Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1868-03-25
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 70622 Nombre total de vues : 70622
Description : 25 mars 1868 25 mars 1868
Description : 1868/03/25 (Numéro 339). 1868/03/25 (Numéro 339).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k697613n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
>v
Mercredi SîS Mare ■jjfeBÉp'"
No 339. -- Edition quotidienne
l « ;
lejoîie • - ^
Mercredi 2£îî Murs
Fârtli
Un an -.
Six mois -.
Trois mois .
\ . - r ,
.CO fr, 'T ~ V
*31
1G'
Le iiuitiéro ; is ceriuiLes
' KKjBS.KA.'KJaK.
t'aris,' 10, rue des Sainiy-i'tsrea
' Us (*ïia de! Gesn, 6i
DÉPABTEUESTS
Un.an66 fr.
Six mois »v 34
Trois moi» i .'/ i ,... 18
.Édltl*» 0enlT*a«tl4teie*ia :
Un sn, 36 fr. — S'x. mois, W ri. —Trois 'teoîs.lOfr.
i .' VmvA - s a» riponii pua de« manuscrit?» 4UI in! sont adressés
81 tt. LàGRAMÏ, CÏBÏ £C'-j, $*** de
Genx de no» abonnés dont "l 'a
bonnement expire le 31 mars
«ont priés de le renouveler «sans
retord s'il* ne veulent pas
éprouver d'Interruption dans le
«service de leur exompSuire.
RJoïis .les prions, en outre, de
Joindre une bande £naprlmée à
leur demande die renouvelle
ment.
xpxv&xlqo
PARIS, 24 MARS 1868
BUIiLETIN
S. Em. le Cardinal Rausclier et lus autres
Prélats membres de la Chambre des sei
gneurs en Autriche, ont fait savoir au prési
dent que, par suite du vote de samedi, ils
s'abstiendront désormais de prendre part aux
délibérations de la Chambre. Dieu veuille
que cette noble et douloureuse résolution
agisse sur l'esprit de l'empereur, et qu'en
lui faisant mieux voir l'abîme où le veulent
entraîner ses ministres, elle l'arme d'une
plus grande énergie pour leur résister. Il se
rait temps encore de 'barrer la révolution.
, L'empereur a la. main sur la .dernière digue,
il peut l'ouvrir : toutes les concessions arra
chées jusqu'ici l'y poussent; mais s'il se sou
vient de son sacre, il ne le fera pas, car ce
serait un parjure.
Le roi de Prusse vient de prononcer un
nouveau discours en ouvrant pour la troisiè
me lois le Reichstagde l'Allemagne du Nord.
Il n'y fait aucune allusion à: la manifesta
tion de Hietzing,, et le ton général est au
sontraire très-pacifique. Le roi insiste sur
« l'empressement avec lequel les gouverne
ments fédéraux ont accepté la position qui
leur est faite dans la Confédération,» et il dé
clare que la représentation diplomatique de
la Confédération étant maintenant organisée,
ce fait a consolidé ses relations amicales avec
les puissances étrangères. Ainsi donc la paix
! est certaine. Cependant il est question vers
la fin d'intérêts nationaux « pour.lesquels
s'est unie toute l'Allemagne. » Phrase bien
modeste, dira-t-on. Sans doute, mais qui en
ferme la guerre en ses flancs,^ si l'on veut.
D'ailleurs, après les choses dont on parle,
restent celles que l'on croit prudent de taire.
Ce ne sont pas les protestations, pacifiques
du roi Guillaume qui changeront l'état des
esprits en Hanovre, en Hesse, en Saxe, en
Bavière, en Wurtemberg, dans tout le sud
de l'Allemagne. Ces protestations ne servent
pas beaucoup non plus à conclure l'affai
re pendante du Slesvig. Donc, rien n'est
changé daps la situation générale. Il n'y a
qu'un inutile discours de plus. -
Les révolutionnaires de tous pays £ont;
grande fête aux cendres de Manin qu'on vient,
de renvoyer à'Venise, et à propos de cesfuné-
raillesrenouvelées, lesmêmesrévolutionnaires
tiennent au nom de Manin toutes sortes de
discours que le mort, s'il revivait,- serait sans
doute fort surpris devdir courir"avec sa signa
ture. Il avait désiré de vivre dans une républi
que fédérative; ils le replacent dans une hon
teuse monarchie qui fera banqueroute demain
et se dissoudra en anarchie. C'est un premier
point auquel on pourrait ajouter plusieurs
choses, mais nous n'insistons pas et laissons
les révolutionnaires à leur joie. Entendons
seulement M. L'ègouvé nous faire l'histoire
de la délivrance de Venise. Jusqu'à cette heu
re le public croyait que cette délivrance s'é
tait opérée parla bonne volonté de l'Autriche
et dé la France. Venise n'avait pu se délivrer
elle-même^Les héros italiens n'avaient pu la;
prendre, mais sur l'invitation de l'Empereur
des Français, l'empereur d'Autriche lui fait
remise de ce cadeau, qui passe en vingt-quatre
heures aux mains des merfdiants italiens, à
qui nous avons d^jà fait tant d'aumônes.
N'est-il pas vrai que les laits rendaient
cette histoire vraisemblable ? Eh bien, nous
nous trompions ; car, au témoignage de l'a
cadémicien Legouvé, c'est Manin qui a touL
l'ait. « En'1866, dit-il, ce ne sont pas les
puissantes alliances de l'Italie qui ont déli
vré Venise; c'est Manin qui pesait sur la
conscience del'Europe. Manin.mort a tra
vaillé à votre triomphe. 'Aujourd'hui il ren
tre dans Venise délivrée,, comme un cadavre
«n apparence, mais en réalité comme un li
bérateur. » ^
En vérité, ce. Manin mort est un grand
triomphateur. Après avoir délivré Venise,
ne donnera-t-il pas la inain à, d'autres œu
vres? Et puisqu'il « pèse sur la conscience de
l'Europe,» ne saurait-il nous délivrer du bri
gandage qui s'appelle le royaume italien?
Auguste Roussel.
M. le ministre de l'instruction publi
que vient d'adresser à l'Empereur un
rapport détaillé sur la situation de ren
seignement secondaire en France, pen
dant l'année 1865. Nous sommes en
1868 : M. le ministre, on le voit, a pris
son temps. Il conclut en demandant à
l'Empereur « l'autorisation de livrer , à
« la publicité ce pénible et conscien-
« cieux travail pour appeler, la discus-
« sion et la lumière sur des questions
« dont la solution importe à la gran-
«, deur morale du pays. »
Le Moniteur, organe officiel des mi
nistres, dont le but et la raison d'être ne
sont pas de charmer et d'intéresser ses
lecteurs, le Moniteur a; reculé devant les
éliicubrations de M. le ministre, et il -se
borne à en donner la dernière partie.
Ces conclusions occupent d'ailleurs plus
de six colonnes de petit texte. M. Duruy
est verbeux. Nos lecteurs ne s'éton
neront donc pas, si dans ce temps de
comptes rendus de longueur déme
surée que nous imposent la. loi et ; MM.
ïes secrétaires ,du Corps législatif, Y.Uni
vers s'abstient de reproduire intégrale
ment les conclusions de M. Duruy; de
grand cœur cependant nous répondrons
à son appel,.nous indiquerons les ques
tions qu'il agite, et nous y porterons la
discussion. -
Les conclusions de M. le ministre, qui
sont verbeuses, sont -aussi fort, mêlées;
©lies énoncent des ehiffres ; elles les font
entrer et jouer dans des opérations sta
tistiques plus ou moins passionnées et
contestables, comme toutes' les opéra
tions statistiques. Ces conclusions résu-
mènt aussi et célèbrent' des réformes
accomplies, dont le bénéfice n'est pas
établi aux yeux de • tous ; elles offrent
des détails d'architecture et de budget,
des remarques pédagogiques, curieuses
-et intéressantes ; elles notent des souf
frances dans le régime de l'enseigne
ment, signalent quelques-unes de ses
misères, y souhaitent avec raison des
remèdes. Tout cela a trait à l'instruc
tion, et c'est l'unique lien -gui rattache
entre eltës les parties fort diverses cTe
ce.«pénible travail ».
Il ne faut pas altérer l'intérêt qui res
sort de cette absence d'ensemble et de
cette variété de sujets ; l'on peut re
marquer que M. le ministre a dans ses
rapports les mêmes procédés que M. Du
ruy dans ses histoires. Il détaille et
abonde sur certains points; il glisse sur
d'autres; dans la confusion de l'œuvre
et la multiplicité des mots, il a néan
moins un but : il ne l'avoue pas tou
jours, quelquefois même il ne sem
ble pas s'en rendre compte ; mais il y
marche, et quand urie fois il est parve
nu à ses fins, on est étonné des jalons
(ju'il indique et dont il s'autorise. Quand
il disait au Corps législatif : Il ne faut
pas séparer une fille de sa mère ! qui se
doutait queM. le ministre posaitles bases
et emportait du Corps législatif la sanc
tion des cours d'enseignèment secon
daire pour les filles? On aime à croire
que M. le ministre lui-même l'ignorait
à ce moment.
Il faut donc, avec M. Duruy, tout à la
fois se rendré compte de ce qu'il a voulu
mettre dans ses paroles,"et de ce qu'il
pourrait en tirer un jour. Ce dernier
point est, nous l'avouons, assez difficile.
