Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1868-03-02
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1868 02 mars 1868
Description : 1868/03/02 (Numéro 316). 1868/03/02 (Numéro 316).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PARIS v V\.
0U as . . .i tl :
Six mois, .o.,,..»., 3i
Troîs-mohf m . ..> ii
L.e numéro : 15 centimes
- Paris, 10, rue des Saints-Pères
On o'aboKEt? il «orne, sn bnrean de lt Ctviità cùttottca
cla del Gtesa, 61
Lundi 9DIars I§6ë
SÉPARTS^iWTÊ
On ïn• v<7iS8
Six mois ...t............ s s i , ». ; ïi
Trois moisè <8
ÉdltUa «naHaMMIeue
On an,36fr.—Six mois,19 fr, —Trois mois, îS "
u'OnSvers as Répond pu des manuscrit! qal lai M itlr«>ié
/a.H!BIWi€»r«S«2EaS8
. «431. UfifilM?, Cïfif h C", 6, ?k» <1« a Sour»
£*ranoe
PARIS; 1" MARS 1868
IStJX^X-.ETIîN'
En prononçant la clôture du Parlement
prussien, le roi Guillaume 3-. prono.ncé un
discours qu'on trouvera plus loin. On remar
quera qu'il n'y est fait aucune allusion h ce
qui vient de se passer à Hielzing, quoique le
ministre des finances ait manifesté à la Cham
bre des seigneurs l'irritation causée au.gou
vernement prussien par )es„j3.i£ûk£
roi Georges. Ce silence est donc, calcule;
et en effet, s'il avait rappelé cet incident, le
ro'i Guillaume aurait contredit les éloges qu'il
donne au Parlement pour avoir voté le fonds
provincial du Hanovre.Suriou(.lereste,les pa-
rôles du roi sont assez indifférentes, et com
me il n'aborde par aucun côté la question
d'Orient, nous ne savons si le Moniteur a bien
raison d'insister sur le « caractère pacifique
et conciliant » du discours, car une telle ré
serve montre moins le dessein de conserver
la paix que le soin de garder une entière li
berté pour les résolutions ultérieures quelles
qu'elles soient. .
Le roi Louis de Bavière est mort hier à
Nice, à l'âge de 82 ans. Il régna de 1825,
époque à laquelle il succédai son père Maxi-
milien I", juf qu'à 1848. En cette année il
abdiqua en faveur de son fils Maximilien II.
L'on sait que le roi de Bavière est aujour
d'hui son petit-fils Louis II. Sa mort met
en deuil presque toute l'Allemagne, car sés
sœurs sont la reine douairière de Prusse,
l'archiduchesse Sophie, mère de 1 empereur
d'Autriche, et les deux reines de Saxe.
Le Débat de Vienne nous apprend que M.
Herbst, ministre de la justice, vient d'adres
ser à la cour d'appel de Lemberg une instruc-
tion portant que, dorénavant, lès tribunaux
de la Gallicie n'auront à se servir que de la
langue du pays comme langue officielle. Les 1
tribunaux gaîliciens auront, à l'avenir, non-
seulement h communiquer dans la langue du
pays avec les plaideurs, mais ils rédigeront
leurs rapports en langue polonaise ou ru-
thène. De même, les tribunaux se serviront
de l'a langue polonaise dans toutes les au
diences ; dans le cas seulement où un des
juges ne comprendrait pas le polonais, il
pourrait demander que les questions fussent
traitées en langue allemande.
A la bonne heure,, mais si l'on veut que
celte mesure soit appliquée partout dans
toute la rigueur de son principe, il sera ban
d'instituer une pépinière de polyglottes en
Autriche. Il faudra, en effet, non-seulement
pour être ministre, mais simplement pour
être juge, parler et écrire à la fois 1 alle
mand, le hongrois, le tchèque, le polonais et
le russe.
M. John Lemoinne des Débats, qui traitait
naguère avec un si profond mépris les bruits
qui couraient sur des tentatives d insurrec
tion dans les Deux-Siciles, aujourd'hui £ a-
perçoit que le mal existe puisque le roi Fran
çois II fait des discours à des députations
qui lui viennent apporter les vœux de son
peuple. M. John Lemoinne écrit donc un
article pour prouver aux Italiens qu'ils au
raient bien tort de croire aux paroles du roi
François II, et pour se prouver à lui-même
que les Italiens n'y croient pas. Au fond,
M. John Lemoinne est inquiet; il a-roue que
« l'ancien royaume des Deux-Siciles pourra
avoir à traverser des crises anarchiques »;
mais aussitôt il se rassure, et voici l'arrêt
que prononce ce distributeur de couronnes,
avec la majesté d'un oracle qui a peur d'être
ridicule et sent qu'il l'est.
Les rois des Deux-Siciles, sont fiais, finis aussi
ceux "du Hanovre, et la manifestation du pahis
Farnèse ne mettra pas plus le feu à l'Europe eue
celle de Hietzing. 11 faut savôif regarder avec
tranquillité, et comme un spectacle inotlonsit, ces
consolations que s'offrent les royautés déchues
Dans les grands mouvements de peuples et tes
grandes transformations nationales qui se loni
de nos iours, les dynasties et les personnes sou
veraines ne sont que des éléments secondaires
soumis à l'élimination, et les rois qui croient je
plus au droit divin sont eux-mêmes forcés d y
Porter des coups mortels. Ainsi ce n'est m sans
hésitation, ni sans effort, ni sans scrupule, que
le roi de Prusse s'est vu amené à déposséder Je
roi de Hanovre, et plus d'une fois H a déploré
rmbliaueiDent la nécessité pé.nîbïe où u s était
trouvé de se faire l'instrument de cette expro-
tirlation pour cause d'utilité publique, G est «a-
faire Pntre familles royales; les peuples n en
poursuivent pas moins leur marche, et le Hano
vre fait désormais aussi irrévocablement parue
de la monarchie allemandeque le royaume de
Napies de la monarchie italienne.
Certes, le dernier trait est accablant. Que
répondre à un homme s) sûr de l'avenir,
ma 1 gré les crises anarchiques qui troublent
sa vue? Cependant, que M. John Lemoinne
nous le pardonne, après son arrêt, nous
osons douter encore. Nous voyons des dé
mentis possibles à ces sentences irrévocables.
• En temps et lieu, nous en ferons 9ouvemr
le Journal des Débats.
ÀnausTF. HOVSSKL.
La. Nouvelle' Presse libre annonce que le
roi George V paraît vouloir quitter Hiet
zing : c'est là une nouvelle qui fnérite au
moins confirmation, mais elle caracté
rise bien l'esprit qui règne à Vienne
depuis l'avènement des docteurs : des
circulaires foudroyantes contre les eu
rés, qu'on suppose sans défense, et d<
la bassesse dès qu'il s'agit de la Prusse
ou, en général, d'un ennemi qui fai
peur, Gn a osé dire à Vienne, à propos
"ikfifi pnnnfoy«
e droit! » qu'il n'y avait plus d'autre
On nous écrit de Munich :
h'Opinion nationale a ce privilège que
ses articles sont souvent cités avec élo
ges et joie par les journaux connus pour
leurs tendances hostiles à la France.
Dans ce moment-ci précisément le jour
nal de M. Guéroult vient d'obtenir un
de ces triomphes, grâce à de beaux rai
sonnements qu'il fait pour prouver :
1° que la Prusse devrait être hostile à
Russie; 2° que s'il n'en est pas tout à fait
ainsi, c'est la France qui en est cause, ou
plutôt le parti qui, en France', a le tort
de ne pâS être prussien.
ÏSOpiriioil nationale établit l'intérêt
qu'aurait, k Pousse à se défier de la
Russie en disant qu'à Berlin personne
ne peut désirer voir les Russes à Pra
gue. L 'observation esi juste, et prouve
que l'alliance prusso-russe f ,qui est toute
de circonstance, pourrait dégénérer
plus tard en conflits ; mais le mêm© rai
sonnement s'applique d'une manière
beaucoup plus immédiate à nos rap
ports avec la Prusse : « Personne à Pa
ris n'étant supposé désirer que les Al
lemands s'établissent à Nancy, etc. » —
Il n'y a que des noms â changer pour
que l'article de Y Opinion nationale dé
montre l'absurdité d'un rapprochement
entre la France et la Prusse.
M. de Bismark continue à faire atta
quer M. de Beust par ses journaux offt-
cieijx. Décidément ie Livre-Rose ne sera
pas pardonné, et c'est en pure perte
que M. de Beust s'est montré si timide
dans l'affaire hanovrienne."
droit à invoquer que le traité de Pra
gue!
Le traité de Prague a été violé par la
; Prusse lors des traités militaires avec
les Etats du Sud, et M. de Beust en a fai
modestement la remarque ; le traité de
Prague est inexécuté pour ce qui con
cerne le Slesvig ; enfin, tous les jour
j naux prussiens proclament à qui mieux
mieux l'intention où l'on est à Berlin de
déchirer définitivement le traité de Pra
gue en étendant indéfiniment les attri
butions du prétendu Parlement douanier;
rien de tout cela n'émeut la presse libé
rale de Vienne. — En revanche, elle in
voque le traité de Prague contre qui ? —
Contre le roi de Hanovre, qui, bien loin
de le signer, a protesté solennellement
contre la spoliation dont il était victime.
— Les juifs de Vienne ayant compté sur
leurs doigts et découvert que les soldats
du roi George V, à propos desquels M.
de Bismark a fait tant de bruit, pou
vaient être 550 environ, se sont tout
d'un coup sentis valeureux : cette armée-
là ne les effraye pas.
