Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1872-07-16
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1872 16 juillet 1872
Description : 1872/07/16 (Numéro 1852). 1872/07/16 (Numéro 1852).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mardi !6 Juillet 1872
H' 1832: — Edition qiotldlraM!
Mardi 16 Juillet 1872
PARIS
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Six mois•*••«•!•• • ••»•>•••*• • 50 «*►•*-
Trois mois. Kv »li / r*
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Le numéro, à Paris : 15 «Sent;
— Départements : 20 f ''['{■
BUREAUX \
Paris, 10, rue des Saints-Père».,
On s'abonne, à Rome, via délié Siimata, 22,23,2Ï7 "
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DÉPARTEMENTS
Un an..;,,., 88 fr;
Six mois*•••••*•••,«• •• • r î'*30
Trois mois# ••••■*••* # t • • • «y,n,• *• « 46
Édition semi-quotidienne
Un an, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
L'Vntver$ ne répond pas des manuscrits qui loi sont adressai,
AJWKTOIVCKS
O, Ch. UGRANGE, CERf «' de, 6. -olaea d« h Bran*.
FRANCE
PARIS, 15 JUILLET 18Î3
Il est presque plaisant de voir comme
on parle en ce. moment de se mettre
décidément en République, pour avoir
la paix. Le bon sous-préfet qui rêve la
création d'un « parti national » en vue
d'instaurer la forme de gouvernement
la plus généralement reconnue impra
ticable chez nous, fait néanmoins le
rêve de tout le monde. Il a seulement
parlé trop tôt, et surtout il s'est trop
hâté de proposer les articles du con
trat. Encore un peu de silence, c'était
fait. La pauvre somnambule que l'on
s'obstine à nommer la France, con
duite par son tuteur, entrait dans la
chambre de garçon que M. Gambetta oc
cupe provisoirement chez M. Thi'érs, et
se réveillait mariée. Le sous-préfet
paranymphe, en se pressant, a dérangé
la combinaison. Elle n'est pas aban
donnée pour cela : les noces seraient
si belles, tant de gens s'y gobergeraient !
On avait parlé d'aller à l'église, parce
que les parents de la future ont des
« principes chrétiens ; » les amis du
futur ne veulent aller qu'à la mairie,
parce qu'ils n'ont que les principes ci
vils, et encore! — Mais, disent les en
tremetteurs, puisque le tuteùr et lé fu
tur n'ont pas de principes du tout, et
qu'au fond ceux de la future sont lar
ges, serait-il impossible d'arranger l'af
faire par le moyen d'un pasteur pro
testant? C'est assez chrétien, c'est as
sez civil, c'est assez rien, et c'est tout
à fait nous.
Il ne faut pas jurer que cela ne se
fera pas.
Ce qui est certain, c'est que Ton
cherche en vain comment cela se
pourrait faire; dès lors plus de diffi
culté. Impossible n'est pas français.
Qui est républicain-en France? Per
sonne. Ceux mêmes qui disent l'être
ne se le persuadent pas, ne nous en
persuadent pas. De leur propre aveu, ils
ne sont républicains qu'à leur façon,
qui n'est pas celle du voisin. M, Gam
betta, lui-même, déguise mal ses
. penchants réactionnaires. On observe
aisément qu'il trinque plus qu'il ne
boit. Il s'en veut de ne pouvoir pas
être M. Odillon Barrot. Il supporte que
M. Thiers parle de République conser-
trïce : qui qu' c'est qu' ça? Certainement
M. Gambetta ne se trouverait pas ar-
chi-malheureux d'être de temps en
temps premier ministre et de faire des
économies, en passant tour à tour du
ministère aux premières présidences.
Il n'existe de parfaits républicains
que ceux qui ne gouvernent pas en
core la République et qui ne se sen
tent pas même au moment d'arriver.
Proclamez la République' définitive,
vous rendez réactionnaire tout le co
mité de la rue Grôlée. Mais la rue Grô-
lée garde son appétit. Elle murmure
comme un seul ventre creux, elle veut
ieter le comité par la fenêtre et réclame
la vraie République. Voilà le définitif;
six mois peut-être ! La République dé
finitive ferait des dépenses folles pour
se donner un bon maître qui pût tenir
unaD.
Tel sera le résultat des efforts de
M. Thier3, l'œuvre "de son. gouverne
ment, le couronnement de sa longue
vie. Il aura fondé l'instable. Hélas ! ce
n'était pas la peine de tant se fatiguer.
Ce qu'il nous a donné par tant de soins,
nous l'avions déjà.
« Dans le pays des aveugles, les
borgnes sont rois. » La France est de
venue ce pays des aveugles. Quicon
que, depuis un siècle, a vu d'un œil,
ou à peu près, s'est fait son moment
de royauté borgne. Un patatra3 épou
vantable, sanglant et grotesque, a ter
miné l'aventure de ces voyants, dont
l'œil unique n'a jamais su se tourner
que vers la terre. M. Thiers, qui élève
son orgueil jusqu'à se croire simple,
et qui a inventé le César en redingote
civile, ne laisse pas de se croire une
manière de Napoléon. Pour notre part,
nous lui accorderions cela. Sans flatter
l'œil, il ne vaut pas plus, mais ne pèse
pas moins. Et après? Comme tout ani
mal de gloire, il a trouvé sa ration de
foin, et même on Fui a fait bonne me
sure. Depuis déjà quelque temps il
mange à crédit. Cependant le quart
d'heure de Rabelais est venu, et il n'a
pas de quoi payer. Cet homme simple
et de bonsens va faire banqueroute, tout
comme les autres héros siècle ré
volutionnaire. Encore un peu, ce sera
fini. Il ne faut pas parler de Sainte-
Hélène; les lampions ne s'éteignent
pas dans la mer. Mais il aura ses ides
de février, son 4 septembre, son pau
vre petit écroulement, que lui seul ne
prévoit pas, dans le gâchis que plus
que tout autre il a fait. En un an, sa
puissance est parvenue à ce point de
maturité où il n'importe plus à per
sonne qu'un pouvoir se maintienne,
parce qu'il s'est mis hors d'état ,de
faire aucun bien et même de vouloir
le bien.
Nous avons un mot pour caractériser
ce genre de révolution ou plutôt de
chute des gouvernements. Ils tombent
non pas tant parce que les séditieux
les poussent que parce que les honnê
tes gens les lâchent. On est découragé,
on se sent trompé ; advienne qu'ad
vienne, on se retire. Cela s'appelle la
révolution du mépris. Ainsi périrent le
gouvernement de Louis-Philippe, et la
République de 1848, et le second Napo-
léon, et un peu même le premier, jus
tement, quoique par des mains assas
sines. Que veut-on que fasse la masse
des honnêtes gens, qui se voient écar
tés de partout, trahis, livrés, empoi
sonnés, qui ont cru remettre le pou
voir au gendarme, et qui s'aperçoivent
que le gendarme est le chef de la ban
; de? Ils se retirent et laissent ces com-
'plicês se faire justice entre eux. Après
« tout, c'est la justice de Dieu qui passe ;
| et ce qu'elle leur pourra faire payer n'est
que la légitime rétribution qu'ils doi
vent pour leur vieille part de complai
sance au déchaînement de ces nor-
reurs.
Que M. Thiers travaille pour M.
Gambetta, et que M. gambetta travaille
à son tour pour M. Pyat ou quelqu'autre
de même espèce qui entrevoit la revan
che : ces gens-là seuls pouvant se trai
ter comme ils le méritent, il est logi
que et légitime que la cécité générale,
qui n'est pas tout à fait involontaire,
leur en fournisse le* moyens à ses dé
pens. La conscience publique y donne
un assentiment instinctif, parce qu'il
n'y a pas de sophisme qui puisse la
dépersuader qu'elle a péché. Tant d'i
gnorance voulue, tant de mépris des
tonnerres et des foudres de miséri
corde, tant d'arrogance et d'insolence,
tant de fortunes iniques doivent une
dîme amoncelée. Il la faut solder,
elle le sera, dût le capital y passer. Les
lois intimes de l'ordre, quand elles
sont violées, enfantent des désordres
qui les vengent. Ceux qui ont chassé
l'ange gardien finissent par tomber
sous le gouvernement du garde-chiour-
me, et alors ils pratiquent les vertus
dont la société a besoin. Sous le garde-
chiourme, ils ne deviennent pas cor
rects, mais ils vivent correctement.
On ne veut pas de la royauté, on tâ-
tera de la dictature. Gambetta fera
payer au moins la dîme, et ses succes
seurs, par la loi du progrès, feront
donner tout le revenu, puis le fonds.
On donnera aussi, très large, la dîme
du sapg ; les séminaires, devenus
casernes, seront plus peuplés que ja
mais, pour vaquer att service de la
mort gratuite, laïque et obligatoire.