L'habitudé' cle Ce qu'on appelle la phi
losophie de l'histoire rend les esprits
ingénieux et puissants a tirer (les évé
nements et des discours toutes sortes
de conclusions.
Le rapport s'applaudit du progrès de
l'enseignement secondaire. Ces progrès
consistent dans le nombre des maisons
et le nombre des élèves. Les lycées, en
1809, étaient au nombre de 35, en
1830 de 38, en 1848 de 53, et en 1865 de
77; il sont 81 aujourd'hui. Est-ce ■ là un
progrès ? Que signifie-t-il ?
Depuis 1809,, quarante-six maisons
d'éducation ont échappé à l'influence des
communes pour tomber plus directe
ment sous celle des bureaux de la
rue de Grenelle. 1 Ce n'est sans doute pas
là un avantage pour les fonds de l'Etat,
car l'influence dés bureaux de la rue de
Grenelle coûte cher et est à la charge de
l'impôt. Les caisses municipales s'ali
mentent, il est vrai, à cette même source,
à peu près l'unique de tous nos revenus.
Mais moins généreuses peut-être, elles
sont aussi moins avides; et On voudrait
savoir ce que ces quarante-huit lycées
qui, avant 1809, étaient collèges com
munaux, coûtaient alors à l'impôt, et ce
qu'ils lui coûtent aujourd'hui.
Si l'enseignement ne doit pas être
uniquement une question financière ,
les finances cependant sont un impor
tant côte de la question; et le problème;
de l'enseignement à, bon marché au
point de vue du budget serait , une des
faces du progrès que les citoyens ne dé-
daigneraientpas.
Quatorze départements sont encore
dépourvus du luxe d'un lycée impérial,;
et ils; se consolent avec des collèges
communaux. ;
Ces collèges Communaux, qui renfer-i
ment plus de la moitié de la jeune po-;
pulation universitaire ( 32,495 élèves
pour 29,852 qu'enseignent les lycées),
sont une des curiosités du système uni
versitaire. M.le ministre ne nous dit pas
le nombre de ces collèges. Mais il dit quel
que chose de 1 leur état : sur les 32,495
élèves'qu'ils reçoivent, on compte 15,943
élèves classiques, qui ont 1,828 profes
seurs : soit un professeur pour un peu
moins de neuf élèves en moyenne géné
rale: M. le ministre signale une moyenne
particulière : 130 de ces collèges commu
naux n'ont pas plus de 25 élèves classi
ques. Le rapport de M. Duruy dit moins
de cinquante, c'est le fait; en moyenne
3,582 élèves divisés en 139 maisons
n'en donnent pas 26 à chacune. Ces
3,582 élèves occupent 582 professeurs,
ce qui' ne fait plus que six élèves pour
chaque professeur. Dans la réalité, c'est
M. le ministre qui le dit, les classes dans
ces établissements sont réduites à 4, à
3, à 2 élèves, et quelquefois même, si
nous sommes bien informés, à pas du
tout. On nous assure en effet qu'il y a
des collèges communaux dont le person
nel d'élèves est inférieur au personnel
des maîtres.
Voilà les faits ridicules où l'Etat en
arrive, au grand dommage du budget
et à la charge de l'impôt, quand il se
charge d'enseigner. Le professorat étant
une sorte de fonction publique, le pro
fesseur garde les droits et les émolu
ments de sa charge, même quand il n'a
pas d'élèves; et le scandale qu'offrent
MM. les professeurs des Facultés et du
collège de France, qui dédaignent de
monter dans leurs chaires, se renou
velle ainsi par une autre raison dans
les petites villes de nos départements.
Dans notre jeunesse, il est vrai, nous
avons connu à l'école de droit de Paris
tel professeur qui ne réunissait' pas six
élèves autour da sa chaire ; mais il en
avait un grand nombre d'inscrits : té
tait un avantage que n'avaient pas tou
tes les chaires de la Sorbonne et du col
lège de France. On a cherché à mettre
ordre à cet exces a Paris, et nous ne
savons comme il y va.
En tout cas, les traitements des pro
fesseurs des collèges communaux sont
bien différents de ceux des professeurs
des grandes ecoles ou des Facultés. Le
ministre estime qu'il y en a de 800 fr.
et même au-dessous. Ce sont là de clié-
tifs appointements. Néanmoins, c'est le
ministre qui le remarqué, « ils écrasent
les finances publiques, lés études n'y
gagnent point* et le zèle du professeur
ne peut soutenir; «car, à l'instruction
publique autant que partout ailleurs,
l'argent, de nos jours, est le nerf de la
guerre. Il n'en a peut-être pas été tou
jours ainsi; mais on n'apasnon plus tou
jours joui des glorieuses conquêtes de
la Révolution. Aujourd'hui, les petits
traitements, agglomérés et unis eux
gros, poussent les dépenses totales de
l'enseignement secondaire à 64,464,572
fr. 81 c. Si notre patrie a des lumières,
il faut avouer qu'elles lui coûtent.
Dans ce chiffre énorme, l'impôt entre
à peine pour un treizième : M. le minis
tre ne vise pas, à cet endroit de son rap
port, à se montrer comme un homme
d'Etat rendant compte des deniers pu
blics. Il a raison. Le grand-maître n'a-
t-il pas l'entreprise de l'enseignement?
Il établit donc, comme un loyal com
merçant, la balance de ses dépenses et
de ses rentrées. Il explique que les vi
vres sont chers et qu'il n'à cependant
pas beaucoup augmenté ses prix. II sait
faire des sacrifices pour garder la faveur
de ses clients et être honoré de leur
confiance. En fait, 59 millions, mis à sa
disposition en 1865, sont le prix des
pensions des lycéens et des collégiens.
Nous reproduisons ces chiffres comme
le rapport les donne, sans pouvoir les
vérifier et en avouant que parfois ils
nous paraissent singuliers.
Ainsi, M. le ministre déclare qu'un
lycéen verse 739 fr. et coûte 829 fr. à la
caisse de l'Etat.
On serait ©n droit de dire que l'Etat
fait un mauvais commerce; et s'il est
bon qu'il aime à voir se répandre "et se
propager l'instruction, s'il doit l'encou
rager, s'il peut même venir en aide à
certaines familles et disposer dès fonds
publics en faveur de quelques enfants,
est-il juste,est-il d'une bonne politique,
et surtout est-il digne que chacune des
29,852 familles qui confient leurs en
fants à M. le ministre de l'instruction
publique reçoive une aumône, ou si
l'on veut un dégrèvement d'impôts, de
90 fr. par an? n'y a-t-il pas là une sorte
de scandale? Toutefois, nous ne cher
chons pas à presser les conséquences
aujourd'hui : nous voulons nous en te
nir aux chiffres.
Le déficit de 90 fr. que le ministre
accuse sur chacun de ses lycéens forme
rait, à notre avis, en supposant que Py-
thagore ait dit exacte, une somme totale de 2,686,680.
Ce serait donc deux millions six cent
quatre-vingt-six mille six cent quatre-
vingt francs que les lycées ont dû
prélever sur l'impôt pour parer à
l'insuffisance des pensions des lycéens.
Mais voyez la merveille, et dites si les
comptes de l'instruetion publique ne
sont pas de vrais contes de fées.
Le rapport pose exactement les ter
mes de cette petite multiplication qui
nous paraît si facile, et il en énonce un
produit tout à fait extraordinaire. Une
insuffisance de 90 fr. par élève, repré
sente, dit-il, un déficit annuel de près
de 1,600,600 fr. On n'est pas plus affir-
matif. Le ministre est d'autant plus as
suré de la rigueur de ce dernier chiffre,
que c'est la subvention de l'Etat qui y
pourvoit. Il ne donne pas le chiffre to
tal de cette subvention, mais il le con
naît, il l'indique d'ailleurs et ilen argu
menté : ,,
« La subvention de l'Etat pour les lycées
«était en moyenne de 29,019 fr. en 1842,
« elle n'était plus en 1865 que de 22,331 fr.
« C'est une diminution d'un quart. »
Et le rapport triomphe, il triomphe à
son aise. Son triomphe est-il bien sé
rieux? Plus il y a de partageants, plus
vv>v. J. VJViQ W.1UU UV*J
parts n'implique pas la diminution du
gâteau."De 1830 à 1865, le nombre des
lycées a doublé. La subvention de cha
que maison a diminué; nous en croyons
le rapport : niais pour conclure que le
chiffre total de ces subventions est, en
1865, inférieur à celui de 1842, il nous
faudrait , une preuve, et à voir la ma
nière dont M. le ministre se lire des cal
culs-les plus élémentaires cette preuve
ne serait pas superflue.
La moyenné des subventions pour
chaque lycée, énoncée par le rapport,
concorde d'ailleurs assez exactement,
avec « le déficit de près de 1,600,000 fr. »
qu'il accuse sur le prix des pensions.
En 1865, l'Etat avait 77 lycées : à
22,331 fr. chacun, cela fait 1,719,480.
L'écart entre le chiffré des subventions
et là somme vraie du déficit qui nous
occupe ne serait donc pas d'un million.
