Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1869-03-10
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1869 10 mars 1869
Description : 1869/03/10 (Numéro 682). 1869/03/10 (Numéro 682).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mercredi 1Q Mars 1869
N« 682— Edition qnotidiênne
Mercredi 10 Mars 1869
Un u
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Trois mois...,,..
PARIS
60 tvi
SI
16
Le numéro : 15 centimes
nVREACJX
Paris, 10, rue des Saints-Pères
"On (tabonne & Rome, an bureau de la Civiltà cattolica ■
via del Qesu, fit
DEPARTEMENTS
Un an.-:
Six mpis......
66 frîj.
34 .
Trois ; ïoî 9 v . «1. ,..,18 •
Édition àemi-quottdteime
Un an, 36 fr./-Six mois. 19 fr.—Trois mois, 10 fr.
iffinivers ybe repoad/i
EU. Cli. UGR&NGE, I
t C% ti, pUee d® la Boarsi
France
PARIS, 9 MARS
v-:t
La
Déclaration do 1 Y'^9 / j| i 1
et le Concile.
(§• article.)
Voir le numéro du 3 mars.
I. Le premier article de la Déclara-
. tion est conçu en ces termes :. « Les hom
mes naissent et demeurent libres et
égaux quant aux droits. Les différences
sociales ne découlent que de l'utilité
commune. »
Ce premier article, qui revêt la forme
d'.ijn enthymène, renferme deux par
ties : la première constitue un principe
général qui sert d'antécédent , et la
deuxième est une conclusion déduite de
ce principe. L'antécédent, très com-
. plexe dans ses éléments, et par là meme
se prêtant à l'équivoque, peut et doit se
résoudre en quatre propositions sim
ples :
I e Tous les hommes naissent libres ;
2° Tous les hommes demeurent li
bres ;
3° Tous les hommes naissent égaux
quant aux droits ;
4° Tous les hommes demeurent égaux
quant aux droits.
Les deux premières affirment donc la
liberté native et permanente de l'hom
me, et les deux suivantes déclarent l'é
galité originaire et stable des .droits.
Examinons d'abord les deux premières,
et tâchons de faire voir ce qu'elles
renferment de vrai, de faux et d'ambi
gu. Voici la thèse que nous allons dé
montrer : Ges propositions, envisagées
d'une manière générale, sont vagues,
indéterminées et équivoques; considé
rées comme principes de la conclusion
déduite, c'est-à-dire en tant que déter
minées par la nature de l'enthymène
dans lequel elles figurent comme anté
cédent, elles sont absolument et évi
demment fausses.
La vérité ou la fausseté d'une propo
sition consistant dans le rapport affir
mé de l'attribut au sujet, nous allons
étudier les éléments des proposi
tions indiquées. L'attribut «libres» peut
s'entendre d'autant de manières diffé
rentes qu'il y a de divisions de la liber
té ; or, la liberté, qui est la feculté de
choisir, peut s'exercer ou dans le do
maine des seuls actes intérieurs et spi
rituels, ou dans celui des actes exté
rieurs et de l'ordre sensible. La volonté,
en effet, peut exercer son empire soit
sur elle-même, soit sur les facultés su
balternes et purement .executives. Per
sonne n'ignore qu'autre chose est d'é
mettre en soi-meme une volition libre,
et autre chose de réaliser dans l'ordre
extérieur ce que la volonté avait décré
té. Noua pouvons être parfaitement li
bre» d'arrêter en nous un projet, sans
que pour cela nous ayons la faculté de
le réaliser au dehors ; l'ordre spirituel
des conceptions et des volitiens libres
est évidemment distinct de l'ordre des
actions sensibles et corporelles.
Ainsi, il est hors de doute que nous:
devons distinguer entre l'acte intérieur
et purement spirituel de la volonté li
bre, et la réalisation ou exécution par
les facultés corporelles : insister sur ce
point serait faire injure à tout homme;
sensé.
Quand nous envisageons la faculté
spirituelle d'émettre tel acte intérieur
ou tel autre, de vouloir au de ne pas
vouloir, cette faculté d'agir ou de ne pas
agir, de faire telle chose ou telle autre,
conserve, le nona générique de liberté,
de libre arbitre, ou prend celui de liber
té psychologique, si, au contraire, il
s'agit de l'exercice non entravé des fa
cultés sensibles et corporelles, ce pou
voir, se nomme liberté de coaction. La
liberté psychologique est donc la liber-,
té proprement dite, qui est l'apanage
des êtres raisonnables, le principe du
mérite et du démérite dans l'ordre mo
ral. Elle consiste, csmme on le voit,
dans la faculté spirituelle de choisir : à
ce pouvoir serait opposée toute déter
mination intrinsèque ad unum , prove
nant d'une cause nécessitante, qui
pourrait agir immédiatement sur l'âme
et la volonté ; une détermination de ce
genre, qui serait physiquement impo
sée à la volonté elle-même, détruirait
l'élection et par là même la liberté psy
chologique.
Il resuite de là que la première partis
de l'antécédent, en tant qu'elle signifie
3ue l'homme est physiquement libre
'émettre, des actes intérieurs, est ri
goureusement vraie. Il estIncontesta
ble en effet que, sous le rapport indiqué,
l'homme naît libre et reste libre, c'est-
à-dire doué du libre arbitre, et que cette
faculté lui est essentielle ; l'homme
naît libre par le fait qu'il naît homme,
.c'est-à-dire être doué d'intelligence et
de volonté, et il demeurera libre tant
qu'il restera homme. Il lui est aussi im
possible de se dépouiller de sa liberté
que de se dépouiller de sa nature spi
rituelle.
Cette liberté psychologique embrasse
donc le domaine des opérations propres
de la volonté, en tant que faculté dis
tincte des autres puissances de l'homme,
et ces opérations spirituelles échappent
par leur nature même à la coaction de
i,out agent extérieur, autre que Dieu. Il
•est évident qu'un homme ne peut en
empêcher un autre de vouloir ou de ne
pas vouloir intérieurement tel objet pré
senté par l'esprit, plutôt que tel autre,
et de former en lui-même tous les pro
jets qui pourront lui sourire. Là volonté
■est donc "physiquement libre ; et ainsi il
•est vrai de dire en ce sens que «tous les
hommes naissent libres, » et que « tous
les hommes demeurent libres. »
* 'vU .\Mais de ce que l'homme est ici-
.•^as-iphysiquement libre, c'est-à-dire
Exempt de coaction dans le domaine
érations purement spirituelles, il
ulte pas qu'il soit moralement li-
Vbx^'dans la même mesure. Il ne peut
—h"ën effet émettre indifféremment toutes
les volitions possibles; ce serait faire
de la volonté humaine la source pre-i
mière et la règle suprême de toute loi
morale; et sans entrer ici dans la dis
cussion de la théorie absurde de l'au-s
tonomie de la volonté humaine, même
par rapport à la droite raison, ce qu'au
cun rationaliste n'a encore admis ex
plicitement, il suffît d'observer que ce
serait faire de l'homme un être indé
pendant de Dieu même; l'homme,
dans cette hypothèse, ne serait lié que
par les lois qui émaneraient de lui-
même ; et avant toute législation hu
maine et positive, il n'y aurait pour lui
aucune loi morale. Et ainsi au déisme
affirmé par les législateurs dans le
prologue, serait substitué l'athéisme le
plus radical.
Si donc il y a des chopes moralement
bonnes ou mauvaises pour l'individu,
envisagé dans le seul ordre individuel,
et en dehors de toute relation à la so
ciété civile et politique, si la distinction
du bien et du mal moral n'est pas un
simple corollaire de l'état social et un
pur résultat d'une libre association, il
faut assigner ici des limites à la liber
té. Les relations de l'homme avec Dieu,
de la créature intelligente avec le créa
teur, préexistent réellement et logique
ment à tout fait social. La loi naturelle
implique donc des droits et des devoirs
de l'ordre individuel, non moins que dé
l'ordre social ; ainsi, il est hors de doute
que l'homme ne peut moralement
choisir tout ce qu'il pourrait vouloir
physiquement; il n'eçt pas libre de
choisir ce qui lui est défendu _ par
la volonté de son créateur et le dégra-
dî, et de ne pas choisir ce qui lui est
imposé par cette même volonté mani
festée, soit par la loi naturelle, soit par
des lois positives. L'homme n'est pas
plus par lui-même la source fondamen
tale et la règle suprême du vrai et du
bien, qu'il n'est la source première de sa
propre existence et la fui dernière pour
laquelle il est ordonné. Il naît et reste
créature, et par suite essentiellement
soumis à son créateur ; il naît et reste
créature intelligente, et, par là même,
essentiellement subordonné à l'ordre
moral (1).
