Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1893-08-20
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 août 1893 20 août 1893
Description : 1893/08/20 (Numéro 9232). 1893/08/20 (Numéro 9232).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 20 Août 1893
N* 9232 — édition quotidien»
Dimanche 20 Août 1893
ÉDITIO N QUOTID IENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
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Trois mois. ... 11 »
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UN NUMÉRO ( J^ aris 10 cent,
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PARIS
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, 'L'DiSlYEIîS ne répond pis dcs maonscrits qui lai sont adressé^
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C le , 6; place de la Bourse
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 19 AOUT 1893
Résignons-nous à ne rien savoir de
précis sur l'état de santé de M. Garnot.
Le président a une maladie de foie.
Cette maladie, disent certains jour
naux, nécessite une opération retar
dée jusqu'à maintenant pour des rai
sons d'ordre politique. Et le chirurgien
Péan se tient prêt à partir. Mais
M. Péan déclare n'avoir pas été* ap
pelé et les journaux amis de l'Elysée
affirment que M. Garnot ne se porta
jamais mieux.
Il n'est plus même nécessaire d'af
fronter les réunions publiques pour y
Recevoir de mauvais coups. Hier le
domicile de M. Barres a été envahi.
M. Barres n'y était pas mais son secré
taire a été insulté et frappé. La
période électorale touche heureuse
ment à son terme. Espérons que la pé
riode des ballottages passera aussi
sans que de pareilles moeurs parvien
nent à s'acclimater.
Nous croirions faire injure à nos
lecteurs en leur rappelant qu'aucun
n'a le droit de se désintéresser demain
de la grande bataille qui se livre.
Le calme est revenu à Aigue-Mortes.
Mais sur les 200 Italiens ramenés à
Marseille, deux grièvement blessés
ont du s'arrêter en route et trente-
quatre ont dû être admis à l'hôpital.
La presse italienne se plaint avec ai
greur de ces incidents et l'ambassa
deur italien à Paris est venu se
chez M. Dupuy qui a promis une en
quête.
. « Poursuivez : moi, écrit M. Millevoye
à M. Develle. J'affirme que vous m'avez
dit connaître le3 journalistes payés
par l'étranger; venez déposer le con
traire devant la justice sous la foi du
serment. » Et voilà rouvert un incident
qui semblait clos.. Mais M. Davelle
fera la sourde oreille.
Le Mémorial Diplomatique avait an
noncé que des pourparlers avaient été
entamés entre les cabinets de Berlin
et de Rome, dans le but de mettre un
port italien à la disposition de la ma
rine allemande. Il complète aujour
d'hui ces renseignements.
Le gouvernement italien, après bien
des hésitations, a décidé, dit-il, que
l'escadre allemande, destinée à la Mé
diterranée, pourrait choisir comme
station un port de la Sicile ou de la
Sardaigne. Le prince Henri de Prusse
profitera de son voyage en Italie pour
faire le choix du port. '
On dit aussi que ces arrangements
se font avec l'approbation préalable
du cabinet de Saint-James.
La grève des mineurs anglais prend,
comme on le verra plus loin, de3 pro
portions considérables. Près de la
moitié des ouvriers de Grande-Bre
tagne ont cessé le travail : le prix du
charbon, augmente sans cesse, et de
graves désordres se sont produits sur
divers points où il a fallu envoyer des
troupes. Cette grève a un douloureux
retentissement Jdans l'industrie, dont
plusieurs branches sont fort éprou
vées, par suite de la cherté du com
bustible.
Les troubles dans la péninsule in
dienne sont loin d'être terminés. Il ne
s'agit pas. seulement, en effet, d'une
querelle religieuse entre musulmanset
hindous ; il y a derrière ces enne
mis un certain nombre d'agitateurs
qui surexcitent leurs nationaux en vue
de créer un mouvement de réformes
FEUILLETON DE L 'UNIVERS
du 20 août 1893
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
La pesanteur
La pesanteur n'est que la gravitation uni
verselle appliquée aux objets qui subissent
l'attraction de la terre. En quoi consiste
celte attraoïion qui tend à rapprocher tous
les corps les uns dés autres ? Newton qui
& découvert l'attraction universelle, a écrit :
« La supposition d'une gravité innée inhé-
« rente et essentielle à la matière, telle-
« ment qu'un corps finit par agir surunautre
« à distance, est pour moi une si grande
a absurdité, que je ne crois pas qu'un
a homme qui jouit d'une faculté ordinaire
a de méditer sur les objets physiques,
.# puisse jamais l'admettre. »
Les corps paraissent dono s'attirer les
uns les autres, ou, plutôt, se comportent
comme s'ils s'attiraient.
"S'attirent-ils vraiment? On comprend
que la graine attire l'oiseau, parcequ'alors
intervient une volonté, un désir; mais
qu'un potiron attire un grain de sable &
distance, — c'est.la fameuse exprience de
Cavendish — comprenez-le.
On dit que M. Turpin, pendant les loi
sirs que lui a fait son séjour à Etampes, a
imaginé un système du monde où les faits
d'attraction sont dûment expliqués. C'est h
voir.
"dont l'initiative a été prise depuis
quelques années déjà à Londres par
un groupe d'Orientaux. Ces réforma
teurs tiennent régulièrement des
séances d'où le public est exclu, et
dans lesquelles ils ont écrit tout un
programme de revendications en fa-
veur de "la "génération "nouvelle aux
Indes.
Plus ça change...
« Plus ça change , plus c'est la
même chose. » Ce dicton familier, gé
néralement appliqué aux gouverne
ments, s'applique avec non moins, de
vérité à ces catholiques de tous les
temps qui, tout en se disant, tout en
se croyant les fils très fidèles de l'E
glise, refusent, en fait, au Pape, chef
de l'Église, la soumission d'esprit et
de cœur que tout bon fils doit à son
père.
Ce que furent les sectaires du jan
sénisme vis-à-vis des condamnations
du Saint-Siège aux deux derniers siè
cles, les doctrinaires du libéralisme
catholique l'ont été, quoique à un de
gré moindre, au XIX* siècle, vis-à-
vis des enseignements et des censures
de Grégoire XVI et de Pie IX. S'il fal
lait les caractériser d'un mot, je les
appellerais des soumis révoltés.
Les uns se sont soumis en inter
prétant, parfois jusqu'à dénaturer,
d'autres en distinguant, d'autres en
core en acceptant tout haut, mais en
critiquant tout-bas, ou à demi-voix.
Sous Napoléon III surtout, après le
Syllabus de 1864, et pendant le concile
de 1870, les nuances de l'opposition
constitutionnelle furent très nom
breuses et trè3 curieuses à étudier.
Tous les salons, tous les cercles des
adversaires de l'Empire réunissaient
dans leurs critiques le Pape et l'em
pereur : mais quelle variété dans la
forme !
Ici, l'opposition était théologique ;
là, elle était surtout politique. Tantôt,
elle s'exhalait en plaintes douces et
délicates, en compassions toutes filia
les sur ce pauvre Pape qui ne connais
sait ni la France, ni la politique, se
mêlait de ce qui ne le regardait pas et
compromettait l'Eglise en croyant la
défendre. Tantôt, elle jaillissait en vi
vacités oratoires et en jets de paroles
multicolores, prélude des fontaines
lumineuses de 1889.
Les dames en étaient, et les mères
de l'Eglise tenaient des conciles en
miniature, en bonnet et en jupes.
Dans l'intimité, l'émotion contenue
en public se faisait jour en paroles
plus vives, souvent regrettables, par
fois injurieuses. J'ai entendu en ces
temps-là, un excellent catholique,
homme de foi, d'esprit et de cœur,
appeler Pie IX « ce vieillard entêté »
; et une dame, éloquente jusque dan3
le tête à tête, traiter l'auguste pontife
de « domestique des Tuileries » (au
jourd'hui on dirait « de l'Elysée »).
• C'étaient là ~ certes des exceptions
aussi rares que déplorables et devenues
impossibles depuis la définition de
l'infaillibilité, mais qui témoignaient
du degré d'irritation qui régnait alors
parmi les mécontents du Syllabus.
