Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1888-06-15
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juin 1888 15 juin 1888
Description : 1888/06/15 (Numéro 7478). 1888/06/15 (Numéro 7478).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k706298t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi 45 Juin 1888
N k 7478 — Edition quotidiônnô
Vendredi 45 Jiïin 4888
gBIYIOK QtroTIDIENNB
1 V r' ——— '
%-J . / PARIS ÉTRANGER
vji ■ « y ir dkpahtsheum (union postale)
fn an. 4 , ... 55 » 68 »
Six mois. ... 28 50 34 »
Trois mois* . . 45 , 13 ,
•fc®HB6nwnÉi partent des if et 18 de chaque mol!
TJN NUMÉRO f £ aris :•■••• cent
l Départements. 20, - —
BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonne à Rome, place du Gesù, 8
ÏÏDITION SEMI-GUOTIDIENNE ,
paris
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Un an. „ " 0 . . 30 »
Six mois. . . . 46 s
Trois mois. » . 8. 5Q :
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liM abocncmentr partent des f " et fS de chaque BteU
L'IwIYERS ne répond pas des manuscrits qui loi soilt aJressér
ANNOÎTCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF et C'», 6, place de la Bourse
tRARlCB
PARIS, Ù JUIN 1888
Bien que l'âeçueil fait à M. .Carnot
lors de son voyage dans le Midi,
n'ait pas dépassé les bornes d'un en
thousiasme : modéré, le président de la
République a évidemment pris goût
aux voyages. On sait qu'il a déjà pro
mis d'aller dans le Dauphiné, et nier
il s'est engagé à se rendre aussi en
Normandie. Dans ce dernier voyage il
sera même accompagné de M.FÏoquet,
qui voudrait évidemment prendre sa
part des compliments que recevra .le
chef de l'Etat. Voilà donc de nombreux
discours en perspective, mais Uj. situa
tion générale n'en sera guèr^-amélio
rée. ■ vw». *■;
Voici-.qu'on annonce : un ; autre
voyage : celui du général Boulanger,
qui se rend à ! Auch. Il se peut qûe ce
voyage soit simplement une course
d'intérêt privé, mais c'est le malheur
des prétendants d^e ne pouvoir remuer
d'un pas sans O'd'on se demande quel
intérêt ils peuyent bièn avoir à prendre
telle ou telle» ville pour but d'excur
sion. Auch /étant la capitale d'un dé
partement réputé pour 1 son "bonapar
tisme, ott ne manquera pas de dire que
le général Boulanger va essayer une
nouvelle tournée bonapartiste. Nous
verrons bientôt ce qu'il en est.
• Le président du conseil inaugurait
hier les séances du comité supérieur
de l'assistance; publique, récemment
formé par le ministère dans un but
qui était jusqu'ici assez mal défini. Au
jourd'hui, nous savons,par le discours
de M. Floqpet,que,par cette création,
« M. le président, dé là République à
voulu mettre.'à l'ordre du jotudesonr
gouvernement -l'organisation ration^
nella de cette grand^ il"
est témpS de fàiré ; ûnê 'vérité légale :
la Fraternité.». Que si vous né conce
vez pas: bien, ce qu'est l'organisation
d'une formule/ M^P16|ïueJk^pbi^''.vfl^
nir au secôuçs -'dè.
ajoutera,' en s'adressant aux membres;
du: comité : « Vousdescendez de la Ré
volution,Ket. votre œuvre-doit être un
effort-persévérant -pour réaliser enfin
les pensée^ qu'ëlle ufait ÇônçuesV'pôûir'
mettre à exécution le testament qu'elle
a laissé- » En rés.umé, .;Mv-.Flaquet.
nous a fait savoir que la tâche du
comité - sera ,.: conformément à ce
qu'on doit, * ; selon ' lui r' : réclamer
d'un goiivërneÉttent dévoué à la démo
cratie, « dé mettre en pratique les prin
cipes de -, solidarité sociale consacrés
par la Révolution française, et d'arri
ver enfin à. une organisationde l'assis
tance publique telle que - le vrai be
soin soit toujours secouru sans que
jamais • l'imprévoyance, ou. la. pa.resse '
reçoive un encouragement »! Voilà
qui est fort bien; mais tout cela n'est
que rhétorique vaine, et ce sont les
actes qu'il s'àgifàit de montrer . pour
établir que la bienfaisance officielle
est capable de résoudre le difficile pro
blème résolu' avant elle par la'charité.'
Nous ne craignons pas aé nous hasar
der en affirmant que le comité de l'as
sistance^" dont parle 'M.' > Floquet, n'y
arrivera pas. r ■"~ ù ; :-
Les nouvelles de. la santé de Tempe-,
reur d'Allèmagrië' étaient ce matin un
peu plus rassurantes ; mais on ne se
dissimule pas que cette nouvelle crise
peut amener et inême assez ;prompte-
ment la catastrophe redoutée depuis
si longtemps. L'inquiétude est grande
partout, puisqu'au maintien de la vie
du prince 1 an rattache la sauvegarde
de la paix en Europe.
»-■ ' -.V/-. • fl /» î .';.rjrc- -r-~
La crise ministérielle, est ouverte en
Espagne, mais on ne sait encore si M.
Sagasta sera définitivement chargé de
former le nouveau cabinet. La ques
tion "politique est certainement une
difficulté, la question économique en
est une àutre ; car " il ;'y a une opposi
tion considérable dans le pays aux
opinions libre-échan gistes du minis
tère qui vient de donner sa démission.
La crise se complique d'une indisposi
tion de là reine-régente, qui, ne pré
sente toutefois aucun caractère de gra
vité. 1 j v- u V
p. S. — A la dernière heure,, nous
recevons de Belgique une correspon
dance qui nous donne l'appréciation
raisonnée du scrutin de mardi, qui est
un grand succès pour les catholiques....
Nous la publierons demain.
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
On sait que la commission du droit
d'association est saisie de diverses
propo 'sitions dues à l'initiative parle
mentaire et d'un projet déposé récem
ment par le gouvernement. .
C'est ce dernier projet que la com
mission a décidé de prendre pour base
dé la discussion. Elle a examiné et
adopté hier, en le. modifiant légère
ment, l'article premier de ce projet.
1 Voici le texte arrêté par la commis
sion :
Toutes associations de personnes ayant
ponr but de s'occuper d'objets littéraires,
scientifiques,' politiques," religieux ou au
tres et qui ne sont pas régis par des lois spé
ciales, peuvent se former sans autorisation
préalable. .... ,. .
Les mots eû italiques ont été ajoutés"
sur la proposition de M. Marmonnier,
un anticlérical forcené, auteur d'un
projet soumis -à la commission.
La commission a, d'autre part, re
jeté une proposition de M. Marmon-
nier portant que les associations ne
pourraient se former qu'entré Français
jouissant de leurs droits civiques et
politiques et limitant à trente ans la
durée de ces associations.
La Population
I
L'opinion des économistes sur la
population est assez contradictoire.,
D'un côté ils nous vantent les pays
dont la population s'accroît compara
tivement à la nôtre ; et de l'autre ils
constatent que les subsistances sont
inférieures, à;la population, et que la
lutte pourra vie est désormais le ré
gime de l'espèce humaine. Le cri de
détresse, est universel ; et cependant
voilà un siècle à peine que les nou
veaux procédés de raisonnement et de
gouvernement sont en vigueur. On ap-
pelle ce'la la question sociale. La classe
ouvrière est trop nombreuse pour le
travail qui lui est demandé. La loi du
surmenage appliqué à l'industrie a
aggloméré la classe ouvrière autour
des usines, sans pourvoir aux moyens
de l'y maintenir par la constance des
prix èt la régularité de la production.
La production à outrance a démora
lisé la classe ouvrière par la vicissi
tude des hauts et des bas salaires, par
les grèves et les chômages.
Lors de l'élection du Souverain Pon
tife, l'attention publique se porta sur
les : mandements qu'il avait publiés
comme évêque de Pérouse. Le cardi
nal , Pecci, traitant incidemment dè
•.l'économie politique, recommande la:
'« modération dans la production ».
C'est sur ce principe, en effet, qu'était
fondée l'ancienne économie politique.
Limiter la concurrence, assurer a l'ou
vrier là sécurité ;de l'existence, " c'est
ce qui découlait dé cette prévoyance.
Quand, au lieu de se renfermer dans
un pays donné, la'concurrence s'étend
au monde entier, il n'y a plus de pré
voyance possible. Aussi pàrle-t-on de
dénationaliser la classe ouvrière pour
lui ouvrir l'exploitation du globe. Ce
charlatanisme vient .consoler la classe
ouvrière, • d'autant, plus misérable
qu'elle travaille plus et produit davan
tage.
