Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1877-05-23
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mai 1877 23 mai 1877
Description : 1877/05/23 (Numéro 3516). 1877/05/23 (Numéro 3516).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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Mercredi 28 Mai 487?
N*-3516. — Edition quotidienne^
Mai If F?
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Le Kximéro, ù j^aris 15 cent.
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Paris, 10, rue -dus Saints--Pères
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Rome, via
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fÀBIB, 22 MAI 1877
Le rapport sar le budget des cultes
I
De cette Chambre républicaine on
devait tout attendre : violences, excès
de pouvoir, passions antireligieuses,
fureurs politiques. A tout cela elle
ajoute le byzantinisme. La voilà re
prise de plus belle, cette année, de la
manie des discussions théologiques.
C'est toujours le propre des grands es
prits du Bas-Empire,. Mais quel besoin
ae disputer quand on peut légiférer? Et
faut-il tant déraisons à qui a la force?
La majorité républicaine votant des or
dres du jour contre les menées ultra-
montaines, insultant à la religion, ca
lomniant le clergé et les catholiques,
demandant l'expulsion des jésuites, ro
gnant âu budget des cultes, complo
tant d'ôter tout droit et toute liberté à
l'Eglise, cette minorité est dans son
rôle. Pourquoi,quand il lui suffit d'être
odieuse, se rend-elle ridicule en vou
lant donner â ses mesures de persécu
tion un prétexte légal? Le rapport de
M. Guichard sur le budget des cultes
lui donne toute la mesure de ridicule
qu'on pouvait lui souhaiter. Il est digne
de la majorité républicaine ; il a toute
la raison et toute la science qui convien
nent à la passion.
Droit, histoire, théologie, M. Gui
chard se montre naïvement ignorant
de tout cel?., et cependant il touche à
ces matières avec l'assurance d'un
homme qui sa^.t à quel point il peut
compter sur l'ignorance des autres. M.
Guichard a cru que le budget des cui
tes lui était une occasion de traiter la
question religieuse, et qu'il suffisait
d'y apporter les passions de son parti.
Au lieu de discuter, au point de vue de
l'économie républicaine, 'es divers cré
dits demandés par le gouvernement, le
rapporteur s'est jeté dans l'examen des
lois qui régissent les rapports de l'E
glise avec l'Etat, pour rechercher com
ment elles son"; observées. Ce n'est plus
un rapport sur le budget des cultes,
c'est une enquête sur la conduite du
ciergé, enquête ordonnée, dirigée et
instruite par le seul 51. Guichard, qui
ne craint pas, lui, de violer aucune loi,
en s arrogeant des attributions qui ne
gont pas celles du pouvoir législatif.
Le rapporteur se défend, il est vrai,
d'e vouloir soulever la question reli
gieuse. On se demande comment il eût
fait s'il l'avait voulu. Qu'aurait-il dit de
plus? Quelle nouvelle accusation aurait-
il portée contre le clergé ? À quelle au
tre passion, à quelle autre loi aurait-il
fait appel contre les catholiques? Le
clergé est accusé de violer la plupart
des lois qui devraient l'obliger, etl'énu-
mération complète de ces lois s'étale
dans un document qui ne devrait con
tenir que des chiffres. N'est-ce pas sou
lever la question religieuse par son côté
le plus grave, que de dénoncer dans les
évêques et les prêtres des violateurs de
la loi, des factieux, des perturbateurs
de l'ordre public? Le gouvernement
pouvait tenir ce langage, mais le rap
porteur d'une commission, un simple
député dont le mandat est limité par
la nature de sa tâche, à quel titre s'é-
rige-t-il ainsi en accusateur publie, et
dans quel but fait-i' le procès au cler
gé , s'il n'a pas voulu soulever la ques
tion religieuse au gré des passions
d'une majorité dont il connaît les ten
dances?
On ne saurait dire ce qui paraît le
plus, dans cet incroyable document,
de j'ignorance ou de la mauvaise foi. Il
méritait d'être unanimement loué par
la presse républicaine. Les éloges em
pressés du Siècle, du XIX e Siècle, du
Rappel ont devancé les critiques que la
plus simple équité, 1& moindre connais
sance des questions ecclésiastiques sou
lève contre un pareil trava". Tout a'été
'mis en œuvre par M. Guichard pour
répondre à l'attente de ses amis de la
gauche, tout, jusqu'au faux.
Le rapporteur du budget des cultes,
a pris pour point de départ de ses ac
cusations le concordat. Citer un seul
des dix-sept articles de ce contrat so
lennel qui ait reçu une atteinte quel
conque du Saint-Siège ou de l'Eglise c I a
France lui eût M. i~pGSïible. Comme
tûUÊî les dénonciateurs des prétendues
Htions du concordat, M. Guichard
*j\ ■ ■
ler|la loi que de ne pas les observer. La
-tolérance du gouvernement suffirait à
^(stifier la conduite du clergé français
a leur égard; en droit, celle-ci est irré
prochable. ■ 1
Les articles organiques ne font point
partie du Concorciat. 11 faut le répéter
à M. Guichard et à tous les plagiaires
de M. Dunin. Ajoutés à un contrat syn-
allagmatique, sans le concours et mal
gré les protestations d'une des parties
contractantes, les articles organiques
n'ont pas et ne peuvent pas avoir le ca
ractère d'un traité. Présentés à la sanc
tion du pouvoir législatif et en dehors des
formes usitées pour les projets de loi,
ils n'ont pas davantage le caractère d'u
ne loi. On conteste. Nous le prouvons
par un argument sans réplique, mê
me pour ceux qui ne tiendraient pas
compte des protestations réitérées
du Saint-Siège. Les artic'es organi
ques , qu'on prétend rattacher, au
Concordat comme ne faisant avec
lui qu'un seul et même acteoYigatoire
dans chacune de ses parties, ont été
abrogés ou modi^és en une douzaine
de points importants par une suite de
décrets et d'ordonnances émanant du
pouvoir exécutif. Si les articles organi
ques étaient, au même titre que le Con
cordat, un traité, il n'eût pas été possi
ble à l'une des parties contractantes
d'y toucher sans le concours ou le con-
sentemeat de l'autre ; s'ils étaient une
loi de l'Etat, ils n'auraient pas pu être
abrogés ou modifiés par simples dé
crets ou ordonnrnces. Nous défions
M. Guichard de répondre qroi qte ce
soit de juridique à ce raisonnement qui
confond-ses accusations.
Que, sont donc les articles organi
ques? N'étant ni un traité, ni une Soi,
ils ne peuvent être considérés que
comme des règlements de police pris
en exécution de l'article 1" du concor
dat. A ce titre, quelle petit être leur va
leur et leur portée?
Le grand principe de la liberté de la
religion catholique, inscrit dans l'arti
cle 1 er , domine tout le concordat et tou
tes les dispositions législatives ulté
rieures sur les matières communes à
l'Eglise et à l'Etat. Ce principe entrai
ne avec lui des conséquences qu'il n'est
pas au pouvoir de l'autorité civile de
méconnaître, sans violer l'article fon
damental du pacte. Il est évident que
la religion catholique n'est pas libre en
France, si le Pape n'est pas libre d'y
exercer son suprême ministère de chef
de l'Eglise, s'il ne peut pas correspon
dre avec les évêques et les fidèles, si,
d'autre part, les évêques ne peuvent
pas communiquer entre eux et avec
Rome, si 1 Eglise de France enfin est
civil à pro-
que la doc-
II n'appar-
VlOu
n'a pu au^ Ue . r \ qne - Ie ® ariic!e ? orga
niques. Sur' ce .'^nain, 1 accusation de
venait facile, il Ci?^ "ien vrai que des
lettres de la cour de tw ne >. brefs, bul
les, encycliques sont publiés et pro
pagés én France sans autorisation
préalable du gouvernement; il est bien
vrai que des évêqhes quittent leur
diocèse ; que des assemblées du clergé,
conciles ou synodes se tiennent sans
la permission expresse de M. le minis
tre des cultes ; que des quêtes se font
pour le denier -de Saint-Pierre, sans
que le produit en soit versé dans les
caisses de l'Etat; enfin que les quatre
articles de 1682 ne sont plus enseignés
dans les séminaires. Mais y a-t-il la une
violation du concordat? Tout au plus
serait-ce une infraction aux articles
organiques. Encore cette infraction,
purement matérielle, n'a-t-elle rien du
délit. Depuis longtemps les articles or
ganiques, dont l'application dépma du
gouvernement, sont, pour la plupart,
tombés pn désuétude. Ce n'est pas vio-
■ - '
astreinte par le pouvoir
l'esser une autre doctrine
trine de l'Eglise romaine,
tient pas au gouvernement français de
décider comment l'Eglise sera libre.Dès
que le pouvoir séculier reconnaît et in
scrit dans la loi T e principe de la liberté
de la religion catholique, il admet que
la religion jouira de la liberté oui lui
est propre et essentielle, ou la îoi est
vaine.
