Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1869-05-12
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1869 12 mai 1869
Description : 1869/05/12 (Numéro 743). 1869/05/12 (Numéro 743).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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- Paris ,• 10, filé 'deiiààlnt^^S •On tfàbounè & Rome./^bu'i-fku tfe/1a,. CtViltà cattolica
!$'rr
Un an, 36 fa. —'Six mois, 12*fr.
t'Unibers ne Défond gasdes manuscrits qui lui sont adressés*
Bt CL LàORASCE, CffiF tl C", C,' place dt la B juh
t
i? A R i s, ii MArl-s-eif ;
Si 4-e Français à vù dans Ja correspon
dance parisienne de la Civiltà cattolica
' le programme du Concile, ce n'est pafe
sa faute : « Pourquoi ceux qui latrai-
« duisâient la présentaient-ils comme
« un manifeste én en signalant rimpor\-
« tance ëxcèptidim'elle (1 )?» Il avait entré
les mains cette correspondance, où il
n'est question que des opini'ôûs et deà
vœux des catholiques de notre pays \
mais Y Univers lui inspire une telle conf
fiance qu'il a mieux aimé l'en croiré
sur parole que de s'en rapporter au tér
moigrfâge de ses yeux. Or, une cttrreSr
pondance d'irtiportartce excépékfttttéfiè
peut être qu'un manifestë,eï dès lors lé
Français était parfaitement autorisé à
dire : « Elle trace à l'épiscopat la ligné
« de conduite qu'il devra, selon elle, te4
« nir dans le Concile. Elle annoncé exk
«pressentent que le Concile sera trèî
« court... Elleaffifme qu'il n'y aura pai
« de discussion... 'Elle tracé d'avance 1^
« programme du Concile et lui asçjgnë
*t ses limites, etc.; ete. » Présenter soué
ce beau jour cette correspondance, n'é
tait-ce pas' d'ailleurs lé moyen le plus
sûr d'ôtei* tout crédit à ses apprécia-?
tions « fait des catholiques français », et «8
fallait-il pas «! rectifierons appréciation^
«inexactes quand leur Inexactitude!
« grave nous paraissait infiniment dan *
■4 getetfôe? - » ytri Veut la fin, veut lesj
mâyens'; ■ - ^ ,
■ Que disait donc 'eette correspondance
de si inexact, de "êi darfgôreux- (2) ? Lé
voici : ■ . I
« L'épiscopat français professe, quant au.\j
questions dii' Syllabus et à l'infaillibilité du
Pape, la doctrine de toù's les autres Evêques;
catholiques... En ce qui regardé la discipli-j
Tie..; le retour au droit canonique sera-t-il'
proclamé par :1e futur Concile?;.. dans quelle
. praportioo et avec quels tempéraments adap-,
tés aux circonstance? présentes'/, Teljes sont,;
croyons -nous,^ les .préoccupations spéciales,'
tel est l'objet des études particulières de l'é-;
piscopat français v . :
i< Les catholiques de France (à part les ca
tholiques libéraux) désireraient que Je futur'
Concile -promulguât'les doctrines du Sylla-'.
-tus. En énonçant,-par exemple, au moyendei
formules affirmatives et avec les développe-;
ments nécessaires, Les propositions émises,
dans le Syllabus sous forme négative, le,
Çoncilé ferait complètement disparaître le
malentendu qui existe non-seulement dansi
les régions du pouvoir, rnais'encore dans un,
grand nombre d'intelligences cultivées d 'ail
leurs, maie peu au fait du style théologique.*
■ « Les catholiques de Franco recevraient
• avec joie la déclaration du futur Concile suri
rinfaillirhilUé dogmatique du Souverain .Pon
tife... ; ., .
« Eçlin u^n gra^d nombre émettent le vœu !
que le prochain Concile ferme pour ainsi
dire le cycle des'hommages rendus par l'E- : .
glise à la Vierge Imm'iiculée,'en promulguant
le dogme de sa glorieuse Assomption. ;
« Tels-sont les vœux relatifs au dogmci.
Les besoins de l'Eglise de France, en ce qui
coacerne la, discipline, sont nombreux et;
exigent des explications plus étendues...
, .« ILfaut^rçmarquer comme une note car
.rafiléristigu^, ,1a persuasion presque univer- '
selle qui existe chez la plupart-des catholi
ques (de France) que' le Concile sera très
court... On ne verrait pas éans un certain!
'étonneinkent des luttès prolongées d'opinions."
«t'de discours... Cette opinion.procède sur-;
■tout de la pensée que les Evêques se trouve
ront d'accord sur les questions principales.;.» ;
, Ces pensées, ces opinions, ces espé-i
rattces né sont pas celles des catholi
que^ gallicans, des catholiques libé- 1
raux. Il leur importait de ne pas laisser
croire çue l'immense majorité" des ca
tholiques de France les partage, et ils
résolurent de protester mais opposer
'dès négations nettes ët formelles aux
affirmations du correspondant de la Ci
viltà cattolica ? soutenir, par exemple,
liques dé France ne veulènt ni du Syl
labus ni dè l'infaillibilité du Pape, n é-
lait pas possible. Il fallait'donc un moyen
qui permît 3ë tout nier d'une manière
vaguer et générale, et de ne procéder
que par insinuations sur les points sca
breux,, tout en exploitant largement
certaines paroles un peu dures pour les
susceptibilités nationales, que, dans
l'excès de sa franchise, le correspon
dant de la Revue romaine n'avait pas
eu la prudence d'éviter. On trouva
l'honnête expédient de transformer eette
lettre d'un ecclésiastique de Paris en pro
gramme imposé au Concile, et après un
mois de délibérations, le manifeste fut
lancé. Manifeste est bien le mot, cette fois;
n'en rappelons qu'un trait: «À-t-on rêvé,
« parîiasârd, qu'on présentera simple-
« tuent aux Evêques réunis de toutes
« les parties du monde un Concile fait
'« d'avance par des théologiens, et que
« les Evêques-n'auront plus qu'à enre-
« gistrer? » Assurément, le modeste
rédacteur du Français est incapable de
:se permettre de lui-même une pareille
impertinence. Nous ne croyons pas non
plus qu'il parle en son propre et privé
(1) C'est le Français qui souligne. Voici textuel
lement, et sans omettre une syllabe, l'article dont
il parle :
« Nous venons de recevoir la livraison du 6 fé
vrier, de la Civiltà• cattolica. L'excellente Revue
romaine nous apporte une correspondance de
France, sur le Concile, d'une importance tout à
jait exceptionnelle. L'attitude du gouvernement
français à l'égard du Concile, les sentiments de
3'êpiscopat, les espérances et les eraintes des li-
idèles, 1 hostilité de ceux qui ne sont pas catho
liques, les vœux formés relativement aux défi
nitions doctrinales du futur Concile, enfin, l'opi
nion de la presse, tels sont les principaux points
que touche cette correspondance. Il est inutile
d'insister sur. l'intérêt et la gravité des sujets
qui sont ainsi traités. Nous traduisons la corres
pondance de la Civiltà. Nos lecteurs en apprécie
ront l'importance. »
(2) On 'la trouvera tout entière dans l'Univers
du 13 février.
nom lorsque, pour s'«xcuser-d'avoir re--
présenté la correspondance de la £ivilt%
cattolica comme le progrfxmrne d'un-Cons-
eile fait- d'avance, il =clit maintenant
* Nous- ne pouvions souffrir que-pari-
« tout où la Civiltà est-reçue, on crût
' «' de la France qu'elle pensait ce qu'elle
« ne pense pas,.qu'elle voulait ee qu'ellè
« ne veut pas. » - A-t-on rêvé par ha-
.sard, nous ne pouvions souffrir......
Français orddnairey i le • (prend 'de moins
.haut;- ■
Du reste, ce manifeste n'a rien appris
de bien nouveau ; il ne fait guère que
confirmer ce passuge de la correspon
dance de la Civiltà cattolica : « Les ca-
a tholiques libéraux craignent que le
futur Concile ne proclame la doctrine
«; du Syllabus ; ils craignent qu'il ne
«. proclame l'infaillibilité dogmatique
« xlu Souverain Pontife, et comme le
«'.gouvernement partage les mêmes
« craintes, il affecte à leur égard une
«i.rcertaine sympathie. » Tout le monde
savait d'avance que- les gallicans libé
raux ne idemeureraient pas inactifs et
sauraient s'entendre avec les galiiçans
impérialistes et le gouvernement, qu'and
il le faudrait. Cet accord est tout-natu
rel, et ce n'est pas la première fois qu'il
se produit. Seulement, -il se faisait dans
l'ombre, et l'on;doit des actions de-grâ-
ces.au Français et au Public, - qui l'ont
mis en pleine lumière. 1 . . . -i ti
f Pou-r en .finir;, résumons- les réponses
de la Civiltà cattolica (3); et mettons à -la
suite de chacune d'elles les répliques
du Français. C'est, le seul moyen que
nous ayons de faire apprécier ce jour
nal comme il mérite de l'être : •>
La Civiltà cattolica, — Vous accusez notre
correspondant de violer le secret' des coni-
missîons 'pontificales le (Français uVaït dit :
Cette correspondance prétend savoir ce'ifui se
passe 'éans les- commissionS qui préparent 'à- Ro
me le Concile) ; or, notre correspondant n'a
pas dit un mot de ce qui .se fait dans ces
commissions, et jamais on n'a vu clans notre
recueil, jamais on n'y verra rien qui se rap
porte à ce que font dains le secret à Rome
des autorités constituéès. Tout ce que nous
publions sur cette matière du Concile, est du
domaine public, appartient à l'histoire, à la
théologie^ à la chronique des faits extérieurs
et connus.