: Les gouvernements, français Issus
de la' Révolution ont affecté de mécon
naître une - vérité bien simple : c'est
que» l'industrie, en cela différente de
l'agriculture,.ne nourrit pas nëcessâi-;
rement ceux qu'elle emploie. D'abord
les produits manufacturiers ne sont
pas-essentiels à la vie comme le blé et
le bétail. Par suite, ils se vendent plus
ou moins. S'il y a pléthoré, il faut que
la production s'arrête. "Mais comment
l'ouvrier vivra-t-il sans son salaire
quotidien ? Si encore la loi venait en
aide à la prévoyance de l'ouvrier ! mais
c'est la loi qui interdit à l'ouvrier de
songer, à sa. famille, à l'avenir. Il ne
peut rien, et son patron, sous la pres
sion de la concurrence, est aussi im
puissant que lui. LaJutte pour la vie
condamne .les faibles, les vaincus à
mourir de faim; La prévision de Mai-
thus se réalise: « il y a trop de monde
au banquet de la vie », et ceux qui ne
trouvent pas dé placé n'ont qu'à se re
tirer. £ eûlemént il est' à' craindre qu'én
s'en allant ils ;ne bousculent un peu îâ
tablé, les met?^ et,les convives. ' " '
La société chrétienne mettait tou
jours les moyens d'existencé à côté'du
travail.' Elle veillait sur la famille de
l'ouyrier et proportionnait le ^salaire
aux besoins de la.famille, non d'un
individu. Le i salaire ainsi demeurait
élevé. La société moderné est étrangère
à cette préoccupation» Pour elle, la fa
mille n'existe pas. Les économistès
ont pris le contre-pied de la société
chrétienne: dans un but de popularité;
ils ont prétendu que la classe ouvrière
opprimait les'consommateurs ; ils ont
poussé à l'abaissement des prix par la
diminution dè la main-d'œuvre.
Un moyen efficace d'avoir des ou
vriers à bon marché, c'était d'en mul
tiplier le nombre. Est-il vrai que l'aug
mentation de la population soit tou
jours un bien? C'est en cette matière
qu'il faut songer à la qualité plus qu'à
1 .. _ l!x t m»ll /im':. *4 /v / utnn «n'a i\ rr» «
grandi en moralité et en paix
Les deux ou trois millions de popula
tion instable agglomérée dans Paris et
les environs, assurent-ils la sécurité du
gouvernement et du pays? La popula
tion garde le cachet de la familiei La
famille instable produit une population
instable, peu apte à cette grande lutte
pour là vie à laquelle on nous pro
voque. L'individu isolé que nous lan
çons dans cette, lutte soutiendra-t-il le
choc de l'homme qui a derrière lui une
famille dont il tire des exemples et des
ressources ?
Nous faisons des conquêtes, nous ne
fondons pas de colonies'. Et comment
des Français, qui sont habitués chez
eux à vivre, en anarchie, transporte
raient-ils au loin d'autres sentiments
que ceux dont ils sont imbus dès leur
enfance ? Notre population progresse
lentement : quand il y a tant de famil
les sans domicile fixe, et que tous les
regards se reportent sur l'Etat comme
seul distributeur des moyens d'exis
tence, comment les familles auraient-
elles de nombreux enfants ? L'Etat se
chargé de les élever, qu'il se charge
aussi de lés . employer et de les nour
rir ! c'est le. raisonnement que font
tous les pères de lamille. Alors, nous
n'avons plus de bras pour cultiver la
terre, et nous en avons une quantité
pour faire des ; écritures. La classe im
productive des employés, fonctionnai
res, politiciens de toute sorte, s'est fol
lement développée.
L'Etat,par la multiplicité des écoles
et des examens, détache des arts ma
nuels les fils de la classe ouvrière. En
somme, depuis 1789, la classe ouvrière
est exploitée par les politiciens dans
le sens de la révolution. Pour détour
ner les ouvriers de la recherche de.
leurs droits et de leurs intérêts, on
leur, a donné fictivemeet, par le voté
universel, l'Etat à gouverner. Ils es-
pèrent qu'un jour ils s'en rendront
réellement maîtres et qu'ils se parta-;
geront Je capital social. Seulement ce
capital est une bulle de savon, qui
s'évanouit, sous la main qui croit la
saisir. Ce capital, c'est.le crédit. Il ré
side dans une certaine confiance,-dans
la sécurité des transactions. Les ou
vriers, devenus les maîtres, seront
plus pauvres qu'auparavant. Au lieu,
de travailler,, ils feront des discours,
des lois, des constitutions.
C'est de la famille rurale qu'est sor
tie primitivement l'émigration qui a
formé les villes. Cette famille ne suffit
plus à se perpétuer; les lois de la Ré
volution l'ont tuée à la longue. L'é
tranger, qui n'a pas été soumis aux
mêmes désastres, voit sa population
s'accroître régulièrement par la con
solidation des familles rurales. La
France doit se résigner à .descendre
de son rang. Les politiciens qui ont
avili, détruit le famille française^ lui
crient en vain : ayez de nombreux en
fants pour la lutte de la vie. Les ma
riages civils n'augmenteront pas beau
coup la population. Il en était ainsi à
Rome sous l'empire romain. Au bout
de deux siècles, l'empire s'est trouvé
germanisé par une invasion continue
de colons. L'étranger'comble les ,vides
de notre population. Il nous exproprie
peu à peu et de notre consentement.
Evidemment nous aurions mauvaise
grâce à nous plaindre.
Coquille.
Les journaux conservateurs du Nord
publient la lettre suivante adressée
par le général L'Hériller aux électeurs
et délégués sénatoriaux, du départe
ment du Nord. Il est à regretter que
le général, pour mieux accentuer son
programme, n'ait pas nettement parlé
de la défense des intérêts religieux,
dont le souci doit être au premier rang
des soucis du candidat : .
, : Lille, 12 juin 1888.
Mousieur le délégué et .cher .compa
triote, :
. J'ai accepté la candidature au Sénat qui
m'a été offerte au nom des délégués dudér
parlement.
Ce serait.un grand honneur pour moi de
représenter dans cette haute Assemblée le
département du Nord, où je suis né ; tant
de liens d'affection et de reconnaissance me
rattachent à lui ! Je n'ai pas. cessé un seul
instant de lui appartenir de cœur et d'âme
durant la carrière mouvementée et les nom
breuses campagnes. d'Algérie, de Crimée,
du Mexique, de France^ qui m'en ont trop
souvent et trop longtemps éloigné.
Je suis un:enfant ; du peuple et un soldat.
A ce double titre; je veux un gouverne
ment qui sache concilier avec le respect de
l'ordre et le sentiment vrai de l'autorité la
marche versi le progrès 1 qui, est dans les
aspirations de, notre état moderne; je veux
un gouvernement : qui ne perde pas un
instant de vue ce que commandent la sécu
rité, l'intégrité et l'honneur de la patrie.
Or, le parlementarisme, tel qu'il est en
tendu et pratiqué aujourd'hui, me paraît
incompatible avec l'ordre et l'autorité, 'ba
ses de tout progrès fécond et durable. Il est
non moins funeste aux intérêts de la dé
fense nationale, et de l'armée. •
Les divisions et les luttes des partis
n'engendrent que trouble et confusions
Le pays tout entier - en souffre. Il serait
grand, temps de ; songer un peu à la
France !
C'est cette pensée qui m'a.déterminé à
accepter la candidature ; c'est cette pensée
que je serais heureux de porter en votre
nom au Sénat : fort de mes intentions, j'ai
pleine confiance en "votrè patriotisme.
Veuillez agréer, monsieur et cher com
patriote,'l'assurance de ma haute considé
ration. ; , ...
Le général E. L'Hériller..
La Franc-Maçonnerie
Mgr Tévêque, de . Grenoble vient
d'adreisser la lettre suivante à l'auteur
du livre : Satan et C° :
Evêehé Grenoble, lé 9 juin 1888.,
de '
Grenoble ' ' ' '
Monsieur,
Je yous rends grâces de l'attentibn que
\ous avez eue de m'envoyer l'ouvrage que
vous venez de publier : Satan et C". Vous
n'avez pas craint de le signer de votre nom
et d'ajouter que vous étiez « très illustre
souverain grand inspecteur général du 33 e
et dernier degré de la franc-maçonnerie ».
C'est loyal et courageux; c'est chrétien. Je
vous en félicite bien sincèrement.
Nulle part, monsieur, je n'avais vu les
secrets de la franc-maçonnerie dévoilés avec
autant.d'autorité.
C'ést que vous les avez puisés à leur
source maçonnique èt dans leurs propres
livres, que vous citez avec une abondance
surprenante, laquelle a exigé de votre part
un immense labeur.
* Je trouve votre ouvrage bien conçu. Il se
lit facilement, va droit au but, montre la
secte-dans sa honteuse nudité : panthéiste
en doctrine, épicurienne en pratique.
« Le but de la franc; maçonnerie est
double, dites-vous. Elle se propose de ren
verser partout, d'une manière définitive, et
sans possibilité de retour, le régime mo
narchique^ qui est pour elle la négation de
la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Elle se propose d'écraser et d'anéantir
partout le catholicisme, seul soutien véri
table et seule raison d'être de la royauté.»
