Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1878-02-26
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 février 1878 26 février 1878
Description : 1878/02/26 (Numéro 3790). 1878/02/26 (Numéro 3790).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi 26 Février 1878
N° 3790. — Edition quotidienne.
Mardi 26 Février 1878
PARIS
Un ail 58 fr.
Six mois ............ r . . 30
Trois mois. . 16
Le Numéro, à Paris....... 15 cent.
— Départements.. 20 —
bureaux
Paris, 10, nié des Saints-Pères
On 6 abonne, à Rome, via delfe-Stinaate, 22, 23, 24
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Un an. 58 fr.
Six mois 30
Trois mois i6
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n 14 . :
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nement expire le 28 février sont priés dè
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doit être accompagnée d'une des dernières
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poste.
:
FRANCE
PARIS, 25 FÉVRIER 1878
Si le Saint-Père doit rester prisonnier
coifime l'a été Pie JX, par un même con
seil de devoir et de grandeur, le monde
en sera affligé, point surpris. Le drame
est dans la nature des choses commen
cées et des Hommes en présence."îtya
du nouveau sur la terre, rien de chan
gé. C'est le vieux combat de l'Homme
contre Dieu et contre l'humanité. Les
petits hommes de l'Homme jouent leur
rôle d'orgueil et de folie; les glorieux
élus de la Providence rempliront leur
mission de sacrifice, de miséricorde
et de victoire.
Hùmbert I", nouvel adversaire du
nouveau lion de Juda, qui a rompu avec
le vieux sang de sa dynastie pour être
plus pleinement le roi du droit nouveau
songe, dit-on, à assigner au Pape le
palais de Latran, afin de préparer au
Vatican les splendeurs de sa monar
chie. On peut lui supposer cè dessein.
Saint-Pierre deviendrait son église do
mestique où la royauté piémontaise
pourrait (si elle le jugeait à jsropos) se
faire sacrer plus dignement. La basili
que vaticane n'est que l'église du Pape
et du monde : elle deviendrait la cha
pelle du roi. Voilà une fantaisie magni
fique et qui montre que la royauté ita
lienne sent sa valeur et veut son ave
nir. Le roi du droit nouveau veut que
le droit nouveau soit bien logé. Mais
peut-être qu'il s'en fait accroire. Le
monde quoique bien diminué est de
taille à penser encore que Saint-Pierre
de Rome n'a pas été fait pour cela.
Quels que soient les desseins du roi
d'Italie, on a lieu de croire que si le
Saint Père, expulsé du Vatican, était
pressé d'accepter un autre séjour dans
Rome, il conseillerait d'abord à S. M.
subalpine de changer elle-même de de
meure et de s'en aller du Quirinal, où
les rois étrangers semblent exposés à
devenir plus malades qu'ils ne vou
draient ; et le Pape ajouterait que, pour
lui, forcé de quitter le Vatican, il n'au
rait de goût particulier que pour lé
château Saint-Ange, lequel d'ailleurs
lui^appartieni.
Après le rapt de Rome, Pie IX s'est
réfugié dans le tombeau de saint Pier
re, qui est sa forteresse, et rejetant
tout autre conseil, s'est tenu là. Ainsi
fera Léon XIII. Enlevé du tombeau de
saint Pierre, il n'acceptera qu'une au
tre prison. En prison, il est encore chez
lui. La prison est aussi une demeure
de saint Pierre. C'est dans la prison
Mamertine qu'on l'a pris pour le me
ner à la mort. Tant que Dieu le permet
tra,: le roi Humbert à le choix du
genre de prison et du genre de mort.
C'est un privilège du moment qui
n'est pas concédé aux seuls rois d'I
talie. Le Pape ne dispute pas là-des
sus. Il se laisse tout ravir et ne re
fuse que les adoucissements ; sa seule
volonté est d'être libre et chez lui.
Partout ailleurs, il serait non pas li
bre, mais errant, et il revendiquerait
son droit, parce que son droit est le
droit de Dieu, Les peuples ont besoin
de savoir toujours où est le Christ.
Lorsqu'il est en prison, l'on peut dé
fier le monde de ne le savoir pas. Là
où est le Christ, là aussi est Pierre.
C'est Pierre qui le dit. Il suffit. Le roi
de Piémont n'est pas assez puissant
pour obliger le monde à croire autre
chose.
Qu'ensuite il prenne, s'il veut, le Va
tican et le Latran. Dieu saura, de son
côté, trouver Sa Majesté et l'envoyer
prendre à son heure. De même que
Dieu à appelé Pierre de la prison Ma
mertine pour le placer au Vatican, de
même, ayant pris le roi, il fera du roi
et de la royauté ce qu'il voudra.
Nul moyen d'empêcher le Pape et les
peuples de se rappeler une chose si au
thentique, si ancienne et si fréquente.
Ils agissent en conséquence. Les rois
s'en vont; ni les Papes ni les peuples
ne meurent. Ils attendent.
Notre saint Louis, roi selon le Pape
et selon le peuple, étant prisonnier des
Sarrasins, refusait de recouvrer sa li
berté par une transaction que condam
nait sa conscience hautaine de roi de
France et de chrétien. Les Sarrasins
menaçaient de le tuer. Il leur répon
dit : « Le corps de moi vous pourrez
« bien occire, mais l'âme n'ooçirez-
« vous pas. »
C'est ainsi que les vrais chefs du
peuple chrétien font retentir le sursum
corda, qui les réveille infailliblement
lorsqu'on est parvenu à les endormir.
Alors les cœurs palpitent et toutes les
ruses sont brisées. Ce qui perdra tou
jours les eunemis du Christ, c'est d'i
gnorer combien la conscience humai
nereste -opiniâtrement éprisedeDieu.-
Louis V euilloi.
On dit que M. le baron Baude, am
bassadeur de France auprès du Pape,
sera prochainement remplacé à ce
poste ; on ajoute qu'il n'a été conservé
jusqu'ici que par égard pour Pie IX,
qui l'avait désiré lorsque M. de Cor-
celte se retira. Ce fait serait également
à l'honneur de Pie IX, de M. Baude et
même de M. Waddington. Si ce der
nier a vraiment craint de désobli
ger Pie IX, il faut lui en savoir gré. Ce
serait une bonne note pour lui de n'a
voir pas voulu ajouter quelques gout
tes d'amertume à la coupe déjà si rem
plie que Pie IX devait vider avant de
quitter le monde. Quel besoin avait en
effet M. Waddington de retirer de la
vue de Pie IX un visage qui lui offrait
encore les traits de la vieille France
courtoise et chrétienne? Il y a daps
Rome assez de Piémontais, sans en
glisser encore d'autres sous des habits
qui leur eussent permis de pénétrer
auprès du saint octogénaire martyr;
car nous pensons que l'habit purement
waddmgtonien différera peu de l'habit
jurement piémontais. C'est ce que M.
tournier a fait voir, et, après lui,M7de
Noailles.
M. Baude, quoiqu'à peu près en dis
grâce, n'a pas laissé de servir son gou
vernement. M. Waddington a dû
S'estimer heureux de l'avoir sous la
main, à peu près contre son gré. Un
homme de bon sens eÇde bonnes façons,
qui entend les ataires et les usagés,
qui ne fait pas rougir ses nationaux, à
qui les honnêtes gens ne craignent pas
de parler et qui peut se mettre à genoux
devant le lit de mort où le Pape reçoit
le viatique, quelle chance en ce mo
ment pour les ministres de la républi
que! Il conviendrait mal au gouverne
ment de n'avoir à Rome, où se rendent
beaucoup de chrétiens, qu'un ambas
sadeur d'espèce pétroleuse. Ce fut le
tort et le défaut de la république primi
tive. Ses agents firent beaucoup d'hor
ribles fredaines du genre patriotique,
dont la France n'est pas encore bien re
mise.
La République actuelle est une chose,
à laquelle il est difficile de donner une
figure honorable et sensée. Qu'est -elle?
que veut-elle? Tout le monde l'ignore,
et elle aussi. Elle est sans politique,
sans religion, sans date et même sans
état-civil. Elle a été trouvée on ne sait
où, fille putative d'un soldat prussien.
