Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1872-03-30
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1872 30 mars 1872
Description : 1872/03/30 (Numéro 1747). 1872/03/30 (Numéro 1747).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Samedi 50 Mars 1872
- N° 1747. — Edition quotidienne.'
Samedi 50 Mars 1872
Unranrr.-vr.iv.^r.-.v. ;....7.V" 58 fr/
? jSix mois..30 .
. -, ^Tjcais.mois^ 16. -
U' , Lô numéro , à Paris .: 15 ce,nt> ' '
: -, .— Départements : 20 » - '
' BUREAUX^ . I
t'aris, 10, rue «les Suints-IVrcs),
•X .
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..On s'abmmc,. à Rome, via dcllc Slimutaj 2:', 23j''2£' 'ri i W'v
DÉPARTEMENTS.
uià "Mfr;
Six mois.;. SO
Trois mois. ,. 16
Édition scm!-Un an, 32 fr.—Six mois, ! 7 fr.—Trois mois, 9 fr;
L'Vnivert ne rdpond pas des manuscrits qui lui sont adressé».
ANKOSGKS
KM, Cb. LAGRAXGB, CEItF et C'\ 6, plut* de la /
Imp. Ad. Luné, rue des SainU-Ptrcs, 19.
L'échéance du 31 mars h 872 étant l'une
-des plus, fortes de l'aimée, nous prions nos
Souscripteurs dont l'abonnement expire à
cette époque de le renouveler.
Le modè le plus prompt et le plus sûr
est l'envoi d'ifn mandat-poste ou d'un bon
à vite sur Pai'is à l'ordre du Gérant.
AVIS IMPORTANT
Il est indispensable de joindre à toute
réclamation ou changement d'adresse l'une
des dernières bandes.
FRANCE
PARIS, 29 MARS ,1872
Le Saint-Père vient d'adresser un
bref trè3 important à la Fédération des
sociétés 'catnoîiqi:es organisée sous le
aom de Sociétés catholiques à Rome (1)
Afin dé célébrer cette faveur, la Fédé
ration atenu une grsndë assemblée, le
25marS,dans l'église Saint-André dellà
Yalle. Là, au milieu d'un immense con
cours que YOsservutofe romana n'estime
pas à moins de 10,000 personnes, lec
ture publique à été fuite, du haut de la
chaire, de la lettre apostolique dont'
voici la traduction,
VIE ix, PAPE
Ad fuluram mempriam
' ."'<>■» "i * " * ' * k j '. » '
Nous ne cessons de rendre les plus
grandes actions de, grâces à Dieu, Père
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Père de
la miséricorde et'Dieu de toute conso
lation, qui d'aigû.e.,xau ; milieu dé tant
d'amertumes et des graves tribulations
dont Nous sommes accablé, alléger
notre douleur en réveillant dans les
cœurs de ses enfants l'esprit de piété
et de prière, l'esprit;,de charité, et de
force, dont ilss'io ppirêïi^fin'-d'appl i^
quer les remèdelnéeèitfairW&ux maux
que nous apporte cette guerre achar
née que font les puissances des ténè
bres à la religion catholique. Oui, c'est
à Dieu seul que Nous rapportons ce
dessein admirable qui soulève l'ardeur
de tous les fidèles dans le monde en
tier et qui les excite à donner, d'une
volonté unanime, lèf preuves les plus
éclatantes de leur foi et de leur piété,
en même , temps que par tous les
moyens qui sont en eux, ils s'opposent
comme des digues indestructibles au
torrent de l'iniquité. En outre, ils ne
l aiss ant passer , aucune occasion de veil
ler à maintenir Vintégrité de la foi et à ce
que ls peuple fidèle croisse dans la
âciençe de Dieu et fasse des fruits de
toutes sortes de bonnes oeuvres, afin que,
Souteiru de plus en plus par le puis
sant secours de la grâce céleste, il s'af
fermisse de plus en plus dans l'hor
reur des doctrines perverses que ré
pandent les ennemis de l'Eglise. C'est
à Dieu ehcorô que Nous rapportons la
fondation da ces . sociétés , très utiles
qui se sont fondées les unes dans un
but, le? autres dans un autre, et qui,
pareilles à des troupes rangées en ba
taille; en cette grande nécessité de
l'Eglise, combattent les combats du
Seigneur,,, s'appliquent, de toutes
teursfôrces, à repousser et' à ruiner
les efforts :du mal en. mettant au jour
les desseins ténébreux de l'impiété, et
combattent ainsi la personne même du*
diable, auquel obéissent tous ces mal
heureux..
.. Déjà, par Nos lettres, Nous, avons
plusieurs : fois hautement recom-
mandé toùtes ceâ œuvres en signalant
combienôlles étaient louables par elles-
mêmes' et très Appropriées à ces temps
calàmitéux. Plusieurs fois aussi, Nous
avons enrichi • ces sociétés de grâces
ipirituellfes et d'indulgences, afin qu'au
milieu d^ ce lamentable renversement
île toutes choses et de cette nuit d'e'r-
reufîit elles, excitassent de plus en plus
leur zèie en vue: du catholicisme et du
salut éternel des âmes. Aujourd'hui
Nous renouvelons spécialement ces re
commandations et ces faveurs pour les
Sociétés établies dans cette ville et qui
fiont vle témoigaage le plus admirable
de la piété du peuple romain, de sa
foi et : dô. son 1 respect constant pour ce
. Siége ipostoliqueL -Qgj à, avant que là
grande ville de Home, siège du bieni
heureux. Pierre et capitale de tout l'u
nivers catholique, eût été réduite par
la forcé d'armées sacrilèges et par
des mahœuv/e3 scélérates à la condi
tion, malheureuse et lamentable ou
nous sommés, des sociétés avaient
été,..instituées et . fondées contre les
embûches ^t les machinations des
hommes impies, et dans le nombre, la
K pieuse société préservatrice de la lecture
de? mauvais livres et des mauvais jour-
iiaux, la Société romaine de la jeunesse ca
près la prise de Rome, quand Nous
avons été réduit sous la domination
d'une puissance ennemie, et qu'on vit
déborder le cloaque impur de l'impié
té et de la perversité, alors la piété des
habitants de Rome commença de res
plendir plus largement. Aussi, non-
seuîement les sociétés susdites prirent
un nouvel essor, mais il s'en fonda de
nouvelfes, beaucoup plus étendue?, soit
pour propager les intérêts catholiques, soit
pour propager la pratique des bonnes œu
vres. Ainsi encore furent fondées ces
sociétés trè3 louables : la Pieuse union
des dames catholiques , la société des Vé
térans des batailles livrées pour la défens
du Saint-Siège, l'Association pour la paix
continuelle, la Société arti'dique et labo
rieuse de charité réciproque, l'Association
de Saint Charles pour la diffusion de la
bonne pressç, et Pieuse union des datnes
protectrices des pauvres servantes. Toutes
ces sociétés, ave e une grande ardeur
et une-sainte émulation, travaillent
pour le bien du catholicisme et ont
déjà produit des. fruits abondants.
Nous ne pouvons Nous empêcher
aussi de Nous féliciter très vivement
avec toutes ces pieuses sociétés de ce
que, acceptant de bon cœur la propo
sition de la Société promotrice des bonnes
œuvres, elles ont contracté entre elles
une étroite alliance,' de. façon que,
unies dans un même esprit par le lien
de la paix etde la charité, et chacune
considérant néanmoins son propre but,
elles jconcourent toutes" d'un commun
accord et avec toutes leurs forces réu
nies à maintenir les droits de l'Eglise
et à défendre ses libertés,. Enchaînées
plus étroitement pat ce nœud, et pa
reilles aux premiers chrétiens qui n'a
vaient qu'un cœur et qu'une âme, elles
sont plus vaillantes pour combatlre,
terribles comme une armé9 rangée en
bataille, les efforts désespérés de l'en
nemi. Aussi, à raison de la grande uti
lité' que l'on peut sp promettre, pour
les "fidèles et' pour toute l'Eglise, de
cette union des forces au milieu d'un
sigçand bpulevèrsement des choses,
Nous espérOnSidans te. Seigneur que
toutes les autres sociétés instituées
partout en ces temps malheureux, et
surtout en -Italie^ à dessein de préve
nir et de renverser, selon leurs moyens,
l'iniquité de ce siècle pervers, soit au
moyen de prières assidues et d'une
bonne et chrétienne éducation de la
jeunesse, soit par les écrits ou par
toute autre manière .et toutes autres
bonnes œuvres, Nous espérons que
toutes ces sociétés marcheront ènsem-
ble dans la concorde des esprits et
dans l'union des forces, et qu'elles se
réuniront dans une même alliance
avec les sociétés romaines pour com
battre le bon combat du Seigneur.