Tout cela est tiré des auteurs et des ri
tuels de l'ordre.
« Le véritable triangle suprême, emblè
me souverain de la Franc-Maçonnerie,
ajoutez-vous, synthèse précieuse de ses as
pirations et formule unique du bonheur
réel de l'humanité, est donc :
« 1' Guerre à mort à la royauté ;
« 2° Guerre à mort au catholicisme ;
« 3° Par tous les moyens quels qu'ils
soient.»
L'anarchie sociale en est le résultat cer
tain.
Après vingt pages consacrées îi l'histoire
très sommaire de la: secte, voiis montrez
d'une façon invincible que son enseigne
ment glorifie : - •
1° Le vice. — 2° L'athéisme et l'anarchie.
— 3° La vengeance. — 4° Le mal. — 5* La
perversion. —- 6° Le naturalisme. — 7°
L'hypocrisie. — 8" Satan.
' fies, huit catégories expliquent à fond les
divers grades maçonniques, symboliquès et
universels, les grades de l'Illuminisme al
lemand, Israélites èt bibliques, templiers,
hermétiques et cabalistiques, administra
tifs, enfin,le grade suprême, 33° degré,
qui n'est pas autre que la Glorification de
Satan.
Tout cela, monsieur, montre clairement
la vérité du tableau placé en tête de votre
ouvrage, où nous lisons : « L'emblème
suprême de la. franc-maçonnerie veut
dire que c'est en enserrant «l'humanité
dans la franc-maçonnerie, — pour lui en
seigner que le seul Dieu, c'est l'hom
me; le seul Dieu, c'est Satan ; le seul Dieu
qui est en Jésus, c'est Satan; que l'homme
a le droit absolu de tuer tout prêtre et tout
roi, que l'on , parviendra à établir dans le
monde la toute-puissance de Satan, le but
suprême et le secret suprême de la franc-
maçonnerie ». '
De pareilles impiétés font frémir, et, les :
détails où vous entrez pour dire les impu
deurs de la secte font monter le rouge au
front. . i ■■
Quoi qu'il en soit, monsieur, vous avez
dévoilé d'une façon magistrale les secrets
de la Maçonnerie, qui veut tuer le catholi
cisme, non avéc le poignard, mais en Ita-
Ee avec un nouveau code pénal, en France
avec des lois antireligieuses ; partout par :
l'hypocrisie. '
Le Souverain-Pontife proteste,, et n'est
point écouté, les évêques réclament vaine
ment; les catholiques restent désarmés
devant l'arbitraire, et la secte triomphe.
Ces choses, monsieur, étaient prévues et
vous ne faites que jeter, à votre tour, un
cri d'alarme qui se perdra dans la conspi
ration du silence. '
Je me trouve d'accord avec vous et vos
conclusions, Monsieur, sont d'accord avec
celles que j'ai publiées an 1883 dans le Se
cret de la franc-maçonnerie, dont vous me
permeittrez de citer ici le passage suivant :
Evidemment la Révolution ébauchée en 1848;
reprise en 1871, n'est que le prélude de celle qui
se. prépare à. l'heure présente, d'un bout de
l'Europe à l'autre, et l'on pourrait dire dans le
monde entier. Celle de 1793 n'anrait-elle été en
vérité que l'avant-courrière de la nôtre? L'avenir
nbus le dira. En tout cas, il est évident qu'en
ce moment la maçonnerie, mère de toutes les
sociétés' secrètes, lance au combat ses légions,
d'adeptes, d'af&liés et de dupes. Déjà., elle a
choisi et elle occupe les meilleures positions,
elle déploie son armée, elle attend le signal: h
quand l'heure marquée pour la conflagration
qui doit nous doter de la république univer
selle, ou mieux, de la Commune européenne?
Quelqu'un des survivants, méditant alors sur
les ruines amoncelées par la révolution maçon
nique, pourra dire:* Depuis un siècle nous-ayons
vu la puissance aux -mains de la monarphie et
delà noblesse,-de la bourgeoisie, de la démo-:
cratie couronnée, de ! la démocratie sans cour
ronne, de \a. voyoucratie et de la noumèoeratie, et
toutes ces couches sociales ont disparu les unes
après les autres'pour avoir fait laguerre èt Dieu,
au Christ et à son Eglise. Et maintenant le Sau
veur des hommes, rappelé de nouveau par son
peuple,répare les ruines et'relève la France abat
tue..' ■■ ■ i, ■
. Il y a cinq ans je parlais ainsi, et voici
que la noumèoeratie est arrivée.
Plaise à Dieu que la suite n'arrive pas!
Mais nous en sommes bien menacés,vu que
l'Italie donne le mot d'ordre et que la France
est prête une fois encore à l'exécuter,croyant
marcher en avanty tandis qu'elle ne l'ait
qu'exécuter bêtement des plans conçus par
les étrangers contre l'Eglise catholique et
contre elle-même. Dieu, finalement, lui fait
miséricorde,après cesluttesinsensées, parce
que, agissant en aveugle, elle est la moins
coupable sans doute. .
En résumé, monsieur, vous avez rendu
uh service signalé à la cause delà vérité, et
pour ma part je vous en remercie bien
sincèrement.
f Amand Joseph, . .
■ Evêque de Grenoble.
Les Ursulines de Grenoble
On se rappelle que, le 17 février; le HIX"
Siècle publiait une dépêche de Grenoble
annonçaut qu'un scandale venait d'éclater
au couvent des Ursulines. C'était la déli
vrance dramatique et violente d'une jeune
fille que les sœurs avaient tenté de séqnes-
trer pour s'emparer de sa fortune,évaluée à
300,000 fr. La pauvre entant réclamée par
sa famille, assistée d'amis dévoués et d'un
citoyen généreux, pharmacien de son état,
s'était évadée par le parloir, en toute hâte,
à peine vêtue. On lui avait prêté de quoi se
couvrir. Pendant cette scène violente, la su
périeure du couvent faisait sonner lugubre
ment le glas funèbre!... On ajoutait que
«l'évêque Fava»s'épuisait en efforts inutiles
pour « étouffer le scandale ».
Et, en effet, le scandale ne fat pas
étouffé ! Le lendemain» trente journaux ré
pétaient, enjolivée et ornée, l'histoire des
ursulines de Grenoble ! Et la légende'faisait
son chemin !... Un journal de Grenoble, le
P,etit Dauphinois, avait donné tous,les dé
tails". Ainsi plus-de, doute possible !
Or, le Petit Dauphinois vient d'être con
damné sévèrement, à la requête des ursu
lines, pour avoir menti calomnieusement.
Vingt-trois condamnations ont été pro
noncées contre des journaux de province
de toutes les'régions de la France'pour
avoir non reproduit par erreur de bonne foi,
mais pour avoir maintenu le mensonge,
malgré les rectifications qui leur, étaient
demandées. . .
La fameuse séquestration était, on le
pense bien, un conte imbécile mécham
ment colporté. Et ..ce n'était'rien de plus.
La jeune fille violentée n'était autre qu'une
pieuse demoiselle,âgée de trente-six ans,qui
était venue paisiblement, faire une retraite
au couvent de Sainte-Marie de Grenoble.
Jamais elle n'avait été séquestrée, car, elle
sortait quotidiennement à volonté. Encore
moins s'agissait-il de lui ravir une for
tune qu'elle ne possédait pas. Elle-même
donnait tous ces détails dans ,unè lettre
qui a été puhliée (1) sans que les jour
naux qui avaient accueilli la caloninie aient
eu le moindre souci de la rectification.
Us sont donc poursuivis, comme il est de
toute justice, à la requête de.Mme la supé
rieure des. Ursulines de Grenoble, agissant
tant en son nom qu'au nom de sa commu
nauté. Hier, devant la 9° chambre, le XIX e
Siècle, le Paris, \'Echo, de Paris, le Rue,
l'Intransigeant, le Petit Parisien, le Cri du
Peuple, le Radical étaient assignés par M"
Bertinot jeune, avoué des Ursulines, qui con
clut contre chacun à 2,000 francs de dom
mages-intérêts et à l'insertion de la condam
nation. M 0 Didio, avocat, s'est présenté
dans l'intérêt des plaignantes.Sepl des.jour-
naux prévenus ont fait défaut. Malheureu
sement l'affaire n'a pu être plaidée contre
les autres ; l'audience ayant été occupée
jusqu'à six heures du soir par d'autres af
faires plus anciennes, l'affaire des religieu-
a été remise à quinzaine.
D'autre part, on nous écrit de Chartres :
« Les débats du procès en diffamation,
introduit devant notre tribunal correction
nel, à la requête de Mme la supérieure des
ursulines de Sainte-Marie . de Grenoble,
contre deux journaux de noire ville, le Pro
grès d'Eure-et-Loir et le Petit Beauceron,
ont eu lieu le 6 de ce mois. La plainte de
Mme la supérieure a été soutenue par M 0
Didio, avocat du barreau de. Paris, assisté
de M° Doullay, avoué à Chartres.
