Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1870-08-14
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 août 1870 14 août 1870
Description : 1870/08/14 (Numéro 1193). 1870/08/14 (Numéro 1193).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 14 Août 1870
S* 1193 — Edition quotidienne.
Dimanche 14 Août 1870
PARIS
Un an 60 fr.
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Trois mois 16
Le numéro : 15 centimes. ^
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Paris, 10, rue des Saints-Père/
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condition indispensable pour qu'il y puisse
être fait droit.
FRANCE
PARIS, 13 AOUT 1870
La Presse annonce la mort de M.
Ernest Schnaiter, notre collabora
teur. I! aurait été tué à Forbach. Ce
pendant, rien n'est venu» confirmer
absolument nos cruelles inquiétudes.
Toutes les informations qu'il nous a été
possible de recueillir demeurent jus
qu'à présent sans résultat positif.
Si ce malheur nous a frappés, nous
pensons que Schnaiter a péri faisant face
au combat. Officier d'état-major, il avait
quitté le service à cause de sa pauvreté,
pour ^demander au travail le moyen de
soutenir sa famille. Il était assez labo
rieux et assez instruit pour se faire
une situation par sa plume, et même
un nom ; mais il regrëttait amèrement
de n'avoir pas vu une bataille. Il s'est
offert et il est parti pour remplir les
fonctions de correspondant auprès de
l'armée, avec une allégresse aont ses
lettres portent le témoignage. Il n'aura
pas résisté à la tentation du feu. Il était
commensal, à Forbach, d'un ancien
camarade, M. le capitaine Migneret,
également disparu. M. Migneret avait
deux chevaux, qu'on a retrouvés sans
cavaliers.
Grâces à Dieu, Schnaiter n'avait pas
l'âme moins chrétienne que vaillante.
Il pratiquait ce qu'il croyait. Nous
sommes convaincus qu'il s'es mis en
règle avant de quitter Metz, prêt à pa
raître devant Dieu, comme ih était ré
solu à paraître devant les hommes et
devant 1 ennemi. Vivant ou mort, nous
le recommandons cependant aux priè
res de nos frères, qui savent ce que
l'imperfection humaine doit à la justi
ce de Dieu. Quant à lui, nous ne dou
tons pas que se veyant étendu sur le
champ de bataille, embrassant du
même amour sa famille et sa patrie,
il n'ait fait deux parts Île son sacrifice,
et la plus grande pour la France.
Louis Veuillot.
Le Corps législatif s'est occupé des
nombreux étrangers résidant à Paris.
M. Chevreau a annoncé que le minis
tère prendrait à leur égara des mesures,
où le gouvernement chercherait à
concilier les droits de l'humanité avec
la légitime appréhension du patrio
tisme.
M. de Montagnac a lu le rapport de
la commission chargée d'examiner la
proposition de M. J. Favre relative à la
nomination d'un comité de défense na
tionale choisi au sein de l'assemblée.
La commission conclut au rejet de
cette proposition. Sur la demande de
M. Picard, ces conclusions ont été
mises â l'ordre du jour d'aujourd'hui.
La discussion principale de la séan
ce a porté sur les effets de commerce.
Le gouvernement proposait d'en diffé
rer à un mois les échéances : M. Cré
mieux avait fait une proposition ana
logue. Lajcommission s'est arrêtée à
une autre pensée. Au lieu de prolonger
l'échéance, elle suspend les poursuites.
M. Argence était le rapporteur. La lec
ture de son travail a été accompagnée
des gémissements des auteurs de di
vers amendements. Ils se plaignaient
que le rapporteur rapportait mal leurs
pensées. Les conclusions du rapport
n'ont pas été (discutées. Le. ministre du
commerce demandait cependant l'ur
gence et la discussion immédiate. MM.
Ghagot et Picard insistaient dans le
même sens. Il s'agissait de sauver l'é
chéance du 18 août, qui, à cause du
jour de fête, se trouve cette année re
portée au 13.
MM. Ferry, Arago, Martel, deman
daient un jour d'examen. La loi est sé
rieuse, elle est délicate : elle touche
à beaucoup d'intérêts. C'est une loi
d'exception : elle ne saurait être exa
minée avec trop' de maturité. La Cham
bre s'est rangée à ce sentiment. Pour
concilier autant que possible l'examen
et la célérité des résolutions, elle a
fixé l'heure de sa séance d'aujourd'hui
"à midi, afin qu'après avoir été votée
par la Chambre, la loi puisse être sou
mise aux délibérations du Sénat et
promulguée immédiatement. On pour
rait, de la sorte, arriver encore à cou
vrir, non pas l'échéance du 15, mais
les poursuites auxquelles ces échéan
ces donneraient lieu, et qui ne peu
vent,^^n-afleun cas, commencer avant
le 16.
Une question de M. Calyet-Rogniat
a amené M. le ministre de l'intérieur
à donner lecture à la Chambre d'une
circulaire qu'il vient d'adresser aux
préfets sur l'organisation de la garde
mobile. Ces mesures énergiques, sim?
pies, rapides, ont obtenu l'assenti
ment de l'assemblée. La grande préoc
cupation de tous, du gouvernement
comme des députés, est d'organiser
une défense sérieuse de la patrie. C 'est
le sentiment et le vœu du pays tout
entier. C'est le but des sacrifices im
menses qu'il accepte avec tant décou
ragé, et qui, avec l'aide de Dieu, ne
seront pas inutiles.
Au début de la séance, M. Raspail a
interpellé le gouvernement "sur la dé
tention de M. Rochefort. M. le minis
tre de -la justice a soutenu la légalité
de la décision prise à l'égard de ce
député. Elle sera maintenue, a-t-il dit
en terminant. M. Crémieux a contesté
cette légalité. Il semble bien, en effet,
qu'elle n'est pas très-claire, et les ar
guments de M. Grandperret, un peu
brouillés eux-mêmes, ne l'ont pas ren
due très-éclatante.
La gauche toutefois a paru assez in
différente au cas deM. Rochefort. II
lui a paru que M. Crémieux, dans son
argumentation molle et un peu rabâ
cheuse, avait fait assez pour le prin
cipe. En fait, cette prison de M. Ro
chefort, si elle n'est pas d'une légalité
toute pure, accommode peut-être bien
les intérêts de M. Rochefort lui-même,
et ceux de la gauche beaucoup mieux
encore que ceux de la majorité. L'or
dre du jour a clos l'incident.
Léon Augineau.
Nous proposons au nouveau ministè •
re un acte de justice et de réparation,
qui serait en même temps une bonne
mesure financière et politique.
Des craintes déraisonnables ont mis
le gouvernement dans l'obligation d'é
tablir le cours forcé des billets de la
Banque. Cette mesure fera circuler le
papier, mais ne fera pas sortir l'ar
gent. Il se cachera comme l'or. Ce
sera une faute, une sottise, mais on
n'y pourra rien. Les monnaies divi
sionnaires elles-mêmes deviendront
rares.
L'un des moyens d'atténuer la crise
serait d'autoriser de nouveau la cir
culation des monnaies divisionnaires
pontificales. Mais il ne peut être ques
tion d'une simple tolérance. Il faut
que le gouvernement, rendant hom
mage à la vérité, reconnaisse que les
pièces pontificales sont de bon aloi et
ont absolument, comme matière, la
même valeur quales pièces françaises.
Il ne doit pas laisser, à cet égard, au
public des doutes que lui-même il n'a
point. Il le prouvera en ouvrant à cette
monnaie les caisses de l'Etat.
Nous pouvons lui garantir que cette
décision ne trouverait 'd'opposition
nulle part. Ceux même qui, par haine
de l'Eglise, ont le plus crié contre les
pièces divisionnaires pontificales, au
raient bien de la peine à ne pas les
préférér aux billets de 25 francs, que
nous aurons bientôt, et que peut-être
de plus petites coupures suivront.
Eugène Veuillot.
