Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1879-07-04
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juillet 1879 04 juillet 1879
Description : 1879/07/04 (Numéro 4273). 1879/07/04 (Numéro 4273).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi 4 Juillet Î87S
N° 4273 — Édition quotidienne;
PARIS
Un an. 55 fr. »
Six mois. ••*•••«•*••»»••« 28 50
Trois mois t • « • 15 n
Un Numéro, à Paris. ..... 15 cent,
— Départements. 20
BUREAUX
Paris, 10, Rue des Saints-Pères
On s'abonne, à Bonne) place du Ocsù; $
mm
Vendredi 4 Juillet 1871?
FRANCE
.PARIS, 3 JUILLET 1879
départements
Un an. , .... .
Six mois. . . ?
Trois mois,...
55 fr.»
28' eo
15 »
Édition semi-quotidienne
Un &!!• 30 fr. — Six mois, 16 fr. — Trois mois. 8 fr. 50
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
MM, gh. LA6RAÎÎGË, ®RF et ù ie j 6, place de la Bourse
M. Gambette, aujourd'hui président
de la Chambre des députés, et M. JulêS
Ferry, ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts,*ont pris souvent des
engagements envers leurs électeurs. Ils
en avaient pris de fort solennels aujour
des élections qui, en 1869, leur ont ou
vert les portes du Corps législatif et
les ont envoyésprêter serment à l'em
pire; ils ont pris encore des engage
ments dans une circonstance plus so
lennelle. C'était au 4 septembre 1870*
lorsqu'ils s'intronisaient au pouvoir
suprême. Ces engagements, illes ont
pris sans contraintes librement.
Nous les rappelons ic i (j ans } es | eimes
qui ont ete Rapportés par un témoin,
au coi-. s (j u p roc ès du général Trochu,
•levant la cour d'assises delà Seine. Le
général, en présence des personnages
qui venaient de prendre possession de
l'hôtel de ville en devançant les con
currents qui devaient plus tard reve
nir à la charge et définitivement les
chasser, fit ses conditions avant d'ac
cepter la présidence de ce gouverne
ment. S'adressant aux personnages
réunis en ce lieu et au nombre des
quels étaient M. Gambetta, M. Jules
Ferry, M. Jules Favre, M. Rochefort, et
d'autres encore, il leur dit :
Je vous demande la permission de vous
poser une question préalable. Voulez-vous
sauvegarder les trois principes ; Dieu, la
famille, la propriété, en me promettant qu'il
ne sera rien fait contre eux? — Nous lui en
donnâmes l'assurance, dit le témoin. « A eea
conditions, reprit le général, je suis avec
vous, pourvu, toutefois, que vous fassiez de
moi le président du gouvernement. » —La
franchise de CBtte déclaration inattendue,
continue le témoin, ne déplut à aucun de
nous. &ÔUS acceptâmes ces conditions.
Jamais engagement ne fut pîUs clai
rement formé. Ill'était non pas seule
ment entre les membres du gouverne
ment et le générral ; par sa natue il
était pris du fond de la conscience^ il
l'était vis-à-vis de la France, non pas
comme, engagement professionnel et
devant cesser avec la fonction ou avec
la cause qui y avait donné naissance i
il était pris pour toujours. —Aussi nous'
tenons-nous pour autorises à deman
der à M. Gambetta sïlpeut dire aujour
d'hui, comme il l'a dit aux électeurs
de Belleville : Le contrat tient. — M.
Jules Ferry peut-il, de son côté, dire
qu'il'a sauvegardé et qu'il sauvegarde
aujourd'hui les trois principes : Dieu,
la famille, la propriété?
Depuis 1870, les destinées de M.
Gambetta et de M. Ferry se sont rap
prochées, et les ont élevés au pouvoir.
M. Gambetta et M. Ferry sont nos
maîtres sous la condition qu'ils tien
dront leurs engagements. 11 leur ar
rive peut-être de compter le nombre
de ceux envers qui ils se sont liés et
de se fier sur la force de ce nombre;
mais de conscience à conscience le
nombre n'est rien, les engagements
que ces messieurs ont pris le 4 septem
bre 1870 ne sont pas de ceux que l'on
élude au moyen des habiletés, des ru-
sesetdes ajournements de l'opportunis
me^ ou dont on puisse se délier arbi
trairement. M. Gambetta et M. Ferry
sont mis en demeure, — les circons
tances sont graves. Faisant appel à
leurs consciences, nous leur adressons
cette simple question : Ce qu'ils ont
affirmé le 4 septembre 1870, l'affir
ment-ils aujourd'hui? S'ils refusent
de répondre, jusqu'à ce qu'ils aient
rompu leur silence, leurs engagements
leur seront rappelés, les occasions ne
manqueront ças. La France peut être
patiente, mais en présence de ces
étranges personnages qui pactisent
au jour le jour, la patience finissant
par se lasser pourra bien un jour écla
ter en une interpellation, et dans une
déduction logique qui n'aura pas be
soin de l'autorité du nombre, qui sera
comprise par toutes les âmes honnê
tes et qui sera un châtiment.
On ne compte plus les bévues, les
erreurs, et, pourquoi ne le dirions-
nous pas? les mensonges auxquels ont
eu recours les défenseurs des lois
Ferry et leur auteur pour trouver quel
que prétexte à leur tentative. Ainsi,
M. Jules Ferry, l'autre jour, en ré
ponse à M. de Mackau, qui demandait
où le ministre verserait les 20,000 élè
ves qu'on veut enlever, dans l'ensei
gnement secondaire, aux écoles con-
gréganistes, M. Jules Ferry répondait
imperturbablement : Nous avons de
quoi les loger; la place ne manque
pas dans nos lycées, et il ne sera be
soin d'aucune nouvelle dépense à cet
effet. Si ce ne sont pas les termes,
c'est incontestablement le sens de la
réponse ministérielle.
Déjà nous avons fait ressortir l'évi
dente inexactitude d'une pareille as
sertion. Mais nous avons une bonne
occasion d'y revenir, et c'est le XIX*
Siècle qui nous la donne. Certes, on
n'accusera pas ce journal d'être hos
tile aux projets Ferry ou au ministre
dont il n'a cessé de faire l'éloge. Or,
voici qu'aujourd'hui M. Viollet-le-Duc
s'adresse au ministre et, sous ce titre :
Parler est bien, agir est mieux , lui déco
che un article qui est le plus sanglant
démenti donné aux assertions minis
térielles. Voyons d'abord l'hommage
involontaire rendu par l'adversaire de^
écoles catholiques à leur installation,
par comparaison tiVÊc celles de l'État:
Il est certain que nés établissements diri-
gesparjléâ eoide V'iê Matériel, infiniment mieux pourvus
et tenus que ne sont ceux do 1,'Etàt. Lk plu
part des établi^geiûeiiîs congréganistes sont
neufiâ, bâtis ad hoc , pourvus de gymnases,
de salles d'exercices^. de classas de dessin;
Les réfectoire^ cuisines et dortoirs, sont
sâiûèment disposés, aérés, d'une propreté
irréprochable. La surveillance test pRHotii
facile, et il est inipbssiîjîe, pour qui visite
Ces établissements, de ne pas reconnaître
que tout ce qui touche à la vie matérielle
etmux exercices physiques des joùrios gens,
a été l'ebjet d'une attention spéciale.
fin est-il de itiêril'e dànè nos lycêëSÎ S&iif
exceptions-, ils occupent la plupart de vieux
b&tifiîents primitivement affectés à d'autres
usages; bâtiments délabrés, difficiles à entre
tenir à cause même de fcar étâî de vétusté,
nulfemënt distribués pmir l'objet, ne possédant
nt grandes salles d'exercice, ni clauses de des
sin, ni gymnases suffisants, ai cours assez
spacieuses ; bâtiments tristes et sombres, et
dans lesquels les enfants et jeunes gens sont
à l'étroit.
Voiià ptihr le cèté matériel.
L'écrivain du XIX' Siècle passe en
suite à un autre ordre d'idéês, et, tout
en blâfliànt la direction fatale donnée
aux études par les programmes d'exa
mens d'Etat qu'on est bien forcé de
suivre dans les établissements congré
ganistes, il constate que ces établisse
ments préparent aux examens avec
plus de succès que ceux de l'Etat.
Après quoi, revenant à ses premières
observations, il continue ;
Si i'UtiiVëfsité veut combattre les établis
sements congréganistes dans l'enseigne
ment secondaire, il faut d'abord qu'elfe amé
liore ou rebâtisse Ità pîûpàit de ses lycées,
qu'elié les pourvoie des services nécessaires,
qu'elle y installe des salles d'exercices; des
gymnases, des classes de dessin bien amé
nagées; 'que les professeurs ne sofillt jnnni
surchargés dun irep (jrand nombre d élèves
dans chaque amphithéâtre\ qu elle âbândonne
ses habitudes aë claustration triste, froide
maussade ; qu'elle donne de l'air et de la
lumière à la jeunesse, qu'elle songe à se
mettre d'accord avec les mœurs de notre
classe moyenne'.
