Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1869-02-26
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 février 1869 26 février 1869
Description : 1869/02/26 (Numéro 670). 1869/02/26 (Numéro 670).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Vendredi 36 Février 1869
N« 670— Edition quotidienne
Vendredi 26 Février 1869
Un «n
SU mois
Trois mois.......
PARIS
60 frî
31
16
Le numéro : 15 centimes
■
-, ', Paris', 1Q; rue des Saihts-Pèrea
' Oa s'abonne à Rome, au bureau de la Civiltà cattolk*
- • via de! Qaaa, 61 , ""
DEPARTEMENTS
Un an.;.. . 66 fri|
Six mois » 34 ,
Trois meus :
Édition semi-quotidienne /
Un an ,36fr. —Six mais, 19 te.—Trois mois,10fr.'
£'Univers ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés#
- IL Ch. UGRANGB, CEKF et C", 6, place de la Baant ' ! •"
Ceux. dé nos abonnés dont l'a
bonnement expire le SS fé
vrier* sont priés de le renou
veler sans retard, s'ils no Veu
lent pas éprouver d'interrup
tion dans-le service de leur
exemplaire.;, .■ i
Noua les prions, en outre» de
lolndre une bande impriniêe n,
jeur.' demande de renouvelle^ '
ment. ^ v -f ^ i
1 o*,. \;-
France \ ^
PARIS 25 FÉVRIER 186§""
Nous n'avons pas eu le sourire de M.
Magne, ni I émotion de M. Rouher : nous
avons eu la parole de M. le ministre de
l'intérieur, parole un peu lourde, lente et
sourde, qui s'est élevée quelquefois, qui a
soutenu 16 débat pendant toute la séan
ce, non toujours sans intérêt, faisant fa
ce assez heureusement aux interrup
tions de la gauche et retrouvant, com
me nous nous en doutions tous les
millions que M. Thiers ne peut pas
voir. Pour les faire briller et résonner
devant la Chambre, ce n'est pas la con
viction qui a manqué à M. le ministre :
ce n'est pas le talent non plus, ni la
force oratoire. M. de Forcade la Ro
quette a énuméré, sans se fatiguer, les
sources bienfaisantes de ces beaux mil
lions : les places aux halles et aux mar
chés, les concessions d'eaux, le» oc-
: trois, les inépuisables octrois, sans sur
taxe sur les boissons, dont le tarif est
le même que celui, de .1847 ; mais toute
cette-, richesse qui coule partout, qui
crée des écoles, ouvre, des hospices,
alimente les 1 bureaux de bienfaisance,
s'immobilise en se 1 multipliant encore
dans la propriété foncière de Paris; M. le
ministre & dit de combien de milliards
elle s'est accrue dans ces dernières an
nées. ..
Hélas ! avait-il besoin de donner rai-
. son à M. Thiers et de montrer la cherté
partout;? Cet accroissement de la valeur
immobilière n'est-il pas du à la cher
té des/loyers? Doubler les frais de la
nourriture et du logement des peuples,
c'est, il est vrai, aux yeux de l'écono
miste moderne, accroître la prospérité
générale. M. le ministre de l'intérieur
est un adepte'des modernes théories é-
cpnomiques. La Chambre elle-même les
accueille jusqu'à un certain point : et,
de tous les arguments que le ministre a
fait valoir, celui qui a le plus touché
l'Assemblée est celui de la circulation.
La France veut circuler. Sacrifierait-elle
tout principe* toute raison, toute liber
té, à ce besoin nouveau et factice des
peuples modernes?
Cependant, à travers cette argumen
tation économique, malgré les circons
tances atténuantes de la fièvre de l'ex
position, malgré le désir de la gloire de
frapper d'étonnement les étrangers
qu'on invitait, c'esti en somme, une
question de légalité qui se débat à la
Chambre.
La délégation des revenus de la ville
de Paris pour une somme qui avoisine
le demi-milliard,qui le dépasserait même
déjà^ .est-elle un acte régulier, sincère
et légitime de l'administration? Cet
acte, si on l'approuve, ouvre-t-il pour
les finances du pays iin danger inson
dable - et- désormais ' toujours béant ?
M. le ministre a touché ce sujet. A ses
yeux,, la délégation des revenus d'une
ville n'est pas chose nouvelle ; il y en a
des exemples, il cite des. autorités. Il a
citéJM. Thiers et M. de Rémusatquand ils
étaient ministres. La ville de Paris elle-
même avait à ce sujet, en 1851, encouru
le blâme de la cour des comptes, et on
a passé outre. De tout cela, M. le minis
tre de l'intérieur déduit, avec raison,
que la question devlégalité est surtout
une question de mesure. Qui le nie?
Mais la mesure n'est-elle pas'comble et
débordante?
C'est cette évidence que M. Picard a
voulu démontrer. Il n'y a pas pris de
peine.: Dans tine courte harangue, d'au
tant ^meilleure quelle était courte, en
fort bons termes, en termes d'un
homme sérieux qui traite d'affaires im
portantes devant une grave assemblée,
il n'a pas posé la question, elle est dans
tous les esprits. Il l'a montrée, elle est
des plus graves.
Il ne s'agit pas seulement, au dernière
analyse, d'un audacieux, comme l'a dit
avec .'énergie M. Thiers, qui brave la
Chambre et se met au-dessus de la loi.
D'où lui vient son audace? Sur qui s'ap-
puie-t-il au moment même où ses actes
se discutent, pour les renouveler et les
aggraver? Tandis que l'on demande au
Corps législatif de légaliser les 465 mil
lions déjà engagés, la signature de la
. Ville, en effet est négociée de nouveau
et encore proposée au moins pour une
somihe dé 40 millions. Le ministre ne
l'a pas nié. 11 a dit que l'affaire vien
drait dans son temps au débat, et qu'el
le m'était pas consommée:
Quelle nécessité, quelle urgence em
pêchent' donc d'attendre que la Cham
bre-, siit! résolu la question . qui lui est
Soumise? Est-ce un conflit qu'on veut
engager?...
. La majorité de la Chambre hésiterait
sans aucun doute et avec raison devant
cette crueile nécessité ; mais, d'une
autre part, n'a t-ellopas sa conscience ?
A tort ou à raison, ne croit-elle pas, et
tout le public ne croit-il pas avec elle
qu'elle a mission pour ménager et voter
l'impôt ? Et s'il ne - peut être question
pour personne de refuser la ratification
des traités souscrits, n'est-ce pas à la
condition qu'il ne s'en fera plus à l'ave
nir,'et que la Chambre obtiendra des
garanties contre les entraînements que
M. le ministre de l'intérieur a signalés
et qui ont des inconvénients, on doit le
voir. Or 'de quelles garanties la repré
sentation a-t-elle besoin dans cette af-
faire?et devant le nouvel engagement
de 40 , millions dénëncé à la tribune,
faudra-t-il qu'elle les spécifie et les exi
ge?
' Ne conviendrait-il pas d'aller au-de-
syantde ses réclamations," qui seraient
,celles, d'ailleurs, du pays entier ? M. le
-préfet de la Seine, dont l'administration
estjen jeu, est un magistrat intelligent
.©£i|ctif, très actif, a dit M. Thiers, trop,
"kclif, peut-on dire. Cette activité* fo
mentée par son dévouement, a dépassé
les bornes. Ne serait-ce pas au dévoue
ment à dénouer les complications qui
ont suivi?
Léon Aubineau.
Souscription pour le jubilé
du Saint-Père
— Deuxième liste
Montant de la liste précé
dente, *4,970
10
Le
de
supérieur du collège
Tivoli, à Bordeaux
M. A. Pucel
Mme veuve Guilliaud
M. Joseph Aubineau
Deux jeunes filles.
MM. Pierre Aubineau
l'abbé Barbier
Pierre, Marguerite et Ber
nard Veuillot
Georges Lavergne (vente
des photographies du
portrait d'Arthur Guil-
lemin, 3 e versement).
Defunctus adhuc pugnat
Noël Lavergne
Joseph Lavergne
Mlles Marie et Rose Lavergne,
pensionnaires à Notre-
Dame de Sion
Une dame de la paroisse St-
Sulpice
Une bonne
La famille Féron
M. de Capelle, peintre
Un curé du diocèse de Sois-
sons, titre, de 100 fr. et
trois coupons échus
Frédéric Robin, à Ver
sailles
Cransac, chanoine de
Versailles
Léon Boissallier
Planteblat, curé d'Audes
(Allier)
Hommage filial à Pie IX !
l'abbé. François, curé
de Woinvillê (Meuse)
M. Charles Jacquier, avocat
J. M. J.
MM. Tabouret
Remiot, curé de Choisy-
le Désert (Côte-d'Or).
Mme Remiot, ib.
Mlle Henriette Remiot, ib.
Mme Josserand, ib:
MM. l'abbé Compagnon, au
mônier de l'hospice de
Bernay (Eure)
Blat, curé-doyen, à Cré-
cy-sur-Serre (Aisne)
anonyme de Kayserberg
(Haut-Rhin)
M. Breuillard, chef d'institu
tion, à Auxerre
Total des deux premières
listes,
MM.