Trois députés, MM. Raspail, le démo
cratique châtelain d'Arcueil-Câchan;
Girault, le riche meunier qui avait re
vêtu la blouse de l'ouvrier dans sa cir
culaire électorale, et Desseaux," l'illus
tre, que le suffrage universel des
Rouennais a préféré à M. Pouyer-Quer-
tier, ont déposé des pétitions réclamant
la levée des séminaires, des frères et
des religieux. Le meunier du Cher a,
de plus, proposé que « les séminaires
et autres établissements religieux, sans
exception, soient soumis aux lois mi
litaires comme les autres citoyens, et
dans la même proportion. » Cette pro
position n'a eu que l'approbation, sans
doute ironique, de M. Gambetta, et
M. Edouard Dalloz s'est écrié : « Mais à
côté des hommes qui combattent pour
la France, laissez donc aussi quelques
âmes qui prient. »
Le mouvement qui se produit pour
la levée des frères et des séminaristes
est purement artificiel. D'un côté,
quelques journaux prêtrophobes se
font adresser journellement de préten
dues lettres de pères de famille obli
gés de partir, de mères, de femmes,
de soeurs de gardes mobiles, où l'on
demande qu'on prenne les frères et
les séminaristes avant d'enlever à
leurs familles des hommes qui leur
sont nécessaires ; mais ces lettres, si
gnées seulement d'initiales, dénoncent
leur origine par leur rédaction, et la
plupart ont été élaborées dans les bu
reaux des journaux qui les publient.
Cette malice cousue ae fil blanc n'a
d'autre but que de tromper les lecteurs
et d'empêcher les catholiques de re
procher aux feuilles révolutionaaires
ae continuer leurs attaques, lorsque
le danger devrait réunir tous les Fran
çais dans une même pensée, chasser
l'ennemi.
Quant aux pétitions, voici un exem
ple récent des procédés employés pour
récolter des signatures. Avant-hier, des
agents démocratiques circulaient par
mi les personnes venues à la Banque
pour l'escompte des valeurs, et quê
taient partout des signatures, qu'ils ob
tenaient parfois dé guerre lasse et sans
que le signataire sût trop de quoi il
était question. C'est le renouvellement,
sur une moindre échelle, de ce qui a
été fait pour l'instruction gratuite obli
gatoire et laïque, cette marotte de M.
Jules Simon. -.*•■«
.Ces pétitions et ces réclamations
roulant sur une confusion, que nous
aimons à croire involontaire. Il sem
ble que les ministres du culte catholi
que seuls sont dispensés du service
militaire. Or, il n'en est rien : les étu
diants des facultés de théologie pro
testante et les rabbins juifs jouissent
des mêmes dispenses,;et il en serait de
même des ministres des autres cultes
reconnus par l'Etat, s'il y en avait.
Quant aux membres dés congréga
tions religieuses qui ne» sont pas revê
tus du caractère sacerdotal, ils ne bé
néficient nullement de la dispense et
sont soumis au droit commun.
Mais les frères ? Les frères ne sont
pas dispensés du service militaire com
me membres d'une congrégation reli
gieuse, mais comme instituteurs pri
maires. En échange des années de
service que l'Etat demande à chaque
citoyen, les frères s'engagent à passer
dix ans dans l'enseignement primaire.
Ils sont alors dispensés au même titre
que les instituteurs primaires laïques^
et que les membres de l'Université.
Aussi ceux-là seuls profitent de la
dispense qui sont employés aux écoles
primaires publiques ou mixtes; ils në
leur servirait de rien de se consacrer
à l'enseignement dans les écoles libres.
Donc, bien loin d'être privilégiés, les
frères sont pleinement dans le droit
commun, et l'on ne peut pas demander
sans injustice qu'ils soient levés., à,
moins que les instituteurs primaires
laïques et les membres de l'université
ne partent aussi. Nous n'en sommes
pas encore, Dieu merci, réduits au
E«int de désorganiser l'instruction pu-
lique pour avoir au plus un millier
de soldats.
A, Rastoul.
CORPS LEGISLATIF
Continuation du mouvement de pé
titions contre les membres des congré
gations religieuses avec la même bonne
foi. Huit pétitions ont défilé. M. Jules
Simon a ouvert la marche par un de
ces pathos dont il a le secret. Grande
animation, et même tumulte à propos
de ces pétitions.
Déclaration de M. de Forcade La
Roquette, au nom de la commission,
que la loi sur la levée des hommes ne
touche pas aux prescriptions des lois
de 1832 et 1868 sur les exemptions et
dispenses du service ; c'est une ré
ponse indirecte aux pétitions.
Déclaration de M. le ministre de
l'instruction publique, que la Cham
bre a fait la loi de la levée, et que
c'est à elle à voir comment on l'exé
cutera.
Proposition de M. Argence et autres
députés d'élever de 1,800 millions à
2,500 million^ la limite de l'émission
des billets par la Banque de France.
M. le ministre des finances a déclaré
que le gouvernement voulait propo
ser aujourd'hui le chiffre de 2,400
millions; les deux propositions fu
sionnées ont été renvoyées de com
mun accord à la commission.
Proposition de MM. Gochery et au
tres, relative aux officiers ministériels
appelés à l'armée, qui pourront se
faire " remplacer par des suppléants
réunissant les conditions légales, et
agréés par le procureur impérial. Le
projet a été accepté par lo ministre de
la justice, et l'urgence prononcée.
La discussion sur les effets de com
merce est commencée ; M. Argence,
rapporteur, a exposé un peu longue
ment les travaux de la commission,
M. Le Cesne a pris la parole snr la dis-
cusssion générale, et il est à croire que
ce sera assez, long.
A. Rastoul.
On lit dans le Journal officiel :
Le ministre de la guerre a adressé la cir
culaire suivante :
A LL, EExc. MM. les maréchaux et généraux com
mandant les corps d'armée ;
MM. les généraux commandant les divisions et
les subdivisions territoriales; '
les préfets des départements et les sous-pré-
fûts;
les intendants et les sous-intendants mili
taires;
les chefs de corps de toutes armes ;
les chefs de légion et les commandants de
compagnie de gendarmerie ;
les commandants des dépôts de recrutement
. et de réserve.
Paris, lo 12 août.
Messieurs, conformément à l'article 2 de la
loi du 10 août 1870, tous les anciens mili
taires non mariés ou veufs sans enfants,
ayant à là date de la promulgation de cette
loi vingt-cinq ans accomplis ' et mo'ns de
trente-cinq ans, sont appelés sous les dra
peaux. „
Au reçu de la présente circulaire, ils se
ront convoqués au chef-lieu du département
de leur résidence. Cette convocation sera
faite, dans chaque commune, par voie d'affi
ches et par tous les moyens possibles de
publicité.
Ces hommes' devront se rendre au chef-
lieu du département, munis de leurs pièces
de libération, dans les trois jours qui sui
vront la publication à la commune. .
_ A leur arrivée, ils se présenteront immé
diatement à l'autorité militaire. Les hommes
dont l'aptitude au service sera constatée se
ront dirigés, lorsqu'ils le demanderont, sur
les dépôts des corps dans lesquels ils avaient
précédemment servi. Quant à ceux qui ne
demanderaient pas à rejoindre leurs anciens
corps, ils seront envoyés sur les dépôts de
leur arme le.plus'à proximité.
Ceux, au contraire, qui auront été reconnus
impropres au service, seront laissés dans
leurs foyers.
Ces anciens militaires seront armés et
équipés aussitôt après leur arrivée dans les
dépôts.
Les sous-officiers, les caporaux ou briga
diers seront réintégrés dans leurs anciens
grades au fur et à mesure des besoinsdu ser
vice.
Ne sont pas considérés comme anciens mi
litaires les hommes qui ont fait partie des
deuxièmes portions du contingent, non ap
pelées définitivement à l'activité.
Recevez, messieurs, l'assurance de ma
considération la plus distinguée.
