Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-12-31
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1867 31 décembre 1867
Description : 1867/12/31 (Numéro 255). 1867/12/31 (Numéro 255).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
\.
Mardi 31 Décembre 186^
N° 255. —- Edition quotidienne
.7
Mardi 31 Décembre 186Î*
PARIS
Uû ts, 60 6r.
Six mois i ■ Si
Trois mol». i.t. 48
Le numéro : 15 centimes
aéttnBUaA.'OLRK ■'
Paris» 10, rue des Saints-Pères
On s'abonnai. Reme, au bureau de la âiviUà cattolica
via del Gesn, 81
O EPA RTE M EN TiS
Un au «8
Six mois, S*
Trois nais S S
\ Édition seml-quotldlenaa
' \ Un an, 36 fr. —Six mois, 19 Tr. —Trois mois, 10 fr.
L'Vu'vtrt ne répond pas des manuscrit» qui lui Mûï nlrc.il
Bfi . Ch. LlfiB&HGS & CM, 6, place de la Boom
France
PARIS, 30 DÉCEMBRE 186 1 /
L'année 1867 va se terminer au milieu des
mêmes incertitudes que sa. devancière : mê
mes questions à résoudre, mêmes difficultés à
surmonter, mêmes doutes sur les probabili
tés de guèrre et sur le maintien de la paix,
le tout aggravé par la stagnation de plus en
plus désastreuse, des affaires, par la cherté
des vivres et par les rigueurs "d'un hiver qui
ne fait pourtant que commencer. Triste fin
d'une année qui a vu l'Exposition univer
selle, et qui a enlendu tant de fois la glorifi
cation du progrès moderne, de la civilisation
moderne, des principes- modernes qu'on ap
pelle les principes de 89 !
En France, aucune des trois grandes lois
qu'on attend ^r la réorganisation de l'ar
mée, sur la linfrté de ' la presse et sur la li
berté des réunions, n'est encore votée.
Terrifiée au dedans par les menaces du
fénianisme, embarrassée par les justes récla
mation-que fait entendre l'Irlande, incer
taine des résultats que produira la récente
réforme électorale, préoccupée des questions
religieuses soulevées par le rilualisme, l'An
gleterre se trouve engagée au dehors dans
une guerre sérieuse contre le négus de l'Abys-
sinie, que ses soldlits ne pourraient guère
défendre, mais que protègent les déserts, les
rivières et le soleil de son empire. '
L'Allemagne, oecupée à se reconstituer sous
l'autorité du sabre prussien, ne sait pas en
core si elle va à l'unité ou à l'anarchie. Le
Nord est unifié; les populations du Sud vou
draient résister, mais .leurs gouvernements
paraissent n'avoir rien de plus pressé que de
les précipiter sefus le joug, de la Prusse, et,
pour hâter le moment de la chute de l'indé
pendance, ces gouvernements multiplient les
mesures qui détruisent l'influence du catho
licisme dans l'édocation du peuple. La Ba
vière et le grand-duché de Bade méritent les
éloges du Journal des Débats , c'est tout dire.
L'Autriche, qui a tant de blessures à ci
catriser, et qui aurait besoin de toutes ses
forces morales et matérielles pour combattre
l'ambition prussienne et l'inimitié russe,
l'Autriche, qui est' essentiellement un em
pire catholique et conservateur, se livre aux
expérimentations d'un ministre saxon, libé
ral et protestant; elle, s'attire les applaudis
sements de la presse juive et révolutionnaire,
contriste le sentiment catholique de ses po
pulations les plus fidèles, et croit, trou ver son
salut dans la rupture du Concordat conclu
avec le 'Saint-Siège. On ne saurait courir
plus gaiement à la ruine. , :
La Turquie est toujours le malade de 1853:
seulement les médecins qui essayaient de la
guérir alors l'ont officiellement abandonnée ;
on lui laisse maintenant la responsabilité de
ses fautes, celle même des. blessures que lui
font incessamment les intrigues russes en
Servie, en Bulgarie, dans l'île % de Crète, et
la question d'Orient est plus menaçante que
jamais.
