Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1887-09-04
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 septembre 1887 04 septembre 1887
Description : 1887/09/04 (Numéro 7199). 1887/09/04 (Numéro 7199).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 4 Septembre 4887
édition quotidienne
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UN NUMÉRO | Départements. 20 —
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N # 7199« Edition quotidienne.
Dimanche 4 Septembre 4887
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MM. Ch. LAGRANGE, CERF et C 1 ", 6, place de laBourso
Pour la saison des eaux et des vacances,
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doit être accompagnée d'une des dernières
bandes et de 50 centimes en timbres-
poste.
KKAKCE
Ç . PARIS, 3 SEPTEMBRE 1887
Nos lecteurs auront remarqué le ton
rogue de la courte note publiée hier
aux Dernières nouvelles et par laquelle
nos gouvernants se défendent d'avoir
jamais songé à modérer la laïcisation.
L'empressement qu'ils ont mis de la
sorte à satisfaire aux réclamations ra
dicales achève de nous instruire sur
leurs sentiments véritables. A vrai
dire, nous n'avons jamais été dupes,
pour notre part, des promesses de neu
tralité qui se placent à l'occasion sur
les lèvres ministérielles; mais il n'est
pas mauvais que le contraste entre les
paroles et les actes soit ainsi parfaite
ment établi. Désormais ceux qui se
laisseraient tromper n'auraient plus
d'excuse.
Une discussion rétrospective s'est
élevée entre quelques journaux pour
savoir si M. Grévy, par sà lenteur à
renvoyer le dossier du dernier con
damné à mort, n'a pas été l'auteur in
direct et ne doit pas rester responsa
ble des scènes scandaleuses qui, pen
dant plusieurs soirées, se sont passées
sur la place de -la Roquette. A cette
accusation le Siècle répond officieuse
ment que M. Grévy n'a gardé le dos
sier par devers lui que deux jours,ét
qu'ainsi on ne saurait justement lui
reprocher cette exaspération d'une cu
riosité d'ailleurs malsaine. Quoi qu'il
en soit de cette question.de fait, la
plus ou moins grande responsabilité
de M. Grévy en cette affaire ne détruit
pas l'inconvenance de l'attitude obser
vée par la foule.
On a inauguré aujourd'hui le mo
nument de M. Thiers au cimetière
du Père-Lachaise. Gela s'est fait sans
apparût. On remarquera, parmi les
inscriptions du monument, dont nous
donnons plus loin la description, celle
qui fait honneur à M. Thiers d'avoir
cultivé la vérité. Ce ne sera pas le ju
gement de l'histoire. ,
.Les nouvelles de Bulgarie restent
statx'onnaires, et il en sera sans doute
ainsi tant que la période des négocia
tions etftre les puissances signataires
du traité de Berlin ne sera pas finie.
Aussi doit-on n'accepter que sous ré
serves les nouvelles sensation don
nées par tel ou tel'journal étranger,
dont l'Agence Havas nous communique
consciencieusement le résumé sans
se soucier de les accorder entre eux.
Nous nous bornons donc à mention
ner, avec les réserves,ftécessaires, la
nouvelle d'après laquelle, M. de Bis
marck s'étant pleinement rallié à la
proposition russe concernant l'envoi
en Bulgarie d'un général muni de
pleins pouvoirs pour prendre le gou
vernement, le eabinet Stambouloff y
répondrait par un© résistance à main
armée.
An .parle d'une entrevue des empe
reurs d'Allemagne et de Russie, entre
vue qui aurait été ménagée par M. de
Giers. Si la chose se réalise, on pourra
prendre quelque idée de la mobilité des
choses dans l'immobile Orient, Naguè-
res, en effet, l'on tirait toutes sortes
de conjectures du fait que l'empereur
d'Autriche et l'empereur de Russie
is 'étaient rencontrés hors la présence
de l'empereur d'Allemagne, et l'on en
concluait à l'isolement de cette dep-
jvière puissance, Or, aujourd'hui, c'est
l'Autriche qui reste en dehors de l'en
trevue projetée des empereurs.gi'Alle-
roagne et de Russie. Va-t-on conclure
auî 'si à son isolement? Ce qui n'est pas
douteux, on tout oas, c'est /jjje la, fa
meuse ancienne triple alliance
empereurs du Nord est un fait à relé
guer dans les magasins de l'histoire.
; Les évictions oc#jtjnuent en Irlande
av^c une cruauté dont on aura quel
que idée par les tiépêc'he? qqe nous
publions plus loin. Parailèlemeoit J'agp
. tation grandit dans l'île, où l'on pré
pare, dit-de protestation. A ce jeu dangereuse jl
n'est pas doute»# que l'Angleterre fi
nirapars'jiser .jsm» Résultat, Mais en
attendant, quelles souffrances pour le
malheureux peuple irlandais ! Quelle
désolation et quelle misère !
■ Les élections qui viennent d'avoir
lieu en Hollande n'ont pas changé la
situation des divers partis à la Cham
bre. On signale quelques troubles sur
divers points à la suite de ces élec
tions.
., — .
La budget des communes
ET L'OCTROI
Qu'est-ce que les réformes des répu
blicains? La désorganisation de toutes
les institutions et de toutes les forces
nationales,qu'ils bouleversent et affai
blissent par leurs innovations.
Ils ont ainsi réformé l'instruction
publique, l'assistance, la magistrature !
et, en partie, l'administration ; ils ont
voté, à la Chambre, la réforme de
l'armée, et, depuis plusieurs années,
les radicaux s'efforcent de réformer
totalement le système financier, en
substituant aux contributions indi
rectes, qu'ils prétendent supprimer, un
impôt plus ou moins progressif sur le
revenu ; c'est maintenant la réforme
capitale qu'ils réclament et le progrès
par excellence qu'ils préconisent.
Ce projet épouvantait M. Goblet
lui-même ; la question ne lui parais
sait pas mûre ; il se résignait cepen
dant à un premier essai, qui eût sans
doute abouti à. de redoutables consé
quences. M. Rouvier se montre ou
moins docile ou plus effrayé; mais il
n'ose pas,_ ou ne veut pas défendre les
contributions indirectes, principale
ressource de l'Etat et aliment très
considérable des budgets municipaux ;.
il" se déclare disposé à en étudier la
réforme et à rechercher les moyens
de remplacer les octrois.
C'est là encore une grosse question,
et l'on comprendra l'impossibilité de
la résoudre si l'on veut examiner sé
rieusement la situation budgétaire des
communes, et les énormes charges
croissantes que leurs dépenses infli
gent au pays.
Le déficit des 'budgets communaux
s'est accru rapidement depuis la répu
blique, et pour le combler il a fallu
recourir de plus en plus aux centimes
additionnels et aux surtaxes des oc
trois.
Enl8621es dépenses des communes,
Paris excepté, s'élevaient à 449 mil
lions, et elles étaient grevées seule
ment de 341 millions de dettes. Beau
coup de villes entreprirent des travaux
onéreux, et, à la fin de l'empire, la
dette communale atteignait, en pro
vince, 573 millions ; Paris devait, en
1870, 1,475 millions.
La guerre pesa lourdement sur les
communes ; en 1872 leur dette mon
tait, en province, à710 millions; elles
avaient déjà abusé de la faculté d'im
poser des centimes additionnels, et
elles en prélevaient cinq fois plus qu'en
1836.
En 1878, ces dettes s'élevaient à 757
millions en province, et Paris devait
1,968 millions.
La progression continue tellement
que, en 1882, il n'y avait que 5,183 com
munes supportant moins de 15 cen
times additionnels; 9,791 communes
étaient grevées de 30 à 50 centimes ;
9,548 étaient surchargées de 50 à 100
centimes ; et, dans 3,248 communes
le contribuable payait plus de 100 cen
times, c'est-à -dire plus que le princi
pal de ses contributions directes.
D'autre part, les budgets départe
mentaux, autrefois faibles, alimentés
par les centimes, dépassaient alors
240 millions.
C'est donc un acte de mauvaise foi
ou d'ignorance d'affirmer que l'impôt
foncier, en moyenne, n'est que de 4.60
pour 100 du revenu net ; il s'élève, en
réalité, en moyenne, à plus de 12 pour
100 du revenu indiqué par les baux ;
et, depuis la crise agricole, ce revenu
est réduit par un tel déficit que la pro
portion de l'impôt s'est considérable-
njent accrue.