Si donc nous entendons parler de la
liberté morale, les premières proposi
tions, prises dans toute leur généralité,
sont purement ,et simplement fausses.
L'homme, daps l'exercice normal et
légitime de sa liberté psychologique,
ne peut choisir indifféremment entre le
bien et le mal moral ; il ne peut revendi
quer, comme un droit primordial et
imprescriptible, l'affranchissement de
tout .ordre moral antérieur et supérieur
à toute constitution sociale. Et ainsi,
pour le dire encore une fois, les pre
mières propositions entendues de la
liberté psychologique nieraient l'ordre
moral si elles étaient prises dans leur
universalité. Or, elles sont prises en ce
sens, en tant qu'elles constituent les
prémisses dont les articles X et XI se
ront déduits, puisque ces articles affir
ment la liberté de penser même quand
il s'agit des relations de l'homme avec
Dieq ou des devoirs religieux. Don© ces
articles X et XI (2), du moins en tant
que conséquences et déductions, doivent
dès maintenant être considérés comme
faux ; et ainsi la condamnation portée
par l'art. 15 du Syllabus reste seule l'ex
pression de la vérité (3). v _
III. Mais ces propositions, principes
constitue toul l'article,doivent s'enten
dre de la seule liberté de coaction ; il
faut donc les examiner à ce point de
vue, et, sous ce rapport, les deux pre
mières propositions sont fausses. La
première, « l'homme naît libre » de la
liberté de coaction, signifie que l'hom
me n'est soumis naturellement à l'ac
tion d'aucun agent., et qu 'il naît affran
chi de toute relation externe pouvant
physiquement restreindre le domaine
des opérations corporelles. Or, cette
proposition, ainsi formulée d'une ma
nière générale et absolue, est évidem
ment fausse.
En effet, il est hors de doute que
l'homme peut être, et de la manière la
plus légitime, sous l'empire de la coac
tion; il n'a pas le droit originaire de
réaliser au dehors, par ses facultés sen
sibles, toutes les déterminations et les
inclinations, même les plus désordon
nées, de la volonté ; il est manifeste que
l'enfant ne naît pas libre de toute con
trainte, mais que l'inclination de sas
appétits est souvent contrariée par une
coaction légitime et nécessaire ; la coac
tion ici est impérieusement exigée pour
la conservation de l'individu dont elle
comprime la liberté extérieure. Enfin,
l'homme n'a pas un droit absolu sur
lui-même, sur sa vie, sur ses facultés,
a« Syllabus : Prop. >
a est omnis Dei actic
condamnées : II. Ne-
ganda est omnis uei actio in homines et mua-
dam. III. Humana ratio, nullo prorsus Dei res
pecta habito, unicus est veri et falsi, boni et
mjtli arbiter; sibi ipsi est lex, et naturalibus suis
yiribus ad hominum ac populorum bonum cu-
randum sufficit. »
(2) X. Nul né doit être inquiété pour ses opi
nions, même religieuses, pourvu que leur mani
festation ne trouble pas l'ordre public établi par
les lois. • , »
XI. La libre communication des pensées et
des opinions est un des droits les plus précieux
de l'homme : tout citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf à répondre de
l'abus de cette liberté dans les cas déterminés
par la loi.
(3) « Liberum cuique homini est eam ample-
cti ac profiteri religionem, quam rationis lumi-
ne quis ductus veram putaverft. »
! etc., et la liberté d'exécution doit être
-réglée par la loi morale et la raison
droite, sinon l'homme rentrerait dans
la catégorie des agents de l'ordre infé
rieur : la brute et la matière inorgani
que. Il y a donc dans l'ordre purement
individuel, et en dehors de toute rela
tion de l'ordre civil ou politique, des
actes extérieurs prohibés, comme il y a
des actes extérieurs licites ou obliga
toires. L'homme ne peut donc réaliser
extérieurement tout ce que ses appétits
peuvent convoiter; il a simplement la
faculté de poursuivre ce qui est confor
me à l'ordre, soit individuel, soit social,
c'est-à-dire ce qui est du véritable do
maine du droit subjectif. En un mot, la
liberté extérieure doit avoir pour règle
la loi morale, et la seule société domes
tique peut empêcher la violation de
cette loi.
Ainsi, il reste hors de doute, en pré
sence du bon sens le plus vulgaire, que
les propositions générales : « l'hom
me naît libre, l'homme demeure libre,»
prises dans toute leur universalité, sont
vraies s'il s'agit de la liberté psycholo
gique envisagée comme faculté natu
relle, fausses s'il s'agit de la liberté de
coaction, envisagée soit moralement,
soit même physiquement. Et, ainsi pri
ses, comme antécédent de l'enthymème
qui constitue l'article premier, elles
sont simplement fausses : l'homme efi
naissant n'est nullement saisi du droit
de tout vouloir et de tout faire selon son
bon plaisir; mais il est saisi du pouvoir
originaire de vouloir et dé faire ce qui
est dans l'ordre, soit individuel, soit so
cial.
Et ainsi, les art. 4 et 5 (4), envisagés
comme conclusions des principes posés
dans l'article 1 er , sont éliminés par la
logique; ils ont vraiment le caractère
de conséquence, car ils partent de l'hy
pothèse que la société présuppose des
éléments doués d'une liberté indéfinie,
sans aucune règle objective ou subjec
tive, et de droits absolument sans limi
tes d'un ordre quelconque.
Les articles (5) relatifs à la liberté in
dividuelle par rapport à la coaction du
pouvoir, ne se déduisent pas plus logi
quement que les précédents ; mais, en
visagés comme propositions absolues,
ils rappellent au pouvoir des vérités uti
les, et ne renferment rien de contraire
à des principes certains ; nous n'aurons
donc pas à nous en occuper davan
tage.
E. G randclaude.
Nous avons des lettres de Florence du
5 mars.
La politique a été pendant plusieurs
jours en plein sommeil : impossible de
glaner le moindre fait ou de signaler
un changement quelconque dans la si
tuation. Le seul mouvement progressif
que notre correspondant soit dans l'o
bligation de nous signaler est dans les
crimes : on ne parle que d'homicides,
d'assassinats, dé vols, de suicides et de
duels d'un bout à l'autre de l'Italie. Les
chroniques des feuilles locales en sont
remplies. Sur ce point il y a progrès.
A la date du 5, les cercles politiques
commençaient à s'animer. Le rappel de
M. d'Usedom, ministre de Prusse, est
l'objet de tous les commentaires. Deux
versions ont généralement cours sur
cet événement, qui est venu surprendre
Florence à l'improviste. Selon les uns,
M. d'Usedom est sacrifié aux rancunes
de l'Autriche, qui ne peut lui pardon
ner sa lettre célèbre au général La Mar-
mora, pour l'engager à jeter l'armée
italienne, en 1866, sur la Hongrie. Se
lon les autres, lé ministre prussien au
près de la cour italienne serait puni de
ne pas avoir pu empêcher l'alliance
franco-italienne.
