Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1871-07-12
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 juillet 1871 12 juillet 1871
Description : 1871/07/12 (Numéro 1489). 1871/07/12 (Numéro 1489).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k698763z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mercredi 12 Juillet 1871
H'-1489.- — Edition quotidienne
tmamm.
Mêrcredî 12 Juillet 18ÏÏ
PARIS
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Six mois$0
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droit. . .
FRANGE
PARIS, U JUILLET 1871
Si un homme politique peut perdre
ses amis, sa cause et sa fortune a don
ner l'exemple de la fermeté, de la
loyauté et de l'honneur, Henri de Bour
bon a fait ce coup rare, mais très
possible en notre temps. Tel est l'a
vis quasi unanime des journaux. Ils*'
déclarent tous, que, depuis longtemps,
personne n'a plus honnêtement et plus
noblement parlé, que sa proclamation
fait voir un esprit sincère^ une âme
élevée, un grand cœur, et tout cela est
vrai. Ils ajoutent, avec le même en
semble et le même entraînement, que
tout cela ne leur va point, né peut"
aller à personne en France, et que, par
conséquent, Henri de Bourbon abdi
que et la cause de la monarchie est;
finie. Mous, pour notre compte, nous
sonvmes persuadé qu'ils révèlent le
fond de l'âme française, du moins, le;
fond de cette partie de l'âme française'
qui parle en eux. Emus de cette splen
deur de la probité royale, ils ont vou
lu ou n'ont pu s'empêcher d'être sin
cères à leur, tour : — Eh bien ! Mon
seigneur, nous aurons aussi notre pro
bité. Franchement donc, vous êtes
bien trop honnête pour nous. Vous
pourriez nous sauver, nous ne voulons
point risquer cela. Décidément nous
ne voulons plus obéir qu'à des chefs'
que nous puissions mépriser. Allez-
vous en.
Après quatre-vingts ans, après les
deux Républiques, les deux Restaura
tions, les deux Empires, les trois inva-|
sions, entre le second et le troisième
93, c'est l'écho de : Fils de saint Louis,
montez au ciel. .
-Sur cette parole se fonde la troi
sième République/Nous doutons qu'elle
soit bien fondée.
Si véritablement ie fils de saint
Louis à perdu sa cause, ce n'est pas
lui qu'il faut plaindre. Il n'est à plain
dre que comme, tous les autres Fran
çais, destinés à voir la patrie diminuer
toujours, baisser toujours et peut-être
périr. Pour lui personnellement il
n'est pas diminué, et tant s'en faut. Il
a mis à l'abri son honneur de Français»
de roi et ^de chrétien ; il & réservé du
vieux drapeau de la. France ce qu'il
faut pour s'en fair ô un linceul. Il était
déjà le premier gentilhomme du mon
de, il est aujourd'hui le seul et le der
nier. Au milieu de ces félons, de ces
perv^ rSj et de ces prévaricateurs qui
trafiquent avec la Révolution, qui
marchandent, qui ourdissent, qui se
-parjurent, qui comptent avec les rou
tiers, les émeutiers et les brochuriers ;
il est gentilhomme. Lorsqu'il mourra,
on répétera dans le monde cette parole
qui n'y fut, dite qu'une fois, et qui
• n'annonçait pas une ruine aussi gran
de v Le gentilhomme est mort!
Ce serait le deuil suprême et irré
médiable de l'honneur, s'il ne restait
pas des chrétiens.
Nous avons tenu nos lecteurs au
coHrant des mouvements et incidents
qui ont précédé la proclamation datée
de Chambord. Quoique l'histoire au
thentique et régulière n'en soit pas
faite, l'on entrevoit ce que les politi^
>ques voulaient préparer. C'était pro
prement la fusion. Nous n'en sommes
pus et nous ne faisons que des conjec
àures. Mais, tous les documents l'indi-;
quent, il s'agissait de fondre le droit
dans le fait, et de donner la légitimité
du droit à ce qui se prétend la légiti-:
mité supérieure du fait. La question
du drapeau impliquait la question de
la souveraineté populaire, et l'adop-,
tion du tricolore résolvait cette ques
tion contre la royauté.
S'il est permis d'imaginer un entre
tien qui sans doute n'a pas eu lieu di
rectement entre le prince et ses amis
de diverses origines, anciens, nou
veaux, parents et autres, voici ce qu'il
leur a pu dire en prince, en homme
de bien et en homme de sens :
moi? Vous ne pouvez que m'offrir, pour
votre part, la couronne. Mais vous ne
me l'offrez ni telle qu'elle est, ni telle
que je la veux, ni telle qu'il la faut, et
vous manquez de titres ou pour me
l'offrir ou pour la modifier. Gela ne se
peut plus faire que d'accord entre moi
et la France.- Vous n'êtes en ceci ni
mes fondés de poùvoir ni ceux de la
France; vous n'êtes pas juges entre
le France et moi.
« De la France même je n'accepterais
pas la couronne aux conditions que
vous y mettez.
« Vous venez a moi parce que vous
avez besoin d'un roi et parce que je
suis le roi, et vous me , demandez de
n'être plus le roi, ni même un roi
Vous demandez que j'oublie mon nom,
que j'efface mon histoire, que je dé
chire mon titre ! Mais alors, à quoi
puis-je vous être bon, qu'à vous tirer
un moment d'embarras au prix de la
dernière ressource peut-être de la
France ?
« J'ai cinquante ans, je connais le
monde, j'ai étudié votre train particu
lier, et je suis chrétien. Parce que je;
suis chrétien, j'ai le devoir de consen
tir à régner chez vous si j'y suis in
vité ; et il convient même que je fasse:
les premiers pas et que je me pré-j
sente, à cause de votre extrême mal-;
heur. Me voici. Mais si c'est chose pos -j
sible de régner chez vous, fît plus pos -j
sible à. moi qu'à tout autre, ce n'est
pas chose commode, et j'ai le droit et;
le devoir encore de poser mes condi-i
tions. Je les fais, et il importe à ma
loyauté d'en avertir tout le monde,'
parce qu'elles regardent tout le monde.;
Sans soldats et sans partisans armés,!
c'est ainsi que je peux et que je veux;
livrer bataille a ceux que vous avez*
dressés ,à ne plus vouloir ni de roi ni'
de forme de roi. Je leur dirai, comme,
à vous, que je prétends n'être pas une;
forme de r.oi, et l'on me verra en
homme de ma race sur le chemin de;
l'honneur. J'y porterai te panache
blanc. ;
«. Vous tenez tant à ce tricolore ? Si ;
c'est pure fantaisie de votre part, vous;
devez me passer un goût différent, et;
votre goût ici doit céder au mien, le-*
quel a ses raisons que le vôtre n'a, pas.;
Si c'est ruse, je ne veux point m en-;
gager dans une voie de ruse où je.
marcherais mal, où je serais cer;tai*
nement abandonné et vous certaine
ment battus. Si c'est lâcheté, ce serait
mal commencer, et je ne suis point
l'homme qiie voue cherchez. Je ne
veut point tromper, et je neveux point
demander pardon d'appartenir a ma
race. Je ne Crois pas qu'Henri IV ait
dit que Paris valait bien une messe, et
s'il a fait ce bon mot, je ne l'accepte
pas pour moi. Je prends Henri IV après
la messe, et je dis, moi, que la messe où
je demande à Dieii de-me faire méri
ter le ciel en m'employant au service
du juste et du vrai, vaut plus que Paris
et plus que la couronne, Que si votre
tricolore est un symbole, et si vous y
tenez comme à un symbole, alora ce
n'ést plus la réforme, c'est l'abjura-;
tion. Ce symbole est l'oppose du
mien ; vous n'avez pas besoin que je
le porte, j'ai besoin de ne pas le porter,
et vous mêmes vous avez besoin que
je ne le porte pas.
«Je suis roi pour conduire la France,
pour lui faire remonter un chemin de
paix et de gloire où elle ne doit rien
perdre de 6e qu'elle a pu acquérir, et
où elle retrouvera ce qu'elle a certai
nement perdu. Je ne veux pas être roi
pour la suivre aux abîmes où elle se
laisse pousser. Si son goût la traîne
irrésistiblement à M. Gambetta, je n'ai
rien à faire qu'à n'être pas de ceux
qui ne peuvent résister a M. Garni
betta.
été publiée par un grand nombre de
j ournaux 1 égitimistes des départements.
L'Union affirme aujourd'hui que, tout
compte fait, ce grand nombre de jour
naux s'élèvait à deux : Y Union de F Ouest,
d'Angers, et la Gazette de l'Ouest, de
Nantes. Et comme ces deux feuilles
subissent la même influence, on voit 5
que les « protestants » ne représentent
pas une grande force. -
L'Union ne se borne pas à rectifier,
les affirmations de la Gazette sur Tac-
cueii fait à la note anonyme par les
feuilles de la droite, elle-proteste avec
force contre l'absence de signatures
au bas de ce factum ; elle dit qu'il y a
là un manque de dignité et de loyauté;;
elle parle d'un travail d'intrigue depuis
longtemps commencé. Nous espérons
que ces reproches amèneront les au
teurs de la note à jeter leur masque.