Depuis quatre ans, par suite des fo
lies scolaires, de la laïcisation des éco
les, de l'assistance et des hôpitaux, la.
situation budgétaire des communes a
encore empiré. Leur dette totale dé
passe 3 milliards - et la moyenne des
Centimes additionnels monte au delà
de f)Q centimes.
La perception des octrois, augmen
tés par àes suriw.s, a dû venir en
aide aux budgets municipaux, Cette
"contribution indirecte, prélevée .en
1871 pour 1,511 communesimportan-
te s, produisait alors en province 86
millions.
En 1882,1 .5&Q communes recevaient
de ce chef, Paris excepté, SÇ j Q iîjilljons;.
ajnsi cet impôt avait triplé; il' est' cer-
taÛ3.e£j.snt trop élevé dans certaines
villes ; avee. i'ad(Jition de l'octroi de
Paris, il atteindra prochainement 400
pillions.
Si le gouvernement pouvait suppri
mer cette c^ar^o, pu au moins la di
minuer de moitié, ij rendait ijn ser
vie essentiel ; mais il ne peut qu'ajlé-
ger un pMmv 4.e la balance pour ,en
surcharger un autre.
Les communes sont si endetté^,
contraintes à tant de dépenses obli
gatoires, et si mal administrées par les
conseils républicains, qu'il est impos
ée aÇjti^sIlement de diminuer leurs
recettes t ; çl gpyp Izjip rpt.irer les
revenus indirects qu éji aggrayâpt ï.es
<&s»»f$utions directes ; ' les oçtr'ôls fie
peuvent jrprpplacés que par une
taxe sur la propriété bâtie, ou par un
accroissement des centimes addition
nels. -
Les centimes pèsent sur tous les pro
priétaires, grands et petits ; la surtaxe
sur les édifices et les logements per
mettrait d'exonérer les locataires con
sidérés comme indigents. -Si le gou
vernement donne suite au projet dont
M. Rouvier se dit partisan, on propo
sera probablement d'exonérer les
loyers au-dessous de 200 francs.
Mais déjà la révision de la propriété
bâtie a été décrétée. Elle augmentera
les impôts des propriétaires et des lo
cataires de grands appartements. On
se tromperait en attribuant à cette
mesure une intention d'équité. Elle a
surtout pour but d'accroître les recet
tes de l'Etat, en surtaxant les édifices
considérables, les hôtels, les châteaux,
les usines, les établissements reli
gieux, d'après une appréciation fiscale
arbitraire, sans déduire les charges de
l'entretien, le déficit des logements
qui ne sont pas loués. Les agents des
contributions directes, qui présideront
à cette révision, se signalent partout
fiar une extrême rigueur fiscale, et
'Etat glanera' plusieurs millions.
A cette surcharge de la propriété bâtie
viendra-t-on encore superposer les 380
à 400 millions produits par les octrois ?
Ce serait grave, les impôts des proprié
taires en seraient doublés dans beau
coup de villes.
Déjà un grand nombre de proprié
taires sont victimes de l'arbitraire avec
lequel les contributions directes, sont
réparties. La répartition est confiée
dans chaque commune à des commis
saires que le préfet nomme sur la dé
signation du maire; celui-ci exerce
donc un pouvoir suprême,et peut com
mettre impunément des abus d'auto
rité au détriment de ses adversaires
politiques. Pour agir équitablement,
cette commission devrait être tirée au
sort ou élue par les plus imposés.
: La transformation des octrois en
contributions directes multiplierait
et aggraverait les iniquités.
Profiterait-elle du moins au peuple ?
Non, il souffre moins qu'on ne le pré
sume d'une taxe qui se confond avec
le prix de la marchandise et se paye
par minimes fractions, selon l'aisance
et la consommation de chaque mé
nage.
La plupart des propriétaires des
villes, qui se fournissent chez les.
marchands, et qui emploient et font
vivre les ouvriers', ont été déjà con
traints de diminuer leurs dépenses,
par suite de l'accroissement de leurs
impôts et de la réduction de leur re
venu ; s'ils sont encore surtaxés, ils
restreindront forcément leurs achats
et donneront moins de travail, ce qui
excitera l'animosité de la classe ou
vrière, plus souffrante et moins occu
pée. •
La suppression des octrois ne profi
terait guère qu'aux débitants de bois
sons, qui en retireraient beaucoup de
bénéfices. Cette considération suffira-
t-elle à la majorité républicaine pour
qu'elle approuve ce projet, s'il est sou
mis à son examen ?
G. de la Tour.
' : «
Nous sommes heureux d'annoncer à
nos lecteurs que le vénérable* évêque
de Chartres, Mgr Regnault, avant
prié Mgr Freppel de prononcer l'éloge
funèbre du général de Sonis aux obsè
ques solennelles qui se préparent dans
l'église du Sacré-Cœur, à Loigny,
Mgr l'évêque d'Angers a accepté.
La cérémonie aura lieu le 22 sep
tembre prochain, jour où l'Eglise cé
lèbre la fête de saint Maurice et dés
martyrs, de la Légion thébaine.
En campagne
la. mobilisation DU 17° corps
1
Toulouse, 1" septembre.
ÇJe premier essai de mobilisation préoc
cupant à juste titre l'opiniôn publique, il
peut paraître utile 4e présenter à nos lec
teurs, spécialement à ceux d'entre eux qui
ne sont pas militaires, quelques notions élé
mentaires à l'aide desquelles ils puissent se.
rendre un compte plus exact de la nature,
cfe l'intérêt et de la portée de l'essai qui se
fait en ce moment.
Mobiliser une troupe, c'est la faire entrer
en campagne. Qette opération comprend
deux parties distinctes : premièrement, por»
ter la troupe èn question du pied de paix
au pied de guerre et lui procurer en môme
temps tout ce qui lui est nécessaire pour
faire campagne ; secondement, transporter
cçt{.jusque sur le théâtre dç la guepeg.
Les conditions dans lesquelles s'effectue
cette opération varient nécessairement un
gerç, suiyan(, qu'elle a lieu ai} début d'une
guerre"viable op quîpjle n'est, corroie
maintenant, qu'un simple exercice du temps
de paix. Tous lés exercices militaires étant
pon|çu§ ep yue c]e la' ^peppe, examinons
d'abqrtji C,e qui deyrajt sejsassgrau n^qmesnt
d'une déclaration 'de guerre, pui'g nous no
terons les iflodiffcatioiVs qui résultant néces
sairement de l'état de paix, et spécialement
celles qui ont été apportées à la mobilisa
tion actuelle du 17 e corps."
Une mobilisation générale ne pourrait
être iflotivée que par une guerre où sere.jfint
en jeu }es desîinéès et l'existence 'ùiÔmé' dé
là' patrie. 1\JaU cbmnrie citte sujjjjbsitio'n
a, bêlas 1 peu de cBràèrique, c'est eft yùé
de cette éventualité que le plan de mobi
lisation a été conçu.
On sait que, sous le régime de la loi mi
litaire actuelle, tous les Français reconnus
^propres à un service militaire sont suscep
tibles d'être appelés sous les drapeaux de
vingt à quarante ans. Sur ces vingt classes,
les neuf premières composent l'armée ac
tive; les onze dernières forment l'armée
territoriale. Les régiments et corps mili
taires ont été constitués de façon à enca
drer toutes • ces classes, sauf les fractions
destinées à. combler les vides au fur et à
mesure des besoins.
La mobilisation partielle ou généralè est
annoncée par voie d'affiches et d'insertions
officielles dans tous les journaux ; dans
toutes les communes de là région, elle est
portée à la connaissance de tous par les
cneurs publics,à son de caisse ou à son de
cloches. Dès ce moment et sans autre avis,
chaque homme doit remplir sans retard
toutes ses obligations, dont il trouvera le
résumé sur son livret.
: L'ordre de mobilisation indique les clas
ses appelées ; mais s'il n'en fait pas men
tion, ce qui est le cas général, toutes les
classes de l'armée active et les cinq classes
de l'armée territoriale doivent rejoindre
immédiatement. Les classes de la réserve
de l'armée territoriale doivent seules atten
dre d'être spécialement désignées ; elles le
sont successivement, en commençant par la
plus jeune.
