Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1873-02-10
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 février 1873 10 février 1873
Description : 1873/02/10 (Numéro 2057). 1873/02/10 (Numéro 2057).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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Lundi 10 Février IÔ75
N* 2057 — Edition cfuotidienne.
PARIS
Un,an ... t>8 fr.
Six mois 50
Trois mois 16 fis
Le numéro, à Paris : 15 cent,(i
— Départements : 20 »
BUREAUX
Paris, 10, rue des Saints-Pères.
On s'abonne, à Roine, viadelle Stimate, 22, 23,24.
Lundi 10 Février 1875
DÉPARTEMENTS
Unan. : ■ 38 fr.
Six mois 50
Trois mois,., 16
Édition' 8eml -<|D0tidlenne
Un ^n, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
Wnivers ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés.
ANNONCE»
MM. Cb. UCRUNGE, CEKP et O, 6, plan it la Sourie.
MM. les abonnés dont l'abonnement ex
pire /e 15 février sont priés de le re
nonveler le plus tôt possible s'ils ne mulent
éprouver d'interruption dans l'envoi du
tournai.
(Joindre une bande et un mandat-
poste ou un bon à vue sur Parjs.)
AVIS IMPORTANT
Il est indispensable de joindre à toute
réclamation ou changement d'adresse l'une
des dernières bandes.
FRANCE
nez A l'intérieur, il n'y avait plus que
des haines, des séditions et des com-
f )étitions. Les républicains abondaient,
es pétroleux ne manquaient pas. Ils
avaient fait mieux que brûleries églises,
démolir les monuments, fusiller les
otages : ils étaient parvenus à jeter le
trouble, la division et l'apostasie dans
le clergé. Ce malheur nous manque;
pour tout le reste, le mal était
pour le moins aussi sérieux que de
nos jours. C'était la plus grande partie
de la plus haute noblesse qui dirigeait
le mouvement. Où nous voyons aujour
d'hui des Glais-Bizoin, des Gambetta,
des Challamel-Lacour,
A uguste R oussel
il y avait de qu'il possède, se réfugie dans les bru-
grands seigneurs, riches, honorés, tes, et les brutes se jettent dans la
possesseurs de châteaux forts, assistés mer. Voilà tout. Quand le balai appa-
de clients et de vassaux. Le fanatisme raîtra dans la main légitime, l'ordure
religieux ét politique tenait dans ces se balayera elle-même, et le plus gros
cuirasses plus qu'il ne peut tenir sera fait. Il ne restera qu'à établir des
dans l'habit noir de nos avocats fontaines, là où l'ordure a coutume de
et dans leç blouses de nos pétroleux. s'accumuler. Vienne ce jour !
le royaume était rétabli dans sa splen-1 que sa faiblesse a compromis,
deur, etl'on pouvait espérer même la n'est encoreéperdu;
conciliation des esprits, laquelle,
d'ailleurs, s'opéra dans le cours du
siècle.
Que l'on mette ce simple aperçu
historique en regard de ce que nous
promettent Orléans, Bonaparte, Thiers
et Gambetta, servi par Challemel.
Si l'on dit que la résistance au Roi
serait aujourd'hui plus grande, non,
pourvu que le Roi soit Roi. Le Roi est tanfles indiscrétions d'autres journaux
1 exorciste de la Révolution. L exorciste qui nous ont forcé de p réc ïser ainsi
commande a 1 esprit révolutionnaire; f es chûS e S ne contredit aucun de nos
1 esprit révolutionnaire sort des corps •
rien ! en termes plus polis, nous n'aurions
eu qu'à le louer, et nous l'aurions fait
d'autant meilleure grâce que c'est un
plaisir qu'il ne nous donneDas souvent.
L'Espérance du Peuple , dont on con
naît les relations avec M. de la Ro
che tte, reproduit nos informations sur
la lettre royale qu'aurait reçue l'hono
rable député de la Loire-Inférieure.
érance du Peuple, tout en regret-
oe t r\/41
renseignements.
PARIS, 9 FÉVRIER 1873
Mgr l'archevêque de Cambrai a adressé la
lettre suivante à M. le président de la Répu
blique :
Cambrai, le 16 janvier 4873.
Monsieur le président de la
République,
On ne voyait guère lè moyen de se ti
rer d'affaire, sinon que le parti con
servateur et restaurateur, étant catho
lique, obéissait en somme au Pape et
voulait un roi, mais un roi catholi
que. Or, par comble de disgrâce, le
roi possible, Henri de Navarre portait ]
le drapeau protestant.
Seulement, ce protestant avait peut-
être de la, conscience, car, en ce temps-
11 1— .1. r . i <■ I
Louis V euillot.
A propos de la fusion, voici le nou
veau propos que raconte le À7X c Siè
cle :
Un soir.de cette semaine, — nous, pour
rions indiquer le jour, l'heure et le lieu,
mais, pour être discrets, nous dirons vague
ment lundi dernier, à l'Opéra, pendant Je
spectacle, —un des plus jeunes membres du
Parlement anglais, sir H. H., avait l'honneur
de causer avec l'auguste chef de la maison
d'Orléans.
l'occasion de goûter.
donne pas souvent
A uguste R oussel.
On nous écrit de Versailles, le 8 fé
vrier : ï
Après le vote rapide de projets d'intérêt
local, la discussion s'est ouverte sur l'inter
pellation de MM. René Brice et autres sur
le paragraphe 47 de la circulaire du 9 janvier,
relative aux engagés volontaires d'un an. La
discussion a été vive, et les. bacheliers ont
passé là un mauvais quart d'heure. Ils étaient
accusés par M. Brice d'accaparer toutes les
places dans les concours où ils se présentent
en concurrence des jeunes agriculteurs, com
merçants et industriels, pour l'obteiltion de
bourses, qui leur permettent de se faire, ins
crire parmi les volontaires d'un an.
L'accusation est fondée, car c'est un fait
que la mention très bien étant exigée du can
didat pour emporter la place que le concours
lui donne, ce sont toujours les bacheliers qui
—i —■«- ■' »■>• -
On-sait-maintenant que la commission des
Trente, dont les membres n'étaient pas en
séance; ont montré par un,acte de ferme ré
sistance qu'ils partageaient absolument «la
conviction de M. de Montlaur.
Enfin la commission des Trente a
retrouvé une partie de la vigueur
qu'elle montrait au début et qui, dans peu
ces derniers temps, semblait l'avoir si de Joinyille, fut entendu „
fatalement quittée. A la majorité de crets voisins, dans le moment précis où î'en-
20 voix contre 10, elle a repoussé l'ar- 'retien prenait un caractère tout à fait confi-
l "~' , . „ là, lès protestants se prétendaient*et ticle 4 du gouvernement, et si elle n'a d«itiel.'a^ l^ppmce, disait-il, se décide à sement avec les bacheliers, ne serait-il nas bon
Xesmesuresextremesqua.pOTet.ee;. étaient encore chrétiens ; en outre, il pas adopte sur l'article 3 l'amende- Pà C „9-^bord sur le ltrône, je serai ou d 'abaisser le niveau des examens pour les
le-gouyenjement italien contre les mai; vait oePtata6?6nt de y^ M ot , pn deV Ernoul qui paraissait le ^ ^
fin, ayant vraiment un cœur de roi, il ; plus net, elle a, par le vote d un amen- se portait sur moi} je prendra j s le „ ouvo j r en pratique, d'augmenter la proportion dans la-
aimait la France. Par politique ou par dement de M. d'Haussonville, combiné • ..
conscience, parce que Paris valait bien avec un
une messe ou parce que la vérité va- lis, manifesté . , - «. e vu lt , .vumaucs uuh an, ce qui
lait bien un aveu et la paix un acte de n'entendait pas voter à l'aveugle les texte à une nouvelle proscription qui me ren- ' x • 1
contrition, il embrassa la foi catholi- dispositions que M. Thiers la sommait ' verrait en exil, u
que, par laquelle les ' protestants eux- de souscrire.
mêmes avouaient que l'on pouvait se Nous aurons à revenir, au point de
sons religieuses de Rome, mesures qui
menacent les maisons gériéralicès el
les-mêmes, sont pour le clergé et pour
tous les catholiques qui ont l'intelli
gence de la situation, le sujet de très
yives et très pénibles inquiétudes.
Nous avons la confiance, M. le prési
dent, que le gouvernement français
interviendra, par les voies diplomàti
Sves, auprès du gouvernement italien,
! une manière assez énergique, pour
le retenir contre l'entraînement révo
lutionnaire qu'il subit
Nos droits nationaux et nos intérêts
religieux sont engagés dans cette
question de la manière la plus grave
Nos différents diocèses tiennent aux
instituts, qui ont leurs maisons-mères
à Rome, par les sujets que nous leur
donnons et par ceux qu'ils nous ren
dent, pour les œuvres diverses du saint
ministère
Ainsi en est-il de mon diocèse en
particulier, à l'égard des rédempto-
ristes de Villa-Caserta, des franciscains"
de YAra-Cœli, des dominicains de la
Minerve $ t. des jésuites.