Parlerons-nous de l'Italie ? Là' tout n est
que'hontç et anarchie : un ministère, en dis
solution, un gouvernement qui refuse de
payer une dette reconnue et d'observer une
convention qu'il a signée, la misère «t le mé
contentement partout, la guerre et la dissolu
tion imminentes,' et pas un éclair de vrai pa
triotisme dans ceux qui ont eii main le pou
voir. C'en serait fait de ce malheureux pays,
si les populations opprimées ne conservaient
encore cette religion et ces mœurs que la
Révolution veut lui enlever, et si Rome, mi
se si merveilleusement à l'abri des tentatives
révolutionnaires, n'était pas toujours le re
fuge de la justice, de la vérité, de l'honneur,
des principes sur lesquels reposent l'ordre et
la paix.
Le spectacle que présente l'Espagne est
consolant. Après, avoir vigoureusement ré
primé- l'insurrection progressiste, le maré
chal Narvaez a su rétablir l'ordre matériel
sans user de moyens extrêmes ; il se montre
résolu à prendre toms les moyens nécessaires
pour rétablir l'ordre moral, et la reine ca
tholique, qui manifeste, en, toute circonstan-
cé" son dévouement auSaint-Siége et à l'E
glise, vient de tracer, dans le discours pro
noncé à l'ouverture des Cortès, le magnifi
que programme d'un gouvernement franche
ment catholique et conservateur. La presse
libérale affecte de mépriseï* l'Espagne; ce
mépris même honoré le pays qui en est l'ob
jet, et montre quels services il pourra rendre
à ia cause de l'ordre dans la crise que, l'Eu
rope traverse. . _ ,
Cette crise est grave, sans doute, mais ce
qui &'est passé en 1867 permet d'en espérer
une heureuse solution. Soûs cë rapport, l'an
née qui se termine n'a pas été inutile ; elle a
donné des leçons qui ne seront pas perdues
et' des enseignements qui porteront leurs
fruits., La Révolution s'est, montrée telle
qu'elle est, non -seulement incrédule et enne
mie de l'Eglise catholique et du Saint-Siège,
mais perfide, mathérialiste, athée, et enne
mie de tout principe d'autorité, par consé
quent ennemie de la société. Aussi le pro
grès des saines idées est-il sensible partout ;
nous n'avons pas besoin de rappeler Je ma
gnifique mouvement qui s'est prononcé à l'oc
casion de l'invasion des Etats pontificaux par
les bandes garibaldiennes, ni l'attitude si
énergique prise tout à coup par le gouverne
ment français.
: On le sait, la à fin de 1866, le pouvoir
temporel, cette, garantie nécessaire de l'indé
pendance du chef spirituel de près do trois
cents millions d'hommes, . paraissait à la
veille de périr ; à la fin de 1867, ce pouvoir
est hautement défendu par l'épée de la Fran
ce, par l'épéèetpar le dévouement de milliers
de catholiques accourus à Rome de tous les
pays du monde ; il est défendu par l'opinion
publique et reconnu comme nécessaire à la
paix de l'Europe, C'est un progrès immense,
et n'y eût-il que celui-là d'opéré, ce serait
une grande gloire pour l'année 1867;
J. C hantrel.
P. S. Pas de .nouvelles décisives sur la
crise ministérielle deFlorence. On ditque M.
Menabrea est enfin venu à bout de composer
un ministère présentable ; on cite quelques
noms, mais il n'y a rien de lait.
La panique fianiane redouble en Angle
terre. Les constables volontaires se multi
plient; on signale en mer des navires sus
pects; on. tire le canon d'alarme h Wey-r
mouth; nos voisins d'Outre-Manche ont
maintenant une idée du garibaldisme ita
lien, qu'ils admiraient tant. — J. C h. .
On nous écrit de Munich le 27 dé
cembre, : .
Les compliments de nouvelle ann.ee
se font en Allemagne le jour de Noël,
c'est peut-être pour cela que M. de
Beust, craignant d'être oublié, et s'y
prenant prudemment un peu d'avance,
s'est fait adresser des. éloges rétrospec
tifs dans la Gazette d'Augsbourg du 20.
Il y avait un double motif pour faire
paraître cette « esquisse » ces jours-ci ;
car, si je ne me trompé, c'est du 22 dé
cembre de l'année dernière que date la
Constitution dont il se croit l'inventeur
et l'établissement du fameux dualisme
dont il est le patron.
" J'ai dit que l'article venait du grand
chancelier, parce que l'auteur a pour
unique but de tout admirer, et qu'en
dehors de ses officieux à gages, le re
muant saxon ne trouverait désormais
plus personne pour lui reconnaître un
si grand mérite.
