Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1889-10-08
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 octobre 1889 08 octobre 1889
Description : 1889/10/08 (Numéro 7950). 1889/10/08 (Numéro 7950).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi 8 Octobre ÎSSI
wem
H' Î0cô — Édhlon q*otidleûi»
Mardi 6 Octobre 4889
Ë3ITIOM QUOTI DIENNE
PARIS ÉTRAS5ES
«T DÉPARTEMENT» (UNION POSTAUt)
Cn an 55 » 66 »
Six mois. ... 23 50 34 »
Trois mois. . . 15 » 18 »
^■abonnements partent des i« et 16 de chaque mois
ÉDITION BEMI-QUOTIDIENNB
15 cent.
20 —
, ra NUMÉRO { Eé^temekts:
BUREAUX : Paris, 10, rue des Samta-Pèree
On s'abonne & Rome, place du Gesù, 8
PARIS ÉTRANGER
CT DÉPARTEliENTB (UNION POSTUl)
L'a an. I , . 30 » 36 »
Sizmo.ij. ... 16 * 19 »
Trois mois. . . 8 50 10 *
Les atmiemenla partent des 1" et 16 do chaque atoll
L'DNIYERS ne répond pas des manuscrits qui lai sont adressés
ANNONCES
101. Ch. LÂGRANGE, CERF ét 'C la , 6, place de la Bourse
PARIS, 7 OCTOBRE 1889
Il ne sembla pas que les scrutins de
ballottage aient sérieusement modifié
la situation créée par les élections du
22 septembre. La coalition opportuno-
radicale n'a pas obtenu tous les triom
phes qu'elle annonçait à l'avance. Si
elle a fait élire des hommes impor
tants comme MM. Yves Guyot et
Constans, deux ministres en exercice,
Floquet, Glémenceau, Lockroy, Ray-
nal, elle n'a pu empêcher les conser
vateurs de. maintenir au moins leurs
positions, et les boulangistes de réus
sir dans plusieurs circonscriptions à
Paris et dans toutes celles de la ban-
liede, sauf une.
En fait, après le deuxième tour de
scrutin comme après le premier, on
ne sait pas bien ce que sera, et sur
tout ce que fera la Chambre. Dans
leur cabinet, les ministres et sur
tout M. Constans, plus que jamais
l'homme delà situation,doivent triom
pher moins que dans leurs journaux.
Maintenant que les élections sont
finies, le ministère va-t-il donner sa
démission ? Attendra-t-il pour le faire
la réunion des Chambres, qu'on an
nonce toujours pour la deuxième quin
zaine de novembre ? Généralement on
croit que les ministres ne se presse
ront pas. Il y a même des journaux
officieux comme le Siècle qui déclarent
que les ministres ne donneront nulle
ment leur démission, attendu que le
suffrage universel a ratifié leur politi
que et que la majorité le3 acclamera.
Le Siècle en est-il bien sûr ?
On fait à Berlin des préparatifs pour
la réception du czar, et les journaux
commencent leurs commentaires. Il
y en a qui déjà voient ou affectent de
voir dans une visite de pure courtoisie
l'indica d'un rapprochement qui se
ferait entre la Prusse et la Russie.
Mais aux dépens de qui se ferait ce
rapprochement? La réponse est fa
cile : ce serait forcément l'Autriche
qui en serait la victime.
Ce sont là des suppositions sans
fondement.
La reine Nathalie n'a pas encore pu
voir son fils; les femmes, qui pren
nent naturellement le parti de la mère,
sont très surexcitées; il n'aurait été
question de rien moins que d'un ap
pel aux femmes serbes pour que,
forçant le conak royal, elles conduisent
la reine auprès de son fils. L'idée a
été immédiatement abandonnés, mais
n'est-il pas suffisamment significatif
qu'il en ait été question?
Une dépêche de Londres dit que le
roi Milan aurait autorisé l'entrevue de
la mère et du fils.
Dernière heure. — Tous les résultats
sont connus. On calcule qu'il y aura,
pour les scrutins de ballottages, 125
gouvernementaux, dont soixante-dix
opportunistes environ, et 52 opposants,
qui se divisent à peu près également
en conservateurs et en boulangistes.
La nouvelle Chambre compterait
donc 360 gouvernementaux et 210 op
posants.
La République parlementaire sort
victorieuse de la lutte.
Grâce à quels moyens elle est par
venue à vaincre, on le sait. Que l'Em
pire et son honnête candidaturë offi
cielle sont loin 1. Jamais encore la pres
sion administrative ne s'était exercée
avec un pareil ensemble, avec autant
de cynisme. M. Constans à prouvé une
fois de plus qu'il est homme à se ser
vir de n'importe quelle arme ; tout lui
est bon, même la violence et la îraude.
Et comme, dans un très grand nom
bre de circonscriptions (cent, au
moins), les partisans du régime actuel
ne l'emportent sur les révisionnistes
qu'à une majorité extrêmement faible,
on peut dire, avec certitude, que si le
suffrage universel avait été libre, la
République parlementaire était battue.
Oui, mais elle ne l'èst pas; elle est
victorieuse. Il faut constater lesmoyens
qu'elle a pris et les flétrir. C'est tou
jours un soulagement. Il ne faut pas
se refuser à voir autre, chose. Le 22
septembre et le 6 octobre, la Républi
que parlementaire a triomphé maté
riellement de ses ennemis; voilà le
fait. Comme il est indubitable que les
vainqueurs ne vont pas s'invalider les
uns les autres, malgré les réclama
tions les plus justifiées, pour cause de
pression électorale, de violences, de
fraudes, etc., leur victoire matérielle
est acquise. Elle ne peut pas être di
minuée; il est à craindre même
qu'elle ne soit accrue par un certain
nombre d'invalidations.
Nous ne songeons donc nullement à
la contester; mais nous demandons
aux républicains ce qu'ils vont en
faire.
Ils peuvent bien le reconnaître, main
tenant que le danger immédiat est
passé ; leur République a failli périr.
Pourquoi?
Est-ce à cause du courage et de l'ha
bileté de ses adversaires? Qui voudra
croire que le courage et l'habileté,
seuls, des ennemis du régime actuel
auraient suffi aie mettre à deux doigts
de sa perte, si les fautes d9 la défense
n'avaient point grandement facilité
l'attaque? , ■
La défense a donc, commis des fau
tes; répétées avec obstination, ces fau
tes ont donné lieu à un mécontente
ment qu'on a vu se répandre avec une
force croissante. Ce mécontentement
s'est traduit sous une forme qui n'im
porte guère; s'il dure, et qu'il lui faille
changer de forme, il en trouvera une
nouvelle bien facilement. Le boulan-
gisme peut disparaître ; la lorme n'em
portera point le fond.
Ç a été, il est vrai, une erreur de
croire que ce mécontentement, pres
que général, était assez violent pour
balayer une République décidée à se
défendre par tous les moyens possi
bles. Cette erreur, agréable à commet
tre, beaucoup de conservateurs l'ont
commise. Mais ce serait une erreur
tout aussi forte de croire que ce mé
contentement, parce qu'il n'a point
donné tous les résultats espérés ou re
doutés, était un mécontentement fac
tice. Cette erreur, non moins agréable
à commettre, va-t-elle être commise
par les républicains ?
Vont-ils, croyant qu'ils n'ont plus
rien à craindre, continuer, en l'ag
gravant, leur politique de ces dix der
nières années? Vont-ils gaspiller tou
jours l'argent da la France, la trou
bler dans le repos dont elle a besoin,
l'inquiéter gravement dans ses légiti
mes intérêts, l'humilier profondément
dans son honneur ; vont-ils persécuter
toujours les catholiques ? Alors le mé
contentement, qui n'est point factice,
mais trop réel, grandira, s'exaspérera,
et lorsque viendra l'heure des élections
nouvelles, plus tôt même peut-être, il
emportera tout, cette fois/ malgré les
barrières et les chausse-trapes qu'un
Constans voudra mettre et semer sur
le passage de la volonté populaire.