Ainsi-, de l'aveu du XIX e Siècle , non-
seulement,àl'encontre des affirmations
de M. Ferry, l'université ne pourrait ac
tuellement recevoir les élèves qu'on
veut arracher à l'enseignement con-
gréganiste, non-seulement il faudrait
pour cela bâtir de nouveaux lycétes eh
grand nombre, mais, pour le chiffre
actuel de ses élèves, on reconnaît que
ses lycées sont notoirement insuffisants
et l'on en réclame le développement
ou même la reconstruction. De plus,
on reconnaît encore qu'il n'y a pas as
sez de maîtres actuellement dans l'uni
versité pour le nombre d'élèves. A cet
égard, M. Viollet-le-Duc n'a pas tout
dit, mais il déclare repas vouloir tout
dire, tant il aurait de réflexions à
faire. Cependant les confidences qu'il
fait suffisent à nous instruire, et c'est
pourquoi nous ferons une dernière ci
tation :
Si l'Université veut combattre efficace
ment les établissements congréganistes
sous le rapport de l'enseignement, il faut
qu'elle modifie ses programmes et surtout
qu'elle augmente le nombre de ses profes
seurs, de telle sorte que ceux-ci puissent
s'occuper de tous leurs élèves et non d'une
demi-douzaine dans une classe de soixante
jeunes gens.
Il faut qu'elle abandonne le système d'en
seignement muet, c'est-à-dire n'exerçant ja
mais l'élève à raisonner, à discuter, à ex
primer sa pensée. Il faut... Mais si je de
vais dire ici tout ce qu'il faudrait faire et ne
plus faire, j'irais loin.
La conclusion, la voulez-vous? C'est de l'ar
gent, beaucoup plus d'argent que de discours
qu'il nous faut.
Il nous semble que la confession est
complète. Après l'avoir entendue, quel
homme de bonne foi pourrait hésiter
à reconnaître que, dans la campagne
entreprise par M. Jules Ferry, il s'agit
bien moins du souci de l'enseigne
ment et de ses progrès, que de tuer
l'enseignement congréganiste, au ris
que de multiplier l'ignorance et de li
vrer l'éducation à des maîtres notoire
ment insuffisants? Quant aux fanfaron
nades mensongères de M. Ferry en ce
qui concerne la capacité matérielle
des établissements d'Etat à recevoir de
nouveaux élèves, on voit ce qu'il en
est. Est-ce trop de dire que, sur le té
moignage même d'un ami dévoué du
ministre, celui-ci se trouve ainsi con
vaincu d'avoir atteint les dernières li
mites de la mauvaise foi !
Auguste Roussel.
Le Constitutionnel , qui peut encore
être surpris des coups de force que
la majorité républicaine sait au be
soin substituer à la discussion , pro
teste contre le vote d'urgence appli
qué à la discussion de la loi Ferry :
On a été, dit-il, péniblement surpris avant-
hier en voyant surgir soudain, et sans rien
qui le fît pressentir, le plus inattendu et le
plus injustifié des votes d'urgence. Cette
urgence, personne ne l'avait sollicitée, ni le
gouvernement ni la commission. Et puis,
n'était-ce pas avant que la discussion se
fût engagée que la mesure était à prendre,
si on la jugeait nécessaire? Remarquons
encore que ce triste vote est l'effet mal
venu d'une majorité très faible, sinon en
tièrement douteuse.
Assurément, il y a eu escamotage,
mais ce n'est pas à cette pauvre majo
rité, sans principes, qu'il faut s'en
prendre. Si le gouvernement et la com
mission n'ont pas ostensiblement de
mandé l'urgence, on sait bien que M.
Ferry et M. Sp,ullcr la dédiraient très
fort. Le coup était monté par eux, è'i
M. Gambette, qui leur avait promis le
âuëcès, l'a obteiiiii
Cptte. réserve faitenous somrûes dë
dé l'avis dtt C'ëtisiiiiiHennël quand il
ajoute :
■Pans une séance précédente, des cris im
pétueux, impatients, prescfué irrités, avaient
imposé la clôture. Chacun a sein opinion
faite d'avarice: b'est possible. On.n'ënàpàâ
pour cela le droit d'étrangler ou de tronquer
les explications contradictoires qui sont
dues à la France.
_ Le pays édotite ; il écoute avec une atten
tion d'autant pltis animée et plus ardente
que l'objet eû éoiitro verse intéresse puis
samment chaque famille. Il veut être éclairé
à fond; il faut qu'on l'éclairé. Il ne pardon
nerait pas à ceux qui se joueraient de
lùli
Nous comprenons cet amour de la préci
pitation et de la hâte chez les partisans de
là loi. Là lutte oratoire leur est défavora
ble : ils y ont le dessous. Il eit temp3 d'o
pérer sans phrases et de faire donner les
gros bataillons.
Le Constitutionnel est convaincu qu'on
demandera aussi l'urgence au Sénat,
mais il ëspère qu 'elle ne sera pas ob
tenue. 11 serait étrange à coup sur
que le Sénat consentît à bâcler en
quinze jours une loi semblable; mais
avec Une majorité républicaine, tout
ce qui est contre le droit et la dignité
est possible.
On lit dans le Temps i
Plusieurs journaux citent des passages
d'une brochure sans nom d'auteur, qui
vient de paraître à la librairie Sandoz et
Fischbacher sous ce titre : Lettre d'un pro
testant à M. Jules Ferry sur ses projets de loi.
Le préambule de cette brochure en indique
suffisamment l'esprit et les conclusions. Le
yoici j
Gëluî (|til vëtts écrit h'afepaftieht â. auctine ré
action. Par naissance et par éducation, il était
prédestiné à devenir hostile à l'ordre des jésui
tes, que vos lois nouvelles ont l'intention de frap
per; çar l'étude et la réflexion, cette hostilité
traditionnelle est devenue chez lui l'une de Ces
passions ràisopfté^s et puissantes aiii jië riëuyent
fiiiir qu'avec la vie. À chaque page de l'Histoire
de l'Eglise réformée de France, dont je suis le
fils, je vois les jésuites inspirant les persécutions
implacables qui ont frappé mes pères; ce que
j'honore le plus, ils le .flétrissent ! . la liberté de
conscience n'a pas êu d'adversàifes pltis achar
nés. Si, pour Je malheur du monde, ils pou
vaient redevenir ses maîtres, je sais ce que nous
aurions à attendre d'eux. Le Salut de l'Église est
pour eux la raison d'Etat oui justifie toiis les
moyens servant à ce grand but : ils exaltent la
liberté quand elle les sert; ils l'écrasent quand
ils n'ont plus besoin d'elle. Je crois qu'ils ont îait
à l'Eglise plus dé mal que ses ënnèmis lès plus
avoués, je crois qu'une nation qui subirait long
temps leur influence serait iinë iiatidh pertluë.
Les côtés brillants de leur rôle littéraire ne
m'ont jamais fait oublier à quel point ils ont par
fois perverti la conscience humaine ; comme chré
tien je ne suis pas rassuré quand on me rappelle
que Voltaire et Diderot sont sortis deleurs écoles;
leur bonne grâce enjoiiêe n'empêche point que
les violences les plus atroces n'aient trouvé chez
eux des apologisies quand elles ont servi le ca
tholicisme ; tout en me souvenant qu'il y a eu
dans leurs rangs des âmes d'une vaillance et
d'une humilité héroïques, je voisau-dessus d'eux
leur système, et ce système je le réprouve com
me l'ont réprouvé tant de croyants illustres qui
ont été l'honneur de la France chrétienne, et qui,
si leur voix eût été entendue, auraient fondé la
liberté dans notre patrie, en lui épargnant ces
convulsions sanglantes et ces haines cruelles dont
elle souffre encore aujourd'hui. Voilà mes senti
ments ; ma voix donc ne peut vous être suspecte;
or, je dois vous le déparer, monsieur le ministre,
il ne m'est pas possible de vous suivre dans la
guerre que vous venez d'engager. Pour dire toute
ma pensée, vous combattez vos adversaires en
leur empruntant leurs armes ; vous compromet
tez la cause de la République par une politique
antilibérale, vous soulevez contre elle une force
dont vous ne soupçonnez pas la puissance : celle
de la conscience religieuse elle-même, et vous
préparez d'uncceur léger les réactions de l'avenir.
Je souffre de voir associés à une telle entreprise
des hommes d'Etat tels que vos honorables col
lègues, dont çuelgues-uns sont mes coréligion-
naires et mes amis. Je ne veux pas que le pro
testantisme puisse être rendu solidaire dune
telle entreprise, et c'est là ce qui m'oblige à par
ler.
On nous assure que cette brochure,
où les partisans et les adversaires de
l'article 7 trouveront un exposé éloquent
delà thèse libérale, a pour auteur M. le
pasteur Bersier.
Il est superflu, croyons-nous, de re
lever dans la citation ci-dessus les ac
cusations haineuses portées -contre les
jésuites par M. le pasteur Bersier. Les
jésuites ayant, dès la naissance de
leur glorieux institut, combattu par
tout et vivement ile protestantisme, on
ne saurait s'étonner que leur salutaire
action soit particulièrement détestée
des protestants.
Mais, plus ce sentiment injuste est
violent chez M. Bersier, plus^ la cita
tion que fait le Temps paraîtra topi
que pour rendre compte du mouve
ment unanime de réprobation soule
vé contre les projets Ferry. Certes, on
n'accusera pas M. Bersier d'être un
ami déguisé des jésuites, et pourtant
avec quelle vivacité ne dénonce-t-il
pas, dans les projets Ferry, une entre
prise dirigée « contre la conscience
religieuse elle-même ?»
Il paraît que M. Buisson, mis en
disponibilité sous le ministère de M.
