Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1887-08-22
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 août 1887 22 août 1887
Description : 1887/08/22 (Numéro 7186). 1887/08/22 (Numéro 7186).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Lundi 12:2 Août iëS'/
ËDITION QUOTI DIENNE
PARIS ÉTRANGER
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ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
y '
i V!n an. v ,
i.-Six mois.
* Trois mois
■tannoneiiM purteni dca fl" et 16 de chaque mois
' "UN X"TTAT~P"RO f *" ■ - « ' 1S cent.
WUMERO l Départements, 20 -
"BUREAUX : Paris, 10, rue des Saints-Pères
Un an. , .
Six mois.' .
Trois mois.
. PARIS
BT DÉPARTEMENTS
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ÉTRANGER. '
(UNION POSTALE)
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d'un mandat-postei . . ;
T&AÏUVt.
PARIS, 21 AOUT 1887
Il y a un "peu d'accalmie dans les
journaux au sujet de la dernière dé
claration ministérielle; aussi bien, le
découragement gagne les radicaux,
qui se voient abandonnés dans leur
campagne par les mécontents de là
veille; rangés sous la direction de M.
Banc. Il n'esjt pas" jusqu'à M. Vacque-
rie qui ne pose les iarmes : (armes de
îerblanc d'ailleurs) dans le Rappel, en
disant qu'il est bien inutile désormais,
avant ou après la rentrée des Cham
bres, d'interpeller extraparlementaire-
BQent ou parlementairement le minis
tère, puisqu'on n'en aurait toujours
que la même réponse, qui suffit à lui
maintenir. sa majorité. Pour une fois,
M. Vacquccie parle raison; Mais .la
Justice ai l'Intransigeant ne l'entendent
pas ainsi. Il est vrai: que leur, colère
reste impuissante. On doit aussi faite
le compte de la lassitude qu'éprouve
l'opinion à s'occuper de ces comédies
de couloir. Faisons comme elle et,
sauf nouvel incident, n'en parlons
plus. .
M. Spuller, qui n'a pas parlé depuis
une dizaine de jours, n'y pouvant
tenir, est "parti pour Bonneville (Sa
voie), où l'école d'horlogerie lui four
nira certainement matière à quelque
nouveau discours. L'horlogerie, en
effet, est un thème à comparaisons
inépuisable pour la politique; et il
faut dire qu'avec le gouvernement
dont nous jouissons, ce n'est pas l'hor
logerie, avec la régularitéde ses mou
vements, qui peut perdre à la compa
raison.
Le Nord, appréciant la conduite du
nouveau prince de I3ulgarie; dit que
c'est la politique du pied de nez fait h
l'Europe, par imitation d'un acte que
le Nord impute à M. Stoïanof. Celui-ci,
d'après le journal russe, étant sur la
flottille qui emportait le prince Ferdi
nand et passant devant un groupe
d'officiers russes qui, le Nord l'avoue,
contemplaient le défilé, la casquette
sur la tête, se serait détaché du groupe
princier « pour leur envoyer un pied
de nez ».
Le Nord conclut qu'en somme il n'y
a rien de changé en Bulgarie,qu'il n'y
a de plus qu'une nouvelle créature
« et, sans doute, une nouvelle victime
des Stamboulof et consorts «. C'est à
se demander, conclut-il, « si cela vaut
bien'la peine pour ,1a Russie, une fois
certaines précautions prises, de modi
fier son attitude à l'égard d'iin état de
choses qui n'est que la continuation
de l'ancien ». Ailleurs, toutefois, le
Nord ne montre pas la même dédai
gneuse philosophie. Son correspon
dant de Saint-Pétersbourg déclare net
que les puissances signataires- du
traité de Berlin qjit le devoir for
mel d'intervenir, mais qu'il faut
« qu'on nese borne pas à de platoniques
protestations, à de simples'refus de re
connaître le prince de Cobourg comme
souverain de Bulgarie ». Et, dira-t-on,
que faut-il donc? « Il importe, répond
lé correspondant russe; que l'action
des cabinets européens revête une
foi\ne plus significative, et qu'injonc
tion lui soit faite d'avoir à quitter un
pays dans lequel il n'avait pas le droit
d'entrer à d'autre titre que celui de
personnage privé, voyageant pour son
instruction ou son agrément. » A la
bonne" heure ! Toutefois, le Nord ne dit
pas ce qu'il conviendrait de faire en
core si le prince,, comme il est pro
bable, résistait à une pareille " injonc
tion. Et, au surplus; l'injonction sera-
t-elle faite ? Les négociations qui se
poursuivent entre les puissances mon
trent assez qu'aucune d'elles ne se
soucie de remuer le guêpier oriental.
/ Ce n'ëst plus seulement le discours
du roi à Bruges qui agite là Belgique,
Cette question tend à être remplacée
par une autre qui excite non moins
vivement les esprits, et cela dans
presque tous les camps. Il s'agit de la
commande des canons pour la défense
des forts de la Meuse que le gouver
nement aurait, pàraît-il, l'intention de
commander à l'usine Krupp. Le Jour
nal de Liège a pris là-dessus le gouver
nement à partie : « Vous dites, écrit le
Journal de Liège , qu'aucun canon ne
peut rivaliser avec le canon Krupp.
Comment le savez-vous ? Où sont les
essais comparatifs que vous avez faits
pour vous en assurer ? Les occasions
ne vous ont pourtant pas manqué. Le
colonel dé Bange, seins parler de l'u
sine Cokerill, vous ont offert à plu
sieurs reprises de procéder à des essais
de comparaison avec le krupp de l'ar
mée belge. Pourquoi n'avez-vous pas
accepté ces essais? Est-il vrai que vous
êtes à ce point prisonnier de Krupp,
que vous n'osez même pas essayer ses
canons sans sa permission, et que
Krupp vous l'a refusée ? C'est une jo
lie situation, il faut en convenir,,pour
l'armée d'un pays indépendant. Que
diraient de nous les pays étrangers,
s'ils le savaient? »
On comprend que cet article, qui
semble parler d'engagements secrets
contractés avec l'Allemagne, ait fait
sensation. Ce n'est qu'un commence
ment.
Une discussion très-vive a eu lieu
hier au Parlement anglais au sujet de
l'attitude que l'Angleterre doit prendre
vis-à-vis de la France, aussi bien en
Egypte qu'aux Nouvelle-Hébrides. On
en trouvera plus loin le" résumé.
Une dépêche de Madrid annonce
que, le général Salamanca vient de
donner sa démission de gouverneur
de Cuba. Il faut s'attendre là-dessus à
toute sorte de commentaires dans la
presse espagnole.
Le Congrès ouvrier
Le congrès ouvrier s'est ténu à Paris
et a. ressemblé aux précédents, con
grès^ C'est toujours ce même commu
nisme dont la Révolution, pour peu
qu'on la pousse logiquement, né peut
{>as sortir. L'impôt progressif, des sa-
aires-élevés et 'garantis par l'Etat ne
sont qu'une application du commu
nisme- Les ouvriers socialistes ne veu
lent pas .voir qu'un salaire élevé est
incompatible avec ■' la concurrence
étrangère. L'effet de cette concurren
ce, comme la pratique " de chaque jour
le démontre, est au contraire de ten
dre- à- l'abaissement continu des sa
laires* Or, qui à poussé à ce libre-
échange international? Ne sont-ce
pas des ouvriers français qui, sous la
direction du prince Jérôme Bona
parte, à la suite d'une grande exposi
tion industrielle à Londres* ont jeté
les bases d'une société internationale
de travailleurs ?
, Il faut subir la loi qu'on a faite,ou
avoir le courage de la répudier. Dimi
nuer les heures de travail et augmen
ter les salaires en présence de la con
currence universelle, présentera tou
jours un problème insoluble et con
tradictoire. Si l'existence de la classe
ouvrière ne se rattache pas à la France
elle-même, mais dépend de l'Europe
ou du monde entier, l'ouvrier doit re
noncer à l'idée de patrie et se procla
mer citoyen du monde. Au reste,cette
tendance se fait jour dans la classe
ouvrière. Il est trop évident que le li
bre-échange est destructif de la natio
nalité, puisqu'il place sous une garan
tie internationale, le plus puissant de
tous les intérêts, celui de l'existence.
Devant cet intérêt s'abaisse tout autre
sentiment ; mais le fait de la concur
rence universelle établit-il une lutte
loyale entre les ouvriers de toutes les
nations ?
Pour que la concurrence fût loyale,
il faudrait que toutes lés nations fus
sent dans les mêmes conditions éco
nomiques de production et de fabri
cation. On sait qu'il n'en est pas ainsi.
