Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1878-03-09
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1878 09 mars 1878
Description : 1878/03/09 (Numéro 3801). 1878/03/09 (Numéro 3801).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Samedi 9 M* m 1878
N° §£01. «= ËdMiori quotidi^DOG.
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Samedi 6 Mm IS78
«a
PARIS :
Un ân. 03 fr.
Six mois c . ; 30
Trois mois. ............. 16
L — Départements.. 20 —
bureaux.
Paris, "10, rue des Saints-Pères
... ; ,
Ou s'abonne, à Rome, via deIle Stimate, è2 t ;53,24
DÉPARTEMENTS
Un an» co &8
■ Six mois • «.««*«.....ooe DO
Trois mois i 16 -
Édition semi-quotidienne
Un an, 32 fr. — Six moi g, 17 fr< — Trois mois, 9 fr,
L'UNIVERS se répond pss des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
H. Ch. LifiSiNGE, CElf et C«, G, «h» (le U Bourse.
>
FRANCS ^
PARIS, 8 MARS 1878
DISCOURS DU SAIHT-PÈRE
A.VX CUBÉS DE ROME KT AUX PRÉDICATEURS
DU CARÊME
Dans la matinée du 5 m^rs, le Saint-
Père a.reçu dans la salle du Trône les
curés de Rome avec les prédicateur»du
carême, qui lui étaieut présenté* par
S. Em. le cardinal Monaco La Valette,
vicaire géné-al de Sa Sainteté.
Le SfiJiït-Père, ayant accueilli favora
blement cette a>M*tance, loi a adressé
un très important discours, doat voici
la traduction :
C'est pour Nous une chose très agréa
ble, monsieur le cardinal, de voir au
jourd'hui en notre présence la réunion
des curés de Roipe, et avec eux tous les
prédicateurs du carême qui approche.
Accablé, surtout dans ces "premiers
jours de notre pontificat, par des pen
sées et des soucis continuels, le temps
Nous manque pour recueillir un peùde
temps notre esprit afin de vous adres
ser quelques paroles à vous, excellents
curés, qui êtes appelés à prendre une
pari des sollicitudes pastorales de l'é-
vêque de Rome, et à vous aussi qui êtes
chargés de la prédication.
Cependant, Nous n'avons pas voulu
laisser éehapper l'occasion présente de
vous communiquer quelqu'une de nos
pensées.
Nous vous dirons donc en premier
li^u que, si tous les fidèles du monde
sont l'objet de nos sollicitudes pater-
nell s, il l'est d'une façon spéciale, ce
chertroupeaude Rome au milieu du |ue!
Nous vivons et qui Nous est cùer è
tant de titres. CYst un de nos vœux les-
plus fervents et des plus ardents désirs
de notre cœur que le peuple de Rom^
conserve pure et entière la foi an
cieone, que ses mœurs fleurissent ei
échappent à la corruption, que l'on voie
grandir son attachement à ce siégf
apostolique et sa docile obéissance aux
lois et aux enseignements qu'il en re
çoit. Nous savons trop bien que, de to.u
tes parts,dans le monde, les ennemis de
l'Eglise s'efforcent par tous les moyens
d arracher de l'esprit et du cœur des fi
dèles ces inestimables trésors; mais
Noos savoBS aussi qu'ils ont pris spé
cialement pour point de mire cette
sainte cité, qui est le centre du ca
th'iliciame, et que tous les moyens sont
mis en jeu pour la conduire à l'incré
dulité et à l'immoralité.
Par conséquent, il est nécessaire que
vous tous, nos très Chers curés, vous
soyez bien pénétrés des conditions ex
ceptionnelles des temps où nous vi
vons et des dangers plus graves aux
quels sont exposées de préférence h
foi et la saine morale du peuple ro
main; il est nécessaire qu'à mesure
que croissent les périls et que redou
blent les efforts des ennemis, votre zèle
à tous croisse de même et redouble. Si
le ministère des curés fut toujours et
partout laborieux et difficile, il est cer
tain qu'aux temps où nous sommes et
dans l'intérieur de ces murs vous avez
besoin de faire appel d'une manière
plus spéciale à toute votre énergie
pour ne point faillir au but si élevé d*
votre mission ; il y faut de plus et com
me condition indispensable, un esprit
de plein et entier sacrifie», qui au-des
sus de toute considération de commo
dité ou d'intérêt vous fasse toujours
mettre la gloire de Dieu et le profit des
âmes. Soyez assurés que si vous êtes
animés de cet esprit, vous qui êtes les
ouvriers de la vigne mystique, vos fa
tigues apostoliques seront couronnées
de fruits précieux et abondants.
Le clergé de-Rome a toujours donn£
de magnifiques exemples d'abnégation
et de zèle qui l'ont rendu le modèle et
l'admiration des autres j aussi Nous
promettons-Nous de vos travaux les
plus heureux et les plus consolants ré
sultats, persuadé que ceux-ci seront
d'autant plus grands que vos soins se
ront plus assidus, votre sacrifice plus
généreux et plus entier, votre zèle plus
éclaué, votre conduite plus irrépi o-
ehabîe.
Il Nous est maintenant agréable de
Nous adresser à vous, hérauts de l'E-
viugile, qui demain devrez commencer
à répandre parmi les fi îeles la bonne
semence de la parole divine. Rappelez-
vous que cette parole annoncée autre-
ibis par les apôtres, sous l'inspiration
de 1 Esprit du Seigneur dont ils étaient
remplis, a eu la force d'arracher du
monde les mauvaises herbes des faus
ses doctrines, d'illuminer les esprits,
et~dè rallumer dans les cœurs l'amour
; sitiéère du bien et du beau ; elle a suffi
yr Convertir le monde et à le gagner
I tout entier à Jésus-Christ. Maintenant
aussi cette parole peut retirer le monde
de l'abîme vers lequel il court, h
laver de ses souillures et le soumettre
de nouveau à Jésus-Christ. .. .
Il est donc indispensable que les ora
teurs sacrés, marchant sur les traces
des apôtres, appuyés sur la vertu divi
ne plus que sur leurs propres forces et
sur les attraits de l'éloquence,_ prê
chent aux fidèles Jésus-Christ, les mys
tères de sa vie et de sa mort, sa doctri
ne et ses célestes enseignements, l'E
glise et ses sublimes prérogatives, la
divine autorité de son Ctief visible, sa
grandeur et son influence bienfaisante
pour la véritable téliciié des peuples ;
il faut qu ils combattent par des rai
sons simples et solides les erreurs les
plus pernicieuses et les plus répandues;
de nos jours, en cherchant à pénétrer
jusqu'au fond des cœurs pour les enve"
lopper dans la vérité et la vertu.
Mais pour que tout advienne selon
nos vœux et nos désirs, Nous appelons
sur les pasteurs des dînes et les hérauts
de l'Evangile l'abondance des lumières
célestes et le secours efficace de la
grâce divine. Nous voulons que vous
trouviez un gage de ces faveurs et une
preuve de notre paternelle bienveil
lance dans la bénédiction apostolique
que du fond de notre cœur Nous accor
dons à tous les pasteurs des âmes et à
leurs troupeaux, à tous les prédicateurs*
du carême et à leurs travaux apostoli
ques.
On nous écrit de Rome, le 5 mars :
« U Osservatore romano annonce au
jourd'hui officiellement la nouvelle de
la nominatioa du cardinal Franchi au
po-te de secrétaire d'Etat. Son Emi-
oence a été, le jour même, reç ue en au
dience particulière par Sa Sainteté.
« Le Saint-Père a daigné aussi rece
voir aujourd'hui les membres qui com
posent le bureau du comité général des
cercle* catholiques ouvriers. La Yoce
delta Yf.rità nomme comme étant pré
sents : M. le comte de Roquefeuil, vice-
président; le secrétaire général comte
Albert de Mun, « l'étninent orateur de
v< la Chambre des député*, que tout le
* monde eoonaît »; le R. 1». Hubin,
aumônier ; M11. Maignen , M'icent,
Raoul Àucel, G. de Parseval, Max Ré-
camier.
« Le Saint-Père a daigDé manifester
4 la députatiou sa grande bieuVeillanee
-".n lui adressant de chaudes paroles
l'encouragement pour l'œuvre qu'elle
eprés-eatait et à laquelle il a dit qu'il
accordait de grand cœur la bénédiction
apostolique.