Beaucoup de républicains doivent
comprendre cela, doivent sentir quel
danger il y aurait à poursuivre la
guerre, et voir que l'heure d'inaugu
rer une politique pacificatrice, une
politique de réparation et de rallie
ment, est venue. Mais le courage né
cessaire pour rompre avec leurs tradi
tions, leurs habitudes, croyez-vous,
par hasard, qu'ils l'aient ?
Pierre Veuillot.
; •
L'Estafette, journal de M. Ferry,
chante victoire en se lamentant. Elle
compte à plusieurs reprises les dix-
huit boulangistes qui représenteront
Paris. Elle croit que la minorité de la
Chambre sera « impuissante » et qu'il
n'y aura plus de coalition possible
contre la majorité « modérée ».
La République française exprime les
mêmes sentiments.
La Justice constate qu'elle n'a pas de
« compliments » à faire à Paris,. mais
elle croit pouvoir féliciter la province
où « la démocratie » a fait « un triom
phant effort pour s'arracher à l'obses
sion qui depuis quelques mois pesait
sur elle».
La Lanterne estime que Paris vient
de subir « une éclipse partielle ».
La feuille du juif allemand Mayer af
fecte d'être exaspérée de la défaite de
M.Antoine.
La Voix déplore les pertes des radi
caux. Elle conclut : « Le suffrage uni
versel s'est chargée de tordre le cou à
la boulange. A ses représentants main
tenant de faire leur devoir. »
Le Journal des Débats pense que
« les forces des partis hostiles à la
République ne seront pas augmentées
d'une, manière appréciable dans la
nouvelle] Chambre » et que « le parti
radical est seul entamé. »
Les boulangistes se montrent très
contents.
La Presse met en parrallèle les résul
tats obtenus par eux et les efforts
énormes du gouvernement. Les révi
sionnistes qui, au nombre de quinze,
ont « révolutionné le pays,, revien-
« nent cinquante. Avant peu, les
« vainqueurs d'aujourd'hui verront
« ce que peut un groupe d'hommes
« décidés. » .
La Cocarde rappelle le mot de M.
Clémenceau : « Qui n'a pas Paris n'a
rien. » Or, le ministère ne peut se van
ter d'avoir Paris.
VIntransigeant dénonce « l'escamo
tage », la « violation du suffrage uni
versel. »
Dans la Petite République française,
M. Andrieux, battu par le candidat
de l'Exposition, remercie les électeurs
qui lui sont restés fidèles. Il dit éprou
ver peu de regrets, puisque la politi
que va se faire bientôt en dehors des
Chambres. Il se propose de relever
« le drapeau de la revision imperson
nelle et de grouper tout autour les
forces irrésistibles de la prochaine
majorité. »
Le Soleil ne donne pas d'apprécia
tions.
Le Gaulois n'éprouve aucune décep
tion parce qu'il ne s'était fait « aucune
illusion »._ Il ne compte plus sur la
révision ; il constate que les conserva
teurs ont remporté « un succès mo
ral ». ,
Figaro rend sa sentence par l'organe
de M. Magnard, et naturellement c'est
toujours lamêmechQs* ? Le plus clair,
c'est que ce n'est pas clair, etc. Cepen
dant Figaro est sûr que la république'
est victorieuse et que « la minorité
s'est accrue ». Il prévoit que le minis
tère disparaîtra bientôt... à moins qu'il
ne soit maintenu quelque temps en
core!
L'Autorité flétrit la pression officielle
et signale le faible écart des voix dans
presque tous les scrutins. M. de Cassa-
gnac dit : « Nous sommes en marche,
malgré tous les efforts désespérés de la
république parlementaire, malgré ses
brutalités, ' malgré ses vols/ malgré
toutes ses canàilleries, vers un régime
réparateur, qui sera prochain. »
Dans. la. rue
La journée a été presque partout calme.
Aux abords des sections il y avait peu de
monde, bien que ies afficheurs aient tra
vaillé jusqu'au dernier moment. Dans le
cinquième arrondissement, les étudiants
ont fait un peu de bruit pour ou contre
M. Naquet. A Montmartre et èi Ménilman-
tant, les agents de police ont eu parfois de
la peine à faire circuler la foule, de vérita
bles bousculades ont eu lieu.
Le soir, les gardiens de la paix et les
gardes Achevai occupaient les environs des
mairies et une partie des boulevards. A
Belleville et en plusieurs endroits, les ré
sultats du scrutin, annoncés au milieu d'une
foule énorme, ont produit un tumulte for
midable et des bagarres. Des arrestations
ont été faites. De huit heures jusqu'après
minuit, des centaines de milliers de curieux
ont circulé entre la place de l'Opéra et la rue
Montmartre. On ,achetait des journaux de
minute en minute; on acclamait, on sifflait, on
se bousculait un peu. Le boulevard des Ca
pucines, eù se-trouve la Presse, était in
tercepté, les gardes à cheval tenaient la
chaussée et les trottoirs des deux côtés;
néanmoins une grande foule était massée
devant les bureaux du journal et répondait
par des clameurs puissantes aux nouvelles
qui lui étaient criées de l'entresol. Tout à
coup, à onze heures, on aperçoit tous les
gardes, à pied et il cheval, les sergents de
villa qui abandonnent le terrain occupé avec
tant de rigueur et qui partent au pas accéléré
dans la direction de Montmartre. Le bruit
court que des troubles graves se sont pro
duits de ce c6té; mais on reste calme.
Au coin de la rue Drouot, devant le
transparent du Gaulois, beaucoup de monde.
Rue Montmartre, devant la France, trois
ou quatre mille personnes, en majorité
boulangistes, ont stationné longtemps. La
police a chargé plusieurs fois, sans parve
nir à faire évacuer la rue. Des collisions
assez fortes se sont produites. Mais les
gens qui voulaient provoquer le désordre
étaient en nombre insignifiant. Les bous
culades ne résultaient guère que de l'en
combrement.
La Gazette est vaincue !
La preuve, c'est, qu'elle n'essaie plus
de discuter, mais qu'elle cherche, déli
bérément, à tromper ses lecteurs. Elle
reproduit, en effet, sans indication de
date, en s'arrangeant de .façon à faire
croire qu'il est d'hier, et en le tron
quant, un ancien article de M.Eugène
Veuillot.
Dans cet article, M. Eugène Veuil
lot déclarait en substance que M.
Boulanger s'était, jusque-là, toujours
tenu dans le vague, et n'avait encore
fait aucune déclaration d'où l'on pût
conclure positivement qu'il réprouvait
la politique de persécution du régime
actuel.
Or cet article a été écrit quatre mois
avant le banquet de Tours, où M. Bou
langer a enfin prononcé la fameuse
{ihrase : « Il faut rompre », etc..., sur
aquelle a roulé toute notre polémique
avec la Gazette , et dont M. Eugène
Veuillot lui-même signalait dernière
ment l'importance.
Nous plaignons sincèrement la Ga
zette, MM. Janicot, son directeur, et
Charles Dupuy, auteur de cette super
cherie, d'avoir recours à des procédés
pareils, et nous ne nous occuperons
plus, jusqu'à nouvel ordre, de ce qu'ils
pourront dire ou inventer encore.
On nous écrit de Tunis :
L'administration diocésaine de Tunis
vient de céder au gouvernement les bâti
ments du collège demi-universitaire et demi-
ecolésiastique dont elle était la propriétaire.