Le Français. — « G'est-à-dire que ce que
dans cet ordre d'idées la Civiltà publie ap
partient à la libre discussion, et c'est consa
crer un droit dont nous ne, doutions pas,
puisque nous en avons usé, mais dont quel-
quesuns auraient voulu, bien à tort, deman
der le sacrifice à no(re respect. »
La Civiltà cattolica. — Vous noiis accusez
d'avo'ir prétendu Condamner le'Concile à ne
"s'oècuper qu« de deux ou trois'points, et à
laisser de côté toutes les questions qui agi
tent le monda, les Eglises qui languissent
dans le schisme, les hérétiques qui sont hors
de .l'Eglise, les secours spirituels .nécessaires
à tant de catholiques; etc. Vous pe lisez donc
pas notre recueil; la collection de nos articles
sur ces divers sujets formerait plus d'un
volume. Et sûr quoi fondez-vous cette accu
sation? Sùr ce que notré'côrrespondance de
France ilè parlant que' de la France et de ce
que la France désire pour elle spécialement,
ne s'occupe pas des autres parties du monde,
et ne fait pas explicitement l'énumération de
tous les biens.que l'Eglise attend du Concile.
Le Français. — « Nous avions eu raison de
penser que la correspondance insérée dans la
Revue romaine était indiscrète quand elle
réduisait les délibérations du Concile à Sa
voir pour objet 'quô dè'ux définitions. Cette
correspondance était incomplète, la Civiltà la
reconnaît, puisqu'elle nous reproche - de n'a
voir pas complété ce que disait le correspon
dant, par ce que la Ciuiltà avait dit antérieu
rement. Nous n'avons pas tenu compte des
articles de la Civiltà qui avaient précédé la
publiçaLion de la correspondance critiquée
par nous ; cela est vrai ; la raison en est que
cette correspondance lés contredisait tous
(notamment les articles Sur le Syllâbus et
l'infaillibilité du Pape') ; elle attribuait aux
catholiques français des sentiments différents
de ceux de Pie IX et de l'Eglise tout entière
(voilà pourquoi on en -feisait un manifeste de
la cour de Rome), et c'est là ce que nous n'a
vons pu souffrir. »
, La Civiltà cattol.icfi.^ — Vous nous repro
chez d'avoir dit que le Concile sera très
court.' Nous avons dit simplement, sur la foi
d'un ' témoignage grave, confirmé par une
foui e d'au 1res, qiie 'c'était une opinion répan-
dùe en France. Personne: ne peut savoir
quelle sera la*durée du Concile, et c'eût été
de notre part noq;pas,seulement une téméri
té, c'eût été une ïiolie de prétendre la déter
miner. Mais,' sans avoir la prétentipn de pro
phétiser et encore-moins d'assigner sa durée
au Concile, on peut très bien croire qu'elle
sera courte, puisqu'il n'y a à cela rien d'im
possible. Nous n'avions donc aucune raison
de ne pas mentionner celle opinion.
- Le Français. « Ora comprend! a facile
ment que, nous, Français,; et jaloux de l'hon
neur des catholiques français, nous n'ayons
pas voulu admettre facilement que ceux-ci
fussent coupables de la folie que leur impu
tait le correspondant de la Civiltà (4). »
(3) Ou les trouvera in extenso dans notre nu
méro du 1 er mai.
(4) Le premier Concile de Nicée s'ouvrît le 19
juin et fut terminé le -25 -août 325; après-avoir
duré deux mois et sept jours. — Le premier
Concile de Constantinople s'ouvrit au mois.de
mai.381 et tinit le 30 juillet suivant. - Le Con
cile d'Ephèse dura du 22 juin au 31 juillet
431. — Le Concile de Chaleéaoine, du -ê* octobre
au l or novembre 4M. — Le deuxième Concile de
Constantinople, du 4 niai au 2 juin 553. — Le
troisième Concile de Constantinople s'ouvrit le
7 novembre 680 e't finit le 15 septembre 681.' —
Le deuxième de Nicée s'ouvrit le 28 septembre
et se termina le 23 octobre 775. — Le quatrième
de Constantinople, ouvert le 5 octobre 859, finit
le 28 février 870. — Le premier Concile de La-
tran, tenu pen'dant le carême de l'an 1123; et
le deuxième, ouvert le 8 avril 1139, furent-courts.
— Le troisième dura.du 5 au 19 mars ,1179 —
Le -quatrième, du. 10 au 30 novembre 1215.—Le
premier de Lyon, du* 28 juin au 17 juillet 1245;
le deuxième, du 7 mai.au 17 juillet 1274. — Le
Concile de Vienne, ouvert le 16 octobre 1311,
finit le 7 mai 1312. — Le Concile de E.'orence
tint sa première session le 26 février 1439, et la
dernière le 26.avril 1-142. -- Le cinquième de
I atran, ouvert le 3 mai 1512, finit le 16 murs
1517. — Le Concile de Trente, ouvert le 13 dé
cembre 154?, ne se termina que le 4 décembre
1563. ■■■■.:!
Ces dates peuvent aider le Français à conj- 1
prendre que l'on peut sans folie croire àîacourteli
durée d'un Concile œcuménique, et être persuadé'I
•IA Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
d'avoir dénié aux-Evêques leur droit de .juges
et de les avoir réduits à ne paraître au Cou-
cile que pour dire Amen aux. décisions ponti
ficales et les enregistrer. Noùs avons exposé
'ex professo la doctrine contraire;; il faudrait
■ignorer lei-'premivrs éléments 'de la théolo-
1 gife'poui» soutenir une pareille 'erreur^ et/à voir
perdu la raison pour oser imprimer à Rome
un écrit où elle serait professée.
Le Français-, r-r « Quant aux droits -des
Evêques, la Civiltà cattolica rectifie de la
manière la plus heureuse, — en les complé
tant, en les atténuant, en les modifiant, —
les prévisions de feon correspondant (qui n'a
pas dit un seul mot de cette question). Elle
reconnaît que les Evêques auront le droit
d'examen, le droit de vote ,. 7e droit de sentence
définitive*.,.. Voilà de bonnes, voilà de for
melles déclarations. Nous pardonnons volon
tiers aux omissions de la correspondance, et
nous nous félicitons de n'avoir passuppléé de
notre chef à ce que cette correspondance ne
disait pas. Nous avons ainsi fourni à la Ci
viltà Y occasion de répéter une fois de plus ces
grandes doctrines. »
La Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
d'avoir soutenu qu'en France le gouverne
ment des. diocèses est arbitraire, capricieux
et tyrannique,et bel a parce que nous avons
dit qu'en France l'administration épiscopale
s'.exence surrle clergé ^presque exclusivement
au moyen de décisions ex informai a conscien-
tià: Tt>ut en avouant que ce système a des
inconvénients, nous avons montré,que, dans
la situation où-se trouve la France, il offre
dés avantagés. Parler ainsi,'ce n'est ni blâ
mer ni outrager, c'est tout simplement con
stater un fait notoire et très excusable, bien
qu'en présence dés lois universelles de l'E
glise, il soit exceptionnel. Le publier n'était
pas une indiscrétion : nous ' avons sous les
yeux une foule de livres .publiés en France
où on lit cela et bien autre chose. Rien n'est
plus certain quela dure nécessité où sont les
Evôques de procéder de la sorte. Puisque
nos observations sur ce point nous ont attiré
une si longue philippique, nous attendons
avec impatience ce que,pour la défense del'E-
glise de France, notre accusateur répondra à
M. Emile Olivier qui déplore avec tant d'exa
gération.que l'Eglise de France soit gouver
née comme on l'est en état de siège, et qui,
entrant dans un grand détail de chiffres et
de faits, demande qu'elle soit replacée sous
l'empire du droit commun.
Le Français, -r- « C'est de M. Jean Wallon
que M. Emile Ollivier a reçu ce grand détail
de chiffres et de faits. Les rédactèurs de la
Civiltà, quand ils ont recours au témoignage
dé M. Emile Ollivier pour apprécier l'état,
les besoins, les vœux de l'Eglise de France,
ne savent pas le peu do cas que l'on fait en
France "de la compétence religieuse de MM.
Emile Ollivier et Jean Wallon. »
La Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
de jeter la division parmi les catholiques de
France, parce que nous avons parlé de ca
tholiques libéraux et de gallicans. Mais ces
dénominations sont-elles de notre invention?
Cette funeste division n'est-elle pas connue
de toute la terre, et n'avons-nous pas fait,,
ne faisons-nous pas chaque jour tout ce que
nous pouvons pour la faire ôesser? 1
Le Français. — « Que M. Emile Ollivier,
instruit par M. Jean "Wallon, déclare qu'il y
a toujours en .France des ultramontains et
des gallicans... qu'ils prétendent ressusciter
cette division si malheureuse... cela est; mais
qu'on attache à ces appréciations si suspec
tes et à ces étranges. docteurs une certaine
autorité; qu'on nous offre ce qu'ils disent
comme grave, c'est ce que nous ne pouvons
expliquer que par la connaissance incomplète
qu'ont les'rédacteurs de la Civiltà de ce qu'on,
pense et de ce qui se fait en France, des
hommes et des choses dans notre pays. Oui,,
les catholiques sont partagés en politique;:
parmi' eux les uns-préfèrent se ranger- sous-
ledrapeau'de M. Berryer, — drapeau tou
jours debout après la mort de celui qui le
portait; ■— d'autres s'obstinent à prendre
MM. de Cassagnac pour guides (sic); d'au
tres encore s'engagent dans d'autres partis,
mais c'est ici la libre division dos opinions
politiques. On trompe Rome quand on lui
dit autre chose; on trompe Rome quand on
transforme en hérésie ou en schisme ce qui
n'est qu'une appréciation particulière de la
politique journalière; on trompe Rome quand
on lui chche, — nous ne pouvons compren
dre.dans quel-intérêt, — l'union des catholi
ques si ! heureusement soumis et dévoués au
Saint-Siège. » ' •
La'Civiltà cattolica. — Aux sentiments et
aux paroles qu'il vous plaît d'attribuer à no
tre correspondant, vous prétendez opposer
l'autorité des Evêques de France, et rappro
chant certains passages de leurs mandements
des calomnies dirigées contre nous, vous
voulez faire croire que c'est à nous que s'ap
pliquent leurs justes reproches contre les dé
tracteurs" des Evêques et les mauvais jour
naux. Les dates comparées de notre corres
pondance et de ces mandements suffisent à
prouver que les prélats français n'ont pu
avoir en vue cette-correspondance.