« Le Pape a reçu ensuite une dépu
ration de l'Union catholique des Roma
ines et une autre députation de la cha-
pede du trésor de Saint-Janvier de
tNaples. »
Les conférences de M. Lucien Brun
LE DROIT SB PUNIR
La question du droit de punir est liée
étroitement à la vérité religieuse. En
d'autres matières, le rapport peut
paraître moins prochain j le trait
l'union existe partout sans nul
loute, il ne_ s'accuse pas toujours
avec cette évidence immédiate. S'a-
^it-il par exemple de dotalité ou d'hy
pothèque, on peut à la rigueur dis
courir de ces choses sans, de pûn q
ibord, remonter au Décalogue. Le droit
le punir met l'homme incontinent en
présence du droit de Dieu. Il n'y a pas
l'entre-deux et de moyen terme. La loi
pénale a pour support la religion; les
,joints d'appui lui manquent au sein
d'une législation et d'une société scep
tique. La nécessité s'impose abrupte-
«nunérateurdu bien et du mal, créateur
et législateur des sociétés, ou de rayer
le nos codes les peines afflictives.
Dans une de ses récentes conférences
à la faculté catholique de Lyon, M. Lu-
ci«u Brun a abordé cette capitale ques-
Jtion, et il a rétabli, il a réédifié, fau-
trait-il dire, sur sa base chrétienne le
droit social de punir. L'enseignement
juridique officiel est condamné à une
quasi neutralité, à une façon d'équili-
brisme entre les opinions et les sectes.
De là, pour cet enseignement, la triste
nécessité de se désintéresser à peu près
des vérités de la foi, partant de ne tou
cher qu'avec précaution aux vérités
initiales du droit. Une sorte de crainte
détourne les sages selon le siècle de
trop s'aventurer à scruter le mystère
des commencements. Les commence
ments sont augustes; au commence
ment des choses et des législations, il y
a une parole de Dieu, une parole qui
est l'antécé lent de tout ce qui subsiste.
On aime mieux se persuader que le
monde et les lois n'ont pas commencé;
on se tient à distance prudente du ré
vélé, du préexistant. On se cantonne
parmi les institutions relativement mo
dernes, faites de main d'homme. Cette
science est froide ; elle peut s'empare?
de l'esprit, le tromper par l'abondance
des détails et des aspects ; elle ne ras
sasie pas les âmes. L'enseignement de
VI. Lucien Brun sé complaît aux com
mencements, plonge aux sources sa
crées. L'éminent professeur affectionne
ia contemplation des origines et des fi-
ualités, contemplation féconde, étude
éclairante, qui oriente la vie, qui fai
Iroites et sûres les doctrines du juris
consulte. ....
"""TT^ut d^aïîorïTfibnorable M. Lucien
Brun caractérise avec netteté la nature
lu droit de punir. Quelques-uns, non
sans une certaine préméditation, veulent
le confondre aveele droit de légitime
léfense, qui appartient à la société de
même qu'aux individus. Ces deux
Iroits n'ont rien de commun. Je suis
Hssaiili par un assassin; l'arme hemi-
oide est levée sur moi : je puis bles>er
grièvement l'agresseur, te tuer même
s'il ne reste que ce moyen de protéger
ma vie. C'est le droit de défense, droit
d'un moment, droit rapide, qui ne dure
jue ce que dure l'attaque, qui cesse '
l'instant où cesse pour moi le danger
de mort. Tout est dissemblable entre la
iégitime défense et le-droit de punir
La légitime défense pourrait être défi
nie : le droit de tuer 'pour n'être pas
tué ; son objet immédiat, son objet uni
que plutôt est de prévenir un crime, de
mettre physiquement le malfaiteur
tiors d'état de le consommer. Lorsque in
tervient le droit de punir, plus rien ne
peut être prévenu, le crime ou la ten
tative de crime est chose accomplie. Il
ne peut être non plus question de met
tre actuellement l'auteur du délit hors
d'état de nuire; c'est chose faite; le
cou pable est sous la main de la justice
il est désarmé, réduit à l'impuissance
d'agir. Pas davantage, il ne s'agit de
réparer le dommage causé par le mé
fait ; ce dommage peut être, .il est le
p'us ordinairement irréparable ; la jus
tice pénale ne suit pas moins imper
turbablement son cours.
Le droit de punir est autre chose que
le droit de défense; rien n'est plus ma
nifeste, eton aperçoit c'airement ce que
ce droit n'est pas. Il s'agit de détermi
ner ce qu'il est. Punir, c'est faire souf
frir à l'auteur d'un acte coupable un
mal afflictif proportionné au mal com
mis dans le délit. La juste proportion
est essentielle; le mal afflictif de la
peine opère compensation du mal mo
ral du délit Cette loi est stupéfiante et
évidente tout ensemble, elle est mys
tère et elle est axiome. Tout homme vi
vant acquiesce, toute conscience rend
témoignage de l'immuable règle : le
bien veut être rémunéré par le bien, le
mal par le mal. Le mal afflictif, le mal
pénal est compensateur, réparateur du
mal de la criminalité. La peine ne
répare pas, sans doute; elle ne pré
tend pas réparer les lésions et les torts
privés qui ont été la csnséqueDce du
crime; elle répare socialement, avec
une efficacité toute-puissante, le mal so
cial produit par la violation de la loi.
La peine, socialement, résorbe, ou plu
tôt élimine le crime ; la loi, un moment
violée, demeure plus que jamais in
vameue et inviolée, elle a le dernier
mot, le mot vainqueur. Dans tout con
flit il n'y a qu'un vainqueur, celui quia
vaincu le dernier. La loi demeure in vio
lée, disons-nous. Le transgresseur de la
loi, à l'heure où il subit sa peine, affir
me la loi, il en est le témoin, le promul-
gateur solennel. Ces choses profondes
sont immensément manifestes et en
dehors, elles tombent sous le sens vul
gaire. Les masses en ont la claire vue
et le besoin puissamment senti. Les co
des présupposent, ils n'édictent pas la
compensation du mal moral par le m'ai
afflictif. Il n'est nul besoin ae codifier
ces vérités primordiales, les lois ne les
ont pas faites, les lois en sont faites.
Tel est l'acte de punir, perpétuel ré
parateur des lésions faite» à la vérité
morale. La peine, il est vrai, n'indem
nise pas les personnes privées qui ont
souffert du délit; elle rend indemne la
société, elle assainit, elle guérit la plaie
socialement. Par le mal afflictif infligé
au coupable, la violation même de l'or
dre conspire à la victoire de l'ordre,
les transgressions et les transgresseurs
de la loi sont'pliés à la loi. Amenée à
ce point, la qmstion est loin encore
d'être résolue; il ne s'agit pas simple
ment de l'acte de punir, il s'agit du
droit de punir. Ce droit d'où vient-il?
Qui l'a donné à un homme sur un au
tre homme? Qui a investi la société de
ce terrible sacerdoce punisseur? Ici les
doctrines et les soph'smes se sont don
né carrière. Il y a eu l'hypothèse du
contrat social, imagination misérable,
qui ne peut que ruiner par la base le
droit pénal, bien loin de l'étayer. D'au
tres ont allégué le principe d'utilité.
Les peineB, par la crainte salutaire
qu'elles répandent, contiennent les in
dividus dangereux. Cette intimidation
défend la société. La société, on en con
vient, ne se trouve pas, vis-à-vis des
malfaiteurs, dans cette condition de
légitime défense immédiate, urgente,*
telle qu'elle se pro luit pour l'uomme
isolé, objet d'une agression inopinée.
Mais il y a défense indirecte, défense
médiate; il y a en cause un immense
intérêt social de conservation; c'est
assez, dit-on, pour légitimer te droit de
punir..— Non, ce n'est point assez; le
système de l'utilité est insuffisant, dé-
plpramment léger etfragile. Nous allons
voir M. Lucien Brun en faire justice;
il n'y a qu'une doctrine vraie, mise
vivement en lumière par l'éloquent pu-
bliciete i La pénalité est de droit di
vin. •
Pa. Be&rbï.
{A suivre.)
Voici comment le Soleil apprécie, en
les résumant, les conditions de la paix
qui vient d'être signée à San-Stefano :
Ces conditions ne sont pss seulement une
victoire de la Rossi? sur la Turquie, elles
sont une revanche du cabinet de Saint-Pé
tersbourg sur les cabinets de Paris et de
Lcadreë.
Lea préliminaires delà paix d'Andrind-
ple, di San-Stefano ou de Constantinople,
comme on voudra, sont la complète lacé
ration du traité de paix de 1856.