Ajoutons encore que la presse vien
noise engage bien fort les Prussiens à
confisquer la fortune privée du roi. —
L'idée qu'avec de l'argent on puisse en
core se plaindre de quelque chose sem
ble absolument monstrueuse à ces mes
sieurs de l'ère nouvelle : ils savent bien
qu'eux se contenteraient à moins, et sa
crifieraient sans hésiter tous -leurs
droits et ceux des autres pour une som
me bien plus minime. Ici aussi il y a
bien un traité que le roi Guillaume de
vra violer, mais il est coutumier du fait,
èt, comme il a certainement- plus de 550
Soldats, les journalistes viennois trou
vent que c'est le roi George qui manque à
à sa parole.
Ailleurs encore on a dit que le traité
supposait une renonciation tacite à la
couronne de Hanovre. Il est donc oppor
tun de rappeler « -que le refus de re
nonciation a été formel, /> et qu'il est
mentionné dans le traité lui-même,
puisqu'une des clauses contient les
mots suivants: Telle disposition sera
prise « jusqu'à ce que le roi ait renoncé
« à sa couronne. » J'ai déjà donné ces
détails plus au long, mais dès qu'il s'a
git d'une spoliation nouvelle, la galerie
est toujours si disposée à crier : bravo !
qu'on ne saurait trop insister sur les
faits incontestables quienlèvent jusqu'au
moindre prétexte à messieurs les vo
leurs.
Ces lâchetés ne sont pas le seul plai
sir que les feuilles libérales autrichien
nes fassent à M. de Bismark : la circu
laire Giskra et les attaques de toute na
ture contre le clergé causent au minis
tre prussien une satisfaction qu'il ne se
donne pas la peine de dissimuler. Il ap
prouve, il bat des mains, et, dans le mê
me journal, sans avoir l'air de chercher
a faire un rapprochement, il parle de la
situation bien meilleure des catholiques
eb. Prusse. Il cherche même à faire croi
re que les ultfamontains du Sud aspirent
à ! se trouver sous sa férule, et cite en
preuve une pitoyable brochure qu'il a
payée à beaux deniers comptants. —-
Les élections de Bavière et celles de Ba
de ne devraient pourtant pas lui laisser
beaucoup d'illusions.
Dans le Grand-Duché de Bada, en ef
fet, sur 14 députés à élire il y a 6 ultra-
moritains et 2 protestants conservateurs
c'est-à-dire 8 choix anti-prussiens, con
tre 6 radicaux.— Quand on sait que de
puis des années ce petit pays est un
champ abandonné aux expériences de
la franc-maçonnerie; que les miséra
bles chassés d'ailleurs s'y réfugiaient
et y devenaient ministres ; qu'il n'y a
pas de poisons qu'on n'y ait répan
dus ; pas d'efforts qu'on ait négligés
pour pervertir le peuple, on ne peut
qu'admirer la persévérance dans le bien
de ces pauvres persécutés. — Il n'y a -
vait dans la chambre des députés, grâ
ce aux précautions du système électoral,
que 2 catholiques : tous deux sontélus,
et pas un seul des autres.
C'est sans doute pour mettre à la rai
son ces populations fidèles jusqu'à l'en
têtement que M. de Bismark vient de
faire nommer ministre de la guerre à
Carlsruhe son envoyé militaire. Ce moyen
de tourner l'annexion, ou plutôt de la
faire sans la proclamer.est ingénieux et
met la forteresse de Rastadt aux mains
de la Prusse. Je serais curieux de sa
voir si, hors des bureaux de 1 [Opinion
nationale , on a trouvé cela plaisant à Pa
ris. A Vienne, les esprits les plus indul
gents pour les équipées du cabinet de
Berlin s'en sont émus, et franchement
il y a de quoi.
Autant qu'on peut juger à distance
des opinions d'un diplomate de la force
de M. de Bismark, il semble quil ait pris
son parti de la guerre. Il auraitmieux ai
mé l'éviter cette année, car sa situation,
qui est médiocre, serait bien meilleure
dans un an ou deux; mais, pour un mo
tif ou pour un autre, il la croit inévita
ble et s'en va tâtant le terrain avec la
hardiesse qui lui est propre.
A ses yeux, l'Allemagne^ du Sud n'a
plus de « position internationale » que
pour les puissances étrangères , c'est-à-dire
en apparence, mais elle fait déjà partie
de la soi-disant Confédération du Nord;
ausgi n'a-t-il pas fait accréditer cette
confédération auprès des petites cours
de Carlsruhe, de Stuttgart, ni de Mu
nich.
Ainsi, en dépit des populations qui
viennent de se prononcer si nettement
contre l'unité, l'unité se fait pas à pas,
et si nous n'y avons pas consenti d'a
vance, il serait grand temps d'interpo
ser notre veto.
B. D'ÂGItEVAIi.
Nous avons des nouvelles de Rome
du 25 février.
La veille, à dix heures du matin, le
Saint-Père, accompagné des prélats de
sa cour et des gens de sa maison s'est
rendue à l'Eglise du Gesù, sur la porte
de laquelle attendaient, pour le rece
voir, le Révérendissime Père Beck, pré
posé général, et les religieux de la com
pagnie. Après avoir adoré le très saint
Sacrement exposé pour les quarante
heures, Sa Sainteté est passée dans la
sacristie, afin d'y promulguer solennel
lement un décret relatif à une cause de
béatification et de canonisation. Gilles-
Marie-de-Saint-Joseph, frère profès laï
que, dé l'ordre des Mineurs déchaussés
de la stricte observance de saint Pierre
d'Alcantara, né à Tarente, d'une hum
ble famille, passa une grande partie de
sa vie dans la ville de Napies. Il mourut
en février 1812. Sa cause, introduite
sous Grégoire XVI, en 1844, a subi suc
cessivement les épreuves prescrites. Le
décret promulgué le 24 février porte qu'il
conste de la pratique au degré héroïque
des trois vertus théologales, des quatre
vertus cardinales et de leurs annexes,
Le progrès moderne nous ramène à
l'état sauvage, bien des faits le prou
vent. Il nous ramène même à des excès
qui paraîtraient Impossibles, s'ils n'é
taient prouvés par d'irrécusables té
moignages. M. Rouher flétrissait l'au
tre jour, devant le Corps législatif, avec
autant de logique que d'éloquence, ces
doctrines matérialistes qui détruisent la ;
responsabilité humaine, qui ne laissent
plus subsister que la force, et qui auto
risent tous les crimes. Nous en sommes
arrivés à la pratique des sauvages, qui
tuent leurs vieux parents pour les em
pêcher de souffrir; nous n'en faisons
pas encore notre nourriture, mais cela
, viendra, puisque la science j J j trouve
par le vénérable serviteur dôJMeu.—-ééjàTju0i?^perpêtdit r des cimetières en "
Après la promulgation du décret et lève à l'agriculture des matériaux
en réponse au discours par lequel le
procureur général des Aleantarins a
remercié le Saint-Père de l'honneur in
signe accordé à son ordre, Sa Sainteté a
prononcé une allocution qui avait le
charme et la grâce apostoliques d'une
homélie, et était tout empreinte d'une
piété et d'une tendresse qui ont remué
tous les cœurs.
Notre correspondant, qui avait le
bonheur d'assister à cette touchante
cérémonie, indique sommairement le
sens de l'allocution pontificale.
Elle a roulé tout entière sur l'héroïs
me des vertus pratiquées par le véné
rable serviteur de Dieu.
Pie IX, parlant de la simplicité, a rap
pelé les paroles de Notre-Seigneur qui,
voyant venir à lui Nathanael, dit : Ecce
vere Israelita, in quo dolus.non est. Insis-
ant sur l'humilité, le Saint-Père a rap
pelé que l'imitation de Jésus-Christ ne
consiste pas à faire des prodiges, à gué
rir les malades, à ressusciter les morts,
mais à pratiquer les vertus dont notre
divin Maître est l'exemplaire. Il a exal
té la foi; il a exalté l'amour de la vérité
avec cette éloquence qui lui est propre,
parce qu'elle vient de l'abondance de
son âme. Tout homme a soif d© la
vérité, a dit Pie IX, comme le cerf a soif
de l'eau vive des fontaines; mais il y a
malheureusement des hommes qui cou
rent aux torrents empoisonnés de la
erre et en boivent les eaux, des eaux
qui les enivrent, les corrompent et les
rendent furieux contre la vérité même.
Le Saint-Père a terminé en louant ceux
qui, dans l'humilité, dans la simplicité,
dans la foi, au lieu de se précipiter à la
recherche des eaux du monde, se désal
tèrent aux eaux pures et saintes de l'E
glise et y puisent, avec les grâces néces
saires à cette vie mortelle, le principe
du salut éternel.
Après cette allocution, Sa Sainteté a
admis au baisement du pied les reli
gieux de la compagnie de Jésus et beau
coup de personnes présentes. i
De l'église du Gesù, le cortège ponti- j
fical s'est rendu d'abord au monastère
de Saint-Sylvestre, où sont cloîtrées les
religieuses Carmélites, puis au couvent
des Sœurs de Saint-Dominique à Monte-
Magnanapoli. On sait que c'est le doux
et charmant usage des Pontifes romains
de visiter, pendant les jours qui précè
dent le Carême, les divers monastères,
et d'apporter aux saintes filles qui les
habitent des consolations et des ensei
gnements.
S. Em. le cardinal Morichini, arche
vêque de Jesi vient d'arriver à Rome, où
le contraiut de retourner, dit-on, le fâ
cheux état de sa santé.
L'élévation de Mgr Bonaparte à la di
gnité cardinalice met en fureur certai
nes feuilles italiennes, entre lesquelles
se distingue la Riforma. Mais les décla
mations outrageantes auxquelles ces
journaux se livrent à ce propos contre
le pape, contre le nouveau cardinal,
contre l'empereur et la famille impé
riale, sont de celles q'u'il suffit de si
gnaler au mépris des honnêtes gens.
