Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1887-12-18
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 décembre 1887 18 décembre 1887
Description : 1887/12/18 (Numéro 7303). 1887/12/18 (Numéro 7303).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 1§ Décembre 1887
N® 7303. — Edition quotidienne
Dimanche 18 Décembre
ÉDIXlONOUOTlDlENNE
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■ Six mois. ... 28 50 34 *
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. SjUIlEAUXo : Baris, 10, rue des Saints -Pères
t . . - ■©n s'abonne i Rdrhe,'place dn'Gès&i 8
EDITION SEMI-QUOTIDIENNE ' , v l u.
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■X DépAOTKMSNW (UNION POSIAiaJ '
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Six mois. . . .16 » • - 4 ° - •v/,.,'/..
Trois mois. . 8 50
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Les abonnentefitit partent des i" ci 16 do ehaqn^iàoM U
. L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qni lai sont adrés&& .,
ÀNKOITGES - -
MM.Ch.'LA GRANGE, CERF et G 10 ,' 6, place de laBôtffSO' S
FRANCE
. 4 .i *" . us i ,
J * " pi -,a *■" * t _
PARIS , 17 DECEMBRE 1887
; Contrairement à l'attente générale,
nos députés et sénateurs ne sont-pas
.partis nier soir Vie. Sénat tient encore
séance aujourd'hui pour enregistrer,
deux ou trois' décisions de la Chambre
des députés ; c'est uiie pure formalité;
te mimstèré a franchi sans encombre
to'us les obstacles : il est sûr mainte
nant de rester jusqu'au 10 janvier.
■ Au Sénat, hier, séance de, fin ' de
session on, a expédié de nombreux
projets de loi, parmi lesquels celui des
douziètnësprovïsoires et celui de la pro
rogation ;du traité de'commerce franco^
italien "èt tle's droits'/sur les produits:
italiens-. Ce dernier projet de loi a seul
donné lieu à-une discussion assez
longue, dans laquelle /ont donné trois,
membres du ministère.;: MM.Flourens,
Dautresme et Tirard; on- a entendu
en outre MM. Fresneàu, Buffet, Paris
et Pouyer-Quertier.
Le Sénat, qui voulait terminer hier,
a attendu jusqu'à, sept heuresles der
nières communications de la Chambre'
des députés; il a-bien fallu finir par
aller dîner. , t .
A la Chambre des ^éputés, comme
au Sénat, séaugjj de fin de session ; on
. a également "expédié diverses lois où
propositions,, parmi lesquelles la loi
des incompatibilités«parlementaires
qui revenait modifiée par les sénateurs,
la loi réglant les comptes de la Cham
bre et une^emànde.dejCrédic.pQÙr les
monte-charges de l'hôtel des postes; on
a demàndé àjcette occasion quand le
fameux: hôtel des postes, cette création
grandiose et absolument manquèe de
Si. Cocherv, pourrait fonctionner;
personne n a pu répondre, pas plus le
ministre Faye que les simples députés.
La fin de la séance a été prise par la
discussion d'un crédit pour la régie
directe des fournitures de fourrages ;
grâce à M. René Brice, qui a fait
triompher un amendement, d'abord
repoussé par le ministre de la guerre,
la discussion a été longue. C'est, ce
qui nous vaut la séance du Sénat au
jourd'hui.
. Nous avons un programme dugrôu-
pe des députés ouvriers ; ce groupe,
peu nombreux, mais remuant, s'est
augmenté et a pris le nom de groupe
socialiste ; son programme est, en qua
torze articles, le bouleversement com
plet de notre organisation sociale, et
un peu de toute société.
Le conseil municipal deviendrait-il
,un peu raisonnable? Sur la proposition
de M. Léon Donnât, il a décidé que
les rapports seraient -repris avec la
préfecture de police> le déplacèment
.de M. Honnorat ayant donné satisfac
tion au conseil municipale On deman
dait autrefois, non le déplacement,
mais la révocation.
On trouvera: plus loin, le résumé d'un
important article de l'Invalide russe,
et une espèce de réponse de la Politi
que, journal de Prague, qui, dans la
circonstance, parlerait en organe offi
cieux. Cela prouve que la > polémique
n'est pas finie entre , les journaux
russes et autrichiens, et elle pourra
continuer longtemps plus ou moins
vive;-mais on aurait tort d'en conclure
à un choc immédiat.Le moment^ n'est
pas venu de commencer les hostilités.
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
.Cinq heures.et demie de discussion
hier à la Chambre. Ces séances for
cées sont la 1 conséquence de celles qui
se passent en vaines ^manifestations.
Au moment de partir, il reste beau
coup de besogne à liquider, et l'on
travaille, bien ou mal, avec acharne
ment.
Les incompatibilités d'abord. Le
Sénat n'est pas régi par la même loi
que la Chambre. Le sénateur fonction
naire peut ; cumuler deux traitements,
tandis que le député est réduit à un
seul. Le Sénat ne refuse pas, formel
lement de se plier à l'égalité, mais il
attend que la question ait été traitée
à fond. Voilà déjà deux fois qu'il se
trouve > à la veille des élections et
qu'on le presse de renoncer à ses pri
vilèges; il;n'y renonce que provisoire
ment et incomplètement; ainsi il a
refusé de voter l'article interdisant
le renouvellement des missions tem-
{loraires.La Chambre a cédé à cause de
a nécessité d'en finir aujourd'hui;
mais elle a,protesté par l'organe mé
ridional de M. Maurice Faure; elle se
- rattrapera quand viendra, si elle vient
jamais, la loi sur les incompatibilités.
. L'hôtel des postes. C'est ce bâtiment
luxueux construit pour 18 millions,
terminé depuis deux ans, et qui ne sert
à rien. D'après MM. Faye et Rouvier,
il ne faut plus que 298,000 francs,;
c'est pour remplacer les monte-charges
qui ne montent rien du tout. Malgré
les observations de M. Jolibois, on a
voté les 298,000 francs, et on a donné
satisfaction à M. Ganiveten prescri
vant une enquête pour savoir qui est
responsable des vices de construction.;
L'enquête, c'est, le remède universel.
TôUt a l'enquête.
. Aménagement d'une salle , pour', le
• public au Palais-Bourbon. Les ques
teurs trouvent qu 'on assassine ■ trop
dans le teiriple législatif; ils veulent
supprimer le couloir où M. Ferry a'été :
frappé, disposer autrement la salle et,
réserver aux i seuls députés l'entrée
par la grille du quai. M. de Cassagnac
s'est plaint de ces « travaux de fortifi
'cation »; mais»M. Margaine ayant
changé d'argument et se bornant à
parler de l'étroitesse du local actuel,
M. de Cassagnac n'a. plus fait d'obser
vations, et la dépense a été décidée.;
M. Floquet est intervenu pour enché
rir sur M. Margaine : il parait que le
bureau de la Chambre ne pense qu'à
installer confortablement le public,
qu'à faire plaisir aux journalistes, qu!à
se« dévouer pour l'agrément d'autrui !
Une remarque de M. Floquet a tout
l'air d'être dirigée, contre la mémoire
du. demi-dieu Gambetta: le proiet
d'agrandissement date de 1879, et iï a
été alors écarté parce qu'il obligeait à
empiéter sur le jardin de la présidèneë
et même à couper quelques arbres
dudit jardin. Or, en 1879, le président
s'appelait Gambetta ; ■> il s'est opposé à
ce que « la clientèle du suffrage uni
versel » fût bien traitée. M. Floquet,
lui, donne volontiers le terrain et les
arbres. A'toi de conclure, peuple sou
verain.
Fourrages militaires. Grosse affaire,
traitée par des gens spéciaux, qui. ont
aussi des organes spéciaux. La voix
épaisse et sourde de M. Brice, la voix
de fausset de M. Casimir-Perier, la
voix adolescentine de M. .Godefroy
Cavaignac (homme de dynastie comme
M. Carnot, ingénieur comme lui, doux;
comme lui, noir comme lui), reten
tissent, pendant trois heures. Il s'agit
d'un crédit dè onze millions demandé
par le ministre de la guerre par isuite
»de la suppression de la gestion du ser-
•vice r des fourrages à l'entreprise. N'ést-
ce pas clair ? Les initiés donnent des
explications desquelles résulte ceci :
en octobre dernier, la Chambre a in
vité le > ministre de ' la 'guerre à sup
primer les entrepreneurs de fourni
tures et à charger son personnel de :
faire lui-même les approvisionnements
de fourrages. Le ministre docile a pris
les dispositions nécessaires; mais pour ;
les frais de manutention, d'entretien,
de magasinage, de" frais d'octroi, de:
frais d'adj udication, de fournitures^
déjà reçues, etc., il a réclamé une
somme de onze 'millions. M. Brice,
l'auteur de la modification adoptée auj
au mois d'octobre, ne veut donner que
quatre millions. •
MM. Cavaignac et Perier veulent!
maintenir le système actuel. Discus-j
sion à perte de vue, où l'on calcule' le{
prix des avoines et du foin, le bénéfice*
des entrepreneurs,': les prix de cons-1
truction, le nombre des officiers et|
des soldats qui seront affectés aux ap-i
provisionnements ; théories intermi -i
nabi es sur les avantages ou les incon-l
véniènts dès adjudications et de la
gestion dirôcte.
