Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1868-02-27
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 février 1868 27 février 1868
Description : 1868/02/27 (Numéro 312). 1868/02/27 (Numéro 312).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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PARIS
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81i mois. 21
Trois moto...• g 1*
ÏLe numéro : 15 centime»
N» 312. — Edition quotidienne
Jeudi Sî> Février ISO®
Paris, 10, rue des Saints-Pères
Oa a'abonaa à Home, au bureau de la Ctviltà cattolica
. vis del G* sa, 6)
BÉPARTg««HTg
Un an.,., 60 fi
Six mois,... S»
Trois mois.,............. '.8
ÉâltSen •eml-qaetldtaSMe
Dn an, 36 fr.— Six mbis, 19 fr. —Trois mois, {S
CVnitirs na rèpoûd p&s des minuscrits qui lai birn i<\f hii-.è
il £b.iiSBlIGi, CIHF k C l °, plaça i« !s, louris
ïï'ranoo
PARIS, 26 FÉVRIER 1868
BT j XIjKTIN
La question irlandaise est posSe à ïa Cham
bre des lords. Lord Clanricarde a proposé
diverses réformes pour améliorer la situation
des fermiers vis-à-vis des propriétaires, et le
gouvernement a ^déclaré qu'il ne s'opposerait
pas à ces réformes. Il_ est.vrai nement a refusé de faire connaître ses inten
tions sur la question posée par lord Russell
et lord Grey à propos de l'Eglise d'Irlande;
mais ce silence n'aura qu'un temps : il faudra
bien que les membres du gouvernement se
déclarent. D 'ailleurs, il y a lieu de croire que
le nouveau cabinet qui va être formé par
suite de la rétraite maintenant officielle de
lord Derby, sera favorable aux réclamations
que forme l'Irlande au nom de la justice.
Nous suivrons de près tous lés détails de ce
débat, que nous pouvons appeler un procès
en revendication de natonalité.
Nous avons dit hier que le budget de 1868
en Italie se solderait par 300 millions de dé
ficit. Ce n'est point une exagération, quoique
le chiffre accusé par les rapports officiels ne
soit que de 218 millions. Il faut y ajouter èn
effet 40 millions environ pour les supplé
ments d'intérêts sur les bons du'trésor; 20
millions pour effectuer les payements en or- à
l'étranger; 36 millions à rembourser pour les
opérations sur le patrimoine ecclésiastique et
10 millions pour garanties et arriérés dus à
la société du canal Cavour et pour la con-:
sommation des fonds existant dans les maga
sins de l'administration de la guerre.'Total :
106 millions à ajouter à : 218. A ce compte, la
Restauration de l'unité italienne finira par
lasser lès "prêteurs, et nous répétons qae ce
résultat ne peut plus longtemps se faire at
tendre.
Cependant, le mouvement augmente en
Sicile. Que sert-il au ministère de l'avoir
nié, à présent qu'il lui faut envoyer des ren
forts considérables de troupes, et qu'on songe
à bloquer Palerme, Messine et Girgenti. S'il
veut vivre, ilfaudra bien que le gouverne
ment de' Victor-Emmanuel revienne de lui-
même à ce traité de Zurich, qui aurait épar
gné bien des malheurs, s'il avait été loyale
ment exécuté par le Piémont ou fermement
maintenu par la France.
La question d'Orient s'embrouille chaque
jour davantage par l'entrecroisement des
bruits contradictoires qui viennent de Bel
grade, de Russie et de Coristantinople: Les
informations très précises sur lesquelles
nous sommes revenus-plusieurs fois, ne per
mettent pas de douter qu 'il n'y ait une in
surrection serbe fomentée par la Russie. Ce
pendant, dît la Correspondance du Nord-Est,
l'opinion publique à Constantinople est tenue
dans une sorte de perplexité permanente par
deux courants de nouvelles entièrement con
tradictoires.
D'un côté, on reçoit à' chaque instant de
nouveaux témoignages annonçant la forma
tion sur le Danube de bandes insurrection
nelles. Ce sont"des lettres venant des localités
mêmes où ces corps s'organisent ; elles sem
blent écrites de ûisuy elles-signalent avec dé
tail' las éléments dont les bandes se recrutent ;
elles nous les montrent composées principa
lement de volontaires serbes et- de soldats
russes en congé illimité; aucun doute'ne pa-
ralt possible. _
D'un autre côté, cependant, on continue, a
Bucharest et' à Belgrade, de nier ce» iaLta,
■et ces démentis sont soigneusement enregis-
.^ r( 5o pn r les journaux russes et prussiens. Le
couvernement ttfrc parait être à cet égard
dans la même situation quu te public Fu d
Pacha envoie constamment au gouvernement
roumain des télégramme pour lui exposer
'"&• plaintes: U indique les endroits oh se font
les oréparatifs qu'il dénonce, et chaque toi»
on foi répond qu'on n'a rien vu et qu'il s'a
larme en vain. Il'est impossible que cette
situation se prolonge.
La guerre contre la religion continue en
Autriche, oîi la commiàsioii confessionnelle
H p la Chambre des seigneurs a adopté'là loi
concernant le mariage civil', dans les termes
du nroiet voté parla Chambre des députes. On
sait que la principale disposition de ce pro-
îpt porte introduction du mariage civil. Dans
cette situation, on peut affirmer que les né
gociations, de M. Crive h n'ont aucune chance
l 'aboutir, et il n'y a rien d'étonnant dans a
•dépêche de Marseille, qui annonce que le
Pape a différé de recevoir en audience olti-
.cielle l'ambassadeur d'Autriche.
La dépêche ajoute que Pie IX aurait éga
lement refusé de recevoir le représentant de
la Russie, à moins que les ukases de persé
cution contre les catholiques ne tussent reti
rés et que les Evêques exilés ne fussent rap-
^ n'autt'e part, on lit dans le Moniteur :
Le Saiili-Père a, selon l'usage, -reçu les
r^dioateurs du carême ; "avant de ' les bénir,
Sainteté a prononcé une courte allocution
toute religieuse» mais où elle a de nouveau
iaonelf que c'était à là fidélité de ' ses sujets
etausecours de la France que les Etats pon
tificaux étaient redevables du calme dont ils
iouissent en ce moment.
A uguste R oussel.
A MOySIEBR LE RÉDACTEUR EN CHEF DE fOflfWf».
Glarënsac, en visite pastorale,
le 23 février 1868.
Je -vous remercie, mon cher monsieur
Veuïîlot, (le la vigueur avec laquelle
vous avez traité le problématique '^bé
V F r au cois. Les soi -disant aboes de la
Patrie valent les théologiens pseudony
mes de l'Etendard. Chaque fois qu avec
W oeatï de brebis et leurs dents de
SïS"ces faax 'prophètes sortent des
taillis du jourlialisme officieux pour se
ieter dans la poléttïique religieuse, c est
pour faire A vraie doctrine' les plus
cruelles blessure®- ^ . n , lU f A
Vnns vous ran"®®^ 2 &a doute la ta
meus" lettre d'OT
je mat»»' de 1 Empire
ficheedun bj>ut a U Momteur des
dans limmrt l'honn d ameher
communes. Elle eut 1 h 0I "> . ,
dans mon diocèse la destitua
tains maires qui refusèrent ,, 1\
carder. C'était l'œuvre de J an des
agneaux de la Patrie, qui, ce 30^-la, peu
content de bêler, essaya de ru{p-
1$ Pasteur universel du tro 5K'
vient de trouver un digne frere «uns
l'auteur du compte rendu que vous avez
si ^nergiquement fla&eïi*'T?£®.. ... .
bien fait de lui arracher son masque et
a toison, pour la gloire du cierge d
Paris et la consolation générale du cler
gé de France.
Les conclusions attribuées au véné
rable modérateur de la conférence par
les renseignements que reproduit votre
.riftrniar artide, s'éloignent moins d©
l'exactitude et de la précision théologi
ques que celles dont le compte rendu
lui prêtait le fâcheux honneur. J'ai
pourtant peine à croire que le texte qui
vous a été fourni traduise sa pensée
avec une justesse complète, parce que
j'y trouve deux propositions, sinon
fausses, au moins profondément con
testables.
1° Le n° 2 paraît supposer que l'E
glise n'a plusieurs fois condamné que la
liberté absolue et sans limites des cultes et
de la presse ; c'est aussi celle-là seule
ment qu'aurait frappée l'Encyclique du
8 décembre 1864. Je crois cette suppo
sition mal fondée. Pie VIL Grégoire XVI
et Pie IX ont flétri cette double liberté
légale, non pas au point de vue de
la limite, mais dans son principe mê
me. Ils ont reconnu sans doute qu'elle
pouvait être tolérée comme une né
cessité douloureuse, mais inévitable,
des temps modernes, dans un cer
tain nombre 4'Etats; ils ont même
permis aux catholiques de prêter ser
ment de fidélité à diverses constitu
tions qui la promettent ou la consa
crent. Il y a plus, pour certaines Egli
ses opprimées, celle de Pologne, par
exemple, ils ont pu réclamer la liberté
des cultes comme un progrès relatif.