La Gazette de France répondra sans
doute à l'Union ; en attendant elle dé
fend la note contre les interprétations
du Journal des Débais. Comme nous
avons donné l'article des Débats , nous
donnons aussi celui de là Gazette. .
Il est évidemment inutile de dire que le
Journal des. Débais n'est nullement autorisé
èi parler comme il le t'ait. Il est regrettable
que dans des circonstances aussi'graves, il;
se permette de forcer les termes d'une note;
qui ne contient aucune arrière-pensée- et dit;
clairement tout ce qu'elle veut dire. i
Tout le monde rend hommage à la loyauté,
et à la sincérité de M. le comte de Chambord.;
Eh bien ! il faut reconnaître que cette sincé
rité est une vertu que les légitimistes ont
toujours misé en pratique : s'inspirant au
jourd'hui du grand exemple de loyauté que'
leur donne Ilenri V, il n'ont pas hésité à
faire connaître publiquement ce que, dans
leur conscience, ils pensent de la question;
du drapeau. Ils ont cru qu'il y "allait aussi de,
leur honneur de proclamer hautement leiir
conviction sur ce point.
Les mots ici ne s'accordent guère,
avec les actes. Quoi, vous revendiquez
le mérite de la sincérité ,- vous préten
dez proclamer hautement vos dissenti
ments avec le roi, et vous gardez l'a
nonyme. Mais rien n'est moins sincère
que de cacher son nom, et une protes
tation que personne n'ose signer n'est
pas une protestation faite hautement:
maison d'Orléans. Les correspondances
fusionnistes déclarèrent que tout s'était
passé pour le mieux, mais bientôt
« Vous me proposez d'abdiquer, pour
que vous puisiez ensuite m'élire, je
ne ?ais trop à quel titre et comment.
Vous me demandez de cesser d'être
roi et de devenir fonctionnaire. Vous
souhaitez que je fasse cela sérieuse
ment et en toute sincérité, car je ne
peux supposer ni que vous me jugiez
capable de feindre nique vous m'y
engagiez. En tout cas, je refuse. Ce
n'est plus mon devoir, et ce ne serait
pas votre intérêt.
« Vous ne pouvez pas m'offrir une
candidature, et je ne l'accepterais pas.
Vous ne pouvez pas m'offrir la royauté,
je la possède et vous le savez bien,ear
« ... J ffiAnrlntat.irnilâ h
L'honnûtc homme trompé s'éloigne et ne dit mot,
« Quant à moi, j'apporte une dot, je
fais un contrat, j'exige des garanties-,
et ensuite je me marie à l'Ëglise, cier
ges allumés, et non à la Closerie des
Lilas, entre deux petits verres. Mon goût
me porte aux bonnes mœurs. C'est à
prendre ou à laisser.
« J'admets considérablement de
choses dont je crois pouvoir me tirer
honorablement et avec avantage pour
vous : le suffrage universel, les cham
bres, les orateurs et le reste, qui est
beaucoup. Nous tâcherons, avec cela,!
de régler le passé, d'épurer le présent,:
de préparer l'avenir. Mais je serai roi;
sinon, non. Mes cousins, qui deman
dent à me faire visite, viendront ici
saluer le Roi, ou courront l'autre chan
ce. Moi, je ne la cours pas.
« Je suis et je veux être homme de
mon temps, mais je reste jhomme de:
mon rang et de mon sang. Je suis l'or
monarchique. Je veux bien être mis au
creuset; mais que ce soit pour en sor
tir plus or! Point d'alliage s'il vous
plait. Otez ce cuivre, ce plomb et ce
zinc où l'or perdrait sa valeur et qui
ne vous^ionneraient qu'un métal cas
sant et trop vite oxidé.
« Bonsoir, messieurs. »
Que ce discours soit impolitique, et
que les politiques s'en aillent tristes en
répétant : « Bonsoir, v> c'est possible
hélas! et vraisemblable.
Et néanmoins, il n'est pas impossible
que la nuit porte conseil. Elle pourra
être assez longue et assez agitée pour
que beaucoup reviennent et disent :
Salut, noble roi! »
Louis V euillot.
La Gazette de France annonçait hier
me la note anonyme, donnée comme
mnvre des débutés de la droite , avait
La situation où se trouve le parti légiti
miste,-par suite du manifeste de M. le comte
de Chambord, n'est pas aussi nouvelle que
le prétendent les journaux. Ce n'est ni la-
première fois que le parti se divise au sujet
du drapeau, ni le premier dissentiment pro-
foiid et public qui éclate, à propos d'un acte
du prince," ehtre ses arxiiâ.
La question du drapeau blanc fut vive
ment discutée en 1856. Alors comme aujour
d'hui il s'agissait de « faire la fusion », en,
sacrifiant la couleur royale aux couleurs ré
volutionnaires. La Gazette de France se|
trompe donc lorsqu'elle dit que cette grossej
difficulté a toujours, depuis yingt-cinq ans
été écartée et réservée. Non-seulement elle a
été posée en 185G, mais la Gazette , ralliée
maintenant au drapeau tricolore, était dë
feu à cette époque pour le drapeau blanc.
Six ans plus tôt, un autre débat avait moni
tré que le prince paraissait îi beaucoup de
ses amis trop ferme sur les principes. L'in-
cident se produisit à l'occasion d'une lettre)
désignée sous le nom de Circulaire Wiesba~
den.
11 n'est pas sans intérêt de rappeler ces
précédents. Ils éclaireront les faits d'aujour
d'hui et réduiront K leur juste valeur des ré
clamations et protestations dont la presse ré
volutionnaire fait trop de bruit.
Voici l'article que publia Y Univers du 5
août 1856 sur la question du drapeau ; c'est
l'historique complet de ce premieu- conflit
entre les légitimistes fidèles au droit et les,
légitimistes'd'occasion ou de compromis.
Le drapeau b!^iic et les cocardier»
^ ■;<.. PaçiBjjfi août 18S0.
-*,Une discussion essés vive eôi enga
gée depuis quelque temps entre divers
organes du parti légitimiste: Il s'agit;
de savoir si le panache blanc d'Henri
IV doit se transformer en cocarde tri-;
Coîôrô, Les partisans de- l'évolution'
constituent un parti, celui des coeaf-
diers. Le îftot prête à riïe, mais, ait
fond, la question a de l'importance.
N'est-il pas très significatif, efn effet,;
de voir des légitimistes cherôhant à
envelopper la légitimité dans le dra
peau de la révolution? Ces légitimis
tes sont, il est vrai, fusionnistes, hom
mes' d'affaires et "d'expédient, s'inquié-
tant du but, non 'de la route : la fin
justifie les moyens» Bien qu'tin jour
nal doive tenir ses lecteurs au courant
des actes, et des tendances qui peuvent
modifier la situation des partis, V Uni
vers songeait à' garder le silence suri
cette nouvelle campagne de la fusion.
Pourquoi? Parce que, là encore, nous
rencontrons M. de Falloux.
Les journaux fidèles au drapeau
blanc et à la fleur de lis le défioiicent,
en effet, comme la chef des cocardiers.
Or, nous voudrions ne pas parler trop
souvent du même adversaire ; mais
pour son compte, M. de Falloux voit par
tout l'Univers. A l'entendre, si la Gazette
de France et la Chronique le tourmen
tent, c'est par suite de la vive sympa
thie qu'elles nous portent. Déjà, M: de
Falloux avait dénoncé notre intime al
liance avec le Siècle \ aujourd'hui, il
montre M. Lourdoueix se précipitant à
notre secours. L'imagination a trop de
part en ceci.
Rapportons les faits et tenons-nous-
en à ceux que de récents débats ont
rendus publics.
Il y a trois mois, une entrevue eut
lieu à Nervi entre M. le comte de
Chambord et plusieurs membres de la
d'autres informations arrivèrent, et il
fut établi qu'on n'avait pas réussi à
s'eatèndre. Le comte de Chambord re
culait, disait-on, devant certains en
gagements que le parti libéral était en
droit d ? exiger. Il refusait de renier son
drapeau.
Les fusionnistes ne sont pas hom-„
mes à se décourager pour un contre
temps. D'ailleurs, en vertu de' l'axio
me parlementaire Le roi règne et
ne gouverne pas, » il appartenait aux
chefs du parti de régler les. questions
sur lesquelles on n'avait pu tomber
d'accord à Nervi. Une grande réunion^,
dont les feuilles fusionnistes de pro-'
vince ont parlé les premières, eut lieu
dans ce but. Il y fut convenu que les
principes de 89, largement interprétés,
devaient être acceptés comme la base
de notre droit politique. Sur ce point,
l'entente fut parfaite : on reconnut
aussi, après quelques façons, l'oppor-:
tunité de reléguer le drapeau blanc au
musée des Antiques, à côté de l'ori
flamme. On arrêta par surcroît qu'il
serait fait rude guerre aux journaux
anti-fusionnistes. VUnivers en a su
quelque chose.