S. Em. le cardinal archevêque n'a pas cru
pouvoir conserver plus longtemps un Col
lège où les professeurs, tous laïques, sont
nommés par le gouvernement comme au
collège Stanislas à Paris, et dont les élèves
appartenaient indistinetement à tous les
cultes, dans de telles conditions que les ca
tholiques s'y trouvaient eh minorité. On
avait dû, dans le principe de l'occupation,'
accepter cette situation, mais il y avait là
des difficultés de détail dont tout le monde
peut se rendre compte, et surtout I'inipôâ-
sibilité pratique de donner aux enfants ca
tholiques, et particulièrement à cëttx qui se
destinaient au sacerdoce, l'éducation qui
leur convient. Après les premières ouver
tures faites par M. le résident général &
Mgr Jourdan de la Passardière, alors qu'il
administrait spirituellement la Tdnisie, un
contrat en règle visht d^tre fait entre les
vicaires généreux représentant S. Em. le
cardinal et w secrétaire général du gouver
nement tunisien. En vertu de ce contrat, le
diocèse cède pour une somme convenue lea
b&Uments du collège et deux hectares de
terrains qui l'entourent, et lui-môme ouvre
à Carthage un petit séminaire pour les en
fants catholiques.
Voici, du reste, les termes dans lesquels
Em. le cardinal Lavigerie annonce à.
s °?. cler gé la conclusion de cette délicate
affaire : y
Messieurs et chers coopérateurs,
- Le moment est venu de vous faire con
naître, la transformation qui va s'opérer
prochainement .dans la direction da collège
français de Tunis et dans une partie de notre
enseignement diocésain. u
Vous savez que, dès le principe de l'occu
pation française, l'administration diocé
saine avait consenti & transférer à Tunis
l'établissement ecclésiastique qu'elle avait,
quelques années" auparavant, fondé à Car-
Ihage, sous la direction des missionnaires
d'Alger. Aucun établissement français, en
dehors des maisons dirigées par les frères,
qui comptaient du reste, comme aujour
d'hui, un très grand nombre d'élèves,
n'existait encore, .alors, pour les garçons
dans la capitale da la Régence.. Le grand
nombre de nos nationaux qui venaient s'y
fixer faisait dfeirer.d'y voir créer un collège
qui pût permettre- -aux- parents de faire
suivre à leurs enfants les cours complets
des études classiques sans sortir de la Tu- ■
nisie.
Sur la demande qui m'en fut faite par
M. le ministre résident de France, je con
sentis . à. tranférêr à Tunis le collège de
Saint-Louis de Carthage sous le nouveau
nom de collège de Saint-Charles. -
Nos pères • missionnaires n'ayant pu se
charger de l'enseignement proprement dit,
celui-ci fut confié à des professeurs agré
gés ou licenciés' de' l'université de France,
nommés par lé ministre de l'instruction
publique et rétribués par l'Etat tunisien.
Les choses ont ainsi marché depuis sept
années, mais l'expérience a bientôt montré
qu'il était difficile au diocèse de n'avoir
qu'un seul établissement d'instruction se
condaire commun à tous les cultes, et qu'il
ne pouvait se passer longtemps, dans un
pays où le clergé est tout entier à former,
d'un petit séminaire.
D'autre part, le diocèse et la congréga
tion des missionnaires d'Alger avaient dû
engager, dans la fondation du collège de
Saint-Charles, des sommes si ' considéra
bles et. contracter de si lourdes dettes,
qu'ils ne pouvaient- songer à fonder un se
cond établissement spécial à côté du pre
mier.
Chargé déjà d'un poids si lourd et ne re
cevant d'ailleurs de l'Etat aucune subven
tion pour le clergé français paroissial, le
diocèse se trouvait, hors d'état de pourvoir
au traitement de la plupart des membres
de ce clergé, et voyait arriver avec peine le
moment où il ne pourrait plus les mainte
nir.
C'est dans, ces conditions, que, d'accord
avec M. le ministre résident général, dont
je ne pnis que louer ici hautement l'esprit
éclairé et la bienveillance, nous avons adopté
une combinaison qui; parait devoir remé
dier aux embarras multiples de cette situa
tion. Il a été convenu entre nous que l'Etat
tunisien reprendrait à son compte le collège
de Tunis avec une partie des terrains qui
l'entourent (vingt mille mètres). Cet éta
blissement dépendra dès lors du protecto
rat et de la direction de l'instruction pu
blique delà Régence.
D'autre part, il a été stipulé, pour don
ner satisfaction aux parents et aux élèves
catholiques, que l'enseignement religieux y
serait maintenu et qu'un. aumônier nommé
par moi serait attaché à l'établissement
ainsi transformé, comme il l'était aupara
vant.
De mon côté, pour assurer, comme je
l'ai dit plus haut, la formation d'un clergé
local, ce'qui est le point capital pour la vie
d'un diocèse, j'ai décidé qu'un petit sémi
naire, exclusivement consacré à l'éducation
des enfants qui se destinent au sacerdoce,
serait ouvert à Saint-Louis de Carthage.
Enfin, que ce qui restera, une fois les dettes
acquittées, da-prix qui nous est donné pour
le collège Saint-Charles, sera exclusivement
consacré par moi à subvenir aux- besoins
urgents du clergé français de nos paroisses
les plus abandonnées, afin de le conserver
& nos populations.
J'ose espérer, messieurs et chers coopé
rateurs, que vous apprécierèz la sagesse et
l'utilité de ces diverses mesures, et que,
comme moi, vous en serez reconnaissants
à notre ministre résident général, tant
dans l'intérêt de la religion que dans celui
de la France.
Veuillez agréer, messieurs et chers coo
pérateurs, l'expression nouvelle de mes.sen-
timents les plus dévoués en Notre-Seigneur,
f C h. C ardinal L avigerie,
archevêque de Carthage.
Plusieurs journaux annoncent ce
matin l'ouverture d'un congrès anti-
esclavagista français qui aurait lieu
aujourd'hui à Paris, sous la présidence
de S. Em. le cardinal Lavigerie.
Cette nouvelle est inexacte. Ce matin
a simplement eu lieu la réunion men
suelle du comité anti-esclavigiste fran
çais, qui ne s'était pas réuni depuis
deux mois à cause des vacances. S. Em.
le cardinal Lavigerie, de retour des
Pyrénées et de passage à Paris, a bien
voulu présider cette réunion, assisté
de Mgr Brincat, son auxiliaire.
Nous recevons de Lourdes la dépê
che suivante:
Lourdes, le 7 octobre, 11 h i 25 du matin.
Les missionûàires de l'Immaculé-Goncep-
tion, réunis en chapitre, viennent de nom
mer supérieur général le R. P. Dubos, en
remplacement du T. R. P. Sempé.
Le nouveau supérieur général a fait célé
brer aujourd'hui un service pour son très
regretté prédécesseur. .
Mgr Jourdan da la Passardière, évêque
de Roséa, un évêque d'Australie, plusieurs
centaines de prêtres et de religieuses, ies
principales familles de Lourdes, de nom
breux pèlerins parmi lesquels le duc de
Norfolk, assistaient $ !a cérémonie.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
SCRUTIN DE BALLOTTAGE DU 6 OCTOBRE 1889
RESULTATS
Paris
pnBMIER. .abr0ndis9ement
MM. Yves Guyot, d. s., rad..... 6.113 ELU
EdmondTurquet, d. s.,boni. 5.417
deuxièmb arrondissement
Mesureur, d. s., rad....... 6.529 ELU
Emile Gassier, boul 5.131
troisième arrondissement
Commandant Jacquet,boul. 5.813
Chautemps, cons. mun. rad. 10.252 ELU
quatrième arrondissement
Première circonscription
Barcdet. d. s., rad. ....... 5.635 ELU
Da Ménorval, boul 4.285
Deuxième circonscription
Chassairig, cons. mira., rad. 3.562 ELU
Thiessé, d. s., boul 2.774
cinquième arrondissement
Première circonscription .