M. Thiers qura eu le mérite d'avan
cer cet avènement. Ce ne sera pas ce
lui de la liberté. On peut croire qu'il
ne le voulait pas. M.Thiers, quia pas
sé sa vie à écrire l'histoire de la Révo
lution, n'a jamais su ce que c'est que
la Révolution, ne le sait pas encore,
et ne le saura jamais. Il ne sait pas
quelles transgressions obstinées l'ont
rendue inévitable, quels aveuglements
la prolongent; il n'admet aucune des
vérités qui peuvent en rompre le cours
toujours plus puissant. Parce qu'il a
flotté comme un liège sur ce'torrent
devenu fleuve, il croit qu'il le domine;
parce qu'il en jase perpétuellement, il
prétend qu'il le connaît; et parce qu'il
n'enfonce pas, il s'imagine qu'on y peut
vivre. Il n'enfonce pas parce qu'il est
de liège, et ce secret, comme beaucoup
d'autres, lui reste caché. Ce dont il a
fait sa gloire n'est que son excuse.
Il a. trompé le monde et s'est trompé
lui-même par son éternel " parlage,
comme le premier Napoléon par la
force temporaire de son bras, comme
Louis-Philippe par la patience de sa
ruse, comme le. second Napoléon par
l'artifice de sa taciturnité. Mais tout
cela ne vaut pas un principe, et le
creux apparaît. Conformément au com
mun destin des révolutionnaires, M.
Thiers s'en va les mains vides après
n'avoir rien donné de bon. Le torrent,
qui a si longtemps porté ce liège, ne le
laissera pas dans un endroit glorieux.
En dépit de M.Vrignault, l'histoire niera
que M. Thiers ait été de la race des
grands hommes, pas même de cette
espèce de grands hommes qui n'ont
jamais cessé d'être petits. Il se vantait
l'autre jour de prendre place parmi les
redresseurs de révolutions ; il se trom
pe beaucoup : sa place est simplement
parmi ceux que les révolutions ne re
dressent pas.
Louis V euillot.
Nous recevons de Rome une dépêche
qui montre une fois de plus ce qu'il
faut penser de la sécurité que la fa
meuse loi des garanties promettait au
Saint-Père et aux catholiques. Des
troubles ont eu lieu, provoqués par le
parti avancé, ou plutôt par le gouver
nement lui-même, car c'est une circu
laire de M. Lanza qui a excité la fu
reur impie des cannibales qui mani
festent aux cris de : Mort aux prêtres !
A bas la religion / ,
Cette circulaire, ne l'oublions pas, a
été écrite pour dénoncer comme un
attentat, quoi donc? le simple fait que
les catholiques veulent intervenir dans
les élections municipales. C'est parce
qu'ils veulent faire cet acte de politi
que pacifique, que le ministre les dé
nonce comme des malfaiteurs, et que
les séditieux les veulent mettre à mort !
Dira-t-on désormais que le Pape est
libre, ■ et M. Thiers osera-t-il encore
soutenir que le gouvernement italien
en agit vis-à-vis du peuple catholique
de,Rome avec une parfaite modération?
Voici la dépêche qui confirme les pré
visions que notre correspondant de
Rome émet plus loin :
Rome, 14 juillet, soir.
A la suite de la circulaire adressée par le
ministre Lanza aux préfets, il y a eu une dé
monstration de la populace devant le Monte-
Gitorio. Les murs ont été couverts de pla
cards portant ces mots : « Mort aux prêtres,
à bas les écoles catholiques et la religion ! »
Les principales places ont été occupées mi
litairement et l'agitation était grande.
Ce matin la tranquillité était rétablie.
| La température ne s'est pas mon
trée clémente pour l'orateur de la
ÎFerté-sous-Jouarre. Pendant le dîner,
iles convives et lui-même avaient fai
assez bonne figure sous la pluie qui se
"mêlait à leurs rasades ; mais, durant le
discours, le torrent diluvien a deux
fois vaincu le flux de paroles, une
partie de la tente s'est effondrée sur la
tête des convives, qui n'eurent de res
source qu'à se laisser aller sous la ta
ble, et c est à travers ces incidents que
M. Gambetta a dû pousser sa haran
gue. Il s'en est consolé en rappelant
gué la pluie était de tradition le 14
juillet, et que « sous les injures du
ciel », hommes, femmes et enfants s'é
taient tenus fermes, le jour de la
grande fête de la Fédération, quand il
s'agissait de prêter serment à la Répu
blique. En sommes-nous là ? s'est écrié
l'orateur. Mais au moment où il allait
se répondre, est venu un superbe coup
de vent. Il a dû prendre haleine, ten
dre son parapluie, et attendre un quart
d'heure que l'orage le voulût laisser
poursuivre. Par deux fois, dit le re
porter apitoyé du Rappel , « l'orateur a
dû Céder la parole à la rafale et s'in
terrompre ». Mais enfin, après une série
de pauses, il est venu à bout de placer
sa conclusion.
La conclusion, c'est qu'il faut l'ins
truction laïque pour tout le monde, et
que le gouvernement doit aux commu-
neux l'amnistie. Quant à la Républi
que, il va sans dire qu'au gré de ces
messieurs, elle estdè3 à présent fondée.
Est-elle définitive? Ils le crient bien
haut, afin de le faire croire ; mais au
fond M. Gambetta n'en est pas sûr, et
il paraît préoccupé de ce qu'il y aurait
à faire pour répondre à la réaction mo
narchique. Ce qu'il conseille avant tout,
ce sont des réunions pareilles à celle
d'hier, où le paysan se rencontrant
avec l'ouvrier apprendrait de celui-ci
"a véritable histoire et les bienfaits de
a Révolution.
Jusqu'ici, en effet, M. Gambetta ne
se dissimule pas que le paysan, par
nature, par instinct, par réflexion
aussi et par éducation, est hostile aux
républicains. Le paysan a souvenir qu'en
France la République ést synonyme
d'oppression violente, de vexations de
toutes sortes et d'attentats aux per
sonnes comme aux propriétés. C'est
pourquoi il en a horreur. Or, tant que
le paysan ne sera pas devenu révolu
tionnaire, les intrigants dont M. Gam
betta a parlé pour les flétrir, sans faire
réflexion qu'il en était le roi, les intri
gants, disons-nou', ne sauraient as
seoir pour longtemps leur domination
usurpée. Il faut ..donc révolutionner
aussi le paysan, et pôur cela per
vertir son intelligence par l'éducation
irréligieuse et son cœur par le maté
rialisme. M. Gambetta n'a pas man
qué de prêcher aussi ces doctrines dis
solvantes.
Prenant prétexte du reproche très
fondé qu'on adresse au radicalisme le
quel, comme ennemi de tout principe so
cial, l'est naturellement de la proprié
té, il s'est écrié, rappelant presque
dans les mêmes termes ses paroles
d'Angers, que, bien loin d'être hostile
à la propriété, la Révolution avait
donné des terres à ceux qui en man
quaient, c'est-à-dire que le vol €st
permis dès qu'il s'agit de prendre à
beux qui ont pour donner à ceux qui
n'ont pas, ou qui, à leur gré, n'ont
pas en abondance. Car quelle autre
chose a faite la Révolution, et si cela
fest proposé à l'exemple et à l'admira
tion, que fait à l'heure qu'il est le tri
bun socialiste, sinon d'armer contre lé
propriétaire celui qUi ne possède pas,
excitant ainsi les plus vils appétits à
une guerre sociale pour la solution de
brobîèmes dont on sait à merveille que
le monde ne saurait venir à bout sans
là charité.
: Mais la charité, on n'en veut pas, et
Dieu, on l'éloigné, car lui seul peut
inspirer au propriétaire l'amour des
petits qui doivent compter sur lui et
a ceux-ci la résignation qui les main
tient joyeux dans la condition où ils
pont providentiellement placés. Avec
cette solution r point d'avenir pour les
intrigants révolutionnaire?. Aussi
avec quelle ardeur ils excitent au
(contraire les convoitises du peuple pour
}a terre dont ils font son seul Dieu.
fil. Gambetta n'a point hésité à lan
cer ce blasphème :
-
{ La Révolution, s'est-il écrié, dit au paysan :
bette terre, elle ,est à toi, c'est ta passion do
minante, tu l'aimes, tu la fécondes, tu la tra
vailles, tu sens toute la joie qui appartient à
jl'homme sur son propre fonds ; chaque jour,
tu ornes cette maîtresse, tu la surveilles avec
jun soin jaloux, ne permettant d'empiétement
à personne et cherchant toujours à l'augmen
ter et à l'amplifier. C'est ton Dieu.
Le matérialisme se montre ici fort
cru et nous n'avons pas besoin d'insis
ter. Le reste est là ritournelle ordinaire
de ces sortes de discours. La monar
chie est infâtne, qu'elle s'appelle des
potisme avec Napoléon, réaction cléri
cale ayee la Restauration, constitution
parlementaire avec les d'Orléans. De
tout cela il ne faut plus se souvenir
que pour l'exécrer et empêcher à tout
jamais le retour de n'importe quelle
monarchie.
A ce propos, M. Gambetta a parlé
de la Chambre et de3 conspirateurs
qu'elle enferme en son sein. Il les
dénonce afin que, le cas échéant,
on combatte leurs projets même par
la force, comme si l'Assemblée n'é
tait pas le pouvoir auquel M. Gam
betta lui-même est tenu d'obéir. Sur
cette sorte d'appel aux armes, le
tribun a conclu, non sans protester
contre le « chenil immonde d'aboyeurs
delà presse » qui se déchaînera sans
doute contré lui. Voulant aller au-de
vant ces attaques, il est descendu
un instant de son trépied et, ne dédai
gnant pas de rire, il a pris à témoin de
sa tempérance les restes du repas que
sa dent révolutionnaire n'avait point
dévorés.