. « Nous avons vu reproduire ici les fias
de non-recevoir qui avaient déjà été oppo
sées à la demande de la plaignante devant
d'autres tribunaux. Dans des conclusions
d'une interminable longueur, le gérant du
Petit Beauceron a soutenu que Mme la su
périeure était sans qualité pour former sa
demande (1). Quelques mots de l'avocat de
la plaignante ont suffi* pour faire rejeter la
prétention de M. le gérant, et celui-ci a
alors déclaré interjeter appel delà sentence
et faire défaut au Pond.
« Après l'exposé de la demande et la dé
fense du Progrès, présentée par M® Lho-
piteau, le tribunal a remis à huitaine le
prononcé du jugement contre les deux
journaux. A l'audience d'hier,mercredi, ont
été condamnés, le Progrès d'Eure-et-Loir
à 50 fr. d'amende et 50 fr. de dommages,
intérêts, et le Petit Beauceron (ce dernier
par défaut), à 100 fr. d'amende, 100 fr. de
dommages-intérêts, avec ' insertion de ce
dernier jugement dans le journal condamné
et dans deux autres journaux, au choix de
la plaignante. »
Ces nouvelles de notre correspondant.de
Chartres portent donc à vingt-cinq le nom
bre des condamnations obtenues par les
religieuses Ursulines de Grenoble, pour
l'odieuse diffamation publiée contre elles.
L'esprit de 'persécution n'a "point
prévalu partout. Nous sommes heu
reux de constater que dans un grand
nombre de villes, et dans la plupart
des communes rurales, les processions
de la Fête-Dieu ont pu encore avoir
lieu librement cette année. Qui le croi
rait en ce temps de république ? Une
trentaine de chefs-lieux de départe
ments , jouissent encore, malgré les
comités radicaux, les loges maçonni
ques et les préfectures, dfr la liberté
des manifestations extérieures du
culte. Angers, Arras, Agen, Besan
çon, Saint-Brieuc, Caen, Cahors,Cham-
béry, Clermont, Digne, Gap, Laval,
Le Mans, Mende, Montauban, Nantes,
Nice, Orléans,, Quimper, Rennes, Ro
dez, Tulle, Vannes; les villes épiscopa-
les de Bayeux, Belley, Langres, Saint-
Flour, Viviers ■; des cités populeuses
comme Tourcoing et Roubaix ont eu
leurs procéssions publiques. Partout
les populations s'y sont associées avec
piété et joie ; partout le Saint-Sacre-
ment a reçu les honneurs publics et
les hommages des cœurs. Aucun in
cident n'a. troublé l'ordre de ces belles
cérémonies. Dans toutes ces villes,
l'attitude respectueuse des,foules a
prouvé à la face du pouvoir persécu
teur qu'aucune fête n'est restée plus
populaire, qu'aucune cérémonie n'est
plus traditionnelle que la procession
de la Fête-Dieu.
(1) V. Univers du 21 février.
Le général Boulanger
- Le général Boulanger vient d'adres
ser aux électeurs de la Charente la let
tre aulographièe que voici:
Chambre , Paris, le H juin 1S8S.
des députés
Electeurs de la Charente,
Vous avez entendu mon appel. -
Vous avez vu Paul Déroulède. Vous l'avez
accueilli avec enthousiasme. ; ,v
Vous ayez compris que voter pour lui
c'était voter pour "moi.,
- Le ,succès est désormais certain. ,;
Après l'élection, ,de Paul Déroulède, j'irai
en Charente vous a'pporter én personne mes
chaleureux remerciements. :
' '-" Général Boulanger.'
Furieuse, la République française dit,
en constatant le fait, que « cette lettre
aux électeurs est plus 'outrecuidante
encore que l'appel qui l'avait précédée
de quelques jours. »
La Presse, de M. Laguerre, est le
seul joiimal boulàngiste quiripbsté au
démenti de M. Joseph Reinach'. Voici
sa note : ; . .
M. Joseph Reinach, dont la bonne foi est
bien connue, continue à. affirmer, dans la l\t-
publique française,:qa&M<- le général Bou
langer a mandé, lors de l'affaire Schnœbelé,
M- de Miribel au ministère^ de la guerre,
pour travailler à préparer une mobilisation
éventuelle de l'armée française.
Nous sommes autorisés à déclarer que le
fait est absolument faux. ,
M.le'général Boulanger a d'autant moins
fait appel à M. de Miribel, à cetle époque,
qu'il s'occupait justement d'apporter de sé-
rieuses améliorations à' la mobilisation et
que ces améliorations ne concordaient pas
avec les vues de M. de Miribel.
Ce qui est exact, c'est que M. de Miri
bel, inspecteur général dè l'artillerie, fut
■appelé àcette époque à Paris, comme ses
collègues,pour prehdre'lès m aures que né
cessitait la gravité des circonstances->'
Voilà bien des tournures: pour es^~
sayer de démentir un fait qui, somme
toute, était à l'honneur du. général
Boulanger.
A ce sujet, voici ce que dit le Siècle»
En 1 : (ve- qui nous- concerne, voici ce que
nous sommes en mesure d'affirmer ;
Il est de notoriété^publique au ministère
de là guerre qu'au moment où se produisi
rent les incidents qui, au commencement
de 1887, furent sur le point de nous amener
la guerre avec l'Allemagne^ l'état major gé
néral du ministre,.et notamment l'entourage
immédiat de M. Boulanger, furent absolu
ment affolés eu 'présence 'des bouleverser
ments désastreux récemment apporlés dans
notre mobilisation sur l'ordre formel du*
ministre. -
Il est non moins certain que, sans rece^
voir une lettre officielle de service, M, le
général dé Miribel fut invité à venir, et vial
en effet travailler au ministère de la-guerre
pendant plusieurs semaines- pour essayer,
en sa qualité de spécialiste, de remettre un
peu d'ordre dans ce désordre.
Voilà, certes, tin incident qui ne doit pa-s
faire sacrifier par M. Freytinet, à la jaloa-
sie de M. Boulanger, notre futur chef de-
fat-major général, dont Gambetta n'avait 1
pas craint de faire son collaborateur des
1881.
Pour toute réponse; le général Bou*
langer fait annoncer par Intransi
geant qu'il « se propose de quitter Paris
aujourd'hui pour se rendre à Auch ».
h'Intransigeant, sans donner la raiso 11
de ce voyage, ajoute que l'absence du
général « sera de courte durée ».
Le même journal publie en outre la
note suivante :
Le général Boulanger ne peut faire un
pas sans éveiller aussitôt la méfiance dû
gouvernement ét de la police.
Hier, les commissaires spéciaux dans les
gares recevaient-une dépêche les informant
que . le général allait quitter Paris le soir
niême, mais que sa destination 1 étant in
connue, chacun d'eux eût à exercer une sur
veillance très sérieuse, afin : d'être en me
sure de faire, connaître au ^préfet du dé*
partement ainsi qu'au, commissaire de la
gare d'arrivée l'endroit où le général aurait
l'intention de se readre. < >. :
Faire : moucharder un .. adversaire poli
tique, voilà la plus grande préoccupation
de nos gouvernants, et voilà à quoi la po
lice est employée. .... •
II, est certain qu'elle pourrait être
employée plus utilement à d'autres
besognes., ,
Un correspondant écrit de Toulon
au Temps
M. Lëahdri, lé fougueux bona^artiste-
boulangiste, a donné hier soir une impor-
ante réunion 1 privée dans le sous-sol du
café Continental. Trois cents bonapartistes
corses environ "assistaient à cette réunion,
sous la présidence de MM. Fabriani; capi
taine de vaisseau en retraite, et Poilroux,
avocat,, chefs du parti bonapartiste à Tou
lon.' Le langage de Leandri a été très.vio
lent. Il a déclaré que l'esprit, à Paris, était
toiit à fait bonapartiste, et il a fuit un grajid
éloge du général Boulanger.
. « Le général Briulnnger partage 1105
idées, a-t-il ajouté, et le prince VictVvons
commande de,faire du boulangisme. Quand
l'heure sera venue, les montagnards corses
reprendront leurs carabines, et le prince
se mettra à notre, tête, car c'est un homme
d'action qui saura reprendre son trône les
armes à la main. »
Les paroles de Leandri concernant la
prince Victor ont été acclamées d'une part,
tandis que l'autre moitié de la salle n'ap
plaudissait qu'au nom de Boulanger.