Mais puisque l'époque est bien choi
sie pour revenir en arrière et pour exa
miner toute la valeur du nouveau sys
tème gouvernemental autrichien, je ne
vois pourquoi les spectateurs n'en pro
fiteraient pas pour dire aussi leur avis.
Gala peut etre d'autant plus utile qu'il
n'est vraiment pas facile d'embrasser
d'un seul coup d'œil tous les éléments,
constitutifs du grand empire que les dé
sastres de 1866 ont livré aux expérien
ces du baron de Beus£ En France sur
tout,. où la politique étrangère est trop
peu connue, cette étude, difficile pour
ceux-là mêmes qui vivent aux portes de
l'Autriche, devient presque impossible,
et une « esquisse » rapide de la situa
tion créée pa.r Iq dualisme pour offrir un
certain intérêt.
Et d'abord qu'est-ce que le dualisme,
et pourquoi ce partage en deux d'une
administration qui doit gouverner des
races si diverses? Est-ce donc la une
vraie découverte, et le moyen terme le
plus satisfaisant a-t-il été trouvé après
tant d'essais infructueux, tantôt dans le
sens, de la centralisation, tantôt dans le
sens fédéraliste ? Où sont les motifs, les
avantages et quelles sont les bases d'une
division qui semble au premier abord
si arbitraire ?
La terrible question hongroise est ré
solue, dit-on; mais à quel prix et par
.quelles savantes combinaisons est-on
parvenu à vaincre cette redoutable dif
ficulté? C'est là, ne l'oublions pas, le
grand triomphe du diplomate saxon :
il s'est « arrangé avec la Hongrie, » et
nul ne l'avait pu jusqu'à lui. Quand on
lui signale quelques côtés fâcheux de sa
politique et qu'il se sent embarrassé :
« C'est vrai, dit-il, mais il fallait faire
« mort arrangement avec la Hongrie;
« j'ai dû consentir à quelques sacrifices.
« Une fois ce ^rand oeuvre accompli,
« nous verrons a mieux régler le reste. »
Il est manifeste que' pour décider l'em
pereur François-Joseph à une attitude
qui devait peser sur sa conscience et
pour laquelle il devait se sentir des ré
pugnances sérieuses, le chancelier a dû
faire, valoir aussi en termes chaleureux,
pressants et à toute heure l'extrême im
portance de « l'arrangement avec la
« Hongrie. » Ce fameux arrangement
est-il 1 donc si bon?
En tout cas, il n'a pas exigé de bien
longues méditations de la part de celui
qui en a combiné les ressorts. L'arran
gement consiste purement et simple
ment dans un abandon complet aux
Hongrois de tout ce qu'ils ont jamais pu
désirer ou demander.
On parle volontiers à ce sujet de na
tionalité, de la couronne de saint Etien
ne, des droits antiques de la race magya
re ; mais le principe des nationalités
n'est nulle part plus ouvertement violé,
et les droits antiques ont été recherchés
dans la constitution de 1848, ce qui ne
demandait pas un grand effort d'érudi
tion.
Le principe des nationalités, c'est là un
grand mot moderne dont le , sens varie
selon le besoin des différentes causes;
mais il semble-que s'il peut jamais
avoir une signification raisonnable, c'est
bien quand on l'opposé au fait patent
de l'oppression d'une race par une au
tre race. Or « l'arrangement àv|e la
Hongrie » dont on fait tarit d'élogês, re
pose uniquement, tant à Pesth qu'a
Vienne, sur le sacrifice de tous les
droits des populations slaves aux pré
tentions dominatrices des magyares.
C'est là et nulle part ailleurs qu'il faut
chercher l'origine du dusîîisme. Il ne
suffit pas que les Slovaques, les Slovè
nes, les Serbes, les Croates, etc., dè la
Hongrie, de la Transylvanie ou de la
Croatie soient abandonnés comme des
peuples vaincus au bon plaisir du gou
vernement hongrois ; il faut, pour sa
tisfaire pleinement ces anciens alliés dé
Garibaldi et de M. de Bismark, que les
Tchèques de la Bohème et de la Mora
vie soient, dans la même mesure, livras
aux Allemands de la partie occidentale.
