Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1887-08-05
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 août 1887 05 août 1887
Description : 1887/08/05 (Numéro 7170). 1887/08/05 (Numéro 7170).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k705990p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi 8 Août 1887
H* 7170 Edition oooMton'
Vendredi 5 Août 48SÏ
.SSBÊ
ÉDITION QUOTI DIENNE , ^
" - - PARIS" - . ' ÉTRANGER
, . SI DâPAKTBMSKM ' (OMION POSTALE) ..
Vnml w . 55 » * ■ • 66 »
Six mois .. . . . 28 50 34 »
Trois : mois, . 15-' » 18 »
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I Paris . . .. . . . 15 cent.
TJN NUMERO | Départements. 20 —
BUREAUX : Parisj 10, rue des Saints-Pères
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ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
paris étranger
ET DÉ^ARTEMEîTTf , < (UNION POSTAIS)
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ïournal sera envoyé dès le lendemain de
*a réception de la demande accompagnée,
à!un mandat-poste. ; / j .
- FclAKCE
PARIS, i AOUT 1887
.. Est-ce une trêve? Est-ce la fin de la ;
querelle ? Le fait' est que, du côté de
M. Jules Ferry comme de celui du gé
néral Boulanger; on garde aujourd'hui;
le silence sur la double déclaration;
des témoins chargés de poser les con
ditions d'un combat. Espérons qu'il
n'y aura point de reprisé èt que l'on I
s'en tiendra là. Si peu nette que la si- '
tuation en sorte, cette fin. vaudrait en
core mieux qu'un duel, qui serait un
scandale ; et ne serait pas plus con-!
cluant.
Le Journalofficiel publieaujourd'hui
un singulier arrêté de M. Dautresme,
ministre du commerce et de l'agri
culture. Ce musicien en rupture de
solfègè, qui est aussi un ingénieur, a
eu la mirifique idée d'organiser pour
l 'exposition de 1889 une série de con
grès et de conférences. A cet effet, il
institue quinze commissions de neuf
membres chacune, soit cent trente-
çinq" commissaires, qui auront à pré
parer les sujets des congrès et, confé
rences groupés sous quinze titres dif
férents, et dont les propositions seront
revisées par -une commission supérieu
re. Voilà bien du fracas, et pour abou-r
tir à qupi ? Nous serions bien surpris
si la véritable science retirait quelque
avantage de cette, organisation, car
paris, composition de ces comités-^
dont on trouvera la liste plus loin,
l 'entreprise , apparaît comme une sorte
d'œuvrë babélique dans l'ordre intel
lectuel. '
La question bulgare ne paraît pas
devoir être résolue, de si tôt, s'il est
vrai, comme on l'affirme aujourd'hui,
que le prince de Saxe-Gobourg aurait
déclaré ne pas - vouloir « % qu'on lui.
force la main » pour se rendre à Sofia.
JM. Natchevitch lui-même, dans une
conversation avec un journaliste vien
nois, aurait déclaré qu'aucune solu
tion n'interviendrait avant une ving
taine de jours. D'autre part, on assure
que la Russie serait absolument-op-
{josée à l'idée de la Porte concernant
a .réunion d'uné conférence euro
péenne,et cela se conçoit,car la Russie
ne peut que gagner à laisser s'exas
pérer les choses.
. S'il faut en croire une dépêche
adressée au Temps , reproduisant une
information de la Gazette de Voss, Mgr
Galiznberti, nonce apostolique àVienne,
serait parti pour Berlin avec M. de
Schlœzer, venant de Rome. Le but de
ce voyage serait, d'après cette infor
mation, de conférer avec M. de Bis
marck ou M. de Gossler, sur les diffé-
» « ■ - i » .
IliU UVt ^ wwn «
tude des nouvelles données en ces ter
mes, par rapport au voyage àjBerlin
de Mgr Galimberti, il n'est pas dou
teux que l'application de la dernière
loi ecclésiastique a déjà soulevé plu
sieurs difficultés,qui fourniraient aisé
ment la matière de pourparlers en vue
d 'un accord garantissant de la part
dès autorités prussiennes l'impartiale
application de la dite loi.
■«. Le tunnel sous-marin de la'Manche
a occupé la Chambre des communes
anglaise, qui vient de repousser à une
assez forte majorité une proposition
tendant à l'ouverture de "ce tunnel.
Les déclarations faites à ce sujet par
M. .Worms, au nom du gouverne
ment, n'impliquent aucune bienveil
lance à l'endroit de la nation fran
çaise, avec laquelle l'orateur a supposé
que les relations pourraient bien rede
venir très tendues. C'est dans cette
^hypothèse qu'il a écarté, comme un
danger futur, l'idée de percer le tunnel
sous -marin de la Manche, et c'est par
cé seul iDotif qu'il a facilement obtenu
le rejet de v i.a proposition. Il est bon
d'en prendre âc t?-
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
matiques, sciences physiques et chi
miques, sciences naturelles, sciences
géographiques, économie politique et
législation, hygiène, assistance et ré
pression, économie sociale, enseigne-' 1
ment, génie civil, agriculture, indus
trie, commerce.
Comme on le voit, la matière est
abondante,et à coup sûr les sujets ne.
manqueront pas aux conférenciers.
Quant à l'esprit selon lequel seront
traités ces sujets multiples, on pour-
rait le deviner d'après' le caractère du
centenaire qu'on veut célébrer de la
sorte. Mais il apparaît bien mieux en
core par le choix des personnages ap
pelés à faire partie des comités de
préparation. A cet égard, c'est un sujet
de curieuse étude que les noms de ces
élus ministériels, et c'est pourquoi
nous en donnons intégralement la
liste. En la parcourant, il semble
qu'on ait devant les yeux une sorte de
pot-pourri, une macédoine sans nom
dans laquelle certains personnages
hurlent de faire vis-à-vis ou côte à
côte, et qui, finalement, nous offrira
sans nul doute .un singulier produit
des forces révolutionnaires s'appli-
quant à raisonner des œuvres d'un
Dieu créateur que méconnaissent la
plupart des membres de ces singuliers
comités.
i Et pourtant, que ne se promet pas
le ministre de - cette entreprise énor
me et' bouffonne ' Après avoir
expliqué comment, selon sa concep
tion , cette œuvre devrait avoir
pour but « d'établir une entente, une
action commune entre les savants, les
industriels, les commerçants, les ad
ministrateurs des diverses nations »
pour que les gouvernements des diver
ses nations puissent être « conduits à
adopter certaines mesures comm unes»,
il conclut en disant : « Ainsi compris,
les congés et- conférences permettront
aux savants 5 étrangers ou français de
trouver à Paris, à une époque où toutes
les intelligences s'y seront donné ren
dez-vous, une tribune essentiellement
élevée, une publicité spécialement ho
norable pour la diffusion des idées
scientifiques, artistiques ou littéraires,
qu'ils patronnent. » C'est une grande
ambition.-Nous en reparlerons.
.W. . ; ' A uguste R oussel.
Nous avons aujourd'hui un arrêté de
M. Dautresme, ministre du commerce
et dt? l'industrie, qui ne manque pas
d'une-certaine originalité. Chargé de
«l'exploitation » de l'exposition uni
verselle de 4889, le ministre a pensé
que, parmi les divers modes d'exploi
tation , l'on pourrait peut-être faire figu
rer fructueusement une série de con
grès et de conférences, où l'on traite
rait, selon la formule, dt omni re scibili
et quibusdam (Uiis. Aussitôt dit, aus
sitôt fait, et voilà pourquoi nous yçyjpns
aujourd'hui défiler au Journal officiel
les noms de centirente-^i^q person
nages, répartis,par groupes qle oeuf,
en quinze comités spécixlés par ces
titres : belles-lettres, beaux-ai-îs ; his-
ioire et archéologie, sciences matibè*
Le Témjos nous donne un extrait du
discours prononcé à Dijon par M. Spul-
ler :
. Le ministre a dit qu'il lui était difficile de
maîtriser son émotion. Sa pensée se reporte,
à. quarante années dans le passé, vers son
.père et sa.mère, humbles et honnêtes arti
sans dont les, sacrifices lui ont ouvert les
portes du collège et lui ont permis de s'as
seoir sur les bancs occupés par la généra
tion'actuelle, pour y disputer et mériter des
: couronnes pareilles à celles qui vont être
distribuées.
Il faut bien que Je vous dise, a ajouté M.
Spuller, ce que signifie, pour tous ceux qui vou
dront y réfléchir, ma présence au milieu de
vous. Ce ( qui doit appeler et retenir votre atten
tion, c'est qu'un homme né dans les couches
profondes du peuple peut, par la seule puis
sance du travail au service de convictions fer
mes, s'élever au pr«mier rang de notre société
issue de la Révolution française, où, malgré
des difficultés de toute nature, le mérite person
nels remplacé la naissance et la tortune.
