison de ne pas se livrer
à des hommes nouveaux soupçon
nés de vouloir tout changer. Les
« ralliés » n'ont pas été repoussés
comme « ralliés » mais comme mo
narchistes. Et cela, grâce aux efforts
des meneurs de la Droite et de la
Gauche répétant à l'unisson à la
masse électorale que les constitution-
fiels et même les catholiques n'étaient
pas sincères dans leur acceptation de
la République. Ce coup dè Jarnac a
réussi*
Mais si catholiques et constitution
nels n'ont pas à se féliciter du scru
tin, s'il est probable que leurs gains,
même quant au nombre, ne compen
seront pas' leurs pertes, s'ensuit-il
qu'ils soient vaincus? Non, car ils
voient progresser leurs iéées. Il est
déjà certain, en effet, que la majorité
nouvelle sera moins sectaire que ne
l'était l'ancienne. Le progrès du mal
est arrêté; c'est un premier profit,' et
d'autres le suivront. Nous espérions
mieux et nous^ aurions eu, certaine
ment, beaucoup mieux si tout le
monde avait fait son devoir. Ne.ces
sons donc pas de compter su,r. l'a
venir. i v
Le premier résultat de la poli
tique catholique, telle que la veut
l'Encyclique, aura été .d'amener les
républicains dé gouvernement à nous
promettre la paix. Restons sur ce ter
rains et nous arriverons aux répara
tions.
E ugène V euiixot.
1 LE SECOND TOUR
Nous recevons,-dès aujourd'hui de
divers cotés, des renseignements sur
les ballottages et les positions que les
catholiques y pourront prendre. Nous
remercions nos correspondants de ces
renseignements dont nous tirerons
parti, et nous prions tous ceux qui
peuvent nous renseigner de le faire.
Il faut que nous-obtenions des ballo-
tages tout cé qu'ils peuvent donner.
Dans certaines circonscriptions il
doit être possible de produire avec
chance de succès un nouveau candi
dat. Or, nous avons des blessés qu'il
faudrait reniôttre sur pied au plus
vite.
Nous demandons qu'on y songe.
LA FÊTE DU PAPE
Notre correspondant de Rome nous
adresse la dépêche suivante sur cette
fête si chère à tous les catholiques.
• Home, 21 août 10 h. matin.
Hier, jour de saint Joachim, f£te de Sa
Sainteté Léon XIII, le Pape a tenu une
réunion dans sa bibliothèque privée.
Y assistaient quinze cardinaux, beau
coup de prélats, de dignitaires, des repré
sentants de l'ordre de «Malte, des associa
tions catholiques.
t Après avoif parié de la fête de saint Joa-
j chim, le Pape" a montré un phonographe
3ue lui a donné Edison et aveo lequel on fit
es expériences,
La conversation a porté ensuite sûr di
vers sujets, particulièrement sur les oau-
ses en instance de béatification, la santé des
oardinaux absents et la nouvelle église de
saint Joaohiml
Tout le monde a remarqué l'excellente
santé du Pape.
Voici sur cette même réunion une
dépêche de' l' Agence Havas :
Rome, 20 août.
A l'oooàsion de la fête de Saint-Joachim,
patron du Pape, Léon XIII a reçu aujour
d'hui les félicitations des cardinaux, des
prélats et des personnages de la oour qu'il
a retenus ensuite dans sa bibliothèque pri
vée* où était installé un phojiographe.
Ce phonographe a répété quelques pa
roles que le' Pape avait prononcées sur
Saint-Joaohim. L'appareil a ensuite repro
duit le discours que feu le cardinal Man-
ning a prononcé au mois de novembre
1890. " '
Au cours de la conversation, le Pape a
demandé où en étaient les travaux de l'é
glise de Saint-Joachim, en construction aux
Prati- Gastello.
Le oardinal Parocchi 'a répondu que,pour
pousser activement les travaux, il avait fallu
contracter des dettes.
Le Pape a dit en.plaisantant qu'il accep
terait l'offrande d'une église jubilaire, mais
sans ses dettes.