En terminant la lettre, notre corres
pondant revient sur les fêtes du carna
val, pour nous dire qu'en dépit des af
firmations contraires des journaux ita
liens, les jeux sont très animés, et que
les Romains, le peuple et la bourgeoi
sie, aussi bien que k noblesse, y pren
nent part.Le 24, la famille Borghèse s'est
montrée au Corso dans un char très
orné et sous des déguisements de bon
goût.
Ambroise Petit.
nette-affection, ce fut pour Sa Majesté l'Im
pératrice des Français, lorsque, en 1856, il
donna à S. Em. le Cardinal Patrizi l'honora
ble mission de se.rendre à Paris, avec divers
Prélats,pour le représenter à la grande céré-
monie du Baplême du Prince Impérial. »
Parmi les journaux qui ont répété la
fausse assertion relevée par le Journal
de Rome, le Journal des Débats mérite
une ïngnfjan particulière. H l'a com-
pîàis;imment entourée de commentaires
vénimeux sur ce qu'il appelle la grati
tude de la cour de Rome. Le sentiment
qui l'inspiraitne lui a même pas permis
de soupçonner avec quel dégoût devaient
être reçues ces basses perfidies là où son
machiavélisme s'en promettait un si bon
effet. La note du Journal de Rome lui a
fait voir sa maladresse, mais il ne s'em
presse pas de 1a reproduire.
Du Lac.
chakoff. Il est bon de rappeler que le prince
Stourdza possède des biens territoriaux im
menses dans la Moldavie, et ^qu'ils appar
tiendront un jour à sa, fille. Le mariage an
noncé aura donc - pour conséquence de faire
d'un prince russe le-plus grand propriétaire
d'une province où le parti russe n'a cessé de
s'agiter et compte un certain nombre de par
tisans.
Ce petit fait n'est point à dédaigner dans
l'étude de la question d'Orient." *
On dément le bruit d'une dépêche adressée
par lord Stanley au cabinet des Tuileries,
ainsi que l'envoi d'une note du gouverne
ment français à la. Russie. Toutefois, il est
probable que' les , puissances signataires.du
truite de Paris ont dû se communiquer leurs
impressions au sujet des troubles de Rouma
nie et de Serbie. C'est de la simple pru
dence, et on ne comprendrait pas que les ca
binets intéressés se fussent abstenus de ces
communications.
On lit dans le Journal de Rome , du 26
février :
« Quelques journaux, en rendant compte
du présent que Sa Sainteté a fait récemment
à Sa Majesté Catholique la Reine d'Espagne
en lui envoyant la Rose d'or , ont affirmé que
le dernier envoi de ce don date de 1849, an
née dans le cours de laquelle il fut envoyé à
la reine de Napies.
« Cette assertion, si elle n'est pas un men
songe volontaire,est, en tout cas, absolument
fausse : car la dernière fois que le Saint-Père
a cru devoip donner ce témoignage de pater-
âgriculti
précieux.
En un mot, nous arrivons aux der
nières conséquences du protestantisme,
c'est-à-dire de cette doctrine du libre
examen, qui en est l'essence, et qui a
successivement engendré le rationalis
me, le naturalisme, le panthéisme, le
matérialisme et l'athéisme, but inévita
ble où aboutit l'erreur, lorsqu'on 1a lais
se se développer logiquement.
Un journal médical espagnol, le Si-
glo medico, nous apporte à ce sujet une
horrible révélation, qui n'en sera mal
heureusement pas une pour plus d'un
médecin français. Nous traduisons :
« Nous ne saurions réprouver avec trop
d'énergie et de sévérité la pratique de quel
ques médecins, qui se font les complices de
certaines doctrines philosophiques hautement
répréhensibles,en employant l'opium et d'au
tres narcotiques dans les derniers moments
de la vie, sous le prétexte humanitaire de cal
mer les souffrances et de rendre plus douces
les dernières heures des mourants. C'est dans
cette intention maudite que le docteur J.
Bullar a récemment proposé les inhalations
du chloroforme... Pour Dieu, que la méde
cine ne se mette pas au service de si graves
erreurs, dans lesquelles tombent tant de mal
heureuses gens ! Sa mission est une mission
de salut, elle ne peut jama's accepter l'office
de bourreau. Les derniers moments de la vie
sont les plus'importants par cela même qu'ils
sont bien courts, et il importe extrêmement
que le moribond connaisse sa véritable situa
tion', afin qu'il puisse songer à ses affairé
spirituelles et temporelles. »
Ces révélations sont horribles, nous le
répétons,.mais les faits ne sont-ils pas
dans la logique des doctrines qui se ré
pandent parmi nous au nom du progrès
et de la science? En France, grâce à
Dieu, il existe encore un grand nombre
de médecins qui croient à l'âme spiri-
uelle, à une autre vie, et qui compren
nent leur responsabilité vis-à-vis de la
mort de ceux dont ils ne peuvent pro-
onger la vie. Mais ne voyons-nous pas
e matérialisme lever haut la tête à l'E
cole de médecine de Paris? N'entendons-
nous pas enseigner les doctrines les
plus abrutissantes, et, nous pouvons
ajouter, les plus sauvages ? Peu à peu
les voiles se lèvent : les peuples, les fa
milles, les individus peuvent juger de
ce qui se prépare ; l'assassinat n'est pas
encore directemept soutenu comme une
thèse humanitaire , mais il est indirecte
ment pratiqué. Il y a déjà des médecins
qui engourdissent le cerveau et qui en
lèvent avant le temps à l'intelligence
l'exercice de ses facultés : on ira plus
loin, si l'enseignement matérialiste se'
répand davantage, et l'on raccourcira
la vie pour épargner au mourant quel
ques heures de souffrance.
Avons-nous donc tort de réclamer la
liberté de l'enseignement supérieur,
puisque l'enseignement supérieur de
vient impunément matérialiste? Cette
liberté est un droit pour les individus,
pour la société ; c'est un devoir pour le
gouvernement de l'accorder, puisqu'il
doit protéger k société et lé droit des
individus.
J. C hantrbl.
Le conseil d'Etat s'est réuni hier pour dé-
lébérer sur les nouveaux amendements pro
posés par la commission de la loi de la
presse.
Les amendements sur lesquels la discus
sion du conseil paraîtrait devoir se porter
plus spécialement sont relatifs au réta
blissement des peines personnelles, à la
protection demandée en faveur des actes
de la vie privée, et à la question du timbre.
On assure que cette question du timbre a
dû être traitée hier malin en conseil des mi
nistres.
La Patrie donne de nouveau^ détails sur
l'organisation de la garde nationale mo
bile :
« Il y aura, par département, un capitai
ne-major qui sera placé en dehors des cadres
et qui résidera au chef-lieu: "Cet officier sera
chargé, sous les ordres directs du général
commandant la subdivision, de tous les dé
tails d'administration et de comptabilité des
corps de la garde nationale mobile, infante
rie et artillerie, de son département. Il réu
nira dans ses fonctions les attributions dévo
lues, dans les corps de troupes, au major, au
trésorier et au capitaine d'habillement.
« Par exception, et en raison de l'impor
tance du chiffre de leur population, les dé
partements de la Seine et du Nord cempren-
dront chacun la création de deux emplois de
capitaine-major.
Le projet de la loi de finances, comprenant
l'ensemble du budget, sera probablement
présenté au Corps législatif dans le courant
de celle semaine.
Le projet de loi sur l'emprunt sera déposé
en même temps.
Le gouvernement demandera, dit-on, qu'il
soit mis immédiatemeûte»délibération, sans
attendre la discussion générale du budget.
Ambroise Petit.
On lit dans l'Invalide russe :
Nous pensions qu'après tous les démentis
opposés aux inventions des journaux fran
çais touchant les bandes révolutionnaires des
bords du Danube, cette question n'avait plus
aucun intérêt pour le public.
Les journaux dont nous parlons, en ont
cependant jugé tout différemment, et ne ces
sent de revenir sur le thème-favori. Le Mo
niteur du soir lui-même a publié à ce sujet
une note dont le sens ne nous paraît, pas tout
à tait clair : l'organe officiel dit, en effet,
qu'une nécessité urgente doit engager la
Roumanie à observer exactement ses obliga
tions internationales, et qu'il serait impar
donnable à cette puissance de participer
des intrigues dirigées contre la tranquillité
des provinces voisines.
Des conseils de cette nature seraient op
portuns, ce nous semble, seulement dans le
cas où il serait prouvé que réellement il y
des intrigues en jeu et que, le' gouvernement
du prince de Roumanie leur donne son con
cours. Mais jusqu'ici les journaux français
n'ont réussi à prouver ni l'un ni l'autre de
ces deux points, car tous lés faits qu'ils ont
allégués ont essuyé immédiatement le dé
menti le plus catégorique.
VInvalide russe discute quelques faits
de détail et ajoute :
Il y a lieu vraiment à s'étonner que des or
ganes distingués de la presse étrangère re
courent à de semblables moyens, qui ne peu
vent que jeter le trouble dans les esprits.
Est-il possible qu'ils agissent aussi dans l'in
térêt de la paix-, sur laquelle pouvant ils sa
vent discuter si éloquemment?
naître la nature de ces pièces, et avoir vérifié
par nous-même leur authenticitéi
- ■ Dans le cas où cette authenticité nous se
rait démontrée, nous consentons volontiers à
ne pas user de qotre droit, préférant des al
légations nettes et précises à des accusations
d'autant plus malfaisantes qu'elles sont pluj£
vagues. , . _ . .
Dans le cas contraire, nous réservons to
notre liberté d'action. ,
Je vous prie, Monsieur, de vouloir b^
insérer cette lettre dans le plus prochain m
méro de votre journal.— Ed. Bertin.