Le Français: —« Les Evêques eussent-ils pu
connaître cette correspondance, qu'ils n'y
eussent pas répondu ; nous en sommes con
vaincus. Ce que nous avions voulu faire, c'a
été d'opposer les dispositions 'des catholiques
de France telles qu'elles rassortaient des
actès de l'épiscopat;aux disposikions-que leur
prêtait le correspondant anonyme de la Revue
romaine: » >. - ;
Un mot sur co .dernier point. Le Fran
çais terminait son premier article con
tre la correspondance française de la
Civiltà cattolica par ces paroles : « De
main, nous opposerons aux allégations
téméraires du correspondant anonyme
de, Civiltà, les déclarations authenti
ques de. nos Evêques. » Et le lendemain
il découpait dans, les derniers mande
ments une série de citations qui n'a
vaient aucun rapport avec ce que le
correspondant de la. Revue romaine
avait dit réellement, mais qui réfutaient
péremptoirement ce que le Frajiçais
trouvait.bon de lui faire dire. Plusieurs
de ces passages, par exemple, rappel
lent cette vérité que . les Evêques sont
juges de la doctrine ; les opposer aux al
légations du correspondant, n'était-ce pas
chercher à faire croire qu'il avait-sou
que, des années ne sont pas nécessaires à ces
saintes assemblées pour faire de grandes choses.
,,La plupart des Conciles œcuméniques ont été
très courts, et il est permis de prier Dieu pour
(fu'il daigne écarter les obstacles qui pourraient
empô hêr le futur Concile de porter remède
;iussi promptement qu'il le voudrait aux maux
de l'Eglisê.
tenu le contraire? et lorsque, après une
longue diatribe contre ce correspon
dant et contre les j'ournaux qui avaient
reproduit-s'a'lettr'è, le Français, pour les
confond^ citait ces lignes dù mande
ment de Mgr l'Evêque de Nevers :
« Quelques-uns affectent aujourd'hui
« de prédire que:le? Evêques sont des-
« tiné6 à descendre, dans le prochain
« Concile, au simple rôle de conseillers
« secondaires ou de nluets auditeurs, »
à qui vôulait-il qu'on appliquât ces pa
roles?
Le Frànçnis n'a pas vu qu'on pouvait
s'y mépitodre, soit ; mais il a très bien
vu qu'il accusait la Civiltà cattolica et
les journaux qui ont accueilli sa cor
respondance de professer des doctrines,
d'exprimer des sentiments, condamnés
et flétris par les Evêques dè France. —
Cette calomnie est-elle moins odieuse? Il
est vrai que ce système de diffamation
contre la presse vouée à la défense des
doctrines romaines, est en-usage depuis
fort longtemps. Le Français ne fait que
suivre-la tradition. Cela vient toujours 1
de la même source^
Le Français, en finissant, proteste de
sa loyauté. Que le lecteur en juge.
Du Lac.
Nous avons la profession de foi de M.
de Falloux. C'est une pièce bien tour
née où l'unioniste n'efface pas le ca
tholique. Après avoir condamné la der
nière loi militaire et parlé des intérêts
agricoles, M. de Falloux ajoute :
Enfin la liberté de l'enseignement supé
rieur doit, à mon sens, couronner l'édifice:
de notre enseignement public, en confirmant
lè développement de l'enseignement primaire-
et la liberté de l'enseignement secondaire
inaugurée en 1850/
. Il promet ensuite de réclamer la sin
cérité d'un régime représentatif, et passe
à la question romaine.
•J'apdéffenduj dit-il, le pouvoir temporel du:
Souverain 'Pontife, je le défendrais encore ;
mais je ne demande pas plus de domination
exclusive eh matière religieuse qu'en matière
politique. Lors même que je ne serais pas
catholique, je soutiendrais l'indépendance
des Papes, comme le t'ont nos hommes d'E
tat les plus illustres, parce que cette indé-:
pendance est celle de deux cent millions de
consciences, qui ont droit à tous les respects;
je défendrais aussi toutes les libertés reli—
. gieuses, parce que la religion est le premier
élément de la civilisation, la première garan
tie de l'ordre, le plus sûr rempart de la di
gnité humaine.
" On ne pourra contester la sincérité de mon
langage ; il est appuyé sur tous les actes de
.roa yie publique..
En effet, on ne saurait suspecter sur
ce point la sincérité du langage de M.
de Falloux. Ce qu'il dit ici, il le pense,
-et ce qu'il promet, il le ferait.
L'honorable candidat exprime en
suite, comme il convenait à son rôle, le
désir de voir tous les hommes indépen
dants s'unir dans « la ferme pratique de>
la Liberté. » C'est une révérence à-W£-'
nion libérale.
Après avoir-cité et analysé cette pro
fession de foi, nous devons en tirer un
enseignement particulier.
M. de Falloux établissait dernière
ment, par une grosse brochure, que la-
question,religieuse devrait être écartée
du débat électoral; Sa pratique fait, oni
vient de le voir^ échec à ses théories.
Nous l'en félicitons, dans l'intérêt de ;
notre commune cause et dans son inté-!
rêt personnel. Son appel aux catholi -j
ques accroît, en effet, ses chances de'
succès près des Vendéens, et rend,
d'autre .parti aux principes un hom
mage signalé, ,C'est doublo profit.
■ L'Union libérale subit le sort de tou-;
tes les coalitions et de toutes les intri- :
gues. Chacun y étant entré par suite de;
petits calculs, chacun y rerion,ce plus,
ou moins ouvertement dès qu'il y voit;
un embarras. Celui-ci la salue avec;
grâce, comme le fait M. de Falloux ; ceti
autre lui tourne le dos. Dès à présent,
il n'y a plus nulle part de candidats
unionistes. Là où l'union s'était faite, !
mais où les forces des coalisés se balan-;
çaient, fille, s'est rompue, chaque" parti
ayant voulu être le maître, c'est-à-dire,
avoir le candidat. >
Nous voyons à Marseille M. Thiersi
contre M. de Barthélémy ; à Nantes, M.:
Prcvost-Paradol contre M. de Lareinty.
De plus, les démocrates ont dans ces
circonscriptions leurs candidats partieu-,
lier». Sur d'autres points, à Angers, par
exemple, domaine de M. de Falloux .et
de Y Union de COuest, feuille ultra-coali-'
tionniste, l'Union libérale, n'a pu arri
ver à mettre sur pied une candidature
quelconque. Ailleurs, le candidat unio
niste s'est retiré devant la répulsion des
catholiques pour cette combinaison.
C'est ainsi que M. Léopold de Gaillard a
dû quitter la seconde circonscription
d'Avignon pour la première. Et ce chan
gement de circonscription a changé le
caractère de sa'candidature. Contre M.
Millet, catholique, il était candidat
unioniste; contre M. Pamard, simple
s officiel, il est candidat catholique;
MM. de Larcv, de Grasset, de Mire-
poix sont aussi, dans l'Hérault, les can
didats dû parti catholique plutôt que de
l'Union libérale, ils invoquent surtout,
sinon exclusivement, le premier de ces
titres, et ils ont raison, puisqu'ils lui
doivent l'appui de Mgr l'Evêque de
Montpellier et le concours de nos amis.
Ces forces appartiennent si peu à l'U
nion libérale , qu'elles se tourneront
contre elle ou seront neutres au second
tour de scrutin si les candidats catho
liques sont écartés.
Du reste, l'avantage d'être catholi
que avant tout est aujourd'hui si évi
dent, que des feuilles habituées à suivre
le panache de M. Janicot ont grand
soin de donner à leurs candidats le ti
tre ,de catholiques. L'unioniste dispa
raît.
E ugène , V euïllot.
Le Journal des Débats èignâle les " let
tres de NN. SS. les EVêqutes dè' Montt
pellier et de Bayonne sur les élections
comine inspiréès par un esprit 'tout diffé
rent. L'erreur est complète ces deux
lettres épiscopales ont, tout au con
traire, été inspirées par le même es
prit. Sans doute, comme le fait remar
quer le Journal des Débats, Mgr l'Evêque
de Bayonne appuie les candidats offi
ciels, et Mgr l'Evêque de Montpellier,
sans nommer personne, recommande
des. candidats, opposants.. Mais les deux
prélats obéissent aux mêmes principes,
et tendent au même but : ils veulent
tous deux faciliter l'élection de candi
dats dévoués aux "intérêts religieux.
C'est la ligne que suit Y Univers, et que
suivront partout les catholiques assez
dévoués à l'Eglise pour comprendrei
que le grand intérêt non-seulement re
ligieux, mais politique et social, ;qu'il:
faut avant, tout protéger aujourd'hui,
c'est le pouvoir temporel du Vicaire dç
Jésus'-Christ. • ■ . ;
E ugène V euiulot.
Nous insérons avec empressemetit et
satisfaction la lettre suivante :
Pau, 10 mai.
,• Monsieur; .. :
Au milieu, des préoccupations et des fati
gues imposées aux candidats indépendants,
je n'avais pas eu connaissance de l'article
que vous consacrez à ma - candidature.
On me le remet aujourd'hui, et je m'em
presse d'y répondre. Vous dites que j'ai re
fusé de m'expliquer 'sur la question romaine, et
que je craindrais, en parlant net et bien, de
perdre l'appui de la gauche, r Je n'ai- jamais
craint de perdre, monsieur/ que ma propre
estime, etiles gens qui m'ont représenté à vos;
yeux comme un tacticien ne me connaissent
guère. Je me suis prononcé sur le maintien
de nos troupes à Piome dans une assemblée
-composée en grande partie de protestants,
avant même que la question ne m'aibété po
sée. Il n'est personne dans ma circonscrip
tion qui -lïignore, hors les correspondants
auxquels vous vous adressez. En combattant
avec un désintéressement que vous êtes seul
à suspecter, pour une cause que je crois être
celle de la dignité et de la sincérité, j'aurais
été très inconséquent si je ne m'élais montré
ni digne, ni sincère, et les hommes qui met
tent au-dessus de tout le respect de la volonté
du pays m'ont acSepté tel que jé suis.
Quant à mes opinions sur la liberté d'en
seignement, j'ai dit que j'étais libéral, et je
ne suis pas de ceux qui, lorsqu'ils deman
dent la liberté, ne la demandent pas pour
Lout le monde.