Au dehors, quelques cris de: a Uive l'em
pire! » s'étantfait entendre, la foule a ré
pondu parles cris de: « Vive la république 1
vive Carnot I vive l'armée ! » La police a
arrêté un marin en civil qui criait : « Vive
l'empire ! » Cette manifestation dans la rue
avait attiré près de 2,000-perSonnes, qui sâ
N k 7478 — Edition quotidiônnô
Vendredi 45 Jiïin 4888
gBIYIOK QtroTIDIENNB
1 V r' ——— '
%-J . / PARIS ÉTRANGER
vji ■ « y ir dkpahtsheum (union postale)
fn an. 4 , ... 55 » 68 »
Six mois. ... 28 50 34 »
Trois mois* . . 45 , 13 ,
•fc®HB6nwnÉi partent des if et 18 de chaque mol!
TJN NUMÉRO f £ aris :•■••• cent
l Départements. 20, - —
BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonne à Rome, place du Gesù, 8
ÏÏDITION SEMI-GUOTIDIENNE ,
paris
>. ir dépabismshu
Un an. „ " 0 . . 30 »
Six mois. . . . 46 s
Trois mois. » . 8. 5Q :
: ÉTRANGE» *
: (ronoi> roanxjp
36 •
19 »
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liM abocncmentr partent des f " et fS de chaque BteU
L'IwIYERS ne répond pas des manuscrits qui loi soilt aJressér
ANNOÎTCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF et C'», 6, place de la Bourse
tRARlCB
PARIS, Ù JUIN 1888
Bien que l'âeçueil fait à M. .Carnot
lors de son voyage dans le Midi,
n'ait pas dépassé les bornes d'un en
thousiasme : modéré, le président de la
République a évidemment pris goût
aux voyages. On sait qu'il a déjà pro
mis d'aller dans le Dauphiné, et nier
il s'est engagé à se rendre aussi en
Normandie. Dans ce dernier voyage il
sera même accompagné de M.FÏoquet,
qui voudrait évidemment prendre sa
part des compliments que recevra .le
chef de l'Etat. Voilà donc de nombreux
discours en perspective, mais Uj. situa
tion générale n'en sera guèr^-amélio
rée. ■ vw». *■;
Voici-.qu'on annonce : un ; autre
voyage : celui du général Boulanger,
qui se rend à ! Auch. Il se peut qûe ce
voyage soit simplement une course
d'intérêt privé, mais c'est le malheur
des prétendants d^e ne pouvoir remuer
d'un pas sans O'd'on se demande quel
intérêt ils peuyent bièn avoir à prendre
telle ou telle» ville pour but d'excur
sion. Auch /étant la capitale d'un dé
partement réputé pour 1 son "bonapar
tisme, ott ne manquera pas de dire que
le général Boulanger va essayer une
nouvelle tournée bonapartiste. Nous
verrons bientôt ce qu'il en est.
• Le président du conseil inaugurait
hier les séances du comité supérieur
de l'assistance; publique, récemment
formé par le ministère dans un but
qui était jusqu'ici assez mal défini. Au
jourd'hui, nous savons,par le discours
de M. Floqpet,que,par cette création,
« M. le président, dé là République à
voulu mettre.'à l'ordre du jotudesonr
gouvernement -l'organisation ration^
nella de cette grand^ il"
est témpS de fàiré ; ûnê 'vérité légale :
la Fraternité.». Que si vous né conce
vez pas: bien, ce qu'est l'organisation
d'une formule/ M^P16|ïueJk^pbi^''.vfl^
nir au secôuçs -'dè.
ajoutera,' en s'adressant aux membres;
du: comité : « Vousdescendez de la Ré
volution,Ket. votre œuvre-doit être un
effort-persévérant -pour réaliser enfin
les pensée^ qu'ëlle ufait ÇônçuesV'pôûir'
mettre à exécution le testament qu'elle
a laissé- » En rés.umé, .;Mv-.Flaquet.
nous a fait savoir que la tâche du
comité - sera ,.: conformément à ce
qu'on doit, * ; selon ' lui r' : réclamer
d'un goiivërneÉttent dévoué à la démo
cratie, « dé mettre en pratique les prin
cipes de -, solidarité sociale consacrés
par la Révolution française, et d'arri
ver enfin à. une organisationde l'assis
tance publique telle que - le vrai be
soin soit toujours secouru sans que
jamais • l'imprévoyance, ou. la. pa.resse '
reçoive un encouragement »! Voilà
qui est fort bien; mais tout cela n'est
que rhétorique vaine, et ce sont les
actes qu'il s'àgifàit de montrer . pour
établir que la bienfaisance officielle
est capable de résoudre le difficile pro
blème résolu' avant elle par la'charité.'
Nous ne craignons pas aé nous hasar
der en affirmant que le comité de l'as
sistance^" dont parle 'M.' > Floquet, n'y
arrivera pas. r ■"~ ù ; :-
Les nouvelles de. la santé de Tempe-,
reur d'Allèmagrië' étaient ce matin un
peu plus rassurantes ; mais on ne se
dissimule pas que cette nouvelle crise
peut amener et inême assez ;prompte-
ment la catastrophe redoutée depuis
si longtemps. L'inquiétude est grande
partout, puisqu'au maintien de la vie
du prince 1 an rattache la sauvegarde
de la paix en Europe.
»-■ ' -.V/-. • fl /» î .';.rjrc- -r-~
La crise ministérielle, est ouverte en
Espagne, mais on ne sait encore si M.
Sagasta sera définitivement chargé de
former le nouveau cabinet. La ques
tion "politique est certainement une
difficulté, la question économique en
est une àutre ; car " il ;'y a une opposi
tion considérable dans le pays aux
opinions libre-échan gistes du minis
tère qui vient de donner sa démission.
La crise se complique d'une indisposi
tion de là reine-régente, qui, ne pré
sente toutefois aucun caractère de gra
vité. 1 j v- u V
p. S. — A la dernière heure,, nous
recevons de Belgique une correspon
dance qui nous donne l'appréciation
raisonnée du scrutin de mardi, qui est
un grand succès pour les catholiques....
Nous la publierons demain.
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
On sait que la commission du droit
d'association est saisie de diverses
propo 'sitions dues à l'initiative parle
mentaire et d'un projet déposé récem
ment par le gouvernement. .
C'est ce dernier projet que la com
mission a décidé de prendre pour base
dé la discussion. Elle a examiné et
adopté hier, en le. modifiant légère
ment, l'article premier de ce projet.
1 Voici le texte arrêté par la commis
sion :
Toutes associations de personnes ayant
ponr but de s'occuper d'objets littéraires,
scientifiques,' politiques," religieux ou au
tres et qui ne sont pas régis par des lois spé
ciales, peuvent se former sans autorisation
préalable. .... ,. .
Les mots eû italiques ont été ajoutés"
sur la proposition de M. Marmonnier,
un anticlérical forcené, auteur d'un
projet soumis -à la commission.
La commission a, d'autre part, re
jeté une proposition de M. Marmon-
nier portant que les associations ne
pourraient se former qu'entré Français
jouissant de leurs droits civiques et
politiques et limitant à trente ans la
durée de ces associations.
La Population
I
L'opinion des économistes sur la
population est assez contradictoire.,
D'un côté ils nous vantent les pays
dont la population s'accroît compara
tivement à la nôtre ; et de l'autre ils
constatent que les subsistances sont
inférieures, à;la population, et que la
lutte pourra vie est désormais le ré
gime de l'espèce humaine. Le cri de
détresse, est universel ; et cependant
voilà un siècle à peine que les nou
veaux procédés de raisonnement et de
gouvernement sont en vigueur. On ap-
pelle ce'la la question sociale. La classe
ouvrière est trop nombreuse pour le
travail qui lui est demandé. La loi du
surmenage appliqué à l'industrie a
aggloméré la classe ouvrière autour
des usines, sans pourvoir aux moyens
de l'y maintenir par la constance des
prix èt la régularité de la production.
La production à outrance a démora
lisé la classe ouvrière par la vicissi
tude des hauts et des bas salaires, par
les grèves et les chômages.
Lors de l'élection du Souverain Pon
tife, l'attention publique se porta sur
les : mandements qu'il avait publiés
comme évêque de Pérouse. Le cardi
nal , Pecci, traitant incidemment dè
•.l'économie politique, recommande la:
'« modération dans la production ».
C'est sur ce principe, en effet, qu'était
fondée l'ancienne économie politique.
Limiter la concurrence, assurer a l'ou
vrier là sécurité ;de l'existence, " c'est
ce qui découlait dé cette prévoyance.
Quand, au lieu de se renfermer dans
un pays donné, la'concurrence s'étend
au monde entier, il n'y a plus de pré
voyance possible. Aussi pàrle-t-on de
dénationaliser la classe ouvrière pour
lui ouvrir l'exploitation du globe. Ce
charlatanisme vient .consoler la classe
ouvrière, • d'autant, plus misérable
qu'elle travaille plus et produit davan
tage.