Avec un bon sens supérieur aux pré
jugés gouvernementaux, M. Portalis
lui-même déclarait que les art'.c'es or
ganiques n'avaient poirt le caractère
de loi, parce que les sujets qu'ils régle
mentent ne formaient pas une matière
législative. « Toutes ces opérations, di
sait-il au Corps législatif, ne pouvaient
être matière à un projet de loi ; Gar s'il
appartient aux lois d'admeitre ou de
rejetez les divers euliios, les,divers finî
tes ont par eux-mêmes une existence
qu'ils ne peuvent te air des lois et dont
l'or.'gine n'es* pas réoutée prendre la
source dans ies volontés humaines. En
second !ieu, la loi est définie par la
Constitution t un acte de la volonté gé
nérais? Qr ? ce caractère ne saurait eon-
ve lir à des ir S Mutions qui -ont néces
sairement particulières à ceux qui les
adoptent par convict'on et par cons
cience. La liberté dea salies est le bien
fait de la loi. Mais la nature, l'enseigne
ment et la discipline de chaque culte
sont des faits qri ne s'établissent pas
par la loi. » M. Portalis présentait les
articles orgatiiqaes avec le co icordat
comme un traité dip'ornatique conclu
entre la république française et le Saint-
Siège,et c'est ainsi qu'ils furent propo
sés aux srands corps de l'Etat. Mais,
quand même les articles uPg5.Ili«ues
n'auraient pas été, dès l'orig' ie, nuls
comme traité, «t par l'absence de coo-
"ér^ion d'i né des yZTlt* du consente
ment de laquelle :1s étaient censés con
clus, et par les protestations de la par
tie subrepticement engagée, ils au
raient perdu ce caractère de contrat
par la faculté que s'est attribuée l'autre
partie de les réformer seule, à son gré.
Il reste donc que les articles orga
niques sont de simples règlements
de police pris _ par le gouvernement
français. A ce titre, ils ne valent qu'au
tant qu'ils s'accordent avec le principe
fondamental du Concordat ; autre
ment, ils auraient pour effet d'annuler
le contrat auquel on les a ajoutés. De
ces articles, les uns sont manifeste
ment contraires à la liberté de la reli
gion catholique, les autres sont indif
férents en eux-mêmes. Ceux-ci comme
ceux-là ont fini, du fait même du gou
vernement , par tomber en désué
tude, soit qu'ils fussent inconciliables
avec l'esprit du Concordat, soit qu'ils
n'eussent aucun objet. La force des
choses a fait ce que voulait la justice.
Aujourd'hui, deux ou trois à peine de
et» articles sont conservés. En fait,
les articles organiques n'ont pas plus
d'application qu'ils n'ont de valeur en
droit. Le principe du Concordat a pré
valu. Il est juste, il est légal que l'E
glise de France, restaurée d'un com
mun accord.par le pape et l'empereur,
jouisse, en vertu de cette convention,
de la liberté qui ?ui est propre et d'une
liberté qui n'a pas pu faire l'objet des
règlements du pouvoir civil, parce
qu elle tient intimement à la nature de
la religion catholique déclarée libre en
France par le Concordat. Cette liberté,
le pouvoir civil peut la reconnaître ou
la refuser, selon qu'il veut en agir avec
l'Eglise, mais non pas faire qu'elle soit
autre qu'elle n'est nécessairement.
Les articles organiques attentaient à
la liberté de l'Eglise en viciant le prin
cipe de la convention. Le concordat se
rait resté une lettre morte si les arti
cles organiques n'avaient été comme
non avenus, non par suite des empié
tements du spirituel sur le temporel,
mais par l'effet même du rétablisse
ment du catholicisme, qui ne peut pas
être libre sans l'être à sa manière.
L'acte d'accusation dressé par M. Gui
chard contre le clergé tombe donc de
lui-même. Tout fondenent lui man
que. Autant par la force de la situation
que par la tolérance du gouvernement,
seul exécuteri* des règlements de po
lice, le cle-'gé de France est sorti de la
légalité des articles organiques, pour
rentrer dans le droit du concordat. Ce
qui est la loi pour lui, il l'observe plei
nement; les articles organiqu®s, au
contraire, en ce qu'ils ont d'incompa
tible avec le concordat, ou dans les
points indifférents lrissés à la discré
tion du gouvernement, le clergé a rai
son de les tenir pour nuls ou tombés en
désuétude : ce n'est plus la loi.
Mais si les accusations de M. Gui
chard s'évanouissent devant le concor
dat loyalement et juridiquement in
terprété, ses menaces restent. En re
prochait' au clergé français d'avoir
abandonné sa vieille indépendance
« pour subir l'influence d'une faction
étrangère qui déclare la guerre aux
conquêtes matérielles et morales de
notre civilisation, » il se demande si le
pays est désarmé, et il répond que le
pays a pour se défendre une législation
comolète. Cette prétendue législation
n'existe pas plus que les faits don on
accuse le clergé. Nous ne voyons ici
qu'une menace. Leloisqueles radicaux
opposent aux catholiques, sont à faire.
On a inventé la faute pour crée? la pé
nalité.
- ÂRTKBE LOTH.
place des autres ; au contraire, ils esti
maient que les ministres de l'intérieur
républicains n'en faisaient jamais as
sez ; tous les jours ils demandaient la
révocation des quelques survivants du
25 It mer, et s'il en est resté, ce n'est
pas leur faute. Les nouveaux ministres
ne font qu'imiter la conduite des pré
cédents, et ils mettent en pratique les
conseils de la presse républicaine, d'a
lors , en choisissant des préfets à
l'exemple du nouveau régime. Le cabi
net actuel a une ligne de conduite toute
tracée, qui est de refaire ce qui a été
défait.
M. Massicault, qui, sous le dernier
ministère, fut sans titre et sans éclat
directeur du bureau de la presse, écrit
que la fameuse nota de ? Agence Bavas,
sur les «démonstrations ultramontai-
nes », n'émanait pas de M. Jules Si
mon, lequel alors, s'il était encore au
ministère, n'était déjà plus ministre.
"Un journal républicain prend pré
texte de cette lettre pour dénoncer
comme auteur de la note M. d'Harcourt,
secrétaire de la présidence
M. d'Harcourt ferait bien de s'ex
pliquer. Du reste l'important, pour
nous, c'est que la note, déjà désavouée
par
le langage
du Message, l'ait été
formellement, au nom de tout le cabi
net, par M, le duc de Broglie, présjde:
du conseil.
Ce désaveu a été fait par M. lè duc
de Broglie en réponse à des explications
que lui demandait un sénateur, parlant
au nom de plusieurs de ses collègues
et de plusieurs députés.
il ne reste donc de la note qu'une
mauvaise parole dont personne ne
veut répondre.
P ; S. Nous sommes invités à décla
rer que M. d'Harcourt, interrogé sur
cette Note comme l'avait été M le duc
de Brbglie, a répondu qu'il n'y était
pour rien et qu'on lui rendrait service
en le disant,
L'Agence Havas fait publier dans di
vers journauxrépublicains, notamment
dans la France, dont le directeur est
fort de ses amis, une note où
elle affirme qu'elle apporte une grande
impartialité dans les extraits des feuil
les étrangères qu'elle communique aux
journaux français.
Il est possible que d'intention l'I-
gence Bavas soit impartiale comme elle
devrait l'être ; mais, de fait, elle ne l'est
pas. Les journaux révolutionnaires li
bres penseurs, anticatholiques de tous
les pays, ont chez elle une place pré
pondérante, si prépondérante, que les
journaux conservateurs y figurent peu,
et que les journaux catholiques n'y pa
raissent presque jamais.
Pour noire part, devant cette partia
lité et cette lacune, nous avons dû re
noncer à recevoir les traductions de
l'Agence Havas et demander à des colla
borateurs de nous traduire lesjournaux
catho'iqaes des divers pays.