Quant au Siècle , il traite laeho?e inci
demment dans une longue Revue hebdo-* 1
madaire, signée de M. Edmond Texier.-
Après s'être moqué de 1a mésaventure
de M. de Kervéguen, le rédacteur du
Siècle ajoute :
11 est vrai que d'autres, prenant la parole
après coup, viennent nous corner aux oreil
les : « Nous avons les preuves entré les
mains. » Quoi! vous avez des preuves, et ces
preuves vous les avez dérobées pendant deux
mois aux investigations de votre ami M 1 , de;
Kervéguen? A qui espérez-vous faire accroi
re cette bourde colossale? Si voqs aviez les
preuves entre les mains, vous les publierièz,
6 Gascons? Votre peire à poudre est aussi .
vide que celle du député du Var. Vous le
savez mieux que personne. .-
Puisque M. Texier est sûr qu'il n'y®
rien dans la boîte à poudre, pourquoi ne
somme-t-il pas le Pays de montrer cette
boîte au publie ?
L'un des secrétaires de la rédaction : Ambroisb Petit,
p:
Nouvelles politiques
La Gazette de VAllemagne du Nord , journal
deM. de Bismark, a une singulibre façon
d'expliquer le mouvement insurrectionnel de
Roumanie.
S'il est vrai, dit-elle, que des observations
ont été présentées, les gouvernements rou
main et serbe pourraient faire valoir cette
circonstance, que l'existence des menées ré
volutionnaires n'est pas suffisamment éta
blie.
En ce qui concerne spécialement la Rou
manie, les bruits d'invasion de bandes ar
mées en Bulgarie paraissent être répandus
par des agents du prince Couza, désireux de
provoquer un conflit entre la Porte et le
prineeCharles, et espérant rentrer au pouvoir
à la faveur de ce conflit.
La Gazette de l'Allemagne du Nord ne nous
dit pas comment il se fait que le prince Couza
ait perdu le pouvoir, s'il disposait à ce point
de l'opinion.
On n'a pas assez remarqué l'importance
politique du mariage annoncé entre la fille
du prince Stourdza et un fils du prince Qorts]
Voici les dernières nouvelles de l'af
faire Guéroult-Havin-Kervéguen :
La Revue des Deux-Mondes n'a pas
parlé.
Ni l'Avenir national.
Ni Y Opinion nationale.
Mais après avoir publié l'article du
Pays , M. Emile de Girardin dit dans la
Liberté :
De la part de la Liberté, ci-dessus nommée,
sommation de publier tout, et engagement
formel de ne prendre qui que ce soit à'par-
tie.
La même sommation, nous n'en doutons
pas, ne se fera point attendre delà part des
autresjournaux nommés : le Siècle, Y Opinion
nationale , le Journal des Débats, l'Avenir na
tional et la Revue des Deux-Mondes. En toutes
choses le juste milieu est ce qu'il y a de pis,
l'expérience l'atteste ! Ou il faut mépriser la
diffamation et la calomnie, ou, si l'on se me
sure avec elles, il faut les écraser. Puisque le
Siècle et Y Opinion nationale ont cammencé le
combat, ils ne peuvent plus l'arrêter qu'a
près avoir mis la diffamation et la calomnie
dans l'impuissance de relever la tête.
Mépris souverain ou guerre à outrance 1
D'autre part, on lit ce matin dans le
Journal des Débats k lettre suivante de
son directeur, M. Bertin :
A M. le directeur du journal le Pays.
Monsieur,
Dans un article inséré le 28 février en tête
de votre journal, article dont le but et l'in
tention son évidemment diffamatoires, vous
affirmez que vous avez entre les mains des '
pièces qui seraient de nature à porter attein
te à l'honneur du journal dont je suis le di
recteur, et vous ajoutez que vous publierez
ces pièces, si nous nous engageons à ne pas
vous attaquer en diffamation, comme la loi
nous en donne le droit, pour le fait seul de
celte publication.
Il va sans dire qu'il nous est impossible
de prendre un pareil engagement sans con-
■: ' ""'"Ftorenee, '29 févrior.- "
lias lettres de Rome disent quo les généraux
italiens commandant les circonscriptions mili
taires limitrophes delà frontière pontificale de
mandent le rétablissement de la convention of
ficieuse de 1867, entra les autorités militairea
italiennes et pontificales, en vue d'arriver à une
plus prompte répressio'i du brigandage. Cette
convention autorisait un détachement à passer
d'un territoire sur un autre jusqu'à une limite
déterminée, sous certaines réserves, pour attein
dre les brigands. L'autorité pontificale ne paraît
pas disposée à consentir au renouvellement de
cette convention.
En vertu d'une ordonnance du ministre dea
armes, la légion d'Antibes et le bataillon da'
chasseurs étrangers doivent être convertis ini
cessamment l'une et l'autre en En régiment de
deux bataillons. On ajoute que la légion perd
son caractère primitit', et que déjà un dixième
de 1 effectif n est pas français.
Les volontaires offerts par la-Hongrie ne se
ront pas acceptés comme corps national, mais ils
seront fondus dans l'armée pontificale.
Florence, 29 février, soir.
Le rapport de la commission de la Chambre
sur le projet d 'impôt de la mouture, vient d'ô-
tre publié. Le projet de la commission contient
30 articles. L'impôt serait pour le froment et le
riz, de 2 fr. par quintal des produits obtenus,
et de 1 fr. pour les autres grains, légumes secs
ou châtaignes. Sur les produits similaires pro
venant de l'étranger, l'impôt serait le môme,
en sus des droits de douane. En cas d'exporta
tion à 1 étranger, 1 impôt serait restitué avec
une retenue de 10 0[0.
L article 28 porte que la présente loi serait
mise en vigueur le 1" janvier 1869, et qu'à la
même dite, les dispositions de l'article 5 du dé
cret de juin 1886 seraient appliquées aux rentes
provenant des titres de la dette publique. Ainsi
on percevrait l'impôt sur la richesse mobilière
moyennant une retenue au moment du paiement
des intérêts effectué par le Trésor à l'intérieur
et à l'étranger.
,,, . Berlin, 29 février.
Aujourd hui a eu lieu la clôture du Parlement
prussien.
Le roi a prononcé à cette occasion le discours
suivant :
« Illustres, nobles et honorés messieurs
des deux Chambres du Parlement,
« La session parlementaire qui s 'achève au
jourd'hui a été féconde en problèmes impor
tants. Comme moi vous serez satisfaits de voir
que ces problèmes ont été résolus ou sont à U
veille d8 l'être grâce, à l'accord qui règne sur les
points essentiels entre mon gouvernement et la
représentation du pays.
« Je vous remercie de l'empressement avec le- -
quel les deux Chambres du parlement ont voté
1 augmentation de liste civile que j'avais deman
dée dans le but de maintenir la dignité de la
couronne. Le vote du budget et celui des autres
lois financières auxquelles vous avez donné vo
tre adhésion ont fourni à mon gouvernement '
toutes les ressources nécessaires pour l'adminis
tration de la monarchie agrandie, et pour la sa
tisfaction di?s vœux légitimes et des besoins des
provinces récemment annexées.
« Mon gouvernement s'imposera le devoir
d employer ces ressources avec économie et cir
conspection.
« Les mesures qui ont été prises avec votre
consentement pour soulager la misère dans la
Prusse orientale, jointes aux ressources de la
bienfaisance publiqne, qui affluent de toutes
parts, et la sollicitude éprouvée des autorités suf
firont, j'en ai la ferme confiance, pour écarter
do cette province cruellement frappée, les dan-
gars les plus immédiats. Les mesuras ultérieu
res, qui seront prises de concert avec vous, con
tribueront à faire entrer de plus en plus ces pro
vinces dans l'ensemble des relations qui relient
entre elles toutes les parties de la monarchie et
à hâter le développement de leur prospérité,
_ a Vous avez déjà, voté toute une série de pra-
jets de loi importants, dont les uns concernent
1 intérêt général du pays et d'autres l'intérêt par-
tieuher des provinces. "
« En ce qui touche le développement des in
stitutions administratives qui a été le but da
mes efforts, cette questiou n'a pu, dans le cou
rant de cette session, être l'objet que de discus
sions provisoires.
« Les opinions et le3 vœux qui ont été mani
festés sur ce sujet, seront l'objet d'un examen
approfondi dans les travaux législatifs prélimi
naires qui se poursuivent actuellement; En va-
tant le tonds provincial hanovrien, vous n'aYez
pas seulement approuvé l'esprit d 'équité et de
bienveitlancQ dont mes résolutions étaient ani
mées via à-vis des nouvelles provinces, mais en
même temps, vous avez abordé de fait le terrain -
sur lequel, d après les intentions de mon gou
vernement, doivent mûrir pour les autres pro
vinces les fruits féconds de l'autonomie.