-Dans la lutte industrielle, il y a, com
me dans la guerre, des vainqueurs et
des vaincus, des morts et des blessés.
Que faire "de ces ouvriers sans ouvra
ge ? Si la France met son alimentation,
et son entretien au. concours, nourri-
ra-t-elle gratis ceux de ses nationaux
dont les offres n'aurqnt pas été accep
tées sur le marché? !
Les congrès, ouvriers sentent l'im
possibilité pour la France de résister
à la concurrence universelle. Aussi
essaientTils de, jeter les ouvriers dans
les bras du gouvernement, ou. plutôt
ils espèrent que, devenus les plus
nombreux, les ouvriers s'empareront
de l'Etat, en vertu du suffrage ùniver-
sël, et qu'alors nous aurons un gou
vernement d'ouvriers.Par les décisions
des divers congrès d r ouvriers, on peut
supposer qiie la première mesure à
prendré sera de ruiner là bourgeoisie
par des impôts progressifs et de nou
velles lois de succession. Mais c'est de
cette bourgeoisie que vient surtout là
demande du travail. La ruine dé la
bourgeoisie entraîne l'a ruine d'une
grande partie de la classe ouvrière.
Plusieurs feuilles républicaines gé
missentde cës plans, de .ces rêves dé
communisme. C'est le ^coffre-fort qui
est attaqué : la bourse ^ou la vie ! Ce
communisme ne va pas à ceux qui se
sont enrichis dans les révolutions. Se
croient-ils: donc indemnes de tout re
proche ? N'ont-ils pas ouvert la voie
aux spoliations du communisme, en
en transportant la doctrine dans l'or
dre inoral et politique ? Est-ce que
notre suffrage universel n'est pas du
communisme ? Est-ce que l'enseigne
ment athée et obligatoire n'est pas du
communisme? Est-ce que la suppres
sion légale de toute autorité dans le
père de famille et le propriétaire n'est
pas du communisme? Ces essais réus
sis de communisme nous acheminent
au communisme grossier qui prend
les biens.
Sauf d'insignifiantes exceptions, tous
les républicains du jour sont commu
nistes. Tous attribuent à l'Etat l'omni
potence sur la morale et sur le droit.
Ils vont même jusqu'à placer l'Eglise
sous la .main de 1 Etat. Ce commu
nisme césarien s'arrêtera-t-il dans sa
marche? L'Etat s'empare des biens de
l'Eglise. Bravo, crie la République fran
çaise \ Mais le babouvisme talonne le
jacobinisme et prétend avoir sa re
vanche.
La question est grave, elle touche
directement à la politique'. Dans une
note semi-officiellè, reproduite par
tous les journaux, le Nord, organe du
gouvernement russe a Bruxelles, a
ait entendre que la Russie-ne s'allie
rait pas à- une nation athée,et qu'elle
nous rètirerait toute sa sympathie si
nous descendions au dessous du mi
nistère Rouvier. Si cette chance ne se
réalise pas, l'athéisme et le . commu
nisme iront dè compagnie,et la Répu
blique française tentera vainement de
les disjoindre.
- Coquille.
G
La rioùvèlle'attitude du cabinet Sa
lisbury vis-à-vis de l'Irlande n'a pas
beaucoup surpris l'opinion en Angle
terre. Oii s'y attendait, car depuis
une huitaine de jours là pTesse anti-
irlandaise avait pour, mot d'ordre de
réclamer des mesures énergiques con
tre le parti national .irlandais.
Maintenant que le cabinet semble
entré définitivement dans la voie dé la
répression, les feuilles tories manifes
tent une grande exaltation et les feuil
les unionistes de 1 hésitation et de l'in
quiétude. Quant' à la presse libérale,
elle est bien loin de trahir le moindre
symptôme de découragement. C'est
avéc résolution qu'elle accepté le défi
du gouvernement.
. M. Parnell,dans. une entrevue avec
le correspondant de la Central News^ a
dit « que l'acte du gouvernement était
une insulte gratuite à la nation irlan 1
daise. Pour la u proclamation*» de la
Ligue nationale, ce n'est qu'une ma
nœuvre tentée dans le but de donner
le change sur l'insuffisance de la loi
agraire, et si on laisse les tenanciers
sans protection contre les évictions,
il croit qu'il y aura des troubles cet
hiver. Dans le moment, la Ligue na
tionale rie s'occupe'guère que de l'éta
blissement et. de la révision des listes
électorales dans les comités, et si la
olice envahissait les bureaux à Du-
in, elle trouverait tout le personnel
à la tâche. »
A ce propos il faut remarquer que la
proclamation de la Ligue nationale
n'entraîne point sa suppression. Le
gouvernement. se borne à- déclarer
qu'elle constitue une association dan
gereuse. Le vice-roi, selon lés besoins
de sa politique, supprimera des bran
ches de la Ligue dans tel ou tel comté.
Mais il n'ose pas > encore dissoudre
toute l'association. D'après le Free-
man's Journal, il ne prendra cette ré
solution extrême que quand le Parle
ment sera prorogé".
Ce journal de Dublin a envoyé un
de ses rédacteurs'demander à Mgr
Walsh, archevêque de Dublin, son
avis sur la situation nouvelle. Mgr
Walsh a répondu qu'il ne voyait pas
l'utilité, d'adresser aux populations ir
landaises des conseils particuliers en
cette occasion. Et il a rappelé que na
guère, dans une entrevue avec le ré
dacteur en chef de la PallMall Gazette
de Londres, il avait abordé cette ques
tion de suppression de la Ligue natio
nale." ■ ' - "
On prêtait déjà au gouvernement
des projets de législation énergique, et
Mgr Walsh avait dit alors qu'il ne sa
vait rien qui fût plus capable de créer
en Irlande la confusion et l'anarchie.
Aujourd'hui c'est encore l'avis de l'émi-
nent prélat.
On parle enfin d'un grand banquet
de* protestation qui serait offert à M.
Gladstone par le lord maire de Dublin.
Si le projet se réalise, on verra sans
doute que, à part « les tenanciers que
rien ne - protégera plus contre les
évictions », les -Irlandais ont affaire
cette fois à une coercition pour rire.
En fait elle ne semble intimider per
sonne en Irlande* et il n'est question
dans ! la presse irlandaise et dans les
discours prêtés aux chefs du parti que
dn prochain et décisif échec du cabi
net Salisbury.
On dèmanaera peut-être ce que di
sent les orangistes. Voilà justement ce
qui est pour le cabinet Salisbury un
mauvais symptôme. Ils ne sont qu'à
moitié satisfaits. Ils sont ravis sans
doute de voir lé gouvernement décla
rer la guerre à la. Ligue nationale.
Mais en leur nom M. Russell annonce
que l'insuffisante loi agraire, qui vient
d'être votée, livre la province oran-
giste d'Ulster au parti parnelliste. Il
serait curieux et instructif de voir la
politique d'union du caMnet Salisbury
aboutir, au triomphe complet du home
rtile dans la seule province d'Irlande
où la garnison orangiste de l'Angle
terre ait gardé un peu moins de la
moitié des circonscriptions élector
raies.
L. Nemours Godré
Le bruit courait que le gouvernement
avait rétabli dans le Tarn-et-Garonne
les traitements ecclésiastiques suppri
més ! par M. Goblet. La nouvelle est
absolument dénuée de fondement.
Pour décharger le ministère de l'acte
de justice dont il a été soupçonné, ses
amis pourraient avantageusement re
produire un article où le Patriote de
Montauban expose la situation pré
caire et la noble attitude des prêtres
privés de traitement dans le diocèse.
Nous voulons, nous, pour faire hon
neur à d'autres qu'au gouvernement,
citer une partie de cet article. Voici
comment le Patriote s'exprime :
Notre clergé du, Tarn etrGaronne, frappé
lai aussi par Goblet et §ë§ satellites, sup
porte, depuis deux ans la privation de son
traitement, et cela avec un courage d'autant
plus digne d'admiration qu'un seul mot
d'excuse, une signature de' complaisance,
"une démarche, une visite au préfet ou à
'Ml Ghabrié, ou à un décrotteur républicain
quelconque aurait suffi pour le faire rentrer
dans.l'argent; extorqué. ...
Nos prêtres sans traitement ont reçu de
la main généreuse de leur évêque, l'année
dernière , une* somme de 300 francs, produit
d'une combinaison qui révéla le grand et
noble cœur de Mgr Fiard.
• Mais c'est tout. • ., '
Et depuis: il a fallu vivre, faire face aux
"diverses dépensés du presbytère, soutenir
la dignité du-sacerdoce, les écoles, les œu
vres paroissiales. .