Un million plus ou moins rond n'est
pas une affaire, et il ne faut pas pour si
peu se mettre en, peine dés lycées et de
leurs finances, On y a pourvu assuré
ment. Si le rapport ne dit, pas les
'moyens, co n'est pas manque de bonne
volonté : c'est erreur tout a i,plus. M. le
grand maître, malgré ses hardiesses
historiques et statistiques, ne prétend
pas solder avec des subventions de
"1,719,4§7 un déficit de 2,686,680 fr. La
merveille est qu il ait évalué le produit
de 29,8o2 multiplié par 90 à près de
1,600,000 fr.
Sans aucun doute, il n'y a pas lieu
.d'accuser M. le ministre ni ses bureaux
de malversation ; et, malgré les appa
rences, on peut être assuré qu'au minis
tère de l'instruction publique, on sait
compter. Néanmoins les lacunes et les
contradictions de ce ce rapport ne sont-
ils pas un curieux exempledu peudecré-
dit qu'il fautaccorder à tous les chiffres
dont M. Duruy aime à argumenter?Nous
ne parlons pas ici des opérations de sta
tistique; la statistique, comme la philoso
phie de l'histoire, répond à tous les dé
sirs et fournit des arguments à toutes
les causes; et nous laissons en ce mo
ment les conclusions à tirer du rappro
chement des chiffres : c'est leur exacti
tude seule que nous considérons, nous
n'en contestons pas la sincérité.
Mais en voyant comme elle s'accom
mode aisément de la contradictoire, et
comme le papier du ministère et celui
du Moniteur portent tout, on peut dire
que M. Duruy ne communique pas à ses
lecteurs cette « vue simple et nette des
choses » dont il se piquo. Faut-il aussi
croire que les chiffres énumérés, agités
ou constatés même dans les rapports of
ficiels, reposent souvent un peu sur les
nuages èt les brouillards, qu'ils sont
pour amuser le contribuable de France,
qui ne connaîtra jamais qu'un seul chif
fre sérieux, positif et touchant, celui de
ses cotes personnelle, mobilière, fon
cière, de prestation et de patente, qu'ad
ditionne et qu'envoie le percepteur ?
~ Léon Aubineau.
Nous avons des nouvelles de Rome, à
la date du 19 mars, jour dédié à saint
Joseph, dont l'Eglise romaine célèbre la
fête avec une grande pompe. Cette fête
est d'obligation dans "la capitale du
monde catholique : elle est précédée d'un
jour de vigile et de maigre strict.
A Saint-Pierre, on expose des reliques
du manteau et de la ceinture du .saint
patriarche.Quant aux confréries placées
sous son patronage, elles distribuent
des dots aux jeunes filles qui entrent,
soit dans la vie conjugale, soit dans la
vie monastique.
Les charpentiers et les menuisiers
qui, de droit, relèvent plus particuliè
rement de l'époux de la Sainte Vierge,
reçoivent dans leur église, bâtie sur la
prison Mamertine, les fiancées dotées
que l'onvoitrevêtues ducostume moyen
âge; dit des Amentate. Les Sœurs de
Saint-Joseph de l'Apparition ouvrent
leur maison au publie, qui visite les
travaux des dames associées à VOEuvre
apostolique , dont le but est de pourvoir
les églises pauvres d'ornements sacrés.
La congrégation des Virtuose, installée
dans le temple d'Agrippa (aujourd'hui
le Panthéon), distribue des prix et des
médailles d'or aux peintres, sculpteurs
et architectes. Il y a danatout cela une
grâce et un charme particuliers.
Le peuple, très dévot à saint Joseph,
a coutume, après avoir assisté aux cé
rémonies religieuses, de le fêter par un
repas composé de fritures. On Sait que
les Italiens son! les premiers frituriers
du monde ; ils s'en vantent d'ailleurs. A
Rome, les vendeurs de fritelle di San
Giuseppe exposent sur les places, au mi
lieu de feuillages verts et de draperies,
de larges tabelles couvertes de sonnets
qui exaltent l'excellence de leur mar
chandise.
Tantôt les sonnets en appellent à
saint Joseph, tantôt aux grands dieux
de l'Olympe, qui tous concourent à la
confection de ces incomparables fritelle.
Cérès a donné le blé, Pomone a donné
les fruits, Apollon les a fait mûrir ; Vul-
cain a fabriqué les poêles à frire, etc. Il
y a là ce franc comique des vieux Ro
mains, qui se conserve à Rome, tandis
que l'Italie meurt de faim et de tris
tesse. i
Il est question, on l'assure, de créer
une troisième brigade pontificale ; cette
mesure serait très heureusement appro
priée aux circonstances et à la disposi
tion du territoire actuel. Les trois bri
gades occuperaient tour à tour Rome,
la partie nord de l'Etat et la partie sud.
Si l'on met en regard de la crise qui se
prépare en Italie les dispositions du mi
nistère des armes, le"concours croissant
des volontaires, les travaux des fortifi
cations, les mouvements inaccoutumés
des milices , la formation des camps
d'instruction , ainsi que ce projet de
créer une troisième brigade, on est por
té à croire que le gouvernement ponti
fical a des raisons sérieuses de craindre
de nouvelles attaques dans un avenir
prochain. Peut-être les mesures prises
auront-elles pour effet de les prévenir.
Le corps français stationné dans les
Etats pontificaux va- t-il eontinuer à te
nir garnison' en seconde ligne dans la
province de Viterbe ou se concentrer à
Rome ? Nous l'ignorons. Si nous étions
•appelés à donner un avis, nous désire
rions que le drapeau de l'a France se
trouvât sur les frontières du nord et du
midi, et au centre,c'est-à-dire à Rome';
carcen'estpas le nombre des soldats qui
imposera à l'Italie, c'est le drapeau.
« Derrière ce drapeau, comme le disait
M. le général de Failly au moment de
reprendre la mer à Civita-Vecchia, il y
a la nation française. » Et les Italiens
n'y toucheraient pas.
L'artillerie pontificale se rend main
tenant trois fois par semaine aux écoles-
à feu, établies dans une plaine appelée
Tor di Valle, à 2 kilomètres au delà de
Saint-Paul-hors-les-Murs. Le site est
magnifique et offre un champ de tir en
plaine parfaitement uni, de 3 kilomè
tres de longueur. D'un côté, le Tibre
roulant ses eaux dorées par la Pouzo-
lane ; de l'autre, une colline servant à la
fois de butte naturelle et de lieu salubre
de campement.
Le régiment d'artillerie part de Rome
à 4 heures du matin; arrivé à Tor di
Valle, les soldats dressent leurs tentes,
font la soupe, mangent l'ordinaire et
commencent les manœuvres, les exer
cices et les écoles à feu, qui durent jus
qu'à 3 heures après midi. Puis ils ren
trent à Rome. Le régiment d'atillerie est
très beau à voir. Nos lecteurs savent que
plusieurs jeunes hommes appartenant
aux families princièrês de Rome, s'y
Sont enrôlés comme simples soldats.
Touchant témoignage du dévouement
des patriciens de la Ville Eternelle, qui
répond au témoignage sublime des na
tions catholiques,et prouve que l'amour
de l'Eglise a sur les volontés autant de
puissance qué la force et le patriotisme
en emploient pour lever des armées na
tionales!
Aussitôt après les fêtes de Pâques, dit-
on,, des corps ^de troupes pontificales
iraient alternativement camper, les uns
sur les hauteurs de Tusculum à l'ancien
canxp d'Annibal, les autres au Polidoro,
près de Palo, sur le bord de la' mer-en
tre Civita-Vecchia et Rome. D'autres
corps de troupes tiendraient garnison
dans les province.? de Frosinone et Vel-
letri, comme aussi dans la province de
Viterbe, selon les dispositions que pren
dra le commandant français.
Les soldats des diverses armes termi
nent en ce moment leurs exercices reli
gieux. L'artillerie a été la première à
satisfaire au devoir pascal. Le régiment
des carabiniers a été évangélisé ensuite
dans les deux langues française et alle
mande, par un religieux augustin, an
cien avocat du barrpau de Paris, et par
un capucin bavarois. Les légionnaires
ont eu pour prédicateur un Jésuite, le
R. P. Gay. Les gendarmes, tous romains,
ont entendu aussi la parole d'un Jésuite,
le R. P. Ballerini. Il fallait aux zouaves
des prédicateurs français, allemand et
italiens. Ils ont donc eu le R. P. Lau-
rençot, Jésuite français, le R. P. Henri,
Dominicain flamand, les RR. PP. Balle
rini et Steccanella. Les dragons, la ligne,
les chasseurs, tous les corps enfin, à
Rome comme dans les provinces, ac
complissent avec piété ces saints exer
cices, qui loin de nuire aux qualités dé
l'homme de guerre, doublent ses facul
tés devant l'ennemi, et ses mérites de
vant le monde. A la clôture de ces di
vers exercices, assistent M. le général
Kanzler, pro-ministre des armes, et son
état-major.
On a publié en France, en un nom
bre très restreint d'exemplaires, une
brochure ayant pour titre : La politique
de résistance à Rome. Ecrite à un point de
vue faux en lui-même, cette broehurè
.est dirigée manifestement contre S,. Exc.
M. le général Kanzler,.et il est regret
table que l'auteur, qui a appartenu pu
qui appartient à l'armée pontificale, ait
gardé l'anonyme, parce que des mili
taires de cette armée peuvent porter la
responsabilité de l'œuvre aux yeux du
public ou de l'autorité. C'est- surtout
quand on veut servir sa propre passion
qu'on est tenu de se démasquer. Or, la
brochure a eu cette fâcheuse consé
quence, qu'au lieu de blesser le minis
tre du Pape, elle a passé par-dessus sa tê
te et est allée frapper l'autorité suprême,
c[est-à-dire le Pape lui-même. L'auto
rité duSouverain Pontife, notre corres
pondant de Rome l'a plusieurs fois dé
montré, n'est pas une autorité qui se
dérobe à la responsabilité, qui se réfu
gie à l'abri des fictions constitutionnel
les.