Après quoi, ayant prouvé que la Ré
publique est sobre, qu'elle est modé
rée, qu'elle est sage, qu'elle est mo
deste, et ne prétend, bien qu'indiscu
table, s'imposer à personne, il s'est
écrié : En définitive, il s'agit de savoir
si nous voulons ou non avoir un maî-
ire. Or, un maître, c'est la monarchie
de quèlque nom qu'on l'appelle, et la
liberté c'est la République : Vive la Ré
publique !
Les quinze cents convives ont répété
ce cri, sauf quelques interrupteurs qui
n'avaient pas trouvé de leur goût les
violentes attaques de l'orateur contre
la monarchie, qu'il faisait responsable
des banqueroutes de la République. Ils
étaient là quelques braves gens égarés
parmi cette tourbe, et en face d'une
telle impudence, leur indignation s'est
fait jour. Elle a redoublé lorsqu'il a
osé parler de la liberté républicaine,
et leur attitude a montré que le vrai
paysan n'admet pas pour argent comp
tant ces sonorités audacieuses. Quand
on parle de liberté, il faudrait au moins,
disaient-ils, ne pas faire tenir ce rôle
par celui qui a si bien montré qu'il
était né pour la dictature.
AUGUSTE ROUSSBIi,
Nous avons publié dernièrement l'ap-
îel du comité qui s'est formé pour éle
ver un monument expiatoire, à la rue
îaxo, sur le lieu où furent massacrés
un grand nombre d'otages de la Com
mune. Cet appel était suivi d'une let-
-re de Mgr l'archevêque qui, n'était pas
destinée à la publicité, et dont le sens
est notablement modifié par la lettre
suivante que nous sommes invités à
publier :
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS
Paris, le 6 juillet.
A Messieurs les membres du Comité pour V Œu
vre expiatoire de la rue Haxo.
Messieurs,
Il est nécessaire que nous nous expliquions,
clairement au sujet d'un monument expia
toire que vous voulez élever, à la rue Haxo.
Quand vous m'avez entretenu de ce projet,
peu de temps après mon arrivée à Paris, ja
n'ai pu qu'en louer, et approuver la pensée,
comme je l'approuve et la loue encore au-
ourd'hui.
V oub n'auritz pas dû vous prévaloir de
vant le public de ce témoignage que j'expri
mais dans ma lettre à M. le comte de Laro-
chefoucauld ; je m'en suis plaint à vous, parce
que je n'ai pas coutume d'approuver publi
quement une œuvre, avant qu'elle ne soit dé
finitivement constituée.
Déjà un projet semblable, inspiré par la
môme pensée, ayant le môme objet, et qui
répondait mieux au sentiment général, s'était
produit, et m'avait également été soumis :
is'est l'Œuvre du vœu national au Sacré-Cœur.
Elle a été accueillie et adoptée partout avec
faveur,-et quand j'ai vu qu'elle était en bonne
voie de succès, je n'ai pas hésité à la prendre
sous mon patronage, et à la recommander
àux fidèles de mon diocèse.
Je ne pourrais donc, en ce moment, re
commander une autre œuvre qui se confond
avec la première; il faut que je mette quelque
discrétion dans ces appels-à la pieuse généro
sité des chrétiens, que j'ai déjà sollicitée bien
souvent pour d'autres besoins.
Quand le succès de l'œuvre du Vœu na-
ïonal au Sacré-Cœur sera plus avancé, si
vous persistez dans votre dessein, vous me
trouverez disposé à le favoriser, autant à
cause des souvenirs qui s'y rattachent, qua
des avantages qu'il apporterait,aux habitints
de la rue Haxo et du quartier environnant.
^lais en attendant, je vous prie de ne pas
'aire intervenir mon nom et mon autorité,
dans le cas où vous donneriez une suite im
médiate à votre entreprise.
Agréez, messiéurs, l'assurance de me3 sen
timents dévoués.
f J-H ipp ., arch, de Paris,
par « le peuple souverain. »
Le duc Pasquier dit dans ses Mé
moires :
Cette grande journée n'a rien eu de parti
culier pour les contemporains ; elle a ressem
blé à toutes les autres. Il faisait très beau et
nous étions au café dans le jardin, prenant
des liqueurs et causant comme à notre habi
tude. On vint nous dire qu'une centaine
d'hommes du peuple étaient entrés dans la
Bastille. Nous ne fîmes nullement attention
à ce propos sur le moment ; on se contenta
de plaisanter et de rire d'un événement qui
nous semblait fort mince.
Je rentrais chez moi par les boulevards;
l'aspect de la ville n'était point changé ; cha
cun allait à ses affaires ou à ses plaisirs, sans
se douter que la Bastille fût tombée et qu'une
ère nouvelle venait de se lever sur le monde.
On eût bien étonné tous ces gens-là si, les
arrêtant par le bras, on leur eût crié : « Ce
jour qui vous laisse si indifférents deviendra
l'une des plus grandes dates de l'histoire ! »
En citant ce curieux passage, l'Ocre
ajoute avec raison :
Les descendants de ceux qui prirent autre
fois la Bastille ont eu des fortunes diverses :
en 48 ils mangèrent du veau dans les ban
quets; en 71 ils nous firent manger du pain
de paille et du cheval; en 72 ils nopeent et
festineht à outrance. Versailles les voit s'em
plir la bouche et la Ferté-sous-Jouarre s'ap
prête à leur verser à boire, et, comme le dit
Alphonse Karr en ses nouvelles Guêpes, les
membres de l'opposition s'offrent aujourd'hui
des dîners de conservateurs.
A Bordeaux et à Versailles»
Séance du 10 mars
1871
H. Thiers, — Quel
est notre devoir à nous?
Quel est mon devoir à
moi, que vous avez, je
dirai, accablé de votre
confiance? C'est la lo
yauté envers tous les
>artis qui divisent la
"Vance et qui divisent
l'Assemblée.
Ce que nous leur de
vons à tous, c'est de
n'en tromper aucun,
g'est de ne pas nous
CONDUIRE DE MANIÈRE
PRÉPARER A VOTRE
INSU UNE SOLUTION EX
CLUSIVE QUI DtSOLERAIT
LES AUTRES PARTIS.
(Très bien.)
Non, messieurs, ju
LE JURE DBVANT LE
pays , et si j'osais me
croire assez important
sour parler de l'his-
oire, je dirais que je
"ure devant l'histoire
DE NE TROMPER AUCUN
DE VOUS, DE NE PRÉPA
RE» SOUS LE RAPPORT
DES QUESTIONS CONSTI
TUTIVES ,AUCUNE SOLU
TION A VOTRE INSU, ET
QUI SERAIT DE NOTRE
PART, DE MA PART, UNE
SORTE DE TRAHISON 1
(Vifsapplaudissemehts)
« Je dirai donc : Mo
narchistes , républi
cains, non, ni les
uns, ni les autres
vous ne serez trom
pés ; nous n'avons
accepté qu 'une mis
sion déjà bien assez
écrasante ; nous ne
NOUSOCCUPERONSQUE
DE LA RÉORGANISATION
DU PAYS. »
« nous NE TRAVAIL
LERONS QU'A CETTE
oeuvre , déjà bien
assez difficile....
v- "
Séance du 12 juillet
1872
f il.tThlers— Mes
sieurs, vous nous avez
donné uns forme de
gouvernement qu'on
appelle la républi-
qub . (Applaudissements
à gauche. — Vives pro
testations à droite.)
Je ne voudrais bles
ser aucune opinion,
surtout celle des hom
mes qui siègent de ce
côté (la droite). Mais
j'ai entendu dire, per
mettez-moi le mot et
laissez-le moi pronon
cer sans tressaillir de co
lère, j'ai entendu dire :
— G'est la République,
soit, mais la R epubli-
qus conservatrice 1
(Bruit à droite. — Très
bien ! très bien 1 à gau
che.)
Eh bien 1 c'est la Pro
vidence, messieurs,
heureusement plus
grande- que nous, plus
sensée que nous, plus
calme que nous, qui dé
cide de la. forme des
gouvernements. Vou
loir entreprendre sur
elle, est une puérilité
ridicule, je dirai pres
que méprisable, J jj n'ai
pas cette prétention.
Mais le fait étant dçn-
né, je vous dis : Quant
à nous, tant que nous
serons sous cette l'orme
de gouvernement, et
que la Providence ncus
y maintiendra... (Mou
vement.)— je ne sais
quelle sera la forme fu
ture du gouvernement
— mais si je puis quel
que chose à celle-ci, ce
sera la République con
servatrice ! oui, la Ré
publique profondé
ment conservatrice 1,.
( Longs applaudisse
ments et bruyantes ac
clamations à gauche, —
Protestations très vives
à droite.)
Le Siècle et le Rappel ont publié des
récits épiques de la prise de la Bas-
ille par a le peuple », où le grotesque
et le faux sont mêlés à l'envi.
La légende révolutionnaire com
mence, en effet, avec cet événement
de rue, qui n'eut rien d'héroïque pour
"es contemporains.