Enfin, par cette lettre, Nous exhor
tons et Nous prions instamment toute3
ces pieuses sociétés, celles qui sont
déjà entrées dans l'alliance comme
celles qui s'y adjoindront, et, en un
mot, tous les fidèles, Nous les exhor
tons et Nous les prions d'avoir toujours
les yeux fixés sur cette-pierre du Saint-
Siège, unique phare du salut, d'être
soumis à son infaillible Magistère, et
d'accorder leur soumission et leur res
pect aux évêques qui sont d'ans la grâ
ce et dans la communion de cè même
Siège apostolique. Qu'ils ne cherchent
pas teurs avantages propres, mais ceux
de Jésus-Christ, car ils ne doivent
s'attacher qu'à une chose: c'est, avec
un zèle ardent et une volonté énergi
que, de prendre les meilleurs moyens,
afin que notre foi, "qui a vaincu le
monde, se conserve entière et inviola
ble, afin que * lès ténèbres de l'erreur
soient dissipées, que l'audace des mé
chants qui combattent contre la reli
gion et Jésus-Christ soit abattue, et en
fin que l'Eglise catholique jouisse de
son plein triomphe.
Tenons pour assuré que ces sociétés,
fermement unies de la sorte par les
liens de la charité et de la piété, ac
compliront pleinement cette tâche.
Espérons norç moins fermement que le
Seigneur. Dieu se laissera toucher par
les vœux, les larmes, les jeûnes, les au
mônes et les prières de ses fils, et qu'il
changera sa. colère en miséricorde, en
sorte que les impies soient forcés de
confesser que les fidèles ont Dieu pour
protecteur, et que par conséquent ils
sont inviolables.
Donné à Home, près Saint-Pierre,
sous 5 l'anneau du Pêcheur, le 23 fé
vrier de l'année 1872, et de Notre Pon
tificat la vingt-septième.
N. C ard , P aracciam C lamlli.
'f," jdita tercle de. Saint-Pierre. A'
'■ V ^) £ 'Cbjnd\eïé"dit-p'uï loin noîra correspon
dant d'é' Rame,, cè.npm a été choisi par la Fcdô
ration",fin l'Uopirèiir du Pape actuel, Pie, neu
v Vifcmé*&UTÔiàs- ■''
Nous avons parlé de l'audience ac
cordée par le Saint-Père à la pieuse as
sociation des Dames de Sainte-Rose de
Viterbe, destinée, sous la présidence de
la marquise Serlupi et de Mme Caeta-
ni, à procurer aux femmes du peuple
tous les secours matériels et moraux
dont elles ont besoin. A l'adresse lue
par Mme Caetani, le Saint-Père a ré
pondu dans une brève allocution, que
nous traduisons d'après la Vose delta Ve-
rità: ■ ■. ' ; •
« Vous avez raison de dire que Rome
I i. s» iw, 15 .y,'.' § » (51
a est maintenant bien différente de ce
* qu'elle était avant. Mais s'il est vrai
« que nous y avons vu beaucoup de
« changements, cependant la plus
« grande partie de la population reste
« bonne et fidèle; et c'est à juste titre
« que Rome a été appelée la Ville sainte.
« Jérusalem ôugsi était sainte, et pour-
« tant c'est dans ses murs" que s'est
« passé tout ce que l'Eglise nou3 rap-
« pelle en ces jours consacrés au sou-
« venir, de. la Passion de Jésus-Christ.
« Mais tandis que ces actes cruels et
« sacrilèges furent bien l'œuvre des
« habitants de Jér usàlem, on ne peut
« pas dire la même chose des habitants
« deRome.€ar ils sontveaus du dehors
« et ils ne sont pas Romains, ces pha-
« risiens et ces autres ennemis de l'E-
« glise et de Dieuj qui veulent faire de
« cette ville une' sentine d'immoralité
« et d'impiété* Au contraire, là partie
« la plus nombreuse et la meilleure de
« la Ville romaine pleure sur le mal
« qui s'y commet, et veut y rester, de
« faitj absolument étrangère.. C'est
« pourquoi j'espère qu'à Rome seront
a épargnés ^les châtiments qui acca-
« blèrent la ville déicide, .
«-A Jérusalem aussi il-y avait de
« saintes femmes, qui accompagnè-
« rent le Seigneur au Calvaire, prenant
« part à ses douleurs eQmme vous
«. prenez part aux mienne?; ( A ces
mots l'assistance éclate en pleurs et
en sanglots.) Et l'une de ces saintes
« femmes est venue, par un dessein
« de Dieu, terminer £a vie non loin de
« Rome. C'est la bienlieureute Marie
a Salomé, dont le corps repose à Ve-
« roli (I). Que ce, souvenir vous soit
« un encouragement à imiter tou-
« jours les saintes femmes de Jérusa-
« lem, leur amour pour Dieti, ltur
« piétéi leur fidélité et leur-courage.
« Soyez toujours, fidèles, .diligentes,
« dévouées; et vous;, surtout,-jeunes
« servantes, soyez obéissantes, réser-
« vées et modestes. Fermez les yeux
« pour ne point voir les scandales qui
« se multiplient de toutes parts; fer-r
« mez les oreilles à ces propos horri-
a bles qui retentissent à ^présent dans
« les rue3 de Rome, et gardez-vous
« d'écouter ces maîtres modernes d'im-
« piété et de séduction,, afin que vos
.« cœurs ne soient pas souillés. Elevez
« souvent votre prière vers Dieu, afin
« qu'il abrège la durée de l'épreuve et
« qu'il mette un terme à cette inique
« usurpation.
« Chaque jour qui passe est une
« nouvelle insulte au Vicaire de Jésus-
« Christ, dont on prolonge le martyre,
« et le fait ressembler au martyr saint
a Gassien, mon patron, évêque d'Imo-
« la, dont Jea souffrances furent d'au-
« tant plus dures qu'elles furent plus
« longues. Ainsi, je le répète, mes souf-
« frances eo prolongent et ee multi-
« plient chaque jour... (Le Saint-Père,
dit la Voce , faisait probablement allu
sion à l'inique expropriation de deux
asiles d'orphelins et de la Trinité-des-
Pèlerins qui a eu lieu» ces jours der
niers.) Que. Dieu vous bénisse toutes,
« vous, vos compagnes, vos familles et
« toutes vos œuvres. Qu'il vous bénis-
« se pour le temps et pour l'éternité.
« Je me réjouis de nouveau avec vous
a des sentiments qui vous animent et
« qui vous ont amenée?, et de nouveau
a j'implore du Saigneur toutes sortes
a de biens et je vous bénis de tout mon
« cœur. Benedïctio Dei , etc. »
La Gazette de France a trouvé le mo
yen de toujours triompher dans sa po
lémique avec l'Univers , c'est de fuir
toujours. Au lieu de faire connaître
nos réponses et de les discuter, elle
reproduit ce qui a été réfuté bu dé
menti, pais elle file, filé et disparaît.
L'autre jour, avec une audace risi-
ble, elle se proclamait de vieille date
le plus ferme et le plus intelligent dé
fenseur du Saint-Siège. Nous lui avons
rappelé d'abord qu'elle avait combattu
jusqu'à l'injure, la calomnie et l'héré
sie inclusivement, l'autorité spirituelle
du Pape ; ensuite qu'elle avait voté et
fait voter pour les ennemis déclarés,
absolus, du pouvoir temporel. '
Quelle est sa réponse ? Elle répond
que Y-Univers a cru que « Bonaparte
était un envoyé du Très Haut » et que
même dans « l'ardeur dè sa foi, sur ce
point, il a cherché à mettre à mort tous
ceux qui ne partageaient pas son ido
lâtrie. » Et elle ajoute : « h'Univers ne
nie pas cela ! » Ma foi non ! et les a-
bonnés de la Gazette croiront, s'ils le
veulent, que nous avons idolâtré l'em
pire au point de chercher à tuer qui
conque ne l'idolâtrait point.
De plus, s'il y a crime à penser que
Napoléon 111 n'est pas arrivé au trône
sans la permission de Dieu, nous pou
vons avoir commis ce crime-là. Peut-
être même avons-nous dit que l'empe
reur avait une mission et qu'il serait
récompensé ou châtié.selon qu'il la
remplirait ou la trahirait. : Mais en
quoi notre langage cfil y a quinze ou
vingt ans sur l'emçire prouye-t-il que
la Gazette n'ait.pas été jusqu'à ces der
niers temps parmi les- adversaires de
,(<-) Veroii "-eat une'p'etito'ville des E'.ats-Poiitî-
ficaux v ho^ lom dQ .ÎTi'ûsino'ne.' C'eSt îo siège d'un
ûvêché.... -..ï , "
l'autorité pontificalé et les fauteurs
d'hérésie? 1
Nous avons, en outre, rappelé à la
Gaz»ttëfL& conduite pendant le concile,
où .ellQi fut non-seulement: parmi les
adversaires du pape et de la majorité
conciliaire, mais encore parmi leurs
insulîefirs et ; leurs calomniateurs.
Quella'-èst sa "défense? Elle dit que
l'Univers ayant vu dans « Bonaparte un
envoyé de Dieu », il n'a pas le droit
de juger ceux qui ont repoussé cette
« détestable hérésie ».