Veuillez, monsieur, insérer cette lettre.dans
votre plus prochain numéro, et croire à ma par
faite considération. . •
Louis L a . C aze.
Conseiller général des Béssés-
PyrénéeS.
Nous ferons remarquer, à la déchar
ge de notre correspondant, qu'il avait
écrit ayant que M. Louis La Caze n'eût
parlé.'
Quant au fond, nous sommes heu
reux de voir que la deuxième circons
cription des Ba'sses-Pyrénées sera, quel
que soit le résultat du scrutin, repré
sentée par un catholique.
S. Desquels.
Chronique électorale
Basses-Pyrénées . —■ M. Lavifelle,;can
didat officiel dans l'arrondissement de
Pau, vient de publier sa profession de!
foi. Au j risque de déplaire à VOrdre et
la lÀberté, de Ca-en, : nous trouvons" et,
nous osons dire que M. Lavielle parle;
en bons termes du pouvoir temporel.
Le lecteur en va juger : : < • i
' Le'gouvoir temporel de la Papauté. ;
Jè me prononce hautement pôur'le main-;
tien de ce pouvoir. — 11' fut fondé pair uni
souverain de la France;
La France 1 » été et est la fille aînée de
l'Eglise. Nos consciences catholiques ne se
ront tranquilles qu'en voyant toujours le,
père commun des , fidèles; .à . -i'&bri do tout;
danger.
A.côté de ce grand intérêt religieux, se;
trouvent des intérêts politiques : aux yeux
des deux cents millions de catholiques répan
dus dans le monde entierj le rôle de la
France grandit quand elle apparaît couvrant
le Saint-Siège de son drapeau. ■
Tant ï que cet état Ue chQses^ durera,,1a
France aura sa part de légitime influence
dans la, Péninsule italique. — Cette influence
tombei ait dès que disparaîtrait leSainl-Siége :
la France perdrait dès ce moment une partie
dq son prestige et de son pouvoir politique.
. Les plus hautesr considérations 'doivent
donc nous faire désirer le maintien du-pou
voir temporel de la Papauté.
- -Somme (l re circonscription). — Trois,
candidats sont en présence : MM. Cos-
-seratj de Chassepot et Debausseaux.
M. Cosserat, le député actuel de. la
"circonscription, à qui le gouvernement
n'a aucun motif de retirer son estam
pille, reste le candidat officiel.
M. Cosserat se dit catholique, il n-est
assurément pas. libre penseur. Sa tl pro-
fession de foi, que ses électeurs atten
dent toujours, se prononcera-t-elle ôar-
| rément sur la question'du pouvoir tem
porel et sur la liberté de renseignement
supérieur ? A-vrai dire; nous ; en doutons.
Nous croyons cependant cet honorable
candidat, partisan de ces deux grandes
causes ; mais exiger qu'il le dise tout
' haut, au risque de déplaire au gouver
nement, c'est peut-être lui .demander
beaucoup...
M. Cosserat est un homme très paci
fique, qui désire contenter tout le mon
de... surtout le gouvernement.... Resté
à savoir si les électeurs se croiront suf
fisamment représentés par un hommë
aussi timoré.
M. de Chassepot se pose, en .caatlida,
indépendant... Il peut l'être, én et&ti
s'il le veût : sa position sociale le lui
permet à tous égards. Par sa famille, i
offre de sérieuses garanties au parti-de
l'ordre et de la conservation ; son vête
est acquis à la revendication, de toutes
lés libertés compatibles avec l'ordre.
'Une profession de foi nette .et catégori
que sur ces différents points, et qui
plus est, franchement .catholique, ral
lierait bien des voix à sa candidature.
Partisan, nous le -croyons, du pouvoir
temporel du Pape et de la liberté d'en
seignement, s'il hésite à se prononcer,
ce n'est pas assurément par crainte de
déplairè au gouvernement; mais peut-
être bien celle de s'aliéner les voix de
quelques libéraux. Mauvais calcul de sa
part.' En.dépit' de certaines influences
libérâtrès et universitaires qui essayent
en vain, depuis quelque temps, de lever
la 'tête à Amiens, Amiens restera fidèle
à sa' vieille foi et à ses antiques tradi
tions : ce n'est pas encore demain que
la libre pensée régnera 'tfa' souveraine
dans cette grande cilé catholique.' I
Lè ' ' feltoyeïi Debaùss'éàux , candidat
dêmbcr'ate, recueillera Quelques mil
liers de voix, mais' on né peut conce
voir la crainte de le. voir arriver à la
Chambfe..'. à m'oiiis que les mêmes
hommes qui, par plaisanterie, l'ont fait
entrer, il y a quelques mois,-au' conseil
municipal, iie jngfctft a propos, en- vo
tant de nouveau 1 pdttr lui"; de s'amuser
encore une fois un peu aux dépens-de
cè 'candidat et bèaùeo'iïp l 'àux dépens de
YhûnrS&ur «fis.- leur cité.' Par ce temps''de
progrès , 'là chose'rt'est''pas vraimenlî'inv-
possible.
Vote:'—"Nous reCervens enfin la' cir
culaire électorale de M. .Cosserat. L'ho
norable'Candidàt| : sé déclare Y ami vrai
de là 1 religion. Nous le savions ; mais
comment expliquer alors l'absence- de
son nom dans la liste des 91 députés
qui 'h l'avant-dernière législature ont
voté 'l'amendement ' relatif à la souve
raineté temporelle du Pape, ce qui a
valu à plusieurs d'entre eux, aux élec
tions suivantes, l'honneur d'être com
battus par le gouvernement? En résu
mé, là circulaire de M. Cosserat est auss ; .
brève et aussi pâle que possible.'La
maxime : Le style c'est T homme, reçoit Une
fois de plus ici sa justification.
Botjchés-du-Rhône . — On nous écrit
de Marseille '.
« Dans la circonscription centre-Marseil
le, la lutte est engagée entre MM. le mar
quis de Barthélémy; Thiers, de Lésseps et
Gambetla. C'est dire que les adhérents des
quatre grandes opinions politiques (légitimi
té, orléanisme, empire'et république), vont
se compter par le scrutin. M. Gambelta n'of
fre pas plus de garantie aux catholiques qu'il
ne donnera, je pense, de chances à la Révo
lution. Rien ne prouve que M. de Lesseps,
qui sè présente comme dévoué au gouverne
ment et ^ au commerce, veuille servir égale
ment les intérêts religieux.' :
: Entre M . Thiers, soutenant le Saint-Siège
et la liberté; par pure .politique, et .M. de Bar
thélémy qui les défendra par conviction re
ligieuse éprouvée, plus encore que par po
litique., le choix pour les catholiques ne sau
rait être douteux. Tout prouve jusqu'ici que
le succès appartient à l'un d'eux, à celui-ci
surtout, Mais une circonstance heureuse pour
nous, c'est qu'à défaut de résultat prévu dana
-le premier tour de scrutin,-les voix partagées
•entre MM. Barthélémy et Thiers, se réuni-
vraient incontestablement- au deuxième, tov'.r
.sur ie plus favorisé ^les,deux, te salle .sorte
que nos ; intérêts religieux demeureraient as
surés en tout état de cause.
Dans la cireopscriptiori sud, Marseille ét
.banlieue, quelques cantons hors Marseille et
un canton d'Aix,'trois candidats : M: Rou-
gemont, juge suppléant et adjoint au' triaipe
de Marseille, qui ne dissimule pas le protec
torat duvgouverneiïKeut; M. Bocde,ingénieur
.ci,vu,, membre du Jonsdl .générai des Bou-
ches-du-Rhône, soi -disant indépendant.;. ét
, M. Marie, député soiUu.f, appdaux suf
frages des électeurs. M. Marie n'obtint aux
dernières élections que fort peu de voix de
majorité contre : M; Cananle, cundidat offi
ciel, qui avait pourtant voté avec'ies 91. Cho
se pénible à dire, un grand nombre de ca
tholiques, par docilité pour M.Berryer, et
une complaisance excessive pour l'Uniop li
bérale d'alors, ne contribuèrent que trop au
.succès de M. Marie. '
Ils s'en repentent aujourd'hui et* ne com
mettront plus la môme faute. Us ne voteront
pas. non plus pour M. Borde, dont le pro
gramme démocrate-libéral brille par son ab
sence de toute profession de foi religieuse.
M. Rougemont, au contraire, jouit sous ce
rapport d'une confiance, justement méritée.
Chrétien- pratiquant, il ne défaillira pas dans
la défense de l'Eglise, du Saint-Siège et des
libertés religieuses. L'attache officielle ne
nuira pas d'ailleurs, môme sous d'autres as
pects, à l'indépendance bien connue de son
caractère; garantie par une belle indéperj^
dance de fortune personnelle. Président de
la Société d'agriculture des Bouches-du-.
Rhône,-sa spécialité dans cette science et un
dévouement absolu le mettent à même de
rendre d'importants services aux contrées
agricoleà que, suivant toutes les probabilités,
il sera appelé à représenter dans la nouvelle
Chambre.
' D'ans la circonscription nord Marseille et
Aix, M. Thiers s'étant retiré, la place res
tait entièrement libre à M. Bournat, député
sortant. On dit aujourd'hui que M; Jules Fa-
vre veut la lui disputer. Les catholiques n'ont
pas à se plaindre de M. Bournat pour la sau
vegarde de , leurs intérêts. Son passé .et sa
foi religieuse permettent sous ce rapport ce
qu'on ne peut espérer de-la prétendue indé
pendance de votre avocat de Paris. M.Bour
nat, d'ailleurs, plus officieux encore qu'offi
ciel, a eu le talent d'augmenter considérable
ment l'estime et l'intérêt de tous dans l'ac
complissement de son dernier mandat. Ce
pendant il conviendrait qu'il âonn&t des ex
plications sqr le programme catholique.