« Je reconnais avec satisfaction que vous avez
adhéré aux vues et aux considérations politi
ques dont s'est inspiré mon gouvernement, en
concluant les traités d'indemnité avee les anciena
souverains de Hanovre et de Nassau. De cette
façon, vous avez contribué vous-même à donner
un fondement solide à la nouvelle situation et
à en^ assurer le développement calme et paci-
« Dans ses relations extérieures, uon gotiver-
neinent s est appliqué sans relâche à faire valoir
son influence dans 1 intérêt du maintien et de la
consolidation de la paix européenne, et ie puis
proclamer avec satisfaction que ces efforts, par
suite du concours amical et bienveillant deB
gouvernements étrangers, portent en eux la ga-
rai^e du succès. Je puis donc exprimer la con*
viction que la* confiance générale, qui est assise
désormais sur des bases solides, contribuera au
développement des biens moraux et matériels
et de la prospérité générale en Europe, »
0U as . . .i tl :
Six mois, .o.,,..»., 3i
Troîs-mohf m . ..> ii
L.e numéro : 15 centimes
- Paris, 10, rue des Saints-Pères
On o'aboKEt? il «orne, sn bnrean de lt Ctviità cùttottca
cla del Gtesa, 61
Lundi 9DIars I§6ë
SÉPARTS^iWTÊ
On ïn• v<7iS8
Six mois ...t............ s s i , ». ; ïi
Trois moisè <8
ÉdltUa «naHaMMIeue
On an,36fr.—Six mois,19 fr, —Trois mois, îS "
u'OnSvers as Répond pu des manuscrit! qal lai M itlr«>ié
/a.H!BIWi€»r«S«2EaS8
. «431. UfifilM?, Cïfif h C", 6, ?k» <1« a Sour»
£*ranoe
PARIS; 1" MARS 1868
IStJX^X-.ETIîN'
En prononçant la clôture du Parlement
prussien, le roi Guillaume 3-. prono.ncé un
discours qu'on trouvera plus loin. On remar
quera qu'il n'y est fait aucune allusion h ce
qui vient de se passer à Hielzing, quoique le
ministre des finances ait manifesté à la Cham
bre des seigneurs l'irritation causée au.gou
vernement prussien par )es„j3.i£ûk£
roi Georges. Ce silence est donc, calcule;
et en effet, s'il avait rappelé cet incident, le
ro'i Guillaume aurait contredit les éloges qu'il
donne au Parlement pour avoir voté le fonds
provincial du Hanovre.Suriou(.lereste,les pa-
rôles du roi sont assez indifférentes, et com
me il n'aborde par aucun côté la question
d'Orient, nous ne savons si le Moniteur a bien
raison d'insister sur le « caractère pacifique
et conciliant » du discours, car une telle ré
serve montre moins le dessein de conserver
la paix que le soin de garder une entière li
berté pour les résolutions ultérieures quelles
qu'elles soient. .
Le roi Louis de Bavière est mort hier à
Nice, à l'âge de 82 ans. Il régna de 1825,
époque à laquelle il succédai son père Maxi-
milien I", juf qu'à 1848. En cette année il
abdiqua en faveur de son fils Maximilien II.
L'on sait que le roi de Bavière est aujour
d'hui son petit-fils Louis II. Sa mort met
en deuil presque toute l'Allemagne, car sés
sœurs sont la reine douairière de Prusse,
l'archiduchesse Sophie, mère de 1 empereur
d'Autriche, et les deux reines de Saxe.
Le Débat de Vienne nous apprend que M.
Herbst, ministre de la justice, vient d'adres
ser à la cour d'appel de Lemberg une instruc-
tion portant que, dorénavant, lès tribunaux
de la Gallicie n'auront à se servir que de la
langue du pays comme langue officielle. Les 1
tribunaux gaîliciens auront, à l'avenir, non-
seulement h communiquer dans la langue du
pays avec les plaideurs, mais ils rédigeront
leurs rapports en langue polonaise ou ru-
thène. De même, les tribunaux se serviront
de l'a langue polonaise dans toutes les au
diences ; dans le cas seulement où un des
juges ne comprendrait pas le polonais, il
pourrait demander que les questions fussent
traitées en langue allemande.
A la bonne heure,, mais si l'on veut que
celte mesure soit appliquée partout dans
toute la rigueur de son principe, il sera ban
d'instituer une pépinière de polyglottes en
Autriche. Il faudra, en effet, non-seulement
pour être ministre, mais simplement pour
être juge, parler et écrire à la fois 1 alle
mand, le hongrois, le tchèque, le polonais et
le russe.
M. John Lemoinne des Débats, qui traitait
naguère avec un si profond mépris les bruits
qui couraient sur des tentatives d insurrec
tion dans les Deux-Siciles, aujourd'hui £ a-
perçoit que le mal existe puisque le roi Fran
çois II fait des discours à des députations
qui lui viennent apporter les vœux de son
peuple. M. John Lemoinne écrit donc un
article pour prouver aux Italiens qu'ils au
raient bien tort de croire aux paroles du roi
François II, et pour se prouver à lui-même
que les Italiens n'y croient pas. Au fond,
M. John Lemoinne est inquiet; il a-roue que
« l'ancien royaume des Deux-Siciles pourra
avoir à traverser des crises anarchiques »;
mais aussitôt il se rassure, et voici l'arrêt
que prononce ce distributeur de couronnes,
avec la majesté d'un oracle qui a peur d'être
ridicule et sent qu'il l'est.
Les rois des Deux-Siciles, sont fiais, finis aussi
ceux "du Hanovre, et la manifestation du pahis
Farnèse ne mettra pas plus le feu à l'Europe eue
celle de Hietzing. 11 faut savôif regarder avec
tranquillité, et comme un spectacle inotlonsit, ces
consolations que s'offrent les royautés déchues
Dans les grands mouvements de peuples et tes
grandes transformations nationales qui se loni
de nos iours, les dynasties et les personnes sou
veraines ne sont que des éléments secondaires
soumis à l'élimination, et les rois qui croient je
plus au droit divin sont eux-mêmes forcés d y
Porter des coups mortels. Ainsi ce n'est m sans
hésitation, ni sans effort, ni sans scrupule, que
le roi de Prusse s'est vu amené à déposséder Je
roi de Hanovre, et plus d'une fois H a déploré
rmbliaueiDent la nécessité pé.nîbïe où u s était
trouvé de se faire l'instrument de cette expro-
tirlation pour cause d'utilité publique, G est «a-
faire Pntre familles royales; les peuples n en
poursuivent pas moins leur marche, et le Hano
vre fait désormais aussi irrévocablement parue
de la monarchie allemandeque le royaume de
Napies de la monarchie italienne.
Certes, le dernier trait est accablant. Que
répondre à un homme s) sûr de l'avenir,
ma 1 gré les crises anarchiques qui troublent
sa vue? Cependant, que M. John Lemoinne
nous le pardonne, après son arrêt, nous
osons douter encore. Nous voyons des dé
mentis possibles à ces sentences irrévocables.
• En temps et lieu, nous en ferons 9ouvemr
le Journal des Débats.
ÀnausTF. HOVSSKL.
La. Nouvelle' Presse libre annonce que le
roi George V paraît vouloir quitter Hiet
zing : c'est là une nouvelle qui fnérite au
moins confirmation, mais elle caracté
rise bien l'esprit qui règne à Vienne
depuis l'avènement des docteurs : des
circulaires foudroyantes contre les eu
rés, qu'on suppose sans défense, et d<
la bassesse dès qu'il s'agit de la Prusse
ou, en général, d'un ennemi qui fai
peur, Gn a osé dire à Vienne, à propos
"ikfifi pnnnfoy«
e droit! » qu'il n'y avait plus d'autre
On nous écrit de Munich :
h'Opinion nationale a ce privilège que
ses articles sont souvent cités avec élo
ges et joie par les journaux connus pour
leurs tendances hostiles à la France.
Dans ce moment-ci précisément le jour
nal de M. Guéroult vient d'obtenir un
de ces triomphes, grâce à de beaux rai
sonnements qu'il fait pour prouver :
1° que la Prusse devrait être hostile à
Russie; 2° que s'il n'en est pas tout à fait
ainsi, c'est la France qui en est cause, ou
plutôt le parti qui, en France', a le tort
de ne pâS être prussien.
ÏSOpiriioil nationale établit l'intérêt
qu'aurait, k Pousse à se défier de la
Russie en disant qu'à Berlin personne
ne peut désirer voir les Russes à Pra
gue. L 'observation esi juste, et prouve
que l'alliance prusso-russe f ,qui est toute
de circonstance, pourrait dégénérer
plus tard en conflits ; mais le mêm© rai
sonnement s'applique d'une manière
beaucoup plus immédiate à nos rap
ports avec la Prusse : « Personne à Pa
ris n'étant supposé désirer que les Al
lemands s'établissent à Nancy, etc. » —
Il n'y a que des noms â changer pour
que l'article de Y Opinion nationale dé
montre l'absurdité d'un rapprochement
entre la France et la Prusse.
M. de Bismark continue à faire atta
quer M. de Beust par ses journaux offt-
cieijx. Décidément ie Livre-Rose ne sera
pas pardonné, et c'est en pure perte
que M. de Beust s'est montré si timide
dans l'affaire hanovrienne."
droit à invoquer que le traité de Pra
gue!
Le traité de Prague a été violé par la
; Prusse lors des traités militaires avec
les Etats du Sud, et M. de Beust en a fai
modestement la remarque ; le traité de
Prague est inexécuté pour ce qui con
cerne le Slesvig ; enfin, tous les jour
j naux prussiens proclament à qui mieux
mieux l'intention où l'on est à Berlin de
déchirer définitivement le traité de Pra
gue en étendant indéfiniment les attri
butions du prétendu Parlement douanier;
rien de tout cela n'émeut la presse libé
rale de Vienne. — En revanche, elle in
voque le traité de Prague contre qui ? —
Contre le roi de Hanovre, qui, bien loin
de le signer, a protesté solennellement
contre la spoliation dont il était victime.
— Les juifs de Vienne ayant compté sur
leurs doigts et découvert que les soldats
du roi George V, à propos desquels M.
de Bismark a fait tant de bruit, pou
vaient être 550 environ, se sont tout
d'un coup sentis valeureux : cette armée-
là ne les effraye pas.