Soit, c'est une hérésie de croire que
Dieu ait pu nous envoyer Bonaparte ;
mais, nou3 le répétons, en quoi cela
prouve-t-il que la Gazette n'ait pas été
l'appui, le compère, le complice des
Hyacinthe, des Dœllinger, de3 Frie
drich? ,
Et comment la J Gazette £e défend-
elle de s'être alliés dans^ lés élections
aux ennemis du .pouvoir temporel ?
Gomment prouve-t-elle que le meilleur
moyen de mettre obstacle aux mau
vais desseins de L'empereur contre le
Saint-Siège était de faire élire des dé
putés qui l'auraient poussé à les réa-
liEer?
Au lieu de nous livrer enfin ce se*
cret, la Gazette dit une fois de plus que
1 Univers croyait' à Bonaparte. Gepea.-
dant elle essaye un argument, lequel
consiste dans une affirmation dont elle
sait parfaitement l'absolue fausseté. A
l'entendre, "tout candidat- officiel qui
prenait l'engagement de défendre le
pouvoir temporel était, -à cause même
de ses liens avec : ;l'empire, notre can
didat préféré. Pour fortifier ce propos
trop léger, elle ajoute : >
Il n'aurait pas fallu, par exemple, que Ber-
ryer sollicitât Içs voix, de l'Univers ; à Ber-
ryer l'on répondait :. Retire toi de devant
nos yet'x, Satan
Bien que nous n'ignorions pas que
Berryer tût par légèreté ehtré a 60 -ans
dans la franc-maçonnerie, nous étions
convaincu qu'il parlerait et voterait en
catholique:' Aussi avons-nous toujours
appuyé ses candidatures. Ce que nous
avons-fait pour Berryer, nous l'avons,
fait pour- tous les candidats de son
parti. Et même lorsque le légitimiste
et l'officiel tenaient sur la question ro
maine le mêïne langage, nous préfé
rions le légitimiste, trouvant dans son
indépendance du pouvoir une garan
tie de plus. Encore une fois, la Gazette
sait Cela parfaitement. '
Elle sait aussi que, grâce en partie à
la conduite de l'Univers, la cause ca
tholique a toujours eu dans les Cham
bres de l'empire des défenseurs assez
nombreux et assez fermes pour que
le gouvernement en fût gêné. La
majorité d'alors n'empêchait pas
no3 amis de porter à la tribune la
question romaine/ Sans doute, la poli
tique impériale, ..bien qu'entravée,
marchait a' son but. . Cependant elle
ne' l'avait pas encore pleinement at
teint lorsque l'empire est tombé. Ce
sont les Jules Favre, les Jules Simon,
les Picard, candidats de la Gazette sous
l'empire, qui ont achevé l'œuvre im
périale. Ils avaient toujours déclara
que c'était, là leur but, et cela ,n'avait
iamais empêché l& Gazette de les ap
puyer. ' j "-i.
Et que dit la Gazette sur la question
du comte de Chambord, qu'elle sou
tient comme elle a soutenu Je Pape, en
repoussant ses doctrines, ses program
mes, son drapeau, et en servant la po
litique des princes d'Orléans?
Sur ce point délicat, la Gazette file si
vite qu'elle oublie dé» répéter qu'il n'y
a pas lieu de nous répondre, puis qu'en
1832 nous avons vu dans Bonaparte
un envoyé du Très-Haut.
. E ugène V euillot. '
• VO.f [
S,
M. l'abbé"Graulle,'vicaire général'
de Mgrl'évêque de Carcassonce, pub'iej
dans la Semaine du diccèse.une note que
nous reproduisons. Par cette note,
l'abjecte fourberie - dont les dames ira
Sainte-Thérèse ont été victimes est
terminée quant à ces dignes religieu
ses. L'opinion est informée, elles
sont vengées,, Reste à tirer justice de
la calomnie et de ceux qui l'ont étour-
diment admise, et par là même si
cruellement envenimée. Au ton de la
note,on peut croire que l'autorité, reli
gieuse réclamera cette satisfaction né
cessaire. -,
Une effrontée, s'amuse à lancer contre
de3 religieuses une accusation aussi visi
blement stupide qu'infâtne. La jus
tice tombe dans le piège, comme si rien
n'était plus ordinaire et plus croyable
qu'un crime de ce genre hideux. Voilà
des juges qui besognent avec l'éclat le
plus- accusateur, le plus insultant, l'on
peut dire, en ce temps, le plus meur
trier. Descentes judiciaires à grand ap
pareil, papiers saisis, arrestations bru
tales et scandaleuses, séquestrations de
personnes qui n'ont jamais éveillé l'om
bre d'un soupçon injurieux, dame Jus
tice ne se refuse rien, procède à la
turque, et marche sur . l'honneur
des religieuses, des prêtres et de la
religion, comme une cavalerie prus
sienne dans un blé français. Pendant
ce temps-là, les ignobles journaux, les
plumes salissantes et assassines, qui
abondent en France, écrivent partout
que l'on tient enfin les religieuses de
Diderot, depuis,si longtemps si inuti
lement cherchées sous tous- les cieux.
Le3 magistrats.de Carcassonne auront
.été plus heureux, que ceux de Sans,
d'Avignon, de Cràcovie ; plus heureux
que ceux qui furept. en dernier lieu,
pendant la Commune, lâchés sur les
s» ] .£>? ;? ■>, ;
».. &l àlf-o! • ,* 9 , ' >
religieuses de Picpus par les vertueux
citoyens Rochefort et Vallès.
Et dès, l'ouverture de ce tapage infa
mant, la justice de Carcassonne a pu,
voir qu'il n'y, avait rien, rien du tout;,
qu'elle prenait au sérieux une impos-î
ture bête et scélérate, un roman de*
tête folle ou perverse, et qu'il lui con-i
venait de se retirer et de s'excuser j[
mais elle, ne s'est pas excusée et s'est
prolongée. La justice de Carcassonne;
a roulé les yeux, a mis les menottès,
questionné et tenaillé pendant huit
jours, pour le plaisir de saisir un crime
impossible à la première pensée, ma
nifestement imaginaire à la première
Investigation. Elle a travaillé pour
molester et désoler d'honnêtes gens,
pour dévaster un établissement d édu
cation, pour déshonorer une demeure
de vierges chrétiennes, pour livrer la
religion à d'infectes clabauderies ! Ro
che-fort et Vallès n'ont pas fait pire.. Et
il n'en seraitque cela? Et il n'y aurait
plus qu'à enfouir dans un coin du
greffe les. documents de celte ins
truction téméraire ? Non, ces
choses énormes ne peuvent passer
ainsi! L'intérêt de la.liberté ne le per
met pas, et l'intérêt même de la ma
gistrature exige une réparation.
Véritablement, on n'a rien vu de tel,
et ce dernier . scandale passe de très
loin tous ceux qui l'ont précédé. A
Sens et à Avignon, où des municipaux
libres-penseurs firent des esclandres
du même goût; à Cracovie,où la ma
gistrature, d'accord av.ee la presse .eu
ropéenne, s'en donna jusqu'aux lèvres;
à Piepua même, où Rochefort et Vallès
réussirent à commettre des lâchetés
qui n'ont point souillé Félix Pyat et
que n'a point surpassées- Vérmersch,
il y avait au moins dès religieuses in T
firmes dont on pouvait à la rigueur
faire des victimes cloîtrées, ■ et l'on
trouva, de plus, dans le couvent de
Picpus, ces fameuxlits orthopédiques
et cette crèche pour le petit Jésus de;
Noël qui, convenablement décrits,
figuraient des instruments de tor
ture et un berceau d'enfant; mais
au ' couvent de - Sainte-Gracieuse, de
Carcassonnev tout-cela manquait. On
le sut dès la première visite, des le pre
mier interrogatoire, et tous les inci
dents de l'instruction confirmèrent ce
qui avait été d'abord évident.;
Pourquoi S'obstina-t-on? pourquoi
poussa-t on si loin ? pourquoi pas un
mot de démenti, à cette hirondelle de
pilori et de guillotine, la presse rouge,
qùi faisait rage contre les pauvres re
ligieuses diffamées et qui ajoutait ses
commentaires empoisonnés aux af
freux rudoiements de la magistrature ?
C'est ce que la conscience indignée
veut savoir, et ce que la justice elle-
même doit dire pour se laver de son
inconcevable précipitation et de son
cruel acharnement. Il faut faire con
naître et il faut punir la main impi
toyable qui a promené le fer rouge sur
des membres sains, comme avec la vo
lonté sauvage d'y créer l'ulcère qu'elle
se dépitait do n'y trouver pas. La jus
tice a ses droits sans doute, mais il
n'est pas admis qu'elle se puisse faire
un jeu de toute' vraisemblance, res
taurer la torture et commencer par in
fliger lé supplice du déshonneur à ceux
que tout lui démontre innocents.
Parmi les magistrats importants, non
de la ville, mais de la cour de Mont-
Eellier, un surtout est accusé par les
onnêtes gens : c'est le fils d'une dame
qui a écrit des romans jadis assez
courus. On dit que, bercé par ces
histoires peu conformes à la droite rai
son, il croit aisément tout ce qu'on lui
raconte, pour peu que ce ne soit pas
article de foi, et que la religion cathoç,
lique en puisse être lésée. C'est
lui surtout qui aurait admis la gros
sière imposture et poussé l'affaire.