Naquet, 'sén., boul 4.830 ELU
Bourneville, d.s., rad 4.745
Deuxième circonscription
Lenglé, a.d.j boul.. <4.268
De Lanessan, d.s., rad..... 4.875 ELU
sixième* arrondissement
Desprès, cons. mun., rép.. 8.997 ELU
Docteur Àubœuf, boul'. 7.155
septième arrondissement
Denys Cocliia, cons........ 4.827
Terrail-Mérmeïxj boul 5.001 ELU
Frébault, d.s., rad. 4.679
huitième arrondissement
Frédéric'Passy, d.sv,-opp.. 5 114
Marius Martin, bon;rev... 6.831 ELU
neuvième arrondissement ---
Première circonscription
Georges Berry, cons 3.538
Emile Ferry, maire, opp.... 3.966 ELU
Deuxième circonscription
Andrieux, d .s., revis. ..... 4.867 ■
Berger, opp. .. 6.136 ELU
dixième arrondissement
Première circonscription
Chevillon, d. s., boul 5.559
Maojan, rad. 7.441 ELU
onzième arrondissement
Première circonscription
MM. FloLucien Nicot, boul 3.208 '
Deuxième circonscription
MM. Lockroy,'di s., rad.^ 7.911 ELU
Emile Massard, boul 5.320
Troisième circonscription
MM. Henri Màthé, d. s., rad.... 7.138 ELU
Doucin, boul 4.930
douzième arrondissement
Première circonscription
MM. Millerand, d. s., rad. rev... 5.358 ELU
Elie May,.bou}., 4.277
Deuxième circonscription
MM. Camille Drëyius, d. s. rad. 4.481 ELU
Docteur Fiaux, boul 4.162
- treizième arrondissement
Première circonscription
MM. Hovelacque,cons.mnn.,rad. 2.978 ELU
Planteau, d. s. boul 2,562
Deuxième circonscription
MM. Basly, d. s. soc 5.784
Paulin Méry, boul... 5.806 ELU
quatorzième arrondissement
Première circonscription
MM. Jacques, cons. mun. rad... 5.969 ELU
Giron, boul.- 5.890
Deuxième circonscription.
MM. Pichon,d. s. rad.... 2.C63 ELU
Michelin, d. s., boul 2.512
seizième arrondissement
Qainaud, boul 5.686
Marmottan, opp...... 5.759 ELU
dix-septième arrondissement
Première circonscription.
MM. De Hérédia, d.s., rad.-..... €001 ^ ^
• Le Senne,- boul4. < 08 ELU
Deuxième circonscription,
MM. Ernest Roche» boni........ 8.653 ELU
DeBouhelier-Lepellelier.rad. 7.758
dix-huitième arrondissement
Première circonscription.
MM. Laisant, d. s., boul 3.600 ELU
Latent, d. s., rad. 3.214,
• dix-neuvième arrondissement
Première circonscription
Chabert, cons. mun. possib. 5.723
Martineau, boul. . 8.138 ELU
Deuxième circonscription
Cattiaux, • rad. soc 2.272 _
Granger, soc.boul. » i *.454 tLU
vingtième arrondissement
[Première circonscription
MM. HenriRochefort, boul...... ' 4.054
. Dumay,cons.mun., possib. 5.5o4 M j U
Deuxième circonscription
MM. Tony Révilloa, d. s. rad... 6.528 ELU
Vergoin, d. s., boul
5.289
Seine
arbondissement de saint denis
Première circonscription fPantin)
MM. Pé&n, cons. gén., opp 4.214
Goussot, boul.. 4.819 LLU
Troisième circonscription (Neuilly) -
Laur, d. s., boul..... ^q'2-q
Antoine, opp «.oo»
Quatrième circonscription (Courbevoie)
Longuet, cons. mun. soc.. 5.259
Bouleau, boul 6.036 ELU
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX
{ m circonscription (Sceaux-Villejuif)
Benlamin Raspail, d. s., rad. 9.325
De Belleval, boul 12.19a ELU
2* circonscription (Gbarenton)
Guillaume SUvy, boul. ..... 6-008
Baulard, cons. gén., rad..,. 6.83J ûLt
■ 3« circonscription (Vincennes)
Pierre Richard, boul.. |.310 ELU
Alexandre Lefèvre, rad 4.
Aisne
arrondissement de chateau "th1ehuï
DaMandat-Grancey,cons... 5.885
Deville, opp...;.. 7.778 ELU
arrondissement de boissons
Fôrzy, cons... 5.687
Mâcherez, rad. 5.997 ÉLU
Ringuier, revis 2.863
Allier
arrondissement de qannat
MM. Labussière, d.s. opp. 9.057 ELU
Challeton, boul 6.691
arrondissement de montluçon '
■4 "circonscription
Martenot, cons..;. • 5.646'
Viple, opp. 5.255
Thivrier, soc. 5.688 ELU
2 e circonscription
Theuraulf, cons 5.389
Dumas, opp 7.937 ELU
O. Justice, rad. boul....... 1.497——
arrondissement de moulins
2« circonscription <
Ville,rad;.,.',694 ELU
Ardennes
arrondissement de méziéres
MM. Corneau, d. 8. rad 10.866 ELU
Wignacourt,cons. revis.... 10.721
arrondissement de rocroi
Auffray,.cons. revis 4.914
Jacquemart, d. e. rad..,.,. 5.877 ELU
arrondissement de sedan
fie Montagnac, cons....... 5.296
Yarlet, rép.ind 8.714 ELU
Aube
arrondissement de bar-sur-seine
De Fontonay, cons..... 5.524
Micboo, d. s. opp 6.753 ELU
arrondissement de troyes
1" circonscription
Royer, opp 6.080 ELU
Bonillier, r a i. 4.659
. 2° civconsciïption ■■
Le. baron Legoux, cons. rev. 2,0.3.9
Hambourg, opp 5.753 ELU
Charonnat, d. s. rad 4.774
Aude
arrondissement de carcassonne
' i" circonscription
MM. Castel, cons. . 4.690
Marty, d. s. rad. boul 5.831 Ëlarrondissement de castelnaudary
lemarquisdeLordat,a.â.oons 6.09.7
Mir, a. d., rad 6.449 ELU
arrondissement de narbonnk
1™ circonscription
Ferroul, d. s.,soc.revis.... 4.829 ELU
Douarche, rad.... 4.287
2 e circonscription
Turrcl,d. 8.,rad 7.792 ELU
Camélinat, d. s., soc. 5-084
Avejron
arrondissement de millau
Vernhette, cons 6.355
■s,
8.818 ELU
Clausel de Coussergues,
centre gauche
Bouches-du-Rhône
arrondissement d'.ux
2" circonscription
Hornbostèl,revis 2.331
Camille Pelletan, d; s., rad. ' 6.035 ELU
arrondissement de marseille
2° circonscription
Guesde, collect. 2.301
Bouge, rad 2.880 ELU
Sacomman, boni.;...... .. 2.373
3* circonscription
Le Mée, cons 4.559
Charles Roux, rép......... 6.885 ELU
5 e circonscription
Antide Boyer, d. s., soc.... 6.551 ELU
Gairard, rad 4.357
Calvados
arbondissement de caen
i" circonscription
Engerrand, boul 6.135 ELU
Edmond Henry; a. p d. opp.; 6.002
Cantal
arrondissement d'aurillac
Adrien Bastid, d. s. opp.... 11.701 ELU
arrondissement db saint-flour.
Amagat, d. s. ind... 5.951 ELU
Chanson, d. s. rad.......
4.875
Charente-Inférieure
arrondissement de rochefort
Georzes Roche, d. s. cons. 7.523
Braud, opp i.'.'.ï". 8.250 ELU.
arrondissement de la boche ils;
Beaussant, cons 9.694
Dilmas, d. s., opp 10.449 ELU
Cher
2 e circonscription
Urbain Gnêrin, cons. revis.. 7.135
Baudin, soc. blanq,....... o . UI k mj U
Corrèze
arrondissement de tulle
2* circonscription
Vacher, d .s., boul. 8-549 ELU
Delpeuch, opp. ' •
arrondissement de brjyes
4 pe circonscription
. Dubois, opp.. .>> ELD
Massenat, rad. 4.714
Ain
arrondissement be gbx
André, rép. Hfif ELU
Bizet, opp ô - lX3i
.. Ccrse
arrondissement d'ajaccio
MM. Ceccaldi, d. s., xad.