Que deviennent aujourd'hui l'indépen
dance et l'intégrité de la Turquie, garanties
par ce traité acheté au prix de tant d'ar
gent, de tant d'efforts et de tant de sang
dans une guerre d'ailleurs toute politique
et nullement nationale?
, E q Asie, la Turquie perd une portion
considérable de territoire qu'elle cède à la
Russie.
En Europe, la Turquie perd des vassaux
et des sujets.
Les Serbes et les Roumains sont défini
tivement affranchis de la tutelle du sultan.
Il n'exercera plus sur eux aucun droit de
suzeraineté.
Les Bulgares, qui étaient des sujets, de
viennent de simples vassaux, de simples
tributaires.
Enfin, la Turquie perd au profit du Mon
ténégro d'autres parcelles de son vaste
territoire.
Voi »à pour l'intégrité.
La Russie occupera la Bulgarie pendant
deux ans. Elle y aura cinquante mille hom
mes.
Elle possédera Kars, Batoum, Ardahan,
Bayazid, où elle mettra de fortes garni
sons, puis elle renverra le général Ignatieff
à Constantinople, cemma ambassadeur du
czar.
Appuyé sur Ibb garnisons d'Asie et sur
les troupes de Bulgarie, le général Igna
tieff n'aura plus qirà faire aux ministres du
sultan un signe de la main pour être écouté
et obéi.
Le général Ignatieff, plus influent que
jamais ne l'a été Bir Strafford de Redcliff
au temps de son ambassade, nous allions
dire de son règne do vingt-cinq ans, lors
qu'il rapréseatuit l'Angleterre en Turquie,
sera le vrai sultan. Voilà pour l'indépen
dance. Sera ce tout?
Rien n'est moins sûr. Déjà on parle à
Vienne d'occuper la Bosnie et l'Herzégo
vine ; déjà on jette à Londres un regard de
convoitise sur l'Egypte.
L'Earope de 1878, qui redoute les ef
froyables conséquences d'une conflagra
tion générale, s'arrangera pour échapper
au danger d'une aussi terrible lutte, par
des présents que se feront les forts et les
puissants, en grande partie au détriment
de cette même Turquie, dont ils garantis
sa'ent en commun, en 1856, dans un con
grès spéeial et solennel, l'indépendance et
l 'intégrité.
II suffit de la citation qui précède
pour faire entrevoir la portée des en
gagements auxquels on voudrait faire
adhérer les puissances qui accepteront
de prendre part à la conférence. À cet
égard, nous croyons qu'il est bon de
rappeler ce que l'Univers disait en 1871,
lorsqu'on nous proposait de même
d'aller à un congrès de Londres ima
giné pour délivrer la Russie des obli
gations du traité de Paris :
« La France, écrivait M. Louis Veuil-
lot, n'a rien à dire là où elle n'émet
trait qu'un avis que l'on pourrait mé
priser. Elle ne signe pas des traités où
aucun article ne serait écrit de sa main.
Elle ne traite pas avec les forts et se
borne à ne point reconnaître les traités
qu'ils font.
« Elle ne livrera pas sa faiblesse
présente, elle ne vendra pas sa force
future.
Elle restera dans son tombeau in
expugnable. Elle y restera comme mor
te, mais lç tombeau sera vivant. Il n'en
sortira point d'ambassadeurs, et les
ambassadeurs n'y entreront point.
« Elle ne s'occupera de paix que
chez elle et pour elle. Elle fera du fer,
elle fera du blé, elle fera des hommes.
u'il faut pour
trois cas de résistance dans les rangs de
la magistrature. Le juge d'instruction
d'Angers a formellement refusé — à ren
contre des instructions du garde des
sceaux—de venir déposer devant les com
missaires enquêteurs.
Le procureur général près la cour d'An
gers et le procureur de la République de
la même ville onteonsenti à dépeser, mais
ont refusé 4e prêter préalablement le setf-»
ment <|ui leur était déféré. •
Nous croyons savoir que le gardé des
sceaux a été immédiatement informé de
ces faits.
Le Français, qui parle aussi de cet
incident, croit savoir que M. Dufaure,
« loin de blâmer le juge d'instruction,
aurait approuvé'son abstention, à cau
se du secret professionnel résultant de
ses fonctions ; quant au refus du pro
cureur général et du procureur de la
République de prêter serment, il l'au
rait trouvé tout naturel, du moment
où, citée en leur qualité de fonction
naires, leurs témoignagnes ne pou
vaient servir que comme simples ren
seignements. »
Dans tous les cas, les magistrats
d'Angers ont donné un bon exemple,
et nous espérons qu'il sera suivi.
abitude de
ne pas compter avec les lois. Elle a
l'âme et le cœur, elle se refera l'intelli
gence et les bras.
« Et alors elle ouvrira ses portes et
elle rentrera dans le monde, non pour
étudier les choses qui s'y seront faites,
non pour se soumettre aux arrange
ments qu'on aura pris, mais pour voir
si la justice règne et si quelque peuple
mrbare a encore son pied brutal sur
quelque troupeau de la famille du
Christ. Alors la démocratie chrétienne
sera née.
« A présent donc, arrangez-vous, et
aites un équilibre européen. Fai-tesdes
conquêtes,des annexions, des empires,
des traités. La France n'en est pas,
n'est de rien.
« Nous en reparlerons dans dix ou
quinze ans, quand nous aurons ce qu'il
nous faut de fer et d'hommes, quand
nous aurons enterré dans la chaux
vive le cadavre pestilentiel de la Révo
lution, et quand la race humaine sur
e reste de la terre aura besoin du libé
rateur. »
Aujourd'hui que la Révolution dé
lient la France et paralyse tout ce qui
pourrait être tenté pour lui rendre ses
forces, qui peut nier que ce programme,
publié il y a sept ans, ne soit encore
celui qu'il convient de suivre pour que
la Fiaace ne livre pas sa faiblesse pré
sente et ne vende pas sa force future ?
On lit dans la Presse :
M. Albert Grévy, président de la com
mission d'enquêie parlementaire sur les
élections, vient d'être informé par dépêche
que la délégation dé l'Ouest, qui siège en
ce EJpmçnt à An gère, avait vu se produire
On nous écrit de Versailles (Sénat),
le 7 mars ;
Avec une exactitude toute militaire, le
ministre de la guerre vient apporter au
Sénat un nouveau projet de loi surl'état-
major. Ce projet, en somme, ne diffère
des autres que sur des questions de dé
tails, et, selon nous, il devra donner lieu
aux mêmes discussions.
Comme tous ses prédécesseufs, M. la
général Borel demande la suppression du
corps d'état-major, et son remplacement
au moyen d'un service assuré par des offi
ciera pris dans les différentes armes et qui
doivent y retourner. L'état-major com
prend une sectitn militaire et une section
géographique, il est complété par ua corps
d'officiers archivistes, etc. L'exposé des
motifs lui-même ressemble beaucoup à
tant d'autres exposés que nous avons en
tendus depuis que l'on parle d'une loi sur
l'état-major. Toute la question maintenant
est de savoir si M. le général Borel sera
plus heureux que ses prédécesseurs, et
s'il réussira à faire passer un projet qui ne
diffère pas sensiblement de ceux que nous
avons vu échouer les uns après les autrea,
soit devant la commission, soit devant le
Sénat.
Comme la séance d'aujourd'hui avait
pour but le dépôt du projet ministériel, on
n'a pas tardé à se séparer : dix minutes ont
suffi pour épuiser l'ordre du jour, et l'on a
remis à samedi la prochaine réunion. Si
gnalons cependant un petit fait qui a son
importance : M. le baron de Lareinty a dé
posé un rapport sommaire sur la proposi
tion de M. Hervé de Saisy qui demande l
revenir à l'ancien scrutin de liste pour les
élections législatives. M. de Lareinty con
clut, au nom de la commission d'initiative,
à la prise en considération : le débat sera
peut être mouvementé : il promet en tout
cas d'être intéressant.
a
On nous écrit de Versailles (Chambre
des députés), le 7 mars :
Les débuts de la séance sont égayés par
quelques petites escarmouches où les ré
publicains n'ont pas eu le beau rôle.
Le citoyen Andrieux, nommé par l'é
meute procureur de la Répufcliqué en 1870
à Lyon, s'étamt permis dans une interrup-
tionfde demonder s'il « n'y avait pas aussi
des Cassagnacs d'aventure, » M. de Cas-
sagnac père vient demander à l'imprudent
interrupteur quel sens il attache à ses pa
roles. Sont-elles offensantes? La question
est posée d'un ton calme, mais résolu.