, Cette ascension vers la lumière, c'est la dé
mocratie même. Nous sommes aiusi parce que
c'est ainsi que nous a faits le génie de notre
race. Nous ne pourrions pas renier la Révolu
tion française, mère de la démocratie, sans nous
renier nous-mêmes.
M. Spuller rappelle ensuite les succès du
lycée de Dijon, devenu trop étroit pour re-
cevdir les élèves, et annonce qu'un nouveau
lycée, mieux approprié auxbesoins actuels,
va être construit.
Voici la péroraison du discours minis
tériel : .
Cette patrie française, Si noble, si glorieuse à
de certains jour.'', et plus chère encore quand
le malheur vient à tondre sur elle et quand
l'infortune semble le prix de sa gloire, nous, ne
l'aimerons jamais assez. C'est sous les drapeaux
d'une république libre que vous aurez, un jour
peut-être, à combattre pour son honneur et pour
sa vie, si jamais cette vie et cet honneur étaient
menacés.
; Soyez prêts pour cé grand devoir, prêts jus
qu'au sacrifice, jusqu'à la mort. Par là vous
mériterez d'avoir à votre tour une postérité ré
publicaine, qui vous témoignera respect et re
connaissance, et continuera ainsi, au sein de la
démocratie, notre race, race de preux sans peur
et sans reproche, comme autrefois au temps de
la noblesse et de la chevalerie, cette première
incarnation de la force, de la grâce, delà bonté
et de la beauté du génie de la France.
i Le discours du ministre de l'instruction
publique a été très applaudi!
; Que M. Spuller, se retrouvant comme
ministre à Dijon qui lui rappelle ses
humbles origines,ait éprouvé quelque
émotion, cela s'explique ; qu'il l'ait
dit, cela aussi paraît assez naturel,
mais que, parlant de soi, il ait vanté
ascension du « mérite personnel »
remplaçant la naissance et la fortune,
cela dépasse un peu la mesure,et un
jpurnal républicain le remarque ce
m&tiïi fort justement.
: Historiquement, d'ailleurs, ce com
pliment personnel (me s'est adressé
M. Spuller estuneforte.,. inexactitude.
Il semblerait,à l'entendre, que jamais,
avant l'avènement de la démocratie
!>6v£)lutionnaire,il n'yaeu «d'ascension
vers ^g}|.6 re " due <( à seule puis
sance du' trayaj.1 service de .convic
tions fârî»es'.».Qr',l,es exemples $ucon
traire abondent dans notre higipiKe,et,
pour n'en citer qu'un des plus iîlus-
jtp/s.s, .nous supposons que M. Spuller
n'ignore pas Jp. grande place conquise
ar Colbert dans le giouFPrnPTPent de
—»• •' ®T vtVr ' 4- 51
M. Spuller a été mieux inspiré
quand, parlant de se dévouer pour la
patrie jusqu'à la mort, il a rappelé les
ex,emoles de la, noblesse.et de la che-
vaIme!*Ki, en effet, il eût pu difficile
ment parler de soi, après la publica
tion des lettres qui nous l'ont montré,
en 1870, se préoccupant de se faire at
tribuer,et à plusieurs de ses amis, des
postes administratifs qui l'éloignaient
des opérations de la guerre ?
■ A. R.
Le correspondant particulier de
_'Express de Lyon lui adresse la lettre
suivante, qui confirme les renseigne
ments précédemment donnés par l'U
nivers :
Grenoble, 31 juillet.
Le compte rendu télégraphique de la
dernière séance du conseil des ministres,
tenue hier, a annoncé que M. Spuller a
fait part à ses collègues de la décision prise
par Mgr fava de déplacer M. le curé
Guillaud, récemment nommé curé de Cha-
pareillan.
M: Spuller avait, en effet, reçu, par l'en
tremise de la nonciature, une dépêche de
Mgr l'évêque de Grenoble, .annonçant à
Mgr Rotelli que l'abbé Guillaud ■ a été
nommé aumônier.
Cette nouvelle, vraie au moment où elle
a été communiquée à la nonciature et aux
ministres, a subi des phases.diverses qui
ont rétabli lé statu quovir du langage diplomatique.
Empressons-rious d'ajouter que Mgr Pava
n'est pas responsable de cet état de choses,
et que si la nouvelle annoncée par M. Spul
ler à ses collègues n'est pas rigoureusement
exacte, la faute en est uniquement à la
commission des hospices de Vienne.
Voici les faits dans toute leur brève sim
plicité :
Je vous ai annoncé que Mgr Fava s'était
rendu jeudi matin à Vienne pour présider
la distribution des prix aux élèves de l'école
cléricale de Saint-Mauricé. Mgr Té\êque
de Grenoble avait reçu la veille, ainsi que je
vous l'avais télégraphié, un télégramme de
Mgr Rotelli, demandant à. avoir avec lui
une entrevue pour le vendredi suivant.
Je vous ai expliqué les motifs qui ont
empêché cette entrevue d'avoir lieu et le
retour de Mgr l'évêque à Grenoble.
Il est bon de vous 'dire que, dès le pre
mier jour de l'interpellation Rivet, M.
l'abbé Guillaud,ne voulant pas susciter des
embarras au vénérable évêque, de Greno
ble et désirant lui éviter les tracasseries
ministérielles dont il était menacé, s'était
mis à sa disposition et avait déclaré qu'il
se tenait prêt pour le poste nouveau que
Mgr Fava voudrait bien lui'confier.
La place d'aumônier des hospices de
Vienne étant devenu vacante par suite de
la nomination du titulaire actuel à un autre
poste, Mgr Fava, à son arrivée à Vienne et
après la distribution des prix de l'école
Saint-Maurice, a annoncé au président de
la commission des hospices la nomination
de M. Guillaud au poste d'aumônier des
hospices de Vienne. . '
Cette nomination a été immédiatement
notifiée à Paris et transmise au ministère
des cultes. C'est ce qui explique la nouvelle
donnée par M. Spuller à ses collègues de
la- nomination de M. l'abbé' Guillaud au
poste d'aumônier.
Mais quatre heures plus tard, c'est-à-dire
dans l'après-midi, le président de la com
mission des hospices de Vienne' faisait sa
voir à Mgr l'évêque de Grenoble que cette
nomination n'avait pas été agréée par l'ad
ministration des hospices, qui, aux termes
de ses statuts, se réserve le droit d'accepter
ou de refuser l'aumônier qui lui sera pré-
ssnté*
Par suite de ce refus, M. l'abbé Guillaud
reste donc momentanément curé de Chapa-
reillan,où il a su se conquérir l'estime de la
grande majorité de ses paroissiens.
Des pétitions se signent en ce moment
dans cette commune pour demander à Mgr
l'évêque et à M. le ministre des cultes le
maintien de ce digne ecclésiastique à la tête
de sa paroisse.
La pétition, adressée à M. Spuller, est
déjà couverte d'un grand nbmbre de si
gnatures.
Si donc M. le ministre veut sérieusement
poursuivre la politique de conciliation et
d'apaisement qu'il a si longuement déve
loppée à la Chambre, il s'empressera de
donner satisfaction aux vœux de la popula
tion de Chapareillan et laissera maintenir à
son poste M. l'abbé Guillaud.
M. Spuller a reconnu lui-même à la tri
bune que ce prêtre n'avait donné lieu à
aucun rèproche depuis son arrivée dans
sa nouvelle paroisse et que sa conduite
avait été des plus réservées et des plus
correctes.
Tout le bruit fait autour de son nom n'a
eu pour but que de relever le prestige né
gatif du député radical Rivet, dont l'in
fluence électorale se perd chaque jour de
plus en plus dans l'Isère, grâce à la nullité
politique dont ce député brouillon et bru
yant a fait preuve pendant cette dernière
législature.
; Les choses en sont là. M. Guillaud n'a
été que quelques heures nommé aumônier
à Vienne,et il reste provisoirement curé de
Chapareillan, grâce au refus dé la commis
sion des hospices de Vienne.
; Voilà donc comment une nouvelle, vraie
pendant quelques heures, se trouve,par une
suite de circonstances indépendantes de la
volonté de l'évêque de Grenoble, inexacte
aujourd'hui.
)8
a
JVance sous Louis XIV. Ignere4-j.I
n-ii:—*■ était le fils d un mar-
donc que Colber^J
J çhand de draps ?
; Pas de crucifix, pas de prêtre ! s'é
crie dans son numéro de mardi l' Unità
Cattçlica en parlant (le la mqrt de De=
pretis, nessun çroeifissq, nessunpretel
' Absence la. plus absolue de Dieu du lit
de celui qui ocçupajt le premiep poste 4 a JÎS
le gouvernement de la catholique Italie "et
qui en dirigeait lès destinées' à son gré !