Hélas ! si les noms, si les temps sont
changés, la situation est redevenue
la même. Au lieu de Napoléon III,
mettez Garnot ; au lieu de l'empire,'la
République ; au lieu du libéralisme,
la démocratie ; au lieu de Grégoire XVI
et de Pie IX, Léon XIII, et vous re
trouverez les mêmes passions, le3
mêmes oppositions, et par suite, les
mêmes divisions parmi les catholi
ques des classes encore dirigeantes.
Tous s'inclinent, tous prétendent
obéir au Pape, mais les uns obéissent
Quoiqu'il en soit, la pesanteur agit sur
tous les corps de la surfaoe terrestre et sui
vant la verticale du lieu, en raison directe
de la masse et en raison inverse du carré
de la distance, absolument comme la force
qui régit le mouvement des astres.
Quelle est l'intensité de la pesanteur? La
balance ne nous fournit que dès valeurs
relatives.
M. Cornu a repris la méthode de Caven
dish, en lui appliquant tous les perfection
nements de la science et de la fabrication
modernes ot a déterminé, avec une ad
mirable précision, ce qu'on appelle la
constante de la pesanteur, o'est à-dire
cette quantité qui ne varie pas, quelles que
soient les masses en présenoe et quelle que
soit leur distanoe et qui n'est autre que
l'intensité de la force attractive quand les
masses sont égales à l'unité et que leur dis
tance est aussi égale à l'unité.
M. Alph. Berget a eu l'idée de mesurer
cette constante par un procédé différent,
tout à-fait nouveau et des plus ingénieux.
M. Bergeta un ami, M. François de Cu.
relj propriétaire d'un lao de 3:2 heotares, si
tué dans la commune de Habay la-Neuvé
(Luxembourg belge). Grâce à une vanne de
fonds, le niveau du lac peut s'abaisser d'un
mètre en quelques heures ; quelques heures
suffisent également pour faire remonterJes
eaux à leur niveau primitif.
M. Berget avait.donc .ainsi à sa disposi
tion une couche d'eau attirante que les
grandes dimensions du lac pouvaient faire
considérer comme indéfinie horizontale
ment et dont l'épaisseur variait à volonté
entre Oeil mètre. Il installa au dessus du
lac un gravimètre à hydrogène modifié dé
en prenant la voie qu'il indique, et les
autres en prenant celle qu'il con
damne.
Quant aux fidèles et aux défenseurs .'
de la sainte Eglise romaine, du Doc
teur infaillible des esprits, du souve
rain Pasteur des nations catholiques,
ils sont les mêmes aussi qu'au temps
du Syllabus et du concile, et je lè cons
tate avec une légitime fierté, étant un
peu de la maison, l' Univers est au
jourd'hui ce qu'il a toujours été, quels
que fussent les circonstances, les
constitutions, les gouvernements et
les Papes. Obéir au Pape partout et
toujours, sans réserve, sans restric
tions même mentales, — tel a été le
principe, telle la raison d'être, telle la
ligue invariable, du journal; tel est
aussi le devoir de tout catholique qui,
en dehors même de l'infaillibilité
pontificale, met l'autorité et le juge
ment du Pape en toutes matières au-
dessus de son jugement personnel et
de son autorité privée.
Si tous les catholiques s'étaient
montrés, s'ils pouvaient devenir, en
tre le premier et le deuxième tour
du scrutin, de vrais enfants d'obéis
sance, les élections de 1893 seraient
meilleures qu'elles ne le seront avec les
dispositions présentes des esprits et
des cœurs.
Il faut qu'on Je sache bien, si l'ef
fort suprême du Pape Léon XIII pour
sauver notre pauvre France n'est pas
couronnée d'un plein succès, la res
ponsabilité de ce malheur rie remon-,,
terà pas au Souverain Pontife qui a
conseillé, prié, ordonné, — elle retom
bera sur les catholiques qui n'ont pas
obéi.
A. DE SÊGUR.
UNE REMARQUE
Les catholiques troublés, que le
royalisme ou quelque autre sentiment
pousse à l'intransigeance, n'admet
tent pas qu'on fasse momentanément
alliance pour le scrutin, avec des
républicains, qui, s'écartant de la ré
volution pour s'avancer vers la li
berté, ratifient une partie de nos re
vendications. Tout ou rien, s'écrient-
ils, sinon il y a oubli de principes,
applatissement, trahison. Que tout
minimum soit repoussé et honni !
Tournons, à droite. Ces mêmes .in
transigeants, soumis au Pape — ils
l'assurent — plus que personne, et plus
dévoués à ses droits — ils l'insinuent
— qu'il ne l'est Lui-même, donnent
de plein cœur la main aux réfrac-
taires, c'est à-dire à ceux qui contes
tent au chef de l'Eglise le droit de
stipuler,au nom de l'Eglise, en matière,
d'intérêts religieux touchant à la po
litique. Lesdits intransigeants esti
ment que lesdits réfractaires sont suf
fisamment en règle, puisqu'ils promet
tent d'obéir au Pape quand le Pape ne
revendiquera riénde trop. Oui, ce mi
nimum ultra-minime de respect et de
soumission leur suffit.
D'où,.il suit qu'accepter de3 répu
blicains le minimum qu'accepte le
Pape, c'est manquer à tous les dev oirs
du catholique et que condamner, dé
daigner avec les réfractaires ce mini
mum dont le Pape déclare qu'il faut
s'accommoder, c'est se montrer ca
tholique intelligent, prévoyant, très
digne, faisant honneur à l'Eglise et à
soi-même. Que cela sent donc la petite
école !
Nous savions que le libéralisme re
ligieux, bien que donné pour mort,
vivait encore, mais nous ne pensions
pas qu'il gardait tant de force et
prendrait cette forme.
Il faut s'arrêter. s .
E. V.
façon àacouser les plus minimes différen
ces dans l'intensité de la pesanteur. Dans
cet appareil, la force élastique de l'hydro
gène fait équilibre à une colonne de mer
cure dont la hauteur varie avec la pesan
teur.
Le lao étant plein, l'appareil installé et le
niveau du mercure parfaitement référé,
M. Berget ouvrit la vanne ; le niveau du
lao ayant baissé de 50 centimètres, la
vanne fut refermée. Dans le gravimètre, la
diminution de la pesanteur de l'attraction
futdénoncée par un changement dans le
niveau du mercure égal, en centimètres , à
0,63/1,000,000, c'est à-dire à un peu plus
de un deux cent millième de millimètre.
Le niveau du lac ayant encore été abaissé
de 50 centimètres, ce qui le mit à 1 mètre
au-dessous du niveau .primitif, la diminu
tion de pesanteur résultant de la disparition
de cette couche attirante, fut dénoncée par
le gravimètre, cù la différence de niveau de-
mercure se montra égale, toujoursen centi
mètres, à 1,26/1,000,000, o'est-à dire à
plus de 1 cent-millième de millimètre,
exactement au double de celle qui accusait
l'abaissement des eaux à 50 centimètres
seulement; 1,26 est, en effet, le double de
0,63.
M. Berget fit ensuite remonter le niveau
du lac de 50 centimètres, puis d'un mètre;
les hauteurs du mercure furent identique
ment celles qu'il avait lues dans la première
partie de l'expérience.
Il conclut de là, moyennant, bien en
tendu, une formule dont je vous fais
grâce, que la constante de la pesanteur
est égale à 6 80 1/100,000,000 en unités
C. G. S. c'est-à-dire en centimètres,
grammes, secondes; c'est-à-dire enfin
La Gazette se prépare à peu de frais,
mais non sans hardiesse, des consola
tions électorales ; elle donne une liste
comprenant une quarantaine de can
didats nouveaux ayant de sérieuses
chances de succès et présente ces
candidats comme conservateurs mo
narchistes, c'est-à-dire comme siens
ou peu s'en faut.
Or, nous voyons sur cette liste
des constitutionnels, des ralliés de
diverses provenances, des conserva
teurs indépendants, des catholiques
absolument soumis aux prescriptions
du Pape, d'autres qui se proclament
républicains etc., etc. Le coup de
plume qui les fait tous royalistes,
n'aura d'effet que sur les confiants
lecteurs de la Gazette.