Enfla l'abbé Brugidon, directeur de l'œu
vre dé Saint-Joachim, a appris au Pape
que là coùpolfi de la nouvelle église attein
drait 60 métrés.
Le Pape, dont Ta santé est excellente, n'a
fait aucune allusion h la politique dans la
conversation.
m PÈLERINAGE NATIONAL A LOURDES
Le départ du pèlerinage national à
Lourdes a eu lieu ce matin, à la gare d'Or
léans. Dès hier soir à 5 h. 1/2, lin premiet 11
train s'était mis en route, emmenant les
voyageurs désireux de passer une journée
à Bordeaux ; aujourd'hui, entre 5 h. 1/2 du
matia et à une heure et demie, huit au
tres trains ont emporté les pèlerins de
Paris et de la région du Nord. Ils étaient
plus de 5.000 ; au Mans, oeux de la Nor
mandie et de la Bretagne se joindront à
eux; demain, à Lourdes, ils retrouveront
ceux de l'Est et du Midi, et, au pied de la
grotte bénie, toute la France rendra à la
Reine du oiel le tribut de ses hommages et
de ses prières.
- Cette année, le pèlerinage comprend
925 malades. Tous ne reviendront pas gué
ris sans doute, le nombre de ceux qui au
ront recouvré la santé, sera minime peut-
être. Mais on ne saura jamais combien de
souffrants, d'affligés, auront trouvé là-bas
des grâces de résignation précieuses, et le
don de sourire à la douleur en songeant au
Crucifié.
Sur ces malades, 777 sont partis de Paris,
et l'une des salles de la gare d'Orléans; si
tuée à droite dans la cour de départ, pré
sentait hier le speotacle si touchant qu'on
voit se renouveler chaque année, à pareille
époque, que tout homme de cœur, même ne
partageant pas nos croyances, nepeut con
templer sans être ému, et qui remplit l'âme
à la fois de pitié et de paix.
JDe pitié, oar on a sous les yeux un as
semblage navrant de toutes les infirmités
humaines. Ils sont là, couohés sur des
branoards, ces malheureux condamnés à
une immobilité perpétuelle, ces enfants dé
biles que le dévoùèment dé leurs parents
tente depuis longtemps d'arracher à la
mort, ces jeunes gens phtisiques dont la vie
semble prête à s'en aller. Ils sont là et
ohàque fois qu'on les déplace un peu, ils
font de vaillants efforts pour jae paa lais
ser échapper un eri de douleur. Une pauva»
ouvrière essuie ses larmes en encourageant
sa fille paralysée qu'une personne charitable
envoie à Lourdes, et qu'elle ne peut suivre;
Oui, le cœur s'emplit de pitié, mais de'l
paix et d'admiration aussi, car ils sont là,
ces Pères de l'Assomption qui ont été ën
France les initiateurs du pèlerinage natio
nal, et qui l'organisent avec une activité
vraiment apostolique, ces religieuses du
môme ordre qui circulent parmi les mala
des, leur prodiguant des paroles de conso
lation et d'espérance, ces brancardiers dont
quelques-uns portent des noms remontant
au moyen-Age et dont tous possèdent la foi
ardente, la charité délicate dés anciens hos
pitaliers.
Pour la première fois, le R. P. fiiïppo-
lyte, le vaillant directeur des pèlerinages
de Lourdes, n'était pas à son poste : c'est
parmi les malades qu'il avait dû prendre
plaoe; les RR. PP. se sont multipliés du
reste, ét l'organisation, comme toujours, a
été parfaite.
Les pèlerins se sont groupés avec le plus
grand ordre, d'après la couleur dés insi
gnes qui leur avaient été distribués ; il y a
le train vert, le train blanc, le train bleu...
Mais qu'importe la couleur du drapeau I
L'ardeur est la même chez tous les soldats
qui composent l'armée de la prière de
la pénitence. .