. Le Collège romain, que dirigent ces
derniers, est notre maison commune,
notre maison centrale, pour les hautes
études théologiques.
C'est seulement à la condition que
cet établissement, sans égal dans le
monde, sera conservé, que pourra se
maintenir notre séminaire français
dont il reçoit.les élèves.
Il donne gratuitement, à ceux de
nos jeunes ecclésiastiques en qui nous
reconnaissons de plus heureuses apti
tudes pour les sciences sacrées, un en
seignement à la hauteur duquel il nous
serait impossible d'atteindre en France
avec nos ressources locales.
Personne n'a mieux compris que
vous, monsieur le président, personne
n'a plus éloquemment démontré que
la, France doit conserver ce patronage
séculaire qui lui est dévolu sur tous
les établissements catholiques du mon
de. C'est pour elle une. grande gloire et
un intérêt politique de premier or
dre.
Vous'né permettrez pas, monsieur
le président, que ce patronage cesse au
centre même de la catholicité, ou
qu'il reste inefficace, alors surtout
3u 'H s'agit de conserver à l'Eglise des
roits. qui sont en quelque sorte les
conditions nécessaires ae sa vita
lité.
Jè suis avec respect, etc.
f R. F..., archevêque de Cambrai.
M. le comte de.Paris, qui parle souvent un obtiennent cette mention. D'autre part, leurs
eu haut, tïiftme en l'absence de M. le prince , concurrents dans les diverses cltSses que nous
------ de quelques indis- avons nommées plus haut ne sont-ils pas éga-
lement intéressants, et puisque leur éducation
ne les met pas à même de concourir sérieu-
mt avec les bacheliers, ne serait-il pas bon
.'abaisser le niveau des examens pour les
— — ■ —-- « - •» f 4iU~ | m «4lnn X 1~ — ' '
tiohale. Mais si le r
se portait sur moi,
qu:
glise et dans Paris. Le voilà légitime ances de la Commission. Mais, pour
roi de France; tout change de face. aujourd'hui, ce n'est pas là ce qui im-
Quelques années après, un religieux porte, car ici surtout le fond emporte
éminent, qui possédait la confiance et j la forme, et par le fait l'article 4 du
dans l'estime du ro'i, lui dédiant un gouvernement était devenu l'essence
livre qu'il avait écrit par ses ordres, j même du projet. Par l'appareil qui
rappelait ce qui était accjuis et disait avait entouré sa naissance, par les
ce qui restait à accomplir. Ecoutons'
ce témoignage contemporain confirmé
par l'histoire :
« Sire,
« Entre tant de merueilles que
; — "1
permettrait à un plus grand nombre, sans la
ressource du concours, d'en bénéficier?
. e Voilà ce que demande M. Brice, et il vou-
Bien que ces informât! drait faire voter un ordre du jour motivé
S Ç ar M-About, qu y J (i ans ce sens. Mais M. le ministre de la guer
re, qui est habitué à vaincre, ne l'entend pas de
la sorte, et après plusieurs discours de plu
sieurs orateurs, il obtient l'ordre du jour pur
et simple.
Cet incident vidé, M. Gavini en soulève un
autre par sa proposition de mettre à l'orr
dre du jour le rapport des pétitions corses au
sujet de l'expulsion du prince Napoléon. Le
rapporteur, M. Depeyre, demande au con-
reneontrassent avec la vérité.
Nous avons la réponse-circulaire de
M. Thiers aux réclamations épiscopales
touchant la suppression à Rome des
maisons religieuses. C'est Ninon-Saint-
„ >„ 1 wu Hilaire qui a été chargé de distribuer ,, . » „ j wir
commentaires qu y avaient aussitôt ^ jjjjjet auquel il ne manque que J raire c l u ' on remette la fixation du jour après
son°texte la ^ pa/ticuîière avec laquV le 1 ^ "
et ta presse raaicate, par son texte secre t aire intime a coutume de traiter
meme qui était, nous 1 avons dit, une j pétroleux. Ce qu'il faut remarquer,
déclaration de guerre formelle, cet ar- 6 n outre, c'est le soin avec lequel M
la ticle se présentait comme le champ Barthéle ^ y s ' a ppii que à ne pas com
« main du ToutrPuissant a desployées de bataille ou les prétentions rivales W 4 1
en faueur de Vostre Mai este ^ onvoid . iS e . sou y^ alT ^ et de son
« aue ceste monarchie n'agueres dis- délégué M. Thiers allaient se livrer un
carie Pnmmo V*
slpée par l'iniure du temps, et des- combat sans merci. Comme l'a dit un
ia comme réduite au dernier de ses scribe officieux, cet article nous ra-
« périodes, a tellement repris sa pre- menait au message et meme a quelque
« miere splendeur depuis que la diui- chose de plus. Car le message ne lai
ne Providence vous en a mis legou- sait que proclamer illégalement la Re-
vernail en main que des à présent publique, et 1 article gouvernemental
' ou esnereraDres visait a l'organiser légalement. Le
message reconnaissait le droit consti
tuant de rAssemblée, et l'article gou
vernemental le méconnaissait, ou, ce
qui revient au même, le rendait im
praticable, car c'était, dans une forme
brutale, un prompt décret de dissolu
tion.
Cala est si vrai qu'au moment
même où, dans la commission des
Trente, l'on délibérait hier sur cet ar
ticle, le Bien public et le Soir, ne dou
tant pas du triomphe, sonnaient en
l'honneur du président une volée
triomphale dont les échos, pour la
Chambre, tintaient comme le glas des
i rvi •
prendre la question.
Versailles, 17 janvier 1873.
« elle est ce qu'on eustpu esperer après
« la révolution d'un siecle entier,
« La paix qui par maniéré de dire
« sembloit avoir iuré le divorce perpe-
« tuel avec la France, s'est par la spe-
« éiale assistance de Dieu et la for
te ce de vostre bras de telle sorte
reunie avec elle qu'elle semble
y avoir colloqué son siège et sa plus
agréable demeure. L'exercice de la
religion catholique, remis parmi
toutes les prouinces de ce royaume
avec la célébration du très auguste
sacrifice de la messe, a consolé toute
la chrestienté et donné un admira
ble eseiat aux fleurons de vostre cou
ronne.... L'Italie menacée de guerre I morts, Plus aventureux cjue son coi}-
et de schisme respire par vous, | frère, le Soir n'hésitait pas à supputer
ce que rapporterait la peau de l'ours.
Ecoutons-le
Présidence
de la République
—.M J V U»
les débals sur le projet de la commission des
Trente et, malgré l'opposition assez molle de
M. Gavini, l'Assemblée allait voter en ce
sens, lorsque M. Bethmont croit devoir in
tervenir.
Dans celte remise, M. Bethemont signale
une coali tion de partis qu'il ne caractérise pas
autrement, mais qu'il désigne comme l'allian
ce des royalistes et des impérialistes contre
M. Thiers. Cette accusation soulève aussitôt
des protestations violentes dont M* B<\ragnon
se fait l'écho. La rem.ise, dit-il, est' parfaite
ment justifiée, et pour l'expliquer, il n'est nul
besoin d'inventer je ne sais quel coalifion de
parlis. Dans la commission des Trente, M. le
président de la République a été enter/àu : il
a exprimé son opinion sut 1 ses relations futu
<(
« maintenant, le doux* air de la paix ;
« "l'œil de la Flandre vous régarde
(( ~ ' 11
«
L'alchimie politique s'évertue à fu
sionner deux monarchies pour en tirer
une république, et cherche d'un autre
- côté à Taire fondre dans le même pot
{rois espèces de républiques, pour, ob
tenir un résidu qui promet d'être là plus
mauvaise espèce de monarchie. Le seul
résultat bien clair de l'opération, jus
qu'à présent, c'est que les savants sont
en train de brûler nos derniers méu-
■bles pour activer la cuisson. Ainsi l'il
lustre Bernard de Palissy, dont les us
tensiles historiés servent plus dans les
cabinets de curiosités que sur les four
neaux, et ne valent pas un plat de
deux sous lorsqu'il s'agit de faire
cuire un œuf, ni une estampe de
cinq francs pour décorer un mur.Mais
enfin l'auteur des Rustiques figulines
trouva ce qu'il cherchait, et nos.alchi
mistes politiques n'en sont pjowfcià.
Pendant qu'ils ne trouvent pas, exa
minons ce que l'on peut faire avec
une monarchie pure et simple, Nous
en avons un exemple contemporain de
ÏJernard de Palissy.