En fait, c'est tout au plus si huit ou
dix candidats, dont un seul à Paris,
M. Galla, se déclarent carrément mo
narchistes. Quelques autres écartent
la question politique en termes d'où
l'on doit conclure qu'ils n'acceptent
pas la République, mais ils se bor
nent à se dire conservateurs ou indé
pendants. " '
Si la Gazette connaît plus de huit
candidats qui aient dit aux électeurs :
« Je veux la monarchie », nous lui
demandons de les nommer avec ac
compagnement du texte.
Pas d'interprétation, un texte.
LETTRES DES ÉVÊQUES
AU SUJET DES ÉLECTIONS
Mgr l'évêque d'Autun rappelle plu
sieurs passages des Encycliques de
1890 et de 1892. Aprè3 avoir cité les
paroles par lesquelles le Souverain
Pontife a exhorté les catholiques à
oublier leurs dissentiments politiques
en acceptant la forme gouvernemen
tale établie, Mgr Perraud conclut :
Léon XIII recommandait donc aux ca
tholiques français de ne pas discuter cette
forme et de réserver tous leurs efforts pour
faire disparaître des lois actuelles tout ce
qui est contraire au bien de la religion.
Une fois de plus, nous transmettons aux
fidèles placés sous notre juridiction les con
seils et les vœux du Chef auguste de l'E
glise. Ils lui ont été inspirés par les sollioi-
tudes les plus surnaturelles pour le bien de
noire chère patrie.
Puisse cette voix d'un Père qui porte à la
France un si fendre intérêt, être entendue
par tous les bons citoyens ! Daigne le Sei
gneur, touohé par nos prières, procurer à
notre pays la triple bienfait depuis si long
temps attendu, de . la paix religieuse, de la
justice sociale, et de la vraie liberté 1
Mgr l'évêque de Glermont s'inspire
du même texte et de la même, pensée.
Sa Grandeur ajoute :
Nous conjurons tous les fidèles du dio
cèse de Clermont de faire de ces paroles la
règle de leur conduite, de considérer l'im
portance suprême de leur devoir d'élec
teurs, et de s'en acquitter avec toute la dé-
lioatesse de leur conscience de chrétiens,
se souvenant que Dieu leur demandera
compte de eet acte avec toutes ses consé
quences.
La forme républicaine du gouvernement
ne saurait être mise en question, et s'il est
vrai de dire que si cette forme exige un état
social de mœurs publiques d'une grande
perfection, notre cher pays, si profondé
ment chrétien, peut, sans doute, en espé
rer plus d'avantages qu'aucun autre ; mais
il dépend de nous, et c'est notre devoir, de
rendre ce gouvernement aussi parfait que
possible en y faisant dominer, par le choix
de nos représentants, le respect de la reli
gion, de la .iustioe, des droits de tous sans
exception. Dieu veuille donner à tous l'ia-,
telligence de ce devoir et la sagesse de le
bien remplir pour le bonheur de la France.
que deux masses, pesant chacune un
gramme et placées à 1 centimètre l'une de
l'autre, s'attirent aveo la foroe nécessaire
pour soulever, en une seoonde, 1 gramme
à 6,8 cent millionièmes de centimètres de
hauteur.
M. Berget tire de ces chiffres abracada
brants, le poids de la terre qui est repré
senté, en kilogrammes, parle nombre 5850
suivi de 24 zéros. La densité de la terre,
supposée homogène, serait alors 5,41 fois
celle de l'eau.
Le lecteur qui a bien voulu me suivre au
milieu de ces aridités, aura remarqué que la
très originale expérience de M. Berget lui
a donné la constante de l'attraotion univer
selle. La pesanteur n'est autre chose que
oetle attraotion appliquée à la terre.
L'intensité de la pesanteur est variable
d'un point du globe à l'autre. Trois causes
concourent à produire cette diversité.
1" La distance de l'appareil mesureur au
centre de la terre. Cette cause, d'ailleurs
facile à calculer, n'a qu'une importance mi
nime. Le rayon moyen de la terre étant de
6,367,400 mètres, il importe assez peu que
le corps pesant soit à la surfaoe ou à quel
ques centaines de mètres au-dessus.
2° La pesanteur décroît aussi du pôle à
l'équateur. Ea effet, la terre étant aplatie,
le pôle est plus rapproché du centre qu'un
point quelconque de l'équateur. Cette cause
est donc anaîogue à la précédente; mais
son influence est plus grande, la différence
entre le rayon polaire et le rayon équatorial
étant de près de 20,000 mètres.
3° Eofin, la force centrifuge résultant du
mouvement de rotation de la terre, con
tribue notablement â diminuer la pesanteur
du pôle à l'équateur. Au pôle, son effet est
M. CLEVELAND AU PAPE
Ainsi que nous l'avions annoncé, il
y a quelques jours, le président des
Etats-Unis d'Amérique, M. Grover
Cleveland, a.tenu à s'unir.aux chefs
d'Etats" catholiques pour Taire parve
nir au Pape Léon XIII l'hommage de
ses félicitations et de ses-vœux, à l'oc
casion du Jubilé épiscopal de Sa Sain
teté.
Le président de la grande Républi
que américaine en a adressé l'expres
sion à l'Eme cardinal Gibbons, arche
vêque de Baltimore, le priant de le
transmettre au Souverain-Pontife En
voici la traduction française :
Résidence du pouvoir exécutif,
Washington, 9 juin 1893.
.4 son Eminence le cardinal Gibbons,
Eminence,
Je vous prie de vouloir bien me per
mettre d'envoyer, par le moyen de Votre
Eminence à Sa Sainteté Léon XIII mes
sincères félicitations, à l'occasion de son
Jubilé de cinquante années d'épiscopat.
Le plaisir qui accompagne cette expres
sion de mes félioitations, est de beaucoup
aocru par le souvenir que j'ai du vif intérêt
que Sa Sainteté a toujours manifesté pour
la prospérité des Etats-Unis, en même
temps que de stf haute admiration pour nos
institutions politiques.
Je me réjouis de croire que ces senti
ments dérivent naturellement de la sollici
tude que le Saint-Père nourrit pour le
bien-être et la félicité des masses du genre
humain, et de la sympathie s.péoiale avec
laquelle il envisage toute tentative faite
pour rendre respectable la personnalité
humaine et pour favoriser l'amélioration
morale et sociale des ouvriers.
L'amabilité aveo laquelle Sa Sainteté a
dernièrement accepté une copie des consti
tutions des Etats Unis, m'induit à vous
manifester que, si ce n'était pas trop pré
sumer, il me serait souverainement agréa
ble de faire déposer entre ses mains un
livre contenant les papiers et les documents
officiels que j'ai écrits pendant ma précé
dente administration.
Bien sinoèrement à vous,
GnovER C leveland.
LA GRÈVE DES MIXEURS ANGLAIS
La situation est grave dans les mines
d'AQgleterre ; d'après le Labour Gazette,
organe officiel des ouvriers, plus de 250,000
d'entre eux sont en état de chômage. Il
reste encore, il est vrai, 310 000 min»urs
en activité, parmi lesquels ceux du Nor-
thumberland et du Durham, dont les houil-
lières sont extrêmement riohes et qui sont
payés en moyenne 8 fr. 50. Ceux ci feront
même probablement des heures supplé
mentaires.
Mais ils ne peuvent suffire à toutes les
demandes. Déjfc l'extraction du charbon a
diminué de 50 0/0 ; la tonne destinée aux
usages domestiques, vaut maintenant à
Londres 35 franos, ayant augmenté d'un
grand tiers.
Chaque jour, de nouveaux désordres se
produisent. Hier, dans la vallée de Rhonda,
des grévistes en nombre ont marché sur
Merohyr et sur Preharris, et ont forcé les
mineurs à.abandonner le travail.
A Cardiff, la commission de l'échelle
mobile a résolu de ne pas payer les mon
teurs de bennes qui ont quitté le travail,
mais de payer les houilleurs. On craint que
cette déoision ne provoque une émeute. Le3
autorités prennent des préoautions pour
garantir la liberté du travail et elles ont
demandé un escadron de cavalerie et 2.000
fantassins, qui viendront probablement du
camp d'Aldershot.
La vallée d'Ebbow se trouve, pour ainsi
dire, en état de siège.