Il existe entre toutes ces branches de la
race slave en Autriche dès liens sympa
thiques très-réels, et une centralisation
splideirient établie à Vienne pour tout
ce qui se trouve de ce côté-ci de la Lei-
tha, a pour but de rassurer ceux qui*
tiennent à gouverner seuls de l'autrè
côté.
Il est désormais hors de doute qile,
lors de la dernière guerre, M. de Bis
mark avait des intelligences avec tin
parti assez sérieux êii Hongrie, avec ce
lui-là même qui domine à Pesth aujour
d'hui. Le danger d'une situation sem
blable a été vite senti, et c'est pour y
parer que M. de Beust, en arrivant au
pouvoir, n'a rien eu de plus pressé que
de satisfaire à tout prix ces mécontents,
3ui ne reculaient pas devant un crime
e haute trahison. ;— Le besoin d'accor
der une satisfaction à la Hongrie était
universellement compris, mais les li
mites de cette satisfaction étaient plus
difficiles à déterminer; le nouveau chan
celier, qui agit volontiers vite parce que
la réflexion n'est pas dans ses habitudes;
n'a rien su trouver de mieux qu'urië dé
cision radicale et qui accordàittout satïs' satisfaction, et savez-vous ce qu'il fait
rien reserver.
' Ici pourtant se rencontre" une diffi
culté, et l'on peut se demander si. la'ré
sistance hongroise: ne sera pas rempla-
moins dangereuse dans les pays alle
mands. — L'objection semble sérieuse,
et elle devrait l'être si l'Autriche était
un pays comme un autre; mais M. de
Bèust a rencontré un allié puissant dans
cette bureaucratie célèbre qui n'a son
équivalent nulle part ailleurs, et qui de
toutes'les plaies de l'Empire est certai
nement la plus maligne et la plus invé
térée.
La bureaucratie * autrichienne est un
corps organisé et si redoutable, que le
vieux prince de Metternich lui-même a
toujours échoué quand il a tenté d'en
trer en lutte avec elle ; elle est en même
temps un système qui séduit tous les
partisans du régime despotique pur,
que défendent tous les légistes, et qui,
dans nos temps révolutionnaires, de
vient l'arme favorite des démocrates et
des hommes de désordre. Cette bureau
cratie a porté la théorie et la pratique
de la domination sans limite de l'Etat à
un degré qui dépasse de beaucoup tout
ce qu'on a jamais dit, écrit ou rêvé ail
leurs, et elle couvre l'empire comme
d'un réseau sous lequel tous les élans
généreux sont comprimés. Les mailles
de cé réseau sont étroites, presque im
possibles à rompre/ fetrelles tendent à'
devenir comme un cannevas tout pré
paré pour les œuvres socialistes et hu
manitaires.
La Hongrie était jadis, comme toutes
les autres parties de l'Autriche, livrée
aux bureaucrates, et leurs exploits tyran-
niques avaient contribué plus que toute
autre chose à répandre dans ce pays les
semences de la révolte. Les employés
avaient fourni des prétextes légitimes ;
Fesprit de parti envenima la querelle, et
la perturbation morale qui caractérise
.notre époque mit le comble au désordre.
La partie intelligente de la bureaucratie
comprit elle-même, après la défaite de
Sadowa, que cette proie était perdue
pour elle. Elle aurait pu alors être frap
pée à mort si l'équité et un vérftable es
prit politique servant de guides à M. de
Beust, les droits de toutes les races à
l'autonomie avaient été reconnus à la
fois ; mais nous avons vu qu'il n'en fut
rien. Le système oppresseur du dua
lisme fut adopté pour plaire aux Hon
grois, et la bureaucratie y trouva son
compte, car elle restait maîtresse de
toute la partie occidentale de l'em
pire.
Elle soutint donc le grand chancelier
parce qu'il la servait, mais en se pré
parant à le supprimer le jour où il la
gênera. Seulement elle fit ses condi
tions, -et comme elle est encore tout
infestée de l'esprit de Joseph II, son
créateur, elle exigea la guerre au Con
cordat. A ce prix, dit-elle au ministre
saxon et protestant, que rien ne prépa
rait à comprendre la portée de ce qu'on
lui proposait, à ce prix vous serez en
censé par tous nos journaux, vous dé-
vieridrez l'idole des bourgeois de ia ca
pitale, et "les élus de toutes nos petites
municipalités vous acclameront comme
un phénix. — Et puis vpus marcherez
avec le siècle, .vous régénérerez notre
pays arriéré et superstitieux, etc... On
connaît à l'avance toutes ces phrases de
convention.