Si les directeurs de l'Agence Bavas
veulent remplir le programme qui.
disent-ils, est le leur, ils feront bien de
veiller sur les tendances du personnel
qui doit l'exécuter. Nous pourrions les
aider àatteirdre le but en leur signa
lant des journaux importants auxquels
ils empruntent trop peu etd autres aux
quels ils n'empruntent rien.
Le Journal des Débats, qui alors qu'il
était l'organe officieux d'un des mem
bres du cabinet, pouvait compromet
tre gravement la neutralité de la France
par ses menées turques, ne craint pas,
pour satisfaire son dépit, de susciter
encore des embarras au pays. Depuis
deux jours, il emplit ses colonnes des
citations de la presse étrangère sur ié
changement de ministère. Les choix
sont i'nits avec la déloyauté d'un organe
de parti qui regrette ses avantages rni-
ui&lériVIs 1 , et avec l'impudence d'Un
journal qui a toujours sacrifié les inté
rêts français à ses principes cosmopo
lites. _ - ■
Il serait intolérable de voir plus long
temps le Journal des Débats servir ses
rancunes républicaines et ses idées ré
volutionnaû'es au détriment de la paix
du pays.
On sait que les articles des jour
naux prussièns, anglais et italiens qui
nous reviennent gros de menaces de
l'étranger, sortent le plus souvent des
officines radicales de Paris, et le Jmr-
nai des Débats l'ignore moins que per
sonne.
donner une Chambre encore plus ra
dicale que celle qui vient d'être pro
rogée.
Dans un autre sentiment, l 'Osserva-
tore Caltolico ne croit pas que le minis
tère choisi par M. le maréchal de Ma.c-
Mahon soit de taille à résoudre les dif
ficultés qui vont surgir ; il n'a pas con
fiance dans des hommes connus géné-
rriement comme orléanistes et catholi
ques libéraux. Il craint H a'ils n'encou
ragent pas assez le bien et ne répriment
pas suffisamment le mal.
L'Unità catiolica applaudit au coup
de vigueur du président de la Républi
que.
Les journaux catholiqu.es de Rome se
montrent réservés?!
La Gazette de l'Allemagne du Nord,
dont on connaît les attaches et l'impor
tance, publie la note suivante :
On nous informe, de source compétente,
que le prince de Hohenlohé, ambassadeur
d'Allemagne à Paris, n'a jamais eu l'idée
de demander des explications sur les der
niers événements en France. On nous dit
que ni le gouvernement allemand, ni au
cun autre gouvernement n'ont eu la moin
dre raison d'en demander.
Déjà, une première note de ce genre
avait été publiée par cette même
feuille.
On lit dans le Nouvelliste de Rouen :
On a fait grand bruit du jugement porté
sur la lettre du maréchal de Mac-Mahon
par les journaux anglais, et notamment par
le Times. Il convient de l'appeler qne le
correspondant de ce journal, M. Blowitz,
est intimement lié avec M. Jules Simon, et
que son appréciation n'a d'autre valeur que
celle d'un ami personnel. Le grand jour
nal de la Cité,dont on se rappelle les dithy
rambes prussophiles en 1870, n'est point
d'ailleurs gêné, en matière de politique
étrangère, par la fixité des doctrines. Nous
serions bien étonnés si, sous l'influence
d'un autre courant, ses colonnes n'expri
maient d'ici à quelques jours une.opinion
plus raisonnée et plus bienveillante sur
l'attitude du chef du gouvernement fran-
çais..
agences
Marie-Majeurs la messe célébrée par Mgr
Lâchât. Mgr Mermillod, évêque exilé de
Genève a parlé avec une grande éloquence
do la fidélité que nous devons garder à
Jésus-Christ, ïi l'Eglise et à la patrie; il a
montré ce que les catholiques implorent
pour leur pays : une Suisse unie, libre au
dedans, honorée au dehors.
Les pèlerins ont été profondément émus
de retrouver auprès du Pape l'évêque par-»
sécuté, les fortifiant par sa parole et soi$
exemple.
Home, 22 mai, midi 35^
Hier, le Pape assistait, du haut-, d e j a g a _
lerie supérieure du portiqu^ au f e j) eum
chanté à Saint-Pierre.
Aujourd'hui, après la. messe du Saint-
Esprit, a eu lieu l'ouverture du chapitre gé
néral des trappistes.
Vingt abbés étaient venus à Rome pour
cette réunion,
Voici la dépêche dont notre corres
pondant de Rome nous télégraphie
qu'il est autorisé à démentir la te
neur :
Rome, 21 mai.'
Mgr Meglia, nonce du Pape à Paris, a.
fait connaître à Mgr Simeoni que, depuis
la crise qui vient de se produire en Fran
ce, le duc Deeazes s'est attaché à lui faire
sentir qu'il est nécessaire de montrer la
plus grande prudence; autrement le gou
vernement serait forcé d'adopter-des me
sures de rigueur.
Le ministre français a donc prié Mgr Y xq -
glia de représenter au Saint-Siège la né
cessité d'empêcher les évêques de se lais- "
ser aller à des provocations qui pourraient
rendre ces mesures indispensables^
(Tùntss.)
LA.
Ciiiqaaiitalae épiaeopaie âe Fie IX
II
Depuis plusieurs jours, des
et des journaux ne cessaient d'annon
cer que, pour plaire au gouvernement
espagnol, le maréchal de Mac-Mahon
obligerait don Caries à quitter la Fran
ce. Nous n'avons pas voulu reproduire
ces bruits, qui nous 'paraissaient une
M. Martel était -il en mésintelligence
avec M. Jules Simon? S'est-il rendu à
l'Elysée, après la lettre du maréchal de
Mac-Mahon? Le Moniteur universel l 'af
firme en ces termes ;
b'ex- garde des sceaux s'est rendu à l'E
lysée (sur l'invitation "du Maréchal), et
nous croyons savoir que, dans le court en
tretien qu'il a eu avec le nrésident, il lui a
nettement déclaré que, s'il n'avait pas pris
la parole dans la discussion de mardi sur
l'abrogation de la loi de 1875, c'est qu'a
près les quelques mots prononcés à la tri-
- — AiJï Tulûo fiitnr.»* ' A ' " *
bune par u eue ete con
traint de dés'avouer et de contredire, le pré
sident du conseil, et qu'il lui avait paru
impossible de montrer ainsi qu'il existait
un désaccord dans le cabinet.
Le président n'à pas un seul instant
douté de la sincérité de ces déclarations,
et tous ceux qui connaissent M. Martel
comprendront comme nous que son atti
tude dans la séance de mardi a été dictée,
par des scrupules qui ne peuvent que l'ho
norer.
D'autre part, le XIX e Siècle, qui avait
nié la visité, persiste dans ses dénéga
tions.
Nous n'avons pas à nous prononcer.
, M. Victor Hugo a reçu le télégramme
suivant, que les journaux radicaux pu
blient avec enthousiasme :
De Velletri, le 19 mai 1877,
Paris,
Quarante et un préfets nommés sue-
cussi veinent par MM. Ricard, Mareère
et Simon, et remplacés d'un coup par
M. de Fourtou : c'est de quoi se plai
gnent depuis quarante-huit heures,
avec des accents d'indignation, tous
les journaux républicains. Ces mêmep
journaux n'ont pas trouvé mauvais que
les quarante et un préfets de MM. Ri
card et consorts vinssent prendfe la
4 Victor Hugo
(Commémorationsolennelledesmartyrs de 1849)
La démocratie italienne remercie la dé
mocratie française et la jeunesse pari
sienne de ses sentiments pour sa sœur l'I
talie.
Elle vous envoie, à vous, apôtre de la
liberté, son salut fraternel, et elle y as
socie Jules Simon, Gambetta et Jous nos
amis.
La France républicaine saura, par sa
sagesse, sortir encore une fois triomphan
te de cette dernière épreuve, pour conti
nuer de marcher à l'avant-garde de la li
berté, de la fraternité et de la solidarité
des peuples.
M enotti G aribaldi ; F iuncesco T ola-
GrNi ; P ànteo M abtore ; le président
de l'Association du Progrès, C esaketti;
le président de l'Association garibal-
dienne, G iuseppe C aeatelli i le prési
dent de l'Association du Progrès d'Al-
bano, S ilviq À vanzini ; le président de
l'Association de la Jeunesse, N ovelli;
le président de l'Association ouvrière,
P izzi ; pour le journal l'Avenir, Lszio.