Ajoutons encore que la presse vien
noise engage bien fort les Prussiens à
confisquer la fortune privée du roi. —
L'idée qu'avec de l'argent on puisse en
core se plaindre de quelque chose sem
ble absolument monstrueuse à ces mes
sieurs de l'ère nouvelle : ils savent bien
qu'eux se contenteraient à moins, et sa
crifieraient sans hésiter tous -leurs
droits et ceux des autres pour une som
me bien plus minime. Ici aussi il y a
bien un traité que le roi Guillaume de
vra violer, mais il est coutumier du fait,
èt, comme il a certainement- plus de 550
Soldats, les journalistes viennois trou
vent que c'est le roi George qui manque à
à sa parole.
Ailleurs encore on a dit que le traité
supposait une renonciation tacite à la
couronne de Hanovre. Il est donc oppor
tun de rappeler « -que le refus de re
nonciation a été formel, /> et qu'il est
mentionné dans le traité lui-même,
puisqu'une des clauses contient les
mots suivants: Telle disposition sera
prise « jusqu'à ce que le roi ait renoncé
« à sa couronne. » J'ai déjà donné ces
détails plus au long, mais dès qu'il s'a
git d'une spoliation nouvelle, la galerie
est toujours si disposée à crier : bravo !
qu'on ne saurait trop insister sur les
faits incontestables quienlèvent jusqu'au
moindre prétexte à messieurs les vo
leurs.
Ces lâchetés ne sont pas le seul plai
sir que les feuilles libérales autrichien
nes fassent à M. de Bismark : la circu
laire Giskra et les attaques de toute na
ture contre le clergé causent au minis
tre prussien une satisfaction qu'il ne se
donne pas la peine de dissimuler. Il ap
prouve, il bat des mains, et, dans le mê
me journal, sans avoir l'air de chercher
a faire un rapprochement, il parle de la
situation bien meilleure des catholiques
eb. Prusse. Il cherche même à faire croi
re que les ultfamontains du Sud aspirent
à ! se trouver sous sa férule, et cite en
preuve une pitoyable brochure qu'il a
payée à beaux deniers comptants. —-
Les élections de Bavière et celles de Ba
de ne devraient pourtant pas lui laisser
beaucoup d'illusions.
Dans le Grand-Duché de Bada, en ef
fet, sur 14 députés à élire il y a 6 ultra-
moritains et 2 protestants conservateurs
c'est-à-dire 8 choix anti-prussiens, con
tre 6 radicaux.— Quand on sait que de
puis des années ce petit pays est un
champ abandonné aux expériences de
la franc-maçonnerie; que les miséra
bles chassés d'ailleurs s'y réfugiaient
et y devenaient ministres ; qu'il n'y a
pas de poisons qu'on n'y ait répan
dus ; pas d'efforts qu'on ait négligés
pour pervertir le peuple, on ne peut
qu'admirer la persévérance dans le bien
de ces pauvres persécutés. — Il n'y a -
vait dans la chambre des députés, grâ
ce aux précautions du système électoral,
que 2 catholiques : tous deux sontélus,
et pas un seul des autres.
C'est sans doute pour mettre à la rai
son ces populations fidèles jusqu'à l'en
têtement que M. de Bismark vient de
faire nommer ministre de la guerre à
Carlsruhe son envoyé militaire. Ce moyen
de tourner l'annexion, ou plutôt de la
faire sans la proclamer.est ingénieux et
met la forteresse de Rastadt aux mains
de la Prusse. Je serais curieux de sa
voir si, hors des bureaux de 1 [Opinion
nationale , on a trouvé cela plaisant à Pa
ris. A Vienne, les esprits les plus indul
gents pour les équipées du cabinet de
Berlin s'en sont émus, et franchement
il y a de quoi.
Autant qu'on peut juger à distance
des opinions d'un diplomate de la force
de M. de Bismark, il semble quil ait pris
son parti de la guerre. Il auraitmieux ai
mé l'éviter cette année, car sa situation,
qui est médiocre, serait bien meilleure
dans un an ou deux; mais, pour un mo
tif ou pour un autre, il la croit inévita
ble et s'en va tâtant le terrain avec la
hardiesse qui lui est propre.
A ses yeux, l'Allemagne^ du Sud n'a
plus de « position internationale » que
pour les puissances étrangères , c'est-à-dire
en apparence, mais elle fait déjà partie
de la soi-disant Confédération du Nord;
ausgi n'a-t-il pas fait accréditer cette
confédération auprès des petites cours
de Carlsruhe, de Stuttgart, ni de Mu
nich.
Ainsi, en dépit des populations qui
viennent de se prononcer si nettement
contre l'unité, l'unité se fait pas à pas,
et si nous n'y avons pas consenti d'a
vance, il serait grand temps d'interpo
ser notre veto.
B. D'ÂGItEVAIi.
Nous avons des nouvelles de Rome
du 25 février.
La veille, à dix heures du matin, le
Saint-Père, accompagné des prélats de
sa cour et des gens de sa maison s'est
rendue à l'Eglise du Gesù, sur la porte
de laquelle attendaient, pour le rece
voir, le Révérendissime Père Beck, pré
posé général, et les religieux de la com
pagnie. Après avoir adoré le très saint
Sacrement exposé pour les quarante
heures, Sa Sainteté est passée dans la
sacristie, afin d'y promulguer solennel
lement un décret relatif à une cause de
béatification et de canonisation. Gilles-
Marie-de-Saint-Joseph, frère profès laï
que, dé l'ordre des Mineurs déchaussés
de la stricte observance de saint Pierre
d'Alcantara, né à Tarente, d'une hum
ble famille, passa une grande partie de
sa vie dans la ville de Napies. Il mourut
en février 1812. Sa cause, introduite
sous Grégoire XVI, en 1844, a subi suc
cessivement les épreuves prescrites. Le
décret promulgué le 24 février porte qu'il
conste de la pratique au degré héroïque
des trois vertus théologales, des quatre
vertus cardinales et de leurs annexes,
Le progrès moderne nous ramène à
l'état sauvage, bien des faits le prou
vent. Il nous ramène même à des excès
qui paraîtraient Impossibles, s'ils n'é
taient prouvés par d'irrécusables té
moignages. M. Rouher flétrissait l'au
tre jour, devant le Corps législatif, avec
autant de logique que d'éloquence, ces
doctrines matérialistes qui détruisent la ;
responsabilité humaine, qui ne laissent
plus subsister que la force, et qui auto
risent tous les crimes. Nous en sommes
arrivés à la pratique des sauvages, qui
tuent leurs vieux parents pour les em
pêcher de souffrir; nous n'en faisons
pas encore notre nourriture, mais cela
, viendra, puisque la science j J j trouve
par le vénérable serviteur dôJMeu.—-ééjàTju0i?^perpêtdit r des cimetières en "
Après la promulgation du décret et lève à l'agriculture des matériaux
en réponse au discours par lequel le
procureur général des Aleantarins a
remercié le Saint-Père de l'honneur in
signe accordé à son ordre, Sa Sainteté a
prononcé une allocution qui avait le
charme et la grâce apostoliques d'une
homélie, et était tout empreinte d'une
piété et d'une tendresse qui ont remué
tous les cœurs.
Notre correspondant, qui avait le
bonheur d'assister à cette touchante
cérémonie, indique sommairement le
sens de l'allocution pontificale.
Elle a roulé tout entière sur l'héroïs
me des vertus pratiquées par le véné
rable serviteur de Dieu.
Pie IX, parlant de la simplicité, a rap
pelé les paroles de Notre-Seigneur qui,
voyant venir à lui Nathanael, dit : Ecce
vere Israelita, in quo dolus.non est. Insis-
ant sur l'humilité, le Saint-Père a rap
pelé que l'imitation de Jésus-Christ ne
consiste pas à faire des prodiges, à gué
rir les malades, à ressusciter les morts,
mais à pratiquer les vertus dont notre
divin Maître est l'exemplaire. Il a exal
té la foi; il a exalté l'amour de la vérité
avec cette éloquence qui lui est propre,
parce qu'elle vient de l'abondance de
son âme. Tout homme a soif d© la
vérité, a dit Pie IX, comme le cerf a soif
de l'eau vive des fontaines; mais il y a
malheureusement des hommes qui cou
rent aux torrents empoisonnés de la
erre et en boivent les eaux, des eaux
qui les enivrent, les corrompent et les
rendent furieux contre la vérité même.
Le Saint-Père a terminé en louant ceux
qui, dans l'humilité, dans la simplicité,
dans la foi, au lieu de se précipiter à la
recherche des eaux du monde, se désal
tèrent aux eaux pures et saintes de l'E
glise et y puisent, avec les grâces néces
saires à cette vie mortelle, le principe
du salut éternel.
Après cette allocution, Sa Sainteté a
admis au baisement du pied les reli
gieux de la compagnie de Jésus et beau
coup de personnes présentes. i
De l'église du Gesù, le cortège ponti- j
fical s'est rendu d'abord au monastère
de Saint-Sylvestre, où sont cloîtrées les
religieuses Carmélites, puis au couvent
des Sœurs de Saint-Dominique à Monte-
Magnanapoli. On sait que c'est le doux
et charmant usage des Pontifes romains
de visiter, pendant les jours qui précè
dent le Carême, les divers monastères,
et d'apporter aux saintes filles qui les
habitent des consolations et des ensei
gnements.
S. Em. le cardinal Morichini, arche
vêque de Jesi vient d'arriver à Rome, où
le contraiut de retourner, dit-on, le fâ
cheux état de sa santé.
L'élévation de Mgr Bonaparte à la di
gnité cardinalice met en fureur certai
nes feuilles italiennes, entre lesquelles
se distingue la Riforma. Mais les décla
mations outrageantes auxquelles ces
journaux se livrent à ce propos contre
le pape, contre le nouveau cardinal,
contre l'empereur et la famille impé
riale, sont de celles q'u'il suffit de si
gnaler au mépris des honnêtes gens.