Nous estimons qu'il n'est pas au-des
sous de M. le garde . des sceaux de
prendre des.renseignements et de sou
mettre aussi ce magistrat à un interro
gatoire.
Où en sommes-nous si, par crédulité
milsaine ou par faiblesse, la justice se
met àr^son tour du parti de la foule
contre la société, et si, quelques mois
après le3 tragédies de Paris, par
mi lesquelles celle de Picpus ne tient
pas le dernier'rang et le moins hon
teux pour la civilisation, nous devons
voir la propre main de la magistrature
tracent le signe exterminateur sur la
porte de3 maisons sacrées?;.. ,
Avant de reproduire la note officielle
de M. le vicaire général de Carcas
sonne, nous mettrons sous les yeux du
public un document tout intime qui
est venu entre nos mains, et qui dit
naïvement comment on a procédé.
C'est une lettre de Mme la supérieure
de Sainte-Gracieuse, écrivant & son
frère, missionnaire en Angleterre, pour
l'informer de ^l'abominable coup dont
elle est frappée. On nou3 a communi
qué cette lettre, écrite dans les pre
miers moments, et nous prenons sur
nous de la divulguer. On entendra
l'accent de la douleur, on verra com
ment une femme inattaquable, une
dame française, peut être traitée èn
France à l'heure qu'il est. Rien nè rend
mieux compte de cet humiliant et in
tolérable état social, qui, de façon- ouï
d'autre nous livre tous à quelque ar
bitraire contre lequel personne ne se
sent protégé. Mais il faut dire que
la protection ne manque à personne
autant qu'à ceux ,,à qui elle est plus
due, et qu'il y a plus de sécurité en
France pour les prostituées que pour
les religieuses. *• t.- « • . ,w ii
Lettre de Mme la supérieure du couvent d»
Sainte- Gracieuse, de Carcassonne, à son.
frère, prêtre et missionnaire.
Mon cher apôtre,
Je viens causer avec toi aujourd'hui, non
pas pour répondre à ta dernière lettre, mais
pour t'informer de ce que tu as peut-être
appris' par les journaux. Prépare-toi, mon
frère, à être saturé d'Ignominies avec moi, et
nous toutes, car cette attaque contre nous est
préparée contre la religion. Seulement nous
sommes ctoisies de préférence à ^'autres.
Lundi 11 mars, à quatre heures du soir,
:;oeur Perpétue me demandait au parloir pour
parler à plusieurs messieurs. J'arrivais là
sans méfiance, et je me trouvai en face du
juge d'instruction, du procureur, du gref
fier, du commandant et du capitaine de gen
darmerie. Je ne me rendis pas compte néan
moins que j'étais en face de la justice. Enfin
le juge me dit qu'il avait une affaire très
grave à me communiquer et que je devais
prêter serment. Je le fis avec uu peu d'émo
tion, -ne comprenant rien à tout cela. J'éle
vais mon cœur à Dieu et je me rassurais sur
la pureté de ma conscience. Vinrent le»
Suestions préliminaires : mon nom, les noms
e mes sœurs> depuis quand j'étais supé
rieure, etc.; si je connaissais Mlle M..... et
un tel prêtre? Je û'avais jamais entenda par
ler ni de l'un ni de l'autre. "
On me confronta 'avec , line jeune fille de
dix-huit ans, au regard flxe et infernal, qui
dit m'avoir vue quatre fois au parloir en
compagnie d'une tueur ' Clotilde, d'une
sœàr Angôle et de deux sœurs Ma
rie, toutes sœurs qui n'existent pas chez
nous. Elle m'accusa de l'avoir reçue pour
trois jours" des mains de sa cousine, que
je connais et qui est une sainte fille de Car*
cassonne, pour lui préparer un infâme guet-
apens, ét'que je l'ai séquestrée dans une
chambre, garottée d'une ceintura de fer et
avec des chaîaes, puis jetée, dans un souter
rain. En entendant toutes cas infamies, je
frémissais ' en moi-même. Cependant Dieu
me venant en aide, je témoignai avac fermeté
mon indignation! et combien j'étais blessée
profondément. A tout ce . qui me fut dit, j~>
n'avais qua la négation à opposer,-puisque
tout était taux. On réunit ensuite les reli
gieuses,'. aïn cfe confronter les- sœurs in•
culpées."
Elle déclara reconnaîtra la f a 1 ar Saint-Luc,
qui fut aussi ihtèrrogée.èt qui, comme moi,
resta- calme -Et', n'opposa, que -la -négation à
toutes ces affreuses calomnies. Durant se
temps, les religieusep, inquiètes; étaient hors
d'elles à cause du-bruit du'dehors, dont je ne
me doutais pas, étant au grand parloir seule
aveoles juges. Notre maison était cernée par
les gendarmes-, toutes, les issues gardées. Les
personnes qui? entraient une; pouvaient plus
sortir, et toute la ville," le peuple du moins,
entourait la maison. Les uns disaient que
nous avions Henri V, d'autres Napoléon.
Un autre version disait : Ce sont des com
munards parents de la supérieure et qu'elle a
cachés.
Laissons le dehors. Il était sept heures et de-
mie.Oa fit apporter une lampe pour procéder
à l'inspection des lieux. Cette malheureuse ne
put pas se reconnaître. Elle dit, en voyant
plusieurs chambres : ll pie semble, je crois....
Le bon Dieu confondit l'imposture, car elle
démentit ainsi tout ce qu'elle avait dit dans
sa déposition. Elle rechercha aussi le souter
rain, et, bien entendu, elle ne le trouva pas.
Enfin, à huit heures et quart, ils sortirent.
Les . pauvres religieuses étaient, .mortes da
crainte. Je les rassurai autant qu'il me l'ut
possible. • : -'
Le lendemain, j'envoyai notre plâtrier,
homme de confiance, chercher ou prévenir
ma bonne mère de ce qui se passait. Cetla
pauvre bonne mère ne voulut pas me laisser
seule,-Elle partit de Nîmes à deux; heures da
la nuit. Les bruits les plus malveillants se
répandirent dans la ville avec une rapidité
effroyable. Nous avons été vilipendées; On
voulait même mettre le feu à la maison le
soir. C'est une affaire inlernale ; elle se con
tinue, on l'instruit même la nuit ; il y a peut-
être trente prêtres ou personnes respectables
d'inculpés, et toutes sont comme moi, ne
connaissant pas cette malheureuse lille ni ses
parents.
Les journaux ont porté cette affreuse ca
lomnie dans les campagnes, et les parents
sont arrivés effrayés pour prendre lenrs en
fants. Lorsqueje leur eus parlé, ils m'assu
rèrent tous de leur estime et laissèrent les
enfants. Mais ils exigent toira que là maison
soit réhabilitée pour l'honneur de leurs filles.
Nous Bommes entre-les mains de Dieu. Il
connaît' notre innocence et saura nous, déli
vrer. Monseigneur vengera l'honneur de la
religion et de son clergé. Bien des fois, je me
suis dit : Si l'Apôtre savait dans quelle peine
je me trouve, combien il souH'rirait! 'Nous
avons trouvé dans cette circonstance pénible
bien des cœurs amis. Depuis quatre jours,
les parloirs sont encombrés par des personnes
de la ville qui viennent nous assurer de leur
considération. Où tout cela nous condùit.il y
Nous n'en-savons rien. Toujours est-il; que
nous sommés sous le pressoir. Ces affreuses
calomnies écraseraient la maison,si Dieu n'é
tait pas là pour nous faire triompher. Que les
bénédictines prient bien pour nous. J'insti
tue saint Joseph mon avocat, et mon défen
seur, et j'ai toute confiance qu'il nous proté
gera.
Communique ces laits odieux à,... il aura
peut-être quelques lumières. Ne fais pas
comme de coutume, cher frère, écris-moi
tout de Buitë, et console un peu notre bonne
mère qui est admirable de force, mais néan
moins horriblement inquiète Bur l'issue dé
cette diabolique affaire. Que sa présence est
consolante pour moi au milieu de - tâ6t da
déboires! , ! • , j .
Adieu, cher frèrô, etc. ;
Est-ce assez cruel pour ces pauvres
femmes, , et assez navrant ët humiliant
pour nous tous, catholiques i e.t :ï Fran
çais,! condamnés à subir ces sauvage
ries?
. ■ . . « , - Louis V euillot.
"SI
Voici
par le
évêque
maintenant ia note, publiée
vicaire général de l'éminfent
de Carcassonne, Mgr 'de La
\îî'!ZoV'».
•ïê
Bpuillerie
S'il y a un temps pour'se taire, à v-a
aussi un temps pour jparler. Or, l'heure est
venue où une autorité, d 'ailleurs pleine da
respect pour les prérogatives delajuBtiqs,
se voit forcée de proclamer, bien baut .qu'elle
a été cruellement atteinte dans ses suscepti
bilités les. plus légitimes.; *
t Notre ville eet encoj-e tous le coup de l'é»
I -i î « » ! ^ -
tfvr2 à s » , .<**•'
- N° 1747. — Edition quotidienne.'