Jules "Simon pour cause de solidarisme
trop marquée, est l'un des universi
taires que M. Ferry a chargés d'inspec
ter les' écoles congréganistes. Nous
avons déjà cité de M. Buisson une pro
fession de foi qu'il est bon de repro
duire aujourd'hui. La voici :
Quand on ne verra plus des milliers de
badauis assister aux revues militaires;
quand au lieu de l'admiration du titre et de
l'épaulette, vous aurez habitué l'enfant à se
dire : « Un uniforme est une livrée, et toute
livrée est ignominieuse, celle du prêtre et
celle du soldat, celle du magistrat et celle
du laqtfais,**; alors vous aurez fait foire utl
pas, à l'opiftion.
Et do îa&rie, pour prendre encore un dé
tail, je voudrais un Voltaire occupé pen
dant cinquante ans à tourner eil ridicule
rois, guerre et armées.A défaut d'un génie,
je yo'udrais des milliers d'hommes de bonne
volonté Se faiâaxit ira devoir d'extirper « ces
vains préjugés de glôife et de chauvinis
me encore trop ancrés dans notre esprit.
Donnons l'exemple de la résistance en ac
tion. Në crâîgtiOfiô pas, quand il le faudra,
de sortir dë la légalité actuelle de certains
pays, de faire dës choses qui, en Suisse, se
raient parfaitement légales, mais qui, en
France, par exemple, nous feraient traîner
en prison. C'est à nous de nous appuyer
sur notre conscience et d'arriver à ce point
où la conviction 6st assea forte pour qu'on
dise : Je ne me soumettrai pas, je île puis
pas me soumettre !
Les journaux anglais sont d'avis que
le gouvernement belge n'a nullement
à se féliciter du succès de son projet
de loi sur l'enseignement, dirige con
tre les catholiques.
Ces journaux relèvent ie fait que la
loi n'a passé à la Chambre des dépu
tés. qu'à six voix et au Sénat qu'à une
voix dë majorité.
La Pall Mail Gazette dit que eette loi
renforcera singulièrement l'opposition
catholique et la qualifie de violation
dë là Constitution en faveur d'un parti,
violation que les catholiques ne sau
raient oublier.
Le Rappel né veut pas que la loi du
retour des Chambres à Paris, sur la
quelle M. Jules Simon vient de lire un
rapport au Sénat, s'appelle loi de ga
rantie; elle doit s'appeler, selon lui,
loi d'organisation. Le premier nom
cependant est le bon. Ce n'est pas, à
vrai dire, au'il y ait d'autres garanties
réelles contre leë révolutions que celles
d'iiriè benne .politique; mafs'ia pre
mière dénomination doiïnée h la loi
était vraie et reste vraie, en ce qu'elle
exprimait exactement dans quel senti
ment le retour des Chambres à Paris
a Êtë Voté; Des- le pfemier jour, ce re
tour est apparu cofhîïïë line menace
pour la tranquillité publique et pdUr
l'existence de la république elle-même,
et on i»e le concevait qu 'entouré de
précautions propres à le rendfe moins
dangereux. Ce sont les Opportunistes
quë lë changement de résidence _ des
Chambras inquiété le plus, quoique
leur politique les oblige â paraître
braves en face de la capitale ; le nom
de loi de garantie doit venir d'eux. En
tout cas il est bien trouvé et doit res
ter, parce qtt'll répond très bien à
l'ensemble des mesures proposées pour
la sauvegarde des Chambres.
Nos prévisions pour l'élection de la
Guadeloupe se réalisent ; on lit dans la
Marseillaise :
La nomination de M. Lacascade au gou
vernement civil de l'Inde laisse vacant Je
siège de la Guadeloupe.
Les dernières dépêches de la Pointe-à-
Pitre nous apprennent que des comités ré
publicains ont fixé leur choix sur M. Mel-
vil-Bloncourt, leur ancien député, qui avait
perdu son siège par suite de la condamna
tion à mort prononcée contre lui pour par
ticipation à l'insurrection de 1871.
M. Melvil-Bloncourt a accepté la candi
dature.
A moins qu'il ne surgisse quelque
autre candidature radicale mieux ap
puyée, ce qui paraît peu probabj#
voilà le citoyen Melvil-Bloncourt^ex-
agent du citoyen Delescluze, condam
né à mort pour son rôle sous^a Com
mune, assuré de siéger de nouveau â
la Chambre des députés. {?ue dira de
ce résultat M. l'amiral Jauréguiberry?
A quand le tour de M. Ranc ?
Nous signalions hier l'attitude em
barrassée de l'Ordre au sujet du testa
ment du prince impérial. Aujourd'hui
le journal qui était jusqu'ici l'organe
officiel du parti se prononce aigre
ment contre les bonapartistes qui
s'appuient sur le testament du prince
pour refuser leur adhésion au prince
Jérôme.
Nous ne voulons retenir aujourd'hui de
ce testament que la phrase sur laquelle s'a
charne une presse ennemie et sur laquelle
il importe que nous disions notre senti
ment. Etrange manœuvre en vérité, qui
essaye de taire sortir la division de ce qui,
pour tout homme de bonne foi, sera re
gardé comme l'affirmation éclatante de la
dynastie populaire qui reçoit de cette mort
héroïque une nouvelle consécration.
A qui fera-t-on croire en effet que ce
prince si respectueux des constitutions de
l'empire, au moment même où son esprit
se reportait sur les devoirs de sa maison,
ait essayé de commettre cette usurpation
injustifiable et tenté de régler h sa guise
une succession qui a été fixée par son père
et par le peuple, dont la volonté fut là loi
de sa vie? Oui, sans doute, son esprit a été
naturellement attiré vers son jeune cousin,
vers ce prince Victor, dont ilne parlait jamais
qu'avec une affection attendrie, et que son
âge semblait désigner comme son suc
cesseur naturel. Mais comment pourrait-
on dire que le prince impérial ait essayé de
le susciter comme un prétendant préma
turé destiné à troubler la loi du sang et de
l'hérédité napoléonienne, au mépris des de
voirs de la piété filiale?...
Nous reviendrons sur cette question si
on nous y contraint. Nous espérons toute
fois que cette obligation nous sera épargnée
et qu'il ne reste déjà plus, parmi nous tous,
qu'un sentiment : le respect des principes
qui règlent l'hérédité impériale — volée par
le peuple et consacrée, quoi qu'on en puisse
dire, parla dernière volonté de celui dont le
souvenir restera éternellement gravé dans
nos cœurs.
Tout cela prouve que l'Ordre est dé
finitivement rallié au prince Jérôme.
Mais cela prouve aussi que tous les
bonapartistes ne sont pas du même
avis et, quoi qu'en dise l'Ordre , il reste
ce fait que, dans son testament, le
prince impérial a parlé du prince
Victor et n'a dit mot du prince Napo
léon.
Voici la partie du testament du prince
impérial qui n'a pas été publiée par les
journaux ;
Je constitué ma .T.ère bien-aimée, l'impératrice
Eugénie,- ma légataire uni>'^ rse ^ e icharge poi 1 *
elle de supporte? les legs suivants i
Je lègue 200,000 franco à mon cousin, 1° prince
J. N. Murât.
Je lègue 100,000 francs à M. F. Piétri, en re
connaissance de ses bons services.
Je lègue 100,009 francs à M. le baron Corvisart,
en reconnaissance de son dévouement.
Je lègue 100,000 francs à Mlle de Larminat,
qui s'est toujours montrée si attachée à ma
mère.
Je lègue 100,000 francs à M. A. Filon, mon an
cien précepteur.
Je lègue 100,000 francs à M. N. Conneau.
Je lègue 100,000 francs à M, iN. Espinasse.
. Je lègue i 00,000 francs au capitaine À. Bizot —
tous trois mes plus anciens amis.
JS désire que ma chère mère constitue une
pension fiagère de 10,000 francs au prince LL.
Bonaparte;
Une pension viagère de 8,000 f-, ancs à M. Bâ-
chon, mon ancien écuyer ;
Une pension viagère de 2,,500 francs chacune à
Mme Thierry et à Ulmann.
Je désire que tous mes autres serviteurs ne
soient jamais privés de leurs appointements.
Je désire laisser au prince N. Charles Bona
parte, au due de Bassano et à M. Rouher, trois
des plus beaux souvenirs que mes exécuteurs
testamentaireB pourront désigner.
Je désire laisser aussi au général Simmons, à
M. Strode, et à monsignor Goddard trois souve
nirs que mes exécuteurs testamentaires désigne
ront parmi les objets de valeur qui m'appar
tiennent.
Je lègue à M. F. Piétri mon épiiigle surmontée
d 'une pierre (œil de chat), à M. Corvisart (perle
rose).
À JJUe de Larminat, un médaillon contenant
les portraits dP mon père et di ma mère.
A Mme Lebrelon, jna montre en émail ornée
de mon chiffre en diamants.
A MM. Conneau, Espinasse, Bizot, J.-B. Murât,
A. Fleury, P. de Bourgoing, P. Corvisart, mes
armes et uniformes, si ce n'est toutefois le dernier
que j'aurais porté et que je laisse à ma mère.
Je laisse à M. d'Entraigues une épingle sur
montée d'une perle fine, ronde de forme, qui m'a
été donnée par l'impératrice.
Je prie ma mère de vouloir bien distribuer aux
personnes qui-m'ont témoigné de mon vivant
quelque attachement les bijoux ou objets de
moindre valeur qui pourraient me rappeler à
leur souvenir.