M. Brialou a raconté des > histoires
de chaussures à propos de fourrages.,
M: le baron Reillea su, dans une telle:
question, être court'et clair;, il a in
sisté poiu» que nos officiers d'adminis- (
tration fassent en temps de paix le \
service qui leur incombera en temps |
de guerre. Enfin on a voté quatre mil
lions au lieu des onze millions que re
clamait le ministre. Le Sénat sera
sommé aujourd'hui d'expédier l'affaire,
et sans doute la session sera close ce
soir.
E cgène T avernier.
La figure navrante de M. Teisserenc
de Bort, qui d'aventure présidait hier
la séance, rappelait aux sénateurs
qu'ils n'étaient pas: venus pour s'amu
ser. On plaignait ' iomme sec, terne, morne, blême,
dont l'air abattu semblait traduire un
vague désir d'être ailleurs. Sous ses
auspices, on a; voté d'abord le crédit
de.,5 millions pour la Bourse du com
merce de Paris et aussi le crédit,
adopté ^quelques heures auparavant à
"a CnamDre, pour les monte-charges de
'hôtel des postes.
Il fallait pourtant revenir sur ce
raité franco-italien dont nos -Cham-
jres semblaient, l'an dernier à pa
reille époque, ne devoir faire qu'une
îouchée. L'Italie dénonçait son traité,
a France n'avait donc pas à prendre
'initiative et on allait enfin se débar
rasser du traité. Mais |depuis lorsj des
événements importants se sont pro
duits en France et à la frontière; et
ous nos législateurs ont été hèureux
d'en profiter pour oublier quelque peu
"es questions économiques, moins pal-
ntantes que les affaires Schnœbelé,
jimouzin, Wilson, d'Andlau, Grévy,
Sadi Carnot, et au besoin pour chan
ger d'avis.
Rappelons que dernièrement, appe-
ée à décider s'il y avait lieu de traiter
à la douane française les produits ita-
"iens comme la douane italienne traite
es produits, français ,1a Chambre avait
commencé par autoriser le gouverne
ment à proroger de six'mois le traité
de 1881. C'est sur là -même question
que le Sénat était appelé à voter hifer.
La prorogation a été d'abord combat-
ue par M. Fresneau, qui a exposé avec
sa compétence reconnue, avec une
parfaite connaissance des chiffres, les
effets désastreux du ; traité de ' comr
merce et l'inquiétude dans laquelle ce
nouveau délai dè six mois plongerait
l'agriculture et l'industrie françaises;
M. Guichard, rapporteur, trouve au
contraire qu'il est nécessaire de voter
l'article premier, parce que l'Italie
: vient de modifier son tarif commer
cial et que, dans ces conditions, il y
aurait de graves inconvénients à rom
pre brusquement les relations com
merciales. D'après lui,ce délai n'a d'au
tre but que de permettre de poursui
vre les négociations engagées. Comme
l'a déclaré M. le ministre des , affaires
étrangèresà M. Buffet,le gouvernement
italien est disposé à demander à son par
lement une prorogation égalé à celle
que le" gouvernement français durait
obtenue de. son côté. Mais pourquoi,
dit alors M. Pâris, la France prendrait-
elle les devants sur cette'question,alors
que c'est l'Italie qui a dénoncé le traité?
L'Italie a décidé de recouvrer sa liberté
à partir du 31 décembre 1887, il appar
tient à la France d'en faire autant. Si
M. Dautresme, ministre du'commerce,
préfère tout plutôt qu'une guerre de
tarifs entre la France et l'Italie, M.
Pouyer-Quertier demande,quoi qu'il en
soit, le rejet de l'article 1 er , encaissant
à l'Italie lë soin de se préparer et de
faire ses propositions; mais il espère
qu'on armera le gouvernement telle façon que si l'Italie veut nous
imposer des tarifs trop élevés, nous
puissions lui opposer le mêmè régime.
MM. Flourens et Tirard trouvent au
■contraire que le vote de la prorogation
est indispensable à la conduite des
négociations et à l'exécution de l'en
semble du projet de loi. Le Sénat s'y
rallie avec un grand désir d'en avoir
finiavec la séance et yote l'article pre
mier par 152 voix'contre 103. Les au
tres articles du projet ont été enlevés
sans discussion. • -
Quant aux trois douzièmes provi
soires, ils ont été votés sans difficulté,
après quelques observations de M.:
Halgan, à qui M. Tirard a répondu.
On s'est ajourné une seconde fois
pour attendre le vpte de la Chambre
sur l'application de la gestion directe
dans les adjudications de fourrages,
mais comme rien ne venait; on est
parti en s'ajournànt à samedi deux
heures pour la grande question des
vacances.
J oseph M ollet. -
Il vient de se constituer- à la Cham
bre un groupe nouveau sous ce titre :
« groupe socialiste. » Il a tenu sa pre
mière réunion et, sans plus tarder,
nous a gratifiés du manifeste cl=-aprèsî
■ Par l'adhésion au programme . oi'après,
les députés soussignés deviennent membres
du groupe socialiste. Ils cesseraient d'en
faire partie s'ils se mettaient en opposition
avec ces principes, soit par vote, , soit par.
écrit :
I®. — Liberté individuelle ; autonomie
communale; I
. IP. — Fédération/internationale des peu
ples ; 'S
III 0 * — Solution de tous différends entré;
nations comme . entre individus par l'arbi
trage ; *' i
IV 0 . — Transformation—dans la nae-
sare des nécessités de la défense nationale
—'des armées permanentes en milices sé*
dentaires, composées de fous les citoyens;
majeurs ; i
V 0 .— Abolition de la peine de mort.
Droit de punir limité au droit de défense-
sociale; |
VI 0 . — Souveraineté du peuple garantie'
par le suffrage universel, organisé de façon!
à respecter le droit des minorités. Mandat
contractuel, sanction ides ' délibérations: tou-j
chant à la Constitution par le vote popu
laire. Rétribution de toutes les • fonctions;
électives et abolition du cumul ;,,
VU 0 . — Emancipation progressive do la
femme; ;
Egalité de droit pour l'enfant naturel:
comme pour celui issu du mariage ;
VIII 0 . — Enseignement intégral (scienti-;
fique, professionnel et militaire), gratuit}
pour tous et à tous les degrés ;
IX 0 .'— Séparation des Eglises d'avec les I
administrations, publiques, lés écoles, éta
blissements de.bienfaisance, etc.,; >,
Suppression du budget des cultes et dès
congrégations religieuses ;
XV • Liberté absolue de penser, parler, !
écrire* se réunir, s'associer; contracter, tra-:
vailler, etc. ;
XI 0 . — Transformation des monopoles
en services publics, gérés par les corpora- ;
tions recpectives, sous le contrôle de l'ad- i
ministration publique
XII 0 ..— Nationalisation progressive de
a propriété, dont la jouissance individuelle
soit accessible à tout travailleur;
;XIII°. — Réforme du système fiscal. Sup-
iression des octrois, des prestations et des
contributions indirectes. Impôts .progrès-;
sifs sur les richesses personnelles et sur les
successions.-Abolition de l'héritage enligne
collatérale;
XIV*. — Etablissements publics de bien
faisance, crèches, écoles, ' 'caisses de re
traites et contre les. accidents, etc., à la
charge de la société.
Paris, le 16 décembre 1887.
.Certifié conforme.
• ' v Pour le groupe,
■ ; , Le secrétaire provisoire,
ANTIDE BOTBft. . '
Ont aVlhéré : Bâsly, Boyer, Brialou, Cal- :
vinhac, Camélinat, Daumas, Franconie, ;
Gilly, Clovis Hugues, Laguerre, Laisant,
Michelin, Millerand, Planteanj Prudon, Si-
myan, de Susini, Théron, Wickersheimer.
D'autres adhésions sont attendues.
Nous aurons l'occasion de revenir
sur ce programme, qui contient tout
.un plan de révolution et de persécu
tion.