Etre encensé,.acclamé,. devenir une
idole et un régénérateur! C'était pren
dre par son côté faible l'esprit essen
tiellement léger du glorieux baron de
Beust, Il fit probablement en outre, et
à part soi, une réflexion profonde com
me il en sait faire : il se dit que 1 allian
ce française dont il sent 1 utilité gérait
sans doute iacilitee par un programme
politique fortement imprégné do l'es
prit de 89. Il se sait en compagnie, et
chacun connaît ses hauts faits. Il en est
enchanté, il .se frotte les mains et secoue
bien vite les inquiétudes que lui cau
sent de temps à autres certains signes
peu rassurants. Au to^al, il éstr content
et vient de commander son panégyri
que pour célébrer l'anniversaire du
jour où il est devenu grand homme.
Pourtant son ciel s'est assombri. Il a
donné au mal une impulsion effrayante,
et déjà le mal va plus vite qu'il ne vou
drait. Le voici qui vient de former un
ministère, et il s'est vu contraint d'y
faire entrer deux hommes dé 1848, MM.
Giskoa et Berger, et un doctrinaire beau
parleur, M. Herbst, qui est son ennemi
le plus acharné. Il se jetté ainsi' dans les
bras de ceux qui lé perdront, mais il est
à cent lieues de s'en douter ; il réserve
encore toutes ses craintes et toute son
artimadversation pour « le parti entêté
des Evêqùës et dés princes de l'Eglise. »
lî Univers citait dernièrement un ar
ticle de lar Liberté qui signale la gravité
des menées russes en Bohême et en
Moravie'. Le fait est sérieux en effet, et
il est à peine exagéré. C'est au moment
même où l'activité russe était signalée
da toutes parts et où l'alliance prusso-
russe devenait inévitable et manifeste
aux yeux de tout homme intelligent, que
l'habile saxon a sacrifié l'intérêt de tous
les Slaves de l'empire, tant aux Hon
grois qu'aux bureaucrates ; il né faut
donc pas s'étonner iç'il récolte ce qu'il a
semé.
Oui, M. de Beust a, pour faire « son ar
rangement avec là Hongrie, » jeté les
Slaves dans les bras de la Russie; par
sa guerre-contre le concordat, il a fait
naître des aspirations prussiennes dans
les parties les plus catholiques et jus
qu'ici les plus fidèles de l'Autriche (Ty-
rol et Vorqlberg); il s'est livré pieds et
poings liés au parti viennois bourgeois
et radical, qui compte bien se servir de
lui et de ses maladresses pour arriver à
la révolution pure; mais il est plein de
dire aux « Princes de l'Eglise» dans le
pédant article où sont chantées toutes
ses victoires ? Il les menace de prendre
1er. biens ecclésiastiques, et il ajoute :«La
céô par ^ii^-TésManee^^«È^^f 1 *tftftf°p' t, €offK r mîrft"'dêjà été protestante; elle
« pourrait le redevenir ! » 11 prend sa
grosse voix pour faire -peur à tous ces
gens en soutane, et il croit rire, car au
fond il "n'est pas si méchant qu'il veut le
paraître ; mais rien est-il plus capable
que ces quelques mots de prouver à quel
point son aveuglement est sans borne ?
Enlevez la religion catholique à la
Bohême, et à l'instant même les Tchè
ques sont Russes et les Allemands de
viennent Prussiens en même temps que
grotestants. — Ce qui est vrai de la Bo
hême est vrai pour l'Autriche tout en
tière : une fois le lien catholique brisé,
elle se défera d'elle-même et il ne sera
même plus nécessaire de la pousser
pour en détacher tous les morceaux. —
Le parti de la révolution le sait bien,
mais il s'en inquiète peu, car lui aussi il
a ses affinités prussiennes, russes, tur
ques au besoin, italiennes aussi.—Rien
de tout cela n'importe au grand-chan
celier ; il continue à se féliciter et à ne
rien voir : « Il a fait, dit-il, son arran-
« gement avec la Hongrie. »
Et si cet arrangement n'était pas même
fait, que resterait-il donc à ce pauvre
homme d'Etat?—C'est pourtant là ce qui
arrive ? caria question ja plus difficile de
touférlSt fort loin d être réglée. — Il
y àun ministre de la guerre à Vienne,
un autre à Pesth; ildevraity en avoir un
troisième à Vienne au-dessus des deux
autres (c'est si simple le dualisme!) mais
les attributions de chacun d'eux ne sont
rien moins que déterminées.