Dignes sous les coups de l'adversité, in
différents aux injures et aux critiques, ils
ont la joie, comme les apôtres, d'être trou
vés dignes de souffrir :pour la patrie et
pour Dieu, et d'être châtiés pour la défense
de toutes les saintes causes que ces deux
noms renferment.
Gela leur suffit ; ; et ma plume, qui s'ho
nore de l'amitié de l'un d'eux et s'inspire
des entretiens élevés d'un commerce inti
me, trouve qu'il y a gloire à les nommer,
ces prêtres persécutés.
. Ce sont : MM. Vigneaux, curé de Cas-
telsagrat ; Roques, curé de Notre-Dame-
des-Carmes, de Lauzerte * Sourbies, curé
de Saint-Maurice; Durozoa, curé deGintat,
et tout dernièrement M. Albouy, curé de
Savenès. ,
Le ministère actuel, qui déclare ne pas
vouloir,, continuer , une persécution systéma
tique, reviéhdrart-il sur l'injustice des dé
cisions passées, et rendra-t-il leur traite
ment à nos prêtres ? - i
Dans ce cas, il resterait beaucoup
à faire, car le département de Tarn-
et-Garonne' est loin d'être le seul où
l'on compté des prêtres injustement
privés de traitement.
Saint Joachim
La fête de saint Joachim et la pro
chaine célébration du jubilé sacerdo
tal de Sa Sainteté appellent tout natu
rellement les manifestations de la piété
en l'honneur du glorieux patron de
Léon XIII.
Voici une prière, approuvée par S.
Em.le cardinal Desprez,archevêque de
Toulouse, qu'auront à cœur de réciter
les catholiques aux intentions du Sou
verain-Pontife (1# cardinal Desprez a
attaché pour son diocèse cent jours
d'indulgence à la récitation de cette
prière) :
Prière à saint Joachim
père de la. très sainte vierge marie
' 0 le plus heureux des patriarches, saint
Joachim, père de. la bienheureuse Vierge
iVlarie, époux do sainte Anne, aïeul de
Jésus-Christ, nous voici prosternés devant
vous pour vous féliciter de vos grandeurs,
noiis placer sous votre protection et im
plorer vos paternelles bontés. ;
Au milieu des épreuves nouvelles que tra
versent l'Eglise, le Souverain-Pontife et
notre chère patrie, c'est à vous, ô grand
saint, que nous venons demander des se
cours tout nouveaux.
Admirable patron des pères de famille,
vous connaissez les périls qui menacent
l'âme des enfants, et en particulier l'âme
des jeunes filles élevées loin de Dieu.
Père compatissant, écartez tant de maux
qui assaillent à la fois la société domes
tique, les sociétés civiles et les familles re
ligieuses.
Saint Joachim, priez,. intercédez pour
nous I Faites que partout régnent dé plus
en plus Jésus, Marie, Joseph; qu'ils soient
enfin connus, aimés et servis de l'univers
entier, et que tous ici-bas, d'un même
cœur, d'une même âme, nous vivions et
nous mourions dans la foi, l'espérance et la
charité divines. Ainsi soit-il.
Contre les ennemis de la famille chré- ;
tienne, -r- protégernous* saint Joachim.
?! Contre les ennnemis de l'éducation ca
tholique, — protégez-nous,- saint Joachim ! )
... Contre les. ennemis de la,vocationreli
gieuse, — protégez-nous, saint-Joachim 1 :
. Pour notre Saint-Père le Pape présente- :
ment régnant, — nous vous prions, saint
Joachim!
Pour les parents -, et les maîtresses des
jeunes filles chrétiennes, — nous vous
prions encore, exaucez-nous, saint Joa
chim.
• : V:oici, d'autre, part, l'antienne et
oraison du Bréviaire romain pour la
fête de saint Joachim :
ANTIENNE
Louons cet homme glorieux dans sa des
cendance, car c'est à lui que le Seigneur a
donné la bénédiction de toutes les nations,
èt' c'est sur sa tête qu'il a réalisé ses pro-.
messes.
; .y. Sa race sera puissante sur la terre.
La génération des justes sera bénie.
" .. PRIONS ..
0 Dieu; qui de préférence à tous vos
saints avez choisi le bienheureux Joac him
comme ,pèro de 4a mère de votre Fils,, dai
gnez-nous accorder, nous vous en sup- :
plions, de jouir toujours du patronage de;
celui dont nous célébrons pieusement la
fête. Par le même Jésus-Christ Notre-Sei-
gneur, votre Fils, qui vit et règne avec vous :
d^ns les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Enfin "nous signalerons un cantique
populaire sur le sujet de la prière ci-
dessus, composé, pour les paroles, par
M. l'abbé A. Gravier, et poiir la musi- 1
que par le R. P. Comire, de la Société
de Jésus. Il est composé en l'honneur
de. « saint Joachim, patron du Pape,
des parents chrétiens et des maîtres-
p?
ses chrétiennes (1). »
(1) Pour favoriser le ctllte de saint Joachim,
on pourrait se procurer : à Paris, librairie Ha-
ton, 35, rue Bonaparte, et à Toulouse, chez Mlle
Hélène Pignès, place Rouaix:
1° Dès feuilleta in-12, 4 pages, 2 fr. 50 le cent,
contenant deux prières à saint Joachim, l'une
approilvéô èt indulgetfciéè par S. Em-.- fë dard'i-
La Semaine religieuse, d'Àngoulème
se fait une joie, ét nous le'co.mprenons,.
d'annoncer à ses lecteurs que le dio-
cèsé" ne perdra "pas. son saint évêque:"
.Voici la note qu'elle publie à ce
sujet': .
Nous apprenons, au moment de mettre
sous presse, que notre saint évêque ne sera-
pas transféré à Quimper.
Le Souverain-Pontife a daigné agréer
les raisons alléguées par Monseigneur pour
demeurer dans sou cher diocèse d'Angou
lème, où le Jbien entrepris et continué par
lui ne peut que s'accroître encore par l'in
fluencé salutaire de sa présence et le zèle-
et le dévouement dont il est animé.
Sans doute, le Souverain-Pontife a le
droit, pour le bien géuéral de la sainte
Eglise, dé transférer les ëvêques d'un siège
à un autre; et, dans les sollicitudes que ré
clame le monde catholique, il est tout na
turel que ses yeux se portent sur ceux de
ses fils et de ses frères dans l'épiscopat qui
lui paraissent les plus dignes et les plus ca
pables de travailler avec succès à la gloire
de Notre - Seigneur Jésus - Christ et au
triomphe de la sainte Eglise. Que pour de
tels motifs on ait conçu, dans les conseils
de Léon XIII, un déplacement pour notre
cher pontife, nous n'en sommes pas sur
pris : il y a longtemps que ses talents, ses
vertus, ses travaux, ont appelé sur lui l'at
tention; maison raison des intérêts du dio
cèse, sans parler ?. de * l'affection du. clergé^
et des'fidèles, nous sommes grandement
reconnaissants à Sa Sainteté d'avoir, bien-
voulu nous laisser notre évêque, notre père,!
le saint époux de cette Eglise d'Angoulème
qui, il .y a quatorze ans, répétait avec bon
heur les souhaits d'un épiscopat de longue!
durée, et qui maintenant redit avec non]
moins de bonheur et de joie : Pour long-;
temps encore ! Ad multos annos ! — L. La -j
brousse. ;
D'autre part, la Semaine religieuse
publie la lettre qu'avait adressée à-
S. Exc. Mgr le Nonce apostolique M.
le chanoine archiprêtre de la cathé
drale, au nom du diocèse :
Excellence,
Le clergé et les fidèles de l'Eglise d'An-,
goulème, remplis de vénération et d'amour-
pour leur évéque, verraient avec un im-'
mense chagrin sa translation à l'évêché de'
Quimper. Les fidèles écrivent de tous les,!
points du diocèse pour manifester leur
crainte et leur douleur. Chaque jour il ar -i
rive, à la cure de la cathédrale, des lettres
de MM. les archiprêtres et doyens,auxquels 1
se joignent les prêtres de leurs archiprêtrés
et doyennés, pour vous supplier* par mon;
organe, d'employer tout -votre : crédit au-;
près du Souverain-Pontife afin d'éloigneri
ce que nous regarderions comme un très:
grand malheur et de nous conserver le saint,
et savant prélat- que la _divine Providence'
nous a donné depuis ' plus de quatorze;
.ans, ■■■ . . ■ ■> .•■ :
Puisse-t-il, par un. long,épiscopat, conti -i
nuer au milieu de nous les œuvres qu'il a!
entreprises et qu'il poursuit avec tant de
zèle! .■ i .- : ■ •• j
Daignez agréer les sentiments de très pro
fond respect avec lesquels: j'ai l'honneur.:
d'être, Monseigneur; de Votre Excellence!
le très humble et très obéissant serviteur, ;
Jean-Pierre Davant , chan. archip.,
Curé de la cathédrale.