Les « martyrs de 1849, » ce ne sont
pas nos soldats^ traîtreusement '
sineb, ^ or - Qu'ils entraient sans dé
fiance dans les faubourgs de Rome : ce
sont les hommes qui sont tombés en
combattant le drapeau français, et^par-
mi lesquels se trouvaient des traîtres
comme Laviron.
Nous reconnaissons bien là le patrio
tisme radical, qui sacrifiera toujours
la France à la république.
>as trompé,' car VAgence Havas publie
ly, dépêche suivante :
Madrid,. £0 mai.
La Epoca espère que le gouvernement
français, donnant par là une preuve de son
amitié pour l'Espagne, obligera don Carlos
à quitter la France, où il abuse de l'hospi
talité qui lui est accordée.
La Epoca n'a certainement parlé qu'a
vec l'assentiment de M. Canovas, qui
aura cru le terrain suffisamment pré
paré.
Sans discuter cette étrange préten
tion d'un gouvernement qui a donné à
la France de si singulières preuves d'a
mitié, nous nous bornerons à rappeler
un souvenir historiéue. Sous le règne
de Henri III, qui n était certes pas un
grand prince et qui, menacé par les
protestants, avait besoin de ménager
Philippe II, lepuissajt roi d'Espagne
demanda l'exoulsion du grand-prieur
de Crato, prétendant malheureux au
trône de Portugal. Henri 111 refusa, di
sant que la France, qui avait toujours
été hospitalière, resterait fidèle à ses
nobles traditions.
Et le grand-prieur continua à résider
en France!
Simon Magus. —
des ilslï
landais. -- U hp, rv (
le 3 juin. — Arrivée de o
Rome 18 mai.
Un faux, uèlerin. — Les poli-
Ciasnn-îs. — Les pèlerins ftoi-
uît «t tion héroïque pour
"erins.
Il ne m'apuai-uent tas de faire ici de la
politique, mui k umte d<. .1 Jules Simon
a un côté qui toncas de- m près aux choses
religieuses, qui iVb x j i aiaé de passer
sous silence lim «.« on que cause dans
le monde dob pta3 t a i a «ocident dont les
circonstance!» foa 1 f t^nement. Poi' ! "
savoir ce qu'ils en oensent, 'il pourrait
suffire de lice ce Qu'en disent les jour
naux qui as publient à Rome, depuis
les modérés parmi les italianisâmes jus
qu'aux plus violents. Soit qu'ils exagè
rent à dessein la portée de ce changement,,
soit qu'il leur fasse réellement peur, ils em
ent tous avec une épouvante
pari
qui ai
quelque chose de plaisant. I! semble.
l'émoi ne serait pas plus grand; si la mo
narchie italienne subissait de ce coup l'é
chec auquel la prépare le travail incessant.
des sectes.
Les journaux italiens considèrent
tôÏÏT'comme très grave l'acte que vient
d'accomp-ir M. Te maréchal de Mac-
Mahon. Ils prévoient que le conflit ac
tuel ne peut aboutir qu'à la dissolution
de la Chambre, et les révolutionnaires
en témoignent plus ou moins ouverte
ment leur mauvaise humeur. L '0p4-
nione, la Liberià, le Dirilto, le Dovere, la
Perseveranza, etc., se montrent conster
nés de ce qui se passe en France. Com
me ces journaux sont le plus habituel
lement hostiles ànotre pays, il n'y a pas
à s'inquiéter autrement de leur dépit.
Toutefois ils s'accordent à prédire que
de nouvelles éleçtions ne pourront que
Nous recevons de Rome les dépêches
suivante :
Piome, 22 mai, 9 h. matin.
Hier, à Saint-Pierre, une foule immole
assistait à la messe pontificale, çéïibrée
par S. Em. le cardinal Borromeo.
Le soir, une foule encore plus considé
rable, vingt mille personnes environ, se
trouvait dans la basilique pour le Te
Deum qui était-chanta en actions de grâces.
De nombreux évêques étaientprésents.Une
manifestation imposante a eu lieu sur la
place Saint-Pierre.
Les journaux italiens publient une dépê
che résumant un prétendu rapport de Mgr
Meglia, nonce à Paris, disant qu'à la suite
d'entretiens qu'il avait eus avec M. Deea
zes et M. le maréchal de Mac-Mahon, il
avait reconnu la nécessité pour le Vatican
d'interdire aux catholiques toute manifes
tation religieusé. Tout cela est absolument
faux.
Le Papa a reçu hier de nombrpj ÛS p^ e _
riDS de toutes les nat'ons. U Iie a( j resge a
été lue pa? le prince AltK r j au pom
des peuple 3 catholi^" aes dons qui sont
réunis à l'expiation. Le Pape a répondu
en rappelait les présents des Mages à qu :
Dieu, pour récompenser leur foi et leur
charité, avait envoyé une ét oile pour leur
montrer le chemin. « Nous aussi, a-t-il dit,
nous avons une étoile, c'est Marie, que
nous devons invoquer avec saint Joseph,
patron de l'Eglise. »
Le Pape a fait des voeux pour le retour
de l'Italie à la fidélité catholique et béni
toutes les nations, criant d'une voix forte :
Courage ! confiance ! le triomphe viendra !
Bref, il est clair eue M. Jules Si-
J30I1
jutve-
était l'homme des révolutionnaires d'r
mont. A quel titre, il n'est pas beso' m dire : aussi bien quelqu'un qui vo\t de très
haut jugeait hier d'un mot la situ d tion. «Eh
bien S lui disait-on, voici que J k I bs Simon
est tombé. » Oui, oui, c'est Simon Magus;
il avait toutes sortes d'indi'.str^s séductri
ces ; il se vantait môme ii v ët r .'8 plus habile
et plus fort que le vicaïï*» Jésus-Christ ;
il allait, croyait-0», s'élever dans les airs ;
mais vous savez ca qu'il advint. Saint
Pierre», perdu dans-la foule, assistait à cet^-i-
ascension qui devait, lavoir raison de ,
un signe de crots que presque paonne-
n'a vu, et voija le magicien pai- \erre, im- -
puissant et confus. C'est ua^ disgrâce pa
reille Çui vient d'arriver \ ce pauvre Jules :
Simon.
Le fait est que'^'désilluâion est cuisante. -
Aussi, nos V'.'alianissimes s'accrochent à.
tout préf>- A "t e qui peut leur fournir une
conte-^ace et quelques compensations. -
H
soir, Y Italie publiait à grand fracas le ^
r
aire
.te ré-
îenne, à
Rome, 2g mai, 10 h. 45.
Aujourd'hui les pèlerins de Suisse, con
duits parleur évêque, ®nt entendu à Sainte-
i récit d'une réunion d'étudiants qui avait
lieu, mercredi, dans une salle de l'ex-oou*
vent de Saint-Ambroise, et qui avait por
but de répondre à l'adresse révolutions
des étudiants parisiens. Bien que eef
ponse des étudiants romains con
l'adressa des pèlerins, les plus
insultes, je n'aurais ^ dte mani
festation on des jouvencer ^ se doment
le ton d appe er « misé fables factieux „
ceux qm sont venus consoler Je p en
sa captivité, si le pw sident du comité Q , a .
vaU cru devoir d©r ^ lectoe d , une
qu li a eu^ a produire comme
provenant à r jn pf.j er j n français, il paraît
que t as ^sb' nce j 0L ,^ en tière en a manifesté
s a .l°iie par- des applaudissements qui ne
jnt pas honneur à ia jeunesse universi
taire, as?„ez inepte pour admettre comme
authcn'aquç la susdite lettre, dont voici le
texte *
Messieurs les étudiants romains,
En vous témoignant ma sincère reconnais
sance en retour des témoignages d'affection que
vous voulez bien adresser à nos étudiants fran
çais et à la France chrétienne libérale, je ne
puis m'abstenir de déclarer que la grande ma
jorité de îa France est unie de cœur à l'Italie et
réprouve toute tentative de restauration du pou
voir temporel des Papes.
, Les vrais chrétiens, les c-atholiques de France
ne reconnaissent en leur Pontife qu'une autorité,
purement spirituelle sur les croyants du Chrisi t >
et tout pouvoir temporel dans les mains des .
Papes est contraire à nos maximes chrétiennes -
catholiques et au saint Evangile.