Le citoyen Andrieux répond avec force
déhanchements, contorsions, vibrations,
foucades et saccades qu'il n'a jamais eu la
pensée d'offenser la famille de Cassagnac,
et que s'il a lancé cette interruption, c'est
parce que M. Paul de Cassagnac l'avait
blessé dans son amour pour Gambetta.
Suit un éloge de Gambetta où la flatterie
elle-même est déshonorée. C'était tout à la
fois une reculade, une platitude et un cal
cul. L'auteur de ce mélange repoussant a
été très applaudi par les républicains, qui
ont ainsi inauguré la flatterie nouvelle, la
flagornerie démocratique et sociale.
M. Granier de Cassagnac père s'est dé
claré satisfait, et il avait lieu de l'être.
On sait que la nomination des maires par
le suffrage est un des principaux articles
du credo républicain. M. Robert Mitchell
qui sait cela croit donc être agréable à la
gauche en lui demandant de mettre à son
ordre du jour un projet do loi, depuis
longtemps déposé et tendant à réaliser ce
principe. Mais à sa grande surprise, sans
doute, M. Robert Mitchell voit sa propo
sition accueillie, chez les républicains, par
des murmures désapprobateurs. Le député
delà Réole, qui est bonapartiste, se de
mande, en présence de cette attitude de la
majorité, si son rêve de restauration impé
rialiste ne serait pas réalisé, et si au lieu
d'être dans une Chambre républicaine} il
n'est pas au Corps législatif. Le vote qui
suit et par lequel la république renie le
principe même de la république, ne fait
que le confirmer dans son illusion. Le mal
heureux! il rit en descendant de la tribune.
Laissons-le rêver, jusqu'au jour où la coa
lition républicaine lui apprendra que, si,
elle embrasse la liberté, c'est, scion un
mot souvent répété, pour l'étouffer.
Mais la droite, qui ne partage pas l'illu
sion de M. Robert Mitchell» ne psut s'em
pêcher d'applaudir ironiquement au spec
tacle de démocrates foulant aux pieds leur
prétendue doctrine, et recueillant sans
Verg-ogae les armes de la tyrannie pçur lef
retourner contre leur3 adversaires.
A cette humiliation en succède ua»
autre : M. Cunéo d'Ornano, croyant se rap*
peler que les républicains (dans l'oppost*
tion) n'ont cessé de réclamer la liberté de
la presse, vient leur rappeler que le mo
ment est venu d'abroger toutes les lois qui
restreignent et oppriment cette liberté, la
liberté de penser 1 II leur propose, en con
séquence, de mettre à l'ordre du jour de
demain uû? proposition relative à l'abroga
tion des derniers lois Bur la pressé.
MaiB cette demande a le même sort que
celle de M. Robert Mitchell.
Il y a quelque temps, quand on repro
chait aux républicains leurs palinodies
scandaleuses, ils répondaient : La faute est
auSénatl
Aujourd'hui M. Cunéo d'Ornano leur fait
remarquer que cette grosse et monotone
tartuferie n'est plus de mise î N'avez-vouç
pas depuis quelques jours la majorité au
Sén at ? leur dit l'orateur.
Pour toute réponse ils ont haussé les
épaules et maintenu par un vote unanime
les lois de la tyrannie, ce qui a provoqué
une nouvelle hilarité sur les bancs de la
droite.
Après ces escarmouches, où le scepti
cisme peu rassurant des républicains s'est
s'est montré dans toute sa nudité, la Cham
bra a commencé l'examen du projet de loi
présenté par M. de Freycinet pour le ri'
chat des petites compagnies.
La discussion s'est ouverte par QQ dis~
cours de M. René Brice.
M. René Brice n'est pas favorable auJ
projet. Il a soulevé contre lui des objec»
tions très graves, tant sur le mode du ra«?
chat que sur le mode d'exploitation. U es£
étrange en effet qu'on propose de racheter
au nom de l'Etat des chemins de fer sans
être fixé sur le système que l'Etat adop
tera pour leur exploitation.
Pour nous, nous voyons dans l'esprit qui
a inspiré ce projet, dans sa nature, dans sa
tendance, dans son but caché, mais cepen
dant visible, un grave et terrible danger.
C'est un c@mmencement d'application du
communisme de Louis Blanc. Et nous n'hé
sitons pas à dire que si on entre dans cette
voie, c'en sera bientôt fait et de notre li
berté et de notre fortune.
On nous écrit de Vienne, 4 mars :
Je m'empresse de vous envoyer quel
ques renseignements inédits et parfaite
ment authentiques concernant les pourpar
lers qui ont eu lieu entre le cabinet de Bel»
grade et le général Ignatieff quelques jours
avant l'ouverture des négociations paciS-
que§ qui viennent de se terminer par la
conclusion de la paix à San Stéfano.
Vous verrez par ce qui va suivre que Itf
Serbie, malgré tous les échecs Bubis de
puis deux ans, est loin d'avoir renoncé à
l'espoir de jouer le rôle du Piémont slave/
et que M. Ristitch se berce encore de la
douce illusion d'an être le Cavouf, en tâ
chant de tirer tout le profit possible de
l 'ambition moscovite pour reconstituer/
petit à petit, sur les frontières de l 'Autri
che, l'ancien royaume d'Etienne Douchan,
Se prévalant des services indiscutables que
la Servie a rendus à la cause des Slaves,
comme ayant pris l'initiative de la guerre
avec la Turquie, le ministre serbe infor
mait le général Ignatieff que le gouverne
ment du prince Milan croyait devoir résla»
mer une nouvelle rectification des frontiè
res du côté de la Drina . Or, d'après le pro
jet élaboré par la chancellerie serbe, cette
prétendue rectification ne serait au fond
qu'une simple annexion de la Bosnie, bieo
que M. Ristitch protestât contre une sem
blable supposition, en disant « que le gou
vernement serbe voudrait, au contraire^
que la Bosnie fût réunie à la principauté à
titre d'Etat libre et autonome. »
A la suite d'une dépêche expédiée de
Saint Pétersbourg par le prince Gortscha-
koff, le général Ignatieff déclara au ministre
serbe * que le nouveau projet tendant à
créer la Serbie-Bosnie modifiait trop pro
fondément les conditions pacifiques déjà
arrêtées dans les préliminaires de paix pour
pouvoir être discuté à Andrinople. Ensuite f
il ajouta en forme de conclusion : * De grâce
« ne nous suscitezpas de difficultés,inutiles,
t surtout pour le moment, et soyez convainc
c eus que si vous aviez confié vos intérêts
« à iïautm, ils seraient infiniment moins
* sauvegardés que par nous. > Le cabinet
do Belgrade comprit la portée de Fexppee-
sion « surtout pour le moment s et n'insista
point, bien qu'il sût que la Russie aurait
besoin de son concours dans le cas d'une
guerre avec l'Autriche, car, de l'aveu des
ohefs militaires russes eux-mêmes,il serait
imprudent de compter sur l'alliance de la
Roumanie pour l'avenir. Voilà pourquoi le
gouvernement russe a pris en sérieuse
considération une partie du projet dont il
s'agit, en stipulant dans le traité de San
Ste r ano l'annexion du petit Zwornik à la
Serbie, dont il ne fut pas même question pen-
dant les pourparlers préliminaires.
D'autre-part, en prévision d'une guerre
avec l'Autriche, le quartier général russe
a conclu avec la Serbie, par l'intermédiaire
du colonel Leschanine, une convention
militaire d'après laquelle les troupes rus
ses occuperaient Belgtale et les hauteurs
de Djunis, sans compter qu'un corps d'ar
mée serait envoyé sur la Drina pour ren
forcer les troupes du celonel Ramko-Aliœ» :
piteh. La Russie prend aussi à sa charge
les frais de mobilisation de la milice serbe
et l'entretien de l'armée de la Drina peït-f
dant toute la durée de la guerre.