; Enrégimenter les douze cent mille hom
mes de l'armée active et les sept ou huit
cent mille de l'armée territoriale, n'estpas,
chose simple et facile, surtout si l'on veut
arriver à ce résultat dans un délai aussi
court que possible, de façon à lutter de vi
tesse en ce point avec l'ennemi. Aussi a-t-
on cherché à faire en temps de paix tout le
travail qui peutse faire d'avance,de manière
à ce que chacun n'ait au signal donné qu'à
exécuter un ordre dont il connaît déjà, le
détail.
. Telle a été la pensée qui a présidé à l'é
laboration du plan de mobilisation. La
guerre de 1870 en a fait reconnaître la né
cessité. Les Allemands avaient, dès cette
époque-là, un plan de mobilisation, et c'est
grâce à lui qu'ils ont pu opposer à nos fai
bles corps d'armée encore incomplètement
organisés des armées nombreuses, com
plètement formées et abondamment pour
vues de tout le matériel nécessaire.
; Depuis 1870, les Allemands ont notable
ment perfectionné leur plan de mobilisa-
tian. Nous, nous avions à le créer de toutes
pièces. Il a été composé par nos meilleurs
officiers dès les premières années qui ont
suivi la guerre franco-prussienne. On le
perfectionne chaque jour. Abréger d'une
journée, seulement de quelques heures le
temps nécessaire pour mettre nos trou
pes sur le pied de guerre et les porter sur
la frontière, c'est le problème à la solution
duquel sont constamment appliqués tous
nos officiers, et spécialement un officier par
régiment et une fraction du personnel de
chaque état major.
Un plan élaboré, mûri, limé ainsi pen
dant quinze ans par l'élite de notre ar
mée ne saurait être sans mérite et, pour
noLre part, autant qu'il nous a été donné
de le connaître, nous le trouvons admirable.
Il est incontestablement, autant qu'on peut
le dire d'une chose qui n'a pas subi l'épreu
ve de la pratique, très voisin de la perfec
tion. Primitivement, on avait borné son
ambition à avoir toute l'armée prête à en--
trer en campagne dans un délai de quinze
à vingt jours.
: Aujourd'hui d'après le plan actuel de
mobilisation, l'armée territqri^e, qqi est la
dernière à entrer en ligne, doit être prête
à marcher le septième jour de la mobilisa*
Uon. Ce seul chiffre, pour qui veut réflé
chir, en dit long sur le travail et l'habileté
qu'il a fallu dépenser" pour obtenir un tel
résultat.
En effet, en cas de mobilisation générale,
il faudra, dans moins de huit jours, tripler
l'effectif de chaque régiment d'infanterie
avec des hommes pris dans leurs foyers,
qui, la veille, étaient laboureurs, maçons,
ouvriers, étudiants, rentiers, commerçants,
etc.; babiller plus d'un million d'hommes
avec des vêtements dont les mesures soient
exactes, les équiper de pied en cap, les ar
mer, les immatriculer, recruter les officiers
de réserve, toucher, ajuster et faire mou
voir tout le matériel de campagne; en faire
autant pour l'artillerie et le train, avec cette
circonstance aggravante qu'il faut à eps §r-
P)es des quantités poijsidépahles de ' che
vaux, et que ces chevaux ne peuvent être
pris que chez los particuliers après les for
malités de la réquisition ; réunir, grouper et
mettre en fonctions tout le personnel des
corps spéciaux, sections de chemins de fer,
des postes et télégraphes, des ambulancés,
des aumôniers, du génie, dgs seg^t^irgs
d'éf^t-rRajQr, qe ^intendance,"des ouvriers
d'administration, etc., etc. C'est simplement
■effrayant. Je n'ai pas parlé do la cavalerie,
pt pour cause. Cette arme n'a qu*? quelques
heures pour monter en wagon. Comment
pela? C'est le secret des états-q^Gus,
Si ppjur toutes ies opérations dont je
yiens de parler, il ne fallait songer h la ma
nière de s'y prendre qu'au moment de les
mettre à exécution, ce serait le gâchis et le
désordre de 1870, augmentés en proportion
de lîaccroisseiïien'|, des effèctife.' Il serait à
PQU pr.ès impossible de., s'y reconçiaHro, et
des mois entiers sç passeraient ayant dç. sa.-
Y9?r flà qn pu est-. Le Français est, dif-^n,
^ If! sjtuà-
Uofl <3if'f}çilg çqrr^liguéô, ft'eat fort, bioo
d'être d^br>om']jai'd; mais cette qualité pré
cieuse ne peut pas remplacer une organisa
tion un peu -préméditée et faire des mira
cles. Or, c'en serait un, et des pl;- 5
que d organiser {ÎGùa jouVs'ilrie"armée
de Q6u* millions d'h'ômWs 1 (car l'armée Ac
tive et' r .armée territoriale doivent arriver
àu bout dé huit jours h cet effectif). Donc
f xnol débrouillK-vous §
vement jugé, condamné et banni à tout
jamais de l'armée française, autant du
moins que cela est humainement possible.
Et ce n'est vraiment, pas dommage ; car
nous avons payé de la perle de deux pro
vinces la confiance trop grande que nous
avons eue en lui. Malgré tous les plans,tou
tes les prévisions et tous les préparatifs, il
restera bien assez d'imprévu où noire qua
lité de débrouillards aura à s'exercer. En
attendant, réduisons au minimum possible
les cas où il nous faudra tout faire à la fois.
P. L apeyre.
(A suivre^
' ——*
Sous ce titre : « Un inconscient »,
on lit dans le Radical :
Si le fait que nous signalons n'est pas un
acte de folie, ou tout au moins d'incons
cience, nous ne savons comment le quali
fier.
Nos lecteurs sont au courant de la redou
table épreuve que tente actuellement le 17 e
corps d'armée. La France entière attend le
résultat avec une patriotique anxiété.
La France entière? Non! Moins un dé
puté, qui se dit républicain.
A un de nos confrères qui lui écrivait de
Toulouse pour lui demander s'il n'était pas
désireux d'assister à l'essai de mobilisation,
ce député aurait répondu par la dépêche
suivante:
« Me refuse à venir contempler l'infamie
'prescrite par M. Ferron. »
Un de nos amis, qui revient de Toulouse,
nous assure qu'il a eu soùs les yeux ce dé
plorable télégramme.
Son auteur a dû le regretter cinq minutes
après l'avoir expédié. C'est pourquoi nous
ne le désignerons pas davantage; qu'il nous
suffise de dire qu'il représente un départe
ment du Sud-Est, et qu'il est un des plus
ardents « boulangistes » du Palais-Bourbon.
Voilà donc où conduit le « boulangisme ».
A sacrifier à l'esprit de parti les intérêts de
la défense nationale! Périsse la France et
la république plutôt que la popularité du
général Boulanger! Triste aberration !
Et le plus étrange en cette affaire, c'est
que le député qui qnalifie d'infamie la mo
bilisation a, le 18 juillet, voté le projet du
général Ferron avec la presque unanimité
du parti républicain : 329 voix pour et 121
contre.
C'était alors un député français et pa
triote.
Il est fâcheux que le Radical ne pu
blie pas le nom de ce député fougueux
boulangiste et républicain.
, « !
Sous ce titre : « Un mot aux famil
les chrétiennes », la Revue catholique
du diocèse de Coutances et d'Avran-
cb.es publie très opportunément l'avis
suivant, qui est en même temps l'in
dice d'une situation bien douloureuse:
De tous les points du département on
nous écrit pour nous signaler les périls de
plus en plus graves auxquels est exposée la
foi — et avec la foi, la conscience et la
moralité — des enfants dans un nombre
malheureusement croissant d'écoles laïques.,
Beaucoup d'instituteurs titulaires ou ad
joints transgressent ouvertement les lois
de" l'Eglise, affectent en présence des en-i
fants un mépris'outrageant et scandaleux
pour la religion. ■
Non seulement à l'occasion des Q0D f ^* r " en _
ces pédagogiques, mais à VéD^que des"exa
mens pour le certificat d'études, la loi de
l'abstinence est violée ,publiquement, et les
enfants confiés à la garde des maîtres par
des lamilles chrétiennes sont excités, au
moins par l'exemple, à transgresser un
c QW$ft n d ec flcnt qui oblige sous peine de
péché grave, et cela tantôt à quelques se
maines; tantôt h quelques jours de leur
première eommunion.