Le ministre de la guerre,
C" de Palikao.
M. le ministre de l'intérieur vient d'adres
ser aux préfets la dépêche télégraphique sui
vante :
Paris, le 12 août 187/t.
A Messieurs les préfets
De concert avec le ministre de la guerre,
je vous charge de l'organisation des gardes
mobiles, y compris la classe de 1869.
Télégraphiez ou envoyez immédiatement
ordonnance ou estafette dans chaque com
mune. Les maires annonceront centralisation
immédiate des mobiles aux chefs-lieux de
département ou d'arrondissement. Pourvoyez
d'urgence à leur logement provisoire chez
l'habitant. Laissez soutiens de famille dans
leurs foyers. Faites revue de départ très ra
pide, mais sévère pour exemption à cause
d'infirmités, avec médecin, officier supérieur,
que désignera le général, et officier de gen
darmerie. Nous ne voulons que des hommes
très solidesT~«*dk{nez-moi nombre exact de
'Ces hommes prêta à partir, par le télégraphe,
dès que vous le connaîtrez.
L'uniforme sera blouse bleue avec cein
ture en cuir, avec galon rouge en croix sur
la manche, sac en toile avec bretelles et un
képi.
Dites-moi si vous pouvez vous procurer
ces effets chez vous en trois ou quatre jours.
Serait très préférable à un envoi de Paris
qui entraînerait lenteurs et serait peut-être
impossible. .
Les cadres recevront tuniqye en drap aux
lieux de rassemblement. Chaque homme se
-pourvoiera de deux chemises et d'une paire
de souliers. — Solde provisoire, un franc par
jour. — Délivrez mandat pour trois jours à
la fois aux commandants qui répartiront
entre capitaines. — Mobiles vivant à l'ordi
naire.
Exercez provisoirement aux fusils que
pompiers prêteront volontiers. —Action pa
triotique. — Cent fusils peuvent exercer cent
hommes de 5 heures à 7 heures matin, cent
autres de 7 à 9, ainsi de suite.
Occupez-vous jour et nuit de cette organi
sation. Je vous indiquerai lieu définitif de
rassemblement de mobiles où l'on délivrera
les armes.
Pour le ministre de l'intérieur :
Le conseiller d'Etat, directeur général,
Léon Chevreau.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Les gardes nationaux mobiles des divisions
militaires de 8 à 22 seront réunis immédiate
ment au chef-lieu de chaque département au
contingent duquel ilsappartiennent.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1". Le maréchal Bazaine est nommé
commandant en chef des 2°, 3 e et 4" corps de
l'armée du Rhin.
Art. 2. Le général Decaen est nommé
commandant du 3° corps.
Fait à Metz, le 9 août 1870.
NAPOLÉON.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit:
M. le général de division Trochu est
nommé général commandant en chef du dou
zième corps d'armée, en voie de formation îi
Chôlons-sur-Marne.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons co qui suit :
M. le général de division Vinov est nommé
général commandant en chef du 13® corps
d'armée en voie de formation à Paris.
Pour l'Empereur, etc.
. NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
M. Colson (Claude-Alexis), sous-directeur
dirigeant lo bureau de l'infanterie, est nom
mé directeur do la 2° direction du ministère
de la guerre, en remplacement de M. le gé
néral de brigade Chardon de Chaumont, ap
pelé à d'autres fonctions.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
La session ordinaire des conseils généraux
des départements, qui devait s'ouvrir le
21 août courant est ajournée.
NOUVELLES COMMUNIQUÉES PAR LE GOUVERNEMENT
Paris, 13, 9 heures 20 du matin.
Rien de nouveau du quartier général.
Le ministre de l'intérieur,
henri chevreau.
Metz, 12 août, 6 h. 10, soir.
Le major général a résigné ses fonctions,
ainsi que le général Lebrun, premier aide-
major général-.
Quelques éclaireurs ennemis se sont portés
fi la gare de Frouard. Ils ont été repoussés.
Leur officier a été fait prisonnier.
(Correspondance du quartier général.)
Pour copie conforme :
Hexni Chevreau.
Metz, 12 août, 4 h. soir.
L'état des pertes du 2 e corps est expédié ce
soir par la poste. Le maréchal Mac-Mahon
pburra vous envoyer directement celui du
1 er corps. Notre cavalerie a poussé ce malin,
une brillante reconnaissance sur Ja Nied. Les
coureurs ennemis s'avancent très loin, mais
le gros des forces est en arrière.
(Correspondance du quartier général.)
Pour copie conforme :
chevandier de valdrome,
Le 12 e corps, dont le commandement est
confié à M. le général de division Trochu,
et qui sous trois jours sera complètement
formé à Châlons-sur-Marne, doit avoir un
effectif de plus de 35,000 hommes.
L'organisation du 13° corps, qui doit être
formé sous Paris, et dont l'effectif sera au
moins égal au précédent, sera terminée dans
huit jours ; ce corps, ainsi qu'on l'a vu plus
haut, est placé sous le commandement deM.
le général de division Vinoy.
M. le général Chardon de Chaumont,
qu'un récent décret avait appelé aux fonc
tions de directeur de l'infanterie, est nom
mé au commandement d'une brigade active.
Les départements
12 août.
L'opinidn de toute la presse libérale de
province sur le nouveau cabinet" peut se ré
sumer ainsi ^ll ne s'agit pas delà couleur
politique du nouveau ministère. C'est le mi
nistère de la 'défense nationale, pas autre
chose.
Rouen. — La garde nationale s'organise
avec la plus grande activité.
Béarnais. — Les volontaires affluent au
chef-lieu du département.
Alençon, Clermont-Ferrand, Tulle. — Or
ganisation de comités de dons patriotiques.
Lyon, Marseille. — Si le peuple demande
des armes, ce n'est que pour marcher à l'en
nemi.
Langres. — Départ enthousiaste des jeunes
gens de la classe de 1869. Les gardes fores
tiers sont organisés en compagnies de guides
et marchent avec les francs-tireurs. — Enrô
lements considérables. — Armement des
gardes mobiles.
Versailles. — Organisation de compagnies
do francs-tireurs.
. Lille. — Dons patriotiques considérables.
— Nombreux engagements volontaires.
Bordeaux. — La garde nationale est placée
sous les ordres d'anciens officiers de l'armée.
— Formation en compagnies des matelote et
préposés de douanes:
Angers. — Nombreux engagements volon
taires et dons patriotiques.
— Clermont-Ferrand. — Formation d'un co
mité pour l'habillement des volontaires, sous
la direction de M. le comte de Chabrol et de
M. le baron Tharreau, préfet du Puy-de-
Dôme.
: :—^
Nouvelles de la guerre
Les dernières pluies ont considérablement
grossi lo Rhin.
La brasserie Reuter, au sujet de laquelle
des bruits alarmants ont été mis en circula
tion, est située sur le point culminant du
plateau d'Ivry, à 1,500 mètres des fortifica
tions.
Les caves ont été visitées par les soins du
commandant du fort d'Ivry et reconnues sans
danger pour le fort.
Frankfurten-journal, du 10 août.
Des Français ont fait mine de se rendre
quand nous leur avons crié : Bas les armes !
ils nous couchèrent en joue, et firent feu sur
nous ; nous les avons taillés en pièces. D'au
tres feignant d'être blessés, quand nous les
eûmes dépassés, se relevèrent et tirèrent
sur nous.
Gazelle de Francfort , du 10 août :
Les habitants de Wœrth ayant tiré sur
les Prussiens et exercé des cruautés sur les
blessés allemands, leur ville a été traitée en
ennemie. 20 des coupables ont été fusillés
sur-le-champ.
Gazette de Cologne du 11 août :
(Carlsruhe.) Les Français ne respectent
pas la convention de Genève. Dans leurs
ambulances on ne soigne que les blessés de
leur nationalité.
Le fait est faux. Nous sommes autorisés à
le démentir énergiquement.