; On agissait ainsi dans l'espoir de ga
gner les orléanistes purs. — Nous
avions déjà pi4s vos idées,- leur disait-
on, et proclamé vos principes en ma
tière de gouvernement ; nous déposons
notre drapeou et nous vous ouvrons"
l'avenirsoyez des nôtres. — La ré
ponse ne se fit pas attendre. Le comte;
ae- Paris écrivit qu'il ne voyait dans-
la fusion qu'une intrigue (1). On a ré-;
pandu bien des commérages au sujet
ae cette lettre ; cependant on ne s'est;
pas risqué à nier formellement son;
existence. Elle existe, elle est très-,
nette, et personne, dans le monde po-
lique, n'ignore _ qu'elle a été écrite,
après délibération,; pour être publiée.
La situation devenait ridicule pour
les légitimistes fusionnistes et cocar
diers. A Nervi, M. le comte de Cham
bord s'était refusé à prendre les en-
fagements qu'on avait osé lui déman
er; en France, les amis du comte de
Paris ne se laissaient point gagner par
le!? avantages qu'on avait osé leur of
frir. Que faire? Les perplexités durent
être grandes. On résolut de payer
d'audace, et l'on se flatta de renouer
les fils qui venaient d'être brisés. Di-
ytvrses correspondances, insérées par
les feuilles belges, reproduites ou
commentées par les feuilles fusionnis
tes, jetèrent des doutes sur la nature
ét l'importance de la lettre du comte
de Paris. L'audace alla plus loin. On
rapporta, on écrivit que M. le comte
de Chambord avait reconnu que le
drapeau tricolore devait être, pour
tous les partis, le drapeau de la Fran
ce. Ainsi les cocardiers triomphaient,
et grâce à leurs instances, sans doute,
le chef de la maison de Bourbon était
revenu des scrupules qu'il avait mon
trés à Nervi. La . sagesse dit qu'il ne
faut pas trop prouver. Les fusionnistes
allaient se repentir d'avoir oublié cet
axiome.
Tant que l'on se contenta de chucho
ter que le comte de Chambord admet
tait la nécessité de congédier îe dra
peau blanc, personne n'acCorda grand
crédit à cette manœuvré ,-et aucun
journal ne se mit en peine de la signa
ler. Il fallait faire un pas de plus,,- On
le fit. Une feuille légitimiste de peu
de consistance, le Moniteur du Loiret,
reçut mission d'arborer officiellement
la cocarde tricolore ; elle le fit en di-:
sant que le comte de Chambord vou
lait qu'il en fût ainsi.
L'a Gazette de France protesta bientôt
par des allusions fort transparentes.!
Après avoir dit « qu'en, fait de fusion »
M. de Falloux avait atteint depuis'
longtemps « le dernier terme des con
cessions possibles, » elle ajoutait :
séparé de son ancien parti politique, comme,
ii .s'est séparé du parti catholique... .,«»
II n'est donc personne qui ne sache aujour
d'hui que ni M. Lavedan, ni M. de Falloux,
ne comptent plus parmi le3 royalistes (1). —
II. de Lourdoueix.
Le Moniteur du Loiret n'accepta pas,
ce congé. Son rédacteur, en chef ré
pondit à M. de Lourdoueix par une
lettre dont voici quelques passages :
- Etre séparé do la Gazette de France en poli
tique et de Y Univers en religion, ce n'est pas
être séparé du parti légitimiste et du parti'
•catholique. I-l se rencontre môme des person
nes qui pensent que c'est bien plutôt le con
traire qui serait vrai...
. Je pense, et c'est là- le sujet de cette que*;
relie, que si la doctrine monarchique actuelle ;
repoussait le drapeau, tricolore, il faudrait dé
sespérer de l'avenir d'une cause qui ne compren
drait plus son temps. -
, Mais, Dieu merci, nous rferi'sommes pas là;
tant s'en faut! -i-
■ J'ai dit, dans le Moniteur au Loiret, et je
maintiens que M. le comte de Chambord
accepté le drapeau tricolore, parce que la ré
volution qui l'avait arboré contre la monar
chie l'a abanâonné pour le drapeau rouge,
et qu'il a cessé d'être un signe de ralliement
pour la révolte; parce ,que l'armée, en le
couvrant de lauriers, que nul ne saurait ré
pudier, en a, fait le glorieux et impérissable
symbole de la patrie; parce que le descendant
de Henri IV et de Louis XIV trouve, dans
ses nobles rëplis, les couleurs de la vieille
royauté uniesjet confondues avec celles de la
France moderne. ■—Léon Lavedan.
Un journal hostile aux cocardiers,
Y Indépendant de l'Ouest, a répondu que
les gloires incontestables-du drapeau
tricolore ne devaient pas faire oublier
aux légitimistes d'autres' souvenirs.
Nous lui empruntons les lignes sui
vantes
Je le répète, do crainte que ma pensée ne
soit pas tout à fait comprise, le drapeau tri
colore, sous le gouvernement des Napoléon,;
a une belle, une patriotique signification ; il
est l'emblème' de. légende héroïque qui?
porte leur nom. Mais le drapeau tricolore,pour
les Bourbons, c'est l'échaf'aud de Louis XVI,
c'est 1830, c'est, ne l'oublions pas, c'est 1848.:
Si le long, le persévérant dévouement de tant;
de nobles coeurs qui ont conservé le culte du
vieux principe, ne devait avoir pour but que
.de restaurer le régime bâtard et misérable
contre lequel ils ont protesté durant dix-huit
ans, ce serait, il faut l'avouer, une par trop
amère déception, une par trop cruelle humi
liation. Le parti légitimiste ne se prêtera ja
mais à une pareille honte. Il est vaincu de
puis longtemps, vaincu pour toujours peut-
être; il n'a pas les secrets de la Providence;-
mais il saura réstei; fidèle à sa devise : Fais
ce que dais, advienne que pourra.
Revenons au Moniteur du Loiret ; il a
déclaré ne pas connaître M.: de FallouX;
et n'avoir rien écrit sous son inspira-,
tion, à quoi la. Gazette a répondu :
îture
y en a
Il y a des inspirations directes, il
à'indirectes.
Ce que nous maintenons, c'est que M. Lion
Lavedan n'a point fait son article sous la dic
tée d'hommes fondés à se dire-ies organes de
l'opinion légitimiste. Il assure qu'il n'a pas
parlé en son propre et privé nom : nous le
savons bien, puisque son article vient du/M:
de; Falloux, par un intermédiaire que nouë
connaissons.
Pie VILdisait à Napoléon, qui lui.deman-»
dait. des concessions .impossibles : «Si je;
souscrivais h des conditions, la Papauté so- i
rait tuée en moi, et au lied d'avoir en votre i
puissançe'le souverain Pontife, vous n'auriez'
pins - qu'un tiieux moine-. » '
En obtenant de MM. Berryer et de Fal- :
loux des concessions qui tuaient la cause lé- ;
gitimiste.- .les orléanistes, au lieu d'avoir en;
leur puissance les chefs d'un grand parti,
n'avÉUent plus qu'ùn vieil . avocat (2) et un
homme do vanité puérile.
"Nous reproduisons ~0-îS jugements
sans , les accepter. M. Berryéf n ea\
plus, assurément, uii jeune avocat,
mais c'est toujours un grand orateur.
Quant à M. de Falloux, on se trompe
rait en le regardant comme un homriiè
de vanité puérile. La vanité verrait le
but dans les palmes de Poissy et de
l'Institut; M. de Falloux n'y voit qu'un
moyen. IJ ne dédaigne pas la gloire,,
mais il aspire à l'influence.
Le 11 juillet, la Gazette de France
s'exprimait plus nettement sur le fond
même du débat.
Nous ' avons reçu plusieurs lettres dans
lesquelles on nous demande quelle créance
doit être accordée à M. Lavedan (rédacteur
en chef du Moniteurdu Loiret) lorsqu'il parle
au nom d'une opinion considérable et consi
dérée. ' - " - ^ -
Tout ce que nous pouvons dire, c'est que
M. Lavedan .n'a pu parier qu'au nom de
M. de Falloux, qui, lui-même, ne peut ex
primer d'autre opiuiori que la sienne, aMtant
La Gazette de France était très nette.
M. Lavedan parlait, lui aussi, en hom
me sûr de son fait et plein de confian.ce;
dans la parole des personnages qui } lé
poussai*;:!' : « dit, ^ je maintiens,,
s'éericiit-il} qù<3 au J e comte de Cham-;
bord accepte lë dra^e^ tricolore,
s'il en était autrement,'i/ faudrait uC^es-
pérer d'une cause qui ne comprendrait plus''
son temps. »
Le Moniteur du Loiret croyait évidem
ment tenir de bons papiers; il ne te
nait au,e le billet de Ninon (2).