Samedi 50 Mars 1872
Unranrr.-vr.iv.^r.-.v. ;....7.V" 58 fr/
? jSix mois..30 .
. -, ^Tjcais.mois^ 16. -
U' , Lô numéro , à Paris .: 15 ce,nt> ' '
: -, .— Départements : 20 » - '
' BUREAUX^ . I
t'aris, 10, rue «les Suints-IVrcs),
•X .
- t
..On s'abmmc,. à Rome, via dcllc Slimutaj 2:', 23j''2£' 'ri i W'v
DÉPARTEMENTS.
uià "Mfr;
Six mois.;. SO
Trois mois. ,. 16
Édition scm!-Un an, 32 fr.—Six mois, ! 7 fr.—Trois mois, 9 fr;
L'Vnivert ne rdpond pas des manuscrits qui lui sont adressé».
ANKOSGKS
KM, Cb. LAGRAXGB, CEItF et C'\ 6, plut* de la /
Imp. Ad. Luné, rue des SainU-Ptrcs, 19.
L'échéance du 31 mars h 872 étant l'une
-des plus, fortes de l'aimée, nous prions nos
Souscripteurs dont l'abonnement expire à
cette époque de le renouveler.
Le modè le plus prompt et le plus sûr
est l'envoi d'ifn mandat-poste ou d'un bon
à vite sur Pai'is à l'ordre du Gérant.
AVIS IMPORTANT
Il est indispensable de joindre à toute
réclamation ou changement d'adresse l'une
des dernières bandes.
FRANCE
PARIS, 29 MARS ,1872
Le Saint-Père vient d'adresser un
bref trè3 important à la Fédération des
sociétés 'catnoîiqi:es organisée sous le
aom de Sociétés catholiques à Rome (1)
Afin dé célébrer cette faveur, la Fédé
ration atenu une grsndë assemblée, le
25marS,dans l'église Saint-André dellà
Yalle. Là, au milieu d'un immense con
cours que YOsservutofe romana n'estime
pas à moins de 10,000 personnes, lec
ture publique à été fuite, du haut de la
chaire, de la lettre apostolique dont'
voici la traduction,
VIE ix, PAPE
Ad fuluram mempriam
' ."'<>■» "i * " * ' * k j '. » '
Nous ne cessons de rendre les plus
grandes actions de, grâces à Dieu, Père
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Père de
la miséricorde et'Dieu de toute conso
lation, qui d'aigû.e.,xau ; milieu dé tant
d'amertumes et des graves tribulations
dont Nous sommes accablé, alléger
notre douleur en réveillant dans les
cœurs de ses enfants l'esprit de piété
et de prière, l'esprit;,de charité, et de
force, dont ilss'io ppirêïi^fin'-d'appl i^
quer les remèdelnéeèitfairW&ux maux
que nous apporte cette guerre achar
née que font les puissances des ténè
bres à la religion catholique. Oui, c'est
à Dieu seul que Nous rapportons ce
dessein admirable qui soulève l'ardeur
de tous les fidèles dans le monde en
tier et qui les excite à donner, d'une
volonté unanime, lèf preuves les plus
éclatantes de leur foi et de leur piété,
en même , temps que par tous les
moyens qui sont en eux, ils s'opposent
comme des digues indestructibles au
torrent de l'iniquité. En outre, ils ne
l aiss ant passer , aucune occasion de veil
ler à maintenir Vintégrité de la foi et à ce
que ls peuple fidèle croisse dans la
âciençe de Dieu et fasse des fruits de
toutes sortes de bonnes oeuvres, afin que,
Souteiru de plus en plus par le puis
sant secours de la grâce céleste, il s'af
fermisse de plus en plus dans l'hor
reur des doctrines perverses que ré
pandent les ennemis de l'Eglise. C'est
à Dieu ehcorô que Nous rapportons la
fondation da ces . sociétés , très utiles
qui se sont fondées les unes dans un
but, le? autres dans un autre, et qui,
pareilles à des troupes rangées en ba
taille; en cette grande nécessité de
l'Eglise, combattent les combats du
Seigneur,,, s'appliquent, de toutes
teursfôrces, à repousser et' à ruiner
les efforts :du mal en. mettant au jour
les desseins ténébreux de l'impiété, et
combattent ainsi la personne même du*
diable, auquel obéissent tous ces mal
heureux..
.. Déjà, par Nos lettres, Nous, avons
plusieurs : fois hautement recom-
mandé toùtes ceâ œuvres en signalant
combienôlles étaient louables par elles-
mêmes' et très Appropriées à ces temps
calàmitéux. Plusieurs fois aussi, Nous
avons enrichi • ces sociétés de grâces
ipirituellfes et d'indulgences, afin qu'au
milieu d^ ce lamentable renversement
île toutes choses et de cette nuit d'e'r-
reufîit elles, excitassent de plus en plus
leur zèie en vue: du catholicisme et du
salut éternel des âmes. Aujourd'hui
Nous renouvelons spécialement ces re
commandations et ces faveurs pour les
Sociétés établies dans cette ville et qui
fiont vle témoigaage le plus admirable
de la piété du peuple romain, de sa
foi et : dô. son 1 respect constant pour ce
. Siége ipostoliqueL -Qgj à, avant que là
grande ville de Home, siège du bieni
heureux. Pierre et capitale de tout l'u
nivers catholique, eût été réduite par
la forcé d'armées sacrilèges et par
des mahœuv/e3 scélérates à la condi
tion, malheureuse et lamentable ou
nous sommés, des sociétés avaient
été,..instituées et . fondées contre les
embûches ^t les machinations des
hommes impies, et dans le nombre, la
K pieuse société préservatrice de la lecture
de? mauvais livres et des mauvais jour-
iiaux, la Société romaine de la jeunesse ca
près la prise de Rome, quand Nous
avons été réduit sous la domination
d'une puissance ennemie, et qu'on vit
déborder le cloaque impur de l'impié
té et de la perversité, alors la piété des
habitants de Rome commença de res
plendir plus largement. Aussi, non-
seuîement les sociétés susdites prirent
un nouvel essor, mais il s'en fonda de
nouvelfes, beaucoup plus étendue?, soit
pour propager les intérêts catholiques, soit
pour propager la pratique des bonnes œu
vres. Ainsi encore furent fondées ces
sociétés trè3 louables : la Pieuse union
des dames catholiques , la société des Vé
térans des batailles livrées pour la défens
du Saint-Siège, l'Association pour la paix
continuelle, la Société arti'dique et labo
rieuse de charité réciproque, l'Association
de Saint Charles pour la diffusion de la
bonne pressç, et Pieuse union des datnes
protectrices des pauvres servantes. Toutes
ces sociétés, ave e une grande ardeur
et une-sainte émulation, travaillent
pour le bien du catholicisme et ont
déjà produit des. fruits abondants.
Nous ne pouvons Nous empêcher
aussi de Nous féliciter très vivement
avec toutes ces pieuses sociétés de ce
que, acceptant de bon cœur la propo
sition de la Société promotrice des bonnes
œuvres, elles ont contracté entre elles
une étroite alliance,' de. façon que,
unies dans un même esprit par le lien
de la paix etde la charité, et chacune
considérant néanmoins son propre but,
elles jconcourent toutes" d'un commun
accord et avec toutes leurs forces réu
nies à maintenir les droits de l'Eglise
et à défendre ses libertés,. Enchaînées
plus étroitement pat ce nœud, et pa
reilles aux premiers chrétiens qui n'a
vaient qu'un cœur et qu'une âme, elles
sont plus vaillantes pour combatlre,
terribles comme une armé9 rangée en
bataille, les efforts désespérés de l'en
nemi. Aussi, à raison de la grande uti
lité' que l'on peut sp promettre, pour
les "fidèles et' pour toute l'Eglise, de
cette union des forces au milieu d'un
sigçand bpulevèrsement des choses,
Nous espérOnSidans te. Seigneur que
toutes les autres sociétés instituées
partout en ces temps malheureux, et
surtout en -Italie^ à dessein de préve
nir et de renverser, selon leurs moyens,
l'iniquité de ce siècle pervers, soit au
moyen de prières assidues et d'une
bonne et chrétienne éducation de la
jeunesse, soit par les écrits ou par
toute autre manière .et toutes autres
bonnes œuvres, Nous espérons que
toutes ces sociétés marcheront ènsem-
ble dans la concorde des esprits et
dans l'union des forces, et qu'elles se
réuniront dans une même alliance
avec les sociétés romaines pour com
battre le bon combat du Seigneur.