Je lègue à Mme la comtesse mon épingle sur
montée d'une belle perle line.
Au duc de Huescar, inon cousin, mes épèes
espagnoles.
Napoléon.
Le tout écrit de ma propre main.
On lit dans le Gaulois :
rtn/>in" ,p s personnes s'étaient émues du silence
ou'auraU garac !e p ™ce Napoléon vis-à-vis de
périal. On sait que le Gaulai,^ déjà annoncé au
contraire, que le prince a écrit u , ..-peramee
après le service de Saint-Augustin. v . ,
Cette nouvelle, que nous avions puisée a
bonne source, nous est conirmée aujourd hm par
un de nos amis qui revient d'Angleterre et qui
s'êsl rencontrée à Gamden-Wace avec la personne
chargée de remettre la lettre du prince à S. M.
l'impératrice.
D'autre part, on lit dans le Constitu
tionnel :
On a controversé dans la presse sur une ques
tion surprenante et bien peu faite pour former
un problème. On s'est demandé, sous l'empire
d'une curiosité malveillante, si le prince Napo-
4éon avait adressé ou non des compliments à l'im
pératrice.
Le prince Napoléon a pris pour interprète de ses
sentiments son cousin le prince Murât; et le
prince .Murât a "été chargé par l'impératrice
d'exprimer des remerciements au prince Napo
léon. " '
L'affreuse politique dénature et corrompt
tout, jusqu'aux plus saintes relations de fa
mille. . ,
Il pouvait y avoir et il y avait des divergences
d'opinion entre le prince Louis et le prince Napo
léon. Mais la tendresse de celui-ci pour l'enfant,
qu'il appelait presque paternellement son neveu,
était vive; elle a été constante.
Elle se manifesta surtout, comme nous le rap
pelions avant-hier, au moment où, Napoléon III
venant de mourir, le prince Napoléon prit part au
conseil de famille.
On lit dans les Tablettes d'un Spec
tateur :
: MM. ErnestMerson, directeur âe\'Union
Bretonne, et -M. de Lagarde, rédacteur en
chef du Ceurrier dAngers, sont allés lundis
soir, à neuf heures, communiquer à S. A.
I. le prince Napoléon l'ordre du jour voté
par la réunion de la presse impérialiste de
province.
Le prince, qui venait de dîner en ville
avec M. Adelon, était rentré pour donner
audience à nos deux confrères. Après avoir
pris connaissance de la décision, le prince
remercia vivement MM. Merson et de La
garde, et s'entretint avec eux pendant plus
d'une heure. Bien des choses importantes
furent dites dans cette conversation, et s'il
ne nous est point permis de la reproduire,
nous pouvons affirmer que toutes les ques
tions qui préoccupent si vivement l'attention
publique depuis quelques jours, furent
abordées par le prince.
La question religieuse ne fut pas non
plus oubliée, et le prince s'y étendit assez
longuement.
MM. Merson et de Lagarde, dont les
sentiments conservateurs sont bien con
nus, sortirent de cette entrevue on ne peut
plus satisfaits, et s'ils ne pouvaient rappor
ter les paroles du prince, ils ne cachaient
nullement le résultat de leur visite.
Qn lit dans YEvening Standard :
On sera heureux d'apprendre que Sa Hajeôîé
(la reine) a l'intention de placer, en signe de son
estime personnelle pour le prince impérial et de
celle de sespropres enfants qui l'aimaient comme;
leur frère, un monument dans la petite chapelle
de Chislehurst.
La France, oubliant pour un moment ses dis
sentiments politiques, érigera aussi, espérons-le.
un monument au jeune soldat dont 1e dernier
soupir était pour elle et dont le désir était de
mourir pour elle.
Nous avons donné les dépositions des
soldats qui accompagnaient le prince impé
rial et qui ont fui, sur l'ordre de leur offi
cier, sans s'occuper du prince. Nous trou
vons dans les journaux anglais une version
plus complète de la déposition du soldat
Cochuîse et nous la Reproduisons :
Nous avions marshé, je croiV, vingt milles au
delà de la rivière, lorsque, vers dix heures, nous
avons rencontré le général Wood à la î^te de sa
colonne, descendant la colline. Nous limes alors
deffli-fôtl> fv droite, et nous nous dirigeâmes v?rs
un kraal, pour VPir s'il y avait quelqu'un. Il était
abandonné, et nous marchâmes encore cinq mil
les dans un terrain plat. £ e prince ordonna alors
de débrider et de laisser paîtïC les chevaux pen
dant un quart d'heure. Nous ncru\? rendîmes en
suite à Un kraal, entre la colline et la rivière.
Le prince nous donna ordre de dessëiîfJ. Une
heure après, le prince commanda de seiie." 'es
chevaux. Cela fait, le lieutenant Carev fit remar
quer qu'il était trois heures et demie, et le prince.
lit le commandement de se préparer à monter h
cheval, et ensuite de monter. J'étais près de lui,
Nous nous mîm'es en selle, mais je ne 1e vois pas
en faire autant. Il arrangeait quelque cho3e, je
pense, à sa bride. Tout à coup une décharge de
mousqueterie échte contre nous, et des Zouiaus
jettent un cri formidable. Les chevaux furent et-
frayés, et nous eûmes de ia peine à les mainte
nir. Quelques-uns s'échappèrent; lorsque j'eus
franchi la Donga, à environ cinquante yards du
kraal, je vis le prince à pied, serré de près par
les Zoufous, Son cheval galopait dans une autrô
direction. Je n'ai pas revu le prince, je suivis le
lieutenant Caîty. Il ne donna pas d'ordre.
Environ un quart d'heure après, Grubb et
Wiliis nous rejoignirent et nous dirent qu'Abel
Rogers et le Ce te étaient tu j s. '
— Dans quelle direction courait le prince?
— Il courait après nous.
— Quel était 1e nombre Zoulous qui le
poursuivaient ?
— Une douzaine à peupK:s, je pense."
— A quelle distance étaient-ils de lui ?
— A peu près trois mètre;-:; ils avaient tous des
fusils et des zagaies.
— A-t-on fait quelque tentative pour vous ral
lier, pour vous vous faire faire halte, ou pour
sauver le prince 1
— Non; nous n'avions en tout que trois cara
bines.
— Jusqu'à quelle distante avez-vous galopé?
— Environ deux milles, sa .ns nous arrêter.
— Quelqu'un s'est-il inquiète du prince?
— Non; nous étions séparés.
D'autre part, on lit dans la Patrie :
Le bruit court que le prince Napoléon a
eu une longue entrevue ce matin, ^ a 1 &ly~
sée, avec le président de la République.
On lit dans le Constitutionnel :
Un membre de la Chambre des lords,
lord Truro, a interpellé hier le gouverne
ment sur la mort déplorable du prince im
périal. Ce qui résulte de positif de ce débat,
c'est que le malheureux prince Louis n'a
vait pas de commission d'officier dans
l'armée anglaise. Lord Salisburv, répon
dant à lord Truro, l'a affirmé. Le prince
ne pouvait donc pas commander un déta
chement en reconnaissance, contrairement
au témoignage du lieutenant Carey, dont
le rapport contient les plus singulières
invraisemblances et de manifestes contra
dictions.
Pour un grand nombre de gens, un mys
tère pénible plane sur la mort du prince
Lpuis, et il n'est pas surprenant que les
plus étranges rumeurs s'accréditent dans
la foule sujet de cette mort.
L'Agence Havas n^.us communique la dé
pêche suivante :
ilhisùehurst, 2 juillet.
Le bulletin publié aujourd'hui pau" ' e docteur
Corvisart constate que l'état de es ^
un peu plus satisfaisant.
Lettres de Rome
Rome, 29 juin.
Il y a des courants mystérieux qui
agitent les assemblées révolutionnai
res, L'esprit de la discorde court-il sur
les fils du télégraphe ou sur les rails
des voies ferrées? Je ne sais, mais le
fait est qu'à la Chambre et au Sénat
de Rome on se croirait à Versailles.
Depuis plus d'un an, la Chambre a
voté l'abolition de l'impôt sur la mou
ture. Au lieu de la discuter tout de sui
te, le Sénat l'a traitée l'autre jour au
milieu de scènes irritantes, tumul
tueuses, et l'a tronquée en n'admettant
l'abolition que pour la mouture de
grains inférieurs. Le rapporteur de la
commission sénatoriale, M. Saracco T
qui est aussi ardent critique du systè
me financier des ministres qu'il serait
lui-même mauyais ministre, a combat
tu la loi par des arguments d'une lo
gique inexorable. Et M. Depretis, se
voyant menacé de perdre ses porte
feuilles, a eu recours à un moyen inat
tendu ; il a nié la compétenee du Sé
nat en matière de finances : de là une
tempête de cris et d'accusations. Et
comme le ministre, hors de lui, osait
invoquer le nom de l'Italie, on lui a
crié :
— La belle Italie que la vôtre !
Et le ministre :
— Plus belle que la vôtre !
— C'est l'Italie du mensonge!!
Voilà M. Depretis énergiquement et
parfaitement qualifié. Il est bien l'un
des fils de celui que l'Ecriture appelle :
le Père du mensonge.
Bref, le Sénat, qui ne voit pas clair
dans l'affaire, qui ignore les moyens
de combler le vide que ferait dans le
trésor l'abolition totale du droit de
mouture, a repoussé la loi par 136
voix contre 50, et s'est contenté d ap
prouver l'abolition partielle sur la
mouture des grains inférieurs..
