Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1892-08-11
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1892 11 août 1892
Description : 1892/08/11 (Numéro 8868). 1892/08/11 (Numéro 8868).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ÉDITIO N QU OTIDIENNE
ÉTRANGER
(union postai,»)"
PARIS
■t départements
Un an . . . . . . 55- »
Six mois 28 50
Trois mois. ... 15 »
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UN NUMÉRO | ^YpLUrkknt*::'. ïl*-*'
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PARIS
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ANNONCES 1
MM. LAGRANGB, CERF et G 1 *, 6, place de la Bourse
FRANCE
PARIS, 10 AOUT 1892
M. Bourgeois n'est pas heureux. Le
voici en querelle avec des instituteurs
du département de Vaucluse qui, sur
l'instigation d'un des leurs, retraité,
membre du conseil départemental,
veulent se réunir en un congrès ré
gional, sous la présidence d'honneur
de députés et sénateurs de la région,
avec le but avoué de provoquer la re
fonte de la loi de 1889 dans le sens
d'une augmentation de traitements.
Le préfet, M. Gaston Carie, ayant
consulté M. Bourgeois sur la léga^
lité de cette manifestation, M. Bour
geois répond, en invoquant l'autorité
de son prédécesseur , M. Spuller,
qu'il est impossible «de laisser s'in
terposer entre les instituteurs et
les pouvoirs publics d'autres chefs
que leurs chefs hiérarchiques et le
ministre. » Si donc le congrès de
Vaucluse devait avoir ce caractère, ce
serait un abus qu'on ne saurait tolé
rer ; mais s'il doit se borner à des en
tretiens sur lès questions qui intéres
sent les instituteurs, le ministre n'y
fait pas d'objection. Seulement il
ajoute, avec une certaine amertume,
que les préoccupations des institu
teurs ne se comprennent guère, après
tout' ce qu'on a déjà, fait pour eux
et ce qu'ils doivent attendre en
core de projets de loi déjà déposés
« Je ne vous cacherai pas, monsieur
le préfet , poursuit textuellement
M. Bourgeois, qu'à parcourir rapide
ment les desiderata, énumérés dans le
programme sommaire qua vous m'a
vez communiqué d'après les journaux
de votre département, j'ai eu l'impres
sion qu'il y avait là des exagérations
dont les instituteurs seront les pre
miers à faire justice. Ils verront bien
vite que si, par impossible, ils obte
naient tous les avantages que ce pro
gramme fait briller à leurs yeux, ils
formeraient en France une classe pri
vilégiée ; il n'y aurait plus entre les
instituteurs ainsi traités et le reste des
fonctionnaires, soit de l'Université,
soit des autres services publics, au
cune commune mesure. » Voilà donc
les instituteurs accusés par le ministre
lui-même d'être des ingrats et des in
satiables. Nous supposons qu'ils n'au
ront pas grande reconnaissance à
M. Bourgeois d'en recevoir ce double
compliment.
Le Patriote de Belgique, dans un
article relatif à l'incident franco-con
golais, prend la défense de l'Etat in
dépendant et s'élève contre les arti
cles publiés par divers journaux fran
çais au sujet d'un incident sur lequel
les renseignements manquent encore.
Finalement, le Patriote dit que si la
France persiste à écarter une média
tion, elle foulera aux pieds l'acte de
Berlin. Mais il nous semble que par
ler de la sorte, c'est précisément pré
juger la question, ce qui n'est peutr
être pas le meilleur moyen de la ré
soudre.
butte les catholiques qui voulaient ho
norer Christophe Colomb. Elle se re
commande, par suite, à l'attention de
nos lecteurs.
Nous avons une nouvelle décision
du Conseil d'Etat, et, par fortune,,
celle-ci n'est pas absolument mau
vaise. Expliquons-nous et, pour plus
de clarté, rappelons brièvement les
faits.
On sait qu'une loi de finance votée en
mars 4 885 a supprimé pour l'avenir les
traitements des chanoines, qui devront
disparaître à mesure que disparaîtront
les titulaires qui existaient a l'époque
la disposition formelle de l'arrêté de
nivôse an XI qui déclare les traite
ments ecclésiastiques « insaisissables
dans leur totalité », il est incontesta
ble que l'Etat,opérant la sécularisation
des biens de l'Eglise,'a pris l'engage
ment de subvenir à son entretien. A
la vérité, il n'a pas remis aux établis
sements ecclésiastiques des titres de
rentes ou « cartel les », à l'instar de ce
qui s'est fait en Italie; mais son obli
gation n'en est pas moins stricte, et
la nature de cette obligation ne dif
fère pas; d'avec celle des» « cartelles »
italiennes.
En d'autres termes, c'est comme an
cien propriétaire non remboursé que
le clergé est payé, et non comme corps
j « fi i.: • i. i »
aux jeunes qui savent parler ou écrire
Deourtins en Suisse, l'abbé Garnier en
France, l'abbé Pottier à Liège, et l'an der
nier les étudiants de Louvain qui se rendi
rent sans hésiter à la i/aison du Peuple.
C'est ainsi désormais, nous en avons la
fortifiante espérance, que la jeunesse ca
tholique défendra l'Eglise, proclamant fiè
rement sa foi qui est sa noblesse, dépouil
lant toutes les craintes mesquines, tous les
petits calouls qui glacent les cœurs et para
lysent les volontés.
Que les masses ouvrières entendent des
voix catholiques, qu'elles s'habituent à nous
rencontrer partout où il s'agit de les dé
fendre, le progrès sera énorme et les con
séquences salutaires.
Ces idées, subversives encore pour quel
ques rares esprits obstinés en des routines
des lecteurs de cet excellent journal | tages, ils évitent avec soin toute lutte,
i*o ffll A lû /"» m t a AtfiA I n I ■ < . n ■ _ »
D'une communication faite hier à
la Chambre anglaise par M. Lowther,
le secrétaire d'Etat parlementaire atix 1
affaires étrangères, il résulte que la*
société anglaise de l'Afrique orientale
à donné l'ordre à tous ses officiers de
quitter 7? r s le 31 décembre l'Ouganda
où elle eût miCl'x fait de ne jamais
entrer. En outre, ■ il risS!?Itérait d'une
lettre reçue d'un missionnaire proje
tant, en date du 3 mai, que le capitaine
Lugard a consenti à . une division du;
territoire. D'après cet arrangement,
les catholiques armés resteront dans
le Buddu, tandis que dans l'Ouganda
tous les cultes seront libres. ,
On ajoute que la société anglaise de
l'Afrique orientale vient de recevoir
des dépêches du capitaine Lugard,
mais elles, n'ont pas encore été com
muniquées au ministère des affaires
étrangères.
Gomme on l'avait prévu, M. Glads
tone est intervenu hier dans les dé
bats de l'adresse par un discours qui
n'a pas duré moins de cinq quarts
d'heures, ce qui prouve la solidité
physique du vieil nomme d'Etat. Au
moral, non plus, il ne paraît pas
avoir faibli et l'on dit que rarement
l'éloquent old man a été plus lucide,
plus écouté, plus remarquable. Il a'
été fréquemment interrompu par de
vifs applaudissements.
On croit qu'après le scrutin sur. le
vote de défiance, qui aura peut-être
lieu aujourd'hui, M. Balfour proposera
l'ajournement de la Chambre à lundi.
Dans cet intervalle, le cabinet donne
rait sa démission. M. Gladstone serait'
ensuite chargé immédiatement de for- !
mer un nouveau cabinet.
La nouvelle plusieurs fois annoncée
de la démission de M. Herrfurth, mi
nistre de l'intérieur de Prusse, est au
jourd'hui officielle. En l'énregistrant,
le Moniteur de l'Empire annonce que
le comte Eulenbourg, président du
conseil sans portefeuille, occupera le
posté de M. Herrfurth.
Une correspondance de Borne, que
nous publions plus i°in, donne des dé'
tails tristement, intéressants 6ur les
violences auxquelles se soni vûS
était nommé chanoine de Saint-Jean
de Maurienne. Le ministre se crut
donc autorisé à ne lui point servir de
traitement. De là, réclamation du nou
veau dignitaire, appuyée par son évê-
que ; elle n'obtint aucun succès* et fut
même nettement repoussée par unedé-
cision ministérielle du 15janvier 1887.
Le 7 avril suivant, cette décision était,
déférée au Conseil d'Etat par M. le
chanoine Truchet, personnellement
intéressé,et par Mgr l'évêque de Saint-
Jean de Maurienne, gardien des droits
du chapitre, Qui dira pourquoi il a,
fallu au Conseil d'Etat plus de cinq
ans de réflexion pour donner enfin
son avis dans cette affaire?