« -Je n'ai pas des renseignements sûrs à
vous fournir sur les candidatures de la cir
conscription Arles-Tarascon. »
Mokéiii.vn . — Un de nos amis du Mor
bihan nous envoie la profession de foi de
îi. de Kercacjo, député sortant de la cir-
ftf® 743 — Edilioa gnotidiaans
Mercreu* 1$ Mal x &@©
PARIS
Un àn.,
;,,.i 60 fr2
SI* mois, ; , _ t j 31
Tlroïs mois .'i, .16
, Le numéro : 15 centitnes
Mé*ô*4ttSi*kkj31 ]
- Paris ,• 10, filé 'deiiààlnt^^S •
!$'rr
Un an, 36 fa. —'Six mois, 12*fr.
t'Unibers ne Défond gasdes manuscrits qui lui sont adressés*
Bt CL LàORASCE, CffiF tl C", C,' place dt la B juh
t
i? A R i s, ii MArl-s-eif ;
Si 4-e Français à vù dans Ja correspon
dance parisienne de la Civiltà cattolica
' le programme du Concile, ce n'est pafe
sa faute : « Pourquoi ceux qui latrai-
« duisâient la présentaient-ils comme
« un manifeste én en signalant rimpor\-
« tance ëxcèptidim'elle (1 )?» Il avait entré
les mains cette correspondance, où il
n'est question que des opini'ôûs et deà
vœux des catholiques de notre pays \
mais Y Univers lui inspire une telle conf
fiance qu'il a mieux aimé l'en croiré
sur parole que de s'en rapporter au tér
moigrfâge de ses yeux. Or, une cttrreSr
pondance d'irtiportartce excépékfttttéfiè
peut être qu'un manifestë,eï dès lors lé
Français était parfaitement autorisé à
dire : « Elle trace à l'épiscopat la ligné
« de conduite qu'il devra, selon elle, te4
« nir dans le Concile. Elle annoncé exk
«pressentent que le Concile sera trèî
« court... Elleaffifme qu'il n'y aura pai
« de discussion... 'Elle tracé d'avance 1^
« programme du Concile et lui asçjgnë
*t ses limites, etc.; ete. » Présenter soué
ce beau jour cette correspondance, n'é
tait-ce pas' d'ailleurs lé moyen le plus
sûr d'ôtei* tout crédit à ses apprécia-?
tions
fallait-il pas «! rectifierons appréciation^
«inexactes quand leur Inexactitude!
« grave nous paraissait infiniment dan *
■4 getetfôe? - » ytri Veut la fin, veut lesj
mâyens'; ■ - ^ ,
■ Que disait donc 'eette correspondance
de si inexact, de "êi darfgôreux- (2) ? Lé
voici : ■ . I
« L'épiscopat français professe, quant au.\j
questions dii' Syllabus et à l'infaillibilité du
Pape, la doctrine de toù's les autres Evêques;
catholiques... En ce qui regardé la discipli-j
Tie..; le retour au droit canonique sera-t-il'
proclamé par :1e futur Concile?;.. dans quelle
. praportioo et avec quels tempéraments adap-,
tés aux circonstance? présentes'/, Teljes sont,;
croyons -nous,^ les .préoccupations spéciales,'
tel est l'objet des études particulières de l'é-;
piscopat français v . :
i< Les catholiques de France (à part les ca
tholiques libéraux) désireraient que Je futur'
Concile -promulguât'les doctrines du Sylla-'.
-tus. En énonçant,-par exemple, au moyendei
formules affirmatives et avec les développe-;
ments nécessaires, Les propositions émises,
dans le Syllabus sous forme négative, le,
Çoncilé ferait complètement disparaître le
malentendu qui existe non-seulement dansi
les régions du pouvoir, rnais'encore dans un,
grand nombre d'intelligences cultivées d 'ail
leurs, maie peu au fait du style théologique.*
■ « Les catholiques de Franco recevraient
• avec joie la déclaration du futur Concile suri
rinfaillirhilUé dogmatique du Souverain .Pon
tife... ; ., .
« Eçlin u^n gra^d nombre émettent le vœu !
que le prochain Concile ferme pour ainsi
dire le cycle des'hommages rendus par l'E- : .
glise à la Vierge Imm'iiculée,'en promulguant
le dogme de sa glorieuse Assomption. ;
« Tels-sont les vœux relatifs au dogmci.
Les besoins de l'Eglise de France, en ce qui
coacerne la, discipline, sont nombreux et;
exigent des explications plus étendues...
, .« ILfaut^rçmarquer comme une note car
.rafiléristigu^, ,1a persuasion presque univer- '
selle qui existe chez la plupart-des catholi
ques (de France) que' le Concile sera très
court... On ne verrait pas éans un certain!
'étonneinkent des luttès prolongées d'opinions."
«t'de discours... Cette opinion.procède sur-;
■tout de la pensée que les Evêques se trouve
ront d'accord sur les questions principales.;.» ;
, Ces pensées, ces opinions, ces espé-i
rattces né sont pas celles des catholi
que^ gallicans, des catholiques libé- 1
raux. Il leur importait de ne pas laisser
croire çue l'immense majorité" des ca
tholiques de France les partage, et ils
résolurent de protester mais opposer
'dès négations nettes ët formelles aux
affirmations du correspondant de la Ci
viltà cattolica ? soutenir, par exemple,
labus ni dè l'infaillibilité du Pape, n é-
lait pas possible. Il fallait'donc un moyen
qui permît 3ë tout nier d'une manière
vaguer et générale, et de ne procéder
que par insinuations sur les points sca
breux,, tout en exploitant largement
certaines paroles un peu dures pour les
susceptibilités nationales, que, dans
l'excès de sa franchise, le correspon
dant de la Revue romaine n'avait pas
eu la prudence d'éviter. On trouva
l'honnête expédient de transformer eette
lettre d'un ecclésiastique de Paris en pro
gramme imposé au Concile, et après un
mois de délibérations, le manifeste fut
lancé. Manifeste est bien le mot, cette fois;
n'en rappelons qu'un trait: «À-t-on rêvé,
« parîiasârd, qu'on présentera simple-
« tuent aux Evêques réunis de toutes
« les parties du monde un Concile fait
'« d'avance par des théologiens, et que
« les Evêques-n'auront plus qu'à enre-
« gistrer? » Assurément, le modeste
rédacteur du Français est incapable de
:se permettre de lui-même une pareille
impertinence. Nous ne croyons pas non
plus qu'il parle en son propre et privé
(1) C'est le Français qui souligne. Voici textuel
lement, et sans omettre une syllabe, l'article dont
il parle :
« Nous venons de recevoir la livraison du 6 fé
vrier, de la Civiltà• cattolica. L'excellente Revue
romaine nous apporte une correspondance de
France, sur le Concile, d'une importance tout à
jait exceptionnelle. L'attitude du gouvernement
français à l'égard du Concile, les sentiments de
3'êpiscopat, les espérances et les eraintes des li-
idèles, 1 hostilité de ceux qui ne sont pas catho
liques, les vœux formés relativement aux défi
nitions doctrinales du futur Concile, enfin, l'opi
nion de la presse, tels sont les principaux points
que touche cette correspondance. Il est inutile
d'insister sur. l'intérêt et la gravité des sujets
qui sont ainsi traités. Nous traduisons la corres
pondance de la Civiltà. Nos lecteurs en apprécie
ront l'importance. »
(2) On 'la trouvera tout entière dans l'Univers
du 13 février.
nom lorsque, pour s'«xcuser-d'avoir re--
présenté la correspondance de la £ivilt%
cattolica comme le progrfxmrne d'un-Cons-
eile fait- d'avance, il =clit maintenant
* Nous- ne pouvions souffrir que-pari-
« tout où la Civiltà est-reçue, on crût
' «' de la France qu'elle pensait ce qu'elle
« ne pense pas,.qu'elle voulait ee qu'ellè
« ne veut pas. » - A-t-on rêvé par ha-
.sard, nous ne pouvions souffrir......
Français orddnairey i le • (prend 'de moins
.haut;- ■
Du reste, ce manifeste n'a rien appris
de bien nouveau ; il ne fait guère que
confirmer ce passuge de la correspon
dance de la Civiltà cattolica : « Les ca-
a tholiques libéraux craignent que le
futur Concile ne proclame la doctrine
«; du Syllabus ; ils craignent qu'il ne
«. proclame l'infaillibilité dogmatique
« xlu Souverain Pontife, et comme le
«'.gouvernement partage les mêmes
« craintes, il affecte à leur égard une
«i.rcertaine sympathie. » Tout le monde
savait d'avance que- les gallicans libé
raux ne idemeureraient pas inactifs et
sauraient s'entendre avec les galiiçans
impérialistes et le gouvernement, qu'and
il le faudrait. Cet accord est tout-natu
rel, et ce n'est pas la première fois qu'il
se produit. Seulement, -il se faisait dans
l'ombre, et l'on;doit des actions de-grâ-
ces.au Français et au Public, - qui l'ont
mis en pleine lumière. 1 . . . -i ti
f Pou-r en .finir;, résumons- les réponses
de la Civiltà cattolica (3); et mettons à -la
suite de chacune d'elles les répliques
du Français. C'est, le seul moyen que
nous ayons de faire apprécier ce jour
nal comme il mérite de l'être : •>
La Civiltà cattolica, — Vous accusez notre
correspondant de violer le secret' des coni-
missîons 'pontificales le (Français uVaït dit :
Cette correspondance prétend savoir ce'ifui se
passe 'éans les- commissionS qui préparent 'à- Ro
me le Concile) ; or, notre correspondant n'a
pas dit un mot de ce qui .se fait dans ces
commissions, et jamais on n'a vu clans notre
recueil, jamais on n'y verra rien qui se rap
porte à ce que font dains le secret à Rome
des autorités constituéès. Tout ce que nous
publions sur cette matière du Concile, est du
domaine public, appartient à l'histoire, à la
théologie^ à la chronique des faits extérieurs
et connus.