: Les gouvernements, français Issus
de la' Révolution ont affecté de mécon
naître une - vérité bien simple : c'est
que» l'industrie, en cela différente de
l'agriculture,.ne nourrit pas nëcessâi-;
rement ceux qu'elle emploie. D'abord
les produits manufacturiers ne sont
pas-essentiels à la vie comme le blé et
le bétail. Par suite, ils se vendent plus
ou moins. S'il y a pléthoré, il faut que
la production s'arrête. "Mais comment
l'ouvrier vivra-t-il sans son salaire
quotidien ? Si encore la loi venait en
aide à la prévoyance de l'ouvrier ! mais
c'est la loi qui interdit à l'ouvrier de
songer, à sa. famille, à l'avenir. Il ne
peut rien, et son patron, sous la pres
sion de la concurrence, est aussi im
puissant que lui. LaJutte pour la vie
condamne .les faibles, les vaincus à
mourir de faim; La prévision de Mai-
thus se réalise: « il y a trop de monde
au banquet de la vie », et ceux qui ne
trouvent pas dé placé n'ont qu'à se re
tirer. £ eûlemént il est' à' craindre qu'én
s'en allant ils ;ne bousculent un peu îâ
tablé, les met?^ et,les convives. ' " '
La société chrétienne mettait tou
jours les moyens d'existencé à côté'du
travail.' Elle veillait sur la famille de
l'ouyrier et proportionnait le ^salaire
aux besoins de la.famille, non d'un
individu. Le i salaire ainsi demeurait
élevé. La société moderné est étrangère
à cette préoccupation» Pour elle, la fa
mille n'existe pas. Les économistès
ont pris le contre-pied de la société
chrétienne: dans un but de popularité;
ils ont prétendu que la classe ouvrière
opprimait les'consommateurs ; ils ont
poussé à l'abaissement des prix par la
diminution dè la main-d'œuvre.
Un moyen efficace d'avoir des ou
vriers à bon marché, c'était d'en mul
tiplier le nombre. Est-il vrai que l'aug
mentation de la population soit tou
jours un bien? C'est en cette matière
qu'il faut songer à la qualité plus qu'à
1 .. _ l!x t m»ll /im':. *4 /v / utnn «n'a i\ rr» «
grandi en moralité et en paix
Les deux ou trois millions de popula
tion instable agglomérée dans Paris et
les environs, assurent-ils la sécurité du
gouvernement et du pays? La popula
tion garde le cachet de la familiei La
famille instable produit une population
instable, peu apte à cette grande lutte
pour là vie à laquelle on nous pro
voque. L'individu isolé que nous lan
çons dans cette, lutte soutiendra-t-il le
choc de l'homme qui a derrière lui une
famille dont il tire des exemples et des
ressources ?
Nous faisons des conquêtes, nous ne
fondons pas de colonies'. Et comment
des Français, qui sont habitués chez
eux à vivre, en anarchie, transporte
raient-ils au loin d'autres sentiments
que ceux dont ils sont imbus dès leur
enfance ? Notre population progresse
lentement : quand il y a tant de famil
les sans domicile fixe, et que tous les
regards se reportent sur l'Etat comme
seul distributeur des moyens d'exis
tence, comment les familles auraient-
elles de nombreux enfants ? L'Etat se
chargé de les élever, qu'il se charge
aussi de lés . employer et de les nour
rir ! c'est le. raisonnement que font
tous les pères de lamille. Alors, nous
n'avons plus de bras pour cultiver la
terre, et nous en avons une quantité
pour faire des ; écritures. La classe im
productive des employés, fonctionnai
res, politiciens de toute sorte, s'est fol
lement développée.
L'Etat,par la multiplicité des écoles
et des examens, détache des arts ma
nuels les fils de la classe ouvrière. En
somme, depuis 1789, la classe ouvrière
est exploitée par les politiciens dans
le sens de la révolution. Pour détour
ner les ouvriers de la recherche de.
leurs droits et de leurs intérêts, on
leur, a donné fictivemeet, par le voté
universel, l'Etat à gouverner. Ils es-
pèrent qu'un jour ils s'en rendront
réellement maîtres et qu'ils se parta-;
geront Je capital social. Seulement ce
capital est une bulle de savon, qui
s'évanouit, sous la main qui croit la
saisir. Ce capital, c'est.le crédit. Il ré
side dans une certaine confiance,-dans
la sécurité des transactions. Les ou
vriers, devenus les maîtres, seront
plus pauvres qu'auparavant. Au lieu,
de travailler,, ils feront des discours,
des lois, des constitutions.
C'est de la famille rurale qu'est sor
tie primitivement l'émigration qui a
formé les villes. Cette famille ne suffit
plus à se perpétuer; les lois de la Ré
volution l'ont tuée à la longue. L'é
tranger, qui n'a pas été soumis aux
mêmes désastres, voit sa population
s'accroître régulièrement par la con
solidation des familles rurales. La
France doit se résigner à .descendre
de son rang. Les politiciens qui ont
avili, détruit le famille française^ lui
crient en vain : ayez de nombreux en
fants pour la lutte de la vie. Les ma
riages civils n'augmenteront pas beau
coup la population. Il en était ainsi à
Rome sous l'empire romain. Au bout
de deux siècles, l'empire s'est trouvé
germanisé par une invasion continue
de colons. L'étranger'comble les ,vides
de notre population. Il nous exproprie
peu à peu et de notre consentement.
Evidemment nous aurions mauvaise
grâce à nous plaindre.
Coquille.
Les journaux conservateurs du Nord
publient la lettre suivante adressée
par le général L'Hériller aux électeurs
et délégués sénatoriaux, du départe
ment du Nord. Il est à regretter que
le général, pour mieux accentuer son
programme, n'ait pas nettement parlé
de la défense des intérêts religieux,
dont le souci doit être au premier rang
des soucis du candidat : .
, : Lille, 12 juin 1888.
Mousieur le délégué et .cher .compa
triote, :
. J'ai accepté la candidature au Sénat qui
m'a été offerte au nom des délégués dudér
parlement.
Ce serait.un grand honneur pour moi de
représenter dans cette haute Assemblée le
département du Nord, où je suis né ; tant
de liens d'affection et de reconnaissance me
rattachent à lui ! Je n'ai pas. cessé un seul
instant de lui appartenir de cœur et d'âme
durant la carrière mouvementée et les nom
breuses campagnes. d'Algérie, de Crimée,
du Mexique, de France^ qui m'en ont trop
souvent et trop longtemps éloigné.
Je suis un:enfant ; du peuple et un soldat.
A ce double titre; je veux un gouverne
ment qui sache concilier avec le respect de
l'ordre et le sentiment vrai de l'autorité la
marche versi le progrès 1 qui, est dans les
aspirations de, notre état moderne; je veux
un gouvernement : qui ne perde pas un
instant de vue ce que commandent la sécu
rité, l'intégrité et l'honneur de la patrie.
Or, le parlementarisme, tel qu'il est en
tendu et pratiqué aujourd'hui, me paraît
incompatible avec l'ordre et l'autorité, 'ba
ses de tout progrès fécond et durable. Il est
non moins funeste aux intérêts de la dé
fense nationale, et de l'armée. •
Les divisions et les luttes des partis
n'engendrent que trouble et confusions
Le pays tout entier - en souffre. Il serait
grand, temps de ; songer un peu à la
France !
C'est cette pensée qui m'a.déterminé à
accepter la candidature ; c'est cette pensée
que je serais heureux de porter en votre
nom au Sénat : fort de mes intentions, j'ai
pleine confiance en "votrè patriotisme.
Veuillez agréer, monsieur et cher com
patriote,'l'assurance de ma haute considé
ration. ; , ...
Le général E. L'Hériller..
La Franc-Maçonnerie
Mgr Tévêque, de . Grenoble vient
d'adreisser la lettre suivante à l'auteur
du livre : Satan et C° :
Evêehé Grenoble, lé 9 juin 1888.,
de '
Grenoble ' ' ' '
Monsieur,
Je yous rends grâces de l'attentibn que
\ous avez eue de m'envoyer l'ouvrage que
vous venez de publier : Satan et C". Vous
n'avez pas craint de le signer de votre nom
et d'ajouter que vous étiez « très illustre
souverain grand inspecteur général du 33 e
et dernier degré de la franc-maçonnerie ».
C'est loyal et courageux; c'est chrétien. Je
vous en félicite bien sincèrement.
Nulle part, monsieur, je n'avais vu les
secrets de la franc-maçonnerie dévoilés avec
autant.d'autorité.
C'ést que vous les avez puisés à leur
source maçonnique èt dans leurs propres
livres, que vous citez avec une abondance
surprenante, laquelle a exigé de votre part
un immense labeur.
* Je trouve votre ouvrage bien conçu. Il se
lit facilement, va droit au but, montre la
secte-dans sa honteuse nudité : panthéiste
en doctrine, épicurienne en pratique.
« Le but de la franc; maçonnerie est
double, dites-vous. Elle se propose de ren
verser partout, d'une manière définitive, et
sans possibilité de retour, le régime mo
narchique^ qui est pour elle la négation de
la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Elle se propose d'écraser et d'anéantir
partout le catholicisme, seul soutien véri
table et seule raison d'être de la royauté.»