Quoiqu'il en soit des causes de cet
invraisemblable délai, nous somzçes
en face de considérants qui ont/un*
double intérêt. En effet, l'argumenta
tion des vénérables appelants était
principalè et subsidiaire; Au princi
pal, ne pouvant imaginer que le, gou
vernement gardât le droit d'approu
ver la nomination des chanoines tout
en se soustrayant à l'obligation de leur
assurer un traitement, ils soutenaient
que la loi du 21 mars 1885 ne contient»
aucune disposition explicite d'après
laquelle les chanoines nommés à
partir de sa promulgation ne devraient;
recevoir aucun traitement. Si, dir
saient-ils, cette loi a réduit budgétai-
rement le crédit proposé pour alloca J
tions aux chanoines, c'est sans douté
qu'elle a eu en vue la suppression, par
voie d'extinction, des canonicats exis
tants; mais elle n'a pas entendu auto
riser le gouvernement à instituer une
catégorie nouvelle de chanoines qui,
tout en continuant à être agréés par
lui, ne recevraient pas le traitement
jusqu'alors inséparable de leur titre,
et, dans le sens de cette interprétation,
ils invoquaient les déclarations mê
mes du ministre des cultes, faites au
cours de la discussion de la loi.
Subsidiairementy ils invoquaient ? la -
situation spéciale du chapitre de Saint-;
Jean de Maurienne, qui, par le fait de'
l'annexion de 1860, doit bénéficier en
France de la situation qu'il avait sous
la loi sarde, et qui lui a été formelle-
reconnue par l'article 7 de la convenu
tion du 4 octobre 1860* Or, sous le
gouvernement sarde «le service des
cultes était assuré au moyen de titres
de rente ou « cartelles"» remis aux
établissements ecclésiastiques pour les
indemniser de la sécularisation de
leurs biens, et dont l'annexion n'a pu'
les déposséder,
Il était difficile' au Conseil d'Etat
d'écarter cette argumentation, quitou»
che à des points de droit internatio
nal. Aussi l'a-t-il admise. Màis," —et
c'est ici que se justifie la'réserve dont'
nous accompagnions plus haut la nou
velle de sa décision — il a intrôduit
une distinction entre - ' la nature" des
cartelles », faisant une part de celles
qui étaient I* représentation des biens
sécularisés ' et une autre part de celles •
dont l'attribution constituait simple
ment un mode de paiement dé tout ou
partie d'un 'traitement. De qrçolle na
ture sont celles qui figurent au procès?
C'est ce qik'on n a pu établir, et c'est '
afin de le déterminer que le Conseil
d'Etat a renvoyé les appelants devant
le ministre des cultes, ajoutant que,
dans le premier cas, comme il s'agît
d'una véritable propriété appartenant
au chapitre, le ministre sera,tpnù de
délivrer au chanoine Truchet le mon
tant des droits afférents au canoni-
cat dont il est titulaire dans les arré
rages de la « cartelle ». Au cas con
traire, c'est-à-dire si l'attribution dès
« cartelles » constituait simplement un
mode de paiement^ M. le chanoine'
Truchet ne toucherait pas un sou de '
plus que les chanoines qui ont été'nom
més par toute la France après la pro
mulgation de la loi du 21 mars 1885!
Il faut convenir que cette distinc
tion est bizarre, car, quelle que fûtla
destination de l'emploi des' cartélles,
il est certain qu'au jour où elles furent
remises aux autorités diocésaines pour
le compte du chapitre-et, après l'an
nexion, par l'évêque à l'Etat au nom
du même chapitre,elles constituaient,
pour ledit chapitre, une propriété vé
ritable, dont on ne saurait interdire à
un chanoine devoir le bénéfice 'parice
qu'il aura été nommé après' le vote
d'une loi qui décide la suppression des
traitements de ph^poine' par vbie
d'extinction des titulaires;
Une autre remarque gui soyt tout
naturellement de la décision du Gon-
seil d'Etat, c'est que le ministre des
cultes viole outrageusement le droit
de propriété quand il se" permet de
rétenij? ou de supprimer un traite
ment ecclésiastique. En effet, à part
auprès de' nos amis nous
* . luumgn eau po.j'o.ct, uun cuuiJuuB uurpa surannées, font largement leur trouée. Les
du vote de cette loi. Or, en septembre de fonctionnaires, attendu que le pré- nombreusesmarqties'de sympathie que nous
delà même année, M. 1 abbé Truchet tre n'est pas un fonctionnaire. Il s'en- avons recueillies
ôfnit rwmmii rt v.on/Mnz» suit. d'après la distinction même que 1® prouvent,
vient de faire le. ConseiLd'Etat,, qy'il
ne saurait y avoir de doute sur Us
droits de 1 Eglise et, les devoir,s de
l'Etat .en la matière. Comment se fait-
il pourtant, que, se donnant un dé
menti à lui-même, ,1e Conseil, d'Etat
ait toujours repoussé jusqu'ici les re
quêtes^ des cures privés, 4e traitement,
qui lui, demandaient 4e, faire recon
naître leur droit ? La justice est boi
teuse, dit-on parfois pour expliquer
ses lenteurs et la. justice administra-,
tive vient de prouver qu'il n'en est
pe,ut-étre pas de plus boiteuse qu'elle;
mais serait-ce trop dire d'ajouter que
parfois, non.seulement elle est lente,
mais elle est torte ? Le fait est que,
dans l'espèce, elle- reprend d'une
main ce qu'elle donne de l'autre. Et
pourtant, c'est un brocard juridique,
bien connu au Conseil d'Etat comme
. ailleurs, que « donner et retenir
vaut».
Auguste Roussel.
Ce langage est certainement optir
miste et l'on peut'dire que.ceux qui le
tiennent espèrent trop. Mais il faut
dire aussi et 'avee plus d'assurance
que mieux vaut trop espérer que de
n'espérer rîeii et dè s'appuyer sur ce
sentiment 5 pour ne rien faire. Or, tel
est le cas ae beaucoup de nos sages
Ils 'craignent tant de perdre leur peiné
qu'ils* ne se ' donnent aucune peine.
Cette sagesse est fausse ; et nous pen
sons, quant à la ' question dès réu
nions publiques; que la crainte d'y
{>arler en vain ne doit' pas empêcher
es ; catholiques de' s'y faire entendre.
E. V.
ne
Le mouvement social chrétien s'ac
centue en Belgique et y prend des dé
veloppements qui promettent d'arrêter
ceux du socialisme, si redoutable en
ce,pays où une partie notable de la
classe ouvrière est dans une situation
fort pénible. Cependant il y a là bien
des oeuvres particulières animées dé
l'esprit religieux et que soutiennent
bon nombre de patrons, mais elles ne
suffisent pas. Il y faut joindre dès ré
formes générales ayant pour bases les
enseignements, largement compris et
appliqués>de l'Encyclique sur la Con
dition des ■ ouvriers. Des groupes sé
sont formés et d'autres sont en forma
tion dans ce but. On marche; et la
Belgique, qui, lorsque nous eûmes'
l'Encyclique* paraissait avoir • quelque '
peine à nous suivre, prend maintenant
le pas sur nous.
Il faudra examiner de près et d'en-*
semble ce travail», qui» s'affirme* à la
fois par les actes et les doctrines, et
auquel nous voyons s'associer, plus 4
ou moins à fond, des journaux catho
liques et des hommes politiques qui
d'abord lui ! avaient été hostiles/ Au
jourd'hui nous noterons - un détail ;
c'est- la tendance des catholiques bel
ges les ■ plus - militants * et''même de<
prêtres dévoués à se mêler aux réu
nions • que tiennent les socialistes.?
Cette tendance doit-elle-être combattue»
ou encouragée? Sans prendre abso
lument? parti, et < en- reconnaissant
Îu'en Belgique *comme> en" France il
oit,»-selon les lieux» et les circonstan
ces,-y avoii»! dm pour- et? < du- contre?
nous pensons qu'il vaut mièuXî l'en
courager j C'est* l'avis que « soutient '
l' Avenir social, à fpropds «run incident
tapageur quis^st prodûit deMière-
ment à* Bruxelles et -auquel deux >de ft
ses rédacteurs unt été mêlés. Voici les i
explications ou, si l'on» veut, la dé J
fense de ces deux militants :
A la suite d'une, conférence faite
dernièrement à Tours sur' lé pro
gramme de «* l'Union catholique ré
publicaine de la Touraine », M. le
comte de la Férté, lieutenant-colonel
' en' retraite,' a ! reçu la lettre suivante
de S. Em. le cardinal Rampolla:
« Illustrissime Seigneur,,
> « L'éminent comte de Mun a eu la gra
cieuse pensée de m-envoyer le disoours que
Votre Seigneurie a prononcé récemment à
Tours, relativement aux devoirs des catho
liques français.