Mais sur l'essence même et le fond de
la liberté des cultes et de leur égalité de
vant la loi, jamais les Papes n'ont mon
tré ni tergiversation ni divergence. Illi
mitée ou restreinte, jamais, comme doc
teurs, ils ne l'ont déclaré substantielle
ment légitime, bien au contraire.
Comme princes, ils l'ont tolérée plus
que tant d'autres gouvernements qui la
proclament en théorie ; mais ils se sont
toujours abstenus de l'inscrire et de la
glorifier dans leurs lois. Ils ont imité la
conduite de la Providence, qui supporte^
mais désapprouve l'existence et la liberté
du mal dans le monde.
Quant à la liberté de la presse, ils ont
été peut-être plus sévères encore. Voilà
ma première observation.
2° Dans le n° 4; on lit: «Quelles sont
les limites dans lesquelles doit être res
treinte ou jusqu'où faut-il porter la to
lérance ? C'est là une question dont la
solution dépend... de données diverses
dont l'appréciation, n'est pas du ressort
de la théologie et appartient plutôt à la
politique. »
Il me semble que c'est aller bien
loin. Si tels et tels gouvernements
croient pouvoir porter la tolérance vis-
à-vis de religions fausses jusqu'à bles
ser pour elles les droits de l'Eglise, jus
qu'à gênér l'exercice de quelques-unes
de ses saintes; libertés, leur suffira-t-il
pour s'excuser de dire que la question
n'est pas du ressort de la théologie, mais
qu'elle appartient plutôt à la politique?
Est-ce qu'un Concile général sanction
nerait cette réponse ? Voilà ma seconde
ebservation.
Pie IX a dit deux paroles que les ca
tholiques ne sauraient trop méditer :
« Le monde est perdu dans les ténè
bres ; j'ai publié le Syllabus pour qu'il
lui serve de phare et le remette sur la
route de la vérité; » Tel est le premier
mot du grand Pontife, prononcé par lui
dans la chapelle Pauline. Le secondée-
garde aussi le Syllabus, et le voici:
« Quand le Pape parle dans un acte so
lennel, c'est pour être pris à la lettre ;
ce qù'il a dit, il a voulu le dire. » Il se
rait bien à souhaiter que ces grandes
paroles servissent de règle-à tous les
enfants de l'Eglise, et leur apprissent à
confondre leurs esprits dans un senti
ment dé soumission simple, courageuse
et sans vaines contestations, aux oracles
partis du Vatican.
On verrait alors disparaître entre
nous jusqu'aux dernières traces de di
vergences et de malentendus. Et cette
unanimité nous donnerait à son tour
une énorme puissance pour combattre
les erreurs dont le rationalisme a com
me enivré là société moderne. *
Agréez, cher et infatigable lutteur,
l'assurance de mon plus sincère dévoue
ment.
f Henri,
Evêque de Nîmes.
Les municipalités ont prêté à l'établis
sement des cours Duruy un concours
plus ou moins efficace,selon les circons
tances. Quelqiies-unes ont été passives,^
et, sans formuler d'opposition, ont laissé
prendre plutôt qu'elles n'ont accordé le
patronage extérieur qu'on leur deman
dait. Les autres,au contraire, ont répon
du franchement et cordialement à l'ini
tiative ministérielle.
Nous avonscitéM. le maire de Soissons
qui a saisi 1 et relevé la différence qui
■existe entre les études de la famille et l'é
tude des personnes,et qui a pris estte dis
tinction poiir prétexte de l'établissement
des cours dont nous n'avons cependant
pas enc&re appris l'inauguration à
Soissons. Plusieurs de nos édiles ont
même ajouté -quelque effectif à leurs
bonnes paroles et obtenu des conseillers
municipaux une coopération financière
à cette entreprise qui ne devait rien coû
ter au pays. M. le maire dé Saint-Etien
ne a établi le principe de la gratuité ab
solue, et tous les frais de l'enseignement
secondaire des filles à Saint-Etienne se
ront à la charge' de la caisse munici
pale. Toutes les communes n'ont pas
l'abondance de richesses où nage celle
dé saint Etienne'; toutefois l'exemple est
suivi... de loin.
A Marseille, lé conseil, sur la propo
sition du maire, a voté la création de dix
bourses municipales de 120 fr. chacune.
C'est une subvention annuelle de 1,200
francs aceordée aux cours secondaires
des filles. Ils en ont besoin. L 'insuccès
annoncé parle Progrès de Lyon se con
state et se maintient. Le nombre des
•élèves inscrites est de soixante, disent
les calculs les plus favorables : on n'y
compte pas d'autres catholiques que des
filles de fonctionnaires et d'universitai
res. Il y a tout lieu de croire que les
bourses qu'on vient de voter sont des
tinées à récompenser l'obéissance, et
qu'elles n'augmenteront pas le chétif
auditoire des professeurs.
La création de ces bourses a eu d'ail
leurs un caractère assez singulier. Le
maire en a fait la motion à l'improviste,
à la fin d'une des séances du conseil,
lorsque le nombre des conseillers, dit-
on, était à peine suffisant pour validér
une décision. En consentant à la propo
ser et en prenant tous les moyens de la
faire réussir, il n'a pas cependant voulu
la soutenir de sa voix. Il s'est abstenu.
Les bourses ont été créées par douze
votes sur vingt-deux membres présents
à la délibération. Les conseillers indé
pendants ont, dit la Gazette du Midi,
prêté la main en cette circonstance à
l'utopie ministérielle. L'opposition don
ne partout ces preuves de sympathie à
M. Duruy. Dans leur empressement à
seconder le grand'maître, les conseil
lers «indépendants» de Marseille, ont
tout à fait perdu de vue les protestations
qu'ils font toutes les fois que le maire
n'annonce pas d'avance au conseil les
sujets importants mis à l'ordre, du jour.
A leur. tour, les conseillers absents ont
manifesté leur surprise,et cette décision
préoccupe, à. Marseille, l'esprit public,
peu favorable d'ailleurs, ainsi que le
constatent les résultats à]l'initiative de
M. le grand maître.
Toulon veut rivaliser avec Marseille.
M. le maire y a annoncé la bonne nou
velle à la séance d'inauguration du nou
veau conseil municipal, en exprimant
toutes ses sympathies personnelles pour
M. le ministre de l'instruction publique.
Il a indiqué le lieu où se feront les cours, ;
et a désigné le musée de la ville. Un
journal remarque l'excellence de ce
choix. Les reproductions de la sculpture
antique abondent de toutes parts dans
les salles du musée,, et en contemplant
les types de la beauté des formes hu
maines, les jeunes filles se prémuni
ront contre la pensée que ces chefs-
d'œuvre aient jamais eu pour créateurs
et pour modèles les descendants du sin
ge, cette première et grossière ébauche
de l'homme, où M. Duruy assure que la
nature s'est longtemps essayée avant de
former le roi de la création. La morale
et la logique arrivent ainsi par tous les
chemins.
Pour les faire pénétrer dans les mas
ses, un membre du -conseil municipal a
proposé, l'admission gratuite aux nou
veaux cours de toutes les jeunes filles
pauvres qui en feraient la demande. Si
ces demandes étaient nombreuses, on
ne se dissimule pas qu'elles oblige
raient le conseil municipal à voter une
subvention. Cela donne à réfléchir, et la
proposition a été réservée.
Marignane, petite ville de trois mille
âmes du département du Var, possède
un maire encore plus duruyiste que ce
lui de Toulon. Les journaux demandent
compte à M. le. maire de Marignane,
qui ne répond pas, du langage trop
semblable à celui de YOpinion nationale
et du Siècle, qu'il aurait tenu, dit-on,
dans le sein du conseil muMcipal sur
les libres penseuses, à propos de. l'ensei
gnement des filles. Nos renseignements
ne;disent.pas s'il était, question.de l'en
seignement secondaire inauguré par
M. Duruy. Puisqu'ils sont florissants à
Clamecy,grâce àMme Germenot et à un
apothicaire, pourquoi les cours secon
daires^ ne s'épanouiraient-ils pas à Ma
rignane ? Nous ne=le prétendons pas tou-
tefois.Sinous le savions, nouale,dirions.
Nous ne voulons ni . dissimuler, ni ra
baisser les succès de M. le : grand
maître.
A Toulouse, il n'a pas brillé. On avait
annoncé l'ouverture des cours ; elle n'a
pas eu lieu faute d'élèves. On avait bien
prétendu en avoir quelques-unes, et on
a dit qu'au jour fixé les étudiants s'é
taient rendus aux alentours de la salle
pour saluer leurs sœurs « les étudian
tes. » Le Charivari s'est scandalisé. En
vérité, il est bien collet-monté ! et pour
quoi les, jeunes gens ne montreraient-
ils pas quelque empressement à voir
celles qui témoignent tant de bonne
volonté pour apprendre à porter avec
eux le poids de la vie? En tout cas, les
cours ne sont, pas ouverts à Toulouse.
Ils ne le sont pas d avantage à Çiermont,
malgré un avis de M, le maire, en date
du 24 décembre, qui donnait à savoir
aux mères de famille et aux maîtresses
destitutions qu'il s'était entendu avec
les professeurs des facultés pour ouvrir
les cours des demoiselles du 10 au 15
janvier. M. le maire et MM. les profes
seurs en ont été jusqu'ici pour leurs of
fres.