Je terminerai ma lettre en vous donnant
quelques informations sur la douloureuse
afTaïre des Polonais pendus par ordre des
chefs militaires russes. Sans vous parler
des détails que vous pourrez trouver dans
tous les journaux de Vienne ni deB débats
qui ont eu lieu à ce sujet au Parlement
anglais, je me bornerai à vous communi-
qaer quelques faits intéressants ot inédits»
Pendant la seconde campagne de Bulga
rie, à la fin du mois de novembre dernier»
cinq individus soupçonnés d'espionnage
ont'é'.é pendus ; trois juifs de la Bessaie-
bie et deux Polonais, dont un nommé Lat-
koweky, émigré de Russie ea 1S6S.-
Outre les-quatre médfclus pendus
phis, trois PoîCHalc cfat é'é mis en état
N° §£01. «= ËdMiori quotidi^DOG.
[\fU v
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L'UNIVERS se répond pss des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
H. Ch. LifiSiNGE, CElf et C«, G, «h» (le U Bourse.
>
FRANCS ^
PARIS, 8 MARS 1878
DISCOURS DU SAIHT-PÈRE
A.VX CUBÉS DE ROME KT AUX PRÉDICATEURS
DU CARÊME
Dans la matinée du 5 m^rs, le Saint-
Père a.reçu dans la salle du Trône les
curés de Rome avec les prédicateur»du
carême, qui lui étaieut présenté* par
S. Em. le cardinal Monaco La Valette,
vicaire géné-al de Sa Sainteté.
Le SfiJiït-Père, ayant accueilli favora
blement cette a>M*tance, loi a adressé
un très important discours, doat voici
la traduction :
C'est pour Nous une chose très agréa
ble, monsieur le cardinal, de voir au
jourd'hui en notre présence la réunion
des curés de Roipe, et avec eux tous les
prédicateurs du carême qui approche.
Accablé, surtout dans ces "premiers
jours de notre pontificat, par des pen
sées et des soucis continuels, le temps
Nous manque pour recueillir un peùde
temps notre esprit afin de vous adres
ser quelques paroles à vous, excellents
curés, qui êtes appelés à prendre une
pari des sollicitudes pastorales de l'é-
vêque de Rome, et à vous aussi qui êtes
chargés de la prédication.
Cependant, Nous n'avons pas voulu
laisser éehapper l'occasion présente de
vous communiquer quelqu'une de nos
pensées.
Nous vous dirons donc en premier
li^u que, si tous les fidèles du monde
sont l'objet de nos sollicitudes pater-
nell s, il l'est d'une façon spéciale, ce
chertroupeaude Rome au milieu du |ue!
Nous vivons et qui Nous est cùer è
tant de titres. CYst un de nos vœux les-
plus fervents et des plus ardents désirs
de notre cœur que le peuple de Rom^
conserve pure et entière la foi an
cieone, que ses mœurs fleurissent ei
échappent à la corruption, que l'on voie
grandir son attachement à ce siégf
apostolique et sa docile obéissance aux
lois et aux enseignements qu'il en re
çoit. Nous savons trop bien que, de to.u
tes parts,dans le monde, les ennemis de
l'Eglise s'efforcent par tous les moyens
d arracher de l'esprit et du cœur des fi
dèles ces inestimables trésors; mais
Noos savoBS aussi qu'ils ont pris spé
cialement pour point de mire cette
sainte cité, qui est le centre du ca
th'iliciame, et que tous les moyens sont
mis en jeu pour la conduire à l'incré
dulité et à l'immoralité.
Par conséquent, il est nécessaire que
vous tous, nos très Chers curés, vous
soyez bien pénétrés des conditions ex
ceptionnelles des temps où nous vi
vons et des dangers plus graves aux
quels sont exposées de préférence h
foi et la saine morale du peuple ro
main; il est nécessaire qu'à mesure
que croissent les périls et que redou
blent les efforts des ennemis, votre zèle
à tous croisse de même et redouble. Si
le ministère des curés fut toujours et
partout laborieux et difficile, il est cer
tain qu'aux temps où nous sommes et
dans l'intérieur de ces murs vous avez
besoin de faire appel d'une manière
plus spéciale à toute votre énergie
pour ne point faillir au but si élevé d*
votre mission ; il y faut de plus et com
me condition indispensable, un esprit
de plein et entier sacrifie», qui au-des
sus de toute considération de commo
dité ou d'intérêt vous fasse toujours
mettre la gloire de Dieu et le profit des
âmes. Soyez assurés que si vous êtes
animés de cet esprit, vous qui êtes les
ouvriers de la vigne mystique, vos fa
tigues apostoliques seront couronnées
de fruits précieux et abondants.
Le clergé de-Rome a toujours donn£
de magnifiques exemples d'abnégation
et de zèle qui l'ont rendu le modèle et
l'admiration des autres j aussi Nous
promettons-Nous de vos travaux les
plus heureux et les plus consolants ré
sultats, persuadé que ceux-ci seront
d'autant plus grands que vos soins se
ront plus assidus, votre sacrifice plus
généreux et plus entier, votre zèle plus
éclaué, votre conduite plus irrépi o-
ehabîe.
Il Nous est maintenant agréable de
Nous adresser à vous, hérauts de l'E-
viugile, qui demain devrez commencer
à répandre parmi les fi îeles la bonne
semence de la parole divine. Rappelez-
vous que cette parole annoncée autre-
ibis par les apôtres, sous l'inspiration
de 1 Esprit du Seigneur dont ils étaient
remplis, a eu la force d'arracher du
monde les mauvaises herbes des faus
ses doctrines, d'illuminer les esprits,
et~dè rallumer dans les cœurs l'amour
; sitiéère du bien et du beau ; elle a suffi
yr Convertir le monde et à le gagner
I tout entier à Jésus-Christ. Maintenant
aussi cette parole peut retirer le monde
de l'abîme vers lequel il court, h
laver de ses souillures et le soumettre
de nouveau à Jésus-Christ. .. .
Il est donc indispensable que les ora
teurs sacrés, marchant sur les traces
des apôtres, appuyés sur la vertu divi
ne plus que sur leurs propres forces et
sur les attraits de l'éloquence,_ prê
chent aux fidèles Jésus-Christ, les mys
tères de sa vie et de sa mort, sa doctri
ne et ses célestes enseignements, l'E
glise et ses sublimes prérogatives, la
divine autorité de son Ctief visible, sa
grandeur et son influence bienfaisante
pour la véritable téliciié des peuples ;
il faut qu ils combattent par des rai
sons simples et solides les erreurs les
plus pernicieuses et les plus répandues;
de nos jours, en cherchant à pénétrer
jusqu'au fond des cœurs pour les enve"
lopper dans la vérité et la vertu.
Mais pour que tout advienne selon
nos vœux et nos désirs, Nous appelons
sur les pasteurs des dînes et les hérauts
de l'Evangile l'abondance des lumières
célestes et le secours efficace de la
grâce divine. Nous voulons que vous
trouviez un gage de ces faveurs et une
preuve de notre paternelle bienveil
lance dans la bénédiction apostolique
que du fond de notre cœur Nous accor
dons à tous les pasteurs des âmes et à
leurs troupeaux, à tous les prédicateurs*
du carême et à leurs travaux apostoli
ques.
On nous écrit de Rome, le 5 mars :
« U Osservatore romano annonce au
jourd'hui officiellement la nouvelle de
la nominatioa du cardinal Franchi au
po-te de secrétaire d'Etat. Son Emi-
oence a été, le jour même, reç ue en au
dience particulière par Sa Sainteté.
« Le Saint-Père a daigné aussi rece
voir aujourd'hui les membres qui com
posent le bureau du comité général des
cercle* catholiques ouvriers. La Yoce
delta Yf.rità nomme comme étant pré
sents : M. le comte de Roquefeuil, vice-
président; le secrétaire général comte
Albert de Mun, « l'étninent orateur de
v< la Chambre des député*, que tout le
* monde eoonaît »; le R. 1». Hubin,
aumônier ; M11. Maignen , M'icent,
Raoul Àucel, G. de Parseval, Max Ré-
camier.
« Le Saint-Père a daigDé manifester
4 la députatiou sa grande bieuVeillanee
-".n lui adressant de chaudes paroles
l'encouragement pour l'œuvre qu'elle
eprés-eatait et à laquelle il a dit qu'il
accordait de grand cœur la bénédiction
apostolique.
« Le Pape a reçu ensuite une dépu
ration de l'Union catholique des Roma
ines et une autre députation de la cha-
pede du trésor de Saint-Janvier de
tNaples. »
Les conférences de M. Lucien Brun
LE DROIT SB PUNIR
La question du droit de punir est liée
étroitement à la vérité religieuse. En
d'autres matières, le rapport peut
paraître moins prochain j le trait
l'union existe partout sans nul
loute, il ne_ s'accuse pas toujours
avec cette évidence immédiate. S'a-
^it-il par exemple de dotalité ou d'hy
pothèque, on peut à la rigueur dis
courir de ces choses sans, de pûn q
ibord, remonter au Décalogue. Le droit
le punir met l'homme incontinent en
présence du droit de Dieu. Il n'y a pas
l'entre-deux et de moyen terme. La loi
pénale a pour support la religion; les
,joints d'appui lui manquent au sein
d'une législation et d'une société scep
tique. La nécessité s'impose abrupte-
et législateur des sociétés, ou de rayer
le nos codes les peines afflictives.
Dans une de ses récentes conférences
à la faculté catholique de Lyon, M. Lu-
ci«u Brun a abordé cette capitale ques-
Jtion, et il a rétabli, il a réédifié, fau-
trait-il dire, sur sa base chrétienne le
droit social de punir. L'enseignement
juridique officiel est condamné à une
quasi neutralité, à une façon d'équili-
brisme entre les opinions et les sectes.
De là, pour cet enseignement, la triste
nécessité de se désintéresser à peu près
des vérités de la foi, partant de ne tou
cher qu'avec précaution aux vérités
initiales du droit. Une sorte de crainte
détourne les sages selon le siècle de
trop s'aventurer à scruter le mystère
des commencements. Les commence
ments sont augustes; au commence
ment des choses et des législations, il y
a une parole de Dieu, une parole qui
est l'antécé lent de tout ce qui subsiste.
On aime mieux se persuader que le
monde et les lois n'ont pas commencé;
on se tient à distance prudente du ré
vélé, du préexistant. On se cantonne
parmi les institutions relativement mo
dernes, faites de main d'homme. Cette
science est froide ; elle peut s'empare?
de l'esprit, le tromper par l'abondance
des détails et des aspects ; elle ne ras
sasie pas les âmes. L'enseignement de
VI. Lucien Brun sé complaît aux com
mencements, plonge aux sources sa
crées. L'éminent professeur affectionne
ia contemplation des origines et des fi-
ualités, contemplation féconde, étude
éclairante, qui oriente la vie, qui fai
Iroites et sûres les doctrines du juris
consulte. ....
"""TT^ut d^aïîorïTfibnorable M. Lucien
Brun caractérise avec netteté la nature
lu droit de punir. Quelques-uns, non
sans une certaine préméditation, veulent
le confondre aveele droit de légitime
léfense, qui appartient à la société de
même qu'aux individus. Ces deux
Iroits n'ont rien de commun. Je suis
Hssaiili par un assassin; l'arme hemi-
oide est levée sur moi : je puis bles>er
grièvement l'agresseur, te tuer même
s'il ne reste que ce moyen de protéger
ma vie. C'est le droit de défense, droit
d'un moment, droit rapide, qui ne dure
jue ce que dure l'attaque, qui cesse '
l'instant où cesse pour moi le danger
de mort. Tout est dissemblable entre la
iégitime défense et le-droit de punir
La légitime défense pourrait être défi
nie : le droit de tuer 'pour n'être pas
tué ; son objet immédiat, son objet uni
que plutôt est de prévenir un crime, de
mettre physiquement le malfaiteur
tiors d'état de le consommer. Lorsque in
tervient le droit de punir, plus rien ne
peut être prévenu, le crime ou la ten
tative de crime est chose accomplie. Il
ne peut être non plus question de met
tre actuellement l'auteur du délit hors
d'état de nuire; c'est chose faite; le
cou pable est sous la main de la justice
il est désarmé, réduit à l'impuissance
d'agir. Pas davantage, il ne s'agit de
réparer le dommage causé par le mé
fait ; ce dommage peut être, .il est le
p'us ordinairement irréparable ; la jus
tice pénale ne suit pas moins imper
turbablement son cours.
Le droit de punir est autre chose que
le droit de défense; rien n'est plus ma
nifeste, eton aperçoit c'airement ce que
ce droit n'est pas. Il s'agit de détermi
ner ce qu'il est. Punir, c'est faire souf
frir à l'auteur d'un acte coupable un
mal afflictif proportionné au mal com
mis dans le délit. La juste proportion
est essentielle; le mal afflictif de la
peine opère compensation du mal mo
ral du délit Cette loi est stupéfiante et
évidente tout ensemble, elle est mys
tère et elle est axiome. Tout homme vi
vant acquiesce, toute conscience rend
témoignage de l'immuable règle : le
bien veut être rémunéré par le bien, le
mal par le mal. Le mal afflictif, le mal
pénal est compensateur, réparateur du
mal de la criminalité. La peine ne
répare pas, sans doute; elle ne pré
tend pas réparer les lésions et les torts
privés qui ont été la csnséqueDce du
crime; elle répare socialement, avec
une efficacité toute-puissante, le mal so
cial produit par la violation de la loi.
La peine, socialement, résorbe, ou plu
tôt élimine le crime ; la loi, un moment
violée, demeure plus que jamais in
vameue et inviolée, elle a le dernier
mot, le mot vainqueur. Dans tout con
flit il n'y a qu'un vainqueur, celui quia
vaincu le dernier. La loi demeure in vio
lée, disons-nous. Le transgresseur de la
loi, à l'heure où il subit sa peine, affir
me la loi, il en est le témoin, le promul-
gateur solennel. Ces choses profondes
sont immensément manifestes et en
dehors, elles tombent sous le sens vul
gaire. Les masses en ont la claire vue
et le besoin puissamment senti. Les co
des présupposent, ils n'édictent pas la
compensation du mal moral par le m'ai
afflictif. Il n'est nul besoin ae codifier
ces vérités primordiales, les lois ne les
ont pas faites, les lois en sont faites.
Tel est l'acte de punir, perpétuel ré
parateur des lésions faite» à la vérité
morale. La peine, il est vrai, n'indem
nise pas les personnes privées qui ont
souffert du délit; elle rend indemne la
société, elle assainit, elle guérit la plaie
socialement. Par le mal afflictif infligé
au coupable, la violation même de l'or
dre conspire à la victoire de l'ordre,
les transgressions et les transgresseurs
de la loi sont'pliés à la loi. Amenée à
ce point, la qmstion est loin encore
d'être résolue; il ne s'agit pas simple
ment de l'acte de punir, il s'agit du
droit de punir. Ce droit d'où vient-il?
Qui l'a donné à un homme sur un au
tre homme? Qui a investi la société de
ce terrible sacerdoce punisseur? Ici les
doctrines et les soph'smes se sont don
né carrière. Il y a eu l'hypothèse du
contrat social, imagination misérable,
qui ne peut que ruiner par la base le
droit pénal, bien loin de l'étayer. D'au
tres ont allégué le principe d'utilité.
Les peineB, par la crainte salutaire
qu'elles répandent, contiennent les in
dividus dangereux. Cette intimidation
défend la société. La société, on en con
vient, ne se trouve pas, vis-à-vis des
malfaiteurs, dans cette condition de
légitime défense immédiate, urgente,*
telle qu'elle se pro luit pour l'uomme
isolé, objet d'une agression inopinée.
Mais il y a défense indirecte, défense
médiate; il y a en cause un immense
intérêt social de conservation; c'est
assez, dit-on, pour légitimer te droit de
punir..— Non, ce n'est point assez; le
système de l'utilité est insuffisant, dé-
plpramment léger etfragile. Nous allons
voir M. Lucien Brun en faire justice;
il n'y a qu'une doctrine vraie, mise
vivement en lumière par l'éloquent pu-
bliciete i La pénalité est de droit di
vin. •
Pa. Be&rbï.
{A suivre.)
Voici comment le Soleil apprécie, en
les résumant, les conditions de la paix
qui vient d'être signée à San-Stefano :
Ces conditions ne sont pss seulement une
victoire de la Rossi? sur la Turquie, elles
sont une revanche du cabinet de Saint-Pé
tersbourg sur les cabinets de Paris et de
Lcadreë.
Lea préliminaires delà paix d'Andrind-
ple, di San-Stefano ou de Constantinople,
comme on voudra, sont la complète lacé
ration du traité de paix de 1856.
Que deviennent aujourd'hui l'indépen
dance et l'intégrité de la Turquie, garanties
par ce traité acheté au prix de tant d'ar
gent, de tant d'efforts et de tant de sang
dans une guerre d'ailleurs toute politique
et nullement nationale?
, E q Asie, la Turquie perd une portion
considérable de territoire qu'elle cède à la
Russie.