Sous ce titre : « Un marché inac
ceptable », on lit dans Y Intransigeant :
Le groupe républicain: radical socialiste
de Saint-Denis vient d'adresser au préfet
de la Seine une protestation revêtue d'un
grand nombre de signatures, relative à un
échange, que vient de voter la municipalité
de Saint-Deni's en faveur de la congrégation
des carmélites de cette ville, d'un monu
ment historique. et de ses dépendances;
d'une contenance de 3,000 mètres environ;
contre, une autre, propriété à construire,
d'une valeur beaucoup moindre que la pre
mière, moins bien située, et ne devant
ocoupor qu'une superficie de terrain de
893 mètres. ,
Ce vote- est le résultat de la connivence
qui existé entre l'administration municipale
et le parti clérical.
Parsuite. de Cet échange, la ville va
perdre une somme que l'on ipeut évaluer à
4 ou 500,000 francs, si le préfet approuve
ce scandaleux marché.
Il faut croire que le seul nom d'un
ordre religieux suffit à faire déraison
ner l'Intransigeant. Personne n'ignore*
en effet; que la municipalité de Saint-
Denis s'test, hélas! maintes fois signa
lée par. sa passion antireligieuse. La
représenter comme étant de conni
vence «avec le parti clérical », c'est
Vraiment un comble d'impudenqe gro
tesque. La vérité c'est que, pour arri
ver à , consentir au contrat dont il
s'agit, il a fallu que la municipalité y
vit dix fois l'intérêt de la ! ville. C'est ce
qui fait que pour elle, n'en, déplaise à
M. Rochefort, le « marché » comme il
dit, est loin d'être inacceptable.
1 On lit dans le Salut public, de Lyon :
La cour de Grenoble vient d'adresser îi
M. le maire une somme de cinq cent francs
pour le centenaire do la Révolution française
dans le Dauphiné.
C'est, la. première fois peuL-ètre que la
magistrature, : en tant que corps judiciaire
constitué, se sera mêlée, par une souscrip
tion: publique, à une manifestation d'ordre
essentiellement politique.
On invoquera sans douie la raison histo
rique qui établit que la cour de Grenoble a
remplacé l'ancien Parlement. Cela est. vrai,
mais avec cette différence sensible que la
cour a dés attributions exclusivement, judi
ciaires et n'a plus à jouer un rôle-politique
quelconque comme l'ancien Parlement.
C'est ; pour cela que l'acte politique de
la cour de Grenoblë est- diversement com-i
monté. :
Par le fait que signale ainsi le Salut
public , on peut prendre l'idée de ce
qu'est la magistrature épurée à la
façon républicaine.
, LE JUBILÉ SACERDOTAL
DE
SA SAINTETÉ LÉO N XIII
FRANCE
rodezi — Le diocèse offre au Saint-
Père un riche tapis, qui sera exposé le
24' décembre dans la cathédrale. La
description en est faite dans une
adresse où les dames qui en ont été
les ouvrières disent au Saint-Père : -
Le diocèse de Rodez s'associe avec les
plus vifs transports d'allégresse aux fêtes
du jubilé sacerdotal de Votre Sainteté. Les
dames de ce diocèse sont particulièrement
hetiréuses, Très Saint-Père, de prendre
part à une si " touchante manifestation de
piété filiale ; elles ont brodé de leurs mains
un ouvrage qn'elles viennent déposer aux
pieds du Vicaire du Christ en témoignage
de leur religieux dévouement. Combien il
a été doux pour elles de retracer sur ce
travail le souvenir des lumineuses et impé-,
rissables encycliques du Pasteur do l'uni
vers catholique ! Elles, ont aimé à figurer
sur leur tapisserie les symboles du Rosaire,!
arme bénie que le Père dé leurs âmes leur
a fait tant chérir; elles y ont représenté la:
corde do saint François et les principaux!
emblèmes de ce tiers ordre, offert à notre:
siècle comme un suprême moyen du salut.j
Quelle joie pour leur cœur d'y inscrire les :
écussons du . diocèse et des villes qu'elles;
habitent, et de les placer à vos pieds com
me un mémorial permanent de leur véné -î
ration et do leur amour! Elles n'ont pu,
s'empêcher enfin d'y exprimer avec con-i
fiance l'espoir des triomphes que le. Tout-,
Puissant réserve à Celui qui personnifie sur ;
la terre le Lion victorieux de Juda.
ALSACE-LORRAINE .
Strasbourg célébrera dignement le;
jubilé. Il y aura cérémonie religieuse'
à la cathédrale et cérémonie civile à:
la salle de l'Aubette. - ;
Dans la soirée du 1" janvier, la ca- :
thédrale et la superbe fléché gothique i
seront brillamment illuminées.
ANGLETERRE ;
Le Tablet nous apporte le texte des
l'adresse au Pape, qui par ordre du;
cardinal Ma"nnmg, archevêque de!
Westminster, et de tous les évêques 1
d'Angleterre sera lue dans toutes les ?
"églises et chapelles publiques d'An
gle terre, le dimanche 18 et le dimanche!
25 de ce mois de décembre ; l'adresse
sera ensuite signée par chaque rec- i
teur au nom du clergé et des fidèles de
la pàroisse et renvoyée à l'évêquedu
diocèse. .
L'adresse débute par dire que-tous
les peuples catholiques du monde ont
été heureux de l'occasion que leur of
frait le jubilé du Vicaire de Jésus-
Christ. Au milieu de cet empressement ;
universel, les catholiques anglais ont
une joie particulière à se prosterner;
devant le Pape, en qui ils voient le :
"successeur non seulement de saint
Pierre, mais aussi de saint Grégoire,
l'apôtre des Anglais.-
...Dans l'élévation de Léon XIII au
Pontificat/ suprême, les catholiques
anglais voient aussi une marque écla
tante de.l'assistançe spéciale que Dieu
a promise, à son Église.: Au milieu de
la tempête moderne, sa voix a; encou
ragé les fidèles. Elle a admirablemènt
expliqué au monde catholique les rè
gles et les dëvoirs dès Etats çhrétiens ;
enfin elle s'est fait entendre pour ob
tenir des princes et des Etats l'abro
gation des lois injurieuses à l'Eglise et
lâ proclamation de meilleures lois..
Dieu, d'ailleurs, a béni lés efforts du
Saint-Père. Les difficultés paraissent
insurmontables. Mais rien n'est im-
possible à Dieu. Dieu lui a . dqiihé
le ministère de la conciliation, et ses
enfants prient pour qu'il ajoute encore
aux pacifiques triomphes de son Vi
caire. ' , . , ' ' : ' ■ , '•
L'adresse rappelle ensuite qu'un des
grands souvenirs du Pontificat de
Léon XIII, en Angleterre, sera la béa
tification des martyrs anglais d'il y a
trois siècles. Mais si ce souvenir pro
clame que la foi en Angleterre a connu
de mauvais jours, la mission , qu'un
envoyé spécial du Pape. a dernière
ment accomplie en Angleterre, au mi
lieu des fêtes du 1 jubilé de la reine,
prouve le dégréde liberté et dé pro
tection dont les catholiques jouissent
depuis cinquante ans en Angleterre
et dans son immense empire.
C'est donc dans les plus, vifs senti
ments de spumissibn, d'obéissance et
de gratitude que le clergé et les catho
liques d'Angleterre adressent au Saint-
Père, à l'occasion de son jubilé, leurs
offrandes et leurs ,vœux.
AUTRICHE -
Nous avons annoncé la décision una
nime prise par le conseil municipal de
Vienne en Autriche de féliciter le.
Saint-Père à l'occasion de ses noces
d'or. . ■ . ■
Le maire de Vienne a été chargé de
transmettre; ces vœux par l'entremise
deS. Exc. Mgr Galimberti, nonce apos-
tolique à Vienne.. .
■ A la réception qui a eu lieu à cette
occasion à la nonciature, Mgr Galim
berti, dans sa réponse, a déclaré accep
ter ces vœux et. a ifait: l'éloge de la
ville de Vienne, rendant hommage, à
Léon XIII; le Pape qui indique au
monde le chemin de la civilisation, du
progrès et de là, vraie paix sociale.
- * 0 liliH ,
Vie de Léon,XIII (i)
C'est toujours une entreprise ardue
d'écrire'," de léur vivant, 1 histoire des
hommes dont l'action remplit le môni
de. La difficulté grandit encore quand
il s'agit d'un Pape; car,,par sa nature
même, l'action du Souverain Pontife
touche à tant de points délicats que|
pour en traiter convenablement,il. faut
avec la science théologique, un' sens
politique très délié et un tact surémi-j
nemment exquis. A la vérité, si ce^
conditions se rencontrent, le charme
qui s'impose aux lecteurs est des plus
vifs, et c est le sentiment qu'on éprouvé
en lisant l'ouvrage consacré par le|
docteur O'Reilly aux Regestes de S. S.j
Léon XIII, le Pape glorieusement ré-|
gnant.