Basler Nachrieten du 11 août :
Les Prussiens avouent qu'ils ont fusillé
26 paysans alsaciens qui, fanatisés par les
prêtres, s'étaient attaqués à des blessés et à
des hommes sans défense.
Encore une calomnie ! Bientôt nous n'au
rons plus à les compter.
Times , du 12 août :
Dans l'affaire de Wœrth, le maréchal Mac-
Mahon a admirablement manié ses troupes
enjace de forces écrasantes, et les ennemis
eux-mêmes rendent témoignage à l'habileté
avec laquelle il a fait exécuter un change
ment de front sous le feu, en retirant sa gau
che, et pris une nouvelle position' pour son
artillerie.
Les pertes des 'Allemands sont à coup sûr
énormes. Dans le 7° régiment d'infanterie
Erussien, sur 84 officiers, il y a eu 75 tués ou
lessés : c'est du moins ce que l'on dit. —
Une compagnie du même régiment a perdu'
200 hommes.
Je le prouve.
Les Prussiens,'apprenant qu'une alliance
-se concluait entre la France, l'Autriche, l'I-,
talie et le Danemark, ont voulu nous écraser
avant que iios alliés entrassent en ligne.
Réunissant toutes leurs troupes en deux
arnii'es, ils les ont lancées sur nous à toute
vapeur.
Leur plan était celui-ci :
Ecraser l'aile droite française et nous cou
per de Strasbourg;
Ecraser l'aile gauche et nous couper de
Metz ;
Se concentrer et écraser le centre.
C'était donc une bataille de trois jours
qu'ils nous livraient, — espérant en trois
jours nous anéantir.
Ce coup de désespoir, — car c'en était un'; '
-r aurait réussi sans l'énergie de nos soldats. "
L'histoire dira que le général Douay et
ses huit mille hommes ont sauvé la France.
Aujourd'hui, notre aile droite n'est pas
écrasée et n'est pa3 coupée de Strasbourg ;
Notre aile gauche n'est pas écrasée et n'est
pas coupée de Metz;
Notre centre est intact.
Quant aux Prussiens, ils sont à bout de'
souffle.
Ils n'ont plus qu'à livrer une bataille qui
pour nous ne serait pas décisive si nous
étions battus, — mais qui deviendrait pour
eux un désastre en cas d'échec; — ils se
raient forcés de rétrograder et de repasser le
Rhin.
Que feront-ils ? nous le saurons dans quel
ques heures; mais hardiment nous pouvons
affirmer que leur tentative est avortée, et que
le succès définitif, si nous avons la volonté,
l'énergie nécessaires, est à nous.
Voilà la [situation; elle est claire; elle est
nette. — Les plus embarrassés en ce mo
ment, ce ne sont pas les Français, — ce sont
les Prussiens.
On lit dans le Moniteur :
Un de nos abonnés, commandant à l'armée du
Rhin, nous adresse la lettre suivante :
" Notre situation est excellente.
Voici, d'après des informations qui parais
sent sérieuses et sûres, les forces respectives
en présence devant Metz et Nancy :
Le maréchal Bazaine dispose de 170,000
hommes, et a en face de lui l'armée du
prince Frédéric-CharleF, composée de 200,000
à 225,000 hommes au plus. -
Le maréchal Mac-Mahon commande à
50,000 hommes, y compris lé corps du géné
ral de Failly, et il a derrière lui le corps du
maréchal Canrobert, soit au moins 30,000
hommes, que 40,000 hommes, de renfort sont
en train de rejoindre. ■
Devant eux se trouve l'armée du prince de
Prusse, qui n'a jamais excédé 110 à 120,000
hommes, et dont l'effectif est aujourd'hui
sensiblement réduit.
Donc environ 250,000 Français d'un côté
et de l'autre 325,000 Prussiens au maximum^
L'enceinte fortifiée de Paris , érigée en
vertu de la loi du 4 avril 1841, a 38,000 mè
tres, près de 10 lieues de longueur.
Il y a 98 bastions, de chacun 400 mètres
environ.
La zone de servitude est fixée à 250 mè
tres.
Le rempârt est percé d'une centaine de
portes, petites et grandes, qu'il faut pro
téger.
Les 17 forts qui protègent l'enceinte sont
armés déjà.
Une compagnie de francs-tireurs s'orga
nise dans lu quartier des Halles et de la rue
de Rivoli.
Les enrôlements sont surtout nombreux
dans le onzième arrondissement. Rue de la
Roquette, la maison Schlosser occupe 280
ouvriers. Le père de famille et son fils par
tent demain avec 255 hommes qu'ils ont ha
billés à leurs frais, et se rendent à Saverne,
en francs-tireurs.
La mère reste seule avec 25 ouvriers pour
diriger la maison.
Un témoin oculaire nous a raconté, dit le
Peuple français, le fait suivant :
Sur la place de la Concorde, un prêtre a
été entouré par une bande et insulté.
M. Dugué de la Fauconnerie, qui traver
sait la place pour se rendre au Corps législa
tif, témoin de ce spectacle, s'est élancé hors
de sa voiture, et, courant à la défense de
l'ecclésiastique, a vivement apostrophé la
foule :
« Vous dites à ce prêtre d'aller à la fron
tière ! s'est écrié l'honorable député. Pour
quoi n'y courez-vous pas vous-mêmes, au lieu
de faire du désordre, et d'outrager un hom
me digne de vos respects ? »
Les insulteurs, intimidés par ce langage, se
sont aussitôt dispersés.
La mort du général Douay, dit le Moni
teur, a été un de ces traits d'héroïsme antique
devant lesquels les éloges eux-mêmes se tai
sent pour laisser le fait dans sa sublime nu
dité :
A l'heure où la bataille fut perdue pour
lui, devant la mort, le nombre, il descendit
de son cheval, qu'il abattit d'un coup de pis
tolet, et après avoir donné à ses officiers
d'ordonnance les derniers ordres, il se mit à
gravir à pied, l'épée à la main, la colline du
haut de laquelle pleuvait, sur ses derniers
braves et lui, une grêle de balles.
Quelques-uns tentèrent de l'arracher à la
mort : tout fut inutile. Il continua son as
cension, on montrant le sommet...
On tombe, à chaque pas, on tombe encore,
on tombe toujours. Lui seul est épargné ;
mais, impassible, il regarde l'ennemi, et, le.
front haut, l'œil en feu, il avance à travers
des lignes d'hommes fauchés par les balles.
Tout à coup, il s'arrête et chancelle.
Un soldat que les balles avaient laissé de
bout court à lui.
Le général Douay était mort.
, Lorsque le 9 e cuirassiers a chargé à Fros-
chwiller, le lieutenant Billet, fils du colonel,
a chargé quatre fois avec la mâchoire empor
tée par une balle. Son père a dû le faire em
porter de force à l'ambulance au moment de
la cinquième charge, oîi lui-même a été tué.
Les prodiges de Valeur n'ont pas manqué
dans ce glorieux combat de Reischoffen.
Entre - autres, un fait héroïque s'est pro
duit. -
Le drapeau d'un régiment de ligne a chan
gé 27 fois de main.
C'est dire que le porte-drapeau est mort et
a été remplacé 27 fois.
Voilà le génie français dans toute sa réa
lité. ( Constitutionnel.)
S* 1193 — Edition quotidienne.
Dimanche 14 Août 1870
PARIS
Un an 60 fr.
Six mois... 31
Trois mois 16
Le numéro : 15 centimes. ^
bureaux / 's
Paris, 10, rue des Saints-Père/
On s'abonne, à Rome, au bureau de la Civiltu iitlolka^ t \ f.: t s
via del Gesu, 61. \ ^ l - /
DÉPARTEMENTS ,
Un an... 66 fr,'
Six mois 34
Trois mois !8
/ Édition semi-quotidienne
Un an. 36 fr^-Six mois, 19 fr.—Trois mois, 10 fr.
^hfnivtùAe. soriVadressês.