Et, en la voyant se ranger, cette armée,
nous comprenions mieux que jamais pour
quoi la France, malgré tout lé mal qui s'y
commet, et malgré toutes les épreuves qui
l'assaillent, est et restera une nation chérie
de Dieu. C'est qu'il s'y trouve toujours des
chrétiens prêts à prier pour oeux qui ne
prient pas, à expier pour ceux qui pèchent,
et que ces chrétiens-là sont légion.
Joseph Legueu.
LES NOUVELLES
t Le R. P. Fruthwirtb, supérieur général de
l'ordre des FrèreB Prêcheurs, vient d'adresser à
tous les supérieurs dss divers monastères de
l'ordre une circulaire pour les inviter à célébrer
un tnduurri solennel en l'honneur du Bienheu
reux Pierre Sana et de ses héroïques compa
gnons, martyrisés en Chine au milieu du siècle
dernier.
A Rome, les RR. PP. Dominicains célébreront
ce triduum, à' l'église Sainte-Marie-de-la;Mi-
ne'rve, au mois d'octobre prochain.
—o— Le ministre de la marine a déoidé d'in-
sorire d'office au tableau d'avancement, pour
le grade de lieutenant-colonel, le chef de ba
taillon Audéoud, de- l'infanterie de marine, en
raison des grands" services rendus par lui pen
dant l'expédition' du Dahomey, notamment à
Akpa, au Kotoet à Kana.
—-o— Le Journal officiel tunisien vient de
promulguer la .convention intervenue entre le
gouvernement fédéral suisse et la France, en
vertu de son protectorat sur la Tunisie, à l'effet
de rendre applicable & ce pays* le traité franco-
suisse du 9 juillet 1869, pour « assurer, au
tant que possible, l'arrestation, et la remise à
la juridiction compétente, des malfaiteurs qui
cherchent à se soustraire, par la fuite, à l'ac
tion de la justice ». Le cercle de l'extradition
se resserre de plus en plus et, déjà peut-être,
la meilleure retraite que puissent trouver les
criminels qui ne veulent pas se laisser juger,
est leur propre patrie,
—o— Une rèneontra au pistolet, motivée par
des polémiques^ électorales, a eu lieu ce soir à
6 heures au Bouscat, derrière les tribunes de
l'hippodrome, entre MM. Raynal et Benon, tous
deux candidats de la 4° circonscription de Bor
deaux. **
Deux balles ont été échangées sans résultat.
—o— On a constaté aujourd'hui deux décès
cholériques à Montpellier, dont un en ville et
l'autre à l'hôpital suburbain, où il avait été
transporté hier soir.
—o—Pendant que l'on fêtait hier Soir à Ajac-
cio, sur la plaoe Porta le succès de M. Emma
nuel Arène, le -planoher d'une des salles du
Café dè France* s'est effondré subitement, oê-
dant sous la pression de la foule qui s'y trou
vait entassée.
Plusieurs personnes parmi lesquelles M. Arè
ne même ont été précipitées dans la cave, mais
en ont heureusement été quittes pour de légè
res Contusions.
M. Arène a été aussitôt dégagé et est venu
quelques instants après rassurer ses amis.
ÉTRANGER
Madrid, 20 août
Des troûbles se sont produits à Guardia
(Castille) à la suite de différends sur des
questions looales.
La gendarmerie a rétabli l'ordre.
Yalenoe, 20 août.
Les autorités militaires viennent de olore
l'instruction ouverte contre une petite bande
d'insurgés républicains.
Madrid, 20 août.
Les médecins de Barcelone menacent de se
mettre en grève par suite de l'augmentation de
l'impôt des patentes.
On dément officiellement qu'il se soit produit
quelques cas suspects à Barcelone.
. Athènes, 20 aôut.
Aujourd'hui à midi a été célébré, à Déoelie,
le baptême du jeune prince Alexandre. La reine
Olga, oui représentait les souverains et les prin-
oes de la famille royale à été la marraine du nou
veau-né.
Saint-Pétersbourg, 20 aôut.