« La nouvelle du rappel nous est ar
rivée trop à l'improviste, nous dit notre
correspondant, pour qu'on puisse se
faire', dès aujourd'hui, une idée bien
nette des raisons auxquelles la cour de
Berlin a obéi. M. d'Usedom était accré
dité auprès de Victor-Emmanuel depuis
1863, et il avait su se rendre assez po
pulaire, surtout grâce à sa femme, ad
miratrice enthousiaste de Garibaldi. Ce
rappel ne peut avoir que des causes as
sez graves, car personne ne croit que ce
soit M. d'Usedom lui-même qui l'ait
sollicité. Mais, ces causes, il faudra un
peu de temps pour les connaître : les
feuilles officieuses elles-mêmes, qui ont
quelque droit à paraître bien infor
mées dans une semblable matière, se
montrent jusqu'ici très réservées. »
(4) IV. La liberté consiste à pouvoir faire t
3 q.ui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice <
tout
ce q.ui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des
droits naturels de chaque homme n'a de bornes
que celles qui assurent aux autres membres de
la société la jouissance de ces mêmes droits. C»s
bornes ne peuvent être déterminées que par la
loi. >
V. La loi n'a le droit que de défendre les ac
tions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas
défendu par la loi ne peut être empêché, et nul
ne peut être contraint à faire ee qu'elle n'ordon
ne pas.
(5) VII. Nul homme ne peut être accusé, ar
rêté, ni détenu, que dans les cas déterminés par
la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites.
Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font
exécuter des ordres arbitraires, doivent être pu
nis, mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu
de la loi, doit obéir à l'instant ; il se rend cou
pable par la résistance.
VIII. La loi ne doit établir que des peines
strictement et évidemment nécessaires, et nul
ne peut être puni qu'en vertu d'une loi promul
guée antérieurement au délit et légalement ap
pliquée.
IX. Tout homme étant présumé innocent jus
qu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est ju
gé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qiîi
ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa
personne doit être sévèrement réprimée par la
loi.. , ...
XVII. La propriété étant un droit inviolable et
sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'ést lors
que la nécessité publique, légalement constatée,
l'exige évidemment, et sous la condition d'une
juste et préalable indemnité.
Des hommes politiques très graves se
refusent cependant encore à croire que
les négociations entre la France et l'Ita
lie pour une alliance offensive et défen
sive soient bien avancées. Ils croient
que la France ferait une grande im
prudence en cherchant à avoir un tel
allié aux conditions que celui-ci voudra
lui imposer, et ils se demandent en
même temps s'il peut se trouver en Ita
lie un homme d'Etat assez fou pour
s'engager dans une guerre qui n'aurait
pas un caractère purement national.
Il est donc encore assez difficile de
voir clair dans toute cette affaire.
Il est vrai que M. Cambray-Digny se
démène fort et se donne beaucoup de
mal pour trouver de l'argent ; mais s'il
faut de l'argent pour entrer en guerre,
ce qui est incontestable, l'Italie se trou
ve dans une telle situation qu'il lui en
faut beaucoup aussi pour conserver la
paix et maintenir la neutralité.
Les négociations de M. le ministre de
la finance avec les maisons Rothschild
et Fould, pour une opération sur les
biens du clergé, ont définitivement
échoué. La raison de la rupture est l'in
certitude où l'on est encore aujourd'hui
sur la véritable valeur de ces biens, et
l'impossibilité de les évaluer même ap
proximativement.
La loi pour l'incamération a été exé
cutée avec toute la sévérité d'un gou
vernement révolutionnaire, mais aussi
avee l'arbitraire et les désordres inhé
rents à ces gouvernements. Les agents
du fisc ont mis la main sur toutes cho
ses ; évêchés, chapitres, ordres reli
gieux, institutions et fondations pies,
fabriques, tout y a passé : les réclama
tions des intéressés ont été inutiles.
Mais les tribunaux sont intervenus
depuis, et on commence à avoir une
collection assez importante d'arrêts, in
terprétant la loi de confiscation dans
un sens un peu plus conforme à l'équi
té (s'il peut être question d'équité à ce
sujet), et restituant à leurs légitimes
propriétaires, ce qu'il serait par trop
criant et contraire aux dispositions mê
mes de la loi de leur ravir. Il en résulte
que le gouvernement n'a plus la certi
tude de garder tout ce qu'il a pris. On
conçoit que les banquiers étrangers
aient jugé prudent de se retirer.
Maintenant, M. Cambray-Digny son
ge, dit-on, à un emprunt à l'intérieur,
garanti par ces mêmes biens de l'Eglise.
Il pense peut-être que le gros du public
n'est pas aussi cauteleux que les ban
quiers de Paris, de Londres et de Vien
ne, et qu'on ne cherchera pas chicane
sur les biens légalement ou illégalement
(sinon légitimement) possédés par l'E
tat. Des représentants des banques et
autres grandsétablissements industriels
de Naples, Milan, Turin et Gènes, vien
nent d'arriver à Florence pour s'enten
dre avec ce ministre à ce sujet.
Provisoirement, M. Cambray-Digny,
dans une récente réunion de la droite, a
avoué que, ne pouvant rien espérer de
la mouture pour l'année courante, il
annoncerait, vers la moitié du mois, à la
Chambre la nécessité d'établir trois nou
veaux impôts.
S. D esquers.
Souscription pour le «ïubilé
du Saint l'ôre
(14 e liste.)
Montant des listes précéden
tes 27
A Pie IX, Pontife et Roi, une
famille villageoise du
département du Nord
M. Vermion, curé de Crevé-
champs (Meurthe), un
titre de 500 fr. et un
coupon échu
Paroisse de Mont-de-Marsan,
produit d'une quête fai
te à l'église
Mme la comtesse de Carrère,
à Mont-de-Marsan
Uae femme catholique, ib.
Une pauvre fille dévouée à
Pie IX, ib.
M. Descoffes, ingénieur en
chef des mines, à Blois
M. et Mme Vital-Besson et
leurs enfants, àChâlon-
sur-Saône
Trois prêtres de Verdun (Meu
se), au bien- aimé Pie IX,
Pontife-Roi, joie et es
pérance des bons, ter
reur et désespoir des
méchants
MM. le supérieur et les pro
fesseurs du petit sémi
naire de Belley (Ain),
2 e envoi
l'abbé Guyot, curé de
Woël (Meuse)
Bouchenot, à Eurville
(Haute-Marne)
Fraignier, curé de Gevin-
gey (Jura)
Mlle Z. Droz, à Gevingey
Une femme de chambre qui
aime beaucouple Saint-
Père, ib.
Mlle Octavie Béchet, domes
tique, ib.