Enfin, par cette lettre, Nous exhor
tons et Nous prions instamment toute3
ces pieuses sociétés, celles qui sont
déjà entrées dans l'alliance comme
celles qui s'y adjoindront, et, en un
mot, tous les fidèles, Nous les exhor
tons et Nous les prions d'avoir toujours
les yeux fixés sur cette-pierre du Saint-
Siège, unique phare du salut, d'être
soumis à son infaillible Magistère, et
d'accorder leur soumission et leur res
pect aux évêques qui sont d'ans la grâ
ce et dans la communion de cè même
Siège apostolique. Qu'ils ne cherchent
pas teurs avantages propres, mais ceux
de Jésus-Christ, car ils ne doivent
s'attacher qu'à une chose: c'est, avec
un zèle ardent et une volonté énergi
que, de prendre les meilleurs moyens,
afin que notre foi, "qui a vaincu le
monde, se conserve entière et inviola
ble, afin que * lès ténèbres de l'erreur
soient dissipées, que l'audace des mé
chants qui combattent contre la reli
gion et Jésus-Christ soit abattue, et en
fin que l'Eglise catholique jouisse de
son plein triomphe.
Tenons pour assuré que ces sociétés,
fermement unies de la sorte par les
liens de la charité et de la piété, ac
compliront pleinement cette tâche.
Espérons norç moins fermement que le
Seigneur. Dieu se laissera toucher par
les vœux, les larmes, les jeûnes, les au
mônes et les prières de ses fils, et qu'il
changera sa. colère en miséricorde, en
sorte que les impies soient forcés de
confesser que les fidèles ont Dieu pour
protecteur, et que par conséquent ils
sont inviolables.
Donné à Home, près Saint-Pierre,
sous 5 l'anneau du Pêcheur, le 23 fé
vrier de l'année 1872, et de Notre Pon
tificat la vingt-septième.
N. C ard , P aracciam C lamlli.
'f," jdita tercle de. Saint-Pierre. A'
'■ V ^) £ 'Cbjnd\eïé"dit-p'uï loin noîra correspon
dant d'é' Rame,, cè.npm a été choisi par la Fcdô
ration",fin l'Uopirèiir du Pape actuel, Pie, neu
v Vifcmé*&UTÔiàs- ■''
Nous avons parlé de l'audience ac
cordée par le Saint-Père à la pieuse as
sociation des Dames de Sainte-Rose de
Viterbe, destinée, sous la présidence de
la marquise Serlupi et de Mme Caeta-
ni, à procurer aux femmes du peuple
tous les secours matériels et moraux
dont elles ont besoin. A l'adresse lue
par Mme Caetani, le Saint-Père a ré
pondu dans une brève allocution, que
nous traduisons d'après la Vose delta Ve-
rità: ■ ■. ' ; •
« Vous avez raison de dire que Rome
I i. s» iw, 15 .y,'.' § » (51
a est maintenant bien différente de ce
* qu'elle était avant. Mais s'il est vrai
« que nous y avons vu beaucoup de
« changements, cependant la plus
« grande partie de la population reste
« bonne et fidèle; et c'est à juste titre
« que Rome a été appelée la Ville sainte.
« Jérusalem ôugsi était sainte, et pour-
« tant c'est dans ses murs" que s'est
« passé tout ce que l'Eglise nou3 rap-
« pelle en ces jours consacrés au sou-
« venir, de. la Passion de Jésus-Christ.
« Mais tandis que ces actes cruels et
« sacrilèges furent bien l'œuvre des
« habitants de Jér usàlem, on ne peut
« pas dire la même chose des habitants
« deRome.€ar ils sontveaus du dehors
« et ils ne sont pas Romains, ces pha-
« risiens et ces autres ennemis de l'E-
« glise et de Dieuj qui veulent faire de
« cette ville une' sentine d'immoralité
« et d'impiété* Au contraire, là partie
« la plus nombreuse et la meilleure de
« la Ville romaine pleure sur le mal
« qui s'y commet, et veut y rester, de
« faitj absolument étrangère.. C'est
« pourquoi j'espère qu'à Rome seront
a épargnés ^les châtiments qui acca-
« blèrent la ville déicide, .
«-A Jérusalem aussi il-y avait de
« saintes femmes, qui accompagnè-
« rent le Seigneur au Calvaire, prenant
« part à ses douleurs eQmme vous
«. prenez part aux mienne?; ( A ces
mots l'assistance éclate en pleurs et
en sanglots.) Et l'une de ces saintes
« femmes est venue, par un dessein
« de Dieu, terminer £a vie non loin de
« Rome. C'est la bienlieureute Marie
a Salomé, dont le corps repose à Ve-
« roli (I). Que ce, souvenir vous soit
« un encouragement à imiter tou-
« jours les saintes femmes de Jérusa-
« lem, leur amour pour Dieti, ltur
« piétéi leur fidélité et leur-courage.
« Soyez toujours, fidèles, .diligentes,
« dévouées; et vous;, surtout,-jeunes
« servantes, soyez obéissantes, réser-
« vées et modestes. Fermez les yeux
« pour ne point voir les scandales qui
« se multiplient de toutes parts; fer-r
« mez les oreilles à ces propos horri-
a bles qui retentissent à ^présent dans
« les rue3 de Rome, et gardez-vous
« d'écouter ces maîtres modernes d'im-
« piété et de séduction,, afin que vos
.« cœurs ne soient pas souillés. Elevez
« souvent votre prière vers Dieu, afin
« qu'il abrège la durée de l'épreuve et
« qu'il mette un terme à cette inique
« usurpation.
« Chaque jour qui passe est une
« nouvelle insulte au Vicaire de Jésus-
« Christ, dont on prolonge le martyre,
« et le fait ressembler au martyr saint
a Gassien, mon patron, évêque d'Imo-
« la, dont Jea souffrances furent d'au-
« tant plus dures qu'elles furent plus
« longues. Ainsi, je le répète, mes souf-
« frances eo prolongent et ee multi-
« plient chaque jour... (Le Saint-Père,
dit la Voce , faisait probablement allu
sion à l'inique expropriation de deux
asiles d'orphelins et de la Trinité-des-
Pèlerins qui a eu lieu» ces jours der
niers.) Que. Dieu vous bénisse toutes,
« vous, vos compagnes, vos familles et
« toutes vos œuvres. Qu'il vous bénis-
« se pour le temps et pour l'éternité.
« Je me réjouis de nouveau avec vous
a des sentiments qui vous animent et
« qui vous ont amenée?, et de nouveau
a j'implore du Saigneur toutes sortes
a de biens et je vous bénis de tout mon
« cœur. Benedïctio Dei , etc. »
La Gazette de France a trouvé le mo
yen de toujours triompher dans sa po
lémique avec l'Univers , c'est de fuir
toujours. Au lieu de faire connaître
nos réponses et de les discuter, elle
reproduit ce qui a été réfuté bu dé
menti, pais elle file, filé et disparaît.
L'autre jour, avec une audace risi-
ble, elle se proclamait de vieille date
le plus ferme et le plus intelligent dé
fenseur du Saint-Siège. Nous lui avons
rappelé d'abord qu'elle avait combattu
jusqu'à l'injure, la calomnie et l'héré
sie inclusivement, l'autorité spirituelle
du Pape ; ensuite qu'elle avait voté et
fait voter pour les ennemis déclarés,
absolus, du pouvoir temporel. '
Quelle est sa réponse ? Elle répond
que Y-Univers a cru que « Bonaparte
était un envoyé du Très Haut » et que
même dans « l'ardeur dè sa foi, sur ce
point, il a cherché à mettre à mort tous
ceux qui ne partageaient pas son ido
lâtrie. » Et elle ajoute : « h'Univers ne
nie pas cela ! » Ma foi non ! et les a-
bonnés de la Gazette croiront, s'ils le
veulent, que nous avons idolâtré l'em
pire au point de chercher à tuer qui
conque ne l'idolâtrait point.
De plus, s'il y a crime à penser que
Napoléon 111 n'est pas arrivé au trône
sans la permission de Dieu, nous pou
vons avoir commis ce crime-là. Peut-
être même avons-nous dit que l'empe
reur avait une mission et qu'il serait
récompensé ou châtié.selon qu'il la
remplirait ou la trahirait. : Mais en
quoi notre langage cfil y a quinze ou
vingt ans sur l'emçire prouye-t-il que
la Gazette n'ait.pas été jusqu'à ces der
niers temps parmi les- adversaires de
,(<-) Veroii "-eat une'p'etito'ville des E'.ats-Poiitî-
ficaux v ho^ lom dQ .ÎTi'ûsino'ne.' C'eSt îo siège d'un
ûvêché.... -..ï , "
l'autorité pontificalé et les fauteurs
d'hérésie? 1
Nous avons, en outre, rappelé à la
Gaz»ttëfL& conduite pendant le concile,
où .ellQi fut non-seulement: parmi les
adversaires du pape et de la majorité
conciliaire, mais encore parmi leurs
insulîefirs et ; leurs calomniateurs.
Quella'-èst sa "défense? Elle dit que
l'Univers ayant vu dans « Bonaparte un
envoyé de Dieu », il n'a pas le droit
de juger ceux qui ont repoussé cette
« détestable hérésie ».
Soit, c'est une hérésie de croire que
Dieu ait pu nous envoyer Bonaparte ;
mais, nou3 le répétons, en quoi cela
prouve-t-il que la Gazette n'ait pas été
l'appui, le compère, le complice des
Hyacinthe, des Dœllinger, de3 Frie
drich? ,
Et comment la J Gazette £e défend-
elle de s'être alliés dans^ lés élections
aux ennemis du .pouvoir temporel ?