Cependant, à la veille du jour fixé, le
14 janvier, un anonyme, dans le Moni
teur du: Puy-de-Dôme , multiplait, en
deux colonnes, ses efforts pour faire ap
précier de ses concitoyens «les nobles
« pensées d'un ministre dont l'unique
« ambition est de doter la France d'in-
« stitutions utiles. » Get enthousiaste
se dit catholique et reconnaissant. Il peut
bien aussi se dire heureux. « J'ai passé,
« assure-t-il, dix ans de ma vie dans un
« lycée, et je . n'y ai jamais entendu
« produire que des doctrines saines et
« religieuses. »
Beaucoup pourraient envier son bon
heur. Néanmoins, l'anonyme du Mo
niteur du Puy-de-Dôme, nourri dans l'U
niversité, tout en montrait son bon
cœur, témoigne d'une confusion d'idées
qui déprécie beaucoup le certificat favo
rable qu'il donne à ses maîtres. Il ne
voit aucune différence entre les cours
que veuffori-der M. Duruy et l'enseigne
ment scientifique qu 'un père catholique
et savant pourrait donner à ses filles
dans l'intérieur de sa maison. Comme
« aucun membre du clergé n'a jamais
blâmé » un père « d'employer ses loi
sirs et sa science à faire de ses filles
des femmes sérieuses et distinguées, » il
suppose que « les embarras que ren
contre l'établissement des cours Duruy
seront rares, » que « l'expérience et le
temps en auront bientôt triomphé, » et
que, « dans quelques années, on saura
gré aux hommes courageux qui auront
prêté leur concours à la fondation d'une
œuvre.aussi éminemment utile. »
C'est de la sorte qu'on raisonne quand
on a passé dix ans dans les lycées uni
versitaires sans y perdre la foi et sans y
avoir d'ailleurs jamais entendu que des
doctrines saines et religieuses. Cela ne
prouve-t-il pas combien sont incohé
rentes, confuses et obscures les plus
saines et les plus religieuses lumières
que répand l'Université? et aurait-on
pu jamais imaginer l'absence totale de
raison et de raisonnement où elle ré
duit ses nourrissons les plus sages et les
plus pieux?
Ce serait faire injure à nos lecteurs
de chercher à leur démontrer la péti
tion de ^principes de ce bon Auver
gnat. La reconnaissance envers l'Uni
versité empêche Ge catholique de dé
mêler les fondements naturels et divins
de la puissance paternelle qui puise son
droit d'enseigner tout à la fois dans
l'ordre surnaturel de la création et dans
la vertu d'un sacrement; et il confond
ces sources sublimes, d'où découlent
pour tous les pères des devoirs si grands
et si impérieux, avec « les nobles pen
sées » et « l'œuvre éminemment utile »
de M. Duruy.
A Beauvais, les cours ont été ouverts
solennellement, le 29 janvier, par M. le
maire de la ville, en présence, nous
disent nos correspondances, de neuf
élèves : deux catholiques, filles d'uni
versitaire ou de petit employé, et sept
juives et protestantes. M. le maire a fait
un discours.Ce magistrat était «entouré
du président du tribunal civil, de l'ins
pecteur d'Académie, des membres du
conseil municipal, du bureau d'admi
nistration et des professeur du collège.»
Sa harangue néanmoins est de telle
nature que, dans ce temps où l'on re
proche à la presse ce qu'on appelle son
immixtion dans la vie privée, nous au
rions hésité à en parler. Mais cette ha
rangue, composée avec art, n'a pas été
seulement prononcée à l'hôtel de^ville
de Beauvais, elle a été communiquée au
Journal de l'Oise, qui la publie intégra
lement, en remarquant que «tous les
sujets, même les plus délicats, sont l'oc
casion d'un nouveau triomphe pour
l'honorable maire. »
M. Bellon, maire de Beauvais, a
donc expliqué à l'hôtel de ville et dans
le Journal de l'Oise, ses raisons de ne pas
s'arrêter à la crainte de déplaire, d'abord
pour promettre, ensuite pour donner
son concours et celui du conseil muni
cipal aux cours Duruy, malgré d'ailleurs
« sa déférence et son respect » pour
« les sources d'où sont parties les objec
tions. »
M. Bellon, qui rappelle qu'il a été au
trefois député, ne craint pas de déclarer
à ses jeunes auditrices que les Evêques
sont ces sources d'objections qu'il res
pecte et qui ne l'arrêtent pas. Il désigne
même dans un compliment « la voix
bien respectable et bien autorisée » de
Mgr l'Evêque de Beauvais, et se justifie
galamment de ne pas conformer sa con
duite aux sentiments du vénérable pré-
lat.
Il apporte trois raisons : la première
est empruntée aux circulaires de M. Du
ruy ; c'est l'exemple des pays protes
tants de la Suisse et du nord de l'Alle
magne; c'est, la raison raisonnable et
judicieuse. Les deux autres sont de sen
timent.
L'une est la reconnaissance person
nelle que M. Bellon porte à M. Durùy.
L'autre est le respect que M. Bellon
porte à la mémoire de feu Mme Bellon.
L'argument protestant du pays d'Al
lemagne fait toujours singulière figure
en pays catholique : la reconnaissance
envers M. Duruy est un lieu-commun fort
en vogue parmi les dépendants du minis
tère de l'instruction publique en quête
de supplément de traitement : mais
l'emploi de ce moyen oratoire est, de
puis le règne de M. Duruy, devenu si fré
quent qu'on doute qu'il puisse avoir
quelque efficacité. Quant à Mme Bellon,
on ne peut trouver que fort singulière
cette évocation de ses - vertus et de ses
mérites. Dieu nous garde de médire
de ce « conseiller fidèle et sagaee »_de
toute la vie de M. Bellon, de son « in
telligence vive, » ,de son « instruction
variée et abondante, » du « charme de
son commerce intellectuel, de sa bonté
d'âme inépuisable, de sa piété éclairée
et ardente »! Nous croyons très volon
tiers au succès que cette « mère incom
parable » "a obtenu, en « marquant pro
fondément son empreinte sur l'âme et
l'esprit du fils qu'elle a donné »à^M. Bel
lon. Tous ces détails pourraient être édi
fiants s'ils n'étaient produits en public
par M. Balcon. N'étaient-ils pas bien dé
licats à débiter à l'hôtel de ville de Beau
vais?
Dans les colonnes d'un journal, ils
sont tout à fait malséants et malson
nants. Une telle exhibition de la vie
privée, pour être fort honorable, est en
core extrêmement ridicule, et le tout est
p©ur arriver à faire conclure à tout lec
teur, à tout auditeur judicieux* que
Mme Bellon avec toutes ses vertus et ses
mérites, manquait assurément de lu
mières, si, comme son mari le prétend,
cette dame, dans son amour de l'ins
truction, ■enatofassait d'une admiration
et poursuivait-d^une" reconnitissancs^
commune et inégale lès cours de l'abbé
Gautier, et « surtout ceux de M. Lévi. »
M. l'abbé Gautier était un bon prêtre,
qui a souffert durant l'émigration, qui
s'est voué à l'instruction des enfants, et
qui est digne de toute considération
aux yeux de3 catholiques. Il ne peut
en être de même de M. Lévi-Alvarès,
israélite sans conviction et sans prin
cipes dans son enseignement, dont les
travaux, ainsi que son fils et succes
seur en revendique l'honneur, ont
préludé, à l'œuvre de M. Duruy, ont tracé
la voie où vient d'entrer l'Université et
lui ont préparé en dehors de tout dogme
religieux, le monopole de l'enseigne
ment des filles où elle vise.
En poussant aux cours de M. Lévi ses
sœurs, ses nièces, les filles de ses a-
mies, Mme Bellon n'a pas fait preuve de
cette tendresse jalouse et respectueuse
que l'Eglise professe et veut que ses en
fants gardent pour toutes les âmes ra
chetées et baptisées.
Le mari de Mme Ballon serait donc
prudent sur ne la donnant pas pour
modèle sur ce point. La foi est le bien
suprême des esprits, et le suecès que
M. Bellon se félicite que Mme Bellon ait
obtenu, « sur l'âme et l'esprit de son
fils », ne prouve pas que les âmes des
jeunes personnes qu'elle a envoyées à
des leçons dont la religion était au
moins absente, n'aient pas été au moins
fort exposées.
Quoi qu'il en soit, Beauvais est la
trentième ville où les cours-Duruy sont
en exercice : et il faut désormais ajouter
neuf étudiantes au chiffre total de celles
que l'Université enseigne présentement.
L éon A ubinbau.
Nos lettres de Florence sont du 22 fé
vrier:
La Chambre vient de voter le budget
de 1868, après quoi les honorables dé
putés ont pris leurs vacances, qui dure
ront jusqu'au 2 du mois de mars. On
s'est arrangé de façon que le déficit ne
figure que pour une somme de 218 mil-'
lions 77,427 fr. 20 cent. Ce chiffre est
déjà assez rond, mais il est loin de re-;'
présenter le déficit réel de cette année,
ainsi que l 'Opinione elle-même l'avoue.
Il faut y ajouter les intérêts garantis à
la société des canaux Cavour, l'indem
nité à l'Autriche et plusieurs autres dé
penses dont on n'a pas tenu compte.