MM. l'abbé Dubois-Lacroix,
curé-doyen de Magny-
en-Vexin, diocèse de
Versaillee, en mémoire
de sa vénérable mère,
décédée saintement le
9 janvier dernier, en
priant pour l'Eglise et
pour son auguste chef,
notre bien-aimé Père,
l'immortel Pie IX, Pon
tife et Roi
les directeurs du petit sé-
,044 10
500
512 50
375
45
40
40
100
50
100
100
10
10
100
» 50
50
minaire de Notre-Dame
de Liesse (Aisne) 136
Joseph Roger, prêtre, au
mônier des Dames de
la Retraite, à Liesse 5
Mme Déprez, ib. 3
M. Bergé aîné, ib. 3
Un anonyme, ib. .8
MM. les directeurs du petit
séminaire deMontigny-
les-Metz 200
Offrande collective du clergé
de la maison du Pèle
rinage de Notre-Dame
de Marienthal, diocèse
de Strasbourg 110
Le collège ecclésiastique de
Bagnères-de-Bigorre 110
M. l'abbé Allard,curé de Che-
vregny 5
Une abonnée de Y Univers 5
Mlle Louise Cerutti 5
M. Becourt, curé de Puteaux,
diocèse de Paris 20
M. le curé et une famille chré
tienne de Cosnac (Tul
le). Amour et recon
naissance à l'héroïque
défenseur de la vérité
et du droit. Dominus
tecum, vivoi'um fortis-
sime! 40
MM. l'abbé Servin, curé de
Bessières (Aisne) 5
l'abbé Gillet, aumônier
de la Providence à Laon
(Aisne) 3
Un abonné de Y Univers 5
MM. Eugène Carie, à Paris,
demandant la bénédic-
tion.du Saint-Père pour
son petit-neveu Henri
Douvry 5
Demengeon,curé de Ven-
tron (Vosges) 3
Un anonyme, ib. 1
MM. Et. Biswang, lieutenant
d'infanterie, à Marseille 5
Rou'ssilhes, curé de Girac
(Lot) 10
Une fille de service, pauvre,
ib. 2
M. Platet, curé de Thenac
(Dordogne) etquelques-
uns de ses paroissiens 10
M. l'abbé Andrieu, vicaire de
Limoux(Aude). Summe
Pater, dulci divino, sum
me Sacerdos, Imperio,
Pie Ilex, cuncla tuere
tuo 5
Mme veuve Fouzembas, ib. 1
MM. Célestin Fouzembas, ib. 1
le curé de Nordhausen
(Bas-Rhin) 10
Kœnig, vicaire, ib. 5
Mme L. P..., dévouée à Pie IX 20
M. Lassou, curé de Vigponet
(Gironde) 20
Au bien-aimé Pie IX. Dominus
comervet eum et vivi/i-
cet eum 20
MM. Le Goff, propriétaire à
Châteauneuf(Finistère) 10
Le Goff, prêtre romain,
vicaire à Saint-Pierre
Quilbignon (Finistère) 10
l'abbé Jézéquel, vicaire,
ib. 10
l'abbé Gùilleron, vicaire,
ib. 10
le curé de Perthes, dio
cèse de Langres, au
Pontife dévoué qui a
défini de son autorité
infaillible le dogme de
l'Immaculée - Concep
tion '15
Un autre prêtre du canton de
Saint-Dizier, diocèse de
Langres, au Pontife dé
voué au glorieux saint
Joseph 5
MM. Mathern, rentier à Warth
(Bas-Rhin) 10
l'abbé Gintz, curé, ib. 5
Tardif, curé de Lunay
(Loir-et-Cher), à l'in
faillible Pie IX 10
MmeR. F. du T. 0. de S. F.,
doyenné de Bray (Som
me) 20
M. A. B., curé de S.-L., doyen
né de Bray (Somme), à
Pie IX, Pontife et Roi 10
Offrande de M. Cochon, curé
de Teneur (Pas-de-Ca
lais) et de sa sœur 10
M. le curé duVal-d'Ajol et ses
vicaires 34
M. Duval, notaire à Pacé (Ille-
et-Vilaine) 4
Mme Duval, ib. 4
MM. Charles Duval, ib. 1
Pierre Duval, ib. 1
Gœrz, curé de Ferrette
(Haut-Rhin) . 10
Vuillemain, vicaire, ib... 5
Senek, curé de'Bouxwil-
ler 10
Une habitante de Bourbonne-
les-Bains, très dévouée
au Souverain-Pontife 10
Une malade de la même ville,
qui se recommande
aux prières du vénéré
et bien-aimé Pie IX 10
MM. l'abbé Lecoq, curé deRo-
menay (Saône-et-Loire) 10
l'abbé Henant,'Vicaire, ib. 10
le baron de la Serve, ib. 20
Quattre , curé d'Arbois
(Jura) 10 .
Il offre au Saint Père pour la
persévérance dés en
fants de sa paroisse qui
viennent de faire leur
première communion 30
MM. Quattre, vicaire d'Arbois 5
Chevassus, id. ib. 5
Girard, prêtre retiré à Ar-
bois 10
FuarndTaumônier du cou-
vent des Filles dé Ma
rie, à Arbois ' ' 5
Bouvenot, aumônier de
l'hôpital 10
Pierre F&ivre, sacristain
•de l'église Saint-Just,
d'Arbois " 2
Hugonnet, cUré de Mon-
tigny 10
Stanislas Laverrière, de
Lyon 10
Desvignes, curé de Ta-
vernay (Saône-et-Loire) 20
le curé d'Anost, diocèse
d'Autun 5
le vicaire, ib. 5
Mlle Tandonnet, à "Bordeaux 10
MM. Amanieu, curé de Comps
(Gironde) 10
l'abbé Traversier, àMen-
de (Lozère) 5
Vassal, curé de Wissant
(Pas-de-Calais) ^ 5
Mlle Delphine Mingeaud, au .
Pradet (Var) " 15:
Total général 30,285 10
Nouvelles d'Espagne
L'Espagne connaît aujourd'hui les
grands hommes d'Etat qui sont chargés
de lui donner une constitution : ils sont
au nombre de 15, que les Cortès consti
tuantes ont nommés le 2 mars, à une
majorité qui a varié entre 181 et 174
voix. Voici les noms des quinze , classés
dans l'ordre des suffrages obtenus :
MM. D. Salustiano Olozaga.
Aguirre.
Mata.
Rios Rosas.
D. Christobal Valera.
Montero Rios.
Le marquis de la Véga de Armijo.
Posada Herrera.
Martos.
D. Augusto Ulloa.
Silvela.
Moret y Prendergast.
Becerra.
Godinez de Paz.
Romero Giron.
C'est le triomphe de la coalition des
unionistes, des progressistes et des dé
mocrates monarchiques, qui sont égale
ment représentés dans cette commis
sion (cinq unionistes, cinq progressis
tes, cinq démocrates); les carlistes, les
isabellistes et les républicains sont ex
clus, mais le triomphe de la coalition
est aussi celui des principes radicaux,
et la défaite plus ou moins dissimulée
des unionistes. La majorité se trouve
divisée en deux grandes fractions : les
modérés et les démocrates ; les monar
chiques purs et les républicains pour
ront profiter de cette division. M. Olo
zaga, qui a obtenu le plus de voix, sera
sans doute le président de la commis
sion. Nous allons voir le grand homme
à l'œuvre.
Là composition de la commission con
stituante fait présager que l'Espagne
sera dotée d'une monarchie plus ou
moins bâtarde et provisoire. Quel per
sonnage affublera - t - on du manteau
royal? Il n'y a plus qu'un prétendant
qui fasse qnelque bruit. Les Portugais
ne veulent pas laisser aller le roi Fer
nando, par crainte de l'union ibérique;
les Espagnols ne veulent pas d'un prin
ce étranger; la coalition repousse doin
Carlos et Isabelle. Ces éliminations fai
tes, il ne reste plus que Montpensier,
qui est on ne sait où, mais probable
ment à Madrid. Le Journnl des Débats,
qui jurait ses grands dieux que le
prince d'Orléans était incapable de
tremper dans aucune conspiration,qu'il
n'était pour rien dans les malheurs d'Isa
belle, que ; -
Le jour n'est pas plus purque le fond de son cœur,
doit reconnaître qùé son^rince ne tra
vaille pas mal à remplacer sa belle-
sœur. Souvenir de famille, d'ailleurs,
souvenir des leçons paternelles de 1792
et de 1830.
Le duc de Montpensier a maintenant
les chances pour lui, puisqu'il a su ral
lier à son parti les chefs des trois grands
partis révolutionnaires : Serrano l'u
nioniste, Prim le progressiste et Ilivefo
le démocrate ; Serrano est le chef du
pouvoir exécutif, Prim commande l'ar
mée, Rivero préside les Cortès ; ce sont
là des éléments de succès dont il faut
tenir compte. Et puis l'on fait courir les
promesses les plus séduisantes : An
toine I" sera un roi comme on n'en a
pas vu, comme on n'en voit pas, comme
on n'en verra plus après lui ; il a dé
claré qu'il renonçait à toute liste civile,
tant que les budgets de l'Espagne ne sé-
ront pas en équilibre. C'est splendidé ;
cela surpasse la meilleure des républiques,
qui devait être aussi un gouvernement
monarchique à bon marché.
En attendant,le pouvoir exécutif , trans
formation du gouvernement provisoire,
continue d'agir contre la religion de
l'Espagne, de mettre la main sur les
biens de l'Eglise et de ne pas payer le
clergé, sans doute pour mettre plus
vite le budget en équilibre, et ne pas
exposer Antoine I" à vivre sans liste
civile. Nous avons sous les yeux une
pièce datée de février 1869, signée du
premier alcade d'Osuna (Ossone), else-
nor ' Francisco Zamora Reyes, et qui
mérite, d'être connue. Il est bon d'en
tendre les échos provinciaux de MM.
Romero Ortiz et Ruiz Zorrilla :
I). Francisco Zamora livyes, premier alcade
•populaire de cette ville d Osuna :
Je fais savoir :
Que la liberté religieuse ayant été procla-
N« 682— Edition qnotidiênne
Mercredi 10 Mars 1869
Un u
Bis mois
Trois mois...,,..
PARIS
60 tvi
SI
16
Le numéro : 15 centimes
nVREACJX
Paris, 10, rue des Saints-Pères
"On (tabonne & Rome, an bureau de la Civiltà cattolica ■
via del Qesu, fit
DEPARTEMENTS
Un an.-:
Six mpis......
66 frîj.
34 .
Trois ; ïoî 9 v . «1. ,..,18 •
Édition àemi-quottdteime
Un an, 36 fr./-Six mois. 19 fr.—Trois mois, 10 fr.
iffinivers ybe repoad/i
EU. Cli. UGR&NGE, I
t C% ti, pUee d® la Boarsi
France
PARIS, 9 MARS
v-:t
La
Déclaration do 1 Y'^9 / j| i 1
et le Concile.
(§• article.)
Voir le numéro du 3 mars.
I. Le premier article de la Déclara-
. tion est conçu en ces termes :. « Les hom
mes naissent et demeurent libres et
égaux quant aux droits. Les différences
sociales ne découlent que de l'utilité
commune. »
Ce premier article, qui revêt la forme
d'.ijn enthymène, renferme deux par
ties : la première constitue un principe
général qui sert d'antécédent , et la
deuxième est une conclusion déduite de
ce principe. L'antécédent, très com-
. plexe dans ses éléments, et par là meme
se prêtant à l'équivoque, peut et doit se
résoudre en quatre propositions sim
ples :
I e Tous les hommes naissent libres ;
2° Tous les hommes demeurent li
bres ;
3° Tous les hommes naissent égaux
quant aux droits ;
4° Tous les hommes demeurent égaux
quant aux droits.
Les deux premières affirment donc la
liberté native et permanente de l'hom
me, et les deux suivantes déclarent l'é
galité originaire et stable des .droits.
Examinons d'abord les deux premières,
et tâchons de faire voir ce qu'elles
renferment de vrai, de faux et d'ambi
gu. Voici la thèse que nous allons dé
montrer : Ges propositions, envisagées
d'une manière générale, sont vagues,
indéterminées et équivoques; considé
rées comme principes de la conclusion
déduite, c'est-à-dire en tant que déter
minées par la nature de l'enthymène
dans lequel elles figurent comme anté
cédent, elles sont absolument et évi
demment fausses.
La vérité ou la fausseté d'une propo
sition consistant dans le rapport affir
mé de l'attribut au sujet, nous allons
étudier les éléments des proposi
tions indiquées. L'attribut «libres» peut
s'entendre d'autant de manières diffé
rentes qu'il y a de divisions de la liber
té ; or, la liberté, qui est la feculté de
choisir, peut s'exercer ou dans le do
maine des seuls actes intérieurs et spi
rituels, ou dans celui des actes exté
rieurs et de l'ordre sensible. La volonté,
en effet, peut exercer son empire soit
sur elle-même, soit sur les facultés su
balternes et purement .executives. Per
sonne n'ignore qu'autre chose est d'é
mettre en soi-meme une volition libre,
et autre chose de réaliser dans l'ordre
extérieur ce que la volonté avait décré
té. Noua pouvons être parfaitement li
bre» d'arrêter en nous un projet, sans
que pour cela nous ayons la faculté de
le réaliser au dehors ; l'ordre spirituel
des conceptions et des volitiens libres
est évidemment distinct de l'ordre des
actions sensibles et corporelles.
Ainsi, il est hors de doute que nous:
devons distinguer entre l'acte intérieur
et purement spirituel de la volonté li
bre, et la réalisation ou exécution par
les facultés corporelles : insister sur ce
point serait faire injure à tout homme;
sensé.
Quand nous envisageons la faculté
spirituelle d'émettre tel acte intérieur
ou tel autre, de vouloir au de ne pas
vouloir, cette faculté d'agir ou de ne pas
agir, de faire telle chose ou telle autre,
conserve, le nona générique de liberté,
de libre arbitre, ou prend celui de liber
té psychologique, si, au contraire, il
s'agit de l'exercice non entravé des fa
cultés sensibles et corporelles, ce pou
voir, se nomme liberté de coaction. La
liberté psychologique est donc la liber-,
té proprement dite, qui est l'apanage
des êtres raisonnables, le principe du
mérite et du démérite dans l'ordre mo
ral. Elle consiste, csmme on le voit,
dans la faculté spirituelle de choisir : à
ce pouvoir serait opposée toute déter
mination intrinsèque ad unum , prove
nant d'une cause nécessitante, qui
pourrait agir immédiatement sur l'âme
et la volonté ; une détermination de ce
genre, qui serait physiquement impo
sée à la volonté elle-même, détruirait
l'élection et par là même la liberté psy
chologique.
Il resuite de là que la première partis
de l'antécédent, en tant qu'elle signifie
3ue l'homme est physiquement libre
'émettre, des actes intérieurs, est ri
goureusement vraie. Il estIncontesta
ble en effet que, sous le rapport indiqué,
l'homme naît libre et reste libre, c'est-
à-dire doué du libre arbitre, et que cette
faculté lui est essentielle ; l'homme
naît libre par le fait qu'il naît homme,
.c'est-à-dire être doué d'intelligence et
de volonté, et il demeurera libre tant
qu'il restera homme. Il lui est aussi im
possible de se dépouiller de sa liberté
que de se dépouiller de sa nature spi
rituelle.
Cette liberté psychologique embrasse
donc le domaine des opérations propres
de la volonté, en tant que faculté dis
tincte des autres puissances de l'homme,
et ces opérations spirituelles échappent
par leur nature même à la coaction de
i,out agent extérieur, autre que Dieu. Il
•est évident qu'un homme ne peut en
empêcher un autre de vouloir ou de ne
pas vouloir intérieurement tel objet pré
senté par l'esprit, plutôt que tel autre,
et de former en lui-même tous les pro
jets qui pourront lui sourire. Là volonté
■est donc "physiquement libre ; et ainsi il
•est vrai de dire en ce sens que «tous les
hommes naissent libres, » et que « tous
les hommes demeurent libres. »
* 'vU .\Mais de ce que l'homme est ici-
.•^as-iphysiquement libre, c'est-à-dire
Exempt de coaction dans le domaine
érations purement spirituelles, il
ulte pas qu'il soit moralement li-
Vbx^'dans la même mesure. Il ne peut
—h"ën effet émettre indifféremment toutes
les volitions possibles; ce serait faire
de la volonté humaine la source pre-i
mière et la règle suprême de toute loi
morale; et sans entrer ici dans la dis
cussion de la théorie absurde de l'au-s
tonomie de la volonté humaine, même
par rapport à la droite raison, ce qu'au
cun rationaliste n'a encore admis ex
plicitement, il suffît d'observer que ce
serait faire de l'homme un être indé
pendant de Dieu même; l'homme,
dans cette hypothèse, ne serait lié que
par les lois qui émaneraient de lui-
même ; et avant toute législation hu
maine et positive, il n'y aurait pour lui
aucune loi morale. Et ainsi au déisme
affirmé par les législateurs dans le
prologue, serait substitué l'athéisme le
plus radical.
Si donc il y a des chopes moralement
bonnes ou mauvaises pour l'individu,
envisagé dans le seul ordre individuel,
et en dehors de toute relation à la so
ciété civile et politique, si la distinction
du bien et du mal moral n'est pas un
simple corollaire de l'état social et un
pur résultat d'une libre association, il
faut assigner ici des limites à la liber
té. Les relations de l'homme avec Dieu,
de la créature intelligente avec le créa
teur, préexistent réellement et logique
ment à tout fait social. La loi naturelle
implique donc des droits et des devoirs
de l'ordre individuel, non moins que dé
l'ordre social ; ainsi, il est hors de doute
que l'homme ne peut moralement
choisir tout ce qu'il pourrait vouloir
physiquement; il n'eçt pas libre de
choisir ce qui lui est défendu _ par
la volonté de son créateur et le dégra-
dî, et de ne pas choisir ce qui lui est
imposé par cette même volonté mani
festée, soit par la loi naturelle, soit par
des lois positives. L'homme n'est pas
plus par lui-même la source fondamen
tale et la règle suprême du vrai et du
bien, qu'il n'est la source première de sa
propre existence et la fui dernière pour
laquelle il est ordonné. Il naît et reste
créature, et par suite essentiellement
soumis à son créateur ; il naît et reste
créature intelligente, et, par là même,
essentiellement subordonné à l'ordre
moral (1).
Si donc nous entendons parler de la
liberté morale, les premières proposi
tions, prises dans toute leur généralité,
sont purement ,et simplement fausses.
L'homme, daps l'exercice normal et
légitime de sa liberté psychologique,
ne peut choisir indifféremment entre le
bien et le mal moral ; il ne peut revendi
quer, comme un droit primordial et
imprescriptible, l'affranchissement de
tout .ordre moral antérieur et supérieur
à toute constitution sociale. Et ainsi,
pour le dire encore une fois, les pre
mières propositions entendues de la
liberté psychologique nieraient l'ordre
moral si elles étaient prises dans leur
universalité. Or, elles sont prises en ce
sens, en tant qu'elles constituent les
prémisses dont les articles X et XI se
ront déduits, puisque ces articles affir
ment la liberté de penser même quand
il s'agit des relations de l'homme avec
Dieq ou des devoirs religieux. Don© ces
articles X et XI (2), du moins en tant
que conséquences et déductions, doivent
dès maintenant être considérés comme
faux ; et ainsi la condamnation portée
par l'art. 15 du Syllabus reste seule l'ex
pression de la vérité (3). v _
III. Mais ces propositions, principes
constitue toul l'article,doivent s'enten
dre de la seule liberté de coaction ; il
faut donc les examiner à ce point de
vue, et, sous ce rapport, les deux pre
mières propositions sont fausses. La
première, « l'homme naît libre » de la
liberté de coaction, signifie que l'hom
me n'est soumis naturellement à l'ac
tion d'aucun agent., et qu 'il naît affran
chi de toute relation externe pouvant
physiquement restreindre le domaine
des opérations corporelles. Or, cette
proposition, ainsi formulée d'une ma
nière générale et absolue, est évidem
ment fausse.
En effet, il est hors de doute que
l'homme peut être, et de la manière la
plus légitime, sous l'empire de la coac
tion; il n'a pas le droit originaire de
réaliser au dehors, par ses facultés sen
sibles, toutes les déterminations et les
inclinations, même les plus désordon
nées, de la volonté ; il est manifeste que
l'enfant ne naît pas libre de toute con
trainte, mais que l'inclination de sas
appétits est souvent contrariée par une
coaction légitime et nécessaire ; la coac
tion ici est impérieusement exigée pour
la conservation de l'individu dont elle
comprime la liberté extérieure. Enfin,
l'homme n'a pas un droit absolu sur
lui-même, sur sa vie, sur ses facultés,
a« Syllabus : Prop. >
a est omnis Dei actic
condamnées : II. Ne-
ganda est omnis uei actio in homines et mua-
dam. III. Humana ratio, nullo prorsus Dei res
pecta habito, unicus est veri et falsi, boni et
mjtli arbiter; sibi ipsi est lex, et naturalibus suis
yiribus ad hominum ac populorum bonum cu-
randum sufficit. »
(2) X. Nul né doit être inquiété pour ses opi
nions, même religieuses, pourvu que leur mani
festation ne trouble pas l'ordre public établi par
les lois. • , »
XI. La libre communication des pensées et
des opinions est un des droits les plus précieux
de l'homme : tout citoyen peut donc parler,
écrire, imprimer librement, sauf à répondre de
l'abus de cette liberté dans les cas déterminés
par la loi.
(3) « Liberum cuique homini est eam ample-
cti ac profiteri religionem, quam rationis lumi-
ne quis ductus veram putaverft. »
! etc., et la liberté d'exécution doit être
-réglée par la loi morale et la raison
droite, sinon l'homme rentrerait dans
la catégorie des agents de l'ordre infé
rieur : la brute et la matière inorgani
que. Il y a donc dans l'ordre purement
individuel, et en dehors de toute rela
tion de l'ordre civil ou politique, des
actes extérieurs prohibés, comme il y a
des actes extérieurs licites ou obliga
toires. L'homme ne peut donc réaliser
extérieurement tout ce que ses appétits
peuvent convoiter; il a simplement la
faculté de poursuivre ce qui est confor
me à l'ordre, soit individuel, soit social,
c'est-à-dire ce qui est du véritable do
maine du droit subjectif. En un mot, la
liberté extérieure doit avoir pour règle
la loi morale, et la seule société domes
tique peut empêcher la violation de
cette loi.
Ainsi, il reste hors de doute, en pré
sence du bon sens le plus vulgaire, que
les propositions générales : « l'hom
me naît libre, l'homme demeure libre,»
prises dans toute leur universalité, sont
vraies s'il s'agit de la liberté psycholo
gique envisagée comme faculté natu
relle, fausses s'il s'agit de la liberté de
coaction, envisagée soit moralement,
soit même physiquement. Et, ainsi pri
ses, comme antécédent de l'enthymème
qui constitue l'article premier, elles
sont simplement fausses : l'homme efi
naissant n'est nullement saisi du droit
de tout vouloir et de tout faire selon son
bon plaisir; mais il est saisi du pouvoir
originaire de vouloir et dé faire ce qui
est dans l'ordre, soit individuel, soit so
cial.
Et ainsi, les art. 4 et 5 (4), envisagés
comme conclusions des principes posés
dans l'article 1 er , sont éliminés par la
logique; ils ont vraiment le caractère
de conséquence, car ils partent de l'hy
pothèse que la société présuppose des
éléments doués d'une liberté indéfinie,
sans aucune règle objective ou subjec
tive, et de droits absolument sans limi
tes d'un ordre quelconque.
Les articles (5) relatifs à la liberté in
dividuelle par rapport à la coaction du
pouvoir, ne se déduisent pas plus logi
quement que les précédents ; mais, en
visagés comme propositions absolues,
ils rappellent au pouvoir des vérités uti
les, et ne renferment rien de contraire
à des principes certains ; nous n'aurons
donc pas à nous en occuper davan
tage.
E. G randclaude.
Nous avons des lettres de Florence du
5 mars.
La politique a été pendant plusieurs
jours en plein sommeil : impossible de
glaner le moindre fait ou de signaler
un changement quelconque dans la si
tuation. Le seul mouvement progressif
que notre correspondant soit dans l'o
bligation de nous signaler est dans les
crimes : on ne parle que d'homicides,
d'assassinats, dé vols, de suicides et de
duels d'un bout à l'autre de l'Italie. Les
chroniques des feuilles locales en sont
remplies. Sur ce point il y a progrès.
A la date du 5, les cercles politiques
commençaient à s'animer. Le rappel de
M. d'Usedom, ministre de Prusse, est
l'objet de tous les commentaires. Deux
versions ont généralement cours sur
cet événement, qui est venu surprendre
Florence à l'improviste. Selon les uns,
M. d'Usedom est sacrifié aux rancunes
de l'Autriche, qui ne peut lui pardon
ner sa lettre célèbre au général La Mar-
mora, pour l'engager à jeter l'armée
italienne, en 1866, sur la Hongrie. Se
lon les autres, lé ministre prussien au
près de la cour italienne serait puni de
ne pas avoir pu empêcher l'alliance
franco-italienne.
« La nouvelle du rappel nous est ar
rivée trop à l'improviste, nous dit notre
correspondant, pour qu'on puisse se
faire', dès aujourd'hui, une idée bien
nette des raisons auxquelles la cour de
Berlin a obéi. M. d'Usedom était accré
dité auprès de Victor-Emmanuel depuis
1863, et il avait su se rendre assez po
pulaire, surtout grâce à sa femme, ad
miratrice enthousiaste de Garibaldi. Ce
rappel ne peut avoir que des causes as
sez graves, car personne ne croit que ce
soit M. d'Usedom lui-même qui l'ait
sollicité. Mais, ces causes, il faudra un
peu de temps pour les connaître : les
feuilles officieuses elles-mêmes, qui ont
quelque droit à paraître bien infor
mées dans une semblable matière, se
montrent jusqu'ici très réservées. »
(4) IV. La liberté consiste à pouvoir faire t
3 q.ui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice <
tout
ce q.ui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des
droits naturels de chaque homme n'a de bornes
que celles qui assurent aux autres membres de
la société la jouissance de ces mêmes droits. C»s
bornes ne peuvent être déterminées que par la
loi. >
V. La loi n'a le droit que de défendre les ac
tions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas
défendu par la loi ne peut être empêché, et nul
ne peut être contraint à faire ee qu'elle n'ordon
ne pas.
(5) VII. Nul homme ne peut être accusé, ar
rêté, ni détenu, que dans les cas déterminés par
la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites.
Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font
exécuter des ordres arbitraires, doivent être pu
nis, mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu
de la loi, doit obéir à l'instant ; il se rend cou
pable par la résistance.
VIII. La loi ne doit établir que des peines
strictement et évidemment nécessaires, et nul
ne peut être puni qu'en vertu d'une loi promul
guée antérieurement au délit et légalement ap
pliquée.
IX. Tout homme étant présumé innocent jus
qu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est ju
gé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qiîi
ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa
personne doit être sévèrement réprimée par la
loi.. , ...
XVII. La propriété étant un droit inviolable et
sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'ést lors
que la nécessité publique, légalement constatée,
l'exige évidemment, et sous la condition d'une
juste et préalable indemnité.
Des hommes politiques très graves se
refusent cependant encore à croire que
les négociations entre la France et l'Ita
lie pour une alliance offensive et défen
sive soient bien avancées. Ils croient
que la France ferait une grande im
prudence en cherchant à avoir un tel
allié aux conditions que celui-ci voudra
lui imposer, et ils se demandent en
même temps s'il peut se trouver en Ita
lie un homme d'Etat assez fou pour
s'engager dans une guerre qui n'aurait
pas un caractère purement national.
Il est donc encore assez difficile de
voir clair dans toute cette affaire.
Il est vrai que M. Cambray-Digny se
démène fort et se donne beaucoup de
mal pour trouver de l'argent ; mais s'il
faut de l'argent pour entrer en guerre,
ce qui est incontestable, l'Italie se trou
ve dans une telle situation qu'il lui en
faut beaucoup aussi pour conserver la
paix et maintenir la neutralité.
Les négociations de M. le ministre de
la finance avec les maisons Rothschild
et Fould, pour une opération sur les
biens du clergé, ont définitivement
échoué. La raison de la rupture est l'in
certitude où l'on est encore aujourd'hui
sur la véritable valeur de ces biens, et
l'impossibilité de les évaluer même ap
proximativement.
La loi pour l'incamération a été exé
cutée avec toute la sévérité d'un gou
vernement révolutionnaire, mais aussi
avee l'arbitraire et les désordres inhé
rents à ces gouvernements. Les agents
du fisc ont mis la main sur toutes cho
ses ; évêchés, chapitres, ordres reli
gieux, institutions et fondations pies,
fabriques, tout y a passé : les réclama
tions des intéressés ont été inutiles.
Mais les tribunaux sont intervenus
depuis, et on commence à avoir une
collection assez importante d'arrêts, in
terprétant la loi de confiscation dans
un sens un peu plus conforme à l'équi
té (s'il peut être question d'équité à ce
sujet), et restituant à leurs légitimes
propriétaires, ce qu'il serait par trop
criant et contraire aux dispositions mê
mes de la loi de leur ravir. Il en résulte
que le gouvernement n'a plus la certi
tude de garder tout ce qu'il a pris. On
conçoit que les banquiers étrangers
aient jugé prudent de se retirer.
Maintenant, M. Cambray-Digny son
ge, dit-on, à un emprunt à l'intérieur,
garanti par ces mêmes biens de l'Eglise.
Il pense peut-être que le gros du public
n'est pas aussi cauteleux que les ban
quiers de Paris, de Londres et de Vien
ne, et qu'on ne cherchera pas chicane
sur les biens légalement ou illégalement
(sinon légitimement) possédés par l'E
tat. Des représentants des banques et
autres grandsétablissements industriels
de Naples, Milan, Turin et Gènes, vien
nent d'arriver à Florence pour s'enten
dre avec ce ministre à ce sujet.
Provisoirement, M. Cambray-Digny,
dans une récente réunion de la droite, a
avoué que, ne pouvant rien espérer de
la mouture pour l'année courante, il
annoncerait, vers la moitié du mois, à la
Chambre la nécessité d'établir trois nou
veaux impôts.
S. D esquers.
Souscription pour le «ïubilé
du Saint l'ôre
(14 e liste.)
Montant des listes précéden
tes 27
A Pie IX, Pontife et Roi, une
famille villageoise du
département du Nord
M. Vermion, curé de Crevé-
champs (Meurthe), un
titre de 500 fr. et un
coupon échu
Paroisse de Mont-de-Marsan,
produit d'une quête fai
te à l'église
Mme la comtesse de Carrère,
à Mont-de-Marsan
Uae femme catholique, ib.
Une pauvre fille dévouée à
Pie IX, ib.
M. Descoffes, ingénieur en
chef des mines, à Blois
M. et Mme Vital-Besson et
leurs enfants, àChâlon-
sur-Saône
Trois prêtres de Verdun (Meu
se), au bien- aimé Pie IX,
Pontife-Roi, joie et es
pérance des bons, ter
reur et désespoir des
méchants
MM. le supérieur et les pro
fesseurs du petit sémi
naire de Belley (Ain),
2 e envoi
l'abbé Guyot, curé de
Woël (Meuse)
Bouchenot, à Eurville
(Haute-Marne)
Fraignier, curé de Gevin-
gey (Jura)
Mlle Z. Droz, à Gevingey
Une femme de chambre qui
aime beaucouple Saint-
Père, ib.
Mlle Octavie Béchet, domes
tique, ib.