Voilà le maître de Rome et le soutien le
plus solide de la monarçhje intrqr>isée au
Quïrinall'Dans s« vie privée, libre penseur
et franc-maçcin; à la Chambre, détracteur
voltairien des vérités chrétiennes ; en po
litique, ennemi déclaré du Pape; à la qipj.t,
aucun sigrne de religion I
' Le correspondant rqniain de y Ylndè-
\pndançç le çioté aussi
M. Dcpretis, écrit-il,, est mort en.libre
penseur, comme la plupart de ses devan
ciers. G'osp encore un phénomène particu
lièrement italien que cette aversion publi
quement manifestée par les hommes de
gouvernement pour l'apparat religieux,
aversion qui se dément rarement.
Cela est fait pour nous donner une sin
gulière idée de ce que serait la conciliation
entre le pouvoir civil et le pouvoir ecclé
siastique dans un pays où les personnes
d'une certaine valeur font généralement
profession publique d'athéisme.
Ce n'est pa's la haine pour l'apparat
religieux, comme le dit le correspon
dant de Y Indépendance : c'est la haine
même de la religion et de Dieu, en un
mot l'athéisme, ou, si l'on veut, le
maçonnisme. Ainsi que le remarque
fort justement Y Ami de l'Ordre, tous
ces personnages auxquels le correspon
dant romain de Y Indépendance attri
bue « une certaine valeur »' sont
'francs-maçons. Voilà pourquoi ils pro
fessent l'athéisme, non seulement en
Italie, mais en France, en Belgique,
partout.
Aussi conçoit-on que le correspon
dant de Y indépendance se demande
quelle conciliation il pourrait bien y
avoir avec des gens pareils.
Le& écoles de cathécisme
Lorsque le ministère actuel, dont la
bonne volonté envers les conserva
teurs est fort douteuse, aura distribué
quelques bonnes paroles aux députés
de la droite et fait quelques petites
concessions au clergé, il aura comblé
la mesure de ce qu'il lui est permis de
faire sans être taxé de cléricalisme et
désavoué par la gauche. Ce n'est pas
de lui ni d'aucun ministère républi
cain issu des Chambres actuelles
qu'on peut attendre la fin des hostili
tés contre le catholicisme.— Dès le
premierjour.il s'est nettement affir-
laires.
L'œuvre de MM. Ferry et Goblet ne
sera pas compromise par M. Rouvier.
La République tient plus à l'instruc
tion laïque et obligatoire qu'à tout le
: resté. Pour elle, c'est le présent et l'a
venir aussi. L'illusion serait grande
d'attendre du nouveau ministère qu'il
en vienne jamais à se relâcher de la
rigueur des lois de laïcisation scolaire.
Les catholiques n'ont point à compter
là-dessus. Ils doivent agir comme au
lendemain de ces lois néfastes, avec le
même zèle pour la jeunesse, le même
souci des âmes, la même sollicitude
du bien public, car ce lendemain se
prolongera longtemps encore. Long
temps le catéchisme, avec l'histoire
sainte et la prière, continuera à être
proscrit de l'enseignement légal, et
pour longtemps encore les instituteurs
et institutrices des congrégations re
ligieuses seront bannis des écoles pu
bliques. Les lois de persécution s'exé
cuteront en dépit de toutes les bonnes
intentions dont on parle,et qui n'iront
pas au delà, on peut en être sùr, de
certains tempéraments sans consé
quence pour la politique du parti ré
publicain.
: D'un autre côté, tout le zèle, toute
la charité des catholiques ne suffira
jamais à fonder et à entretenir dans
toutes les villes, dans teus les villages
autant d'écoles chrétiennes libres qu'il
en faudrait pour lutter contre les éco
les laïques. L'entreprise serait au-
dessus de nos forces. Et d'ailleurs, y
eût-il partout, jusque dans les plus
humbles campagnes, des écoles enré-
tiennes, et ces écoles fussent-elles
remplies, l'œuvre ne serait qu'à moitié
faite, puisqu'il' resterait en dehors
toute la jeunesse élevée dans les éco
les communales laïques.
Il nous semble que le zèle du clergé
et des bons catholiques pourrait s'ap
pliquer, surtout au village, à la fonda
tion de ces petites écoles de caté
chisme dont il existe déjà des modèles,
et qui sont comme les fondements
d'une institution appelée, croyons-
nous, à grandir.
Ici le champ est libre. En éliminant
de l'enseignement public le caté
chisme et l'histoire sainte, le législa
teur républicain a fait tomber ces ma
tières dans le domaine libre de l'en
seignement. Plus d'entraves, par
conséquent, plus de formalités pour
tenir école d histoire sainte, de caté
chisme et d'évangile. Tout le monde
peut être maître en cet enseignement,
sans brevet ni diplôme, et tout le
monde peut ouvrir école sans périr
sion des autorités admi^jâtMtlves et
universitaires.. premiér. venu peut
prendre chez lui, en dehors des heures
réglementaires de classes, autant d'en
fants qu il lui plaît. pQur Jeur ensei
gner les choses, qui ne font pas partie
ejes programmes d'instruction et ne
constituent pas un cour% d'enseigne
ment régi par la loi. De" même qu'il
pourra.it recevoir dans sa maison dis,
vingt, trente enfants pour leur ap
prendre à jouer f>a?t©s ou aux
quilles, ou ^ chanter, sans que ni ins
pecteur, ni recteur, ni préfet, ni pro
cureur aient à s'en mêler, de même il
lui est loisible de les réunir- pour leur
apprendre toutes les autres ch.oaea que
l'Btat n'enseigne pas et qui sont lais
sées au gré 4e chacun. Ainsi le caté
chisme, Phistoire sainte, l'évangile, qui
ne sont plus pour l'Etat matières d'en
seignement, ^ui ne ço^sùtu.çnt. à sqs
yeux que des choses: de fantaisie, pu
des arts d'agrément, comme seraient
Kescrime-et la natation, peuvent ptre
çfcgeigaés librement et en dehors de
toutes les lois scolaires.
Qui ne sait toutes les ressources
qu'offre cette liberté ? Avec elle nous
pouvons reprendre partout ce que la
république nous a pris, nous pouvons
reconquérir les enfants que la loi d'ins
truction obligatoire et laïque nous en
lève, nous pouvons leur rendre à l'é
cole de catéchisme ce que l'école com
munale leur ôte. Pour élever chrétien
nement la jeunesse, il suffit de lui ap
prendre l'histoire *du peuple de Dieu
où sont les origines du christianisme,
l'histoire de l'Eglise qui est la nôtre,
et avec l'une et l'autre histoire,la reli
gion de Jésus-Christ, les dogmes et
les préceptes de l'évangile. Avec cet
enseignement religieux,elle recevra la
plus solide éducation morale que
puisse donner l'école; elle sera formée
du même coup à la science la plus
haute et à la vertu la plus efficace.
Que 1 instituteur public lui enseigne
en outre, aux jours et aux heures ré-
glementaires_ d'école obligatoire, tout
ce qu'il plaira à l'Etat d'introduire
dans ses programmes d'instruction, et
que cet instituteur omette de parler i
de Dieu, de montrer le Créateur dans
ses œuvres, la Providence dans l'his
toire, ^ Jésus-Christ dans le monde ;
qu'il s'en tienne au pur laïcisme de la
loi, au moins l'enfant, au sortir des
mains de l'Etat, trouvera-t-il une
école de bon sens et de religion où il
pourra apprendre ce qu'il lui importe
le plus de savoir.
Dernièrement, une petite publica
tion diocésaine nous "offrait le type
d'une de ces écoles de catéchisme éta
blie au village. La paroisse a deux cents
trente habitants. On y a loué une pe
tite maison pour le prix de 35 fr. Il
est bon, disait-on justement, que l'é
cole de catéchisme ait son local. C'est
le corps de l'œuvre.
« Une institutrice retraitée réunit
les enfants dans cette maison, tousles
soirs après, l'école, puis le jeudi et le
dimanche, à des heures convenues.