N° 4273 — Édition quotidienne;
PARIS
Un an. 55 fr. »
Six mois. ••*•••«•*••»»••« 28 50
Trois mois t • « • 15 n
Un Numéro, à Paris. ..... 15 cent,
— Départements. 20
BUREAUX
Paris, 10, Rue des Saints-Pères
On s'abonne, à Bonne) place du Ocsù; $
mm
Vendredi 4 Juillet 1871?
FRANCE
.PARIS, 3 JUILLET 1879
départements
Un an. , .... .
Six mois. . . ?
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55 fr.»
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15 »
Édition semi-quotidienne
Un &!!• 30 fr. — Six mois, 16 fr. — Trois mois. 8 fr. 50
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
MM, gh. LA6RAÎÎGË, ®RF et ù ie j 6, place de la Bourse
M. Gambette, aujourd'hui président
de la Chambre des députés, et M. JulêS
Ferry, ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts,*ont pris souvent des
engagements envers leurs électeurs. Ils
en avaient pris de fort solennels aujour
des élections qui, en 1869, leur ont ou
vert les portes du Corps législatif et
les ont envoyésprêter serment à l'em
pire; ils ont pris encore des engage
ments dans une circonstance plus so
lennelle. C'était au 4 septembre 1870*
lorsqu'ils s'intronisaient au pouvoir
suprême. Ces engagements, illes ont
pris sans contraintes librement.
Nous les rappelons ic i (j ans } es | eimes
qui ont ete Rapportés par un témoin,
au coi-. s (j u p roc ès du général Trochu,
•levant la cour d'assises delà Seine. Le
général, en présence des personnages
qui venaient de prendre possession de
l'hôtel de ville en devançant les con
currents qui devaient plus tard reve
nir à la charge et définitivement les
chasser, fit ses conditions avant d'ac
cepter la présidence de ce gouverne
ment. S'adressant aux personnages
réunis en ce lieu et au nombre des
quels étaient M. Gambetta, M. Jules
Ferry, M. Jules Favre, M. Rochefort, et
d'autres encore, il leur dit :
Je vous demande la permission de vous
poser une question préalable. Voulez-vous
sauvegarder les trois principes ; Dieu, la
famille, la propriété, en me promettant qu'il
ne sera rien fait contre eux? — Nous lui en
donnâmes l'assurance, dit le témoin. « A eea
conditions, reprit le général, je suis avec
vous, pourvu, toutefois, que vous fassiez de
moi le président du gouvernement. » —La
franchise de CBtte déclaration inattendue,
continue le témoin, ne déplut à aucun de
nous. &ÔUS acceptâmes ces conditions.
Jamais engagement ne fut pîUs clai
rement formé. Ill'était non pas seule
ment entre les membres du gouverne
ment et le générral ; par sa natue il
était pris du fond de la conscience^ il
l'était vis-à-vis de la France, non pas
comme, engagement professionnel et
devant cesser avec la fonction ou avec
la cause qui y avait donné naissance i
il était pris pour toujours. —Aussi nous'
tenons-nous pour autorises à deman
der à M. Gambetta sïlpeut dire aujour
d'hui, comme il l'a dit aux électeurs
de Belleville : Le contrat tient. — M.
Jules Ferry peut-il, de son côté, dire
qu'il'a sauvegardé et qu'il sauvegarde
aujourd'hui les trois principes : Dieu,
la famille, la propriété?
Depuis 1870, les destinées de M.
Gambetta et de M. Ferry se sont rap
prochées, et les ont élevés au pouvoir.
M. Gambetta et M. Ferry sont nos
maîtres sous la condition qu'ils tien
dront leurs engagements. 11 leur ar
rive peut-être de compter le nombre
de ceux envers qui ils se sont liés et
de se fier sur la force de ce nombre;
mais de conscience à conscience le
nombre n'est rien, les engagements
que ces messieurs ont pris le 4 septem
bre 1870 ne sont pas de ceux que l'on
élude au moyen des habiletés, des ru-
sesetdes ajournements de l'opportunis
me^ ou dont on puisse se délier arbi
trairement. M. Gambetta et M. Ferry
sont mis en demeure, — les circons
tances sont graves. Faisant appel à
leurs consciences, nous leur adressons
cette simple question : Ce qu'ils ont
affirmé le 4 septembre 1870, l'affir
ment-ils aujourd'hui? S'ils refusent
de répondre, jusqu'à ce qu'ils aient
rompu leur silence, leurs engagements
leur seront rappelés, les occasions ne
manqueront ças. La France peut être
patiente, mais en présence de ces
étranges personnages qui pactisent
au jour le jour, la patience finissant
par se lasser pourra bien un jour écla
ter en une interpellation, et dans une
déduction logique qui n'aura pas be
soin de l'autorité du nombre, qui sera
comprise par toutes les âmes honnê
tes et qui sera un châtiment.
On ne compte plus les bévues, les
erreurs, et, pourquoi ne le dirions-
nous pas? les mensonges auxquels ont
eu recours les défenseurs des lois
Ferry et leur auteur pour trouver quel
que prétexte à leur tentative. Ainsi,
M. Jules Ferry, l'autre jour, en ré
ponse à M. de Mackau, qui demandait
où le ministre verserait les 20,000 élè
ves qu'on veut enlever, dans l'ensei
gnement secondaire, aux écoles con-
gréganistes, M. Jules Ferry répondait
imperturbablement : Nous avons de
quoi les loger; la place ne manque
pas dans nos lycées, et il ne sera be
soin d'aucune nouvelle dépense à cet
effet. Si ce ne sont pas les termes,
c'est incontestablement le sens de la
réponse ministérielle.
Déjà nous avons fait ressortir l'évi
dente inexactitude d'une pareille as
sertion. Mais nous avons une bonne
occasion d'y revenir, et c'est le XIX*
Siècle qui nous la donne. Certes, on
n'accusera pas ce journal d'être hos
tile aux projets Ferry ou au ministre
dont il n'a cessé de faire l'éloge. Or,
voici qu'aujourd'hui M. Viollet-le-Duc
s'adresse au ministre et, sous ce titre :
Parler est bien, agir est mieux , lui déco
che un article qui est le plus sanglant
démenti donné aux assertions minis
térielles. Voyons d'abord l'hommage
involontaire rendu par l'adversaire de^
écoles catholiques à leur installation,
par comparaison tiVÊc celles de l'État:
Il est certain que nés établissements diri-
gesparjléâ eoi
et tenus que ne sont ceux do 1,'Etàt. Lk plu
part des établi^geiûeiiîs congréganistes sont
neufiâ, bâtis ad hoc , pourvus de gymnases,
de salles d'exercices^. de classas de dessin;
Les réfectoire^ cuisines et dortoirs, sont
sâiûèment disposés, aérés, d'une propreté
irréprochable. La surveillance test pRHotii
facile, et il est inipbssiîjîe, pour qui visite
Ces établissements, de ne pas reconnaître
que tout ce qui touche à la vie matérielle
etmux exercices physiques des joùrios gens,
a été l'ebjet d'une attention spéciale.
fin est-il de itiêril'e dànè nos lycêëSÎ S&iif
exceptions-, ils occupent la plupart de vieux
b&tifiîents primitivement affectés à d'autres
usages; bâtiments délabrés, difficiles à entre
tenir à cause même de fcar étâî de vétusté,
nulfemënt distribués pmir l'objet, ne possédant
nt grandes salles d'exercice, ni clauses de des
sin, ni gymnases suffisants, ai cours assez
spacieuses ; bâtiments tristes et sombres, et
dans lesquels les enfants et jeunes gens sont
à l'étroit.
Voiià ptihr le cèté matériel.
L'écrivain du XIX' Siècle passe en
suite à un autre ordre d'idéês, et, tout
en blâfliànt la direction fatale donnée
aux études par les programmes d'exa
mens d'Etat qu'on est bien forcé de
suivre dans les établissements congré
ganistes, il constate que ces établisse
ments préparent aux examens avec
plus de succès que ceux de l'Etat.
Après quoi, revenant à ses premières
observations, il continue ;
Si i'UtiiVëfsité veut combattre les établis
sements congréganistes dans l'enseigne
ment secondaire, il faut d'abord qu'elfe amé
liore ou rebâtisse Ità pîûpàit de ses lycées,
qu'elié les pourvoie des services nécessaires,
qu'elle y installe des salles d'exercices; des
gymnases, des classes de dessin bien amé
nagées; 'que les professeurs ne sofillt jnnni
surchargés dun irep (jrand nombre d élèves
dans chaque amphithéâtre\ qu elle âbândonne
ses habitudes aë claustration triste, froide
maussade ; qu'elle donne de l'air et de la
lumière à la jeunesse, qu'elle songe à se
mettre d'accord avec les mœurs de notre
classe moyenne'.