. ELU
Le comte Multedo, bon.... .
arrondissement de corte
Horace de Choiseu1,a.d.opp. 6.700 ELO
Farinole, rép. •
wem
H' Î0cô — Édhlon q*otidleûi»
Mardi 6 Octobre 4889
Ë3ITIOM QUOTI DIENNE
PARIS ÉTRAS5ES
«T DÉPARTEMENT» (UNION POSTAUt)
Cn an 55 » 66 »
Six mois. ... 23 50 34 »
Trois mois. . . 15 » 18 »
^■abonnements partent des i« et 16 de chaque mois
ÉDITION BEMI-QUOTIDIENNB
15 cent.
20 —
, ra NUMÉRO { Eé^temekts:
BUREAUX : Paris, 10, rue des Samta-Pèree
On s'abonne & Rome, place du Gesù, 8
PARIS ÉTRANGER
CT DÉPARTEliENTB (UNION POSTUl)
L'a an. I , . 30 » 36 »
Sizmo.ij. ... 16 * 19 »
Trois mois. . . 8 50 10 *
Les atmiemenla partent des 1" et 16 do chaque atoll
L'DNIYERS ne répond pas des manuscrits qui lai sont adressés
ANNONCES
101. Ch. LÂGRANGE, CERF ét 'C la , 6, place de la Bourse
PARIS, 7 OCTOBRE 1889
Il ne sembla pas que les scrutins de
ballottage aient sérieusement modifié
la situation créée par les élections du
22 septembre. La coalition opportuno-
radicale n'a pas obtenu tous les triom
phes qu'elle annonçait à l'avance. Si
elle a fait élire des hommes impor
tants comme MM. Yves Guyot et
Constans, deux ministres en exercice,
Floquet, Glémenceau, Lockroy, Ray-
nal, elle n'a pu empêcher les conser
vateurs de. maintenir au moins leurs
positions, et les boulangistes de réus
sir dans plusieurs circonscriptions à
Paris et dans toutes celles de la ban-
liede, sauf une.
En fait, après le deuxième tour de
scrutin comme après le premier, on
ne sait pas bien ce que sera, et sur
tout ce que fera la Chambre. Dans
leur cabinet, les ministres et sur
tout M. Constans, plus que jamais
l'homme delà situation,doivent triom
pher moins que dans leurs journaux.
Maintenant que les élections sont
finies, le ministère va-t-il donner sa
démission ? Attendra-t-il pour le faire
la réunion des Chambres, qu'on an
nonce toujours pour la deuxième quin
zaine de novembre ? Généralement on
croit que les ministres ne se presse
ront pas. Il y a même des journaux
officieux comme le Siècle qui déclarent
que les ministres ne donneront nulle
ment leur démission, attendu que le
suffrage universel a ratifié leur politi
que et que la majorité le3 acclamera.
Le Siècle en est-il bien sûr ?
On fait à Berlin des préparatifs pour
la réception du czar, et les journaux
commencent leurs commentaires. Il
y en a qui déjà voient ou affectent de
voir dans une visite de pure courtoisie
l'indica d'un rapprochement qui se
ferait entre la Prusse et la Russie.
Mais aux dépens de qui se ferait ce
rapprochement? La réponse est fa
cile : ce serait forcément l'Autriche
qui en serait la victime.
Ce sont là des suppositions sans
fondement.
La reine Nathalie n'a pas encore pu
voir son fils; les femmes, qui pren
nent naturellement le parti de la mère,
sont très surexcitées; il n'aurait été
question de rien moins que d'un ap
pel aux femmes serbes pour que,
forçant le conak royal, elles conduisent
la reine auprès de son fils. L'idée a
été immédiatement abandonnés, mais
n'est-il pas suffisamment significatif
qu'il en ait été question?
Une dépêche de Londres dit que le
roi Milan aurait autorisé l'entrevue de
la mère et du fils.
Dernière heure. — Tous les résultats
sont connus. On calcule qu'il y aura,
pour les scrutins de ballottages, 125
gouvernementaux, dont soixante-dix
opportunistes environ, et 52 opposants,
qui se divisent à peu près également
en conservateurs et en boulangistes.
La nouvelle Chambre compterait
donc 360 gouvernementaux et 210 op
posants.
La République parlementaire sort
victorieuse de la lutte.
Grâce à quels moyens elle est par
venue à vaincre, on le sait. Que l'Em
pire et son honnête candidaturë offi
cielle sont loin 1. Jamais encore la pres
sion administrative ne s'était exercée
avec un pareil ensemble, avec autant
de cynisme. M. Constans à prouvé une
fois de plus qu'il est homme à se ser
vir de n'importe quelle arme ; tout lui
est bon, même la violence et la îraude.
Et comme, dans un très grand nom
bre de circonscriptions (cent, au
moins), les partisans du régime actuel
ne l'emportent sur les révisionnistes
qu'à une majorité extrêmement faible,
on peut dire, avec certitude, que si le
suffrage universel avait été libre, la
République parlementaire était battue.
Oui, mais elle ne l'èst pas; elle est
victorieuse. Il faut constater lesmoyens
qu'elle a pris et les flétrir. C'est tou
jours un soulagement. Il ne faut pas
se refuser à voir autre, chose. Le 22
septembre et le 6 octobre, la Républi
que parlementaire a triomphé maté
riellement de ses ennemis; voilà le
fait. Comme il est indubitable que les
vainqueurs ne vont pas s'invalider les
uns les autres, malgré les réclama
tions les plus justifiées, pour cause de
pression électorale, de violences, de
fraudes, etc., leur victoire matérielle
est acquise. Elle ne peut pas être di
minuée; il est à craindre même
qu'elle ne soit accrue par un certain
nombre d'invalidations.
Nous ne songeons donc nullement à
la contester; mais nous demandons
aux républicains ce qu'ils vont en
faire.
Ils peuvent bien le reconnaître, main
tenant que le danger immédiat est
passé ; leur République a failli périr.
Pourquoi?
Est-ce à cause du courage et de l'ha
bileté de ses adversaires? Qui voudra
croire que le courage et l'habileté,
seuls, des ennemis du régime actuel
auraient suffi aie mettre à deux doigts
de sa perte, si les fautes d9 la défense
n'avaient point grandement facilité
l'attaque? , ■
La défense a donc, commis des fau
tes; répétées avec obstination, ces fau
tes ont donné lieu à un mécontente
ment qu'on a vu se répandre avec une
force croissante. Ce mécontentement
s'est traduit sous une forme qui n'im
porte guère; s'il dure, et qu'il lui faille
changer de forme, il en trouvera une
nouvelle bien facilement. Le boulan-
gisme peut disparaître ; la lorme n'em
portera point le fond.
Ç a été, il est vrai, une erreur de
croire que ce mécontentement, pres
que général, était assez violent pour
balayer une République décidée à se
défendre par tous les moyens possi
bles. Cette erreur, agréable à commet
tre, beaucoup de conservateurs l'ont
commise. Mais ce serait une erreur
tout aussi forte de croire que ce mé
contentement, parce qu'il n'a point
donné tous les résultats espérés ou re
doutés, était un mécontentement fac
tice. Cette erreur, non moins agréable
à commettre, va-t-elle être commise
par les républicains ?
Vont-ils, croyant qu'ils n'ont plus
rien à craindre, continuer, en l'ag
gravant, leur politique de ces dix der
nières années? Vont-ils gaspiller tou
jours l'argent da la France, la trou
bler dans le repos dont elle a besoin,
l'inquiéter gravement dans ses légiti
mes intérêts, l'humilier profondément
dans son honneur ; vont-ils persécuter
toujours les catholiques ? Alors le mé
contentement, qui n'est point factice,
mais trop réel, grandira, s'exaspérera,
et lorsque viendra l'heure des élections
nouvelles, plus tôt même peut-être, il
emportera tout, cette fois/ malgré les
barrières et les chausse-trapes qu'un
Constans voudra mettre et semer sur
le passage de la volonté populaire.