Tout cela est tiré des auteurs et des ri
tuels de l'ordre.
« Le véritable triangle suprême, emblè
me souverain de la Franc-Maçonnerie,
ajoutez-vous, synthèse précieuse de ses as
pirations et formule unique du bonheur
réel de l'humanité, est donc :
« 1' Guerre à mort à la royauté ;
« 2° Guerre à mort au catholicisme ;
« 3° Par tous les moyens quels qu'ils
soient.»
L'anarchie sociale en est le résultat cer
tain.
Après vingt pages consacrées îi l'histoire
très sommaire de la: secte, voiis montrez
d'une façon invincible que son enseigne
ment glorifie : - •
1° Le vice. — 2° L'athéisme et l'anarchie.
— 3° La vengeance. — 4° Le mal. — 5* La
perversion. —- 6° Le naturalisme. — 7°
L'hypocrisie. — 8" Satan.
' fies, huit catégories expliquent à fond les
divers grades maçonniques, symboliquès et
universels, les grades de l'Illuminisme al
lemand, Israélites èt bibliques, templiers,
hermétiques et cabalistiques, administra
tifs, enfin,le grade suprême, 33° degré,
qui n'est pas autre que la Glorification de
Satan.
Tout cela, monsieur, montre clairement
la vérité du tableau placé en tête de votre
ouvrage, où nous lisons : « L'emblème
suprême de la. franc-maçonnerie veut
dire que c'est en enserrant «l'humanité
dans la franc-maçonnerie, — pour lui en
seigner que le seul Dieu, c'est l'hom
me; le seul Dieu, c'est Satan ; le seul Dieu
qui est en Jésus, c'est Satan; que l'homme
a le droit absolu de tuer tout prêtre et tout
roi, que l'on , parviendra à établir dans le
monde la toute-puissance de Satan, le but
suprême et le secret suprême de la franc-
maçonnerie ». '
De pareilles impiétés font frémir, et, les :
détails où vous entrez pour dire les impu
deurs de la secte font monter le rouge au
front. . i ■■
Quoi qu'il en soit, monsieur, vous avez
dévoilé d'une façon magistrale les secrets
de la Maçonnerie, qui veut tuer le catholi
cisme, non avéc le poignard, mais en Ita-
Ee avec un nouveau code pénal, en France
avec des lois antireligieuses ; partout par :
l'hypocrisie. '
Le Souverain-Pontife proteste,, et n'est
point écouté, les évêques réclament vaine
ment; les catholiques restent désarmés
devant l'arbitraire, et la secte triomphe.
Ces choses, monsieur, étaient prévues et
vous ne faites que jeter, à votre tour, un
cri d'alarme qui se perdra dans la conspi
ration du silence. '
Je me trouve d'accord avec vous et vos
conclusions, Monsieur, sont d'accord avec
celles que j'ai publiées an 1883 dans le Se
cret de la franc-maçonnerie, dont vous me
permeittrez de citer ici le passage suivant :
Evidemment la Révolution ébauchée en 1848;
reprise en 1871, n'est que le prélude de celle qui
se. prépare à. l'heure présente, d'un bout de
l'Europe à l'autre, et l'on pourrait dire dans le
monde entier. Celle de 1793 n'anrait-elle été en
vérité que l'avant-courrière de la nôtre? L'avenir
nbus le dira. En tout cas, il est évident qu'en
ce moment la maçonnerie, mère de toutes les
sociétés' secrètes, lance au combat ses légions,
d'adeptes, d'af&liés et de dupes. Déjà., elle a
choisi et elle occupe les meilleures positions,
elle déploie son armée, elle attend le signal: h
quand l'heure marquée pour la conflagration
qui doit nous doter de la république univer
selle, ou mieux, de la Commune européenne?
Quelqu'un des survivants, méditant alors sur
les ruines amoncelées par la révolution maçon
nique, pourra dire:* Depuis un siècle nous-ayons
vu la puissance aux -mains de la monarphie et
delà noblesse,-de la bourgeoisie, de la démo-:
cratie couronnée, de ! la démocratie sans cour
ronne, de \a. voyoucratie et de la noumèoeratie, et
toutes ces couches sociales ont disparu les unes
après les autres'pour avoir fait laguerre èt Dieu,
au Christ et à son Eglise. Et maintenant le Sau
veur des hommes, rappelé de nouveau par son
peuple,répare les ruines et'relève la France abat
tue..' ■■ ■ i, ■
. Il y a cinq ans je parlais ainsi, et voici
que la noumèoeratie est arrivée.
Plaise à Dieu que la suite n'arrive pas!
Mais nous en sommes bien menacés,vu que
l'Italie donne le mot d'ordre et que la France
est prête une fois encore à l'exécuter,croyant
marcher en avanty tandis qu'elle ne l'ait
qu'exécuter bêtement des plans conçus par
les étrangers contre l'Eglise catholique et
contre elle-même. Dieu, finalement, lui fait
miséricorde,après cesluttesinsensées, parce
que, agissant en aveugle, elle est la moins
coupable sans doute. .
En résumé, monsieur, vous avez rendu
uh service signalé à la cause delà vérité, et
pour ma part je vous en remercie bien
sincèrement.
f Amand Joseph, . .
■ Evêque de Grenoble.
Les Ursulines de Grenoble
On se rappelle que, le 17 février; le HIX"
Siècle publiait une dépêche de Grenoble
annonçaut qu'un scandale venait d'éclater
au couvent des Ursulines. C'était la déli
vrance dramatique et violente d'une jeune
fille que les sœurs avaient tenté de séqnes-
trer pour s'emparer de sa fortune,évaluée à
300,000 fr. La pauvre entant réclamée par
sa famille, assistée d'amis dévoués et d'un
citoyen généreux, pharmacien de son état,
s'était évadée par le parloir, en toute hâte,
à peine vêtue. On lui avait prêté de quoi se
couvrir. Pendant cette scène violente, la su
périeure du couvent faisait sonner lugubre
ment le glas funèbre!... On ajoutait que
«l'évêque Fava»s'épuisait en efforts inutiles
pour « étouffer le scandale ».
Et, en effet, le scandale ne fat pas
étouffé ! Le lendemain» trente journaux ré
pétaient, enjolivée et ornée, l'histoire des
ursulines de Grenoble ! Et la légende'faisait
son chemin !... Un journal de Grenoble, le
P,etit Dauphinois, avait donné tous,les dé
tails". Ainsi plus-de, doute possible !
Or, le Petit Dauphinois vient d'être con
damné sévèrement, à la requête des ursu
lines, pour avoir menti calomnieusement.
Vingt-trois condamnations ont été pro
noncées contre des journaux de province
de toutes les'régions de la France'pour
avoir non reproduit par erreur de bonne foi,
mais pour avoir maintenu le mensonge,
malgré les rectifications qui leur, étaient
demandées. . .
La fameuse séquestration était, on le
pense bien, un conte imbécile mécham
ment colporté. Et ..ce n'était'rien de plus.
La jeune fille violentée n'était autre qu'une
pieuse demoiselle,âgée de trente-six ans,qui
était venue paisiblement, faire une retraite
au couvent de Sainte-Marie de Grenoble.
Jamais elle n'avait été séquestrée, car, elle
sortait quotidiennement à volonté. Encore
moins s'agissait-il de lui ravir une for
tune qu'elle ne possédait pas. Elle-même
donnait tous ces détails dans ,unè lettre
qui a été puhliée (1) sans que les jour
naux qui avaient accueilli la caloninie aient
eu le moindre souci de la rectification.
Us sont donc poursuivis, comme il est de
toute justice, à la requête de.Mme la supé
rieure des. Ursulines de Grenoble, agissant
tant en son nom qu'au nom de sa commu
nauté. Hier, devant la 9° chambre, le XIX e
Siècle, le Paris, \'Echo, de Paris, le Rue,
l'Intransigeant, le Petit Parisien, le Cri du
Peuple, le Radical étaient assignés par M"
Bertinot jeune, avoué des Ursulines, qui con
clut contre chacun à 2,000 francs de dom
mages-intérêts et à l'insertion de la condam
nation. M 0 Didio, avocat, s'est présenté
dans l'intérêt des plaignantes.Sepl des.jour-
naux prévenus ont fait défaut. Malheureu
sement l'affaire n'a pu être plaidée contre
les autres ; l'audience ayant été occupée
jusqu'à six heures du soir par d'autres af
faires plus anciennes, l'affaire des religieu-
a été remise à quinzaine.
D'autre part, on nous écrit de Chartres :
« Les débats du procès en diffamation,
introduit devant notre tribunal correction
nel, à la requête de Mme la supérieure des
ursulines de Sainte-Marie . de Grenoble,
contre deux journaux de noire ville, le Pro
grès d'Eure-et-Loir et le Petit Beauceron,
ont eu lieu le 6 de ce mois. La plainte de
Mme la supérieure a été soutenue par M 0
Didio, avocat du barreau de. Paris, assisté
de M° Doullay, avoué à Chartres.
