Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1892-08-15
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1892 15 août 1892
Description : 1892/08/15 (Numéro 8872). 1892/08/15 (Numéro 8872).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Lundi 15 Août 1892
8872.. — Edition gttotidie&û»
Lundi 15 . Août 1892
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ÉDITIO N QUOTI DIENNE
.. PARIS ÉTRANGER
■t oépartemhnm (union -postalb)
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ÀNftONCÉ8
» LAGRANGÊ, CERF et G'°, 6, placé da la Bourse 1 * "
IOB
A cause de la. solennité de
l'Assomption, l'UXlVERS ne pa
raîtra pas demain.
FRANCE
PARIS, 14 AOUT 1892
C'est la lettre du marquis de Bra-
teuil à ses électeurs qui défraie encore
aujourd'hui toute la presse. Nous de
vons' constater que les journaux de
la'droite monarchiste sont en désac
cord sùr le jugement qu'ils èn portent.
■Pendant que le Gaiilois l'approuve, le
Jdonitèùr, la Gazette dé France et là
Correspondance Nationale expriment,
avec des tons différents, un regret ou
même un blâme. M. de Gassagnac fait
éclater ce blâme avec sa violence ordi
naire. Mêirie divergence à peu près dans
les journaux de gauche ; les un3 exal
tent la loyauté, le loyalisme, la probité
politique, l'honnêteté de M. de Bre-
teuil, les autres parlent de « débâcle »,
de « fin de la monarchie >> r , de « dernier
chevalier », etc. Le Monde loue l'élé
vation des sentiments dont s'est ins-
ptré le député démissionnaire.
On annoncé qué M. JÏoreau, député
du Nord vient d'adresser à M. Loubet,
{jrésident du conseil et ministre dé
'intérieur, une lettre par laquelle il
lui suggère d'amener le président de
la République à gracier le citoyen Gu-
line. On sait que ce nouveau conseil
ler d'arrondîssem'ént purge en ce mo
ment une condamnation à six àns de
réclusion, prononcée contre lui par la
cour d'assises de Douai à la suite ; des
incidents de Fourmies.. M. Moreaù
expose dans sa lettre que Guline a été
injustement condamné ainsi que son
ami Lafargue, et que si on ne le gra
cie pas, il s'en suivra des mouve
ments terribles dans le Nord et peut-
être ailleurs. Nous verrons quelle ré
ponse fera M. Loubet à cette requête
comminatoire du calomniateur des
usines chrétiennes.
11 paraît que le Congrès socialiste
de Saint-Ouen ne sera pas le ,vrai.
Celui-ci se tiendrait à Marseille au
mois de septembre, après une prépa
ration sérieuse dont un questionnaire
envoyé à tous , les conseillers munici
paux socialistes, fournirait les élé
ments. Nous publions plus loin ce
questionnaire avec l'appel des socia
listes marseillais qui se placent sous
le patronage de M. Guesde.
De nouveaux renseignement sont
venus rectifier la version d e l'Indépen
dance belge en ce qui touche la ré
ponse du gouvernement français à la
note de l'Etat indépendant du GongOw
- t - Dans cette réponse, le gouverne
ment français, ainsi que nous l'avons
dit,maintient toutes ses revendications
antérieures. De plus, en ce qui con
cerne la médiation, il déclare qu'il ne
peut l'admettre, dans l'état actuel des
. choses, et qu'il se réserve de prendre
lui-même toutes les mesurés qu'il ju
gera nécessaires pour assurer la pro
tection de ses nationaux.
Le Patriote publie urne lettre d'un
missionnaire neige qui se trouvait
dans l'Ouganda. Le missionnaire fait
remonter aux Anglais toute la respon
sabilité des massacres. « Tous nos or
nements sacrés,dit-il, ont été volés par
les protestants et actuellement ils ser-
vent aux orgies de nos persécuteurs. »
Le missionnaire ajoute qu« les chré
tiens ont fui vers le Bodou et qu'ils
sont suivis de plus de 100,000 per
sonnes.
Le Reichsanzeiger (Moniteur de l'em
pire allemand) annonce que l'empe
reur, après avoir pris connaissance du
rapport du chancelier de l'empire, à
décidé qu'il n'y avait pas lieu pour
l'empire de mettre à l'étude le projet
d'exposition universelle à Berlin. Lé
"rapport du chancelier publié par l'or
gane officiel constate en effet que c'est
un fraction assez restreinte de l'indus
trie nationale qui s'est prononcée en
faveur de l'opportunité d'une exposi
tion de ce genre.
Les gouvernements confédérés ont,
à une majorité écrasante, contesté
l'utilité d'une pareille manifestation
au point de vue économique. La
Prusse, notamment, a repoussé le
principe de l'exposition ; parmi les
Etats confédérés, quarante voix ont
émis un avis défavorable, sept seule
ment un avis favorable ; onze autres
n'ont pas pris position.
Le rapport ajoute que l'on né peut
pas songer à jnener à bien l'entreprise
proposée, si l'on n'est .pas pénétré par
tout de la conviction de l'utilité qu'elle
peut avoir pour l'industrie allemande.
D'autre part, les intéressés n'étant
pas disposés à faire ies sacrifices né
cessaires, le chancelierse voit dans
l'obligation de déconseiller à l'empire
d'entrer dans l'examen du projet
d'exposition.
D'après une dépêche de la Trinidad
envoyée au Herald de New-York, les
révolutionnaires du Venezuela au
raient pris la ville de Giudad-Bolivar
après un combat sanglant. Les troupes
gouvernementales auraient eu500 tués,
parmi lesquels se trouvent plusieurs
généraux. Quant aux révolutionnaires,
ils auraient eu presque autant de
tués, mais aucun général ne se trou
verait parmi les morts, ce qui leur as
sure une supériorité incontestable,
puisque c'est surtout aux généraux
qu'on doit, dans ces bienheureux pays
constamment en ébullition, le succès
:de toutes les révoltes politiques.
. A la dernière heure, une dépêche de
l'Agencé Havas porte que les troupes
de l'Etat libre du Goçgo, ont été mises
Complètement en déroute par les Ara
bes à Bena-Kampa, aù sud-ouest du
pays de Pakoûba.
M. Hodistèr, qui les commandait, a.
été mis à la torture pendant trois
jours, puis il a été décapité. : Deux
blancs seulement ont pu échapper au
massacre.
La défaite a eu lieu au confluent du
Lulua ét du Gaffai, à 80 milles environ
àù sud dé Stânley-Pool.
VAvenir de la flaute-Marne est un
organe conservateur qu'il faut classer
ftàrmi ceux que Léon XIII,. dan3 sa
ettre à Mgr l'évêque de Grenoble,
qualifie de « réfractairës ». Accepter
la Constitution ppur concentrer tous
les efforts de là lutte contre la légis
lation, paraît à ce journal, d'une poli-
tiquè inépte, et même criminelle, ou
bien peu s'en faut. Le résultat des ré
centes élections a.confirmé l 'Avenir
de la Haute-Marne dans sa manière
de voir. Il lui semble ressortir très
clairement du scrutin 1 qu'il" n'existe,
pour les conservateurs, qu'un moyen
ae ramener le peuple à leurs idées,
c'est de se poser plus que jamais en
adversaires irréconciliables du gou
vernement établi. Les conservateurs
vaincront en s'obstinant. — A pro ; ;, j
nous dit l 'Avenir, 'le succès da> ' -■'il- î
sou. Il s'est obstiné; il réparai {
vaincu d'hier triomphe aujour^L ui.f
Il est superflu d'insister sur cT que
ce rapprochement inattendu a d'obli
geant pour les conservateurs, sur le
tact qu'il révèle. L'Avenir trouverait:
il bon que ses amis recourussent aux
mêmes procédés électoraux que
M. Wilson?... Mais laissons cela. Oc
cupons-nous de ce que le journal ré-
fractaire de la Haute-Marne écrit à
notre adresse, à l'adresse des « soi-
disant catholiques ». Lés « soi-disant
catholiques », c'est nous-mêmes, en
effet, sans nulle vanité, nous et tous
ceux , qui suivent les directions de
Léon XIII. L'Avenir nous excommunie.
Rome n'est plus dans Rome, elle est à l 'Avenir!
Les '« soi-disant catholiques » sont
coupables « d'avoir voulu anéantir le
parti conservateur » ; et cela; dans
quelles conditions? Dans de3 condi-.
tions superlativement abominables !
s'écrie le journal de la Haute-Marne.