Beaucoup de républicains doivent
comprendre cela, doivent sentir quel
danger il y aurait à poursuivre la
guerre, et voir que l'heure d'inaugu
rer une politique pacificatrice, une
politique de réparation et de rallie
ment, est venue. Mais le courage né
cessaire pour rompre avec leurs tradi
tions, leurs habitudes, croyez-vous,
par hasard, qu'ils l'aient ?
Pierre Veuillot.
; •
L'Estafette, journal de M. Ferry,
chante victoire en se lamentant. Elle
compte à plusieurs reprises les dix-
huit boulangistes qui représenteront
Paris. Elle croit que la minorité de la
Chambre sera « impuissante » et qu'il
n'y aura plus de coalition possible
contre la majorité « modérée ».
La République française exprime les
mêmes sentiments.
La Justice constate qu'elle n'a pas de
« compliments » à faire à Paris,. mais
elle croit pouvoir féliciter la province
où « la démocratie » a fait « un triom
phant effort pour s'arracher à l'obses
sion qui depuis quelques mois pesait
sur elle».
La Lanterne estime que Paris vient
de subir « une éclipse partielle ».
La feuille du juif allemand Mayer af
fecte d'être exaspérée de la défaite de
M.Antoine.
La Voix déplore les pertes des radi
caux. Elle conclut : « Le suffrage uni
versel s'est chargée de tordre le cou à
la boulange. A ses représentants main
tenant de faire leur devoir. »
Le Journal des Débats pense que
« les forces des partis hostiles à la
République ne seront pas augmentées
d'une, manière appréciable dans la
nouvelle] Chambre » et que « le parti
radical est seul entamé. »
Les boulangistes se montrent très
contents.
La Presse met en parrallèle les résul
tats obtenus par eux et les efforts
énormes du gouvernement. Les révi
sionnistes qui, au nombre de quinze,
ont « révolutionné le pays,, revien-
« nent cinquante. Avant peu, les
« vainqueurs d'aujourd'hui verront
« ce que peut un groupe d'hommes
« décidés. » .
La Cocarde rappelle le mot de M.
Clémenceau : « Qui n'a pas Paris n'a
rien. » Or, le ministère ne peut se van
ter d'avoir Paris.
VIntransigeant dénonce « l'escamo
tage », la « violation du suffrage uni
versel. »
Dans la Petite République française,
M. Andrieux, battu par le candidat
de l'Exposition, remercie les électeurs
qui lui sont restés fidèles. Il dit éprou
ver peu de regrets, puisque la politi
que va se faire bientôt en dehors des
Chambres. Il se propose de relever
« le drapeau de la revision imperson
nelle et de grouper tout autour les
forces irrésistibles de la prochaine
majorité. »
Le Soleil ne donne pas d'apprécia
tions.
Le Gaulois n'éprouve aucune décep
tion parce qu'il ne s'était fait « aucune
illusion »._ Il ne compte plus sur la
révision ; il constate que les conserva
teurs ont remporté « un succès mo
ral ». ,
Figaro rend sa sentence par l'organe
de M. Magnard, et naturellement c'est
toujours lamêmechQs* ? Le plus clair,
c'est que ce n'est pas clair, etc. Cepen
dant Figaro est sûr que la république'
est victorieuse et que « la minorité
s'est accrue ». Il prévoit que le minis
tère disparaîtra bientôt... à moins qu'il
ne soit maintenu quelque temps en
core!
L'Autorité flétrit la pression officielle
et signale le faible écart des voix dans
presque tous les scrutins. M. de Cassa-
gnac dit : « Nous sommes en marche,
malgré tous les efforts désespérés de la
république parlementaire, malgré ses
brutalités, ' malgré ses vols/ malgré
toutes ses canàilleries, vers un régime
réparateur, qui sera prochain. »
Dans. la. rue
La journée a été presque partout calme.
Aux abords des sections il y avait peu de
monde, bien que ies afficheurs aient tra
vaillé jusqu'au dernier moment. Dans le
cinquième arrondissement, les étudiants
ont fait un peu de bruit pour ou contre
M. Naquet. A Montmartre et èi Ménilman-
tant, les agents de police ont eu parfois de
la peine à faire circuler la foule, de vérita
bles bousculades ont eu lieu.
Le soir, les gardiens de la paix et les
gardes Achevai occupaient les environs des
mairies et une partie des boulevards. A
Belleville et en plusieurs endroits, les ré
sultats du scrutin, annoncés au milieu d'une
foule énorme, ont produit un tumulte for
midable et des bagarres. Des arrestations
ont été faites. De huit heures jusqu'après
minuit, des centaines de milliers de curieux
ont circulé entre la place de l'Opéra et la rue
Montmartre. On ,achetait des journaux de
minute en minute; on acclamait, on sifflait, on
se bousculait un peu. Le boulevard des Ca
pucines, eù se-trouve la Presse, était in
tercepté, les gardes à cheval tenaient la
chaussée et les trottoirs des deux côtés;
néanmoins une grande foule était massée
devant les bureaux du journal et répondait
par des clameurs puissantes aux nouvelles
qui lui étaient criées de l'entresol. Tout à
coup, à onze heures, on aperçoit tous les
gardes, à pied et il cheval, les sergents de
villa qui abandonnent le terrain occupé avec
tant de rigueur et qui partent au pas accéléré
dans la direction de Montmartre. Le bruit
court que des troubles graves se sont pro
duits de ce c6té; mais on reste calme.
Au coin de la rue Drouot, devant le
transparent du Gaulois, beaucoup de monde.
Rue Montmartre, devant la France, trois
ou quatre mille personnes, en majorité
boulangistes, ont stationné longtemps. La
police a chargé plusieurs fois, sans parve
nir à faire évacuer la rue. Des collisions
assez fortes se sont produites. Mais les
gens qui voulaient provoquer le désordre
étaient en nombre insignifiant. Les bous
culades ne résultaient guère que de l'en
combrement.
La Gazette est vaincue !
La preuve, c'est, qu'elle n'essaie plus
de discuter, mais qu'elle cherche, déli
bérément, à tromper ses lecteurs. Elle
reproduit, en effet, sans indication de
date, en s'arrangeant de .façon à faire
croire qu'il est d'hier, et en le tron
quant, un ancien article de M.Eugène
Veuillot.
Dans cet article, M. Eugène Veuil
lot déclarait en substance que M.
Boulanger s'était, jusque-là, toujours
tenu dans le vague, et n'avait encore
fait aucune déclaration d'où l'on pût
conclure positivement qu'il réprouvait
la politique de persécution du régime
actuel.
Or cet article a été écrit quatre mois
avant le banquet de Tours, où M. Bou
langer a enfin prononcé la fameuse
{ihrase : « Il faut rompre », etc..., sur
aquelle a roulé toute notre polémique
avec la Gazette , et dont M. Eugène
Veuillot lui-même signalait dernière
ment l'importance.
Nous plaignons sincèrement la Ga
zette, MM. Janicot, son directeur, et
Charles Dupuy, auteur de cette super
cherie, d'avoir recours à des procédés
pareils, et nous ne nous occuperons
plus, jusqu'à nouvel ordre, de ce qu'ils
pourront dire ou inventer encore.
On nous écrit de Tunis :
L'administration diocésaine de Tunis
vient de céder au gouvernement les bâti
ments du collège demi-universitaire et demi-
ecolésiastique dont elle était la propriétaire.