Voici comment en parie l'un d'eux,
M. Dessaul*, rédacteur du Journal des
pébats après la Terreur, et secrétaire
du « comité sermoneux » de 89 :
Lorsqu'un « concours inouï de circons
tances » eut fait tomber les murs « mal dé
fendus » de la Bastille, sous les efforts d'une
poignée de soldats et d'une troupe « d'infor
tunés sànsarmes », la plupart Allemands et
presque tous provinciaux, les « Parisiens se
présentèrent devant la forteresse, mais la cu
riosité seule les y amena. » Deux heures
après, dit Besenval, cette forteresse, prise
sans être défendue, était livrée à des avocats.
Ce qu'il y a de piquant, comme le
fait remarquer le Pays, c'est que Ca
mille Desmoulins déclare, dans la troi
sième édition de la France libre , que la
Bastille fut a prise par un seul grena
dier des gardes françaises, et que l'in
surrection du 14 juillet fut l'œuvre
des vagabonds et des brigands. »
On sait que la Bastille était défendue
par 40 Suisses et 80 invalides , lesquels
n'ont pas été pris le moins du monde,
mais se sont rendus , à la condition d'a
voir la vie sauve, et pour la plupart,
une fois désarmés, furent massacrés
Voici maintenant le texte du décret rendu,
e 17 février 1871, par l'Assemblée, conférant
M. Thiers ses pouvoirs :
« L'Assemblée nationale, dépositaire de
« l'autorité souveraine, considérant qu'il im-
« porte, EN- ATTENDANT QIP1L SOIT
« STATUE SUR LES INSTITUTIONS
a DE LA FRANCE, de pourvoir immédiate
u ment aux nécessités du gouvernement et à la
« conduite des négociations, '
« Décrète,
« M. Thiers est nommé chef du pouvoir
«exécutif de la République française; il
« exercera ses fonctions SOUS L'AUTO-
« RITE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
« AVEC LE CONCOURS DES MINIS-
« TRES qu'il|iura choisis et qu'il présidera. »
Les termes de ce décret sont assez, précis
our laisser voir ce que vaut la déclaration
'épublicaine de M. Thiers, et s'il faut lui
attribuer l'importance que lui donnent les
journaux gambettistes et communards.
On raconte que samedi soir, en wa
gon, dans le trajet de Versailles à Pa
ris, M. Ernest Picard disait à M. de
Jouvenel, de façon à être entendu des
voisins : >
Nous vous montrerons què la République
est la meilleure des dictatures... La France à
besoin d un gouvernement roide et impopu
laire : c'est pour cela que la République lui
convient.
Et c'est pour cela* sans doute, que la
République de M. Thiers a choisi M.
Picard pour ambassadeur.
Le Reichsanzeiger a publié la loi por
tant expulsion de l'Ordre des jésuites
et l'avis concernant l'exécution de cet
te loi. Nous reproduisons ces deux do
cuments, qui prennent rang dans l'his
toire des persécutions politiques con
tre la Compagnie de Jésus.
Loi relative à la Compagnie de Jésus.
Nous, Guillaume, par la grâce de Dieu,
empereur d'Allemagne, roi de Prusse, etc.,
au n"«n de l'empire allemand, et avec l'as
sentiment du Conseil fédéral et du Paie
ment, ordonnons ce qui suit :
§ l or . L'Ordre de la Société de Jésus, ainsi
que les ordres eMes congrégation^ monasti- v
quep affiliés à ladite Société, sont exclus du
territoire de l'empire allemand,
g? La création d'établissements leur est in
terdite. Les établissements existant actuelle-.
ment seront supprimés dans un délai à fixer
par le Conseil fédéral, et qui ne pourra pas
dépasser six mois.
§ 2. Les membres de l'Ordre de la Société
de Jésus ou des ordres et congrégations affi
liés pourront, s'ils sont des étrangers, être
expulsés du territoire de la Confédération-
s'ils sont des indigènes, le séjour dans cer
tains districts ou dans certaines localités
pourra leur être iiîierdit ou assigné.
§ 3. Le conseil féde'rsl prendra les mesu
res nécessaires pour assurer l'exécution de
cette loi.
En foi de quoi, nous avons signé de notre
main et fait apposer le sceau impérial.
Fait à Ems, le 4 juillet 1872.
G uilladmb.
Prince de B ismarckî
Avis concernant Pexécution de la loi relative
à V Ordre de la Société de Jésus.
En vertu du paragraphe 3 de'ia loi du & de
ce mois concernant l'Ordre de la Société de
Jésus ( Rulletin des lois de l'empire, p. 253). le
conseil fédéral a décidé :
« 1° L'Ordre de la Société de Jésus étant
exclu de l'empire allemand, l'exercice de toute
fonction de leur ministère, particulièrement
dans l'Eglise et dans l'Ecole, ainsi que la
tenue de missions, est interdit aux membres
de cet Ordre;
« 2» Les établissements l'Ordre de la So
ciété de Jésus seront supprimés au plus tard
dans les six mois qui suivent la mise en vi
gueur de cette loi;
« 3° Les mesures à prendre dans chaque
cas spécial pour l'exécution de la loi seront
arrêtées par les autorités de police du pays.
« Berlin, le S juillet 1872.
« Pour le chancelier de l'empire,
* « D elbruck. »
Il vient d'arrivér une aventure sin
gulière à l'un de nos confrères, l'ex
cellent Journal de Seine-et-Oise. Jugeant
que l'intérêt général et le sentiment
désintéressé de la justice ne parlaient
plus assez haut à l'âme des Français
de nos jours, ce journal s'est ingénié
à raconter, sous forme allégorique, la .
série des attentats dont Pie IX est vic
time. Il supposait donc qu'un pauvre
vieillard, dépossédé de ses biens, est
tenu en charte privée par un intru de
bonne maison qui jouit, en son lieu
et place, d'une situation qu'il a occu
pée sans droit, par un vol manifeste,
et qu'il détient par une audace qui
aggrave son criminel brigandage. Bien
entendu, le Journal de Seine et-Oise a-
vait soin de désigner par des initiales
discrètes la victime (Pie IX) et le lar
ron (Victor-Emmanuel). L'affaire deve
nant ainsi une question qu'on pour
rait appeler de droit civil, le-journal
sommait la justice de faire son devoir
et de mettre fin à cette odieuse usur
pation.
A la lecture de cet article auquel
ils n'avaient rien* compris, les magis
trats du parquet de Versailles se sont
émus. Ne devinant pas l'allégorie, ils
se sont imaginés que les actes dénon
cés par le Journal de Seine-et-Oise s'é
taient réellement passés dans leur res
sort, et, faisant venir le journaliste, ils
l'ont sommé de livrer les noms dont
il s'était borné à donner les initiales,
sous peine d'être lui-même poursuivi
par son infâme calomnie. Ce qui s'en
est suivi, nous laissons le Journal de
Seine-et-Oise nous le raconter lui-mê
me, en nous bornant à appeler l'atten
tion de tout honnête homme sur cette
cause singulière, qui met en si plein
jour la honte et la lâcheté des gouver
nements, assez abaissés pour n'oser
pas faire rendre gûrge au spoliateur,
quand ce spoliateur est une tête cou
ronnée.
A uguste R oussel.
Notre dernière chronique a mis en émoi la
pacifique ville de Versailles. L'acte inquali
fiable que nous y avons signalé à l'indigna
tion publique a excité une réprobation una
nime,et nous nous y attendions. Plusieurs
personnes des plus respectables sont venues
nous trouver, en noue-demandant à connaî
tre les noms des coupables, et nous suppliant,
de déférer leurs noms au tribunal de la con
sciente publique. La justiCE^le-même s'en
est mêlée, et nous avons regufeUoe invitation
de nous rendre, à ce sujet, atf%*binet de M.
le commissaire central.
La magistrature de Versailles, en lisant
notre article, saisie d'une indignation légiti
me, a protesté de suite contre une imputation
qui l'atteignait, au plus intime de son hon
neur.
Plusieurs ont reftisê de croire à un fait
d'une telle nature, affirmant qu'il était im
possible que semblable infamie accompagnée
d'un sàmblable déni de justice ait pu être
impunément commise, en plein jour, chez
aucun peuplé civilisé.
Et, en effet, il n'est peut-être pas de peuple
si bas tombé, que ceux qui exercent dans son
sein lé sacerdoce de la justice puissent laisser
dans les murs d'une ville pareille iniquité
B'accomplir.
Et pourtant nous maintenons les faits que
nous avons allégués dans toute leur rigou
reuse exactitude; mais, par malheur, ce n'est
pas à Versailles que ces faits se sont passés.
Ce que n'eût pas souffert, je ne dispas la ma
gistrature de Versailles, que nous savons tous
être si noblement fidèle à son devoir, mais
ce que n'eût pas souffert même une magis
trature dégradée et tombée au-dessous du
niveau le plus abject dans le domaine de la
moralité, c'est cela qui à l'heure où nous
parlons se passe et est toléré par la suprême
magistrature des peuples.au détriment d'une
autre victime et au bénéfice d'un larron cou
ronné.