L'un des résultats les plus fâcheux de la
grève, c'est qu'elle produit un arrêt dans
certaines iadustries qui ne peuvent vivre
feans la houille. Ainsi les muttres de forges
de.Glasgow viennent de prévenir leurs ou
vriers qu'ils allaient sous peu éteindre les
hauts fourneaux.
Le pays de (Salles est également fort
troublé. L4, 200,000 ouvriers concentrés
sur un espace restreint, dans un pays aoci-
nul ; à l'équateur il diminua la pesanteur
de 1/289 de son intensité. Or, 289 est le
carré de 17. Si on se rappelle que la foroe
centrifuge est proportionnelle au carré de
la vitesse, on en cooc'ûra que si la terre
tournait 17 fois plus vite sur elle-même, la
pesanteur serait nulle à l'équateur. Je ne
sais pas si ce serait amusant ; par exemple,
ce que je sais très bien, c'est que la terre
tourne sur elle-même en 24 heures (et non
en 1 heure 20), que Dieu l'a voulu ainsi, et,
par conséquent, que c'est parfait.
Il ne .faudrait pa«,cependant, croire que
les variations de la pesanteur dépendent
exclusivement de ces trois causes dont il
est si facile de mesurer l'influenoe en cha
que point du globe. ,
D'autres causes plus cachées contribuent
& lui donner des allure» un peu fantasques
que la science ne constate pas sans peine et
a,de plus, la douieur.de n'expliquer que par
des hypothèses.
On sait qu'on mesure habituellement
l'intensité de la pesanteur par le nombre
des oscillations d'un pendule en un temps
déterminé. Le pendule que ma génération
a connu ja'était pas sans inconvénients ; il
se laissait influencer oomme un simple pa-
namiste, par certains voisinages, celui des
montagnes"particulièrement.
Le commandant Defforges, attaché de
puis de longues années au service géodési-
que de l'armée, a inventé un pendule qu'li
appelle le pendule réversible inversable, —
merveille, parait-il, — qui élimine les cau
ses d'erreur ou les paralyse,lia pu faire ainsi
de nombreuses déterminations de l'iotensité
de la pesanteur dans 35 stations, depuis
Edimbourg au nord jusqu'à Desiorto de
Las Palmas, au sud.
denté, peuvènt nécessiter l'envol d'une
véritable armée.
Le Daily News d'hier matin publie la let
tre suivante, venue d'un centre minier :
« Les mineurs sont d'avis que les pro
priétaires ont voulu la grève, qu'ils l'ont
amenée en proposant des réductions de
salaires, afin d'écouler à des prix fantasti
ques'leurs stocks de charbon extrait. Ce
gain illicite est le prix des souffrances des
ouvrier? et de leurs familles ». Espérons
pour l'honneur des propriétaires de mines
anglais, que cette imputation est inexaote.
LES GRANDS SEMINAIRES
« Le théologien » nous a adressé
une nouvelle réponse aux critiques du
« Supérieur de séminaire » et du
« Docteur en théologie ». Il nous ex
cusera de l'avoir fait attendre ; mais
la place et peut être aussi l'attention,
appartiennent aujourd'hui à la ques
tion électorale. En insérant cette der
nière lettre, nous enregistrons cette
observation d'un savant ecclésiastique
resté en dehors du débat. « Je ne suis
pleinement, nous éorit-il, ni avec le
défenseur du P. Aubry, ni avec ses
contradicteurs, mais j'estime que cette
controverse n'aura pas été inutile au
progrès des études et je vous remer
cie de lui avoir ouvert vos colonnes. »
" Aux attaques fort acerbes dont l'œuvre
du P. Aubry est l'objet de la part d'un supé
rieur de séminaire et d'un docteur en thés- .
logie, nous aurions à faire une réponso
très explicite, si les exigences quotidiennes
du journalisme n'y apportaient une .diffi
culté yialérielle.
D'abord, il nous serait facile de prouVer,
par de larges extraits du livre des Grands
séminaires, que les objections soulevées
par nos contradicteurs reposent sur un
examen très léger des textes — n'avons-
nous pas même eu, du respectable supé
rieur, l'aveu qu'il n'avait pas lu le P . Au
bry — sur des citations incomplètes, tron
quées, et, parlant inexactes et faussées.
Arguer de phrases qu'on arrache violem
ment à- la trame d'une thèse, et qu'on isole
d'un contexte gênant, c'est fausser le sens
et l'esprit de celte thèse ; conclure que le
P. Aubry condamne et absolument, et en
bloc — toujours le bloo — répertoires,
tableaux synoptiques, citations d'auteurs^
frais d'éruditions, etc, parce qu'il en con
damne l'abus, et parce qu'il demande pour
le cœur de la formation intellectuelle et *
saoerdotale, c'est-à-dire pour l'exposition
doctrinale et les études de principes, une
place beaucoup plus large que pour l'aces-
soire, c'est-à-dire pour les expédients mné
motechniques et la science d'érudition si
incapables — nous en faisons la triste
expérienoe depuis longtemps — de nous
donner tout une génération d'hommes
inébranlables dans les principes, puissants
sur l'intelligence de la nation, o'est faire
dire à M. Aubry ce qu'il n'a jamais dit. La ■
place seule nous manque pour le prouves
en confrontant les textes : mais il sera
facile aux hommes d'étude de comparer
et de juger.
Et puis, d'un côté, les objeotions de nos
honorables oontradioteurs, malgré tout oe
qu'elles ont de spécieux, sont singulière
ment suggestifs et symplômatiques pour la
penseur qui, au lieu d'épiloguer. sur les pe
tits côtés, les alentours de la question ; au
lieu de tirer, de textes tronqués et d'idées
mutilées à plaisir, des inductions gratuites;
au lieu de se noyer dans le détail des docu
ments et des citations, a saisi la grande
idée, l'idée généreuse et fécondante du
P. Aubry, a étudié à fond la désolante si
tuation intellectuelle et théologique de nos
jeunes générations.
D'autre part, le marasme dans lequel sont
tombées nos études ecclésiastiques et la dé
pression de l'idée du sacerdoce demeurent,
en dernière analyse — quoi qu'on dise et
quoiqu'on écrive, pour donner le change
— la véritable cause du désarroi des idées
chrëliennes qui nous a conduits â une telle
impuissance. Et cette grave proposition,
nous, la formulons avec une grande liberté ■
car elle n'est pas de nous; elle est d'un de
nos évêques les plus éminents, d'un évêque
qui n'a pas craint de donner au P. Aubry
Les chiffres qu'il a obtenus, diffèrent
quelque peu de ceux que les précédents
observateurs avaient relevés.
Voici les conséquences que le savant offi
cier en tire:
La pesanteur est distribuée très inégale
ment à la surfaoe du globe.
Elle présente, sur les littoraux des diver
ses mers, des anomalies faibles, constantes
sur un même littoral et,par conséquent, ca
ractéristiques.
Dans les îlès, on constate un excès con
sidérable de la pesanteur.
Sur les continents, o'est l'inverse, la pe
santeur diminue et d'autant plus qu'on s'é
lève davantage et qu'on s'éloigne de la mer.
Il faut remarquer que du Shetland à la
Méditerranée, la surfice réelle de l'ellip-"
soïde terrestre ne s'écarte pas de la surface
théorique de plus de 6 mètres et demi ; ce
n'est donc pas à des anomalies de la figure
de la Terre qu'il faut attribuer les anoma
lies de la pesanteur.
C'est à la géologie qu'il faut demander
l'explication de ces irrégularités.
La vigne
VUnivers a dit un mot de la découverte
récente d'un remède contre le phylloxéra
découvert par un savant dans Strabon.
Voici quelques détails à ce sujet publiés
par M. Vitoux dans la I\alure :
Les ennemis de la vigne, insectes, cham
pignons, etc., ne sont pas nés d'hier; les
anciens les connaissaient tous ouàpeuprès,
et contre tous ils avaient des remèdes qu'on
trouve indiqués dans les écrivains spéoiaux
du temps.