Le ministère dss finances de Russie vient de
déoider l'institution d'agents commerciaux gou
vernementaux dans les principaux centres de
commerce d'Europe et d'Améjique, ainsi qu'en
Asie oentrale.
Londres, 20 aôut.
A Pont-y-Pridd, hier soir, la police a chargé
la foulé tumultueuse des grévistes.
Un assez grand nombre de personnes ont été
blessées ainsi que . plusieurs agents. v '
Sept arrestations ont été opérées.
A Ferndale, hier sair, la foule a saccagé les
boulangeries et a.brisé les fenêtres dus bouti
ques.
La polioe a chargé.
Vienne, 20 août.
Un meeting en plein air, auquel ont pris $»rt
de 30 à 40.000 ouvriers, a adopté une résolu
tion en faveur du suffrage universel.
■ y ■ Gotha, 20 août.
L'état du duc de Suxe-Cobourg-Gotha est-sta-
tionnaire,\ia homnoienca peraiste. La diffi
culté de faire prendre de la nourriture au ma
lade est devenue plgs grande ; la respiration
est plus difficile.
Belgrade, 20 août. .
Le Videlo publie une interview d'un de ses
rédacteurs aveo le prince Pierre Karageorge-
vitch, prétendant au trône de Serbie. Voici d'a
près le journal cité, les paroles textuelles du
prince :
« J'ai.rénoncé pour toujours à la vie politique
et vais me consacrer entièrement à l'éducation
de mes enfants. Je souhaite au roi Alexandre
un long et heureux règne. Qu'il lui soit épar-
gné-de boire le calice amer que mes ancêtres
et les siens ont vidé, jusqu'à lie. Une seule
me hante jour et nuit : c'est le désir d'être au
torisé, même sous la surveillance de la police,
à revoir pour quelques jours Belgrade, où j'ai
passé mon enfance, et Topola, le berceau de
ma famille. »
LES MANIFESTATIONS ANTIFRANÇAISES
F1V ITAÙE
Rome, 20 août.
Un groupe dé manifestants s'est dirigé
vers la place Farnèse devant l'ambassade
française près )e Quirinal. La place était
gardée par-la troupe. La force publique a
repoussé les manifestants, mais ceux-ci se
sont alors divisés en petites bandes et, pre-
'nant des rues détournées, ont réussi à se
frayer un passage et à gagner les derrières
du palais de l'ambassade, puis forçant le
cordon des troupes, ils sont arrivés sur-la
place Farnèse.
Une violente bagarre se produisit alors
entre les manifestants et la force publique ;
des pierres furent lancées contre les fenê
tres de l'ambassade.
La force publique dut alors recourir aux
sommations légales, puis grâce à l'interven-
_tion de nouvelles forces armées,la place put
être évaouée.
La troupe monte la garde devant l'am
bassade.
Au cours de la manifestation, un officier
a été blessé. Il a été opéré plusieurs arres
tations.
En se retirant, les manifestants se sont
dirigés vers l'ambassade française près du
Vatican, en continuant de proférer des cris
hostiles à la France.
La troupe les a empêchés d'arriver jus
qu'à l'ambassade.
Des groupes de manifestants continuent
de parcourir les rues de la ville, mais le
gouvernement a pris des mesures très sé-_
vères pour assurer le maintien de l'ordre.
Rome, 20 août.
Au retour de leur tentative contre l'am
bassade française près le Vatican les mani
festants ont essayé de revenir sur la place
Farnèse, mais la troupe les a empêchés d'y
parvenir. La place est oooupée militaire
ment.
Les démonstrations se sont terminées
vers une heure et demie; i
Des dépêches de Messine annoncent que
les manifestants continuent de parcourir
lés rues en proférant des cris hostiles à la
France.
Une bande s'est rendue au Consulat de
Franoe où elle a jeté bas l'écusson qui ^ été
ensuite brûlé.
Les manifestants sont allés de là au théâ
tre,toujours en proférant des cris hostiles à
la France, puis ils se sont dispersés.
Le Consulat de Franoe est gardé par la
force publique.