S. Em. le cardinal archevêque n'a pas cru
pouvoir conserver plus longtemps un Col
lège où les professeurs, tous laïques, sont
nommés par le gouvernement comme au
collège Stanislas à Paris, et dont les élèves
appartenaient indistinetement à tous les
cultes, dans de telles conditions que les ca
tholiques s'y trouvaient eh minorité. On
avait dû, dans le principe de l'occupation,'
accepter cette situation, mais il y avait là
des difficultés de détail dont tout le monde
peut se rendre compte, et surtout I'inipôâ-
sibilité pratique de donner aux enfants ca
tholiques, et particulièrement à cëttx qui se
destinaient au sacerdoce, l'éducation qui
leur convient. Après les premières ouver
tures faites par M. le résident général &
Mgr Jourdan de la Passardière, alors qu'il
administrait spirituellement la Tdnisie, un
contrat en règle visht d^tre fait entre les
vicaires généreux représentant S. Em. le
cardinal et w secrétaire général du gouver
nement tunisien. En vertu de ce contrat, le
diocèse cède pour une somme convenue lea
b&Uments du collège et deux hectares de
terrains qui l'entourent, et lui-môme ouvre
à Carthage un petit séminaire pour les en
fants catholiques.
Voici, du reste, les termes dans lesquels
Em. le cardinal Lavigerie annonce à.
s °?. cler gé la conclusion de cette délicate
affaire : y
Messieurs et chers coopérateurs,
- Le moment est venu de vous faire con
naître, la transformation qui va s'opérer
prochainement .dans la direction da collège
français de Tunis et dans une partie de notre
enseignement diocésain. u
Vous savez que, dès le principe de l'occu
pation française, l'administration diocé
saine avait consenti & transférer à Tunis
l'établissement ecclésiastique qu'elle avait,
quelques années" auparavant, fondé à Car-
Ihage, sous la direction des missionnaires
d'Alger. Aucun établissement français, en
dehors des maisons dirigées par les frères,
qui comptaient du reste, comme aujour
d'hui, un très grand nombre d'élèves,
n'existait encore, .alors, pour les garçons
dans la capitale da la Régence.. Le grand
nombre de nos nationaux qui venaient s'y
fixer faisait dfeirer.d'y voir créer un collège
qui pût permettre- -aux- parents de faire
suivre à leurs enfants les cours complets
des études classiques sans sortir de la Tu- ■
nisie.
Sur la demande qui m'en fut faite par
M. le ministre résident de France, je con
sentis . à. tranférêr à Tunis le collège de
Saint-Louis de Carthage sous le nouveau
nom de collège de Saint-Charles. -
Nos pères • missionnaires n'ayant pu se
charger de l'enseignement proprement dit,
celui-ci fut confié à des professeurs agré
gés ou licenciés' de' l'université de France,
nommés par lé ministre de l'instruction
publique et rétribués par l'Etat tunisien.
Les choses ont ainsi marché depuis sept
années, mais l'expérience a bientôt montré
qu'il était difficile au diocèse de n'avoir
qu'un seul établissement d'instruction se
condaire commun à tous les cultes, et qu'il
ne pouvait se passer longtemps, dans un
pays où le clergé est tout entier à former,
d'un petit séminaire.
D'autre part, le diocèse et la congréga
tion des missionnaires d'Alger avaient dû
engager, dans la fondation du collège de
Saint-Charles, des sommes si ' considéra
bles et. contracter de si lourdes dettes,
qu'ils ne pouvaient- songer à fonder un se
cond établissement spécial à côté du pre
mier.
Chargé déjà d'un poids si lourd et ne re
cevant d'ailleurs de l'Etat aucune subven
tion pour le clergé français paroissial, le
diocèse se trouvait, hors d'état de pourvoir
au traitement de la plupart des membres
de ce clergé, et voyait arriver avec peine le
moment où il ne pourrait plus les mainte
nir.
C'est dans, ces conditions, que, d'accord
avec M. le ministre résident général, dont
je ne pnis que louer ici hautement l'esprit
éclairé et la bienveillance, nous avons adopté
une combinaison qui; parait devoir remé
dier aux embarras multiples de cette situa
tion. Il a été convenu entre nous que l'Etat
tunisien reprendrait à son compte le collège
de Tunis avec une partie des terrains qui
l'entourent (vingt mille mètres). Cet éta
blissement dépendra dès lors du protecto
rat et de la direction de l'instruction pu
blique delà Régence.
D'autre part, il a été stipulé, pour don
ner satisfaction aux parents et aux élèves
catholiques, que l'enseignement religieux y
serait maintenu et qu'un. aumônier nommé
par moi serait attaché à l'établissement
ainsi transformé, comme il l'était aupara
vant.
De mon côté, pour assurer, comme je
l'ai dit plus haut, la formation d'un clergé
local, ce'qui est le point capital pour la vie
d'un diocèse, j'ai décidé qu'un petit sémi
naire, exclusivement consacré à l'éducation
des enfants qui se destinent au sacerdoce,
serait ouvert à Saint-Louis de Carthage.
Enfin, que ce qui restera, une fois les dettes
acquittées, da-prix qui nous est donné pour
le collège Saint-Charles, sera exclusivement
consacré par moi à subvenir aux- besoins
urgents du clergé français de nos paroisses
les plus abandonnées, afin de le conserver
& nos populations.
J'ose espérer, messieurs et chers coopé
rateurs, que vous apprécierèz la sagesse et
l'utilité de ces diverses mesures, et que,
comme moi, vous en serez reconnaissants
à notre ministre résident général, tant
dans l'intérêt de la religion que dans celui
de la France.
Veuillez agréer, messieurs et chers coo
pérateurs, l'expression nouvelle de mes.sen-
timents les plus dévoués en Notre-Seigneur,
f C h. C ardinal L avigerie,
archevêque de Carthage.
Plusieurs journaux annoncent ce
matin l'ouverture d'un congrès anti-
esclavagista français qui aurait lieu
aujourd'hui à Paris, sous la présidence
de S. Em. le cardinal Lavigerie.
Cette nouvelle est inexacte. Ce matin
a simplement eu lieu la réunion men
suelle du comité anti-esclavigiste fran
çais, qui ne s'était pas réuni depuis
deux mois à cause des vacances. S. Em.
le cardinal Lavigerie, de retour des
Pyrénées et de passage à Paris, a bien
voulu présider cette réunion, assisté
de Mgr Brincat, son auxiliaire.
Nous recevons de Lourdes la dépê
che suivante:
Lourdes, le 7 octobre, 11 h i 25 du matin.
Les missionûàires de l'Immaculé-Goncep-
tion, réunis en chapitre, viennent de nom
mer supérieur général le R. P. Dubos, en
remplacement du T. R. P. Sempé.
Le nouveau supérieur général a fait célé
brer aujourd'hui un service pour son très
regretté prédécesseur. .
Mgr Jourdan da la Passardière, évêque
de Roséa, un évêque d'Australie, plusieurs
centaines de prêtres et de religieuses, ies
principales familles de Lourdes, de nom
breux pèlerins parmi lesquels le duc de
Norfolk, assistaient $ !a cérémonie.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
SCRUTIN DE BALLOTTAGE DU 6 OCTOBRE 1889
RESULTATS
Paris
pnBMIER. .abr0ndis9ement
MM. Yves Guyot, d. s., rad..... 6.113 ELU
EdmondTurquet, d. s.,boni. 5.417
deuxièmb arrondissement
Mesureur, d. s., rad....... 6.529 ELU
Emile Gassier, boul 5.131
troisième arrondissement
Commandant Jacquet,boul. 5.813
Chautemps, cons. mun. rad. 10.252 ELU
quatrième arrondissement
Première circonscription
Barcdet. d. s., rad. ....... 5.635 ELU
Da Ménorval, boul 4.285
Deuxième circonscription
Chassairig, cons. mira., rad. 3.562 ELU
Thiessé, d. s., boul 2.774
cinquième arrondissement
Première circonscription .