M. de Mély, qui connait ses auteurs et lit
N* 9232 — édition quotidien»
Dimanche 20 Août 1893
ÉDITIO N QUOTID IENNE
PARIS ÉTRANGER
et départements (union postale)
Un an. • • • • • 40 »
- Six mois ..... 21 »
Trois mois. ... 11 »
51 »
26 50
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Les abonnements parten t des 1 " et 16 de chaque mois
UN NUMÉRO ( J^ aris 10 cent,
UJN xsyjvixirtw | Départements. . . 13 —
BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonne à Hoirie, place du Gesù, 8
ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
PARIS
* et départements
Dn an . . . . . . 20 »,
Six mois 10 »
Trois mois. . ... . 5 »■
ÉTRANGER
(union postale)
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Les abonnements, partent des 1 er et 13 de chaque mois
, 'L'DiSlYEIîS ne répond pis dcs maonscrits qui lai sont adressé^
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CERF et C le , 6; place de la Bourse
BULLETIN DU JOUR
PARIS, 19 AOUT 1893
Résignons-nous à ne rien savoir de
précis sur l'état de santé de M. Garnot.
Le président a une maladie de foie.
Cette maladie, disent certains jour
naux, nécessite une opération retar
dée jusqu'à maintenant pour des rai
sons d'ordre politique. Et le chirurgien
Péan se tient prêt à partir. Mais
M. Péan déclare n'avoir pas été* ap
pelé et les journaux amis de l'Elysée
affirment que M. Garnot ne se porta
jamais mieux.
Il n'est plus même nécessaire d'af
fronter les réunions publiques pour y
Recevoir de mauvais coups. Hier le
domicile de M. Barres a été envahi.
M. Barres n'y était pas mais son secré
taire a été insulté et frappé. La
période électorale touche heureuse
ment à son terme. Espérons que la pé
riode des ballottages passera aussi
sans que de pareilles moeurs parvien
nent à s'acclimater.
Nous croirions faire injure à nos
lecteurs en leur rappelant qu'aucun
n'a le droit de se désintéresser demain
de la grande bataille qui se livre.
Le calme est revenu à Aigue-Mortes.
Mais sur les 200 Italiens ramenés à
Marseille, deux grièvement blessés
ont du s'arrêter en route et trente-
quatre ont dû être admis à l'hôpital.
La presse italienne se plaint avec ai
greur de ces incidents et l'ambassa
deur italien à Paris est venu se
chez M. Dupuy qui a promis une en
quête.
. « Poursuivez : moi, écrit M. Millevoye
à M. Develle. J'affirme que vous m'avez
dit connaître le3 journalistes payés
par l'étranger; venez déposer le con
traire devant la justice sous la foi du
serment. » Et voilà rouvert un incident
qui semblait clos.. Mais M. Davelle
fera la sourde oreille.
Le Mémorial Diplomatique avait an
noncé que des pourparlers avaient été
entamés entre les cabinets de Berlin
et de Rome, dans le but de mettre un
port italien à la disposition de la ma
rine allemande. Il complète aujour
d'hui ces renseignements.
Le gouvernement italien, après bien
des hésitations, a décidé, dit-il, que
l'escadre allemande, destinée à la Mé
diterranée, pourrait choisir comme
station un port de la Sicile ou de la
Sardaigne. Le prince Henri de Prusse
profitera de son voyage en Italie pour
faire le choix du port. '
On dit aussi que ces arrangements
se font avec l'approbation préalable
du cabinet de Saint-James.
La grève des mineurs anglais prend,
comme on le verra plus loin, de3 pro
portions considérables. Près de la
moitié des ouvriers de Grande-Bre
tagne ont cessé le travail : le prix du
charbon, augmente sans cesse, et de
graves désordres se sont produits sur
divers points où il a fallu envoyer des
troupes. Cette grève a un douloureux
retentissement Jdans l'industrie, dont
plusieurs branches sont fort éprou
vées, par suite de la cherté du com
bustible.
Les troubles dans la péninsule in
dienne sont loin d'être terminés. Il ne
s'agit pas. seulement, en effet, d'une
querelle religieuse entre musulmanset
hindous ; il y a derrière ces enne
mis un certain nombre d'agitateurs
qui surexcitent leurs nationaux en vue
de créer un mouvement de réformes
FEUILLETON DE L 'UNIVERS
du 20 août 1893
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
La pesanteur
La pesanteur n'est que la gravitation uni
verselle appliquée aux objets qui subissent
l'attraction de la terre. En quoi consiste
celte attraoïion qui tend à rapprocher tous
les corps les uns dés autres ? Newton qui
& découvert l'attraction universelle, a écrit :
« La supposition d'une gravité innée inhé-
« rente et essentielle à la matière, telle-
« ment qu'un corps finit par agir surunautre
« à distance, est pour moi une si grande
a absurdité, que je ne crois pas qu'un
a homme qui jouit d'une faculté ordinaire
a de méditer sur les objets physiques,
.# puisse jamais l'admettre. »
Les corps paraissent dono s'attirer les
uns les autres, ou, plutôt, se comportent
comme s'ils s'attiraient.
"S'attirent-ils vraiment? On comprend
que la graine attire l'oiseau, parcequ'alors
intervient une volonté, un désir; mais
qu'un potiron attire un grain de sable &
distance, — c'est.la fameuse exprience de
Cavendish — comprenez-le.
On dit que M. Turpin, pendant les loi
sirs que lui a fait son séjour à Etampes, a
imaginé un système du monde où les faits
d'attraction sont dûment expliqués. C'est h
voir.
"dont l'initiative a été prise depuis
quelques années déjà à Londres par
un groupe d'Orientaux. Ces réforma
teurs tiennent régulièrement des
séances d'où le public est exclu, et
dans lesquelles ils ont écrit tout un
programme de revendications en fa-
veur de "la "génération "nouvelle aux
Indes.
Plus ça change...
« Plus ça change , plus c'est la
même chose. » Ce dicton familier, gé
néralement appliqué aux gouverne
ments, s'applique avec non moins, de
vérité à ces catholiques de tous les
temps qui, tout en se disant, tout en
se croyant les fils très fidèles de l'E
glise, refusent, en fait, au Pape, chef
de l'Église, la soumission d'esprit et
de cœur que tout bon fils doit à son
père.
Ce que furent les sectaires du jan
sénisme vis-à-vis des condamnations
du Saint-Siège aux deux derniers siè
cles, les doctrinaires du libéralisme
catholique l'ont été, quoique à un de
gré moindre, au XIX* siècle, vis-à-
vis des enseignements et des censures
de Grégoire XVI et de Pie IX. S'il fal
lait les caractériser d'un mot, je les
appellerais des soumis révoltés.
Les uns se sont soumis en inter
prétant, parfois jusqu'à dénaturer,
d'autres en distinguant, d'autres en
core en acceptant tout haut, mais en
critiquant tout-bas, ou à demi-voix.
Sous Napoléon III surtout, après le
Syllabus de 1864, et pendant le concile
de 1870, les nuances de l'opposition
constitutionnelle furent très nom
breuses et trè3 curieuses à étudier.
Tous les salons, tous les cercles des
adversaires de l'Empire réunissaient
dans leurs critiques le Pape et l'em
pereur : mais quelle variété dans la
forme !
Ici, l'opposition était théologique ;
là, elle était surtout politique. Tantôt,
elle s'exhalait en plaintes douces et
délicates, en compassions toutes filia
les sur ce pauvre Pape qui ne connais
sait ni la France, ni la politique, se
mêlait de ce qui ne le regardait pas et
compromettait l'Eglise en croyant la
défendre. Tantôt, elle jaillissait en vi
vacités oratoires et en jets de paroles
multicolores, prélude des fontaines
lumineuses de 1889.
Les dames en étaient, et les mères
de l'Eglise tenaient des conciles en
miniature, en bonnet et en jupes.
Dans l'intimité, l'émotion contenue
en public se faisait jour en paroles
plus vives, souvent regrettables, par
fois injurieuses. J'ai entendu en ces
temps-là, un excellent catholique,
homme de foi, d'esprit et de cœur,
appeler Pie IX « ce vieillard entêté »
; et une dame, éloquente jusque dan3
le tête à tête, traiter l'auguste pontife
de « domestique des Tuileries » (au
jourd'hui on dirait « de l'Elysée »).
• C'étaient là ~ certes des exceptions
aussi rares que déplorables et devenues
impossibles depuis la définition de
l'infaillibilité, mais qui témoignaient
du degré d'irritation qui régnait alors
parmi les mécontents du Syllabus.