L 'Opinione dit bien qu'il faudra enco
re ajouter ail déficit quelques dizaines
de millions, prix de l'or que le gouver
nement doit expédier à l'étranger pour
servir les coupons de la rente. Cette
feuille, organe tout à la fois du minis
tère et de la Bourse, est tenue de parler
de la sorte pour ne pas compromettre
le crédit de l'Etat. Mais tout le monde
prévoit que désormais, soit à Londres,
soit à Paris, les coupons de la rente ita
lienne ne seront payés qu'en billets de
la banque nationale, qui est, selon l'ho
norable député Ferrarîs, la monnaie lé
gale de l'Italie. Les porteurs de la rente
italienne en France pourront se conso
ler de la perte de 20 ou de 30 pour cent
qu'il devront subir pour échanger leurs
billets contre de l'or, en pensant que les
créanciers de l'empire mexicain ne sont
pas en des meilleures conditions.
S'il est vrai que c'est la bonne poli
tique qui fait les bonnes finances, la
Bourse de Paris devra s'estimer très
heureuse de ne perdre que le quart sur
les sommes qu'elle a prêtées au gouver
nement italien; car, ici, la politique ne
change pas depuis longtemps, et c'est la
pire qu'on puisse imaginer.
On dit que les négociations entre les
cabinets des Tuileries et de palazzo Vec-
chio, tant de fois rompues et tant de fois
reprises, se trouvent maintenant en bon
chemin. On soutient aujourd'hui que
M. Nigra vient d'envoyer àM. Menabrea
l'invitation d'expédier sans retard M. de
La Marmora à Paris, pour donner la der
nière main à une nouvelle convention.
Les bases de ces prétendues négociations
ne sont connues de personne. Le Cor-
riere Italiano du 22, sans entrer dans des
détails qu'il ignore peut-être, comme
tous ses confrères, donne à M. Mena
brea quelques avertissements qui méri
tent d'être reproduits.
« Le gouvernement italien, dit la feuille
officieuse, ne peut que désirer vivement que
l'Italie soit débarrassée des derniers vestiges
de l'occupation étrangère. Cependant le bé
néfice serait trop petit si l'étranger, en nous
quittant, emportait avec lui la clef de notre
maison et pouvait y rentrer quand bon lui
semblerait. Dans le cas présent, une conven
tion serait une clef qu'on pourrait appeler
un passepartout, parce que tout pourrait
donner prétexte à la France de réexpédier
ses troupes dans les Etats romains.
« L'Italie, en acceptant l'obligation de ne
pas envahir ou de ne pas laisser envahir par
des forces sorties de notre territoire, les Etats
de l'Eglise, promettrait ce qu'il lui sera
toujours impossible de tenir , ainsi qu'une
douloureuse expérience vient de le démon
trer. Elle se mettrait au risque de paraître
encore une fois incapable de tenir ses pro
messes ; elle s'exposerait encore une fois à la
honte d'une nouvelle occupation française, à
moins qu'elle ne voulût courir les risques
d'une grdsse guerre pour un motif qui n'en
vaut pas la peine, »
Voilà comment raisonne la sagesse
révolutionnaire, et à son point de vue'
elle n'a peut-être pas tort. Mais alors,
dira-t-on, pourquoi le cabinet des Tui
leries peut-il consentir à traiter avec des
gens qui se déclarent impuissants à te
nir les engagements? C'est là une inter
rogation, que se font également tous les
hommes sensés en Italie, et il n'est pas
aisé d'y répondre. s
Au reste, en admettant que cette con
vention. soit maintenant en discussion
entre les deux gouvernements, ce qui
n'est pas encore positivement prouvé,
il n'est pas sûr que M. Menabrea soit
appelé à l'honneur d'y apposer sa si- <
"grrature: Jamais'- administration h*a été'
plus précaire que celle de M. Menabrea;^'
on peut dire plus, on peut affirmer que^
jamais ce désordre de toutes chose
qu'on est convenu d'appeler royaume
d'Italie, n'a couru de plus graves dan
gers.
La gauche réunie, ces derniers jours,
sous la présidence de M. Rattazzi, vient
d'arrêter son programme,qui se résume
ainsi : attaquerM. Menabrea sur la ques
tion financière à la réouverture de la
Chambre, et, en cas d'un échec, présen
ter la démission en masse ; cè qui équi
vaut à dire : plonger le pays dans une
crise ministérielle ou dans une crise
parlementaire. Or, la monarchie n'est
plus en état de se tirer d'une situation
pareille. La situation politique et finan
cière du pays est tellement menaçante,
qu'elle ne laisse plus aux ministres le
temps de se reconnaître et d'aviser au
salut.
A la première crise, la monarchie
sombre ; et c'est sur quoi comptent les
républicains. Leurs préparatifs se font
en cachette, mais ils se font dans de
grandes proportions. Le mécontente
ment général rend tout possible en Ita
lie, hors le maintien de l'ordre de cho
ses actuel.
A mbroise P etit.
Nous avons des lettres de Berne, du
24 février.
On se rappelle le fameux vote du
grand conseil de Berne, dans sa séance
du 22 novembre 1867. Ce vote, enlevé
par 128 voix contre 75, conclut sommai
rement à Xincompatibilité absolue entre la
profession religieuse et les fonctions d'insti
tutrice, et par conséquent à l'expulsion
des sœurs Ursulines, des sœurs de la
Charité et des sœurs de Saint-Vincent-
de-Paul, qui, en vertu de diplômes et de
nominations régulières, se consacrent
à l'éducation des petites filles dans le
Jura bernois. Au premier abord, on ne
saurait croire à de pareilles énormités,
mais quand on réfléchit au plan d'atta
que con çu et exécuté contre la religion
catholique, dans divers pays de l'Euro
pe, on comprend comment le grand Con
seil, présidé par M. Jolissaint, l'ami in
time de Garibaldi, a pu en venir, le 22
novembre dernier, à décréter ce .qui
suit :
« Les personnes appartenant à un or-
« dre religieux ne pourront plus à l'a-
« venir être ni diplômées, ni nommées
« en qualité d'instituteurs ou d'institu-
« trices primaires. Pareillement celles
« qui sont déjà diplômées ou nommées
« en cette qualité, et qui se feront rece-
« voir membres d'une congrégation re-
« ligieuse, seront réputées renoncer à
« leurs diplômes et à leurs fonctions. »
Telle est la mesure que l'on va ériger
en loi. La Constitution prescrit, en effet,
un deuxième débat. Il aura lieu dans
quelques jours, au commencement de
mars, et selon toute probabilité, le
deuxième vote sera conforme au pre
mier.
Cependant l'Evêque de Bâle, Mgr La-
chat, a protesté, les députés catholiques,
à l'exception de trois ou quatre, le cler
gé du Jura bernois, le peuple tout entier
ont protesté et protestent contre cette
iniquité.
Neuf mille pétitionnaires des districts
de Porrentruy.Delémont,Franches-Mon
tagnes,Moutier et Laufon, sollicitent au
près de l'autorité souveraine lé main
tien des religieuses comme institu
trices.
Ces neuf mille citoyens, sans distinc
tion de partis et d'opinions, qui s'adres
sent à l'autorité suprême du pays, ?/&-
ront-ils entendus? — Cela n'est pas pro
bable. Le directeur de l'éducation, M. 1©
pasteur Kummer, est notoirement in
féodé au parti qui fomente la persécu
tion. Selon lui, « l'habit religieux est en
contradiction perpétuelle avec ce qui fait
loi dans le canton de Berne. » Il reprend
l'ancien mot des proconsuls romains :
« Non licet esse vos. » Ce n'est pas parce
qu'elles sont incapables d'enseigner
que les sœurs vont être expulsées ; on
les chasse parce qu'elles sont sœurs ; on
chassera bientôt les ecclésiastiques/wzrce
qu'ils sont prêtres, c'est-à-dire affiliés à
Rome, et parce que « leur habit reli
gieux est en contradiction perpétuelle
avec ce qui fait loi dans le canton de
Berne. »
Ces attentats se consomment dans un
pays où la liberté dé conscience, l'éga
lité devant la loi, la tolérance religieuse
sontérigées en principes. On frappe dans
leur foi, dans leur conscience de catho
liques, des populations paisibles. On
foule aux pieds les pétitions, les récla
mations, les protestations. Et cela à
quelques kilomètres de la frontière fran
çaise, dans ce Jura bernois qui s'est ap
pelé ^ un jour lè département du Mont-
Terrible ! Les populations se demandent
si le gouvernement français demeurera
spectateur tranquille et indifférent d'une
pareille persécution? Elles espèrent
qu'il prendra quelque souci des droits
confessionnels des catholiques juras
siens, garantis par les traités et indi
gnement violés; elles espèrent qu'il
saura mettre un obstaole aux menées
de M. Jolissaint, le suppôt, l'ami dévoué
de Garibaldi, et elles demandent aussi
aux catholiques de France de les aider
de tout leur pouvoir, et de leur accor
der au moins le secours de leurs prières,
pour obtenir de Dieu qu'il ne permette
pas l'accomplissement d'une mesure
dont le résultat serait, pour les généra-
tions nouvelles,l'affaiblissemenïetpeut-
être la perte de la foi,
- vj ' A mbroise P etit,
'
PARIS
»& «a. m h,
81i mois. 21
Trois moto...• g 1*
ÏLe numéro : 15 centime»
N» 312. — Edition quotidienne
Jeudi Sî> Février ISO®
Paris, 10, rue des Saints-Pères
Oa a'abonaa à Home, au bureau de la Ctviltà cattolica
. vis del G* sa, 6)
BÉPARTg««HTg
Un an.,., 60 fi
Six mois,... S»
Trois mois.,............. '.8
ÉâltSen •eml-qaetldtaSMe
Dn an, 36 fr.— Six mbis, 19 fr. —Trois mois, {S
CVnitirs na rèpoûd p&s des minuscrits qui lai birn i<\f hii-.è
il £b.iiSBlIGi, CIHF k C l °, plaça i« !s, louris
ïï'ranoo
PARIS, 26 FÉVRIER 1868
BT j XIjKTIN
La question irlandaise est posSe à ïa Cham
bre des lords. Lord Clanricarde a proposé
diverses réformes pour améliorer la situation
des fermiers vis-à-vis des propriétaires, et le
gouvernement a ^déclaré qu'il ne s'opposerait
pas à ces réformes. Il_ est.vrai
tions sur la question posée par lord Russell
et lord Grey à propos de l'Eglise d'Irlande;
mais ce silence n'aura qu'un temps : il faudra
bien que les membres du gouvernement se
déclarent. D 'ailleurs, il y a lieu de croire que
le nouveau cabinet qui va être formé par
suite de la rétraite maintenant officielle de
lord Derby, sera favorable aux réclamations
que forme l'Irlande au nom de la justice.