AltHOSICES
KM. Ch. LAGPiANCE, CERF et C>°, 6, plsej^fa Bourie.
Imp: Ad Lainê^rufijlfla-SrinTs-Pères, il-
Ceux de nos souscripteurs dont F abon
nement expire le 15 août sont priés de
le renouveler le plus promptement possible,
s'ils ne veulent pas éprouver ae retard
dans F envoi du journal.
Il est indispensable de joindre la der
nière bande à la demande de renouvelle
ment , ainsi qu'aux réclamations pour
changement d'adresse ou autres.
Le mode le plus simple et le plus
prompt- est l'envoi d'un bon sur la poste
ou d'un mandat à vue sur Paris, à F ordre
du Gérant.
AVIS IMPORTANT
Plusieurs de nos abonnés nous écrivent
pour faire changer leur édition ou leur
adresse. Nous devons leur rappeler que
toute demande ou réclamation, de quelque
jïature quelle soit, doit être accompagnée
d'une dernière bande imprimée. C'est Une
condition indispensable pour qu'il y puisse
être fait droit.
FRANCE
PARIS, 13 AOUT 1870
La Presse annonce la mort de M.
Ernest Schnaiter, notre collabora
teur. I! aurait été tué à Forbach. Ce
pendant, rien n'est venu» confirmer
absolument nos cruelles inquiétudes.
Toutes les informations qu'il nous a été
possible de recueillir demeurent jus
qu'à présent sans résultat positif.
Si ce malheur nous a frappés, nous
pensons que Schnaiter a péri faisant face
au combat. Officier d'état-major, il avait
quitté le service à cause de sa pauvreté,
pour ^demander au travail le moyen de
soutenir sa famille. Il était assez labo
rieux et assez instruit pour se faire
une situation par sa plume, et même
un nom ; mais il regrëttait amèrement
de n'avoir pas vu une bataille. Il s'est
offert et il est parti pour remplir les
fonctions de correspondant auprès de
l'armée, avec une allégresse aont ses
lettres portent le témoignage. Il n'aura
pas résisté à la tentation du feu. Il était
commensal, à Forbach, d'un ancien
camarade, M. le capitaine Migneret,
également disparu. M. Migneret avait
deux chevaux, qu'on a retrouvés sans
cavaliers.
Grâces à Dieu, Schnaiter n'avait pas
l'âme moins chrétienne que vaillante.
Il pratiquait ce qu'il croyait. Nous
sommes convaincus qu'il s'es mis en
règle avant de quitter Metz, prêt à pa
raître devant Dieu, comme ih était ré
solu à paraître devant les hommes et
devant 1 ennemi. Vivant ou mort, nous
le recommandons cependant aux priè
res de nos frères, qui savent ce que
l'imperfection humaine doit à la justi
ce de Dieu. Quant à lui, nous ne dou
tons pas que se veyant étendu sur le
champ de bataille, embrassant du
même amour sa famille et sa patrie,
il n'ait fait deux parts Île son sacrifice,
et la plus grande pour la France.
Louis Veuillot.
Le Corps législatif s'est occupé des
nombreux étrangers résidant à Paris.
M. Chevreau a annoncé que le minis
tère prendrait à leur égara des mesures,
où le gouvernement chercherait à
concilier les droits de l'humanité avec
la légitime appréhension du patrio
tisme.
M. de Montagnac a lu le rapport de
la commission chargée d'examiner la
proposition de M. J. Favre relative à la
nomination d'un comité de défense na
tionale choisi au sein de l'assemblée.
La commission conclut au rejet de
cette proposition. Sur la demande de
M. Picard, ces conclusions ont été
mises â l'ordre du jour d'aujourd'hui.
La discussion principale de la séan
ce a porté sur les effets de commerce.
Le gouvernement proposait d'en diffé
rer à un mois les échéances : M. Cré
mieux avait fait une proposition ana
logue. Lajcommission s'est arrêtée à
une autre pensée. Au lieu de prolonger
l'échéance, elle suspend les poursuites.
M. Argence était le rapporteur. La lec
ture de son travail a été accompagnée
des gémissements des auteurs de di
vers amendements. Ils se plaignaient
que le rapporteur rapportait mal leurs
pensées. Les conclusions du rapport
n'ont pas été (discutées. Le. ministre du
commerce demandait cependant l'ur
gence et la discussion immédiate. MM.
Ghagot et Picard insistaient dans le
même sens. Il s'agissait de sauver l'é
chéance du 18 août, qui, à cause du
jour de fête, se trouve cette année re
portée au 13.
MM. Ferry, Arago, Martel, deman
daient un jour d'examen. La loi est sé
rieuse, elle est délicate : elle touche
à beaucoup d'intérêts. C'est une loi
d'exception : elle ne saurait être exa
minée avec trop' de maturité. La Cham
bre s'est rangée à ce sentiment. Pour
concilier autant que possible l'examen
et la célérité des résolutions, elle a
fixé l'heure de sa séance d'aujourd'hui
"à midi, afin qu'après avoir été votée
par la Chambre, la loi puisse être sou
mise aux délibérations du Sénat et
promulguée immédiatement. On pour
rait, de la sorte, arriver encore à cou
vrir, non pas l'échéance du 15, mais
les poursuites auxquelles ces échéan
ces donneraient lieu, et qui ne peu
vent,^^n-afleun cas, commencer avant
le 16.
Une question de M. Calyet-Rogniat
a amené M. le ministre de l'intérieur
à donner lecture à la Chambre d'une
circulaire qu'il vient d'adresser aux
préfets sur l'organisation de la garde
mobile. Ces mesures énergiques, sim?
pies, rapides, ont obtenu l'assenti
ment de l'assemblée. La grande préoc
cupation de tous, du gouvernement
comme des députés, est d'organiser
une défense sérieuse de la patrie. C 'est
le sentiment et le vœu du pays tout
entier. C'est le but des sacrifices im
menses qu'il accepte avec tant décou
ragé, et qui, avec l'aide de Dieu, ne
seront pas inutiles.
Au début de la séance, M. Raspail a
interpellé le gouvernement "sur la dé
tention de M. Rochefort. M. le minis
tre de -la justice a soutenu la légalité
de la décision prise à l'égard de ce
député. Elle sera maintenue, a-t-il dit
en terminant. M. Crémieux a contesté
cette légalité. Il semble bien, en effet,
qu'elle n'est pas très-claire, et les ar
guments de M. Grandperret, un peu
brouillés eux-mêmes, ne l'ont pas ren
due très-éclatante.
La gauche toutefois a paru assez in
différente au cas deM. Rochefort. II
lui a paru que M. Crémieux, dans son
argumentation molle et un peu rabâ
cheuse, avait fait assez pour le prin
cipe. En fait, cette prison de M. Ro
chefort, si elle n'est pas d'une légalité
toute pure, accommode peut-être bien
les intérêts de M. Rochefort lui-même,
et ceux de la gauche beaucoup mieux
encore que ceux de la majorité. L'or
dre du jour a clos l'incident.
Léon Augineau.
Nous proposons au nouveau ministè •
re un acte de justice et de réparation,
qui serait en même temps une bonne
mesure financière et politique.
Des craintes déraisonnables ont mis
le gouvernement dans l'obligation d'é
tablir le cours forcé des billets de la
Banque. Cette mesure fera circuler le
papier, mais ne fera pas sortir l'ar
gent. Il se cachera comme l'or. Ce
sera une faute, une sottise, mais on
n'y pourra rien. Les monnaies divi
sionnaires elles-mêmes deviendront
rares.
L'un des moyens d'atténuer la crise
serait d'autoriser de nouveau la cir
culation des monnaies divisionnaires
pontificales. Mais il ne peut être ques
tion d'une simple tolérance. Il faut
que le gouvernement, rendant hom
mage à la vérité, reconnaisse que les
pièces pontificales sont de bon aloi et
ont absolument, comme matière, la
même valeur quales pièces françaises.