L'expression de ces sentiments,qui
font tant d'honneur à l'évêque et aux
diocésains, donne la mesure des re
grets que doivent éprouver, d'autre
part, les diocésains de Quimper, qui
avaient conçu l'espérance d avoir à
leur tête un tel pasteur.
Nous lisons dans la Revue catholique
du diocèse de Coutances :
Un journal catholique du département,
YAvranchin, dont personne ne conteste le
courage, le dévouement et l'esprit de foi,
vient de voir confirmer par la cour de Gaen,
àTétonnemènt général, une condamnation
d'une sévérité extraordinaire que lui avait
infligée le tribunal d'Avranches. Nous n'a
vons pas à apprécier ici la décision des ju
ges, mais la reconnaissance nous fait un
devoir d'adresser publiquement aux vail
lants rédacteurs de YAvranchin l'expression
de nos pins respectueuses sympathies. Nous
n'avons garde d'oublier quel fraternel ap
pui nous trouvâmes chez eux en semblable
circonstance;-et nous voulons au moins leur
crier du fond de l'âme : Courage, pour
Dieu, l'Eglise et la France.
Ce n'est pas le moment d'indiquer des
réserves sur leur œuvre, qui est certaine
ment une œuvre de bonne foi et de désinté
ressèment.
Nous nous associons de tout cœur
aux sentiments exprimés par la Revue
catholique.
A l'appui des réflexions que nous
faisions nier sur le projet ministériel
ayant pour but de diminuer la sub
vention de l'Etat aux lycées, on lit
dans le Journal des Débats r
Les causes de ce déficit sont multiples. Il
en est une sur laquelle il est utile d'appeler
.l'attention : nous voulons parler de la mul
tiplicité des bourses. Depuis quelques an
nées, sous ' l'influence parlementaire, le
nombre des bourses a augmenté dans de
nal Desprez, archevêque de Toulouse, l'autre
tirée du bréviaire romain. (La photogravure qui
illustre la première page : « Saint Joachim of
frant Dieu le Père sa fille encore adolescente;»
reproduit le tableau du célèbre frère' Etienne
Pozzi, de la Compagnie de Jésus, qu'on admire
à Rome dans l'église du Collège romain, dédiée
à saint Ignace.)
2° Un cantique, gr. in-8, 6 pages, net : i ir.
Chant populaire sur le sujet de la prière'ci-
dessus, « saint Joachim, patron du Pape, des
parents chrétiens et des. maîtresses chrétien
nes »; refrain à l'unisson ou à trois voix égales,
strophes en solo, avec orgue facultatif.
3° Un mottet, in-12, 4 pages, à trois voix, avec
ou sans orgue, net : 50 c. « 0 Joachim sancté.»
4° Une image : « Saint Joachim montrant au
monde sa fille Marie immaculée, » gravure sur
, acierj beau papier in-8^ 25 c<
sensibles proportions : -de là une charge
nouvelle ptfur les lycées et une augmenta
tion j de la subvention de l'Etat. Le momen 1 .
serait peut-être venu de mettre o.rdre à.cies
libéralités, qui no s'adressent pas'toi;joues
aux farjiillos les plus intéressantes;. Si nous
en croyons des personnes bien informées,
la distribution des bourses donnerait''lieu
aux mômes abus que la répartition des bu-,
reaux de tabac, qui est souvent scandaleuse,
comme le prouve la liste des titulaires ré
cemment publiée. v , , .
Le gouvernement, s'apprête à demander
de nouveaux sacrifices aux familles aisées
ou prétendues telles. Soit. Mais $inne con-.
dition^ c'est' qu'il réduise,le nombre des
boursiers et qu'il n'emploie pas l'argent.'âe
ces familles à. faire élever gratuitement .des
fils de fonctionnaires ou de députés 'qhi
peuvent largement faire face h tous les frais
d'études. - ,
A un-point de vue beaucoup plus géné
ral, il y. aurait lieu aussi de se demanderai
le nombre des lycées ne dépasse pas de
beaucoup les besoins intellectuels de .la.po
pulation. Nous.comptons en Franco, une cen
taine- de lycées, . tous soumis aux mêmes
programmes,- comprenant des cadres à.peu
près aussi nombreux, et donnant l'instruc
tion secondaire. à tous ses degrés. Sur ce
^oint encore d'utiles modifications- pour-
aaient être introduites,- croyons-uops, v au
grand profit de nos finances, et même an
grand avantage des études classiques.; .s »
- . , ./t. . - 1 • , , .{'*• -r-;/
Sous une forme discrète, parce qii'il
•est ami de l'Université, le JoUifiàl
des Débats confirme ici ce que. nflU.s
avons djt. de. l'abandon ou tomberait
inévitablement l'enseignement univer
sitaire, le jour où cette entreprise d'é
ducation soi-disant - nationale serait
réduite a ses propres' ressources. ";
En effet, lisant à travers les lignes,
il est aisé de comprendre que si- le
Journal des Débats se plaint de voir, le
nombre des lycées dépasser de beau
coup les besoins intellectuels de là
population, c'est que la population dé
serte ces écoles, qui ne lui inspirent,
en somme, au point .de vue de l'édu
cation morale, aucune confiance. Or,
s'il en est ainsi quand, par ailleurs,
ces écoles offrent aux familles, des
avantages pécuniaires qu'on ne pour
rait trouver ailleurs, qu'en . serait-il
le jour où, les largesses de l'Etat entre
tenues par les contribuables étant ta
ries, l'Université n'aurait plus, pour
prospérer ou se soutenir, que la séule
considération dont elle peut 'jouic?
On peut le deviner, et la décadence
ne se ferait pas longtemps attendre.
Nous y comptons bien. 1 '
Auguste Roussel. '
Le gouvernement anglais ayant , la
force ne croit pas avoir besoin de bon
nes raisons pour imposer l'Union,
« l'union sur le papier », comme dit
M. Gladstone, aux habitants . de l'Ir
lande. Pourtant, quand les unionistes
veulent bien donner des «raisons; ils
en ont principalement deux qu'ils
jettent à la tête des contradicteurs. y>
La première de ces raisons; c'est que
l'Union est une loi fondamentale du
royaume et qu'il n'est plus permis d'y
toucher. La seconde, c'est que les
adversaires de l'Union sont par cela
même les partisans de la séparation
et que, par, conséquent, le salut de la
patrie oblige tout bon Anglais à lutter
contre eux. Cette seconde .raison est-
elle sincèrement donnée ? On peut l'ad
mettre à la rigueur. .
L'Angleterre a fait tant de; maL aux
Irlandais qu'elle doit. aisément; leur
prêter les projets les plus extravagants
contre elle, Sans doute il y a des rê
veurs et des fous qui en Amérique, si
non en Irlande, voudraient la sépara-
ration absolue, complète jusqu à la
guerre. Mais la masse du peuple irlan
dais, mais le parti. national et ; ses
chefs, mais le-çlergé qui en Irlande,et
Ê
cela si justement, possède une ijqa-
mense influence, ont toujours protesté
contre ce triste plan ; de séparation
qu'on leur prête afin de repousser
leurs légitimes revendications. Ces
Ïtrotestations ont ; retenti dans le Par
ement, dans la presse, dans les mee
tings. D'ailleurs les Anglais qui ' veu
lent bien discuter froidement la ques
tion so.nt obligés de reconnaître que le
lan du home rw/e,accepté par l'Irlande,
aisse à. l'Angleterre, aù point de vue
militaire et maritime, toutes les ga
ranties actuelles et que par consé
quent la raison ne vaut rien.
La première raison vaut-elle davan
tage ? Evidemment non. Comme le di
sait la grande voix d'O'Connell, ce
qu'une loi du Parlement a pu faire, une
autre loi peut le défaire. Le fameux
acte d'Union date de 1800. Il rentre donc
dans le bagage de ces réformes mo
dernes que les accidents parlemen
taires créent ou anéantissent en un
tour de scrutin. On peut même aller
plus loin : c'est l'Angleterre qui a.violé
une loi fondamentale en décrétant ou
en faisant décréter par ses agents le
fameux acte d'Union. En effet, par le
pacte de 1782, qui réglait les privilè
ges et franchises de l'Irlande, 1 Angle
terre s'était solennellement engagée à
ne plus soulever la question de l'abo
lition du Parlement d'Irlande; Il est
vrai que plus tard, aux environs de
1800, elle déclara, par l'organe de
quelques-uns de ses politiciens, qu'elle
n'avait souscrit un pareil engagement
que -Contrainte et forcée par les cir
constances, et elle en concluait qu'elle
n'était pas tenue de le respecter.