IïïcidLexits
Roubaix, 21 août.
Une nuit bruyante et sanglante a suivi la
proclamation du scrutin." De nombreuses
bagarres se sont produites sur différents
points de la yille. Des patrouilles de gen
darmes ont-circulé jusqu'à 3 heures du ma
tin. Plusieurs arrestations ont été opérées.
Vers onze heures, les internationalistes,
voulant fêter l'élection de M. Guesde, sont
allés en bande rue Saint-Georges en face
du local de l'Union des patriotes, en pous
sant les oris de : A bas la Patrie! Les mem
bres de l'Union des patriotes répondirent
par les oris de : Vive la Franoe 1 Vive la
République 1 Un membre de l'Union, nom
mé Joseph Van den Berghe,sortit au milieu
de la bagarre et repoussa les internationa
listes en-oriant- Vive la Patrie 1 II l'ut bous
culé et entouré.
M. Van déri Berghe se réfugia rue Du
bois à l'estaminet du « Bon Bourgeois »,d'®ù,
perdant la tête, il tira quatre ooups de re
volver.
Deux passants inoffensifs oSt été bles
sés : M. Alphonse Dosse, âgé de 36 ans,
qui se trouvait avec sa fille, a été atteint à
l'arcade souroilièré gauohe. Il a été pansé
dans une pharmaoie voisine et reconduit &
son domicile.
Sa blessure est peu grave.
Malheureusement le second blessé,
M. Alexandre Murth, qui revenait d'une
fête du voisinage avec son père, a reçu ,1a
quatrième balle en plein front. Elle a péné
tré à una telle profondeur que l'extraction
a été impossible.
Les médecins considèrent sou état comme
désespéré. La balle a atteint le cerveau.
La foule poussa alors des oris de mort et
voulut lyncher le meurtrier réfugié au Bon
Bourgeois.
La gendarmerie procéda alors à 'l'arres
tation de Van den Berghe.
Celui-ci a déclaré avoir agi sous l'in
fluence de la surexcitation. JLa-a»jouté qu'il
croyai t
Voici dans ' quelles circonstances s'est
produit l'aooident de Sartène :
Au moment où l'on a appris les derniers
résultats, la' foule s'est portée devant le
oafé do France où se trouvait M. Arène.
Le jeune député s'avança et prononça
quelques mots de remerciements.
Très enthousiaste, la foule envahit alors
la oafé et entonna la Marseillaise. Tout à
coup le planoher s'effondra. On pense com
bien grande fut l'émotion. Le feu qui s'était
déclaré aggravait encore la situation. •
On se précipita pour organiser les se
cours. L'incendie fut rapidement éteint.
Parmi les blpssés se trouvent M. Arène
légèrement cpnUlsi.onné, M. Giniy assez
grièvement blessé à l'épaule, MM. Ma-
riani, de Sapari et Tavera très légèrement
atteints.
RÉSULTATS D'ENSEMBLE
DU 20 AOUT
Voici sous réserve, et d'après
Y Agence Havas, l'ensemble des résul
tats :
Résultats connus à midi
Républicains élus . 312
Radicaux soc. et SQoialisles. 30
Ralliés 13
Conservateurs 56
Ballottages 155
Total. .■ t . . 566
Ces chiffres étant fournis par le ministère
de l'intérieur, ne peuvent être acceptés que
sous réserve.
Les républicains gagnent 51 sièges et n'en
perdent aucun.. Ceux qui n'ont pas été réé
lus ont été remplacés par des républicains.
Députés républicains non réélus
MM. Grisez (battu par un rallié, M. Viel-
lard), Ferroul, Moreau. Delaunay, Muller,
de Choiseul, Prével, Vilfeu, Bartissol, Del-
mas, Levêque (battu par un rallié. M. Dé-
lanne), Pontois, Cousset, Dubois v de Mont-
saulnin, Combes, Descamps, Malaussena,
Loustalot, Théron. -
Révisionnistes non réélus:
MM. Faroy, Saint-Marlin, Chiché.