« Après l'avoir lu aveo beaucoup dé plaisir
et d'intérêt, je n'ai point oublié de le mettre
sôus les yeux du Saint-Père, et je me ré
jouis de vous faire connaître la satisfaction
| de Sa Sainteté pour les sentiments expri
més par vous et pour le zèle que vous em
ployez à amener à leur plein accomplisse
ment les enseignements du Saint-Siège,
rappelés dans ce discours.
| « En ajoutant que Sa Sainteté, en témoi
gnage de sa satisfaction, vous transmet af
fectueusement sa bénédiction apostolique,
J'ai le plaisir de me dire, aveo l'estime la
plus parfaitement distinguée,
« De Votre Seigneurie illustrissime
« le très affectionné serviteur*
« M.' cardinal Rampolla. »
i Aveo plus d'auterité encore que le
Moniteur de Rome, la Voce délia Verità
du mardi 1 9 août publie, sur le récit
de Mme Séverine, parti dans lé Figaro,
la note que voici :
Ce n'est pas sans raison que nous avons
fait les plus amples et formelles réserves
eh reproduisant, d'après le Figarb , les par
ticularités ' d'une' audience qu'a eué du
Saint L Pôré* Madame' Séveriiit et- qu'elle' a
raoontées.
En effet, nous étant procuré là-dessus des
informations précises, nous avons pu affir-
mer^eiitrè&utres choses, que; dans cett'e
pàrtie î dé l'eliti i etiéil 1 d6nt la -pressé libérale
aïait tant 'dB>*tapàge ces» jours^oî; 1 ûa'dfcme 1
éfcrivain a voulu orner et colorer son vivant
récit de phrases pdétiquès qui sônt loin dë
«ôrrespondt'e à la ^vérité. -
; En parlant des conditions aûtuèlles de 1*
France, le Saint-Père a voulu faire allusion,
nbn'àftés'émètités^dè* plumes, 1 mSfs à côS
ce que je crois être la vérité.
Mais s'il est souvent difficile de la
découvrir, cette vérité si nécessaire à
connaître, qu'il est bien plus difficile
encore de l'exposer d'une manière tel
lement claire, tellement précise qu'elle
puisse dupremier coup illuminer tou
tes les intelligences et conquérir l'as
sentiment de toutes les volontés, même
celles qui sont naturellement droites
et favorablement disposées à l'égard
de tout ce qui est bon et juste.
Nous en avons eu récemment un
exemple bien remarquable au sujet
des recommandations faites aux catho
liques français, par les plus hautes au
torités religieuses, sur la conduite
qu'ils doivent tenir dans les circons
tances pénibles où se trouve aujour
d'hui l'Eglise dans notre pays.
L'enseignement des évêcjues et des
cardinaux, les lettres admirables du
Souverain Pontife , n'ont point été'
compris tout, de suite par l'univer
salité des fidèles; et maintenant ^en
core, selon la parole du cardinal
Rampolla, ils sont assez nombreux
« ceux qui ne sont pas encore parve
nus à une claire vision de la vérité ».
Et cependant, si dans le principe
quelques explications prit' paru néces
saires, elles ont été données, on peut
le dire, surabondamment. Personne
ne peut plus ignorer que le Pape ne
nous dèmandé pas de sacrifier les
droits de notre intelligence, en pro
clamant malgré nos convictions in
times qu'il respecte, la supériorité
d'un régime sur un autre régime ; ni
de! sacrifier nos affections légitimes et
nos pieux souvenirs pour des familles
ou pour des institutions qui peuvent
nous être, chères à plus d'un titre. Il
ne nous demande pas le serment de
haine à la royauté que les hommes
de 93 exigeaient de nos pères sous
peiné de mort. 11 ne nous demande
pas davantage de vouer à là Répu
blique cet amour dont le catéchisme
imposé par le premier Empire ordon
nait d'entourer la personne sacrée et
même la dynastie de Napoléon I". Il
nous exhorte seulement à reconnaître
un fait indéniable, et à né pas heurter
de front, saris aucune espérance de
succès, les préférences plus ou moins
justifiées de la majorité des Français
pour un gouvernement qui dure de
puis plus de vingt ans, et qu'on ne
pourrait travailler à renverser sans
remettre en question la paix et la
prospérité de notre patrie bien-ai-
mée.
Encore une fois, ce n'est pas sans
peine que cet enseignement a pu pé
nétrer nos esprits ; mais, grâce à Dieu,
il semble qu'à part un petit nombre
d'hommes trop difficiles à convaincre,
les catholiques en sont venus presque
tous à comprendre et à accepter les
recommandations réitérées du père
de leurs âmes.
Mais tout n'est pas fait ericore ; et
nous ne devons pas plus négliger la
seconde partie des recommandations
pontificales que la première. Car le
Pape ne nous prescrit pas avec moins
de fermeté et d'insistanee de combat
tre la législation impie que l'on veut
nous imposer, qu'il ne nous recom
mande de r#specter, ou du iùoins ! dé
supporter courageusement le gouver
nement que la France, lasse de ! ses
divisions intestines, a cru devoir ào-
ctepter. L'une de ces prescriptions ne"
;doit pas faire tort à l'autre ; et si nous
^'ous soumettons à la première, que
ce ne soit paâ pouï nouâ un prétexte à"'
mettre'eïi oùbli là seconde.
Or, on peut craindre qu« , soit
par indifférence , soit par îassïtùde,
plusieurs ne négligent lé bon com
et n'osent faire entendre les plus justes
et les plus nécessaires revendications.
,Je ne saurais être de leur avis. Je suis
de l'avis de Louis Venillot lorsqu'il di
sait : « J'ai plus fait pour la paix en
quinze jours de combats, qu'en six
mois de silence et de concessions ».
Je suis de l'avis de Maury, lorsqu'il
écrivait en 1800 son admirable lettre à
Mgr de Boisgelin, archevêque d'Aix.
On m'objectera peut-être quedepuis...
Mais alors le cardinal Maury était en
core irréprochable.
Voici un passage de cette magnifi
que épitre, dans laquelle on est heu
reux de retrouver encore le beau ca
ractère de l'orateur de 1791 :
0
Je vous avais demandé à quoi avaient
servi les conciliations. Vous rétorquez cet
argument contre moi, et vous me demandez
à quoi ont servi les plus fortes oppositions?
Elles ont servi à nous sauver de toutes les
capitulations absurdes et infâmes qui nous
auraient déshonorés gratuitement. Elle'à ;
ont servi à faire reculer honteusement de
vant nous ces perfides hypocrites que nous
avons chassés devant nous de poste en
poste, toutes les fois qu'ils ont feint de se'
rapprocher de' nous pour nous tromper,
nous opprimer et nous avilir,
i Elles ont servi à sauver notre honneur,
avec lequel; tôt ou tard, ori sauve ' tout.
Elles ont servi à retenir ou à mettre dans
nos intérêts l'opinion publique,'qui së' sèraît
tptalement séparée de nous si noiiâ nous'
étions lassés de porter partout nos désas
tres en témoignage de la vérité dont nous T
étions les martyrs, si nous avions cessé de
oombattre pour cesser de souffrir, si nous
avions été les dûpes intéressées des accom-
modemenls les plus illusoires, les plus ab
surdes et les plus infâmes. Elles ont sèrvi àf
nous conserver debout au milieu des ruines
qui nous environnaient et nous a'ocahlaient
sians'pouvoir nous abattre...
Voilà,' monseigneur, à quoi ont servi nos
oppositions.
Et voilà à quoi elles serviront en
core, tout au moins si, fidèles aux re
commandations de Léon XIII, et
abandorinant enfin une opposition,
inutile, nous reportons toute notre
énergie dans la lutte légitime de la
vérité contre l'erreur, du bien contre
le mal, de la religion contre l'impiétâ
sectaire, de l'Eglise de Jésus-Christ
contre l'église de Satan, du catholi
cisme enfin contre la franc-maçon
nerie.
L. J.
Le droit d'accroissement
Nous Salle Saint-Michel, invités 'comme ■' rédao-
teursde YAveninsocial. Nousy?avonspàrlé . ., , , . . ,,
en notre nom, personnel et sans engager IA i ^
attendu que nous n'avions de j «1 ambition de ménager à_l Eglise une do-
France, « comme secret mobile; bien moins
personne,
mançlat de personne, t , , , . i
Nous avons biefl fait dè prendre part & ce |
meeting!
Nous y sômpJes''allés 'ççmmè ! oathoIi-
ques. Nous y"'avons parlé 'eii ; catholiques 1
devant le'millier* d'ouvriers sooialisftes qui J
s'y trouvait.'