Ainsi-, de l'aveu du XIX e Siècle , non-
seulement,àl'encontre des affirmations
de M. Ferry, l'université ne pourrait ac
tuellement recevoir les élèves qu'on
veut arracher à l'enseignement con-
gréganiste, non-seulement il faudrait
pour cela bâtir de nouveaux lycétes eh
grand nombre, mais, pour le chiffre
actuel de ses élèves, on reconnaît que
ses lycées sont notoirement insuffisants
et l'on en réclame le développement
ou même la reconstruction. De plus,
on reconnaît encore qu'il n'y a pas as
sez de maîtres actuellement dans l'uni
versité pour le nombre d'élèves. A cet
égard, M. Viollet-le-Duc n'a pas tout
dit, mais il déclare repas vouloir tout
dire, tant il aurait de réflexions à
faire. Cependant les confidences qu'il
fait suffisent à nous instruire, et c'est
pourquoi nous ferons une dernière ci
tation :
Si l'Université veut combattre efficace
ment les établissements congréganistes
sous le rapport de l'enseignement, il faut
qu'elle modifie ses programmes et surtout
qu'elle augmente le nombre de ses profes
seurs, de telle sorte que ceux-ci puissent
s'occuper de tous leurs élèves et non d'une
demi-douzaine dans une classe de soixante
jeunes gens.
Il faut qu'elle abandonne le système d'en
seignement muet, c'est-à-dire n'exerçant ja
mais l'élève à raisonner, à discuter, à ex
primer sa pensée. Il faut... Mais si je de
vais dire ici tout ce qu'il faudrait faire et ne
plus faire, j'irais loin.
La conclusion, la voulez-vous? C'est de l'ar
gent, beaucoup plus d'argent que de discours
qu'il nous faut.
Il nous semble que la confession est
complète. Après l'avoir entendue, quel
homme de bonne foi pourrait hésiter
à reconnaître que, dans la campagne
entreprise par M. Jules Ferry, il s'agit
bien moins du souci de l'enseigne
ment et de ses progrès, que de tuer
l'enseignement congréganiste, au ris
que de multiplier l'ignorance et de li
vrer l'éducation à des maîtres notoire
ment insuffisants? Quant aux fanfaron
nades mensongères de M. Ferry en ce
qui concerne la capacité matérielle
des établissements d'Etat à recevoir de
nouveaux élèves, on voit ce qu'il en
est. Est-ce trop de dire que, sur le té
moignage même d'un ami dévoué du
ministre, celui-ci se trouve ainsi con
vaincu d'avoir atteint les dernières li
mites de la mauvaise foi !
Auguste Roussel.
Le Constitutionnel , qui peut encore
être surpris des coups de force que
la majorité républicaine sait au be
soin substituer à la discussion , pro
teste contre le vote d'urgence appli
qué à la discussion de la loi Ferry :
On a été, dit-il, péniblement surpris avant-
hier en voyant surgir soudain, et sans rien
qui le fît pressentir, le plus inattendu et le
plus injustifié des votes d'urgence. Cette
urgence, personne ne l'avait sollicitée, ni le
gouvernement ni la commission. Et puis,
n'était-ce pas avant que la discussion se
fût engagée que la mesure était à prendre,
si on la jugeait nécessaire? Remarquons
encore que ce triste vote est l'effet mal
venu d'une majorité très faible, sinon en
tièrement douteuse.
Assurément, il y a eu escamotage,
mais ce n'est pas à cette pauvre majo
rité, sans principes, qu'il faut s'en
prendre. Si le gouvernement et la com
mission n'ont pas ostensiblement de
mandé l'urgence, on sait bien que M.
Ferry et M. Sp,ullcr la dédiraient très
fort. Le coup était monté par eux, è'i
M. Gambette, qui leur avait promis le
âuëcès, l'a obteiiiii
Cptte. réserve faitenous somrûes dë
dé l'avis dtt C'ëtisiiiiiHennël quand il
ajoute :
■Pans une séance précédente, des cris im
pétueux, impatients, prescfué irrités, avaient
imposé la clôture. Chacun a sein opinion
faite d'avarice: b'est possible. On.n'ënàpàâ
pour cela le droit d'étrangler ou de tronquer
les explications contradictoires qui sont
dues à la France.
_ Le pays édotite ; il écoute avec une atten
tion d'autant pltis animée et plus ardente
que l'objet eû éoiitro verse intéresse puis
samment chaque famille. Il veut être éclairé
à fond; il faut qu'on l'éclairé. Il ne pardon
nerait pas à ceux qui se joueraient de
lùli
Nous comprenons cet amour de la préci
pitation et de la hâte chez les partisans de
là loi. Là lutte oratoire leur est défavora
ble : ils y ont le dessous. Il eit temp3 d'o
pérer sans phrases et de faire donner les
gros bataillons.
Le Constitutionnel est convaincu qu'on
demandera aussi l'urgence au Sénat,
mais il ëspère qu 'elle ne sera pas ob
tenue. 11 serait étrange à coup sur
que le Sénat consentît à bâcler en
quinze jours une loi semblable; mais
avec Une majorité républicaine, tout
ce qui est contre le droit et la dignité
est possible.
On lit dans le Temps i
Plusieurs journaux citent des passages
d'une brochure sans nom d'auteur, qui
vient de paraître à la librairie Sandoz et
Fischbacher sous ce titre : Lettre d'un pro
testant à M. Jules Ferry sur ses projets de loi.
Le préambule de cette brochure en indique
suffisamment l'esprit et les conclusions. Le
yoici j
Gëluî (|til vëtts écrit h'afepaftieht â. auctine ré
action. Par naissance et par éducation, il était
prédestiné à devenir hostile à l'ordre des jésui
tes, que vos lois nouvelles ont l'intention de frap
per; çar l'étude et la réflexion, cette hostilité
traditionnelle est devenue chez lui l'une de Ces
passions ràisopfté^s et puissantes aiii jië riëuyent
fiiiir qu'avec la vie. À chaque page de l'Histoire
de l'Eglise réformée de France, dont je suis le
fils, je vois les jésuites inspirant les persécutions
implacables qui ont frappé mes pères; ce que
j'honore le plus, ils le .flétrissent ! . la liberté de
conscience n'a pas êu d'adversàifes pltis achar
nés. Si, pour Je malheur du monde, ils pou
vaient redevenir ses maîtres, je sais ce que nous
aurions à attendre d'eux. Le Salut de l'Église est
pour eux la raison d'Etat oui justifie toiis les
moyens servant à ce grand but : ils exaltent la
liberté quand elle les sert; ils l'écrasent quand
ils n'ont plus besoin d'elle. Je crois qu'ils ont îait
à l'Eglise plus dé mal que ses ënnèmis lès plus
avoués, je crois qu'une nation qui subirait long
temps leur influence serait iinë iiatidh pertluë.
Les côtés brillants de leur rôle littéraire ne
m'ont jamais fait oublier à quel point ils ont par
fois perverti la conscience humaine ; comme chré
tien je ne suis pas rassuré quand on me rappelle
que Voltaire et Diderot sont sortis deleurs écoles;
leur bonne grâce enjoiiêe n'empêche point que
les violences les plus atroces n'aient trouvé chez
eux des apologisies quand elles ont servi le ca
tholicisme ; tout en me souvenant qu'il y a eu
dans leurs rangs des âmes d'une vaillance et
d'une humilité héroïques, je voisau-dessus d'eux
leur système, et ce système je le réprouve com
me l'ont réprouvé tant de croyants illustres qui
ont été l'honneur de la France chrétienne, et qui,
si leur voix eût été entendue, auraient fondé la
liberté dans notre patrie, en lui épargnant ces
convulsions sanglantes et ces haines cruelles dont
elle souffre encore aujourd'hui. Voilà mes senti
ments ; ma voix donc ne peut vous être suspecte;
or, je dois vous le déparer, monsieur le ministre,
il ne m'est pas possible de vous suivre dans la
guerre que vous venez d'engager. Pour dire toute
ma pensée, vous combattez vos adversaires en
leur empruntant leurs armes ; vous compromet
tez la cause de la République par une politique
antilibérale, vous soulevez contre elle une force
dont vous ne soupçonnez pas la puissance : celle
de la conscience religieuse elle-même, et vous
préparez d'uncceur léger les réactions de l'avenir.
Je souffre de voir associés à une telle entreprise
des hommes d'Etat tels que vos honorables col
lègues, dont çuelgues-uns sont mes coréligion-
naires et mes amis. Je ne veux pas que le pro
testantisme puisse être rendu solidaire dune
telle entreprise, et c'est là ce qui m'oblige à par
ler.
On nous assure que cette brochure,
où les partisans et les adversaires de
l'article 7 trouveront un exposé éloquent
delà thèse libérale, a pour auteur M. le
pasteur Bersier.
Il est superflu, croyons-nous, de re
lever dans la citation ci-dessus les ac
cusations haineuses portées -contre les
jésuites par M. le pasteur Bersier. Les
jésuites ayant, dès la naissance de
leur glorieux institut, combattu par
tout et vivement ile protestantisme, on
ne saurait s'étonner que leur salutaire
action soit particulièrement détestée
des protestants.
Mais, plus ce sentiment injuste est
violent chez M. Bersier, plus^ la cita
tion que fait le Temps paraîtra topi
que pour rendre compte du mouve
ment unanime de réprobation soule
vé contre les projets Ferry. Certes, on
n'accusera pas M. Bersier d'être un
ami déguisé des jésuites, et pourtant
avec quelle vivacité ne dénonce-t-il
pas, dans les projets Ferry, une entre
prise dirigée « contre la conscience
religieuse elle-même ?»
Il paraît que M. Buisson, mis en
disponibilité sous le ministère de M.