« Au lendemain d'élections presque
partout victorieuses! » Il paraît que
les conservateurs triomphaient à peu
près sur toute la ligne, lorsque, véri
tables traîtres,, nous avons jété le dé
sordre dans la bataille, en recom
mandant de transporter la lutte du
terrain de l'opposition systématique
au terrain constitutionnél. Ah ! si
nous avions su! Pourquoi l'Avenir ne
nous à-t-il pas prévenus plus tôt ? II
n'aurait point, aujourd'hui, à condam
ner les « soi-disant catholiques » en
ces térmés :
La victoire du radicalisme et de la franc-
maçonnerie est leur œuvre, depuis long
temps annoncée par nous, hélas !
Le peuple ne veut à aucun prix dé oè
qu'on appelle le « gouvernement des cu
rés », et avec cet épouvantail-là, nos adver-
sairas, dont la mauvaise foi est habile à
exploiter tous les prétextes, feront voter
tant qu'ils voudront le suffrage universel
pour les athées et les francs-maçons.
Ces catholiques dissidents se sont per
suadé qu'ils feraient mieux que les con
servateurs, — et les ont-ils assezraillés, ces
pauvres conservateurs ! —On peut contem
pler aujourd'hui les admirables résultats de
leur intervention.
200 sièges perdus par nous 1
Nous n'incriminons pas leurs intentions,
mais,grâce à leurs imprudences téméraires,
nous marchons à tous les désastres.
« Quand donc comprendront-ils, disons-
nous avec notre admirable Pape Léon XIII,
que l'Eglise ne veut pas, n'a pas à faire de
politique', qu'elle entend y demeurer étran
gère, s'en tenir résolument écartée ? »
Tel est le langage de l 'Avenir. Et
comme ce n'est pas seulement un
journal de la Haute-Marne que n'ous
entendons là, mais tous les journaux
ôonservateurs « réfractairës » de la
province, car, avec des variantes de
ton, ils parlent tous à peu près de
même, on ne trouvera sans doute pas
inutile que nous citions et relevions
les étranges propos que l'on vient de
lire. . -,
« Le peuple ne veut à aucun prix
de ce qu'on appelle le gouvernement
des curés »; l 'Avenir nous le signifie.
Or, comme ce qu'on appelle d'habitude
« le gouvernement des curés », c'est
tout uniment celui qui respecterait
les droits de l'Eglise, l 'Avenir nous
prévient donc que les conservateurs
de sa sorte n'entendent point, s'ils re
montent au pouvoir, nous donner un
gouvernement respectueux, dans la
mesure équitable, des droits de l'E
glise. On s'en doutait. II est bon d'en
avoir la confirmation.
Etranges conservateurs qui s'èm-
presseraient, redevenant les maîtres,
de tenir étroitement en bride la
grande force conservatrice du mônde!
C'est à ces conservateurs-là que nous
avons fait perdre, deux cents sièges?
Comme* s'ils n'étaient point de taillé
à les perdre tout seuls ! Nous en
avons pour garantie leurs défaites ari-
térieurès. Qu'ils ne cherchent donc
pas à rejeté r sur les autrés la respon
sabilité du nouveau désastre qu'ils
viennent de subir. Dociles à la direc
tion de Léon XIII, nous leur àvons
indiqué au contraire le meilleur ter
rain de combat, et c'est parce qu'ils
n'ont point voulu s'y placer/ ou bien
s'y sont placés trop tard, dans des
conditions qui devaient faire naître la
méfiance, qu'ils ont été battus.
. Dociles à la direction de Léon XIII,
nous autres! nous le disons. Mais
l 'Avenir soutient le contraire, et s'ap
puie, pour démontrer; son assertion,
sur unè parole attribuée au Pape.
Est-ce que l 'Avenir né sent pas l'in
convenance de son procédé ? Trois
lignes qu'on découpe, que l'on isole
de ce .qui les précède et les suit, que
l'on détourne ainsi de leur sens, même
si elles sont authentiques, rie consti
tueront jamais une preuve, un ar
gument. Mais en user. de la sorte,
c'est manquer de respect envers .Celui
qu'on prétend invoquer. L'Avenir
commet donc une irrévérence, un ou
trage. Et combien inutile ? Qui croira,
ayant lu l 'Avenir, que c'est nous qui
sommes les réfractairës et lui qui
obéit a,u Pape? Qui, même,..croira
que l'Avenir croit ce qu'il dit?
Pierre Veuïleot.
^ Mgr Frérot,' évêque élu d'Angou-
Iême, vient de recevoir du Souverain
Pontife une lettre que nous trouvons
"dans la Semaine Religieuse de ce dio-
.jr-eBMée de, ces indications :
Ài^i' ' Fi 'l' mû , • .uv3 sa. iio'rf'iation h.
VAv'soh-l (FArTfoulôuie,. euw
h Pups .®e »• lettre-pat*'ii?
quelle il priait,;^ ,-ée:
première démarche fût d. :• v
et d'amour à l'égard de sa personne
et surtout de filiale soumission envers*
et le Siège apostolique qu'Elle occupe avec
tant d'éclat..
Voici la réponse que Notre Saint-Père a
bien voulu adresser à l'évêque élu d'Ângou-
lême en date dn 27 juillet.
Suit le texte latin de la lettre du
Saint-Père,dont voici là traduotion :
À Notre très cher fils Jean-Baptiste Frérot,
évêque élu d'Angoulême, à Dijon.
LÉON XIII, PAPE
Cher fils, Salut ét Bénédiction
Apostolique,
, Nous avons eu pour très agréable, la
lettre respectueuse que vous Nous avez
éorite la veille, des nones d'avril ; néan
moins, il a fallu en différer la réponse, par
ce que Nous avons voulu vous écrire comme
à l'évêque élu ; ce qui n'était pas du tout
permis tant que vous n'aviez pas été an
noncé en consistoire selon le rite.
Ëa vérité, Nous avons ressenti un plai
sir très grand, de l'attestation par laquelle
vous déclarez que vous entrerez dans la
charge épiscopale avec le dessein de mani
fester votre fidélité et votre respect pour ce
Siège apostolique. De cela Nous faisons le
plus grand cas, surtout au temps pré
sent où il faut défendre la vérité catho
lique contre des ennemis très unis entre
eux ; c'est pourquoi il est absolument néces
saire que les chefs des diocèses associent
leurs forces et combattent pour la religion.
Mais cela ne peut se faire que si tous
éooutent l'Evêque suprême^ enseignant ce
qu'il faut faire, selon que le demandent les
choses et le temps. Le zèle avec lequel vous
vous proposez de faire ce qui aura le plus
Notre approbation, Nous est un indice que
de toutes vos forces vous vous donne
rez vaillamment et avec soin & toutes les
parties de votre charge pastorale.
Et comme les forees humaines n'y peu
vent suffire par elles-mêmes, Nous deman
dons à Dieu pour vous,dans toute leur am
pleur, les lumières de sa sagesse et les se
cours de la grâce céleste, dont vous sera
l'augure la bénédiction apostolique que
Nous vous accordons très tendrement.
Donné à Rome, près Saint-Pierre le
XXVII juillet, de l'année MDCCCXCII, là
quinzième de Notre Pontificat.
, LEON XIII, PAPE.
Qu'il nous soit permis de faire re
marquer dans cette lettre pontificale,
en .dehors des graves enseignements
qu'elle rappelle par rapport à la situa
tion présente, un point qui tire de la
récente décision du Conseil d'Etat
une nouvelle importance.
On sait, que le rapporteur, adoptant
la thèse de la presse révolutionnaire
sur le caractère du prêtre et de l'évê
que, faisait un grief au catéchisme de
Luçon d'enseigner que le prêtre ni
l'évêque ne son-t des fonctionnaires, et
qu'ils ne tiennent en aucune manière
ae l'Etat leur pouvoir de juridiction.
Or, que dit le Pape à ce sujet ? Que
l'évêque nommé ne devient évêque
élu qu'après que son nom a été par le
Pape proclamé en consistoire. Nous
nous bornons à cette remarque,qui ne
paraîtra nouvelle qu'à nos adver
saires, et qui est décisive. Elle leur
montrera si nous avions tort de sou
tenir que les évêques ne tirent pas
leur pouvoir de l'Etat, puisqu'ils ne
sauraient l'exercer avant que le Pape
ne leur ait donné la juridiction.