Il était difficile à M. de Falloux de !
garder encore le silence ; mais il avait
si longtemps attendu qu'il ne pouvait
pins parler- sans y être amicalement
provoqué: M. de Kerdrel lui rendit ce
service. Le Journal de Rennes nous ap-'
prit que cet ancien représentant, im
pressionné par les bruits répandus sur :
M. de Falloux, lui avait' écrit. Il don-'
naît en même temps la réponse du
nouvel académicien. La voici :
(1) Ce fut le premier acte politique du comte
de Paris, qui avait alors dix-huit ans.
(2) C'est ainsi que la Gazette parlait alors de
M. Berryer, dont elle dénonçait les complaisan
ces pour les idées parlementaires et révolution
naires. \
r Mon cher ami,
; Je vous remercie de m'avoir envoyé le nu
méro de la Gazette de France du-jeudi 17 juil
let, et je vous le renvoie par .le même cour
rier. J'étais étonné que la Gazette ne fût pas
encore entrée en campagne au secours de l'U-
uivers. Un acharnement si puéril fait sourires;
cependant les assertions ont quelque c^iose de
si précis et de si audacieux, que le Journal de
Rennes, qui a commencé lîii démenti, voudra
peut-être bien me faire l'honneur de le com-
pleisr ® n m ? n n ° m - . , .
Veuillez donC } e P rier > puisqu'il se trouve
en ce mofflent mon plus pr? 0 ' 10 y ois ' D j da dé
clarer dans les termes les plus luvi? 11 ^ 3
n'y.a rien au monde de plus ridieulemâni. Ca
lomnieux que le graiid nombre de circonstances
avérées tombées à la connaissant de M. de
Lourdoueix,
. Il y a quelques mois, lorsque je pouvais
me faire encore l'illusion que je vivais dans
la retraite, j'aurais écrit directement à la Ga
zette de Fmnce ; mais aujourd'hui que, pour
quelques Mérités loyalement écrites sur le
parti catholiquej j& rhb rôirouvo en butte à.
des agressions aussi ■anim'ées qu'au temps
dos passions et des luttes les plus vives
(1) Il s'agit du M. Léon Lavedan, aujourd'hui
préfet de la Vienne. C'est aussi le même M. La
vedan qui, du. Moniteur du Loiret, légitimiste tri
colore, passa en sous-ordre à VAmi de. la religion
semi-gallican et impérialiste modét'fc, puis ii la
Guette de France, où il avait été si bien appré-
cifi, puiM, pour les petites besognes, au Corres
pondant, teinté d'organisme el lonce en
Ifeme religieux, puis au Français, n
naire, d'où il est sorti préfet comme M. Cochin,
et avec autant do titres que M. Jïahias, autre
préfet du jour, ou M. Cavalier, dit Pipo-eu-Bois,
préfet de demain. e. v.
(2) Peut-ôtre aussi M. Léon Lavedan savait-il
qu'il ne savait rien. Il notait pas homme à re
culer devant line affirmation hasardée.
libéra-
femetion-
do 1848 ou de 1849, je rno borno
appel à ia mémoire de mes amin.
Votre tout dévoué,
A. de Falloux.
Caradeuc, samedi 19 juillet
Le ton de cette lettre est fort dé
gagé; mais le fond n'a pas, il nous
semble, toute la netteté désirable.
M. de Falloux avait à s'expliquer sur
des questions très précises. On lui'di
sait : Voiïs engagez les légitimistes à
renier le drapeau blanc ; vous avez ins
piré ou tout au moins approuvé le
manifeste du Moniteur du Loiret-, vous
êtes, en un mot, le chef des cocar
diers.— Il répond :
« La Gazette de France entre en cam
pagne au secours de l'Univers-; les cir
constances avérées que prétend connaître
M. de Lourdoueix. sont ridiculement
calomnieuses ; op me fait la guerre
pour quelques vérités loyalement écri
tes sur le parti catholique^ »
M. de Falloux, tout en eriant à la
calomnie, pouvait prononcer une pa
role claire et loyale sur la question
même qui a jeté un si vif émoi dans
son parti. Il n'en à rien fait. Le jour
n'est pas plus pur que le fond de s an
cœur; et le dit, et cela lui paraît suf
fisant. Nous le voulons bien, car cette
affaire n'est pas précisément la nôtre.
Mais M. de Falloux, prenant une atti
tude de Cincinnatus et de Triptolème
arraché au repos des champs, et mon
trant l'Univers sous" l'aile de la. Gazette,
voilà vraiment ce qui fait sourire;
La lettre de M. de Falloux n'a nulle
ment calmé les appréhensions, des fi
dèles du drapeau blanc. La Gazette de
France et l 7 Indépendant de l'Ouest, loin
de désavouer leurs attaques; restent
sur l'offensive. Si l'adhésion de quel
ques légitimistes'fusionnistes à la co
carde tricolore est certaine, il est cer
tain aussi que M: le comte de Cham
bord n'a pas donné la parole annoncée
et maintenue par; le Moniteur du Loiret.
Voici en quels termes intimidés et nua
geux, YUnion a coulé un premier dé
menti au journal d'Orléans, ou plutôt
aux personnages qui l'avaient pris
pour organe :
Une polémiqua qu'on ne saurait trop dé
plorer s'agite en ce moment entre quelques
organes de notre opinion, à l'occasion de
deux articles publiés récemment par le Mo
niteur du Loiret.
Complètement étrangère, pour sa part, à la
pensée qui a dicté ces articles regrettables,
l'Union n'a qu'à exprimer, h ce sujet, une
opinion et un vœu : c'est que de telles ques
tions, tout au moins : inopportunes,' sont de
celles que le temps et les circonstances pour
raient; seuls permettre d'agiter et de résou
dre; «'est que dans tous les cas, ces questions
doivent être réservées à une autre initiative
.que celle-de la .presse, et qu'on ne saurait
trop les soustraire à des discussions irritan-
tantes et dangereuses.. — Henri de Riancey.
On voit combien l'Union est malheu
reuse d'avoir. à désavouer les légiti
mistes tricolores, ses amis. Mais fposi-
tion oblige. Ce désaveu n'était pas
très clair d'ailleurs, ij permettait aux
gens habiles d'équivoqirer. On l'a senti,
et l'un des patrons les plus influents
du Moniteur du Loiret a infligé la lettre
suivante au rédacteur de cette il feuille,
M. Léon Lavedan :
*
Monsieur,
Dans une lettre insérée au numéro du
Moniteur du Loiret du 17 juillet dernier, vous
avez dit et maintenu que M. le comte de
Chambord acceptait le drapeau tricolore.
P'après des renseignements exacts, pris à
cette occasion, je puis vous déclarer de la
manière la plus formelle, que vous avez eié
mal informé.
Cette-question a toujours été réservée par
le prince exilé, qui crî reporte lit solution à
d'autres temps..
• • J'ai l'honneur d'être, etc.
Vicomte de T ristan,
Orléans, 26 juillet 1856.
.. Le Moniteur du Loiret a déclaré hum
blement que cetté lettre lui paraissait
de nature à clore la polémique, l'Union
a exprimé le.même avis?. La Gazette de
France ^ne s'y est pas rendue, et cela
est assôz naturél. La question est vidée
sur un point seulement, celui qui con
cerne M. le comte de Chambord; car
il est prouvé qu^ M, de Lourdoueix
avait raison d'ojjposer un démenti aux
affirmations reitérées et crédules de
M. Lavedan.
Mais la discussion reste ouverte sur
la conduite des légitimistes fusionnis-;
tes qui ont écrit ou fait écrire : Il faut
désespérer de l'avenir si nous comprenons
assez peu noire temps pour ne pas met
tre à notre chapeau une cocarde trico
lore. Ces hommes entreprenants et ac
commodants, ces hommes trop éclairés
et trop pratiques pour voir dans un
drapeau autre chose qu'une pièce d'é
toffe, ont été désavoués, mais se sont-
ils rendus? Quels étaient leurs chefs;
et que pensent les fusionnistes orléa
nistes? Que devient la fusion?
Le drapeau est un principe. Dans les
luttes politiques, il porte l'honneur du
parti, comme à Ja guerre il porte
l'honneur du régiment, de l'armée, de
la patrie. On a voulu en faire un; ins
trument d'intrigue : c'est révoltant et
maladroit.
Euqèkb VEUILU? •
; Les> cocardiers se le tinrent pour dit, et
lion put croire qu'ils ne reparaîtraient point. .
C'était une rrraur. Ils gjrd,-lient leur,", pro
jet» et semblent 1 rs garder encore, même
après que le princ.i ios a formellement <-on-
dimné.-. M désespérée qui n'ira pais loin.
Tous les journaux reproduisent, d'a
près Y Agence I/avas , une lettre de M.'
H'-1489.- — Edition quotidienne
tmamm.
Mêrcredî 12 Juillet 18ÏÏ
PARIS
Un $&.•)!• oïtVj^.v»!o • «>» • «■»•"fco^û'»"oo• »v 68 C?#
Six mois$0
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Le numéro : 15 centimeSy/^V-'- /^\ S
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Paris, 10, rue des Saints-Pères.