Un
100
20-
50
15
20
5
10
25
40
. 5
5
10
•25
5
250
5
107 50
50
10
5
14
25
10.
10
2
2
1
20
20
10.
10
5,866 80
La livraison du 20 février de la Civil
tà cattolica contient sur le prochain
Concile des renseignements non moins
intéressants que ceux de la précédente
livraison. Elle commence par une re
vue bibliographique, dans laquelle elle
s'occupe de plusieurs ouvrages ou arti
cle# anglais, français, allemands, ita
liens et belges, écrits sur le Concile ou
à l'occasion du Concile. Vient ensuite
une étude sur les Arméniens et les Bul
gares.
La Civiltà constate que l'invitation
adressée par Pie IX aux Evêques schis-
matiques d'Orient a déjà commencé à
émouvoir sérieusement la nation armé
nienne. Il y a deux partis parmi les Evê
ques arméniens schismatiques : celui
des schismatiques obstinés dans la sé
paration, et celui des unionistes , qui dé
sirent un retour vers Rome, mais qui
croient encore que ce retour consiste
rait, non à abjurer les erreurs de l'E
glise arménienne, car ils sont persua
dés que leur Eglise n'est pas hérétique,
mais seulement à faire mémoire du
Souverain Pontife dans l'office divin, à
reconnaître l'infaillible autorité du Pape
en matière de foi, et, pour leur patriar
che, à recevoir.le pallium de Rome. Le
désir d'union est plus prononcé encore
parmi les laïques les plus notables, et
la Civiltà croit savoir que M. Bourée,
notre ambassadeur à Constantinople,
s'emploie activement à seconder ce
mouvement, soit près du patriarche ar
ménien et des Evêques, soit près des
laïques les plus considérables. La lutte
est engagée entre les deux partis ; quant
aux Arméniens catholiques, ils font tous
leurs efforts pour ramener complète
ment ceux de leurs compatriotes qui
paraissent le mieux disposés, et l'on dit
qu'en cela ils sont secondés par le gou
vernement ottoman lui-même.
Les Bulgares continuent leur mouve
ment de séparation d'avec le patriarcat
de Constantinople : le gouvernement
ottoman n'a pas encore rendu officielle
ment le décret de séparation, mais les
Bulgares le regardent comme promul
gué, et ils en remercient d'avance la Su
blime-Porte ; le patriarche de Constan-
! tinople doit désespérer de retenir sous
! son autorité cette Eglise, qui ne tourne
J malheureusement pas encore ses re-
i gards. vers le centre où elle puiserait la
vie. Mais les intrigues russes sont là;
la Civiltà espère moins du mouvement
bulgare gue du -mouvement arménien.
La Civiltà donne ensuite trois corres
pondances très intéressantes : l'une de
Belgique, l'autre de Bavière, et la troi
sième de Hollande. 11 est inutile d'in
sister sur l'attitude du: gouvernement
belge : hostile à l'Eglise, il ne peut être
qu'hostile à la réunion du Concile; mais
son hostilité ne pourra certainement
pas empêcher les décrets du Concile
d'être connus en Belgique et d'être re
çus par tous les catholiques. L'épisco-
pat belge a accueilli avec la plus gran
de joie la nouvelle du prochain Con
cile ; tous les Evêques ont aussitôt en
voyé des lettres au Nonce de Sa Sain
teté à Bruxelles, pour témoigner de leur
entière adhésion, et déclarer qu'ils
étaient prêts à concourir avec le plus
grand zèle aux désirs du Saint-Père.
Quelques jours après, ils écrivirent au
Saint-Père lui-même, et ils eurent soin
de rendre public le Bref qu'ils reçurent
à cette occasion.
Les dispositions des catholiques bel
ges ne sont pas douteuses ; la Civiltà dis
tingue parmi eux, comme elle l'a fait
pour la France, les catholiques tout court
et les catholiques libéraux. Elle loue les
premiers comme ils le méritent, et pla
ce à la tête de la presse catholique le
Bien public de Gand et le Catholique de
Bruxelles.. Voici ce qu'elle dit des se
conds :
« Cette classe est. fort nombreuse en
Belgique, et la plupart de ceux qui en
font partie ne se sont pas entièrement
soumis aux . doctrines, pourtant très
claires, de l'Encyclique et du Syllabus.
On-en trouve parmi eux qui affirment
que les questions politiques ne sont pas
de la compétence du Pape, et qui sou
tiennent (comme de leur temps les
jansénistes) qu'ils peuvent garder leurs
anciennes opinions, et qu'il suffit, dans
cette question, de garder un silence
respectueux. D'autres, faisant violence!
au sens de l'Encyclique et du Syllabus,
l'interprètent à leur façon. Ceux-ci se
flattent de voir leurs fausses et funes
tes doctrines soutenues dans la future
assemblée. Leur aveuglement est tel,
qu'ils espèrent des décisions contraires
-à l'Encyclique et au Syllabus , ou tout
au moins se promettent-ils qu'elles se
ront expliquées dans le sens qu'ils don
nent à ces documents du Saint-Siège. »
La correspondance de Bavière con
state que le gouvernement de ce pays
n'ja pas encore montré ses dispositions
d'une manière officielle ; mais, selon
elle, il est, probable qu'il désire être re
présenté au Concile, quoiqu'il soit aussi
probable qu'il ne fera pas Je premier
•des démarches pour cet objet; il atten
dra que l'exemple soit donné par des
puissance j plus considérables. D'ail
leurs, ce gouvernement partage les
préjugés et les mauvaises dispositions
de beaucoup d'autres : il n'affiche aucun
système, gallican, joséphiste ou fébro-
nien ; mais,.dans la pratique, il se sert
de tous ces systèmes.
La correspondance de Hollande s'oc
cupe tout d'abord de l'effet produit par
la nouvelle du Concile. « Je serais bien
embarrassé, dit le correspondant de la
Civiltà , de vous citer une seule person
ne instruite des grands événements du
jour qui soit tout à fait indifférente,
sans crainte ou sans espérance, sans
haine ou sans joie, à la pensée de la so
lennelle réunion des successeurs des
Apôtres à Rome. » Ce ne sont pas, ajou-
te-t-il, ceux qui montrent le plus d'in
différence qui sont le moins émus. La
joie des catholiques, clergé et fidèles,
est grande et universelle ; les Evêques
s'efforcent d'instruire leurs peuples sur
la nature et l'objet du Concile ; la lettre
de Mgr Dupanloup a été traduite en
hollandais ; une première édition s'en
est écoulée en quelques jours; il s'en
prépare une seconde. Les protestants
se montrent convenables ; ils parlent
en bons termes de la convocation du
Concile, mais ils ne paraissent pas sen
tir ce qui leur manque, et prétendent
que le Concile ne peut être universel si
les protestants n'y sont pas représentés.
Pour les jansénistes, nos lecteurs savent
déjà qu'une grande émotion s'est pro
duite parmi eux ; puisse-t-il en sortir
des fruits d'union et de vérité !
La chronique de la Civiltà se termine
par l'indication de quelques faits. Les
préparatifs du Concile se poursuivent.
De nouvelles nominations ont eu lieu :
S. Em. le Cardinal de Luca a été ad
joint à ^Congrégation cardinalice, di
rectrice ; à la commission politico-ec
clésiastique ont été appelés le R. D. An
tonio Ortis Orruela de Guatemala, ca-
noniste, et le R. D. Jean Capelo, pro
fesseur de théologie à l'Université de
Séville. M. labbé Freppel, doyen de
Sainte-Geneviève et professeur de Sor-
bonne, fait partie de la commission des
Réguliers.
J. Chantrel.
Nous avons des nouvelles de Rome
du 20 février :
Notre correspondant nous envoie la
traduction d'un ordre du jour de S.
Exc. le.ministre des armes de Sa Sain
teté, instituant et réglant la formation
d'un corps de volontaires, qui avait eu
son origine durant les troubles de Ro
me, en octobre 1867.
Voici cet ordre du jour, portant la da
te du 11 février :
• Notre Saint-Père ]e Pape, qui n'oublie pas
le3 services prêtés à Rome par les citoyens
qui s'offrirent spontanément en octobre 1867
pjur défendre le Saint-Siège, et qui veut-
qu'en des circonstances semblables, si elles
se présentaient, ils puissent readre de nou
veaux services plus efficaces et réguliers ;
entendu l'avis du conseil des ministres, du
25 janvier dernier, a daigné, par une ordon
nance souveraine du 30 dudit mois, ordon
ner la formation, sur les bases suivantes,
d'un corps militaire.
1. Un corps de volontaires pontificaux de
réserve est institué.
2: Eîi pourront faire partie :
A. Ceux qui, pendant la dernière invasion,
prirent les armes pour la défense du Saint-
Siège.
B. Ceux qui, animés des mêmes principes,
seront présentés par au moins deux des chefs
actuels des compagnies.-
3. Le corps des volontaires pontificaux de
réserve ne devra prêter de service qu'en aide
ou en surérogation à l'armée active, dans les
.jours où on le réputera nécessaire pour la
sûreté de Rome et pour la défense de la per
sonne sacrée du Saint-Père.
4. Ledit corps sera composé d'un bataillon
de six ou au plus 'de huit compagnies, cha
cune de 60 à 100 hommes.
5. Les grades dans les compagnies seront
ceux de l'infanterie de ligne.
6. Ledit corps sera, pour le moment, com
mandé par un officier détaché temporaire
ment de l'armée active. ,
7. Les soldats de ce corps auront droit au
port d'armes et au permis de chasse, et ne
prêtant aucun service ordinaire, ne pourront
prétendre à d'autres privilèges, ni a rétribu
tions pécuniaires.
8. A des jours déterminés se feront des
instructions militaires, auxquelles cependant
ne seront pas obligés d'intervenir ceux déjà
exercés au maniement des armes.
9. Quant à présent, et tant que le nombre
des volontaires pontificaux dé réserve n'est
pas arrivé au chiffre de 300 au moins, on
procédera à la nomination du supérieur mi
litaire, mais le corps gardera sa formation
actuelle en trois compagnies.
10. Egalement l'uniforme convenable à
une formation régulière, mais qui en tout
cas restera toujours facultatif, ne sera établi
que lors de la formation complète du ba
taillon.
Le général proministre,
Kanzler.
On n'a pas encore nommé officielle
ment le commandant supérieur du ba
taillon, mais on sait que M. le duc de
Salviati et M. le prince Lancellotti, qui
ont déjà conduit les compagnies en oc
tobre 1867, et M.- le prince Aldobran-
dini et M. le marquis Patrizi y ont rang
de capitaines. On dit en outre que beau
coup d'officiers supérieurs, des gardes
nobles et des hommes considérables de
divers pays, se sont déjà inscrits comme
simples volontaires. Tout cela est d'un
grand exemple etprometàl'Eglise de nou
veaux dévouements: en somme, c'est elle
qui les suscite, et nous pouvons ajouter,
sans crainte de dire une énormité, qu'el
le est puissamment aidée par la Révo
lution. Sans la Révolution, bien des
jeunes hommes n'auront pas eu occa
sion de tout sacrifier pour la défense de
Rome.
Cent recrues sont arrivées à la légion
romaine par les derniers paquebots.
D'autres recrues grossissent les rangs
des zouaves. 11 y a très évidemment un
pressentiment qui pousse les cœurs gé
néreux à embrasser la cause du Saint-
Siège.
Des lettres reçues de Florence et des
rapports d'agents étrangers s'accordent
à prêter au parti mazzinien de nou
veaux complots, qui, cette fois, ne pren
nent point pour objectif le Saint-Siège,
mais la monarchie italienne et l'empire
français : Florence et Paris. Les mazzi-
niens auraient tort de se fier au pro
verbe que tout chemin mène à Rome.
Ce proverbe a fait son temps.
Le Saint-Père devait recevoir le lundi
22 février une foule de catholiques et de
protestants chargés de lui présenter une
Adresse.
S. Desquers.
Oh lit dans le Public:
■ Nous avons des lettres particulières de
Bruxelles, d'après lesquelles le gouvernement
belge aurait reçu communication d'une dé
pêche du cabinet des , Tuileries, relative aux
questions économiques soulevées par l'a
doption de la loi sur les chemins de fer bel
ges,.
Il importerait maintenant au gouvernement
français de savoir dans quelle mesure le ca
binet de Bruxelles entend exécuterlaloi nou
velle, et quelle influence cette loi peutexercer
sur les rapports industriels et commerciaux
entre la France et la Belgique.
La loi votée doit créer une situation nou
velle, puisqu'en réalité elle n'impose pas aux
Compagnies de chemins de fer des obliga
tions autres que celles qui leur étaient déjà
imposées par lour cahier des charges. Quelle
sera donc cette situation, et quelles sont à
cet égard les vues du gouvernement belge ?
Les négociations engagées entre les Compa
gnies françaises et belges doivent-ellus pren
dre fin? La loi entraîne-t-elle une impossibi
lité absolue pour la réalisation de tout projet
tendant à donner plus de facilité et plus d'ex
tension aux rapports existants entre les deux
nations?
Le gouvernement belge doit à l'heure qu'il
est, nous écrit-on, délibérer sur la réponse
qu'il est appelé à faire au cabinet des Tuile
rie. — E. B. Gullaud.
Nouvelles d'Allemagne.
Le bourgmestre de Constance, M.
Stromeyer, est devenu célèbre depuis
sa lutte héroïque contre son Evêcjue.
N'a-t-il pas reçu du fond de la Boheme
une adresse sympathique des pèlerins
tchèques qui se rendirent à Constance
en 1867? Us félicitent le bourgmestre
excommunié, sans se douter que la cho
se est plus ou moins compromettante
pour cette pauvre victime de l'ultra-
montanisme. Il pourrait bien ne pas
trouver dans cette démonstration un
certificat de nationalisme et de. germa
nisme.
" Ces Bohèmes disent, entre autres
choses bien attendrissantes : « Les pré-
« jugés éu moyen âge ne peuvent rien
« d'efficace contre le,.progrès
« mières au sein deype-^ple&yt
« manité. Les foires' ejxuégïasti
« lancées contre la victoire de 1
« mière sont une garantie nouvelle que
« les grandes idées du présent ont
« trouvé leur point d'appui à Cons-
« tance.»
Les amis russophiles du maire de
Constance vérifient le proverbe : Qui'se
ressemble s'assemble.
Le libéralisme prussien, qui. avait
profité des excentricités scientifiques
du vieux pasteur Knak, de Berlin, pour
amener savamment une réaction con
tre le christianisme, en attaquant les
écoles confessionnelles, en sera pour ses
frais. L'agitation qui avait commencé
aux canicules de 1868 , est venue se
briser contre les sentiments chrétiens
des populations, et surtout des popula
tions catholiques. Elles se sont soule
vées en masse contre cette entreprise
d'une poignée de novateurs, parmi les
quels un certain nombre de juifs se si
gnalaient particulièrement. Aussi les ;
progressistes ont-ils renoncé à faire
passer dans la présente session des
Chambres,prussiennes leur projet d'é
coles sans religion. Ils savent que si la
question était soumise au vote, ils se
trouveraient en minorité, quoique leur
opinion soit prédominante dans la. com
mission,de l'enseignement. Il est donc
probable que le rapport de cette com
mission ne sera pas soumis au plénum
de la Chambre. C'est une affaire rémise
jusqu'à meilleure occasion. Les raisins,
ne sont pas mûrs.
Le livre de Mgr Ketteler sur le Con-,
cile vient de paraître sous ce titre : Le
Concile universel et sa signification pour
notre temps (Das allgemeine Concil und
seine Bedeutung filr unsere Zeit (1). Le sa
vant Evêque de Mayence examine d'a
bord les quatre questions suivantes :
1" Que peut d'elle-même et de sa na
ture la raison humaine abandonnée à
ses forces et facultés naturelles?
2° A quoi aboutit la raison sans la
révélation, sans la grâce, sans l'auto
rité, et abandonnée uniquement à ses
forces naturelles? Qu'a-t-elle fait dans
cet état des vérités naturelles que Dieu
lui a confiées?
3° Dieu a-t-il parlé aux hommes de
manière à ce que ceux-ci aient pu en
tendre sa voix? Nous parle-t-il encore si
clairement, si distinctement,, que nous
puissions nous abandonner à ses paro
les sans crainte de nous égarer?
4° Comment l'homme parvient-il à la
possession de la véritable doctrine de
Jésus-Christ, à la connaissance claire et
distincte des vérités du salut que Jésus-
Christ nous offre? Le'protestant répond :
Par l'examen des Ecritures; le catho
lique dit : Par l'enseignement de l'E
glise infaillible et par. la grâce inté
rieure. Qui a raison dans cette question
si importante et si décisive? ^
Après avoir démontré la nécessité de
la révélation et l'insuffisance de l'esprit
humain pour satisfaire sans elle, son dé
sir de la vérité, Mgr Ketteler montre
que, sans une Eglise infaillible, une vé
rité révélée ne peut se conserver in
tacte sur la terre. Ces considérations
l'amènent à parler du Concile, qui est
l'acte le plus solennel de l'enseigne
ment apostolique. L'auteur décrit dans
un tableau succinct des Conciles passés
l'action de l'Eglise terrassant les héré
sies et préservant la pureté de sa doc
trine; puis il recherche ce que fera le
Concile du Vatican. Autrefois, l'Eglise
avait à combattre des ennemis qui
croyaient à la révélation, ils ne diffé
raient dans leur croyance que sur tel
ou tel dogme, expliqué non dans le sens
de l'Eglise et de la foi révélée, mais dans
leur sens personnel. De nos jours on nie
le christianisme lui-même, en lui subs
tituant la nature (naturalisme), l'exa
men de la raison (rationalisme). Outre
la négation de la révélation surnatu
relle, dont il récuse l'assistance, l'in
croyant de nos jours tombe dans les
plus tristes erreurs, même sur le terrain
de la nature. Les trois grandes vérités
de la raison qui soutiennent la dignité
de l'homme et l'existence de la société
sont corrompues, savoir : le Dieu person
nel etvivant, l'âmespirituellelibre, créée
à l'image de Dieu ; la loi morale ayant
pour base la sainteté et la justice de
Dieu, et partant immuable et indépen
dante de l'arbitraire humain.
Dans le monde moderne, la corrup
tion de toutes ces grandes vérités de la
raison est devenue un fait accompli
dans le panthéisme, et le matérialisme,
qui est la forme la plus basse de l'a
théisme. L'Eglise aura donc cette fois à
réhabiliter la raison elle-même aussi
bien que la morale et le droit naturels
contre les attaques de l'esprit qui est re
belle à Dieu. Elle est aussi-le roc sur le
quel repose même l'ordre naturel, et elle
aura à dire quels f sont les rapports légi
times entre l'Eglise et la science, la fa
mille et le mariage, l'Etat et la société.
Mgr de Ketteler s'occupe ensuite des
préjugés, derniers restes delà réforme,
qui doivent être écartés de tout prix, Il
faut d'abord que nous exposions la doc
trine xie l'Eglise d'une manière telle
ment claire qu'elle ne puisée donner lieu
à des malentendus , comme cela est arri
vé quelquefois (l'auteur en cite quel
ques exemples). Puis il parle des devoirs
imposés à tous et qui se centralisent
dans la prière. En terminant, le Prélat
tâche d'inculquer ce sublime devoir
jusque dans le plus profond de l'âme et
du cœjur de ses lecteurs.
Puisse un zèle sacré pour la prière s'em
parer de tout le monde ! Puissent tous^ les
prêtres dans leurs paroisses, tous les pères
et mères dans leurs familles, tous les fer
vents instituteurs et institutrices dans leurs
(1) A Mayence. chez KiFcheim.
écoles, les religieux dans, leurs communau
tés, tous les chrétiens . pieux dans, leurs
"■ggégfcés&tëesC contribuer à ce: que cet
espm de prières se/épande chaque jour plus
dans toutes_Jesmilles, lôïïtës les écoles, toutes les maisons
religieuses, dans, toutes les conditions de la
vie. Puisse cet espçit de .prière grandir à
mesure que le temps de la sainte assemblée
approche, et continuer dans la plus grande
ferveur -lorsque le Concile sera réurrirPuisse
toute la chrétienté alQrs. réunie, dire à Jésus-
Christ : Sanctifiez: yos : prêtres,, afin ^qu'ils
deviennent de dignes : instruments de vos
desseins; réunissez dans la même foi et dans
le même amour les hommes qui se tiennent
encore "éloignés les uns des autres, afin que
nous soyons un, comme vous et le Père
n'êtes qu'un. Envoyez-nous votrev.esprit• de
vérité, afin qu'il bannisse le mensonge de nos
cœurs, et votre esprit de charité, afin qu'il
nous remplisse , de l'amour- des.Dieu et du
prochain; Puissent tous les hommes réunir à
cet esprit de prière leur , sanctification per
sonnelle, offrir, de saintes communions, en
tendre la messe, donner aux pauvres dans la
•même intention.. Puissent enfin. môme les
malades sur leur lit, de douleur: unir leurs '
souffrances au sacrifice • de Jésus pour la
même fin. Le Seigneur a dit lui-même : « De
mandez, et vous recevrez. En vérité, en vé
rité, je vous dis, si vous demandez:.quelque
chose à mon Père en mon nom, il velus, le
donnera !»
L'abbé N. J. Cofnet. !
'« Nouvelle* politiques
On lit dans le Journal- officiel Au soir :
« La conférence, dans sa dernière réunion,
en même temps qu'elle : donnait acte à la
Grèce de son adhésion aux principes-de la dé
claration, a insisté auprès de Son Excellence
Djemil-Pacha, représentant de la Turquie,
pour que les Crélois réfugiés en Gr|îce
pussent être rapatriés sans être l'objet d'4u-
cune recherche de la part des autorités otto
manes, à raison des laits antérieurs au dé-
nôtiment pacifique du conflit.
Le bublletin hebdomadaire du même jour
nal débute par le paragraphe suivant :
«Les résultats favorables de l'oeuvre accom
plie par la conférence se font déjà sentir en
Orient. La Turquie s'est empressée décou
vrir ses ports au pavillon grec et de -rappor
ter les mesures prescrites, contre les , sujets
hellènes qui résident dans l'empire ottoman.
Les deux puissances s'occupent de renouer
en fait leurs relations diplomatiques'déjà ré
tablies en principe, et la Porte va pouvoir re
prendre les opérations du rapatriement des
familles candiotes qui ont demandé à retour
ner en Crète.» ■
« Nous apprenons, dit l' Etendard) que le
gouvernement français vient d'adresser à ses
agents à l'étranger une circulaire dans la
quelle il poserait les principes généraux qui
ont déterminé la réunion de la conférence et
présidé à ses-délibérations:
«Il paraît certain que les autres gouverne
ments vont adopter une marche analogue.
L'existence d'aucune autre circulaire que
celle delà France n'est, toutefois, connue
jusqu'à présent. » '
Il était impossible que le mauvais service
du Journal officiel rie, fût pas signalé à la
Chambre. M. Barbet l'a fait hier. Et comme
M. Schneider avait donné à entendre que la
faute en était aux orateurs trop lents à cor
riger leurs épreuves, M. Thiers a énergique-
ment maintenu son droit et fourni l'argu
ment sans réplique que nous donnions nous-
mêmes hier: c'est qu'avant M. Wittersheim,
M. Thiers corrigeait ses épreuves comme
aujourd'hui, ce qui n'empêchait pas le Mo~
niteur de paraître.
Le Moniteur a subi des mésaventures par
ticulières, dont il fait le récit : t .
« Nous avons envoyé chercher ce matin, |à
onze heures moins uiî quart, Je, Journal officiel
chez M; Wittersheim nous n'avons pu obtenir
un numéro. Le Journal officiel n'avait pas encore
paru. ; -,
« Nous avons fait constater par huissier le re
fus qui nous a été fait de nous vendre un exem
plaire. M. Wittersheim a répondu qu'il devait,
avant de livrer un seul numéro à la vente, servir
les abonnés.. '
. « Or, quel est l'abonné qui avait le Journal of
ficiel ce matin à onze heures?
« Cependant les articles 6 e.t 7. du cahier des
charges, rédigé par M. Rouher et accepté par M.
Wittersheim, sont ainsi conçus : ,
a Art. 6. — Le tirage du Journal officiel du
« matin devra être organisé,de telle sorte que
« le journal puisse être expédié par le premier
« train du matin, à partir de cinq heures, et
« distribué dans tout Paris à neufheurks du ma-
« tin. . ...
- « Art. 7. — L'adjudicataire doit posséder, à
« partir du 1 er janvier 1869, un établissement
« typographique muni de l'outillage le plus per-
« fectionné et pouvant satisfaire à tous les ser-
« vices des deux feuilles officielles. »
a A onze heures, nous envoyons^ de nouveau
chercher les exemplaires nécessaires pour la
composition de notre supplément, L'employé de
M. Wittersheim nous répond : « On ne pourra
pas avoir d'exemplaire avant trois quarts d heu
re. L'Impératrice, , ajoute4-il, vient d'envoyer
demander son journal; on lui a fait la même ré
ponse. »
« Nous nous décidons à mettre quelqu'un en
faction à la porte de l'imprimerie Witters
heim.
« M. Wittersheim, apercevant un de nos em
ployés dans sa cour, lui demande s'il vient'de la
part du Moniteur. Sur la réponse affirmative de
celui-ci, M. Wittersheim le fait mettre à la por
te et recommande qu'on ne, le laisse jamais en
trer.»
M. Troplong est gravement malade. Il a
reçu, avant -hier, les derniers sacrements.
I-Iier, le bulletin de sa santé signalait une
légère amélioration, mais qui laisse néan
moins peu d'espoir.
M. Ch. Buet vient d'adresser la Mire sui
vante au Courrier des Alpes :
« Monsieur et cher confrère,
« J'ai l'honneur de vous informer que je
poursuis devant les tribunaux le Pays et YE-
tendard, qui m'ont grièvement offensé à l'oc
casion des troubles de Saint-Denis.
« En même temps, je dépose une plainte
en diffamation contre le Journal officiel. Il
importe.-de savoir s'il jouit envers les ci
toyens de la liberté et de l'impunité de la ca
lomnie.
« J'espère que justice me sera rendue.
« Je n'ai qu'un regret, celui de. ne pouvoir
légalement démontrer en justice à mes dif
famateurs la noirceur de leurs imputations.
Mais je compte sur l'opinion pour "achever
N« 670— Edition quotidienne
Vendredi 26 Février 1869
Un «n
SU mois
Trois mois.......
PARIS
60 frî
31
16
Le numéro : 15 centimes
■
-, ', Paris', 1Q; rue des Saihts-Pèrea
' Oa s'abonne à Rome, au bureau de la Civiltà cattolk*
- • via de! Qaaa, 61 , ""
DEPARTEMENTS
Un an.;.. . 66 fri|
Six mois » 34 ,
Trois meus :
Édition semi-quotidienne /
Un an ,36fr. —Six mais, 19 te.—Trois mois,10fr.'
£'Univers ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés#
- IL Ch. UGRANGB, CEKF et C", 6, place de la Baant ' ! •"
Ceux. dé nos abonnés dont l'a
bonnement expire le SS fé
vrier* sont priés de le renou
veler sans retard, s'ils no Veu
lent pas éprouver d'interrup
tion dans-le service de leur
exemplaire.;, .■ i
Noua les prions, en outre» de
lolndre une bande impriniêe n,
jeur.' demande de renouvelle^ '
ment. ^ v -f ^ i
1 o*,. \;-
France \ ^
PARIS 25 FÉVRIER 186§""
Nous n'avons pas eu le sourire de M.
Magne, ni I émotion de M. Rouher : nous
avons eu la parole de M. le ministre de
l'intérieur, parole un peu lourde, lente et
sourde, qui s'est élevée quelquefois, qui a
soutenu 16 débat pendant toute la séan
ce, non toujours sans intérêt, faisant fa
ce assez heureusement aux interrup
tions de la gauche et retrouvant, com
me nous nous en doutions tous les
millions que M. Thiers ne peut pas
voir. Pour les faire briller et résonner
devant la Chambre, ce n'est pas la con
viction qui a manqué à M. le ministre :
ce n'est pas le talent non plus, ni la
force oratoire. M. de Forcade la Ro
quette a énuméré, sans se fatiguer, les
sources bienfaisantes de ces beaux mil
lions : les places aux halles et aux mar
chés, les concessions d'eaux, le» oc-
: trois, les inépuisables octrois, sans sur
taxe sur les boissons, dont le tarif est
le même que celui, de .1847 ; mais toute
cette-, richesse qui coule partout, qui
crée des écoles, ouvre, des hospices,
alimente les 1 bureaux de bienfaisance,
s'immobilise en se 1 multipliant encore
dans la propriété foncière de Paris; M. le
ministre & dit de combien de milliards
elle s'est accrue dans ces dernières an
nées. ..
Hélas ! avait-il besoin de donner rai-
. son à M. Thiers et de montrer la cherté
partout;? Cet accroissement de la valeur
immobilière n'est-il pas du à la cher
té des/loyers? Doubler les frais de la
nourriture et du logement des peuples,
c'est, il est vrai, aux yeux de l'écono
miste moderne, accroître la prospérité
générale. M. le ministre de l'intérieur
est un adepte'des modernes théories é-
cpnomiques. La Chambre elle-même les
accueille jusqu'à un certain point : et,
de tous les arguments que le ministre a
fait valoir, celui qui a le plus touché
l'Assemblée est celui de la circulation.
La France veut circuler. Sacrifierait-elle
tout principe* toute raison, toute liber
té, à ce besoin nouveau et factice des
peuples modernes?
Cependant, à travers cette argumen
tation économique, malgré les circons
tances atténuantes de la fièvre de l'ex
position, malgré le désir de la gloire de
frapper d'étonnement les étrangers
qu'on invitait, c'esti en somme, une
question de légalité qui se débat à la
Chambre.
La délégation des revenus de la ville
de Paris pour une somme qui avoisine
le demi-milliard,qui le dépasserait même
déjà^ .est-elle un acte régulier, sincère
et légitime de l'administration? Cet
acte, si on l'approuve, ouvre-t-il pour
les finances du pays iin danger inson
dable - et- désormais ' toujours béant ?
M. le ministre a touché ce sujet. A ses
yeux,, la délégation des revenus d'une
ville n'est pas chose nouvelle ; il y en a
des exemples, il cite des. autorités. Il a
citéJM. Thiers et M. de Rémusatquand ils
étaient ministres. La ville de Paris elle-
même avait à ce sujet, en 1851, encouru
le blâme de la cour des comptes, et on
a passé outre. De tout cela, M. le minis
tre de l'intérieur déduit, avec raison,
que la question devlégalité est surtout
une question de mesure. Qui le nie?
Mais la mesure n'est-elle pas'comble et
débordante?
C'est cette évidence que M. Picard a
voulu démontrer. Il n'y a pas pris de
peine.: Dans tine courte harangue, d'au
tant ^meilleure quelle était courte, en
fort bons termes, en termes d'un
homme sérieux qui traite d'affaires im
portantes devant une grave assemblée,
il n'a pas posé la question, elle est dans
tous les esprits. Il l'a montrée, elle est
des plus graves.
Il ne s'agit pas seulement, au dernière
analyse, d'un audacieux, comme l'a dit
avec .'énergie M. Thiers, qui brave la
Chambre et se met au-dessus de la loi.
D'où lui vient son audace? Sur qui s'ap-
puie-t-il au moment même où ses actes
se discutent, pour les renouveler et les
aggraver? Tandis que l'on demande au
Corps législatif de légaliser les 465 mil
lions déjà engagés, la signature de la
. Ville, en effet est négociée de nouveau
et encore proposée au moins pour une
somihe dé 40 millions. Le ministre ne
l'a pas nié. 11 a dit que l'affaire vien
drait dans son temps au débat, et qu'el
le m'était pas consommée:
Quelle nécessité, quelle urgence em
pêchent' donc d'attendre que la Cham
bre-, siit! résolu la question . qui lui est
Soumise? Est-ce un conflit qu'on veut
engager?...
. La majorité de la Chambre hésiterait
sans aucun doute et avec raison devant
cette crueile nécessité ; mais, d'une
autre part, n'a t-ellopas sa conscience ?
A tort ou à raison, ne croit-elle pas, et
tout le public ne croit-il pas avec elle
qu'elle a mission pour ménager et voter
l'impôt ? Et s'il ne - peut être question
pour personne de refuser la ratification
des traités souscrits, n'est-ce pas à la
condition qu'il ne s'en fera plus à l'ave
nir,'et que la Chambre obtiendra des
garanties contre les entraînements que
M. le ministre de l'intérieur a signalés
et qui ont des inconvénients, on doit le
voir. Or 'de quelles garanties la repré
sentation a-t-elle besoin dans cette af-
faire?et devant le nouvel engagement
de 40 , millions dénëncé à la tribune,
faudra-t-il qu'elle les spécifie et les exi
ge?
' Ne conviendrait-il pas d'aller au-de-
syantde ses réclamations," qui seraient
,celles, d'ailleurs, du pays entier ? M. le
-préfet de la Seine, dont l'administration
estjen jeu, est un magistrat intelligent
.©£i|ctif, très actif, a dit M. Thiers, trop,
"kclif, peut-on dire. Cette activité* fo
mentée par son dévouement, a dépassé
les bornes. Ne serait-ce pas au dévoue
ment à dénouer les complications qui
ont suivi?
Léon Aubineau.
Souscription pour le jubilé
du Saint-Père
— Deuxième liste
Montant de la liste précé
dente, *4,970
10
Le
de
supérieur du collège
Tivoli, à Bordeaux
M. A. Pucel
Mme veuve Guilliaud
M. Joseph Aubineau
Deux jeunes filles.
MM. Pierre Aubineau
l'abbé Barbier
Pierre, Marguerite et Ber
nard Veuillot
Georges Lavergne (vente
des photographies du
portrait d'Arthur Guil-
lemin, 3 e versement).
Defunctus adhuc pugnat
Noël Lavergne
Joseph Lavergne
Mlles Marie et Rose Lavergne,
pensionnaires à Notre-
Dame de Sion
Une dame de la paroisse St-
Sulpice
Une bonne
La famille Féron
M. de Capelle, peintre
Un curé du diocèse de Sois-
sons, titre, de 100 fr. et
trois coupons échus
Frédéric Robin, à Ver
sailles
Cransac, chanoine de
Versailles
Léon Boissallier
Planteblat, curé d'Audes
(Allier)
Hommage filial à Pie IX !
l'abbé. François, curé
de Woinvillê (Meuse)
M. Charles Jacquier, avocat
J. M. J.
MM. Tabouret
Remiot, curé de Choisy-
le Désert (Côte-d'Or).
Mme Remiot, ib.
Mlle Henriette Remiot, ib.
Mme Josserand, ib:
MM. l'abbé Compagnon, au
mônier de l'hospice de
Bernay (Eure)
Blat, curé-doyen, à Cré-
cy-sur-Serre (Aisne)
anonyme de Kayserberg
(Haut-Rhin)
M. Breuillard, chef d'institu
tion, à Auxerre
Total des deux premières
listes,
MM.
Un
100
20-
50
15
20
5
10
25
40
. 5
5
10
•25
5
250
5
107 50
50
10
5
14
25
10.
10
2
2
1
20
20
10.
10
5,866 80
La livraison du 20 février de la Civil
tà cattolica contient sur le prochain
Concile des renseignements non moins
intéressants que ceux de la précédente
livraison. Elle commence par une re
vue bibliographique, dans laquelle elle
s'occupe de plusieurs ouvrages ou arti
cle# anglais, français, allemands, ita
liens et belges, écrits sur le Concile ou
à l'occasion du Concile. Vient ensuite
une étude sur les Arméniens et les Bul
gares.
La Civiltà constate que l'invitation
adressée par Pie IX aux Evêques schis-
matiques d'Orient a déjà commencé à
émouvoir sérieusement la nation armé
nienne. Il y a deux partis parmi les Evê
ques arméniens schismatiques : celui
des schismatiques obstinés dans la sé
paration, et celui des unionistes , qui dé
sirent un retour vers Rome, mais qui
croient encore que ce retour consiste
rait, non à abjurer les erreurs de l'E
glise arménienne, car ils sont persua
dés que leur Eglise n'est pas hérétique,
mais seulement à faire mémoire du
Souverain Pontife dans l'office divin, à
reconnaître l'infaillible autorité du Pape
en matière de foi, et, pour leur patriar
che, à recevoir.le pallium de Rome. Le
désir d'union est plus prononcé encore
parmi les laïques les plus notables, et
la Civiltà croit savoir que M. Bourée,
notre ambassadeur à Constantinople,
s'emploie activement à seconder ce
mouvement, soit près du patriarche ar
ménien et des Evêques, soit près des
laïques les plus considérables. La lutte
est engagée entre les deux partis ; quant
aux Arméniens catholiques, ils font tous
leurs efforts pour ramener complète
ment ceux de leurs compatriotes qui
paraissent le mieux disposés, et l'on dit
qu'en cela ils sont secondés par le gou
vernement ottoman lui-même.
Les Bulgares continuent leur mouve
ment de séparation d'avec le patriarcat
de Constantinople : le gouvernement
ottoman n'a pas encore rendu officielle
ment le décret de séparation, mais les
Bulgares le regardent comme promul
gué, et ils en remercient d'avance la Su
blime-Porte ; le patriarche de Constan-
! tinople doit désespérer de retenir sous
! son autorité cette Eglise, qui ne tourne
J malheureusement pas encore ses re-
i gards. vers le centre où elle puiserait la
vie. Mais les intrigues russes sont là;
la Civiltà espère moins du mouvement
bulgare gue du -mouvement arménien.
La Civiltà donne ensuite trois corres
pondances très intéressantes : l'une de
Belgique, l'autre de Bavière, et la troi
sième de Hollande. 11 est inutile d'in
sister sur l'attitude du: gouvernement
belge : hostile à l'Eglise, il ne peut être
qu'hostile à la réunion du Concile; mais
son hostilité ne pourra certainement
pas empêcher les décrets du Concile
d'être connus en Belgique et d'être re
çus par tous les catholiques. L'épisco-
pat belge a accueilli avec la plus gran
de joie la nouvelle du prochain Con
cile ; tous les Evêques ont aussitôt en
voyé des lettres au Nonce de Sa Sain
teté à Bruxelles, pour témoigner de leur
entière adhésion, et déclarer qu'ils
étaient prêts à concourir avec le plus
grand zèle aux désirs du Saint-Père.
Quelques jours après, ils écrivirent au
Saint-Père lui-même, et ils eurent soin
de rendre public le Bref qu'ils reçurent
à cette occasion.
Les dispositions des catholiques bel
ges ne sont pas douteuses ; la Civiltà dis
tingue parmi eux, comme elle l'a fait
pour la France, les catholiques tout court
et les catholiques libéraux. Elle loue les
premiers comme ils le méritent, et pla
ce à la tête de la presse catholique le
Bien public de Gand et le Catholique de
Bruxelles.. Voici ce qu'elle dit des se
conds :
« Cette classe est. fort nombreuse en
Belgique, et la plupart de ceux qui en
font partie ne se sont pas entièrement
soumis aux . doctrines, pourtant très
claires, de l'Encyclique et du Syllabus.
On-en trouve parmi eux qui affirment
que les questions politiques ne sont pas
de la compétence du Pape, et qui sou
tiennent (comme de leur temps les
jansénistes) qu'ils peuvent garder leurs
anciennes opinions, et qu'il suffit, dans
cette question, de garder un silence
respectueux. D'autres, faisant violence!
au sens de l'Encyclique et du Syllabus,
l'interprètent à leur façon. Ceux-ci se
flattent de voir leurs fausses et funes
tes doctrines soutenues dans la future
assemblée. Leur aveuglement est tel,
qu'ils espèrent des décisions contraires
-à l'Encyclique et au Syllabus , ou tout
au moins se promettent-ils qu'elles se
ront expliquées dans le sens qu'ils don
nent à ces documents du Saint-Siège. »
La correspondance de Bavière con
state que le gouvernement de ce pays
n'ja pas encore montré ses dispositions
d'une manière officielle ; mais, selon
elle, il est, probable qu'il désire être re
présenté au Concile, quoiqu'il soit aussi
probable qu'il ne fera pas Je premier
•des démarches pour cet objet; il atten
dra que l'exemple soit donné par des
puissance j plus considérables. D'ail
leurs, ce gouvernement partage les
préjugés et les mauvaises dispositions
de beaucoup d'autres : il n'affiche aucun
système, gallican, joséphiste ou fébro-
nien ; mais,.dans la pratique, il se sert
de tous ces systèmes.
La correspondance de Hollande s'oc
cupe tout d'abord de l'effet produit par
la nouvelle du Concile. « Je serais bien
embarrassé, dit le correspondant de la
Civiltà , de vous citer une seule person
ne instruite des grands événements du
jour qui soit tout à fait indifférente,
sans crainte ou sans espérance, sans
haine ou sans joie, à la pensée de la so
lennelle réunion des successeurs des
Apôtres à Rome. » Ce ne sont pas, ajou-
te-t-il, ceux qui montrent le plus d'in
différence qui sont le moins émus. La
joie des catholiques, clergé et fidèles,
est grande et universelle ; les Evêques
s'efforcent d'instruire leurs peuples sur
la nature et l'objet du Concile ; la lettre
de Mgr Dupanloup a été traduite en
hollandais ; une première édition s'en
est écoulée en quelques jours; il s'en
prépare une seconde. Les protestants
se montrent convenables ; ils parlent
en bons termes de la convocation du
Concile, mais ils ne paraissent pas sen
tir ce qui leur manque, et prétendent
que le Concile ne peut être universel si
les protestants n'y sont pas représentés.
Pour les jansénistes, nos lecteurs savent
déjà qu'une grande émotion s'est pro
duite parmi eux ; puisse-t-il en sortir
des fruits d'union et de vérité !
La chronique de la Civiltà se termine
par l'indication de quelques faits. Les
préparatifs du Concile se poursuivent.
De nouvelles nominations ont eu lieu :
S. Em. le Cardinal de Luca a été ad
joint à ^Congrégation cardinalice, di
rectrice ; à la commission politico-ec
clésiastique ont été appelés le R. D. An
tonio Ortis Orruela de Guatemala, ca-
noniste, et le R. D. Jean Capelo, pro
fesseur de théologie à l'Université de
Séville. M. labbé Freppel, doyen de
Sainte-Geneviève et professeur de Sor-
bonne, fait partie de la commission des
Réguliers.
J. Chantrel.
Nous avons des nouvelles de Rome
du 20 février :
Notre correspondant nous envoie la
traduction d'un ordre du jour de S.
Exc. le.ministre des armes de Sa Sain
teté, instituant et réglant la formation
d'un corps de volontaires, qui avait eu
son origine durant les troubles de Ro
me, en octobre 1867.
Voici cet ordre du jour, portant la da
te du 11 février :
• Notre Saint-Père ]e Pape, qui n'oublie pas
le3 services prêtés à Rome par les citoyens
qui s'offrirent spontanément en octobre 1867
pjur défendre le Saint-Siège, et qui veut-
qu'en des circonstances semblables, si elles
se présentaient, ils puissent readre de nou
veaux services plus efficaces et réguliers ;
entendu l'avis du conseil des ministres, du
25 janvier dernier, a daigné, par une ordon
nance souveraine du 30 dudit mois, ordon
ner la formation, sur les bases suivantes,
d'un corps militaire.
1. Un corps de volontaires pontificaux de
réserve est institué.
2: Eîi pourront faire partie :
A. Ceux qui, pendant la dernière invasion,
prirent les armes pour la défense du Saint-
Siège.
B. Ceux qui, animés des mêmes principes,
seront présentés par au moins deux des chefs
actuels des compagnies.-
3. Le corps des volontaires pontificaux de
réserve ne devra prêter de service qu'en aide
ou en surérogation à l'armée active, dans les
.jours où on le réputera nécessaire pour la
sûreté de Rome et pour la défense de la per
sonne sacrée du Saint-Père.
4. Ledit corps sera composé d'un bataillon
de six ou au plus 'de huit compagnies, cha
cune de 60 à 100 hommes.
5. Les grades dans les compagnies seront
ceux de l'infanterie de ligne.
6. Ledit corps sera, pour le moment, com
mandé par un officier détaché temporaire
ment de l'armée active. ,
7. Les soldats de ce corps auront droit au
port d'armes et au permis de chasse, et ne
prêtant aucun service ordinaire, ne pourront
prétendre à d'autres privilèges, ni a rétribu
tions pécuniaires.
8. A des jours déterminés se feront des
instructions militaires, auxquelles cependant
ne seront pas obligés d'intervenir ceux déjà
exercés au maniement des armes.
9. Quant à présent, et tant que le nombre
des volontaires pontificaux dé réserve n'est
pas arrivé au chiffre de 300 au moins, on
procédera à la nomination du supérieur mi
litaire, mais le corps gardera sa formation
actuelle en trois compagnies.
10. Egalement l'uniforme convenable à
une formation régulière, mais qui en tout
cas restera toujours facultatif, ne sera établi
que lors de la formation complète du ba
taillon.
Le général proministre,
Kanzler.
On n'a pas encore nommé officielle
ment le commandant supérieur du ba
taillon, mais on sait que M. le duc de
Salviati et M. le prince Lancellotti, qui
ont déjà conduit les compagnies en oc
tobre 1867, et M.- le prince Aldobran-
dini et M. le marquis Patrizi y ont rang
de capitaines. On dit en outre que beau
coup d'officiers supérieurs, des gardes
nobles et des hommes considérables de
divers pays, se sont déjà inscrits comme
simples volontaires. Tout cela est d'un
grand exemple etprometàl'Eglise de nou
veaux dévouements: en somme, c'est elle
qui les suscite, et nous pouvons ajouter,
sans crainte de dire une énormité, qu'el
le est puissamment aidée par la Révo
lution. Sans la Révolution, bien des
jeunes hommes n'auront pas eu occa
sion de tout sacrifier pour la défense de
Rome.
Cent recrues sont arrivées à la légion
romaine par les derniers paquebots.
D'autres recrues grossissent les rangs
des zouaves. 11 y a très évidemment un
pressentiment qui pousse les cœurs gé
néreux à embrasser la cause du Saint-
Siège.
Des lettres reçues de Florence et des
rapports d'agents étrangers s'accordent
à prêter au parti mazzinien de nou
veaux complots, qui, cette fois, ne pren
nent point pour objectif le Saint-Siège,
mais la monarchie italienne et l'empire
français : Florence et Paris. Les mazzi-
niens auraient tort de se fier au pro
verbe que tout chemin mène à Rome.
Ce proverbe a fait son temps.
Le Saint-Père devait recevoir le lundi
22 février une foule de catholiques et de
protestants chargés de lui présenter une
Adresse.
S. Desquers.
Oh lit dans le Public:
■ Nous avons des lettres particulières de
Bruxelles, d'après lesquelles le gouvernement
belge aurait reçu communication d'une dé
pêche du cabinet des , Tuileries, relative aux
questions économiques soulevées par l'a
doption de la loi sur les chemins de fer bel
ges,.
Il importerait maintenant au gouvernement
français de savoir dans quelle mesure le ca
binet de Bruxelles entend exécuterlaloi nou
velle, et quelle influence cette loi peutexercer
sur les rapports industriels et commerciaux
entre la France et la Belgique.
La loi votée doit créer une situation nou
velle, puisqu'en réalité elle n'impose pas aux
Compagnies de chemins de fer des obliga
tions autres que celles qui leur étaient déjà
imposées par lour cahier des charges. Quelle
sera donc cette situation, et quelles sont à
cet égard les vues du gouvernement belge ?
Les négociations engagées entre les Compa
gnies françaises et belges doivent-ellus pren
dre fin? La loi entraîne-t-elle une impossibi
lité absolue pour la réalisation de tout projet
tendant à donner plus de facilité et plus d'ex
tension aux rapports existants entre les deux
nations?
Le gouvernement belge doit à l'heure qu'il
est, nous écrit-on, délibérer sur la réponse
qu'il est appelé à faire au cabinet des Tuile
rie. — E. B. Gullaud.
Nouvelles d'Allemagne.
Le bourgmestre de Constance, M.
Stromeyer, est devenu célèbre depuis
sa lutte héroïque contre son Evêcjue.
N'a-t-il pas reçu du fond de la Boheme
une adresse sympathique des pèlerins
tchèques qui se rendirent à Constance
en 1867? Us félicitent le bourgmestre
excommunié, sans se douter que la cho
se est plus ou moins compromettante
pour cette pauvre victime de l'ultra-
montanisme. Il pourrait bien ne pas
trouver dans cette démonstration un
certificat de nationalisme et de. germa
nisme.
" Ces Bohèmes disent, entre autres
choses bien attendrissantes : « Les pré-
« jugés éu moyen âge ne peuvent rien
« d'efficace contre le,.progrès
« mières au sein deype-^ple&yt
« manité. Les foires' ejxuégïasti
« lancées contre la victoire de 1
« mière sont une garantie nouvelle que
« les grandes idées du présent ont
« trouvé leur point d'appui à Cons-
« tance.»
Les amis russophiles du maire de
Constance vérifient le proverbe : Qui'se
ressemble s'assemble.
Le libéralisme prussien, qui. avait
profité des excentricités scientifiques
du vieux pasteur Knak, de Berlin, pour
amener savamment une réaction con
tre le christianisme, en attaquant les
écoles confessionnelles, en sera pour ses
frais. L'agitation qui avait commencé
aux canicules de 1868 , est venue se
briser contre les sentiments chrétiens
des populations, et surtout des popula
tions catholiques. Elles se sont soule
vées en masse contre cette entreprise
d'une poignée de novateurs, parmi les
quels un certain nombre de juifs se si
gnalaient particulièrement. Aussi les ;
progressistes ont-ils renoncé à faire
passer dans la présente session des
Chambres,prussiennes leur projet d'é
coles sans religion. Ils savent que si la
question était soumise au vote, ils se
trouveraient en minorité, quoique leur
opinion soit prédominante dans la. com
mission,de l'enseignement. Il est donc
probable que le rapport de cette com
mission ne sera pas soumis au plénum
de la Chambre. C'est une affaire rémise
jusqu'à meilleure occasion. Les raisins,
ne sont pas mûrs.
Le livre de Mgr Ketteler sur le Con-,
cile vient de paraître sous ce titre : Le
Concile universel et sa signification pour
notre temps (Das allgemeine Concil und
seine Bedeutung filr unsere Zeit (1). Le sa
vant Evêque de Mayence examine d'a
bord les quatre questions suivantes :
1" Que peut d'elle-même et de sa na
ture la raison humaine abandonnée à
ses forces et facultés naturelles?
2° A quoi aboutit la raison sans la
révélation, sans la grâce, sans l'auto
rité, et abandonnée uniquement à ses
forces naturelles? Qu'a-t-elle fait dans
cet état des vérités naturelles que Dieu
lui a confiées?
3° Dieu a-t-il parlé aux hommes de
manière à ce que ceux-ci aient pu en
tendre sa voix? Nous parle-t-il encore si
clairement, si distinctement,, que nous
puissions nous abandonner à ses paro
les sans crainte de nous égarer?
4° Comment l'homme parvient-il à la
possession de la véritable doctrine de
Jésus-Christ, à la connaissance claire et
distincte des vérités du salut que Jésus-
Christ nous offre? Le'protestant répond :
Par l'examen des Ecritures; le catho
lique dit : Par l'enseignement de l'E
glise infaillible et par. la grâce inté
rieure. Qui a raison dans cette question
si importante et si décisive? ^
Après avoir démontré la nécessité de
la révélation et l'insuffisance de l'esprit
humain pour satisfaire sans elle, son dé
sir de la vérité, Mgr Ketteler montre
que, sans une Eglise infaillible, une vé
rité révélée ne peut se conserver in
tacte sur la terre. Ces considérations
l'amènent à parler du Concile, qui est
l'acte le plus solennel de l'enseigne
ment apostolique. L'auteur décrit dans
un tableau succinct des Conciles passés
l'action de l'Eglise terrassant les héré
sies et préservant la pureté de sa doc
trine; puis il recherche ce que fera le
Concile du Vatican. Autrefois, l'Eglise
avait à combattre des ennemis qui
croyaient à la révélation, ils ne diffé
raient dans leur croyance que sur tel
ou tel dogme, expliqué non dans le sens
de l'Eglise et de la foi révélée, mais dans
leur sens personnel. De nos jours on nie
le christianisme lui-même, en lui subs
tituant la nature (naturalisme), l'exa
men de la raison (rationalisme). Outre
la négation de la révélation surnatu
relle, dont il récuse l'assistance, l'in
croyant de nos jours tombe dans les
plus tristes erreurs, même sur le terrain
de la nature. Les trois grandes vérités
de la raison qui soutiennent la dignité
de l'homme et l'existence de la société
sont corrompues, savoir : le Dieu person
nel etvivant, l'âmespirituellelibre, créée
à l'image de Dieu ; la loi morale ayant
pour base la sainteté et la justice de
Dieu, et partant immuable et indépen
dante de l'arbitraire humain.