En Europe, la Turquie perd des vassaux
et des sujets.
Les Serbes et les Roumains sont défini
tivement affranchis de la tutelle du sultan.
Il n'exercera plus sur eux aucun droit de
suzeraineté.
Les Bulgares, qui étaient des sujets, de
viennent de simples vassaux, de simples
tributaires.
Enfin, la Turquie perd au profit du Mon
ténégro d'autres parcelles de son vaste
territoire.
Voi »à pour l'intégrité.
La Russie occupera la Bulgarie pendant
deux ans. Elle y aura cinquante mille hom
mes.
Elle possédera Kars, Batoum, Ardahan,
Bayazid, où elle mettra de fortes garni
sons, puis elle renverra le général Ignatieff
à Constantinople, cemma ambassadeur du
czar.
Appuyé sur Ibb garnisons d'Asie et sur
les troupes de Bulgarie, le général Igna
tieff n'aura plus qirà faire aux ministres du
sultan un signe de la main pour être écouté
et obéi.
Le général Ignatieff, plus influent que
jamais ne l'a été Bir Strafford de Redcliff
au temps de son ambassade, nous allions
dire de son règne do vingt-cinq ans, lors
qu'il rapréseatuit l'Angleterre en Turquie,
sera le vrai sultan. Voilà pour l'indépen
dance. Sera ce tout?
Rien n'est moins sûr. Déjà on parle à
Vienne d'occuper la Bosnie et l'Herzégo
vine ; déjà on jette à Londres un regard de
convoitise sur l'Egypte.
L'Earope de 1878, qui redoute les ef
froyables conséquences d'une conflagra
tion générale, s'arrangera pour échapper
au danger d'une aussi terrible lutte, par
des présents que se feront les forts et les
puissants, en grande partie au détriment
de cette même Turquie, dont ils garantis
sa'ent en commun, en 1856, dans un con
grès spéeial et solennel, l'indépendance et
l 'intégrité.
II suffit de la citation qui précède
pour faire entrevoir la portée des en
gagements auxquels on voudrait faire
adhérer les puissances qui accepteront
de prendre part à la conférence. À cet
égard, nous croyons qu'il est bon de
rappeler ce que l'Univers disait en 1871,
lorsqu'on nous proposait de même
d'aller à un congrès de Londres ima
giné pour délivrer la Russie des obli
gations du traité de Paris :
« La France, écrivait M. Louis Veuil-
lot, n'a rien à dire là où elle n'émet
trait qu'un avis que l'on pourrait mé
priser. Elle ne signe pas des traités où
aucun article ne serait écrit de sa main.
Elle ne traite pas avec les forts et se
borne à ne point reconnaître les traités
qu'ils font.
« Elle ne livrera pas sa faiblesse
présente, elle ne vendra pas sa force
future.
Elle restera dans son tombeau in
expugnable. Elle y restera comme mor
te, mais lç tombeau sera vivant. Il n'en
sortira point d'ambassadeurs, et les
ambassadeurs n'y entreront point.
« Elle ne s'occupera de paix que
chez elle et pour elle. Elle fera du fer,
elle fera du blé, elle fera des hommes.
u'il faut pour
trois cas de résistance dans les rangs de
la magistrature. Le juge d'instruction
d'Angers a formellement refusé — à ren
contre des instructions du garde des
sceaux—de venir déposer devant les com
missaires enquêteurs.
Le procureur général près la cour d'An
gers et le procureur de la République de
la même ville onteonsenti à dépeser, mais
ont refusé 4e prêter préalablement le setf-»
ment <|ui leur était déféré. •
Nous croyons savoir que le gardé des
sceaux a été immédiatement informé de
ces faits.
Le Français, qui parle aussi de cet
incident, croit savoir que M. Dufaure,
« loin de blâmer le juge d'instruction,
aurait approuvé'son abstention, à cau
se du secret professionnel résultant de
ses fonctions ; quant au refus du pro
cureur général et du procureur de la
République de prêter serment, il l'au
rait trouvé tout naturel, du moment
où, citée en leur qualité de fonction
naires, leurs témoignagnes ne pou
vaient servir que comme simples ren
seignements. »
Dans tous les cas, les magistrats
d'Angers ont donné un bon exemple,
et nous espérons qu'il sera suivi.
abitude de
ne pas compter avec les lois. Elle a
l'âme et le cœur, elle se refera l'intelli
gence et les bras.
« Et alors elle ouvrira ses portes et
elle rentrera dans le monde, non pour
étudier les choses qui s'y seront faites,
non pour se soumettre aux arrange
ments qu'on aura pris, mais pour voir
si la justice règne et si quelque peuple
mrbare a encore son pied brutal sur
quelque troupeau de la famille du
Christ. Alors la démocratie chrétienne
sera née.
« A présent donc, arrangez-vous, et
aites un équilibre européen. Fai-tesdes
conquêtes,des annexions, des empires,
des traités. La France n'en est pas,
n'est de rien.
« Nous en reparlerons dans dix ou
quinze ans, quand nous aurons ce qu'il
nous faut de fer et d'hommes, quand
nous aurons enterré dans la chaux
vive le cadavre pestilentiel de la Révo
lution, et quand la race humaine sur
e reste de la terre aura besoin du libé
rateur. »
Aujourd'hui que la Révolution dé
lient la France et paralyse tout ce qui
pourrait être tenté pour lui rendre ses
forces, qui peut nier que ce programme,
publié il y a sept ans, ne soit encore
celui qu'il convient de suivre pour que
la Fiaace ne livre pas sa faiblesse pré
sente et ne vende pas sa force future ?
On lit dans la Presse :
M. Albert Grévy, président de la com
mission d'enquêie parlementaire sur les
élections, vient d'être informé par dépêche
que la délégation dé l'Ouest, qui siège en
ce EJpmçnt à An gère, avait vu se produire
On nous écrit de Versailles (Sénat),
le 7 mars ;
Avec une exactitude toute militaire, le
ministre de la guerre vient apporter au
Sénat un nouveau projet de loi surl'état-
major. Ce projet, en somme, ne diffère
des autres que sur des questions de dé
tails, et, selon nous, il devra donner lieu
aux mêmes discussions.
Comme tous ses prédécesseufs, M. la
général Borel demande la suppression du
corps d'état-major, et son remplacement
au moyen d'un service assuré par des offi
ciera pris dans les différentes armes et qui
doivent y retourner. L'état-major com
prend une sectitn militaire et une section
géographique, il est complété par ua corps
d'officiers archivistes, etc. L'exposé des
motifs lui-même ressemble beaucoup à
tant d'autres exposés que nous avons en
tendus depuis que l'on parle d'une loi sur
l'état-major. Toute la question maintenant
est de savoir si M. le général Borel sera
plus heureux que ses prédécesseurs, et
s'il réussira à faire passer un projet qui ne
diffère pas sensiblement de ceux que nous
avons vu échouer les uns après les autrea,
soit devant la commission, soit devant le
Sénat.
Comme la séance d'aujourd'hui avait
pour but le dépôt du projet ministériel, on
n'a pas tardé à se séparer : dix minutes ont
suffi pour épuiser l'ordre du jour, et l'on a
remis à samedi la prochaine réunion. Si
gnalons cependant un petit fait qui a son
importance : M. le baron de Lareinty a dé
posé un rapport sommaire sur la proposi
tion de M. Hervé de Saisy qui demande l
revenir à l'ancien scrutin de liste pour les
élections législatives. M. de Lareinty con
clut, au nom de la commission d'initiative,
à la prise en considération : le débat sera
peut être mouvementé : il promet en tout
cas d'être intéressant.
a
On nous écrit de Versailles (Chambre
des députés), le 7 mars :
Les débuts de la séance sont égayés par
quelques petites escarmouches où les ré
publicains n'ont pas eu le beau rôle.
Le citoyen Andrieux, nommé par l'é
meute procureur de la Répufcliqué en 1870
à Lyon, s'étamt permis dans une interrup-
tionfde demonder s'il « n'y avait pas aussi
des Cassagnacs d'aventure, » M. de Cas-
sagnac père vient demander à l'imprudent
interrupteur quel sens il attache à ses pa
roles. Sont-elles offensantes? La question
est posée d'un ton calme, mais résolu.
Le citoyen Andrieux répond avec force
déhanchements, contorsions, vibrations,
foucades et saccades qu'il n'a jamais eu la
pensée d'offenser la famille de Cassagnac,
et que s'il a lancé cette interruption, c'est
parce que M. Paul de Cassagnac l'avait
blessé dans son amour pour Gambetta.