Le Pape règne et gouverne. Il règne
glorieusement au nom de Jésus-Christ,
et gouverne' sagement en -son propre
nom pour le bien de son peuple. Gom
me régnant, il est le modèle de ceux qui
régnent; comme gouvernant/ il est lé
modèle de ceux qui gouvernent. Libre
aux libéraux et aux révolutionnaires
d'insulter ,à la majesté du Pape, à l'ex
cellence de ses lois. Comment y met
traient-ils des ménagements ? ils atta
quent la majesté de;Dieu et tout l'ordre
divin auquel les Papes assistés, de l'Es-
prit-Saint, s'efforcent de conformer leur
régime temporel. Mais les catholiques
doivent respecter le bhef de l'Eglise dans
les actes de son gouvernement temporel
et dans les personnes qu'il place à l'ad
ministration de, ,ce gouvernement.
On dit que la Civittà cattolica prépare
une réponse à la brochure La Politique
de résistance à Rome. 1
Les ouvriers de Subiaco se trouvaient,
par suite de diverses circonstances, pri
vés de travail. Le Saint-Père, dont la
charité ne laisse dans ses Etats aucune
misèr6 sans secours, a ordonné à l'Evê-
que administrateur apostolique de cet
te abbaye, de prendre sur les revenus
de cette maison, mis en réserve depuis
que l'administration lui en a été con
fiée, une somme suffisante pour être
employée en travaux d'utilité publique,
qui assureront à ces ouvriers le moyen
de se procurer les choses nécessaires à
la vie. Le Saint-Père a fait envoyer en
même temps une grande quantité d'or-:
nements et de vases sacrés pour
être distribués à celles des églises de
l'abbaye qui en ont le plus grand be
soin. ■
Am^roise Pim-r, '
Voici, d'après la Correspondance Ha-
vas, les paroles adressées par Mgr Ricci
au prince L. Bonaparte, et la réponse du
nouveau Cardinal :
•En vous revêtant de la pourpre, Sa Sain
teté, a dit Mgr Ricci, a voulu non-seulement
récompenser les vertus dont vous avez donné
l'exemple dès votre plus tendre enfance, dans
une condition princiôre et même îi la cour
du puissant souverain qui gouverne la Fran
ce, vertus entre toutes lesquelles brillent
d'un éclat particulier votre piôté, vote" mo
destie et votre désintéressement; mais hono
rer en môme temps la très généreûse nation
qui se montre si dévouée à la cause de l'E
glise,et le souverain illustre qui a déjà rendu
des servions si éclatants à Ja Papauté.
Le Cardinal, la voix brisée par l'émo
tion, a répondu :
Je vous prie, Monseigneur, de dire au
Saint-Père que je le remercie avec effusion,
de l'envoi de cet emblème d'une dignité dont
je me considère comme si peu digne, et que
je n'ai acceptée que parce que je savais qu'en
me la conférant, Sa Sainteté avait voulu
donner une marque de sa bienveillance pa
ternelle, à la nation fille aînée de l'Eglise, et
à son glorieux souverain. Je m'efforcerai de
me montrer de plus en plus dévoué à l'Eglise
et au salut des âmes, afin de méritar qu'un
jour c,é chapeau, qui sera placé sur mon tom
beau, repose sur le tombeau d'un élu. »
Nos'lettres de Florence sont du 20
mars : * .
On s attendait a une démonstration
pour la Saint-Joseph. Les sociétés secrè
tes avaient manifesté l'intention de fê
ter le jour onomastique d^Garibaldi et
de Mazzini par une prom^naideT ênanasse N
au palazzo Vecchio et aj^p$^&Tfjiti,,!
aux cris de : Vive GarMldî&^&i^lâ'
mouture! L'autorité avai&piafcfeWeW
précautions, qui n'auraH
rien empêché^ comme à î
1 accord avait pu s'établir au seings
Loges.
Cet accord sur l'opportunité d une dé
monstration n 'a pas pu s établir, et au
dernier moment, la majorité des adep-
tes s.est rangée à l'avis de quelques dé
putes _de la gauche,qui exercent une cer
taine influence dans les souterrains le
la Maçonnerie. Ces messieurs ont fini
par faire comprendre à leurs frères et
amis qu il y avait tout à gagner à ren
voyer la discussion à une autre fois.
D abord, ont-ils dit, la loi sur la mou-
tuçe est loin, bien loin d'être votée. Son
sort dépend beaucoup de la conduite
que Je Uers-parti va tenir. C'est lui, en
définitive, qui va faire .pencher la ba
lance de notre côté ou de celui du mi-
nistere. Urie pression populaire pour
rait décider les hommes assez chatouil-
-- - i . . rS . P
arti, à se
tourner résolument vers le ministère 'et
a donner leur appui à la loi.
C'était raisonner d'or, mais les dépu
tes de la gauche ne ss sont pas tenus à
ce seul argument, qui était pourtant
bien persuasif. Ils ont fait observer que
Garibaldi, en quittant la terre fer
me pour se renfermer dans son île
a promis de se retrouver au milieu des
siens pour le printemps. Or, le prin- "
temps approche à grands pas, et Gari-
baldi peut reparaître sur le continent
d un jour à l'autre, malgré, la compa
gnie de soldats que M., Menabrea a en-
voyee à 1 île de la Madeleine pour sur
veiller le héros. Pourquoi gaspiller ses
forces dans des démonstrations préma
turées, lorsque l'occasion doit se nré-
senter bientôt d'entourer, de soutenir et
d encourager l'homme qui doit délivrer
1 Italie du double joug de la Papauté et
de la monarchie? - ,
On a cédé, et la démonstration n'a
pas eu Heu. Quelques bannières aux
hôtelleries de bas etage et aux cafés de
second ordre témoignaient seules que
la journee d hier était consacrée par la
démocratie a Joseph Mazzini et à Joseph
Il est de fait que Garibaldi aura grand
besoin d encouragements s'il revient
en terre ferme, où il n'était pas connu
j usqu ici cornme agent secret de l'Amé
rique. Ce n est pas précisément un titfe
de gloire que celui que M. Seward lui a
donne; mais il paraît que cela ne doit
pas changer grand'chose ait maintien
de la secte envers lui. Celle-ci est-déci
dée a s en servir comme instrument,
pour quelque temps . encore, et elle a
dej a tout mis en œuvre pour étouffer le
brmtqui s est fait à Washington sur
es relations; équivoques du héros avec
le gouvernement américain.
Deux vénérables des Loges, députés
au Parlement, se sont rendus à Caprera
pour enjoindre a Garibaldi de ne faire
aucune réponse aux dénonciations de
M. Seward. Une réponse aurait pu en
gager ce dernier à mettre au jour des
preuves et des documents qui pouvaient
tout compromettre et réduire en pous
sière 1 idole révolutionnaire. Garibaldi
a obéi, comme toujours, aux ordres de
la secte.
Maintenant, est-il bien vrai que Va-
gent secret des Etats-Unis doive revenir
bientôt sur le continent? Quelques-uns
le croient, et l'occupation de la Made
leine, uot .presque désert, par une com
pagnie de soldats, fait supposer que cette
éventualité n est pas regardée comme
impossible en haut lieu. Mais on dit
aussi que M. Menabrea aurait fait pré-
vemr Garibaldi par son ami le marquis
Pallavicmi-Triulzi que la question de
Rome était en bon chemin, et que, sous
peupla nouvelle d'une solution inatten-
due irait consoler son grand cœur de
patriote dans la solitude de Caprera •
mais qu il fallait y rester tranquille jus
que-là, et éviter soigneusement de'faire
parler de lui, tout pouvant être remis
en question par quelque mouvement
imprudent de sa part.
Notre correspondaiitsent l'importance
du bruit qu il rapporte èt ne le consigne
pas ici a la legere. Ce bruit est'ténu jus-
qu ici dans les bornes assez restreintes
des salons diplomatiques, mais il v
trouve crédit. Le nom de l'intermédiai
re qu on met en avant, celui de M le
marquis Pallavicini-TriuM donne beau-
C0 ^P„4 a ^torité à la bho«e, car on con-
at 1 influence que ce personnage exer-
™ sur 1 esprit de Garibaldi et les mis
sions analogues qu'ila déjà,remplies par
le passe. La seule question qui se pré-
sente ici est de savoir si M. Menabrea
cherche à tromper,Garibaldi, ou s'il est
sincero en demandant à Garibaldi de
1 aider à tromper quelque puissance.
C est une question que le temps résou
dra.
M. de Cambrai-Di'gny est de plus en
plus dans 1 embarras. Il n'a pu encore
s entendre avec la maison Rothschild
pour le paiement des coupons de juillet
à 1 aris, et ne se trouve pas. encore ën
mesure d'annoncer le paiement des
coupons a 1 intérieur,dont l'échéance est
cependant très proche ; le I er avril.
MM. Rothschild persistent à refuser la
moindre anticipation, tant qu'une réor
ganisation quelconqu edes finances n'au
ra pas été approuvée.par la Chambre.