L'auteur, comme son nom l'indique, 1
est d'origine irlandaise. Il a donc un
amour ardent de l'Eglise et de la Pa
pauté, entretenu en son cœur jpar ceaj
flammes de générosité qui font de
l'Irlande comme une autre Francef
Par suite, il laisse voir l'entho.usias-j
me dont. son esprit déborde sans ef-;
fort,à parler du rôle de l'Eglise dans le|
gouvernement du monde, en l'époquej
où ce rôle est rempli par un Pape que.
ses qualités natives désignaient pouii
marquer sa place dans l'histoire par-f
mi les rares hommes d'Etat dont
elle inscrit lalgloire. D'ailleurs, le doc-i
teur, ou plutôt le R. P. O'Reilly n'a
pas marené sans de bons guides. UnQ
lettre de l'éminent cardinal Parocchi
à l'auteur de l'édition française témoi-s
gne que le religieux irlandais a écrit
son livre « avec l'approbation et la bé-j
nédiction de Sa Sainteté, sur ; docui
ments authentiques et autorisés, avec
le concours .et la direction, de person-.
nés haut placées près du Souverain
Pontife. » Aussi ne peut-on s'étonner,
que le cardinal-vicaire félicite le R. P.;
O'Reilly « dans l'intérêt de la foi et de
la civilisî^tion, auxquelles Léon XIII;
consacre toujours son génie avea 1&
dévouement d'un g^rana'«hrétieri^ et:
d'un grand Pape. » . ^
Parmi lès documents authentiques:
et autorisés dont vient de parler S.'
Em. le cardinal Parocchi, nous devons
signaler à part un précieux manus
crit mis à la disposition de l'auteur, et:
dont il dit dans sa première page qu'il
lui a constamment servi de guide. Ce
secours, dont il pouvait se passer à la
rigueur pour toute la partie de l'his
toire de Léon XIII qui concerne son
Souverain Pontificat, était àu con- :
(1) Vie de Léon Xllt, son siècle, son pontifi-'
cat, son influence, composée d'après des docu
ments authentiques, par Bernard 0'Reilly,doo-
teur en théologie, docteur ôs-lettres. Ouvrage
précédé de deux lettres de LL. EEm. les cardi
naux Parocchi et Gibbons, et d'une préface de
S. G. Mgr,Germain, évêque de Coutances.—
Edition française, entièrement refondue et anno
tée avec soin par P.-M. Brin, p. S. S. professeur
de théologie dogmatique.— Un vol. grand-.in-8 0 ,
illustré de 2 photogravures, de • 8 chromolitho
graphies et de 300 gravures sur bois. Paris, li
brairie de Firmin Didoti '
traire presque indispensable : potrr tdùt
le temps qui a précédé l'élection du
Sacré-Collège. Plus ou moins; en è^ët,
le.-, public catholique est' au 'faitr'des
actes de Léon XIII, signalés àù Eûbiï^e!
entier,, par la proîonde impression
qu'ils ont produite; mais l'enfance du
Pape, ses premières années d'étude,
les débuts de sa carrière ecclésiasti
que, ses succès dans l'administration
civile des ' provinces ; pontificales "îét
dans, là' diplomatie, son action 'donime
..évêque de Pérouse. tout''cela' rféMt
pas suffisamment connu dans le. : 'fie-
tail.. Sans doute personne n'ignpràit
les. grandes dates qui marquent.ces
diverses époques de la vie du, Souve
rain Pontife ; mais, de même qù®Ha
piété d'un fils se complaît à appretfdFe
dè'son pèrë ét dé: sa : mère les : aiiriales
privées, de : la, fàmillei; de mêmè: u la
.piété catholique avait besoin, ! polir'^se
satisfaire,d'entrer plus avantj s'il noùs
est permis de parler, ainsi,, dans, l'inti
mité d'une vie qui, pour tout, fils de
l'Eglise, est au premier rang de -ses
chrétiennes sollicitudes.: : .
Ce n'est pas lë moment-de parcou
rir à là suite de notre auteur,;! ihêiiie
en abrégeant, ces diverses étapes delà
vie du Souverain.Pontife. Aussi;, feiern
nous aurons une autre occasion/dè rlei
faire., car la célébration, du cinquante
naire sacerdotal de Léon XIII nous
conviera bientôt à"'ce doux travail*
Nous ne voulons, pour aujourd'hui, à
la veille des étrennes, que signaler
aux catholiques un livre qui doit leur
être précieux entré tous; car, avec une
abondance de : détails' hien propres à
satisfaire leur filiale curiosité; il leur
offre un « Livre dé Raison », comnie
on .disait autrefois,: et ce livre a sa pla
ce marquée dans - la biblfothèque de
chaque famille chrétienne où se gar
dent les titrés dé filiation avec l'htetoixe
des ancêtres les plus' glorieux. ,
Mais le texte de cette Vie de Léon XIII
n'est pas l'uniqùe mérite qui la recom
mande,* bien* qu'il soit; prépondérant.
De mêiùe qu'autrefois les manuscrits
de fa,mille auxquels nous venons 'do
faire allusion "étaient rehaussés d'or
nements qui prouvaient à tous l'hon-
,neur où ils étaient tenus, notre Vie da
Léon XIII nous est offerte dans un c^-
drè artistique véritablement digne
d'elle. On se .deman'derà: peut-être
comment une,seule, vie peut suffire »
une ornementation si, nombreuse et si
variée. Mais il faut retenir, que le Pape
comme Chef de l'Eglise est le centre
du monde, qu'à tous les; événements
de sa vie se rattache, par suite,'le
souvenir de quelque grande .scène em
pruntée à l'histoire générale du chris
tianisme, ;et-. enfin que chacun de
ces -événements qui a pour objec*.
tif quelque'point Spécial de la sur
face du globe, éveille ' nàturèire-
mexit l'idée de faire surgir à nùâ
yeux les monuments- au milieu des
quels, se place l'évèhemént qui noùs
est cbnté. Ce n'est pas seulement pour
la pratique des vertus spirituelles que
la méthode de saint Ignace, recom
mandant la figuration du lieu à ceux
qui méditent, est excellente ; les : ar
tistes pénétrés du < souci de leur a;rt
trouvent non- moins dans cette mé
thode la source féconde, des plus
noblesi inspirations. A ce. point de .vue
aussi,- la F2e de Léom-XIIIe st vraiment
un chef-d'œuvre par, la 1 richesse, lebçn
goût iet la variété de ; son .ërnemëntà-
tion,qui va dè l'est à l'ouest et du nord
au midi dans le champ de l'Eglise,
moissonnant à toutes les époques de
son histoire les épis .dont la ,gerbe glo
rieuse s'épanouit .pleine de promesses,
sous le pontificat que l'Irlandais sàint
Malachie désignait . dans ses méta
phores prophétiques par ces mots sai-j
sissants : Lumen in Ccelo.
A uguste , R otîssel.
Assemblée générale toulousaine
DE Ii'QEOVRE DES CERCLES CATHOLIQUES. D'oUVBlEBd
' ' Toulouse, 16 décembre 1887;
, Nous yoici à:Toulouse kr la ville >de, Clé -
mènea Isaure, des j eux floraux et des capi-
touls. L'œuvre des Cercles y est établie
depuis longtemps ;, elle y ,a été, accueillie
avéc la vivacité méridionale ; o,n a entendu
la parole de M, de Mun, on a tenu des
réunions; quatre "grands cercles ont été
fondés, et dans la société toulousaine tout
le monde a rivalisé de zèle pour donner de
l'éclat à cette œuvre, qui était neuve et
avait' la vogue. .■■■:,
L'effet de ce mouvement a été de créer
des centres d'action et de provoquer des
actes de dévouement méritoires. Mais l'œu»
vredes Cercles ne s'en' tient pa^èi ce résultat
qui ne serait pas à la hauteur de sa mission
et du déploiement de forces qu'elle y con
sacre. L utilité des assemblées, régionales
consiste précisément à 'mesurer le chemin
accompli et à faire progresser les; fonda- -
tions locales. ;
• Donc, jeudi matin s'est ouverte au cercle
Notre-Dame la première séance,sous la pré
sidence de M. de la. Guillonnière, assisté
de MM. Harmel, de Marolles, de Carrière,
d'Ulller, de Bonvouloir, de Laurens, de.
Boysson, etc. Dans d'assistance,, un grand
nombre d'ecclésiastiques et de membres de
l'OEuvre,parmi lesquels on remarque MM.
le chanoine Tournamille, le R. P. Alfred*
M. G. de.Belcastel, Antonin du Bourg, etc.
La messe avàitprécédéjune allocution avait
été-donnée par le R. P. Farjon,de la Com
pagnie, dé" Jésus. ! . ' ,
Jè ne donnerai pa!s un-compte, rendu com-,
plet dé ces séances, .dans lesquelles on re
vient forcément sur des sujets connus et
souvent exposés dans les assemblées de ce
genre. Ainsi la première, séjance a ,é.té con
sacrée à l'organisation et au fonctionne
ment des comités locaux.