Une fois de plus il est prouvé que
telle est la doctrine de l'Eglise, et
comme l'Eglise, de par l'article 1" du
Concordat, doit jouir en France' de la
pleine liberté d'exercer son culte, par
Conséquent de profasser sa doctrine,
ôn n'a pu condamner les catéchismes,
échos de cette doctrine, qu'en violant
manifestement lè Concordat.
Auguste Roussel.
Nous lisons, aujourd'hui dans la
Semaine Religieuse de Rennes, au su
jet de lacondamnation.de S. Em. lé
cardinal Place par le conseil d'Etat;
Nous n'avons pas besoin dé rappeler à
ùos lecteurs le texte des dèux leçons qui
ont valu à notre vénérable et vaillant cardi
nal l'honneur de cette condamnation.
Ces deux leçons sont le commentaire
précis et populaire des Encycliques de Sa
Sainteté le Pape Léon XIII sur lès Devoirs
des chrétiens comme citoyens, ét sur les
Devoirs des parents par rapport à l'éduca
tion de leurs enfants.
Dan3 là seconde leçon, 1 Son Eminence
dit :
« Nous obtiendrons , d'être gouvernés
chrétiennement, en votant aux élections
pour des hommes résolus à défendre les inté
rêts de la religion et de là société. »
Dans la ^seconde leçon, Son Eminencé
rappelle aux parents qu'ils ne peuvent en
voyer leurs enfants dans des écoles mau
vaises, et Son Eminence ajouté : « On en
tend par écoles mauvaises celles où les
enfants seraient en danger de perdre la foi
ou les mœurs. »
Un évêque peut-il donner aux fidèles
dont il a reçu la charge un enseignement
différent sur oes questions essentiellement
religieùse's ?..
. Un évêque a'a-t-il pas le droit et le de-
yôir de maintenir l'enseignement'càtholiqué
sur ces questions primordiales ?
Les témoignages d'admiration, les félici
tations respectueuses qui arrivent dé toutes
parts ■ à notre vénéré cardinal prouvent
combien son attitude inébranlable et cou-
ragéuse a répondu à l'attente du clergé et
des oàtholiques, non seulement dans l'éten-
«dviejie notre diocèse, mais dans la France
,mesures peuvent
- r J. vi
que oe6 i.„,
cèse de Rennes
d'agents électoraux, de fonctionnaires
politiques opposés au curé, qu'ils mé
ritent absolument l'augmentation dé
salaire dè3 longtemps promisé. Oui,
la caisse gouvernemental est vide,
mais poùrquoi né voterait-on pas
quelque nouvel impôt à cette inten
tion? Les contribuables ne disent rien;
profitez-en donc ! Eh puis, plus ils
verront d'employés et de fonction
naires divers nien payés, plus ils se
ront coatefits. Ils voudraient tous
être fonctionnaires, les contribuables.
C'est le rêve commun à tous, l'idéal
ëntrsvu.
Une souscription est ouverte dans
les journaux de la Drôme pour les
inondés de ce département. Mgr l'é
vêque de Valence, en s'inscrivant
f' our la; somme de 1,000 francs, adresse
la Semaine Religieuse la belle lettre
que voici :
Monsieur le directeur.
.Lors de la suppression dè mon traite
ment, lés journaux catholiquès de la Drôme
eurent la charitable pensée d'ouvrir une
souscription pour sûppléer à l'indemnité
qui m'était injustement retirée. Je vous ai
déjà dit combien j'avais été touché de l'élan
filial qui s'était manifesté-si spontanément,
àcette occasion,, dans notre diocèse. La
souscription du Journal de Monlélimar s'é
leva h. mille francs environ. ..
Aujourd'hui qué celte ville et les lieux
circonvoisins ont été frappés par la main
de Dieu, bien, autrement redoutable que
celle des. hommes, je veux, à mon tour,
prouver à ces chères populations combien
jè é.uîs sensible â leurs épreuves, et com
bien je serais heurexx de pouvoir les soula
ger. Si les enfants aiment leur père, le père
n'aimé pas moins ses enfants.
Veuillez m'inscrire pour mille francs, qué
vous ajouterez au produit des quêtés que
j'ai prescrites en favëur des victimes des
inondations ét de la grêle.
Agréez, monsieur le directeur, l'expres
sion de mon affectueux respect.
\ C harles.
Evêque de Valence.
< u
1891, aujourd'hui répandue«-4rtdçis u ..:l : <
d'exeanplaires,..dpmeureront desçrroa»»^
règle de conduite de tous les" fidèles re.spe,ç:
tueux de l'Eglise et de ses enseignements
immuables.
C'est une prôuve de plus que l'ar-
de nos évêques et de nos prêtres
- çj es pauvres, ét qùe ehaquè
a gouvernement #upjirnnë un
yt -ecolésiastique| ;
> qui sont voleg. **"
fcSi.
fois
Le R. P. .Gayraud ayant prié un re
ligieux de son ordre de présenter au
cardinal Rampolla un exemplaire de
la brochure : Lé devoir des Catholiques
français au moment présent, a reçu , la
lettre suivante de Son Eminence le
cardinal secrétaire d'Etat :
Révérendissimè Père,
Je suis bien reconnaissant à Votre Pater
nité. révérendissinje dé m'avoir fait tenir
l'exemplaire que le R. P. Hippolyte Gay
raud a bien voulu m'ôffrir dè sa brochure :
Le devoir des Càthbliques français àù mo
ment présent. Le sujet qu'il a entrepris de
traiter est de la plus stricte actualité, et
pour cela seul il m'aurait grandement in
téressé. Mais c'est là le moindre de ses mé
rites; car,ainsique Votre Paternité me l'as
sure, l'auteur expose les intentions du
Saint-Père touchant la question. brûlante
de la forme de gouvernement en France,
d'une manière si délicate qu'il ne blesse la
susceptibilité d'aucun parti; de plus, il rec
tifie les idées erronées de beaucoup ,de ca
tholiques, et surtout il éclaire l'esprit de la
jeunesse, à laquelle il adresse spécialement
ses observations. Le grand profit que la
jeunesse en retirera tournéra ensuite à
l'avantage du pays tout entier.
Je vous prie donc de remercier l'auteur
de son offre gracieuse et dè lui présenter
mes félicitations pour le zèle avec lequel il
emploie son talent au service de l'Eglise et
de la patrie. Je ne doute, pas que sa bro
chure ne. soit généralement accueillie avec
une faveur particulière.
De Votre Paternité Révérendissime le
très affectionné serviteur en Jésus Gh'rist.
Card. R ampolla.
Rome, 23 juillet.
Nous lisons dans l 'Etoile de la
Vendée :
On se. rappelle qu'il y a quelques jours,
M. l'abbé Rousseau, vicaire à Saïnt-Phil-
bert-de-Bouainé, était assigné en police cor
rectionnelle, et sur les dépositions de trois
gamins de 10 à 11 ans condamné. Jeudi
dernier, c'était le tour dé M. le curé qui
avait à répondre du délit d'avoir lu en
chaire la citation concernant M. l'abbé,
que lui avait remise, en l'absence de ce
dernier, l'huissier Pavageau de Rooheser-
vièré. — L'honorable ecclésiastique faisait
défaut à l'audience, mais était représenté
par M" Bourgeois. Les trois instituteurs laï
ques de Saint-Philibert servaient de témoins.
Ce sont des instituteurs catholiques modè
les, car ainsi que l'a fait remarquer très
spirituellement M. le défenseur, s'ils assis
tent & la grand'messe tous les dimanches,
c'est moins pour surveiller M. le curé ou
son vicaire et noter leurs paroles, que par
piété. Enfin le tribunal, aveo les renseigne
ments fournts par ces fidèles employés du
gouvernement a condamné M. l'abbé Gi
rard à 100 fr. d'amende et aux dépens. Ce
ne sera point enoore cette condamnation
pui fera fleurir les écoles laïques de Saint-
Philbert.
Décidément les instituteurs laïques
sont bien partout et toujours les rabat
teurs des procès contre le clergé.
Gomme le disait si naïvement un
journal que nous citions hier, ces
nraves instituteurs ont si bien rempli
le rôle principal qwi |eur a £té confié,
Nous n'en avons pas fini^'avec, les
discours de distribution de prix. Lb
Journal du Loiret nous donne des dé
tails sur celui que vient de prononcer
ùn docteur Halrnagrand, à Orléans.