S. Dbsquerp
Mercredi SîS Mare ■jjfeBÉp'"
No 339. -- Edition quotidienne
l « ;
lejoîie • - ^
Mercredi 2£îî Murs
Fârtli
Un an -.
Six mois -.
Trois mois .
\ . - r ,
.CO fr, 'T ~ V
*31
1G'
Le iiuitiéro ; is ceriuiLes
' KKjBS.KA.'KJaK.
t'aris,' 10, rue des Sainiy-i'tsrea
' Us (*
DÉPABTEUESTS
Un.an66 fr.
Six mois »v 34
Trois moi» i .'/ i ,... 18
.Édltl*» 0enlT*a«tl4teie*ia :
Un sn, 36 fr. — S'x. mois, W ri. —Trois 'teoîs.lOfr.
i .' VmvA - s a» riponii pua de« manuscrit?» 4UI in! sont adressés
81 tt. LàGRAMÏ, CÏBÏ £C'-j, $*** de
Genx de no» abonnés dont "l 'a
bonnement expire le 31 mars
«ont priés de le renouveler «sans
retord s'il* ne veulent pas
éprouver d'Interruption dans le
«service de leur exompSuire.
RJoïis .les prions, en outre, de
Joindre une bande £naprlmée à
leur demande die renouvelle
ment.
xpxv&xlqo
PARIS, 24 MARS 1868
BUIiLETIN
S. Em. le Cardinal Rausclier et lus autres
Prélats membres de la Chambre des sei
gneurs en Autriche, ont fait savoir au prési
dent que, par suite du vote de samedi, ils
s'abstiendront désormais de prendre part aux
délibérations de la Chambre. Dieu veuille
que cette noble et douloureuse résolution
agisse sur l'esprit de l'empereur, et qu'en
lui faisant mieux voir l'abîme où le veulent
entraîner ses ministres, elle l'arme d'une
plus grande énergie pour leur résister. Il se
rait temps encore de 'barrer la révolution.
, L'empereur a la. main sur la .dernière digue,
il peut l'ouvrir : toutes les concessions arra
chées jusqu'ici l'y poussent; mais s'il se sou
vient de son sacre, il ne le fera pas, car ce
serait un parjure.
Le roi de Prusse vient de prononcer un
nouveau discours en ouvrant pour la troisiè
me lois le Reichstagde l'Allemagne du Nord.
Il n'y fait aucune allusion à: la manifesta
tion de Hietzing,, et le ton général est au
sontraire très-pacifique. Le roi insiste sur
« l'empressement avec lequel les gouverne
ments fédéraux ont accepté la position qui
leur est faite dans la Confédération,» et il dé
clare que la représentation diplomatique de
la Confédération étant maintenant organisée,
ce fait a consolidé ses relations amicales avec
les puissances étrangères. Ainsi donc la paix
! est certaine. Cependant il est question vers
la fin d'intérêts nationaux « pour.lesquels
s'est unie toute l'Allemagne. » Phrase bien
modeste, dira-t-on. Sans doute, mais qui en
ferme la guerre en ses flancs,^ si l'on veut.
D'ailleurs, après les choses dont on parle,
restent celles que l'on croit prudent de taire.
Ce ne sont pas les protestations, pacifiques
du roi Guillaume qui changeront l'état des
esprits en Hanovre, en Hesse, en Saxe, en
Bavière, en Wurtemberg, dans tout le sud
de l'Allemagne. Ces protestations ne servent
pas beaucoup non plus à conclure l'affai
re pendante du Slesvig. Donc, rien n'est
changé daps la situation générale. Il n'y a
qu'un inutile discours de plus. -
Les révolutionnaires de tous pays £ont;
grande fête aux cendres de Manin qu'on vient,
de renvoyer à'Venise, et à propos de cesfuné-
raillesrenouvelées, lesmêmesrévolutionnaires
tiennent au nom de Manin toutes sortes de
discours que le mort, s'il revivait,- serait sans
doute fort surpris devdir courir"avec sa signa
ture. Il avait désiré de vivre dans une républi
que fédérative; ils le replacent dans une hon
teuse monarchie qui fera banqueroute demain
et se dissoudra en anarchie. C'est un premier
point auquel on pourrait ajouter plusieurs
choses, mais nous n'insistons pas et laissons
les révolutionnaires à leur joie. Entendons
seulement M. L'ègouvé nous faire l'histoire
de la délivrance de Venise. Jusqu'à cette heu
re le public croyait que cette délivrance s'é
tait opérée parla bonne volonté de l'Autriche
et dé la France. Venise n'avait pu se délivrer
elle-même^Les héros italiens n'avaient pu la;
prendre, mais sur l'invitation de l'Empereur
des Français, l'empereur d'Autriche lui fait
remise de ce cadeau, qui passe en vingt-quatre
heures aux mains des merfdiants italiens, à
qui nous avons d^jà fait tant d'aumônes.
N'est-il pas vrai que les laits rendaient
cette histoire vraisemblable ? Eh bien, nous
nous trompions ; car, au témoignage de l'a
cadémicien Legouvé, c'est Manin qui a touL
l'ait. « En'1866, dit-il, ce ne sont pas les
puissantes alliances de l'Italie qui ont déli
vré Venise; c'est Manin qui pesait sur la
conscience del'Europe. Manin.mort a tra
vaillé à votre triomphe. 'Aujourd'hui il ren
tre dans Venise délivrée,, comme un cadavre
«n apparence, mais en réalité comme un li
bérateur. » ^
En vérité, ce. Manin mort est un grand
triomphateur. Après avoir délivré Venise,
ne donnera-t-il pas la inain à, d'autres œu
vres? Et puisqu'il « pèse sur la conscience de
l'Europe,» ne saurait-il nous délivrer du bri
gandage qui s'appelle le royaume italien?
Auguste Roussel.
M. le ministre de l'instruction publi
que vient d'adresser à l'Empereur un
rapport détaillé sur la situation de ren
seignement secondaire en France, pen
dant l'année 1865. Nous sommes en
1868 : M. le ministre, on le voit, a pris
son temps. Il conclut en demandant à
l'Empereur « l'autorisation de livrer , à
« la publicité ce pénible et conscien-
« cieux travail pour appeler, la discus-
« sion et la lumière sur des questions
« dont la solution importe à la gran-
«, deur morale du pays. »
Le Moniteur, organe officiel des mi
nistres, dont le but et la raison d'être ne
sont pas de charmer et d'intéresser ses
lecteurs, le Moniteur a; reculé devant les
éliicubrations de M. le ministre, et il -se
borne à en donner la dernière partie.
Ces conclusions occupent d'ailleurs plus
de six colonnes de petit texte. M. Duruy
est verbeux. Nos lecteurs ne s'éton
neront donc pas, si dans ce temps de
comptes rendus de longueur déme
surée que nous imposent la. loi et ; MM.
ïes secrétaires ,du Corps législatif, Y.Uni
vers s'abstient de reproduire intégrale
ment les conclusions de M. Duruy; de
grand cœur cependant nous répondrons
à son appel,.nous indiquerons les ques
tions qu'il agite, et nous y porterons la
discussion. -
Les conclusions de M. le ministre, qui
sont verbeuses, sont -aussi fort, mêlées;
©lies énoncent des ehiffres ; elles les font
entrer et jouer dans des opérations sta
tistiques plus ou moins passionnées et
contestables, comme toutes' les opéra
tions statistiques. Ces conclusions résu-
mènt aussi et célèbrent' des réformes
accomplies, dont le bénéfice n'est pas
établi aux yeux de • tous ; elles offrent
des détails d'architecture et de budget,
des remarques pédagogiques, curieuses
-et intéressantes ; elles notent des souf
frances dans le régime de l'enseigne
ment, signalent quelques-unes de ses
misères, y souhaitent avec raison des
remèdes. Tout cela a trait à l'instruc
tion, et c'est l'unique lien -gui rattache
entre eltës les parties fort diverses cTe
ce.«pénible travail ».
Il ne faut pas altérer l'intérêt qui res
sort de cette absence d'ensemble et de
cette variété de sujets ; l'on peut re
marquer que M. le ministre a dans ses
rapports les mêmes procédés que M. Du
ruy dans ses histoires. Il détaille et
abonde sur certains points; il glisse sur
d'autres; dans la confusion de l'œuvre
et la multiplicité des mots, il a néan
moins un but : il ne l'avoue pas tou
jours, quelquefois même il ne sem
ble pas s'en rendre compte ; mais il y
marche, et quand urie fois il est parve
nu à ses fins, on est étonné des jalons
(ju'il indique et dont il s'autorise. Quand
il disait au Corps législatif : Il ne faut
pas séparer une fille de sa mère ! qui se
doutait queM. le ministre posaitles bases
et emportait du Corps législatif la sanc
tion des cours d'enseignèment secon
daire pour les filles? On aime à croire
que M. le ministre lui-même l'ignorait
à ce moment.
Il faut donc, avec M. Duruy, tout à la
fois se rendré compte de ce qu'il a voulu
mettre dans ses paroles,"et de ce qu'il
pourrait en tirer un jour. Ce dernier
point est, nous l'avouons, assez difficile.
L'habitudé' cle Ce qu'on appelle la phi
losophie de l'histoire rend les esprits
ingénieux et puissants a tirer (les évé
nements et des discours toutes sortes
de conclusions.