Nous sommes, aVoni-ibu* ^jtL c^tholîqùea et '
démocrates: Catholiques,' o'egt-a-àiré soumis
aux enseignements de l'Eglise et oonvainous
que la solution de -la question sooiale se trou»
vei'à dans la voie ouyeftë par rEnpyolique de
Léon XIII sur la Condiiiori 'des' ouvriers .' Démo
crates; 1 c 'eBt '-à'dfre ' fermement résolus & pour
suivre d'une volonté inébranlable les réformes
nécessaires pour assurer le respect des droits
de tous les citoyens, et surtout la garantie du
drqit & Texistenoe dpnt no? • institutions ne'
tiennent pas suffisamment compte.
Si un catholique trouve ces déclarations
oritqua})lea, qu'il aoifs attaque publique-
vmination politique sur ('Etat ».,
' P'ar ces paroles, le Saint-Péfe voulait
Iniieux^faire comprendre edeore que "l'E
glise de France ne vise pas à supplanter'
l'Etat', pour y substituer,'d'après- un pré-» , au
jugé ridicule "et vulgaire, le soi-disant gou- I échapper
lOérnejrçenfdes curési mais qu'elle s'applique;li - - 1 *
seulement à étendre librement son in-
flheaoe bienfaisante et moralisatrice.
êrijointô - d'autre part. C'est si com-
modé, de sé' désintéresser dé la ' lutte,
de; laisser tout faire, de laisser tout
passer , en contemplant d'un qiil tran
quille et d'un coeur léger le mal qui
ne nous atteint pas trop directement,
"et le déluge encore lointain, ce sem-*
îble, et auquel on espère bien pouvoir
Nous lisons dans Y Echo de la Brie :
■ Vendredi est venue devant le tribunal de
Meaux une affaire relative au droit d'ac
croissement. , , . .i
L'àdnynistration des domaines etdu^m-*,
bre réclamait à la congrégation des. soeurs,
de Saint-Joseph de Gluny, aussi oonnua
qu'appréciée dans notre ville, une somme
de dix mille francs — exousez du peu 1 — àv
raison de prétendus accroissements réalisés-
par suite de décès survenus parmi les
membres de la congrégation depuis 1*
24 janvier 1885.
Les sœurs de Saint-Joseph de Gluny ont
formé opposition à la contrainte de paie
ment et en ont demandé la nullité.,
. Le rapport sur cette affaire avait été oon--
fié à M. Thibault, juge. M. le procureur de
la République concluait au maintien de la
réclamation de l'enregistrement. , ,
Le tribunal de Meaux, adoptant, la juris-,
prudence de la cour de cassation,., telle
qu'elle résulte d'un arrêt du 13 janvier
1892, a annulé la contrainte, par le motif
' qu'une seule déclaration doit être faite au
siège principal de la congrégation, o'est-à-
dire à Paris, et a condamné l'jidministp^r.
tion de l'enregistrement et des domaines
aùx dépens.
> Cette décision du tribunal àe Meaux'/
vient se joindre à beaucoup d'autres-
du même genre, et, n'était l'incroyable
obstination, il faudrait dire l'obstina-->
tion sectaire de l'administration de
^enregistrement et du timbre, ; on s'é
tonnerait qu'elle osât encore intro
duire des instances à fins contraires.
Au Rédacteur
se
Parmi lés "gens" « ~ dôrit lé savoir
hausse»—i|s le disent 4u„. moins —
àjprendre toujours' « là justé' mesure
des hommes et des choses », il en est
plus d'un assurément qui se fait illu
sion' r sur : sa propre 'perépioàcité: ; On
menti La réponse né se fera, pas atténâre. I rijaurrait citer comme fexénàpl® 1 inven-
Anotreavis.ilèst bbn"et salutaire que des I teur de cette formule quelque peu pré
catholiques; connus oomme tels, aillent par
ler à 'oe peuple qô'è*Aspère ' un 1 inàmense
besoin de justioe toujourA inassouvi, et lui
montrent par le fait la fausseté du préjugé
d'après lequel de. profondes 'convictions
catholiques
tentieusé, êt qui les faits et gestes des 1
'communards ont "ouvert t6ut à coup
;u'ne perspectivé à laquelle il était loin
jdè s'attendre :
; Parvenir V prendre exactement cette I
— ji 8,0 ® 1 de^s. - offtsi nnïiîî *l Unissent volontiers leur indignation Vcelle
tendances 4énjpcratiqujis sincères et efQ- ® s f ÇÔ ! J*? 1 ' 6 »
- " ,| aiiiir /rm' oa 1 «»■"" »- "■—'*
CaCôS, _ ' > | » a s ■■ .y •'"i ^ ' '\i
Ce préjugé'désastréux'fajt la puissaricé' . , -- —
du sôoïalisnie-révblutioM&h'e,' en BeTgîqùe nêgligër 'aûoùhô information pour arriver à
comme ailleurs!' iuhe'pleine lumière, et accepter,» d'où qu'il
L'es'càtholiqûeS ? ne lff ï *défriiirdnt pas Menne, tout ce qui peut nous être un se-
s'enfermant dans • leûrs cercleS. ! Ils le dé
truiront en pariant jlux ouvpieps. à tous les
ouvriers livrés aujourd'hui à la propagande
révolutionnaire qui les entraîne, en élevant
la voif de la vérité plus haut que le cri de
'l'erreur," • .... ^ ■ -,
Plusieurs vafllântf , ûôïis op{ donné, i a , voui. uien
l'exemple du devoir dont ï'accomphssement J n|'hônorer, le motif qui m'encourage
3 'im |)osë à tous' les H catholiques, s ^rtçyt | à" placer quelquefois sous les regards
•CQurs pour Aous ^olâirer dans las circans-r
tances emharrassftQtes qu'il n'est pas rare
;dë rencontrer lorsqu'il s'agit de régler UQ--
tre vie ei oqtre conduite,
'i ; ave< ^ 'd .bienveillance dont
^ "yuâçtion de Y Univers, veut biep ,
Qui, c'est commode, sans doute;
mais ce n'est pas certes assez glorieux
fiour tenter des âmes viriles, auxquel-
és il resté' en'côré un peu de foi,
d'amour et d'énergie.. Telle n'a pas
i iété la manière d'agir des hommes
qu'honore l'histoire, et dont la posté
rité recueille les noms sur son livre
d'or.
, J'ai cité un jour ici même l'abbé
Combalot oomme un de ces hardis
lutteurs dont rien n'a pu fléchir le
: courage. Je citerai encore Mgr'de
Forbin-Janson, dont je lisais dernière
ment ce bel éloge : /
Mgr de Forbin-Janson ne fut jamais du
parti du silence, en dépit des esprits faux
qùi n'envisagent la défense que oomme. un
scandale ajouté à celui de l'attaque,,et qui
Unissent volontiers leur indignation & celle ,
de l'ennemi quand les apôtres de la vérité
s'efforcent dé rendre leur voix aussi reten
tissante que celle des apôtres du men
songe. Il voyait l'erreur parler, lever le
front, ae glisser, attaquer, nier, défigurer-
amoindrir tous les principes ; ,iam-^ g n g
se laisa^ impressionn»"; : par f eu r 9 a né ga -
tions et leur» colàres> '
Je n'ignore pas qu'un certain nom
bre d'esprits timides et méticuleux
blâment cette manière d'agir ; par
amour de.la paix, disent-il3, et sous
prétexte d'obtenir de précieux avan-
La cour d'assises du Puy-de-Dôme a
acquitté samedi le frère Camille, direc
teur de l'école de Bourg-Lastic, pour
suivi à la suite de monstrueuses ac
cusations. Voici ce que la Dépèche iu
Ppey-de-Dâme dit de cette affaire, qui
a, été abominablement exploitée par
toute la presse révolutionnaire.
On sait le bruit qu'a fait cette affairé.
,Les feuilles républicaines s'en étaient
emparées et, avec leur bonne foi habituelle,
répandaient sur le compte du frère Ca
mille les plus odieuses calomnies. .
; Cependant, une, première enquête avait <■
démontré la complète innooence du pauvre
religieux, victime d'accusations menson
gères, et M. Chomette, juge d'instruction/
avait rendu en sa faveur une ordonnance
de non-lieu.