Nous suivrons de près tous lés détails de ce
débat, que nous pouvons appeler un procès
en revendication de natonalité.
Nous avons dit hier que le budget de 1868
en Italie se solderait par 300 millions de dé
ficit. Ce n'est point une exagération, quoique
le chiffre accusé par les rapports officiels ne
soit que de 218 millions. Il faut y ajouter èn
effet 40 millions environ pour les supplé
ments d'intérêts sur les bons du'trésor; 20
millions pour effectuer les payements en or- à
l'étranger; 36 millions à rembourser pour les
opérations sur le patrimoine ecclésiastique et
10 millions pour garanties et arriérés dus à
la société du canal Cavour et pour la con-:
sommation des fonds existant dans les maga
sins de l'administration de la guerre.'Total :
106 millions à ajouter à : 218. A ce compte, la
Restauration de l'unité italienne finira par
lasser lès "prêteurs, et nous répétons qae ce
résultat ne peut plus longtemps se faire at
tendre.
Cependant, le mouvement augmente en
Sicile. Que sert-il au ministère de l'avoir
nié, à présent qu'il lui faut envoyer des ren
forts considérables de troupes, et qu'on songe
à bloquer Palerme, Messine et Girgenti. S'il
veut vivre, ilfaudra bien que le gouverne
ment de' Victor-Emmanuel revienne de lui-
même à ce traité de Zurich, qui aurait épar
gné bien des malheurs, s'il avait été loyale
ment exécuté par le Piémont ou fermement
maintenu par la France.
La question d'Orient s'embrouille chaque
jour davantage par l'entrecroisement des
bruits contradictoires qui viennent de Bel
grade, de Russie et de Coristantinople: Les
informations très précises sur lesquelles
nous sommes revenus-plusieurs fois, ne per
mettent pas de douter qu 'il n'y ait une in
surrection serbe fomentée par la Russie. Ce
pendant, dît la Correspondance du Nord-Est,
l'opinion publique à Constantinople est tenue
dans une sorte de perplexité permanente par
deux courants de nouvelles entièrement con
tradictoires.
D'un côté, on reçoit à' chaque instant de
nouveaux témoignages annonçant la forma
tion sur le Danube de bandes insurrection
nelles. Ce sont"des lettres venant des localités
mêmes où ces corps s'organisent ; elles sem
blent écrites de ûisuy elles-signalent avec dé
tail' las éléments dont les bandes se recrutent ;
elles nous les montrent composées principa
lement de volontaires serbes et- de soldats
russes en congé illimité; aucun doute'ne pa-
ralt possible. _
D'un autre côté, cependant, on continue, a
Bucharest et' à Belgrade, de nier ce» iaLta,
■et ces démentis sont soigneusement enregis-
.^ r( 5o pn r les journaux russes et prussiens. Le
couvernement ttfrc parait être à cet égard
dans la même situation quu te public Fu d
Pacha envoie constamment au gouvernement
roumain des télégramme pour lui exposer
'"&• plaintes: U indique les endroits oh se font
les oréparatifs qu'il dénonce, et chaque toi»
on foi répond qu'on n'a rien vu et qu'il s'a
larme en vain. Il'est impossible que cette
situation se prolonge.
La guerre contre la religion continue en
Autriche, oîi la commiàsioii confessionnelle
H p la Chambre des seigneurs a adopté'là loi
concernant le mariage civil', dans les termes
du nroiet voté parla Chambre des députes. On
sait que la principale disposition de ce pro-
îpt porte introduction du mariage civil. Dans
cette situation, on peut affirmer que les né
gociations, de M. Crive h n'ont aucune chance
l 'aboutir, et il n'y a rien d'étonnant dans a
•dépêche de Marseille, qui annonce que le
Pape a différé de recevoir en audience olti-
.cielle l'ambassadeur d'Autriche.
La dépêche ajoute que Pie IX aurait éga
lement refusé de recevoir le représentant de
la Russie, à moins que les ukases de persé
cution contre les catholiques ne tussent reti
rés et que les Evêques exilés ne fussent rap-
^ n'autt'e part, on lit dans le Moniteur :
Le Saiili-Père a, selon l'usage, -reçu les
r^dioateurs du carême ; "avant de ' les bénir,
Sainteté a prononcé une courte allocution
toute religieuse» mais où elle a de nouveau
iaonelf que c'était à là fidélité de ' ses sujets
etausecours de la France que les Etats pon
tificaux étaient redevables du calme dont ils
iouissent en ce moment.
A uguste R oussel.
A MOySIEBR LE RÉDACTEUR EN CHEF DE fOflfWf».
Glarënsac, en visite pastorale,
le 23 février 1868.
Je -vous remercie, mon cher monsieur
Veuïîlot, (le la vigueur avec laquelle
vous avez traité le problématique '^bé
V F r au cois. Les soi -disant aboes de la
Patrie valent les théologiens pseudony
mes de l'Etendard. Chaque fois qu avec
W oeatï de brebis et leurs dents de
SïS"ces faax 'prophètes sortent des
taillis du jourlialisme officieux pour se
ieter dans la poléttïique religieuse, c est
pour faire A vraie doctrine' les plus
cruelles blessure®- ^ . n , lU f A
Vnns vous ran"®®^ 2 &a doute la ta
meus" lettre d'OT
je mat»»' de 1 Empire
ficheedun bj>ut a U Momteur des
dans limmrt l'honn d ameher
communes. Elle eut 1 h 0I "> . ,
dans mon diocèse la destitua
tains maires qui refusèrent ,, 1\
carder. C'était l'œuvre de J an des
agneaux de la Patrie, qui, ce 30^-la, peu
content de bêler, essaya de ru{p-
1$ Pasteur universel du tro 5K'
vient de trouver un digne frere «uns
l'auteur du compte rendu que vous avez
si ^nergiquement fla&eïi*'T?£®.. ... .
bien fait de lui arracher son masque et
a toison, pour la gloire du cierge d
Paris et la consolation générale du cler
gé de France.
Les conclusions attribuées au véné
rable modérateur de la conférence par
les renseignements que reproduit votre
.riftrniar artide, s'éloignent moins d©
l'exactitude et de la précision théologi
ques que celles dont le compte rendu
lui prêtait le fâcheux honneur. J'ai
pourtant peine à croire que le texte qui
vous a été fourni traduise sa pensée
avec une justesse complète, parce que
j'y trouve deux propositions, sinon
fausses, au moins profondément con
testables.
1° Le n° 2 paraît supposer que l'E
glise n'a plusieurs fois condamné que la
liberté absolue et sans limites des cultes et
de la presse ; c'est aussi celle-là seule
ment qu'aurait frappée l'Encyclique du
8 décembre 1864. Je crois cette suppo
sition mal fondée. Pie VIL Grégoire XVI
et Pie IX ont flétri cette double liberté
légale, non pas au point de vue de
la limite, mais dans son principe mê
me. Ils ont reconnu sans doute qu'elle
pouvait être tolérée comme une né
cessité douloureuse, mais inévitable,
des temps modernes, dans un cer
tain nombre 4'Etats; ils ont même
permis aux catholiques de prêter ser
ment de fidélité à diverses constitu
tions qui la promettent ou la consa
crent. Il y a plus, pour certaines Egli
ses opprimées, celle de Pologne, par
exemple, ils ont pu réclamer la liberté
des cultes comme un progrès relatif.
Mais sur l'essence même et le fond de
la liberté des cultes et de leur égalité de
vant la loi, jamais les Papes n'ont mon
tré ni tergiversation ni divergence. Illi
mitée ou restreinte, jamais, comme doc
teurs, ils ne l'ont déclaré substantielle
ment légitime, bien au contraire.