Nous n'avons rien inventé, et nous n'avons
eu que le tort, si c'en est un, d'atténuer de
beaucoup la gravité des faits et de leur assi
gner d'autres acteurs et un autre théâtre.
Ncus croyons encore n'en avoir pas assez
dit. Nous n'avons pas dit que la scène sa
H' 1832: — Edition qiotldlraM!
Mardi 16 Juillet 1872
PARIS
Un &D»• •• • • • • • • *«v•• •••••»'•• 88 fp«
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Le numéro, à Paris : 15 «Sent;
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Paris, 10, rue des Saints-Père».,
On s'abonne, à Rome, via délié Siimata, 22,23,2Ï7 "
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Édition semi-quotidienne
Un an, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
L'Vntver$ ne répond pas des manuscrits qui loi sont adressai,
AJWKTOIVCKS
O, Ch. UGRANGE, CERf «' de, 6. -olaea d« h Bran*.
FRANCE
PARIS, 15 JUILLET 18Î3
Il est presque plaisant de voir comme
on parle en ce. moment de se mettre
décidément en République, pour avoir
la paix. Le bon sous-préfet qui rêve la
création d'un « parti national » en vue
d'instaurer la forme de gouvernement
la plus généralement reconnue impra
ticable chez nous, fait néanmoins le
rêve de tout le monde. Il a seulement
parlé trop tôt, et surtout il s'est trop
hâté de proposer les articles du con
trat. Encore un peu de silence, c'était
fait. La pauvre somnambule que l'on
s'obstine à nommer la France, con
duite par son tuteur, entrait dans la
chambre de garçon que M. Gambetta oc
cupe provisoirement chez M. Thi'érs, et
se réveillait mariée. Le sous-préfet
paranymphe, en se pressant, a dérangé
la combinaison. Elle n'est pas aban
donnée pour cela : les noces seraient
si belles, tant de gens s'y gobergeraient !
On avait parlé d'aller à l'église, parce
que les parents de la future ont des
« principes chrétiens ; » les amis du
futur ne veulent aller qu'à la mairie,
parce qu'ils n'ont que les principes ci
vils, et encore! — Mais, disent les en
tremetteurs, puisque le tuteùr et lé fu
tur n'ont pas de principes du tout, et
qu'au fond ceux de la future sont lar
ges, serait-il impossible d'arranger l'af
faire par le moyen d'un pasteur pro
testant? C'est assez chrétien, c'est as
sez civil, c'est assez rien, et c'est tout
à fait nous.
Il ne faut pas jurer que cela ne se
fera pas.
Ce qui est certain, c'est que Ton
cherche en vain comment cela se
pourrait faire; dès lors plus de diffi
culté. Impossible n'est pas français.
Qui est républicain-en France? Per
sonne. Ceux mêmes qui disent l'être
ne se le persuadent pas, ne nous en
persuadent pas. De leur propre aveu, ils
ne sont républicains qu'à leur façon,
qui n'est pas celle du voisin. M, Gam
betta, lui-même, déguise mal ses
. penchants réactionnaires. On observe
aisément qu'il trinque plus qu'il ne
boit. Il s'en veut de ne pouvoir pas
être M. Odillon Barrot. Il supporte que
M. Thiers parle de République conser-
trïce : qui qu' c'est qu' ça? Certainement
M. Gambetta ne se trouverait pas ar-
chi-malheureux d'être de temps en
temps premier ministre et de faire des
économies, en passant tour à tour du
ministère aux premières présidences.
Il n'existe de parfaits républicains
que ceux qui ne gouvernent pas en
core la République et qui ne se sen
tent pas même au moment d'arriver.
Proclamez la République' définitive,
vous rendez réactionnaire tout le co
mité de la rue Grôlée. Mais la rue Grô-
lée garde son appétit. Elle murmure
comme un seul ventre creux, elle veut
ieter le comité par la fenêtre et réclame
la vraie République. Voilà le définitif;
six mois peut-être ! La République dé
finitive ferait des dépenses folles pour
se donner un bon maître qui pût tenir
unaD.
Tel sera le résultat des efforts de
M. Thier3, l'œuvre "de son. gouverne
ment, le couronnement de sa longue
vie. Il aura fondé l'instable. Hélas ! ce
n'était pas la peine de tant se fatiguer.
Ce qu'il nous a donné par tant de soins,
nous l'avions déjà.
« Dans le pays des aveugles, les
borgnes sont rois. » La France est de
venue ce pays des aveugles. Quicon
que, depuis un siècle, a vu d'un œil,
ou à peu près, s'est fait son moment
de royauté borgne. Un patatra3 épou
vantable, sanglant et grotesque, a ter
miné l'aventure de ces voyants, dont
l'œil unique n'a jamais su se tourner
que vers la terre. M. Thiers, qui élève
son orgueil jusqu'à se croire simple,
et qui a inventé le César en redingote
civile, ne laisse pas de se croire une
manière de Napoléon. Pour notre part,
nous lui accorderions cela. Sans flatter
l'œil, il ne vaut pas plus, mais ne pèse
pas moins. Et après? Comme tout ani
mal de gloire, il a trouvé sa ration de
foin, et même on Fui a fait bonne me
sure. Depuis déjà quelque temps il
mange à crédit. Cependant le quart
d'heure de Rabelais est venu, et il n'a
pas de quoi payer. Cet homme simple
et de bonsens va faire banqueroute, tout
comme les autres héros siècle ré
volutionnaire. Encore un peu, ce sera
fini. Il ne faut pas parler de Sainte-
Hélène; les lampions ne s'éteignent
pas dans la mer. Mais il aura ses ides
de février, son 4 septembre, son pau
vre petit écroulement, que lui seul ne
prévoit pas, dans le gâchis que plus
que tout autre il a fait. En un an, sa
puissance est parvenue à ce point de
maturité où il n'importe plus à per
sonne qu'un pouvoir se maintienne,
parce qu'il s'est mis hors d'état ,de
faire aucun bien et même de vouloir
le bien.
Nous avons un mot pour caractériser
ce genre de révolution ou plutôt de
chute des gouvernements. Ils tombent
non pas tant parce que les séditieux
les poussent que parce que les honnê
tes gens les lâchent. On est découragé,
on se sent trompé ; advienne qu'ad
vienne, on se retire. Cela s'appelle la
révolution du mépris. Ainsi périrent le
gouvernement de Louis-Philippe, et la
République de 1848, et le second Napo-
léon, et un peu même le premier, jus
tement, quoique par des mains assas
sines. Que veut-on que fasse la masse
des honnêtes gens, qui se voient écar
tés de partout, trahis, livrés, empoi
sonnés, qui ont cru remettre le pou
voir au gendarme, et qui s'aperçoivent
que le gendarme est le chef de la ban
; de? Ils se retirent et laissent ces com-
'plicês se faire justice entre eux. Après
« tout, c'est la justice de Dieu qui passe ;
| et ce qu'elle leur pourra faire payer n'est
que la légitime rétribution qu'ils doi
vent pour leur vieille part de complai
sance au déchaînement de ces nor-
reurs.
Que M. Thiers travaille pour M.
Gambetta, et que M. gambetta travaille
à son tour pour M. Pyat ou quelqu'autre
de même espèce qui entrevoit la revan
che : ces gens-là seuls pouvant se trai
ter comme ils le méritent, il est logi
que et légitime que la cécité générale,
qui n'est pas tout à fait involontaire,
leur en fournisse le* moyens à ses dé
pens. La conscience publique y donne
un assentiment instinctif, parce qu'il
n'y a pas de sophisme qui puisse la
dépersuader qu'elle a péché. Tant d'i
gnorance voulue, tant de mépris des
tonnerres et des foudres de miséri
corde, tant d'arrogance et d'insolence,
tant de fortunes iniques doivent une
dîme amoncelée. Il la faut solder,
elle le sera, dût le capital y passer. Les
lois intimes de l'ordre, quand elles
sont violées, enfantent des désordres
qui les vengent. Ceux qui ont chassé
l'ange gardien finissent par tomber
sous le gouvernement du garde-chiour-
me, et alors ils pratiquent les vertus
dont la société a besoin. Sous le garde-
chiourme, ils ne deviennent pas cor
rects, mais ils vivent correctement.
On ne veut pas de la royauté, on tâ-
tera de la dictature. Gambetta fera
payer au moins la dîme, et ses succes
seurs, par la loi du progrès, feront
donner tout le revenu, puis le fonds.
On donnera aussi, très large, la dîme
du sapg ; les séminaires, devenus
casernes, seront plus peuplés que ja
mais, pour vaquer att service de la
mort gratuite, laïque et obligatoire.
M. Thiers qura eu le mérite d'avan
cer cet avènement. Ce ne sera pas ce
lui de la liberté. On peut croire qu'il
ne le voulait pas. M.Thiers, quia pas
sé sa vie à écrire l'histoire de la Révo
lution, n'a jamais su ce que c'est que
la Révolution, ne le sait pas encore,
et ne le saura jamais. Il ne sait pas
quelles transgressions obstinées l'ont
rendue inévitable, quels aveuglements
la prolongent; il n'admet aucune des
vérités qui peuvent en rompre le cours
toujours plus puissant. Parce qu'il a
flotté comme un liège sur ce'torrent
devenu fleuve, il croit qu'il le domine;
parce qu'il en jase perpétuellement, il
prétend qu'il le connaît; et parce qu'il
n'enfonce pas, il s'imagine qu'on y peut
vivre. Il n'enfonce pas parce qu'il est
de liège, et ce secret, comme beaucoup
d'autres, lui reste caché. Ce dont il a
fait sa gloire n'est que son excuse.