En terminant la lettre, notre corres
pondant revient sur les fêtes du carna
val, pour nous dire qu'en dépit des af
firmations contraires des journaux ita
liens, les jeux sont très animés, et que
les Romains, le peuple et la bourgeoi
sie, aussi bien que k noblesse, y pren
nent part.Le 24, la famille Borghèse s'est
montrée au Corso dans un char très
orné et sous des déguisements de bon
goût.
Ambroise Petit.
nette-affection, ce fut pour Sa Majesté l'Im
pératrice des Français, lorsque, en 1856, il
donna à S. Em. le Cardinal Patrizi l'honora
ble mission de se.rendre à Paris, avec divers
Prélats,pour le représenter à la grande céré-
monie du Baplême du Prince Impérial. »
Parmi les journaux qui ont répété la
fausse assertion relevée par le Journal
de Rome, le Journal des Débats mérite
une ïngnfjan particulière. H l'a com-
pîàis;imment entourée de commentaires
vénimeux sur ce qu'il appelle la grati
tude de la cour de Rome. Le sentiment
qui l'inspiraitne lui a même pas permis
de soupçonner avec quel dégoût devaient
être reçues ces basses perfidies là où son
machiavélisme s'en promettait un si bon
effet. La note du Journal de Rome lui a
fait voir sa maladresse, mais il ne s'em
presse pas de 1a reproduire.
Du Lac.
chakoff. Il est bon de rappeler que le prince
Stourdza possède des biens territoriaux im
menses dans la Moldavie, et ^qu'ils appar
tiendront un jour à sa, fille. Le mariage an
noncé aura donc - pour conséquence de faire
d'un prince russe le-plus grand propriétaire
d'une province où le parti russe n'a cessé de
s'agiter et compte un certain nombre de par
tisans.
Ce petit fait n'est point à dédaigner dans
l'étude de la question d'Orient." *
On dément le bruit d'une dépêche adressée
par lord Stanley au cabinet des Tuileries,
ainsi que l'envoi d'une note du gouverne
ment français à la. Russie. Toutefois, il est
probable que' les , puissances signataires.du
truite de Paris ont dû se communiquer leurs
impressions au sujet des troubles de Rouma
nie et de Serbie. C'est de la simple pru
dence, et on ne comprendrait pas que les ca
binets intéressés se fussent abstenus de ces
communications.
On lit dans le Journal de Rome , du 26
février :
« Quelques journaux, en rendant compte
du présent que Sa Sainteté a fait récemment
à Sa Majesté Catholique la Reine d'Espagne
en lui envoyant la Rose d'or , ont affirmé que
le dernier envoi de ce don date de 1849, an
née dans le cours de laquelle il fut envoyé à
la reine de Napies.
« Cette assertion, si elle n'est pas un men
songe volontaire,est, en tout cas, absolument
fausse : car la dernière fois que le Saint-Père
a cru devoip donner ce témoignage de pater-
âgriculti
précieux.
En un mot, nous arrivons aux der
nières conséquences du protestantisme,
c'est-à-dire de cette doctrine du libre
examen, qui en est l'essence, et qui a
successivement engendré le rationalis
me, le naturalisme, le panthéisme, le
matérialisme et l'athéisme, but inévita
ble où aboutit l'erreur, lorsqu'on 1a lais
se se développer logiquement.
Un journal médical espagnol, le Si-
glo medico, nous apporte à ce sujet une
horrible révélation, qui n'en sera mal
heureusement pas une pour plus d'un
médecin français. Nous traduisons :
« Nous ne saurions réprouver avec trop
d'énergie et de sévérité la pratique de quel
ques médecins, qui se font les complices de
certaines doctrines philosophiques hautement
répréhensibles,en employant l'opium et d'au
tres narcotiques dans les derniers moments
de la vie, sous le prétexte humanitaire de cal
mer les souffrances et de rendre plus douces
les dernières heures des mourants. C'est dans
cette intention maudite que le docteur J.
Bullar a récemment proposé les inhalations
du chloroforme... Pour Dieu, que la méde
cine ne se mette pas au service de si graves
erreurs, dans lesquelles tombent tant de mal
heureuses gens ! Sa mission est une mission
de salut, elle ne peut jama's accepter l'office
de bourreau. Les derniers moments de la vie
sont les plus'importants par cela même qu'ils
sont bien courts, et il importe extrêmement
que le moribond connaisse sa véritable situa
tion', afin qu'il puisse songer à ses affairé
spirituelles et temporelles. »
Ces révélations sont horribles, nous le
répétons,.mais les faits ne sont-ils pas
dans la logique des doctrines qui se ré
pandent parmi nous au nom du progrès
et de la science? En France, grâce à
Dieu, il existe encore un grand nombre
de médecins qui croient à l'âme spiri-
uelle, à une autre vie, et qui compren
nent leur responsabilité vis-à-vis de la
mort de ceux dont ils ne peuvent pro-
onger la vie. Mais ne voyons-nous pas
e matérialisme lever haut la tête à l'E
cole de médecine de Paris? N'entendons-
nous pas enseigner les doctrines les
plus abrutissantes, et, nous pouvons
ajouter, les plus sauvages ? Peu à peu
les voiles se lèvent : les peuples, les fa
milles, les individus peuvent juger de
ce qui se prépare ; l'assassinat n'est pas
encore directemept soutenu comme une
thèse humanitaire , mais il est indirecte
ment pratiqué. Il y a déjà des médecins
qui engourdissent le cerveau et qui en
lèvent avant le temps à l'intelligence
l'exercice de ses facultés : on ira plus
loin, si l'enseignement matérialiste se'
répand davantage, et l'on raccourcira
la vie pour épargner au mourant quel
ques heures de souffrance.
Avons-nous donc tort de réclamer la
liberté de l'enseignement supérieur,
puisque l'enseignement supérieur de
vient impunément matérialiste? Cette
liberté est un droit pour les individus,
pour la société ; c'est un devoir pour le
gouvernement de l'accorder, puisqu'il
doit protéger k société et lé droit des
individus.
J. C hantrbl.
Le conseil d'Etat s'est réuni hier pour dé-
lébérer sur les nouveaux amendements pro
posés par la commission de la loi de la
presse.
Les amendements sur lesquels la discus
sion du conseil paraîtrait devoir se porter
plus spécialement sont relatifs au réta
blissement des peines personnelles, à la
protection demandée en faveur des actes
de la vie privée, et à la question du timbre.
On assure que cette question du timbre a
dû être traitée hier malin en conseil des mi
nistres.
La Patrie donne de nouveau^ détails sur
l'organisation de la garde nationale mo
bile :
« Il y aura, par département, un capitai
ne-major qui sera placé en dehors des cadres
et qui résidera au chef-lieu: "Cet officier sera
chargé, sous les ordres directs du général
commandant la subdivision, de tous les dé
tails d'administration et de comptabilité des
corps de la garde nationale mobile, infante
rie et artillerie, de son département. Il réu
nira dans ses fonctions les attributions dévo
lues, dans les corps de troupes, au major, au
trésorier et au capitaine d'habillement.
« Par exception, et en raison de l'impor
tance du chiffre de leur population, les dé
partements de la Seine et du Nord cempren-
dront chacun la création de deux emplois de
capitaine-major.
Le projet de la loi de finances, comprenant
l'ensemble du budget, sera probablement
présenté au Corps législatif dans le courant
de celle semaine.
Le projet de loi sur l'emprunt sera déposé
en même temps.
Le gouvernement demandera, dit-on, qu'il
soit mis immédiatemeûte»délibération, sans
attendre la discussion générale du budget.
Ambroise Petit.
On lit dans l'Invalide russe :
Nous pensions qu'après tous les démentis
opposés aux inventions des journaux fran
çais touchant les bandes révolutionnaires des
bords du Danube, cette question n'avait plus
aucun intérêt pour le public.
Les journaux dont nous parlons, en ont
cependant jugé tout différemment, et ne ces
sent de revenir sur le thème-favori. Le Mo
niteur du soir lui-même a publié à ce sujet
une note dont le sens ne nous paraît, pas tout
à tait clair : l'organe officiel dit, en effet,
qu'une nécessité urgente doit engager la
Roumanie à observer exactement ses obliga
tions internationales, et qu'il serait impar
donnable à cette puissance de participer
des intrigues dirigées contre la tranquillité
des provinces voisines.
Des conseils de cette nature seraient op
portuns, ce nous semble, seulement dans le
cas où il serait prouvé que réellement il y
des intrigues en jeu et que, le' gouvernement
du prince de Roumanie leur donne son con
cours. Mais jusqu'ici les journaux français
n'ont réussi à prouver ni l'un ni l'autre de
ces deux points, car tous lés faits qu'ils ont
allégués ont essuyé immédiatement le dé
menti le plus catégorique.
VInvalide russe discute quelques faits
de détail et ajoute :
Il y a lieu vraiment à s'étonner que des or
ganes distingués de la presse étrangère re
courent à de semblables moyens, qui ne peu
vent que jeter le trouble dans les esprits.
Est-il possible qu'ils agissent aussi dans l'in
térêt de la paix-, sur laquelle pouvant ils sa
vent discuter si éloquemment?
naître la nature de ces pièces, et avoir vérifié
par nous-même leur authenticitéi
- ■ Dans le cas où cette authenticité nous se
rait démontrée, nous consentons volontiers à
ne pas user de qotre droit, préférant des al
légations nettes et précises à des accusations
d'autant plus malfaisantes qu'elles sont pluj£
vagues. , . _ . .
Dans le cas contraire, nous réservons to
notre liberté d'action. ,
Je vous prie, Monsieur, de vouloir b^
insérer cette lettre dans le plus prochain m
méro de votre journal.— Ed. Bertin.