Le rapport s'applaudit du progrès de
l'enseignement secondaire. Ces progrès
consistent dans le nombre des maisons
et le nombre des élèves. Les lycées, en
1809, étaient au nombre de 35, en
1830 de 38, en 1848 de 53, et en 1865 de
77; il sont 81 aujourd'hui. Est-ce ■ là un
progrès ? Que signifie-t-il ?
Depuis 1809,, quarante-six maisons
d'éducation ont échappé à l'influence des
communes pour tomber plus directe
ment sous celle des bureaux de la
rue de Grenelle. 1 Ce n'est sans doute pas
là un avantage pour les fonds de l'Etat,
car l'influence dés bureaux de la rue de
Grenelle coûte cher et est à la charge de
l'impôt. Les caisses municipales s'ali
mentent, il est vrai, à cette même source,
à peu près l'unique de tous nos revenus.
Mais moins généreuses peut-être, elles
sont aussi moins avides; et On voudrait
savoir ce que ces quarante-huit lycées
qui, avant 1809, étaient collèges com
munaux, coûtaient alors à l'impôt, et ce
qu'ils lui coûtent aujourd'hui.
Si l'enseignement ne doit pas être
uniquement une question financière ,
les finances cependant sont un impor
tant côte de la question; et le problème;
de l'enseignement à, bon marché au
point de vue du budget serait , une des
faces du progrès que les citoyens ne dé-
daigneraientpas.
Quatorze départements sont encore
dépourvus du luxe d'un lycée impérial,;
et ils; se consolent avec des collèges
communaux. ;
Ces collèges Communaux, qui renfer-i
ment plus de la moitié de la jeune po-;
pulation universitaire ( 32,495 élèves
pour 29,852 qu'enseignent les lycées),
sont une des curiosités du système uni
versitaire. M.le ministre ne nous dit pas
le nombre de ces collèges. Mais il dit quel
que chose de 1 leur état : sur les 32,495
élèves'qu'ils reçoivent, on compte 15,943
élèves classiques, qui ont 1,828 profes
seurs : soit un professeur pour un peu
moins de neuf élèves en moyenne géné
rale: M. le ministre signale une moyenne
particulière : 130 de ces collèges commu
naux n'ont pas plus de 25 élèves classi
ques. Le rapport de M. Duruy dit moins
de cinquante, c'est le fait; en moyenne
3,582 élèves divisés en 139 maisons
n'en donnent pas 26 à chacune. Ces
3,582 élèves occupent 582 professeurs,
ce qui' ne fait plus que six élèves pour
chaque professeur. Dans la réalité, c'est
M. le ministre qui le dit, les classes dans
ces établissements sont réduites à 4, à
3, à 2 élèves, et quelquefois même, si
nous sommes bien informés, à pas du
tout. On nous assure en effet qu'il y a
des collèges communaux dont le person
nel d'élèves est inférieur au personnel
des maîtres.
Voilà les faits ridicules où l'Etat en
arrive, au grand dommage du budget
et à la charge de l'impôt, quand il se
charge d'enseigner. Le professorat étant
une sorte de fonction publique, le pro
fesseur garde les droits et les émolu
ments de sa charge, même quand il n'a
pas d'élèves; et le scandale qu'offrent
MM. les professeurs des Facultés et du
collège de France, qui dédaignent de
monter dans leurs chaires, se renou
velle ainsi par une autre raison dans
les petites villes de nos départements.
Dans notre jeunesse, il est vrai, nous
avons connu à l'école de droit de Paris
tel professeur qui ne réunissait' pas six
élèves autour da sa chaire ; mais il en
avait un grand nombre d'inscrits : té
tait un avantage que n'avaient pas tou
tes les chaires de la Sorbonne et du col
lège de France. On a cherché à mettre
ordre à cet exces a Paris, et nous ne
savons comme il y va.
En tout cas, les traitements des pro
fesseurs des collèges communaux sont
bien différents de ceux des professeurs
des grandes ecoles ou des Facultés. Le
ministre estime qu'il y en a de 800 fr.
et même au-dessous. Ce sont là de clié-
tifs appointements. Néanmoins, c'est le
ministre qui le remarqué, « ils écrasent
les finances publiques, lés études n'y
gagnent point* et le zèle du professeur
ne peut soutenir; «car, à l'instruction
publique autant que partout ailleurs,
l'argent, de nos jours, est le nerf de la
guerre. Il n'en a peut-être pas été tou
jours ainsi; mais on n'apasnon plus tou
jours joui des glorieuses conquêtes de
la Révolution. Aujourd'hui, les petits
traitements, agglomérés et unis eux
gros, poussent les dépenses totales de
l'enseignement secondaire à 64,464,572
fr. 81 c. Si notre patrie a des lumières,
il faut avouer qu'elles lui coûtent.
Dans ce chiffre énorme, l'impôt entre
à peine pour un treizième : M. le minis
tre ne vise pas, à cet endroit de son rap
port, à se montrer comme un homme
d'Etat rendant compte des deniers pu
blics. Il a raison. Le grand-maître n'a-
t-il pas l'entreprise de l'enseignement?
Il établit donc, comme un loyal com
merçant, la balance de ses dépenses et
de ses rentrées. Il explique que les vi
vres sont chers et qu'il n'à cependant
pas beaucoup augmenté ses prix. II sait
faire des sacrifices pour garder la faveur
de ses clients et être honoré de leur
confiance. En fait, 59 millions, mis à sa
disposition en 1865, sont le prix des
pensions des lycéens et des collégiens.
Nous reproduisons ces chiffres comme
le rapport les donne, sans pouvoir les
vérifier et en avouant que parfois ils
nous paraissent singuliers.
Ainsi, M. le ministre déclare qu'un
lycéen verse 739 fr. et coûte 829 fr. à la
caisse de l'Etat.
On serait ©n droit de dire que l'Etat
fait un mauvais commerce; et s'il est
bon qu'il aime à voir se répandre "et se
propager l'instruction, s'il doit l'encou
rager, s'il peut même venir en aide à
certaines familles et disposer dès fonds
publics en faveur de quelques enfants,
est-il juste,est-il d'une bonne politique,
et surtout est-il digne que chacune des
29,852 familles qui confient leurs en
fants à M. le ministre de l'instruction
publique reçoive une aumône, ou si
l'on veut un dégrèvement d'impôts, de
90 fr. par an? n'y a-t-il pas là une sorte
de scandale? Toutefois, nous ne cher
chons pas à presser les conséquences
aujourd'hui : nous voulons nous en te
nir aux chiffres.
Le déficit de 90 fr. que le ministre
accuse sur chacun de ses lycéens forme
rait, à notre avis, en supposant que Py-
thagore ait dit
Ce serait donc deux millions six cent
quatre-vingt-six mille six cent quatre-
vingt francs que les lycées ont dû
prélever sur l'impôt pour parer à
l'insuffisance des pensions des lycéens.
Mais voyez la merveille, et dites si les
comptes de l'instruetion publique ne
sont pas de vrais contes de fées.
Le rapport pose exactement les ter
mes de cette petite multiplication qui
nous paraît si facile, et il en énonce un
produit tout à fait extraordinaire. Une
insuffisance de 90 fr. par élève, repré
sente, dit-il, un déficit annuel de près
de 1,600,600 fr. On n'est pas plus affir-
matif. Le ministre est d'autant plus as
suré de la rigueur de ce dernier chiffre,
que c'est la subvention de l'Etat qui y
pourvoit. Il ne donne pas le chiffre to
tal de cette subvention, mais il le con
naît, il l'indique d'ailleurs et ilen argu
menté : ,,
« La subvention de l'Etat pour les lycées
«était en moyenne de 29,019 fr. en 1842,
« elle n'était plus en 1865 que de 22,331 fr.
« C'est une diminution d'un quart. »
Et le rapport triomphe, il triomphe à
son aise. Son triomphe est-il bien sé
rieux? Plus il y a de partageants, plus
vv>v. J. VJViQ W.1UU UV*J
parts n'implique pas la diminution du
gâteau."De 1830 à 1865, le nombre des
lycées a doublé. La subvention de cha
que maison a diminué; nous en croyons
le rapport : niais pour conclure que le
chiffre total de ces subventions est, en
1865, inférieur à celui de 1842, il nous
faudrait , une preuve, et à voir la ma
nière dont M. le ministre se lire des cal
culs-les plus élémentaires cette preuve
ne serait pas superflue.
La moyenné des subventions pour
chaque lycée, énoncée par le rapport,
concorde d'ailleurs assez exactement,
avec « le déficit de près de 1,600,000 fr. »
qu'il accuse sur le prix des pensions.
En 1865, l'Etat avait 77 lycées : à
22,331 fr. chacun, cela fait 1,719,480.
L'écart entre le chiffré des subventions
et là somme vraie du déficit qui nous
occupe ne serait donc pas d'un million.
Un million plus ou moins rond n'est
pas une affaire, et il ne faut pas pour si
peu se mettre en, peine dés lycées et de
leurs finances, On y a pourvu assuré
ment. Si le rapport ne dit, pas les
'moyens, co n'est pas manque de bonne
volonté : c'est erreur tout a i,plus. M. le
grand maître, malgré ses hardiesses
historiques et statistiques, ne prétend
pas solder avec des subventions de
"1,719,4§7 un déficit de 2,686,680 fr. La
merveille est qu il ait évalué le produit
de 29,8o2 multiplié par 90 à près de
1,600,000 fr.