Gomment prouve-t-elle que le meilleur
moyen de mettre obstacle aux mau
vais desseins de L'empereur contre le
Saint-Siège était de faire élire des dé
putés qui l'auraient poussé à les réa-
liEer?
Au lieu de nous livrer enfin ce se*
cret, la Gazette dit une fois de plus que
1 Univers croyait' à Bonaparte. Gepea.-
dant elle essaye un argument, lequel
consiste dans une affirmation dont elle
sait parfaitement l'absolue fausseté. A
l'entendre, "tout candidat- officiel qui
prenait l'engagement de défendre le
pouvoir temporel était, -à cause même
de ses liens avec : ;l'empire, notre can
didat préféré. Pour fortifier ce propos
trop léger, elle ajoute : >
Il n'aurait pas fallu, par exemple, que Ber-
ryer sollicitât Içs voix, de l'Univers ; à Ber-
ryer l'on répondait :. Retire toi de devant
nos yet'x, Satan
Bien que nous n'ignorions pas que
Berryer tût par légèreté ehtré a 60 -ans
dans la franc-maçonnerie, nous étions
convaincu qu'il parlerait et voterait en
catholique:' Aussi avons-nous toujours
appuyé ses candidatures. Ce que nous
avons-fait pour Berryer, nous l'avons,
fait pour- tous les candidats de son
parti. Et même lorsque le légitimiste
et l'officiel tenaient sur la question ro
maine le mêïne langage, nous préfé
rions le légitimiste, trouvant dans son
indépendance du pouvoir une garan
tie de plus. Encore une fois, la Gazette
sait Cela parfaitement. '
Elle sait aussi que, grâce en partie à
la conduite de l'Univers, la cause ca
tholique a toujours eu dans les Cham
bres de l'empire des défenseurs assez
nombreux et assez fermes pour que
le gouvernement en fût gêné. La
majorité d'alors n'empêchait pas
no3 amis de porter à la tribune la
question romaine/ Sans doute, la poli
tique impériale, ..bien qu'entravée,
marchait a' son but. . Cependant elle
ne' l'avait pas encore pleinement at
teint lorsque l'empire est tombé. Ce
sont les Jules Favre, les Jules Simon,
les Picard, candidats de la Gazette sous
l'empire, qui ont achevé l'œuvre im
périale. Ils avaient toujours déclara
que c'était, là leur but, et cela ,n'avait
iamais empêché l& Gazette de les ap
puyer. ' j "-i.
Et que dit la Gazette sur la question
du comte de Chambord, qu'elle sou
tient comme elle a soutenu Je Pape, en
repoussant ses doctrines, ses program
mes, son drapeau, et en servant la po
litique des princes d'Orléans?
Sur ce point délicat, la Gazette file si
vite qu'elle oublie dé» répéter qu'il n'y
a pas lieu de nous répondre, puis qu'en
1832 nous avons vu dans Bonaparte
un envoyé du Très-Haut.
. E ugène V euillot. '
• VO.f [
S,
M. l'abbé"Graulle,'vicaire général'
de Mgrl'évêque de Carcassonce, pub'iej
dans la Semaine du diccèse.une note que
nous reproduisons. Par cette note,
l'abjecte fourberie - dont les dames ira
Sainte-Thérèse ont été victimes est
terminée quant à ces dignes religieu
ses. L'opinion est informée, elles
sont vengées,, Reste à tirer justice de
la calomnie et de ceux qui l'ont étour-
diment admise, et par là même si
cruellement envenimée. Au ton de la
note,on peut croire que l'autorité, reli
gieuse réclamera cette satisfaction né
cessaire. -,
Une effrontée, s'amuse à lancer contre
de3 religieuses une accusation aussi visi
blement stupide qu'infâtne. La jus
tice tombe dans le piège, comme si rien
n'était plus ordinaire et plus croyable
qu'un crime de ce genre hideux. Voilà
des juges qui besognent avec l'éclat le
plus- accusateur, le plus insultant, l'on
peut dire, en ce temps, le plus meur
trier. Descentes judiciaires à grand ap
pareil, papiers saisis, arrestations bru
tales et scandaleuses, séquestrations de
personnes qui n'ont jamais éveillé l'om
bre d'un soupçon injurieux, dame Jus
tice ne se refuse rien, procède à la
turque, et marche sur . l'honneur
des religieuses, des prêtres et de la
religion, comme une cavalerie prus
sienne dans un blé français. Pendant
ce temps-là, les ignobles journaux, les
plumes salissantes et assassines, qui
abondent en France, écrivent partout
que l'on tient enfin les religieuses de
Diderot, depuis,si longtemps si inuti
lement cherchées sous tous- les cieux.
Le3 magistrats.de Carcassonne auront
.été plus heureux, que ceux de Sans,
d'Avignon, de Cràcovie ; plus heureux
que ceux qui furept. en dernier lieu,
pendant la Commune, lâchés sur les
s» ] .£>? ;? ■>, ;
».. &l àlf-o! • ,* 9 , ' >
religieuses de Picpus par les vertueux
citoyens Rochefort et Vallès.
Et dès, l'ouverture de ce tapage infa
mant, la justice de Carcassonne a pu,
voir qu'il n'y, avait rien, rien du tout;,
qu'elle prenait au sérieux une impos-î
ture bête et scélérate, un roman de*
tête folle ou perverse, et qu'il lui con-i
venait de se retirer et de s'excuser j[
mais elle, ne s'est pas excusée et s'est
prolongée. La justice de Carcassonne;
a roulé les yeux, a mis les menottès,
questionné et tenaillé pendant huit
jours, pour le plaisir de saisir un crime
impossible à la première pensée, ma
nifestement imaginaire à la première
Investigation. Elle a travaillé pour
molester et désoler d'honnêtes gens,
pour dévaster un établissement d édu
cation, pour déshonorer une demeure
de vierges chrétiennes, pour livrer la
religion à d'infectes clabauderies ! Ro
che-fort et Vallès n'ont pas fait pire.. Et
il n'en seraitque cela? Et il n'y aurait
plus qu'à enfouir dans un coin du
greffe les. documents de celte ins
truction téméraire ? Non, ces
choses énormes ne peuvent passer
ainsi! L'intérêt de la.liberté ne le per
met pas, et l'intérêt même de la ma
gistrature exige une réparation.
Véritablement, on n'a rien vu de tel,
et ce dernier . scandale passe de très
loin tous ceux qui l'ont précédé. A
Sens et à Avignon, où des municipaux
libres-penseurs firent des esclandres
du même goût; à Cracovie,où la ma
gistrature, d'accord av.ee la presse .eu
ropéenne, s'en donna jusqu'aux lèvres;
à Piepua même, où Rochefort et Vallès
réussirent à commettre des lâchetés
qui n'ont point souillé Félix Pyat et
que n'a point surpassées- Vérmersch,
il y avait au moins dès religieuses in T
firmes dont on pouvait à la rigueur
faire des victimes cloîtrées, ■ et l'on
trouva, de plus, dans le couvent de
Picpus, ces fameuxlits orthopédiques
et cette crèche pour le petit Jésus de;
Noël qui, convenablement décrits,
figuraient des instruments de tor
ture et un berceau d'enfant; mais
au ' couvent de - Sainte-Gracieuse, de
Carcassonnev tout-cela manquait. On
le sut dès la première visite, des le pre
mier interrogatoire, et tous les inci
dents de l'instruction confirmèrent ce
qui avait été d'abord évident.;
Pourquoi S'obstina-t-on? pourquoi
poussa-t on si loin ? pourquoi pas un
mot de démenti, à cette hirondelle de
pilori et de guillotine, la presse rouge,
qùi faisait rage contre les pauvres re
ligieuses diffamées et qui ajoutait ses
commentaires empoisonnés aux af
freux rudoiements de la magistrature ?
C'est ce que la conscience indignée
veut savoir, et ce que la justice elle-
même doit dire pour se laver de son
inconcevable précipitation et de son
cruel acharnement. Il faut faire con
naître et il faut punir la main impi
toyable qui a promené le fer rouge sur
des membres sains, comme avec la vo
lonté sauvage d'y créer l'ulcère qu'elle
se dépitait do n'y trouver pas. La jus
tice a ses droits sans doute, mais il
n'est pas admis qu'elle se puisse faire
un jeu de toute' vraisemblance, res
taurer la torture et commencer par in
fliger lé supplice du déshonneur à ceux
que tout lui démontre innocents.
Parmi les magistrats importants, non
de la ville, mais de la cour de Mont-
Eellier, un surtout est accusé par les
onnêtes gens : c'est le fils d'une dame
qui a écrit des romans jadis assez
courus. On dit que, bercé par ces
histoires peu conformes à la droite rai
son, il croit aisément tout ce qu'on lui
raconte, pour peu que ce ne soit pas
article de foi, et que la religion cathoç,
lique en puisse être lésée. C'est
lui surtout qui aurait admis la gros
sière imposture et poussé l'affaire.