Quant au Siècle , il traite laeho?e inci
demment dans une longue Revue hebdo-* 1
madaire, signée de M. Edmond Texier.-
Après s'être moqué de 1a mésaventure
de M. de Kervéguen, le rédacteur du
Siècle ajoute :
11 est vrai que d'autres, prenant la parole
après coup, viennent nous corner aux oreil
les : « Nous avons les preuves entré les
mains. » Quoi! vous avez des preuves, et ces
preuves vous les avez dérobées pendant deux
mois aux investigations de votre ami M 1 , de;
Kervéguen? A qui espérez-vous faire accroi
re cette bourde colossale? Si voqs aviez les
preuves entre les mains, vous les publierièz,
6 Gascons? Votre peire à poudre est aussi .
vide que celle du député du Var. Vous le
savez mieux que personne. .-
Puisque M. Texier est sûr qu'il n'y®
rien dans la boîte à poudre, pourquoi ne
somme-t-il pas le Pays de montrer cette
boîte au publie ?
L'un des secrétaires de la rédaction : Ambroisb Petit,
p:
Nouvelles politiques
La Gazette de VAllemagne du Nord , journal
deM. de Bismark, a une singulibre façon
d'expliquer le mouvement insurrectionnel de
Roumanie.
S'il est vrai, dit-elle, que des observations
ont été présentées, les gouvernements rou
main et serbe pourraient faire valoir cette
circonstance, que l'existence des menées ré
volutionnaires n'est pas suffisamment éta
blie.
En ce qui concerne spécialement la Rou
manie, les bruits d'invasion de bandes ar
mées en Bulgarie paraissent être répandus
par des agents du prince Couza, désireux de
provoquer un conflit entre la Porte et le
prineeCharles, et espérant rentrer au pouvoir
à la faveur de ce conflit.
La Gazette de l'Allemagne du Nord ne nous
dit pas comment il se fait que le prince Couza
ait perdu le pouvoir, s'il disposait à ce point
de l'opinion.
On n'a pas assez remarqué l'importance
politique du mariage annoncé entre la fille
du prince Stourdza et un fils du prince Qorts]
Voici les dernières nouvelles de l'af
faire Guéroult-Havin-Kervéguen :
La Revue des Deux-Mondes n'a pas
parlé.
Ni l'Avenir national.
Ni Y Opinion nationale.
Mais après avoir publié l'article du
Pays , M. Emile de Girardin dit dans la
Liberté :
De la part de la Liberté, ci-dessus nommée,
sommation de publier tout, et engagement
formel de ne prendre qui que ce soit à'par-
tie.
La même sommation, nous n'en doutons
pas, ne se fera point attendre delà part des
autresjournaux nommés : le Siècle, Y Opinion
nationale , le Journal des Débats, l'Avenir na
tional et la Revue des Deux-Mondes. En toutes
choses le juste milieu est ce qu'il y a de pis,
l'expérience l'atteste ! Ou il faut mépriser la
diffamation et la calomnie, ou, si l'on se me
sure avec elles, il faut les écraser. Puisque le
Siècle et Y Opinion nationale ont cammencé le
combat, ils ne peuvent plus l'arrêter qu'a
près avoir mis la diffamation et la calomnie
dans l'impuissance de relever la tête.
Mépris souverain ou guerre à outrance 1
D'autre part, on lit ce matin dans le
Journal des Débats k lettre suivante de
son directeur, M. Bertin :
A M. le directeur du journal le Pays.
Monsieur,
Dans un article inséré le 28 février en tête
de votre journal, article dont le but et l'in
tention son évidemment diffamatoires, vous
affirmez que vous avez entre les mains des '
pièces qui seraient de nature à porter attein
te à l'honneur du journal dont je suis le di
recteur, et vous ajoutez que vous publierez
ces pièces, si nous nous engageons à ne pas
vous attaquer en diffamation, comme la loi
nous en donne le droit, pour le fait seul de
celte publication.
Il va sans dire qu'il nous est impossible
de prendre un pareil engagement sans con-
■: ' ""'"Ftorenee, '29 févrior.- "
lias lettres de Rome disent quo les généraux
italiens commandant les circonscriptions mili
taires limitrophes delà frontière pontificale de
mandent le rétablissement de la convention of
ficieuse de 1867, entra les autorités militairea
italiennes et pontificales, en vue d'arriver à une
plus prompte répressio'i du brigandage. Cette
convention autorisait un détachement à passer
d'un territoire sur un autre jusqu'à une limite
déterminée, sous certaines réserves, pour attein
dre les brigands. L'autorité pontificale ne paraît
pas disposée à consentir au renouvellement de
cette convention.
En vertu d'une ordonnance du ministre dea
armes, la légion d'Antibes et le bataillon da'
chasseurs étrangers doivent être convertis ini
cessamment l'une et l'autre en En régiment de
deux bataillons. On ajoute que la légion perd
son caractère primitit', et que déjà un dixième
de 1 effectif n est pas français.
Les volontaires offerts par la-Hongrie ne se
ront pas acceptés comme corps national, mais ils
seront fondus dans l'armée pontificale.
Florence, 29 février, soir.
Le rapport de la commission de la Chambre
sur le projet d 'impôt de la mouture, vient d'ô-
tre publié. Le projet de la commission contient
30 articles. L'impôt serait pour le froment et le
riz, de 2 fr. par quintal des produits obtenus,
et de 1 fr. pour les autres grains, légumes secs
ou châtaignes. Sur les produits similaires pro
venant de l'étranger, l'impôt serait le môme,
en sus des droits de douane. En cas d'exporta
tion à 1 étranger, 1 impôt serait restitué avec
une retenue de 10 0[0.
L article 28 porte que la présente loi serait
mise en vigueur le 1" janvier 1869, et qu'à la
même dite, les dispositions de l'article 5 du dé
cret de juin 1886 seraient appliquées aux rentes
provenant des titres de la dette publique. Ainsi
on percevrait l'impôt sur la richesse mobilière
moyennant une retenue au moment du paiement
des intérêts effectué par le Trésor à l'intérieur
et à l'étranger.
,,, . Berlin, 29 février.
Aujourd hui a eu lieu la clôture du Parlement
prussien.
Le roi a prononcé à cette occasion le discours
suivant :
« Illustres, nobles et honorés messieurs
des deux Chambres du Parlement,
« La session parlementaire qui s 'achève au
jourd'hui a été féconde en problèmes impor
tants. Comme moi vous serez satisfaits de voir
que ces problèmes ont été résolus ou sont à U
veille d8 l'être grâce, à l'accord qui règne sur les
points essentiels entre mon gouvernement et la
représentation du pays.
« Je vous remercie de l'empressement avec le- -
quel les deux Chambres du parlement ont voté
1 augmentation de liste civile que j'avais deman
dée dans le but de maintenir la dignité de la
couronne. Le vote du budget et celui des autres
lois financières auxquelles vous avez donné vo
tre adhésion ont fourni à mon gouvernement '
toutes les ressources nécessaires pour l'adminis
tration de la monarchie agrandie, et pour la sa
tisfaction di?s vœux légitimes et des besoins des
provinces récemment annexées.
« Mon gouvernement s'imposera le devoir
d employer ces ressources avec économie et cir
conspection.
« Les mesures qui ont été prises avec votre
consentement pour soulager la misère dans la
Prusse orientale, jointes aux ressources de la
bienfaisance publiqne, qui affluent de toutes
parts, et la sollicitude éprouvée des autorités suf
firont, j'en ai la ferme confiance, pour écarter
do cette province cruellement frappée, les dan-
gars les plus immédiats. Les mesuras ultérieu
res, qui seront prises de concert avec vous, con
tribueront à faire entrer de plus en plus ces pro
vinces dans l'ensemble des relations qui relient
entre elles toutes les parties de la monarchie et
à hâter le développement de leur prospérité,
_ a Vous avez déjà, voté toute une série de pra-
jets de loi importants, dont les uns concernent
1 intérêt général du pays et d'autres l'intérêt par-
tieuher des provinces. "
« En ce qui touche le développement des in
stitutions administratives qui a été le but da
mes efforts, cette questiou n'a pu, dans le cou
rant de cette session, être l'objet que de discus
sions provisoires.
« Les opinions et le3 vœux qui ont été mani
festés sur ce sujet, seront l'objet d'un examen
approfondi dans les travaux législatifs prélimi
naires qui se poursuivent actuellement; En va-
tant le tonds provincial hanovrien, vous n'aYez
pas seulement approuvé l'esprit d 'équité et de
bienveitlancQ dont mes résolutions étaient ani
mées via à-vis des nouvelles provinces, mais en
même temps, vous avez abordé de fait le terrain -
sur lequel, d après les intentions de mon gou
vernement, doivent mûrir pour les autres pro
vinces les fruits féconds de l'autonomie.
« Je reconnais avec satisfaction que vous avez
adhéré aux vues et aux considérations politi
ques dont s'est inspiré mon gouvernement, en
concluant les traités d'indemnité avee les anciena
souverains de Hanovre et de Nassau. De cette
façon, vous avez contribué vous-même à donner
un fondement solide à la nouvelle situation et
à en^ assurer le développement calme et paci-
« Dans ses relations extérieures, uon gotiver-
neinent s est appliqué sans relâche à faire valoir
son influence dans 1 intérêt du maintien et de la
consolidation de la paix européenne, et ie puis
proclamer avec satisfaction que ces efforts, par
suite du concours amical et bienveillant deB
gouvernements étrangers, portent en eux la ga-
rai^e du succès. Je puis donc exprimer la con*
viction que la* confiance générale, qui est assise
désormais sur des bases solides, contribuera au
développement des biens moraux et matériels
et de la prospérité générale en Europe, »
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