Naquet, 'sén., boul 4.830 ELU
Bourneville, d.s., rad 4.745
Deuxième circonscription
Lenglé, a.d.j boul.. <4.268
De Lanessan, d.s., rad..... 4.875 ELU
sixième* arrondissement
Desprès, cons. mun., rép.. 8.997 ELU
Docteur Àubœuf, boul'. 7.155
septième arrondissement
Denys Cocliia, cons........ 4.827
Terrail-Mérmeïxj boul 5.001 ELU
Frébault, d.s., rad. 4.679
huitième arrondissement
Frédéric'Passy, d.sv,-opp.. 5 114
Marius Martin, bon;rev... 6.831 ELU
neuvième arrondissement ---
Première circonscription
Georges Berry, cons 3.538
Emile Ferry, maire, opp.... 3.966 ELU
Deuxième circonscription
Andrieux, d .s., revis. ..... 4.867 ■
Berger, opp. .. 6.136 ELU
dixième arrondissement
Première circonscription
Chevillon, d. s., boul 5.559
Maojan, rad. 7.441 ELU
onzième arrondissement
Première circonscription
MM. Flo
Deuxième circonscription
MM. Lockroy,'di s., rad.^ 7.911 ELU
Emile Massard, boul 5.320
Troisième circonscription
MM. Henri Màthé, d. s., rad.... 7.138 ELU
Doucin, boul 4.930
douzième arrondissement
Première circonscription
MM. Millerand, d. s., rad. rev... 5.358 ELU
Elie May,.bou}., 4.277
Deuxième circonscription
MM. Camille Drëyius, d. s. rad. 4.481 ELU
Docteur Fiaux, boul 4.162
- treizième arrondissement
Première circonscription
MM. Hovelacque,cons.mnn.,rad. 2.978 ELU
Planteau, d. s. boul 2,562
Deuxième circonscription
MM. Basly, d. s. soc 5.784
Paulin Méry, boul... 5.806 ELU
quatorzième arrondissement
Première circonscription
MM. Jacques, cons. mun. rad... 5.969 ELU
Giron, boul.- 5.890
Deuxième circonscription.
MM. Pichon,d. s. rad.... 2.C63 ELU
Michelin, d. s., boul 2.512
seizième arrondissement
Qainaud, boul 5.686
Marmottan, opp...... 5.759 ELU
dix-septième arrondissement
Première circonscription.
MM. De Hérédia, d.s., rad.-..... €001 ^ ^
• Le Senne,- boul4. < 08 ELU
Deuxième circonscription,
MM. Ernest Roche» boni........ 8.653 ELU
DeBouhelier-Lepellelier.rad. 7.758
dix-huitième arrondissement
Première circonscription.
MM. Laisant, d. s., boul 3.600 ELU
Latent, d. s., rad. 3.214,
• dix-neuvième arrondissement
Première circonscription
Chabert, cons. mun. possib. 5.723
Martineau, boul. . 8.138 ELU
Deuxième circonscription
Cattiaux, • rad. soc 2.272 _
Granger, soc.boul. » i *.454 tLU
vingtième arrondissement
[Première circonscription
MM. HenriRochefort, boul...... ' 4.054
. Dumay,cons.mun., possib. 5.5o4 M j U
Deuxième circonscription
MM. Tony Révilloa, d. s. rad... 6.528 ELU
Vergoin, d. s., boul
5.289
Seine
arbondissement de saint denis
Première circonscription fPantin)
MM. Pé&n, cons. gén., opp 4.214
Goussot, boul.. 4.819 LLU
Troisième circonscription (Neuilly) -
Laur, d. s., boul..... ^q'2-q
Antoine, opp «.oo»
Quatrième circonscription (Courbevoie)
Longuet, cons. mun. soc.. 5.259
Bouleau, boul 6.036 ELU
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX
{ m circonscription (Sceaux-Villejuif)
Benlamin Raspail, d. s., rad. 9.325
De Belleval, boul 12.19a ELU
2* circonscription (Gbarenton)
Guillaume SUvy, boul. ..... 6-008
Baulard, cons. gén., rad..,. 6.83J ûLt
■ 3« circonscription (Vincennes)
Pierre Richard, boul.. |.310 ELU
Alexandre Lefèvre, rad 4.
Aisne
arrondissement de chateau "th1ehuï
DaMandat-Grancey,cons... 5.885
Deville, opp...;.. 7.778 ELU
arrondissement de boissons
Fôrzy, cons... 5.687
Mâcherez, rad. 5.997 ÉLU
Ringuier, revis 2.863
Allier
arrondissement de qannat
MM. Labussière, d.s. opp. 9.057 ELU
Challeton, boul 6.691
arrondissement de montluçon '
■4 "circonscription
Martenot, cons..;. • 5.646'
Viple, opp. 5.255
Thivrier, soc. 5.688 ELU
2 e circonscription
Theuraulf, cons 5.389
Dumas, opp 7.937 ELU
O. Justice, rad. boul....... 1.497——
arrondissement de moulins
2« circonscription <
Ville,rad;.,.',694 ELU
Ardennes
arrondissement de méziéres
MM. Corneau, d. 8. rad 10.866 ELU
Wignacourt,cons. revis.... 10.721
arrondissement de rocroi
Auffray,.cons. revis 4.914
Jacquemart, d. e. rad..,.,. 5.877 ELU
arrondissement de sedan
fie Montagnac, cons....... 5.296
Yarlet, rép.ind 8.714 ELU
Aube
arrondissement de bar-sur-seine
De Fontonay, cons..... 5.524
Micboo, d. s. opp 6.753 ELU
arrondissement de troyes
1" circonscription
Royer, opp 6.080 ELU
Bonillier, r a i. 4.659
. 2° civconsciïption ■■
Le. baron Legoux, cons. rev. 2,0.3.9
Hambourg, opp 5.753 ELU
Charonnat, d. s. rad 4.774
Aude
arrondissement de carcassonne
' i" circonscription
MM. Castel, cons. . 4.690
Marty, d. s. rad. boul 5.831 Ëlarrondissement de castelnaudary
lemarquisdeLordat,a.â.oons 6.09.7
Mir, a. d., rad 6.449 ELU
arrondissement de narbonnk
1™ circonscription
Ferroul, d. s.,soc.revis.... 4.829 ELU
Douarche, rad.... 4.287
2 e circonscription
Turrcl,d. 8.,rad 7.792 ELU
Camélinat, d. s., soc. 5-084
Avejron
arrondissement de millau
Vernhette, cons 6.355
■s,
8.818 ELU
Clausel de Coussergues,
centre gauche
Bouches-du-Rhône
arrondissement d'.ux
2" circonscription
Hornbostèl,revis 2.331
Camille Pelletan, d; s., rad. ' 6.035 ELU
arrondissement de marseille
2° circonscription
Guesde, collect. 2.301
Bouge, rad 2.880 ELU
Sacomman, boni.;...... .. 2.373
3* circonscription
Le Mée, cons 4.559
Charles Roux, rép......... 6.885 ELU
5 e circonscription
Antide Boyer, d. s., soc.... 6.551 ELU
Gairard, rad 4.357
Calvados
arbondissement de caen
i" circonscription
Engerrand, boul 6.135 ELU
Edmond Henry; a. p d. opp.; 6.002
Cantal
arrondissement d'aurillac
Adrien Bastid, d. s. opp.... 11.701 ELU
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Amagat, d. s. ind... 5.951 ELU
Chanson, d. s. rad.......
4.875
Charente-Inférieure
arrondissement de rochefort
Georzes Roche, d. s. cons. 7.523
Braud, opp i.'.'.ï". 8.250 ELU.
arrondissement de la boche ils;
Beaussant, cons 9.694
Dilmas, d. s., opp 10.449 ELU
Cher
2 e circonscription
Urbain Gnêrin, cons. revis.. 7.135
Baudin, soc. blanq,....... o . UI k mj U
Corrèze
arrondissement de tulle
2* circonscription
Vacher, d .s., boul. 8-549 ELU
Delpeuch, opp. ' •
arrondissement de brjyes
4 pe circonscription
. Dubois, opp.. .>> ELD
Massenat, rad. 4.714
Ain
arrondissement be gbx
André, rép. Hfif ELU
Bizet, opp ô - lX3i
.. Ccrse
arrondissement d'ajaccio
MM. Ceccaldi, d. s., xad.
. ELU
Le comte Multedo, bon.... .
arrondissement de corte
Horace de Choiseu1,a.d.opp. 6.700 ELO
Farinole, rép. •
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