De tous les moyens-employés jusqu'à ca
N® 7303. — Edition quotidienne
Dimanche 18 Décembre
ÉDIXlONOUOTlDlENNE
, •' -tac ■ - * - '
t PARIS,, ÉniASGEB
.F ■ -'StDÉPARTEMENTS (Q2QQN POBTALSl
1 , X7n an : ; t ., fiS» » €6 a
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Trois mois. . . V 15 » 18 »
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EDITION SEMI-QUOTIDIENNE ' , v l u.
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Un an.'. V v . 30 » 36
Six mois. . . .16 » • - 4 ° - •v/,.,'/..
Trois mois. . 8 50
19 ■ ''
10 n "
Les abonnentefitit partent des i" ci 16 do ehaqn^iàoM U
. L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qni lai sont adrés&& .,
ÀNKOITGES - -
MM.Ch.'LA GRANGE, CERF et G 10 ,' 6, place de laBôtffSO' S
FRANCE
. 4 .i *" . us i ,
J * " pi -,a *■" * t _
PARIS , 17 DECEMBRE 1887
; Contrairement à l'attente générale,
nos députés et sénateurs ne sont-pas
.partis nier soir Vie. Sénat tient encore
séance aujourd'hui pour enregistrer,
deux ou trois' décisions de la Chambre
des députés ; c'est uiie pure formalité;
te mimstèré a franchi sans encombre
to'us les obstacles : il est sûr mainte
nant de rester jusqu'au 10 janvier.
■ Au Sénat, hier, séance de, fin ' de
session on, a expédié de nombreux
projets de loi, parmi lesquels celui des
douziètnësprovïsoires et celui de la pro
rogation ;du traité de'commerce franco^
italien "èt tle's droits'/sur les produits:
italiens-. Ce dernier projet de loi a seul
donné lieu à-une discussion assez
longue, dans laquelle /ont donné trois,
membres du ministère.;: MM.Flourens,
Dautresme et Tirard; on- a entendu
en outre MM. Fresneàu, Buffet, Paris
et Pouyer-Quertier.
Le Sénat, qui voulait terminer hier,
a attendu jusqu'à, sept heuresles der
nières communications de la Chambre'
des députés; il a-bien fallu finir par
aller dîner. , t .
A la Chambre des ^éputés, comme
au Sénat, séaugjj de fin de session ; on
. a également "expédié diverses lois où
propositions,, parmi lesquelles la loi
des incompatibilités«parlementaires
qui revenait modifiée par les sénateurs,
la loi réglant les comptes de la Cham
bre et une^emànde.dejCrédic.pQÙr les
monte-charges de l'hôtel des postes; on
a demàndé àjcette occasion quand le
fameux: hôtel des postes, cette création
grandiose et absolument manquèe de
Si. Cocherv, pourrait fonctionner;
personne n a pu répondre, pas plus le
ministre Faye que les simples députés.
La fin de la séance a été prise par la
discussion d'un crédit pour la régie
directe des fournitures de fourrages ;
grâce à M. René Brice, qui a fait
triompher un amendement, d'abord
repoussé par le ministre de la guerre,
la discussion a été longue. C'est, ce
qui nous vaut la séance du Sénat au
jourd'hui.
. Nous avons un programme dugrôu-
pe des députés ouvriers ; ce groupe,
peu nombreux, mais remuant, s'est
augmenté et a pris le nom de groupe
socialiste ; son programme est, en qua
torze articles, le bouleversement com
plet de notre organisation sociale, et
un peu de toute société.
Le conseil municipal deviendrait-il
,un peu raisonnable? Sur la proposition
de M. Léon Donnât, il a décidé que
les rapports seraient -repris avec la
préfecture de police> le déplacèment
.de M. Honnorat ayant donné satisfac
tion au conseil municipale On deman
dait autrefois, non le déplacement,
mais la révocation.
On trouvera: plus loin, le résumé d'un
important article de l'Invalide russe,
et une espèce de réponse de la Politi
que, journal de Prague, qui, dans la
circonstance, parlerait en organe offi
cieux. Cela prouve que la > polémique
n'est pas finie entre , les journaux
russes et autrichiens, et elle pourra
continuer longtemps plus ou moins
vive;-mais on aurait tort d'en conclure
à un choc immédiat.Le moment^ n'est
pas venu de commencer les hostilités.
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
.Cinq heures.et demie de discussion
hier à la Chambre. Ces séances for
cées sont la 1 conséquence de celles qui
se passent en vaines ^manifestations.
Au moment de partir, il reste beau
coup de besogne à liquider, et l'on
travaille, bien ou mal, avec acharne
ment.
Les incompatibilités d'abord. Le
Sénat n'est pas régi par la même loi
que la Chambre. Le sénateur fonction
naire peut ; cumuler deux traitements,
tandis que le député est réduit à un
seul. Le Sénat ne refuse pas, formel
lement de se plier à l'égalité, mais il
attend que la question ait été traitée
à fond. Voilà déjà deux fois qu'il se
trouve > à la veille des élections et
qu'on le presse de renoncer à ses pri
vilèges; il;n'y renonce que provisoire
ment et incomplètement; ainsi il a
refusé de voter l'article interdisant
le renouvellement des missions tem-
{loraires.La Chambre a cédé à cause de
a nécessité d'en finir aujourd'hui;
mais elle a,protesté par l'organe mé
ridional de M. Maurice Faure; elle se
- rattrapera quand viendra, si elle vient
jamais, la loi sur les incompatibilités.
. L'hôtel des postes. C'est ce bâtiment
luxueux construit pour 18 millions,
terminé depuis deux ans, et qui ne sert
à rien. D'après MM. Faye et Rouvier,
il ne faut plus que 298,000 francs,;
c'est pour remplacer les monte-charges
qui ne montent rien du tout. Malgré
les observations de M. Jolibois, on a
voté les 298,000 francs, et on a donné
satisfaction à M. Ganiveten prescri
vant une enquête pour savoir qui est
responsable des vices de construction.;
L'enquête, c'est, le remède universel.
TôUt a l'enquête.
. Aménagement d'une salle , pour', le
• public au Palais-Bourbon. Les ques
teurs trouvent qu 'on assassine ■ trop
dans le teiriple législatif; ils veulent
supprimer le couloir où M. Ferry a'été :
frappé, disposer autrement la salle et,
réserver aux i seuls députés l'entrée
par la grille du quai. M. de Cassagnac
s'est plaint de ces « travaux de fortifi
'cation »; mais»M. Margaine ayant
changé d'argument et se bornant à
parler de l'étroitesse du local actuel,
M. de Cassagnac n'a. plus fait d'obser
vations, et la dépense a été décidée.;
M. Floquet est intervenu pour enché
rir sur M. Margaine : il parait que le
bureau de la Chambre ne pense qu'à
installer confortablement le public,
qu'à faire plaisir aux journalistes, qu!à
se« dévouer pour l'agrément d'autrui !
Une remarque de M. Floquet a tout
l'air d'être dirigée, contre la mémoire
du. demi-dieu Gambetta: le proiet
d'agrandissement date de 1879, et iï a
été alors écarté parce qu'il obligeait à
empiéter sur le jardin de la présidèneë
et même à couper quelques arbres
dudit jardin. Or, en 1879, le président
s'appelait Gambetta ; ■> il s'est opposé à
ce que « la clientèle du suffrage uni
versel » fût bien traitée. M. Floquet,
lui, donne volontiers le terrain et les
arbres. A'toi de conclure, peuple sou
verain.
Fourrages militaires. Grosse affaire,
traitée par des gens spéciaux, qui. ont
aussi des organes spéciaux. La voix
épaisse et sourde de M. Brice, la voix
de fausset de M. Casimir-Perier, la
voix adolescentine de M. .Godefroy
Cavaignac (homme de dynastie comme
M. Carnot, ingénieur comme lui, doux;
comme lui, noir comme lui), reten
tissent, pendant trois heures. Il s'agit
d'un crédit dè onze millions demandé
par le ministre de la guerre par isuite
»de la suppression de la gestion du ser-
•vice r des fourrages à l'entreprise. N'ést-
ce pas clair ? Les initiés donnent des
explications desquelles résulte ceci :
en octobre dernier, la Chambre a in
vité le > ministre de ' la 'guerre à sup
primer les entrepreneurs de fourni
tures et à charger son personnel de :
faire lui-même les approvisionnements
de fourrages. Le ministre docile a pris
les dispositions nécessaires; mais pour ;
les frais de manutention, d'entretien,
de magasinage, de" frais d'octroi, de:
frais d'adj udication, de fournitures^
déjà reçues, etc., il a réclamé une
somme de onze 'millions. M. Brice,
l'auteur de la modification adoptée auj
au mois d'octobre, ne veut donner que
quatre millions. •
MM. Cavaignac et Perier veulent!
maintenir le système actuel. Discus-j
sion à perte de vue, où l'on calcule' le{
prix des avoines et du foin, le bénéfice*
des entrepreneurs,': les prix de cons-1
truction, le nombre des officiers et|
des soldats qui seront affectés aux ap-i
provisionnements ; théories intermi -i
nabi es sur les avantages ou les incon-l
véniènts dès adjudications et de la
gestion dirôcte.