Pariant aux énfants des ecoles de la
ville, il leur a,fait l'apologie de l'école
laïque, gratuite et obligatoire. Il a cru
démontrer que la neutralité était et
Îiouvaitêtre réelle, et que l'école, selon
e cœur de M. Ferry, était l'asile même
de la libèrté de conscience. Nous en
avons eu,-en effet, maintes preuves
dans ces discours qué nous avons pré-
çédemment cîtés.
Quant à l'enseignement religieux,
M. le docteur Halmagrand déclare que
les conservateurs n'y voient qu'un
moyen de sujétion sociale. En somme,
le discours du docteur a-été, incontesta
blement, une harangue politique^ Mais
alors, supposez que M. le docteur Hal
magrand soit un pré tre et qu'il ait expri
mé le contraire de ce qu'il a dit ; en
tendez-vous d'ici les récriminations
gouvernementales: Gomment! faire
de la politique devant dès enfants !
Que ce prêtre soit poursuivi et con
damné!
Ainsi, nos adversaires ont le droit
de nous attaiquer et de tout dire et
nous nous n'avons pas le droit.de nous
défendre, c'est ce qu'on appelle l'éga
lité et la liberté !
Les Canadiens français
AUX. ÉTATS-UNIS (1)
L'es Canadiens - Français émigrés
aux Etats-Unis conserveront-ils leurs
mœurs, leur langue et un Clergé qui
la parle, où seront-ils américanisés
malgré leur résistance? Cette ques
tion est posée, et elle mérite atten
tion.
On connaît la prodigieuse fécondité
des Français du Canada. Quand la
France perdit, en 1763, cette belle co
lonie, elle y laissa 65,000 colons de
notre race ; aujourd'hui leurs descen
dants dépassent deux millions ; on en
compte 1,300,000 au Canada et plus
de 750,000 aux Etats-Unis, où presque
tous ces émigrés se sont établis d'une
manière permanente.
C'est après la guerre de sécession
que la masse de cette population s'est
déplacée. Quand la paix fut rétablie,
l'industrie reprit une grande activité
dans les centres manufacturiers de la
Nouvelle - Angleterre, qui comprend
six Etats. Dans l'Est et le Nord du
Canada les terres sont médiocres ;
beaucoup de petits fermiers y nourris
saient difficilement leurs nombreuses
familles. Ils apprirent que chaque ou
vrier gagnait au moins un dollar par
jour dans les manufactures améri
caines ; c'était l'aisance immédiate
pour une famille dont cinq ou six per
(i) Les Canadiens-Français de la Nouvelle-An
gleterre, par le P. Hamon, S. J.
Lettres à l'Enfant terrible de la Calholic Review,
par J.-B, Guillet.
sonnes pouvaient travailler. Un coù-
rant d'émigration se produisit et
grossit, avec une étrange rapidité.
Plus dé 400,000 Canadiens-Français
résident maintenant dans la Nouvelle-
Angleterre, où ils travaillent pour la
plupart dans des filatures 1 , des fabri
qués de chaussures et diverses usines.
Les industriels dè ce pays seraient rui
nés s'ils perdaient leur mairt-d'œuvre.
Plus de 350,000 immigrés de la même
race sè sont fixés dans d'autres Etats
de l'Union. Ce nombre total, qùi ap
proche déjà de 800,000*, sera peut-'
etre triplé dans vingt ans ; car
le courant rie se ralentit pas et
les Canadiens ont conservé aux
États-Unis ïèur merveilleuse fécon-.
dité ; huit ou dix enfants dans beau
coup de leurs ménages. Lès Améri
cains, aù contraire, qui vëulént abso
lument gagner de l'argent, le dépen
ser largement et vivre à leur aise, se
résolvent à la stérilité. C'est l'immi
gration caria!dienne, irlandaise, alle
mande, italienne, qui grossit si pro
digieusement la population de là
grande république.
Là majorité dès fabriques où les Ca
nadiens-Français travaillent sont ins
tallées "dans de petites villes dè dixù
quinze mille âmes, saines; propres et
même élégantes. Les rues sont plan
tées d'arbres et bordées de jolies mai
sons, devant lesquelles se voient des
pelouses ornées ae massifs d'arbustes
et de corbeilles de fleurs. Une nota
ble partie de ces habitations appar
tiennent aux Canadiens. Ils sont arri
vés pauvres, mais sobres, honnêtes,
laborieux et intelligents ; déjà, dans
la Nouvelle-Angleterre, 16,000 d'en
tre eux sont propriétaires; 35,000 jouis
sent du droit électoral.
Se groupant, autant que possible,
dans les mêmes quartiers, ils sont
parvenus, en 24 ans, à créer 120 pa
roisses, dont ils ont bâti les églises.
Ils ont construit 50 couvents, où des
religieuses donnent une éducation ca
tholique et française à plus de 30,000
'enfants; ils ont organisé 210 sociétés
de Saint-Jean-Baptiste, pour conser*
ver leur religion, leur langue et leurs
mœurs ; ils ont fondé 15 journaux
français pour défendre leur cause. Se
lon toute probabilité, ils compeseront
bîintrH.Ja majorité des catholiques
âani la Nouvelle-Angleterre.
\\t;vlïL'U-Uni ?I*tes-Irlandais s'amé-
ric^vaeiît f , rompieir>e:ït ët'"-las. Al 1 e -
wnîtitâmi îtvac
cairis J tiè5 la première "ou ta gès&ûi^jiï©.
génération /"'-Les? ■ 0;< na ' 1 ien.i>-?**# l i^i'à
forment au contraire^» peuplé'dis
tinct, un bloc' inébranlkWe^us^u'à
présent; ils gardent, comme ua^égùjt
sacré, le souvenir du passé, l^/fife'^tà
de leur origine, la mémoire des èom-
bats de leurs pères pour la France. On
énseigne l'anglais dans leurs écoles,
mais dans la famille et à l'église on
ne parlé que le français.
Ils ont conservé intact leur carac
tère national, franc, gai et généreux.
Visitons, par exemple, avec le P. Ha
mon un quartier cananien de Holyo-
ka. Au centre d'une vaste place s'é
lève une belle église neuve, qui a
coûté 500,000 francs ; la place, l'église,
lés rues adjacentes appartiennent aux
Canadiens. C'est un soir d'été. Les en
fants jouent et crient dans les rues ;
les jeunes filles se promènent en ba
billant sur les trottoirs ; les "hommes
fument et jasent avec entrain devant
leurs demeures. De bruyants éclats de
rire retentissent ; on entend les gais
refrains des chansons canadiennes.
Quél contraste avec l'attitude mo-
roée et in sociable dés Américains ! 1
Le bien-être gùe nous constatons
n'a pas été acqriis sans pèiiïé par les
émigrés; il leur a fallu une volonté
tenace, une' admirable continuité de
sacrifices, pour constituer leurs 120
paroisses.de la Nouvelle-Angleterre;
te P. Hamon a raconté l'intéressante
histoire des paroisses fondées dans
quatre Etats dé cette région.
Un missionnaire breton, Mgr dè
Goesbriand, nommé évêque de Bur
lington en 1853, a pris l'initiative de
ces fondations, et acquis par ses bien-*
faits la reconnaissance des émigrés
canadiens. Les voyant dénués de ser
cours religieux, il chercha d'abord
des auxiliaires au Canada ; il ramena
ensuite, de la Bretagne, sept jeunes
prêtres, en.1.855. Quand les Canadiens
se précipitèrent en foule dans la Nôu^
velle-Angleterre, dix ans plus tard,
Mgr de Goesbriand et les autres évê
ques de ce pays s'empressèrent de rei-
cruter des prêtres parlant le français,
Tout ce clergé rivalisa de dévouement
et parvint à fonder ces nombreuses
paroisses.
Citons deux exemples de ces créa
tions.
Voici une exception. Le P. Gam ar
rive, en 1855, du Finistère ; ayant réa
lisé sa fortune considérable, il l'em
ploie aussitôt tout entière à bâtir une
eglise et un couvent ; se prescrivant
ensuite la plus sévère économie,.il nfe
vont rien demander à ses paroissiens
de Swanton-Falls. Outre cette localité
il dessert, pendant bien des années,
Alburg et Highgate, à 13 milles de
distance, et par tous les temps il fait
ses courses à pied. Il n'y a dans son
petit presbytère ni meubles, ni poêle,
ni lit ; le soir venu,il dort dans un fau
teuil. Ï1 se blesse dans une chute : alors
ses Canadiens se révoltent contre son
rigorisme cénobitique; ils envahis-
8872.. — Edition gttotidie&û»
Lundi 15 . Août 1892
ma
ÉDITIO N QUOTI DIENNE
.. PARIS ÉTRANGER
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Un An *; « f » i » 55 6Q M
Six mois 28 50 34 »
Trois mois. ... 15 » 18' »
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UN NUMÉRO I £ a ? is 18 cent.