Comme princes, ils l'ont tolérée plus
que tant d'autres gouvernements qui la
proclament en théorie ; mais ils se sont
toujours abstenus de l'inscrire et de la
glorifier dans leurs lois. Ils ont imité la
conduite de la Providence, qui supporte^
mais désapprouve l'existence et la liberté
du mal dans le monde.
Quant à la liberté de la presse, ils ont
été peut-être plus sévères encore. Voilà
ma première observation.
2° Dans le n° 4; on lit: «Quelles sont
les limites dans lesquelles doit être res
treinte ou jusqu'où faut-il porter la to
lérance ? C'est là une question dont la
solution dépend... de données diverses
dont l'appréciation, n'est pas du ressort
de la théologie et appartient plutôt à la
politique. »
Il me semble que c'est aller bien
loin. Si tels et tels gouvernements
croient pouvoir porter la tolérance vis-
à-vis de religions fausses jusqu'à bles
ser pour elles les droits de l'Eglise, jus
qu'à gênér l'exercice de quelques-unes
de ses saintes; libertés, leur suffira-t-il
pour s'excuser de dire que la question
n'est pas du ressort de la théologie, mais
qu'elle appartient plutôt à la politique?
Est-ce qu'un Concile général sanction
nerait cette réponse ? Voilà ma seconde
ebservation.
Pie IX a dit deux paroles que les ca
tholiques ne sauraient trop méditer :
« Le monde est perdu dans les ténè
bres ; j'ai publié le Syllabus pour qu'il
lui serve de phare et le remette sur la
route de la vérité; » Tel est le premier
mot du grand Pontife, prononcé par lui
dans la chapelle Pauline. Le secondée-
garde aussi le Syllabus, et le voici:
« Quand le Pape parle dans un acte so
lennel, c'est pour être pris à la lettre ;
ce qù'il a dit, il a voulu le dire. » Il se
rait bien à souhaiter que ces grandes
paroles servissent de règle-à tous les
enfants de l'Eglise, et leur apprissent à
confondre leurs esprits dans un senti
ment dé soumission simple, courageuse
et sans vaines contestations, aux oracles
partis du Vatican.
On verrait alors disparaître entre
nous jusqu'aux dernières traces de di
vergences et de malentendus. Et cette
unanimité nous donnerait à son tour
une énorme puissance pour combattre
les erreurs dont le rationalisme a com
me enivré là société moderne. *
Agréez, cher et infatigable lutteur,
l'assurance de mon plus sincère dévoue
ment.
f Henri,
Evêque de Nîmes.
Les municipalités ont prêté à l'établis
sement des cours Duruy un concours
plus ou moins efficace,selon les circons
tances. Quelqiies-unes ont été passives,^
et, sans formuler d'opposition, ont laissé
prendre plutôt qu'elles n'ont accordé le
patronage extérieur qu'on leur deman
dait. Les autres,au contraire, ont répon
du franchement et cordialement à l'ini
tiative ministérielle.
Nous avonscitéM. le maire de Soissons
qui a saisi 1 et relevé la différence qui
■existe entre les études de la famille et l'é
tude des personnes,et qui a pris estte dis
tinction poiir prétexte de l'établissement
des cours dont nous n'avons cependant
pas enc&re appris l'inauguration à
Soissons. Plusieurs de nos édiles ont
même ajouté -quelque effectif à leurs
bonnes paroles et obtenu des conseillers
municipaux une coopération financière
à cette entreprise qui ne devait rien coû
ter au pays. M. le maire dé Saint-Etien
ne a établi le principe de la gratuité ab
solue, et tous les frais de l'enseignement
secondaire des filles à Saint-Etienne se
ront à la charge' de la caisse munici
pale. Toutes les communes n'ont pas
l'abondance de richesses où nage celle
dé saint Etienne'; toutefois l'exemple est
suivi... de loin.
A Marseille, lé conseil, sur la propo
sition du maire, a voté la création de dix
bourses municipales de 120 fr. chacune.
C'est une subvention annuelle de 1,200
francs aceordée aux cours secondaires
des filles. Ils en ont besoin. L 'insuccès
annoncé parle Progrès de Lyon se con
state et se maintient. Le nombre des
•élèves inscrites est de soixante, disent
les calculs les plus favorables : on n'y
compte pas d'autres catholiques que des
filles de fonctionnaires et d'universitai
res. Il y a tout lieu de croire que les
bourses qu'on vient de voter sont des
tinées à récompenser l'obéissance, et
qu'elles n'augmenteront pas le chétif
auditoire des professeurs.
La création de ces bourses a eu d'ail
leurs un caractère assez singulier. Le
maire en a fait la motion à l'improviste,
à la fin d'une des séances du conseil,
lorsque le nombre des conseillers, dit-
on, était à peine suffisant pour validér
une décision. En consentant à la propo
ser et en prenant tous les moyens de la
faire réussir, il n'a pas cependant voulu
la soutenir de sa voix. Il s'est abstenu.
Les bourses ont été créées par douze
votes sur vingt-deux membres présents
à la délibération. Les conseillers indé
pendants ont, dit la Gazette du Midi,
prêté la main en cette circonstance à
l'utopie ministérielle. L'opposition don
ne partout ces preuves de sympathie à
M. Duruy. Dans leur empressement à
seconder le grand'maître, les conseil
lers «indépendants» de Marseille, ont
tout à fait perdu de vue les protestations
qu'ils font toutes les fois que le maire
n'annonce pas d'avance au conseil les
sujets importants mis à l'ordre, du jour.
A leur. tour, les conseillers absents ont
manifesté leur surprise,et cette décision
préoccupe, à. Marseille, l'esprit public,
peu favorable d'ailleurs, ainsi que le
constatent les résultats à]l'initiative de
M. le grand maître.
Toulon veut rivaliser avec Marseille.
M. le maire y a annoncé la bonne nou
velle à la séance d'inauguration du nou
veau conseil municipal, en exprimant
toutes ses sympathies personnelles pour
M. le ministre de l'instruction publique.
Il a indiqué le lieu où se feront les cours, ;
et a désigné le musée de la ville. Un
journal remarque l'excellence de ce
choix. Les reproductions de la sculpture
antique abondent de toutes parts dans
les salles du musée,, et en contemplant
les types de la beauté des formes hu
maines, les jeunes filles se prémuni
ront contre la pensée que ces chefs-
d'œuvre aient jamais eu pour créateurs
et pour modèles les descendants du sin
ge, cette première et grossière ébauche
de l'homme, où M. Duruy assure que la
nature s'est longtemps essayée avant de
former le roi de la création. La morale
et la logique arrivent ainsi par tous les
chemins.
Pour les faire pénétrer dans les mas
ses, un membre du -conseil municipal a
proposé, l'admission gratuite aux nou
veaux cours de toutes les jeunes filles
pauvres qui en feraient la demande. Si
ces demandes étaient nombreuses, on
ne se dissimule pas qu'elles oblige
raient le conseil municipal à voter une
subvention. Cela donne à réfléchir, et la
proposition a été réservée.
Marignane, petite ville de trois mille
âmes du département du Var, possède
un maire encore plus duruyiste que ce
lui de Toulon. Les journaux demandent
compte à M. le. maire de Marignane,
qui ne répond pas, du langage trop
semblable à celui de YOpinion nationale
et du Siècle, qu'il aurait tenu, dit-on,
dans le sein du conseil muMcipal sur
les libres penseuses, à propos de. l'ensei
gnement des filles. Nos renseignements
ne;disent.pas s'il était, question.de l'en
seignement secondaire inauguré par
M. Duruy. Puisqu'ils sont florissants à
Clamecy,grâce àMme Germenot et à un
apothicaire, pourquoi les cours secon
daires^ ne s'épanouiraient-ils pas à Ma
rignane ? Nous ne=le prétendons pas tou-
tefois.Sinous le savions, nouale,dirions.
Nous ne voulons ni . dissimuler, ni ra
baisser les succès de M. le : grand
maître.
A Toulouse, il n'a pas brillé. On avait
annoncé l'ouverture des cours ; elle n'a
pas eu lieu faute d'élèves. On avait bien
prétendu en avoir quelques-unes, et on
a dit qu'au jour fixé les étudiants s'é
taient rendus aux alentours de la salle
pour saluer leurs sœurs « les étudian
tes. » Le Charivari s'est scandalisé. En
vérité, il est bien collet-monté ! et pour
quoi les, jeunes gens ne montreraient-
ils pas quelque empressement à voir
celles qui témoignent tant de bonne
volonté pour apprendre à porter avec
eux le poids de la vie? En tout cas, les
cours ne sont, pas ouverts à Toulouse.
Ils ne le sont pas d avantage à Çiermont,
malgré un avis de M, le maire, en date
du 24 décembre, qui donnait à savoir
aux mères de famille et aux maîtresses
destitutions qu'il s'était entendu avec
les professeurs des facultés pour ouvrir
les cours des demoiselles du 10 au 15
janvier. M. le maire et MM. les profes
seurs en ont été jusqu'ici pour leurs of
fres.