' , L'honorable magistrat fut violemment
pris à partie, pour avoir fait son devoir; par
le Petit C fermant ois. Les républicains te
naient à leur scandale, ,:■■■■ i- . »
M. Chometta ayant été remplacé dans'
ses fonctions, une nouvelle instruction fut
ouverte et elle vient d'aboutir à l'acquitte
ment du. frère Camille. .. '
i »6et acte de justice est une satisfaction
donnée à la conscience publique, et le ver^
dict du jury du Puy-de-Dôme flétrit les dif
famateurs et les meneurs- de soandale,-qu»
ont, dans oette affaire, donné tant de preu
ves de leur haine de sectaires. : ' ' ; '
' Il est inutile de rendre compte des débats
répugnants au cours desquels toutes les ca
lomnies dont la presse républicaine s'était'
■faite si complaisamrnent l'éoho ont été éta
lées. ■ ■ ■
ÉTRANGER
(union postai,»)"
PARIS
■t départements
Un an . . . . . . 55- »
Six mois 28 50
Trois mois. ... 15 »
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&'6NIYSBS* xi6 répond pas des manascrits qsi lai sont adressé" '
ANNONCES 1
MM. LAGRANGB, CERF et G 1 *, 6, place de la Bourse
FRANCE
PARIS, 10 AOUT 1892
M. Bourgeois n'est pas heureux. Le
voici en querelle avec des instituteurs
du département de Vaucluse qui, sur
l'instigation d'un des leurs, retraité,
membre du conseil départemental,
veulent se réunir en un congrès ré
gional, sous la présidence d'honneur
de députés et sénateurs de la région,
avec le but avoué de provoquer la re
fonte de la loi de 1889 dans le sens
d'une augmentation de traitements.
Le préfet, M. Gaston Carie, ayant
consulté M. Bourgeois sur la léga^
lité de cette manifestation, M. Bour
geois répond, en invoquant l'autorité
de son prédécesseur , M. Spuller,
qu'il est impossible «de laisser s'in
terposer entre les instituteurs et
les pouvoirs publics d'autres chefs
que leurs chefs hiérarchiques et le
ministre. » Si donc le congrès de
Vaucluse devait avoir ce caractère, ce
serait un abus qu'on ne saurait tolé
rer ; mais s'il doit se borner à des en
tretiens sur lès questions qui intéres
sent les instituteurs, le ministre n'y
fait pas d'objection. Seulement il
ajoute, avec une certaine amertume,
que les préoccupations des institu
teurs ne se comprennent guère, après
tout' ce qu'on a déjà, fait pour eux
et ce qu'ils doivent attendre en
core de projets de loi déjà déposés
« Je ne vous cacherai pas, monsieur
le préfet , poursuit textuellement
M. Bourgeois, qu'à parcourir rapide
ment les desiderata, énumérés dans le
programme sommaire qua vous m'a
vez communiqué d'après les journaux
de votre département, j'ai eu l'impres
sion qu'il y avait là des exagérations
dont les instituteurs seront les pre
miers à faire justice. Ils verront bien
vite que si, par impossible, ils obte
naient tous les avantages que ce pro
gramme fait briller à leurs yeux, ils
formeraient en France une classe pri
vilégiée ; il n'y aurait plus entre les
instituteurs ainsi traités et le reste des
fonctionnaires, soit de l'Université,
soit des autres services publics, au
cune commune mesure. » Voilà donc
les instituteurs accusés par le ministre
lui-même d'être des ingrats et des in
satiables. Nous supposons qu'ils n'au
ront pas grande reconnaissance à
M. Bourgeois d'en recevoir ce double
compliment.
Le Patriote de Belgique, dans un
article relatif à l'incident franco-con
golais, prend la défense de l'Etat in
dépendant et s'élève contre les arti
cles publiés par divers journaux fran
çais au sujet d'un incident sur lequel
les renseignements manquent encore.
Finalement, le Patriote dit que si la
France persiste à écarter une média
tion, elle foulera aux pieds l'acte de
Berlin. Mais il nous semble que par
ler de la sorte, c'est précisément pré
juger la question, ce qui n'est peutr
être pas le meilleur moyen de la ré
soudre.
butte les catholiques qui voulaient ho
norer Christophe Colomb. Elle se re
commande, par suite, à l'attention de
nos lecteurs.
Nous avons une nouvelle décision
du Conseil d'Etat, et, par fortune,,
celle-ci n'est pas absolument mau
vaise. Expliquons-nous et, pour plus
de clarté, rappelons brièvement les
faits.
On sait qu'une loi de finance votée en
mars 4 885 a supprimé pour l'avenir les
traitements des chanoines, qui devront
disparaître à mesure que disparaîtront
les titulaires qui existaient a l'époque
la disposition formelle de l'arrêté de
nivôse an XI qui déclare les traite
ments ecclésiastiques « insaisissables
dans leur totalité », il est incontesta
ble que l'Etat,opérant la sécularisation
des biens de l'Eglise,'a pris l'engage
ment de subvenir à son entretien. A
la vérité, il n'a pas remis aux établis
sements ecclésiastiques des titres de
rentes ou « cartel les », à l'instar de ce
qui s'est fait en Italie; mais son obli
gation n'en est pas moins stricte, et
la nature de cette obligation ne dif
fère pas; d'avec celle des» « cartelles »
italiennes.
En d'autres termes, c'est comme an
cien propriétaire non remboursé que
le clergé est payé, et non comme corps
j « fi i.: • i. i »
aux jeunes qui savent parler ou écrire
Deourtins en Suisse, l'abbé Garnier en
France, l'abbé Pottier à Liège, et l'an der
nier les étudiants de Louvain qui se rendi
rent sans hésiter à la i/aison du Peuple.
C'est ainsi désormais, nous en avons la
fortifiante espérance, que la jeunesse ca
tholique défendra l'Eglise, proclamant fiè
rement sa foi qui est sa noblesse, dépouil
lant toutes les craintes mesquines, tous les
petits calouls qui glacent les cœurs et para
lysent les volontés.
Que les masses ouvrières entendent des
voix catholiques, qu'elles s'habituent à nous
rencontrer partout où il s'agit de les dé
fendre, le progrès sera énorme et les con
séquences salutaires.
Ces idées, subversives encore pour quel
ques rares esprits obstinés en des routines
des lecteurs de cet excellent journal | tages, ils évitent avec soin toute lutte,
i*o ffll A lû /"» m t a AtfiA I n I ■ < . n ■ _ »
D'une communication faite hier à
la Chambre anglaise par M. Lowther,
le secrétaire d'Etat parlementaire atix 1
affaires étrangères, il résulte que la*
société anglaise de l'Afrique orientale
à donné l'ordre à tous ses officiers de
quitter 7? r s le 31 décembre l'Ouganda
où elle eût miCl'x fait de ne jamais
entrer. En outre, ■ il risS!?Itérait d'une
lettre reçue d'un missionnaire proje
tant, en date du 3 mai, que le capitaine
Lugard a consenti à . une division du;
territoire. D'après cet arrangement,
les catholiques armés resteront dans
le Buddu, tandis que dans l'Ouganda
tous les cultes seront libres. ,
On ajoute que la société anglaise de
l'Afrique orientale vient de recevoir
des dépêches du capitaine Lugard,
mais elles, n'ont pas encore été com
muniquées au ministère des affaires
étrangères.
Gomme on l'avait prévu, M. Glads
tone est intervenu hier dans les dé
bats de l'adresse par un discours qui
n'a pas duré moins de cinq quarts
d'heures, ce qui prouve la solidité
physique du vieil nomme d'Etat. Au
moral, non plus, il ne paraît pas
avoir faibli et l'on dit que rarement
l'éloquent old man a été plus lucide,
plus écouté, plus remarquable. Il a'
été fréquemment interrompu par de
vifs applaudissements.
On croit qu'après le scrutin sur. le
vote de défiance, qui aura peut-être
lieu aujourd'hui, M. Balfour proposera
l'ajournement de la Chambre à lundi.
Dans cet intervalle, le cabinet donne
rait sa démission. M. Gladstone serait'
ensuite chargé immédiatement de for- !
mer un nouveau cabinet.
La nouvelle plusieurs fois annoncée
de la démission de M. Herrfurth, mi
nistre de l'intérieur de Prusse, est au
jourd'hui officielle. En l'énregistrant,
le Moniteur de l'Empire annonce que
le comte Eulenbourg, président du
conseil sans portefeuille, occupera le
posté de M. Herrfurth.
Une correspondance de Borne, que
nous publions plus i°in, donne des dé'
tails tristement, intéressants 6ur les
violences auxquelles se soni vûS
était nommé chanoine de Saint-Jean
de Maurienne. Le ministre se crut
donc autorisé à ne lui point servir de
traitement. De là, réclamation du nou
veau dignitaire, appuyée par son évê-
que ; elle n'obtint aucun succès* et fut
même nettement repoussée par unedé-
cision ministérielle du 15janvier 1887.
Le 7 avril suivant, cette décision était,
déférée au Conseil d'Etat par M. le
chanoine Truchet, personnellement
intéressé,et par Mgr l'évêque de Saint-
Jean de Maurienne, gardien des droits
du chapitre, Qui dira pourquoi il a,
fallu au Conseil d'Etat plus de cinq
ans de réflexion pour donner enfin
son avis dans cette affaire?