Ralliés non réélus :
MM. Robert-Mitehell, Renard, Cafarelli,
Grousset, Piou, de Villeneuve (remplacé
par un autre rallié, M. Gavini).
Conservateurs non réélus :
MM. d'Estourmel, baron Piérard, Olry,
Eogersnd, de Guilloutet, de l'A'gle, de La-
doucette, Delahaye, Armand, Dugué delà
Fauconnerie, de Lareinty, Delafosse (Ille-
et-Vilaîne), de Bar, Fauré, Thelliêr de Pôn-
cheville, d'Kspeuilles. C&rron, Taillandier,
de Benoist, de Colombet, de Possesse, Ba-
rascud, Leroux, Barbotin, de Kergorlay, de
Slun, Malartre, de Lur-Saluces, Eiche-
verry.
ELECTIONS LÉGISLATIVES
Du W Août i893
RÉSULTATS
[Pour plus de olarté, nous avons rangé les
divers candidats sous huit titres différents :
monarchistes (mon), les quelques candi
dats qui se sont prononcés ouvertement
pour la monarchie ; conservateurs (conserv.),
les candidats qui, tout en évitaut de se dé
clarer monarchistes, n'acceptent point net
tement la forme gouvernementale établie ;
constitutionnels (constit.), tous les candidats
qui se sont places sur le terrain marqué par
les instructions pontificales; républicains ca
tholiques (rép. cath.J, les républicains delà
veille qui ont inscrit nos revendications dans
leur programme ; républicains modérés (rép.
mod.), tous les républicains ayant fait quel
que déclaration favorable à l'apaisement, à
la liberté religieuse ; enfin opportunistes
(opp.), radicaux (rad .) et socialistes (soc.),
lés candidats de ces trois derniers groupes.
Sans doute, dans le nombre, il a pu se glis
ser quelques erreurs ; mais elles S'enlèvent
rien de son exactitude à la physionomie
générale du scrutin.]
En outre, nous avons dû appeler revision-
nistes (revis.) les anciens boulangistes, qui
ne se sont pas réunis à un autre groupe.
d. s. désigne les députés sortants,]
SEINE
Paris
premier arrondissement
MM. Yves Guyot, d. s., opp 2.150 veix.
Goblet, soo 4.520
Muzet, rép. mod.., 2.310
Divers 226
Ballottage.
deuxième arrondissement
MM. Mesureur, d. • 8. rad 5.858 ELU
Maurice Dusser, rép. mod.. 73
Léopold Marais, soo 2.538
Divers .
827
troisième arrondissement
MM. Chautemps, d. s., rad 6.723 voix
Champy, soo 2.753
Monot, soc 1;681
Divers 347
^Ballottage.
quatrième arrondissement
Première circonscription
MM. Barodet, d. s., rad 4.402 ELU
de Ménorv&l, révis........ 2.481
Cazuudumeo, soo 448
F. Roche, soc. 510
Divers.... 739
Deuxième circonscription
MM. Chassaing, d. s., rad 1.872 voix.
Opportun, rad.. 796
X. Ruel, rép. mod. 1.867
Levaaseur, soo 1.110
Divers. 242
Ballottage.
cinquième arrondissement
Première circonscription
MM. Viviani, soo 3.248 voix.
Sauton, rad 3.574
Champion, conserv 791
Stroobant, soo 376
Divers -.
Ballottage.
Deuxième circonscription
MM. Trélat, d. b ., opp.' 2.249 voix.
Sigismond Lacroix, rad 1.714
Desohamps,'rad 1.699
Degois, soe 1.427
Divers. 799
Ballottage.
sixième arrondissement
Première circonscription
MM. Desprès, d. s., rép. mod... 2.247 vois?
Pétrot. soc 1.534
G. de Nouvion, opp 205
Delaoourt, soc 680
Bernier.... 1.080
Ballottage.
Deuxième circonscription
MM. Deville, constit 3.316 voixj
Defert, rép. mod 2.333
Vallet, rad 2.169
Ballottage.
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