Ou s'abonne, à Rome, au bureau de la Civiltà eaitoliefi, ^
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Édition Beml-iiaoUdleMe . : ■? »
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L'Unteerl ne répond p» des manuscrit^ qui In! «ont
ASTMONTCES
a Ch. LAGRANGB, CEK» et Ci»,. 6, plut ie 11 Inm.
BSS9HRJHRX0DBB
Imp: Ad. Lainé, rue des Saintâ-PèreS, St.
Ceux de nos souscripteurs dont l'abon
nement expire le 15 juillet sont priés de
le renouveler le plus promptementpossible,
s'ils ne veulent pas éprouver de retara
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'prompt est l'envoi d'un bon sur la poste
ou d'un mandat à vue sur Paris, à f ordre
du Gérant.
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Nous rappelons à nos abonnés que.toute
réclamation ou demande de changement
i f adresse, doit être accompagnée d'une der
nière bande imprimée. C'est une condition
indispensable pour qu'il y puisse être fait
droit. . .
FRANGE
PARIS, U JUILLET 1871
Si un homme politique peut perdre
ses amis, sa cause et sa fortune a don
ner l'exemple de la fermeté, de la
loyauté et de l'honneur, Henri de Bour
bon a fait ce coup rare, mais très
possible en notre temps. Tel est l'a
vis quasi unanime des journaux. Ils*'
déclarent tous, que, depuis longtemps,
personne n'a plus honnêtement et plus
noblement parlé, que sa proclamation
fait voir un esprit sincère^ une âme
élevée, un grand cœur, et tout cela est
vrai. Ils ajoutent, avec le même en
semble et le même entraînement, que
tout cela ne leur va point, né peut"
aller à personne en France, et que, par
conséquent, Henri de Bourbon abdi
que et la cause de la monarchie est;
finie. Mous, pour notre compte, nous
sonvmes persuadé qu'ils révèlent le
fond de l'âme française, du moins, le;
fond de cette partie de l'âme française'
qui parle en eux. Emus de cette splen
deur de la probité royale, ils ont vou
lu ou n'ont pu s'empêcher d'être sin
cères à leur, tour : — Eh bien ! Mon
seigneur, nous aurons aussi notre pro
bité. Franchement donc, vous êtes
bien trop honnête pour nous. Vous
pourriez nous sauver, nous ne voulons
point risquer cela. Décidément nous
ne voulons plus obéir qu'à des chefs'
que nous puissions mépriser. Allez-
vous en.
Après quatre-vingts ans, après les
deux Républiques, les deux Restaura
tions, les deux Empires, les trois inva-|
sions, entre le second et le troisième
93, c'est l'écho de : Fils de saint Louis,
montez au ciel. .
-Sur cette parole se fonde la troi
sième République/Nous doutons qu'elle
soit bien fondée.
Si véritablement ie fils de saint
Louis à perdu sa cause, ce n'est pas
lui qu'il faut plaindre. Il n'est à plain
dre que comme, tous les autres Fran
çais, destinés à voir la patrie diminuer
toujours, baisser toujours et peut-être
périr. Pour lui personnellement il
n'est pas diminué, et tant s'en faut. Il
a mis à l'abri son honneur de Français»
de roi et ^de chrétien ; il & réservé du
vieux drapeau de la. France ce qu'il
faut pour s'en fair ô un linceul. Il était
déjà le premier gentilhomme du mon
de, il est aujourd'hui le seul et le der
nier. Au milieu de ces félons, de ces
perv^ rSj et de ces prévaricateurs qui
trafiquent avec la Révolution, qui
marchandent, qui ourdissent, qui se
-parjurent, qui comptent avec les rou
tiers, les émeutiers et les brochuriers ;
il est gentilhomme. Lorsqu'il mourra,
on répétera dans le monde cette parole
qui n'y fut, dite qu'une fois, et qui
• n'annonçait pas une ruine aussi gran
de v Le gentilhomme est mort!
Ce serait le deuil suprême et irré
médiable de l'honneur, s'il ne restait
pas des chrétiens.
Nous avons tenu nos lecteurs au
coHrant des mouvements et incidents
qui ont précédé la proclamation datée
de Chambord. Quoique l'histoire au
thentique et régulière n'en soit pas
faite, l'on entrevoit ce que les politi^
>ques voulaient préparer. C'était pro
prement la fusion. Nous n'en sommes
pus et nous ne faisons que des conjec
àures. Mais, tous les documents l'indi-;
quent, il s'agissait de fondre le droit
dans le fait, et de donner la légitimité
du droit à ce qui se prétend la légiti-:
mité supérieure du fait. La question
du drapeau impliquait la question de
la souveraineté populaire, et l'adop-,
tion du tricolore résolvait cette ques
tion contre la royauté.
S'il est permis d'imaginer un entre
tien qui sans doute n'a pas eu lieu di
rectement entre le prince et ses amis
de diverses origines, anciens, nou
veaux, parents et autres, voici ce qu'il
leur a pu dire en prince, en homme
de bien et en homme de sens :
moi? Vous ne pouvez que m'offrir, pour
votre part, la couronne. Mais vous ne
me l'offrez ni telle qu'elle est, ni telle
que je la veux, ni telle qu'il la faut, et
vous manquez de titres ou pour me
l'offrir ou pour la modifier. Gela ne se
peut plus faire que d'accord entre moi
et la France.- Vous n'êtes en ceci ni
mes fondés de poùvoir ni ceux de la
France; vous n'êtes pas juges entre
le France et moi.
« De la France même je n'accepterais
pas la couronne aux conditions que
vous y mettez.
« Vous venez a moi parce que vous
avez besoin d'un roi et parce que je
suis le roi, et vous me , demandez de
n'être plus le roi, ni même un roi
Vous demandez que j'oublie mon nom,
que j'efface mon histoire, que je dé
chire mon titre ! Mais alors, à quoi
puis-je vous être bon, qu'à vous tirer
un moment d'embarras au prix de la
dernière ressource peut-être de la
France ?
« J'ai cinquante ans, je connais le
monde, j'ai étudié votre train particu
lier, et je suis chrétien. Parce que je;
suis chrétien, j'ai le devoir de consen
tir à régner chez vous si j'y suis in
vité ; et il convient même que je fasse:
les premiers pas et que je me pré-j
sente, à cause de votre extrême mal-;
heur. Me voici. Mais si c'est chose pos -j
sible de régner chez vous, fît plus pos -j
sible à. moi qu'à tout autre, ce n'est
pas chose commode, et j'ai le droit et;
le devoir encore de poser mes condi-i
tions. Je les fais, et il importe à ma
loyauté d'en avertir tout le monde,'
parce qu'elles regardent tout le monde.;
Sans soldats et sans partisans armés,!
c'est ainsi que je peux et que je veux;
livrer bataille a ceux que vous avez*
dressés ,à ne plus vouloir ni de roi ni'
de forme de roi. Je leur dirai, comme,
à vous, que je prétends n'être pas une;
forme de r.oi, et l'on me verra en
homme de ma race sur le chemin de;
l'honneur. J'y porterai te panache
blanc. ;
«. Vous tenez tant à ce tricolore ? Si ;
c'est pure fantaisie de votre part, vous;
devez me passer un goût différent, et;
votre goût ici doit céder au mien, le-*
quel a ses raisons que le vôtre n'a, pas.;
Si c'est ruse, je ne veux point m en-;
gager dans une voie de ruse où je.
marcherais mal, où je serais cer;tai*
nement abandonné et vous certaine
ment battus. Si c'est lâcheté, ce serait
mal commencer, et je ne suis point
l'homme qiie voue cherchez. Je ne
veut point tromper, et je neveux point
demander pardon d'appartenir a ma
race. Je ne Crois pas qu'Henri IV ait
dit que Paris valait bien une messe, et
s'il a fait ce bon mot, je ne l'accepte
pas pour moi. Je prends Henri IV après
la messe, et je dis, moi, que la messe où
je demande à Dieii de-me faire méri
ter le ciel en m'employant au service
du juste et du vrai, vaut plus que Paris
et plus que la couronne, Que si votre
tricolore est un symbole, et si vous y
tenez comme à un symbole, alora ce
n'ést plus la réforme, c'est l'abjura-;
tion. Ce symbole est l'oppose du
mien ; vous n'avez pas besoin que je
le porte, j'ai besoin de ne pas le porter,
et vous mêmes vous avez besoin que
je ne le porte pas.
«Je suis roi pour conduire la France,
pour lui faire remonter un chemin de
paix et de gloire où elle ne doit rien
perdre de 6e qu'elle a pu acquérir, et
où elle retrouvera ce qu'elle a certai
nement perdu. Je ne veux pas être roi
pour la suivre aux abîmes où elle se
laisse pousser. Si son goût la traîne
irrésistiblement à M. Gambetta, je n'ai
rien à faire qu'à n'être pas de ceux
qui ne peuvent résister a M. Garni
betta.
été publiée par un grand nombre de
j ournaux 1 égitimistes des départements.