Dans eejtempsrl^., notre France, fort
naïade de ses' équipées protestantes,
ouï né ressemblèrent pas pe# 4
ses présentes ^ip^épuWioames,
était tombée au plus
vait avoir le plus grand besoin
gouvernement.
Elle était en pleine anarchie, en
pleine dissolution, en plein mépris du
monde. On se moquait d'elle en Espa
gne et dans toute l'Europe, mais sur
tout en Allemagne ; on la haïssait en
Italie, car l'Italie semblait perdue et
lui imputait ses malheurs ; le Turc et
même les Barbaresques lui riaient au
trou-
^'un
comme son astre de benigne influence
duquel elle tient, et par leqiiel elle
espère de pouvoir assurer toujours
son repos.
Ces grâces, sîre, versées d'en haut,
sont grandement signalées ; aussi
vous a-t-on ouï dire que ce n'estoit
a pas assez de les cognoistrë, mais qu 'il
« les falloiireGOgnoistre : parole digne
« de vous et de la piété qui acoompa-
« gne vostre sapience. Ce qu'estant
« ainsi, quel moyen de rendre à Dieu
« ce que lui devez et ce que nous
« lui devons à vosire .ocpftsjpn?...
» Or, quelle chose, Sire, pejutrQft
« imaginer de plus digne de lui, plus
« digne de vous, pl^s mémorable à
« tous les siècles que la gonerqde rp-
« conciliation des esprits et la reunio#
de tant de millions d'â^®!? qui vi
vent cette puissante monarphie?
Ne seroit-ce pas îj,njRlif^er grarç.de :
ment le royaume de Celuj q$i $
rep r du le vostre si grand et si puisr
sant qu'il est honnoré de l'Asie, res-
« pecté de l'Afrique, redouté de l'Eu-
« rope et admiré du reste du monde?...
(f Sjre, entreprenez ce chef-d'œuvre,
« vous le pouveg \ {,01$ est souple de-
« vant vous Quant aux moyéns d'y
« parvenir, ils sont congnus de Vostre
« Majesté, à qui*peu de choses sont
» j.ppojign$e§. Et entre les autres vous
« avez estimé qjje pe JJyjie y pqjiBroij,
« apporter du jour. Je l'ai escrità cesté
v ffjï et pour faire paroître, sous la fa-
« veur'ae vogire prqj,ecj,fon quelle est
«. la vraye foy -de l'Eglise " caiholiqùe
« Apostolique Romaine, quels les a-
frus, quelles les superstitions que
Vosjre ifajegté appelle les potirons
de la rehgion, 'et par tjuei moyen
ceux qui se sont séparés de nous ge
"Vivent réunir au giron de nostre
commune etiC -, w
C'est ainsi que Piewâ CQttOïî-, jésui
te, pouvait parler à Henri IV, eri lui
dédiant son beau, savant et conciliant
livre de Y Institution catholique, eu ré
ponse à l'Institution chrétienne , de Calr
vin. Après quelques armées de règne,
«Organisons la République, sans perdre
notre temps à la proclamer, » avait dit M.
Thiers. Les trois articlps proposas par M. le
le garde des seeaux ii la commission des
Trente ne proclament pas la république, mais
ils l'organisent. Dépourvue de préliminaires
solennels et embarrassants, cette constitution
sommaire est dans la place avant d'avoir été si
gnalée.Du môme coup elle donne à l'état de
choses actuel la -stabilité et elle enlève aux res
taurations monarchiques les clisnees que leur
laissait la prolongation du provisoire.L'excel-
lefice de celte arme à deux tranchants n'a pas
échappé aux adversaires clairvoyants de la
république, et M. J -J. Weiss fait ressortir
pe r/i/itin dans le Paris-Journal le danger qu'il
y a pouf ses arrps ^ voj,er ty p()j}sljt|.jUpn yû-
iaure. « En la vohint, dit-il, l'assemblée sa
crifie la monarchie non-seulement dans le
irésent, iflajs pnporp cja^s j^Cdir. )>, Le sacri-
ice de là monarchie non-seulement dans le
présent, mais encore dans l'avenir, c'est la
république npfi çe.ulpnieiif fjans le pj'ésppl,
mais cn^ore cfai}s l'àyeujr.
B^r ce$ esnSropoes on peut juger cp
que sera le cléboire, et nous ne sau-
rions, pour notre part, trouver un
meilleur jugement du résultat conquis
par le vote d'hier. A le considérer en
soi,- c'est un grave ép^ep jîqhp Je gou
vernement; niais si J'on songeque, par
la volonté de M. Thiers, la maladresse
des journaux officieux avait fait du
projet un insolent défi au pouvoir
la fih^irjttre, ej, l'on ajoùte que le
rapporteur choisi est M. de Broglie,
cet échec paraîtrait plus grave encore.
Du reste, ce caractère dtt YQt e
n'est' pas ce gui nous touché le plus,
et, à vrai dire, nous ne sommes pas
inquiets de savoir si M. Dufaure, per
sonnellement atteint, devra livrer son
pfirfevùlle en conséquence de oette
aventure. Après tout, ce ' serait
iupte , car s il n'a pas revendiqué
la paternité du projet, le garde des
sceaux, quand M. Thiers la lui a prê
tée, n'a formulé aucun désaveu. Mais
e^oope |ip T e fois, ce point est secondai
re. Ùe que nous aimons à voir dans
|e yqie d'hier, c'est cjue la commission
s'est arrêtée court sur une pente fatale
et que, si la Chambre le veut, de tout ce
Monseigneur,
J'ai mis sous les yeux de M. le président
de Ja République la lettre où vous voulez
bien l'entretenir du maintien des établisse
ments religieux reconnus nécessaires au gou
vernement de l'Eglise.
Par ordre de M. le président j'ai transmis
votre lettre à M. le ministre des affaires nvPf . i ' a W î 1 l u . ":r —" w "° IU '""
étrangères, que ces questions regardent spé- ,, , lée. N est-i]_pas convenable
cialement; mais vous pouvez être assuré que „ C î, re ,^ Ue ces ffil^tions soient définitive-
le gouvernement français, qui partage votre
juste sollicitude, ne néglige rien pour défen
dre la cause des établissements religieux à
Rome.
En ce qui concerne particulièrement le col
lège Romain qui fait honneiiï à la science
italienne, le gouvernement né cessera de faire
valoir les raisons qui peuvent en faire espérer
là conservation. Vous n'ignorez pas que le
gouvernement italien lui - même rencontre
dans l'opinion des Chambres des difficultés
dont il ne peut pas toujours triompher;
quant au gouvernement de la République, il
veiller-a avec un soin constant, croyez-le bien,
aux grands intérêts moraux et religienx du
pays. Mais aussi, vous comprendrez, monsei
gneur, la réserve dans laquelle il est obligé
de se renfermer sur un sujet aussi délicat et
aussi grave.
Agréez, monspigiK'Ur, l'assurance de mon
profond respept,
0. SAINT-IIlLAlItE.
Au sujet des réflexions que nous
avons faites s\ir un amendement attri
bué à M. de Cumont nous lisons dans
l'Union de l'Ouest :
Si l 'Univers avait eu avant tout h désir
d'être juste et sérieux ivvpp exactitude, il lui
fjtail fàcije de cp.i]lrûier le récit du Jourml
ile.s Rékat/S, h qui d'ordinaire il n'accorde pas
une confiance si soudaine. Quelle que soit la
cause çlp cette ttlourderie... involontaire, il
voudra sans doute, par respect pour ses lec
teurs, restituer h chacun ce qui lui appartient ;
aux I)ébais la naïveté (lont s s amuse,
et à M. (le Q uuiqi H les paroles qui sont à
M.'de Qumout.
Le projet lu par M. Daufaure portait :
« ll'sara statué dans le plus bre f délai... »
M. de Cumont, interprète de ses collègues
de la majorité, a proposé de dire :
« Il sera statué par de§ lois spéciales immé
diatement RUSSS à i étude... »
0"tte rédaction, malheureusement pour
l'Univers, ne prête pas à rire, mais elle i\st la
seule vraie.
Nous aCÇQWiona très volontiers à
l'Union de l'Ouest que la rédaction de
M, de Cumont, telle qu'on nous la
donne ici, ne prête pas à rire et nous
n'en sommes pas malheureux, mais
charmés, car le mot nous fâchait bien
moins pour son auteur que pour la
majorité, dont nous avions raison d'at
tendre quelque chose de plus grave.
Quant aux insinuations que V Union
de l'Ouest joint à sa réponse et dont
elle est coutumière à notre endroit,
nous lui dirons que le texte attribué à
M. de Cumont courait dans les jour
naux depuis deux jours lorsque, nous
l'avons relevé. Et si nous l'avons fait,
ce n'est pas pour avoir légèrement
donné créance au Journal des Débats
qui n'en parlait pas, mais parce que
nulle part M. de Cumont ne l'avait fait
démentir. S'il l'avait fait plus tôt et
ment réglées avant la discussion d'une péti
tion qui peut soulever de graves questions ?