L'opposition de la gauche dans la
Chambre hongroise a émis des préten
tions que l'on considère à Vienne com
me absolument inadmissibles; le comte
Andrassy a répondu d'un air embar
rassé et par de véritables faux-fuyants;
Déak, le grand et tout-puissant Deak,
n'a pas encore dit ce qu'il en pensait.
Or, on croit assez généralement que si
le parti conservateur ou gouvernemen
tal hongrois entreprend de résister à la
gauche sur cette question très -nationale,
il pourra bien être renversé. Que fera,
dans ce cas, le gouvernement viennois,
et où en serait le fameux « arrange
ment? »
M. de Beust a beau sourire, son bilan
n'a rien qui rassure, et bien qu'il ait
fait de son mieux pour,mériter le sur
nom de « fossoyeur de l'Autriche, » il
pourrait bien être mis -de côté par des
travailleurs décidés à finir cette triste
besogne encore plus vite que lui.
B. d'Agreval.
La Liberté a rapporté, d'après une
correspondance de Rome, et plusieurs
journaux ont répété que l'ambassadeur
de France près du Saint-Père aurait de
mandé à S. Em. le cardinal Antonelli
« d'introduire, immédiatement et sincè
rement » dans la législation et l'admi-.
nistration pontificales les réformes ré
clamées depuis plusieurs années par le
gouvernement français. Le Cardinal au
rait répondu qu'il ne pouvait être ques
tion de réformes tant que le Saint-Siège
n'aurait pas recouvré toutes ses pro
vinces.
Nos dernières informations de Rome
ne disent rien de ces pourparlers, etnous
sommes fondés à croire que le corres
pondant de la Liberté n'a pas puisé ses
renseignements en bon lieu.
Le gouvernement français sait très-
bien deux choses : 1° que les change
ments utiles et possibles sont depuis
longtemps arrêtés dans les conseils du.
Saint-Siège ; 2' que la situation actuelle
de l'Italie et des provinces pontificales
ne permet pas de se livrer à des expé
riences politiques. Aussi, sans retirer
absolument certain programme dont il
croit avoir besoin contre ces messieurs
de la Gauche, paraît-il se borner à cher
cher un expédient qui lui .permette de
remplacer ou de relever la convention
de septembre. Il y a là tout ce qu'il
faut pour occuper longtemps nos diplo
mates.
• E ugène V euillot.
Un nouveau journal catholique paraît
en Espagne depuis, le 16 décembre : il
s'intitule la Constancia, la Constance.
Les principaux rédacteurs de la Cons
tancia sont députés aux Cortès; nous
remarquons parmi eux D. Gavino Te-
jado, qui est le directeur du nouveau
journal et qui faisait dernièrement par
tie de la rédaction du Pensamiento , et
D. Candido Nocedal, le grand orateur
catholique dont nous avons déjà parlé
plus d'une fois à nos lecteurs. Ces noms
seuls donnent une idée de l'importance
du journal qui vient d'être fondé, « pour
défendre, comme le disent ses rédac
teurs, la noble cause du catholicisme et
de là monarchie. »
Nos sympathies fraternelles ne peu
vent, certes, qu'être acquises aux dé
fenseurs de cette cause véritablement
noble, et'nous serions heureux de le leur
témoigner ici sans réserve, s'il n'y avait
pas eu, dans la fondation de la Constan
cia , certains incidents regrettables sur
lesquels nous ne pensons pas devoir
garder le silence, puisque toute la pres
se espagnole s'en occupe depuis six se
maines.
La cause catholique rie manque pas
d'éloquents et intrépide^ défenseurs
dans la presse espagnole: avec les nuan
ces correspondant aux partis politiques,
même monarchiques, qui divisent le
pays, la capitale et la province comp
tent de nombreux journaux dévoués à
l'Eglise, au Soint-Siége et aux doctrines
romaines. A Madrid, la Régénération, la
Esperanza, la Lealtad, etc., sont conti
nuellement sur la brèche et tiennent en
échec le libéralisme plus ou .moins révo
lutionnaire qui tend à enlever à l'Es
pagne sa dernière gloire et son dernier
espoir de résurrection, en lui enlevant
l'unitéde sa foi. A côté de ces journaux,
se trouve le Pensamiento espagnol, qui,
se plaçant en dehors de tous les partis
politiques, s'attache exclusivement à dé
fendre la vérité catholique, la morale
catholique, telles que le Saint-Siège les
défend et les proclame.