Un accoucheur anonyme, devenu lé
gendaire, l'a ramassée en quelque lieu
obscur et mal hanté, on ne sait pas au
juste à quel moment. Est-elle baptisée?
A quel autel? La plupart de ses par
raiDS n'ont ni domicile certain ni culte
connu. Aura-t-elle une postérité? On se
le demande et on ne se répond pas.
Que d'absences! Comment badigeon
ner tant de taches et de lacunes, sur
tout à Rome, si habituée à toutes les
convenances et à toutes les régulari
tés?
Voilà de quoi réfléchir, et M. Wad
dington , qui paraît ne vouloir pas
prendre à la légère son devoir de choi
sir les ambassadeurs, doit y regarder
deux fois avant d'arrêter son nouvel
envoyé, s'il le découvre.
Louis V ieillot-
On nous écrit de Rome, le 22 fé
vrier :
« Comme vous le savez déjà, avant
de procéder à l'élection du nouveau
Pape, les cardinaux ont délibéré et si
gné une protestation contre l'usurpa
tion des Etats de l'Eglise.
« Cette protestation, adressée aux
puissances, sera très prochainement
publiée. Elle n'apprendra rien aux ca
tholiques qui ne doutaient pas que cet
acte eut précédé les opérations du Con
clave, mais elle montrera aux nouvel
listes qui s'amusent à débiter tant de
sottes histoires sur les dispositions de
tel ou tel groupe de cardinaux, quel
esprit animait le Sacré Collège.
« Quand les ennemis du pouvoir
temporel auront lu ce document signé
de tous les cardinaux, ils compren
dront peut-être que la réconciliation
ne sera possible qu'après les répara
tions. »
On nous écrit également dé Rome,
le 23 février :
« Parmi les pèlerins admis hier ven
dredi à l'audience du Pape, se trou
vait le porteur de l'adresse qui a été
remise il y a quelques jours au Sacré-
Collége de la part d'un grand nombre
de sénateurs et de députés catholiques
français,
« Sa Sainteté a daigné exprimer
encore une fois l'heureuse impression
produite sur le Sacré-Collége par cette
adresse, et le pèlerin chargé de cette
mission ayant dit ^u'il se taisait l'in
terprète des sentiments d'un inaltéra
ble dévouèment de la part des mêmes
personnages envers le nouveau Pape,
Léon XIII a répondu qu'il accueillait
avec plaisir cette déclaration et qu'il
lui demandait de transmettre aux re
Nous reoevons de Rome la dépêche
suivante:
Rome, 25 février, 9 h. 35, matin.
Le couronnement de Noire Saint Père le
Pape Léon XIII aura lieu très probable
ment dimanche prochain 3 mars.
SOUSCRIPTION
POUR
LE DON DE JOYEUX AVÈNEMENT
DE SA. SAINTETÉ LEON XIII
Sa Sainteté Pie IX (somme
provenant d'une ancienne libé
ralité de Pie IX, restituée à
1
rance qu'il appelait sur eux les béné
dictions divines,
-•»
Léon XIII) (1)
10,000
MM.
Louis-Veuillot
200
Eugène Veuiilot
100
Léon Aubineau
100
L'abbé J ules Morel
25
Ph. Serret
25
Arthur Loth
25
Auguste Roussel
25
A. Rastoul
25
Paul Lapeyre
25
B. Ghauvelot
10
L. Nemours-Godré
25
L. Tavernier
25
G. Hcillard
"25
S-Disquets
..
25
Claudius Lavergne
J. del Castillo
25
H.-G. Fromm
25
Louis Leclerc
25
M. et Mme Eugène de Margerie
100
El. G. Marguerit
100
E. Lafon
10
L'abbé Bernaud, curé de Sainte-
Radegonde, à Poitiers
20
Mme la marquise de Champagné 1,000
Comte de W&ziers
300
Confrérie de Saint-Pierre (cha
pelle des Prêtres de la Miséri
corde)
120
M. Libman
20
D...
5
Divers catholiques
551
Paul de Chazotte, à Mangardy
Mme veuve Klipsch
42
20
Ganidel, curé de Cambon
5
Ansault, à Auxerre
100
Somme recueillie à Oran (Algé
rie)
50
Pouré, curé-doyen de Laruns
63
Ua missionnaire apostolique
5
Jupin, curé ds Saint>-Remi
5
Anonyme du dio-è^e de Laval
30
De la B oise, à la Butte au Val-
Saint Peré
12
Msquère, auœônier aux Andelys
15
Sallot, curé d'Arc-les-Gray
75
Démésy, vicaire ib..
10
Mangot, curé de Bourré
20
Ad multos annos
50
Alex, de Saint-Albin
10
A. Léon-Pierre, amour et obéis
sance, l'abbé Dolez, vicaire de
Saint-Géry à Cambrai
20
Le président du comité catholique
de Vitré
50
Da clergé de Maçon :
Tachon, archiprêtre de Saint-
Vincent.—Naulin. archiprêtre
de Saint Pierre.—Bonnot, cha
noine honoraire, curé de Saint
Clément. Taboureau; chanoine
honoraire, aumônier du pen
sionnat des Saints-Anges. —
Nuguet, chanoine honoraire,
aumônier de la Visitation. —
Dalloz, aumônier du lycée La
martine.—Cbâtillon, aumônier
des sœurs Saint-Charles. —
Franç\i', aumônier de la pri
son.— Thibaut, aumônier de
la Sainte-Famille. — Jusseau
aumônier de la Charité. —Ghi-
zelle, aumônier de l'Hôtel-
Dieu. — Noirot, anmôcier du
pensionnat du St Sacrement.
Acary, aumônier de l'Ecole
normale.— Servault, aumônier
de la Providence. — Gambut,
aumônier de la Miséricorde.-—
.Jacob, Digoy, Tallemard, prê
tres habitués.—Flèche.—Mar
tin, vicaire de St-Vinceht* —
Meunier, vie., ib. — Alin, vie.
de St-Pierre.—Moùterde,vic.,
ib..
Plusieurs personnes de Versail
les par le R. P. Leroy
Fieuzal, curé de Lizac
156
40
10
(1) La charité de Pie IX pour Y Univers
s'est manifestée à plusieurs reprises par des
dons spontanés et généreux. Il nous est
permis de nous en glorifier aujourd'hui.
Lors de la suppression par décret impé
rial, qui proscrivait le rédacteur en chef et
ne lui laissait pas même son travail, le
Saint-Père le sut et, voulant secourir cet
écrivain, lui fit remettre spontanément
douze mille francs pour valoir son traite
ment d'une aanée, lui ordonnant en même
temps d'être sans inquiétude.
L'année suivante, il lui servit cinq mille
francs comme premier terme d'une nouvel
le allocation. Mais l'écrivain demanda la
permission de ne pas accepter cette secon
de générosité, se trouvant plus riche que
son bienfaiteur, et les cinq mille francs fu
rent déposés pour le denier de Saint Pierre
entre les mains de S. Exc. Mgr le nonce
Sacooni.
Ëa 1867, lorsque l'Univers put reparai-
tr, Pie IX voulut tout de suite aider aux
premiers frais qui pouvaient être trop con
sidérables pour les faibles ressources de
ceux qui entreprenaient de relever l'œuvre
détruite depuis sept ans. Par son ordre, le
cardinal-secrétaire d'Etat donna au rédac
teur en chef une somme de quiDze mille
francs. Grâse à l'empressement des catho
liques, le secours ne se trouva point né
cessaire. Deux mille francs seulement fu
rent employés comme une pierre de fonda
tion reçue de Dieu. Cinq autres mille francs
furent acceptés, avec l'agrément du. sou
verain Pontife,dans un fond de charité des
tiné à un très ansien, très dévoué et très
pauvre serviteur de l'Eglise. Le surplus
passa au denier de Saint-Pierre par les
mains du nonce, Mgr Chigi. C'est le reste
du premier don de quinze mille francs
qui figure ici.