Les œuvres oatholiques, la Sainte-En
fance, la Propagation de la foi, les confré
ries pieuses, etc., etc., sont combattues,
entravées, ridiculisées par tel et tel institu
teur. Dans un cheWieu de canton de l'ar-
rondisseiflent de Coutances que nous pour
rions nommer, la pression ou, pour mieux
dire, l'oppression a pesé si lourdement que
les enfants, à qui ces fêtes plaisent tant, se
sont abstenus en masse, par peur des rail
leries et des avanies qui les attendaient
s'ils avaient résisté !
Le laïcisme s'afGohe par bien d'autres
faits non moins propres à éclairer les plus
aveugles tt à révolter les plus patients par
mi les parents qui tiennent à ne pas laisser
une postérité dont la révolte contre Dieu
inspirerait les sentiments et la conduite.
Ici, c'est une école qui, te jour du Saint-
Sacrement, rompt brusquement les rangs
de la procession pour y prendre place, dra
peau tricolore en tête, au scandale des fidè
les, à la stupéfaction du clergé, et contrai
rement aux lois de l'Eglise, qui écarte sage-,
ment toute bannière qui n'a pas un carac-:
tère religieux. Le dimanche suivant, les
enfants sont retenus à l'écolç pendant la
procession,puis conduits à "l'église et, après
la messç, ramenés à l'école au pas militaire,
tQuiûura drapeau en tête. On s'étonne qu'ils
n'aient pas chanté la Marseillaise: C'eût'^ét^
qomplet.
Nous connaissons beaucç^jj,patres fras
ques plus répréhe^^ftà, .plusscandaleuses
que cel5vGïups opportun.
Aujourd hui nous nous bornojg$ à, ppser
do nouveau cette auestîqn ; Dp,u§,&és- écoles
où les livres rr^is Ijes mains de ]©&rs
eniants, l^s leçons ' qu'ils reçoivent,/ les
exemptes qui leur sont d^onés,. l'esprit qui
animé; les maîtrça, la, conduits qu'ils
tiennent, sc^&t s.i ro ) aniÇesteinç.r4 opposi
tion a,ye.û la religion des parents
chrétiens trouvwftMte les garanties qu'ils
ont, qQA sçi^e.m,eiU le droit, mais le devoir
et''exigerpôur la formation chrétienne
de lôuFS enfants ?
Et sont-ils excusables lorsque,, par
des motifs humains, d'intérêt. wièsquin ou
de pusillanimité,)!^ grêlèrent ces écoles,
que noug ovoBs'le droit, au nom de la foi
ai - ôo ta morale évangélique, d'appeler de$,
' éooles de perdition, aux classes les
quelles leurs fils apprendraient à connaître,
à aimer et à s^ï.vù^ïiotre'Père qui est aux
cieu^,
j , ., ....... .. ...
. : ■
On lit dans le Nouvelliste de Lyon:
Dans son numéro du vendredi 26 août,
le Lyon républicain a publié sous ce titre '
alléchant et bien mis en vedette : Un Evê
que factieux, une correspondance d'Aube-
nas, portant la date du 24 août, et, où on
lit ce qui suit :
II. vient de se passer un fait dont tous les ré
publicains d'Aubenas sont justément indignés.
M. Bonnet, évêque de Viviers, étant de pas
sage dans notre villo, a prononcé ce matin de
vant une foule nombreuse, : une allocution dans
laquelle il a traité de la manière suivante la;
suppression de traitement de plusieurs de ses
prêtres:
« La suppresaisn de ces traitements, a-t-il dit,
est une grande injustice. Le devoir de mes prê
tres n'est-il pas de s'occuper de politique, afin
de iaire distinguer aux fidèles ce . qui est bon de
ce qui est mauvais, ce ce qui s'en éloigne ? Oui, dans toute la force dû
terme, la politique est un attribut de leurs
charges. Mais prenons patience et laissons pas-'
ser ujrage. Bientôt.^ sur les ruines impies du
gouvernement "grotesque et injuste qui nous di
rige, nous assisterons, je l'espère, à l'aurore
d'un régime plus heureux et plus franchement
catholique. »
Voilà ce qu'il a dit, monsieur le rédacteur, et
après des paroles aussi inconvenantes et si peu ;
dignes d'un prêtre ou plutôt d'un évêque,faut-il.
s'étonner des mesures parfois trop douces que '
le gouvernement de la république emploie pour
se faire respecter ?
Que cet article serve de dernier avertissement
à M. l'évêque de Viviers. ' . .
Dans'le cas d'une négation' dé 'sà part; nous
avons pris nos précautions, et.de nombreux té
moins seraient là pour le ; convaincre d'impos
ture. ; .
Ce joli récit n'a qu'un défaut : c'est,de la
première à la dernière ligne, de ne renfer
mer pas un mot de vrai; Mgr Bonnet n'a
pas quitté Viviers.unseul.instant.au cours
de la semaine qui vient de finir et n'a pu,
par conséquent, prononcer à Aubenas de ■
discours d'aucune sorte.. Le Lyon républi
cain a été victime de la plus grossière fu- - ,
misterie, et après avoir avalé le fameux ca
nard des curés morts qui parlent en chaire,
des missionnaires allemands; des tournées
pastorales de Lussas, Vogué, etc., il avale
le, plus tranquillement du monde le ca
nard du discours d'Aubenas. •
: On est si glouton chez lui quand il s'agit
de manger du prêtre et de l'évêque, qu'on
ne regarde pas à qui fait la sauce, et qu'on;;
ne se donne jamais la peina de contrôler
la qualité du correspondant qui sert la
plat.
Il n'y a plus qu'à voir cette stupidité faire
le tour de la presse,et à se rappeler qne c'est
sur des documents, de -cette fore» que M.
Goblet, le père des missionnaires allemands,-
écrivait à Mgr de Viviers la fameuse lettra
que l'on sait, et — ce qui est plus grava —r
arrivait à faire annuler les élections du 4
octobre et à priver 32 prêtres de leur trai
tement.
Ajoutons, dit la Semaine religieuse dé
Viviers, qui reproduit le Nouvelliste,
que de pareilles exemples^ qui parais
sent incroyables, prouvent bien clai
rement et une fois de plus combien
la presse républicaine en arrive à per
dre tout respect d'elle-même et de ses.
lecteurs, quand il s'agit d'attaques à
l'adresse de la religion ou de ses mi
nistres.
; — r-»- : —-
LE CONGRÈS
de
l'Union des Œuvres ouvrières
catholiques. a rodez
(19-23 septembre)
"C'est à Rodez, et sous la présidence
de l'éminent évêque du diocèse,assisté
par Mgr Gay, éveque d'Aiithédon, pré
sident d'honneur de l'Union, que se
tiendra, du 19 au 23 septembre pro
chain, le Congrès de l'Union des OEu-
vres catholiques ouvrières. Bien que
ce Congrès ne soit aucunement « un
concile », on y attend la visite de plu
sieurs évêques de la contrée. A côté
de M* l'archiprêtre de la cathédrale,
ancien curé de Decazevillé, président
de la commission de l'usine; de M. Ti
mon-David, ce vétéran des céuvres qui
manquait aux Congrès de l'Union ae-
uis plusieurs années et qui fera les
omélies du matin, siégeront M. Pa
ges, le nouveau et zélé président gé
néral de la Société de Saint-Vincent
de Paul, vice-président du Congrès*
M. Boisse,- ancien sénateur de l 'Avey-
ron, président de la commission dès
propriétaires chrétiens M. Léon Har-
mel, dont l'apostolat; qui date, des
Congrès de Nantes et de Poitiers, de
vient de plus en plus fécond, et ^au
tres notabilités des œuvres catho
liques.
C'est assez dire le haut'intérêt hue
présenteront ces assis.es du patronage
chrétien,
question sociale, en dépit des
négations de l'égoismeou delà peur,
W posei et s'impose. Mais deux classes
d'hommes seulement la prennent au
sérieux: les ouvriers, parce qu'elle les
touche de plus près ; les catholiques,
parce que pour eux la fraternité est
autre chose qu'un mot à effet.
Ces derniers étudient et ils agissent. '
Ceux-là seuls sont à l'aise pour nier
la compétence des catholiques en ma
tière économique qui ont pris le parti
commode de ne pas lire leurs publica
tions, qui ne cloutent.pas que saint
Thomas a magistralement ' résolu dès
le tr^nïème siècle les problèmes agi-
tès -à l'Académie des seîences,politi
ques, que Mgr Pie,a mieux parlé de la.
propriété que Thiers, que l'e&uvref
des Gçrç^s» publie la remarquable r&~
\- q , ô mensuelle Y Association, qu'à Gre
noble paraît la savante Jtcvue des Insti
tutions et du Dvojt^ que le P., Delaporte*
a donné \\ y a pïus de trente ans la sa-
lutvo^. catholique des plus graves pjsor-
blemes économiques, laquelle solutions,
est la seule juste et la seule réalisable;-.
édition quotidienne
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doit être accompagnée d'une des dernières
bandes et de 50 centimes en timbres-
poste.
KKAKCE
Ç .
Nos lecteurs auront remarqué le ton
rogue de la courte note publiée hier
aux Dernières nouvelles et par laquelle
nos gouvernants se défendent d'avoir
jamais songé à modérer la laïcisation.
L'empressement qu'ils ont mis de la
sorte à satisfaire aux réclamations ra
dicales achève de nous instruire sur
leurs sentiments véritables. A vrai
dire, nous n'avons jamais été dupes,
pour notre part, des promesses de neu
tralité qui se placent à l'occasion sur
les lèvres ministérielles; mais il n'est
pas mauvais que le contraste entre les
paroles et les actes soit ainsi parfaite
ment établi. Désormais ceux qui se
laisseraient tromper n'auraient plus
d'excuse.
Une discussion rétrospective s'est
élevée entre quelques journaux pour
savoir si M. Grévy, par sà lenteur à
renvoyer le dossier du dernier con
damné à mort, n'a pas été l'auteur in
direct et ne doit pas rester responsa
ble des scènes scandaleuses qui, pen
dant plusieurs soirées, se sont passées
sur la place de -la Roquette. A cette
accusation le Siècle répond officieuse
ment que M. Grévy n'a gardé le dos
sier par devers lui que deux jours,ét
qu'ainsi on ne saurait justement lui
reprocher cette exaspération d'une cu
riosité d'ailleurs malsaine. Quoi qu'il
en soit de cette question.de fait, la
plus ou moins grande responsabilité
de M. Grévy en cette affaire ne détruit
pas l'inconvenance de l'attitude obser
vée par la foule.
On a inauguré aujourd'hui le mo
nument de M. Thiers au cimetière
du Père-Lachaise. Gela s'est fait sans
apparût. On remarquera, parmi les
inscriptions du monument, dont nous
donnons plus loin la description, celle
qui fait honneur à M. Thiers d'avoir
cultivé la vérité. Ce ne sera pas le ju
gement de l'histoire. ,
.Les nouvelles de Bulgarie restent
statx'onnaires, et il en sera sans doute
ainsi tant que la période des négocia
tions etftre les puissances signataires
du traité de Berlin ne sera pas finie.
Aussi doit-on n'accepter que sous ré
serves les nouvelles sensation don
nées par tel ou tel'journal étranger,
dont l'Agence Havas nous communique
consciencieusement le résumé sans
se soucier de les accorder entre eux.
Nous nous bornons donc à mention
ner, avec les réserves,ftécessaires, la
nouvelle d'après laquelle, M. de Bis
marck s'étant pleinement rallié à la
proposition russe concernant l'envoi
en Bulgarie d'un général muni de
pleins pouvoirs pour prendre le gou
vernement, le eabinet Stambouloff y
répondrait par un© résistance à main
armée.
An .parle d'une entrevue des empe
reurs d'Allemagne et de Russie, entre
vue qui aurait été ménagée par M. de
Giers. Si la chose se réalise, on pourra
prendre quelque idée de la mobilité des
choses dans l'immobile Orient, Naguè-
res, en effet, l'on tirait toutes sortes
de conjectures du fait que l'empereur
d'Autriche et l'empereur de Russie
is 'étaient rencontrés hors la présence
de l'empereur d'Allemagne, et l'on en
concluait à l'isolement de cette dep-
jvière puissance, Or, aujourd'hui, c'est
l'Autriche qui reste en dehors de l'en
trevue projetée des empereurs.gi'Alle-
roagne et de Russie. Va-t-on conclure
auî 'si à son isolement? Ce qui n'est pas
douteux, on tout oas, c'est /jjje la, fa
meuse ancienne triple alliance
empereurs du Nord est un fait à relé
guer dans les magasins de l'histoire.
; Les évictions oc#jtjnuent en Irlande
av^c une cruauté dont on aura quel
que idée par les tiépêc'he? qqe nous
publions plus loin. Parailèlemeoit J'agp
. tation grandit dans l'île, où l'on pré
pare, dit-
n'est pas doute»# que l'Angleterre fi
nirapars'jiser .jsm» Résultat, Mais en
attendant, quelles souffrances pour le
malheureux peuple irlandais ! Quelle
désolation et quelle misère !
■ Les élections qui viennent d'avoir
lieu en Hollande n'ont pas changé la
situation des divers partis à la Cham
bre. On signale quelques troubles sur
divers points à la suite de ces élec
tions.
., — .
La budget des communes
ET L'OCTROI
Qu'est-ce que les réformes des répu
blicains? La désorganisation de toutes
les institutions et de toutes les forces
nationales,qu'ils bouleversent et affai
blissent par leurs innovations.
Ils ont ainsi réformé l'instruction
publique, l'assistance, la magistrature !
et, en partie, l'administration ; ils ont
voté, à la Chambre, la réforme de
l'armée, et, depuis plusieurs années,
les radicaux s'efforcent de réformer
totalement le système financier, en
substituant aux contributions indi
rectes, qu'ils prétendent supprimer, un
impôt plus ou moins progressif sur le
revenu ; c'est maintenant la réforme
capitale qu'ils réclament et le progrès
par excellence qu'ils préconisent.
Ce projet épouvantait M. Goblet
lui-même ; la question ne lui parais
sait pas mûre ; il se résignait cepen
dant à un premier essai, qui eût sans
doute abouti à. de redoutables consé
quences. M. Rouvier se montre ou
moins docile ou plus effrayé; mais il
n'ose pas,_ ou ne veut pas défendre les
contributions indirectes, principale
ressource de l'Etat et aliment très
considérable des budgets municipaux ;.
il" se déclare disposé à en étudier la
réforme et à rechercher les moyens
de remplacer les octrois.
C'est là encore une grosse question,
et l'on comprendra l'impossibilité de
la résoudre si l'on veut examiner sé
rieusement la situation budgétaire des
communes, et les énormes charges
croissantes que leurs dépenses infli
gent au pays.
Le déficit des 'budgets communaux
s'est accru rapidement depuis la répu
blique, et pour le combler il a fallu
recourir de plus en plus aux centimes
additionnels et aux surtaxes des oc
trois.
Enl8621es dépenses des communes,
Paris excepté, s'élevaient à 449 mil
lions, et elles étaient grevées seule
ment de 341 millions de dettes. Beau
coup de villes entreprirent des travaux
onéreux, et, à la fin de l'empire, la
dette communale atteignait, en pro
vince, 573 millions ; Paris devait, en
1870, 1,475 millions.
La guerre pesa lourdement sur les
communes ; en 1872 leur dette mon
tait, en province, à710 millions; elles
avaient déjà abusé de la faculté d'im
poser des centimes additionnels, et
elles en prélevaient cinq fois plus qu'en
1836.
En 1878, ces dettes s'élevaient à 757
millions en province, et Paris devait
1,968 millions.
La progression continue tellement
que, en 1882, il n'y avait que 5,183 com
munes supportant moins de 15 cen
times additionnels; 9,791 communes
étaient grevées de 30 à 50 centimes ;
9,548 étaient surchargées de 50 à 100
centimes ; et, dans 3,248 communes
le contribuable payait plus de 100 cen
times, c'est-à -dire plus que le princi
pal de ses contributions directes.
D'autre part, les budgets départe
mentaux, autrefois faibles, alimentés
par les centimes, dépassaient alors
240 millions.
C'est donc un acte de mauvaise foi
ou d'ignorance d'affirmer que l'impôt
foncier, en moyenne, n'est que de 4.60
pour 100 du revenu net ; il s'élève, en
réalité, en moyenne, à plus de 12 pour
100 du revenu indiqué par les baux ;
et, depuis la crise agricole, ce revenu
est réduit par un tel déficit que la pro
portion de l'impôt s'est considérable-
njent accrue.
Depuis quatre ans, par suite des fo
lies scolaires, de la laïcisation des éco
les, de l'assistance et des hôpitaux, la.
situation budgétaire des communes a
encore empiré. Leur dette totale dé
passe 3 milliards - et la moyenne des
Centimes additionnels monte au delà
de f)Q centimes.
La perception des octrois, augmen
tés par àes suriw.s, a dû venir en
aide aux budgets municipaux, Cette
"contribution indirecte, prélevée .en
1871 pour 1,511 communesimportan-
te s, produisait alors en province 86
millions.
En 1882,1 .5&Q communes recevaient
de ce chef, Paris excepté, SÇ j Q iîjilljons;.
ajnsi cet impôt avait triplé; il' est' cer-
taÛ3.e£j.snt trop élevé dans certaines
villes ; avee. i'ad(Jition de l'octroi de
Paris, il atteindra prochainement 400
pillions.
Si le gouvernement pouvait suppri
mer cette c^ar^o, pu au moins la di
minuer de moitié, ij rendait ijn ser
vie essentiel ; mais il ne peut qu'ajlé-
ger un pMmv 4.e la balance pour ,en
surcharger un autre.
Les communes sont si endetté^,
contraintes à tant de dépenses obli
gatoires, et si mal administrées par les
conseils républicains, qu'il est impos
ée aÇjti^sIlement de diminuer leurs
recettes t ; çl gpyp Izjip rpt.irer les
revenus indirects qu éji aggrayâpt ï.es
<&s»»f$utions directes ; ' les oçtr'ôls fie
peuvent jrprpplacés que par une
taxe sur la propriété bâtie, ou par un
accroissement des centimes addition
nels. -
Les centimes pèsent sur tous les pro
priétaires, grands et petits ; la surtaxe
sur les édifices et les logements per
mettrait d'exonérer les locataires con
sidérés comme indigents. -Si le gou
vernement donne suite au projet dont
M. Rouvier se dit partisan, on propo
sera probablement d'exonérer les
loyers au-dessous de 200 francs.
Mais déjà la révision de la propriété
bâtie a été décrétée. Elle augmentera
les impôts des propriétaires et des lo
cataires de grands appartements. On
se tromperait en attribuant à cette
mesure une intention d'équité. Elle a
surtout pour but d'accroître les recet
tes de l'Etat, en surtaxant les édifices
considérables, les hôtels, les châteaux,
les usines, les établissements reli
gieux, d'après une appréciation fiscale
arbitraire, sans déduire les charges de
l'entretien, le déficit des logements
qui ne sont pas loués. Les agents des
contributions directes, qui présideront
à cette révision, se signalent partout
fiar une extrême rigueur fiscale, et
'Etat glanera' plusieurs millions.
A cette surcharge de la propriété bâtie
viendra-t-on encore superposer les 380
à 400 millions produits par les octrois ?
Ce serait grave, les impôts des proprié
taires en seraient doublés dans beau
coup de villes.
Déjà un grand nombre de proprié
taires sont victimes de l'arbitraire avec
lequel les contributions directes, sont
réparties. La répartition est confiée
dans chaque commune à des commis
saires que le préfet nomme sur la dé
signation du maire; celui-ci exerce
donc un pouvoir suprême,et peut com
mettre impunément des abus d'auto
rité au détriment de ses adversaires
politiques. Pour agir équitablement,
cette commission devrait être tirée au
sort ou élue par les plus imposés.
: La transformation des octrois en
contributions directes multiplierait
et aggraverait les iniquités.
Profiterait-elle du moins au peuple ?
Non, il souffre moins qu'on ne le pré
sume d'une taxe qui se confond avec
le prix de la marchandise et se paye
par minimes fractions, selon l'aisance
et la consommation de chaque mé
nage.
La plupart des propriétaires des
villes, qui se fournissent chez les.
marchands, et qui emploient et font
vivre les ouvriers', ont été déjà con
traints de diminuer leurs dépenses,
par suite de l'accroissement de leurs
impôts et de la réduction de leur re
venu ; s'ils sont encore surtaxés, ils
restreindront forcément leurs achats
et donneront moins de travail, ce qui
excitera l'animosité de la classe ou
vrière, plus souffrante et moins occu
pée. •
La suppression des octrois ne profi
terait guère qu'aux débitants de bois
sons, qui en retireraient beaucoup de
bénéfices. Cette considération suffira-
t-elle à la majorité républicaine pour
qu'elle approuve ce projet, s'il est sou
mis à son examen ?
G. de la Tour.
' : «
Nous sommes heureux d'annoncer à
nos lecteurs que le vénérable* évêque
de Chartres, Mgr Regnault, avant
prié Mgr Freppel de prononcer l'éloge
funèbre du général de Sonis aux obsè
ques solennelles qui se préparent dans
l'église du Sacré-Cœur, à Loigny,
Mgr l'évêque d'Angers a accepté.
La cérémonie aura lieu le 22 sep
tembre prochain, jour où l'Eglise cé
lèbre la fête de saint Maurice et dés
martyrs, de la Légion thébaine.
En campagne
la. mobilisation DU 17° corps
1
Toulouse, 1" septembre.
ÇJe premier essai de mobilisation préoc
cupant à juste titre l'opiniôn publique, il
peut paraître utile 4e présenter à nos lec
teurs, spécialement à ceux d'entre eux qui
ne sont pas militaires, quelques notions élé
mentaires à l'aide desquelles ils puissent se.
rendre un compte plus exact de la nature,
cfe l'intérêt et de la portée de l'essai qui se
fait en ce moment.
Mobiliser une troupe, c'est la faire entrer
en campagne. Qette opération comprend
deux parties distinctes : premièrement, por»
ter la troupe èn question du pied de paix
au pied de guerre et lui procurer en môme
temps tout ce qui lui est nécessaire pour
faire campagne ; secondement, transporter
cçt{.jusque sur le théâtre dç la guepeg.
Les conditions dans lesquelles s'effectue
cette opération varient nécessairement un
gerç, suiyan(, qu'elle a lieu ai} début d'une
guerre"viable op quîpjle n'est, corroie
maintenant, qu'un simple exercice du temps
de paix. Tous lés exercices militaires étant
pon|çu§ ep yue c]e la' ^peppe, examinons
d'abqrtji C,e qui deyrajt sejsassgrau n^qmesnt
d'une déclaration 'de guerre, pui'g nous no
terons les iflodiffcatioiVs qui résultant néces
sairement de l'état de paix, et spécialement
celles qui ont été apportées à la mobilisa
tion actuelle du 17 e corps."
Une mobilisation générale ne pourrait
être iflotivée que par une guerre où sere.jfint
en jeu }es desîinéès et l'existence 'ùiÔmé' dé
là' patrie. 1\JaU cbmnrie citte sujjjjbsitio'n
a, bêlas 1 peu de cBràèrique, c'est eft yùé
de cette éventualité que le plan de mobi
lisation a été conçu.
On sait que, sous le régime de la loi mi
litaire actuelle, tous les Français reconnus
^propres à un service militaire sont suscep
tibles d'être appelés sous les drapeaux de
vingt à quarante ans. Sur ces vingt classes,
les neuf premières composent l'armée ac
tive; les onze dernières forment l'armée
territoriale. Les régiments et corps mili
taires ont été constitués de façon à enca
drer toutes • ces classes, sauf les fractions
destinées à. combler les vides au fur et à
mesure des besoins.
La mobilisation partielle ou généralè est
annoncée par voie d'affiches et d'insertions
officielles dans tous les journaux ; dans
toutes les communes de là région, elle est
portée à la connaissance de tous par les
cneurs publics,à son de caisse ou à son de
cloches. Dès ce moment et sans autre avis,
chaque homme doit remplir sans retard
toutes ses obligations, dont il trouvera le
résumé sur son livret.
: L'ordre de mobilisation indique les clas
ses appelées ; mais s'il n'en fait pas men
tion, ce qui est le cas général, toutes les
classes de l'armée active et les cinq classes
de l'armée territoriale doivent rejoindre
immédiatement. Les classes de la réserve
de l'armée territoriale doivent seules atten
dre d'être spécialement désignées ; elles le
sont successivement, en commençant par la
plus jeune.
; Enrégimenter les douze cent mille hom
mes de l'armée active et les sept ou huit
cent mille de l'armée territoriale, n'estpas,
chose simple et facile, surtout si l'on veut
arriver à ce résultat dans un délai aussi
court que possible, de façon à lutter de vi
tesse en ce point avec l'ennemi. Aussi a-t-
on cherché à faire en temps de paix tout le
travail qui peutse faire d'avance,de manière
à ce que chacun n'ait au signal donné qu'à
exécuter un ordre dont il connaît déjà, le
détail.
. Telle a été la pensée qui a présidé à l'é
laboration du plan de mobilisation. La
guerre de 1870 en a fait reconnaître la né
cessité. Les Allemands avaient, dès cette
époque-là, un plan de mobilisation, et c'est
grâce à lui qu'ils ont pu opposer à nos fai
bles corps d'armée encore incomplètement
organisés des armées nombreuses, com
plètement formées et abondamment pour
vues de tout le matériel nécessaire.
; Depuis 1870, les Allemands ont notable
ment perfectionné leur plan de mobilisa-
tian. Nous, nous avions à le créer de toutes
pièces. Il a été composé par nos meilleurs
officiers dès les premières années qui ont
suivi la guerre franco-prussienne. On le
perfectionne chaque jour. Abréger d'une
journée, seulement de quelques heures le
temps nécessaire pour mettre nos trou
pes sur le pied de guerre et les porter sur
la frontière, c'est le problème à la solution
duquel sont constamment appliqués tous
nos officiers, et spécialement un officier par
régiment et une fraction du personnel de
chaque état major.
Un plan élaboré, mûri, limé ainsi pen
dant quinze ans par l'élite de notre ar
mée ne saurait être sans mérite et, pour
noLre part, autant qu'il nous a été donné
de le connaître, nous le trouvons admirable.
Il est incontestablement, autant qu'on peut
le dire d'une chose qui n'a pas subi l'épreu
ve de la pratique, très voisin de la perfec
tion. Primitivement, on avait borné son
ambition à avoir toute l'armée prête à en--
trer en campagne dans un délai de quinze
à vingt jours.
: Aujourd'hui d'après le plan actuel de
mobilisation, l'armée territqri^e, qqi est la
dernière à entrer en ligne, doit être prête
à marcher le septième jour de la mobilisa*
Uon. Ce seul chiffre, pour qui veut réflé
chir, en dit long sur le travail et l'habileté
qu'il a fallu dépenser" pour obtenir un tel
résultat.
En effet, en cas de mobilisation générale,
il faudra, dans moins de huit jours, tripler
l'effectif de chaque régiment d'infanterie
avec des hommes pris dans leurs foyers,
qui, la veille, étaient laboureurs, maçons,
ouvriers, étudiants, rentiers, commerçants,
etc.; babiller plus d'un million d'hommes
avec des vêtements dont les mesures soient
exactes, les équiper de pied en cap, les ar
mer, les immatriculer, recruter les officiers
de réserve, toucher, ajuster et faire mou
voir tout le matériel de campagne; en faire
autant pour l'artillerie et le train, avec cette
circonstance aggravante qu'il faut à eps §r-
P)es des quantités poijsidépahles de ' che
vaux, et que ces chevaux ne peuvent être
pris que chez los particuliers après les for
malités de la réquisition ; réunir, grouper et
mettre en fonctions tout le personnel des
corps spéciaux, sections de chemins de fer,
des postes et télégraphes, des ambulancés,
des aumôniers, du génie, dgs seg^t^irgs
d'éf^t-rRajQr, qe ^intendance,"des ouvriers
d'administration, etc., etc. C'est simplement
■effrayant. Je n'ai pas parlé do la cavalerie,
pt pour cause. Cette arme n'a qu*? quelques
heures pour monter en wagon. Comment
pela? C'est le secret des états-q^Gus,
Si ppjur toutes ies opérations dont je
yiens de parler, il ne fallait songer h la ma
nière de s'y prendre qu'au moment de les
mettre à exécution, ce serait le gâchis et le
désordre de 1870, augmentés en proportion
de lîaccroisseiïien'|, des effèctife.' Il serait à
PQU pr.ès impossible de., s'y reconçiaHro, et
des mois entiers sç passeraient ayant dç. sa.-
Y9?r flà qn pu est-. Le Français est, dif-^n,
^ If! sjtuà-
Uofl <3if'f}çilg çqrr^liguéô, ft'eat fort, bioo
d'être d^br>om']jai'd; mais cette qualité pré
cieuse ne peut pas remplacer une organisa
tion un peu -préméditée et faire des mira
cles. Or, c'en serait un, et des pl;- 5
que d organiser {ÎGùa jouVs'ilrie"armée
de Q6u* millions d'h'ômWs 1 (car l'armée Ac
tive et' r .armée territoriale doivent arriver
àu bout dé huit jours h cet effectif). Donc
f xnol débrouillK-vous §
vement jugé, condamné et banni à tout
jamais de l'armée française, autant du
moins que cela est humainement possible.
Et ce n'est vraiment, pas dommage ; car
nous avons payé de la perle de deux pro
vinces la confiance trop grande que nous
avons eue en lui. Malgré tous les plans,tou
tes les prévisions et tous les préparatifs, il
restera bien assez d'imprévu où noire qua
lité de débrouillards aura à s'exercer. En
attendant, réduisons au minimum possible
les cas où il nous faudra tout faire à la fois.
P. L apeyre.
(A suivre^
' ——*
Sous ce titre : « Un inconscient »,
on lit dans le Radical :
Si le fait que nous signalons n'est pas un
acte de folie, ou tout au moins d'incons
cience, nous ne savons comment le quali
fier.
Nos lecteurs sont au courant de la redou
table épreuve que tente actuellement le 17 e
corps d'armée. La France entière attend le
résultat avec une patriotique anxiété.
La France entière? Non! Moins un dé
puté, qui se dit républicain.
A un de nos confrères qui lui écrivait de
Toulouse pour lui demander s'il n'était pas
désireux d'assister à l'essai de mobilisation,
ce député aurait répondu par la dépêche
suivante:
« Me refuse à venir contempler l'infamie
'prescrite par M. Ferron. »
Un de nos amis, qui revient de Toulouse,
nous assure qu'il a eu soùs les yeux ce dé
plorable télégramme.
Son auteur a dû le regretter cinq minutes
après l'avoir expédié. C'est pourquoi nous
ne le désignerons pas davantage; qu'il nous
suffise de dire qu'il représente un départe
ment du Sud-Est, et qu'il est un des plus
ardents « boulangistes » du Palais-Bourbon.
Voilà donc où conduit le « boulangisme ».
A sacrifier à l'esprit de parti les intérêts de
la défense nationale! Périsse la France et
la république plutôt que la popularité du
général Boulanger! Triste aberration !
Et le plus étrange en cette affaire, c'est
que le député qui qnalifie d'infamie la mo
bilisation a, le 18 juillet, voté le projet du
général Ferron avec la presque unanimité
du parti républicain : 329 voix pour et 121
contre.
C'était alors un député français et pa
triote.
Il est fâcheux que le Radical ne pu
blie pas le nom de ce député fougueux
boulangiste et républicain.
, « !
Sous ce titre : « Un mot aux famil
les chrétiennes », la Revue catholique
du diocèse de Coutances et d'Avran-
cb.es publie très opportunément l'avis
suivant, qui est en même temps l'in
dice d'une situation bien douloureuse:
De tous les points du département on
nous écrit pour nous signaler les périls de
plus en plus graves auxquels est exposée la
foi — et avec la foi, la conscience et la
moralité — des enfants dans un nombre
malheureusement croissant d'écoles laïques.,
Beaucoup d'instituteurs titulaires ou ad
joints transgressent ouvertement les lois
de" l'Eglise, affectent en présence des en-i
fants un mépris'outrageant et scandaleux
pour la religion. ■
Non seulement à l'occasion des Q0D f ^* r " en _
ces pédagogiques, mais à VéD^que des"exa
mens pour le certificat d'études, la loi de
l'abstinence est violée ,publiquement, et les
enfants confiés à la garde des maîtres par
des lamilles chrétiennes sont excités, au
moins par l'exemple, à transgresser un
c QW$ft n d ec flcnt qui oblige sous peine de
péché grave, et cela tantôt à quelques se
maines; tantôt h quelques jours de leur
première eommunion.
Les œuvres oatholiques, la Sainte-En
fance, la Propagation de la foi, les confré
ries pieuses, etc., etc., sont combattues,
entravées, ridiculisées par tel et tel institu
teur. Dans un cheWieu de canton de l'ar-
rondisseiflent de Coutances que nous pour
rions nommer, la pression ou, pour mieux
dire, l'oppression a pesé si lourdement que
les enfants, à qui ces fêtes plaisent tant, se
sont abstenus en masse, par peur des rail
leries et des avanies qui les attendaient
s'ils avaient résisté !