M. Brialou a raconté des > histoires
de chaussures à propos de fourrages.,
M: le baron Reillea su, dans une telle:
question, être court'et clair;, il a in
sisté poiu» que nos officiers d'adminis- (
tration fassent en temps de paix le \
service qui leur incombera en temps |
de guerre. Enfin on a voté quatre mil
lions au lieu des onze millions que re
clamait le ministre. Le Sénat sera
sommé aujourd'hui d'expédier l'affaire,
et sans doute la session sera close ce
soir.
E cgène T avernier.
La figure navrante de M. Teisserenc
de Bort, qui d'aventure présidait hier
la séance, rappelait aux sénateurs
qu'ils n'étaient pas: venus pour s'amu
ser. On plaignait '
dont l'air abattu semblait traduire un
vague désir d'être ailleurs. Sous ses
auspices, on a; voté d'abord le crédit
de.,5 millions pour la Bourse du com
merce de Paris et aussi le crédit,
adopté ^quelques heures auparavant à
"a CnamDre, pour les monte-charges de
'hôtel des postes.
Il fallait pourtant revenir sur ce
raité franco-italien dont nos -Cham-
jres semblaient, l'an dernier à pa
reille époque, ne devoir faire qu'une
îouchée. L'Italie dénonçait son traité,
a France n'avait donc pas à prendre
'initiative et on allait enfin se débar
rasser du traité. Mais |depuis lorsj des
événements importants se sont pro
duits en France et à la frontière; et
ous nos législateurs ont été hèureux
d'en profiter pour oublier quelque peu
"es questions économiques, moins pal-
ntantes que les affaires Schnœbelé,
jimouzin, Wilson, d'Andlau, Grévy,
Sadi Carnot, et au besoin pour chan
ger d'avis.
Rappelons que dernièrement, appe-
ée à décider s'il y avait lieu de traiter
à la douane française les produits ita-
"iens comme la douane italienne traite
es produits, français ,1a Chambre avait
commencé par autoriser le gouverne
ment à proroger de six'mois le traité
de 1881. C'est sur là -même question
que le Sénat était appelé à voter hifer.
La prorogation a été d'abord combat-
ue par M. Fresneau, qui a exposé avec
sa compétence reconnue, avec une
parfaite connaissance des chiffres, les
effets désastreux du ; traité de ' comr
merce et l'inquiétude dans laquelle ce
nouveau délai dè six mois plongerait
l'agriculture et l'industrie françaises;
M. Guichard, rapporteur, trouve au
contraire qu'il est nécessaire de voter
l'article premier, parce que l'Italie
: vient de modifier son tarif commer
cial et que, dans ces conditions, il y
aurait de graves inconvénients à rom
pre brusquement les relations com
merciales. D'après lui,ce délai n'a d'au
tre but que de permettre de poursui
vre les négociations engagées. Comme
l'a déclaré M. le ministre des , affaires
étrangèresà M. Buffet,le gouvernement
italien est disposé à demander à son par
lement une prorogation égalé à celle
que le" gouvernement français durait
obtenue de. son côté. Mais pourquoi,
dit alors M. Pâris, la France prendrait-
elle les devants sur cette'question,alors
que c'est l'Italie qui a dénoncé le traité?
L'Italie a décidé de recouvrer sa liberté
à partir du 31 décembre 1887, il appar
tient à la France d'en faire autant. Si
M. Dautresme, ministre du'commerce,
préfère tout plutôt qu'une guerre de
tarifs entre la France et l'Italie, M.
Pouyer-Quertier demande,quoi qu'il en
soit, le rejet de l'article 1 er , encaissant
à l'Italie lë soin de se préparer et de
faire ses propositions; mais il espère
qu'on armera le gouvernement
imposer des tarifs trop élevés, nous
puissions lui opposer le mêmè régime.
MM. Flourens et Tirard trouvent au
■contraire que le vote de la prorogation
est indispensable à la conduite des
négociations et à l'exécution de l'en
semble du projet de loi. Le Sénat s'y
rallie avec un grand désir d'en avoir
finiavec la séance et yote l'article pre
mier par 152 voix'contre 103. Les au
tres articles du projet ont été enlevés
sans discussion. • -
Quant aux trois douzièmes provi
soires, ils ont été votés sans difficulté,
après quelques observations de M.:
Halgan, à qui M. Tirard a répondu.
On s'est ajourné une seconde fois
pour attendre le vpte de la Chambre
sur l'application de la gestion directe
dans les adjudications de fourrages,
mais comme rien ne venait; on est
parti en s'ajournànt à samedi deux
heures pour la grande question des
vacances.
J oseph M ollet. -
Il vient de se constituer- à la Cham
bre un groupe nouveau sous ce titre :
« groupe socialiste. » Il a tenu sa pre
mière réunion et, sans plus tarder,
nous a gratifiés du manifeste cl=-aprèsî
■ Par l'adhésion au programme . oi'après,
les députés soussignés deviennent membres
du groupe socialiste. Ils cesseraient d'en
faire partie s'ils se mettaient en opposition
avec ces principes, soit par vote, , soit par.
écrit :
I®. — Liberté individuelle ; autonomie
communale; I
. IP. — Fédération/internationale des peu
ples ; 'S
III 0 * — Solution de tous différends entré;
nations comme . entre individus par l'arbi
trage ; *' i
IV 0 . — Transformation—dans la nae-
sare des nécessités de la défense nationale
—'des armées permanentes en milices sé*
dentaires, composées de fous les citoyens;
majeurs ; i
V 0 .— Abolition de la peine de mort.
Droit de punir limité au droit de défense-
sociale; |
VI 0 . — Souveraineté du peuple garantie'
par le suffrage universel, organisé de façon!
à respecter le droit des minorités. Mandat
contractuel, sanction ides ' délibérations: tou-j
chant à la Constitution par le vote popu
laire. Rétribution de toutes les • fonctions;
électives et abolition du cumul ;,,
VU 0 . — Emancipation progressive do la
femme; ;
Egalité de droit pour l'enfant naturel:
comme pour celui issu du mariage ;
VIII 0 . — Enseignement intégral (scienti-;
fique, professionnel et militaire), gratuit}
pour tous et à tous les degrés ;
IX 0 .'— Séparation des Eglises d'avec les I
administrations, publiques, lés écoles, éta
blissements de.bienfaisance, etc.,; >,
Suppression du budget des cultes et dès
congrégations religieuses ;
XV • Liberté absolue de penser, parler, !
écrire* se réunir, s'associer; contracter, tra-:
vailler, etc. ;
XI 0 . — Transformation des monopoles
en services publics, gérés par les corpora- ;
tions recpectives, sous le contrôle de l'ad- i
ministration publique
XII 0 ..— Nationalisation progressive de
a propriété, dont la jouissance individuelle
soit accessible à tout travailleur;
;XIII°. — Réforme du système fiscal. Sup-
iression des octrois, des prestations et des
contributions indirectes. Impôts .progrès-;
sifs sur les richesses personnelles et sur les
successions.-Abolition de l'héritage enligne
collatérale;
XIV*. — Etablissements publics de bien
faisance, crèches, écoles, ' 'caisses de re
traites et contre les. accidents, etc., à la
charge de la société.
Paris, le 16 décembre 1887.
.Certifié conforme.
• ' v Pour le groupe,
■ ; , Le secrétaire provisoire,
ANTIDE BOTBft. . '
Ont aVlhéré : Bâsly, Boyer, Brialou, Cal- :
vinhac, Camélinat, Daumas, Franconie, ;
Gilly, Clovis Hugues, Laguerre, Laisant,
Michelin, Millerand, Planteanj Prudon, Si-
myan, de Susini, Théron, Wickersheimer.
D'autres adhésions sont attendues.
Nous aurons l'occasion de revenir
sur ce programme, qui contient tout
.un plan de révolution et de persécu
tion.
Sous ce titre : « Un marché inac
ceptable », on lit dans Y Intransigeant :
Le groupe républicain: radical socialiste
de Saint-Denis vient d'adresser au préfet
de la Seine une protestation revêtue d'un
grand nombre de signatures, relative à un
échange, que vient de voter la municipalité
de Saint-Deni's en faveur de la congrégation
des carmélites de cette ville, d'un monu
ment historique. et de ses dépendances;
d'une contenance de 3,000 mètres environ;
contre, une autre, propriété à construire,
d'une valeur beaucoup moindre que la pre
mière, moins bien située, et ne devant
ocoupor qu'une superficie de terrain de
893 mètres. ,
Ce vote- est le résultat de la connivence
qui existé entre l'administration municipale
et le parti clérical.