Il ne doit pas laisser, à cet égard, au
public des doutes que lui-même il n'a
point. Il le prouvera en ouvrant à cette
monnaie les caisses de l'Etat.
Nous pouvons lui garantir que cette
décision ne trouverait 'd'opposition
nulle part. Ceux même qui, par haine
de l'Eglise, ont le plus crié contre les
pièces divisionnaires pontificales, au
raient bien de la peine à ne pas les
préférér aux billets de 25 francs, que
nous aurons bientôt, et que peut-être
de plus petites coupures suivront.
Eugène Veuillot.
Trois députés, MM. Raspail, le démo
cratique châtelain d'Arcueil-Câchan;
Girault, le riche meunier qui avait re
vêtu la blouse de l'ouvrier dans sa cir
culaire électorale, et Desseaux," l'illus
tre, que le suffrage universel des
Rouennais a préféré à M. Pouyer-Quer-
tier, ont déposé des pétitions réclamant
la levée des séminaires, des frères et
des religieux. Le meunier du Cher a,
de plus, proposé que « les séminaires
et autres établissements religieux, sans
exception, soient soumis aux lois mi
litaires comme les autres citoyens, et
dans la même proportion. » Cette pro
position n'a eu que l'approbation, sans
doute ironique, de M. Gambetta, et
M. Edouard Dalloz s'est écrié : « Mais à
côté des hommes qui combattent pour
la France, laissez donc aussi quelques
âmes qui prient. »
Le mouvement qui se produit pour
la levée des frères et des séminaristes
est purement artificiel. D'un côté,
quelques journaux prêtrophobes se
font adresser journellement de préten
dues lettres de pères de famille obli
gés de partir, de mères, de femmes,
de soeurs de gardes mobiles, où l'on
demande qu'on prenne les frères et
les séminaristes avant d'enlever à
leurs familles des hommes qui leur
sont nécessaires ; mais ces lettres, si
gnées seulement d'initiales, dénoncent
leur origine par leur rédaction, et la
plupart ont été élaborées dans les bu
reaux des journaux qui les publient.
Cette malice cousue ae fil blanc n'a
d'autre but que de tromper les lecteurs
et d'empêcher les catholiques de re
procher aux feuilles révolutionaaires
ae continuer leurs attaques, lorsque
le danger devrait réunir tous les Fran
çais dans une même pensée, chasser
l'ennemi.
Quant aux pétitions, voici un exem
ple récent des procédés employés pour
récolter des signatures. Avant-hier, des
agents démocratiques circulaient par
mi les personnes venues à la Banque
pour l'escompte des valeurs, et quê
taient partout des signatures, qu'ils ob
tenaient parfois dé guerre lasse et sans
que le signataire sût trop de quoi il
était question. C'est le renouvellement,
sur une moindre échelle, de ce qui a
été fait pour l'instruction gratuite obli
gatoire et laïque, cette marotte de M.
Jules Simon. -.*•■«
.Ces pétitions et ces réclamations
roulant sur une confusion, que nous
aimons à croire involontaire. Il sem
ble que les ministres du culte catholi
que seuls sont dispensés du service
militaire. Or, il n'en est rien : les étu
diants des facultés de théologie pro
testante et les rabbins juifs jouissent
des mêmes dispenses,;et il en serait de
même des ministres des autres cultes
reconnus par l'Etat, s'il y en avait.
Quant aux membres dés congréga
tions religieuses qui ne» sont pas revê
tus du caractère sacerdotal, ils ne bé
néficient nullement de la dispense et
sont soumis au droit commun.
Mais les frères ? Les frères ne sont
pas dispensés du service militaire com
me membres d'une congrégation reli
gieuse, mais comme instituteurs pri
maires. En échange des années de
service que l'Etat demande à chaque
citoyen, les frères s'engagent à passer
dix ans dans l'enseignement primaire.
Ils sont alors dispensés au même titre
que les instituteurs primaires laïques^
et que les membres de l'Université.
Aussi ceux-là seuls profitent de la
dispense qui sont employés aux écoles
primaires publiques ou mixtes; ils në
leur servirait de rien de se consacrer
à l'enseignement dans les écoles libres.
Donc, bien loin d'être privilégiés, les
frères sont pleinement dans le droit
commun, et l'on ne peut pas demander
sans injustice qu'ils soient levés., à,
moins que les instituteurs primaires
laïques et les membres de l'université
ne partent aussi. Nous n'en sommes
pas encore, Dieu merci, réduits au
E«int de désorganiser l'instruction pu-
lique pour avoir au plus un millier
de soldats.
A, Rastoul.
CORPS LEGISLATIF
Continuation du mouvement de pé
titions contre les membres des congré
gations religieuses avec la même bonne
foi. Huit pétitions ont défilé. M. Jules
Simon a ouvert la marche par un de
ces pathos dont il a le secret. Grande
animation, et même tumulte à propos
de ces pétitions.
Déclaration de M. de Forcade La
Roquette, au nom de la commission,
que la loi sur la levée des hommes ne
touche pas aux prescriptions des lois
de 1832 et 1868 sur les exemptions et
dispenses du service ; c'est une ré
ponse indirecte aux pétitions.
Déclaration de M. le ministre de
l'instruction publique, que la Cham
bre a fait la loi de la levée, et que
c'est à elle à voir comment on l'exé
cutera.
Proposition de M. Argence et autres
députés d'élever de 1,800 millions à
2,500 million^ la limite de l'émission
des billets par la Banque de France.
M. le ministre des finances a déclaré
que le gouvernement voulait propo
ser aujourd'hui le chiffre de 2,400
millions; les deux propositions fu
sionnées ont été renvoyées de com
mun accord à la commission.
Proposition de MM. Gochery et au
tres, relative aux officiers ministériels
appelés à l'armée, qui pourront se
faire " remplacer par des suppléants
réunissant les conditions légales, et
agréés par le procureur impérial. Le
projet a été accepté par lo ministre de
la justice, et l'urgence prononcée.
La discussion sur les effets de com
merce est commencée ; M. Argence,
rapporteur, a exposé un peu longue
ment les travaux de la commission,
M. Le Cesne a pris la parole snr la dis-
cusssion générale, et il est à croire que
ce sera assez, long.
A. Rastoul.
On lit dans le Journal officiel :
Le ministre de la guerre a adressé la cir
culaire suivante :
A LL, EExc. MM. les maréchaux et généraux com
mandant les corps d'armée ;
MM. les généraux commandant les divisions et
les subdivisions territoriales; '
les préfets des départements et les sous-pré-
fûts;
les intendants et les sous-intendants mili
taires;
les chefs de corps de toutes armes ;
les chefs de légion et les commandants de
compagnie de gendarmerie ;
les commandants des dépôts de recrutement
. et de réserve.
Paris, lo 12 août.
Messieurs, conformément à l'article 2 de la
loi du 10 août 1870, tous les anciens mili
taires non mariés ou veufs sans enfants,
ayant à là date de la promulgation de cette
loi vingt-cinq ans accomplis ' et mo'ns de
trente-cinq ans, sont appelés sous les dra
peaux. „
Au reçu de la présente circulaire, ils se
ront convoqués au chef-lieu du département
de leur résidence. Cette convocation sera
faite, dans chaque commune, par voie d'affi
ches et par tous les moyens possibles de
publicité.
Ces hommes' devront se rendre au chef-
lieu du département, munis de leurs pièces
de libération, dans les trois jours qui sui
vront la publication à la commune. .
_ A leur arrivée, ils se présenteront immé
diatement à l'autorité militaire. Les hommes
dont l'aptitude au service sera constatée se
ront dirigés, lorsqu'ils le demanderont, sur
les dépôts des corps dans lesquels ils avaient
précédemment servi. Quant à ceux qui ne
demanderaient pas à rejoindre leurs anciens
corps, ils seront envoyés sur les dépôts de
leur arme le.plus'à proximité.