Cependant, à la veille du jour fixé, le
14 janvier, un anonyme, dans le Moni
teur du: Puy-de-Dôme , multiplait, en
deux colonnes, ses efforts pour faire ap
précier de ses concitoyens «les nobles
« pensées d'un ministre dont l'unique
« ambition est de doter la France d'in-
« stitutions utiles. » Get enthousiaste
se dit catholique et reconnaissant. Il peut
bien aussi se dire heureux. « J'ai passé,
« assure-t-il, dix ans de ma vie dans un
« lycée, et je . n'y ai jamais entendu
« produire que des doctrines saines et
« religieuses. »
Beaucoup pourraient envier son bon
heur. Néanmoins, l'anonyme du Mo
niteur du Puy-de-Dôme, nourri dans l'U
niversité, tout en montrait son bon
cœur, témoigne d'une confusion d'idées
qui déprécie beaucoup le certificat favo
rable qu'il donne à ses maîtres. Il ne
voit aucune différence entre les cours
que veuffori-der M. Duruy et l'enseigne
ment scientifique qu 'un père catholique
et savant pourrait donner à ses filles
dans l'intérieur de sa maison. Comme
« aucun membre du clergé n'a jamais
blâmé » un père « d'employer ses loi
sirs et sa science à faire de ses filles
des femmes sérieuses et distinguées, » il
suppose que « les embarras que ren
contre l'établissement des cours Duruy
seront rares, » que « l'expérience et le
temps en auront bientôt triomphé, » et
que, « dans quelques années, on saura
gré aux hommes courageux qui auront
prêté leur concours à la fondation d'une
œuvre.aussi éminemment utile. »
C'est de la sorte qu'on raisonne quand
on a passé dix ans dans les lycées uni
versitaires sans y perdre la foi et sans y
avoir d'ailleurs jamais entendu que des
doctrines saines et religieuses. Cela ne
prouve-t-il pas combien sont incohé
rentes, confuses et obscures les plus
saines et les plus religieuses lumières
que répand l'Université? et aurait-on
pu jamais imaginer l'absence totale de
raison et de raisonnement où elle ré
duit ses nourrissons les plus sages et les
plus pieux?
Ce serait faire injure à nos lecteurs
de chercher à leur démontrer la péti
tion de ^principes de ce bon Auver
gnat. La reconnaissance envers l'Uni
versité empêche Ge catholique de dé
mêler les fondements naturels et divins
de la puissance paternelle qui puise son
droit d'enseigner tout à la fois dans
l'ordre surnaturel de la création et dans
la vertu d'un sacrement; et il confond
ces sources sublimes, d'où découlent
pour tous les pères des devoirs si grands
et si impérieux, avec « les nobles pen
sées » et « l'œuvre éminemment utile »
de M. Duruy.
A Beauvais, les cours ont été ouverts
solennellement, le 29 janvier, par M. le
maire de la ville, en présence, nous
disent nos correspondances, de neuf
élèves : deux catholiques, filles d'uni
versitaire ou de petit employé, et sept
juives et protestantes. M. le maire a fait
un discours.Ce magistrat était «entouré
du président du tribunal civil, de l'ins
pecteur d'Académie, des membres du
conseil municipal, du bureau d'admi
nistration et des professeur du collège.»
Sa harangue néanmoins est de telle
nature que, dans ce temps où l'on re
proche à la presse ce qu'on appelle son
immixtion dans la vie privée, nous au
rions hésité à en parler. Mais cette ha
rangue, composée avec art, n'a pas été
seulement prononcée à l'hôtel de^ville
de Beauvais, elle a été communiquée au
Journal de l'Oise, qui la publie intégra
lement, en remarquant que «tous les
sujets, même les plus délicats, sont l'oc
casion d'un nouveau triomphe pour
l'honorable maire. »
M. Bellon, maire de Beauvais, a
donc expliqué à l'hôtel de ville et dans
le Journal de l'Oise, ses raisons de ne pas
s'arrêter à la crainte de déplaire, d'abord
pour promettre, ensuite pour donner
son concours et celui du conseil muni
cipal aux cours Duruy, malgré d'ailleurs
« sa déférence et son respect » pour
« les sources d'où sont parties les objec
tions. »
M. Bellon, qui rappelle qu'il a été au
trefois député, ne craint pas de déclarer
à ses jeunes auditrices que les Evêques
sont ces sources d'objections qu'il res
pecte et qui ne l'arrêtent pas. Il désigne
même dans un compliment « la voix
bien respectable et bien autorisée » de
Mgr l'Evêque de Beauvais, et se justifie
galamment de ne pas conformer sa con
duite aux sentiments du vénérable pré-
lat.
Il apporte trois raisons : la première
est empruntée aux circulaires de M. Du
ruy ; c'est l'exemple des pays protes
tants de la Suisse et du nord de l'Alle
magne; c'est, la raison raisonnable et
judicieuse. Les deux autres sont de sen
timent.
L'une est la reconnaissance person
nelle que M. Bellon porte à M. Durùy.
L'autre est le respect que M. Bellon
porte à la mémoire de feu Mme Bellon.
L'argument protestant du pays d'Al
lemagne fait toujours singulière figure
en pays catholique : la reconnaissance
envers M. Duruy est un lieu-commun fort
en vogue parmi les dépendants du minis
tère de l'instruction publique en quête
de supplément de traitement : mais
l'emploi de ce moyen oratoire est, de
puis le règne de M. Duruy, devenu si fré
quent qu'on doute qu'il puisse avoir
quelque efficacité. Quant à Mme Bellon,
on ne peut trouver que fort singulière
cette évocation de ses - vertus et de ses
mérites. Dieu nous garde de médire
de ce « conseiller fidèle et sagaee »_de
toute la vie de M. Bellon, de son « in
telligence vive, » ,de son « instruction
variée et abondante, » du « charme de
son commerce intellectuel, de sa bonté
d'âme inépuisable, de sa piété éclairée
et ardente »! Nous croyons très volon
tiers au succès que cette « mère incom
parable » "a obtenu, en « marquant pro
fondément son empreinte sur l'âme et
l'esprit du fils qu'elle a donné »à^M. Bel
lon. Tous ces détails pourraient être édi
fiants s'ils n'étaient produits en public
par M. Balcon. N'étaient-ils pas bien dé
licats à débiter à l'hôtel de ville de Beau
vais?
Dans les colonnes d'un journal, ils
sont tout à fait malséants et malson
nants. Une telle exhibition de la vie
privée, pour être fort honorable, est en
core extrêmement ridicule, et le tout est
p©ur arriver à faire conclure à tout lec
teur, à tout auditeur judicieux* que
Mme Bellon avec toutes ses vertus et ses
mérites, manquait assurément de lu
mières, si, comme son mari le prétend,
cette dame, dans son amour de l'ins
truction, ■enatofassait d'une admiration
et poursuivait-d^une" reconnitissancs^
commune et inégale lès cours de l'abbé
Gautier, et « surtout ceux de M. Lévi. »
M. l'abbé Gautier était un bon prêtre,
qui a souffert durant l'émigration, qui
s'est voué à l'instruction des enfants, et
qui est digne de toute considération
aux yeux de3 catholiques. Il ne peut
en être de même de M. Lévi-Alvarès,
israélite sans conviction et sans prin
cipes dans son enseignement, dont les
travaux, ainsi que son fils et succes
seur en revendique l'honneur, ont
préludé, à l'œuvre de M. Duruy, ont tracé
la voie où vient d'entrer l'Université et
lui ont préparé en dehors de tout dogme
religieux, le monopole de l'enseigne
ment des filles où elle vise.
En poussant aux cours de M. Lévi ses
sœurs, ses nièces, les filles de ses a-
mies, Mme Bellon n'a pas fait preuve de
cette tendresse jalouse et respectueuse
que l'Eglise professe et veut que ses en
fants gardent pour toutes les âmes ra
chetées et baptisées.
Le mari de Mme Ballon serait donc
prudent sur ne la donnant pas pour
modèle sur ce point. La foi est le bien
suprême des esprits, et le suecès que
M. Bellon se félicite que Mme Bellon ait
obtenu, « sur l'âme et l'esprit de son
fils », ne prouve pas que les âmes des
jeunes personnes qu'elle a envoyées à
des leçons dont la religion était au
moins absente, n'aient pas été au moins
fort exposées.
Quoi qu'il en soit, Beauvais est la
trentième ville où les cours-Duruy sont
en exercice : et il faut désormais ajouter
neuf étudiantes au chiffre total de celles
que l'Université enseigne présentement.
L éon A ubinbau.
Nos lettres de Florence sont du 22 fé
vrier:
La Chambre vient de voter le budget
de 1868, après quoi les honorables dé
putés ont pris leurs vacances, qui dure
ront jusqu'au 2 du mois de mars. On
s'est arrangé de façon que le déficit ne
figure que pour une somme de 218 mil-'
lions 77,427 fr. 20 cent. Ce chiffre est
déjà assez rond, mais il est loin de re-;'
présenter le déficit réel de cette année,
ainsi que l 'Opinione elle-même l'avoue.
Il faut y ajouter les intérêts garantis à
la société des canaux Cavour, l'indem
nité à l'Autriche et plusieurs autres dé
penses dont on n'a pas tenu compte.