Le Français. — « G'est-à-dire que ce que
dans cet ordre d'idées la Civiltà publie ap
partient à la libre discussion, et c'est consa
crer un droit dont nous ne, doutions pas,
puisque nous en avons usé, mais dont quel-
quesuns auraient voulu, bien à tort, deman
der le sacrifice à no(re respect. »
La Civiltà cattolica. — Vous noiis accusez
d'avo'ir prétendu Condamner le'Concile à ne
"s'oècuper qu« de deux ou trois'points, et à
laisser de côté toutes les questions qui agi
tent le monda, les Eglises qui languissent
dans le schisme, les hérétiques qui sont hors
de .l'Eglise, les secours spirituels .nécessaires
à tant de catholiques; etc. Vous pe lisez donc
pas notre recueil; la collection de nos articles
sur ces divers sujets formerait plus d'un
volume. Et sûr quoi fondez-vous cette accu
sation? Sùr ce que notré'côrrespondance de
France ilè parlant que' de la France et de ce
que la France désire pour elle spécialement,
ne s'occupe pas des autres parties du monde,
et ne fait pas explicitement l'énumération de
tous les biens.que l'Eglise attend du Concile.
Le Français. — « Nous avions eu raison de
penser que la correspondance insérée dans la
Revue romaine était indiscrète quand elle
réduisait les délibérations du Concile à Sa
voir pour objet 'quô dè'ux définitions. Cette
correspondance était incomplète, la Civiltà la
reconnaît, puisqu'elle nous reproche - de n'a
voir pas complété ce que disait le correspon
dant, par ce que la Ciuiltà avait dit antérieu
rement. Nous n'avons pas tenu compte des
articles de la Civiltà qui avaient précédé la
publiçaLion de la correspondance critiquée
par nous ; cela est vrai ; la raison en est que
cette correspondance lés contredisait tous
(notamment les articles Sur le Syllâbus et
l'infaillibilité du Pape') ; elle attribuait aux
catholiques français des sentiments différents
de ceux de Pie IX et de l'Eglise tout entière
(voilà pourquoi on en -feisait un manifeste de
la cour de Rome), et c'est là ce que nous n'a
vons pu souffrir. »
, La Civiltà cattol.icfi.^ — Vous nous repro
chez d'avoir dit que le Concile sera très
court.' Nous avons dit simplement, sur la foi
d'un ' témoignage grave, confirmé par une
foui e d'au 1res, qiie 'c'était une opinion répan-
dùe en France. Personne: ne peut savoir
quelle sera la*durée du Concile, et c'eût été
de notre part noq;pas,seulement une téméri
té, c'eût été une ïiolie de prétendre la déter
miner. Mais,' sans avoir la prétentipn de pro
phétiser et encore-moins d'assigner sa durée
au Concile, on peut très bien croire qu'elle
sera courte, puisqu'il n'y a à cela rien d'im
possible. Nous n'avions donc aucune raison
de ne pas mentionner celle opinion.
- Le Français. « Ora comprend! a facile
ment que, nous, Français,; et jaloux de l'hon
neur des catholiques français, nous n'ayons
pas voulu admettre facilement que ceux-ci
fussent coupables de la folie que leur impu
tait le correspondant de la Civiltà (4). »
(3) Ou les trouvera in extenso dans notre nu
méro du 1 er mai.
(4) Le premier Concile de Nicée s'ouvrît le 19
juin et fut terminé le -25 -août 325; après-avoir
duré deux mois et sept jours. — Le premier
Concile de Constantinople s'ouvrit au mois.de
mai.381 et tinit le 30 juillet suivant. - Le Con
cile d'Ephèse dura du 22 juin au 31 juillet
431. — Le Concile de Chaleéaoine, du -ê* octobre
au l or novembre 4M. — Le deuxième Concile de
Constantinople, du 4 niai au 2 juin 553. — Le
troisième Concile de Constantinople s'ouvrit le
7 novembre 680 e't finit le 15 septembre 681.' —
Le deuxième de Nicée s'ouvrit le 28 septembre
et se termina le 23 octobre 775. — Le quatrième
de Constantinople, ouvert le 5 octobre 859, finit
le 28 février 870. — Le premier Concile de La-
tran, tenu pen'dant le carême de l'an 1123; et
le deuxième, ouvert le 8 avril 1139, furent-courts.
— Le troisième dura.du 5 au 19 mars ,1179 —
Le -quatrième, du. 10 au 30 novembre 1215.—Le
premier de Lyon, du* 28 juin au 17 juillet 1245;
le deuxième, du 7 mai.au 17 juillet 1274. — Le
Concile de Vienne, ouvert le 16 octobre 1311,
finit le 7 mai 1312. — Le Concile de E.'orence
tint sa première session le 26 février 1439, et la
dernière le 26.avril 1-142. -- Le cinquième de
I atran, ouvert le 3 mai 1512, finit le 16 murs
1517. — Le Concile de Trente, ouvert le 13 dé
cembre 154?, ne se termina que le 4 décembre
1563. ■■■■.:!
Ces dates peuvent aider le Français à conj- 1
prendre que l'on peut sans folie croire àîacourteli
durée d'un Concile œcuménique, et être persuadé'I
•IA Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
d'avoir dénié aux-Evêques leur droit de .juges
et de les avoir réduits à ne paraître au Cou-
cile que pour dire Amen aux. décisions ponti
ficales et les enregistrer. Noùs avons exposé
'ex professo la doctrine contraire;; il faudrait
■ignorer lei-'premivrs éléments 'de la théolo-
1 gife'poui» soutenir une pareille 'erreur^ et/à voir
perdu la raison pour oser imprimer à Rome
un écrit où elle serait professée.
Le Français-, r-r « Quant aux droits -des
Evêques, la Civiltà cattolica rectifie de la
manière la plus heureuse, — en les complé
tant, en les atténuant, en les modifiant, —
les prévisions de feon correspondant (qui n'a
pas dit un seul mot de cette question). Elle
reconnaît que les Evêques auront le droit
d'examen, le droit de vote ,. 7e droit de sentence
définitive*.,.. Voilà de bonnes, voilà de for
melles déclarations. Nous pardonnons volon
tiers aux omissions de la correspondance, et
nous nous félicitons de n'avoir passuppléé de
notre chef à ce que cette correspondance ne
disait pas. Nous avons ainsi fourni à la Ci
viltà Y occasion de répéter une fois de plus ces
grandes doctrines. »
La Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
d'avoir soutenu qu'en France le gouverne
ment des. diocèses est arbitraire, capricieux
et tyrannique,et bel a parce que nous avons
dit qu'en France l'administration épiscopale
s'.exence surrle clergé ^presque exclusivement
au moyen de décisions ex informai a conscien-
tià: Tt>ut en avouant que ce système a des
inconvénients, nous avons montré,que, dans
la situation où-se trouve la France, il offre
dés avantagés. Parler ainsi,'ce n'est ni blâ
mer ni outrager, c'est tout simplement con
stater un fait notoire et très excusable, bien
qu'en présence dés lois universelles de l'E
glise, il soit exceptionnel. Le publier n'était
pas une indiscrétion : nous ' avons sous les
yeux une foule de livres .publiés en France
où on lit cela et bien autre chose. Rien n'est
plus certain quela dure nécessité où sont les
Evôques de procéder de la sorte. Puisque
nos observations sur ce point nous ont attiré
une si longue philippique, nous attendons
avec impatience ce que,pour la défense del'E-
glise de France, notre accusateur répondra à
M. Emile Olivier qui déplore avec tant d'exa
gération.que l'Eglise de France soit gouver
née comme on l'est en état de siège, et qui,
entrant dans un grand détail de chiffres et
de faits, demande qu'elle soit replacée sous
l'empire du droit commun.
Le Français, -r- « C'est de M. Jean Wallon
que M. Emile Ollivier a reçu ce grand détail
de chiffres et de faits. Les rédactèurs de la
Civiltà, quand ils ont recours au témoignage
dé M. Emile Ollivier pour apprécier l'état,
les besoins, les vœux de l'Eglise de France,
ne savent pas le peu do cas que l'on fait en
France "de la compétence religieuse de MM.
Emile Ollivier et Jean Wallon. »
La Civiltà cattolica. — Vous nous accusez
de jeter la division parmi les catholiques de
France, parce que nous avons parlé de ca
tholiques libéraux et de gallicans. Mais ces
dénominations sont-elles de notre invention?
Cette funeste division n'est-elle pas connue
de toute la terre, et n'avons-nous pas fait,,
ne faisons-nous pas chaque jour tout ce que
nous pouvons pour la faire ôesser? 1
Le Français. — « Que M. Emile Ollivier,
instruit par M. Jean "Wallon, déclare qu'il y
a toujours en .France des ultramontains et
des gallicans... qu'ils prétendent ressusciter
cette division si malheureuse... cela est; mais
qu'on attache à ces appréciations si suspec
tes et à ces étranges. docteurs une certaine
autorité; qu'on nous offre ce qu'ils disent
comme grave, c'est ce que nous ne pouvons
expliquer que par la connaissance incomplète
qu'ont les'rédacteurs de la Civiltà de ce qu'on,
pense et de ce qui se fait en France, des
hommes et des choses dans notre pays. Oui,,
les catholiques sont partagés en politique;:
parmi' eux les uns-préfèrent se ranger- sous-
ledrapeau'de M. Berryer, — drapeau tou
jours debout après la mort de celui qui le
portait; ■— d'autres s'obstinent à prendre
MM. de Cassagnac pour guides (sic); d'au
tres encore s'engagent dans d'autres partis,
mais c'est ici la libre division dos opinions
politiques. On trompe Rome quand on lui
dit autre chose; on trompe Rome quand on
transforme en hérésie ou en schisme ce qui
n'est qu'une appréciation particulière de la
politique journalière; on trompe Rome quand
on lui chche, — nous ne pouvons compren
dre.dans quel-intérêt, — l'union des catholi
ques si ! heureusement soumis et dévoués au
Saint-Siège. » ' •
La'Civiltà cattolica. — Aux sentiments et
aux paroles qu'il vous plaît d'attribuer à no
tre correspondant, vous prétendez opposer
l'autorité des Evêques de France, et rappro
chant certains passages de leurs mandements
des calomnies dirigées contre nous, vous
voulez faire croire que c'est à nous que s'ap
pliquent leurs justes reproches contre les dé
tracteurs" des Evêques et les mauvais jour
naux. Les dates comparées de notre corres
pondance et de ces mandements suffisent à
prouver que les prélats français n'ont pu
avoir en vue cette-correspondance.