G. Duflos, à Paris 5
Adrien Barré, à la Malou le Bas 10
Esole libre, Notre Bame de Bou
logne-sur Mer 500 -
Le grand séminaire de Périgueux 100
L'abbé François, curé de Woui-
ville (Meuse) 50
Henry Berton 20
Le collège diocésain d'Eîouis
(Eure) 60
Meuse, près Bar-ls-Duc 5
L'abbé Laborde-Bois, curé d'A-
rette 30
Anonyme de Saint Chamond 100
Les professeurs du collège de
Rambervillers 68
Marie Cousmié 10
Quelques orphelines de l'hôpital
général de Castres 6
Marie Tahon 5
G. Mazet, curé de Fontanes (Lot) 5
Marie Aimeras, ib. 5
Mme Rozier, à Bordeaux 25
Au nom de Marie-Louise et Eu
génie Molinet 100
Le curé doyen, les vicaires et
quelques paroissiens de Ge-
rardmer 80
Le comte de Guitaut 100
Quelques enfants de Chambourcy 4
G. L., à Laballe 100
F. E. V., ex-zouave pontifical 5
Troix anonymes de Croix-Neuville 25
Le curé de Fremifontaine, témoi
gnage d'amour pour le Saint-
Père 5
Deux anonymes de Magny 50
-Ananyme-de Parthenay 5
Le colonel Butet 50
Congrégation de la Sainte-Vierge
de Montchanin-les-Mines 20
Mme Jeannin, ibid. 1
Tabary, doyen de Guise 10
Menu, vicaire, ibid, 5
Roselet, ancien vicaire, ibid. 2
Desmaret, curé de Monceau 5
Legrand, curé à MaJzy 5
Legrand (H.), curé à Proisy 5
Vasseur, curé * Lavaquaresse 5
Garet, curé à Bernoville 5
Roger, ouré.à Marly 10
Pontillion, curé à Vadencourt 5
Warnier, curé à B irnot 5
Montescot, curé à Hautevi'le 5
Luzurier, curé à Audigny 5
Herbet, curé à Villers 5
Moneuse, curé à Beaurain 5
Dupuy, curé à Iron 5
Cardon, curé à Lesquielles-Saint-
Germain 10
Dentier, curé à Grougès 5
Georges Reauaheim, ingénieur
au Creuset 10
Un professeur du séminaire de
Castres 5
Carrier, curé de Romilly-sur-
Aigre ' 4
Une pauvre ouvrière d'Eloyes 5
Rosset, ancien notaire 10
Ua prêtre du diocèse dts Beauvais 5
Un curé du diocèse de Bayonne 10
L. Castaing, curé d'Argelos 5
Un prêtre infirme, ib. 3
J. Michet, curé de Fajac-la-Re- .
lenque 5
L'abbé Jeangeot, directeur de
l'institution de Saint-Joseph, à
Vaucouleurs 5
Juet, Soulier,Volbart, Huon, pro
fesseurs à Vaucouleurs 13
Le curé de Bains, ses enfants de
la première communion et
quelques confrères 87 5
L'abbé Boulancq, à Charre 5
Gournay, curé d'Orbec en-Auge 10
Duperret, curé de Malleret 5
Mme Delarfeul, à Feiletin 5
L'abbé Bichet.du clergé de Paris 25
Une famille de Saint-Etienne, R.
G.,dévouée au souverain Pon
tife 20
Alfred Hébert, à Montivilliers 5
Raymond-Chambaud _ 5
Mme veuve GuillemiD, d'Aire-
sur-la-Lys 5
M. et Mme Léon Guillemin, ib. 5
Anonyme, ib. 2
M. et Mme G.-Léon Dufour 15
Un prêtre du diocèse de la Ro
chelle 25
Leymarie, curé de Saint-Par-
doux-la-Rivière 20
Rufflé, à Bain-de-Bretagne 5
L'abbé A. Fabre, à Poussan 50
Plusieurs doméstiques, ib. 3
Mlle. A. Lacombe, à Chabeuil
(Drôme) 2
L'Héritier, curé à Cormery 16
Hippolyte Sabatier 100
L'abbé de Tinseau, chanoine ho
noraire de Metz 20
Veuve Thomas Marasse, ib. 2 50
Total de la première liste 15.957 » »
VOssermlore romano publie les notes
suivantes :
Un nombre extraordinaire de télégram
mes sont arrivés et arrivent tous les jours
au Vatican pour féliciter notre Saint-Père
le Pape Léon XIII de son avènement au
trône pontifical. Ils sont envoyés par des
souverains, des évêques, des membres du
clergé, des personnages distingués, des
associations catholiques, des confréries,
des cercles, des instituts, etc.
Absurdes et puérils sont les récits et les
contes que la presse dévouée à la révolu
tion invente et sert à ses clients dans les
circonstances solennelles que nous tra
versons.
La Riforma confond journellement et en
toute matière les faits et les personnes, les
temps et les attributions. Elle raconte des
choses ridicules au sujet de reproches qui
auraient été adressés par Sa Sainteté à ses
gardes nobles ; ce qu'elle ajoute au sujet
de certains cardinaux est absurde.
Que dire du bruit qu'elle rapporte et
d'après lequel le commandant des gardes
suisses aurait été licencié ?
Le même journal annonce que le nou
veau Pontife a confirmé dans sa charge le
cardinal Monaco La Valetta. Le cardinal
Monaco La Valetta ne pouvait pas être
confirmé, attendu que la charge qu'il oc
cupe ne cesse pas par la mort du souve
rain Pontife,
Nous apprenons un détail édifiant
sur Sa Sainteté Léon XIII. Le cardinal
Pecci, de même que Pie IX avant d'ê
tre Pape, appartient su| tiers-ordre de
Saint-François d'Assise.
Dès la première nouvelle de l'heu
reux résultat du conclave, l'archiduc
Charles Louis, l'archiduc Louis-Victor,
frères de l'empereur, le grand-duc
Charles Salvp.tor, Mmes les archidu
chesses Marie-Thérèse , Marie-Elisa
beth, Marie Christine, Marie-Antoinet
te, Mme la duchesse de Modène et Mme
la duchesse de Wurtemberg, ont pré
senté leurs félicitations à S. Exc. le
nonce apostolique.
Quelque temps après arrivèrent à la
nonciature, dans lè même but, le per
sonnel des maisons des princes et
princesses de la famille impériale, les
ministres, l'aristocratie, et tout ce que
Vienne compte d'illustre et de haut
placé.
Un grand nombre de prêtres et de
catholiques polonais de Cracovie ont
adressé à Sa Sainteté le Pape Léon XIII
la dépêche suivante :
Ad sancli'ssimum Papam Leonem XIII. P. M.
Romas. •
Mulii poloni catholici ac praesertim sa-
cerdotes hic morantes ad pedes Sancti-
tatis Vestrae proyoluti, gaudontes et ultra
modum lœtantes de hac felicicissima, Deo
adjuvante, electione, infinitas gratiarum
actiones agunt Deo omnipotenti maximo.
Sa Sainteté a daigné faire répondre
en envoyant sa bénédiction par une
dépêche adressée à M. Polkowski, cha
noine de la cathédrale de Cracovie.
Roma, 21 februarii.
Summus pontifex Léo XIII Polonis a te
memoratis, gratias agens, apostolicam be-
nedictionem peramanter impertit.
-J- P. L ASAGNI,
Pro secretario statuB.
Voici le texte de l'adresse envoyée
par les soixante-dix-huit députés ca
tholiques bavarois à Notre Saint-Père
le Pape Léon XIII :
Leoni XUI, Pontifici Maximo nuper
crfato, immorlali3 mémorisé Pii IX,
dlgnissimo successori, Sanctissimo Patri
suo ac Domino, ex intimis cordibus gratu-
lantur, fausta quœque ao multos annos in
Summo Pontificatu precantes, devotisdmi
obsfîientissimi filii viri catholici in comitiis
regni Bavarici Monachii congregati.
Voici la motion présentée au Congrès
espagnol par le député catholique M.
Pidaî,etqui, d'après le télégraphe, a été
votée à l'unanimité :
Nous demandons à la Chambre que, tout
en rendant témoignage des sentiments re
ligieux du peuple Espagnol, elle veuille
bien charger son président d'adresser un
télégramme de félicitation à Sa Sainteté
Léon XIII, élu hier, pour gouverner l'E
glise universelle.