Il a. trompé le monde et s'est trompé
lui-même par son éternel " parlage,
comme le premier Napoléon par la
force temporaire de son bras, comme
Louis-Philippe par la patience de sa
ruse, comme le. second Napoléon par
l'artifice de sa taciturnité. Mais tout
cela ne vaut pas un principe, et le
creux apparaît. Conformément au com
mun destin des révolutionnaires, M.
Thiers s'en va les mains vides après
n'avoir rien donné de bon. Le torrent,
qui a si longtemps porté ce liège, ne le
laissera pas dans un endroit glorieux.
En dépit de M.Vrignault, l'histoire niera
que M. Thiers ait été de la race des
grands hommes, pas même de cette
espèce de grands hommes qui n'ont
jamais cessé d'être petits. Il se vantait
l'autre jour de prendre place parmi les
redresseurs de révolutions ; il se trom
pe beaucoup : sa place est simplement
parmi ceux que les révolutions ne re
dressent pas.
Louis V euillot.
Nous recevons de Rome une dépêche
qui montre une fois de plus ce qu'il
faut penser de la sécurité que la fa
meuse loi des garanties promettait au
Saint-Père et aux catholiques. Des
troubles ont eu lieu, provoqués par le
parti avancé, ou plutôt par le gouver
nement lui-même, car c'est une circu
laire de M. Lanza qui a excité la fu
reur impie des cannibales qui mani
festent aux cris de : Mort aux prêtres !
A bas la religion / ,
Cette circulaire, ne l'oublions pas, a
été écrite pour dénoncer comme un
attentat, quoi donc? le simple fait que
les catholiques veulent intervenir dans
les élections municipales. C'est parce
qu'ils veulent faire cet acte de politi
que pacifique, que le ministre les dé
nonce comme des malfaiteurs, et que
les séditieux les veulent mettre à mort !
Dira-t-on désormais que le Pape est
libre, ■ et M. Thiers osera-t-il encore
soutenir que le gouvernement italien
en agit vis-à-vis du peuple catholique
de,Rome avec une parfaite modération?
Voici la dépêche qui confirme les pré
visions que notre correspondant de
Rome émet plus loin :
Rome, 14 juillet, soir.
A la suite de la circulaire adressée par le
ministre Lanza aux préfets, il y a eu une dé
monstration de la populace devant le Monte-
Gitorio. Les murs ont été couverts de pla
cards portant ces mots : « Mort aux prêtres,
à bas les écoles catholiques et la religion ! »
Les principales places ont été occupées mi
litairement et l'agitation était grande.
Ce matin la tranquillité était rétablie.
| La température ne s'est pas mon
trée clémente pour l'orateur de la
ÎFerté-sous-Jouarre. Pendant le dîner,
iles convives et lui-même avaient fai
assez bonne figure sous la pluie qui se
"mêlait à leurs rasades ; mais, durant le
discours, le torrent diluvien a deux
fois vaincu le flux de paroles, une
partie de la tente s'est effondrée sur la
tête des convives, qui n'eurent de res
source qu'à se laisser aller sous la ta
ble, et c est à travers ces incidents que
M. Gambetta a dû pousser sa haran
gue. Il s'en est consolé en rappelant
gué la pluie était de tradition le 14
juillet, et que « sous les injures du
ciel », hommes, femmes et enfants s'é
taient tenus fermes, le jour de la
grande fête de la Fédération, quand il
s'agissait de prêter serment à la Répu
blique. En sommes-nous là ? s'est écrié
l'orateur. Mais au moment où il allait
se répondre, est venu un superbe coup
de vent. Il a dû prendre haleine, ten
dre son parapluie, et attendre un quart
d'heure que l'orage le voulût laisser
poursuivre. Par deux fois, dit le re
porter apitoyé du Rappel , « l'orateur a
dû Céder la parole à la rafale et s'in
terrompre ». Mais enfin, après une série
de pauses, il est venu à bout de placer
sa conclusion.
La conclusion, c'est qu'il faut l'ins
truction laïque pour tout le monde, et
que le gouvernement doit aux commu-
neux l'amnistie. Quant à la Républi
que, il va sans dire qu'au gré de ces
messieurs, elle estdè3 à présent fondée.
Est-elle définitive? Ils le crient bien
haut, afin de le faire croire ; mais au
fond M. Gambetta n'en est pas sûr, et
il paraît préoccupé de ce qu'il y aurait
à faire pour répondre à la réaction mo
narchique. Ce qu'il conseille avant tout,
ce sont des réunions pareilles à celle
d'hier, où le paysan se rencontrant
avec l'ouvrier apprendrait de celui-ci
"a véritable histoire et les bienfaits de
a Révolution.
Jusqu'ici, en effet, M. Gambetta ne
se dissimule pas que le paysan, par
nature, par instinct, par réflexion
aussi et par éducation, est hostile aux
républicains. Le paysan a souvenir qu'en
France la République ést synonyme
d'oppression violente, de vexations de
toutes sortes et d'attentats aux per
sonnes comme aux propriétés. C'est
pourquoi il en a horreur. Or, tant que
le paysan ne sera pas devenu révolu
tionnaire, les intrigants dont M. Gam
betta a parlé pour les flétrir, sans faire
réflexion qu'il en était le roi, les intri
gants, disons-nou', ne sauraient as
seoir pour longtemps leur domination
usurpée. Il faut ..donc révolutionner
aussi le paysan, et pôur cela per
vertir son intelligence par l'éducation
irréligieuse et son cœur par le maté
rialisme. M. Gambetta n'a pas man
qué de prêcher aussi ces doctrines dis
solvantes.
Prenant prétexte du reproche très
fondé qu'on adresse au radicalisme le
quel, comme ennemi de tout principe so
cial, l'est naturellement de la proprié
té, il s'est écrié, rappelant presque
dans les mêmes termes ses paroles
d'Angers, que, bien loin d'être hostile
à la propriété, la Révolution avait
donné des terres à ceux qui en man
quaient, c'est-à-dire que le vol €st
permis dès qu'il s'agit de prendre à
beux qui ont pour donner à ceux qui
n'ont pas, ou qui, à leur gré, n'ont
pas en abondance. Car quelle autre
chose a faite la Révolution, et si cela
fest proposé à l'exemple et à l'admira
tion, que fait à l'heure qu'il est le tri
bun socialiste, sinon d'armer contre lé
propriétaire celui qUi ne possède pas,
excitant ainsi les plus vils appétits à
une guerre sociale pour la solution de
brobîèmes dont on sait à merveille que
le monde ne saurait venir à bout sans
là charité.
: Mais la charité, on n'en veut pas, et
Dieu, on l'éloigné, car lui seul peut
inspirer au propriétaire l'amour des
petits qui doivent compter sur lui et
a ceux-ci la résignation qui les main
tient joyeux dans la condition où ils
pont providentiellement placés. Avec
cette solution r point d'avenir pour les
intrigants révolutionnaire?. Aussi
avec quelle ardeur ils excitent au
(contraire les convoitises du peuple pour
}a terre dont ils font son seul Dieu.
fil. Gambetta n'a point hésité à lan
cer ce blasphème :
-
{ La Révolution, s'est-il écrié, dit au paysan :
bette terre, elle ,est à toi, c'est ta passion do
minante, tu l'aimes, tu la fécondes, tu la tra
vailles, tu sens toute la joie qui appartient à
jl'homme sur son propre fonds ; chaque jour,
tu ornes cette maîtresse, tu la surveilles avec
jun soin jaloux, ne permettant d'empiétement
à personne et cherchant toujours à l'augmen
ter et à l'amplifier. C'est ton Dieu.
Le matérialisme se montre ici fort
cru et nous n'avons pas besoin d'insis
ter. Le reste est là ritournelle ordinaire
de ces sortes de discours. La monar
chie est infâtne, qu'elle s'appelle des
potisme avec Napoléon, réaction cléri
cale ayee la Restauration, constitution
parlementaire avec les d'Orléans. De
tout cela il ne faut plus se souvenir
que pour l'exécrer et empêcher à tout
jamais le retour de n'importe quelle
monarchie.
A ce propos, M. Gambetta a parlé
de la Chambre et de3 conspirateurs
qu'elle enferme en son sein. Il les
dénonce afin que, le cas échéant,
on combatte leurs projets même par
la force, comme si l'Assemblée n'é
tait pas le pouvoir auquel M. Gam
betta lui-même est tenu d'obéir. Sur
cette sorte d'appel aux armes, le
tribun a conclu, non sans protester
contre le « chenil immonde d'aboyeurs
delà presse » qui se déchaînera sans
doute contré lui. Voulant aller au-de
vant ces attaques, il est descendu
un instant de son trépied et, ne dédai
gnant pas de rire, il a pris à témoin de
sa tempérance les restes du repas que
sa dent révolutionnaire n'avait point
dévorés.