Le Français: —« Les Evêques eussent-ils pu
connaître cette correspondance, qu'ils n'y
eussent pas répondu ; nous en sommes con
vaincus. Ce que nous avions voulu faire, c'a
été d'opposer les dispositions 'des catholiques
de France telles qu'elles rassortaient des
actès de l'épiscopat;aux disposikions-que leur
prêtait le correspondant anonyme de la Revue
romaine: » >. - ;
Un mot sur co .dernier point. Le Fran
çais terminait son premier article con
tre la correspondance française de la
Civiltà cattolica par ces paroles : « De
main, nous opposerons aux allégations
téméraires du correspondant anonyme
de, Civiltà, les déclarations authenti
ques de. nos Evêques. » Et le lendemain
il découpait dans, les derniers mande
ments une série de citations qui n'a
vaient aucun rapport avec ce que le
correspondant de la. Revue romaine
avait dit réellement, mais qui réfutaient
péremptoirement ce que le Frajiçais
trouvait.bon de lui faire dire. Plusieurs
de ces passages, par exemple, rappel
lent cette vérité que . les Evêques sont
juges de la doctrine ; les opposer aux al
légations du correspondant, n'était-ce pas
chercher à faire croire qu'il avait-sou
que, des années ne sont pas nécessaires à ces
saintes assemblées pour faire de grandes choses.
,,La plupart des Conciles œcuméniques ont été
très courts, et il est permis de prier Dieu pour
(fu'il daigne écarter les obstacles qui pourraient
empô hêr le futur Concile de porter remède
;iussi promptement qu'il le voudrait aux maux
de l'Eglisê.
tenu le contraire? et lorsque, après une
longue diatribe contre ce correspon
dant et contre les j'ournaux qui avaient
reproduit-s'a'lettr'è, le Français, pour les
confond^ citait ces lignes dù mande
ment de Mgr l'Evêque de Nevers :
« Quelques-uns affectent aujourd'hui
« de prédire que:le? Evêques sont des-
« tiné6 à descendre, dans le prochain
« Concile, au simple rôle de conseillers
« secondaires ou de nluets auditeurs, »
à qui vôulait-il qu'on appliquât ces pa
roles?
Le Frànçnis n'a pas vu qu'on pouvait
s'y mépitodre, soit ; mais il a très bien
vu qu'il accusait la Civiltà cattolica et
les journaux qui ont accueilli sa cor
respondance de professer des doctrines,
d'exprimer des sentiments, condamnés
et flétris par les Evêques dè France. —
Cette calomnie est-elle moins odieuse? Il
est vrai que ce système de diffamation
contre la presse vouée à la défense des
doctrines romaines, est en-usage depuis
fort longtemps. Le Français ne fait que
suivre-la tradition. Cela vient toujours 1
de la même source^
Le Français, en finissant, proteste de
sa loyauté. Que le lecteur en juge.
Du Lac.
Nous avons la profession de foi de M.
de Falloux. C'est une pièce bien tour
née où l'unioniste n'efface pas le ca
tholique. Après avoir condamné la der
nière loi militaire et parlé des intérêts
agricoles, M. de Falloux ajoute :
Enfin la liberté de l'enseignement supé
rieur doit, à mon sens, couronner l'édifice:
de notre enseignement public, en confirmant
lè développement de l'enseignement primaire-
et la liberté de l'enseignement secondaire
inaugurée en 1850/
. Il promet ensuite de réclamer la sin
cérité d'un régime représentatif, et passe
à la question romaine.
•J'apdéffenduj dit-il, le pouvoir temporel du:
Souverain 'Pontife, je le défendrais encore ;
mais je ne demande pas plus de domination
exclusive eh matière religieuse qu'en matière
politique. Lors même que je ne serais pas
catholique, je soutiendrais l'indépendance
des Papes, comme le t'ont nos hommes d'E
tat les plus illustres, parce que cette indé-:
pendance est celle de deux cent millions de
consciences, qui ont droit à tous les respects;
je défendrais aussi toutes les libertés reli—
. gieuses, parce que la religion est le premier
élément de la civilisation, la première garan
tie de l'ordre, le plus sûr rempart de la di
gnité humaine.
" On ne pourra contester la sincérité de mon
langage ; il est appuyé sur tous les actes de
.roa yie publique..
En effet, on ne saurait suspecter sur
ce point la sincérité du langage de M.
de Falloux. Ce qu'il dit ici, il le pense,
-et ce qu'il promet, il le ferait.
L'honorable candidat exprime en
suite, comme il convenait à son rôle, le
désir de voir tous les hommes indépen
dants s'unir dans « la ferme pratique de>
la Liberté. » C'est une révérence à-W£-'
nion libérale.
Après avoir-cité et analysé cette pro
fession de foi, nous devons en tirer un
enseignement particulier.
M. de Falloux établissait dernière
ment, par une grosse brochure, que la-
question,religieuse devrait être écartée
du débat électoral; Sa pratique fait, oni
vient de le voir^ échec à ses théories.
Nous l'en félicitons, dans l'intérêt de ;
notre commune cause et dans son inté-!
rêt personnel. Son appel aux catholi -j
ques accroît, en effet, ses chances de'
succès près des Vendéens, et rend,
d'autre .parti aux principes un hom
mage signalé, ,C'est doublo profit.
■ L'Union libérale subit le sort de tou-;
tes les coalitions et de toutes les intri- :
gues. Chacun y étant entré par suite de;
petits calculs, chacun y rerion,ce plus,
ou moins ouvertement dès qu'il y voit;
un embarras. Celui-ci la salue avec;
grâce, comme le fait M. de Falloux ; ceti
autre lui tourne le dos. Dès à présent,
il n'y a plus nulle part de candidats
unionistes. Là où l'union s'était faite, !
mais où les forces des coalisés se balan-;
çaient, fille, s'est rompue, chaque" parti
ayant voulu être le maître, c'est-à-dire,
avoir le candidat. >
Nous voyons à Marseille M. Thiersi
contre M. de Barthélémy ; à Nantes, M.:
Prcvost-Paradol contre M. de Lareinty.
De plus, les démocrates ont dans ces
circonscriptions leurs candidats partieu-,
lier». Sur d'autres points, à Angers, par
exemple, domaine de M. de Falloux .et
de Y Union de COuest, feuille ultra-coali-'
tionniste, l'Union libérale, n'a pu arri
ver à mettre sur pied une candidature
quelconque. Ailleurs, le candidat unio
niste s'est retiré devant la répulsion des
catholiques pour cette combinaison.
C'est ainsi que M. Léopold de Gaillard a
dû quitter la seconde circonscription
d'Avignon pour la première. Et ce chan
gement de circonscription a changé le
caractère de sa'candidature. Contre M.
Millet, catholique, il était candidat
unioniste; contre M. Pamard, simple
s officiel, il est candidat catholique;
MM. de Larcv, de Grasset, de Mire-
poix sont aussi, dans l'Hérault, les can
didats dû parti catholique plutôt que de
l'Union libérale, ils invoquent surtout,
sinon exclusivement, le premier de ces
titres, et ils ont raison, puisqu'ils lui
doivent l'appui de Mgr l'Evêque de
Montpellier et le concours de nos amis.
Ces forces appartiennent si peu à l'U
nion libérale , qu'elles se tourneront
contre elle ou seront neutres au second
tour de scrutin si les candidats catho
liques sont écartés.
Du reste, l'avantage d'être catholi
que avant tout est aujourd'hui si évi
dent, que des feuilles habituées à suivre
le panache de M. Janicot ont grand
soin de donner à leurs candidats le ti
tre ,de catholiques. L'unioniste dispa
raît.
E ugène , V euïllot.
Le Journal des Débats èignâle les " let
tres de NN. SS. les EVêqutes dè' Montt
pellier et de Bayonne sur les élections
comine inspiréès par un esprit 'tout diffé
rent. L'erreur est complète ces deux
lettres épiscopales ont, tout au con
traire, été inspirées par le même es
prit. Sans doute, comme le fait remar
quer le Journal des Débats, Mgr l'Evêque
de Bayonne appuie les candidats offi
ciels, et Mgr l'Evêque de Montpellier,
sans nommer personne, recommande
des. candidats, opposants.. Mais les deux
prélats obéissent aux mêmes principes,
et tendent au même but : ils veulent
tous deux faciliter l'élection de candi
dats dévoués aux "intérêts religieux.
C'est la ligne que suit Y Univers, et que
suivront partout les catholiques assez
dévoués à l'Eglise pour comprendrei
que le grand intérêt non-seulement re
ligieux, mais politique et social, ;qu'il:
faut avant, tout protéger aujourd'hui,
c'est le pouvoir temporel du Vicaire dç
Jésus'-Christ. • ■ . ;
E ugène V euiulot.
Nous insérons avec empressemetit et
satisfaction la lettre suivante :
Pau, 10 mai.
,• Monsieur; .. :
Au milieu, des préoccupations et des fati
gues imposées aux candidats indépendants,
je n'avais pas eu connaissance de l'article
que vous consacrez à ma - candidature.
On me le remet aujourd'hui, et je m'em
presse d'y répondre. Vous dites que j'ai re
fusé de m'expliquer 'sur la question romaine, et
que je craindrais, en parlant net et bien, de
perdre l'appui de la gauche, r Je n'ai- jamais
craint de perdre, monsieur/ que ma propre
estime, etiles gens qui m'ont représenté à vos;
yeux comme un tacticien ne me connaissent
guère. Je me suis prononcé sur le maintien
de nos troupes à Piome dans une assemblée
-composée en grande partie de protestants,
avant même que la question ne m'aibété po
sée. Il n'est personne dans ma circonscrip
tion qui -lïignore, hors les correspondants
auxquels vous vous adressez. En combattant
avec un désintéressement que vous êtes seul
à suspecter, pour une cause que je crois être
celle de la dignité et de la sincérité, j'aurais
été très inconséquent si je ne m'élais montré
ni digne, ni sincère, et les hommes qui met
tent au-dessus de tout le respect de la volonté
du pays m'ont acSepté tel que jé suis.
Quant à mes opinions sur la liberté d'en
seignement, j'ai dit que j'étais libéral, et je
ne suis pas de ceux qui, lorsqu'ils deman
dent la liberté, ne la demandent pas pour
Lout le monde.