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ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNÈ
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Lès abonnements partent des 1» et 18 dé chaque avofë
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ÀNftONCÉ8
» LAGRANGÊ, CERF et G'°, 6, placé da la Bourse 1 * "
IOB
A cause de la. solennité de
l'Assomption, l'UXlVERS ne pa
raîtra pas demain.
FRANCE
PARIS, 14 AOUT 1892
C'est la lettre du marquis de Bra-
teuil à ses électeurs qui défraie encore
aujourd'hui toute la presse. Nous de
vons' constater que les journaux de
la'droite monarchiste sont en désac
cord sùr le jugement qu'ils èn portent.
■Pendant que le Gaiilois l'approuve, le
Jdonitèùr, la Gazette dé France et là
Correspondance Nationale expriment,
avec des tons différents, un regret ou
même un blâme. M. de Gassagnac fait
éclater ce blâme avec sa violence ordi
naire. Mêirie divergence à peu près dans
les journaux de gauche ; les un3 exal
tent la loyauté, le loyalisme, la probité
politique, l'honnêteté de M. de Bre-
teuil, les autres parlent de « débâcle »,
de « fin de la monarchie >> r , de « dernier
chevalier », etc. Le Monde loue l'élé
vation des sentiments dont s'est ins-
ptré le député démissionnaire.
On annoncé qué M. JÏoreau, député
du Nord vient d'adresser à M. Loubet,
{jrésident du conseil et ministre dé
'intérieur, une lettre par laquelle il
lui suggère d'amener le président de
la République à gracier le citoyen Gu-
line. On sait que ce nouveau conseil
ler d'arrondîssem'ént purge en ce mo
ment une condamnation à six àns de
réclusion, prononcée contre lui par la
cour d'assises de Douai à la suite ; des
incidents de Fourmies.. M. Moreaù
expose dans sa lettre que Guline a été
injustement condamné ainsi que son
ami Lafargue, et que si on ne le gra
cie pas, il s'en suivra des mouve
ments terribles dans le Nord et peut-
être ailleurs. Nous verrons quelle ré
ponse fera M. Loubet à cette requête
comminatoire du calomniateur des
usines chrétiennes.
11 paraît que le Congrès socialiste
de Saint-Ouen ne sera pas le ,vrai.
Celui-ci se tiendrait à Marseille au
mois de septembre, après une prépa
ration sérieuse dont un questionnaire
envoyé à tous , les conseillers munici
paux socialistes, fournirait les élé
ments. Nous publions plus loin ce
questionnaire avec l'appel des socia
listes marseillais qui se placent sous
le patronage de M. Guesde.
De nouveaux renseignement sont
venus rectifier la version d e l'Indépen
dance belge en ce qui touche la ré
ponse du gouvernement français à la
note de l'Etat indépendant du GongOw
- t - Dans cette réponse, le gouverne
ment français, ainsi que nous l'avons
dit,maintient toutes ses revendications
antérieures. De plus, en ce qui con
cerne la médiation, il déclare qu'il ne
peut l'admettre, dans l'état actuel des
. choses, et qu'il se réserve de prendre
lui-même toutes les mesurés qu'il ju
gera nécessaires pour assurer la pro
tection de ses nationaux.
Le Patriote publie urne lettre d'un
missionnaire neige qui se trouvait
dans l'Ouganda. Le missionnaire fait
remonter aux Anglais toute la respon
sabilité des massacres. « Tous nos or
nements sacrés,dit-il, ont été volés par
les protestants et actuellement ils ser-
vent aux orgies de nos persécuteurs. »
Le missionnaire ajoute qu« les chré
tiens ont fui vers le Bodou et qu'ils
sont suivis de plus de 100,000 per
sonnes.
Le Reichsanzeiger (Moniteur de l'em
pire allemand) annonce que l'empe
reur, après avoir pris connaissance du
rapport du chancelier de l'empire, à
décidé qu'il n'y avait pas lieu pour
l'empire de mettre à l'étude le projet
d'exposition universelle à Berlin. Lé
"rapport du chancelier publié par l'or
gane officiel constate en effet que c'est
un fraction assez restreinte de l'indus
trie nationale qui s'est prononcée en
faveur de l'opportunité d'une exposi
tion de ce genre.
Les gouvernements confédérés ont,
à une majorité écrasante, contesté
l'utilité d'une pareille manifestation
au point de vue économique. La
Prusse, notamment, a repoussé le
principe de l'exposition ; parmi les
Etats confédérés, quarante voix ont
émis un avis défavorable, sept seule
ment un avis favorable ; onze autres
n'ont pas pris position.
Le rapport ajoute que l'on né peut
pas songer à jnener à bien l'entreprise
proposée, si l'on n'est .pas pénétré par
tout de la conviction de l'utilité qu'elle
peut avoir pour l'industrie allemande.
D'autre part, les intéressés n'étant
pas disposés à faire ies sacrifices né
cessaires, le chancelierse voit dans
l'obligation de déconseiller à l'empire
d'entrer dans l'examen du projet
d'exposition.
D'après une dépêche de la Trinidad
envoyée au Herald de New-York, les
révolutionnaires du Venezuela au
raient pris la ville de Giudad-Bolivar
après un combat sanglant. Les troupes
gouvernementales auraient eu500 tués,
parmi lesquels se trouvent plusieurs
généraux. Quant aux révolutionnaires,
ils auraient eu presque autant de
tués, mais aucun général ne se trou
verait parmi les morts, ce qui leur as
sure une supériorité incontestable,
puisque c'est surtout aux généraux
qu'on doit, dans ces bienheureux pays
constamment en ébullition, le succès
:de toutes les révoltes politiques.
. A la dernière heure, une dépêche de
l'Agencé Havas porte que les troupes
de l'Etat libre du Goçgo, ont été mises
Complètement en déroute par les Ara
bes à Bena-Kampa, aù sud-ouest du
pays de Pakoûba.
M. Hodistèr, qui les commandait, a.
été mis à la torture pendant trois
jours, puis il a été décapité. : Deux
blancs seulement ont pu échapper au
massacre.
La défaite a eu lieu au confluent du
Lulua ét du Gaffai, à 80 milles environ
àù sud dé Stânley-Pool.
VAvenir de la flaute-Marne est un
organe conservateur qu'il faut classer
ftàrmi ceux que Léon XIII,. dan3 sa
ettre à Mgr l'évêque de Grenoble,
qualifie de « réfractairës ». Accepter
la Constitution ppur concentrer tous
les efforts de là lutte contre la légis
lation, paraît à ce journal, d'une poli-
tiquè inépte, et même criminelle, ou
bien peu s'en faut. Le résultat des ré
centes élections a.confirmé l 'Avenir
de la Haute-Marne dans sa manière
de voir. Il lui semble ressortir très
clairement du scrutin 1 qu'il" n'existe,
pour les conservateurs, qu'un moyen
ae ramener le peuple à leurs idées,
c'est de se poser plus que jamais en
adversaires irréconciliables du gou
vernement établi. Les conservateurs
vaincront en s'obstinant. — A pro ; ;, j
nous dit l 'Avenir, 'le succès da> ' -■'il- î
sou. Il s'est obstiné; il réparai {
vaincu d'hier triomphe aujour^L ui.f
Il est superflu d'insister sur cT que
ce rapprochement inattendu a d'obli
geant pour les conservateurs, sur le
tact qu'il révèle. L'Avenir trouverait:
il bon que ses amis recourussent aux
mêmes procédés électoraux que
M. Wilson?... Mais laissons cela. Oc
cupons-nous de ce que le journal ré-
fractaire de la Haute-Marne écrit à
notre adresse, à l'adresse des « soi-
disant catholiques ». Lés « soi-disant
catholiques », c'est nous-mêmes, en
effet, sans nulle vanité, nous et tous
ceux , qui suivent les directions de
Léon XIII. L'Avenir nous excommunie.
Rome n'est plus dans Rome, elle est à l 'Avenir!
Les '« soi-disant catholiques » sont
coupables « d'avoir voulu anéantir le
parti conservateur » ; et cela; dans
quelles conditions? Dans de3 condi-.
tions superlativement abominables !
s'écrie le journal de la Haute-Marne.
« Au lendemain d'élections presque
partout victorieuses! » Il paraît que
les conservateurs triomphaient à peu
près sur toute la ligne, lorsque, véri
tables traîtres,, nous avons jété le dé
sordre dans la bataille, en recom
mandant de transporter la lutte du
terrain de l'opposition systématique
au terrain constitutionnél. Ah ! si
nous avions su! Pourquoi l'Avenir ne
nous à-t-il pas prévenus plus tôt ? II
n'aurait point, aujourd'hui, à condam
ner les « soi-disant catholiques » en
ces térmés :
La victoire du radicalisme et de la franc-
maçonnerie est leur œuvre, depuis long
temps annoncée par nous, hélas !
Le peuple ne veut à aucun prix dé oè
qu'on appelle le « gouvernement des cu
rés », et avec cet épouvantail-là, nos adver-
sairas, dont la mauvaise foi est habile à
exploiter tous les prétextes, feront voter
tant qu'ils voudront le suffrage universel
pour les athées et les francs-maçons.
Ces catholiques dissidents se sont per
suadé qu'ils feraient mieux que les con
servateurs, — et les ont-ils assezraillés, ces
pauvres conservateurs ! —On peut contem
pler aujourd'hui les admirables résultats de
leur intervention.
200 sièges perdus par nous 1
Nous n'incriminons pas leurs intentions,
mais,grâce à leurs imprudences téméraires,
nous marchons à tous les désastres.
« Quand donc comprendront-ils, disons-
nous avec notre admirable Pape Léon XIII,
que l'Eglise ne veut pas, n'a pas à faire de
politique', qu'elle entend y demeurer étran
gère, s'en tenir résolument écartée ? »
Tel est le langage de l 'Avenir. Et
comme ce n'est pas seulement un
journal de la Haute-Marne que n'ous
entendons là, mais tous les journaux
ôonservateurs « réfractairës » de la
province, car, avec des variantes de
ton, ils parlent tous à peu près de
même, on ne trouvera sans doute pas
inutile que nous citions et relevions
les étranges propos que l'on vient de
lire. . -,
« Le peuple ne veut à aucun prix
de ce qu'on appelle le gouvernement
des curés »; l 'Avenir nous le signifie.
Or, comme ce qu'on appelle d'habitude
« le gouvernement des curés », c'est
tout uniment celui qui respecterait
les droits de l'Eglise, l 'Avenir nous
prévient donc que les conservateurs
de sa sorte n'entendent point, s'ils re
montent au pouvoir, nous donner un
gouvernement respectueux, dans la
mesure équitable, des droits de l'E
glise. On s'en doutait. II est bon d'en
avoir la confirmation.
Etranges conservateurs qui s'èm-
presseraient, redevenant les maîtres,
de tenir étroitement en bride la
grande force conservatrice du mônde!
C'est à ces conservateurs-là que nous
avons fait perdre, deux cents sièges?
Comme* s'ils n'étaient point de taillé
à les perdre tout seuls ! Nous en
avons pour garantie leurs défaites ari-
térieurès. Qu'ils ne cherchent donc
pas à rejeté r sur les autrés la respon
sabilité du nouveau désastre qu'ils
viennent de subir. Dociles à la direc
tion de Léon XIII, nous leur àvons
indiqué au contraire le meilleur ter
rain de combat, et c'est parce qu'ils
n'ont point voulu s'y placer/ ou bien
s'y sont placés trop tard, dans des
conditions qui devaient faire naître la
méfiance, qu'ils ont été battus.
. Dociles à la direction de Léon XIII,
nous autres! nous le disons. Mais
l 'Avenir soutient le contraire, et s'ap
puie, pour démontrer; son assertion,
sur unè parole attribuée au Pape.
Est-ce que l 'Avenir né sent pas l'in
convenance de son procédé ? Trois
lignes qu'on découpe, que l'on isole
de ce .qui les précède et les suit, que
l'on détourne ainsi de leur sens, même
si elles sont authentiques, rie consti
tueront jamais une preuve, un ar
gument. Mais en user. de la sorte,
c'est manquer de respect envers .Celui
qu'on prétend invoquer. L'Avenir
commet donc une irrévérence, un ou
trage. Et combien inutile ? Qui croira,
ayant lu l 'Avenir, que c'est nous qui
sommes les réfractairës et lui qui
obéit a,u Pape? Qui, même,..croira
que l'Avenir croit ce qu'il dit?
Pierre Veuïleot.
^ Mgr Frérot,' évêque élu d'Angou-
Iême, vient de recevoir du Souverain
Pontife une lettre que nous trouvons
"dans la Semaine Religieuse de ce dio-
.jr-eBMée de, ces indications :
Ài^i' ' Fi 'l' mû , • .uv3 sa. iio'rf'iation h.
VAv'soh-l (FArTfoulôuie,. euw
h Pups .®e »• lettre-pat*'ii?
quelle il priait,;^ ,-ée:
première démarche fût d. :• v
et d'amour à l'égard de sa personne
et surtout de filiale soumission envers*
et le Siège apostolique qu'Elle occupe avec
tant d'éclat..
Voici la réponse que Notre Saint-Père a
bien voulu adresser à l'évêque élu d'Ângou-
lême en date dn 27 juillet.
Suit le texte latin de la lettre du
Saint-Père,dont voici là traduotion :
À Notre très cher fils Jean-Baptiste Frérot,
évêque élu d'Angoulême, à Dijon.
LÉON XIII, PAPE
Cher fils, Salut ét Bénédiction
Apostolique,
, Nous avons eu pour très agréable, la
lettre respectueuse que vous Nous avez
éorite la veille, des nones d'avril ; néan
moins, il a fallu en différer la réponse, par
ce que Nous avons voulu vous écrire comme
à l'évêque élu ; ce qui n'était pas du tout
permis tant que vous n'aviez pas été an
noncé en consistoire selon le rite.
Ëa vérité, Nous avons ressenti un plai
sir très grand, de l'attestation par laquelle
vous déclarez que vous entrerez dans la
charge épiscopale avec le dessein de mani
fester votre fidélité et votre respect pour ce
Siège apostolique. De cela Nous faisons le
plus grand cas, surtout au temps pré
sent où il faut défendre la vérité catho
lique contre des ennemis très unis entre
eux ; c'est pourquoi il est absolument néces
saire que les chefs des diocèses associent
leurs forces et combattent pour la religion.
Mais cela ne peut se faire que si tous
éooutent l'Evêque suprême^ enseignant ce
qu'il faut faire, selon que le demandent les
choses et le temps. Le zèle avec lequel vous
vous proposez de faire ce qui aura le plus
Notre approbation, Nous est un indice que
de toutes vos forces vous vous donne
rez vaillamment et avec soin & toutes les
parties de votre charge pastorale.
Et comme les forees humaines n'y peu
vent suffire par elles-mêmes, Nous deman
dons à Dieu pour vous,dans toute leur am
pleur, les lumières de sa sagesse et les se
cours de la grâce céleste, dont vous sera
l'augure la bénédiction apostolique que
Nous vous accordons très tendrement.
Donné à Rome, près Saint-Pierre le
XXVII juillet, de l'année MDCCCXCII, là
quinzième de Notre Pontificat.
, LEON XIII, PAPE.
Qu'il nous soit permis de faire re
marquer dans cette lettre pontificale,
en .dehors des graves enseignements
qu'elle rappelle par rapport à la situa
tion présente, un point qui tire de la
récente décision du Conseil d'Etat
une nouvelle importance.
On sait, que le rapporteur, adoptant
la thèse de la presse révolutionnaire
sur le caractère du prêtre et de l'évê
que, faisait un grief au catéchisme de
Luçon d'enseigner que le prêtre ni
l'évêque ne son-t des fonctionnaires, et
qu'ils ne tiennent en aucune manière
ae l'Etat leur pouvoir de juridiction.
Or, que dit le Pape à ce sujet ? Que
l'évêque nommé ne devient évêque
élu qu'après que son nom a été par le
Pape proclamé en consistoire. Nous
nous bornons à cette remarque,qui ne
paraîtra nouvelle qu'à nos adver
saires, et qui est décisive. Elle leur
montrera si nous avions tort de sou
tenir que les évêques ne tirent pas
leur pouvoir de l'Etat, puisqu'ils ne
sauraient l'exercer avant que le Pape
ne leur ait donné la juridiction.
Une fois de plus il est prouvé que
telle est la doctrine de l'Eglise, et
comme l'Eglise, de par l'article 1" du
Concordat, doit jouir en France' de la
pleine liberté d'exercer son culte, par
Conséquent de profasser sa doctrine,
ôn n'a pu condamner les catéchismes,
échos de cette doctrine, qu'en violant
manifestement lè Concordat.
Auguste Roussel.
Nous lisons, aujourd'hui dans la
Semaine Religieuse de Rennes, au su
jet de lacondamnation.de S. Em. lé
cardinal Place par le conseil d'Etat;
Nous n'avons pas besoin dé rappeler à
ùos lecteurs le texte des dèux leçons qui
ont valu à notre vénérable et vaillant cardi
nal l'honneur de cette condamnation.
Ces deux leçons sont le commentaire
précis et populaire des Encycliques de Sa
Sainteté le Pape Léon XIII sur lès Devoirs
des chrétiens comme citoyens, ét sur les
Devoirs des parents par rapport à l'éduca
tion de leurs enfants.
Dan3 là seconde leçon, 1 Son Eminence
dit :
« Nous obtiendrons , d'être gouvernés
chrétiennement, en votant aux élections
pour des hommes résolus à défendre les inté
rêts de la religion et de là société. »
Dans la ^seconde leçon, Son Eminencé
rappelle aux parents qu'ils ne peuvent en
voyer leurs enfants dans des écoles mau
vaises, et Son Eminence ajouté : « On en
tend par écoles mauvaises celles où les
enfants seraient en danger de perdre la foi
ou les mœurs. »
Un évêque peut-il donner aux fidèles
dont il a reçu la charge un enseignement
différent sur oes questions essentiellement
religieùse's ?..
. Un évêque a'a-t-il pas le droit et le de-
yôir de maintenir l'enseignement'càtholiqué
sur ces questions primordiales ?
Les témoignages d'admiration, les félici
tations respectueuses qui arrivent dé toutes
parts ■ à notre vénéré cardinal prouvent
combien son attitude inébranlable et cou-
ragéuse a répondu à l'attente du clergé et
des oàtholiques, non seulement dans l'éten-
«dviejie notre diocèse, mais dans la France
,mesures peuvent
- r J. vi
que oe6 i.„,
cèse de Rennes
d'agents électoraux, de fonctionnaires
politiques opposés au curé, qu'ils mé
ritent absolument l'augmentation dé
salaire dè3 longtemps promisé. Oui,
la caisse gouvernemental est vide,
mais poùrquoi né voterait-on pas
quelque nouvel impôt à cette inten
tion? Les contribuables ne disent rien;
profitez-en donc ! Eh puis, plus ils
verront d'employés et de fonction
naires divers nien payés, plus ils se
ront coatefits. Ils voudraient tous
être fonctionnaires, les contribuables.
C'est le rêve commun à tous, l'idéal
ëntrsvu.
Une souscription est ouverte dans
les journaux de la Drôme pour les
inondés de ce département. Mgr l'é
vêque de Valence, en s'inscrivant
f' our la; somme de 1,000 francs, adresse
la Semaine Religieuse la belle lettre
que voici :
Monsieur le directeur.
.Lors de la suppression dè mon traite
ment, lés journaux catholiquès de la Drôme
eurent la charitable pensée d'ouvrir une
souscription pour sûppléer à l'indemnité
qui m'était injustement retirée. Je vous ai
déjà dit combien j'avais été touché de l'élan
filial qui s'était manifesté-si spontanément,
àcette occasion,, dans notre diocèse. La
souscription du Journal de Monlélimar s'é
leva h. mille francs environ. ..
Aujourd'hui qué celte ville et les lieux
circonvoisins ont été frappés par la main
de Dieu, bien, autrement redoutable que
celle des. hommes, je veux, à mon tour,
prouver à ces chères populations combien
jè é.uîs sensible â leurs épreuves, et com
bien je serais heurexx de pouvoir les soula
ger. Si les enfants aiment leur père, le père
n'aimé pas moins ses enfants.
Veuillez m'inscrire pour mille francs, qué
vous ajouterez au produit des quêtés que
j'ai prescrites en favëur des victimes des
inondations ét de la grêle.
Agréez, monsieur le directeur, l'expres
sion de mon affectueux respect.
\ C harles.
Evêque de Valence.
< u
1891, aujourd'hui répandue«-4rtdçis u ..:l : <
d'exeanplaires,..dpmeureront desçrroa»»^
règle de conduite de tous les" fidèles re.spe,ç:
tueux de l'Eglise et de ses enseignements
immuables.
C'est une prôuve de plus que l'ar-
de nos évêques et de nos prêtres
- çj es pauvres, ét qùe ehaquè
a gouvernement #upjirnnë un
yt -ecolésiastique| ;
> qui sont voleg. **"
fcSi.
fois
Le R. P. .Gayraud ayant prié un re
ligieux de son ordre de présenter au
cardinal Rampolla un exemplaire de
la brochure : Lé devoir des Catholiques
français au moment présent, a reçu , la
lettre suivante de Son Eminence le
cardinal secrétaire d'Etat :
Révérendissimè Père,
Je suis bien reconnaissant à Votre Pater
nité. révérendissinje dé m'avoir fait tenir
l'exemplaire que le R. P. Hippolyte Gay
raud a bien voulu m'ôffrir dè sa brochure :
Le devoir des Càthbliques français àù mo
ment présent. Le sujet qu'il a entrepris de
traiter est de la plus stricte actualité, et
pour cela seul il m'aurait grandement in
téressé. Mais c'est là le moindre de ses mé
rites; car,ainsique Votre Paternité me l'as
sure, l'auteur expose les intentions du
Saint-Père touchant la question. brûlante
de la forme de gouvernement en France,
d'une manière si délicate qu'il ne blesse la
susceptibilité d'aucun parti; de plus, il rec
tifie les idées erronées de beaucoup ,de ca
tholiques, et surtout il éclaire l'esprit de la
jeunesse, à laquelle il adresse spécialement
ses observations. Le grand profit que la
jeunesse en retirera tournéra ensuite à
l'avantage du pays tout entier.
Je vous prie donc de remercier l'auteur
de son offre gracieuse et dè lui présenter
mes félicitations pour le zèle avec lequel il
emploie son talent au service de l'Eglise et
de la patrie. Je ne doute, pas que sa bro
chure ne. soit généralement accueillie avec
une faveur particulière.
De Votre Paternité Révérendissime le
très affectionné serviteur en Jésus Gh'rist.
Card. R ampolla.
Rome, 23 juillet.
Nous lisons dans l 'Etoile de la
Vendée :
On se. rappelle qu'il y a quelques jours,
M. l'abbé Rousseau, vicaire à Saïnt-Phil-
bert-de-Bouainé, était assigné en police cor
rectionnelle, et sur les dépositions de trois
gamins de 10 à 11 ans condamné. Jeudi
dernier, c'était le tour dé M. le curé qui
avait à répondre du délit d'avoir lu en
chaire la citation concernant M. l'abbé,
que lui avait remise, en l'absence de ce
dernier, l'huissier Pavageau de Rooheser-
vièré. — L'honorable ecclésiastique faisait
défaut à l'audience, mais était représenté
par M" Bourgeois. Les trois instituteurs laï
ques de Saint-Philibert servaient de témoins.
Ce sont des instituteurs catholiques modè
les, car ainsi que l'a fait remarquer très
spirituellement M. le défenseur, s'ils assis
tent & la grand'messe tous les dimanches,
c'est moins pour surveiller M. le curé ou
son vicaire et noter leurs paroles, que par
piété. Enfin le tribunal, aveo les renseigne
ments fournts par ces fidèles employés du
gouvernement a condamné M. l'abbé Gi
rard à 100 fr. d'amende et aux dépens. Ce
ne sera point enoore cette condamnation
pui fera fleurir les écoles laïques de Saint-
Philbert.
Décidément les instituteurs laïques
sont bien partout et toujours les rabat
teurs des procès contre le clergé.
Gomme le disait si naïvement un
journal que nous citions hier, ces
nraves instituteurs ont si bien rempli
le rôle principal qwi |eur a £té confié,
Nous n'en avons pas fini^'avec, les
discours de distribution de prix. Lb
Journal du Loiret nous donne des dé
tails sur celui que vient de prononcer
ùn docteur Halrnagrand, à Orléans.
Pariant aux énfants des ecoles de la
ville, il leur a,fait l'apologie de l'école
laïque, gratuite et obligatoire. Il a cru
démontrer que la neutralité était et
Îiouvaitêtre réelle, et que l'école, selon
e cœur de M. Ferry, était l'asile même
de la libèrté de conscience. Nous en
avons eu,-en effet, maintes preuves
dans ces discours qué nous avons pré-
çédemment cîtés.
Quant à l'enseignement religieux,
M. le docteur Halmagrand déclare que
les conservateurs n'y voient qu'un
moyen de sujétion sociale. En somme,
le discours du docteur a-été, incontesta
blement, une harangue politique^ Mais
alors, supposez que M. le docteur Hal
magrand soit un pré tre et qu'il ait expri
mé le contraire de ce qu'il a dit ; en
tendez-vous d'ici les récriminations
gouvernementales: Gomment! faire
de la politique devant dès enfants !
Que ce prêtre soit poursuivi et con
damné!
Ainsi, nos adversaires ont le droit
de nous attaiquer et de tout dire et
nous nous n'avons pas le droit.de nous
défendre, c'est ce qu'on appelle l'éga
lité et la liberté !
Les Canadiens français
AUX. ÉTATS-UNIS (1)
L'es Canadiens - Français émigrés
aux Etats-Unis conserveront-ils leurs
mœurs, leur langue et un Clergé qui
la parle, où seront-ils américanisés
malgré leur résistance? Cette ques
tion est posée, et elle mérite atten
tion.
On connaît la prodigieuse fécondité
des Français du Canada. Quand la
France perdit, en 1763, cette belle co
lonie, elle y laissa 65,000 colons de
notre race ; aujourd'hui leurs descen
dants dépassent deux millions ; on en
compte 1,300,000 au Canada et plus
de 750,000 aux Etats-Unis, où presque
tous ces émigrés se sont établis d'une
manière permanente.
C'est après la guerre de sécession
que la masse de cette population s'est
déplacée. Quand la paix fut rétablie,
l'industrie reprit une grande activité
dans les centres manufacturiers de la
Nouvelle - Angleterre, qui comprend
six Etats. Dans l'Est et le Nord du
Canada les terres sont médiocres ;
beaucoup de petits fermiers y nourris
saient difficilement leurs nombreuses
familles. Ils apprirent que chaque ou
vrier gagnait au moins un dollar par
jour dans les manufactures améri
caines ; c'était l'aisance immédiate
pour une famille dont cinq ou six per
(i) Les Canadiens-Français de la Nouvelle-An
gleterre, par le P. Hamon, S. J.
Lettres à l'Enfant terrible de la Calholic Review,
par J.-B, Guillet.
sonnes pouvaient travailler. Un coù-
rant d'émigration se produisit et
grossit, avec une étrange rapidité.
Plus dé 400,000 Canadiens-Français
résident maintenant dans la Nouvelle-
Angleterre, où ils travaillent pour la
plupart dans des filatures 1 , des fabri
qués de chaussures et diverses usines.
Les industriels dè ce pays seraient rui
nés s'ils perdaient leur mairt-d'œuvre.
Plus de 350,000 immigrés de la même
race sè sont fixés dans d'autres Etats
de l'Union. Ce nombre total, qùi ap
proche déjà de 800,000*, sera peut-'
etre triplé dans vingt ans ; car
le courant rie se ralentit pas et
les Canadiens ont conservé aux
États-Unis ïèur merveilleuse fécon-.
dité ; huit ou dix enfants dans beau
coup de leurs ménages. Lès Améri
cains, aù contraire, qui vëulént abso
lument gagner de l'argent, le dépen
ser largement et vivre à leur aise, se
résolvent à la stérilité. C'est l'immi
gration caria!dienne, irlandaise, alle
mande, italienne, qui grossit si pro
digieusement la population de là
grande république.
Là majorité dès fabriques où les Ca
nadiens-Français travaillent sont ins
tallées "dans de petites villes dè dixù
quinze mille âmes, saines; propres et
même élégantes. Les rues sont plan
tées d'arbres et bordées de jolies mai
sons, devant lesquelles se voient des
pelouses ornées ae massifs d'arbustes
et de corbeilles de fleurs. Une nota
ble partie de ces habitations appar
tiennent aux Canadiens. Ils sont arri
vés pauvres, mais sobres, honnêtes,
laborieux et intelligents ; déjà, dans
la Nouvelle-Angleterre, 16,000 d'en
tre eux sont propriétaires; 35,000 jouis
sent du droit électoral.
Se groupant, autant que possible,
dans les mêmes quartiers, ils sont
parvenus, en 24 ans, à créer 120 pa
roisses, dont ils ont bâti les églises.
Ils ont construit 50 couvents, où des
religieuses donnent une éducation ca
tholique et française à plus de 30,000
'enfants; ils ont organisé 210 sociétés
de Saint-Jean-Baptiste, pour conser*
ver leur religion, leur langue et leurs
mœurs ; ils ont fondé 15 journaux
français pour défendre leur cause. Se
lon toute probabilité, ils compeseront
bîintrH.Ja majorité des catholiques
âani la Nouvelle-Angleterre.
\\t;vlïL'U-Uni ?I*tes-Irlandais s'amé-
ric^vaeiît f , rompieir>e:ït ët'"-las. Al 1 e -
wnîtitâmi îtvac
cairis J tiè5 la première "ou ta gès&ûi^jiï©.
génération /"'-Les? ■ 0;< na ' 1 ien.i>-?**# l i^i'à
forment au contraire^» peuplé'dis
tinct, un bloc' inébranlkWe^us^u'à
présent; ils gardent, comme ua^égùjt
sacré, le souvenir du passé, l^/fife'^tà
de leur origine, la mémoire des èom-
bats de leurs pères pour la France. On
énseigne l'anglais dans leurs écoles,
mais dans la famille et à l'église on
ne parlé que le français.
Ils ont conservé intact leur carac
tère national, franc, gai et généreux.
Visitons, par exemple, avec le P. Ha
mon un quartier cananien de Holyo-
ka. Au centre d'une vaste place s'é
lève une belle église neuve, qui a
coûté 500,000 francs ; la place, l'église,
lés rues adjacentes appartiennent aux
Canadiens. C'est un soir d'été. Les en
fants jouent et crient dans les rues ;
les jeunes filles se promènent en ba
billant sur les trottoirs ; les "hommes
fument et jasent avec entrain devant
leurs demeures. De bruyants éclats de
rire retentissent ; on entend les gais
refrains des chansons canadiennes.
Quél contraste avec l'attitude mo-
roée et in sociable dés Américains ! 1
Le bien-être gùe nous constatons
n'a pas été acqriis sans pèiiïé par les
émigrés; il leur a fallu une volonté
tenace, une' admirable continuité de
sacrifices, pour constituer leurs 120
paroisses.de la Nouvelle-Angleterre;
te P. Hamon a raconté l'intéressante
histoire des paroisses fondées dans
quatre Etats dé cette région.
Un missionnaire breton, Mgr dè
Goesbriand, nommé évêque de Bur
lington en 1853, a pris l'initiative de
ces fondations, et acquis par ses bien-*
faits la reconnaissance des émigrés
canadiens. Les voyant dénués de ser
cours religieux, il chercha d'abord
des auxiliaires au Canada ; il ramena
ensuite, de la Bretagne, sept jeunes
prêtres, en.1.855. Quand les Canadiens
se précipitèrent en foule dans la Nôu^
velle-Angleterre, dix ans plus tard,
Mgr de Goesbriand et les autres évê
ques de ce pays s'empressèrent de rei-
cruter des prêtres parlant le français,
Tout ce clergé rivalisa de dévouement
et parvint à fonder ces nombreuses
paroisses.
Citons deux exemples de ces créa
tions.
Voici une exception. Le P. Gam ar
rive, en 1855, du Finistère ; ayant réa
lisé sa fortune considérable, il l'em
ploie aussitôt tout entière à bâtir une
eglise et un couvent ; se prescrivant
ensuite la plus sévère économie,.il nfe
vont rien demander à ses paroissiens
de Swanton-Falls. Outre cette localité
il dessert, pendant bien des années,
Alburg et Highgate, à 13 milles de
distance, et par tous les temps il fait
ses courses à pied. Il n'y a dans son
petit presbytère ni meubles, ni poêle,
ni lit ; le soir venu,il dort dans un fau
teuil. Ï1 se blesse dans une chute : alors
ses Canadiens se révoltent contre son
rigorisme cénobitique; ils envahis-
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