Après quoi, ayant prouvé que la Ré
publique est sobre, qu'elle est modé
rée, qu'elle est sage, qu'elle est mo
deste, et ne prétend, bien qu'indiscu
table, s'imposer à personne, il s'est
écrié : En définitive, il s'agit de savoir
si nous voulons ou non avoir un maî-
ire. Or, un maître, c'est la monarchie
de quèlque nom qu'on l'appelle, et la
liberté c'est la République : Vive la Ré
publique !
Les quinze cents convives ont répété
ce cri, sauf quelques interrupteurs qui
n'avaient pas trouvé de leur goût les
violentes attaques de l'orateur contre
la monarchie, qu'il faisait responsable
des banqueroutes de la République. Ils
étaient là quelques braves gens égarés
parmi cette tourbe, et en face d'une
telle impudence, leur indignation s'est
fait jour. Elle a redoublé lorsqu'il a
osé parler de la liberté républicaine,
et leur attitude a montré que le vrai
paysan n'admet pas pour argent comp
tant ces sonorités audacieuses. Quand
on parle de liberté, il faudrait au moins,
disaient-ils, ne pas faire tenir ce rôle
par celui qui a si bien montré qu'il
était né pour la dictature.
AUGUSTE ROUSSBIi,
Nous avons publié dernièrement l'ap-
îel du comité qui s'est formé pour éle
ver un monument expiatoire, à la rue
îaxo, sur le lieu où furent massacrés
un grand nombre d'otages de la Com
mune. Cet appel était suivi d'une let-
-re de Mgr l'archevêque qui, n'était pas
destinée à la publicité, et dont le sens
est notablement modifié par la lettre
suivante que nous sommes invités à
publier :
ARCHEVÊCHÉ DE PARIS
Paris, le 6 juillet.
A Messieurs les membres du Comité pour V Œu
vre expiatoire de la rue Haxo.
Messieurs,
Il est nécessaire que nous nous expliquions,
clairement au sujet d'un monument expia
toire que vous voulez élever, à la rue Haxo.
Quand vous m'avez entretenu de ce projet,
peu de temps après mon arrivée à Paris, ja
n'ai pu qu'en louer, et approuver la pensée,
comme je l'approuve et la loue encore au-
ourd'hui.
V oub n'auritz pas dû vous prévaloir de
vant le public de ce témoignage que j'expri
mais dans ma lettre à M. le comte de Laro-
chefoucauld ; je m'en suis plaint à vous, parce
que je n'ai pas coutume d'approuver publi
quement une œuvre, avant qu'elle ne soit dé
finitivement constituée.
Déjà un projet semblable, inspiré par la
môme pensée, ayant le môme objet, et qui
répondait mieux au sentiment général, s'était
produit, et m'avait également été soumis :
is'est l'Œuvre du vœu national au Sacré-Cœur.
Elle a été accueillie et adoptée partout avec
faveur,-et quand j'ai vu qu'elle était en bonne
voie de succès, je n'ai pas hésité à la prendre
sous mon patronage, et à la recommander
àux fidèles de mon diocèse.
Je ne pourrais donc, en ce moment, re
commander une autre œuvre qui se confond
avec la première; il faut que je mette quelque
discrétion dans ces appels-à la pieuse généro
sité des chrétiens, que j'ai déjà sollicitée bien
souvent pour d'autres besoins.
Quand le succès de l'œuvre du Vœu na-
ïonal au Sacré-Cœur sera plus avancé, si
vous persistez dans votre dessein, vous me
trouverez disposé à le favoriser, autant à
cause des souvenirs qui s'y rattachent, qua
des avantages qu'il apporterait,aux habitints
de la rue Haxo et du quartier environnant.
^lais en attendant, je vous prie de ne pas
'aire intervenir mon nom et mon autorité,
dans le cas où vous donneriez une suite im
médiate à votre entreprise.
Agréez, messiéurs, l'assurance de me3 sen
timents dévoués.
f J-H ipp ., arch, de Paris,
par « le peuple souverain. »
Le duc Pasquier dit dans ses Mé
moires :
Cette grande journée n'a rien eu de parti
culier pour les contemporains ; elle a ressem
blé à toutes les autres. Il faisait très beau et
nous étions au café dans le jardin, prenant
des liqueurs et causant comme à notre habi
tude. On vint nous dire qu'une centaine
d'hommes du peuple étaient entrés dans la
Bastille. Nous ne fîmes nullement attention
à ce propos sur le moment ; on se contenta
de plaisanter et de rire d'un événement qui
nous semblait fort mince.
Je rentrais chez moi par les boulevards;
l'aspect de la ville n'était point changé ; cha
cun allait à ses affaires ou à ses plaisirs, sans
se douter que la Bastille fût tombée et qu'une
ère nouvelle venait de se lever sur le monde.
On eût bien étonné tous ces gens-là si, les
arrêtant par le bras, on leur eût crié : « Ce
jour qui vous laisse si indifférents deviendra
l'une des plus grandes dates de l'histoire ! »
En citant ce curieux passage, l'Ocre
ajoute avec raison :
Les descendants de ceux qui prirent autre
fois la Bastille ont eu des fortunes diverses :
en 48 ils mangèrent du veau dans les ban
quets; en 71 ils nous firent manger du pain
de paille et du cheval; en 72 ils nopeent et
festineht à outrance. Versailles les voit s'em
plir la bouche et la Ferté-sous-Jouarre s'ap
prête à leur verser à boire, et, comme le dit
Alphonse Karr en ses nouvelles Guêpes, les
membres de l'opposition s'offrent aujourd'hui
des dîners de conservateurs.
A Bordeaux et à Versailles»
Séance du 10 mars
1871
H. Thiers, — Quel
est notre devoir à nous?
Quel est mon devoir à
moi, que vous avez, je
dirai, accablé de votre
confiance? C'est la lo
yauté envers tous les
>artis qui divisent la
"Vance et qui divisent
l'Assemblée.
Ce que nous leur de
vons à tous, c'est de
n'en tromper aucun,
g'est de ne pas nous
CONDUIRE DE MANIÈRE
PRÉPARER A VOTRE
INSU UNE SOLUTION EX
CLUSIVE QUI DtSOLERAIT
LES AUTRES PARTIS.
(Très bien.)
Non, messieurs, ju
LE JURE DBVANT LE
pays , et si j'osais me
croire assez important
sour parler de l'his-
oire, je dirais que je
"ure devant l'histoire
DE NE TROMPER AUCUN
DE VOUS, DE NE PRÉPA
RE» SOUS LE RAPPORT
DES QUESTIONS CONSTI
TUTIVES ,AUCUNE SOLU
TION A VOTRE INSU, ET
QUI SERAIT DE NOTRE
PART, DE MA PART, UNE
SORTE DE TRAHISON 1
(Vifsapplaudissemehts)
« Je dirai donc : Mo
narchistes , républi
cains, non, ni les
uns, ni les autres
vous ne serez trom
pés ; nous n'avons
accepté qu 'une mis
sion déjà bien assez
écrasante ; nous ne
NOUSOCCUPERONSQUE
DE LA RÉORGANISATION
DU PAYS. »
« nous NE TRAVAIL
LERONS QU'A CETTE
oeuvre , déjà bien
assez difficile....
v- "
Séance du 12 juillet
1872
f il.tThlers— Mes
sieurs, vous nous avez
donné uns forme de
gouvernement qu'on
appelle la républi-
qub . (Applaudissements
à gauche. — Vives pro
testations à droite.)
Je ne voudrais bles
ser aucune opinion,
surtout celle des hom
mes qui siègent de ce
côté (la droite). Mais
j'ai entendu dire, per
mettez-moi le mot et
laissez-le moi pronon
cer sans tressaillir de co
lère, j'ai entendu dire :
— G'est la République,
soit, mais la R epubli-
qus conservatrice 1
(Bruit à droite. — Très
bien ! très bien 1 à gau
che.)
Eh bien 1 c'est la Pro
vidence, messieurs,
heureusement plus
grande- que nous, plus
sensée que nous, plus
calme que nous, qui dé
cide de la. forme des
gouvernements. Vou
loir entreprendre sur
elle, est une puérilité
ridicule, je dirai pres
que méprisable, J jj n'ai
pas cette prétention.
Mais le fait étant dçn-
né, je vous dis : Quant
à nous, tant que nous
serons sous cette l'orme
de gouvernement, et
que la Providence ncus
y maintiendra... (Mou
vement.)— je ne sais
quelle sera la forme fu
ture du gouvernement
— mais si je puis quel
que chose à celle-ci, ce
sera la République con
servatrice ! oui, la Ré
publique profondé
ment conservatrice 1,.
( Longs applaudisse
ments et bruyantes ac
clamations à gauche, —
Protestations très vives
à droite.)
Le Siècle et le Rappel ont publié des
récits épiques de la prise de la Bas-
ille par a le peuple », où le grotesque
et le faux sont mêlés à l'envi.
La légende révolutionnaire com
mence, en effet, avec cet événement
de rue, qui n'eut rien d'héroïque pour
"es contemporains.