Veuillez, monsieur, insérer cette lettre.dans
votre plus prochain numéro, et croire à ma par
faite considération. . •
Louis L a . C aze.
Conseiller général des Béssés-
PyrénéeS.
Nous ferons remarquer, à la déchar
ge de notre correspondant, qu'il avait
écrit ayant que M. Louis La Caze n'eût
parlé.'
Quant au fond, nous sommes heu
reux de voir que la deuxième circons
cription des Ba'sses-Pyrénées sera, quel
que soit le résultat du scrutin, repré
sentée par un catholique.
S. Desquels.
Chronique électorale
Basses-Pyrénées . —■ M. Lavifelle,;can
didat officiel dans l'arrondissement de
Pau, vient de publier sa profession de!
foi. Au j risque de déplaire à VOrdre et
la lÀberté, de Ca-en, : nous trouvons" et,
nous osons dire que M. Lavielle parle;
en bons termes du pouvoir temporel.
Le lecteur en va juger : : < • i
' Le'gouvoir temporel de la Papauté. ;
Jè me prononce hautement pôur'le main-;
tien de ce pouvoir. — 11' fut fondé pair uni
souverain de la France;
La France 1 » été et est la fille aînée de
l'Eglise. Nos consciences catholiques ne se
ront tranquilles qu'en voyant toujours le,
père commun des , fidèles; .à . -i'&bri do tout;
danger.
A.côté de ce grand intérêt religieux, se;
trouvent des intérêts politiques : aux yeux
des deux cents millions de catholiques répan
dus dans le monde entierj le rôle de la
France grandit quand elle apparaît couvrant
le Saint-Siège de son drapeau. ■
Tant ï que cet état Ue chQses^ durera,,1a
France aura sa part de légitime influence
dans la, Péninsule italique. — Cette influence
tombei ait dès que disparaîtrait leSainl-Siége :
la France perdrait dès ce moment une partie
dq son prestige et de son pouvoir politique.
. Les plus hautesr considérations 'doivent
donc nous faire désirer le maintien du-pou
voir temporel de la Papauté.
- -Somme (l re circonscription). — Trois,
candidats sont en présence : MM. Cos-
-seratj de Chassepot et Debausseaux.
M. Cosserat, le député actuel de. la
"circonscription, à qui le gouvernement
n'a aucun motif de retirer son estam
pille, reste le candidat officiel.
M. Cosserat se dit catholique, il n-est
assurément pas. libre penseur. Sa tl pro-
fession de foi, que ses électeurs atten
dent toujours, se prononcera-t-elle ôar-
| rément sur la question'du pouvoir tem
porel et sur la liberté de renseignement
supérieur ? A-vrai dire; nous ; en doutons.
Nous croyons cependant cet honorable
candidat, partisan de ces deux grandes
causes ; mais exiger qu'il le dise tout
' haut, au risque de déplaire au gouver
nement, c'est peut-être lui .demander
beaucoup...
M. Cosserat est un homme très paci
fique, qui désire contenter tout le mon
de... surtout le gouvernement.... Resté
à savoir si les électeurs se croiront suf
fisamment représentés par un hommë
aussi timoré.
M. de Chassepot se pose, en .caatlida,
indépendant... Il peut l'être, én et&ti
s'il le veût : sa position sociale le lui
permet à tous égards. Par sa famille, i
offre de sérieuses garanties au parti-de
l'ordre et de la conservation ; son vête
est acquis à la revendication, de toutes
lés libertés compatibles avec l'ordre.
'Une profession de foi nette .et catégori
que sur ces différents points, et qui
plus est, franchement .catholique, ral
lierait bien des voix à sa candidature.
Partisan, nous le -croyons, du pouvoir
temporel du Pape et de la liberté d'en
seignement, s'il hésite à se prononcer,
ce n'est pas assurément par crainte de
déplairè au gouvernement; mais peut-
être bien celle de s'aliéner les voix de
quelques libéraux. Mauvais calcul de sa
part.' En.dépit' de certaines influences
libérâtrès et universitaires qui essayent
en vain, depuis quelque temps, de lever
la 'tête à Amiens, Amiens restera fidèle
à sa' vieille foi et à ses antiques tradi
tions : ce n'est pas encore demain que
la libre pensée régnera 'tfa' souveraine
dans cette grande cilé catholique.' I
Lè ' ' feltoyeïi Debaùss'éàux , candidat
dêmbcr'ate, recueillera Quelques mil
liers de voix, mais' on né peut conce
voir la crainte de le. voir arriver à la
Chambfe..'. à m'oiiis que les mêmes
hommes qui, par plaisanterie, l'ont fait
entrer, il y a quelques mois,-au' conseil
municipal, iie jngfctft a propos, en- vo
tant de nouveau 1 pdttr lui"; de s'amuser
encore une fois un peu aux dépens-de
cè 'candidat et bèaùeo'iïp l 'àux dépens de
YhûnrS&ur «fis.- leur cité.' Par ce temps''de
progrès , 'là chose'rt'est''pas vraimenlî'inv-
possible.
Vote:'—"Nous reCervens enfin la' cir
culaire électorale de M. .Cosserat. L'ho
norable'Candidàt| : sé déclare Y ami vrai
de là 1 religion. Nous le savions ; mais
comment expliquer alors l'absence- de
son nom dans la liste des 91 députés
qui 'h l'avant-dernière législature ont
voté 'l'amendement ' relatif à la souve
raineté temporelle du Pape, ce qui a
valu à plusieurs d'entre eux, aux élec
tions suivantes, l'honneur d'être com
battus par le gouvernement? En résu
mé, là circulaire de M. Cosserat est auss ; .
brève et aussi pâle que possible.'La
maxime : Le style c'est T homme, reçoit Une
fois de plus ici sa justification.
Botjchés-du-Rhône . — On nous écrit
de Marseille '.
« Dans la circonscription centre-Marseil
le, la lutte est engagée entre MM. le mar
quis de Barthélémy; Thiers, de Lésseps et
Gambetla. C'est dire que les adhérents des
quatre grandes opinions politiques (légitimi
té, orléanisme, empire'et république), vont
se compter par le scrutin. M. Gambelta n'of
fre pas plus de garantie aux catholiques qu'il
ne donnera, je pense, de chances à la Révo
lution. Rien ne prouve que M. de Lesseps,
qui sè présente comme dévoué au gouverne
ment et ^ au commerce, veuille servir égale
ment les intérêts religieux.' :
: Entre M . Thiers, soutenant le Saint-Siège
et la liberté; par pure .politique, et .M. de Bar
thélémy qui les défendra par conviction re
ligieuse éprouvée, plus encore que par po
litique., le choix pour les catholiques ne sau
rait être douteux. Tout prouve jusqu'ici que
le succès appartient à l'un d'eux, à celui-ci
surtout, Mais une circonstance heureuse pour
nous, c'est qu'à défaut de résultat prévu dana
-le premier tour de scrutin,-les voix partagées
•entre MM. Barthélémy et Thiers, se réuni-
vraient incontestablement- au deuxième, tov'.r
.sur ie plus favorisé ^les,deux, te salle .sorte
que nos ; intérêts religieux demeureraient as
surés en tout état de cause.
Dans la cireopscriptiori sud, Marseille ét
.banlieue, quelques cantons hors Marseille et
un canton d'Aix,'trois candidats : M: Rou-
gemont, juge suppléant et adjoint au' triaipe
de Marseille, qui ne dissimule pas le protec
torat duvgouverneiïKeut; M. Bocde,ingénieur
.ci,vu,, membre du Jonsdl .générai des Bou-
ches-du-Rhône, soi -disant indépendant.;. ét
, M. Marie, député soiUu.f, appdaux suf
frages des électeurs. M. Marie n'obtint aux
dernières élections que fort peu de voix de
majorité contre : M; Cananle, cundidat offi
ciel, qui avait pourtant voté avec'ies 91. Cho
se pénible à dire, un grand nombre de ca
tholiques, par docilité pour M.Berryer, et
une complaisance excessive pour l'Uniop li
bérale d'alors, ne contribuèrent que trop au
.succès de M. Marie. '
Ils s'en repentent aujourd'hui et* ne com
mettront plus la môme faute. Us ne voteront
pas. non plus pour M. Borde, dont le pro
gramme démocrate-libéral brille par son ab
sence de toute profession de foi religieuse.
M. Rougemont, au contraire, jouit sous ce
rapport d'une confiance, justement méritée.
Chrétien- pratiquant, il ne défaillira pas dans
la défense de l'Eglise, du Saint-Siège et des
libertés religieuses. L'attache officielle ne
nuira pas d'ailleurs, môme sous d'autres as
pects, à l'indépendance bien connue de son
caractère; garantie par une belle indéperj^
dance de fortune personnelle. Président de
la Société d'agriculture des Bouches-du-.
Rhône,-sa spécialité dans cette science et un
dévouement absolu le mettent à même de
rendre d'importants services aux contrées
agricoleà que, suivant toutes les probabilités,
il sera appelé à représenter dans la nouvelle
Chambre.
' D'ans la circonscription nord Marseille et
Aix, M. Thiers s'étant retiré, la place res
tait entièrement libre à M. Bournat, député
sortant. On dit aujourd'hui que M; Jules Fa-
vre veut la lui disputer. Les catholiques n'ont
pas à se plaindre de M. Bournat pour la sau
vegarde de , leurs intérêts. Son passé .et sa
foi religieuse permettent sous ce rapport ce
qu'on ne peut espérer de-la prétendue indé
pendance de votre avocat de Paris. M.Bour
nat, d'ailleurs, plus officieux encore qu'offi
ciel, a eu le talent d'augmenter considérable
ment l'estime et l'intérêt de tous dans l'ac
complissement de son dernier mandat. Ce
pendant il conviendrait qu'il âonn&t des ex
plications sqr le programme catholique.
« -Je n'ai pas des renseignements sûrs à
vous fournir sur les candidatures de la cir
conscription Arles-Tarascon. »
Mokéiii.vn . — Un de nos amis du Mor
bihan nous envoie la profession de foi de
îi. de Kercacjo, député sortant de la cir-
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