L'Italie et la France sont sœurs. Gloire à l 'It
alie une et forte, gloire au christianisme, gloire»
la France libérale I
Saint et fraternité,
feËSt S ulpice , " „
Prêtre catholique».
Mercredi 28 Mai 487?
N*-3516. — Edition quotidienne^
Mai If F?
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V' /j iîP
fÀBIB, 22 MAI 1877
Le rapport sar le budget des cultes
I
De cette Chambre républicaine on
devait tout attendre : violences, excès
de pouvoir, passions antireligieuses,
fureurs politiques. A tout cela elle
ajoute le byzantinisme. La voilà re
prise de plus belle, cette année, de la
manie des discussions théologiques.
C'est toujours le propre des grands es
prits du Bas-Empire,. Mais quel besoin
ae disputer quand on peut légiférer? Et
faut-il tant déraisons à qui a la force?
La majorité républicaine votant des or
dres du jour contre les menées ultra-
montaines, insultant à la religion, ca
lomniant le clergé et les catholiques,
demandant l'expulsion des jésuites, ro
gnant âu budget des cultes, complo
tant d'ôter tout droit et toute liberté à
l'Eglise, cette minorité est dans son
rôle. Pourquoi,quand il lui suffit d'être
odieuse, se rend-elle ridicule en vou
lant donner â ses mesures de persécu
tion un prétexte légal? Le rapport de
M. Guichard sur le budget des cultes
lui donne toute la mesure de ridicule
qu'on pouvait lui souhaiter. Il est digne
de la majorité républicaine ; il a toute
la raison et toute la science qui convien
nent à la passion.
Droit, histoire, théologie, M. Gui
chard se montre naïvement ignorant
de tout cel?., et cependant il touche à
ces matières avec l'assurance d'un
homme qui sa^.t à quel point il peut
compter sur l'ignorance des autres. M.
Guichard a cru que le budget des cui
tes lui était une occasion de traiter la
question religieuse, et qu'il suffisait
d'y apporter les passions de son parti.
Au lieu de discuter, au point de vue de
l'économie républicaine, 'es divers cré
dits demandés par le gouvernement, le
rapporteur s'est jeté dans l'examen des
lois qui régissent les rapports de l'E
glise avec l'Etat, pour rechercher com
ment elles son"; observées. Ce n'est plus
un rapport sur le budget des cultes,
c'est une enquête sur la conduite du
ciergé, enquête ordonnée, dirigée et
instruite par le seul 51. Guichard, qui
ne craint pas, lui, de violer aucune loi,
en s arrogeant des attributions qui ne
gont pas celles du pouvoir législatif.
Le rapporteur se défend, il est vrai,
d'e vouloir soulever la question reli
gieuse. On se demande comment il eût
fait s'il l'avait voulu. Qu'aurait-il dit de
plus? Quelle nouvelle accusation aurait-
il portée contre le clergé ? À quelle au
tre passion, à quelle autre loi aurait-il
fait appel contre les catholiques? Le
clergé est accusé de violer la plupart
des lois qui devraient l'obliger, etl'énu-
mération complète de ces lois s'étale
dans un document qui ne devrait con
tenir que des chiffres. N'est-ce pas sou
lever la question religieuse par son côté
le plus grave, que de dénoncer dans les
évêques et les prêtres des violateurs de
la loi, des factieux, des perturbateurs
de l'ordre public? Le gouvernement
pouvait tenir ce langage, mais le rap
porteur d'une commission, un simple
député dont le mandat est limité par
la nature de sa tâche, à quel titre s'é-
rige-t-il ainsi en accusateur publie, et
dans quel but fait-i' le procès au cler
gé , s'il n'a pas voulu soulever la ques
tion religieuse au gré des passions
d'une majorité dont il connaît les ten
dances?
On ne saurait dire ce qui paraît le
plus, dans cet incroyable document,
de j'ignorance ou de la mauvaise foi. Il
méritait d'être unanimement loué par
la presse républicaine. Les éloges em
pressés du Siècle, du XIX e Siècle, du
Rappel ont devancé les critiques que la
plus simple équité, 1& moindre connais
sance des questions ecclésiastiques sou
lève contre un pareil trava". Tout a'été
'mis en œuvre par M. Guichard pour
répondre à l'attente de ses amis de la
gauche, tout, jusqu'au faux.
Le rapporteur du budget des cultes,
a pris pour point de départ de ses ac
cusations le concordat. Citer un seul
des dix-sept articles de ce contrat so
lennel qui ait reçu une atteinte quel
conque du Saint-Siège ou de l'Eglise c I a
France lui eût M. i~pGSïible. Comme
tûUÊî les dénonciateurs des prétendues
Htions du concordat, M. Guichard
*j\ ■ ■
ler|la loi que de ne pas les observer. La
-tolérance du gouvernement suffirait à
^(stifier la conduite du clergé français
a leur égard; en droit, celle-ci est irré
prochable. ■ 1
Les articles organiques ne font point
partie du Concorciat. 11 faut le répéter
à M. Guichard et à tous les plagiaires
de M. Dunin. Ajoutés à un contrat syn-
allagmatique, sans le concours et mal
gré les protestations d'une des parties
contractantes, les articles organiques
n'ont pas et ne peuvent pas avoir le ca
ractère d'un traité. Présentés à la sanc
tion du pouvoir législatif et en dehors des
formes usitées pour les projets de loi,
ils n'ont pas davantage le caractère d'u
ne loi. On conteste. Nous le prouvons
par un argument sans réplique, mê
me pour ceux qui ne tiendraient pas
compte des protestations réitérées
du Saint-Siège. Les artic'es organi
ques , qu'on prétend rattacher, au
Concordat comme ne faisant avec
lui qu'un seul et même acteoYigatoire
dans chacune de ses parties, ont été
abrogés ou modi^és en une douzaine
de points importants par une suite de
décrets et d'ordonnances émanant du
pouvoir exécutif. Si les articles organi
ques étaient, au même titre que le Con
cordat, un traité, il n'eût pas été possi
ble à l'une des parties contractantes
d'y toucher sans le concours ou le con-
sentemeat de l'autre ; s'ils étaient une
loi de l'Etat, ils n'auraient pas pu être
abrogés ou modifiés par simples dé
crets ou ordonnrnces. Nous défions
M. Guichard de répondre qroi qte ce
soit de juridique à ce raisonnement qui
confond-ses accusations.
Que, sont donc les articles organi
ques? N'étant ni un traité, ni une Soi,
ils ne peuvent être considérés que
comme des règlements de police pris
en exécution de l'article 1" du concor
dat. A ce titre, quelle petit être leur va
leur et leur portée?
Le grand principe de la liberté de la
religion catholique, inscrit dans l'arti
cle 1 er , domine tout le concordat et tou
tes les dispositions législatives ulté
rieures sur les matières communes à
l'Eglise et à l'Etat. Ce principe entrai
ne avec lui des conséquences qu'il n'est
pas au pouvoir de l'autorité civile de
méconnaître, sans violer l'article fon
damental du pacte. Il est évident que
la religion catholique n'est pas libre en
France, si le Pape n'est pas libre d'y
exercer son suprême ministère de chef
de l'Eglise, s'il ne peut pas correspon
dre avec les évêques et les fidèles, si,
d'autre part, les évêques ne peuvent
pas communiquer entre eux et avec
Rome, si 1 Eglise de France enfin est
civil à pro-
que la doc-
II n'appar-
VlOu
n'a pu au^ Ue . r \ qne - Ie ® ariic!e ? orga
niques. Sur' ce .'^nain, 1 accusation de
venait facile, il Ci?^ "ien vrai que des
lettres de la cour de tw ne >. brefs, bul
les, encycliques sont publiés et pro
pagés én France sans autorisation
préalable du gouvernement; il est bien
vrai que des évêqhes quittent leur
diocèse ; que des assemblées du clergé,
conciles ou synodes se tiennent sans
la permission expresse de M. le minis
tre des cultes ; que des quêtes se font
pour le denier -de Saint-Pierre, sans
que le produit en soit versé dans les
caisses de l'Etat; enfin que les quatre
articles de 1682 ne sont plus enseignés
dans les séminaires. Mais y a-t-il la une
violation du concordat? Tout au plus
serait-ce une infraction aux articles
organiques. Encore cette infraction,
purement matérielle, n'a-t-elle rien du
délit. Depuis longtemps les articles or
ganiques, dont l'application dépma du
gouvernement, sont, pour la plupart,
tombés pn désuétude. Ce n'est pas vio-
■ - '
astreinte par le pouvoir
l'esser une autre doctrine
trine de l'Eglise romaine,
tient pas au gouvernement français de
décider comment l'Eglise sera libre.Dès
que le pouvoir séculier reconnaît et in
scrit dans la loi T e principe de la liberté
de la religion catholique, il admet que
la religion jouira de la liberté oui lui
est propre et essentielle, ou la îoi est
vaine.