MM. l'abbé Dubois-Lacroix,
curé-doyen de Magny-
en-Vexin, diocèse de
Versaillee, en mémoire
de sa vénérable mère,
décédée saintement le
9 janvier dernier, en
priant pour l'Eglise et
pour son auguste chef,
notre bien-aimé Père,
l'immortel Pie IX, Pon
tife et Roi
les directeurs du petit sé-
,044 10
500
512 50
375
45
40
40
100
50
100
100
10
10
100
» 50
50
minaire de Notre-Dame
de Liesse (Aisne) 136
Joseph Roger, prêtre, au
mônier des Dames de
la Retraite, à Liesse 5
Mme Déprez, ib. 3
M. Bergé aîné, ib. 3
Un anonyme, ib. .8
MM. les directeurs du petit
séminaire deMontigny-
les-Metz 200
Offrande collective du clergé
de la maison du Pèle
rinage de Notre-Dame
de Marienthal, diocèse
de Strasbourg 110
Le collège ecclésiastique de
Bagnères-de-Bigorre 110
M. l'abbé Allard,curé de Che-
vregny 5
Une abonnée de Y Univers 5
Mlle Louise Cerutti 5
M. Becourt, curé de Puteaux,
diocèse de Paris 20
M. le curé et une famille chré
tienne de Cosnac (Tul
le). Amour et recon
naissance à l'héroïque
défenseur de la vérité
et du droit. Dominus
tecum, vivoi'um fortis-
sime! 40
MM. l'abbé Servin, curé de
Bessières (Aisne) 5
l'abbé Gillet, aumônier
de la Providence à Laon
(Aisne) 3
Un abonné de Y Univers 5
MM. Eugène Carie, à Paris,
demandant la bénédic-
tion.du Saint-Père pour
son petit-neveu Henri
Douvry 5
Demengeon,curé de Ven-
tron (Vosges) 3
Un anonyme, ib. 1
MM. Et. Biswang, lieutenant
d'infanterie, à Marseille 5
Rou'ssilhes, curé de Girac
(Lot) 10
Une fille de service, pauvre,
ib. 2
M. Platet, curé de Thenac
(Dordogne) etquelques-
uns de ses paroissiens 10
M. l'abbé Andrieu, vicaire de
Limoux(Aude). Summe
Pater, dulci divino, sum
me Sacerdos, Imperio,
Pie Ilex, cuncla tuere
tuo 5
Mme veuve Fouzembas, ib. 1
MM. Célestin Fouzembas, ib. 1
le curé de Nordhausen
(Bas-Rhin) 10
Kœnig, vicaire, ib. 5
Mme L. P..., dévouée à Pie IX 20
M. Lassou, curé de Vigponet
(Gironde) 20
Au bien-aimé Pie IX. Dominus
comervet eum et vivi/i-
cet eum 20
MM. Le Goff, propriétaire à
Châteauneuf(Finistère) 10
Le Goff, prêtre romain,
vicaire à Saint-Pierre
Quilbignon (Finistère) 10
l'abbé Jézéquel, vicaire,
ib. 10
l'abbé Gùilleron, vicaire,
ib. 10
le curé de Perthes, dio
cèse de Langres, au
Pontife dévoué qui a
défini de son autorité
infaillible le dogme de
l'Immaculée - Concep
tion '15
Un autre prêtre du canton de
Saint-Dizier, diocèse de
Langres, au Pontife dé
voué au glorieux saint
Joseph 5
MM. Mathern, rentier à Warth
(Bas-Rhin) 10
l'abbé Gintz, curé, ib. 5
Tardif, curé de Lunay
(Loir-et-Cher), à l'in
faillible Pie IX 10
MmeR. F. du T. 0. de S. F.,
doyenné de Bray (Som
me) 20
M. A. B., curé de S.-L., doyen
né de Bray (Somme), à
Pie IX, Pontife et Roi 10
Offrande de M. Cochon, curé
de Teneur (Pas-de-Ca
lais) et de sa sœur 10
M. le curé duVal-d'Ajol et ses
vicaires 34
M. Duval, notaire à Pacé (Ille-
et-Vilaine) 4
Mme Duval, ib. 4
MM. Charles Duval, ib. 1
Pierre Duval, ib. 1
Gœrz, curé de Ferrette
(Haut-Rhin) . 10
Vuillemain, vicaire, ib... 5
Senek, curé de'Bouxwil-
ler 10
Une habitante de Bourbonne-
les-Bains, très dévouée
au Souverain-Pontife 10
Une malade de la même ville,
qui se recommande
aux prières du vénéré
et bien-aimé Pie IX 10
MM. l'abbé Lecoq, curé deRo-
menay (Saône-et-Loire) 10
l'abbé Henant,'Vicaire, ib. 10
le baron de la Serve, ib. 20
Quattre , curé d'Arbois
(Jura) 10 .
Il offre au Saint Père pour la
persévérance dés en
fants de sa paroisse qui
viennent de faire leur
première communion 30
MM. Quattre, vicaire d'Arbois 5
Chevassus, id. ib. 5
Girard, prêtre retiré à Ar-
bois 10
FuarndTaumônier du cou-
vent des Filles dé Ma
rie, à Arbois ' ' 5
Bouvenot, aumônier de
l'hôpital 10
Pierre F&ivre, sacristain
•de l'église Saint-Just,
d'Arbois " 2
Hugonnet, cUré de Mon-
tigny 10
Stanislas Laverrière, de
Lyon 10
Desvignes, curé de Ta-
vernay (Saône-et-Loire) 20
le curé d'Anost, diocèse
d'Autun 5
le vicaire, ib. 5
Mlle Tandonnet, à "Bordeaux 10
MM. Amanieu, curé de Comps
(Gironde) 10
l'abbé Traversier, àMen-
de (Lozère) 5
Vassal, curé de Wissant
(Pas-de-Calais) ^ 5
Mlle Delphine Mingeaud, au .
Pradet (Var) " 15:
Total général 30,285 10
Nouvelles d'Espagne
L'Espagne connaît aujourd'hui les
grands hommes d'Etat qui sont chargés
de lui donner une constitution : ils sont
au nombre de 15, que les Cortès consti
tuantes ont nommés le 2 mars, à une
majorité qui a varié entre 181 et 174
voix. Voici les noms des quinze , classés
dans l'ordre des suffrages obtenus :
MM. D. Salustiano Olozaga.
Aguirre.
Mata.
Rios Rosas.
D. Christobal Valera.
Montero Rios.
Le marquis de la Véga de Armijo.
Posada Herrera.
Martos.
D. Augusto Ulloa.
Silvela.
Moret y Prendergast.
Becerra.
Godinez de Paz.
Romero Giron.
C'est le triomphe de la coalition des
unionistes, des progressistes et des dé
mocrates monarchiques, qui sont égale
ment représentés dans cette commis
sion (cinq unionistes, cinq progressis
tes, cinq démocrates); les carlistes, les
isabellistes et les républicains sont ex
clus, mais le triomphe de la coalition
est aussi celui des principes radicaux,
et la défaite plus ou moins dissimulée
des unionistes. La majorité se trouve
divisée en deux grandes fractions : les
modérés et les démocrates ; les monar
chiques purs et les républicains pour
ront profiter de cette division. M. Olo
zaga, qui a obtenu le plus de voix, sera
sans doute le président de la commis
sion. Nous allons voir le grand homme
à l'œuvre.
Là composition de la commission con
stituante fait présager que l'Espagne
sera dotée d'une monarchie plus ou
moins bâtarde et provisoire. Quel per
sonnage affublera - t - on du manteau
royal? Il n'y a plus qu'un prétendant
qui fasse qnelque bruit. Les Portugais
ne veulent pas laisser aller le roi Fer
nando, par crainte de l'union ibérique;
les Espagnols ne veulent pas d'un prin
ce étranger; la coalition repousse doin
Carlos et Isabelle. Ces éliminations fai
tes, il ne reste plus que Montpensier,
qui est on ne sait où, mais probable
ment à Madrid. Le Journnl des Débats,
qui jurait ses grands dieux que le
prince d'Orléans était incapable de
tremper dans aucune conspiration,qu'il
n'était pour rien dans les malheurs d'Isa
belle, que ; -
Le jour n'est pas plus purque le fond de son cœur,
doit reconnaître qùé son^rince ne tra
vaille pas mal à remplacer sa belle-
sœur. Souvenir de famille, d'ailleurs,
souvenir des leçons paternelles de 1792
et de 1830.
Le duc de Montpensier a maintenant
les chances pour lui, puisqu'il a su ral
lier à son parti les chefs des trois grands
partis révolutionnaires : Serrano l'u
nioniste, Prim le progressiste et Ilivefo
le démocrate ; Serrano est le chef du
pouvoir exécutif, Prim commande l'ar
mée, Rivero préside les Cortès ; ce sont
là des éléments de succès dont il faut
tenir compte. Et puis l'on fait courir les
promesses les plus séduisantes : An
toine I" sera un roi comme on n'en a
pas vu, comme on n'en voit pas, comme
on n'en verra plus après lui ; il a dé
claré qu'il renonçait à toute liste civile,
tant que les budgets de l'Espagne ne sé-
ront pas en équilibre. C'est splendidé ;
cela surpasse la meilleure des républiques,
qui devait être aussi un gouvernement
monarchique à bon marché.
En attendant,le pouvoir exécutif , trans
formation du gouvernement provisoire,
continue d'agir contre la religion de
l'Espagne, de mettre la main sur les
biens de l'Eglise et de ne pas payer le
clergé, sans doute pour mettre plus
vite le budget en équilibre, et ne pas
exposer Antoine I" à vivre sans liste
civile. Nous avons sous les yeux une
pièce datée de février 1869, signée du
premier alcade d'Osuna (Ossone), else-
nor ' Francisco Zamora Reyes, et qui
mérite, d'être connue. Il est bon d'en
tendre les échos provinciaux de MM.
Romero Ortiz et Ruiz Zorrilla :
I). Francisco Zamora livyes, premier alcade
•populaire de cette ville d Osuna :
Je fais savoir :
Que la liberté religieuse ayant été procla-
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