En conséquence, M. Baragnon propose de
fixer la discussion au second samsdi qui sui
vra le Vote de l'Assemblée sur le rapport de
la commission des Trente. M. Dcpeyre ac
cepte cette date, M. Gavini s'y rallie, l'As
semblée la vote, et M. Bethmont en est pour
ses frais d'insinuations.
L'on reprend alors la discussion sur la loi
relative au travail des enfants, et l'on vote
successivement les septième.et huitième sec
tions; mais à la neuvième et à l'article 2o, de
vifs débats s'élèvent sur le caractère de la
pénalité qu'encourront les violateurs de la loi.
Finalement, on.décide de renvoyer cet article
£\ Sa commission pour qu'elle en corrige et
élucide le texte, et en attendant qu'il en re
vienne ou passe à des rapports de pétitions;
nous n'en signalerons qu'une seule.
Ce sont des habitants de SaipUEtienne de
Vicq (Allier) qui demandent à l'Assem^g
nationale dé résister énergiquen^- en " t a(JX u j u ,
nacos de dissolution u'" tu i sont adressées,
et d'achever tache patriotique qui lui a été
imposée et qui consiste à cicatriser les plaies
profondes du pays et à le reconstituer. Ja
mais, disent-ils avec raison, mission plus
grande n'a été donnée à une Assemblée.
Cette mission est loin d'être encore remplie.
On sort à peine d'une guerre civile sans
exemple; notre armée doit être réorganisée;
nous avons à développer nos ressources pour
nous permettre de payer la lourde contribu
tion de guerre dont nous avons été frappés :
plusieurs de nos départements sont encore
aux mains de nos ennemis; enfin bien des
réformes sont à entreprendre, réformes sé
rieuses si nous voulons reprendre notre rang
dans le monde.
Au moment où la commission des Trente
discutait les propositions dissolulionnisles de
M. Thiers, il n'était pas sans intérêt de met
tre en lumière, à l'occasion de cette pétition,
les intentions de la Chambre. Aussi le rappor
teur, M. le marquis de Montlaur, n'y a pas
manqué.
, « Ce langage, dit-il, est celui que tiennent
les citoyens dévoués à leur pavs et qui com
prennent que lui agitations démagogiques
amènent bientôt la ruine d'une nation, sr
si puissante et glorieuse qu'elle ait été, et
qu'il n'y a que l'ordre et le travail qui sau
vent les sociétés et les relèvent de leur chute.
L'Assemblée nationale poursuit sa tâche au
milieu des difficultés qu'olle rencontre sur
sa route, difficultés contre lesquelles tout
pouvoir a à lutter surtout au lendemain des
révolutions. Elle compte sur l'appui loyal des
hommes de cœur et ne faillira pas à sou de
voir. •» A ce moment les très bien de la
Chambre interrompent le rapporteur qui
conclut :
« Voire commission, en remeroiantles habi
tants de Siint-Etienne»de-Vii^q de la
thic qu'ils nous témoignent, vous
l'ordre du jour. »
M. de Cazenove de Pradines adresse
au Gaulois une lettre de rectification
que nous rendons grâces à M. Delpit
d'avoir provoquée. On ne saurait, en
effet, lire sans une émotion profonde ce
simple souvenir d'une bataille soutenue
Ear une poignée d'hommes, et où les
éros ne se comptèrent pas. On parle
beaucoup du drapeau présentement.
Si l'on arborait hautement celui qui si
glorieusement fut tenu à Patay, quel
est donc le vrai Français qui voudrait
le répudier, etqui,s'irispirantdumême
courage, ne voudrait pousser le der
nier cri des Verthamon et des Bouillé :
« Cœur de Jésus, sauvez la France! »
Voici la lettre du glorieux mutilé de
Patay :
Versailles, ce 4 février 1873.
A Monsieur Albert Delpitrédacteur
du Gaulois.
Monsieur,
Je lis dans le Gaulois de ce matin un re
marquable article intitulé : Deux Drapeaux,
où, après avoir flétri le drapeau rouge et ren
du hommage à l'Héroïsme avec lequel le sol
dat français a toujours défendu et ne cessera
jamais de défendre tout étendard confié h son
courage et à son honneur, vous dites en par
lant du drapeau tricolore :
« À Patay toute une faoaille tombe en le
défendant. Le dernier qui le prend, c'est M.
de Cazenove de Pradines, il est grièvement
blessé. »
Permettez-moi, monsieur, de rectifier ici
une erreur commise par vous de la meilleure
foi du monde, je m'empresse de le reconnaî
tre, et dans un sentiment .de bienveillance
pour ma famille et pour moi, dont je ne puis
que vous être reconnaissant.
Aux premiers jours d'octobre 1870, lorsque
les zouaves pontificaux, après être demeurés
fidèles jusqu'à la fin à la cause du Saint-Père,
obtinrent l'insigne faveur de combattre dans
les rangs de 1 armée française, le gouverne
ment de Défense nationale les autorisa à con
server leur uniforme, qui le lendemain eut
'honneur de se montrer à la hataille d'Or
léans.
Le fanion déployé par Charette à la ba
taille de Patay était un emblème religieux,
une bannière sur laquelle on lisait ces mots :
«Cœur de Jésus, sauvez la France, » —et
destinée à flotter d'abord sur le mont Valé-
rien.
C'est en portant cette bannière que le com
te Henri de Verthamon, ainsi que mon beau-
père et mon beau-frère (les comtes Fernand
et Jacques de Bouillé) sont tombés frappés
mortellement.
Je n'ai pas eu, contrairement à ce que l'on
us a affirmé, l'honneur de relever après eux
cette noble relique^ qu'un des rares survivants
de mon bataillon, le sergent Leparmentier, a
su. Oièu merci, arracher des mains des Prus
siens et nous rapporter couverte du sang de
ses défenseurs. J'avais été mis hors de com
bat avant d'avoir pu la saisir. .
Vous comprendrez sans peine, monsieur,
le sentiment qui me dicte cette rectification,
et tout ce qu'il y a de précieux pour des fa
milles chrétiennes dans la pensée que ceux
qu'elles pleurent sont tombés pour la France
dans les plis d'une bannière" du Sacré-
Cœur.
Je
vous prie, monsieur, de vouloir bien
insérer celte lettre dans l'un des pins pro
chains numéros du Gaulois, et de recevoir
l'expression de mes sentiments les plus distin
gués.
E. C azkn'ove de P judixes,
membre de l'Assemblée nationalè.
Nous avons reçu la lettre de „îvfgr t'é-
vêque d'Angers, en réponse à la der
nière circulaire ministérielle de M.
Jules Simon. Nous publierons cette ré
ponse demain,
Votre
avons reçu la lettre suivante :
Paris, le S février. .
Monsieur le directeur de l'Univers,.
compte rendu de la séance parle
mentaire de jeudi porte que M. Botticau, dé
puté du Nord, attaquant la concession du
service postal entre Calais et Douvres, a dit
à la tribune qu'on trouverait dans mon casier
judiciaire, entre autres choses, une condamna
tion pour injures envers un général français.
D'après le Journal officiel, M. Bottieau»
plus précis, a prétendu que cette condamna
tion avait été précédée d'une autre, tout au
moins.
J'oppose à. celle allégation le démenti le
plus absolu.
Je n'ai jamais subi qu'une seule condamna
tion pour la reproduction dans le journal la
Somme de quelques lignes empruntées au
Peuple souverain, et concernant le général
Henry, en sa qualité de chef d'état-major du
G e corps de l'armée de Metz. Cette rt-prodtie-
lion fut faite -' '
par un
sympa-
propose
• r* *'*•
ti taite a mon insu et in mon absence,
de nies rédacteurs. Mais j'étais gérant
responsable et je fus frappé, alors que le l'eu-
pie souverain n'était même pas poursuivi.
Voilà tout mon casier judiciaire.
M. Bottieau a en outre osé affircner que
j'avais cédé ce contrat postal à M. Delahante,
et un député que ce compte rendu ne nomme
pas, et que je mets en demeure de se l'aire
connaître, a ajouté que cette rétrocession
avait été consentie au prix decenl millefrahcs.
Ces faits sont également inexacts. Je n'ai cédé
le contrat à personne ; aucune somme ne m'a
élé payée ; et je suis resté le seul concession
naire, ainsi que l'a déclaré M. Léon Sav 4
ministre des finances.
En vous priant et en vous requérant au be
soin, monsieur, d'insérer cette lettre
votre prochain nnméro, je vous présente
surance de mes sentiuients distingués.
E douard M agnseu.
directeur-propriétaire du journal
YErénenient.