Sans aucun doute, il n'y a pas lieu
.d'accuser M. le ministre ni ses bureaux
de malversation ; et, malgré les appa
rences, on peut être assuré qu'au minis
tère de l'instruction publique, on sait
compter. Néanmoins les lacunes et les
contradictions de ce ce rapport ne sont-
ils pas un curieux exempledu peudecré-
dit qu'il fautaccorder à tous les chiffres
dont M. Duruy aime à argumenter?Nous
ne parlons pas ici des opérations de sta
tistique; la statistique, comme la philoso
phie de l'histoire, répond à tous les dé
sirs et fournit des arguments à toutes
les causes; et nous laissons en ce mo
ment les conclusions à tirer du rappro
chement des chiffres : c'est leur exacti
tude seule que nous considérons, nous
n'en contestons pas la sincérité.
Mais en voyant comme elle s'accom
mode aisément de la contradictoire, et
comme le papier du ministère et celui
du Moniteur portent tout, on peut dire
que M. Duruy ne communique pas à ses
lecteurs cette « vue simple et nette des
choses » dont il se piquo. Faut-il aussi
croire que les chiffres énumérés, agités
ou constatés même dans les rapports of
ficiels, reposent souvent un peu sur les
nuages èt les brouillards, qu'ils sont
pour amuser le contribuable de France,
qui ne connaîtra jamais qu'un seul chif
fre sérieux, positif et touchant, celui de
ses cotes personnelle, mobilière, fon
cière, de prestation et de patente, qu'ad
ditionne et qu'envoie le percepteur ?
~ Léon Aubineau.
Nous avons des nouvelles de Rome, à
la date du 19 mars, jour dédié à saint
Joseph, dont l'Eglise romaine célèbre la
fête avec une grande pompe. Cette fête
est d'obligation dans "la capitale du
monde catholique : elle est précédée d'un
jour de vigile et de maigre strict.
A Saint-Pierre, on expose des reliques
du manteau et de la ceinture du .saint
patriarche.Quant aux confréries placées
sous son patronage, elles distribuent
des dots aux jeunes filles qui entrent,
soit dans la vie conjugale, soit dans la
vie monastique.
Les charpentiers et les menuisiers
qui, de droit, relèvent plus particuliè
rement de l'époux de la Sainte Vierge,
reçoivent dans leur église, bâtie sur la
prison Mamertine, les fiancées dotées
que l'onvoitrevêtues ducostume moyen
âge; dit des Amentate. Les Sœurs de
Saint-Joseph de l'Apparition ouvrent
leur maison au publie, qui visite les
travaux des dames associées à VOEuvre
apostolique , dont le but est de pourvoir
les églises pauvres d'ornements sacrés.
La congrégation des Virtuose, installée
dans le temple d'Agrippa (aujourd'hui
le Panthéon), distribue des prix et des
médailles d'or aux peintres, sculpteurs
et architectes. Il y a danatout cela une
grâce et un charme particuliers.
Le peuple, très dévot à saint Joseph,
a coutume, après avoir assisté aux cé
rémonies religieuses, de le fêter par un
repas composé de fritures. On Sait que
les Italiens son! les premiers frituriers
du monde ; ils s'en vantent d'ailleurs. A
Rome, les vendeurs de fritelle di San
Giuseppe exposent sur les places, au mi
lieu de feuillages verts et de draperies,
de larges tabelles couvertes de sonnets
qui exaltent l'excellence de leur mar
chandise.
Tantôt les sonnets en appellent à
saint Joseph, tantôt aux grands dieux
de l'Olympe, qui tous concourent à la
confection de ces incomparables fritelle.
Cérès a donné le blé, Pomone a donné
les fruits, Apollon les a fait mûrir ; Vul-
cain a fabriqué les poêles à frire, etc. Il
y a là ce franc comique des vieux Ro
mains, qui se conserve à Rome, tandis
que l'Italie meurt de faim et de tris
tesse. i
Il est question, on l'assure, de créer
une troisième brigade pontificale ; cette
mesure serait très heureusement appro
priée aux circonstances et à la disposi
tion du territoire actuel. Les trois bri
gades occuperaient tour à tour Rome,
la partie nord de l'Etat et la partie sud.
Si l'on met en regard de la crise qui se
prépare en Italie les dispositions du mi
nistère des armes, le"concours croissant
des volontaires, les travaux des fortifi
cations, les mouvements inaccoutumés
des milices , la formation des camps
d'instruction , ainsi que ce projet de
créer une troisième brigade, on est por
té à croire que le gouvernement ponti
fical a des raisons sérieuses de craindre
de nouvelles attaques dans un avenir
prochain. Peut-être les mesures prises
auront-elles pour effet de les prévenir.
Le corps français stationné dans les
Etats pontificaux va- t-il eontinuer à te
nir garnison' en seconde ligne dans la
province de Viterbe ou se concentrer à
Rome ? Nous l'ignorons. Si nous étions
•appelés à donner un avis, nous désire
rions que le drapeau de l'a France se
trouvât sur les frontières du nord et du
midi, et au centre,c'est-à-dire à Rome';
carcen'estpas le nombre des soldats qui
imposera à l'Italie, c'est le drapeau.
« Derrière ce drapeau, comme le disait
M. le général de Failly au moment de
reprendre la mer à Civita-Vecchia, il y
a la nation française. » Et les Italiens
n'y toucheraient pas.
L'artillerie pontificale se rend main
tenant trois fois par semaine aux écoles-
à feu, établies dans une plaine appelée
Tor di Valle, à 2 kilomètres au delà de
Saint-Paul-hors-les-Murs. Le site est
magnifique et offre un champ de tir en
plaine parfaitement uni, de 3 kilomè
tres de longueur. D'un côté, le Tibre
roulant ses eaux dorées par la Pouzo-
lane ; de l'autre, une colline servant à la
fois de butte naturelle et de lieu salubre
de campement.
Le régiment d'artillerie part de Rome
à 4 heures du matin; arrivé à Tor di
Valle, les soldats dressent leurs tentes,
font la soupe, mangent l'ordinaire et
commencent les manœuvres, les exer
cices et les écoles à feu, qui durent jus
qu'à 3 heures après midi. Puis ils ren
trent à Rome. Le régiment d'atillerie est
très beau à voir. Nos lecteurs savent que
plusieurs jeunes hommes appartenant
aux families princièrês de Rome, s'y
Sont enrôlés comme simples soldats.
Touchant témoignage du dévouement
des patriciens de la Ville Eternelle, qui
répond au témoignage sublime des na
tions catholiques,et prouve que l'amour
de l'Eglise a sur les volontés autant de
puissance qué la force et le patriotisme
en emploient pour lever des armées na
tionales!
Aussitôt après les fêtes de Pâques, dit-
on,, des corps ^de troupes pontificales
iraient alternativement camper, les uns
sur les hauteurs de Tusculum à l'ancien
canxp d'Annibal, les autres au Polidoro,
près de Palo, sur le bord de la' mer-en
tre Civita-Vecchia et Rome. D'autres
corps de troupes tiendraient garnison
dans les province.? de Frosinone et Vel-
letri, comme aussi dans la province de
Viterbe, selon les dispositions que pren
dra le commandant français.
Les soldats des diverses armes termi
nent en ce moment leurs exercices reli
gieux. L'artillerie a été la première à
satisfaire au devoir pascal. Le régiment
des carabiniers a été évangélisé ensuite
dans les deux langues française et alle
mande, par un religieux augustin, an
cien avocat du barrpau de Paris, et par
un capucin bavarois. Les légionnaires
ont eu pour prédicateur un Jésuite, le
R. P. Gay. Les gendarmes, tous romains,
ont entendu aussi la parole d'un Jésuite,
le R. P. Ballerini. Il fallait aux zouaves
des prédicateurs français, allemand et
italiens. Ils ont donc eu le R. P. Lau-
rençot, Jésuite français, le R. P. Henri,
Dominicain flamand, les RR. PP. Balle
rini et Steccanella. Les dragons, la ligne,
les chasseurs, tous les corps enfin, à
Rome comme dans les provinces, ac
complissent avec piété ces saints exer
cices, qui loin de nuire aux qualités dé
l'homme de guerre, doublent ses facul
tés devant l'ennemi, et ses mérites de
vant le monde. A la clôture de ces di
vers exercices, assistent M. le général
Kanzler, pro-ministre des armes, et son
état-major.
On a publié en France, en un nom
bre très restreint d'exemplaires, une
brochure ayant pour titre : La politique
de résistance à Rome. Ecrite à un point de
vue faux en lui-même, cette broehurè
.est dirigée manifestement contre S,. Exc.
M. le général Kanzler,.et il est regret
table que l'auteur, qui a appartenu pu
qui appartient à l'armée pontificale, ait
gardé l'anonyme, parce que des mili
taires de cette armée peuvent porter la
responsabilité de l'œuvre aux yeux du
public ou de l'autorité. C'est- surtout
quand on veut servir sa propre passion
qu'on est tenu de se démasquer. Or, la
brochure a eu cette fâcheuse consé
quence, qu'au lieu de blesser le minis
tre du Pape, elle a passé par-dessus sa tê
te et est allée frapper l'autorité suprême,
c[est-à-dire le Pape lui-même. L'auto
rité duSouverain Pontife, notre corres
pondant de Rome l'a plusieurs fois dé
montré, n'est pas une autorité qui se
dérobe à la responsabilité, qui se réfu
gie à l'abri des fictions constitutionnel
les.