Jules "Simon pour cause de solidarisme
trop marquée, est l'un des universi
taires que M. Ferry a chargés d'inspec
ter les' écoles congréganistes. Nous
avons déjà cité de M. Buisson une pro
fession de foi qu'il est bon de repro
duire aujourd'hui. La voici :
Quand on ne verra plus des milliers de
badauis assister aux revues militaires;
quand au lieu de l'admiration du titre et de
l'épaulette, vous aurez habitué l'enfant à se
dire : « Un uniforme est une livrée, et toute
livrée est ignominieuse, celle du prêtre et
celle du soldat, celle du magistrat et celle
du laqtfais,**; alors vous aurez fait foire utl
pas, à l'opiftion.
Et do îa&rie, pour prendre encore un dé
tail, je voudrais un Voltaire occupé pen
dant cinquante ans à tourner eil ridicule
rois, guerre et armées.A défaut d'un génie,
je yo'udrais des milliers d'hommes de bonne
volonté Se faiâaxit ira devoir d'extirper « ces
vains préjugés de glôife et de chauvinis
me encore trop ancrés dans notre esprit.
Donnons l'exemple de la résistance en ac
tion. Në crâîgtiOfiô pas, quand il le faudra,
de sortir dë la légalité actuelle de certains
pays, de faire dës choses qui, en Suisse, se
raient parfaitement légales, mais qui, en
France, par exemple, nous feraient traîner
en prison. C'est à nous de nous appuyer
sur notre conscience et d'arriver à ce point
où la conviction 6st assea forte pour qu'on
dise : Je ne me soumettrai pas, je île puis
pas me soumettre !
Les journaux anglais sont d'avis que
le gouvernement belge n'a nullement
à se féliciter du succès de son projet
de loi sur l'enseignement, dirige con
tre les catholiques.
Ces journaux relèvent ie fait que la
loi n'a passé à la Chambre des dépu
tés. qu'à six voix et au Sénat qu'à une
voix dë majorité.
La Pall Mail Gazette dit que eette loi
renforcera singulièrement l'opposition
catholique et la qualifie de violation
dë là Constitution en faveur d'un parti,
violation que les catholiques ne sau
raient oublier.
Le Rappel né veut pas que la loi du
retour des Chambres à Paris, sur la
quelle M. Jules Simon vient de lire un
rapport au Sénat, s'appelle loi de ga
rantie; elle doit s'appeler, selon lui,
loi d'organisation. Le premier nom
cependant est le bon. Ce n'est pas, à
vrai dire, au'il y ait d'autres garanties
réelles contre leë révolutions que celles
d'iiriè benne .politique; mafs'ia pre
mière dénomination doiïnée h la loi
était vraie et reste vraie, en ce qu'elle
exprimait exactement dans quel senti
ment le retour des Chambres à Paris
a Êtë Voté; Des- le pfemier jour, ce re
tour est apparu cofhîïïë line menace
pour la tranquillité publique et pdUr
l'existence de la république elle-même,
et on i»e le concevait qu 'entouré de
précautions propres à le rendfe moins
dangereux. Ce sont les Opportunistes
quë lë changement de résidence _ des
Chambras inquiété le plus, quoique
leur politique les oblige â paraître
braves en face de la capitale ; le nom
de loi de garantie doit venir d'eux. En
tout cas il est bien trouvé et doit res
ter, parce qtt'll répond très bien à
l'ensemble des mesures proposées pour
la sauvegarde des Chambres.
Nos prévisions pour l'élection de la
Guadeloupe se réalisent ; on lit dans la
Marseillaise :
La nomination de M. Lacascade au gou
vernement civil de l'Inde laisse vacant Je
siège de la Guadeloupe.
Les dernières dépêches de la Pointe-à-
Pitre nous apprennent que des comités ré
publicains ont fixé leur choix sur M. Mel-
vil-Bloncourt, leur ancien député, qui avait
perdu son siège par suite de la condamna
tion à mort prononcée contre lui pour par
ticipation à l'insurrection de 1871.
M. Melvil-Bloncourt a accepté la candi
dature.
A moins qu'il ne surgisse quelque
autre candidature radicale mieux ap
puyée, ce qui paraît peu probabj#
voilà le citoyen Melvil-Bloncourt^ex-
agent du citoyen Delescluze, condam
né à mort pour son rôle sous^a Com
mune, assuré de siéger de nouveau â
la Chambre des députés. {?ue dira de
ce résultat M. l'amiral Jauréguiberry?
A quand le tour de M. Ranc ?
Nous signalions hier l'attitude em
barrassée de l'Ordre au sujet du testa
ment du prince impérial. Aujourd'hui
le journal qui était jusqu'ici l'organe
officiel du parti se prononce aigre
ment contre les bonapartistes qui
s'appuient sur le testament du prince
pour refuser leur adhésion au prince
Jérôme.
Nous ne voulons retenir aujourd'hui de
ce testament que la phrase sur laquelle s'a
charne une presse ennemie et sur laquelle
il importe que nous disions notre senti
ment. Etrange manœuvre en vérité, qui
essaye de taire sortir la division de ce qui,
pour tout homme de bonne foi, sera re
gardé comme l'affirmation éclatante de la
dynastie populaire qui reçoit de cette mort
héroïque une nouvelle consécration.
A qui fera-t-on croire en effet que ce
prince si respectueux des constitutions de
l'empire, au moment même où son esprit
se reportait sur les devoirs de sa maison,
ait essayé de commettre cette usurpation
injustifiable et tenté de régler h sa guise
une succession qui a été fixée par son père
et par le peuple, dont la volonté fut là loi
de sa vie? Oui, sans doute, son esprit a été
naturellement attiré vers son jeune cousin,
vers ce prince Victor, dont ilne parlait jamais
qu'avec une affection attendrie, et que son
âge semblait désigner comme son suc
cesseur naturel. Mais comment pourrait-
on dire que le prince impérial ait essayé de
le susciter comme un prétendant préma
turé destiné à troubler la loi du sang et de
l'hérédité napoléonienne, au mépris des de
voirs de la piété filiale?...
Nous reviendrons sur cette question si
on nous y contraint. Nous espérons toute
fois que cette obligation nous sera épargnée
et qu'il ne reste déjà plus, parmi nous tous,
qu'un sentiment : le respect des principes
qui règlent l'hérédité impériale — volée par
le peuple et consacrée, quoi qu'on en puisse
dire, parla dernière volonté de celui dont le
souvenir restera éternellement gravé dans
nos cœurs.
Tout cela prouve que l'Ordre est dé
finitivement rallié au prince Jérôme.
Mais cela prouve aussi que tous les
bonapartistes ne sont pas du même
avis et, quoi qu'en dise l'Ordre , il reste
ce fait que, dans son testament, le
prince impérial a parlé du prince
Victor et n'a dit mot du prince Napo
léon.
Voici la partie du testament du prince
impérial qui n'a pas été publiée par les
journaux ;
Je constitué ma .T.ère bien-aimée, l'impératrice
Eugénie,- ma légataire uni>'^ rse ^ e icharge poi 1 *
elle de supporte? les legs suivants i
Je lègue 200,000 franco à mon cousin, 1° prince
J. N. Murât.
Je lègue 100,000 francs à M. F. Piétri, en re
connaissance de ses bons services.
Je lègue 100,009 francs à M. le baron Corvisart,
en reconnaissance de son dévouement.
Je lègue 100,000 francs à Mlle de Larminat,
qui s'est toujours montrée si attachée à ma
mère.
Je lègue 100,000 francs à M. A. Filon, mon an
cien précepteur.
Je lègue 100,000 francs à M. N. Conneau.
Je lègue 100,000 francs à M, iN. Espinasse.
. Je lègue i 00,000 francs au capitaine À. Bizot —
tous trois mes plus anciens amis.
JS désire que ma chère mère constitue une
pension fiagère de 10,000 francs au prince LL.
Bonaparte;
Une pension viagère de 8,000 f-, ancs à M. Bâ-
chon, mon ancien écuyer ;
Une pension viagère de 2,,500 francs chacune à
Mme Thierry et à Ulmann.
Je désire que tous mes autres serviteurs ne
soient jamais privés de leurs appointements.
Je désire laisser au prince N. Charles Bona
parte, au due de Bassano et à M. Rouher, trois
des plus beaux souvenirs que mes exécuteurs
testamentaireB pourront désigner.
Je désire laisser aussi au général Simmons, à
M. Strode, et à monsignor Goddard trois souve
nirs que mes exécuteurs testamentaires désigne
ront parmi les objets de valeur qui m'appar
tiennent.
Je lègue à M. F. Piétri mon épiiigle surmontée
d 'une pierre (œil de chat), à M. Corvisart (perle
rose).
À JJUe de Larminat, un médaillon contenant
les portraits dP mon père et di ma mère.
A Mme Lebrelon, jna montre en émail ornée
de mon chiffre en diamants.
A MM. Conneau, Espinasse, Bizot, J.-B. Murât,
A. Fleury, P. de Bourgoing, P. Corvisart, mes
armes et uniformes, si ce n'est toutefois le dernier
que j'aurais porté et que je laisse à ma mère.
Je laisse à M. d'Entraigues une épingle sur
montée d'une perle fine, ronde de forme, qui m'a
été donnée par l'impératrice.
Je prie ma mère de vouloir bien distribuer aux
personnes qui-m'ont témoigné de mon vivant
quelque attachement les bijoux ou objets de
moindre valeur qui pourraient me rappeler à
leur souvenir.
Je lègue à Mme la comtesse mon épingle sur
montée d'une belle perle line.