L 'Opinione dit bien qu'il faudra enco
re ajouter ail déficit quelques dizaines
de millions, prix de l'or que le gouver
nement doit expédier à l'étranger pour
servir les coupons de la rente. Cette
feuille, organe tout à la fois du minis
tère et de la Bourse, est tenue de parler
de la sorte pour ne pas compromettre
le crédit de l'Etat. Mais tout le monde
prévoit que désormais, soit à Londres,
soit à Paris, les coupons de la rente ita
lienne ne seront payés qu'en billets de
la banque nationale, qui est, selon l'ho
norable député Ferrarîs, la monnaie lé
gale de l'Italie. Les porteurs de la rente
italienne en France pourront se conso
ler de la perte de 20 ou de 30 pour cent
qu'il devront subir pour échanger leurs
billets contre de l'or, en pensant que les
créanciers de l'empire mexicain ne sont
pas en des meilleures conditions.
S'il est vrai que c'est la bonne poli
tique qui fait les bonnes finances, la
Bourse de Paris devra s'estimer très
heureuse de ne perdre que le quart sur
les sommes qu'elle a prêtées au gouver
nement italien; car, ici, la politique ne
change pas depuis longtemps, et c'est la
pire qu'on puisse imaginer.
On dit que les négociations entre les
cabinets des Tuileries et de palazzo Vec-
chio, tant de fois rompues et tant de fois
reprises, se trouvent maintenant en bon
chemin. On soutient aujourd'hui que
M. Nigra vient d'envoyer àM. Menabrea
l'invitation d'expédier sans retard M. de
La Marmora à Paris, pour donner la der
nière main à une nouvelle convention.
Les bases de ces prétendues négociations
ne sont connues de personne. Le Cor-
riere Italiano du 22, sans entrer dans des
détails qu'il ignore peut-être, comme
tous ses confrères, donne à M. Mena
brea quelques avertissements qui méri
tent d'être reproduits.
« Le gouvernement italien, dit la feuille
officieuse, ne peut que désirer vivement que
l'Italie soit débarrassée des derniers vestiges
de l'occupation étrangère. Cependant le bé
néfice serait trop petit si l'étranger, en nous
quittant, emportait avec lui la clef de notre
maison et pouvait y rentrer quand bon lui
semblerait. Dans le cas présent, une conven
tion serait une clef qu'on pourrait appeler
un passepartout, parce que tout pourrait
donner prétexte à la France de réexpédier
ses troupes dans les Etats romains.
« L'Italie, en acceptant l'obligation de ne
pas envahir ou de ne pas laisser envahir par
des forces sorties de notre territoire, les Etats
de l'Eglise, promettrait ce qu'il lui sera
toujours impossible de tenir , ainsi qu'une
douloureuse expérience vient de le démon
trer. Elle se mettrait au risque de paraître
encore une fois incapable de tenir ses pro
messes ; elle s'exposerait encore une fois à la
honte d'une nouvelle occupation française, à
moins qu'elle ne voulût courir les risques
d'une grdsse guerre pour un motif qui n'en
vaut pas la peine, »
Voilà comment raisonne la sagesse
révolutionnaire, et à son point de vue'
elle n'a peut-être pas tort. Mais alors,
dira-t-on, pourquoi le cabinet des Tui
leries peut-il consentir à traiter avec des
gens qui se déclarent impuissants à te
nir les engagements? C'est là une inter
rogation, que se font également tous les
hommes sensés en Italie, et il n'est pas
aisé d'y répondre. s
Au reste, en admettant que cette con
vention. soit maintenant en discussion
entre les deux gouvernements, ce qui
n'est pas encore positivement prouvé,
il n'est pas sûr que M. Menabrea soit
appelé à l'honneur d'y apposer sa si- <
"grrature: Jamais'- administration h*a été'
plus précaire que celle de M. Menabrea;^'
on peut dire plus, on peut affirmer que^
jamais ce désordre de toutes chose
qu'on est convenu d'appeler royaume
d'Italie, n'a couru de plus graves dan
gers.
La gauche réunie, ces derniers jours,
sous la présidence de M. Rattazzi, vient
d'arrêter son programme,qui se résume
ainsi : attaquerM. Menabrea sur la ques
tion financière à la réouverture de la
Chambre, et, en cas d'un échec, présen
ter la démission en masse ; cè qui équi
vaut à dire : plonger le pays dans une
crise ministérielle ou dans une crise
parlementaire. Or, la monarchie n'est
plus en état de se tirer d'une situation
pareille. La situation politique et finan
cière du pays est tellement menaçante,
qu'elle ne laisse plus aux ministres le
temps de se reconnaître et d'aviser au
salut.
A la première crise, la monarchie
sombre ; et c'est sur quoi comptent les
républicains. Leurs préparatifs se font
en cachette, mais ils se font dans de
grandes proportions. Le mécontente
ment général rend tout possible en Ita
lie, hors le maintien de l'ordre de cho
ses actuel.
A mbroise P etit.
Nous avons des lettres de Berne, du
24 février.
On se rappelle le fameux vote du
grand conseil de Berne, dans sa séance
du 22 novembre 1867. Ce vote, enlevé
par 128 voix contre 75, conclut sommai
rement à Xincompatibilité absolue entre la
profession religieuse et les fonctions d'insti
tutrice, et par conséquent à l'expulsion
des sœurs Ursulines, des sœurs de la
Charité et des sœurs de Saint-Vincent-
de-Paul, qui, en vertu de diplômes et de
nominations régulières, se consacrent
à l'éducation des petites filles dans le
Jura bernois. Au premier abord, on ne
saurait croire à de pareilles énormités,
mais quand on réfléchit au plan d'atta
que con çu et exécuté contre la religion
catholique, dans divers pays de l'Euro
pe, on comprend comment le grand Con
seil, présidé par M. Jolissaint, l'ami in
time de Garibaldi, a pu en venir, le 22
novembre dernier, à décréter ce .qui
suit :
« Les personnes appartenant à un or-
« dre religieux ne pourront plus à l'a-
« venir être ni diplômées, ni nommées
« en qualité d'instituteurs ou d'institu-
« trices primaires. Pareillement celles
« qui sont déjà diplômées ou nommées
« en cette qualité, et qui se feront rece-
« voir membres d'une congrégation re-
« ligieuse, seront réputées renoncer à
« leurs diplômes et à leurs fonctions. »
Telle est la mesure que l'on va ériger
en loi. La Constitution prescrit, en effet,
un deuxième débat. Il aura lieu dans
quelques jours, au commencement de
mars, et selon toute probabilité, le
deuxième vote sera conforme au pre
mier.
Cependant l'Evêque de Bâle, Mgr La-
chat, a protesté, les députés catholiques,
à l'exception de trois ou quatre, le cler
gé du Jura bernois, le peuple tout entier
ont protesté et protestent contre cette
iniquité.
Neuf mille pétitionnaires des districts
de Porrentruy.Delémont,Franches-Mon
tagnes,Moutier et Laufon, sollicitent au
près de l'autorité souveraine lé main
tien des religieuses comme institu
trices.
Ces neuf mille citoyens, sans distinc
tion de partis et d'opinions, qui s'adres
sent à l'autorité suprême du pays, ?/&-
ront-ils entendus? — Cela n'est pas pro
bable. Le directeur de l'éducation, M. 1©
pasteur Kummer, est notoirement in
féodé au parti qui fomente la persécu
tion. Selon lui, « l'habit religieux est en
contradiction perpétuelle avec ce qui fait
loi dans le canton de Berne. » Il reprend
l'ancien mot des proconsuls romains :
« Non licet esse vos. » Ce n'est pas parce
qu'elles sont incapables d'enseigner
que les sœurs vont être expulsées ; on
les chasse parce qu'elles sont sœurs ; on
chassera bientôt les ecclésiastiques/wzrce
qu'ils sont prêtres, c'est-à-dire affiliés à
Rome, et parce que « leur habit reli
gieux est en contradiction perpétuelle
avec ce qui fait loi dans le canton de
Berne. »
Ces attentats se consomment dans un
pays où la liberté dé conscience, l'éga
lité devant la loi, la tolérance religieuse
sontérigées en principes. On frappe dans
leur foi, dans leur conscience de catho
liques, des populations paisibles. On
foule aux pieds les pétitions, les récla
mations, les protestations. Et cela à
quelques kilomètres de la frontière fran
çaise, dans ce Jura bernois qui s'est ap
pelé ^ un jour lè département du Mont-
Terrible ! Les populations se demandent
si le gouvernement français demeurera
spectateur tranquille et indifférent d'une
pareille persécution? Elles espèrent
qu'il prendra quelque souci des droits
confessionnels des catholiques juras
siens, garantis par les traités et indi
gnement violés; elles espèrent qu'il
saura mettre un obstaole aux menées
de M. Jolissaint, le suppôt, l'ami dévoué
de Garibaldi, et elles demandent aussi
aux catholiques de France de les aider
de tout leur pouvoir, et de leur accor
der au moins le secours de leurs prières,
pour obtenir de Dieu qu'il ne permette
pas l'accomplissement d'une mesure
dont le résultat serait, pour les généra-
tions nouvelles,l'affaiblissemenïetpeut-
être la perte de la foi,
- vj ' A mbroise P etit,
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