Le Pape règne et gouverne. Il règne
glorieusement au nom de Jésus-Christ,
et gouverne' sagement en -son propre
nom pour le bien de son peuple. Gom
me régnant, il est le modèle de ceux qui
régnent; comme gouvernant/ il est lé
modèle de ceux qui gouvernent. Libre
aux libéraux et aux révolutionnaires
d'insulter ,à la majesté du Pape, à l'ex
cellence de ses lois. Comment y met
traient-ils des ménagements ? ils atta
quent la majesté de;Dieu et tout l'ordre
divin auquel les Papes assistés, de l'Es-
prit-Saint, s'efforcent de conformer leur
régime temporel. Mais les catholiques
doivent respecter le bhef de l'Eglise dans
les actes de son gouvernement temporel
et dans les personnes qu'il place à l'ad
ministration de, ,ce gouvernement.
On dit que la Civittà cattolica prépare
une réponse à la brochure La Politique
de résistance à Rome. 1
Les ouvriers de Subiaco se trouvaient,
par suite de diverses circonstances, pri
vés de travail. Le Saint-Père, dont la
charité ne laisse dans ses Etats aucune
misèr6 sans secours, a ordonné à l'Evê-
que administrateur apostolique de cet
te abbaye, de prendre sur les revenus
de cette maison, mis en réserve depuis
que l'administration lui en a été con
fiée, une somme suffisante pour être
employée en travaux d'utilité publique,
qui assureront à ces ouvriers le moyen
de se procurer les choses nécessaires à
la vie. Le Saint-Père a fait envoyer en
même temps une grande quantité d'or-:
nements et de vases sacrés pour
être distribués à celles des églises de
l'abbaye qui en ont le plus grand be
soin. ■
Am^roise Pim-r, '
Voici, d'après la Correspondance Ha-
vas, les paroles adressées par Mgr Ricci
au prince L. Bonaparte, et la réponse du
nouveau Cardinal :
•En vous revêtant de la pourpre, Sa Sain
teté, a dit Mgr Ricci, a voulu non-seulement
récompenser les vertus dont vous avez donné
l'exemple dès votre plus tendre enfance, dans
une condition princiôre et même îi la cour
du puissant souverain qui gouverne la Fran
ce, vertus entre toutes lesquelles brillent
d'un éclat particulier votre piôté, vote" mo
destie et votre désintéressement; mais hono
rer en môme temps la très généreûse nation
qui se montre si dévouée à la cause de l'E
glise,et le souverain illustre qui a déjà rendu
des servions si éclatants à Ja Papauté.
Le Cardinal, la voix brisée par l'émo
tion, a répondu :
Je vous prie, Monseigneur, de dire au
Saint-Père que je le remercie avec effusion,
de l'envoi de cet emblème d'une dignité dont
je me considère comme si peu digne, et que
je n'ai acceptée que parce que je savais qu'en
me la conférant, Sa Sainteté avait voulu
donner une marque de sa bienveillance pa
ternelle, à la nation fille aînée de l'Eglise, et
à son glorieux souverain. Je m'efforcerai de
me montrer de plus en plus dévoué à l'Eglise
et au salut des âmes, afin de méritar qu'un
jour c,é chapeau, qui sera placé sur mon tom
beau, repose sur le tombeau d'un élu. »
Nos'lettres de Florence sont du 20
mars : * .
On s attendait a une démonstration
pour la Saint-Joseph. Les sociétés secrè
tes avaient manifesté l'intention de fê
ter le jour onomastique d^Garibaldi et
de Mazzini par une prom^naideT ênanasse N
au palazzo Vecchio et aj^p$^&Tfjiti,,!
aux cris de : Vive GarMldî&^&i^lâ'
mouture! L'autorité avai&piafcfeWeW
précautions, qui n'auraH
rien empêché^ comme à î
1 accord avait pu s'établir au seings
Loges.
Cet accord sur l'opportunité d une dé
monstration n 'a pas pu s établir, et au
dernier moment, la majorité des adep-
tes s.est rangée à l'avis de quelques dé
putes _de la gauche,qui exercent une cer
taine influence dans les souterrains le
la Maçonnerie. Ces messieurs ont fini
par faire comprendre à leurs frères et
amis qu il y avait tout à gagner à ren
voyer la discussion à une autre fois.
D abord, ont-ils dit, la loi sur la mou-
tuçe est loin, bien loin d'être votée. Son
sort dépend beaucoup de la conduite
que Je Uers-parti va tenir. C'est lui, en
définitive, qui va faire .pencher la ba
lance de notre côté ou de celui du mi-
nistere. Urie pression populaire pour
rait décider les hommes assez chatouil-
-- - i . . rS . P
arti, à se
tourner résolument vers le ministère 'et
a donner leur appui à la loi.
C'était raisonner d'or, mais les dépu
tes de la gauche ne ss sont pas tenus à
ce seul argument, qui était pourtant
bien persuasif. Ils ont fait observer que
Garibaldi, en quittant la terre fer
me pour se renfermer dans son île
a promis de se retrouver au milieu des
siens pour le printemps. Or, le prin- "
temps approche à grands pas, et Gari-
baldi peut reparaître sur le continent
d un jour à l'autre, malgré, la compa
gnie de soldats que M., Menabrea a en-
voyee à 1 île de la Madeleine pour sur
veiller le héros. Pourquoi gaspiller ses
forces dans des démonstrations préma
turées, lorsque l'occasion doit se nré-
senter bientôt d'entourer, de soutenir et
d encourager l'homme qui doit délivrer
1 Italie du double joug de la Papauté et
de la monarchie? - ,
On a cédé, et la démonstration n'a
pas eu Heu. Quelques bannières aux
hôtelleries de bas etage et aux cafés de
second ordre témoignaient seules que
la journee d hier était consacrée par la
démocratie a Joseph Mazzini et à Joseph
Il est de fait que Garibaldi aura grand
besoin d encouragements s'il revient
en terre ferme, où il n'était pas connu
j usqu ici cornme agent secret de l'Amé
rique. Ce n est pas précisément un titfe
de gloire que celui que M. Seward lui a
donne; mais il paraît que cela ne doit
pas changer grand'chose ait maintien
de la secte envers lui. Celle-ci est-déci
dée a s en servir comme instrument,
pour quelque temps . encore, et elle a
dej a tout mis en œuvre pour étouffer le
brmtqui s est fait à Washington sur
es relations; équivoques du héros avec
le gouvernement américain.
Deux vénérables des Loges, députés
au Parlement, se sont rendus à Caprera
pour enjoindre a Garibaldi de ne faire
aucune réponse aux dénonciations de
M. Seward. Une réponse aurait pu en
gager ce dernier à mettre au jour des
preuves et des documents qui pouvaient
tout compromettre et réduire en pous
sière 1 idole révolutionnaire. Garibaldi
a obéi, comme toujours, aux ordres de
la secte.
Maintenant, est-il bien vrai que Va-
gent secret des Etats-Unis doive revenir
bientôt sur le continent? Quelques-uns
le croient, et l'occupation de la Made
leine, uot .presque désert, par une com
pagnie de soldats, fait supposer que cette
éventualité n est pas regardée comme
impossible en haut lieu. Mais on dit
aussi que M. Menabrea aurait fait pré-
vemr Garibaldi par son ami le marquis
Pallavicmi-Triulzi que la question de
Rome était en bon chemin, et que, sous
peupla nouvelle d'une solution inatten-
due irait consoler son grand cœur de
patriote dans la solitude de Caprera •
mais qu il fallait y rester tranquille jus
que-là, et éviter soigneusement de'faire
parler de lui, tout pouvant être remis
en question par quelque mouvement
imprudent de sa part.
Notre correspondaiitsent l'importance
du bruit qu il rapporte èt ne le consigne
pas ici a la legere. Ce bruit est'ténu jus-
qu ici dans les bornes assez restreintes
des salons diplomatiques, mais il v
trouve crédit. Le nom de l'intermédiai
re qu on met en avant, celui de M le
marquis Pallavicini-TriuM donne beau-
C0 ^P„4 a ^torité à la bho«e, car on con-
at 1 influence que ce personnage exer-
™ sur 1 esprit de Garibaldi et les mis
sions analogues qu'ila déjà,remplies par
le passe. La seule question qui se pré-
sente ici est de savoir si M. Menabrea
cherche à tromper,Garibaldi, ou s'il est
sincero en demandant à Garibaldi de
1 aider à tromper quelque puissance.
C est une question que le temps résou
dra.
M. de Cambrai-Di'gny est de plus en
plus dans 1 embarras. Il n'a pu encore
s entendre avec la maison Rothschild
pour le paiement des coupons de juillet
à 1 aris, et ne se trouve pas. encore ën
mesure d'annoncer le paiement des
coupons a 1 intérieur,dont l'échéance est
cependant très proche ; le I er avril.
MM. Rothschild persistent à refuser la
moindre anticipation, tant qu'une réor
ganisation quelconqu edes finances n'au
ra pas été approuvée.par la Chambre.
S. Dbsquerp
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.48%.
- Collections numériques similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
- Auteurs similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k697613n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k697613n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k697613n/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k697613n/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k697613n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k697613n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k697613n/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest