Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1887-08-28
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 août 1887 28 août 1887
Description : 1887/08/28 (Numéro 7192). 1887/08/28 (Numéro 7192).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
•bimaiiclie 28 Aoùl iaô!?
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7192 — .Edition aucilcUeniH'
Dimanche 28 Août 188/i
ÉDITION QUOTIDIENNE
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< '' PARIS ÉTRANGER
XI DÉPARTBU ENTfl , (DHION POSTAL!}
XJn an.' , , , . 55 » 66 »
Six mois. . . . 23 50 34 »
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F-KÀlfCB
PARIS, 27 AOUT 1887:
C'est la mobilisation qui fait aujour
d'hui l'objet des commentaires de tous!
les journaux. Il n'en est guère qui ne;
signalent comme un fait. regrettable,
et même inquiétant l'indiscrétion qui:
à permis au Figaro de publier le plan
de la mobilisation avant même que le
commandant du corps désigné fût aver
ti. Plusieurs journaux vont jusqu'à
réclamer la désignation d'un autre:
corps, attendu, disent-ils, que la mo
bilisation faite dans ces circonstances
ne peut pas fournir les éléments de;
l'expérience attendue. Il est certain :
que tout autre corps devrait être prêt'
à faire l'opération qùi,pour avoir toute
sa valeur, ne doit pas être préparée
d'avance. Toutefois, il est douteux
qu'on s'arrête à cette résolution.
• Le ministre de l'intérieur vient;
d'envoyer aux préfets une, circulaire
■qui-vise l'appel fait aux communes de
France par le conseil municipal de
•Paris. La circulaire avise' les préfets
qu'ils doivent âans retard prévenir les
.maires det l'illégalité de cet appel.,.Les
conseils municipaux rie sauraient.
• donc délibérer à ce sujet valablement ;
on les avertit que ; , s'ils le faisaient!
néanmoins, toutes les délibérations
qui se rapporteront à: cet objet seront
annulées. C'est quelque chose assuré
ment que l'envoi d'une telle circulaire,
mais ce n'est pas suffisant. C'est à
Paris même qu'il faudrait-frapper sur
le conseil coupable de pareilles mani
festations. •
Jusqu'ici l'on n'avait eu à signaler
aucune motion particulièrement grave
au point de vue religieux dans les
discussions des conseils généraux
présentement en session. Aujourd'hui
nous devons noter ce qui s'est passé
dans le Pas-de-Calais et dans la Ven
dée, à propos de l'allocation annuelle
votée pour l'évêqùe du diocèse, afin de
l'aider en ses œuvres de charité. En
Vendée, cette allocation sera mainte
nue par la majorité catholique du
conseil, bien que le préfet ait commis
l'inconvenance de supprimer cette
allocation dans son projet budgétaire.
Au contraire^ dans le Pas-de-Calais,
l'allocation a été rejetée après une
vive discussion, qui a montré toute la
{lassion sectaire de certains conseil-
ers. Nous aurons, du reste, à revenir
sur ceS votes et déclarations".
Le Parti national donne aujourd'hui
une « grosse nouvelle » — c est ainsi
que lui même la désigne. Il annonce
que M. Bihôurd, résident général au
Tonkin, serait rappelé en France et
que même on désigne déjà son suc
cesseur, qui serait M. Sans-Leroy, dé
puté. La nouvelle, sans être exacte à
l'heure qu'il est, pourrait bien n'être
que prématurée. L'on sait, en effet,
que M. Bihourd n'est pas allé de ton
cœur au Tonkin, que sa situation de
fortune lui assure une indépendance
dont il ne fait pas mystère, et qu'il
n'a pas dans le caractère la souplesse
propre à faire agir de concert les élé
ments divers; et parfois adverses qu'il
doit mettre en mouvement au Tonkin.
Attendons
L'on commence à /être un peu
mieux renseigné sur les réponses fai
tes à la Porte par les diverses puis
sances au sujet des affaires de Bulga
rie. Il paraît que l'Italie, l'Autriche et
l'Angleterre reconnaissent la légalité
de l'élection du prince de Cobourg, fai
sant seulement reproche à celui-ci de
s'être rendu en Bulgarie sans l'assenti
ment préalable des puissances signatai
res du traité de Berlin. Au contraire, la
France tiendrait pour illégale l'élection
même du prince. Vu cet état de divi
sion des chancelleries européennes
sur l'appréciation du fait initial de la
question; il devient très vraisemblable
que la Turquie n'interviendra pas mi
litairement. Toute la question est donc
maintenant de savoir si le prince
pourra se rendre maître de la situa
tion intérieure en Bulgarie. La chose
reste fort douteuse et ne permet, par
conséquent, de rien prédire à longue
échéance.
La santé de l'empereur d'Allemagne
est de plus en plus satisfaisante. Celle
du prince impérial laisse toujours à
désirer. Cependant on, dit que ,1e
prince aurait écrit au professeur Vir-
chpwpour le remercier d'avoir,par .ses
bons conseilsj amené une amélioration
sensible.
Le Parlement anglais a voté, comme
on devait le prévoir, contre la motion
Gladstone, qui a été repoussée à la
majorité de 272 voix contre 194. Le.
gouvernement a donc définitivement
en main l'arme qu'il voulait; mais
c'est une arme dangereuse, et il ne se
passera pas un long temps avant qu'il
s'en aperçoive.
Marie Stuart
L' Univers a récemment scandalisé
la presse anglaise, notarnment le
Times et le Standard , en racontant la;
fête de Linlithgow, et en mentionnant
les vœux formulés par Mgr l'archevê
que de Saint-Andrews et d'Edim
bourg pour l'introduction en cour de
Rome ae la cause de Marie Stuart.
Le Tablet nous apporte aujourd'hui
le texte d'une intéressante lettre de
l'archevêque d'Edimbourg sur cette
question. Elle réfute admirablement
•les objections des journafistes protes
tants, que nos lecteurs n'ont peut-être
pas ôubliées.L'éminent prélat rappelle
que la reine d'Ecosse a été cruellement
calomniée; Mais-, sans rien accorder
aux calomniateurs, on peut reconnaî
tre qu'il ne s'agit point de proclamer
que la vie de Marie Stuart; ait tou
jours eu l'héroïsme de la sainteté.
Ce qu'il faut reconnaître,c'est.qu'elle
ia accépté d'iine âme admirablement
chrétienne, les dures épreuves de la
epr
fin de sa vie, et qu'elle a héroïquement;
couru au-devant de la mort plutôt
que de renoncer à sa foi.
Lé «tribunal compétent»,si la cause
lui est un jour soumise, se prononcera
sur la question principale: Marie
Stuart a-t-elle été mise à mort in odium
fidei?
Si les témoignages ne sont pas
concluants, Rome ne se prononcera
pas. .
Mais les catholiques, espèrent que
Rome - se prononcera favorablement.
, Comme il. fallait s'y attendre, la
Chambre des communes a repoussé la
motion de M- Gladstone. Le ministère
a obtenu une majorité dë 78 voix.
Mais il a eu le chagrin da voir voter
contre luj un certain nombre de libé-
raux-unionistes.
La majorité ministérielle a bien ga
gné ses vacances. Elle peut compter
que le gouvernement fera usage du
mandat qu'elle lui donne en Irlande.
Jusqu'ici la Ligue nationale.irlandaise
n'est atteinte que d'une « proclama
tion ». On la déclare « dangereuse »,
mais on ne la supprime pas en bloc.
Le vice-roi est autorisé seulement à
supprimer lès sections provinciales; de
là Ligue qui gêneront son adminis
tration. Quand le Parlement sera en
congé, on reconnaîtra sans doute que
ce ne sont pas seulement les sections
provinciales, mais l'organisation cen
trale de la Ligue elle-même, qui est
illégale, et on frappera la Ligue à la
tête.
Le parti national irlandais ne sera
pas déconcerté par l'événement. Com
me nous avons déjà eu occasion de le
dire, il a pris ses précautions. L'an
cienne lutte entre l'administration
anglaise et le peuple irlandais conti
nuera au moyen d'une autre organi
sation, voilà tout. Mais il .est à crain
dre que la lutte en certaines parties
de l'Irlande ne prenne un caractère
aigu. Si la loi de coercition est par
faite pour donner tout pouvoir aux
agents du gouvernement anglais en
Irlande, la loi agraire, accordée par le
cabinet Salisbury et la Chambre des
lords,est trop imparfaite pour protéger
les fermiers contre les évictions. Et. il
est probable que les làndlords profite^
ront de cette heureuse période de coer
cition pour récommencer avec une
nouvelle ardeur leur campagne contre
les tenanciers; Nous reverrons alors
sur un plan plus grand le récit de ces
scènes sauvages,qui tout dernièrement
encore, nous montraient la police et
les bailHfs-envahissant les demeures
des tenanciers récalcitrants et em
ployant la force, le pic et au besoin
l'incendié pour déloger de leurs chau
mières en ruines des familles entières;
On peut espérer, cependant, que les*
chefs du parti national irlandais, avec
le concours dévoué du clergé, empê
cheront la résistance nationale de per
dre le caractère de modération et
d'union qu'elle a eu jusqu'ici. Na
guère le désappointement et le déses
poir pouvaient être le résultat ordi
naire des agitations périodiques de
l'Irlande. Aujourd'hui il n'en est plus
ainsi. Le peuple irlandais sent mainte
nant qu'il a avec lui et pour lui toutes
les forces du parti libéral anglais. La
victoire complète, définitive* n'est plus
qu'une question d'années, de mois
peut-être.l
Ne quittons pas ce sujet sans signa
ler une perle dans le discours par le
quel M. Balfour, neveu de lord Salis
bury et secrétaire en chef de l'Irlande,
a combattu la motion dé M. Gladstone.
M. Balfour, dans ce discours dont là
presse de Londres nous apporte au
jourd'hui le texte complet, attaquait
vivement « la, morale politique » ae M.
Gladstone, et, pour donner une idée
de la noirceur d'âme du chef de
l'opposition, il s'est écrié « que si l'In
quisition existait encore, M. Gladstoné
serait capable de la défendre ». ;
M. Balfour n'a lu sans doute l'his
toire de l'Inquisition, que dans les his-r
toriens de la Réforme, ces maîtres
« conspirateurs » acharnés contre l'E
glise et la vérité. Autrement M. Bal
four saurait que l'Inquisition est facile
à défendre. Ce n'est pas pour la civili
sation et l'humanité une page hon
teuse, comme l'histoire de, la civilisât
tion britannique en Irlande.
L. Nemours Godkjê. i
La mobilisation
On télégraphie de Genève au Petit 'Jour*
ml: : i !
M. Rouvier. a échangé aujourd'hui plusieurs
dépêches chiffrées avec :1e général Perron. , j
Je crois savoir que les dépêches échangées
avec le -général Ferron ont trait aux indiscré
tions commises par un journal de Paris suivies
'détails do la mobilisation. i
11 serait question de désigner un autre corps
d'armée que le 17"»
On lit dans la République française ; !
'■ • \ '
; L'indiscrétion inexplicable du' Figaro com-j
promet-elle l'issue de l'essai de mobilisation î
Assurément, oui. Nous sommes au 27 août ;'les
réservistes ne sont convoqués que pourle3t
août. Ce qui revient à dire que l'essai de mobi4
lisation est préparé pendant cinq jours et que
l'imprévu n'a plus de part dans cette expérience
qui nons coûte si cher. • i
A la publication du Figaro, le ministre de là
guerre n'avait qu'une réponse à- faire : « Tout
est faux d'un bout à l'autre. » Il était si facile
• de désigner un autre corps d'armée ! Franche-*
ment, si nous devons dépenser plus de 8 'miii
lions pour faire semblant de mobiliser à l'im -i
proviste un corps d'armée prévenu dès aujour
d'hui, mieux vaudrait cent fois instruire les
hommes à la disposition, ceux qui n'ont reçu 1
aucune instruction militaire, et- perfectionner
notre armement.
Nous le demandons : après l'incident provo
qué par la publication intempestive dont le.
■Figaro a pris l'initiative, M. le ministre de laj
guerre croit-il possible de désigner le 17° corps ;
pour l'essai de mobilisation ? Il faut absolument,
que cet essai soit sérieux et que l'on prenne
toutes mesures pour cela.
-■■■ Plusieurs journaux expriment le môme
sentiment.
Le ministre de la guerre vient d'adresser
la circulaire suivante aux gouverneurs de!
Paris et de Lyon, ainsi qu'aux commandants
de corps d'armée :
Monsieur le gouverneur,
Mon cher général,
D'après les dispositions que j'ai arrêtées, de
concert avec les compagnies de chemins de'fer
pour l'expérience, de mobilisation, les réservis
tes et disponibles appelés à prendre part à cette 1
expérience feront • usage des .voies ferrées dans
les conditions.suivantes :■
1° Ceux qui se trouvent.dans la région dési-i
fnée présenteront au guichet des stations de;
épart l'ordre de route de leur livret individuel,
ou, à défaut, le récépissé de dépôt de ce livret,
et seront admis dans les trains, gratuitement et
sans billet, sur cette présentation.' L'ordre de
route ne sera pas . timbré.
Il est bien entendu que les hommes ne pou
vant présenterni livret, ni récépissé,voyageront
à leurs frais, en payant place entière.
2° Ceux qui sont en, résidence régulière dans
un6 autre région seront transportés gratuite-.
ment, au moyen des bons de chemin de fer an
nexés à l'ordre d'appel indivuel,sur papier tart,,
qui leur est adressé; les bons Seront détachés
par l'employé du guichet, aux gares de départ et
de changement de réseau. '
3° Quant aux réservistes ; et disponibles ,qui, •
momentanément absents de leur domicile ou de-
leiis résidence régulière,. en .vertu de latolé-'
rance,admise,se trouveraient;en'dehors de la :
région désignée et ne recevraient pas leur ordre -
d'appel individuel, il ; leur sera 1 délivré dès bil -i
lets, savoir :
Au quart du tarif, sur-la présentation de leur !
livret ou du récépissé de dépôt de ce livret ;
• A plein tarif, s'ils ne-peuvent présenter ni li
vret ni récépissé.
Ils payeront, aux guichets, le prix de leur
place dans ces -conditions, et n'en seront pas'
remboursés* la seule.; allocation à laquelle ils!
aient droit étant celle de l'indemnité journa
lière, calculée d'après-la distance dé leur domi
cile ou résidence régulière au lieu qu'ils doivent
rejoindre.
Cette indemnité est «d'ailleurs aussi la seule à
allouer aux réservistes et disponibles des deu*.
premières catégories, qui n'ont rien à débourser
pour leur transport.
Le payement des indemnités journalières sera
fait aux intéressés, soit à l'arrivée, soit au dé
part s'ils en font la demande.
Général P erron.
Les dépêches de Toulouse; d'Agen et des
autres points touchés par la mobilisation
signalent l'émotion produite par la nouvelle
que le 17 e corps était décidément choisi
pour l'expérience à faire..
Hier, à deux heures de l'après-midi, M.
le ministre de la guerre a reçu les membres
du bureau du syndicat de la presse pari
sienne : MM.Dûverdy, vice-président; Louis
Gai, trésorier, et Charles Laurent, secré
taire. Le but de cette visite était d'arrêter
les dispositions nécessaires pour permettre
aux représentants de la presse de'suivre
Fessai de mobilisation qui commence au
jourd'hui. ,
Des cartes spéciales seront délivrées, par
les soins du syndicat, aux journalistes qui
désireront assister à ces exercices. M. le
commandant d'état-major Lamothe a été
chargé par le ministre des rapports avec la
presse.
le ,
Programme du prince Victor
Un'rédacteurdu Figaro, ayant vu le
prince Victor.à Bruxelles, lui a demandé
quel était son programme politique. • ■
Voici, d'après l'interlocuteur, quelle au
rait été presque textuellement la réponse du
prince. ■"
• " *.■ . • \ .... . a -
.- Ma politique est très nette et très simple. '
"Elle sc xêsume en peu de mots : c'est le ré
veil de,l'idée napoléonienne, l'organisation in
cessante de mon parti, la reconstitution de tou
tes ses?foroes, leur union plus complète et plus
absolue, et enfin le but souhaité, le but certain.:
le relèvement de la France par le rétablissement
de: l'empire. '
Ce réveil,- dont je vous parle, est complet, et
les dernières manifestations du 15 août, faites
d'un bout de la France à l'autre, doivent rendre
fiers, heureux, pleins d'espérance, tous les ami?
lobscurs ou illustres qui m'ont aidé depuis la
première ^heure dans cette œuvre si pénible et
si délicate de la reconstitution, j'allais dire dé
la résurrection d'un parti. '
Le jour en effet où. j'ai décidé de créer à Paris
un grand comité central, il faut bien l'avouer^ à
part quelques grandes personnalités politiques
qui continuaient quand même à. lutter glorieu
sement pour l'empire, il n'y avait rien.
Sans chef, les impérialistes étaient dissémi
nés dans les départements, souhaitant toujours
les • revanches prochaines, mais en proie;
en attendant, à toutes les persécutions des gou
vernants.
Sans candidats, ils ne savaient même pas
quels étaient ceux qu'ils devaient charger dé
leur défense et auxquels ils devaient confier lé
drapeau. :
Il n'y avaitplçs d'autonomie, et dans ce grand
parti la direction manquait. . :
Tout cela est changé maintenant. Mais il noué
a fallu, beaucoup de patience,beaucoup de temps,
plusieurs années, et je dois en rendre tout l'hon
neur à ce grand comité, présidé par le duc de
Padoue, composé- dos plus hauts dignitaires
dans la Légion d'honne.ur. le général du Bar-
rail, le baron Haussmann, MM. Boitelle, Henri
Cheyreattj 'Pariqûet, Levert, Delafoss'e ; MM. Jo-
I'it)0ra,' &-Ti3 et GilHîWt^Wsident et vicô-prési-
dents de l'appel au peuple à la Chambre.
Ces hommes d'Etat que j'ai eu; le bonheur de
réunir autour de moi avaient servi avec éclat la'
démocratie française- et l'empereur ; et après
avoir largement contribué à la fondation du
second empire, ils voulaient bien consacrer au
rétablissement' du troisième une ardeur plus
grande et plus préciease encore pour moi.
Mais cette \œuvre de rénovation n'était pas
encore achevée quand les élections générales
survinrent ; et notre programme, nos alliances,
nos projets se ressentirent tout naturellement,
de cet état de transformation, ainsi que de fa
faiblesse passagère que nous devions cacher
quand même'au pays.
i' De là l'union conservatrice telle, qu'elle: a été
pratiquée; de là les élections-que vous connais
sez et les résultats singuliers de cette alliance:
cinquante députés avec moi; cinquante seule
ment !
L'union dans ces conditions-là, j e ne la veux
plus.
Je ne veux plus fournir lés électeurs aux can
didats.des princes d'Orléans.
Et je me demande d'ailleurs si cette union
n'est pas profondément regrettable, puisque la
majorité conservatrice en est arrivée à appuyer
'un ministère opportuniste ! -
Est-ce pour donner de pareils votés que les'
électeurs ant envoyé siéger au Parlement ceux
qui s'appelaient les candidats de l'opposition?
Est-ce pour soutenir M. Rouvier ou M. Ferry,
qne la droite a été formée ?
• Il y- a là, ee me semble, un singulier malen
tendu dans, le vote des électeurs et dans les
votes des-élus. '
Et les élus ont singulièrement oublié qu'ils
étaient chargés de voter avant tout et toujours
contre les opportunistes, contre la république,'
contre le gaspillage et le Tonkin !
' Si de nouvelles élections surviennent, si les:
circonstances nous'contraignent à faire de nou
velles alliances, si nous devons former enfin:
une nouvelle union conservatrice, je veux que;
cette union soit équitable, que par conséquent
les bases en soient absolument modifiées, que
la proportion des sièges qui nous appartien
nent soit loyalement établie et rigoureusement
observé».
Nous consentirons peut-être ainsi à marcher;
aux côtés des royalistes, mais nous lie nous ré
signerons jamais au rôle de dupes.
Aujourd'hui, d'ailleurs, nous sommss prêts,,
et c'est pour l'indiquer que M. Clément de Royer
a écrit, au dernier 15 août, cette lettre dont:
vous me parliez tout à l'heure.
Nous sommes prêts. Ce réveil a été plus su*
bit et plus complet qu'on eût osé le désirer.
Nous avons presque partout des comités. Et''
si j'excepte quinze départements qui, pour,
l'instant, n* sont pas encore constitués complè-:
tement, j'ai déjà, dans presque tous les arron
dissements de la France,, un comité local, une
réunion permanente, d'hommes d'élite prêts à
tous les dévouements et à tous les sacrifices^
pour le triomphe de ma cause.
La plupart de ces comités ont été formés pars
les soins de MM. Clément de Royer. Paul Chas-;
saignc-Goypn, Daguilhon-Pujol, Treilhard, Char- ;
les Jolibois et tant d'autres, des hommes dedé -i
cision et de dévouement, dont la qualité, la va-:
leur et le talent- sont connus,de tous,- et'.qui:
voulaient tien employer cette fidélité, cette va-,
lenr et ce talent, à allor incessammeut à tra
vers la France, former au nom du prince le;
nouveau parti de l'empire.
Et les difficultés ne manquaient pas, mais ils !
n'en étaient point décourages. s
. C'est ainsi, par exemple, que dans deux dé-:
parlements acquis depuis longtemps à nos ad* ■
versaires, nous avons désormais. des comités
absolument sûrs.
Dans lr Seine-Inférieure, où les idées républi
caines dominaient, M. Darcel, un conseiller gé-,
néraldes plus distingués,dont la situation poli
tique est considérable, présidera le preniier co
mité impérialiste qui se soit fondé là-bas.
Dans la Vendée, où les royalistes nous for
maient des obstablessans fin, j'ai aujouré'hui
un comité et un jourual. Et le journal est dirigé
par un jeune homme d'infiniment de valeur, et
c'est le fils de M. Bourgeois, le député royaliste
de cette mémo Vendée.
Vous le voyez, les fils n'ont pas toujours les
idées de leur père.
En Anjou encore, les fils du député royaliste
Fairé dirigent notre journal.
Eh bien! cet ensemble de comités formé après
tant d'efforts et avec tant de succès par le co
mité du duc de Padoue, j'ai voulu le diriger
désormais ; j'ai teuu à en êtra le chef.
Je suis très jeune, je le sais, mais j'aurai re
cours aux conseils éclairés de ces hommes
d'Etat dont je vous parlais tout à l'heure, et je
crois qu'avec eux, Dieu aidant, nous ferons ae
bonnebesogne.
Je ne veux, en effet, ni exclusivisme, ni cot-
terie : il y a' place pour tous les dévouements
dans lo parti, de l'empire, et il ne faut pas ex
communier ceux qui apporteraient au service de
ma cause des idées et des sentiments qui ne
sont pas les miens. .
Je suis le protecteur et le gardien des droits
reux pays qui se débat dans l'anarchie révolu
tionnaire.
Je ne pencherai pas plus vers la république
américaire que vers la république opportuniste;
etje suis décidé à réprimer avec énergie tous
les écarts, aussi bien ceux de droite que ceux
de gauche.
Ce que je veux, en somme, c'est l'Empire,
tel que Napoléon I"? l'a établi, tel que Napo
léon III l'a pratiqué, tel que l'aurait pratiqué,
lui aussi, le prince impérial, c'est-à-dfre l'em
pire héréditaire, l'empire autoritaire, la Consti
tution de 1852.
Et surtout, ne, parlons pas du solutionnisme :
n'en parlçns jamais ! C'est un mot que je. ne
puis comprendre.
Le solûtionnismé àcclaûierait n'importe qui !
Mais le gûùvernçmént d'un peuple'ne se donne
pas dahsr une course au clocher! Et il :y'avrai-
ment une différence trop grande entre l'empire et,
la royauté pour que l'on^ puisse indifféremment
se rallier à l'un ou à l'autre. - '
L'empire est l'autorité dans la démocratie." ' '■
La royauté est le parlementarisme. C'est pres
que un républiquo, comme celle deM, Grévy.. .
Le comte de Paris aurait, lui- roi, un minis
tère responsable,""comme cèliii.de M. Itou-
vier ; un' Paiement qui ressemblerait à celui
d'aujourd'hui, -composé peut-être des mêmes
hommes! , -,
. L'empire c'est le drapeau tricolore,
La royauté c'est le drapeau couleur indécise,
Car le comte de Paris embrasse* le drapeàù
blanc de Chàrette à Jorsey et laisse promettre
l'autre ... par ses amis.
La royauté a de l'argent, nous en manquons.
Mais nous avons des soldats et des dévoue
ments ce "qui vaut peutêtre mieux ! '
Vousle voyez, donc, il n'y a rien de commun
entre l'empire et la royauté, et je ne comprends
pas qu'un homme puisse hésiter à faire un
ehoix bien net, un choix absolu entre ces deuv
formes si différenies de deux gouvernements
irréconciliabless, ,
Il n'y aura jamais rien de commun.entre oeux.
qui veulent rendre la parole au peuple, qui
veillent le consulter, qui s'autorisent pour cela
de la grande tradition napoléonienne, et ceux
qui nient: cette souveraineté du peuple, lui re
fusant cette manifestation' logique ét naturelle :
l'appél au peuple, le plébiscite qui seul pèut
donner au pouvoir dès assises ,durables ; l'appel
au peuple qui désarmera tous les partis et* ré«
conciliera tous lesFrançais. .
: Le pays lui, n'hésitera pas entre là royauté et
l'empire, et le jour où il sera consulté, ce jour»'
là, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le pays
rétablira l'empire. • <
Si cette conversation est exacte, elle ne
paraît pas propre à. satisfaire tous les grou
pes impérialistes, nous noterons l'accueil
qui lui sera fait par les divers journaux du
parti. ' 1
■ ♦
Nous avons déjà signalé, mais il est
bon de répéter la note suivante, pu
bliée à diverses reprises dans la plu
part des Semaines religieuses :
Nous avons des raisons particulières pour
appeler l'uttention de nos confrères'sur les
renseignements à prendre avant la'célébra
tion' dos mariages. La loi sur Ierdivorce les
expose, en effet, à rencontrer des divorcés
qui leur demanderont de bénir leur union;
en se gardant bien de leur parler de celle
qu'ils ont déjà contractée. La'chose a déjà
été tentée, et, sans la vigilance des pas
teurs, qui sont parvenus à découvrir la vé-
irité, des divorcés auraient reçu la bénédic
tion nuptiale du vivant de leur légitime
époux.
On lit dans la Revue du diocèse d'An
née g : ,
Mgr Jourdan de ia Passardière, évêque
de Roséa, avait'bien voulu'nous "promettre
-de donner les exercices' dé la première re
traite ecclésiastique; Mais une circonstance
inopinée né lui permettra point de remplir
ce ministère : il devient auxiliaire de S.Em.
le cardinal Lavigerie, archevêque d'Alger
et de Carthage, pour la partie de ce second
diocôso qui comprend Tunis et la Tunisie.
On sait que Mgr Jourdan de la Pas
sardière • était précédemment auxi
liaire de S. Em. le cardinal Caverot,
archevêque de Lyon.
Le général de Sonis
La Semaine religieuse du diocèse de
Limoges reproduit l'article de l' Uni
vers consacré au général de Sonis et
ajoute :
Pondant le dernier séjour que fit à Li-'
moges le général de Sonisj tous les mois, on
le . voyait fidèle, à venir faire la --veillée
d'honneur auprès du Très-Saint-Sacrement
dans l'église du Sacré-Cœur. Si nous ne
nous trompons, il avait été un des zélés fon
dateurs de cette adoration nocturne, qui est
toujours en vigueur dans notre ville. Vers:
le milieu de la nuit, quelques adorateurs
sentaientle besoin d'aller se reposer un peu :
sur un matelas étendu dans la sacristie; lui,
jamais ! Il était constant dans saprière jus
qu'au matin. Nous l'avons vu, au fort de
l'hiver, aux réunions de l'archiconfrérie,
pendant la grande neuvaine, au premier
rang, dès la première heure, c'est-à-dire à
cinq heures du. matin. Ce vaillant soldat, ce
noble mutilé, avait beau se dissimuler et
vouloir se perdre dans la foule: ceux qui ne
le connaissaient pas devinaient un homme
et un grand chrétien. D'ailleurs, il avait
toujours été 1 le même. Venu à Limoges,
vers 1844, simple lieutenant de chasseurs,
il s'était lié de prime abord avec les meil
leurs chrétiens de notre ville, et on raconte
de lui des traits, datant de cette époque,
qui suffiraient à montrer la vivacité de sa
foi et l'ardeur de son zèle.
Un de nos bons catholiques, qu'il honora
dès-cette époque d'une amitié restée fidèle
jusqu'à la dernière heure, nous rappelait,
ces jours-ci, le souvenir d'une lettre que le
général lui écrivit pendant la guerre d'Ita
lie, où il conquit ses grades supérieurs :
« A la guerre comme à la guerre, mon cher
ami, disait-il ; presque toujours à cheval,
avec le brave capitaine R... Dans nos re
connaissances, en traversant des bourgades
ou des villages, tout à coup, nous aperce
vons un clocher : le Maître est là.! A terre! -
Nous descendons tous les deux de cheval,
-nous entrons dans l'église; nous prions un
prêtre de nous donner la sainte commu
nion. C'est fait! nous repartons aussitôt ; le
temps n'est pas à nous. Nous faisons notre
action de grâce à cheval et en courant...»
Oh ! que de traits semblables il doit y avoir
dans la vie de ce vaillant soldat, et comme
il serait bien inspiré celui qui recueillerait
tous ces faits pour les offrir à l'édification
de ceux qui croient trop difficile l'union de
la croix et de l'épée! , 1
Les Sociétés d'enfouisseurs
Une feuille de chou à l'usage parti
culier des libre-penseurs d'Ageuaonne
une recet.te pour la multiplication
des enterrements civils; Avec un peu
de rouerie d'une paçt, un peu de fai
blesse'ou fle curiosité)de.rautre,il peut
arriver qu'un brave.homme goit attiré
dans une compagnie de; libre-pen
seurs. Si ee malheureux offre quelque
surface ' par sa condition, sociale, et
c'est la cas le plus souvent cheiché,
on le flatte, on lui confère -un .grade,
on lui fait "payer des cotisations, enfin
on l'embrigade sans qu'il ait .cessé
encore de voir dans tout cela autre
chose qu'une sorte d.'amuse ment ou
un moyen d'étendre des .relations qu'il
suppose utiles. . - >
Plus tard, quand il sera mûr. pour
cette initiation,on lui fera signer ren
gagement de se faire entercer civile
ment. C'est déjà plus: sérieux, mais . ee
n'est pas encore alarmant : on,se porte
, bien, on se croit solide, on a du temps
devant soj, et puis, en définitive,, on
peut) en cas de'nécessité, revenir là-
dessus, l'association ayant pour prin
cipes fondamentaux la liberté et la to«
lérance. :;i .
, Pour empêcher ces retours, le moyen
proposé serait de joindre à l'engage
ment un testament conditionnel i ;« Je
« lègue au ; président de la société, la
« somme, de,.. si mes héritiers s'oppo-
« sent à l'enterrement civil. » La peur
d'appauvrir ses enfants oui sa femme
influenceront, peut-être le moribond
si sa foi n'est pas robuste, et il est à
craindre en eflet qu'elle ne le soit pas.
D'autre part, les néritiers à- qui cette
pièce, serait opposée seront: : troublés,
divisés d'avis, et n'auront plus l'éner
gie de s'opposer au cérémonial impie.
Et enfin, s'ils : ont cette énergie,, la so
ciété aura toujours une compensation
en monnaie sonnante.
Voici les, mesures- à prendre. en p.a-
; reil cas. La première et la plus- essen
tielle pour la personne qui a; eu le tort
de s'engager est de rétracter cet enga
gement par un testament ; postérieur,
i II convient ensuite,ert cas de danger de
mort, de remettre ce testament à une
personne sûre,que l'on charge del,'exé-
cuter : par exemple la veuve, , un des
-héritiers, un ami.; Quand; l'émissaire
de la société se présente, il suffit de
l'éconduire tranquillement en lui di
sant :. «Nous ferons, l'enterrement
comme il nous plaira. Si . vous avez
des droits à faire ; valoir sur. la succes
sion, allez présenter votre titre au juge
de paix ou au président du tribunal,
pour qi^e procès-verbal soit fait, , selon
la loi. Maintenant nous n© voulons pas
entendre autre chose; Allez-vous-en
d'ici. » S'ils sont plusieurs, et veulent
juser de violence, ne, pas hésiter', pren
dre des triques et les mettre , dehors ;
mais des gens porteurs d'un titre ne
s'exposeront pas à: cette aventure.
Après l'enterrement, les héritiers
produiront le testament qu'ils: ont
entre les mains, ayant soin de ne pas
l'ouvrir, de le faire ouvrir par, le pré
sident du tribunal, en; présence du
greffier, qui dresse procès-verbal de la
description et du contenu de la pièce.
Cette formalité est entièrement d'usagé
et ne suppose aucune difficulté. La
société en est alors pour ses frais et sa
honte. , : ,
Le mieux est de ne pas attendre
d'être malade pour préparer ces me
sures. Mais combien n'aurait-il pas
mieux valu encore s?abstenir de toute
relation avec ces associations .hideu
ses ! Quelle pensée;, pour celui qui
entre dans ces repaires/ de se dire
qu'il va de gaieté ae cœur se ' livrer
à un piège arrangé tout, exprès pour
garder son cadavre ! Que c est donc
triste et sot, et quel plaisir quer d'ê
tre libre-penseur!
• G. Bois.
Lettres de Belgique
■ Bruxelles, 25 août. •
Les lois'sociales. — Le disoours "du roi Si Bru
ges et le militarisme. ; —Ce même discours ot
le mouvement flamand.— Le princie Baudouin
à Bruges. — La question des canons. .—- Les
socialistes. Les élections h Bruxelles. —■
Troubles à Ostende.— Le congrès social.
Nos honorables ont pris .leurs vacances
depuis quelques jours, après avoir expédié
tout un ballot de «lois sociales », qu'on a
craint,d'ajourner à la session prochaine. Qn
avait, comme vous le savez, perdu beau
coup de, temps à discuter des .projets de
lois militaristes ; c'est ce qui fait qu'on. a
voté au pas de course quelques bouts de
législation tendant à prptéger l'ouvrier.
Dans cet ordre d'idées on a voté une loi '
réglant le payemenl[des salaires et destinée à
rendre impossible le truck-system; une au
tre loi déclarant insaisissable et .incessible
une partie des salaires des ouvriers; une
troisième réglant et organisant les conseils
de conciliation. Une quatrième loi a été
faite contre l'ivresse publique,.
Toutes ces lois sont dues à l'ipitiative du
gouvernement et ont été préparées par la
commission du travail. ; Elles ne sont point
parfaites ; mais elles témoignent de.,, la
bonne volonté de nos .gouvernants., Et
* certes le temps trop court qu'on a passé h
les discuter a été mieux employé que les
longues et interminables séances consacrées
à nous enfoncer de plus en .plus dans le mi
litarisme prussien. .... , •
M. Woeste a fait voter aussi certains
changoménts du code civil, tehdant.à faci
liter le mariage des indigents et des mili
ciens. En fait de lois spéciales, c'est peut-
être la meilleufe, parce qu'elle favorise le
plus la moralité des ouvriers ; c'est celle,-;
en tous cas, à laquèlle on ne saurait faire
aucun reproche. Elle brise,,, pour ,-la,classe,
la plus intéressanta de la société, le, réseau ;
de formalités excessives dans lequel le code*
civil emprisonne la liberté du fnariâge ).
HnmaaMHnnÉÉi
7192 — .Edition aucilcUeniH'
Dimanche 28 Août 188/i
ÉDITION QUOTIDIENNE
/V ^ ■ ■■■ - ■
< '' PARIS ÉTRANGER
XI DÉPARTBU ENTfl , (DHION POSTAL!}
XJn an.' , , , . 55 » 66 »
Six mois. . . . 23 50 34 »
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TÏN NUMÉRO | Départements. 20 —
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Un an. ... 30/ »
Six moisf. . .. •. 16 , »
Trois mois; . . 8 50
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Toute demande ae changement d'adresse
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bandes et de 50 centimes en timbres-
poste. : : •
F-KÀlfCB
PARIS, 27 AOUT 1887:
C'est la mobilisation qui fait aujour
d'hui l'objet des commentaires de tous!
les journaux. Il n'en est guère qui ne;
signalent comme un fait. regrettable,
et même inquiétant l'indiscrétion qui:
à permis au Figaro de publier le plan
de la mobilisation avant même que le
commandant du corps désigné fût aver
ti. Plusieurs journaux vont jusqu'à
réclamer la désignation d'un autre:
corps, attendu, disent-ils, que la mo
bilisation faite dans ces circonstances
ne peut pas fournir les éléments de;
l'expérience attendue. Il est certain :
que tout autre corps devrait être prêt'
à faire l'opération qùi,pour avoir toute
sa valeur, ne doit pas être préparée
d'avance. Toutefois, il est douteux
qu'on s'arrête à cette résolution.
• Le ministre de l'intérieur vient;
d'envoyer aux préfets une, circulaire
■qui-vise l'appel fait aux communes de
France par le conseil municipal de
•Paris. La circulaire avise' les préfets
qu'ils doivent âans retard prévenir les
.maires det l'illégalité de cet appel.,.Les
conseils municipaux rie sauraient.
• donc délibérer à ce sujet valablement ;
on les avertit que ; , s'ils le faisaient!
néanmoins, toutes les délibérations
qui se rapporteront à: cet objet seront
annulées. C'est quelque chose assuré
ment que l'envoi d'une telle circulaire,
mais ce n'est pas suffisant. C'est à
Paris même qu'il faudrait-frapper sur
le conseil coupable de pareilles mani
festations. •
Jusqu'ici l'on n'avait eu à signaler
aucune motion particulièrement grave
au point de vue religieux dans les
discussions des conseils généraux
présentement en session. Aujourd'hui
nous devons noter ce qui s'est passé
dans le Pas-de-Calais et dans la Ven
dée, à propos de l'allocation annuelle
votée pour l'évêqùe du diocèse, afin de
l'aider en ses œuvres de charité. En
Vendée, cette allocation sera mainte
nue par la majorité catholique du
conseil, bien que le préfet ait commis
l'inconvenance de supprimer cette
allocation dans son projet budgétaire.
Au contraire^ dans le Pas-de-Calais,
l'allocation a été rejetée après une
vive discussion, qui a montré toute la
{lassion sectaire de certains conseil-
ers. Nous aurons, du reste, à revenir
sur ceS votes et déclarations".
Le Parti national donne aujourd'hui
une « grosse nouvelle » — c est ainsi
que lui même la désigne. Il annonce
que M. Bihôurd, résident général au
Tonkin, serait rappelé en France et
que même on désigne déjà son suc
cesseur, qui serait M. Sans-Leroy, dé
puté. La nouvelle, sans être exacte à
l'heure qu'il est, pourrait bien n'être
que prématurée. L'on sait, en effet,
que M. Bihourd n'est pas allé de ton
cœur au Tonkin, que sa situation de
fortune lui assure une indépendance
dont il ne fait pas mystère, et qu'il
n'a pas dans le caractère la souplesse
propre à faire agir de concert les élé
ments divers; et parfois adverses qu'il
doit mettre en mouvement au Tonkin.
Attendons
L'on commence à /être un peu
mieux renseigné sur les réponses fai
tes à la Porte par les diverses puis
sances au sujet des affaires de Bulga
rie. Il paraît que l'Italie, l'Autriche et
l'Angleterre reconnaissent la légalité
de l'élection du prince de Cobourg, fai
sant seulement reproche à celui-ci de
s'être rendu en Bulgarie sans l'assenti
ment préalable des puissances signatai
res du traité de Berlin. Au contraire, la
France tiendrait pour illégale l'élection
même du prince. Vu cet état de divi
sion des chancelleries européennes
sur l'appréciation du fait initial de la
question; il devient très vraisemblable
que la Turquie n'interviendra pas mi
litairement. Toute la question est donc
maintenant de savoir si le prince
pourra se rendre maître de la situa
tion intérieure en Bulgarie. La chose
reste fort douteuse et ne permet, par
conséquent, de rien prédire à longue
échéance.
La santé de l'empereur d'Allemagne
est de plus en plus satisfaisante. Celle
du prince impérial laisse toujours à
désirer. Cependant on, dit que ,1e
prince aurait écrit au professeur Vir-
chpwpour le remercier d'avoir,par .ses
bons conseilsj amené une amélioration
sensible.
Le Parlement anglais a voté, comme
on devait le prévoir, contre la motion
Gladstone, qui a été repoussée à la
majorité de 272 voix contre 194. Le.
gouvernement a donc définitivement
en main l'arme qu'il voulait; mais
c'est une arme dangereuse, et il ne se
passera pas un long temps avant qu'il
s'en aperçoive.
Marie Stuart
L' Univers a récemment scandalisé
la presse anglaise, notarnment le
Times et le Standard , en racontant la;
fête de Linlithgow, et en mentionnant
les vœux formulés par Mgr l'archevê
que de Saint-Andrews et d'Edim
bourg pour l'introduction en cour de
Rome ae la cause de Marie Stuart.
Le Tablet nous apporte aujourd'hui
le texte d'une intéressante lettre de
l'archevêque d'Edimbourg sur cette
question. Elle réfute admirablement
•les objections des journafistes protes
tants, que nos lecteurs n'ont peut-être
pas ôubliées.L'éminent prélat rappelle
que la reine d'Ecosse a été cruellement
calomniée; Mais-, sans rien accorder
aux calomniateurs, on peut reconnaî
tre qu'il ne s'agit point de proclamer
que la vie de Marie Stuart; ait tou
jours eu l'héroïsme de la sainteté.
Ce qu'il faut reconnaître,c'est.qu'elle
ia accépté d'iine âme admirablement
chrétienne, les dures épreuves de la
epr
fin de sa vie, et qu'elle a héroïquement;
couru au-devant de la mort plutôt
que de renoncer à sa foi.
Lé «tribunal compétent»,si la cause
lui est un jour soumise, se prononcera
sur la question principale: Marie
Stuart a-t-elle été mise à mort in odium
fidei?
Si les témoignages ne sont pas
concluants, Rome ne se prononcera
pas. .
Mais les catholiques, espèrent que
Rome - se prononcera favorablement.
, Comme il. fallait s'y attendre, la
Chambre des communes a repoussé la
motion de M- Gladstone. Le ministère
a obtenu une majorité dë 78 voix.
Mais il a eu le chagrin da voir voter
contre luj un certain nombre de libé-
raux-unionistes.
La majorité ministérielle a bien ga
gné ses vacances. Elle peut compter
que le gouvernement fera usage du
mandat qu'elle lui donne en Irlande.
Jusqu'ici la Ligue nationale.irlandaise
n'est atteinte que d'une « proclama
tion ». On la déclare « dangereuse »,
mais on ne la supprime pas en bloc.
Le vice-roi est autorisé seulement à
supprimer lès sections provinciales; de
là Ligue qui gêneront son adminis
tration. Quand le Parlement sera en
congé, on reconnaîtra sans doute que
ce ne sont pas seulement les sections
provinciales, mais l'organisation cen
trale de la Ligue elle-même, qui est
illégale, et on frappera la Ligue à la
tête.
Le parti national irlandais ne sera
pas déconcerté par l'événement. Com
me nous avons déjà eu occasion de le
dire, il a pris ses précautions. L'an
cienne lutte entre l'administration
anglaise et le peuple irlandais conti
nuera au moyen d'une autre organi
sation, voilà tout. Mais il .est à crain
dre que la lutte en certaines parties
de l'Irlande ne prenne un caractère
aigu. Si la loi de coercition est par
faite pour donner tout pouvoir aux
agents du gouvernement anglais en
Irlande, la loi agraire, accordée par le
cabinet Salisbury et la Chambre des
lords,est trop imparfaite pour protéger
les fermiers contre les évictions. Et. il
est probable que les làndlords profite^
ront de cette heureuse période de coer
cition pour récommencer avec une
nouvelle ardeur leur campagne contre
les tenanciers; Nous reverrons alors
sur un plan plus grand le récit de ces
scènes sauvages,qui tout dernièrement
encore, nous montraient la police et
les bailHfs-envahissant les demeures
des tenanciers récalcitrants et em
ployant la force, le pic et au besoin
l'incendié pour déloger de leurs chau
mières en ruines des familles entières;
On peut espérer, cependant, que les*
chefs du parti national irlandais, avec
le concours dévoué du clergé, empê
cheront la résistance nationale de per
dre le caractère de modération et
d'union qu'elle a eu jusqu'ici. Na
guère le désappointement et le déses
poir pouvaient être le résultat ordi
naire des agitations périodiques de
l'Irlande. Aujourd'hui il n'en est plus
ainsi. Le peuple irlandais sent mainte
nant qu'il a avec lui et pour lui toutes
les forces du parti libéral anglais. La
victoire complète, définitive* n'est plus
qu'une question d'années, de mois
peut-être.l
Ne quittons pas ce sujet sans signa
ler une perle dans le discours par le
quel M. Balfour, neveu de lord Salis
bury et secrétaire en chef de l'Irlande,
a combattu la motion dé M. Gladstone.
M. Balfour, dans ce discours dont là
presse de Londres nous apporte au
jourd'hui le texte complet, attaquait
vivement « la, morale politique » ae M.
Gladstone, et, pour donner une idée
de la noirceur d'âme du chef de
l'opposition, il s'est écrié « que si l'In
quisition existait encore, M. Gladstoné
serait capable de la défendre ». ;
M. Balfour n'a lu sans doute l'his
toire de l'Inquisition, que dans les his-r
toriens de la Réforme, ces maîtres
« conspirateurs » acharnés contre l'E
glise et la vérité. Autrement M. Bal
four saurait que l'Inquisition est facile
à défendre. Ce n'est pas pour la civili
sation et l'humanité une page hon
teuse, comme l'histoire de, la civilisât
tion britannique en Irlande.
L. Nemours Godkjê. i
La mobilisation
On télégraphie de Genève au Petit 'Jour*
ml: : i !
M. Rouvier. a échangé aujourd'hui plusieurs
dépêches chiffrées avec :1e général Perron. , j
Je crois savoir que les dépêches échangées
avec le -général Ferron ont trait aux indiscré
tions commises par un journal de Paris suivies
'détails do la mobilisation. i
11 serait question de désigner un autre corps
d'armée que le 17"»
On lit dans la République française ; !
'■ • \ '
; L'indiscrétion inexplicable du' Figaro com-j
promet-elle l'issue de l'essai de mobilisation î
Assurément, oui. Nous sommes au 27 août ;'les
réservistes ne sont convoqués que pourle3t
août. Ce qui revient à dire que l'essai de mobi4
lisation est préparé pendant cinq jours et que
l'imprévu n'a plus de part dans cette expérience
qui nons coûte si cher. • i
A la publication du Figaro, le ministre de là
guerre n'avait qu'une réponse à- faire : « Tout
est faux d'un bout à l'autre. » Il était si facile
• de désigner un autre corps d'armée ! Franche-*
ment, si nous devons dépenser plus de 8 'miii
lions pour faire semblant de mobiliser à l'im -i
proviste un corps d'armée prévenu dès aujour
d'hui, mieux vaudrait cent fois instruire les
hommes à la disposition, ceux qui n'ont reçu 1
aucune instruction militaire, et- perfectionner
notre armement.
Nous le demandons : après l'incident provo
qué par la publication intempestive dont le.
■Figaro a pris l'initiative, M. le ministre de laj
guerre croit-il possible de désigner le 17° corps ;
pour l'essai de mobilisation ? Il faut absolument,
que cet essai soit sérieux et que l'on prenne
toutes mesures pour cela.
-■■■ Plusieurs journaux expriment le môme
sentiment.
Le ministre de la guerre vient d'adresser
la circulaire suivante aux gouverneurs de!
Paris et de Lyon, ainsi qu'aux commandants
de corps d'armée :
Monsieur le gouverneur,
Mon cher général,
D'après les dispositions que j'ai arrêtées, de
concert avec les compagnies de chemins de'fer
pour l'expérience, de mobilisation, les réservis
tes et disponibles appelés à prendre part à cette 1
expérience feront • usage des .voies ferrées dans
les conditions.suivantes :■
1° Ceux qui se trouvent.dans la région dési-i
fnée présenteront au guichet des stations de;
épart l'ordre de route de leur livret individuel,
ou, à défaut, le récépissé de dépôt de ce livret,
et seront admis dans les trains, gratuitement et
sans billet, sur cette présentation.' L'ordre de
route ne sera pas . timbré.
Il est bien entendu que les hommes ne pou
vant présenterni livret, ni récépissé,voyageront
à leurs frais, en payant place entière.
2° Ceux qui sont en, résidence régulière dans
un6 autre région seront transportés gratuite-.
ment, au moyen des bons de chemin de fer an
nexés à l'ordre d'appel indivuel,sur papier tart,,
qui leur est adressé; les bons Seront détachés
par l'employé du guichet, aux gares de départ et
de changement de réseau. '
3° Quant aux réservistes ; et disponibles ,qui, •
momentanément absents de leur domicile ou de-
leiis résidence régulière,. en .vertu de latolé-'
rance,admise,se trouveraient;en'dehors de la :
région désignée et ne recevraient pas leur ordre -
d'appel individuel, il ; leur sera 1 délivré dès bil -i
lets, savoir :
Au quart du tarif, sur-la présentation de leur !
livret ou du récépissé de dépôt de ce livret ;
• A plein tarif, s'ils ne-peuvent présenter ni li
vret ni récépissé.
Ils payeront, aux guichets, le prix de leur
place dans ces -conditions, et n'en seront pas'
remboursés* la seule.; allocation à laquelle ils!
aient droit étant celle de l'indemnité journa
lière, calculée d'après-la distance dé leur domi
cile ou résidence régulière au lieu qu'ils doivent
rejoindre.
Cette indemnité est «d'ailleurs aussi la seule à
allouer aux réservistes et disponibles des deu*.
premières catégories, qui n'ont rien à débourser
pour leur transport.
Le payement des indemnités journalières sera
fait aux intéressés, soit à l'arrivée, soit au dé
part s'ils en font la demande.
Général P erron.
Les dépêches de Toulouse; d'Agen et des
autres points touchés par la mobilisation
signalent l'émotion produite par la nouvelle
que le 17 e corps était décidément choisi
pour l'expérience à faire..
Hier, à deux heures de l'après-midi, M.
le ministre de la guerre a reçu les membres
du bureau du syndicat de la presse pari
sienne : MM.Dûverdy, vice-président; Louis
Gai, trésorier, et Charles Laurent, secré
taire. Le but de cette visite était d'arrêter
les dispositions nécessaires pour permettre
aux représentants de la presse de'suivre
Fessai de mobilisation qui commence au
jourd'hui. ,
Des cartes spéciales seront délivrées, par
les soins du syndicat, aux journalistes qui
désireront assister à ces exercices. M. le
commandant d'état-major Lamothe a été
chargé par le ministre des rapports avec la
presse.
le ,
Programme du prince Victor
Un'rédacteurdu Figaro, ayant vu le
prince Victor.à Bruxelles, lui a demandé
quel était son programme politique. • ■
Voici, d'après l'interlocuteur, quelle au
rait été presque textuellement la réponse du
prince. ■"
• " *.■ . • \ .... . a -
.- Ma politique est très nette et très simple. '
"Elle sc xêsume en peu de mots : c'est le ré
veil de,l'idée napoléonienne, l'organisation in
cessante de mon parti, la reconstitution de tou
tes ses?foroes, leur union plus complète et plus
absolue, et enfin le but souhaité, le but certain.:
le relèvement de la France par le rétablissement
de: l'empire. '
Ce réveil,- dont je vous parle, est complet, et
les dernières manifestations du 15 août, faites
d'un bout de la France à l'autre, doivent rendre
fiers, heureux, pleins d'espérance, tous les ami?
lobscurs ou illustres qui m'ont aidé depuis la
première ^heure dans cette œuvre si pénible et
si délicate de la reconstitution, j'allais dire dé
la résurrection d'un parti. '
Le jour en effet où. j'ai décidé de créer à Paris
un grand comité central, il faut bien l'avouer^ à
part quelques grandes personnalités politiques
qui continuaient quand même à. lutter glorieu
sement pour l'empire, il n'y avait rien.
Sans chef, les impérialistes étaient dissémi
nés dans les départements, souhaitant toujours
les • revanches prochaines, mais en proie;
en attendant, à toutes les persécutions des gou
vernants.
Sans candidats, ils ne savaient même pas
quels étaient ceux qu'ils devaient charger dé
leur défense et auxquels ils devaient confier lé
drapeau. :
Il n'y avaitplçs d'autonomie, et dans ce grand
parti la direction manquait. . :
Tout cela est changé maintenant. Mais il noué
a fallu, beaucoup de patience,beaucoup de temps,
plusieurs années, et je dois en rendre tout l'hon
neur à ce grand comité, présidé par le duc de
Padoue, composé- dos plus hauts dignitaires
dans la Légion d'honne.ur. le général du Bar-
rail, le baron Haussmann, MM. Boitelle, Henri
Cheyreattj 'Pariqûet, Levert, Delafoss'e ; MM. Jo-
I'it)0ra,' &-Ti3 et GilHîWt^Wsident et vicô-prési-
dents de l'appel au peuple à la Chambre.
Ces hommes d'Etat que j'ai eu; le bonheur de
réunir autour de moi avaient servi avec éclat la'
démocratie française- et l'empereur ; et après
avoir largement contribué à la fondation du
second empire, ils voulaient bien consacrer au
rétablissement' du troisième une ardeur plus
grande et plus préciease encore pour moi.
Mais cette \œuvre de rénovation n'était pas
encore achevée quand les élections générales
survinrent ; et notre programme, nos alliances,
nos projets se ressentirent tout naturellement,
de cet état de transformation, ainsi que de fa
faiblesse passagère que nous devions cacher
quand même'au pays.
i' De là l'union conservatrice telle, qu'elle: a été
pratiquée; de là les élections-que vous connais
sez et les résultats singuliers de cette alliance:
cinquante députés avec moi; cinquante seule
ment !
L'union dans ces conditions-là, j e ne la veux
plus.
Je ne veux plus fournir lés électeurs aux can
didats.des princes d'Orléans.
Et je me demande d'ailleurs si cette union
n'est pas profondément regrettable, puisque la
majorité conservatrice en est arrivée à appuyer
'un ministère opportuniste ! -
Est-ce pour donner de pareils votés que les'
électeurs ant envoyé siéger au Parlement ceux
qui s'appelaient les candidats de l'opposition?
Est-ce pour soutenir M. Rouvier ou M. Ferry,
qne la droite a été formée ?
• Il y- a là, ee me semble, un singulier malen
tendu dans, le vote des électeurs et dans les
votes des-élus. '
Et les élus ont singulièrement oublié qu'ils
étaient chargés de voter avant tout et toujours
contre les opportunistes, contre la république,'
contre le gaspillage et le Tonkin !
' Si de nouvelles élections surviennent, si les:
circonstances nous'contraignent à faire de nou
velles alliances, si nous devons former enfin:
une nouvelle union conservatrice, je veux que;
cette union soit équitable, que par conséquent
les bases en soient absolument modifiées, que
la proportion des sièges qui nous appartien
nent soit loyalement établie et rigoureusement
observé».
Nous consentirons peut-être ainsi à marcher;
aux côtés des royalistes, mais nous lie nous ré
signerons jamais au rôle de dupes.
Aujourd'hui, d'ailleurs, nous sommss prêts,,
et c'est pour l'indiquer que M. Clément de Royer
a écrit, au dernier 15 août, cette lettre dont:
vous me parliez tout à l'heure.
Nous sommes prêts. Ce réveil a été plus su*
bit et plus complet qu'on eût osé le désirer.
Nous avons presque partout des comités. Et''
si j'excepte quinze départements qui, pour,
l'instant, n* sont pas encore constitués complè-:
tement, j'ai déjà, dans presque tous les arron
dissements de la France,, un comité local, une
réunion permanente, d'hommes d'élite prêts à
tous les dévouements et à tous les sacrifices^
pour le triomphe de ma cause.
La plupart de ces comités ont été formés pars
les soins de MM. Clément de Royer. Paul Chas-;
saignc-Goypn, Daguilhon-Pujol, Treilhard, Char- ;
les Jolibois et tant d'autres, des hommes dedé -i
cision et de dévouement, dont la qualité, la va-:
leur et le talent- sont connus,de tous,- et'.qui:
voulaient tien employer cette fidélité, cette va-,
lenr et ce talent, à allor incessammeut à tra
vers la France, former au nom du prince le;
nouveau parti de l'empire.
Et les difficultés ne manquaient pas, mais ils !
n'en étaient point décourages. s
. C'est ainsi, par exemple, que dans deux dé-:
parlements acquis depuis longtemps à nos ad* ■
versaires, nous avons désormais. des comités
absolument sûrs.
Dans lr Seine-Inférieure, où les idées républi
caines dominaient, M. Darcel, un conseiller gé-,
néraldes plus distingués,dont la situation poli
tique est considérable, présidera le preniier co
mité impérialiste qui se soit fondé là-bas.
Dans la Vendée, où les royalistes nous for
maient des obstablessans fin, j'ai aujouré'hui
un comité et un jourual. Et le journal est dirigé
par un jeune homme d'infiniment de valeur, et
c'est le fils de M. Bourgeois, le député royaliste
de cette mémo Vendée.
Vous le voyez, les fils n'ont pas toujours les
idées de leur père.
En Anjou encore, les fils du député royaliste
Fairé dirigent notre journal.
Eh bien! cet ensemble de comités formé après
tant d'efforts et avec tant de succès par le co
mité du duc de Padoue, j'ai voulu le diriger
désormais ; j'ai teuu à en êtra le chef.
Je suis très jeune, je le sais, mais j'aurai re
cours aux conseils éclairés de ces hommes
d'Etat dont je vous parlais tout à l'heure, et je
crois qu'avec eux, Dieu aidant, nous ferons ae
bonnebesogne.
Je ne veux, en effet, ni exclusivisme, ni cot-
terie : il y a' place pour tous les dévouements
dans lo parti, de l'empire, et il ne faut pas ex
communier ceux qui apporteraient au service de
ma cause des idées et des sentiments qui ne
sont pas les miens. .
Je suis le protecteur et le gardien des droits
reux pays qui se débat dans l'anarchie révolu
tionnaire.
Je ne pencherai pas plus vers la république
américaire que vers la république opportuniste;
etje suis décidé à réprimer avec énergie tous
les écarts, aussi bien ceux de droite que ceux
de gauche.
Ce que je veux, en somme, c'est l'Empire,
tel que Napoléon I"? l'a établi, tel que Napo
léon III l'a pratiqué, tel que l'aurait pratiqué,
lui aussi, le prince impérial, c'est-à-dfre l'em
pire héréditaire, l'empire autoritaire, la Consti
tution de 1852.
Et surtout, ne, parlons pas du solutionnisme :
n'en parlçns jamais ! C'est un mot que je. ne
puis comprendre.
Le solûtionnismé àcclaûierait n'importe qui !
Mais le gûùvernçmént d'un peuple'ne se donne
pas dahsr une course au clocher! Et il :y'avrai-
ment une différence trop grande entre l'empire et,
la royauté pour que l'on^ puisse indifféremment
se rallier à l'un ou à l'autre. - '
L'empire est l'autorité dans la démocratie." ' '■
La royauté est le parlementarisme. C'est pres
que un républiquo, comme celle deM, Grévy.. .
Le comte de Paris aurait, lui- roi, un minis
tère responsable,""comme cèliii.de M. Itou-
vier ; un' Paiement qui ressemblerait à celui
d'aujourd'hui, -composé peut-être des mêmes
hommes! , -,
. L'empire c'est le drapeau tricolore,
La royauté c'est le drapeau couleur indécise,
Car le comte de Paris embrasse* le drapeàù
blanc de Chàrette à Jorsey et laisse promettre
l'autre ... par ses amis.
La royauté a de l'argent, nous en manquons.
Mais nous avons des soldats et des dévoue
ments ce "qui vaut peutêtre mieux ! '
Vousle voyez, donc, il n'y a rien de commun
entre l'empire et la royauté, et je ne comprends
pas qu'un homme puisse hésiter à faire un
ehoix bien net, un choix absolu entre ces deuv
formes si différenies de deux gouvernements
irréconciliabless, ,
Il n'y aura jamais rien de commun.entre oeux.
qui veulent rendre la parole au peuple, qui
veillent le consulter, qui s'autorisent pour cela
de la grande tradition napoléonienne, et ceux
qui nient: cette souveraineté du peuple, lui re
fusant cette manifestation' logique ét naturelle :
l'appél au peuple, le plébiscite qui seul pèut
donner au pouvoir dès assises ,durables ; l'appel
au peuple qui désarmera tous les partis et* ré«
conciliera tous lesFrançais. .
: Le pays lui, n'hésitera pas entre là royauté et
l'empire, et le jour où il sera consulté, ce jour»'
là, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le pays
rétablira l'empire. • <
Si cette conversation est exacte, elle ne
paraît pas propre à. satisfaire tous les grou
pes impérialistes, nous noterons l'accueil
qui lui sera fait par les divers journaux du
parti. ' 1
■ ♦
Nous avons déjà signalé, mais il est
bon de répéter la note suivante, pu
bliée à diverses reprises dans la plu
part des Semaines religieuses :
Nous avons des raisons particulières pour
appeler l'uttention de nos confrères'sur les
renseignements à prendre avant la'célébra
tion' dos mariages. La loi sur Ierdivorce les
expose, en effet, à rencontrer des divorcés
qui leur demanderont de bénir leur union;
en se gardant bien de leur parler de celle
qu'ils ont déjà contractée. La'chose a déjà
été tentée, et, sans la vigilance des pas
teurs, qui sont parvenus à découvrir la vé-
irité, des divorcés auraient reçu la bénédic
tion nuptiale du vivant de leur légitime
époux.
On lit dans la Revue du diocèse d'An
née g : ,
Mgr Jourdan de ia Passardière, évêque
de Roséa, avait'bien voulu'nous "promettre
-de donner les exercices' dé la première re
traite ecclésiastique; Mais une circonstance
inopinée né lui permettra point de remplir
ce ministère : il devient auxiliaire de S.Em.
le cardinal Lavigerie, archevêque d'Alger
et de Carthage, pour la partie de ce second
diocôso qui comprend Tunis et la Tunisie.
On sait que Mgr Jourdan de la Pas
sardière • était précédemment auxi
liaire de S. Em. le cardinal Caverot,
archevêque de Lyon.
Le général de Sonis
La Semaine religieuse du diocèse de
Limoges reproduit l'article de l' Uni
vers consacré au général de Sonis et
ajoute :
Pondant le dernier séjour que fit à Li-'
moges le général de Sonisj tous les mois, on
le . voyait fidèle, à venir faire la --veillée
d'honneur auprès du Très-Saint-Sacrement
dans l'église du Sacré-Cœur. Si nous ne
nous trompons, il avait été un des zélés fon
dateurs de cette adoration nocturne, qui est
toujours en vigueur dans notre ville. Vers:
le milieu de la nuit, quelques adorateurs
sentaientle besoin d'aller se reposer un peu :
sur un matelas étendu dans la sacristie; lui,
jamais ! Il était constant dans saprière jus
qu'au matin. Nous l'avons vu, au fort de
l'hiver, aux réunions de l'archiconfrérie,
pendant la grande neuvaine, au premier
rang, dès la première heure, c'est-à-dire à
cinq heures du. matin. Ce vaillant soldat, ce
noble mutilé, avait beau se dissimuler et
vouloir se perdre dans la foule: ceux qui ne
le connaissaient pas devinaient un homme
et un grand chrétien. D'ailleurs, il avait
toujours été 1 le même. Venu à Limoges,
vers 1844, simple lieutenant de chasseurs,
il s'était lié de prime abord avec les meil
leurs chrétiens de notre ville, et on raconte
de lui des traits, datant de cette époque,
qui suffiraient à montrer la vivacité de sa
foi et l'ardeur de son zèle.
Un de nos bons catholiques, qu'il honora
dès-cette époque d'une amitié restée fidèle
jusqu'à la dernière heure, nous rappelait,
ces jours-ci, le souvenir d'une lettre que le
général lui écrivit pendant la guerre d'Ita
lie, où il conquit ses grades supérieurs :
« A la guerre comme à la guerre, mon cher
ami, disait-il ; presque toujours à cheval,
avec le brave capitaine R... Dans nos re
connaissances, en traversant des bourgades
ou des villages, tout à coup, nous aperce
vons un clocher : le Maître est là.! A terre! -
Nous descendons tous les deux de cheval,
-nous entrons dans l'église; nous prions un
prêtre de nous donner la sainte commu
nion. C'est fait! nous repartons aussitôt ; le
temps n'est pas à nous. Nous faisons notre
action de grâce à cheval et en courant...»
Oh ! que de traits semblables il doit y avoir
dans la vie de ce vaillant soldat, et comme
il serait bien inspiré celui qui recueillerait
tous ces faits pour les offrir à l'édification
de ceux qui croient trop difficile l'union de
la croix et de l'épée! , 1
Les Sociétés d'enfouisseurs
Une feuille de chou à l'usage parti
culier des libre-penseurs d'Ageuaonne
une recet.te pour la multiplication
des enterrements civils; Avec un peu
de rouerie d'une paçt, un peu de fai
blesse'ou fle curiosité)de.rautre,il peut
arriver qu'un brave.homme goit attiré
dans une compagnie de; libre-pen
seurs. Si ee malheureux offre quelque
surface ' par sa condition, sociale, et
c'est la cas le plus souvent cheiché,
on le flatte, on lui confère -un .grade,
on lui fait "payer des cotisations, enfin
on l'embrigade sans qu'il ait .cessé
encore de voir dans tout cela autre
chose qu'une sorte d.'amuse ment ou
un moyen d'étendre des .relations qu'il
suppose utiles. . - >
Plus tard, quand il sera mûr. pour
cette initiation,on lui fera signer ren
gagement de se faire entercer civile
ment. C'est déjà plus: sérieux, mais . ee
n'est pas encore alarmant : on,se porte
, bien, on se croit solide, on a du temps
devant soj, et puis, en définitive,, on
peut) en cas de'nécessité, revenir là-
dessus, l'association ayant pour prin
cipes fondamentaux la liberté et la to«
lérance. :;i .
, Pour empêcher ces retours, le moyen
proposé serait de joindre à l'engage
ment un testament conditionnel i ;« Je
« lègue au ; président de la société, la
« somme, de,.. si mes héritiers s'oppo-
« sent à l'enterrement civil. » La peur
d'appauvrir ses enfants oui sa femme
influenceront, peut-être le moribond
si sa foi n'est pas robuste, et il est à
craindre en eflet qu'elle ne le soit pas.
D'autre part, les néritiers à- qui cette
pièce, serait opposée seront: : troublés,
divisés d'avis, et n'auront plus l'éner
gie de s'opposer au cérémonial impie.
Et enfin, s'ils : ont cette énergie,, la so
ciété aura toujours une compensation
en monnaie sonnante.
Voici les, mesures- à prendre. en p.a-
; reil cas. La première et la plus- essen
tielle pour la personne qui a; eu le tort
de s'engager est de rétracter cet enga
gement par un testament ; postérieur,
i II convient ensuite,ert cas de danger de
mort, de remettre ce testament à une
personne sûre,que l'on charge del,'exé-
cuter : par exemple la veuve, , un des
-héritiers, un ami.; Quand; l'émissaire
de la société se présente, il suffit de
l'éconduire tranquillement en lui di
sant :. «Nous ferons, l'enterrement
comme il nous plaira. Si . vous avez
des droits à faire ; valoir sur. la succes
sion, allez présenter votre titre au juge
de paix ou au président du tribunal,
pour qi^e procès-verbal soit fait, , selon
la loi. Maintenant nous n© voulons pas
entendre autre chose; Allez-vous-en
d'ici. » S'ils sont plusieurs, et veulent
juser de violence, ne, pas hésiter', pren
dre des triques et les mettre , dehors ;
mais des gens porteurs d'un titre ne
s'exposeront pas à: cette aventure.
Après l'enterrement, les héritiers
produiront le testament qu'ils: ont
entre les mains, ayant soin de ne pas
l'ouvrir, de le faire ouvrir par, le pré
sident du tribunal, en; présence du
greffier, qui dresse procès-verbal de la
description et du contenu de la pièce.
Cette formalité est entièrement d'usagé
et ne suppose aucune difficulté. La
société en est alors pour ses frais et sa
honte. , : ,
Le mieux est de ne pas attendre
d'être malade pour préparer ces me
sures. Mais combien n'aurait-il pas
mieux valu encore s?abstenir de toute
relation avec ces associations .hideu
ses ! Quelle pensée;, pour celui qui
entre dans ces repaires/ de se dire
qu'il va de gaieté ae cœur se ' livrer
à un piège arrangé tout, exprès pour
garder son cadavre ! Que c est donc
triste et sot, et quel plaisir quer d'ê
tre libre-penseur!
• G. Bois.
Lettres de Belgique
■ Bruxelles, 25 août. •
Les lois'sociales. — Le disoours "du roi Si Bru
ges et le militarisme. ; —Ce même discours ot
le mouvement flamand.— Le princie Baudouin
à Bruges. — La question des canons. .—- Les
socialistes. Les élections h Bruxelles. —■
Troubles à Ostende.— Le congrès social.
Nos honorables ont pris .leurs vacances
depuis quelques jours, après avoir expédié
tout un ballot de «lois sociales », qu'on a
craint,d'ajourner à la session prochaine. Qn
avait, comme vous le savez, perdu beau
coup de, temps à discuter des .projets de
lois militaristes ; c'est ce qui fait qu'on. a
voté au pas de course quelques bouts de
législation tendant à prptéger l'ouvrier.
Dans cet ordre d'idées on a voté une loi '
réglant le payemenl[des salaires et destinée à
rendre impossible le truck-system; une au
tre loi déclarant insaisissable et .incessible
une partie des salaires des ouvriers; une
troisième réglant et organisant les conseils
de conciliation. Une quatrième loi a été
faite contre l'ivresse publique,.
Toutes ces lois sont dues à l'ipitiative du
gouvernement et ont été préparées par la
commission du travail. ; Elles ne sont point
parfaites ; mais elles témoignent de.,, la
bonne volonté de nos .gouvernants., Et
* certes le temps trop court qu'on a passé h
les discuter a été mieux employé que les
longues et interminables séances consacrées
à nous enfoncer de plus en .plus dans le mi
litarisme prussien. .... , •
M. Woeste a fait voter aussi certains
changoménts du code civil, tehdant.à faci
liter le mariage des indigents et des mili
ciens. En fait de lois spéciales, c'est peut-
être la meilleufe, parce qu'elle favorise le
plus la moralité des ouvriers ; c'est celle,-;
en tous cas, à laquèlle on ne saurait faire
aucun reproche. Elle brise,,, pour ,-la,classe,
la plus intéressanta de la société, le, réseau ;
de formalités excessives dans lequel le code*
civil emprisonne la liberté du fnariâge ).
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