Au duc de Huescar, inon cousin, mes épèes
espagnoles.
Napoléon.
Le tout écrit de ma propre main.
On lit dans le Gaulois :
rtn/>in" ,p s personnes s'étaient émues du silence
ou'auraU garac !e p ™ce Napoléon vis-à-vis de
périal. On sait que le Gaulai,^ déjà annoncé au
contraire, que le prince a écrit u , ..-peramee
après le service de Saint-Augustin. v . ,
Cette nouvelle, que nous avions puisée a
bonne source, nous est conirmée aujourd hm par
un de nos amis qui revient d'Angleterre et qui
s'êsl rencontrée à Gamden-Wace avec la personne
chargée de remettre la lettre du prince à S. M.
l'impératrice.
D'autre part, on lit dans le Constitu
tionnel :
On a controversé dans la presse sur une ques
tion surprenante et bien peu faite pour former
un problème. On s'est demandé, sous l'empire
d'une curiosité malveillante, si le prince Napo-
4éon avait adressé ou non des compliments à l'im
pératrice.
Le prince Napoléon a pris pour interprète de ses
sentiments son cousin le prince Murât; et le
prince .Murât a "été chargé par l'impératrice
d'exprimer des remerciements au prince Napo
léon. " '
L'affreuse politique dénature et corrompt
tout, jusqu'aux plus saintes relations de fa
mille. . ,
Il pouvait y avoir et il y avait des divergences
d'opinion entre le prince Louis et le prince Napo
léon. Mais la tendresse de celui-ci pour l'enfant,
qu'il appelait presque paternellement son neveu,
était vive; elle a été constante.
Elle se manifesta surtout, comme nous le rap
pelions avant-hier, au moment où, Napoléon III
venant de mourir, le prince Napoléon prit part au
conseil de famille.
On lit dans les Tablettes d'un Spec
tateur :
: MM. ErnestMerson, directeur âe\'Union
Bretonne, et -M. de Lagarde, rédacteur en
chef du Ceurrier dAngers, sont allés lundis
soir, à neuf heures, communiquer à S. A.
I. le prince Napoléon l'ordre du jour voté
par la réunion de la presse impérialiste de
province.
Le prince, qui venait de dîner en ville
avec M. Adelon, était rentré pour donner
audience à nos deux confrères. Après avoir
pris connaissance de la décision, le prince
remercia vivement MM. Merson et de La
garde, et s'entretint avec eux pendant plus
d'une heure. Bien des choses importantes
furent dites dans cette conversation, et s'il
ne nous est point permis de la reproduire,
nous pouvons affirmer que toutes les ques
tions qui préoccupent si vivement l'attention
publique depuis quelques jours, furent
abordées par le prince.
La question religieuse ne fut pas non
plus oubliée, et le prince s'y étendit assez
longuement.
MM. Merson et de Lagarde, dont les
sentiments conservateurs sont bien con
nus, sortirent de cette entrevue on ne peut
plus satisfaits, et s'ils ne pouvaient rappor
ter les paroles du prince, ils ne cachaient
nullement le résultat de leur visite.
Qn lit dans YEvening Standard :
On sera heureux d'apprendre que Sa Hajeôîé
(la reine) a l'intention de placer, en signe de son
estime personnelle pour le prince impérial et de
celle de sespropres enfants qui l'aimaient comme;
leur frère, un monument dans la petite chapelle
de Chislehurst.
La France, oubliant pour un moment ses dis
sentiments politiques, érigera aussi, espérons-le.
un monument au jeune soldat dont 1e dernier
soupir était pour elle et dont le désir était de
mourir pour elle.
Nous avons donné les dépositions des
soldats qui accompagnaient le prince impé
rial et qui ont fui, sur l'ordre de leur offi
cier, sans s'occuper du prince. Nous trou
vons dans les journaux anglais une version
plus complète de la déposition du soldat
Cochuîse et nous la Reproduisons :
Nous avions marshé, je croiV, vingt milles au
delà de la rivière, lorsque, vers dix heures, nous
avons rencontré le général Wood à la î^te de sa
colonne, descendant la colline. Nous limes alors
deffli-fôtl> fv droite, et nous nous dirigeâmes v?rs
un kraal, pour VPir s'il y avait quelqu'un. Il était
abandonné, et nous marchâmes encore cinq mil
les dans un terrain plat. £ e prince ordonna alors
de débrider et de laisser paîtïC les chevaux pen
dant un quart d'heure. Nous ncru\? rendîmes en
suite à Un kraal, entre la colline et la rivière.
Le prince nous donna ordre de dessëiîfJ. Une
heure après, le prince commanda de seiie." 'es
chevaux. Cela fait, le lieutenant Carev fit remar
quer qu'il était trois heures et demie, et le prince.
lit le commandement de se préparer à monter h
cheval, et ensuite de monter. J'étais près de lui,
Nous nous mîm'es en selle, mais je ne 1e vois pas
en faire autant. Il arrangeait quelque cho3e, je
pense, à sa bride. Tout à coup une décharge de
mousqueterie échte contre nous, et des Zouiaus
jettent un cri formidable. Les chevaux furent et-
frayés, et nous eûmes de ia peine à les mainte
nir. Quelques-uns s'échappèrent; lorsque j'eus
franchi la Donga, à environ cinquante yards du
kraal, je vis le prince à pied, serré de près par
les Zoufous, Son cheval galopait dans une autrô
direction. Je n'ai pas revu le prince, je suivis le
lieutenant Caîty. Il ne donna pas d'ordre.
Environ un quart d'heure après, Grubb et
Wiliis nous rejoignirent et nous dirent qu'Abel
Rogers et le Ce te étaient tu j s. '
— Dans quelle direction courait le prince?
— Il courait après nous.
— Quel était 1e nombre Zoulous qui le
poursuivaient ?
— Une douzaine à peupK:s, je pense."
— A quelle distance étaient-ils de lui ?
— A peu près trois mètre;-:; ils avaient tous des
fusils et des zagaies.
— A-t-on fait quelque tentative pour vous ral
lier, pour vous vous faire faire halte, ou pour
sauver le prince 1
— Non; nous n'avions en tout que trois cara
bines.
— Jusqu'à quelle distante avez-vous galopé?
— Environ deux milles, sa .ns nous arrêter.
— Quelqu'un s'est-il inquiète du prince?
— Non; nous étions séparés.
D'autre part, on lit dans la Patrie :
Le bruit court que le prince Napoléon a
eu une longue entrevue ce matin, ^ a 1 &ly~
sée, avec le président de la République.
On lit dans le Constitutionnel :
Un membre de la Chambre des lords,
lord Truro, a interpellé hier le gouverne
ment sur la mort déplorable du prince im
périal. Ce qui résulte de positif de ce débat,
c'est que le malheureux prince Louis n'a
vait pas de commission d'officier dans
l'armée anglaise. Lord Salisburv, répon
dant à lord Truro, l'a affirmé. Le prince
ne pouvait donc pas commander un déta
chement en reconnaissance, contrairement
au témoignage du lieutenant Carey, dont
le rapport contient les plus singulières
invraisemblances et de manifestes contra
dictions.
Pour un grand nombre de gens, un mys
tère pénible plane sur la mort du prince
Lpuis, et il n'est pas surprenant que les
plus étranges rumeurs s'accréditent dans
la foule sujet de cette mort.
L'Agence Havas n^.us communique la dé
pêche suivante :
ilhisùehurst, 2 juillet.
Le bulletin publié aujourd'hui pau" ' e docteur
Corvisart constate que l'état de es ^
un peu plus satisfaisant.
Lettres de Rome
Rome, 29 juin.
Il y a des courants mystérieux qui
agitent les assemblées révolutionnai
res, L'esprit de la discorde court-il sur
les fils du télégraphe ou sur les rails
des voies ferrées? Je ne sais, mais le
fait est qu'à la Chambre et au Sénat
de Rome on se croirait à Versailles.
Depuis plus d'un an, la Chambre a
voté l'abolition de l'impôt sur la mou
ture. Au lieu de la discuter tout de sui
te, le Sénat l'a traitée l'autre jour au
milieu de scènes irritantes, tumul
tueuses, et l'a tronquée en n'admettant
l'abolition que pour la mouture de
grains inférieurs. Le rapporteur de la
commission sénatoriale, M. Saracco T
qui est aussi ardent critique du systè
me financier des ministres qu'il serait
lui-même mauyais ministre, a combat
tu la loi par des arguments d'une lo
gique inexorable. Et M. Depretis, se
voyant menacé de perdre ses porte
feuilles, a eu recours à un moyen inat
tendu ; il a nié la compétenee du Sé
nat en matière de finances : de là une
tempête de cris et d'accusations. Et
comme le ministre, hors de lui, osait
invoquer le nom de l'Italie, on lui a
crié :
— La belle Italie que la vôtre !
Et le ministre :
— Plus belle que la vôtre !
— C'est l'Italie du mensonge!!
Voilà M. Depretis énergiquement et
parfaitement qualifié. Il est bien l'un
des fils de celui que l'Ecriture appelle :
le Père du mensonge.
Bref, le Sénat, qui ne voit pas clair
dans l'affaire, qui ignore les moyens
de combler le vide que ferait dans le
trésor l'abolition totale du droit de
mouture, a repoussé la loi par 136
voix contre 50, et s'est contenté d ap
prouver l'abolition partielle sur la
mouture des grains inférieurs..
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