Elle leur enseigne le catéchisme, l'his
toire sainte et l'évangile ; elle fait ré
citer les prières et chanter lespsaumes;
elle apprend des cantiques et même
quelques chansonnettes. Le tout est
charmant, et les dépenses, en comp
tant les honoraires de la maîtres se, Te
loyer et les récompenses, ne dépassent
pas 150 francs. »
Quelle est la 1 paroisse qui ne pour
rait s'imposer cette contribution vo
lontaire pour subvenir aux frais de
l'enseignement religieux de sa jeu
nesse ? Où ne trouverait-on pas un lo
cal, si modeste qu'il soit, pour s'y insr
taller, et une personne de bonne vo
lonté, vieille ou jeune, homme ou
femme, pour faire la classe? L'école
de catéchisme peut, en effet, varier à
l'infini. « Ici elle est installée dans un
appartement d'une maison particu
lière ; là, dans la sacristie ; ailleurs,
dans une simple remise suffisamment
aménagée. Tantôt c'est un homme, un
instituteur retraité, ou même l'insti
tuteur en exercice qui la fait, tantôt
c'est une femme qui s'en charge. Par
fois, M. le curé n'a pas d'auxiliaire et
il fait lui-même l'école au presbytère.
- « Deux tableaux, un d'honneur et
l'autre de honte, affichés dans l'église,
la publication des notes de catéchisme
au prône, une petite collation, un pe
tit pèlerinage et tant d'autres indus
tries quelle zèle sait muliplier, ont à
cet égard des conséquences' excel
lentes. »
C'est parfait. Voilà l'école qu'il nous
faut, l'école qu'il est facile d'établir
partout, l'école qui luttera le plus
efficacement contre le funeste in
fluence de l'enseignement sans Dieu,
l'école par laquelle pourront se perpé
tuer les générations chrétiennes. A
l'œuvre donc ! Luttons, agissons pour
1 Eglise. Il y va de l'âme de la jeu
nesse, de la foi en France.
Ces écoles de catéchisme peuvent
se combiner avec les patronages, ins
titutions nécessaires de persévérance
sans lesquels le fruit de l'enseigne
ment religieux risque de se perdre,
« On croit généralement, écrivait na
guère à une feuille diocésaine un curé
de paroisse rurale, que l'établisscinent
dun patronage est impassible à la
campagne; c'est une erreur. Dans
toutes les paroisses il y a des enfants
de chœur : c est le germe du patro-
^.pilquaif
comment il avait att :
par an, l'jine après Pâques, l'autre , au
mois fraoût. Et aujourd'hui, dans cetta
heureuse paroisse, c'est à qui dès en
fants obtiendra la faveur de faire par
tie du patronage. «-Avec ce système,
concluait le digne pasteur, j'ai des per
sévérants qui [fréquentent les sacra*
ments.et qui aiment l'église et le pres
bytère. »
Il n'est pas plus malaisé que cela da
réussir. Le zèle est presque toujours
une condition assurée de succès ; lô
zèle est non-seulement charitable,mais
ingénieux. Que ne peut-il pas faire
quand il s'appuie sur la foi, sur le sen
timent du devoir et de la responsa
bilité? Les exemples de ceux qui
apportent le témoignage de leur expé
rience sont décisifs ,et doivent susci
ter partout des imitateurs. Il est donc
possible, même à la campagne, de
former dès patronages de jeunes gar
çons et de lutter par ce moyen contre
la contagion, du cabaret, contre la
mauvaise influence de toutes ces so
ciétés de gymnastique et de tir qui s'é
tablissent le plus; souvent au détri
ment des, croyances et des pratiques
religieuses.
Si l'école de catéchisme a pour
complément le patronage, il est bon
qu'elle ait aussi comme préparation
ces garderies auxquelles on confie les
tout petits enfants dont les parents ne
peuvent se charger toute la journée,
comme il arrive le plus souvent dans
les familles ouvrières. L'Etat prend les
enfants dès l'âge de six ans pour ses
écoles : donnons-les plus tôt encore à
l'Eglise. Organisons de ces petits asiles
ou garderies, qui ne sont pas les écoles
maternelles assujetties aux règlements
universitaires, et où les enfants pui
sent la première petite éducation. Ici
encore nous avons la liberté. Un juge
ment du tribunal de Largentière avait
condamné à 5 francs-d'amende, pour
ouverture illicite d'une école mateis
nelle, deux religieuses qui donnaient
leurs soins à de 'tout petits enfants.
Sur appel, la cour de Nîmes a décidé <
3ue « le fait de recevoir et de garder
es enfants de trois à six ans,en se bor
nant à leur faire dire des prières, à
leur lire le catéchisme et, dans le but
de les distraire, à les faire chanter et à
leur dire des fables, ne constitue, pas
le déli d'ouverture illicite d'unie école
maternelle puni par l'article 40 de la
loi du 30 octobre 1886 ».
Il nous est donc permis à nous ca
tholiques de nous occuper de l'âme de
l'enfance dès le plus bas âge. La loi ne
défend pas d'initier tout de suite nos
petits baptisés aux choses de la reli
gion, par des prières,des cantiques, de
petites leçons appropriées à leur esprit»
Dans quel village ne trouverait-on pas,
à défaut de quelques religieuses, quel
que bravg femme capable "de remplir
auprès de ces petits la mission de pre
mière éducatrice?
Dans l'ancienne France, il n'y avait
pas de hameau qui n'eût quelqu'une
dô ($1 écoles volontaires où les enfants
apprenaient des vieillards à lire dans
le catéchisme et l'histoire sainte, à
chanter dans le «paroissien». On en
pourrait refaire de nos jours, en reve
nant aux traditions du passé &t s'ins-
pirant des nécessités du temps.
La république a entrepris de laïci
ser la France, de lai ôter le christia
nisme. C'est par l'école qu'elle compte
y arrive?^ c'est par l'école qu'il faut
lutter contre elle. Si peu qu'il nous
reste de liberté, notre zèle saura s'en
servir pour l'action. La jeunesse est
le champ de bataille; il faut empê
cher l'Etat de s'en emparer en la
rattachant solidement à l'Eglise par
tous les liens dont nous pouvons nous
servir. Avec les écoles de catéchisme,
préparée^ par- les garderies et com
plété^ par les patronages, nous pou
vons arracher l'âm© de la jeunesse à
1 impiété et la retenir dans la religion.
Rien n'est plus urgent que d'en fonder
partout, C'est l'œuvre nécessaire.
A rthur L oth.
j LE JUBILÉ SACERDOTAL
's de
SA SAINTETÉ LÉO,N ÏÏII
, ,, • Lie les siens au
presbytere. On avait commencé paï
3 ouei ; aux* barres, puis on avait pris
goût au jeu de tonneau, aux quilles,
au trapèze, etc. Les jours de pluie,une
salle du presbytère servait de refuge,
et on jouait aux dominos,au loto,à de
petits jeux de société. Le bon prêtre
s'était bien gardé d'annoncer qu'il air
lait établir un patronage et de deman
der à tels ou tels d'en faire partie ;
mais après avoir attiré les enfants au
presbytère, il- avait choisi son monde,
retenant les uns, éliminant les autres,
et en quelques années' il avait formé
le noyau d'un patronage facile à orga
niser ensuite. Le sien s'était établi
tout naturellement, au bout de trois
ans, avec des enfants de chœur pris
parmi les enfants de sept ans appar
tenant à la classe moyenne des petits
marchands et des ouvriers à l'aise. On
ne pouvaitêtre admis sans une grande
exactitude aux offices et de bonnes no
tes de classe. Comme récompenses
! extraordinairesjilya deiix promenades
On litdansle CowÇfiej-cfe Bruxelles du
4 août :
, Aujourd'hui, à trois heures,S. Ex.le nonce
a "Oatolique, Mgr Ferrata.a inauguré l'expo
sition, installée rue des Douze-Apôtres, des
objets offerts par les différents diocèses de
Belgique à S. S. Léon XIII, à l'occasion de
son jubilé sacerdotal. . •
Son Excellence, était accompagnée de
l'aiiditeur de là nonciature, Mgr RinaldinL
Elle a été reçue par Mme la comtesse Eu
gène de Grtinnc; MM. Helleputle, profes^y
seur à l'université catholique de Louval'û,
et Vàndenbrouck, respectivement président
et vice-président de l'œuvre. Mgr F^rrata,
après avoir répondu avec son affabilité ha
bituelle aux paroles de bienvenue qui lui
ont été adressées, est entré dahs la cha
pelle et est resté quelques ,instants en ado
ration devant le Très-Saint-Sacrement. .
Puis il a commeucé la visite détaillée de
l'exposition, qui est des plus remarquables
et des plus intéressantes ; presque tous les
objets exposés se rapportent au service du
culte, Sa Sainteté ayant exprimé lo désir
que les dons qui lui seraient offerts à l'oc
casion de son jubilé puissent être destinés,
aux églises pauvres. 1
S.. Exc. le nonce a été conduit dans les
différentes salles par M. Helleputte, qui lui
a donné tous les renseignements. 11 est re
grettable que heaucoup'd'objets, d'une va
leur artistique incontestable, ne figurent
pas à l'exposition, ayant été direotemeni
expédiés à Rom,e par les donateurs.
H* 7170 Edition oooMton'
Vendredi 5 Août 48SÏ
.SSBÊ
ÉDITION QUOTI DIENNE , ^
" - - PARIS" - . ' ÉTRANGER
, . SI DâPAKTBMSKM ' (OMION POSTALE) ..
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TJN NUMERO | Départements. 20 —
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paris étranger
ET DÉ^ARTEMEîTTf , < (UNION POSTAIS)
Un an., . . 30 » • 36 • »
Six mois. . „ 16 » 19 »
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L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
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MM. Ch.JjAGRANGE, CERF et C'% 6, place de.laBourso
Pour la saison des eaux et des vacances,
/Administration du /'Univers accorde
des abonnements d'un mois à Védition
quotidienne au prix de 5 fc. 50. — Le
ïournal sera envoyé dès le lendemain de
*a réception de la demande accompagnée,
à!un mandat-poste. ; / j .
- FclAKCE
PARIS, i AOUT 1887
.. Est-ce une trêve? Est-ce la fin de la ;
querelle ? Le fait' est que, du côté de
M. Jules Ferry comme de celui du gé
néral Boulanger; on garde aujourd'hui;
le silence sur la double déclaration;
des témoins chargés de poser les con
ditions d'un combat. Espérons qu'il
n'y aura point de reprisé èt que l'on I
s'en tiendra là. Si peu nette que la si- '
tuation en sorte, cette fin. vaudrait en
core mieux qu'un duel, qui serait un
scandale ; et ne serait pas plus con-!
cluant.
Le Journalofficiel publieaujourd'hui
un singulier arrêté de M. Dautresme,
ministre du commerce et de l'agri
culture. Ce musicien en rupture de
solfègè, qui est aussi un ingénieur, a
eu la mirifique idée d'organiser pour
l 'exposition de 1889 une série de con
grès et de conférences. A cet effet, il
institue quinze commissions de neuf
membres chacune, soit cent trente-
çinq" commissaires, qui auront à pré
parer les sujets des congrès et, confé
rences groupés sous quinze titres dif
férents, et dont les propositions seront
revisées par -une commission supérieu
re. Voilà bien du fracas, et pour abou-r
tir à qupi ? Nous serions bien surpris
si la véritable science retirait quelque
avantage de cette, organisation, car
paris, composition de ces comités-^
dont on trouvera la liste plus loin,
l 'entreprise , apparaît comme une sorte
d'œuvrë babélique dans l'ordre intel
lectuel. '
La question bulgare ne paraît pas
devoir être résolue, de si tôt, s'il est
vrai, comme on l'affirme aujourd'hui,
que le prince de Saxe-Gobourg aurait
déclaré ne pas - vouloir « % qu'on lui.
force la main » pour se rendre à Sofia.
JM. Natchevitch lui-même, dans une
conversation avec un journaliste vien
nois, aurait déclaré qu'aucune solu
tion n'interviendrait avant une ving
taine de jours. D'autre part, on assure
que la Russie serait absolument-op-
{josée à l'idée de la Porte concernant
a .réunion d'uné conférence euro
péenne,et cela se conçoit,car la Russie
ne peut que gagner à laisser s'exas
pérer les choses.
. S'il faut en croire une dépêche
adressée au Temps , reproduisant une
information de la Gazette de Voss, Mgr
Galiznberti, nonce apostolique àVienne,
serait parti pour Berlin avec M. de
Schlœzer, venant de Rome. Le but de
ce voyage serait, d'après cette infor
mation, de conférer avec M. de Bis
marck ou M. de Gossler, sur les diffé-
» « ■ - i » .
IliU UVt ^ wwn «
tude des nouvelles données en ces ter
mes, par rapport au voyage àjBerlin
de Mgr Galimberti, il n'est pas dou
teux que l'application de la dernière
loi ecclésiastique a déjà soulevé plu
sieurs difficultés,qui fourniraient aisé
ment la matière de pourparlers en vue
d 'un accord garantissant de la part
dès autorités prussiennes l'impartiale
application de la dite loi.
■«. Le tunnel sous-marin de la'Manche
a occupé la Chambre des communes
anglaise, qui vient de repousser à une
assez forte majorité une proposition
tendant à l'ouverture de "ce tunnel.
Les déclarations faites à ce sujet par
M. .Worms, au nom du gouverne
ment, n'impliquent aucune bienveil
lance à l'endroit de la nation fran
çaise, avec laquelle l'orateur a supposé
que les relations pourraient bien rede
venir très tendues. C'est dans cette
^hypothèse qu'il a écarté, comme un
danger futur, l'idée de percer le tunnel
sous -marin de la Manche, et c'est par
cé seul iDotif qu'il a facilement obtenu
le rejet de v i.a proposition. Il est bon
d'en prendre âc t?-
Voir les DERNIÈRES NOUVELLES à la fin
matiques, sciences physiques et chi
miques, sciences naturelles, sciences
géographiques, économie politique et
législation, hygiène, assistance et ré
pression, économie sociale, enseigne-' 1
ment, génie civil, agriculture, indus
trie, commerce.
Comme on le voit, la matière est
abondante,et à coup sûr les sujets ne.
manqueront pas aux conférenciers.
Quant à l'esprit selon lequel seront
traités ces sujets multiples, on pour-
rait le deviner d'après' le caractère du
centenaire qu'on veut célébrer de la
sorte. Mais il apparaît bien mieux en
core par le choix des personnages ap
pelés à faire partie des comités de
préparation. A cet égard, c'est un sujet
de curieuse étude que les noms de ces
élus ministériels, et c'est pourquoi
nous en donnons intégralement la
liste. En la parcourant, il semble
qu'on ait devant les yeux une sorte de
pot-pourri, une macédoine sans nom
dans laquelle certains personnages
hurlent de faire vis-à-vis ou côte à
côte, et qui, finalement, nous offrira
sans nul doute .un singulier produit
des forces révolutionnaires s'appli-
quant à raisonner des œuvres d'un
Dieu créateur que méconnaissent la
plupart des membres de ces singuliers
comités.
i Et pourtant, que ne se promet pas
le ministre de - cette entreprise énor
me et' bouffonne ' Après avoir
expliqué comment, selon sa concep
tion , cette œuvre devrait avoir
pour but « d'établir une entente, une
action commune entre les savants, les
industriels, les commerçants, les ad
ministrateurs des diverses nations »
pour que les gouvernements des diver
ses nations puissent être « conduits à
adopter certaines mesures comm unes»,
il conclut en disant : « Ainsi compris,
les congés et- conférences permettront
aux savants 5 étrangers ou français de
trouver à Paris, à une époque où toutes
les intelligences s'y seront donné ren
dez-vous, une tribune essentiellement
élevée, une publicité spécialement ho
norable pour la diffusion des idées
scientifiques, artistiques ou littéraires,
qu'ils patronnent. » C'est une grande
ambition.-Nous en reparlerons.
.W. . ; ' A uguste R oussel.
Nous avons aujourd'hui un arrêté de
M. Dautresme, ministre du commerce
et dt? l'industrie, qui ne manque pas
d'une-certaine originalité. Chargé de
«l'exploitation » de l'exposition uni
verselle de 4889, le ministre a pensé
que, parmi les divers modes d'exploi
tation , l'on pourrait peut-être faire figu
rer fructueusement une série de con
grès et de conférences, où l'on traite
rait, selon la formule, dt omni re scibili
et quibusdam (Uiis. Aussitôt dit, aus
sitôt fait, et voilà pourquoi nous yçyjpns
aujourd'hui défiler au Journal officiel
les noms de centirente-^i^q person
nages, répartis,par groupes qle oeuf,
en quinze comités spécixlés par ces
titres : belles-lettres, beaux-ai-îs ; his-
ioire et archéologie, sciences matibè*
Le Témjos nous donne un extrait du
discours prononcé à Dijon par M. Spul-
ler :
. Le ministre a dit qu'il lui était difficile de
maîtriser son émotion. Sa pensée se reporte,
à. quarante années dans le passé, vers son
.père et sa.mère, humbles et honnêtes arti
sans dont les, sacrifices lui ont ouvert les
portes du collège et lui ont permis de s'as
seoir sur les bancs occupés par la généra
tion'actuelle, pour y disputer et mériter des
: couronnes pareilles à celles qui vont être
distribuées.
Il faut bien que Je vous dise, a ajouté M.
Spuller, ce que signifie, pour tous ceux qui vou
dront y réfléchir, ma présence au milieu de
vous. Ce ( qui doit appeler et retenir votre atten
tion, c'est qu'un homme né dans les couches
profondes du peuple peut, par la seule puis
sance du travail au service de convictions fer
mes, s'élever au pr«mier rang de notre société
issue de la Révolution française, où, malgré
des difficultés de toute nature, le mérite person
nels remplacé la naissance et la tortune.