Ceux, au contraire, qui auront été reconnus
impropres au service, seront laissés dans
leurs foyers.
Ces anciens militaires seront armés et
équipés aussitôt après leur arrivée dans les
dépôts.
Les sous-officiers, les caporaux ou briga
diers seront réintégrés dans leurs anciens
grades au fur et à mesure des besoinsdu ser
vice.
Ne sont pas considérés comme anciens mi
litaires les hommes qui ont fait partie des
deuxièmes portions du contingent, non ap
pelées définitivement à l'activité.
Recevez, messieurs, l'assurance de ma
considération la plus distinguée.
Le ministre de la guerre,
C" de Palikao.
M. le ministre de l'intérieur vient d'adres
ser aux préfets la dépêche télégraphique sui
vante :
Paris, le 12 août 187/t.
A Messieurs les préfets
De concert avec le ministre de la guerre,
je vous charge de l'organisation des gardes
mobiles, y compris la classe de 1869.
Télégraphiez ou envoyez immédiatement
ordonnance ou estafette dans chaque com
mune. Les maires annonceront centralisation
immédiate des mobiles aux chefs-lieux de
département ou d'arrondissement. Pourvoyez
d'urgence à leur logement provisoire chez
l'habitant. Laissez soutiens de famille dans
leurs foyers. Faites revue de départ très ra
pide, mais sévère pour exemption à cause
d'infirmités, avec médecin, officier supérieur,
que désignera le général, et officier de gen
darmerie. Nous ne voulons que des hommes
très solidesT~«*dk{nez-moi nombre exact de
'Ces hommes prêta à partir, par le télégraphe,
dès que vous le connaîtrez.
L'uniforme sera blouse bleue avec cein
ture en cuir, avec galon rouge en croix sur
la manche, sac en toile avec bretelles et un
képi.
Dites-moi si vous pouvez vous procurer
ces effets chez vous en trois ou quatre jours.
Serait très préférable à un envoi de Paris
qui entraînerait lenteurs et serait peut-être
impossible. .
Les cadres recevront tuniqye en drap aux
lieux de rassemblement. Chaque homme se
-pourvoiera de deux chemises et d'une paire
de souliers. — Solde provisoire, un franc par
jour. — Délivrez mandat pour trois jours à
la fois aux commandants qui répartiront
entre capitaines. — Mobiles vivant à l'ordi
naire.
Exercez provisoirement aux fusils que
pompiers prêteront volontiers. —Action pa
triotique. — Cent fusils peuvent exercer cent
hommes de 5 heures à 7 heures matin, cent
autres de 7 à 9, ainsi de suite.
Occupez-vous jour et nuit de cette organi
sation. Je vous indiquerai lieu définitif de
rassemblement de mobiles où l'on délivrera
les armes.
Pour le ministre de l'intérieur :
Le conseiller d'Etat, directeur général,
Léon Chevreau.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Les gardes nationaux mobiles des divisions
militaires de 8 à 22 seront réunis immédiate
ment au chef-lieu de chaque département au
contingent duquel ilsappartiennent.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1". Le maréchal Bazaine est nommé
commandant en chef des 2°, 3 e et 4" corps de
l'armée du Rhin.
Art. 2. Le général Decaen est nommé
commandant du 3° corps.
Fait à Metz, le 9 août 1870.
NAPOLÉON.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit:
M. le général de division Trochu est
nommé général commandant en chef du dou
zième corps d'armée, en voie de formation îi
Chôlons-sur-Marne.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons co qui suit :
M. le général de division Vinov est nommé
général commandant en chef du 13® corps
d'armée en voie de formation à Paris.
Pour l'Empereur, etc.
. NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
M. Colson (Claude-Alexis), sous-directeur
dirigeant lo bureau de l'infanterie, est nom
mé directeur do la 2° direction du ministère
de la guerre, en remplacement de M. le gé
néral de brigade Chardon de Chaumont, ap
pelé à d'autres fonctions.
Pour l'Empereur, etc.
NAPOLÉON, etc.,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
La session ordinaire des conseils généraux
des départements, qui devait s'ouvrir le
21 août courant est ajournée.
NOUVELLES COMMUNIQUÉES PAR LE GOUVERNEMENT
Paris, 13, 9 heures 20 du matin.
Rien de nouveau du quartier général.
Le ministre de l'intérieur,
henri chevreau.
Metz, 12 août, 6 h. 10, soir.
Le major général a résigné ses fonctions,
ainsi que le général Lebrun, premier aide-
major général-.
Quelques éclaireurs ennemis se sont portés
fi la gare de Frouard. Ils ont été repoussés.
Leur officier a été fait prisonnier.
(Correspondance du quartier général.)
Pour copie conforme :
Hexni Chevreau.
Metz, 12 août, 4 h. soir.
L'état des pertes du 2 e corps est expédié ce
soir par la poste. Le maréchal Mac-Mahon
pburra vous envoyer directement celui du
1 er corps. Notre cavalerie a poussé ce malin,
une brillante reconnaissance sur Ja Nied. Les
coureurs ennemis s'avancent très loin, mais
le gros des forces est en arrière.
(Correspondance du quartier général.)
Pour copie conforme :
chevandier de valdrome,
Le 12 e corps, dont le commandement est
confié à M. le général de division Trochu,
et qui sous trois jours sera complètement
formé à Châlons-sur-Marne, doit avoir un
effectif de plus de 35,000 hommes.
L'organisation du 13° corps, qui doit être
formé sous Paris, et dont l'effectif sera au
moins égal au précédent, sera terminée dans
huit jours ; ce corps, ainsi qu'on l'a vu plus
haut, est placé sous le commandement deM.
le général de division Vinoy.
M. le général Chardon de Chaumont,
qu'un récent décret avait appelé aux fonc
tions de directeur de l'infanterie, est nom
mé au commandement d'une brigade active.
Les départements
12 août.
L'opinidn de toute la presse libérale de
province sur le nouveau cabinet" peut se ré
sumer ainsi ^ll ne s'agit pas delà couleur
politique du nouveau ministère. C'est le mi
nistère de la 'défense nationale, pas autre
chose.
Rouen. — La garde nationale s'organise
avec la plus grande activité.
Béarnais. — Les volontaires affluent au
chef-lieu du département.
Alençon, Clermont-Ferrand, Tulle. — Or
ganisation de comités de dons patriotiques.
Lyon, Marseille. — Si le peuple demande
des armes, ce n'est que pour marcher à l'en
nemi.
Langres. — Départ enthousiaste des jeunes
gens de la classe de 1869. Les gardes fores
tiers sont organisés en compagnies de guides
et marchent avec les francs-tireurs. — Enrô
lements considérables. — Armement des
gardes mobiles.
Versailles. — Organisation de compagnies
do francs-tireurs.
. Lille. — Dons patriotiques considérables.
— Nombreux engagements volontaires.
Bordeaux. — La garde nationale est placée
sous les ordres d'anciens officiers de l'armée.
— Formation en compagnies des matelote et
préposés de douanes:
Angers. — Nombreux engagements volon
taires et dons patriotiques.
— Clermont-Ferrand. — Formation d'un co
mité pour l'habillement des volontaires, sous
la direction de M. le comte de Chabrol et de
M. le baron Tharreau, préfet du Puy-de-
Dôme.
: :—^
Nouvelles de la guerre
Les dernières pluies ont considérablement
grossi lo Rhin.
La brasserie Reuter, au sujet de laquelle
des bruits alarmants ont été mis en circula
tion, est située sur le point culminant du
plateau d'Ivry, à 1,500 mètres des fortifica
tions.
Les caves ont été visitées par les soins du
commandant du fort d'Ivry et reconnues sans
danger pour le fort.
Frankfurten-journal, du 10 août.
Des Français ont fait mine de se rendre
quand nous leur avons crié : Bas les armes !
ils nous couchèrent en joue, et firent feu sur
nous ; nous les avons taillés en pièces. D'au
tres feignant d'être blessés, quand nous les
eûmes dépassés, se relevèrent et tirèrent
sur nous.