Hélas ! si les noms, si les temps sont
changés, la situation est redevenue
la même. Au lieu de Napoléon III,
mettez Garnot ; au lieu de l'empire,'la
République ; au lieu du libéralisme,
la démocratie ; au lieu de Grégoire XVI
et de Pie IX, Léon XIII, et vous re
trouverez les mêmes passions, le3
mêmes oppositions, et par suite, les
mêmes divisions parmi les catholi
ques des classes encore dirigeantes.
Tous s'inclinent, tous prétendent
obéir au Pape, mais les uns obéissent
Quoiqu'il en soit, la pesanteur agit sur
tous les corps de la surfaoe terrestre et sui
vant la verticale du lieu, en raison directe
de la masse et en raison inverse du carré
de la distance, absolument comme la force
qui régit le mouvement des astres.
Quelle est l'intensité de la pesanteur? La
balance ne nous fournit que dès valeurs
relatives.
M. Cornu a repris la méthode de Caven
dish, en lui appliquant tous les perfection
nements de la science et de la fabrication
modernes ot a déterminé, avec une ad
mirable précision, ce qu'on appelle la
constante de la pesanteur, o'est à-dire
cette quantité qui ne varie pas, quelles que
soient les masses en présenoe et quelle que
soit leur distanoe et qui n'est autre que
l'intensité de la force attractive quand les
masses sont égales à l'unité et que leur dis
tance est aussi égale à l'unité.
M. Alph. Berget a eu l'idée de mesurer
cette constante par un procédé différent,
tout à-fait nouveau et des plus ingénieux.
M. Bergeta un ami, M. François de Cu.
relj propriétaire d'un lao de 3:2 heotares, si
tué dans la commune de Habay la-Neuvé
(Luxembourg belge). Grâce à une vanne de
fonds, le niveau du lac peut s'abaisser d'un
mètre en quelques heures ; quelques heures
suffisent également pour faire remonterJes
eaux à leur niveau primitif.
M. Berget avait.donc .ainsi à sa disposi
tion une couche d'eau attirante que les
grandes dimensions du lac pouvaient faire
considérer comme indéfinie horizontale
ment et dont l'épaisseur variait à volonté
entre Oeil mètre. Il installa au dessus du
lac un gravimètre à hydrogène modifié dé
en prenant la voie qu'il indique, et les
autres en prenant celle qu'il con
damne.
Quant aux fidèles et aux défenseurs .'
de la sainte Eglise romaine, du Doc
teur infaillible des esprits, du souve
rain Pasteur des nations catholiques,
ils sont les mêmes aussi qu'au temps
du Syllabus et du concile, et je lè cons
tate avec une légitime fierté, étant un
peu de la maison, l' Univers est au
jourd'hui ce qu'il a toujours été, quels
que fussent les circonstances, les
constitutions, les gouvernements et
les Papes. Obéir au Pape partout et
toujours, sans réserve, sans restric
tions même mentales, — tel a été le
principe, telle la raison d'être, telle la
ligue invariable, du journal; tel est
aussi le devoir de tout catholique qui,
en dehors même de l'infaillibilité
pontificale, met l'autorité et le juge
ment du Pape en toutes matières au-
dessus de son jugement personnel et
de son autorité privée.
Si tous les catholiques s'étaient
montrés, s'ils pouvaient devenir, en
tre le premier et le deuxième tour
du scrutin, de vrais enfants d'obéis
sance, les élections de 1893 seraient
meilleures qu'elles ne le seront avec les
dispositions présentes des esprits et
des cœurs.
Il faut qu'on Je sache bien, si l'ef
fort suprême du Pape Léon XIII pour
sauver notre pauvre France n'est pas
couronnée d'un plein succès, la res
ponsabilité de ce malheur rie remon-,,
terà pas au Souverain Pontife qui a
conseillé, prié, ordonné, — elle retom
bera sur les catholiques qui n'ont pas
obéi.
A. DE SÊGUR.
UNE REMARQUE
Les catholiques troublés, que le
royalisme ou quelque autre sentiment
pousse à l'intransigeance, n'admet
tent pas qu'on fasse momentanément
alliance pour le scrutin, avec des
républicains, qui, s'écartant de la ré
volution pour s'avancer vers la li
berté, ratifient une partie de nos re
vendications. Tout ou rien, s'écrient-
ils, sinon il y a oubli de principes,
applatissement, trahison. Que tout
minimum soit repoussé et honni !
Tournons, à droite. Ces mêmes .in
transigeants, soumis au Pape — ils
l'assurent — plus que personne, et plus
dévoués à ses droits — ils l'insinuent
— qu'il ne l'est Lui-même, donnent
de plein cœur la main aux réfrac-
taires, c'est à-dire à ceux qui contes
tent au chef de l'Eglise le droit de
stipuler,au nom de l'Eglise, en matière,
d'intérêts religieux touchant à la po
litique. Lesdits intransigeants esti
ment que lesdits réfractaires sont suf
fisamment en règle, puisqu'ils promet
tent d'obéir au Pape quand le Pape ne
revendiquera riénde trop. Oui, ce mi
nimum ultra-minime de respect et de
soumission leur suffit.
D'où,.il suit qu'accepter de3 répu
blicains le minimum qu'accepte le
Pape, c'est manquer à tous les dev oirs
du catholique et que condamner, dé
daigner avec les réfractaires ce mini
mum dont le Pape déclare qu'il faut
s'accommoder, c'est se montrer ca
tholique intelligent, prévoyant, très
digne, faisant honneur à l'Eglise et à
soi-même. Que cela sent donc la petite
école !
Nous savions que le libéralisme re
ligieux, bien que donné pour mort,
vivait encore, mais nous ne pensions
pas qu'il gardait tant de force et
prendrait cette forme.
Il faut s'arrêter. s .
E. V.
façon àacouser les plus minimes différen
ces dans l'intensité de la pesanteur. Dans
cet appareil, la force élastique de l'hydro
gène fait équilibre à une colonne de mer
cure dont la hauteur varie avec la pesan
teur.
Le lao étant plein, l'appareil installé et le
niveau du mercure parfaitement référé,
M. Berget ouvrit la vanne ; le niveau du
lao ayant baissé de 50 centimètres, la
vanne fut refermée. Dans le gravimètre, la
diminution de la pesanteur de l'attraction
futdénoncée par un changement dans le
niveau du mercure égal, en centimètres , à
0,63/1,000,000, c'est à-dire à un peu plus
de un deux cent millième de millimètre.
Le niveau du lac ayant encore été abaissé
de 50 centimètres, ce qui le mit à 1 mètre
au-dessous du niveau .primitif, la diminu
tion de pesanteur résultant de la disparition
de cette couche attirante, fut dénoncée par
le gravimètre, cù la différence de niveau de-
mercure se montra égale, toujoursen centi
mètres, à 1,26/1,000,000, o'est-à dire à
plus de 1 cent-millième de millimètre,
exactement au double de celle qui accusait
l'abaissement des eaux à 50 centimètres
seulement; 1,26 est, en effet, le double de
0,63.
M. Berget fit ensuite remonter le niveau
du lac de 50 centimètres, puis d'un mètre;
les hauteurs du mercure furent identique
ment celles qu'il avait lues dans la première
partie de l'expérience.
Il conclut de là, moyennant, bien en
tendu, une formule dont je vous fais
grâce, que la constante de la pesanteur
est égale à 6 80 1/100,000,000 en unités
C. G. S. c'est-à-dire en centimètres,
grammes, secondes; c'est-à-dire enfin
La Gazette se prépare à peu de frais,
mais non sans hardiesse, des consola
tions électorales ; elle donne une liste
comprenant une quarantaine de can
didats nouveaux ayant de sérieuses
chances de succès et présente ces
candidats comme conservateurs mo
narchistes, c'est-à-dire comme siens
ou peu s'en faut.
Or, nous voyons sur cette liste
des constitutionnels, des ralliés de
diverses provenances, des conserva
teurs indépendants, des catholiques
absolument soumis aux prescriptions
du Pape, d'autres qui se proclament
républicains etc., etc. Le coup de
plume qui les fait tous royalistes,
n'aura d'effet que sur les confiants
lecteurs de la Gazette.