, Cette ascension vers la lumière, c'est la dé
mocratie même. Nous sommes aiusi parce que
c'est ainsi que nous a faits le génie de notre
race. Nous ne pourrions pas renier la Révolu
tion française, mère de la démocratie, sans nous
renier nous-mêmes.
M. Spuller rappelle ensuite les succès du
lycée de Dijon, devenu trop étroit pour re-
cevdir les élèves, et annonce qu'un nouveau
lycée, mieux approprié auxbesoins actuels,
va être construit.
Voici la péroraison du discours minis
tériel : .
Cette patrie française, Si noble, si glorieuse à
de certains jour.'', et plus chère encore quand
le malheur vient à tondre sur elle et quand
l'infortune semble le prix de sa gloire, nous, ne
l'aimerons jamais assez. C'est sous les drapeaux
d'une république libre que vous aurez, un jour
peut-être, à combattre pour son honneur et pour
sa vie, si jamais cette vie et cet honneur étaient
menacés.
; Soyez prêts pour cé grand devoir, prêts jus
qu'au sacrifice, jusqu'à la mort. Par là vous
mériterez d'avoir à votre tour une postérité ré
publicaine, qui vous témoignera respect et re
connaissance, et continuera ainsi, au sein de la
démocratie, notre race, race de preux sans peur
et sans reproche, comme autrefois au temps de
la noblesse et de la chevalerie, cette première
incarnation de la force, de la grâce, delà bonté
et de la beauté du génie de la France.
i Le discours du ministre de l'instruction
publique a été très applaudi!
; Que M. Spuller, se retrouvant comme
ministre à Dijon qui lui rappelle ses
humbles origines,ait éprouvé quelque
émotion, cela s'explique ; qu'il l'ait
dit, cela aussi paraît assez naturel,
mais que, parlant de soi, il ait vanté
ascension du « mérite personnel »
remplaçant la naissance et la fortune,
cela dépasse un peu la mesure,et un
jpurnal républicain le remarque ce
m&tiïi fort justement.
: Historiquement, d'ailleurs, ce com
pliment personnel (me s'est adressé
M. Spuller estuneforte.,. inexactitude.
Il semblerait,à l'entendre, que jamais,
avant l'avènement de la démocratie
!>6v£)lutionnaire,il n'yaeu «d'ascension
vers ^g}|.6 re " due <( à seule puis
sance du' trayaj.1 service de .convic
tions fârî»es'.».Qr',l,es exemples $ucon
traire abondent dans notre higipiKe,et,
pour n'en citer qu'un des plus iîlus-
jtp/s.s, .nous supposons que M. Spuller
n'ignore pas Jp. grande place conquise
ar Colbert dans le giouFPrnPTPent de
—»• •' ®T vtVr ' 4- 51
M. Spuller a été mieux inspiré
quand, parlant de se dévouer pour la
patrie jusqu'à la mort, il a rappelé les
ex,emoles de la, noblesse.et de la che-
vaIme!*Ki, en effet, il eût pu difficile
ment parler de soi, après la publica
tion des lettres qui nous l'ont montré,
en 1870, se préoccupant de se faire at
tribuer,et à plusieurs de ses amis, des
postes administratifs qui l'éloignaient
des opérations de la guerre ?
■ A. R.
Le correspondant particulier de
_'Express de Lyon lui adresse la lettre
suivante, qui confirme les renseigne
ments précédemment donnés par l'U
nivers :
Grenoble, 31 juillet.
Le compte rendu télégraphique de la
dernière séance du conseil des ministres,
tenue hier, a annoncé que M. Spuller a
fait part à ses collègues de la décision prise
par Mgr fava de déplacer M. le curé
Guillaud, récemment nommé curé de Cha-
pareillan.
M: Spuller avait, en effet, reçu, par l'en
tremise de la nonciature, une dépêche de
Mgr l'évêque de Grenoble, .annonçant à
Mgr Rotelli que l'abbé Guillaud ■ a été
nommé aumônier.
Cette nouvelle, vraie au moment où elle
a été communiquée à la nonciature et aux
ministres, a subi des phases.diverses qui
ont rétabli lé statu quo
Empressons-rious d'ajouter que Mgr Pava
n'est pas responsable de cet état de choses,
et que si la nouvelle annoncée par M. Spul
ler à ses collègues n'est pas rigoureusement
exacte, la faute en est uniquement à la
commission des hospices de Vienne.
Voici les faits dans toute leur brève sim
plicité :
Je vous ai annoncé que Mgr Fava s'était
rendu jeudi matin à Vienne pour présider
la distribution des prix aux élèves de l'école
cléricale de Saint-Mauricé. Mgr Té\êque
de Grenoble avait reçu la veille, ainsi que je
vous l'avais télégraphié, un télégramme de
Mgr Rotelli, demandant à. avoir avec lui
une entrevue pour le vendredi suivant.
Je vous ai expliqué les motifs qui ont
empêché cette entrevue d'avoir lieu et le
retour de Mgr l'évêque à Grenoble.
Il est bon de vous 'dire que, dès le pre
mier jour de l'interpellation Rivet, M.
l'abbé Guillaud,ne voulant pas susciter des
embarras au vénérable évêque, de Greno
ble et désirant lui éviter les tracasseries
ministérielles dont il était menacé, s'était
mis à sa disposition et avait déclaré qu'il
se tenait prêt pour le poste nouveau que
Mgr Fava voudrait bien lui'confier.
La place d'aumônier des hospices de
Vienne étant devenu vacante par suite de
la nomination du titulaire actuel à un autre
poste, Mgr Fava, à son arrivée à Vienne et
après la distribution des prix de l'école
Saint-Maurice, a annoncé au président de
la commission des hospices la nomination
de M. Guillaud au poste d'aumônier des
hospices de Vienne. . '
Cette nomination a été immédiatement
notifiée à Paris et transmise au ministère
des cultes. C'est ce qui explique la nouvelle
donnée par M. Spuller à ses collègues de
la- nomination de M. l'abbé' Guillaud au
poste d'aumônier.
Mais quatre heures plus tard, c'est-à-dire
dans l'après-midi, le président de la com
mission des hospices de Vienne' faisait sa
voir à Mgr l'évêque de Grenoble que cette
nomination n'avait pas été agréée par l'ad
ministration des hospices, qui, aux termes
de ses statuts, se réserve le droit d'accepter
ou de refuser l'aumônier qui lui sera pré-
ssnté*
Par suite de ce refus, M. l'abbé Guillaud
reste donc momentanément curé de Chapa-
reillan,où il a su se conquérir l'estime de la
grande majorité de ses paroissiens.
Des pétitions se signent en ce moment
dans cette commune pour demander à Mgr
l'évêque et à M. le ministre des cultes le
maintien de ce digne ecclésiastique à la tête
de sa paroisse.
La pétition, adressée à M. Spuller, est
déjà couverte d'un grand nbmbre de si
gnatures.
Si donc M. le ministre veut sérieusement
poursuivre la politique de conciliation et
d'apaisement qu'il a si longuement déve
loppée à la Chambre, il s'empressera de
donner satisfaction aux vœux de la popula
tion de Chapareillan et laissera maintenir à
son poste M. l'abbé Guillaud.
M. Spuller a reconnu lui-même à la tri
bune que ce prêtre n'avait donné lieu à
aucun rèproche depuis son arrivée dans
sa nouvelle paroisse et que sa conduite
avait été des plus réservées et des plus
correctes.
Tout le bruit fait autour de son nom n'a
eu pour but que de relever le prestige né
gatif du député radical Rivet, dont l'in
fluence électorale se perd chaque jour de
plus en plus dans l'Isère, grâce à la nullité
politique dont ce député brouillon et bru
yant a fait preuve pendant cette dernière
législature.
; Les choses en sont là. M. Guillaud n'a
été que quelques heures nommé aumônier
à Vienne,et il reste provisoirement curé de
Chapareillan, grâce au refus dé la commis
sion des hospices de Vienne.
; Voilà donc comment une nouvelle, vraie
pendant quelques heures, se trouve,par une
suite de circonstances indépendantes de la
volonté de l'évêque de Grenoble, inexacte
aujourd'hui.
)8
a
JVance sous Louis XIV. Ignere4-j.I
n-ii:—*■ était le fils d un mar-
donc que Colber^J
J çhand de draps ?
; Pas de crucifix, pas de prêtre ! s'é
crie dans son numéro de mardi l' Unità
Cattçlica en parlant (le la mqrt de De=
pretis, nessun çroeifissq, nessunpretel
' Absence la. plus absolue de Dieu du lit
de celui qui ocçupajt le premiep poste 4 a JÎS
le gouvernement de la catholique Italie "et
qui en dirigeait lès destinées' à son gré !