Suit un éloge de Gambetta où la flatterie
elle-même est déshonorée. C'était tout à la
fois une reculade, une platitude et un cal
cul. L'auteur de ce mélange repoussant a
été très applaudi par les républicains, qui
ont ainsi inauguré la flatterie nouvelle, la
flagornerie démocratique et sociale.
M. Granier de Cassagnac père s'est dé
claré satisfait, et il avait lieu de l'être.
On sait que la nomination des maires par
le suffrage est un des principaux articles
du credo républicain. M. Robert Mitchell
qui sait cela croit donc être agréable à la
gauche en lui demandant de mettre à son
ordre du jour un projet do loi, depuis
longtemps déposé et tendant à réaliser ce
principe. Mais à sa grande surprise, sans
doute, M. Robert Mitchell voit sa propo
sition accueillie, chez les républicains, par
des murmures désapprobateurs. Le député
delà Réole, qui est bonapartiste, se de
mande, en présence de cette attitude de la
majorité, si son rêve de restauration impé
rialiste ne serait pas réalisé, et si au lieu
d'être dans une Chambre républicaine} il
n'est pas au Corps législatif. Le vote qui
suit et par lequel la république renie le
principe même de la république, ne fait
que le confirmer dans son illusion. Le mal
heureux! il rit en descendant de la tribune.
Laissons-le rêver, jusqu'au jour où la coa
lition républicaine lui apprendra que, si,
elle embrasse la liberté, c'est, scion un
mot souvent répété, pour l'étouffer.
Mais la droite, qui ne partage pas l'illu
sion de M. Robert Mitchell» ne psut s'em
pêcher d'applaudir ironiquement au spec
tacle de démocrates foulant aux pieds leur
prétendue doctrine, et recueillant sans
Verg-ogae les armes de la tyrannie pçur lef
retourner contre leur3 adversaires.
A cette humiliation en succède ua»
autre : M. Cunéo d'Ornano, croyant se rap*
peler que les républicains (dans l'oppost*
tion) n'ont cessé de réclamer la liberté de
la presse, vient leur rappeler que le mo
ment est venu d'abroger toutes les lois qui
restreignent et oppriment cette liberté, la
liberté de penser 1 II leur propose, en con
séquence, de mettre à l'ordre du jour de
demain uû? proposition relative à l'abroga
tion des derniers lois Bur la pressé.
MaiB cette demande a le même sort que
celle de M. Robert Mitchell.
Il y a quelque temps, quand on repro
chait aux républicains leurs palinodies
scandaleuses, ils répondaient : La faute est
auSénatl
Aujourd'hui M. Cunéo d'Ornano leur fait
remarquer que cette grosse et monotone
tartuferie n'est plus de mise î N'avez-vouç
pas depuis quelques jours la majorité au
Sén at ? leur dit l'orateur.
Pour toute réponse ils ont haussé les
épaules et maintenu par un vote unanime
les lois de la tyrannie, ce qui a provoqué
une nouvelle hilarité sur les bancs de la
droite.
Après ces escarmouches, où le scepti
cisme peu rassurant des républicains s'est
s'est montré dans toute sa nudité, la Cham
bra a commencé l'examen du projet de loi
présenté par M. de Freycinet pour le ri'
chat des petites compagnies.
La discussion s'est ouverte par QQ dis~
cours de M. René Brice.
M. René Brice n'est pas favorable auJ
projet. Il a soulevé contre lui des objec»
tions très graves, tant sur le mode du ra«?
chat que sur le mode d'exploitation. U es£
étrange en effet qu'on propose de racheter
au nom de l'Etat des chemins de fer sans
être fixé sur le système que l'Etat adop
tera pour leur exploitation.
Pour nous, nous voyons dans l'esprit qui
a inspiré ce projet, dans sa nature, dans sa
tendance, dans son but caché, mais cepen
dant visible, un grave et terrible danger.
C'est un c@mmencement d'application du
communisme de Louis Blanc. Et nous n'hé
sitons pas à dire que si on entre dans cette
voie, c'en sera bientôt fait et de notre li
berté et de notre fortune.
On nous écrit de Vienne, 4 mars :
Je m'empresse de vous envoyer quel
ques renseignements inédits et parfaite
ment authentiques concernant les pourpar
lers qui ont eu lieu entre le cabinet de Bel»
grade et le général Ignatieff quelques jours
avant l'ouverture des négociations paciS-
que§ qui viennent de se terminer par la
conclusion de la paix à San Stéfano.
Vous verrez par ce qui va suivre que Itf
Serbie, malgré tous les échecs Bubis de
puis deux ans, est loin d'avoir renoncé à
l'espoir de jouer le rôle du Piémont slave/
et que M. Ristitch se berce encore de la
douce illusion d'an être le Cavouf, en tâ
chant de tirer tout le profit possible de
l 'ambition moscovite pour reconstituer/
petit à petit, sur les frontières de l 'Autri
che, l'ancien royaume d'Etienne Douchan,
Se prévalant des services indiscutables que
la Servie a rendus à la cause des Slaves,
comme ayant pris l'initiative de la guerre
avec la Turquie, le ministre serbe infor
mait le général Ignatieff que le gouverne
ment du prince Milan croyait devoir résla»
mer une nouvelle rectification des frontiè
res du côté de la Drina . Or, d'après le pro
jet élaboré par la chancellerie serbe, cette
prétendue rectification ne serait au fond
qu'une simple annexion de la Bosnie, bieo
que M. Ristitch protestât contre une sem
blable supposition, en disant « que le gou
vernement serbe voudrait, au contraire^
que la Bosnie fût réunie à la principauté à
titre d'Etat libre et autonome. »
A la suite d'une dépêche expédiée de
Saint Pétersbourg par le prince Gortscha-
koff, le général Ignatieff déclara au ministre
serbe * que le nouveau projet tendant à
créer la Serbie-Bosnie modifiait trop pro
fondément les conditions pacifiques déjà
arrêtées dans les préliminaires de paix pour
pouvoir être discuté à Andrinople. Ensuite f
il ajouta en forme de conclusion : * De grâce
« ne nous suscitezpas de difficultés,inutiles,
t surtout pour le moment, et soyez convainc
c eus que si vous aviez confié vos intérêts
« à iïautm, ils seraient infiniment moins
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do Belgrade comprit la portée de Fexppee-
sion « surtout pour le moment s et n'insista
point, bien qu'il sût que la Russie aurait
besoin de son concours dans le cas d'une
guerre avec l'Autriche, car, de l'aveu des
ohefs militaires russes eux-mêmes,il serait
imprudent de compter sur l'alliance de la
Roumanie pour l'avenir. Voilà pourquoi le
gouvernement russe a pris en sérieuse
considération une partie du projet dont il
s'agit, en stipulant dans le traité de San
Ste r ano l'annexion du petit Zwornik à la
Serbie, dont il ne fut pas même question pen-
dant les pourparlers préliminaires.
D'autre-part, en prévision d'une guerre
avec l'Autriche, le quartier général russe
a conclu avec la Serbie, par l'intermédiaire
du colonel Leschanine, une convention
militaire d'après laquelle les troupes rus
ses occuperaient Belgtale et les hauteurs
de Djunis, sans compter qu'un corps d'ar
mée serait envoyé sur la Drina pour ren
forcer les troupes du celonel Ramko-Aliœ» :
piteh. La Russie prend aussi à sa charge
les frais de mobilisation de la milice serbe
et l'entretien de l'armée de la Drina peït-f
dant toute la durée de la guerre.
Je terminerai ma lettre en vous donnant
quelques informations sur la douloureuse
afTaïre des Polonais pendus par ordre des
chefs militaires russes. Sans vous parler
des détails que vous pourrez trouver dans
tous les journaux de Vienne ni deB débats
qui ont eu lieu à ce sujet au Parlement
anglais, je me bornerai à vous communi-
qaer quelques faits intéressants ot inédits»
Pendant la seconde campagne de Bulga
rie, à la fin du mois de novembre dernier»
cinq individus soupçonnés d'espionnage
ont'é'.é pendus ; trois juifs de la Bessaie-
bie et deux Polonais, dont un nommé Lat-
koweky, émigré de Russie ea 1S6S.-
Outre les-quatre médfclus pendus
phis, trois PoîCHalc cfat é'é mis en état
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