Avec un bon sens supérieur aux pré
jugés gouvernementaux, M. Portalis
lui-même déclarait que les art'.c'es or
ganiques n'avaient poirt le caractère
de loi, parce que les sujets qu'ils régle
mentent ne formaient pas une matière
législative. « Toutes ces opérations, di
sait-il au Corps législatif, ne pouvaient
être matière à un projet de loi ; Gar s'il
appartient aux lois d'admeitre ou de
rejetez les divers euliios, les,divers finî
tes ont par eux-mêmes une existence
qu'ils ne peuvent te air des lois et dont
l'or.'gine n'es* pas réoutée prendre la
source dans ies volontés humaines. En
second !ieu, la loi est définie par la
Constitution t un acte de la volonté gé
nérais? Qr ? ce caractère ne saurait eon-
ve lir à des ir S Mutions qui -ont néces
sairement particulières à ceux qui les
adoptent par convict'on et par cons
cience. La liberté dea salies est le bien
fait de la loi. Mais la nature, l'enseigne
ment et la discipline de chaque culte
sont des faits qri ne s'établissent pas
par la loi. » M. Portalis présentait les
articles orgatiiqaes avec le co icordat
comme un traité dip'ornatique conclu
entre la république française et le Saint-
Siège,et c'est ainsi qu'ils furent propo
sés aux srands corps de l'Etat. Mais,
quand même les articles uPg5.Ili«ues
n'auraient pas été, dès l'orig' ie, nuls
comme traité, «t par l'absence de coo-
"ér^ion d'i né des yZTlt* du consente
ment de laquelle :1s étaient censés con
clus, et par les protestations de la par
tie subrepticement engagée, ils au
raient perdu ce caractère de contrat
par la faculté que s'est attribuée l'autre
partie de les réformer seule, à son gré.
Il reste donc que les articles orga
niques sont de simples règlements
de police pris _ par le gouvernement
français. A ce titre, ils ne valent qu'au
tant qu'ils s'accordent avec le principe
fondamental du Concordat ; autre
ment, ils auraient pour effet d'annuler
le contrat auquel on les a ajoutés. De
ces articles, les uns sont manifeste
ment contraires à la liberté de la reli
gion catholique, les autres sont indif
férents en eux-mêmes. Ceux-ci comme
ceux-là ont fini, du fait même du gou
vernement , par tomber en désué
tude, soit qu'ils fussent inconciliables
avec l'esprit du Concordat, soit qu'ils
n'eussent aucun objet. La force des
choses a fait ce que voulait la justice.
Aujourd'hui, deux ou trois à peine de
et» articles sont conservés. En fait,
les articles organiques n'ont pas plus
d'application qu'ils n'ont de valeur en
droit. Le principe du Concordat a pré
valu. Il est juste, il est légal que l'E
glise de France, restaurée d'un com
mun accord.par le pape et l'empereur,
jouisse, en vertu de cette convention,
de la liberté qui ?ui est propre et d'une
liberté qui n'a pas pu faire l'objet des
règlements du pouvoir civil, parce
qu elle tient intimement à la nature de
la religion catholique déclarée libre en
France par le Concordat. Cette liberté,
le pouvoir civil peut la reconnaître ou
la refuser, selon qu'il veut en agir avec
l'Eglise, mais non pas faire qu'elle soit
autre qu'elle n'est nécessairement.
Les articles organiques attentaient à
la liberté de l'Eglise en viciant le prin
cipe de la convention. Le concordat se
rait resté une lettre morte si les arti
cles organiques n'avaient été comme
non avenus, non par suite des empié
tements du spirituel sur le temporel,
mais par l'effet même du rétablisse
ment du catholicisme, qui ne peut pas
être libre sans l'être à sa manière.
L'acte d'accusation dressé par M. Gui
chard contre le clergé tombe donc de
lui-même. Tout fondenent lui man
que. Autant par la force de la situation
que par la tolérance du gouvernement,
seul exécuteri* des règlements de po
lice, le cle-'gé de France est sorti de la
légalité des articles organiques, pour
rentrer dans le droit du concordat. Ce
qui est la loi pour lui, il l'observe plei
nement; les articles organiqu®s, au
contraire, en ce qu'ils ont d'incompa
tible avec le concordat, ou dans les
points indifférents lrissés à la discré
tion du gouvernement, le clergé a rai
son de les tenir pour nuls ou tombés en
désuétude : ce n'est plus la loi.
Mais si les accusations de M. Gui
chard s'évanouissent devant le concor
dat loyalement et juridiquement in
terprété, ses menaces restent. En re
prochait' au clergé français d'avoir
abandonné sa vieille indépendance
« pour subir l'influence d'une faction
étrangère qui déclare la guerre aux
conquêtes matérielles et morales de
notre civilisation, » il se demande si le
pays est désarmé, et il répond que le
pays a pour se défendre une législation
comolète. Cette prétendue législation
n'existe pas plus que les faits don on
accuse le clergé. Nous ne voyons ici
qu'une menace. Leloisqueles radicaux
opposent aux catholiques, sont à faire.
On a inventé la faute pour crée? la pé
nalité.
- ÂRTKBE LOTH.
place des autres ; au contraire, ils esti
maient que les ministres de l'intérieur
républicains n'en faisaient jamais as
sez ; tous les jours ils demandaient la
révocation des quelques survivants du
25 It mer, et s'il en est resté, ce n'est
pas leur faute. Les nouveaux ministres
ne font qu'imiter la conduite des pré
cédents, et ils mettent en pratique les
conseils de la presse républicaine, d'a
lors , en choisissant des préfets à
l'exemple du nouveau régime. Le cabi
net actuel a une ligne de conduite toute
tracée, qui est de refaire ce qui a été
défait.
M. Massicault, qui, sous le dernier
ministère, fut sans titre et sans éclat
directeur du bureau de la presse, écrit
que la fameuse nota de ? Agence Bavas,
sur les «démonstrations ultramontai-
nes », n'émanait pas de M. Jules Si
mon, lequel alors, s'il était encore au
ministère, n'était déjà plus ministre.
"Un journal républicain prend pré
texte de cette lettre pour dénoncer
comme auteur de la note M. d'Harcourt,
secrétaire de la présidence
M. d'Harcourt ferait bien de s'ex
pliquer. Du reste l'important, pour
nous, c'est que la note, déjà désavouée
par
le langage
du Message, l'ait été
formellement, au nom de tout le cabi
net, par M, le duc de Broglie, présjde:
du conseil.
Ce désaveu a été fait par M. lè duc
de Broglie en réponse à des explications
que lui demandait un sénateur, parlant
au nom de plusieurs de ses collègues
et de plusieurs députés.
il ne reste donc de la note qu'une
mauvaise parole dont personne ne
veut répondre.
P ; S. Nous sommes invités à décla
rer que M. d'Harcourt, interrogé sur
cette Note comme l'avait été M le duc
de Brbglie, a répondu qu'il n'y était
pour rien et qu'on lui rendrait service
en le disant,
L'Agence Havas fait publier dans di
vers journauxrépublicains, notamment
dans la France, dont le directeur est
fort de ses amis, une note où
elle affirme qu'elle apporte une grande
impartialité dans les extraits des feuil
les étrangères qu'elle communique aux
journaux français.
Il est possible que d'intention l'I-
gence Bavas soit impartiale comme elle
devrait l'être ; mais, de fait, elle ne l'est
pas. Les journaux révolutionnaires li
bres penseurs, anticatholiques de tous
les pays, ont chez elle une place pré
pondérante, si prépondérante, que les
journaux conservateurs y figurent peu,
et que les journaux catholiques n'y pa
raissent presque jamais.
Pour noire part, devant cette partia
lité et cette lacune, nous avons dû re
noncer à recevoir les traductions de
l'Agence Havas et demander à des colla
borateurs de nous traduire lesjournaux
catho'iqaes des divers pays.
Si les directeurs de l'Agence Bavas
veulent remplir le programme qui.
disent-ils, est le leur, ils feront bien de
veiller sur les tendances du personnel
qui doit l'exécuter. Nous pourrions les
aider àatteirdre le but en leur signa
lant des journaux importants auxquels
ils empruntent trop peu etd autres aux
quels ils n'empruntent rien.
Le Journal des Débats, qui alors qu'il
était l'organe officieux d'un des mem
bres du cabinet, pouvait compromet
tre gravement la neutralité de la France
par ses menées turques, ne craint pas,
pour satisfaire son dépit, de susciter
encore des embarras au pays. Depuis
deux jours, il emplit ses colonnes des
citations de la presse étrangère sur ié
changement de ministère. Les choix
sont i'nits avec la déloyauté d'un organe
de parti qui regrette ses avantages rni-
ui&lériVIs 1 , et avec l'impudence d'Un
journal qui a toujours sacrifié les inté
rêts français à ses principes cosmopo
lites. _ - ■
Il serait intolérable de voir plus long
temps le Journal des Débats servir ses
rancunes républicaines et ses idées ré
volutionnaû'es au détriment de la paix
du pays.
On sait que les articles des jour
naux prussièns, anglais et italiens qui
nous reviennent gros de menaces de
l'étranger, sortent le plus souvent des
officines radicales de Paris, et le Jmr-
nai des Débats l'ignore moins que per
sonne.
donner une Chambre encore plus ra
dicale que celle qui vient d'être pro
rogée.
Dans un autre sentiment, l 'Osserva-
tore Caltolico ne croit pas que le minis
tère choisi par M. le maréchal de Ma.c-
Mahon soit de taille à résoudre les dif
ficultés qui vont surgir ; il n'a pas con
fiance dans des hommes connus géné-
rriement comme orléanistes et catholi
ques libéraux. Il craint H a'ils n'encou
ragent pas assez le bien et ne répriment
pas suffisamment le mal.
L'Unità catiolica applaudit au coup
de vigueur du président de la Républi
que.
Les journaux catholiqu.es de Rome se
montrent réservés?!
La Gazette de l'Allemagne du Nord,
dont on connaît les attaches et l'impor
tance, publie la note suivante :
On nous informe, de source compétente,
que le prince de Hohenlohé, ambassadeur
d'Allemagne à Paris, n'a jamais eu l'idée
de demander des explications sur les der
niers événements en France. On nous dit
que ni le gouvernement allemand, ni au
cun autre gouvernement n'ont eu la moin
dre raison d'en demander.
Déjà, une première note de ce genre
avait été publiée par cette même
feuille.
On lit dans le Nouvelliste de Rouen :
On a fait grand bruit du jugement porté
sur la lettre du maréchal de Mac-Mahon
par les journaux anglais, et notamment par
le Times. Il convient de l'appeler qne le
correspondant de ce journal, M. Blowitz,
est intimement lié avec M. Jules Simon, et
que son appréciation n'a d'autre valeur que
celle d'un ami personnel. Le grand jour
nal de la Cité,dont on se rappelle les dithy
rambes prussophiles en 1870, n'est point
d'ailleurs gêné, en matière de politique
étrangère, par la fixité des doctrines. Nous
serions bien étonnés si, sous l'influence
d'un autre courant, ses colonnes n'expri
maient d'ici à quelques jours une.opinion
plus raisonnée et plus bienveillante sur
l'attitude du chef du gouvernement fran-
çais..
agences
Marie-Majeurs la messe célébrée par Mgr
Lâchât. Mgr Mermillod, évêque exilé de
Genève a parlé avec une grande éloquence
do la fidélité que nous devons garder à
Jésus-Christ, ïi l'Eglise et à la patrie; il a
montré ce que les catholiques implorent
pour leur pays : une Suisse unie, libre au
dedans, honorée au dehors.
Les pèlerins ont été profondément émus
de retrouver auprès du Pape l'évêque par-»
sécuté, les fortifiant par sa parole et soi$
exemple.
Home, 22 mai, midi 35^
Hier, le Pape assistait, du haut-, d e j a g a _
lerie supérieure du portiqu^ au f e j) eum
chanté à Saint-Pierre.
Aujourd'hui, après la. messe du Saint-
Esprit, a eu lieu l'ouverture du chapitre gé
néral des trappistes.
Vingt abbés étaient venus à Rome pour
cette réunion,
Voici la dépêche dont notre corres
pondant de Rome nous télégraphie
qu'il est autorisé à démentir la te
neur :
Rome, 21 mai.'
Mgr Meglia, nonce du Pape à Paris, a.
fait connaître à Mgr Simeoni que, depuis
la crise qui vient de se produire en Fran
ce, le duc Deeazes s'est attaché à lui faire
sentir qu'il est nécessaire de montrer la
plus grande prudence; autrement le gou
vernement serait forcé d'adopter-des me
sures de rigueur.
Le ministre français a donc prié Mgr Y xq -
glia de représenter au Saint-Siège la né
cessité d'empêcher les évêques de se lais- "
ser aller à des provocations qui pourraient
rendre ces mesures indispensables^
(Tùntss.)
LA.
Ciiiqaaiitalae épiaeopaie âe Fie IX
II
Depuis plusieurs jours, des
et des journaux ne cessaient d'annon
cer que, pour plaire au gouvernement
espagnol, le maréchal de Mac-Mahon
obligerait don Caries à quitter la Fran
ce. Nous n'avons pas voulu reproduire
ces bruits, qui nous 'paraissaient une
M. Martel était -il en mésintelligence
avec M. Jules Simon? S'est-il rendu à
l'Elysée, après la lettre du maréchal de
Mac-Mahon? Le Moniteur universel l 'af
firme en ces termes ;
b'ex- garde des sceaux s'est rendu à l'E
lysée (sur l'invitation "du Maréchal), et
nous croyons savoir que, dans le court en
tretien qu'il a eu avec le nrésident, il lui a
nettement déclaré que, s'il n'avait pas pris
la parole dans la discussion de mardi sur
l'abrogation de la loi de 1875, c'est qu'a
près les quelques mots prononcés à la tri-
- — AiJï Tulûo fiitnr.»* ' A ' " *
bune par u eue ete con
traint de dés'avouer et de contredire, le pré
sident du conseil, et qu'il lui avait paru
impossible de montrer ainsi qu'il existait
un désaccord dans le cabinet.
Le président n'à pas un seul instant
douté de la sincérité de ces déclarations,
et tous ceux qui connaissent M. Martel
comprendront comme nous que son atti
tude dans la séance de mardi a été dictée,
par des scrupules qui ne peuvent que l'ho
norer.
D'autre part, le XIX e Siècle, qui avait
nié la visité, persiste dans ses dénéga
tions.
Nous n'avons pas à nous prononcer.
, M. Victor Hugo a reçu le télégramme
suivant, que les journaux radicaux pu
blient avec enthousiasme :
De Velletri, le 19 mai 1877,
Paris,
Quarante et un préfets nommés sue-
cussi veinent par MM. Ricard, Mareère
et Simon, et remplacés d'un coup par
M. de Fourtou : c'est de quoi se plai
gnent depuis quarante-huit heures,
avec des accents d'indignation, tous
les journaux républicains. Ces mêmep
journaux n'ont pas trouvé mauvais que
les quarante et un préfets de MM. Ri
card et consorts vinssent prendfe la
4 Victor Hugo
(Commémorationsolennelledesmartyrs de 1849)
La démocratie italienne remercie la dé
mocratie française et la jeunesse pari
sienne de ses sentiments pour sa sœur l'I
talie.
Elle vous envoie, à vous, apôtre de la
liberté, son salut fraternel, et elle y as
socie Jules Simon, Gambetta et Jous nos
amis.
La France républicaine saura, par sa
sagesse, sortir encore une fois triomphan
te de cette dernière épreuve, pour conti
nuer de marcher à l'avant-garde de la li
berté, de la fraternité et de la solidarité
des peuples.
M enotti G aribaldi ; F iuncesco T ola-
GrNi ; P ànteo M abtore ; le président
de l'Association du Progrès, C esaketti;
le président de l'Association garibal-
dienne, G iuseppe C aeatelli i le prési
dent de l'Association du Progrès d'Al-
bano, S ilviq À vanzini ; le président de
l'Association de la Jeunesse, N ovelli;
le président de l'Association ouvrière,
P izzi ; pour le journal l'Avenir, Lszio.
Les « martyrs de 1849, » ce ne sont
pas nos soldats^ traîtreusement '
sineb, ^ or - Qu'ils entraient sans dé
fiance dans les faubourgs de Rome : ce
sont les hommes qui sont tombés en
combattant le drapeau français, et^par-
mi lesquels se trouvaient des traîtres
comme Laviron.
Nous reconnaissons bien là le patrio
tisme radical, qui sacrifiera toujours
la France à la république.
>as trompé,' car VAgence Havas publie
ly, dépêche suivante :
Madrid,. £0 mai.
La Epoca espère que le gouvernement
français, donnant par là une preuve de son
amitié pour l'Espagne, obligera don Carlos
à quitter la France, où il abuse de l'hospi
talité qui lui est accordée.
La Epoca n'a certainement parlé qu'a
vec l'assentiment de M. Canovas, qui
aura cru le terrain suffisamment pré
paré.
Sans discuter cette étrange préten
tion d'un gouvernement qui a donné à
la France de si singulières preuves d'a
mitié, nous nous bornerons à rappeler
un souvenir historiéue. Sous le règne
de Henri III, qui n était certes pas un
grand prince et qui, menacé par les
protestants, avait besoin de ménager
Philippe II, lepuissajt roi d'Espagne
demanda l'exoulsion du grand-prieur
de Crato, prétendant malheureux au
trône de Portugal. Henri 111 refusa, di
sant que la France, qui avait toujours
été hospitalière, resterait fidèle à ses
nobles traditions.
Et le grand-prieur continua à résider
en France!
Simon Magus. —
des ilslï
landais. -- U hp, rv (
le 3 juin. — Arrivée de o
Rome 18 mai.
Un faux, uèlerin. — Les poli-
Ciasnn-îs. — Les pèlerins ftoi-
uît «t tion héroïque pour
"erins.
Il ne m'apuai-uent tas de faire ici de la
politique, mui k umte d<. .1 Jules Simon
a un côté qui toncas de- m près aux choses
religieuses, qui iVb x j i aiaé de passer
sous silence lim «.« on que cause dans
le monde dob pta3 t a i a «ocident dont les
circonstance!» foa 1 f t^nement. Poi' ! "
savoir ce qu'ils en oensent, 'il pourrait
suffire de lice ce Qu'en disent les jour
naux qui as publient à Rome, depuis
les modérés parmi les italianisâmes jus
qu'aux plus violents. Soit qu'ils exagè
rent à dessein la portée de ce changement,,
soit qu'il leur fasse réellement peur, ils em
ent tous avec une épouvante
pari
qui ai
quelque chose de plaisant. I! semble.
l'émoi ne serait pas plus grand; si la mo
narchie italienne subissait de ce coup l'é
chec auquel la prépare le travail incessant.
des sectes.
Les journaux italiens considèrent
tôÏÏT'comme très grave l'acte que vient
d'accomp-ir M. Te maréchal de Mac-
Mahon. Ils prévoient que le conflit ac
tuel ne peut aboutir qu'à la dissolution
de la Chambre, et les révolutionnaires
en témoignent plus ou moins ouverte
ment leur mauvaise humeur. L '0p4-
nione, la Liberià, le Dirilto, le Dovere, la
Perseveranza, etc., se montrent conster
nés de ce qui se passe en France. Com
me ces journaux sont le plus habituel
lement hostiles ànotre pays, il n'y a pas
à s'inquiéter autrement de leur dépit.
Toutefois ils s'accordent à prédire que
de nouvelles éleçtions ne pourront que
Nous recevons de Rome les dépêches
suivante :
Piome, 22 mai, 9 h. matin.
Hier, à Saint-Pierre, une foule immole
assistait à la messe pontificale, çéïibrée
par S. Em. le cardinal Borromeo.
Le soir, une foule encore plus considé
rable, vingt mille personnes environ, se
trouvait dans la basilique pour le Te
Deum qui était-chanta en actions de grâces.
De nombreux évêques étaientprésents.Une
manifestation imposante a eu lieu sur la
place Saint-Pierre.
Les journaux italiens publient une dépê
che résumant un prétendu rapport de Mgr
Meglia, nonce à Paris, disant qu'à la suite
d'entretiens qu'il avait eus avec M. Deea
zes et M. le maréchal de Mac-Mahon, il
avait reconnu la nécessité pour le Vatican
d'interdire aux catholiques toute manifes
tation religieusé. Tout cela est absolument
faux.
Le Papa a reçu hier de nombrpj ÛS p^ e _
riDS de toutes les nat'ons. U Iie a( j resge a
été lue pa? le prince AltK r j au pom
des peuple 3 catholi^" aes dons qui sont
réunis à l'expiation. Le Pape a répondu
en rappelait les présents des Mages à qu :
Dieu, pour récompenser leur foi et leur
charité, avait envoyé une ét oile pour leur
montrer le chemin. « Nous aussi, a-t-il dit,
nous avons une étoile, c'est Marie, que
nous devons invoquer avec saint Joseph,
patron de l'Eglise. »
Le Pape a fait des voeux pour le retour
de l'Italie à la fidélité catholique et béni
toutes les nations, criant d'une voix forte :
Courage ! confiance ! le triomphe viendra !
Bref, il est clair eue M. Jules Si-
J30I1
jutve-
était l'homme des révolutionnaires d'r
mont. A quel titre, il n'est pas beso' m
haut jugeait hier d'un mot la situ d tion. «Eh
bien S lui disait-on, voici que J k I bs Simon
est tombé. » Oui, oui, c'est Simon Magus;
il avait toutes sortes d'indi'.str^s séductri
ces ; il se vantait môme ii v ët r .'8 plus habile
et plus fort que le vicaïï*» Jésus-Christ ;
il allait, croyait-0», s'élever dans les airs ;
mais vous savez ca qu'il advint. Saint
Pierre», perdu dans-la foule, assistait à cet^-i-
ascension qui devait, lavoir raison de ,
un signe de crots que presque paonne-
n'a vu, et voija le magicien pai- \erre, im- -
puissant et confus. C'est ua^ disgrâce pa
reille Çui vient d'arriver \ ce pauvre Jules :
Simon.
Le fait est que'^'désilluâion est cuisante. -
Aussi, nos V'.'alianissimes s'accrochent à.
tout préf>- A "t e qui peut leur fournir une
conte-^ace et quelques compensations. -
H
soir, Y Italie publiait à grand fracas le ^
r
aire
.te ré-
îenne, à
Rome, 2g mai, 10 h. 45.
Aujourd'hui les pèlerins de Suisse, con
duits parleur évêque, ®nt entendu à Sainte-
i récit d'une réunion d'étudiants qui avait
lieu, mercredi, dans une salle de l'ex-oou*
vent de Saint-Ambroise, et qui avait por
but de répondre à l'adresse révolutions
des étudiants parisiens. Bien que eef
ponse des étudiants romains con
l'adressa des pèlerins, les plus
insultes, je n'aurais ^ dte mani
festation on des jouvencer ^ se doment
le ton d appe er « misé fables factieux „
ceux qm sont venus consoler Je p en
sa captivité, si le pw sident du comité Q , a .
vaU cru devoir d©r ^ lectoe d , une
qu li a eu^ a produire comme
provenant à r jn pf.j er j n français, il paraît
que t as ^sb' nce j 0L ,^ en tière en a manifesté
s a .l°iie par- des applaudissements qui ne
jnt pas honneur à ia jeunesse universi
taire, as?„ez inepte pour admettre comme
authcn'aquç la susdite lettre, dont voici le
texte *
Messieurs les étudiants romains,
En vous témoignant ma sincère reconnais
sance en retour des témoignages d'affection que
vous voulez bien adresser à nos étudiants fran
çais et à la France chrétienne libérale, je ne
puis m'abstenir de déclarer que la grande ma
jorité de îa France est unie de cœur à l'Italie et
réprouve toute tentative de restauration du pou
voir temporel des Papes.
, Les vrais chrétiens, les c-atholiques de France
ne reconnaissent en leur Pontife qu'une autorité,
purement spirituelle sur les croyants du Chrisi t >
et tout pouvoir temporel dans les mains des .
Papes est contraire à nos maximes chrétiennes -
catholiques et au saint Evangile.
L'Italie et la France sont sœurs. Gloire à l 'It
alie une et forte, gloire au christianisme, gloire»
la France libérale I
Saint et fraternité,
feËSt S ulpice , " „
Prêtre catholique».
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