Ce genre d'honnêteté politique peut
mener loin. Supposons un instant que
dans une forêt de Bondy un honnête
homme soit rencontré par un brigand. •
Le brigand demanderai! : bien à soft
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d'un mandat-postei . . ;
T&AÏUVt.
PARIS, 21 AOUT 1887
Il y a un "peu d'accalmie dans les
journaux au sujet de la dernière dé
claration ministérielle; aussi bien, le
découragement gagne les radicaux,
qui se voient abandonnés dans leur
campagne par les mécontents de là
veille; rangés sous la direction de M.
Banc. Il n'esjt pas" jusqu'à M. Vacque-
rie qui ne pose les iarmes : (armes de
îerblanc d'ailleurs) dans le Rappel, en
disant qu'il est bien inutile désormais,
avant ou après la rentrée des Cham
bres, d'interpeller extraparlementaire-
BQent ou parlementairement le minis
tère, puisqu'on n'en aurait toujours
que la même réponse, qui suffit à lui
maintenir. sa majorité. Pour une fois,
M. Vacquccie parle raison; Mais .la
Justice ai l'Intransigeant ne l'entendent
pas ainsi. Il est vrai: que leur, colère
reste impuissante. On doit aussi faite
le compte de la lassitude qu'éprouve
l'opinion à s'occuper de ces comédies
de couloir. Faisons comme elle et,
sauf nouvel incident, n'en parlons
plus. .
M. Spuller, qui n'a pas parlé depuis
une dizaine de jours, n'y pouvant
tenir, est "parti pour Bonneville (Sa
voie), où l'école d'horlogerie lui four
nira certainement matière à quelque
nouveau discours. L'horlogerie, en
effet, est un thème à comparaisons
inépuisable pour la politique; et il
faut dire qu'avec le gouvernement
dont nous jouissons, ce n'est pas l'hor
logerie, avec la régularitéde ses mou
vements, qui peut perdre à la compa
raison.
Le Nord, appréciant la conduite du
nouveau prince de I3ulgarie; dit que
c'est la politique du pied de nez fait h
l'Europe, par imitation d'un acte que
le Nord impute à M. Stoïanof. Celui-ci,
d'après le journal russe, étant sur la
flottille qui emportait le prince Ferdi
nand et passant devant un groupe
d'officiers russes qui, le Nord l'avoue,
contemplaient le défilé, la casquette
sur la tête, se serait détaché du groupe
princier « pour leur envoyer un pied
de nez ».
Le Nord conclut qu'en somme il n'y
a rien de changé en Bulgarie,qu'il n'y
a de plus qu'une nouvelle créature
« et, sans doute, une nouvelle victime
des Stamboulof et consorts «. C'est à
se demander, conclut-il, « si cela vaut
bien'la peine pour ,1a Russie, une fois
certaines précautions prises, de modi
fier son attitude à l'égard d'iin état de
choses qui n'est que la continuation
de l'ancien ». Ailleurs, toutefois, le
Nord ne montre pas la même dédai
gneuse philosophie. Son correspon
dant de Saint-Pétersbourg déclare net
que les puissances signataires- du
traité de Berlin qjit le devoir for
mel d'intervenir, mais qu'il faut
« qu'on nese borne pas à de platoniques
protestations, à de simples'refus de re
connaître le prince de Cobourg comme
souverain de Bulgarie ». Et, dira-t-on,
que faut-il donc? « Il importe, répond
lé correspondant russe; que l'action
des cabinets européens revête une
foi\ne plus significative, et qu'injonc
tion lui soit faite d'avoir à quitter un
pays dans lequel il n'avait pas le droit
d'entrer à d'autre titre que celui de
personnage privé, voyageant pour son
instruction ou son agrément. » A la
bonne" heure ! Toutefois, le Nord ne dit
pas ce qu'il conviendrait de faire en
core si le prince,, comme il est pro
bable, résistait à une pareille " injonc
tion. Et, au surplus; l'injonction sera-
t-elle faite ? Les négociations qui se
poursuivent entre les puissances mon
trent assez qu'aucune d'elles ne se
soucie de remuer le guêpier oriental.
/ Ce n'ëst plus seulement le discours
du roi à Bruges qui agite là Belgique,
Cette question tend à être remplacée
par une autre qui excite non moins
vivement les esprits, et cela dans
presque tous les camps. Il s'agit de la
commande des canons pour la défense
des forts de la Meuse que le gouver
nement aurait, pàraît-il, l'intention de
commander à l'usine Krupp. Le Jour
nal de Liège a pris là-dessus le gouver
nement à partie : « Vous dites, écrit le
Journal de Liège , qu'aucun canon ne
peut rivaliser avec le canon Krupp.
Comment le savez-vous ? Où sont les
essais comparatifs que vous avez faits
pour vous en assurer ? Les occasions
ne vous ont pourtant pas manqué. Le
colonel dé Bange, seins parler de l'u
sine Cokerill, vous ont offert à plu
sieurs reprises de procéder à des essais
de comparaison avec le krupp de l'ar
mée belge. Pourquoi n'avez-vous pas
accepté ces essais? Est-il vrai que vous
êtes à ce point prisonnier de Krupp,
que vous n'osez même pas essayer ses
canons sans sa permission, et que
Krupp vous l'a refusée ? C'est une jo
lie situation, il faut en convenir,,pour
l'armée d'un pays indépendant. Que
diraient de nous les pays étrangers,
s'ils le savaient? »
On comprend que cet article, qui
semble parler d'engagements secrets
contractés avec l'Allemagne, ait fait
sensation. Ce n'est qu'un commence
ment.
Une discussion très-vive a eu lieu
hier au Parlement anglais au sujet de
l'attitude que l'Angleterre doit prendre
vis-à-vis de la France, aussi bien en
Egypte qu'aux Nouvelle-Hébrides. On
en trouvera plus loin le" résumé.
Une dépêche de Madrid annonce
que, le général Salamanca vient de
donner sa démission de gouverneur
de Cuba. Il faut s'attendre là-dessus à
toute sorte de commentaires dans la
presse espagnole.
Le Congrès ouvrier
Le congrès ouvrier s'est ténu à Paris
et a. ressemblé aux précédents, con
grès^ C'est toujours ce même commu
nisme dont la Révolution, pour peu
qu'on la pousse logiquement, né peut
{>as sortir. L'impôt progressif, des sa-
aires-élevés et 'garantis par l'Etat ne
sont qu'une application du commu
nisme- Les ouvriers socialistes ne veu
lent pas .voir qu'un salaire élevé est
incompatible avec ■' la concurrence
étrangère. L'effet de cette concurren
ce, comme la pratique " de chaque jour
le démontre, est au contraire de ten
dre- à- l'abaissement continu des sa
laires* Or, qui à poussé à ce libre-
échange international? Ne sont-ce
pas des ouvriers français qui, sous la
direction du prince Jérôme Bona
parte, à la suite d'une grande exposi
tion industrielle à Londres* ont jeté
les bases d'une société internationale
de travailleurs ?
, Il faut subir la loi qu'on a faite,ou
avoir le courage de la répudier. Dimi
nuer les heures de travail et augmen
ter les salaires en présence de la con
currence universelle, présentera tou
jours un problème insoluble et con
tradictoire. Si l'existence de la classe
ouvrière ne se rattache pas à la France
elle-même, mais dépend de l'Europe
ou du monde entier, l'ouvrier doit re
noncer à l'idée de patrie et se procla
mer citoyen du monde. Au reste,cette
tendance se fait jour dans la classe
ouvrière. Il est trop évident que le li
bre-échange est destructif de la natio
nalité, puisqu'il place sous une garan
tie internationale, le plus puissant de
tous les intérêts, celui de l'existence.
Devant cet intérêt s'abaisse tout autre
sentiment ; mais le fait de la concur
rence universelle établit-il une lutte
loyale entre les ouvriers de toutes les
nations ?
Pour que la concurrence fût loyale,
il faudrait que toutes lés nations fus
sent dans les mêmes conditions éco
nomiques de production et de fabri
cation. On sait qu'il n'en est pas ainsi.
-Dans la lutte industrielle, il y a, com
me dans la guerre, des vainqueurs et
des vaincus, des morts et des blessés.
Que faire "de ces ouvriers sans ouvra
ge ? Si la France met son alimentation,
et son entretien au. concours, nourri-
ra-t-elle gratis ceux de ses nationaux
dont les offres n'aurqnt pas été accep
tées sur le marché? !
Les congrès, ouvriers sentent l'im
possibilité pour la France de résister
à la concurrence universelle. Aussi
essaientTils de, jeter les ouvriers dans
les bras du gouvernement, ou. plutôt
ils espèrent que, devenus les plus
nombreux, les ouvriers s'empareront
de l'Etat, en vertu du suffrage ùniver-
sël, et qu'alors nous aurons un gou
vernement d'ouvriers.Par les décisions
des divers congrès d r ouvriers, on peut
supposer qiie la première mesure à
prendré sera de ruiner là bourgeoisie
par des impôts progressifs et de nou
velles lois de succession. Mais c'est de
cette bourgeoisie que vient surtout là
demande du travail. La ruine dé la
bourgeoisie entraîne l'a ruine d'une
grande partie de la classe ouvrière.
Plusieurs feuilles républicaines gé
missentde cës plans, de .ces rêves dé
communisme. C'est le ^coffre-fort qui
est attaqué : la bourse ^ou la vie ! Ce
communisme ne va pas à ceux qui se
sont enrichis dans les révolutions. Se
croient-ils: donc indemnes de tout re
proche ? N'ont-ils pas ouvert la voie
aux spoliations du communisme, en
en transportant la doctrine dans l'or
dre inoral et politique ? Est-ce que
notre suffrage universel n'est pas du
communisme ? Est-ce que l'enseigne
ment athée et obligatoire n'est pas du
communisme? Est-ce que la suppres
sion légale de toute autorité dans le
père de famille et le propriétaire n'est
pas du communisme? Ces essais réus
sis de communisme nous acheminent
au communisme grossier qui prend
les biens.
Sauf d'insignifiantes exceptions, tous
les républicains du jour sont commu
nistes. Tous attribuent à l'Etat l'omni
potence sur la morale et sur le droit.
Ils vont même jusqu'à placer l'Eglise
sous la .main de 1 Etat. Ce commu
nisme césarien s'arrêtera-t-il dans sa
marche? L'Etat s'empare des biens de
l'Eglise. Bravo, crie la République fran
çaise \ Mais le babouvisme talonne le
jacobinisme et prétend avoir sa re
vanche.
La question est grave, elle touche
directement à la politique'. Dans une
note semi-officiellè, reproduite par
tous les journaux, le Nord, organe du
gouvernement russe a Bruxelles, a
ait entendre que la Russie-ne s'allie
rait pas à- une nation athée,et qu'elle
nous rètirerait toute sa sympathie si
nous descendions au dessous du mi
nistère Rouvier. Si cette chance ne se
réalise pas, l'athéisme et le . commu
nisme iront dè compagnie,et la Répu
blique française tentera vainement de
les disjoindre.
- Coquille.
G
La rioùvèlle'attitude du cabinet Sa
lisbury vis-à-vis de l'Irlande n'a pas
beaucoup surpris l'opinion en Angle
terre. Oii s'y attendait, car depuis
une huitaine de jours là pTesse anti-
irlandaise avait pour, mot d'ordre de
réclamer des mesures énergiques con
tre le parti national .irlandais.
Maintenant que le cabinet semble
entré définitivement dans la voie dé la
répression, les feuilles tories manifes
tent une grande exaltation et les feuil
les unionistes de 1 hésitation et de l'in
quiétude. Quant' à la presse libérale,
elle est bien loin de trahir le moindre
symptôme de découragement. C'est
avéc résolution qu'elle accepté le défi
du gouvernement.
. M. Parnell,dans. une entrevue avec
le correspondant de la Central News^ a
dit « que l'acte du gouvernement était
une insulte gratuite à la nation irlan 1
daise. Pour la u proclamation*» de la
Ligue nationale, ce n'est qu'une ma
nœuvre tentée dans le but de donner
le change sur l'insuffisance de la loi
agraire, et si on laisse les tenanciers
sans protection contre les évictions,
il croit qu'il y aura des troubles cet
hiver. Dans le moment, la Ligue na
tionale rie s'occupe'guère que de l'éta
blissement et. de la révision des listes
électorales dans les comités, et si la
olice envahissait les bureaux à Du-
in, elle trouverait tout le personnel
à la tâche. »
A ce propos il faut remarquer que la
proclamation de la Ligue nationale
n'entraîne point sa suppression. Le
gouvernement. se borne à- déclarer
qu'elle constitue une association dan
gereuse. Le vice-roi, selon lés besoins
de sa politique, supprimera des bran
ches de la Ligue dans tel ou tel comté.
Mais il n'ose pas > encore dissoudre
toute l'association. D'après le Free-
man's Journal, il ne prendra cette ré
solution extrême que quand le Parle
ment sera prorogé".
Ce journal de Dublin a envoyé un
de ses rédacteurs'demander à Mgr
Walsh, archevêque de Dublin, son
avis sur la situation nouvelle. Mgr
Walsh a répondu qu'il ne voyait pas
l'utilité, d'adresser aux populations ir
landaises des conseils particuliers en
cette occasion. Et il a rappelé que na
guère, dans une entrevue avec le ré
dacteur en chef de la PallMall Gazette
de Londres, il avait abordé cette ques
tion de suppression de la Ligue natio
nale." ■ ' - "
On prêtait déjà au gouvernement
des projets de législation énergique, et
Mgr Walsh avait dit alors qu'il ne sa
vait rien qui fût plus capable de créer
en Irlande la confusion et l'anarchie.
Aujourd'hui c'est encore l'avis de l'émi-
nent prélat.
On parle enfin d'un grand banquet
de* protestation qui serait offert à M.
Gladstone par le lord maire de Dublin.
Si le projet se réalise, on verra sans
doute que, à part « les tenanciers que
rien ne - protégera plus contre les
évictions », les -Irlandais ont affaire
cette fois à une coercition pour rire.
En fait elle ne semble intimider per
sonne en Irlande* et il n'est question
dans ! la presse irlandaise et dans les
discours prêtés aux chefs du parti que
dn prochain et décisif échec du cabi
net Salisbury.
On dèmanaera peut-être ce que di
sent les orangistes. Voilà justement ce
qui est pour le cabinet Salisbury un
mauvais symptôme. Ils ne sont qu'à
moitié satisfaits. Ils sont ravis sans
doute de voir lé gouvernement décla
rer la guerre à la. Ligue nationale.
Mais en leur nom M. Russell annonce
que l'insuffisante loi agraire, qui vient
d'être votée, livre la province oran-
giste d'Ulster au parti parnelliste. Il
serait curieux et instructif de voir la
politique d'union du caMnet Salisbury
aboutir, au triomphe complet du home
rtile dans la seule province d'Irlande
où la garnison orangiste de l'Angle
terre ait gardé un peu moins de la
moitié des circonscriptions élector
raies.
L. Nemours Godré
Le bruit courait que le gouvernement
avait rétabli dans le Tarn-et-Garonne
les traitements ecclésiastiques suppri
més ! par M. Goblet. La nouvelle est
absolument dénuée de fondement.
Pour décharger le ministère de l'acte
de justice dont il a été soupçonné, ses
amis pourraient avantageusement re
produire un article où le Patriote de
Montauban expose la situation pré
caire et la noble attitude des prêtres
privés de traitement dans le diocèse.
Nous voulons, nous, pour faire hon
neur à d'autres qu'au gouvernement,
citer une partie de cet article. Voici
comment le Patriote s'exprime :
Notre clergé du, Tarn etrGaronne, frappé
lai aussi par Goblet et §ë§ satellites, sup
porte, depuis deux ans la privation de son
traitement, et cela avec un courage d'autant
plus digne d'admiration qu'un seul mot
d'excuse, une signature de' complaisance,
"une démarche, une visite au préfet ou à
'Ml Ghabrié, ou à un décrotteur républicain
quelconque aurait suffi pour le faire rentrer
dans.l'argent; extorqué. ...
Nos prêtres sans traitement ont reçu de
la main généreuse de leur évêque, l'année
dernière , une* somme de 300 francs, produit
d'une combinaison qui révéla le grand et
noble cœur de Mgr Fiard.
• Mais c'est tout. • ., '
Et depuis: il a fallu vivre, faire face aux
"diverses dépensés du presbytère, soutenir
la dignité du-sacerdoce, les écoles, les œu
vres paroissiales. .
Dignes sous les coups de l'adversité, in
différents aux injures et aux critiques, ils
ont la joie, comme les apôtres, d'être trou
vés dignes de souffrir :pour la patrie et
pour Dieu, et d'être châtiés pour la défense
de toutes les saintes causes que ces deux
noms renferment.
Gela leur suffit ; ; et ma plume, qui s'ho
nore de l'amitié de l'un d'eux et s'inspire
des entretiens élevés d'un commerce inti
me, trouve qu'il y a gloire à les nommer,
ces prêtres persécutés.
. Ce sont : MM. Vigneaux, curé de Cas-
telsagrat ; Roques, curé de Notre-Dame-
des-Carmes, de Lauzerte * Sourbies, curé
de Saint-Maurice; Durozoa, curé deGintat,
et tout dernièrement M. Albouy, curé de
Savenès. ,
Le ministère actuel, qui déclare ne pas
vouloir,, continuer , une persécution systéma
tique, reviéhdrart-il sur l'injustice des dé
cisions passées, et rendra-t-il leur traite
ment à nos prêtres ? - i
Dans ce cas, il resterait beaucoup
à faire, car le département de Tarn-
et-Garonne' est loin d'être le seul où
l'on compté des prêtres injustement
privés de traitement.
Saint Joachim
La fête de saint Joachim et la pro
chaine célébration du jubilé sacerdo
tal de Sa Sainteté appellent tout natu
rellement les manifestations de la piété
en l'honneur du glorieux patron de
Léon XIII.
Voici une prière, approuvée par S.
Em.le cardinal Desprez,archevêque de
Toulouse, qu'auront à cœur de réciter
les catholiques aux intentions du Sou
verain-Pontife (1# cardinal Desprez a
attaché pour son diocèse cent jours
d'indulgence à la récitation de cette
prière) :
Prière à saint Joachim
père de la. très sainte vierge marie
' 0 le plus heureux des patriarches, saint
Joachim, père de. la bienheureuse Vierge
iVlarie, époux do sainte Anne, aïeul de
Jésus-Christ, nous voici prosternés devant
vous pour vous féliciter de vos grandeurs,
noiis placer sous votre protection et im
plorer vos paternelles bontés. ;
Au milieu des épreuves nouvelles que tra
versent l'Eglise, le Souverain-Pontife et
notre chère patrie, c'est à vous, ô grand
saint, que nous venons demander des se
cours tout nouveaux.
Admirable patron des pères de famille,
vous connaissez les périls qui menacent
l'âme des enfants, et en particulier l'âme
des jeunes filles élevées loin de Dieu.
Père compatissant, écartez tant de maux
qui assaillent à la fois la société domes
tique, les sociétés civiles et les familles re
ligieuses.
Saint Joachim, priez,. intercédez pour
nous I Faites que partout régnent dé plus
en plus Jésus, Marie, Joseph; qu'ils soient
enfin connus, aimés et servis de l'univers
entier, et que tous ici-bas, d'un même
cœur, d'une même âme, nous vivions et
nous mourions dans la foi, l'espérance et la
charité divines. Ainsi soit-il.
Contre les ennemis de la famille chré- ;
tienne, -r- protégernous* saint Joachim.
?! Contre les ennnemis de l'éducation ca
tholique, — protégez-nous,- saint Joachim ! )
... Contre les. ennemis de la,vocationreli
gieuse, — protégez-nous, saint-Joachim 1 :
. Pour notre Saint-Père le Pape présente- :
ment régnant, — nous vous prions, saint
Joachim!
Pour les parents -, et les maîtresses des
jeunes filles chrétiennes, — nous vous
prions encore, exaucez-nous, saint Joa
chim.
• : V:oici, d'autre, part, l'antienne et
oraison du Bréviaire romain pour la
fête de saint Joachim :
ANTIENNE
Louons cet homme glorieux dans sa des
cendance, car c'est à lui que le Seigneur a
donné la bénédiction de toutes les nations,
èt' c'est sur sa tête qu'il a réalisé ses pro-.
messes.
; .y. Sa race sera puissante sur la terre.
La génération des justes sera bénie.
" .. PRIONS ..
0 Dieu; qui de préférence à tous vos
saints avez choisi le bienheureux Joac him
comme ,pèro de 4a mère de votre Fils,, dai
gnez-nous accorder, nous vous en sup- :
plions, de jouir toujours du patronage de;
celui dont nous célébrons pieusement la
fête. Par le même Jésus-Christ Notre-Sei-
gneur, votre Fils, qui vit et règne avec vous :
d^ns les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Enfin "nous signalerons un cantique
populaire sur le sujet de la prière ci-
dessus, composé, pour les paroles, par
M. l'abbé A. Gravier, et poiir la musi- 1
que par le R. P. Comire, de la Société
de Jésus. Il est composé en l'honneur
de. « saint Joachim, patron du Pape,
des parents chrétiens et des maîtres-
p?
ses chrétiennes (1). »
(1) Pour favoriser le ctllte de saint Joachim,
on pourrait se procurer : à Paris, librairie Ha-
ton, 35, rue Bonaparte, et à Toulouse, chez Mlle
Hélène Pignès, place Rouaix:
1° Dès feuilleta in-12, 4 pages, 2 fr. 50 le cent,
contenant deux prières à saint Joachim, l'une
approilvéô èt indulgetfciéè par S. Em-.- fë dard'i-
La Semaine religieuse, d'Àngoulème
se fait une joie, ét nous le'co.mprenons,.
d'annoncer à ses lecteurs que le dio-
cèsé" ne perdra "pas. son saint évêque:"
.Voici la note qu'elle publie à ce
sujet': .
Nous apprenons, au moment de mettre
sous presse, que notre saint évêque ne sera-
pas transféré à Quimper.
Le Souverain-Pontife a daigné agréer
les raisons alléguées par Monseigneur pour
demeurer dans sou cher diocèse d'Angou
lème, où le Jbien entrepris et continué par
lui ne peut que s'accroître encore par l'in
fluencé salutaire de sa présence et le zèle-
et le dévouement dont il est animé.
Sans doute, le Souverain-Pontife a le
droit, pour le bien géuéral de la sainte
Eglise, dé transférer les ëvêques d'un siège
à un autre; et, dans les sollicitudes que ré
clame le monde catholique, il est tout na
turel que ses yeux se portent sur ceux de
ses fils et de ses frères dans l'épiscopat qui
lui paraissent les plus dignes et les plus ca
pables de travailler avec succès à la gloire
de Notre - Seigneur Jésus - Christ et au
triomphe de la sainte Eglise. Que pour de
tels motifs on ait conçu, dans les conseils
de Léon XIII, un déplacement pour notre
cher pontife, nous n'en sommes pas sur
pris : il y a longtemps que ses talents, ses
vertus, ses travaux, ont appelé sur lui l'at
tention; maison raison des intérêts du dio
cèse, sans parler ?. de * l'affection du. clergé^
et des'fidèles, nous sommes grandement
reconnaissants à Sa Sainteté d'avoir, bien-
voulu nous laisser notre évêque, notre père,!
le saint époux de cette Eglise d'Angoulème
qui, il .y a quatorze ans, répétait avec bon
heur les souhaits d'un épiscopat de longue!
durée, et qui maintenant redit avec non]
moins de bonheur et de joie : Pour long-;
temps encore ! Ad multos annos ! — L. La -j
brousse. ;
D'autre part, la Semaine religieuse
publie la lettre qu'avait adressée à-
S. Exc. Mgr le Nonce apostolique M.
le chanoine archiprêtre de la cathé
drale, au nom du diocèse :
Excellence,
Le clergé et les fidèles de l'Eglise d'An-,
goulème, remplis de vénération et d'amour-
pour leur évéque, verraient avec un im-'
mense chagrin sa translation à l'évêché de'
Quimper. Les fidèles écrivent de tous les,!
points du diocèse pour manifester leur
crainte et leur douleur. Chaque jour il ar -i
rive, à la cure de la cathédrale, des lettres
de MM. les archiprêtres et doyens,auxquels 1
se joignent les prêtres de leurs archiprêtrés
et doyennés, pour vous supplier* par mon;
organe, d'employer tout -votre : crédit au-;
près du Souverain-Pontife afin d'éloigneri
ce que nous regarderions comme un très:
grand malheur et de nous conserver le saint,
et savant prélat- que la _divine Providence'
nous a donné depuis ' plus de quatorze;
.ans, ■■■ . . ■ ■> .•■ :
Puisse-t-il, par un. long,épiscopat, conti -i
nuer au milieu de nous les œuvres qu'il a!
entreprises et qu'il poursuit avec tant de
zèle! .■ i .- : ■ •• j
Daignez agréer les sentiments de très pro
fond respect avec lesquels: j'ai l'honneur.:
d'être, Monseigneur; de Votre Excellence!
le très humble et très obéissant serviteur, ;
Jean-Pierre Davant , chan. archip.,
Curé de la cathédrale.
L'expression de ces sentiments,qui
font tant d'honneur à l'évêque et aux
diocésains, donne la mesure des re
grets que doivent éprouver, d'autre
part, les diocésains de Quimper, qui
avaient conçu l'espérance d avoir à
leur tête un tel pasteur.
Nous lisons dans la Revue catholique
du diocèse de Coutances :
Un journal catholique du département,
YAvranchin, dont personne ne conteste le
courage, le dévouement et l'esprit de foi,
vient de voir confirmer par la cour de Gaen,
àTétonnemènt général, une condamnation
d'une sévérité extraordinaire que lui avait
infligée le tribunal d'Avranches. Nous n'a
vons pas à apprécier ici la décision des ju
ges, mais la reconnaissance nous fait un
devoir d'adresser publiquement aux vail
lants rédacteurs de YAvranchin l'expression
de nos pins respectueuses sympathies. Nous
n'avons garde d'oublier quel fraternel ap
pui nous trouvâmes chez eux en semblable
circonstance;-et nous voulons au moins leur
crier du fond de l'âme : Courage, pour
Dieu, l'Eglise et la France.
Ce n'est pas le moment d'indiquer des
réserves sur leur œuvre, qui est certaine
ment une œuvre de bonne foi et de désinté
ressèment.
Nous nous associons de tout cœur
aux sentiments exprimés par la Revue
catholique.
A l'appui des réflexions que nous
faisions nier sur le projet ministériel
ayant pour but de diminuer la sub
vention de l'Etat aux lycées, on lit
dans le Journal des Débats r
Les causes de ce déficit sont multiples. Il
en est une sur laquelle il est utile d'appeler
.l'attention : nous voulons parler de la mul
tiplicité des bourses. Depuis quelques an
nées, sous ' l'influence parlementaire, le
nombre des bourses a augmenté dans de
nal Desprez, archevêque de Toulouse, l'autre
tirée du bréviaire romain. (La photogravure qui
illustre la première page : « Saint Joachim of
frant Dieu le Père sa fille encore adolescente;»
reproduit le tableau du célèbre frère' Etienne
Pozzi, de la Compagnie de Jésus, qu'on admire
à Rome dans l'église du Collège romain, dédiée
à saint Ignace.)
2° Un cantique, gr. in-8, 6 pages, net : i ir.
Chant populaire sur le sujet de la prière'ci-
dessus, « saint Joachim, patron du Pape, des
parents chrétiens et des. maîtresses chrétien
nes »; refrain à l'unisson ou à trois voix égales,
strophes en solo, avec orgue facultatif.
3° Un mottet, in-12, 4 pages, à trois voix, avec
ou sans orgue, net : 50 c. « 0 Joachim sancté.»
4° Une image : « Saint Joachim montrant au
monde sa fille Marie immaculée, » gravure sur
, acierj beau papier in-8^ 25 c<
sensibles proportions : -de là une charge
nouvelle ptfur les lycées et une augmenta
tion j de la subvention de l'Etat. Le momen 1 .
serait peut-être venu de mettre o.rdre à.cies
libéralités, qui no s'adressent pas'toi;joues
aux farjiillos les plus intéressantes;. Si nous
en croyons des personnes bien informées,
la distribution des bourses donnerait''lieu
aux mômes abus que la répartition des bu-,
reaux de tabac, qui est souvent scandaleuse,
comme le prouve la liste des titulaires ré
cemment publiée. v , , .
Le gouvernement, s'apprête à demander
de nouveaux sacrifices aux familles aisées
ou prétendues telles. Soit. Mais $inne con-.
dition^ c'est' qu'il réduise,le nombre des
boursiers et qu'il n'emploie pas l'argent.'âe
ces familles à. faire élever gratuitement .des
fils de fonctionnaires ou de députés 'qhi
peuvent largement faire face h tous les frais
d'études. - ,
A un-point de vue beaucoup plus géné
ral, il y. aurait lieu aussi de se demanderai
le nombre des lycées ne dépasse pas de
beaucoup les besoins intellectuels de .la.po
pulation. Nous.comptons en Franco, une cen
taine- de lycées, . tous soumis aux mêmes
programmes,- comprenant des cadres à.peu
près aussi nombreux, et donnant l'instruc
tion secondaire. à tous ses degrés. Sur ce
^oint encore d'utiles modifications- pour-
aaient être introduites,- croyons-uops, v au
grand profit de nos finances, et même an
grand avantage des études classiques.; .s »
- . , ./t. . - 1 • , , .{'*• -r-;/
Sous une forme discrète, parce qii'il
•est ami de l'Université, le JoUifiàl
des Débats confirme ici ce que. nflU.s
avons djt. de. l'abandon ou tomberait
inévitablement l'enseignement univer
sitaire, le jour où cette entreprise d'é
ducation soi-disant - nationale serait
réduite a ses propres' ressources. ";
En effet, lisant à travers les lignes,
il est aisé de comprendre que si- le
Journal des Débats se plaint de voir, le
nombre des lycées dépasser de beau
coup les besoins intellectuels de là
population, c'est que la population dé
serte ces écoles, qui ne lui inspirent,
en somme, au point .de vue de l'édu
cation morale, aucune confiance. Or,
s'il en est ainsi quand, par ailleurs,
ces écoles offrent aux familles, des
avantages pécuniaires qu'on ne pour
rait trouver ailleurs, qu'en . serait-il
le jour où, les largesses de l'Etat entre
tenues par les contribuables étant ta
ries, l'Université n'aurait plus, pour
prospérer ou se soutenir, que la séule
considération dont elle peut 'jouic?
On peut le deviner, et la décadence
ne se ferait pas longtemps attendre.
Nous y comptons bien. 1 '
Auguste Roussel. '
Le gouvernement anglais ayant , la
force ne croit pas avoir besoin de bon
nes raisons pour imposer l'Union,
« l'union sur le papier », comme dit
M. Gladstone, aux habitants . de l'Ir
lande. Pourtant, quand les unionistes
veulent bien donner des «raisons; ils
en ont principalement deux qu'ils
jettent à la tête des contradicteurs. y>
La première de ces raisons; c'est que
l'Union est une loi fondamentale du
royaume et qu'il n'est plus permis d'y
toucher. La seconde, c'est que les
adversaires de l'Union sont par cela
même les partisans de la séparation
et que, par, conséquent, le salut de la
patrie oblige tout bon Anglais à lutter
contre eux. Cette seconde .raison est-
elle sincèrement donnée ? On peut l'ad
mettre à la rigueur. .
L'Angleterre a fait tant de; maL aux
Irlandais qu'elle doit. aisément; leur
prêter les projets les plus extravagants
contre elle, Sans doute il y a des rê
veurs et des fous qui en Amérique, si
non en Irlande, voudraient la sépara-
ration absolue, complète jusqu à la
guerre. Mais la masse du peuple irlan
dais, mais le parti. national et ; ses
chefs, mais le-çlergé qui en Irlande,et
Ê
cela si justement, possède une ijqa-
mense influence, ont toujours protesté
contre ce triste plan ; de séparation
qu'on leur prête afin de repousser
leurs légitimes revendications. Ces
Ïtrotestations ont ; retenti dans le Par
ement, dans la presse, dans les mee
tings. D'ailleurs les Anglais qui ' veu
lent bien discuter froidement la ques
tion so.nt obligés de reconnaître que le
lan du home rw/e,accepté par l'Irlande,
aisse à. l'Angleterre, aù point de vue
militaire et maritime, toutes les ga
ranties actuelles et que par consé
quent la raison ne vaut rien.
La première raison vaut-elle davan
tage ? Evidemment non. Comme le di
sait la grande voix d'O'Connell, ce
qu'une loi du Parlement a pu faire, une
autre loi peut le défaire. Le fameux
acte d'Union date de 1800. Il rentre donc
dans le bagage de ces réformes mo
dernes que les accidents parlemen
taires créent ou anéantissent en un
tour de scrutin. On peut même aller
plus loin : c'est l'Angleterre qui a.violé
une loi fondamentale en décrétant ou
en faisant décréter par ses agents le
fameux acte d'Union. En effet, par le
pacte de 1782, qui réglait les privilè
ges et franchises de l'Irlande, 1 Angle
terre s'était solennellement engagée à
ne plus soulever la question de l'abo
lition du Parlement d'Irlande; Il est
vrai que plus tard, aux environs de
1800, elle déclara, par l'organe de
quelques-uns de ses politiciens, qu'elle
n'avait souscrit un pareil engagement
que -Contrainte et forcée par les cir
constances, et elle en concluait qu'elle
n'était pas tenue de le respecter.
Ce genre d'honnêteté politique peut
mener loin. Supposons un instant que
dans une forêt de Bondy un honnête
homme soit rencontré par un brigand. •
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