A ceux qui lui reprochent de se tenir
ainsi en dehors des actualités de la si
tuation, et, par conséquent, de n'avoir
aucune action pratique, le Pensamiento
répond, comme il le faisait encore dans
son numéro du 23 décembre : « Quoi-
« que le Pensamiento ne puisse être po
te litique de la façon qu'on l'entend or-
« dinairement, quoiqu'il ne puisse ser-
« vir de marchepied à personne, sous
« peine de perdre sa dignité, ni servir
« d'organe à un homme, sous peine de
« perdre son indépendance, il peut
« néanmoins étudier toutes -les ques-
« tions politiques conformément aux
« principes de la science catholique ; il
« peut donner librement et dignement
« son avis sur la marche des affaires
« publiques, en s'éloignant d'elles assez
« pour être en état de les juger avec un
« parfait désintéressement, avec une
« absolue impartialité; il peut, enfin,
« répandre dans l'opinion publique la
« féconde'semence des bonnes doctrines,
« sans créer de nouveaux partis, lui
« qui proteste qu'il déteste tous ceux
« qui sont les fils du libre examen, et
« sans déterminer des divisions et des
« conflits dans le sein de la commission
« religieuse et monarchique, dont il
« s'honore d.'être membre, et dont il
« pense pouvoir être un utile auxiliaire
« sur le terrain ofc il s'est placé. » •
C'est, en effet, en se tenant dans cette
ferme position, que le Pensamiento a con
quis une place très-importante dans la
presse espagnole, qu'il a mérité les élo
ges du Saint-Siège, et, ce qui est honora
ble apssi, les attaques de toute la presse
libérale de l'Espagne. Il servait en même
temps d'organe aux catholiques du par
lement qui mettent les pri»eipes éter
nels au-dessus des intérêts du moment,
persuadés que les principes finissent
toujours par avoir leurs conséquences
dans les faits, et que, défendre les bons,
combattre les ' mauvais, c'est préparer
un meilleur avenir. C'était là l'école de
l'illustre Balmès, de l'éloquent et regret
table Donoso Cortès; c'est l'école de M.
Aparici, et, jusqu'à ces derniers, temps,
on pouvait eroire que M. Candido Noce
dal ne voulait pas s'en séparer.
Mais M. Nocedal, qui a été ministre et
qui ne renonce pas à le devenir, a pensé
qu'il importait pour les catholiques es
pagnols d'entrer plus directement dans
la lutte des partis et de préparer l'avé-
nement d'un gouvernement qui pren
drait exclusivement et résolûmént pour
base la doctrine catholique. Parfaite
ment d'accord avec le Pensamiento sur
les principes, il lui parut que ce jour
nal serait le meilleur organe qu'il pût
choisir pour arriver à son but, et il écri
vit une lettre dans- ce sens aux rédac
teurs, leur disant qu'ils n'auraient ab
solument rien à changer à leux ligne de
conduite, mais qu'il leur demandait,
pour marcher avec eux et pour les sou
tenir de toute son influence, de le sou
tenir à leur teur et de le défendre con
tre les attaques personnelles auxquelles
il est en butte comme l'un des chefs re
connus du parti catholieo-monarchi-
que.
Demander cela, c'était demander
aux rédacteurs du Pensamiento d'entrer
dans les querelles personnelles, au lieu
de rester sur le terrain des principes ;
c'était leur demander une conduite con
traire à leur résolution de se consacrer
exclusivement à la défense de l'Eglise et
de ses doctrines. Us refusèrent. Il s'en
suivit un échange de lettres un peu vi
ves de la part de M. Nocedal, très-res
pectueuses et très-fermes de la part du
directeur du Pensamiento. Celui-ci se vit
abandonné de quelques-uns de ses col
laborateurs et d'une partie de l'admi
nistration du journal ; mais il a l'hon
neur de persister - sans faiblesse dans
sa ligne, eteette conduite lui mérite
les éloges et l'estime de toute la presse
indépendante.