Gazelle de Francfort , du 10 août :
Les habitants de Wœrth ayant tiré sur
les Prussiens et exercé des cruautés sur les
blessés allemands, leur ville a été traitée en
ennemie. 20 des coupables ont été fusillés
sur-le-champ.
Gazette de Cologne du 11 août :
(Carlsruhe.) Les Français ne respectent
pas la convention de Genève. Dans leurs
ambulances on ne soigne que les blessés de
leur nationalité.
Le fait est faux. Nous sommes autorisés à
le démentir énergiquement.
Basler Nachrieten du 11 août :
Les Prussiens avouent qu'ils ont fusillé
26 paysans alsaciens qui, fanatisés par les
prêtres, s'étaient attaqués à des blessés et à
des hommes sans défense.
Encore une calomnie ! Bientôt nous n'au
rons plus à les compter.
Times , du 12 août :
Dans l'affaire de Wœrth, le maréchal Mac-
Mahon a admirablement manié ses troupes
enjace de forces écrasantes, et les ennemis
eux-mêmes rendent témoignage à l'habileté
avec laquelle il a fait exécuter un change
ment de front sous le feu, en retirant sa gau
che, et pris une nouvelle position' pour son
artillerie.
Les pertes des 'Allemands sont à coup sûr
énormes. Dans le 7° régiment d'infanterie
Erussien, sur 84 officiers, il y a eu 75 tués ou
lessés : c'est du moins ce que l'on dit. —
Une compagnie du même régiment a perdu'
200 hommes.
Je le prouve.
Les Prussiens,'apprenant qu'une alliance
-se concluait entre la France, l'Autriche, l'I-,
talie et le Danemark, ont voulu nous écraser
avant que iios alliés entrassent en ligne.
Réunissant toutes leurs troupes en deux
arnii'es, ils les ont lancées sur nous à toute
vapeur.
Leur plan était celui-ci :
Ecraser l'aile droite française et nous cou
per de Strasbourg;
Ecraser l'aile gauche et nous couper de
Metz ;
Se concentrer et écraser le centre.
C'était donc une bataille de trois jours
qu'ils nous livraient, — espérant en trois
jours nous anéantir.
Ce coup de désespoir, — car c'en était un'; '
-r aurait réussi sans l'énergie de nos soldats. "
L'histoire dira que le général Douay et
ses huit mille hommes ont sauvé la France.
Aujourd'hui, notre aile droite n'est pas
écrasée et n'est pa3 coupée de Strasbourg ;
Notre aile gauche n'est pas écrasée et n'est
pas coupée de Metz;
Notre centre est intact.
Quant aux Prussiens, ils sont à bout de'
souffle.
Ils n'ont plus qu'à livrer une bataille qui
pour nous ne serait pas décisive si nous
étions battus, — mais qui deviendrait pour
eux un désastre en cas d'échec; — ils se
raient forcés de rétrograder et de repasser le
Rhin.
Que feront-ils ? nous le saurons dans quel
ques heures; mais hardiment nous pouvons
affirmer que leur tentative est avortée, et que
le succès définitif, si nous avons la volonté,
l'énergie nécessaires, est à nous.
Voilà la [situation; elle est claire; elle est
nette. — Les plus embarrassés en ce mo
ment, ce ne sont pas les Français, — ce sont
les Prussiens.
On lit dans le Moniteur :
Un de nos abonnés, commandant à l'armée du
Rhin, nous adresse la lettre suivante :
" Notre situation est excellente.
Voici, d'après des informations qui parais
sent sérieuses et sûres, les forces respectives
en présence devant Metz et Nancy :
Le maréchal Bazaine dispose de 170,000
hommes, et a en face de lui l'armée du
prince Frédéric-CharleF, composée de 200,000
à 225,000 hommes au plus. -
Le maréchal Mac-Mahon commande à
50,000 hommes, y compris lé corps du géné
ral de Failly, et il a derrière lui le corps du
maréchal Canrobert, soit au moins 30,000
hommes, que 40,000 hommes, de renfort sont
en train de rejoindre. ■
Devant eux se trouve l'armée du prince de
Prusse, qui n'a jamais excédé 110 à 120,000
hommes, et dont l'effectif est aujourd'hui
sensiblement réduit.
Donc environ 250,000 Français d'un côté
et de l'autre 325,000 Prussiens au maximum^
L'enceinte fortifiée de Paris , érigée en
vertu de la loi du 4 avril 1841, a 38,000 mè
tres, près de 10 lieues de longueur.
Il y a 98 bastions, de chacun 400 mètres
environ.
La zone de servitude est fixée à 250 mè
tres.
Le rempârt est percé d'une centaine de
portes, petites et grandes, qu'il faut pro
téger.
Les 17 forts qui protègent l'enceinte sont
armés déjà.
Une compagnie de francs-tireurs s'orga
nise dans lu quartier des Halles et de la rue
de Rivoli.
Les enrôlements sont surtout nombreux
dans le onzième arrondissement. Rue de la
Roquette, la maison Schlosser occupe 280
ouvriers. Le père de famille et son fils par
tent demain avec 255 hommes qu'ils ont ha
billés à leurs frais, et se rendent à Saverne,
en francs-tireurs.
La mère reste seule avec 25 ouvriers pour
diriger la maison.
Un témoin oculaire nous a raconté, dit le
Peuple français, le fait suivant :
Sur la place de la Concorde, un prêtre a
été entouré par une bande et insulté.
M. Dugué de la Fauconnerie, qui traver
sait la place pour se rendre au Corps législa
tif, témoin de ce spectacle, s'est élancé hors
de sa voiture, et, courant à la défense de
l'ecclésiastique, a vivement apostrophé la
foule :
« Vous dites à ce prêtre d'aller à la fron
tière ! s'est écrié l'honorable député. Pour
quoi n'y courez-vous pas vous-mêmes, au lieu
de faire du désordre, et d'outrager un hom
me digne de vos respects ? »
Les insulteurs, intimidés par ce langage, se
sont aussitôt dispersés.
La mort du général Douay, dit le Moni
teur, a été un de ces traits d'héroïsme antique
devant lesquels les éloges eux-mêmes se tai
sent pour laisser le fait dans sa sublime nu
dité :
A l'heure où la bataille fut perdue pour
lui, devant la mort, le nombre, il descendit
de son cheval, qu'il abattit d'un coup de pis
tolet, et après avoir donné à ses officiers
d'ordonnance les derniers ordres, il se mit à
gravir à pied, l'épée à la main, la colline du
haut de laquelle pleuvait, sur ses derniers
braves et lui, une grêle de balles.
Quelques-uns tentèrent de l'arracher à la
mort : tout fut inutile. Il continua son as
cension, on montrant le sommet...
On tombe, à chaque pas, on tombe encore,
on tombe toujours. Lui seul est épargné ;
mais, impassible, il regarde l'ennemi, et, le.
front haut, l'œil en feu, il avance à travers
des lignes d'hommes fauchés par les balles.
Tout à coup, il s'arrête et chancelle.
Un soldat que les balles avaient laissé de
bout court à lui.
Le général Douay était mort.
, Lorsque le 9 e cuirassiers a chargé à Fros-
chwiller, le lieutenant Billet, fils du colonel,
a chargé quatre fois avec la mâchoire empor
tée par une balle. Son père a dû le faire em
porter de force à l'ambulance au moment de
la cinquième charge, oîi lui-même a été tué.
Les prodiges de Valeur n'ont pas manqué
dans ce glorieux combat de Reischoffen.
Entre - autres, un fait héroïque s'est pro
duit. -
Le drapeau d'un régiment de ligne a chan
gé 27 fois de main.
C'est dire que le porte-drapeau est mort et
a été remplacé 27 fois.
Voilà le génie français dans toute sa réa
lité. ( Constitutionnel.)
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