Le laïcisme s'afGohe par bien d'autres
faits non moins propres à éclairer les plus
aveugles tt à révolter les plus patients par
mi les parents qui tiennent à ne pas laisser
une postérité dont la révolte contre Dieu
inspirerait les sentiments et la conduite.
Ici, c'est une école qui, te jour du Saint-
Sacrement, rompt brusquement les rangs
de la procession pour y prendre place, dra
peau tricolore en tête, au scandale des fidè
les, à la stupéfaction du clergé, et contrai
rement aux lois de l'Eglise, qui écarte sage-,
ment toute bannière qui n'a pas un carac-:
tère religieux. Le dimanche suivant, les
enfants sont retenus à l'écolç pendant la
procession,puis conduits à "l'église et, après
la messç, ramenés à l'école au pas militaire,
tQuiûura drapeau en tête. On s'étonne qu'ils
n'aient pas chanté la Marseillaise: C'eût'^ét^
qomplet.
Nous connaissons beaucç^jj,patres fras
ques plus répréhe^^ftà, .plusscandaleuses
que cel5
Aujourd hui nous nous bornojg$ à, ppser
do nouveau cette auestîqn ; Dp,u§,&és- écoles
où les livres rr^is Ijes mains de ]©&rs
eniants, l^s leçons ' qu'ils reçoivent,/ les
exemptes qui leur sont d^onés,. l'esprit qui
animé; les maîtrça, la, conduits qu'ils
tiennent, sc^&t s.i ro ) aniÇesteinç.r4 opposi
tion a,ye.û la religion des parents
chrétiens trouvwftMte les garanties qu'ils
ont, qQA sçi^e.m,eiU le droit, mais le devoir
et''exigerpôur la formation chrétienne
de lôuFS enfants ?
Et sont-ils excusables lorsque,, par
des motifs humains, d'intérêt. wièsquin ou
de pusillanimité,)!^ grêlèrent ces écoles,
que noug ovoBs'le droit, au nom de la foi
ai - ôo ta morale évangélique, d'appeler de$,
' éooles de perdition, aux classes les
quelles leurs fils apprendraient à connaître,
à aimer et à s^ï.vù^ïiotre'Père qui est aux
cieu^,
j , ., ....... .. ...
. : ■
On lit dans le Nouvelliste de Lyon:
Dans son numéro du vendredi 26 août,
le Lyon républicain a publié sous ce titre '
alléchant et bien mis en vedette : Un Evê
que factieux, une correspondance d'Aube-
nas, portant la date du 24 août, et, où on
lit ce qui suit :
II. vient de se passer un fait dont tous les ré
publicains d'Aubenas sont justément indignés.
M. Bonnet, évêque de Viviers, étant de pas
sage dans notre villo, a prononcé ce matin de
vant une foule nombreuse, : une allocution dans
laquelle il a traité de la manière suivante la;
suppression de traitement de plusieurs de ses
prêtres:
« La suppresaisn de ces traitements, a-t-il dit,
est une grande injustice. Le devoir de mes prê
tres n'est-il pas de s'occuper de politique, afin
de iaire distinguer aux fidèles ce . qui est bon de
ce qui est mauvais, ce
terme, la politique est un attribut de leurs
charges. Mais prenons patience et laissons pas-'
ser ujrage. Bientôt.^ sur les ruines impies du
gouvernement "grotesque et injuste qui nous di
rige, nous assisterons, je l'espère, à l'aurore
d'un régime plus heureux et plus franchement
catholique. »
Voilà ce qu'il a dit, monsieur le rédacteur, et
après des paroles aussi inconvenantes et si peu ;
dignes d'un prêtre ou plutôt d'un évêque,faut-il.
s'étonner des mesures parfois trop douces que '
le gouvernement de la république emploie pour
se faire respecter ?
Que cet article serve de dernier avertissement
à M. l'évêque de Viviers. ' . .
Dans'le cas d'une négation' dé 'sà part; nous
avons pris nos précautions, et.de nombreux té
moins seraient là pour le ; convaincre d'impos
ture. ; .
Ce joli récit n'a qu'un défaut : c'est,de la
première à la dernière ligne, de ne renfer
mer pas un mot de vrai; Mgr Bonnet n'a
pas quitté Viviers.unseul.instant.au cours
de la semaine qui vient de finir et n'a pu,
par conséquent, prononcer à Aubenas de ■
discours d'aucune sorte.. Le Lyon républi
cain a été victime de la plus grossière fu- - ,
misterie, et après avoir avalé le fameux ca
nard des curés morts qui parlent en chaire,
des missionnaires allemands; des tournées
pastorales de Lussas, Vogué, etc., il avale
le, plus tranquillement du monde le ca
nard du discours d'Aubenas. •
: On est si glouton chez lui quand il s'agit
de manger du prêtre et de l'évêque, qu'on
ne regarde pas à qui fait la sauce, et qu'on;;
ne se donne jamais la peina de contrôler
la qualité du correspondant qui sert la
plat.
Il n'y a plus qu'à voir cette stupidité faire
le tour de la presse,et à se rappeler qne c'est
sur des documents, de -cette fore» que M.
Goblet, le père des missionnaires allemands,-
écrivait à Mgr de Viviers la fameuse lettra
que l'on sait, et — ce qui est plus grava —r
arrivait à faire annuler les élections du 4
octobre et à priver 32 prêtres de leur trai
tement.
Ajoutons, dit la Semaine religieuse dé
Viviers, qui reproduit le Nouvelliste,
que de pareilles exemples^ qui parais
sent incroyables, prouvent bien clai
rement et une fois de plus combien
la presse républicaine en arrive à per
dre tout respect d'elle-même et de ses.
lecteurs, quand il s'agit d'attaques à
l'adresse de la religion ou de ses mi
nistres.
; — r-»- : —-
LE CONGRÈS
de
l'Union des Œuvres ouvrières
catholiques. a rodez
(19-23 septembre)
"C'est à Rodez, et sous la présidence
de l'éminent évêque du diocèse,assisté
par Mgr Gay, éveque d'Aiithédon, pré
sident d'honneur de l'Union, que se
tiendra, du 19 au 23 septembre pro
chain, le Congrès de l'Union des OEu-
vres catholiques ouvrières. Bien que
ce Congrès ne soit aucunement « un
concile », on y attend la visite de plu
sieurs évêques de la contrée. A côté
de M* l'archiprêtre de la cathédrale,
ancien curé de Decazevillé, président
de la commission de l'usine; de M. Ti
mon-David, ce vétéran des céuvres qui
manquait aux Congrès de l'Union ae-
uis plusieurs années et qui fera les
omélies du matin, siégeront M. Pa
ges, le nouveau et zélé président gé
néral de la Société de Saint-Vincent
de Paul, vice-président du Congrès*
M. Boisse,- ancien sénateur de l 'Avey-
ron, président de la commission dès
propriétaires chrétiens M. Léon Har-
mel, dont l'apostolat; qui date, des
Congrès de Nantes et de Poitiers, de
vient de plus en plus fécond, et ^au
tres notabilités des œuvres catho
liques.
C'est assez dire le haut'intérêt hue
présenteront ces assis.es du patronage
chrétien,
question sociale, en dépit des
négations de l'égoismeou delà peur,
W posei et s'impose. Mais deux classes
d'hommes seulement la prennent au
sérieux: les ouvriers, parce qu'elle les
touche de plus près ; les catholiques,
parce que pour eux la fraternité est
autre chose qu'un mot à effet.
Ces derniers étudient et ils agissent. '
Ceux-là seuls sont à l'aise pour nier
la compétence des catholiques en ma
tière économique qui ont pris le parti
commode de ne pas lire leurs publica
tions, qui ne cloutent.pas que saint
Thomas a magistralement ' résolu dès
le tr^nïème siècle les problèmes agi-
tès -à l'Académie des seîences,politi
ques, que Mgr Pie,a mieux parlé de la.
propriété que Thiers, que l'e&uvref
des Gçrç^s» publie la remarquable r&~
\- q , ô mensuelle Y Association, qu'à Gre
noble paraît la savante Jtcvue des Insti
tutions et du Dvojt^ que le P., Delaporte*
a donné \\ y a pïus de trente ans la sa-
lutvo^. catholique des plus graves pjsor-
blemes économiques, laquelle solutions,
est la seule juste et la seule réalisable;-.
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