L'Union affirme aujourd'hui que, tout
compte fait, ce grand nombre de jour
naux s'élèvait à deux : Y Union de F Ouest,
d'Angers, et la Gazette de l'Ouest, de
Nantes. Et comme ces deux feuilles
subissent la même influence, on voit 5
que les « protestants » ne représentent
pas une grande force. -
L'Union ne se borne pas à rectifier,
les affirmations de la Gazette sur Tac-
cueii fait à la note anonyme par les
feuilles de la droite, elle-proteste avec
force contre l'absence de signatures
au bas de ce factum ; elle dit qu'il y a
là un manque de dignité et de loyauté;;
elle parle d'un travail d'intrigue depuis
longtemps commencé. Nous espérons
que ces reproches amèneront les au
teurs de la note à jeter leur masque.
La Gazette de France répondra sans
doute à l'Union ; en attendant elle dé
fend la note contre les interprétations
du Journal des Débais. Comme nous
avons donné l'article des Débats , nous
donnons aussi celui de là Gazette. .
Il est évidemment inutile de dire que le
Journal des. Débais n'est nullement autorisé
èi parler comme il le t'ait. Il est regrettable
que dans des circonstances aussi'graves, il;
se permette de forcer les termes d'une note;
qui ne contient aucune arrière-pensée- et dit;
clairement tout ce qu'elle veut dire. i
Tout le monde rend hommage à la loyauté,
et à la sincérité de M. le comte de Chambord.;
Eh bien ! il faut reconnaître que cette sincé
rité est une vertu que les légitimistes ont
toujours misé en pratique : s'inspirant au
jourd'hui du grand exemple de loyauté que'
leur donne Ilenri V, il n'ont pas hésité à
faire connaître publiquement ce que, dans
leur conscience, ils pensent de la question;
du drapeau. Ils ont cru qu'il y "allait aussi de,
leur honneur de proclamer hautement leiir
conviction sur ce point.
Les mots ici ne s'accordent guère,
avec les actes. Quoi, vous revendiquez
le mérite de la sincérité ,- vous préten
dez proclamer hautement vos dissenti
ments avec le roi, et vous gardez l'a
nonyme. Mais rien n'est moins sincère
que de cacher son nom, et une protes
tation que personne n'ose signer n'est
pas une protestation faite hautement:
maison d'Orléans. Les correspondances
fusionnistes déclarèrent que tout s'était
passé pour le mieux, mais bientôt
« Vous me proposez d'abdiquer, pour
que vous puisiez ensuite m'élire, je
ne ?ais trop à quel titre et comment.
Vous me demandez de cesser d'être
roi et de devenir fonctionnaire. Vous
souhaitez que je fasse cela sérieuse
ment et en toute sincérité, car je ne
peux supposer ni que vous me jugiez
capable de feindre nique vous m'y
engagiez. En tout cas, je refuse. Ce
n'est plus mon devoir, et ce ne serait
pas votre intérêt.
« Vous ne pouvez pas m'offrir une
candidature, et je ne l'accepterais pas.
Vous ne pouvez pas m'offrir la royauté,
je la possède et vous le savez bien,ear
« ... J ffiAnrlntat.irnilâ h
L'honnûtc homme trompé s'éloigne et ne dit mot,
« Quant à moi, j'apporte une dot, je
fais un contrat, j'exige des garanties-,
et ensuite je me marie à l'Ëglise, cier
ges allumés, et non à la Closerie des
Lilas, entre deux petits verres. Mon goût
me porte aux bonnes mœurs. C'est à
prendre ou à laisser.
« J'admets considérablement de
choses dont je crois pouvoir me tirer
honorablement et avec avantage pour
vous : le suffrage universel, les cham
bres, les orateurs et le reste, qui est
beaucoup. Nous tâcherons, avec cela,!
de régler le passé, d'épurer le présent,:
de préparer l'avenir. Mais je serai roi;
sinon, non. Mes cousins, qui deman
dent à me faire visite, viendront ici
saluer le Roi, ou courront l'autre chan
ce. Moi, je ne la cours pas.
« Je suis et je veux être homme de
mon temps, mais je reste jhomme de:
mon rang et de mon sang. Je suis l'or
monarchique. Je veux bien être mis au
creuset; mais que ce soit pour en sor
tir plus or! Point d'alliage s'il vous
plait. Otez ce cuivre, ce plomb et ce
zinc où l'or perdrait sa valeur et qui
ne vous^ionneraient qu'un métal cas
sant et trop vite oxidé.
« Bonsoir, messieurs. »
Que ce discours soit impolitique, et
que les politiques s'en aillent tristes en
répétant : « Bonsoir, v> c'est possible
hélas! et vraisemblable.
Et néanmoins, il n'est pas impossible
que la nuit porte conseil. Elle pourra
être assez longue et assez agitée pour
que beaucoup reviennent et disent :
Salut, noble roi! »
Louis V euillot.
La Gazette de France annonçait hier
me la note anonyme, donnée comme
mnvre des débutés de la droite , avait
La situation où se trouve le parti légiti
miste,-par suite du manifeste de M. le comte
de Chambord, n'est pas aussi nouvelle que
le prétendent les journaux. Ce n'est ni la-
première fois que le parti se divise au sujet
du drapeau, ni le premier dissentiment pro-
foiid et public qui éclate, à propos d'un acte
du prince," ehtre ses arxiiâ.
La question du drapeau blanc fut vive
ment discutée en 1856. Alors comme aujour
d'hui il s'agissait de « faire la fusion », en,
sacrifiant la couleur royale aux couleurs ré
volutionnaires. La Gazette de France se|
trompe donc lorsqu'elle dit que cette grossej
difficulté a toujours, depuis yingt-cinq ans
été écartée et réservée. Non-seulement elle a
été posée en 185G, mais la Gazette , ralliée
maintenant au drapeau tricolore, était dë
feu à cette époque pour le drapeau blanc.
Six ans plus tôt, un autre débat avait moni
tré que le prince paraissait îi beaucoup de
ses amis trop ferme sur les principes. L'in-
cident se produisit à l'occasion d'une lettre)
désignée sous le nom de Circulaire Wiesba~
den.
11 n'est pas sans intérêt de rappeler ces
précédents. Ils éclaireront les faits d'aujour
d'hui et réduiront K leur juste valeur des ré
clamations et protestations dont la presse ré
volutionnaire fait trop de bruit.
Voici l'article que publia Y Univers du 5
août 1856 sur la question du drapeau ; c'est
l'historique complet de ce premieu- conflit
entre les légitimistes fidèles au droit et les,
légitimistes'd'occasion ou de compromis.
Le drapeau b!^iic et les cocardier»
^ ■;<.. PaçiBjjfi août 18S0.
-*,Une discussion essés vive eôi enga
gée depuis quelque temps entre divers
organes du parti légitimiste: Il s'agit;
de savoir si le panache blanc d'Henri
IV doit se transformer en cocarde tri-;
Coîôrô, Les partisans de- l'évolution'
constituent un parti, celui des coeaf-
diers. Le îftot prête à riïe, mais, ait
fond, la question a de l'importance.
N'est-il pas très significatif, efn effet,;
de voir des légitimistes cherôhant à
envelopper la légitimité dans le dra
peau de la révolution? Ces légitimis
tes sont, il est vrai, fusionnistes, hom
mes' d'affaires et "d'expédient, s'inquié-
tant du but, non 'de la route : la fin
justifie les moyens» Bien qu'tin jour
nal doive tenir ses lecteurs au courant
des actes, et des tendances qui peuvent
modifier la situation des partis, V Uni
vers songeait à' garder le silence suri
cette nouvelle campagne de la fusion.
Pourquoi? Parce que, là encore, nous
rencontrons M. de Falloux.
Les journaux fidèles au drapeau
blanc et à la fleur de lis le défioiicent,
en effet, comme la chef des cocardiers.
Or, nous voudrions ne pas parler trop
souvent du même adversaire ; mais
pour son compte, M. de Falloux voit par
tout l'Univers. A l'entendre, si la Gazette
de France et la Chronique le tourmen
tent, c'est par suite de la vive sympa
thie qu'elles nous portent. Déjà, M: de
Falloux avait dénoncé notre intime al
liance avec le Siècle \ aujourd'hui, il
montre M. Lourdoueix se précipitant à
notre secours. L'imagination a trop de
part en ceci.
Rapportons les faits et tenons-nous-
en à ceux que de récents débats ont
rendus publics.
Il y a trois mois, une entrevue eut
lieu à Nervi entre M. le comte de
Chambord et plusieurs membres de la
d'autres informations arrivèrent, et il
fut établi qu'on n'avait pas réussi à
s'eatèndre. Le comte de Chambord re
culait, disait-on, devant certains en
gagements que le parti libéral était en
droit d ? exiger. Il refusait de renier son
drapeau.