. « Nous avons vu reproduire ici les fias
de non-recevoir qui avaient déjà été oppo
sées à la demande de la plaignante devant
d'autres tribunaux. Dans des conclusions
d'une interminable longueur, le gérant du
Petit Beauceron a soutenu que Mme la su
périeure était sans qualité pour former sa
demande (1). Quelques mots de l'avocat de
la plaignante ont suffi* pour faire rejeter la
prétention de M. le gérant, et celui-ci a
alors déclaré interjeter appel delà sentence
et faire défaut au Pond.
« Après l'exposé de la demande et la dé
fense du Progrès, présentée par M® Lho-
piteau, le tribunal a remis à huitaine le
prononcé du jugement contre les deux
journaux. A l'audience d'hier,mercredi, ont
été condamnés, le Progrès d'Eure-et-Loir
à 50 fr. d'amende et 50 fr. de dommages,
intérêts, et le Petit Beauceron (ce dernier
par défaut), à 100 fr. d'amende, 100 fr. de
dommages-intérêts, avec ' insertion de ce
dernier jugement dans le journal condamné
et dans deux autres journaux, au choix de
la plaignante. »
Ces nouvelles de notre correspondant.de
Chartres portent donc à vingt-cinq le nom
bre des condamnations obtenues par les
religieuses Ursulines de Grenoble, pour
l'odieuse diffamation publiée contre elles.
L'esprit de 'persécution n'a "point
prévalu partout. Nous sommes heu
reux de constater que dans un grand
nombre de villes, et dans la plupart
des communes rurales, les processions
de la Fête-Dieu ont pu encore avoir
lieu librement cette année. Qui le croi
rait en ce temps de république ? Une
trentaine de chefs-lieux de départe
ments , jouissent encore, malgré les
comités radicaux, les loges maçonni
ques et les préfectures, dfr la liberté
des manifestations extérieures du
culte. Angers, Arras, Agen, Besan
çon, Saint-Brieuc, Caen, Cahors,Cham-
béry, Clermont, Digne, Gap, Laval,
Le Mans, Mende, Montauban, Nantes,
Nice, Orléans,, Quimper, Rennes, Ro
dez, Tulle, Vannes; les villes épiscopa-
les de Bayeux, Belley, Langres, Saint-
Flour, Viviers ■; des cités populeuses
comme Tourcoing et Roubaix ont eu
leurs procéssions publiques. Partout
les populations s'y sont associées avec
piété et joie ; partout le Saint-Sacre-
ment a reçu les honneurs publics et
les hommages des cœurs. Aucun in
cident n'a. troublé l'ordre de ces belles
cérémonies. Dans toutes ces villes,
l'attitude respectueuse des,foules a
prouvé à la face du pouvoir persécu
teur qu'aucune fête n'est restée plus
populaire, qu'aucune cérémonie n'est
plus traditionnelle que la procession
de la Fête-Dieu.
(1) V. Univers du 21 février.
Le général Boulanger
- Le général Boulanger vient d'adres
ser aux électeurs de la Charente la let
tre aulographièe que voici:
Chambre , Paris, le H juin 1S8S.
des députés
Electeurs de la Charente,
Vous avez entendu mon appel. -
Vous avez vu Paul Déroulède. Vous l'avez
accueilli avec enthousiasme. ; ,v
Vous ayez compris que voter pour lui
c'était voter pour "moi.,
- Le ,succès est désormais certain. ,;
Après l'élection, ,de Paul Déroulède, j'irai
en Charente vous a'pporter én personne mes
chaleureux remerciements. :
' '-" Général Boulanger.'
Furieuse, la République française dit,
en constatant le fait, que « cette lettre
aux électeurs est plus 'outrecuidante
encore que l'appel qui l'avait précédée
de quelques jours. »
La Presse, de M. Laguerre, est le
seul joiimal boulàngiste quiripbsté au
démenti de M. Joseph Reinach'. Voici
sa note : ; . .
M. Joseph Reinach, dont la bonne foi est
bien connue, continue à. affirmer, dans la l\t-
publique française,:qa&M<- le général Bou
langer a mandé, lors de l'affaire Schnœbelé,
M- de Miribel au ministère^ de la guerre,
pour travailler à préparer une mobilisation
éventuelle de l'armée française.
Nous sommes autorisés à déclarer que le
fait est absolument faux. ,
M.le'général Boulanger a d'autant moins
fait appel à M. de Miribel, à cetle époque,
qu'il s'occupait justement d'apporter de sé-
rieuses améliorations à' la mobilisation et
que ces améliorations ne concordaient pas
avec les vues de M. de Miribel.
Ce qui est exact, c'est que M. de Miri
bel, inspecteur général dè l'artillerie, fut
■appelé àcette époque à Paris, comme ses
collègues,pour prehdre'lès m aures que né
cessitait la gravité des circonstances->'
Voilà bien des tournures: pour es^~
sayer de démentir un fait qui, somme
toute, était à l'honneur du. général
Boulanger.
A ce sujet, voici ce que dit le Siècle»
En 1 : (ve- qui nous- concerne, voici ce que
nous sommes en mesure d'affirmer ;
Il est de notoriété^publique au ministère
de là guerre qu'au moment où se produisi
rent les incidents qui, au commencement
de 1887, furent sur le point de nous amener
la guerre avec l'Allemagne^ l'état major gé
néral du ministre,.et notamment l'entourage
immédiat de M. Boulanger, furent absolu
ment affolés eu 'présence 'des bouleverser
ments désastreux récemment apporlés dans
notre mobilisation sur l'ordre formel du*
ministre. -
Il est non moins certain que, sans rece^
voir une lettre officielle de service, M, le
général dé Miribel fut invité à venir, et vial
en effet travailler au ministère de la-guerre
pendant plusieurs semaines- pour essayer,
en sa qualité de spécialiste, de remettre un
peu d'ordre dans ce désordre.
Voilà, certes, tin incident qui ne doit pa-s
faire sacrifier par M. Freytinet, à la jaloa-
sie de M. Boulanger, notre futur chef de-
fat-major général, dont Gambetta n'avait 1
pas craint de faire son collaborateur des
1881.
Pour toute réponse; le général Bou*
langer fait annoncer par Intransi
geant qu'il « se propose de quitter Paris
aujourd'hui pour se rendre à Auch ».
h'Intransigeant, sans donner la raiso 11
de ce voyage, ajoute que l'absence du
général « sera de courte durée ».
Le même journal publie en outre la
note suivante :
Le général Boulanger ne peut faire un
pas sans éveiller aussitôt la méfiance dû
gouvernement ét de la police.
Hier, les commissaires spéciaux dans les
gares recevaient-une dépêche les informant
que . le général allait quitter Paris le soir
niême, mais que sa destination 1 étant in
connue, chacun d'eux eût à exercer une sur
veillance très sérieuse, afin : d'être en me
sure de faire, connaître au ^préfet du dé*
partement ainsi qu'au, commissaire de la
gare d'arrivée l'endroit où le général aurait
l'intention de se readre. < >. :
Faire : moucharder un .. adversaire poli
tique, voilà la plus grande préoccupation
de nos gouvernants, et voilà à quoi la po
lice est employée. .... •
II, est certain qu'elle pourrait être
employée plus utilement à d'autres
besognes., ,
Un correspondant écrit de Toulon
au Temps
M. Lëahdri, lé fougueux bona^artiste-
boulangiste, a donné hier soir une impor-
ante réunion 1 privée dans le sous-sol du
café Continental. Trois cents bonapartistes
corses environ "assistaient à cette réunion,
sous la présidence de MM. Fabriani; capi
taine de vaisseau en retraite, et Poilroux,
avocat,, chefs du parti bonapartiste à Tou
lon.' Le langage de Leandri a été très.vio
lent. Il a déclaré que l'esprit, à Paris, était
toiit à fait bonapartiste, et il a fuit un grajid
éloge du général Boulanger.
. « Le général Briulnnger partage 1105
idées, a-t-il ajouté, et le prince VictVvons
commande de,faire du boulangisme. Quand
l'heure sera venue, les montagnards corses
reprendront leurs carabines, et le prince
se mettra à notre, tête, car c'est un homme
d'action qui saura reprendre son trône les
armes à la main. »
Les paroles de Leandri concernant la
prince Victor ont été acclamées d'une part,
tandis que l'autre moitié de la salle n'ap
plaudissait qu'au nom de Boulanger.
Au dehors, quelques cris de: a Uive l'em
pire! » s'étantfait entendre, la foule a ré
pondu parles cris de: « Vive la république 1
vive Carnot I vive l'armée ! » La police a
arrêté un marin en civil qui criait : « Vive
l'empire ! » Cette manifestation dans la rue
avait attiré près de 2,000-perSonnes, qui sâ
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