Voilà le maître de Rome et le soutien le
plus solide de la monarçhje intrqr>isée au
Quïrinall'Dans s« vie privée, libre penseur
et franc-maçcin; à la Chambre, détracteur
voltairien des vérités chrétiennes ; en po
litique, ennemi déclaré du Pape; à la qipj.t,
aucun sigrne de religion I
' Le correspondant rqniain de y Ylndè-
\pndançç le çioté aussi
M. Dcpretis, écrit-il,, est mort en.libre
penseur, comme la plupart de ses devan
ciers. G'osp encore un phénomène particu
lièrement italien que cette aversion publi
quement manifestée par les hommes de
gouvernement pour l'apparat religieux,
aversion qui se dément rarement.
Cela est fait pour nous donner une sin
gulière idée de ce que serait la conciliation
entre le pouvoir civil et le pouvoir ecclé
siastique dans un pays où les personnes
d'une certaine valeur font généralement
profession publique d'athéisme.
Ce n'est pa's la haine pour l'apparat
religieux, comme le dit le correspon
dant de Y Indépendance : c'est la haine
même de la religion et de Dieu, en un
mot l'athéisme, ou, si l'on veut, le
maçonnisme. Ainsi que le remarque
fort justement Y Ami de l'Ordre, tous
ces personnages auxquels le correspon
dant romain de Y Indépendance attri
bue « une certaine valeur »' sont
'francs-maçons. Voilà pourquoi ils pro
fessent l'athéisme, non seulement en
Italie, mais en France, en Belgique,
partout.
Aussi conçoit-on que le correspon
dant de Y indépendance se demande
quelle conciliation il pourrait bien y
avoir avec des gens pareils.
Le& écoles de cathécisme
Lorsque le ministère actuel, dont la
bonne volonté envers les conserva
teurs est fort douteuse, aura distribué
quelques bonnes paroles aux députés
de la droite et fait quelques petites
concessions au clergé, il aura comblé
la mesure de ce qu'il lui est permis de
faire sans être taxé de cléricalisme et
désavoué par la gauche. Ce n'est pas
de lui ni d'aucun ministère républi
cain issu des Chambres actuelles
qu'on peut attendre la fin des hostili
tés contre le catholicisme.— Dès le
premierjour.il s'est nettement affir-
laires.
L'œuvre de MM. Ferry et Goblet ne
sera pas compromise par M. Rouvier.
La République tient plus à l'instruc
tion laïque et obligatoire qu'à tout le
: resté. Pour elle, c'est le présent et l'a
venir aussi. L'illusion serait grande
d'attendre du nouveau ministère qu'il
en vienne jamais à se relâcher de la
rigueur des lois de laïcisation scolaire.
Les catholiques n'ont point à compter
là-dessus. Ils doivent agir comme au
lendemain de ces lois néfastes, avec le
même zèle pour la jeunesse, le même
souci des âmes, la même sollicitude
du bien public, car ce lendemain se
prolongera longtemps encore. Long
temps le catéchisme, avec l'histoire
sainte et la prière, continuera à être
proscrit de l'enseignement légal, et
pour longtemps encore les instituteurs
et institutrices des congrégations re
ligieuses seront bannis des écoles pu
bliques. Les lois de persécution s'exé
cuteront en dépit de toutes les bonnes
intentions dont on parle,et qui n'iront
pas au delà, on peut en être sùr, de
certains tempéraments sans consé
quence pour la politique du parti ré
publicain.
: D'un autre côté, tout le zèle, toute
la charité des catholiques ne suffira
jamais à fonder et à entretenir dans
toutes les villes, dans teus les villages
autant d'écoles chrétiennes libres qu'il
en faudrait pour lutter contre les éco
les laïques. L'entreprise serait au-
dessus de nos forces. Et d'ailleurs, y
eût-il partout, jusque dans les plus
humbles campagnes, des écoles enré-
tiennes, et ces écoles fussent-elles
remplies, l'œuvre ne serait qu'à moitié
faite, puisqu'il' resterait en dehors
toute la jeunesse élevée dans les éco
les communales laïques.
Il nous semble que le zèle du clergé
et des bons catholiques pourrait s'ap
pliquer, surtout au village, à la fonda
tion de ces petites écoles de caté
chisme dont il existe déjà des modèles,
et qui sont comme les fondements
d'une institution appelée, croyons-
nous, à grandir.
Ici le champ est libre. En éliminant
de l'enseignement public le caté
chisme et l'histoire sainte, le législa
teur républicain a fait tomber ces ma
tières dans le domaine libre de l'en
seignement. Plus d'entraves, par
conséquent, plus de formalités pour
tenir école d histoire sainte, de caté
chisme et d'évangile. Tout le monde
peut être maître en cet enseignement,
sans brevet ni diplôme, et tout le
monde peut ouvrir école sans périr
sion des autorités admi^jâtMtlves et
universitaires.. premiér. venu peut
prendre chez lui, en dehors des heures
réglementaires de classes, autant d'en
fants qu il lui plaît. pQur Jeur ensei
gner les choses, qui ne font pas partie
ejes programmes d'instruction et ne
constituent pas un cour% d'enseigne
ment régi par la loi. De" même qu'il
pourra.it recevoir dans sa maison dis,
vingt, trente enfants pour leur ap
prendre à jouer f>a?t©s ou aux
quilles, ou ^ chanter, sans que ni ins
pecteur, ni recteur, ni préfet, ni pro
cureur aient à s'en mêler, de même il
lui est loisible de les réunir- pour leur
apprendre toutes les autres ch.oaea que
l'Btat n'enseigne pas et qui sont lais
sées au gré 4e chacun. Ainsi le caté
chisme, Phistoire sainte, l'évangile, qui
ne sont plus pour l'Etat matières d'en
seignement, ^ui ne ço^sùtu.çnt. à sqs
yeux que des choses: de fantaisie, pu
des arts d'agrément, comme seraient
Kescrime-et la natation, peuvent ptre
çfcgeigaés librement et en dehors de
toutes les lois scolaires.
Qui ne sait toutes les ressources
qu'offre cette liberté ? Avec elle nous
pouvons reprendre partout ce que la
république nous a pris, nous pouvons
reconquérir les enfants que la loi d'ins
truction obligatoire et laïque nous en
lève, nous pouvons leur rendre à l'é
cole de catéchisme ce que l'école com
munale leur ôte. Pour élever chrétien
nement la jeunesse, il suffit de lui ap
prendre l'histoire *du peuple de Dieu
où sont les origines du christianisme,
l'histoire de l'Eglise qui est la nôtre,
et avec l'une et l'autre histoire,la reli
gion de Jésus-Christ, les dogmes et
les préceptes de l'évangile. Avec cet
enseignement religieux,elle recevra la
plus solide éducation morale que
puisse donner l'école; elle sera formée
du même coup à la science la plus
haute et à la vertu la plus efficace.
Que 1 instituteur public lui enseigne
en outre, aux jours et aux heures ré-
glementaires_ d'école obligatoire, tout
ce qu'il plaira à l'Etat d'introduire
dans ses programmes d'instruction, et
que cet instituteur omette de parler i
de Dieu, de montrer le Créateur dans
ses œuvres, la Providence dans l'his
toire, ^ Jésus-Christ dans le monde ;
qu'il s'en tienne au pur laïcisme de la
loi, au moins l'enfant, au sortir des
mains de l'Etat, trouvera-t-il une
école de bon sens et de religion où il
pourra apprendre ce qu'il lui importe
le plus de savoir.
Dernièrement, une petite publica
tion diocésaine nous "offrait le type
d'une de ces écoles de catéchisme éta
blie au village. La paroisse a deux cents
trente habitants. On y a loué une pe
tite maison pour le prix de 35 fr. Il
est bon, disait-on justement, que l'é
cole de catéchisme ait son local. C'est
le corps de l'œuvre.
« Une institutrice retraitée réunit
les enfants dans cette maison, tousles
soirs après, l'école, puis le jeudi et le
dimanche, à des heures convenues.