Nous acceptons, pour ce qu'elle vaut,
la rectification de M. Mno-n;—• — •
dans
'as-
. .... Magnier.; mais
nous devons faire remarquer , qu'en.,çe
qui concerne le Peuple souverain, l'es-
v
Lundi 10 Février IÔ75
N* 2057 — Edition cfuotidienne.
PARIS
Un,an ... t>8 fr.
Six mois 50
Trois mois 16 fis
Le numéro, à Paris : 15 cent,(i
— Départements : 20 »
BUREAUX
Paris, 10, rue des Saints-Pères.
On s'abonne, à Roine, viadelle Stimate, 22, 23,24.
Lundi 10 Février 1875
DÉPARTEMENTS
Unan. : ■ 38 fr.
Six mois 50
Trois mois,., 16
Édition' 8eml -<|D0tidlenne
Un ^n, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
Wnivers ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés.
ANNONCE»
MM. Cb. UCRUNGE, CEKP et O, 6, plan it la Sourie.
MM. les abonnés dont l'abonnement ex
pire /e 15 février sont priés de le re
nonveler le plus tôt possible s'ils ne mulent
éprouver d'interruption dans l'envoi du
tournai.
(Joindre une bande et un mandat-
poste ou un bon à vue sur Parjs.)
AVIS IMPORTANT
Il est indispensable de joindre à toute
réclamation ou changement d'adresse l'une
des dernières bandes.
FRANCE
nez A l'intérieur, il n'y avait plus que
des haines, des séditions et des com-
f )étitions. Les républicains abondaient,
es pétroleux ne manquaient pas. Ils
avaient fait mieux que brûleries églises,
démolir les monuments, fusiller les
otages : ils étaient parvenus à jeter le
trouble, la division et l'apostasie dans
le clergé. Ce malheur nous manque;
pour tout le reste, le mal était
pour le moins aussi sérieux que de
nos jours. C'était la plus grande partie
de la plus haute noblesse qui dirigeait
le mouvement. Où nous voyons aujour
d'hui des Glais-Bizoin, des Gambetta,
des Challamel-Lacour,
A uguste R oussel
il y avait de qu'il possède, se réfugie dans les bru-
grands seigneurs, riches, honorés, tes, et les brutes se jettent dans la
possesseurs de châteaux forts, assistés mer. Voilà tout. Quand le balai appa-
de clients et de vassaux. Le fanatisme raîtra dans la main légitime, l'ordure
religieux ét politique tenait dans ces se balayera elle-même, et le plus gros
cuirasses plus qu'il ne peut tenir sera fait. Il ne restera qu'à établir des
dans l'habit noir de nos avocats fontaines, là où l'ordure a coutume de
et dans leç blouses de nos pétroleux. s'accumuler. Vienne ce jour !
le royaume était rétabli dans sa splen-1 que sa faiblesse a compromis,
deur, etl'on pouvait espérer même la n'est encoreéperdu;
conciliation des esprits, laquelle,
d'ailleurs, s'opéra dans le cours du
siècle.
Que l'on mette ce simple aperçu
historique en regard de ce que nous
promettent Orléans, Bonaparte, Thiers
et Gambetta, servi par Challemel.
Si l'on dit que la résistance au Roi
serait aujourd'hui plus grande, non,
pourvu que le Roi soit Roi. Le Roi est tanfles indiscrétions d'autres journaux
1 exorciste de la Révolution. L exorciste qui nous ont forcé de p réc ïser ainsi
commande a 1 esprit révolutionnaire; f es chûS e S ne contredit aucun de nos
1 esprit révolutionnaire sort des corps •
rien ! en termes plus polis, nous n'aurions
eu qu'à le louer, et nous l'aurions fait
d'autant meilleure grâce que c'est un
plaisir qu'il ne nous donneDas souvent.
L'Espérance du Peuple , dont on con
naît les relations avec M. de la Ro
che tte, reproduit nos informations sur
la lettre royale qu'aurait reçue l'hono
rable député de la Loire-Inférieure.
érance du Peuple, tout en regret-
oe t r\/41
renseignements.
PARIS, 9 FÉVRIER 1873
Mgr l'archevêque de Cambrai a adressé la
lettre suivante à M. le président de la Répu
blique :
Cambrai, le 16 janvier 4873.
Monsieur le président de la
République,
On ne voyait guère lè moyen de se ti
rer d'affaire, sinon que le parti con
servateur et restaurateur, étant catho
lique, obéissait en somme au Pape et
voulait un roi, mais un roi catholi
que. Or, par comble de disgrâce, le
roi possible, Henri de Navarre portait ]
le drapeau protestant.
Seulement, ce protestant avait peut-
être de la, conscience, car, en ce temps-
11 1— .1. r . i <■ I
Louis V euillot.
A propos de la fusion, voici le nou
veau propos que raconte le À7X c Siè
cle :
Un soir.de cette semaine, — nous, pour
rions indiquer le jour, l'heure et le lieu,
mais, pour être discrets, nous dirons vague
ment lundi dernier, à l'Opéra, pendant Je
spectacle, —un des plus jeunes membres du
Parlement anglais, sir H. H., avait l'honneur
de causer avec l'auguste chef de la maison
d'Orléans.
l'occasion de goûter.
donne pas souvent
A uguste R oussel.
On nous écrit de Versailles, le 8 fé
vrier : ï
Après le vote rapide de projets d'intérêt
local, la discussion s'est ouverte sur l'inter
pellation de MM. René Brice et autres sur
le paragraphe 47 de la circulaire du 9 janvier,
relative aux engagés volontaires d'un an. La
discussion a été vive, et les. bacheliers ont
passé là un mauvais quart d'heure. Ils étaient
accusés par M. Brice d'accaparer toutes les
places dans les concours où ils se présentent
en concurrence des jeunes agriculteurs, com
merçants et industriels, pour l'obteiltion de
bourses, qui leur permettent de se faire, ins
crire parmi les volontaires d'un an.
L'accusation est fondée, car c'est un fait
que la mention très bien étant exigée du can
didat pour emporter la place que le concours
lui donne, ce sont toujours les bacheliers qui
—i —■«- ■' »■>• -
On-sait-maintenant que la commission des
Trente, dont les membres n'étaient pas en
séance; ont montré par un,acte de ferme ré
sistance qu'ils partageaient absolument «la
conviction de M. de Montlaur.
Enfin la commission des Trente a
retrouvé une partie de la vigueur
qu'elle montrait au début et qui, dans peu
ces derniers temps, semblait l'avoir si de Joinyille, fut entendu „
fatalement quittée. A la majorité de crets voisins, dans le moment précis où î'en-
20 voix contre 10, elle a repoussé l'ar- 'retien prenait un caractère tout à fait confi-
l "~' , . „ là, lès protestants se prétendaient*et ticle 4 du gouvernement, et si elle n'a d«itiel.'a^ l^ppmce, disait-il, se décide à sement avec les bacheliers, ne serait-il nas bon
Xesmesuresextremesqua.pOTet.ee;. étaient encore chrétiens ; en outre, il pas adopte sur l'article 3 l'amende- Pà C „9-^bord sur le ltrône, je serai ou d 'abaisser le niveau des examens pour les
le-gouyenjement italien contre les mai; vait oePtata6?6nt de y^ M ot , pn deV Ernoul qui paraissait le ^ ^
fin, ayant vraiment un cœur de roi, il ; plus net, elle a, par le vote d un amen- se portait sur moi} je prendra j s le „ ouvo j r en pratique, d'augmenter la proportion dans la-
aimait la France. Par politique ou par dement de M. d'Haussonville, combiné • ..
conscience, parce que Paris valait bien avec un
une messe ou parce que la vérité va- lis, manifesté . , - «. e vu lt , .vumaucs uuh an, ce qui
lait bien un aveu et la paix un acte de n'entendait pas voter à l'aveugle les texte à une nouvelle proscription qui me ren- ' x • 1
contrition, il embrassa la foi catholi- dispositions que M. Thiers la sommait ' verrait en exil, u
que, par laquelle les ' protestants eux- de souscrire.
mêmes avouaient que l'on pouvait se Nous aurons à revenir, au point de
sons religieuses de Rome, mesures qui
menacent les maisons gériéralicès el
les-mêmes, sont pour le clergé et pour
tous les catholiques qui ont l'intelli
gence de la situation, le sujet de très
yives et très pénibles inquiétudes.
Nous avons la confiance, M. le prési
dent, que le gouvernement français
interviendra, par les voies diplomàti
Sves, auprès du gouvernement italien,
! une manière assez énergique, pour
le retenir contre l'entraînement révo
lutionnaire qu'il subit
Nos droits nationaux et nos intérêts
religieux sont engagés dans cette
question de la manière la plus grave
Nos différents diocèses tiennent aux
instituts, qui ont leurs maisons-mères
à Rome, par les sujets que nous leur
donnons et par ceux qu'ils nous ren
dent, pour les œuvres diverses du saint
ministère
Ainsi en est-il de mon diocèse en
particulier, à l'égard des rédempto-
ristes de Villa-Caserta, des franciscains"
de YAra-Cœli, des dominicains de la
Minerve $ t. des jésuites.