Les fusionnistes ne sont pas hom-„
mes à se décourager pour un contre
temps. D'ailleurs, en vertu de' l'axio
me parlementaire Le roi règne et
ne gouverne pas, » il appartenait aux
chefs du parti de régler les. questions
sur lesquelles on n'avait pu tomber
d'accord à Nervi. Une grande réunion^,
dont les feuilles fusionnistes de pro-'
vince ont parlé les premières, eut lieu
dans ce but. Il y fut convenu que les
principes de 89, largement interprétés,
devaient être acceptés comme la base
de notre droit politique. Sur ce point,
l'entente fut parfaite : on reconnut
aussi, après quelques façons, l'oppor-:
tunité de reléguer le drapeau blanc au
musée des Antiques, à côté de l'ori
flamme. On arrêta par surcroît qu'il
serait fait rude guerre aux journaux
anti-fusionnistes. VUnivers en a su
quelque chose.
; On agissait ainsi dans l'espoir de ga
gner les orléanistes purs. — Nous
avions déjà pi4s vos idées,- leur disait-
on, et proclamé vos principes en ma
tière de gouvernement ; nous déposons
notre drapeou et nous vous ouvrons"
l'avenirsoyez des nôtres. — La ré
ponse ne se fit pas attendre. Le comte;
ae- Paris écrivit qu'il ne voyait dans-
la fusion qu'une intrigue (1). On a ré-;
pandu bien des commérages au sujet
ae cette lettre ; cependant on ne s'est;
pas risqué à nier formellement son;
existence. Elle existe, elle est très-,
nette, et personne, dans le monde po-
lique, n'ignore _ qu'elle a été écrite,
après délibération,; pour être publiée.
La situation devenait ridicule pour
les légitimistes fusionnistes et cocar
diers. A Nervi, M. le comte de Cham
bord s'était refusé à prendre les en-
fagements qu'on avait osé lui déman
er; en France, les amis du comte de
Paris ne se laissaient point gagner par
le!? avantages qu'on avait osé leur of
frir. Que faire? Les perplexités durent
être grandes. On résolut de payer
d'audace, et l'on se flatta de renouer
les fils qui venaient d'être brisés. Di-
ytvrses correspondances, insérées par
les feuilles belges, reproduites ou
commentées par les feuilles fusionnis
tes, jetèrent des doutes sur la nature
ét l'importance de la lettre du comte
de Paris. L'audace alla plus loin. On
rapporta, on écrivit que M. le comte
de Chambord avait reconnu que le
drapeau tricolore devait être, pour
tous les partis, le drapeau de la Fran
ce. Ainsi les cocardiers triomphaient,
et grâce à leurs instances, sans doute,
le chef de la maison de Bourbon était
revenu des scrupules qu'il avait mon
trés à Nervi. La . sagesse dit qu'il ne
faut pas trop prouver. Les fusionnistes
allaient se repentir d'avoir oublié cet
axiome.
Tant que l'on se contenta de chucho
ter que le comte de Chambord admet
tait la nécessité de congédier îe dra
peau blanc, personne n'acCorda grand
crédit à cette manœuvré ,-et aucun
journal ne se mit en peine de la signa
ler. Il fallait faire un pas de plus,,- On
le fit. Une feuille légitimiste de peu
de consistance, le Moniteur du Loiret,
reçut mission d'arborer officiellement
la cocarde tricolore ; elle le fit en di-:
sant que le comte de Chambord vou
lait qu'il en fût ainsi.
L'a Gazette de France protesta bientôt
par des allusions fort transparentes.!
Après avoir dit « qu'en, fait de fusion »
M. de Falloux avait atteint depuis'
longtemps « le dernier terme des con
cessions possibles, » elle ajoutait :
séparé de son ancien parti politique, comme,
ii .s'est séparé du parti catholique... .,«»
II n'est donc personne qui ne sache aujour
d'hui que ni M. Lavedan, ni M. de Falloux,
ne comptent plus parmi le3 royalistes (1). —
II. de Lourdoueix.
Le Moniteur du Loiret n'accepta pas,
ce congé. Son rédacteur, en chef ré
pondit à M. de Lourdoueix par une
lettre dont voici quelques passages :
- Etre séparé do la Gazette de France en poli
tique et de Y Univers en religion, ce n'est pas
être séparé du parti légitimiste et du parti'
•catholique. I-l se rencontre môme des person
nes qui pensent que c'est bien plutôt le con
traire qui serait vrai...
. Je pense, et c'est là- le sujet de cette que*;
relie, que si la doctrine monarchique actuelle ;
repoussait le drapeau, tricolore, il faudrait dé
sespérer de l'avenir d'une cause qui ne compren
drait plus son temps. -
, Mais, Dieu merci, nous rferi'sommes pas là;
tant s'en faut! -i-
■ J'ai dit, dans le Moniteur au Loiret, et je
maintiens que M. le comte de Chambord
accepté le drapeau tricolore, parce que la ré
volution qui l'avait arboré contre la monar
chie l'a abanâonné pour le drapeau rouge,
et qu'il a cessé d'être un signe de ralliement
pour la révolte; parce ,que l'armée, en le
couvrant de lauriers, que nul ne saurait ré
pudier, en a, fait le glorieux et impérissable
symbole de la patrie; parce que le descendant
de Henri IV et de Louis XIV trouve, dans
ses nobles rëplis, les couleurs de la vieille
royauté uniesjet confondues avec celles de la
France moderne. ■—Léon Lavedan.
Un journal hostile aux cocardiers,
Y Indépendant de l'Ouest, a répondu que
les gloires incontestables-du drapeau
tricolore ne devaient pas faire oublier
aux légitimistes d'autres' souvenirs.
Nous lui empruntons les lignes sui
vantes
Je le répète, do crainte que ma pensée ne
soit pas tout à fait comprise, le drapeau tri
colore, sous le gouvernement des Napoléon,;
a une belle, une patriotique signification ; il
est l'emblème' de. légende héroïque qui?
porte leur nom. Mais le drapeau tricolore,pour
les Bourbons, c'est l'échaf'aud de Louis XVI,
c'est 1830, c'est, ne l'oublions pas, c'est 1848.:
Si le long, le persévérant dévouement de tant;
de nobles coeurs qui ont conservé le culte du
vieux principe, ne devait avoir pour but que
.de restaurer le régime bâtard et misérable
contre lequel ils ont protesté durant dix-huit
ans, ce serait, il faut l'avouer, une par trop
amère déception, une par trop cruelle humi
liation. Le parti légitimiste ne se prêtera ja
mais à une pareille honte. Il est vaincu de
puis longtemps, vaincu pour toujours peut-
être; il n'a pas les secrets de la Providence;-
mais il saura réstei; fidèle à sa devise : Fais
ce que dais, advienne que pourra.
Revenons au Moniteur du Loiret ; il a
déclaré ne pas connaître M.: de FallouX;
et n'avoir rien écrit sous son inspira-,
tion, à quoi la. Gazette a répondu :
îture
y en a
Il y a des inspirations directes, il
à'indirectes.
Ce que nous maintenons, c'est que M. Lion
Lavedan n'a point fait son article sous la dic
tée d'hommes fondés à se dire-ies organes de
l'opinion légitimiste. Il assure qu'il n'a pas
parlé en son propre et privé nom : nous le
savons bien, puisque son article vient du/M:
de; Falloux, par un intermédiaire que nouë
connaissons.
Pie VILdisait à Napoléon, qui lui.deman-»
dait. des concessions .impossibles : «Si je;
souscrivais h des conditions, la Papauté so- i
rait tuée en moi, et au lied d'avoir en votre i
puissançe'le souverain Pontife, vous n'auriez'
pins - qu'un tiieux moine-. » '
En obtenant de MM. Berryer et de Fal- :
loux des concessions qui tuaient la cause lé- ;
gitimiste.- .les orléanistes, au lieu d'avoir en;
leur puissance les chefs d'un grand parti,
n'avÉUent plus qu'ùn vieil . avocat (2) et un
homme do vanité puérile.
"Nous reproduisons ~0-îS jugements
sans , les accepter. M. Berryéf n ea\
plus, assurément, uii jeune avocat,
mais c'est toujours un grand orateur.
Quant à M. de Falloux, on se trompe
rait en le regardant comme un homriiè
de vanité puérile. La vanité verrait le
but dans les palmes de Poissy et de
l'Institut; M. de Falloux n'y voit qu'un
moyen. IJ ne dédaigne pas la gloire,,
mais il aspire à l'influence.
Le 11 juillet, la Gazette de France
s'exprimait plus nettement sur le fond
même du débat.
Nous ' avons reçu plusieurs lettres dans
lesquelles on nous demande quelle créance
doit être accordée à M. Lavedan (rédacteur
en chef du Moniteurdu Loiret) lorsqu'il parle
au nom d'une opinion considérable et consi
dérée. ' - " - ^ -
Tout ce que nous pouvons dire, c'est que
M. Lavedan .n'a pu parier qu'au nom de
M. de Falloux, qui, lui-même, ne peut ex
primer d'autre opiuiori que la sienne, aMtant
La Gazette de France était très nette.