Parsuite. de Cet échange, la ville va
perdre une somme que l'on ipeut évaluer à
4 ou 500,000 francs, si le préfet approuve
ce scandaleux marché.
Il faut croire que le seul nom d'un
ordre religieux suffit à faire déraison
ner l'Intransigeant. Personne n'ignore*
en effet; que la municipalité de Saint-
Denis s'test, hélas! maintes fois signa
lée par. sa passion antireligieuse. La
représenter comme étant de conni
vence «avec le parti clérical », c'est
Vraiment un comble d'impudenqe gro
tesque. La vérité c'est que, pour arri
ver à , consentir au contrat dont il
s'agit, il a fallu que la municipalité y
vit dix fois l'intérêt de la ! ville. C'est ce
qui fait que pour elle, n'en, déplaise à
M. Rochefort, le « marché » comme il
dit, est loin d'être inacceptable.
1 On lit dans le Salut public, de Lyon :
La cour de Grenoble vient d'adresser îi
M. le maire une somme de cinq cent francs
pour le centenaire do la Révolution française
dans le Dauphiné.
C'est, la. première fois peuL-ètre que la
magistrature, : en tant que corps judiciaire
constitué, se sera mêlée, par une souscrip
tion: publique, à une manifestation d'ordre
essentiellement politique.
On invoquera sans douie la raison histo
rique qui établit que la cour de Grenoble a
remplacé l'ancien Parlement. Cela est. vrai,
mais avec cette différence sensible que la
cour a dés attributions exclusivement, judi
ciaires et n'a plus à jouer un rôle-politique
quelconque comme l'ancien Parlement.
C'est ; pour cela que l'acte politique de
la cour de Grenoblë est- diversement com-i
monté. :
Par le fait que signale ainsi le Salut
public , on peut prendre l'idée de ce
qu'est la magistrature épurée à la
façon républicaine.
, LE JUBILÉ SACERDOTAL
DE
SA SAINTETÉ LÉO N XIII
FRANCE
rodezi — Le diocèse offre au Saint-
Père un riche tapis, qui sera exposé le
24' décembre dans la cathédrale. La
description en est faite dans une
adresse où les dames qui en ont été
les ouvrières disent au Saint-Père : -
Le diocèse de Rodez s'associe avec les
plus vifs transports d'allégresse aux fêtes
du jubilé sacerdotal de Votre Sainteté. Les
dames de ce diocèse sont particulièrement
hetiréuses, Très Saint-Père, de prendre
part à une si " touchante manifestation de
piété filiale ; elles ont brodé de leurs mains
un ouvrage qn'elles viennent déposer aux
pieds du Vicaire du Christ en témoignage
de leur religieux dévouement. Combien il
a été doux pour elles de retracer sur ce
travail le souvenir des lumineuses et impé-,
rissables encycliques du Pasteur do l'uni
vers catholique ! Elles, ont aimé à figurer
sur leur tapisserie les symboles du Rosaire,!
arme bénie que le Père dé leurs âmes leur
a fait tant chérir; elles y ont représenté la:
corde do saint François et les principaux!
emblèmes de ce tiers ordre, offert à notre:
siècle comme un suprême moyen du salut.j
Quelle joie pour leur cœur d'y inscrire les :
écussons du . diocèse et des villes qu'elles;
habitent, et de les placer à vos pieds com
me un mémorial permanent de leur véné -î
ration et do leur amour! Elles n'ont pu,
s'empêcher enfin d'y exprimer avec con-i
fiance l'espoir des triomphes que le. Tout-,
Puissant réserve à Celui qui personnifie sur ;
la terre le Lion victorieux de Juda.
ALSACE-LORRAINE .
Strasbourg célébrera dignement le;
jubilé. Il y aura cérémonie religieuse'
à la cathédrale et cérémonie civile à:
la salle de l'Aubette. - ;
Dans la soirée du 1" janvier, la ca- :
thédrale et la superbe fléché gothique i
seront brillamment illuminées.
ANGLETERRE ;
Le Tablet nous apporte le texte des
l'adresse au Pape, qui par ordre du;
cardinal Ma"nnmg, archevêque de!
Westminster, et de tous les évêques 1
d'Angleterre sera lue dans toutes les ?
"églises et chapelles publiques d'An
gle terre, le dimanche 18 et le dimanche!
25 de ce mois de décembre ; l'adresse
sera ensuite signée par chaque rec- i
teur au nom du clergé et des fidèles de
la pàroisse et renvoyée à l'évêquedu
diocèse. .
L'adresse débute par dire que-tous
les peuples catholiques du monde ont
été heureux de l'occasion que leur of
frait le jubilé du Vicaire de Jésus-
Christ. Au milieu de cet empressement ;
universel, les catholiques anglais ont
une joie particulière à se prosterner;
devant le Pape, en qui ils voient le :
"successeur non seulement de saint
Pierre, mais aussi de saint Grégoire,
l'apôtre des Anglais.-
...Dans l'élévation de Léon XIII au
Pontificat/ suprême, les catholiques
anglais voient aussi une marque écla
tante de.l'assistançe spéciale que Dieu
a promise, à son Église.: Au milieu de
la tempête moderne, sa voix a; encou
ragé les fidèles. Elle a admirablemènt
expliqué au monde catholique les rè
gles et les dëvoirs dès Etats çhrétiens ;
enfin elle s'est fait entendre pour ob
tenir des princes et des Etats l'abro
gation des lois injurieuses à l'Eglise et
lâ proclamation de meilleures lois..
Dieu, d'ailleurs, a béni lés efforts du
Saint-Père. Les difficultés paraissent
insurmontables. Mais rien n'est im-
possible à Dieu. Dieu lui a . dqiihé
le ministère de la conciliation, et ses
enfants prient pour qu'il ajoute encore
aux pacifiques triomphes de son Vi
caire. ' , . , ' ' : ' ■ , '•
L'adresse rappelle ensuite qu'un des
grands souvenirs du Pontificat de
Léon XIII, en Angleterre, sera la béa
tification des martyrs anglais d'il y a
trois siècles. Mais si ce souvenir pro
clame que la foi en Angleterre a connu
de mauvais jours, la mission , qu'un
envoyé spécial du Pape. a dernière
ment accomplie en Angleterre, au mi
lieu des fêtes du 1 jubilé de la reine,
prouve le dégréde liberté et dé pro
tection dont les catholiques jouissent
depuis cinquante ans en Angleterre
et dans son immense empire.
C'est donc dans les plus, vifs senti
ments de spumissibn, d'obéissance et
de gratitude que le clergé et les catho
liques d'Angleterre adressent au Saint-
Père, à l'occasion de son jubilé, leurs
offrandes et leurs ,vœux.
AUTRICHE -
Nous avons annoncé la décision una
nime prise par le conseil municipal de
Vienne en Autriche de féliciter le.
Saint-Père à l'occasion de ses noces
d'or. . ■ . ■
Le maire de Vienne a été chargé de
transmettre; ces vœux par l'entremise
deS. Exc. Mgr Galimberti, nonce apos-
tolique à Vienne.. .
■ A la réception qui a eu lieu à cette
occasion à la nonciature, Mgr Galim
berti, dans sa réponse, a déclaré accep
ter ces vœux et. a ifait: l'éloge de la
ville de Vienne, rendant hommage, à
Léon XIII; le Pape qui indique au
monde le chemin de la civilisation, du
progrès et de là, vraie paix sociale.
- * 0 liliH ,
Vie de Léon,XIII (i)
C'est toujours une entreprise ardue
d'écrire'," de léur vivant, 1 histoire des
hommes dont l'action remplit le môni
de. La difficulté grandit encore quand
il s'agit d'un Pape; car,,par sa nature
même, l'action du Souverain Pontife
touche à tant de points délicats que|
pour en traiter convenablement,il. faut
avec la science théologique, un' sens
politique très délié et un tact surémi-j
nemment exquis. A la vérité, si ce^
conditions se rencontrent, le charme
qui s'impose aux lecteurs est des plus
vifs, et c est le sentiment qu'on éprouvé
en lisant l'ouvrage consacré par le|
docteur O'Reilly aux Regestes de S. S.j
Léon XIII, le Pape glorieusement ré-|
gnant.
L'auteur, comme son nom l'indique, 1
est d'origine irlandaise. Il a donc un
amour ardent de l'Eglise et de la Pa
pauté, entretenu en son cœur jpar ceaj
flammes de générosité qui font de
l'Irlande comme une autre Francef
Par suite, il laisse voir l'entho.usias-j
me dont. son esprit déborde sans ef-;
fort,à parler du rôle de l'Eglise dans le|
gouvernement du monde, en l'époquej
où ce rôle est rempli par un Pape que.
ses qualités natives désignaient pouii
marquer sa place dans l'histoire par-f
mi les rares hommes d'Etat dont
elle inscrit lalgloire. D'ailleurs, le doc-i
teur, ou plutôt le R. P. O'Reilly n'a
pas marené sans de bons guides. UnQ
lettre de l'éminent cardinal Parocchi
à l'auteur de l'édition française témoi-s
gne que le religieux irlandais a écrit
son livre « avec l'approbation et la bé-j
nédiction de Sa Sainteté, sur ; docui
ments authentiques et autorisés, avec
le concours .et la direction, de person-.
nés haut placées près du Souverain
Pontife. » Aussi ne peut-on s'étonner,
que le cardinal-vicaire félicite le R. P.;
O'Reilly « dans l'intérêt de la foi et de
la civilisî^tion, auxquelles Léon XIII;
consacre toujours son génie avea 1&
dévouement d'un g^rana'«hrétieri^ et:
d'un grand Pape. » . ^
Parmi lès documents authentiques:
et autorisés dont vient de parler S.'
Em. le cardinal Parocchi, nous devons
signaler à part un précieux manus
crit mis à la disposition de l'auteur, et:
dont il dit dans sa première page qu'il
lui a constamment servi de guide. Ce
secours, dont il pouvait se passer à la
rigueur pour toute la partie de l'his
toire de Léon XIII qui concerne son
Souverain Pontificat, était àu con- :
(1) Vie de Léon Xllt, son siècle, son pontifi-'
cat, son influence, composée d'après des docu
ments authentiques, par Bernard 0'Reilly,doo-
teur en théologie, docteur ôs-lettres. Ouvrage
précédé de deux lettres de LL. EEm. les cardi
naux Parocchi et Gibbons, et d'une préface de
S. G. Mgr,Germain, évêque de Coutances.—
Edition française, entièrement refondue et anno
tée avec soin par P.-M. Brin, p. S. S. professeur
de théologie dogmatique.— Un vol. grand-.in-8 0 ,
illustré de 2 photogravures, de • 8 chromolitho
graphies et de 300 gravures sur bois. Paris, li
brairie de Firmin Didoti '
traire presque indispensable : potrr tdùt
le temps qui a précédé l'élection du
Sacré-Collège. Plus ou moins; en è^ët,
le.-, public catholique est' au 'faitr'des
actes de Léon XIII, signalés àù Eûbiï^e!
entier,, par la proîonde impression
qu'ils ont produite; mais l'enfance du
Pape, ses premières années d'étude,
les débuts de sa carrière ecclésiasti
que, ses succès dans l'administration
civile des ' provinces ; pontificales "îét
dans, là' diplomatie, son action 'donime
..évêque de Pérouse. tout''cela' rféMt
pas suffisamment connu dans le. : 'fie-
tail.. Sans doute personne n'ignpràit
les. grandes dates qui marquent.ces
diverses époques de la vie du, Souve
rain Pontife ; mais, de même qù®Ha
piété d'un fils se complaît à appretfdFe
dè'son pèrë ét dé: sa : mère les : aiiriales
privées, de : la, fàmillei; de mêmè: u la
.piété catholique avait besoin, ! polir'^se
satisfaire,d'entrer plus avantj s'il noùs
est permis de parler, ainsi,, dans, l'inti
mité d'une vie qui, pour tout, fils de
l'Eglise, est au premier rang de -ses
chrétiennes sollicitudes.: : .
Ce n'est pas lë moment-de parcou
rir à là suite de notre auteur,;! ihêiiie
en abrégeant, ces diverses étapes delà
vie du Souverain.Pontife. Aussi;, feiern
nous aurons une autre occasion/dè rlei
faire., car la célébration, du cinquante
naire sacerdotal de Léon XIII nous
conviera bientôt à"'ce doux travail*
Nous ne voulons, pour aujourd'hui, à
la veille des étrennes, que signaler
aux catholiques un livre qui doit leur
être précieux entré tous; car, avec une
abondance de : détails' hien propres à
satisfaire leur filiale curiosité; il leur
offre un « Livre dé Raison », comnie
on .disait autrefois,: et ce livre a sa pla
ce marquée dans - la biblfothèque de
chaque famille chrétienne où se gar
dent les titrés dé filiation avec l'htetoixe
des ancêtres les plus' glorieux. ,
Mais le texte de cette Vie de Léon XIII
n'est pas l'uniqùe mérite qui la recom
mande,* bien* qu'il soit; prépondérant.
De mêiùe qu'autrefois les manuscrits
de fa,mille auxquels nous venons 'do
faire allusion "étaient rehaussés d'or
nements qui prouvaient à tous l'hon-
,neur où ils étaient tenus, notre Vie da
Léon XIII nous est offerte dans un c^-
drè artistique véritablement digne
d'elle. On se .deman'derà: peut-être
comment une,seule, vie peut suffire »
une ornementation si, nombreuse et si
variée. Mais il faut retenir, que le Pape
comme Chef de l'Eglise est le centre
du monde, qu'à tous les; événements
de sa vie se rattache, par suite,'le
souvenir de quelque grande .scène em
pruntée à l'histoire générale du chris
tianisme, ;et-. enfin que chacun de
ces -événements qui a pour objec*.
tif quelque'point Spécial de la sur
face du globe, éveille ' nàturèire-
mexit l'idée de faire surgir à nùâ
yeux les monuments- au milieu des
quels, se place l'évèhemént qui noùs
est cbnté. Ce n'est pas seulement pour
la pratique des vertus spirituelles que
la méthode de saint Ignace, recom
mandant la figuration du lieu à ceux
qui méditent, est excellente ; les : ar
tistes pénétrés du < souci de leur a;rt
trouvent non- moins dans cette mé
thode la source féconde, des plus
noblesi inspirations. A ce. point de .vue
aussi,- la F2e de Léom-XIIIe st vraiment
un chef-d'œuvre par, la 1 richesse, lebçn
goût iet la variété de ; son .ërnemëntà-
tion,qui va dè l'est à l'ouest et du nord
au midi dans le champ de l'Eglise,
moissonnant à toutes les époques de
son histoire les épis .dont la ,gerbe glo
rieuse s'épanouit .pleine de promesses,
sous le pontificat que l'Irlandais sàint
Malachie désignait . dans ses méta
phores prophétiques par ces mots sai-j
sissants : Lumen in Ccelo.
A uguste , R otîssel.
Assemblée générale toulousaine
DE Ii'QEOVRE DES CERCLES CATHOLIQUES. D'oUVBlEBd
' ' Toulouse, 16 décembre 1887;
, Nous yoici à:Toulouse kr la ville >de, Clé -
mènea Isaure, des j eux floraux et des capi-
touls. L'œuvre des Cercles y est établie
depuis longtemps ;, elle y ,a été, accueillie
avéc la vivacité méridionale ; o,n a entendu
la parole de M, de Mun, on a tenu des
réunions; quatre "grands cercles ont été
fondés, et dans la société toulousaine tout
le monde a rivalisé de zèle pour donner de
l'éclat à cette œuvre, qui était neuve et
avait' la vogue. .■■■:,
L'effet de ce mouvement a été de créer
des centres d'action et de provoquer des
actes de dévouement méritoires. Mais l'œu»
vredes Cercles ne s'en' tient pa^èi ce résultat
qui ne serait pas à la hauteur de sa mission
et du déploiement de forces qu'elle y con
sacre. L utilité des assemblées, régionales
consiste précisément à 'mesurer le chemin
accompli et à faire progresser les; fonda- -
tions locales. ;
• Donc, jeudi matin s'est ouverte au cercle
Notre-Dame la première séance,sous la pré
sidence de M. de la. Guillonnière, assisté
de MM. Harmel, de Marolles, de Carrière,
d'Ulller, de Bonvouloir, de Laurens, de.
Boysson, etc. Dans d'assistance,, un grand
nombre d'ecclésiastiques et de membres de
l'OEuvre,parmi lesquels on remarque MM.
le chanoine Tournamille, le R. P. Alfred*
M. G. de.Belcastel, Antonin du Bourg, etc.
La messe avàitprécédéjune allocution avait
été-donnée par le R. P. Farjon,de la Com
pagnie, dé" Jésus. ! . ' ,
Jè ne donnerai pa!s un-compte, rendu com-,
plet dé ces séances, .dans lesquelles on re
vient forcément sur des sujets connus et
souvent exposés dans les assemblées de ce
genre. Ainsi la première, séjance a ,é.té con
sacrée à l'organisation et au fonctionne
ment des comités locaux.
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