Nous estimons qu'il n'est pas au-des
sous de M. le garde . des sceaux de
prendre des.renseignements et de sou
mettre aussi ce magistrat à un interro
gatoire.
Où en sommes-nous si, par crédulité
milsaine ou par faiblesse, la justice se
met àr^son tour du parti de la foule
contre la société, et si, quelques mois
après le3 tragédies de Paris, par
mi lesquelles celle de Picpus ne tient
pas le dernier'rang et le moins hon
teux pour la civilisation, nous devons
voir la propre main de la magistrature
tracent le signe exterminateur sur la
porte de3 maisons sacrées?;.. ,
Avant de reproduire la note officielle
de M. le vicaire général de Carcas
sonne, nous mettrons sous les yeux du
public un document tout intime qui
est venu entre nos mains, et qui dit
naïvement comment on a procédé.
C'est une lettre de Mme la supérieure
de Sainte-Gracieuse, écrivant & son
frère, missionnaire en Angleterre, pour
l'informer de ^l'abominable coup dont
elle est frappée. On nou3 a communi
qué cette lettre, écrite dans les pre
miers moments, et nous prenons sur
nous de la divulguer. On entendra
l'accent de la douleur, on verra com
ment une femme inattaquable, une
dame française, peut être traitée èn
France à l'heure qu'il est. Rien nè rend
mieux compte de cet humiliant et in
tolérable état social, qui, de façon- ouï
d'autre nous livre tous à quelque ar
bitraire contre lequel personne ne se
sent protégé. Mais il faut dire que
la protection ne manque à personne
autant qu'à ceux ,,à qui elle est plus
due, et qu'il y a plus de sécurité en
France pour les prostituées que pour
les religieuses. *• t.- « • . ,w ii
Lettre de Mme la supérieure du couvent d»
Sainte- Gracieuse, de Carcassonne, à son.
frère, prêtre et missionnaire.
Mon cher apôtre,
Je viens causer avec toi aujourd'hui, non
pas pour répondre à ta dernière lettre, mais
pour t'informer de ce que tu as peut-être
appris' par les journaux. Prépare-toi, mon
frère, à être saturé d'Ignominies avec moi, et
nous toutes, car cette attaque contre nous est
préparée contre la religion. Seulement nous
sommes ctoisies de préférence à ^'autres.
Lundi 11 mars, à quatre heures du soir,
:;oeur Perpétue me demandait au parloir pour
parler à plusieurs messieurs. J'arrivais là
sans méfiance, et je me trouvai en face du
juge d'instruction, du procureur, du gref
fier, du commandant et du capitaine de gen
darmerie. Je ne me rendis pas compte néan
moins que j'étais en face de la justice. Enfin
le juge me dit qu'il avait une affaire très
grave à me communiquer et que je devais
prêter serment. Je le fis avec uu peu d'émo
tion, -ne comprenant rien à tout cela. J'éle
vais mon cœur à Dieu et je me rassurais sur
la pureté de ma conscience. Vinrent le»
Suestions préliminaires : mon nom, les noms
e mes sœurs> depuis quand j'étais supé
rieure, etc.; si je connaissais Mlle M..... et
un tel prêtre? Je û'avais jamais entenda par
ler ni de l'un ni de l'autre. "
On me confronta 'avec , line jeune fille de
dix-huit ans, au regard flxe et infernal, qui
dit m'avoir vue quatre fois au parloir en
compagnie d'une tueur ' Clotilde, d'une
sœàr Angôle et de deux sœurs Ma
rie, toutes sœurs qui n'existent pas chez
nous. Elle m'accusa de l'avoir reçue pour
trois jours" des mains de sa cousine, que
je connais et qui est une sainte fille de Car*
cassonne, pour lui préparer un infâme guet-
apens, ét'que je l'ai séquestrée dans une
chambre, garottée d'une ceintura de fer et
avec des chaîaes, puis jetée, dans un souter
rain. En entendant toutes cas infamies, je
frémissais ' en moi-même. Cependant Dieu
me venant en aide, je témoignai avac fermeté
mon indignation! et combien j'étais blessée
profondément. A tout ce . qui me fut dit, j~>
n'avais qua la négation à opposer,-puisque
tout était taux. On réunit ensuite les reli
gieuses,'. aïn cfe confronter les- sœurs in•
culpées."
Elle déclara reconnaîtra la f a 1 ar Saint-Luc,
qui fut aussi ihtèrrogée.èt qui, comme moi,
resta- calme -Et', n'opposa, que -la -négation à
toutes ces affreuses calomnies. Durant se
temps, les religieusep, inquiètes; étaient hors
d'elles à cause du-bruit du'dehors, dont je ne
me doutais pas, étant au grand parloir seule
aveoles juges. Notre maison était cernée par
les gendarmes-, toutes, les issues gardées. Les
personnes qui? entraient une; pouvaient plus
sortir, et toute la ville," le peuple du moins,
entourait la maison. Les uns disaient que
nous avions Henri V, d'autres Napoléon.
Un autre version disait : Ce sont des com
munards parents de la supérieure et qu'elle a
cachés.
Laissons le dehors. Il était sept heures et de-
mie.Oa fit apporter une lampe pour procéder
à l'inspection des lieux. Cette malheureuse ne
put pas se reconnaître. Elle dit, en voyant
plusieurs chambres : ll pie semble, je crois....
Le bon Dieu confondit l'imposture, car elle
démentit ainsi tout ce qu'elle avait dit dans
sa déposition. Elle rechercha aussi le souter
rain, et, bien entendu, elle ne le trouva pas.
Enfin, à huit heures et quart, ils sortirent.
Les . pauvres religieuses étaient, .mortes da
crainte. Je les rassurai autant qu'il me l'ut
possible. • : -'
Le lendemain, j'envoyai notre plâtrier,
homme de confiance, chercher ou prévenir
ma bonne mère de ce qui se passait. Cetla
pauvre bonne mère ne voulut pas me laisser
seule,-Elle partit de Nîmes à deux; heures da
la nuit. Les bruits les plus malveillants se
répandirent dans la ville avec une rapidité
effroyable. Nous avons été vilipendées; On
voulait même mettre le feu à la maison le
soir. C'est une affaire inlernale ; elle se con
tinue, on l'instruit même la nuit ; il y a peut-
être trente prêtres ou personnes respectables
d'inculpés, et toutes sont comme moi, ne
connaissant pas cette malheureuse lille ni ses
parents.
Les journaux ont porté cette affreuse ca
lomnie dans les campagnes, et les parents
sont arrivés effrayés pour prendre lenrs en
fants. Lorsqueje leur eus parlé, ils m'assu
rèrent tous de leur estime et laissèrent les
enfants. Mais ils exigent toira que là maison
soit réhabilitée pour l'honneur de leurs filles.
Nous Bommes entre-les mains de Dieu. Il
connaît' notre innocence et saura nous, déli
vrer. Monseigneur vengera l'honneur de la
religion et de son clergé. Bien des fois, je me
suis dit : Si l'Apôtre savait dans quelle peine
je me trouve, combien il souH'rirait! 'Nous
avons trouvé dans cette circonstance pénible
bien des cœurs amis. Depuis quatre jours,
les parloirs sont encombrés par des personnes
de la ville qui viennent nous assurer de leur
considération. Où tout cela nous condùit.il y
Nous n'en-savons rien. Toujours est-il; que
nous sommés sous le pressoir. Ces affreuses
calomnies écraseraient la maison,si Dieu n'é
tait pas là pour nous faire triompher. Que les
bénédictines prient bien pour nous. J'insti
tue saint Joseph mon avocat, et mon défen
seur, et j'ai toute confiance qu'il nous proté
gera.
Communique ces laits odieux à,... il aura
peut-être quelques lumières. Ne fais pas
comme de coutume, cher frère, écris-moi
tout de Buitë, et console un peu notre bonne
mère qui est admirable de force, mais néan
moins horriblement inquiète Bur l'issue dé
cette diabolique affaire. Que sa présence est
consolante pour moi au milieu de - tâ6t da
déboires! , ! • , j .
Adieu, cher frèrô, etc. ;
Est-ce assez cruel pour ces pauvres
femmes, , et assez navrant ët humiliant
pour nous tous, catholiques i e.t :ï Fran
çais,! condamnés à subir ces sauvage
ries?
. ■ . . « , - Louis V euillot.
"SI
Voici
par le
évêque
maintenant ia note, publiée
vicaire général de l'éminfent
de Carcassonne, Mgr 'de La
\îî'!ZoV'».
•ïê
Bpuillerie
S'il y a un temps pour'se taire, à v-a
aussi un temps pour jparler. Or, l'heure est
venue où une autorité, d 'ailleurs pleine da
respect pour les prérogatives delajuBtiqs,
se voit forcée de proclamer, bien baut .qu'elle
a été cruellement atteinte dans ses suscepti
bilités les. plus légitimes.; *
t Notre ville eet encoj-e tous le coup de l'é»
I -i î « » ! ^ -
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