M. Lavedan parlait, lui aussi, en hom
me sûr de son fait et plein de confian.ce;
dans la parole des personnages qui } lé
poussai*;:!' : « dit, ^ je maintiens,,
s'éericiit-il} qù<3 au J e comte de Cham-;
bord accepte lë dra^e^ tricolore,
s'il en était autrement,'i/ faudrait uC^es-
pérer d'une cause qui ne comprendrait plus''
son temps. »
Le Moniteur du Loiret croyait évidem
ment tenir de bons papiers; il ne te
nait au,e le billet de Ninon (2).
Il était difficile à M. de Falloux de !
garder encore le silence ; mais il avait
si longtemps attendu qu'il ne pouvait
pins parler- sans y être amicalement
provoqué: M. de Kerdrel lui rendit ce
service. Le Journal de Rennes nous ap-'
prit que cet ancien représentant, im
pressionné par les bruits répandus sur :
M. de Falloux, lui avait' écrit. Il don-'
naît en même temps la réponse du
nouvel académicien. La voici :
(1) Ce fut le premier acte politique du comte
de Paris, qui avait alors dix-huit ans.
(2) C'est ainsi que la Gazette parlait alors de
M. Berryer, dont elle dénonçait les complaisan
ces pour les idées parlementaires et révolution
naires. \
r Mon cher ami,
; Je vous remercie de m'avoir envoyé le nu
méro de la Gazette de France du-jeudi 17 juil
let, et je vous le renvoie par .le même cour
rier. J'étais étonné que la Gazette ne fût pas
encore entrée en campagne au secours de l'U-
uivers. Un acharnement si puéril fait sourires;
cependant les assertions ont quelque c^iose de
si précis et de si audacieux, que le Journal de
Rennes, qui a commencé lîii démenti, voudra
peut-être bien me faire l'honneur de le com-
pleisr ® n m ? n n ° m - . , .
Veuillez donC } e P rier > puisqu'il se trouve
en ce mofflent mon plus pr? 0 ' 10 y ois ' D j da dé
clarer dans les termes les plus luvi? 11 ^ 3
n'y.a rien au monde de plus ridieulemâni. Ca
lomnieux que le graiid nombre de circonstances
avérées tombées à la connaissant de M. de
Lourdoueix,
. Il y a quelques mois, lorsque je pouvais
me faire encore l'illusion que je vivais dans
la retraite, j'aurais écrit directement à la Ga
zette de Fmnce ; mais aujourd'hui que, pour
quelques Mérités loyalement écrites sur le
parti catholiquej j& rhb rôirouvo en butte à.
des agressions aussi ■anim'ées qu'au temps
dos passions et des luttes les plus vives
(1) Il s'agit du M. Léon Lavedan, aujourd'hui
préfet de la Vienne. C'est aussi le même M. La
vedan qui, du. Moniteur du Loiret, légitimiste tri
colore, passa en sous-ordre à VAmi de. la religion
semi-gallican et impérialiste modét'fc, puis ii la
Guette de France, où il avait été si bien appré-
cifi, puiM, pour les petites besognes, au Corres
pondant, teinté d'organisme el lonce en
Ifeme religieux, puis au Français, n
naire, d'où il est sorti préfet comme M. Cochin,
et avec autant do titres que M. Jïahias, autre
préfet du jour, ou M. Cavalier, dit Pipo-eu-Bois,
préfet de demain. e. v.
(2) Peut-ôtre aussi M. Léon Lavedan savait-il
qu'il ne savait rien. Il notait pas homme à re
culer devant line affirmation hasardée.
libéra-
femetion-
do 1848 ou de 1849, je rno borno
appel à ia mémoire de mes amin.
Votre tout dévoué,
A. de Falloux.
Caradeuc, samedi 19 juillet
Le ton de cette lettre est fort dé
gagé; mais le fond n'a pas, il nous
semble, toute la netteté désirable.
M. de Falloux avait à s'expliquer sur
des questions très précises. On lui'di
sait : Voiïs engagez les légitimistes à
renier le drapeau blanc ; vous avez ins
piré ou tout au moins approuvé le
manifeste du Moniteur du Loiret-, vous
êtes, en un mot, le chef des cocar
diers.— Il répond :
« La Gazette de France entre en cam
pagne au secours de l'Univers-; les cir
constances avérées que prétend connaître
M. de Lourdoueix. sont ridiculement
calomnieuses ; op me fait la guerre
pour quelques vérités loyalement écri
tes sur le parti catholique^ »
M. de Falloux, tout en eriant à la
calomnie, pouvait prononcer une pa
role claire et loyale sur la question
même qui a jeté un si vif émoi dans
son parti. Il n'en à rien fait. Le jour
n'est pas plus pur que le fond de s an
cœur; et le dit, et cela lui paraît suf
fisant. Nous le voulons bien, car cette
affaire n'est pas précisément la nôtre.
Mais M. de Falloux, prenant une atti
tude de Cincinnatus et de Triptolème
arraché au repos des champs, et mon
trant l'Univers sous" l'aile de la. Gazette,
voilà vraiment ce qui fait sourire;
La lettre de M. de Falloux n'a nulle
ment calmé les appréhensions, des fi
dèles du drapeau blanc. La Gazette de
France et l 7 Indépendant de l'Ouest, loin
de désavouer leurs attaques; restent
sur l'offensive. Si l'adhésion de quel
ques légitimistes'fusionnistes à la co
carde tricolore est certaine, il est cer
tain aussi que M: le comte de Cham
bord n'a pas donné la parole annoncée
et maintenue par; le Moniteur du Loiret.
Voici en quels termes intimidés et nua
geux, YUnion a coulé un premier dé
menti au journal d'Orléans, ou plutôt
aux personnages qui l'avaient pris
pour organe :
Une polémiqua qu'on ne saurait trop dé
plorer s'agite en ce moment entre quelques
organes de notre opinion, à l'occasion de
deux articles publiés récemment par le Mo
niteur du Loiret.
Complètement étrangère, pour sa part, à la
pensée qui a dicté ces articles regrettables,
l'Union n'a qu'à exprimer, h ce sujet, une
opinion et un vœu : c'est que de telles ques
tions, tout au moins : inopportunes,' sont de
celles que le temps et les circonstances pour
raient; seuls permettre d'agiter et de résou
dre; «'est que dans tous les cas, ces questions
doivent être réservées à une autre initiative
.que celle-de la .presse, et qu'on ne saurait
trop les soustraire à des discussions irritan-
tantes et dangereuses.. — Henri de Riancey.
On voit combien l'Union est malheu
reuse d'avoir. à désavouer les légiti
mistes tricolores, ses amis. Mais fposi-
tion oblige. Ce désaveu n'était pas
très clair d'ailleurs, ij permettait aux
gens habiles d'équivoqirer. On l'a senti,
et l'un des patrons les plus influents
du Moniteur du Loiret a infligé la lettre
suivante au rédacteur de cette il feuille,
M. Léon Lavedan :
*
Monsieur,
Dans une lettre insérée au numéro du
Moniteur du Loiret du 17 juillet dernier, vous
avez dit et maintenu que M. le comte de
Chambord acceptait le drapeau tricolore.
P'après des renseignements exacts, pris à
cette occasion, je puis vous déclarer de la
manière la plus formelle, que vous avez eié
mal informé.
Cette-question a toujours été réservée par
le prince exilé, qui crî reporte lit solution à
d'autres temps..
• • J'ai l'honneur d'être, etc.
Vicomte de T ristan,
Orléans, 26 juillet 1856.
.. Le Moniteur du Loiret a déclaré hum
blement que cetté lettre lui paraissait
de nature à clore la polémique, l'Union
a exprimé le.même avis?. La Gazette de
France ^ne s'y est pas rendue, et cela
est assôz naturél. La question est vidée
sur un point seulement, celui qui con
cerne M. le comte de Chambord; car
il est prouvé qu^ M, de Lourdoueix
avait raison d'ojjposer un démenti aux
affirmations reitérées et crédules de
M. Lavedan.
Mais la discussion reste ouverte sur
la conduite des légitimistes fusionnis-;
tes qui ont écrit ou fait écrire : Il faut
désespérer de l'avenir si nous comprenons
assez peu noire temps pour ne pas met
tre à notre chapeau une cocarde trico
lore. Ces hommes entreprenants et ac
commodants, ces hommes trop éclairés
et trop pratiques pour voir dans un
drapeau autre chose qu'une pièce d'é
toffe, ont été désavoués, mais se sont-
ils rendus? Quels étaient leurs chefs;
et que pensent les fusionnistes orléa
nistes? Que devient la fusion?
Le drapeau est un principe. Dans les
luttes politiques, il porte l'honneur du
parti, comme à Ja guerre il porte
l'honneur du régiment, de l'armée, de
la patrie. On a voulu en faire un; ins
trument d'intrigue : c'est révoltant et
maladroit.
Euqèkb VEUILU? •
; Les> cocardiers se le tinrent pour dit, et
lion put croire qu'ils ne reparaîtraient point. .
C'était une rrraur. Ils gjrd,-lient leur,", pro
jet» et semblent 1 rs garder encore, même
après que le princ.i ios a formellement <-on-
dimné.-. M
Tous les journaux reproduisent, d'a
près Y Agence I/avas , une lettre de M.'
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