. Le Collège romain, que dirigent ces
derniers, est notre maison commune,
notre maison centrale, pour les hautes
études théologiques.
C'est seulement à la condition que
cet établissement, sans égal dans le
monde, sera conservé, que pourra se
maintenir notre séminaire français
dont il reçoit.les élèves.
Il donne gratuitement, à ceux de
nos jeunes ecclésiastiques en qui nous
reconnaissons de plus heureuses apti
tudes pour les sciences sacrées, un en
seignement à la hauteur duquel il nous
serait impossible d'atteindre en France
avec nos ressources locales.
Personne n'a mieux compris que
vous, monsieur le président, personne
n'a plus éloquemment démontré que
la, France doit conserver ce patronage
séculaire qui lui est dévolu sur tous
les établissements catholiques du mon
de. C'est pour elle une. grande gloire et
un intérêt politique de premier or
dre.
Vous'né permettrez pas, monsieur
le président, que ce patronage cesse au
centre même de la catholicité, ou
qu'il reste inefficace, alors surtout
3u 'H s'agit de conserver à l'Eglise des
roits. qui sont en quelque sorte les
conditions nécessaires ae sa vita
lité.
Jè suis avec respect, etc.
f R. F..., archevêque de Cambrai.
M. le comte de.Paris, qui parle souvent un obtiennent cette mention. D'autre part, leurs
eu haut, tïiftme en l'absence de M. le prince , concurrents dans les diverses cltSses que nous
------ de quelques indis- avons nommées plus haut ne sont-ils pas éga-
lement intéressants, et puisque leur éducation
ne les met pas à même de concourir sérieu-
mt avec les bacheliers, ne serait-il pas bon
.'abaisser le niveau des examens pour les
— — ■ —-- « - •» f 4iU~ | m «4lnn X 1~ — ' '
tiohale. Mais si le r
se portait sur moi,
qu:
glise et dans Paris. Le voilà légitime ances de la Commission. Mais, pour
roi de France; tout change de face. aujourd'hui, ce n'est pas là ce qui im-
Quelques années après, un religieux porte, car ici surtout le fond emporte
éminent, qui possédait la confiance et j la forme, et par le fait l'article 4 du
dans l'estime du ro'i, lui dédiant un gouvernement était devenu l'essence
livre qu'il avait écrit par ses ordres, j même du projet. Par l'appareil qui
rappelait ce qui était accjuis et disait avait entouré sa naissance, par les
ce qui restait à accomplir. Ecoutons'
ce témoignage contemporain confirmé
par l'histoire :
« Sire,
« Entre tant de merueilles que
; — "1
permettrait à un plus grand nombre, sans la
ressource du concours, d'en bénéficier?
. e Voilà ce que demande M. Brice, et il vou-
Bien que ces informât! drait faire voter un ordre du jour motivé
S Ç ar M-About, qu y J (i ans ce sens. Mais M. le ministre de la guer
re, qui est habitué à vaincre, ne l'entend pas de
la sorte, et après plusieurs discours de plu
sieurs orateurs, il obtient l'ordre du jour pur
et simple.
Cet incident vidé, M. Gavini en soulève un
autre par sa proposition de mettre à l'orr
dre du jour le rapport des pétitions corses au
sujet de l'expulsion du prince Napoléon. Le
rapporteur, M. Depeyre, demande au con-
reneontrassent avec la vérité.
Nous avons la réponse-circulaire de
M. Thiers aux réclamations épiscopales
touchant la suppression à Rome des
maisons religieuses. C'est Ninon-Saint-
„ >„ 1 wu Hilaire qui a été chargé de distribuer ,, . » „ j wir
commentaires qu y avaient aussitôt ^ jjjjjet auquel il ne manque que J raire c l u ' on remette la fixation du jour après
son°texte la ^ pa/ticuîière avec laquV le 1 ^ "
et ta presse raaicate, par son texte secre t aire intime a coutume de traiter
meme qui était, nous 1 avons dit, une j pétroleux. Ce qu'il faut remarquer,
déclaration de guerre formelle, cet ar- 6 n outre, c'est le soin avec lequel M
la ticle se présentait comme le champ Barthéle ^ y s ' a ppii que à ne pas com
« main du ToutrPuissant a desployées de bataille ou les prétentions rivales W 4 1
en faueur de Vostre Mai este ^ onvoid . iS e . sou y^ alT ^ et de son
« aue ceste monarchie n'agueres dis- délégué M. Thiers allaient se livrer un
carie Pnmmo V*
slpée par l'iniure du temps, et des- combat sans merci. Comme l'a dit un
ia comme réduite au dernier de ses scribe officieux, cet article nous ra-
« périodes, a tellement repris sa pre- menait au message et meme a quelque
« miere splendeur depuis que la diui- chose de plus. Car le message ne lai
ne Providence vous en a mis legou- sait que proclamer illégalement la Re-
vernail en main que des à présent publique, et 1 article gouvernemental
' ou esnereraDres visait a l'organiser légalement. Le
message reconnaissait le droit consti
tuant de rAssemblée, et l'article gou
vernemental le méconnaissait, ou, ce
qui revient au même, le rendait im
praticable, car c'était, dans une forme
brutale, un prompt décret de dissolu
tion.
Cala est si vrai qu'au moment
même où, dans la commission des
Trente, l'on délibérait hier sur cet ar
ticle, le Bien public et le Soir, ne dou
tant pas du triomphe, sonnaient en
l'honneur du président une volée
triomphale dont les échos, pour la
Chambre, tintaient comme le glas des
i rvi •
prendre la question.
Versailles, 17 janvier 1873.
« elle est ce qu'on eustpu esperer après
« la révolution d'un siecle entier,
« La paix qui par maniéré de dire
« sembloit avoir iuré le divorce perpe-
« tuel avec la France, s'est par la spe-
« éiale assistance de Dieu et la for
te ce de vostre bras de telle sorte
reunie avec elle qu'elle semble
y avoir colloqué son siège et sa plus
agréable demeure. L'exercice de la
religion catholique, remis parmi
toutes les prouinces de ce royaume
avec la célébration du très auguste
sacrifice de la messe, a consolé toute
la chrestienté et donné un admira
ble eseiat aux fleurons de vostre cou
ronne.... L'Italie menacée de guerre I morts, Plus aventureux cjue son coi}-
et de schisme respire par vous, | frère, le Soir n'hésitait pas à supputer
ce que rapporterait la peau de l'ours.
Ecoutons-le
Présidence
de la République
—.M J V U»
les débals sur le projet de la commission des
Trente et, malgré l'opposition assez molle de
M. Gavini, l'Assemblée allait voter en ce
sens, lorsque M. Bethmont croit devoir in
tervenir.
Dans celte remise, M. Bethemont signale
une coali tion de partis qu'il ne caractérise pas
autrement, mais qu'il désigne comme l'allian
ce des royalistes et des impérialistes contre
M. Thiers. Cette accusation soulève aussitôt
des protestations violentes dont M* B<\ragnon
se fait l'écho. La rem.ise, dit-il, est' parfaite
ment justifiée, et pour l'expliquer, il n'est nul
besoin d'inventer je ne sais quel coalifion de
parlis. Dans la commission des Trente, M. le
président de la République a été enter/àu : il
a exprimé son opinion sut 1 ses relations futu
<(
« maintenant, le doux* air de la paix ;
« "l'œil de la Flandre vous régarde
(( ~ ' 11
«
L'alchimie politique s'évertue à fu
sionner deux monarchies pour en tirer
une république, et cherche d'un autre
- côté à Taire fondre dans le même pot
{rois espèces de républiques, pour, ob
tenir un résidu qui promet d'être là plus
mauvaise espèce de monarchie. Le seul
résultat bien clair de l'opération, jus
qu'à présent, c'est que les savants sont
en train de brûler nos derniers méu-
■bles pour activer la cuisson. Ainsi l'il
lustre Bernard de Palissy, dont les us
tensiles historiés servent plus dans les
cabinets de curiosités que sur les four
neaux, et ne valent pas un plat de
deux sous lorsqu'il s'agit de faire
cuire un œuf, ni une estampe de
cinq francs pour décorer un mur.Mais
enfin l'auteur des Rustiques figulines
trouva ce qu'il cherchait, et nos.alchi
mistes politiques n'en sont pjowfcià.
Pendant qu'ils ne trouvent pas, exa
minons ce que l'on peut faire avec
une monarchie pure et simple, Nous
en avons un exemple contemporain de
ÏJernard de Palissy.