En fait, c'est tout au plus si huit ou
dix candidats, dont un seul à Paris,
M. Galla, se déclarent carrément mo
narchistes. Quelques autres écartent
la question politique en termes d'où
l'on doit conclure qu'ils n'acceptent
pas la République, mais ils se bor
nent à se dire conservateurs ou indé
pendants. " '
Si la Gazette connaît plus de huit
candidats qui aient dit aux électeurs :
« Je veux la monarchie », nous lui
demandons de les nommer avec ac
compagnement du texte.
Pas d'interprétation, un texte.
LETTRES DES ÉVÊQUES
AU SUJET DES ÉLECTIONS
Mgr l'évêque d'Autun rappelle plu
sieurs passages des Encycliques de
1890 et de 1892. Aprè3 avoir cité les
paroles par lesquelles le Souverain
Pontife a exhorté les catholiques à
oublier leurs dissentiments politiques
en acceptant la forme gouvernemen
tale établie, Mgr Perraud conclut :
Léon XIII recommandait donc aux ca
tholiques français de ne pas discuter cette
forme et de réserver tous leurs efforts pour
faire disparaître des lois actuelles tout ce
qui est contraire au bien de la religion.
Une fois de plus, nous transmettons aux
fidèles placés sous notre juridiction les con
seils et les vœux du Chef auguste de l'E
glise. Ils lui ont été inspirés par les sollioi-
tudes les plus surnaturelles pour le bien de
noire chère patrie.
Puisse cette voix d'un Père qui porte à la
France un si fendre intérêt, être entendue
par tous les bons citoyens ! Daigne le Sei
gneur, touohé par nos prières, procurer à
notre pays la triple bienfait depuis si long
temps attendu, de . la paix religieuse, de la
justice sociale, et de la vraie liberté 1
Mgr l'évêque de Glermont s'inspire
du même texte et de la même, pensée.
Sa Grandeur ajoute :
Nous conjurons tous les fidèles du dio
cèse de Clermont de faire de ces paroles la
règle de leur conduite, de considérer l'im
portance suprême de leur devoir d'élec
teurs, et de s'en acquitter avec toute la dé-
lioatesse de leur conscience de chrétiens,
se souvenant que Dieu leur demandera
compte de eet acte avec toutes ses consé
quences.
La forme républicaine du gouvernement
ne saurait être mise en question, et s'il est
vrai de dire que si cette forme exige un état
social de mœurs publiques d'une grande
perfection, notre cher pays, si profondé
ment chrétien, peut, sans doute, en espé
rer plus d'avantages qu'aucun autre ; mais
il dépend de nous, et c'est notre devoir, de
rendre ce gouvernement aussi parfait que
possible en y faisant dominer, par le choix
de nos représentants, le respect de la reli
gion, de la .iustioe, des droits de tous sans
exception. Dieu veuille donner à tous l'ia-,
telligence de ce devoir et la sagesse de le
bien remplir pour le bonheur de la France.
que deux masses, pesant chacune un
gramme et placées à 1 centimètre l'une de
l'autre, s'attirent aveo la foroe nécessaire
pour soulever, en une seoonde, 1 gramme
à 6,8 cent millionièmes de centimètres de
hauteur.
M. Berget tire de ces chiffres abracada
brants, le poids de la terre qui est repré
senté, en kilogrammes, parle nombre 5850
suivi de 24 zéros. La densité de la terre,
supposée homogène, serait alors 5,41 fois
celle de l'eau.
Le lecteur qui a bien voulu me suivre au
milieu de ces aridités, aura remarqué que la
très originale expérience de M. Berget lui
a donné la constante de l'attraotion univer
selle. La pesanteur n'est autre chose que
oetle attraotion appliquée à la terre.
L'intensité de la pesanteur est variable
d'un point du globe à l'autre. Trois causes
concourent à produire cette diversité.
1" La distance de l'appareil mesureur au
centre de la terre. Cette cause, d'ailleurs
facile à calculer, n'a qu'une importance mi
nime. Le rayon moyen de la terre étant de
6,367,400 mètres, il importe assez peu que
le corps pesant soit à la surfaoe ou à quel
ques centaines de mètres au-dessus.
2° La pesanteur décroît aussi du pôle à
l'équateur. Ea effet, la terre étant aplatie,
le pôle est plus rapproché du centre qu'un
point quelconque de l'équateur. Cette cause
est donc anaîogue à la précédente; mais
son influence est plus grande, la différence
entre le rayon polaire et le rayon équatorial
étant de près de 20,000 mètres.
3° Eofin, la force centrifuge résultant du
mouvement de rotation de la terre, con
tribue notablement â diminuer la pesanteur
du pôle à l'équateur. Au pôle, son effet est
M. CLEVELAND AU PAPE
Ainsi que nous l'avions annoncé, il
y a quelques jours, le président des
Etats-Unis d'Amérique, M. Grover
Cleveland, a.tenu à s'unir.aux chefs
d'Etats" catholiques pour Taire parve
nir au Pape Léon XIII l'hommage de
ses félicitations et de ses-vœux, à l'oc
casion du Jubilé épiscopal de Sa Sain
teté.
Le président de la grande Républi
que américaine en a adressé l'expres
sion à l'Eme cardinal Gibbons, arche
vêque de Baltimore, le priant de le
transmettre au Souverain-Pontife En
voici la traduction française :
Résidence du pouvoir exécutif,
Washington, 9 juin 1893.
.4 son Eminence le cardinal Gibbons,
Eminence,
Je vous prie de vouloir bien me per
mettre d'envoyer, par le moyen de Votre
Eminence à Sa Sainteté Léon XIII mes
sincères félicitations, à l'occasion de son
Jubilé de cinquante années d'épiscopat.
Le plaisir qui accompagne cette expres
sion de mes félioitations, est de beaucoup
aocru par le souvenir que j'ai du vif intérêt
que Sa Sainteté a toujours manifesté pour
la prospérité des Etats-Unis, en même
temps que de stf haute admiration pour nos
institutions politiques.
Je me réjouis de croire que ces senti
ments dérivent naturellement de la sollici
tude que le Saint-Père nourrit pour le
bien-être et la félicité des masses du genre
humain, et de la sympathie s.péoiale avec
laquelle il envisage toute tentative faite
pour rendre respectable la personnalité
humaine et pour favoriser l'amélioration
morale et sociale des ouvriers.
L'amabilité aveo laquelle Sa Sainteté a
dernièrement accepté une copie des consti
tutions des Etats Unis, m'induit à vous
manifester que, si ce n'était pas trop pré
sumer, il me serait souverainement agréa
ble de faire déposer entre ses mains un
livre contenant les papiers et les documents
officiels que j'ai écrits pendant ma précé
dente administration.
Bien sinoèrement à vous,
GnovER C leveland.
LA GRÈVE DES MIXEURS ANGLAIS
La situation est grave dans les mines
d'AQgleterre ; d'après le Labour Gazette,
organe officiel des ouvriers, plus de 250,000
d'entre eux sont en état de chômage. Il
reste encore, il est vrai, 310 000 min»urs
en activité, parmi lesquels ceux du Nor-
thumberland et du Durham, dont les houil-
lières sont extrêmement riohes et qui sont
payés en moyenne 8 fr. 50. Ceux ci feront
même probablement des heures supplé
mentaires.
Mais ils ne peuvent suffire à toutes les
demandes. Déjfc l'extraction du charbon a
diminué de 50 0/0 ; la tonne destinée aux
usages domestiques, vaut maintenant à
Londres 35 franos, ayant augmenté d'un
grand tiers.
Chaque jour, de nouveaux désordres se
produisent. Hier, dans la vallée de Rhonda,
des grévistes en nombre ont marché sur
Merohyr et sur Preharris, et ont forcé les
mineurs à.abandonner le travail.
A Cardiff, la commission de l'échelle
mobile a résolu de ne pas payer les mon
teurs de bennes qui ont quitté le travail,
mais de payer les houilleurs. On craint que
cette déoision ne provoque une émeute. Le3
autorités prennent des préoautions pour
garantir la liberté du travail et elles ont
demandé un escadron de cavalerie et 2.000
fantassins, qui viendront probablement du
camp d'Aldershot.