Quoiqu'il en soit des causes de cet
invraisemblable délai, nous somzçes
en face de considérants qui ont/un*
double intérêt. En effet, l'argumenta
tion des vénérables appelants était
principalè et subsidiaire; Au princi
pal, ne pouvant imaginer que le, gou
vernement gardât le droit d'approu
ver la nomination des chanoines tout
en se soustrayant à l'obligation de leur
assurer un traitement, ils soutenaient
que la loi du 21 mars 1885 ne contient»
aucune disposition explicite d'après
laquelle les chanoines nommés à
partir de sa promulgation ne devraient;
recevoir aucun traitement. Si, dir
saient-ils, cette loi a réduit budgétai-
rement le crédit proposé pour alloca J
tions aux chanoines, c'est sans douté
qu'elle a eu en vue la suppression, par
voie d'extinction, des canonicats exis
tants; mais elle n'a pas entendu auto
riser le gouvernement à instituer une
catégorie nouvelle de chanoines qui,
tout en continuant à être agréés par
lui, ne recevraient pas le traitement
jusqu'alors inséparable de leur titre,
et, dans le sens de cette interprétation,
ils invoquaient les déclarations mê
mes du ministre des cultes, faites au
cours de la discussion de la loi.
Subsidiairementy ils invoquaient ? la -
situation spéciale du chapitre de Saint-;
Jean de Maurienne, qui, par le fait de'
l'annexion de 1860, doit bénéficier en
France de la situation qu'il avait sous
la loi sarde, et qui lui a été formelle-
reconnue par l'article 7 de la convenu
tion du 4 octobre 1860* Or, sous le
gouvernement sarde «le service des
cultes était assuré au moyen de titres
de rente ou « cartelles"» remis aux
établissements ecclésiastiques pour les
indemniser de la sécularisation de
leurs biens, et dont l'annexion n'a pu'
les déposséder,
Il était difficile' au Conseil d'Etat
d'écarter cette argumentation, quitou»
che à des points de droit internatio
nal. Aussi l'a-t-il admise. Màis," —et
c'est ici que se justifie la'réserve dont'
nous accompagnions plus haut la nou
velle de sa décision — il a intrôduit
une distinction entre - ' la nature" des
cartelles », faisant une part de celles
qui étaient I* représentation des biens
sécularisés ' et une autre part de celles •
dont l'attribution constituait simple
ment un mode de paiement dé tout ou
partie d'un 'traitement. De qrçolle na
ture sont celles qui figurent au procès?
C'est ce qik'on n a pu établir, et c'est '
afin de le déterminer que le Conseil
d'Etat a renvoyé les appelants devant
le ministre des cultes, ajoutant que,
dans le premier cas, comme il s'agît
d'una véritable propriété appartenant
au chapitre, le ministre sera,tpnù de
délivrer au chanoine Truchet le mon
tant des droits afférents au canoni-
cat dont il est titulaire dans les arré
rages de la « cartelle ». Au cas con
traire, c'est-à-dire si l'attribution dès
« cartelles » constituait simplement un
mode de paiement^ M. le chanoine'
Truchet ne toucherait pas un sou de '
plus que les chanoines qui ont été'nom
més par toute la France après la pro
mulgation de la loi du 21 mars 1885!
Il faut convenir que cette distinc
tion est bizarre, car, quelle que fûtla
destination de l'emploi des' cartélles,
il est certain qu'au jour où elles furent
remises aux autorités diocésaines pour
le compte du chapitre-et, après l'an
nexion, par l'évêque à l'Etat au nom
du même chapitre,elles constituaient,
pour ledit chapitre, une propriété vé
ritable, dont on ne saurait interdire à
un chanoine devoir le bénéfice 'parice
qu'il aura été nommé après' le vote
d'une loi qui décide la suppression des
traitements de ph^poine' par vbie
d'extinction des titulaires;
Une autre remarque gui soyt tout
naturellement de la décision du Gon-
seil d'Etat, c'est que le ministre des
cultes viole outrageusement le droit
de propriété quand il se" permet de
rétenij? ou de supprimer un traite
ment ecclésiastique. En effet, à part
auprès de' nos amis nous
* . luumgn eau po.j'o.ct, uun cuuiJuuB uurpa surannées, font largement leur trouée. Les
du vote de cette loi. Or, en septembre de fonctionnaires, attendu que le pré- nombreusesmarqties'de sympathie que nous
delà même année, M. 1 abbé Truchet tre n'est pas un fonctionnaire. Il s'en- avons recueillies
ôfnit rwmmii rt v.on/Mnz» suit. d'après la distinction même que 1® prouvent,
vient de faire le. ConseiLd'Etat,, qy'il
ne saurait y avoir de doute sur Us
droits de 1 Eglise et, les devoir,s de
l'Etat .en la matière. Comment se fait-
il pourtant, que, se donnant un dé
menti à lui-même, ,1e Conseil, d'Etat
ait toujours repoussé jusqu'ici les re
quêtes^ des cures privés, 4e traitement,
qui lui, demandaient 4e, faire recon
naître leur droit ? La justice est boi
teuse, dit-on parfois pour expliquer
ses lenteurs et la. justice administra-,
tive vient de prouver qu'il n'en est
pe,ut-étre pas de plus boiteuse qu'elle;
mais serait-ce trop dire d'ajouter que
parfois, non.seulement elle est lente,
mais elle est torte ? Le fait est que,
dans l'espèce, elle- reprend d'une
main ce qu'elle donne de l'autre. Et
pourtant, c'est un brocard juridique,
bien connu au Conseil d'Etat comme
. ailleurs, que « donner et retenir
vaut».
Auguste Roussel.
Ce langage est certainement optir
miste et l'on peut'dire que.ceux qui le
tiennent espèrent trop. Mais il faut
dire aussi et 'avee plus d'assurance
que mieux vaut trop espérer que de
n'espérer rîeii et dè s'appuyer sur ce
sentiment 5 pour ne rien faire. Or, tel
est le cas ae beaucoup de nos sages
Ils 'craignent tant de perdre leur peiné
qu'ils* ne se ' donnent aucune peine.
Cette sagesse est fausse ; et nous pen
sons, quant à la ' question dès réu
nions publiques; que la crainte d'y
{>arler en vain ne doit' pas empêcher
es ; catholiques de' s'y faire entendre.
E. V.
ne
Le mouvement social chrétien s'ac
centue en Belgique et y prend des dé
veloppements qui promettent d'arrêter
ceux du socialisme, si redoutable en
ce,pays où une partie notable de la
classe ouvrière est dans une situation
fort pénible. Cependant il y a là bien
des oeuvres particulières animées dé
l'esprit religieux et que soutiennent
bon nombre de patrons, mais elles ne
suffisent pas. Il y faut joindre dès ré
formes générales ayant pour bases les
enseignements, largement compris et
appliqués>de l'Encyclique sur la Con
dition des ■ ouvriers. Des groupes sé
sont formés et d'autres sont en forma
tion dans ce but. On marche; et la
Belgique, qui, lorsque nous eûmes'
l'Encyclique* paraissait avoir • quelque '
peine à nous suivre, prend maintenant
le pas sur nous.
Il faudra examiner de près et d'en-*
semble ce travail», qui» s'affirme* à la
fois par les actes et les doctrines, et
auquel nous voyons s'associer, plus 4
ou moins à fond, des journaux catho
liques et des hommes politiques qui
d'abord lui ! avaient été hostiles/ Au
jourd'hui nous noterons - un détail ;
c'est- la tendance des catholiques bel
ges les ■ plus - militants * et''même de<
prêtres dévoués à se mêler aux réu
nions • que tiennent les socialistes.?
Cette tendance doit-elle-être combattue»
ou encouragée? Sans prendre abso
lument? parti, et < en- reconnaissant
Îu'en Belgique *comme> en" France il
oit,»-selon les lieux» et les circonstan
ces,-y avoii»! dm pour- et? < du- contre?
nous pensons qu'il vaut mièuXî l'en
courager j C'est* l'avis que « soutient '
l' Avenir social, à fpropds «run incident
tapageur quis^st prodûit deMière-
ment à* Bruxelles et -auquel deux >de ft
ses rédacteurs unt été mêlés. Voici les i
explications ou, si l'on» veut, la dé J
fense de ces deux militants :
A la suite d'une, conférence faite
dernièrement à Tours sur' lé pro
gramme de «* l'Union catholique ré
publicaine de la Touraine », M. le
comte de la Férté, lieutenant-colonel
' en' retraite,' a ! reçu la lettre suivante
de S. Em. le cardinal Rampolla:
« Illustrissime Seigneur,,
> « L'éminent comte de Mun a eu la gra
cieuse pensée de m-envoyer le disoours que
Votre Seigneurie a prononcé récemment à
Tours, relativement aux devoirs des catho
liques français.
« Après l'avoir lu aveo beaucoup dé plaisir
et d'intérêt, je n'ai point oublié de le mettre
sôus les yeux du Saint-Père, et je me ré
jouis de vous faire connaître la satisfaction
| de Sa Sainteté pour les sentiments expri
més par vous et pour le zèle que vous em
ployez à amener à leur plein accomplisse
ment les enseignements du Saint-Siège,
rappelés dans ce discours.
| « En ajoutant que Sa Sainteté, en témoi
gnage de sa satisfaction, vous transmet af
fectueusement sa bénédiction apostolique,
J'ai le plaisir de me dire, aveo l'estime la
plus parfaitement distinguée,
« De Votre Seigneurie illustrissime
« le très affectionné serviteur*
« M.' cardinal Rampolla. »
i Aveo plus d'auterité encore que le
Moniteur de Rome, la Voce délia Verità
du mardi 1 9 août publie, sur le récit
de Mme Séverine, parti dans lé Figaro,
la note que voici :
Ce n'est pas sans raison que nous avons
fait les plus amples et formelles réserves
eh reproduisant, d'après le Figarb , les par
ticularités ' d'une' audience qu'a eué du
Saint L Pôré* Madame' Séveriiit et- qu'elle' a
raoontées.
En effet, nous étant procuré là-dessus des
informations précises, nous avons pu affir-
mer^eiitrè&utres choses, que; dans cett'e
pàrtie î dé l'eliti i etiéil 1 d6nt la -pressé libérale
aïait tant 'dB>*tapàge ces» jours^oî; 1 ûa'dfcme 1
éfcrivain a voulu orner et colorer son vivant
récit de phrases pdétiquès qui sônt loin dë
«ôrrespondt'e à la ^vérité. -
; En parlant des conditions aûtuèlles de 1*
France, le Saint-Père a voulu faire allusion,
nbn'àftés'émètités^dè* plumes, 1 mSfs à côS
ce que je crois être la vérité.
Mais s'il est souvent difficile de la
découvrir, cette vérité si nécessaire à
connaître, qu'il est bien plus difficile
encore de l'exposer d'une manière tel
lement claire, tellement précise qu'elle
puisse dupremier coup illuminer tou
tes les intelligences et conquérir l'as
sentiment de toutes les volontés, même
celles qui sont naturellement droites
et favorablement disposées à l'égard
de tout ce qui est bon et juste.
Nous en avons eu récemment un
exemple bien remarquable au sujet
des recommandations faites aux catho
liques français, par les plus hautes au
torités religieuses, sur la conduite
qu'ils doivent tenir dans les circons
tances pénibles où se trouve aujour
d'hui l'Eglise dans notre pays.
L'enseignement des évêcjues et des
cardinaux, les lettres admirables du
Souverain Pontife , n'ont point été'
compris tout, de suite par l'univer
salité des fidèles; et maintenant ^en
core, selon la parole du cardinal
Rampolla, ils sont assez nombreux
« ceux qui ne sont pas encore parve
nus à une claire vision de la vérité ».
Et cependant, si dans le principe
quelques explications prit' paru néces
saires, elles ont été données, on peut
le dire, surabondamment. Personne
ne peut plus ignorer que le Pape ne
nous dèmandé pas de sacrifier les
droits de notre intelligence, en pro
clamant malgré nos convictions in
times qu'il respecte, la supériorité
d'un régime sur un autre régime ; ni
de! sacrifier nos affections légitimes et
nos pieux souvenirs pour des familles
ou pour des institutions qui peuvent
nous être, chères à plus d'un titre. Il
ne nous demande pas le serment de
haine à la royauté que les hommes
de 93 exigeaient de nos pères sous
peiné de mort. 11 ne nous demande
pas davantage de vouer à là Répu
blique cet amour dont le catéchisme
imposé par le premier Empire ordon
nait d'entourer la personne sacrée et
même la dynastie de Napoléon I". Il
nous exhorte seulement à reconnaître
un fait indéniable, et à né pas heurter
de front, saris aucune espérance de
succès, les préférences plus ou moins
justifiées de la majorité des Français
pour un gouvernement qui dure de
puis plus de vingt ans, et qu'on ne
pourrait travailler à renverser sans
remettre en question la paix et la
prospérité de notre patrie bien-ai-
mée.
Encore une fois, ce n'est pas sans
peine que cet enseignement a pu pé
nétrer nos esprits ; mais, grâce à Dieu,
il semble qu'à part un petit nombre
d'hommes trop difficiles à convaincre,
les catholiques en sont venus presque
tous à comprendre et à accepter les
recommandations réitérées du père
de leurs âmes.
Mais tout n'est pas fait ericore ; et
nous ne devons pas plus négliger la
seconde partie des recommandations
pontificales que la première. Car le
Pape ne nous prescrit pas avec moins
de fermeté et d'insistanee de combat
tre la législation impie que l'on veut
nous imposer, qu'il ne nous recom
mande de r#specter, ou du iùoins ! dé
supporter courageusement le gouver
nement que la France, lasse de ! ses
divisions intestines, a cru devoir ào-
ctepter. L'une de ces prescriptions ne"
;doit pas faire tort à l'autre ; et si nous
^'ous soumettons à la première, que
ce ne soit paâ pouï nouâ un prétexte à"'
mettre'eïi oùbli là seconde.
Or, on peut craindre qu« , soit
par indifférence , soit par îassïtùde,
plusieurs ne négligent lé bon com
et n'osent faire entendre les plus justes
et les plus nécessaires revendications.
,Je ne saurais être de leur avis. Je suis
de l'avis de Louis Venillot lorsqu'il di
sait : « J'ai plus fait pour la paix en
quinze jours de combats, qu'en six
mois de silence et de concessions ».
Je suis de l'avis de Maury, lorsqu'il
écrivait en 1800 son admirable lettre à
Mgr de Boisgelin, archevêque d'Aix.
On m'objectera peut-être quedepuis...
Mais alors le cardinal Maury était en
core irréprochable.
Voici un passage de cette magnifi
que épitre, dans laquelle on est heu
reux de retrouver encore le beau ca
ractère de l'orateur de 1791 :
0
Je vous avais demandé à quoi avaient
servi les conciliations. Vous rétorquez cet
argument contre moi, et vous me demandez
à quoi ont servi les plus fortes oppositions?
Elles ont servi à nous sauver de toutes les
capitulations absurdes et infâmes qui nous
auraient déshonorés gratuitement. Elle'à ;
ont servi à faire reculer honteusement de
vant nous ces perfides hypocrites que nous
avons chassés devant nous de poste en
poste, toutes les fois qu'ils ont feint de se'
rapprocher de' nous pour nous tromper,
nous opprimer et nous avilir,
i Elles ont servi à sauver notre honneur,
avec lequel; tôt ou tard, ori sauve ' tout.
Elles ont servi à retenir ou à mettre dans
nos intérêts l'opinion publique,'qui së' sèraît
tptalement séparée de nous si noiiâ nous'
étions lassés de porter partout nos désas
tres en témoignage de la vérité dont nous T
étions les martyrs, si nous avions cessé de
oombattre pour cesser de souffrir, si nous
avions été les dûpes intéressées des accom-
modemenls les plus illusoires, les plus ab
surdes et les plus infâmes. Elles ont sèrvi àf
nous conserver debout au milieu des ruines
qui nous environnaient et nous a'ocahlaient
sians'pouvoir nous abattre...
Voilà,' monseigneur, à quoi ont servi nos
oppositions.
Et voilà à quoi elles serviront en
core, tout au moins si, fidèles aux re
commandations de Léon XIII, et
abandorinant enfin une opposition,
inutile, nous reportons toute notre
énergie dans la lutte légitime de la
vérité contre l'erreur, du bien contre
le mal, de la religion contre l'impiétâ
sectaire, de l'Eglise de Jésus-Christ
contre l'église de Satan, du catholi
cisme enfin contre la franc-maçon
nerie.
L. J.
Le droit d'accroissement
Nous
teursde YAveninsocial. Nousy?avonspàrlé . ., , , . . ,,
en notre nom, personnel et sans engager IA i ^
attendu que nous n'avions de j «1 ambition de ménager à_l Eglise une do-
France, « comme secret mobile; bien moins
personne,
mançlat de personne, t , , , . i
Nous avons biefl fait dè prendre part & ce |
meeting!
Nous y sômpJes''allés 'ççmmè ! oathoIi-
ques. Nous y"'avons parlé 'eii ; catholiques 1
devant le'millier* d'ouvriers sooialisftes qui J
s'y trouvait.'
Nous sommes, aVoni-ibu* ^jtL c^tholîqùea et '
démocrates: Catholiques,' o'egt-a-àiré soumis
aux enseignements de l'Eglise et oonvainous
que la solution de -la question sooiale se trou»
vei'à dans la voie ouyeftë par rEnpyolique de
Léon XIII sur la Condiiiori 'des' ouvriers .' Démo
crates; 1 c 'eBt '-à'dfre ' fermement résolus & pour
suivre d'une volonté inébranlable les réformes
nécessaires pour assurer le respect des droits
de tous les citoyens, et surtout la garantie du
drqit & Texistenoe dpnt no? • institutions ne'
tiennent pas suffisamment compte.
Si un catholique trouve ces déclarations
oritqua})lea, qu'il aoifs attaque publique-
vmination politique sur ('Etat ».,
' P'ar ces paroles, le Saint-Péfe voulait
Iniieux^faire comprendre edeore que "l'E
glise de France ne vise pas à supplanter'
l'Etat', pour y substituer,'d'après- un pré-» , au
jugé ridicule "et vulgaire, le soi-disant gou- I échapper
lOérnejrçenfdes curési mais qu'elle s'applique;li - - 1 *
seulement à étendre librement son in-
flheaoe bienfaisante et moralisatrice.
êrijointô - d'autre part. C'est si com-
modé, de sé' désintéresser dé la ' lutte,
de; laisser tout faire, de laisser tout
passer , en contemplant d'un qiil tran
quille et d'un coeur léger le mal qui
ne nous atteint pas trop directement,
"et le déluge encore lointain, ce sem-*
îble, et auquel on espère bien pouvoir
Nous lisons dans Y Echo de la Brie :
■ Vendredi est venue devant le tribunal de
Meaux une affaire relative au droit d'ac
croissement. , , . .i
L'àdnynistration des domaines etdu^m-*,
bre réclamait à la congrégation des. soeurs,
de Saint-Joseph de Gluny, aussi oonnua
qu'appréciée dans notre ville, une somme
de dix mille francs — exousez du peu 1 — àv
raison de prétendus accroissements réalisés-
par suite de décès survenus parmi les
membres de la congrégation depuis 1*
24 janvier 1885.
Les sœurs de Saint-Joseph de Gluny ont
formé opposition à la contrainte de paie
ment et en ont demandé la nullité.,
. Le rapport sur cette affaire avait été oon--
fié à M. Thibault, juge. M. le procureur de
la République concluait au maintien de la
réclamation de l'enregistrement. , ,
Le tribunal de Meaux, adoptant, la juris-,
prudence de la cour de cassation,., telle
qu'elle résulte d'un arrêt du 13 janvier
1892, a annulé la contrainte, par le motif
' qu'une seule déclaration doit être faite au
siège principal de la congrégation, o'est-à-
dire à Paris, et a condamné l'jidministp^r.
tion de l'enregistrement et des domaines
aùx dépens.
> Cette décision du tribunal àe Meaux'/
vient se joindre à beaucoup d'autres-
du même genre, et, n'était l'incroyable
obstination, il faudrait dire l'obstina-->
tion sectaire de l'administration de
^enregistrement et du timbre, ; on s'é
tonnerait qu'elle osât encore intro
duire des instances à fins contraires.
Au Rédacteur
se
Parmi lés "gens" « ~ dôrit lé savoir
hausse»—i|s le disent 4u„. moins —
àjprendre toujours' « là justé' mesure
des hommes et des choses », il en est
plus d'un assurément qui se fait illu
sion' r sur : sa propre 'perépioàcité: ; On
menti La réponse né se fera, pas atténâre. I rijaurrait citer comme fexénàpl® 1 inven-
Anotreavis.ilèst bbn"et salutaire que des I teur de cette formule quelque peu pré
catholiques; connus oomme tels, aillent par
ler à 'oe peuple qô'è*Aspère ' un 1 inàmense
besoin de justioe toujourA inassouvi, et lui
montrent par le fait la fausseté du préjugé
d'après lequel de. profondes 'convictions
catholiques
tentieusé, êt qui les faits et gestes des 1
'communards ont "ouvert t6ut à coup
;u'ne perspectivé à laquelle il était loin
jdè s'attendre :
; Parvenir V prendre exactement cette I
— ji 8,0 ® 1 de^s. - offtsi nnïiîî *l Unissent volontiers leur indignation Vcelle
tendances 4énjpcratiqujis sincères et efQ- ® s f ÇÔ ! J*? 1 ' 6 »
- " ,| aiiiir /rm' oa 1 «»■"" »- "■—'*
CaCôS, _ ' > | » a s ■■ .y •'"i ^ ' '\i
Ce préjugé'désastréux'fajt la puissaricé' . , -- —
du sôoïalisnie-révblutioM&h'e,' en BeTgîqùe nêgligër 'aûoùhô information pour arriver à
comme ailleurs!' iuhe'pleine lumière, et accepter,» d'où qu'il
L'es'càtholiqûeS ? ne lff ï *défriiirdnt pas Menne, tout ce qui peut nous être un se-
s'enfermant dans • leûrs cercleS. ! Ils le dé
truiront en pariant jlux ouvpieps. à tous les
ouvriers livrés aujourd'hui à la propagande
révolutionnaire qui les entraîne, en élevant
la voif de la vérité plus haut que le cri de
'l'erreur," • .... ^ ■ -,
Plusieurs vafllântf , ûôïis op{ donné, i a , voui. uien
l'exemple du devoir dont ï'accomphssement J n|'hônorer, le motif qui m'encourage
3 'im |)osë à tous' les H catholiques, s ^rtçyt | à" placer quelquefois sous les regards
•CQurs pour Aous ^olâirer dans las circans-r
tances emharrassftQtes qu'il n'est pas rare
;dë rencontrer lorsqu'il s'agit de régler UQ--
tre vie ei oqtre conduite,
'i ; ave< ^ 'd .bienveillance dont
^ "yuâçtion de Y Univers, veut biep ,
Qui, c'est commode, sans doute;
mais ce n'est pas certes assez glorieux
fiour tenter des âmes viriles, auxquel-
és il resté' en'côré un peu de foi,
d'amour et d'énergie.. Telle n'a pas
i iété la manière d'agir des hommes
qu'honore l'histoire, et dont la posté
rité recueille les noms sur son livre
d'or.
, J'ai cité un jour ici même l'abbé
Combalot oomme un de ces hardis
lutteurs dont rien n'a pu fléchir le
: courage. Je citerai encore Mgr'de
Forbin-Janson, dont je lisais dernière
ment ce bel éloge : /
Mgr de Forbin-Janson ne fut jamais du
parti du silence, en dépit des esprits faux
qùi n'envisagent la défense que oomme. un
scandale ajouté à celui de l'attaque,,et qui
Unissent volontiers leur indignation & celle ,
de l'ennemi quand les apôtres de la vérité
s'efforcent dé rendre leur voix aussi reten
tissante que celle des apôtres du men
songe. Il voyait l'erreur parler, lever le
front, ae glisser, attaquer, nier, défigurer-
amoindrir tous les principes ; ,iam-^ g n g
se laisa^ impressionn»"; : par f eu r 9 a né ga -
tions et leur» colàres> '
Je n'ignore pas qu'un certain nom
bre d'esprits timides et méticuleux
blâment cette manière d'agir ; par
amour de.la paix, disent-il3, et sous
prétexte d'obtenir de précieux avan-
La cour d'assises du Puy-de-Dôme a
acquitté samedi le frère Camille, direc
teur de l'école de Bourg-Lastic, pour
suivi à la suite de monstrueuses ac
cusations. Voici ce que la Dépèche iu
Ppey-de-Dâme dit de cette affaire, qui
a, été abominablement exploitée par
toute la presse révolutionnaire.
On sait le bruit qu'a fait cette affairé.
,Les feuilles républicaines s'en étaient
emparées et, avec leur bonne foi habituelle,
répandaient sur le compte du frère Ca
mille les plus odieuses calomnies. .
; Cependant, une, première enquête avait <■
démontré la complète innooence du pauvre
religieux, victime d'accusations menson
gères, et M. Chomette, juge d'instruction/
avait rendu en sa faveur une ordonnance
de non-lieu.
' , L'honorable magistrat fut violemment
pris à partie, pour avoir fait son devoir; par
le Petit C fermant ois. Les républicains te
naient à leur scandale, ,:■■■■ i- . »
M. Chometta ayant été remplacé dans'
ses fonctions, une nouvelle instruction fut
ouverte et elle vient d'aboutir à l'acquitte
ment du. frère Camille. .. '
i »6et acte de justice est une satisfaction
donnée à la conscience publique, et le ver^
dict du jury du Puy-de-Dôme flétrit les dif
famateurs et les meneurs- de soandale,-qu»
ont, dans oette affaire, donné tant de preu
ves de leur haine de sectaires. : ' ' ; '
' Il est inutile de rendre compte des débats
répugnants au cours desquels toutes les ca
lomnies dont la presse républicaine s'était'
■faite si complaisamrnent l'éoho ont été éta
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