Dans eejtempsrl^., notre France, fort
naïade de ses' équipées protestantes,
ouï né ressemblèrent pas pe# 4
ses présentes ^ip^épuWioames,
était tombée au plus
vait avoir le plus grand besoin
gouvernement.
Elle était en pleine anarchie, en
pleine dissolution, en plein mépris du
monde. On se moquait d'elle en Espa
gne et dans toute l'Europe, mais sur
tout en Allemagne ; on la haïssait en
Italie, car l'Italie semblait perdue et
lui imputait ses malheurs ; le Turc et
même les Barbaresques lui riaient au
trou-
^'un
comme son astre de benigne influence
duquel elle tient, et par leqiiel elle
espère de pouvoir assurer toujours
son repos.
Ces grâces, sîre, versées d'en haut,
sont grandement signalées ; aussi
vous a-t-on ouï dire que ce n'estoit
a pas assez de les cognoistrë, mais qu 'il
« les falloiireGOgnoistre : parole digne
« de vous et de la piété qui acoompa-
« gne vostre sapience. Ce qu'estant
« ainsi, quel moyen de rendre à Dieu
« ce que lui devez et ce que nous
« lui devons à vosire .ocpftsjpn?...
» Or, quelle chose, Sire, pejutrQft
« imaginer de plus digne de lui, plus
« digne de vous, pl^s mémorable à
« tous les siècles que la gonerqde rp-
« conciliation des esprits et la reunio#
de tant de millions d'â^®!? qui vi
vent cette puissante monarphie?
Ne seroit-ce pas îj,njRlif^er grarç.de :
ment le royaume de Celuj q$i $
rep r du le vostre si grand et si puisr
sant qu'il est honnoré de l'Asie, res-
« pecté de l'Afrique, redouté de l'Eu-
« rope et admiré du reste du monde?...
(f Sjre, entreprenez ce chef-d'œuvre,
« vous le pouveg \ {,01$ est souple de-
« vant vous Quant aux moyéns d'y
« parvenir, ils sont congnus de Vostre
« Majesté, à qui*peu de choses sont
» j.ppojign$e§. Et entre les autres vous
« avez estimé qjje pe JJyjie y pqjiBroij,
« apporter du jour. Je l'ai escrità cesté
v ffjï et pour faire paroître, sous la fa-
« veur'ae vogire prqj,ecj,fon quelle est
«. la vraye foy -de l'Eglise " caiholiqùe
« Apostolique Romaine, quels les a-
frus, quelles les superstitions que
Vosjre ifajegté appelle les potirons
de la rehgion, 'et par tjuei moyen
ceux qui se sont séparés de nous ge
"Vivent réunir au giron de nostre
commune etiC -, w
C'est ainsi que Piewâ CQttOïî-, jésui
te, pouvait parler à Henri IV, eri lui
dédiant son beau, savant et conciliant
livre de Y Institution catholique, eu ré
ponse à l'Institution chrétienne , de Calr
vin. Après quelques armées de règne,
«Organisons la République, sans perdre
notre temps à la proclamer, » avait dit M.
Thiers. Les trois articlps proposas par M. le
le garde des seeaux ii la commission des
Trente ne proclament pas la république, mais
ils l'organisent. Dépourvue de préliminaires
solennels et embarrassants, cette constitution
sommaire est dans la place avant d'avoir été si
gnalée.Du môme coup elle donne à l'état de
choses actuel la -stabilité et elle enlève aux res
taurations monarchiques les clisnees que leur
laissait la prolongation du provisoire.L'excel-
lefice de celte arme à deux tranchants n'a pas
échappé aux adversaires clairvoyants de la
république, et M. J -J. Weiss fait ressortir
pe r/i/itin dans le Paris-Journal le danger qu'il
y a pouf ses arrps ^ voj,er ty p()j}sljt|.jUpn yû-
iaure. « En la vohint, dit-il, l'assemblée sa
crifie la monarchie non-seulement dans le
irésent, iflajs pnporp cja^s j^Cdir. )>, Le sacri-
ice de là monarchie non-seulement dans le
présent, mais encore dans l'avenir, c'est la
république npfi çe.ulpnieiif fjans le pj'ésppl,
mais cn^ore cfai}s l'àyeujr.
B^r ce$ esnSropoes on peut juger cp
que sera le cléboire, et nous ne sau-
rions, pour notre part, trouver un
meilleur jugement du résultat conquis
par le vote d'hier. A le considérer en
soi,- c'est un grave ép^ep jîqhp Je gou
vernement; niais si J'on songeque, par
la volonté de M. Thiers, la maladresse
des journaux officieux avait fait du
projet un insolent défi au pouvoir
la fih^irjttre, ej, l'on ajoùte que le
rapporteur choisi est M. de Broglie,
cet échec paraîtrait plus grave encore.
Du reste, ce caractère dtt YQt e
n'est' pas ce gui nous touché le plus,
et, à vrai dire, nous ne sommes pas
inquiets de savoir si M. Dufaure, per
sonnellement atteint, devra livrer son
pfirfevùlle en conséquence de oette
aventure. Après tout, ce ' serait
iupte , car s il n'a pas revendiqué
la paternité du projet, le garde des
sceaux, quand M. Thiers la lui a prê
tée, n'a formulé aucun désaveu. Mais
e^oope |ip T e fois, ce point est secondai
re. Ùe que nous aimons à voir dans
|e yqie d'hier, c'est cjue la commission
s'est arrêtée court sur une pente fatale
et que, si la Chambre le veut, de tout ce
Monseigneur,
J'ai mis sous les yeux de M. le président
de Ja République la lettre où vous voulez
bien l'entretenir du maintien des établisse
ments religieux reconnus nécessaires au gou
vernement de l'Eglise.
Par ordre de M. le président j'ai transmis
votre lettre à M. le ministre des affaires nvPf . i ' a W î 1 l u . ":r —" w "° IU '""
étrangères, que ces questions regardent spé- ,, , lée. N est-i]_pas convenable
cialement; mais vous pouvez être assuré que „ C î, re ,^ Ue ces ffil^tions soient définitive-
le gouvernement français, qui partage votre
juste sollicitude, ne néglige rien pour défen
dre la cause des établissements religieux à
Rome.
En ce qui concerne particulièrement le col
lège Romain qui fait honneiiï à la science
italienne, le gouvernement né cessera de faire
valoir les raisons qui peuvent en faire espérer
là conservation. Vous n'ignorez pas que le
gouvernement italien lui - même rencontre
dans l'opinion des Chambres des difficultés
dont il ne peut pas toujours triompher;
quant au gouvernement de la République, il
veiller-a avec un soin constant, croyez-le bien,
aux grands intérêts moraux et religienx du
pays. Mais aussi, vous comprendrez, monsei
gneur, la réserve dans laquelle il est obligé
de se renfermer sur un sujet aussi délicat et
aussi grave.
Agréez, monspigiK'Ur, l'assurance de mon
profond respept,
0. SAINT-IIlLAlItE.
Au sujet des réflexions que nous
avons faites s\ir un amendement attri
bué à M. de Cumont nous lisons dans
l'Union de l'Ouest :
Si l 'Univers avait eu avant tout h désir
d'être juste et sérieux ivvpp exactitude, il lui
fjtail fàcije de cp.i]lrûier le récit du Jourml
ile.s Rékat/S, h qui d'ordinaire il n'accorde pas
une confiance si soudaine. Quelle que soit la
cause çlp cette ttlourderie... involontaire, il
voudra sans doute, par respect pour ses lec
teurs, restituer h chacun ce qui lui appartient ;
aux I)ébais la naïveté (lont s s amuse,
et à M. (le Q uuiqi H les paroles qui sont à
M.'de Qumout.
Le projet lu par M. Daufaure portait :
« ll'sara statué dans le plus bre f délai... »
M. de Cumont, interprète de ses collègues
de la majorité, a proposé de dire :
« Il sera statué par de§ lois spéciales immé
diatement RUSSS à i étude... »
0"tte rédaction, malheureusement pour
l'Univers, ne prête pas à rire, mais elle i\st la
seule vraie.
Nous aCÇQWiona très volontiers à
l'Union de l'Ouest que la rédaction de
M, de Cumont, telle qu'on nous la
donne ici, ne prête pas à rire et nous
n'en sommes pas malheureux, mais
charmés, car le mot nous fâchait bien
moins pour son auteur que pour la
majorité, dont nous avions raison d'at
tendre quelque chose de plus grave.
Quant aux insinuations que V Union
de l'Ouest joint à sa réponse et dont
elle est coutumière à notre endroit,
nous lui dirons que le texte attribué à
M. de Cumont courait dans les jour
naux depuis deux jours lorsque, nous
l'avons relevé. Et si nous l'avons fait,
ce n'est pas pour avoir légèrement
donné créance au Journal des Débats
qui n'en parlait pas, mais parce que
nulle part M. de Cumont ne l'avait fait
démentir. S'il l'avait fait plus tôt et
ment réglées avant la discussion d'une péti
tion qui peut soulever de graves questions ?
En conséquence, M. Baragnon propose de
fixer la discussion au second samsdi qui sui
vra le Vote de l'Assemblée sur le rapport de
la commission des Trente. M. Dcpeyre ac
cepte cette date, M. Gavini s'y rallie, l'As
semblée la vote, et M. Bethmont en est pour
ses frais d'insinuations.
L'on reprend alors la discussion sur la loi
relative au travail des enfants, et l'on vote
successivement les septième.et huitième sec
tions; mais à la neuvième et à l'article 2o, de
vifs débats s'élèvent sur le caractère de la
pénalité qu'encourront les violateurs de la loi.
Finalement, on.décide de renvoyer cet article
£\ Sa commission pour qu'elle en corrige et
élucide le texte, et en attendant qu'il en re
vienne ou passe à des rapports de pétitions;
nous n'en signalerons qu'une seule.
Ce sont des habitants de SaipUEtienne de
Vicq (Allier) qui demandent à l'Assem^g
nationale dé résister énergiquen^- en " t a(JX u j u ,
nacos de dissolution u'" tu i sont adressées,
et d'achever tache patriotique qui lui a été
imposée et qui consiste à cicatriser les plaies
profondes du pays et à le reconstituer. Ja
mais, disent-ils avec raison, mission plus
grande n'a été donnée à une Assemblée.
Cette mission est loin d'être encore remplie.
On sort à peine d'une guerre civile sans
exemple; notre armée doit être réorganisée;
nous avons à développer nos ressources pour
nous permettre de payer la lourde contribu
tion de guerre dont nous avons été frappés :
plusieurs de nos départements sont encore
aux mains de nos ennemis; enfin bien des
réformes sont à entreprendre, réformes sé
rieuses si nous voulons reprendre notre rang
dans le monde.
Au moment où la commission des Trente
discutait les propositions dissolulionnisles de
M. Thiers, il n'était pas sans intérêt de met
tre en lumière, à l'occasion de cette pétition,
les intentions de la Chambre. Aussi le rappor
teur, M. le marquis de Montlaur, n'y a pas
manqué.
, « Ce langage, dit-il, est celui que tiennent
les citoyens dévoués à leur pavs et qui com
prennent que lui agitations démagogiques
amènent bientôt la ruine d'une nation, sr
si puissante et glorieuse qu'elle ait été, et
qu'il n'y a que l'ordre et le travail qui sau
vent les sociétés et les relèvent de leur chute.
L'Assemblée nationale poursuit sa tâche au
milieu des difficultés qu'olle rencontre sur
sa route, difficultés contre lesquelles tout
pouvoir a à lutter surtout au lendemain des
révolutions. Elle compte sur l'appui loyal des
hommes de cœur et ne faillira pas à sou de
voir. •» A ce moment les très bien de la
Chambre interrompent le rapporteur qui
conclut :
« Voire commission, en remeroiantles habi
tants de Siint-Etienne»de-Vii^q de la
thic qu'ils nous témoignent, vous
l'ordre du jour. »
M. de Cazenove de Pradines adresse
au Gaulois une lettre de rectification
que nous rendons grâces à M. Delpit
d'avoir provoquée. On ne saurait, en
effet, lire sans une émotion profonde ce
simple souvenir d'une bataille soutenue
Ear une poignée d'hommes, et où les
éros ne se comptèrent pas. On parle
beaucoup du drapeau présentement.
Si l'on arborait hautement celui qui si
glorieusement fut tenu à Patay, quel
est donc le vrai Français qui voudrait
le répudier, etqui,s'irispirantdumême
courage, ne voudrait pousser le der
nier cri des Verthamon et des Bouillé :
« Cœur de Jésus, sauvez la France! »
Voici la lettre du glorieux mutilé de
Patay :
Versailles, ce 4 février 1873.
A Monsieur Albert Delpitrédacteur
du Gaulois.
Monsieur,
Je lis dans le Gaulois de ce matin un re
marquable article intitulé : Deux Drapeaux,
où, après avoir flétri le drapeau rouge et ren
du hommage à l'Héroïsme avec lequel le sol
dat français a toujours défendu et ne cessera
jamais de défendre tout étendard confié h son
courage et à son honneur, vous dites en par
lant du drapeau tricolore :
« À Patay toute une faoaille tombe en le
défendant. Le dernier qui le prend, c'est M.
de Cazenove de Pradines, il est grièvement
blessé. »
Permettez-moi, monsieur, de rectifier ici
une erreur commise par vous de la meilleure
foi du monde, je m'empresse de le reconnaî
tre, et dans un sentiment .de bienveillance
pour ma famille et pour moi, dont je ne puis
que vous être reconnaissant.
Aux premiers jours d'octobre 1870, lorsque
les zouaves pontificaux, après être demeurés
fidèles jusqu'à la fin à la cause du Saint-Père,
obtinrent l'insigne faveur de combattre dans
les rangs de 1 armée française, le gouverne
ment de Défense nationale les autorisa à con
server leur uniforme, qui le lendemain eut
'honneur de se montrer à la hataille d'Or
léans.
Le fanion déployé par Charette à la ba
taille de Patay était un emblème religieux,
une bannière sur laquelle on lisait ces mots :
«Cœur de Jésus, sauvez la France, » —et
destinée à flotter d'abord sur le mont Valé-
rien.
C'est en portant cette bannière que le com
te Henri de Verthamon, ainsi que mon beau-
père et mon beau-frère (les comtes Fernand
et Jacques de Bouillé) sont tombés frappés
mortellement.
Je n'ai pas eu, contrairement à ce que l'on
us a affirmé, l'honneur de relever après eux
cette noble relique^ qu'un des rares survivants
de mon bataillon, le sergent Leparmentier, a
su. Oièu merci, arracher des mains des Prus
siens et nous rapporter couverte du sang de
ses défenseurs. J'avais été mis hors de com
bat avant d'avoir pu la saisir. .
Vous comprendrez sans peine, monsieur,
le sentiment qui me dicte cette rectification,
et tout ce qu'il y a de précieux pour des fa
milles chrétiennes dans la pensée que ceux
qu'elles pleurent sont tombés pour la France
dans les plis d'une bannière" du Sacré-
Cœur.
Je
vous prie, monsieur, de vouloir bien
insérer celte lettre dans l'un des pins pro
chains numéros du Gaulois, et de recevoir
l'expression de mes sentiments les plus distin
gués.
E. C azkn'ove de P judixes,
membre de l'Assemblée nationalè.
Nous avons reçu la lettre de „îvfgr t'é-
vêque d'Angers, en réponse à la der
nière circulaire ministérielle de M.
Jules Simon. Nous publierons cette ré
ponse demain,
Votre
avons reçu la lettre suivante :
Paris, le S février. .
Monsieur le directeur de l'Univers,.
compte rendu de la séance parle
mentaire de jeudi porte que M. Botticau, dé
puté du Nord, attaquant la concession du
service postal entre Calais et Douvres, a dit
à la tribune qu'on trouverait dans mon casier
judiciaire, entre autres choses, une condamna
tion pour injures envers un général français.
D'après le Journal officiel, M. Bottieau»
plus précis, a prétendu que cette condamna
tion avait été précédée d'une autre, tout au
moins.
J'oppose à. celle allégation le démenti le
plus absolu.
Je n'ai jamais subi qu'une seule condamna
tion pour la reproduction dans le journal la
Somme de quelques lignes empruntées au
Peuple souverain, et concernant le général
Henry, en sa qualité de chef d'état-major du
G e corps de l'armée de Metz. Cette rt-prodtie-
lion fut faite -' '
par un
sympa-
propose
• r* *'*•
ti taite a mon insu et in mon absence,
de nies rédacteurs. Mais j'étais gérant
responsable et je fus frappé, alors que le l'eu-
pie souverain n'était même pas poursuivi.
Voilà tout mon casier judiciaire.
M. Bottieau a en outre osé affircner que
j'avais cédé ce contrat postal à M. Delahante,
et un député que ce compte rendu ne nomme
pas, et que je mets en demeure de se l'aire
connaître, a ajouté que cette rétrocession
avait été consentie au prix decenl millefrahcs.
Ces faits sont également inexacts. Je n'ai cédé
le contrat à personne ; aucune somme ne m'a
élé payée ; et je suis resté le seul concession
naire, ainsi que l'a déclaré M. Léon Sav 4
ministre des finances.
En vous priant et en vous requérant au be
soin, monsieur, d'insérer cette lettre
votre prochain nnméro, je vous présente
surance de mes sentiuients distingués.
E douard M agnseu.
directeur-propriétaire du journal
YErénenient.
Nous acceptons, pour ce qu'elle vaut,
la rectification de M. Mno-n;—• — •
dans
'as-
. .... Magnier.; mais
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