Dans le monde moderne, la corrup
tion de toutes ces grandes vérités de la
raison est devenue un fait accompli
dans le panthéisme, et le matérialisme,
qui est la forme la plus basse de l'a
théisme. L'Eglise aura donc cette fois à
réhabiliter la raison elle-même aussi
bien que la morale et le droit naturels
contre les attaques de l'esprit qui est re
belle à Dieu. Elle est aussi-le roc sur le
quel repose même l'ordre naturel, et elle
aura à dire quels f sont les rapports légi
times entre l'Eglise et la science, la fa
mille et le mariage, l'Etat et la société.
Mgr de Ketteler s'occupe ensuite des
préjugés, derniers restes delà réforme,
qui doivent être écartés de tout prix, Il
faut d'abord que nous exposions la doc
trine xie l'Eglise d'une manière telle
ment claire qu'elle ne puisée donner lieu
à des malentendus , comme cela est arri
vé quelquefois (l'auteur en cite quel
ques exemples). Puis il parle des devoirs
imposés à tous et qui se centralisent
dans la prière. En terminant, le Prélat
tâche d'inculquer ce sublime devoir
jusque dans le plus profond de l'âme et
du cœjur de ses lecteurs.
Puisse un zèle sacré pour la prière s'em
parer de tout le monde ! Puissent tous^ les
prêtres dans leurs paroisses, tous les pères
et mères dans leurs familles, tous les fer
vents instituteurs et institutrices dans leurs
(1) A Mayence. chez KiFcheim.
écoles, les religieux dans, leurs communau
tés, tous les chrétiens . pieux dans, leurs
"■ggégfcés&tëesC contribuer à ce: que cet
espm de prières se/épande chaque jour plus
dans toutes_Jesmilles, lôïïtës les écoles, toutes les maisons
religieuses, dans, toutes les conditions de la
vie. Puisse cet espçit de .prière grandir à
mesure que le temps de la sainte assemblée
approche, et continuer dans la plus grande
ferveur -lorsque le Concile sera réurrirPuisse
toute la chrétienté alQrs. réunie, dire à Jésus-
Christ : Sanctifiez: yos : prêtres,, afin ^qu'ils
deviennent de dignes : instruments de vos
desseins; réunissez dans la même foi et dans
le même amour les hommes qui se tiennent
encore "éloignés les uns des autres, afin que
nous soyons un, comme vous et le Père
n'êtes qu'un. Envoyez-nous votrev.esprit• de
vérité, afin qu'il bannisse le mensonge de nos
cœurs, et votre esprit de charité, afin qu'il
nous remplisse , de l'amour- des.Dieu et du
prochain; Puissent tous les hommes réunir à
cet esprit de prière leur , sanctification per
sonnelle, offrir, de saintes communions, en
tendre la messe, donner aux pauvres dans la
•même intention.. Puissent enfin. môme les
malades sur leur lit, de douleur: unir leurs '
souffrances au sacrifice • de Jésus pour la
même fin. Le Seigneur a dit lui-même : « De
mandez, et vous recevrez. En vérité, en vé
rité, je vous dis, si vous demandez:.quelque
chose à mon Père en mon nom, il velus, le
donnera !»
L'abbé N. J. Cofnet. !
'« Nouvelle* politiques
On lit dans le Journal- officiel Au soir :
« La conférence, dans sa dernière réunion,
en même temps qu'elle : donnait acte à la
Grèce de son adhésion aux principes-de la dé
claration, a insisté auprès de Son Excellence
Djemil-Pacha, représentant de la Turquie,
pour que les Crélois réfugiés en Gr|îce
pussent être rapatriés sans être l'objet d'4u-
cune recherche de la part des autorités otto
manes, à raison des laits antérieurs au dé-
nôtiment pacifique du conflit.
Le bublletin hebdomadaire du même jour
nal débute par le paragraphe suivant :
«Les résultats favorables de l'oeuvre accom
plie par la conférence se font déjà sentir en
Orient. La Turquie s'est empressée décou
vrir ses ports au pavillon grec et de -rappor
ter les mesures prescrites, contre les , sujets
hellènes qui résident dans l'empire ottoman.
Les deux puissances s'occupent de renouer
en fait leurs relations diplomatiques'déjà ré
tablies en principe, et la Porte va pouvoir re
prendre les opérations du rapatriement des
familles candiotes qui ont demandé à retour
ner en Crète.» ■
« Nous apprenons, dit l' Etendard) que le
gouvernement français vient d'adresser à ses
agents à l'étranger une circulaire dans la
quelle il poserait les principes généraux qui
ont déterminé la réunion de la conférence et
présidé à ses-délibérations:
«Il paraît certain que les autres gouverne
ments vont adopter une marche analogue.
L'existence d'aucune autre circulaire que
celle delà France n'est, toutefois, connue
jusqu'à présent. » '
Il était impossible que le mauvais service
du Journal officiel rie, fût pas signalé à la
Chambre. M. Barbet l'a fait hier. Et comme
M. Schneider avait donné à entendre que la
faute en était aux orateurs trop lents à cor
riger leurs épreuves, M. Thiers a énergique-
ment maintenu son droit et fourni l'argu
ment sans réplique que nous donnions nous-
mêmes hier: c'est qu'avant M. Wittersheim,
M. Thiers corrigeait ses épreuves comme
aujourd'hui, ce qui n'empêchait pas le Mo~
niteur de paraître.
Le Moniteur a subi des mésaventures par
ticulières, dont il fait le récit : t .
« Nous avons envoyé chercher ce matin, |à
onze heures moins uiî quart, Je, Journal officiel
chez M; Wittersheim nous n'avons pu obtenir
un numéro. Le Journal officiel n'avait pas encore
paru. ; -,
« Nous avons fait constater par huissier le re
fus qui nous a été fait de nous vendre un exem
plaire. M. Wittersheim a répondu qu'il devait,
avant de livrer un seul numéro à la vente, servir
les abonnés.. '
. « Or, quel est l'abonné qui avait le Journal of
ficiel ce matin à onze heures?
« Cependant les articles 6 e.t 7. du cahier des
charges, rédigé par M. Rouher et accepté par M.
Wittersheim, sont ainsi conçus : ,
a Art. 6. — Le tirage du Journal officiel du
« matin devra être organisé,de telle sorte que
« le journal puisse être expédié par le premier
« train du matin, à partir de cinq heures, et
« distribué dans tout Paris à neufheurks du ma-
« tin. . ...
- « Art. 7. — L'adjudicataire doit posséder, à
« partir du 1 er janvier 1869, un établissement
« typographique muni de l'outillage le plus per-
« fectionné et pouvant satisfaire à tous les ser-
« vices des deux feuilles officielles. »
a A onze heures, nous envoyons^ de nouveau
chercher les exemplaires nécessaires pour la
composition de notre supplément, L'employé de
M. Wittersheim nous répond : « On ne pourra
pas avoir d'exemplaire avant trois quarts d heu
re. L'Impératrice, , ajoute4-il, vient d'envoyer
demander son journal; on lui a fait la même ré
ponse. »
« Nous nous décidons à mettre quelqu'un en
faction à la porte de l'imprimerie Witters
heim.
« M. Wittersheim, apercevant un de nos em
ployés dans sa cour, lui demande s'il vient'de la
part du Moniteur. Sur la réponse affirmative de
celui-ci, M. Wittersheim le fait mettre à la por
te et recommande qu'on ne, le laisse jamais en
trer.»
M. Troplong est gravement malade. Il a
reçu, avant -hier, les derniers sacrements.
I-Iier, le bulletin de sa santé signalait une
légère amélioration, mais qui laisse néan
moins peu d'espoir.
M. Ch. Buet vient d'adresser la Mire sui
vante au Courrier des Alpes :
« Monsieur et cher confrère,
« J'ai l'honneur de vous informer que je
poursuis devant les tribunaux le Pays et YE-
tendard, qui m'ont grièvement offensé à l'oc
casion des troubles de Saint-Denis.
« En même temps, je dépose une plainte
en diffamation contre le Journal officiel. Il
importe.-de savoir s'il jouit envers les ci
toyens de la liberté et de l'impunité de la ca
lomnie.
« J'espère que justice me sera rendue.
« Je n'ai qu'un regret, celui de. ne pouvoir
légalement démontrer en justice à mes dif
famateurs la noirceur de leurs imputations.
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