Voici comment en parie l'un d'eux,
M. Dessaul*, rédacteur du Journal des
pébats après la Terreur, et secrétaire
du « comité sermoneux » de 89 :
Lorsqu'un « concours inouï de circons
tances » eut fait tomber les murs « mal dé
fendus » de la Bastille, sous les efforts d'une
poignée de soldats et d'une troupe « d'infor
tunés sànsarmes », la plupart Allemands et
presque tous provinciaux, les « Parisiens se
présentèrent devant la forteresse, mais la cu
riosité seule les y amena. » Deux heures
après, dit Besenval, cette forteresse, prise
sans être défendue, était livrée à des avocats.
Ce qu'il y a de piquant, comme le
fait remarquer le Pays, c'est que Ca
mille Desmoulins déclare, dans la troi
sième édition de la France libre , que la
Bastille fut a prise par un seul grena
dier des gardes françaises, et que l'in
surrection du 14 juillet fut l'œuvre
des vagabonds et des brigands. »
On sait que la Bastille était défendue
par 40 Suisses et 80 invalides , lesquels
n'ont pas été pris le moins du monde,
mais se sont rendus , à la condition d'a
voir la vie sauve, et pour la plupart,
une fois désarmés, furent massacrés
Voici maintenant le texte du décret rendu,
e 17 février 1871, par l'Assemblée, conférant
M. Thiers ses pouvoirs :
« L'Assemblée nationale, dépositaire de
« l'autorité souveraine, considérant qu'il im-
« porte, EN- ATTENDANT QIP1L SOIT
« STATUE SUR LES INSTITUTIONS
a DE LA FRANCE, de pourvoir immédiate
u ment aux nécessités du gouvernement et à la
« conduite des négociations, '
« Décrète,
« M. Thiers est nommé chef du pouvoir
«exécutif de la République française; il
« exercera ses fonctions SOUS L'AUTO-
« RITE DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
« AVEC LE CONCOURS DES MINIS-
« TRES qu'il|iura choisis et qu'il présidera. »
Les termes de ce décret sont assez, précis
our laisser voir ce que vaut la déclaration
'épublicaine de M. Thiers, et s'il faut lui
attribuer l'importance que lui donnent les
journaux gambettistes et communards.
On raconte que samedi soir, en wa
gon, dans le trajet de Versailles à Pa
ris, M. Ernest Picard disait à M. de
Jouvenel, de façon à être entendu des
voisins : >
Nous vous montrerons què la République
est la meilleure des dictatures... La France à
besoin d un gouvernement roide et impopu
laire : c'est pour cela que la République lui
convient.
Et c'est pour cela* sans doute, que la
République de M. Thiers a choisi M.
Picard pour ambassadeur.
Le Reichsanzeiger a publié la loi por
tant expulsion de l'Ordre des jésuites
et l'avis concernant l'exécution de cet
te loi. Nous reproduisons ces deux do
cuments, qui prennent rang dans l'his
toire des persécutions politiques con
tre la Compagnie de Jésus.
Loi relative à la Compagnie de Jésus.
Nous, Guillaume, par la grâce de Dieu,
empereur d'Allemagne, roi de Prusse, etc.,
au n"«n de l'empire allemand, et avec l'as
sentiment du Conseil fédéral et du Paie
ment, ordonnons ce qui suit :
§ l or . L'Ordre de la Société de Jésus, ainsi
que les ordres eMes congrégation^ monasti- v
quep affiliés à ladite Société, sont exclus du
territoire de l'empire allemand,
g? La création d'établissements leur est in
terdite. Les établissements existant actuelle-.
ment seront supprimés dans un délai à fixer
par le Conseil fédéral, et qui ne pourra pas
dépasser six mois.
§ 2. Les membres de l'Ordre de la Société
de Jésus ou des ordres et congrégations affi
liés pourront, s'ils sont des étrangers, être
expulsés du territoire de la Confédération-
s'ils sont des indigènes, le séjour dans cer
tains districts ou dans certaines localités
pourra leur être iiîierdit ou assigné.
§ 3. Le conseil féde'rsl prendra les mesu
res nécessaires pour assurer l'exécution de
cette loi.
En foi de quoi, nous avons signé de notre
main et fait apposer le sceau impérial.
Fait à Ems, le 4 juillet 1872.
G uilladmb.
Prince de B ismarckî
Avis concernant Pexécution de la loi relative
à V Ordre de la Société de Jésus.
En vertu du paragraphe 3 de'ia loi du & de
ce mois concernant l'Ordre de la Société de
Jésus ( Rulletin des lois de l'empire, p. 253). le
conseil fédéral a décidé :
« 1° L'Ordre de la Société de Jésus étant
exclu de l'empire allemand, l'exercice de toute
fonction de leur ministère, particulièrement
dans l'Eglise et dans l'Ecole, ainsi que la
tenue de missions, est interdit aux membres
de cet Ordre;
« 2» Les établissements l'Ordre de la So
ciété de Jésus seront supprimés au plus tard
dans les six mois qui suivent la mise en vi
gueur de cette loi;
« 3° Les mesures à prendre dans chaque
cas spécial pour l'exécution de la loi seront
arrêtées par les autorités de police du pays.
« Berlin, le S juillet 1872.
« Pour le chancelier de l'empire,
* « D elbruck. »
Il vient d'arrivér une aventure sin
gulière à l'un de nos confrères, l'ex
cellent Journal de Seine-et-Oise. Jugeant
que l'intérêt général et le sentiment
désintéressé de la justice ne parlaient
plus assez haut à l'âme des Français
de nos jours, ce journal s'est ingénié
à raconter, sous forme allégorique, la .
série des attentats dont Pie IX est vic
time. Il supposait donc qu'un pauvre
vieillard, dépossédé de ses biens, est
tenu en charte privée par un intru de
bonne maison qui jouit, en son lieu
et place, d'une situation qu'il a occu
pée sans droit, par un vol manifeste,
et qu'il détient par une audace qui
aggrave son criminel brigandage. Bien
entendu, le Journal de Seine et-Oise a-
vait soin de désigner par des initiales
discrètes la victime (Pie IX) et le lar
ron (Victor-Emmanuel). L'affaire deve
nant ainsi une question qu'on pour
rait appeler de droit civil, le-journal
sommait la justice de faire son devoir
et de mettre fin à cette odieuse usur
pation.
A la lecture de cet article auquel
ils n'avaient rien* compris, les magis
trats du parquet de Versailles se sont
émus. Ne devinant pas l'allégorie, ils
se sont imaginés que les actes dénon
cés par le Journal de Seine-et-Oise s'é
taient réellement passés dans leur res
sort, et, faisant venir le journaliste, ils
l'ont sommé de livrer les noms dont
il s'était borné à donner les initiales,
sous peine d'être lui-même poursuivi
par son infâme calomnie. Ce qui s'en
est suivi, nous laissons le Journal de
Seine-et-Oise nous le raconter lui-mê
me, en nous bornant à appeler l'atten
tion de tout honnête homme sur cette
cause singulière, qui met en si plein
jour la honte et la lâcheté des gouver
nements, assez abaissés pour n'oser
pas faire rendre gûrge au spoliateur,
quand ce spoliateur est une tête cou
ronnée.
A uguste R oussel.
Notre dernière chronique a mis en émoi la
pacifique ville de Versailles. L'acte inquali
fiable que nous y avons signalé à l'indigna
tion publique a excité une réprobation una
nime,et nous nous y attendions. Plusieurs
personnes des plus respectables sont venues
nous trouver, en noue-demandant à connaî
tre les noms des coupables, et nous suppliant,
de déférer leurs noms au tribunal de la con
sciente publique. La justiCE^le-même s'en
est mêlée, et nous avons regufeUoe invitation
de nous rendre, à ce sujet, atf%*binet de M.
le commissaire central.
La magistrature de Versailles, en lisant
notre article, saisie d'une indignation légiti
me, a protesté de suite contre une imputation
qui l'atteignait, au plus intime de son hon
neur.
Plusieurs ont reftisê de croire à un fait
d'une telle nature, affirmant qu'il était im
possible que semblable infamie accompagnée
d'un sàmblable déni de justice ait pu être
impunément commise, en plein jour, chez
aucun peuplé civilisé.
Et, en effet, il n'est peut-être pas de peuple
si bas tombé, que ceux qui exercent dans son
sein lé sacerdoce de la justice puissent laisser
dans les murs d'une ville pareille iniquité
B'accomplir.
Et pourtant nous maintenons les faits que
nous avons allégués dans toute leur rigou
reuse exactitude; mais, par malheur, ce n'est
pas à Versailles que ces faits se sont passés.
Ce que n'eût pas souffert, je ne dispas la ma
gistrature de Versailles, que nous savons tous
être si noblement fidèle à son devoir, mais
ce que n'eût pas souffert même une magis
trature dégradée et tombée au-dessous du
niveau le plus abject dans le domaine de la
moralité, c'est cela qui à l'heure où nous
parlons se passe et est toléré par la suprême
magistrature des peuples.au détriment d'une
autre victime et au bénéfice d'un larron cou
ronné.
Nous n'avons rien inventé, et nous n'avons
eu que le tort, si c'en est un, d'atténuer de
beaucoup la gravité des faits et de leur assi
gner d'autres acteurs et un autre théâtre.
Ncus croyons encore n'en avoir pas assez
dit. Nous n'avons pas dit que la scène sa
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