D'un autre côté, un grand nombre
de cathoiiques, sur l'invitation del'é-
vêque d'Areopolis, auxiliaire de Ma
drid, du vicaire ecclésiastique et des
présidents de l'association des catholi
ques et de la jeunesse catholique, se
sont réunis pour célébrer solennelle
ment l'élection 'de Léon XIII.
Hier dimanche une belle cérémonie
a eu lieu à San Francisco el Grande.
La journée a commencé par une com
munion générale. Les grands d'Espa
gne et d'autres personnages sont allés
en voiture, à dix heures, chercher le
notice apostolique, qui a- officié ponti-
fiealement. M. Sanchez de Castro, cha
noine de Léon, a prononcé un dis
cours. Le clergé, la noblesse, les
corporations scientifiques et littérai
res, les congrégations et les fidèles se
sont tour à tour remplacées pour ado
rer pendant toute la journée le Saint-
Sacrement.
La réception à l'hôtel de la noncia
ture a commencé à deux heures de l'a-
)rès midi. Un nombre considérable de
jersonnes sont allées complimenter
Son Excellence.
A quatre heures, toutes les corpora
tions, confréries et personnes invitées
se sont rendues en procession de l'é
glise de Sainte-Mari) à celle de San
Francisco, traversant tout Madrid. Un
Te Deum a été alors chanté.
Cette belle journée a été clôturée par
une séance solennelle donnée dans les
salons de la Jeunesse catholique.
Le ministre de grâce et justice a
adressé une circulaire ordonnant des
jrières pour remercier la Providence
du singulier bienfait qu'elle vient d'ac
corder à son Eglise par l'élection du
} ape. Elle ordonne qu'un Te Deum soit
chanté dans toutes les églises d'Espa
gne. Dans ce but, le ministre adressera
les lettres royales d'usage aux prélats.
Nous avons reçu hier la dépêche sui-
vântc •
Lille, 24 février, 3 h. 15, soir.
Aujourd'hui dimanche un Te Deum so
lennel a été chanté dans toutes les églises
pour célébrer l'élection du Pape.
Toute l'université catholique en corps et
en grand costume assistait à celui qui a été
célébré à Sainte-Catherine.
La ville est toute pavoisée aux couleurs
pontificales et aux armes de Léon XllI.
Ce soir, grando "illumination.
Aujourd'hui nous recevons la nou
velle dépêche que voici :
Lille, 25 février,
8 h. 40 m. du matin.
Malgré l'incertitude du temps, les illu
minations d'hier soir ont été splendides.
On a surtout remarqué et admiré celles
de l'univeriité catholique et du collège des
pères jésuites.
Pour clore dignement ces belles fêtes,
une nouvelle et abondante distribution de
pain sera faite à tous les pauvres de la ville,
le jour du couronnement de Léon XIII.
Nous recevons d'un ecclésiastique de
Mulhouse une lettre où se trouve le
passage, suivant, que nous sommes,
heureux de pouvoir reproduire :
J'ai été tout à l'heure profondément ému.
J'ai cemmuniqué au sermon, à un aulitoi-
re immense presque entièrement composé
d'ouvriers, la nouvelle da la mort de
PieIX; ils la connaiseaint tous; cependant
dès les premières paroles, ils éclatèrent en
sanglots. Cet hommage du pauvre peuple
catholique est bien éloquent.
Hier, 24 février, trentième anniver
saire de la Révolution de 1848, a eu
lieu, au cimetière de l'Est, l'inaugura
tion du monument de Ledru-Rollin."
Les journaux radicaux sont remplis
d'extase et de rengaines. Jamais ils
n'avaient vu d'aussi belles fêtes : il n'y
a que la démocratie pour en faire da
pareilles.
Le régal au Père-Lachaise a été d'élo
quence. Les vieux fantoches de 1848 ont
reparu. On a déploré l'absence de Gar-
nier-Pagés, mais on a eu le vénérable
Crémieux, et ce vieux juif n'a pas parlé
d'or.
M. Victor Hugo, qui, tout chargé en
1848 de ses oripeaux de pair constitu
tionnel, couvrait les murailles de Paris
de proclamations grotesques pour dé
noncer dans des aniithèses sonores les
violences de la liberté et du suffrage
universel, M. Victor Hugo a célébré,
hier, par des antithèses absurdes, l'al
liance du suffrage universel et de la
paix. Il a parlé du nouveau Pape
pour applaudir à la révolution italien
ne; et il a fait compliment à M. Gam-
betta. Un compliment d'OlympiO, qui
n'en fit jamais qu'à soi-même ; c'est le
comble de la gloire : le génois, qui fraie
avec les têtes couronnées et à leur dam,
va s'en enfler encore. Je ne sais, par
exemple, si l'a 8 ci en chantre de Louis
XVII a témoigné de quelque dignité. Il
a, depuis longtemps, toute honte bue;
et l'excès de son orgueil ne peut se com
parer qu'à l'excès de son avilissement.
M. Louis Blanc a lu une merveilleuse
page d 'histoire, dit le Siècle, qui. a
trouvé cependant cette page merveil
leuse trop loDgue pour se risquer à la
reproduire. Nous risquerons-nous à la
lire dans les colonnes des feuilles moins
réservées que le Siècle ?
M. Hérisson, président du conseil
municipal de Paris est venu ajouter
quelque chose, je ne sais quoi, à ces
frasques de vieux ripailleurs en go
guette.
Tout cela est si ridicule, si misérable,
si odieux que nous ne savons si nous
aurons le cœur d'y revenir. Au mo
ment où tant d'événemeuts. et d'émo-
tions préoccupent les hommes sérieux,
comment s'arrêter aux simagrées d'an
ciens histrions sur la tombe d'un mal
heureux mort en dehors des espérances
éternelles et miséricordieuses de la
sainte Eglise.«Il a eu toutes les formes
du courage», a ditM.Victor Hugo, mê
me le courage de renier son baptême
et celui aussi, malgré sa corpulence,
de passer à travers un vasistas.
Toutes les ignominies se résument
dans cette exploitation de la mort en
vue d'une ridicule gloriole de fausse
éloquence et de basse vanité?
On avait'élevé une tribune auprès de
la tombe; cette farce funèbre a été
complète.
—
*•»
Au sujet de la discussion sur l'article
10 de la loi de finances et du vote qui
l'a suivi, nous avons fait remarquer le
singulier caractère de certaines absten
tions qui s'étaient produites, et que
nous n'avons pas voulu caractériser au
trement, dans l'espoir que la plupart
des députés en cause seraient amenés
à rectifier une mention que nous de
vions considérer comme une erreur.
Malheureusement, il y a quatre jours
de cela, et l'on n'a eu à enregistrer que
quatre réclamations, celles de M. Bara-
gnon, de M. Planté, de M. le duc de
Padoue et de M. Le Provost de Laur?ay
fils.
Avec une franchise qui les honore,
ils ont tenu à déclarer hautement que
leurs sentiments à cet égard n'étaient
pas douteux, que leur abstention était
le fait d'une erreur et que, présents au
moment du vote, ils auraient voté
centre l'article 10. Mais s'il nous plait
de constater ces protestations, nous
sommes d'autant plus fâchés d'avoir à
signaler la défection de plusieurs dé
putés qui furen| élus comme catholi
ques, qui se posaient comme tels, et
qu'on a vus, dans une discussion où
M. de Mun défendait la liberté d'ensei
gnement des congrégations religieuses
injustement mise en cause, refuser de
soutenir par leur vote l'orateur catho
lique en ses revendications.
Devant une pareille attitude^ c'est
pour nous un devoir de remettre sous
les yeux du public les noms dé ceux
N° 3790. — Edition quotidienne.
Mardi 26 Février 1878
PARIS
Un ail 58 fr.
Six mois ............ r . . 30
Trois mois. . 16
Le Numéro, à Paris....... 15 cent.
— Départements.. 20 —
bureaux
Paris, 10, nié des Saints-Pères
On 6 abonne, à Rome, via delfe-Stinaate, 22, 23, 24
DÉPARTEMENTS
Un an. 58 fr.
Six mois 30
Trois mois i6
Édition semi-quotidienne
Un an, 32 fr. — §ix mois, 17 fr. — Trois mois, 9 fr.
l'DNIVERS ne répond prs des manuscrits qui In! sont adressés
AMKOSCE8
Bï. Ch. UGRANGE, CERF el ï'e, 6, fisc» d« la Course.
n 14 . :
Ceux de nos souscripteurs lkboa-
nement expire le 28 février sont priés dè
le renouveler dès à, présent pour,éviter
toute interruption dans la >écèption'du
journal.
Le meilleur mode de renouvellement est
l'envoi d'un mandat sur la poste ou d'un
chèque à vue, à l'ordre de l'Administrateur
du journal. Y joindre l'une des dernières
bandes du journal.
Les abonnements datent des 1 er et 16 de
chaque mois.
Toute demande dè changement d'adresse
doit être accompagnée d'une des dernières
feandes et de 50 centimes en timbres-
poste.
:
FRANCE
PARIS, 25 FÉVRIER 1878
Si le Saint-Père doit rester prisonnier
coifime l'a été Pie JX, par un même con
seil de devoir et de grandeur, le monde
en sera affligé, point surpris. Le drame
est dans la nature des choses commen
cées et des Hommes en présence."îtya
du nouveau sur la terre, rien de chan
gé. C'est le vieux combat de l'Homme
contre Dieu et contre l'humanité. Les
petits hommes de l'Homme jouent leur
rôle d'orgueil et de folie; les glorieux
élus de la Providence rempliront leur
mission de sacrifice, de miséricorde
et de victoire.
Hùmbert I", nouvel adversaire du
nouveau lion de Juda, qui a rompu avec
le vieux sang de sa dynastie pour être
plus pleinement le roi du droit nouveau
songe, dit-on, à assigner au Pape le
palais de Latran, afin de préparer au
Vatican les splendeurs de sa monar
chie. On peut lui supposer cè dessein.
Saint-Pierre deviendrait son église do
mestique où la royauté piémontaise
pourrait (si elle le jugeait à jsropos) se
faire sacrer plus dignement. La basili
que vaticane n'est que l'église du Pape
et du monde : elle deviendrait la cha
pelle du roi. Voilà une fantaisie magni
fique et qui montre que la royauté ita
lienne sent sa valeur et veut son ave
nir. Le roi du droit nouveau veut que
le droit nouveau soit bien logé. Mais
peut-être qu'il s'en fait accroire. Le
monde quoique bien diminué est de
taille à penser encore que Saint-Pierre
de Rome n'a pas été fait pour cela.
Quels que soient les desseins du roi
d'Italie, on a lieu de croire que si le
Saint Père, expulsé du Vatican, était
pressé d'accepter un autre séjour dans
Rome, il conseillerait d'abord à S. M.
subalpine de changer elle-même de de
meure et de s'en aller du Quirinal, où
les rois étrangers semblent exposés à
devenir plus malades qu'ils ne vou
draient ; et le Pape ajouterait que, pour
lui, forcé de quitter le Vatican, il n'au
rait de goût particulier que pour lé
château Saint-Ange, lequel d'ailleurs
lui^appartieni.
Après le rapt de Rome, Pie IX s'est
réfugié dans le tombeau de saint Pier
re, qui est sa forteresse, et rejetant
tout autre conseil, s'est tenu là. Ainsi
fera Léon XIII. Enlevé du tombeau de
saint Pierre, il n'acceptera qu'une au
tre prison. En prison, il est encore chez
lui. La prison est aussi une demeure
de saint Pierre. C'est dans la prison
Mamertine qu'on l'a pris pour le me
ner à la mort. Tant que Dieu le permet
tra,: le roi Humbert à le choix du
genre de prison et du genre de mort.
C'est un privilège du moment qui
n'est pas concédé aux seuls rois d'I
talie. Le Pape ne dispute pas là-des
sus. Il se laisse tout ravir et ne re
fuse que les adoucissements ; sa seule
volonté est d'être libre et chez lui.
Partout ailleurs, il serait non pas li
bre, mais errant, et il revendiquerait
son droit, parce que son droit est le
droit de Dieu, Les peuples ont besoin
de savoir toujours où est le Christ.
Lorsqu'il est en prison, l'on peut dé
fier le monde de ne le savoir pas. Là
où est le Christ, là aussi est Pierre.
C'est Pierre qui le dit. Il suffit. Le roi
de Piémont n'est pas assez puissant
pour obliger le monde à croire autre
chose.
Qu'ensuite il prenne, s'il veut, le Va
tican et le Latran. Dieu saura, de son
côté, trouver Sa Majesté et l'envoyer
prendre à son heure. De même que
Dieu à appelé Pierre de la prison Ma
mertine pour le placer au Vatican, de
même, ayant pris le roi, il fera du roi
et de la royauté ce qu'il voudra.
Nul moyen d'empêcher le Pape et les
peuples de se rappeler une chose si au
thentique, si ancienne et si fréquente.
Ils agissent en conséquence. Les rois
s'en vont; ni les Papes ni les peuples
ne meurent. Ils attendent.
Notre saint Louis, roi selon le Pape
et selon le peuple, étant prisonnier des
Sarrasins, refusait de recouvrer sa li
berté par une transaction que condam
nait sa conscience hautaine de roi de
France et de chrétien. Les Sarrasins
menaçaient de le tuer. Il leur répon
dit : « Le corps de moi vous pourrez
« bien occire, mais l'âme n'ooçirez-
« vous pas. »
C'est ainsi que les vrais chefs du
peuple chrétien font retentir le sursum
corda, qui les réveille infailliblement
lorsqu'on est parvenu à les endormir.
Alors les cœurs palpitent et toutes les
ruses sont brisées. Ce qui perdra tou
jours les eunemis du Christ, c'est d'i
gnorer combien la conscience humai
nereste -opiniâtrement éprisedeDieu.-
Louis V euilloi.
On dit que M. le baron Baude, am
bassadeur de France auprès du Pape,
sera prochainement remplacé à ce
poste ; on ajoute qu'il n'a été conservé
jusqu'ici que par égard pour Pie IX,
qui l'avait désiré lorsque M. de Cor-
celte se retira. Ce fait serait également
à l'honneur de Pie IX, de M. Baude et
même de M. Waddington. Si ce der
nier a vraiment craint de désobli
ger Pie IX, il faut lui en savoir gré. Ce
serait une bonne note pour lui de n'a
voir pas voulu ajouter quelques gout
tes d'amertume à la coupe déjà si rem
plie que Pie IX devait vider avant de
quitter le monde. Quel besoin avait en
effet M. Waddington de retirer de la
vue de Pie IX un visage qui lui offrait
encore les traits de la vieille France
courtoise et chrétienne? Il y a daps
Rome assez de Piémontais, sans en
glisser encore d'autres sous des habits
qui leur eussent permis de pénétrer
auprès du saint octogénaire martyr;
car nous pensons que l'habit purement
waddmgtonien différera peu de l'habit
jurement piémontais. C'est ce que M.
tournier a fait voir, et, après lui,M7de
Noailles.
M. Baude, quoiqu'à peu près en dis
grâce, n'a pas laissé de servir son gou
vernement. M. Waddington a dû
S'estimer heureux de l'avoir sous la
main, à peu près contre son gré. Un
homme de bon sens eÇde bonnes façons,
qui entend les ataires et les usagés,
qui ne fait pas rougir ses nationaux, à
qui les honnêtes gens ne craignent pas
de parler et qui peut se mettre à genoux
devant le lit de mort où le Pape reçoit
le viatique, quelle chance en ce mo
ment pour les ministres de la républi
que! Il conviendrait mal au gouverne
ment de n'avoir à Rome, où se rendent
beaucoup de chrétiens, qu'un ambas
sadeur d'espèce pétroleuse. Ce fut le
tort et le défaut de la république primi
tive. Ses agents firent beaucoup d'hor
ribles fredaines du genre patriotique,
dont la France n'est pas encore bien re
mise.
La République actuelle est une chose,
à laquelle il est difficile de donner une
figure honorable et sensée. Qu'est -elle?
que veut-elle? Tout le monde l'ignore,
et elle aussi. Elle est sans politique,
sans religion, sans date et même sans
état-civil. Elle a été trouvée on ne sait
où, fille putative d'un soldat prussien.
Un accoucheur anonyme, devenu lé
gendaire, l'a ramassée en quelque lieu
obscur et mal hanté, on ne sait pas au
juste à quel moment. Est-elle baptisée?
A quel autel? La plupart de ses par
raiDS n'ont ni domicile certain ni culte
connu. Aura-t-elle une postérité? On se
le demande et on ne se répond pas.
Que d'absences! Comment badigeon
ner tant de taches et de lacunes, sur
tout à Rome, si habituée à toutes les
convenances et à toutes les régulari
tés?
Voilà de quoi réfléchir, et M. Wad
dington , qui paraît ne vouloir pas
prendre à la légère son devoir de choi
sir les ambassadeurs, doit y regarder
deux fois avant d'arrêter son nouvel
envoyé, s'il le découvre.
Louis V ieillot-
On nous écrit de Rome, le 22 fé
vrier :
« Comme vous le savez déjà, avant
de procéder à l'élection du nouveau
Pape, les cardinaux ont délibéré et si
gné une protestation contre l'usurpa
tion des Etats de l'Eglise.
« Cette protestation, adressée aux
puissances, sera très prochainement
publiée. Elle n'apprendra rien aux ca
tholiques qui ne doutaient pas que cet
acte eut précédé les opérations du Con
clave, mais elle montrera aux nouvel
listes qui s'amusent à débiter tant de
sottes histoires sur les dispositions de
tel ou tel groupe de cardinaux, quel
esprit animait le Sacré Collège.
« Quand les ennemis du pouvoir
temporel auront lu ce document signé
de tous les cardinaux, ils compren
dront peut-être que la réconciliation
ne sera possible qu'après les répara
tions. »
On nous écrit également dé Rome,
le 23 février :
« Parmi les pèlerins admis hier ven
dredi à l'audience du Pape, se trou
vait le porteur de l'adresse qui a été
remise il y a quelques jours au Sacré-
Collége de la part d'un grand nombre
de sénateurs et de députés catholiques
français,
« Sa Sainteté a daigné exprimer
encore une fois l'heureuse impression
produite sur le Sacré-Collége par cette
adresse, et le pèlerin chargé de cette
mission ayant dit ^u'il se taisait l'in
terprète des sentiments d'un inaltéra
ble dévouèment de la part des mêmes
personnages envers le nouveau Pape,
Léon XIII a répondu qu'il accueillait
avec plaisir cette déclaration et qu'il
lui demandait de transmettre aux re
Nous reoevons de Rome la dépêche
suivante:
Rome, 25 février, 9 h. 35, matin.
Le couronnement de Noire Saint Père le
Pape Léon XIII aura lieu très probable
ment dimanche prochain 3 mars.
SOUSCRIPTION
POUR
LE DON DE JOYEUX AVÈNEMENT
DE SA. SAINTETÉ LEON XIII
Sa Sainteté Pie IX (somme
provenant d'une ancienne libé
ralité de Pie IX, restituée à
1
rance qu'il appelait sur eux les béné
dictions divines,
-•»
Léon XIII) (1)
10,000
MM.
Louis-Veuillot
200
Eugène Veuiilot
100
Léon Aubineau
100
L'abbé J ules Morel
25
Ph. Serret
25
Arthur Loth
25
Auguste Roussel
25
A. Rastoul
25
Paul Lapeyre
25
B. Ghauvelot
10
L. Nemours-Godré
25
L. Tavernier
25
G. Hcillard
"25
S-Disquets
..
25
Claudius Lavergne
J. del Castillo
25
H.-G. Fromm
25
Louis Leclerc
25
M. et Mme Eugène de Margerie
100
El. G. Marguerit
100
E. Lafon
10
L'abbé Bernaud, curé de Sainte-
Radegonde, à Poitiers
20
Mme la marquise de Champagné 1,000
Comte de W&ziers
300
Confrérie de Saint-Pierre (cha
pelle des Prêtres de la Miséri
corde)
120
M. Libman
20
D...
5
Divers catholiques
551
Paul de Chazotte, à Mangardy
Mme veuve Klipsch
42
20
Ganidel, curé de Cambon
5
Ansault, à Auxerre
100
Somme recueillie à Oran (Algé
rie)
50
Pouré, curé-doyen de Laruns
63
Ua missionnaire apostolique
5
Jupin, curé ds Saint>-Remi
5
Anonyme du dio-è^e de Laval
30
De la B oise, à la Butte au Val-
Saint Peré
12
Msquère, auœônier aux Andelys
15
Sallot, curé d'Arc-les-Gray
75
Démésy, vicaire ib..
10
Mangot, curé de Bourré
20
Ad multos annos
50
Alex, de Saint-Albin
10
A. Léon-Pierre, amour et obéis
sance, l'abbé Dolez, vicaire de
Saint-Géry à Cambrai
20
Le président du comité catholique
de Vitré
50
Da clergé de Maçon :
Tachon, archiprêtre de Saint-
Vincent.—Naulin. archiprêtre
de Saint Pierre.—Bonnot, cha
noine honoraire, curé de Saint
Clément. Taboureau; chanoine
honoraire, aumônier du pen
sionnat des Saints-Anges. —
Nuguet, chanoine honoraire,
aumônier de la Visitation. —
Dalloz, aumônier du lycée La
martine.—Cbâtillon, aumônier
des sœurs Saint-Charles. —
Franç\i', aumônier de la pri
son.— Thibaut, aumônier de
la Sainte-Famille. — Jusseau
aumônier de la Charité. —Ghi-
zelle, aumônier de l'Hôtel-
Dieu. — Noirot, anmôcier du
pensionnat du St Sacrement.
Acary, aumônier de l'Ecole
normale.— Servault, aumônier
de la Providence. — Gambut,
aumônier de la Miséricorde.-—
.Jacob, Digoy, Tallemard, prê
tres habitués.—Flèche.—Mar
tin, vicaire de St-Vinceht* —
Meunier, vie., ib. — Alin, vie.
de St-Pierre.—Moùterde,vic.,
ib..
Plusieurs personnes de Versail
les par le R. P. Leroy
Fieuzal, curé de Lizac
156
40
10
(1) La charité de Pie IX pour Y Univers
s'est manifestée à plusieurs reprises par des
dons spontanés et généreux. Il nous est
permis de nous en glorifier aujourd'hui.
Lors de la suppression par décret impé
rial, qui proscrivait le rédacteur en chef et
ne lui laissait pas même son travail, le
Saint-Père le sut et, voulant secourir cet
écrivain, lui fit remettre spontanément
douze mille francs pour valoir son traite
ment d'une aanée, lui ordonnant en même
temps d'être sans inquiétude.
L'année suivante, il lui servit cinq mille
francs comme premier terme d'une nouvel
le allocation. Mais l'écrivain demanda la
permission de ne pas accepter cette secon
de générosité, se trouvant plus riche que
son bienfaiteur, et les cinq mille francs fu
rent déposés pour le denier de Saint Pierre
entre les mains de S. Exc. Mgr le nonce
Sacooni.
Ëa 1867, lorsque l'Univers put reparai-
tr, Pie IX voulut tout de suite aider aux
premiers frais qui pouvaient être trop con
sidérables pour les faibles ressources de
ceux qui entreprenaient de relever l'œuvre
détruite depuis sept ans. Par son ordre, le
cardinal-secrétaire d'Etat donna au rédac
teur en chef une somme de quiDze mille
francs. Grâse à l'empressement des catho
liques, le secours ne se trouva point né
cessaire. Deux mille francs seulement fu
rent employés comme une pierre de fonda
tion reçue de Dieu. Cinq autres mille francs
furent acceptés, avec l'agrément du. sou
verain Pontife,dans un fond de charité des
tiné à un très ansien, très dévoué et très
pauvre serviteur de l'Eglise. Le surplus
passa au denier de Saint-Pierre par les
mains du nonce, Mgr Chigi. C'est le reste
du premier don de quinze mille francs
qui figure ici.
G. Duflos, à Paris 5
Adrien Barré, à la Malou le Bas 10
Esole libre, Notre Bame de Bou
logne-sur Mer 500 -
Le grand séminaire de Périgueux 100
L'abbé François, curé de Woui-
ville (Meuse) 50
Henry Berton 20
Le collège diocésain d'Eîouis
(Eure) 60
Meuse, près Bar-ls-Duc 5
L'abbé Laborde-Bois, curé d'A-
rette 30
Anonyme de Saint Chamond 100
Les professeurs du collège de
Rambervillers 68
Marie Cousmié 10
Quelques orphelines de l'hôpital
général de Castres 6
Marie Tahon 5
G. Mazet, curé de Fontanes (Lot) 5
Marie Aimeras, ib. 5
Mme Rozier, à Bordeaux 25
Au nom de Marie-Louise et Eu
génie Molinet 100
Le curé doyen, les vicaires et
quelques paroissiens de Ge-
rardmer 80
Le comte de Guitaut 100
Quelques enfants de Chambourcy 4
G. L., à Laballe 100
F. E. V., ex-zouave pontifical 5
Troix anonymes de Croix-Neuville 25
Le curé de Fremifontaine, témoi
gnage d'amour pour le Saint-
Père 5
Deux anonymes de Magny 50
-Ananyme-de Parthenay 5
Le colonel Butet 50
Congrégation de la Sainte-Vierge
de Montchanin-les-Mines 20
Mme Jeannin, ibid. 1
Tabary, doyen de Guise 10
Menu, vicaire, ibid, 5
Roselet, ancien vicaire, ibid. 2
Desmaret, curé de Monceau 5
Legrand, curé à MaJzy 5
Legrand (H.), curé à Proisy 5
Vasseur, curé * Lavaquaresse 5
Garet, curé à Bernoville 5
Roger, ouré.à Marly 10
Pontillion, curé à Vadencourt 5
Warnier, curé à B irnot 5
Montescot, curé à Hautevi'le 5
Luzurier, curé à Audigny 5
Herbet, curé à Villers 5
Moneuse, curé à Beaurain 5
Dupuy, curé à Iron 5
Cardon, curé à Lesquielles-Saint-
Germain 10
Dentier, curé à Grougès 5
Georges Reauaheim, ingénieur
au Creuset 10
Un professeur du séminaire de
Castres 5
Carrier, curé de Romilly-sur-
Aigre ' 4
Une pauvre ouvrière d'Eloyes 5
Rosset, ancien notaire 10
Ua prêtre du diocèse dts Beauvais 5
Un curé du diocèse de Bayonne 10
L. Castaing, curé d'Argelos 5
Un prêtre infirme, ib. 3
J. Michet, curé de Fajac-la-Re- .
lenque 5
L'abbé Jeangeot, directeur de
l'institution de Saint-Joseph, à
Vaucouleurs 5
Juet, Soulier,Volbart, Huon, pro
fesseurs à Vaucouleurs 13
Le curé de Bains, ses enfants de
la première communion et
quelques confrères 87 5
L'abbé Boulancq, à Charre 5
Gournay, curé d'Orbec en-Auge 10
Duperret, curé de Malleret 5
Mme Delarfeul, à Feiletin 5
L'abbé Bichet.du clergé de Paris 25
Une famille de Saint-Etienne, R.
G.,dévouée au souverain Pon
tife 20
Alfred Hébert, à Montivilliers 5
Raymond-Chambaud _ 5
Mme veuve GuillemiD, d'Aire-
sur-la-Lys 5
M. et Mme Léon Guillemin, ib. 5
Anonyme, ib. 2
M. et Mme G.-Léon Dufour 15
Un prêtre du diocèse de la Ro
chelle 25
Leymarie, curé de Saint-Par-
doux-la-Rivière 20
Rufflé, à Bain-de-Bretagne 5
L'abbé A. Fabre, à Poussan 50
Plusieurs doméstiques, ib. 3
Mlle. A. Lacombe, à Chabeuil
(Drôme) 2
L'Héritier, curé à Cormery 16
Hippolyte Sabatier 100
L'abbé de Tinseau, chanoine ho
noraire de Metz 20
Veuve Thomas Marasse, ib. 2 50
Total de la première liste 15.957 » »
VOssermlore romano publie les notes
suivantes :
Un nombre extraordinaire de télégram
mes sont arrivés et arrivent tous les jours
au Vatican pour féliciter notre Saint-Père
le Pape Léon XIII de son avènement au
trône pontifical. Ils sont envoyés par des
souverains, des évêques, des membres du
clergé, des personnages distingués, des
associations catholiques, des confréries,
des cercles, des instituts, etc.
Absurdes et puérils sont les récits et les
contes que la presse dévouée à la révolu
tion invente et sert à ses clients dans les
circonstances solennelles que nous tra
versons.
La Riforma confond journellement et en
toute matière les faits et les personnes, les
temps et les attributions. Elle raconte des
choses ridicules au sujet de reproches qui
auraient été adressés par Sa Sainteté à ses
gardes nobles ; ce qu'elle ajoute au sujet
de certains cardinaux est absurde.
Que dire du bruit qu'elle rapporte et
d'après lequel le commandant des gardes
suisses aurait été licencié ?
Le même journal annonce que le nou
veau Pontife a confirmé dans sa charge le
cardinal Monaco La Valetta. Le cardinal
Monaco La Valetta ne pouvait pas être
confirmé, attendu que la charge qu'il oc
cupe ne cesse pas par la mort du souve
rain Pontife,
Nous apprenons un détail édifiant
sur Sa Sainteté Léon XIII. Le cardinal
Pecci, de même que Pie IX avant d'ê
tre Pape, appartient su| tiers-ordre de
Saint-François d'Assise.
Dès la première nouvelle de l'heu
reux résultat du conclave, l'archiduc
Charles Louis, l'archiduc Louis-Victor,
frères de l'empereur, le grand-duc
Charles Salvp.tor, Mmes les archidu
chesses Marie-Thérèse , Marie-Elisa
beth, Marie Christine, Marie-Antoinet
te, Mme la duchesse de Modène et Mme
la duchesse de Wurtemberg, ont pré
senté leurs félicitations à S. Exc. le
nonce apostolique.
Quelque temps après arrivèrent à la
nonciature, dans lè même but, le per
sonnel des maisons des princes et
princesses de la famille impériale, les
ministres, l'aristocratie, et tout ce que
Vienne compte d'illustre et de haut
placé.
Un grand nombre de prêtres et de
catholiques polonais de Cracovie ont
adressé à Sa Sainteté le Pape Léon XIII
la dépêche suivante :
Ad sancli'ssimum Papam Leonem XIII. P. M.
Romas. •
Mulii poloni catholici ac praesertim sa-
cerdotes hic morantes ad pedes Sancti-
tatis Vestrae proyoluti, gaudontes et ultra
modum lœtantes de hac felicicissima, Deo
adjuvante, electione, infinitas gratiarum
actiones agunt Deo omnipotenti maximo.
Sa Sainteté a daigné faire répondre
en envoyant sa bénédiction par une
dépêche adressée à M. Polkowski, cha
noine de la cathédrale de Cracovie.
Roma, 21 februarii.
Summus pontifex Léo XIII Polonis a te
memoratis, gratias agens, apostolicam be-
nedictionem peramanter impertit.
-J- P. L ASAGNI,
Pro secretario statuB.
Voici le texte de l'adresse envoyée
par les soixante-dix-huit députés ca
tholiques bavarois à Notre Saint-Père
le Pape Léon XIII :
Leoni XUI, Pontifici Maximo nuper
crfato, immorlali3 mémorisé Pii IX,
dlgnissimo successori, Sanctissimo Patri
suo ac Domino, ex intimis cordibus gratu-
lantur, fausta quœque ao multos annos in
Summo Pontificatu precantes, devotisdmi
obsfîientissimi filii viri catholici in comitiis
regni Bavarici Monachii congregati.
Voici la motion présentée au Congrès
espagnol par le député catholique M.
Pidaî,etqui, d'après le télégraphe, a été
votée à l'unanimité :
Nous demandons à la Chambre que, tout
en rendant témoignage des sentiments re
ligieux du peuple Espagnol, elle veuille
bien charger son président d'adresser un
télégramme de félicitation à Sa Sainteté
Léon XIII, élu hier, pour gouverner l'E
glise universelle.
D'un autre côté, un grand nombre
de cathoiiques, sur l'invitation del'é-
vêque d'Areopolis, auxiliaire de Ma
drid, du vicaire ecclésiastique et des
présidents de l'association des catholi
ques et de la jeunesse catholique, se
sont réunis pour célébrer solennelle
ment l'élection 'de Léon XIII.
Hier dimanche une belle cérémonie
a eu lieu à San Francisco el Grande.
La journée a commencé par une com
munion générale. Les grands d'Espa
gne et d'autres personnages sont allés
en voiture, à dix heures, chercher le
notice apostolique, qui a- officié ponti-
fiealement. M. Sanchez de Castro, cha
noine de Léon, a prononcé un dis
cours. Le clergé, la noblesse, les
corporations scientifiques et littérai
res, les congrégations et les fidèles se
sont tour à tour remplacées pour ado
rer pendant toute la journée le Saint-
Sacrement.
La réception à l'hôtel de la noncia
ture a commencé à deux heures de l'a-
)rès midi. Un nombre considérable de
jersonnes sont allées complimenter
Son Excellence.
A quatre heures, toutes les corpora
tions, confréries et personnes invitées
se sont rendues en procession de l'é
glise de Sainte-Mari) à celle de San
Francisco, traversant tout Madrid. Un
Te Deum a été alors chanté.
Cette belle journée a été clôturée par
une séance solennelle donnée dans les
salons de la Jeunesse catholique.
Le ministre de grâce et justice a
adressé une circulaire ordonnant des
jrières pour remercier la Providence
du singulier bienfait qu'elle vient d'ac
corder à son Eglise par l'élection du
} ape. Elle ordonne qu'un Te Deum soit
chanté dans toutes les églises d'Espa
gne. Dans ce but, le ministre adressera
les lettres royales d'usage aux prélats.
Nous avons reçu hier la dépêche sui-
vântc •
Lille, 24 février, 3 h. 15, soir.
Aujourd'hui dimanche un Te Deum so
lennel a été chanté dans toutes les églises
pour célébrer l'élection du Pape.
Toute l'université catholique en corps et
en grand costume assistait à celui qui a été
célébré à Sainte-Catherine.
La ville est toute pavoisée aux couleurs
pontificales et aux armes de Léon XllI.
Ce soir, grando "illumination.
Aujourd'hui nous recevons la nou
velle dépêche que voici :
Lille, 25 février,
8 h. 40 m. du matin.
Malgré l'incertitude du temps, les illu
minations d'hier soir ont été splendides.
On a surtout remarqué et admiré celles
de l'univeriité catholique et du collège des
pères jésuites.
Pour clore dignement ces belles fêtes,
une nouvelle et abondante distribution de
pain sera faite à tous les pauvres de la ville,
le jour du couronnement de Léon XIII.
Nous recevons d'un ecclésiastique de
Mulhouse une lettre où se trouve le
passage, suivant, que nous sommes,
heureux de pouvoir reproduire :
J'ai été tout à l'heure profondément ému.
J'ai cemmuniqué au sermon, à un aulitoi-
re immense presque entièrement composé
d'ouvriers, la nouvelle da la mort de
PieIX; ils la connaiseaint tous; cependant
dès les premières paroles, ils éclatèrent en
sanglots. Cet hommage du pauvre peuple
catholique est bien éloquent.
Hier, 24 février, trentième anniver
saire de la Révolution de 1848, a eu
lieu, au cimetière de l'Est, l'inaugura
tion du monument de Ledru-Rollin."
Les journaux radicaux sont remplis
d'extase et de rengaines. Jamais ils
n'avaient vu d'aussi belles fêtes : il n'y
a que la démocratie pour en faire da
pareilles.
Le régal au Père-Lachaise a été d'élo
quence. Les vieux fantoches de 1848 ont
reparu. On a déploré l'absence de Gar-
nier-Pagés, mais on a eu le vénérable
Crémieux, et ce vieux juif n'a pas parlé
d'or.
M. Victor Hugo, qui, tout chargé en
1848 de ses oripeaux de pair constitu
tionnel, couvrait les murailles de Paris
de proclamations grotesques pour dé
noncer dans des aniithèses sonores les
violences de la liberté et du suffrage
universel, M. Victor Hugo a célébré,
hier, par des antithèses absurdes, l'al
liance du suffrage universel et de la
paix. Il a parlé du nouveau Pape
pour applaudir à la révolution italien
ne; et il a fait compliment à M. Gam-
betta. Un compliment d'OlympiO, qui
n'en fit jamais qu'à soi-même ; c'est le
comble de la gloire : le génois, qui fraie
avec les têtes couronnées et à leur dam,
va s'en enfler encore. Je ne sais, par
exemple, si l'a 8 ci en chantre de Louis
XVII a témoigné de quelque dignité. Il
a, depuis longtemps, toute honte bue;
et l'excès de son orgueil ne peut se com
parer qu'à l'excès de son avilissement.
M. Louis Blanc a lu une merveilleuse
page d 'histoire, dit le Siècle, qui. a
trouvé cependant cette page merveil
leuse trop loDgue pour se risquer à la
reproduire. Nous risquerons-nous à la
lire dans les colonnes des feuilles moins
réservées que le Siècle ?
M. Hérisson, président du conseil
municipal de Paris est venu ajouter
quelque chose, je ne sais quoi, à ces
frasques de vieux ripailleurs en go
guette.
Tout cela est si ridicule, si misérable,
si odieux que nous ne savons si nous
aurons le cœur d'y revenir. Au mo
ment où tant d'événemeuts. et d'émo-
tions préoccupent les hommes sérieux,
comment s'arrêter aux simagrées d'an
ciens histrions sur la tombe d'un mal
heureux mort en dehors des espérances
éternelles et miséricordieuses de la
sainte Eglise.«Il a eu toutes les formes
du courage», a ditM.Victor Hugo, mê
me le courage de renier son baptême
et celui aussi, malgré sa corpulence,
de passer à travers un vasistas.
Toutes les ignominies se résument
dans cette exploitation de la mort en
vue d'une ridicule gloriole de fausse
éloquence et de basse vanité?
On avait'élevé une tribune auprès de
la tombe; cette farce funèbre a été
complète.
—
*•»
Au sujet de la discussion sur l'article
10 de la loi de finances et du vote qui
l'a suivi, nous avons fait remarquer le
singulier caractère de certaines absten
tions qui s'étaient produites, et que
nous n'avons pas voulu caractériser au
trement, dans l'espoir que la plupart
des députés en cause seraient amenés
à rectifier une mention que nous de
vions considérer comme une erreur.
Malheureusement, il y a quatre jours
de cela, et l'on n'a eu à enregistrer que
quatre réclamations, celles de M. Bara-
gnon, de M. Planté, de M. le duc de
Padoue et de M. Le Provost de Laur?ay
fils.
Avec une franchise qui les honore,
ils ont tenu à déclarer hautement que
leurs sentiments à cet égard n'étaient
pas douteux, que leur abstention était
le fait d'une erreur et que, présents au
moment du vote, ils auraient voté
centre l'article 10. Mais s'il nous plait
de constater ces protestations, nous
sommes d'autant plus fâchés d'avoir à
signaler la défection de plusieurs dé
putés qui furen| élus comme catholi
ques, qui se posaient comme tels, et
qu'on a vus, dans une discussion où
M. de Mun défendait la liberté d'ensei
gnement des congrégations religieuses
injustement mise en cause, refuser de
soutenir par leur vote l'orateur catho
lique en ses revendications.
Devant une pareille attitude^ c'est
pour nous un devoir de remettre sous
les yeux du public les noms dé ceux
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