La vallée d'Ebbow se trouve, pour ainsi
dire, en état de siège.
L'un des résultats les plus fâcheux de la
grève, c'est qu'elle produit un arrêt dans
certaines iadustries qui ne peuvent vivre
feans la houille. Ainsi les muttres de forges
de.Glasgow viennent de prévenir leurs ou
vriers qu'ils allaient sous peu éteindre les
hauts fourneaux.
Le pays de (Salles est également fort
troublé. L4, 200,000 ouvriers concentrés
sur un espace restreint, dans un pays aoci-
nul ; à l'équateur il diminua la pesanteur
de 1/289 de son intensité. Or, 289 est le
carré de 17. Si on se rappelle que la foroe
centrifuge est proportionnelle au carré de
la vitesse, on en cooc'ûra que si la terre
tournait 17 fois plus vite sur elle-même, la
pesanteur serait nulle à l'équateur. Je ne
sais pas si ce serait amusant ; par exemple,
ce que je sais très bien, c'est que la terre
tourne sur elle-même en 24 heures (et non
en 1 heure 20), que Dieu l'a voulu ainsi, et,
par conséquent, que c'est parfait.
Il ne .faudrait pa«,cependant, croire que
les variations de la pesanteur dépendent
exclusivement de ces trois causes dont il
est si facile de mesurer l'influenoe en cha
que point du globe. ,
D'autres causes plus cachées contribuent
& lui donner des allure» un peu fantasques
que la science ne constate pas sans peine et
a,de plus, la douieur.de n'expliquer que par
des hypothèses.
On sait qu'on mesure habituellement
l'intensité de la pesanteur par le nombre
des oscillations d'un pendule en un temps
déterminé. Le pendule que ma génération
a connu ja'était pas sans inconvénients ; il
se laissait influencer oomme un simple pa-
namiste, par certains voisinages, celui des
montagnes"particulièrement.
Le commandant Defforges, attaché de
puis de longues années au service géodési-
que de l'armée, a inventé un pendule qu'li
appelle le pendule réversible inversable, —
merveille, parait-il, — qui élimine les cau
ses d'erreur ou les paralyse,lia pu faire ainsi
de nombreuses déterminations de l'iotensité
de la pesanteur dans 35 stations, depuis
Edimbourg au nord jusqu'à Desiorto de
Las Palmas, au sud.
denté, peuvènt nécessiter l'envol d'une
véritable armée.
Le Daily News d'hier matin publie la let
tre suivante, venue d'un centre minier :
« Les mineurs sont d'avis que les pro
priétaires ont voulu la grève, qu'ils l'ont
amenée en proposant des réductions de
salaires, afin d'écouler à des prix fantasti
ques'leurs stocks de charbon extrait. Ce
gain illicite est le prix des souffrances des
ouvrier? et de leurs familles ». Espérons
pour l'honneur des propriétaires de mines
anglais, que cette imputation est inexaote.
LES GRANDS SEMINAIRES
« Le théologien » nous a adressé
une nouvelle réponse aux critiques du
« Supérieur de séminaire » et du
« Docteur en théologie ». Il nous ex
cusera de l'avoir fait attendre ; mais
la place et peut être aussi l'attention,
appartiennent aujourd'hui à la ques
tion électorale. En insérant cette der
nière lettre, nous enregistrons cette
observation d'un savant ecclésiastique
resté en dehors du débat. « Je ne suis
pleinement, nous éorit-il, ni avec le
défenseur du P. Aubry, ni avec ses
contradicteurs, mais j'estime que cette
controverse n'aura pas été inutile au
progrès des études et je vous remer
cie de lui avoir ouvert vos colonnes. »
" Aux attaques fort acerbes dont l'œuvre
du P. Aubry est l'objet de la part d'un supé
rieur de séminaire et d'un docteur en thés- .
logie, nous aurions à faire une réponso
très explicite, si les exigences quotidiennes
du journalisme n'y apportaient une .diffi
culté yialérielle.
D'abord, il nous serait facile de prouVer,
par de larges extraits du livre des Grands
séminaires, que les objections soulevées
par nos contradicteurs reposent sur un
examen très léger des textes — n'avons-
nous pas même eu, du respectable supé
rieur, l'aveu qu'il n'avait pas lu le P . Au
bry — sur des citations incomplètes, tron
quées, et, parlant inexactes et faussées.
Arguer de phrases qu'on arrache violem
ment à- la trame d'une thèse, et qu'on isole
d'un contexte gênant, c'est fausser le sens
et l'esprit de celte thèse ; conclure que le
P. Aubry condamne et absolument, et en
bloc — toujours le bloo — répertoires,
tableaux synoptiques, citations d'auteurs^
frais d'éruditions, etc, parce qu'il en con
damne l'abus, et parce qu'il demande pour
le cœur de la formation intellectuelle et *
saoerdotale, c'est-à-dire pour l'exposition
doctrinale et les études de principes, une
place beaucoup plus large que pour l'aces-
soire, c'est-à-dire pour les expédients mné
motechniques et la science d'érudition si
incapables — nous en faisons la triste
expérienoe depuis longtemps — de nous
donner tout une génération d'hommes
inébranlables dans les principes, puissants
sur l'intelligence de la nation, o'est faire
dire à M. Aubry ce qu'il n'a jamais dit. La ■
place seule nous manque pour le prouves
en confrontant les textes : mais il sera
facile aux hommes d'étude de comparer
et de juger.
Et puis, d'un côté, les objeotions de nos
honorables oontradioteurs, malgré tout oe
qu'elles ont de spécieux, sont singulière
ment suggestifs et symplômatiques pour la
penseur qui, au lieu d'épiloguer. sur les pe
tits côtés, les alentours de la question ; au
lieu de tirer, de textes tronqués et d'idées
mutilées à plaisir, des inductions gratuites;
au lieu de se noyer dans le détail des docu
ments et des citations, a saisi la grande
idée, l'idée généreuse et fécondante du
P. Aubry, a étudié à fond la désolante si
tuation intellectuelle et théologique de nos
jeunes générations.
D'autre part, le marasme dans lequel sont
tombées nos études ecclésiastiques et la dé
pression de l'idée du sacerdoce demeurent,
en dernière analyse — quoi qu'on dise et
quoiqu'on écrive, pour donner le change
— la véritable cause du désarroi des idées
chrëliennes qui nous a conduits â une telle
impuissance. Et cette grave proposition,
nous, la formulons avec une grande liberté ■
car elle n'est pas de nous; elle est d'un de
nos évêques les plus éminents, d'un évêque
qui n'a pas craint de donner au P. Aubry
Les chiffres qu'il a obtenus, diffèrent
quelque peu de ceux que les précédents
observateurs avaient relevés.
Voici les conséquences que le savant offi
cier en tire:
La pesanteur est distribuée très inégale
ment à la surfaoe du globe.
Elle présente, sur les littoraux des diver
ses mers, des anomalies faibles, constantes
sur un même littoral et,par conséquent, ca
ractéristiques.
Dans les îlès, on constate un excès con
sidérable de la pesanteur.
Sur les continents, o'est l'inverse, la pe
santeur diminue et d'autant plus qu'on s'é
lève davantage et qu'on s'éloigne de la mer.
Il faut remarquer que du Shetland à la
Méditerranée, la surfice réelle de l'ellip-"
soïde terrestre ne s'écarte pas de la surface
théorique de plus de 6 mètres et demi ; ce
n'est donc pas à des anomalies de la figure
de la Terre qu'il faut attribuer les anoma
lies de la pesanteur.
C'est à la géologie qu'il faut demander
l'explication de ces irrégularités.
La vigne
VUnivers a dit un mot de la découverte
récente d'un remède contre le phylloxéra
découvert par un savant dans Strabon.
Voici quelques détails à ce sujet publiés
par M. Vitoux dans la I\alure :
Les ennemis de la vigne, insectes, cham
pignons, etc., ne sont pas nés d'hier; les
anciens les connaissaient tous ouàpeuprès,
et contre tous ils avaient des remèdes qu'on
trouve indiqués dans les écrivains spéoiaux
du temps.
M. de Mély, qui connait ses auteurs et lit
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