Elle leur enseigne le catéchisme, l'his
toire sainte et l'évangile ; elle fait ré
citer les prières et chanter lespsaumes;
elle apprend des cantiques et même
quelques chansonnettes. Le tout est
charmant, et les dépenses, en comp
tant les honoraires de la maîtres se, Te
loyer et les récompenses, ne dépassent
pas 150 francs. »
Quelle est la 1 paroisse qui ne pour
rait s'imposer cette contribution vo
lontaire pour subvenir aux frais de
l'enseignement religieux de sa jeu
nesse ? Où ne trouverait-on pas un lo
cal, si modeste qu'il soit, pour s'y insr
taller, et une personne de bonne vo
lonté, vieille ou jeune, homme ou
femme, pour faire la classe? L'école
de catéchisme peut, en effet, varier à
l'infini. « Ici elle est installée dans un
appartement d'une maison particu
lière ; là, dans la sacristie ; ailleurs,
dans une simple remise suffisamment
aménagée. Tantôt c'est un homme, un
instituteur retraité, ou même l'insti
tuteur en exercice qui la fait, tantôt
c'est une femme qui s'en charge. Par
fois, M. le curé n'a pas d'auxiliaire et
il fait lui-même l'école au presbytère.
- « Deux tableaux, un d'honneur et
l'autre de honte, affichés dans l'église,
la publication des notes de catéchisme
au prône, une petite collation, un pe
tit pèlerinage et tant d'autres indus
tries quelle zèle sait muliplier, ont à
cet égard des conséquences' excel
lentes. »
C'est parfait. Voilà l'école qu'il nous
faut, l'école qu'il est facile d'établir
partout, l'école qui luttera le plus
efficacement contre le funeste in
fluence de l'enseignement sans Dieu,
l'école par laquelle pourront se perpé
tuer les générations chrétiennes. A
l'œuvre donc ! Luttons, agissons pour
1 Eglise. Il y va de l'âme de la jeu
nesse, de la foi en France.
Ces écoles de catéchisme peuvent
se combiner avec les patronages, ins
titutions nécessaires de persévérance
sans lesquels le fruit de l'enseigne
ment religieux risque de se perdre,
« On croit généralement, écrivait na
guère à une feuille diocésaine un curé
de paroisse rurale, que l'établisscinent
dun patronage est impassible à la
campagne; c'est une erreur. Dans
toutes les paroisses il y a des enfants
de chœur : c est le germe du patro-
^.pilquaif
comment il avait att :
par an, l'jine après Pâques, l'autre , au
mois fraoût. Et aujourd'hui, dans cetta
heureuse paroisse, c'est à qui dès en
fants obtiendra la faveur de faire par
tie du patronage. «-Avec ce système,
concluait le digne pasteur, j'ai des per
sévérants qui [fréquentent les sacra*
ments.et qui aiment l'église et le pres
bytère. »
Il n'est pas plus malaisé que cela da
réussir. Le zèle est presque toujours
une condition assurée de succès ; lô
zèle est non-seulement charitable,mais
ingénieux. Que ne peut-il pas faire
quand il s'appuie sur la foi, sur le sen
timent du devoir et de la responsa
bilité? Les exemples de ceux qui
apportent le témoignage de leur expé
rience sont décisifs ,et doivent susci
ter partout des imitateurs. Il est donc
possible, même à la campagne, de
former dès patronages de jeunes gar
çons et de lutter par ce moyen contre
la contagion, du cabaret, contre la
mauvaise influence de toutes ces so
ciétés de gymnastique et de tir qui s'é
tablissent le plus; souvent au détri
ment des, croyances et des pratiques
religieuses.
Si l'école de catéchisme a pour
complément le patronage, il est bon
qu'elle ait aussi comme préparation
ces garderies auxquelles on confie les
tout petits enfants dont les parents ne
peuvent se charger toute la journée,
comme il arrive le plus souvent dans
les familles ouvrières. L'Etat prend les
enfants dès l'âge de six ans pour ses
écoles : donnons-les plus tôt encore à
l'Eglise. Organisons de ces petits asiles
ou garderies, qui ne sont pas les écoles
maternelles assujetties aux règlements
universitaires, et où les enfants pui
sent la première petite éducation. Ici
encore nous avons la liberté. Un juge
ment du tribunal de Largentière avait
condamné à 5 francs-d'amende, pour
ouverture illicite d'une école mateis
nelle, deux religieuses qui donnaient
leurs soins à de 'tout petits enfants.
Sur appel, la cour de Nîmes a décidé <
3ue « le fait de recevoir et de garder
es enfants de trois à six ans,en se bor
nant à leur faire dire des prières, à
leur lire le catéchisme et, dans le but
de les distraire, à les faire chanter et à
leur dire des fables, ne constitue, pas
le déli d'ouverture illicite d'unie école
maternelle puni par l'article 40 de la
loi du 30 octobre 1886 ».
Il nous est donc permis à nous ca
tholiques de nous occuper de l'âme de
l'enfance dès le plus bas âge. La loi ne
défend pas d'initier tout de suite nos
petits baptisés aux choses de la reli
gion, par des prières,des cantiques, de
petites leçons appropriées à leur esprit»
Dans quel village ne trouverait-on pas,
à défaut de quelques religieuses, quel
que bravg femme capable "de remplir
auprès de ces petits la mission de pre
mière éducatrice?
Dans l'ancienne France, il n'y avait
pas de hameau qui n'eût quelqu'une
dô ($1 écoles volontaires où les enfants
apprenaient des vieillards à lire dans
le catéchisme et l'histoire sainte, à
chanter dans le «paroissien». On en
pourrait refaire de nos jours, en reve
nant aux traditions du passé &t s'ins-
pirant des nécessités du temps.
La république a entrepris de laïci
ser la France, de lai ôter le christia
nisme. C'est par l'école qu'elle compte
y arrive?^ c'est par l'école qu'il faut
lutter contre elle. Si peu qu'il nous
reste de liberté, notre zèle saura s'en
servir pour l'action. La jeunesse est
le champ de bataille; il faut empê
cher l'Etat de s'en emparer en la
rattachant solidement à l'Eglise par
tous les liens dont nous pouvons nous
servir. Avec les écoles de catéchisme,
préparée^ par- les garderies et com
plété^ par les patronages, nous pou
vons arracher l'âm© de la jeunesse à
1 impiété et la retenir dans la religion.
Rien n'est plus urgent que d'en fonder
partout, C'est l'œuvre nécessaire.
A rthur L oth.
j LE JUBILÉ SACERDOTAL
's de
SA SAINTETÉ LÉO,N ÏÏII
, ,, • Lie les siens au
presbytere. On avait commencé paï
3 ouei ; aux* barres, puis on avait pris
goût au jeu de tonneau, aux quilles,
au trapèze, etc. Les jours de pluie,une
salle du presbytère servait de refuge,
et on jouait aux dominos,au loto,à de
petits jeux de société. Le bon prêtre
s'était bien gardé d'annoncer qu'il air
lait établir un patronage et de deman
der à tels ou tels d'en faire partie ;
mais après avoir attiré les enfants au
presbytère, il- avait choisi son monde,
retenant les uns, éliminant les autres,
et en quelques années' il avait formé
le noyau d'un patronage facile à orga
niser ensuite. Le sien s'était établi
tout naturellement, au bout de trois
ans, avec des enfants de chœur pris
parmi les enfants de sept ans appar
tenant à la classe moyenne des petits
marchands et des ouvriers à l'aise. On
ne pouvaitêtre admis sans une grande
exactitude aux offices et de bonnes no
tes de classe. Comme récompenses
! extraordinairesjilya deiix promenades
On litdansle CowÇfiej-cfe Bruxelles du
4 août :
, Aujourd'hui, à trois heures,S. Ex.le nonce
a "Oatolique, Mgr Ferrata.a inauguré l'expo
sition, installée rue des Douze-Apôtres, des
objets offerts par les différents diocèses de
Belgique à S. S. Léon XIII, à l'occasion de
son jubilé sacerdotal. . •
Son Excellence, était accompagnée de
l'aiiditeur de là nonciature, Mgr RinaldinL
Elle a été reçue par Mme la comtesse Eu
gène de Grtinnc; MM. Helleputle, profes^y
seur à l'université catholique de Louval'û,
et Vàndenbrouck, respectivement président
et vice-président de l'œuvre. Mgr F^rrata,
après avoir répondu avec son affabilité ha
bituelle aux paroles de bienvenue qui lui
ont été adressées, est entré dahs la cha
pelle et est resté quelques ,instants en ado
ration devant le Très-Saint-Sacrement. .
Puis il a commeucé la visite détaillée de
l'exposition, qui est des plus remarquables
et des plus intéressantes ; presque tous les
objets exposés se rapportent au service du
culte, Sa Sainteté ayant exprimé lo désir
que les dons qui lui seraient offerts à l'oc
casion de son jubilé puissent être destinés,
aux églises pauvres. 1
S.. Exc. le nonce a été conduit dans les
différentes salles par M. Helleputte, qui lui
a donné tous les renseignements. 11 est re
grettable que heaucoup'd'objets, d'une va
leur artistique incontestable, ne figurent
pas à l'exposition, ayant été direotemeni
expédiés à Rom,e par les donateurs.
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