Nous ajouterons que M'. Nocedal s'est
quelque peu diminué en montrant ainsi
que l'amour du pouvoir peut avoir quel
que influence sur lui. Sans doute il
pense qu'il est de l'intérêt de la religion
et de la société de voir arriver au gou
vernement les hommes les plus dévoués
à la religion et aux vrais intérêts de leur
pays ; mais il est toujours délicat de se
croire, sinon nécessaire, au moins utile
à la cause de Dieu, et, dans la situation
actuelle de l'Espagne, on peut se de
mander s'il serait vraiment utile qu'un
ministère catholique, comme le serait
celui dont M. Nocedal aurait la direc
tion, arrivât immédiatement au pou
voir. Sur ce point, nous sommes encore
de l'avis du Pensamiento j qui estime
qu'un ministère de cette nature est im
possible, par la raison, que, rien que
pour exister, il serait obligé 4 des com
promis avec le système parlementaire
en vigueur, ' par conséquent obligé de
se mettre en contradiction avec ses prin
cipes. t
Nous avons lu le programme de, la
Constancia : il est franchement et hau
tement catholique, et il se montre,
très-dur, pour les partis qui divisen,i
l'Espagne, en même temps qu'il se
prononce sans réserve pour la mo
narchie de la reine Isabelle; il dit:
« L'heure est venue de placer une
« barrière infranchissable entre l'ad-
« ministration et la politique, afin qua
« la politique ne puisse pas être une af-
« faire et que l'administration fonc-
« tionne librement et sans embarras;
« l'heure est venue de rompre 'les liens
« d'une insupportable centralisation, et
« d'obtenir que les provinces et les
« communes puissent respirer ; XUeUrt*
« est venue de faire des économies
« très-grandes économies, jusqu'à ee
« qu'on parvienne à mettre de niveau
« les dépenses et les recettes et à pro-
« portionner celles-ci avec les jessour-
« ces du pays. L'heure est venue sur-
« tout d'étouffer la Révolution dans les
« retraites où elle se cache, de lui fer-
« mer. pour toujours les portes de l'en
te seignement, de la tribune, de la
« presse, et d'en finir une fois pour
« toutes avec ses dernières espérances ;
« l'heure est venue, enfin, d'affermir la
« monarchie sur les glorieuses tradi-
« tions de quinze siècles, et de la poser
« sans réserves ni hésitations sur la
« base du catholicisme, seule religion
a vraie, seul port de salut pour les
« hommes et pour les sociétés, a.
Il suffit de faire connaître ce pro
grammé pour en montrer la grandeur;
mais il n'en est pas moins vrai que M.
Nocedal en a rendu l'adoption et la réa
lisation plus difficiles,en se séparant des
amis qui n'ont pas d'autres principes
que lui, qu'il s'est affaibli lûi-même en
se posant en chef d'école au lieu de res-
ter l'un des plus éloquents et des plus
intrépides défenseurs des principes ca
tholiques,, et qu'il pourrait bien ainsi,
comme le,fait remarquer el Comercio,
de Cadix, contribuer à former un parti
de plus, au moment même où il s'élève
avec tant de force contre les partis.
Nous formons d'autres souhaits pour
la Constancia, et pour l'illustre homme
d'Etat qui en est l'inspirateur, et nous
espérons que, malgré les premiers mo
ments de froissements, les catholiques es
pagnols continueront de marcher d'ac
cord contre l'ennemi commun, tout en
conservant les affections et les opinions
politiques dans lesquelles les saines doc
trines ne sont pas compromises. L'Es
pagne tout entière et le gouvernement
espagnol viennent de se montrer dignes
des traditions de ce noble pays, au mi
lieu des épreuves du Saint-Siège; au
moment où les Cortès vont reprendre
leurs discussions, il importe que les ca
tholiques soient unis; ils le seront, et
ce ne sera pas un parti de plus qu'aura
créé M. Nocedal, ce sera un journal de
plus consacré à la défense de l'Eglise
que nous pourrons saluer dans la Cons
tancia. -
J. Chantrel.
KouveMeà politiques
On lit dans le journal russe de Bru
xelles le Nord :
« L'Angleterre est en train de faire opéfer
à sa politique traditionnelle, tant de l'inté
rieur qu'à l'extérieur, un mouvement de
conversion des plus accentués; ainsi, on nous
annonce que lord Stanlay, comprenant enfin
tout ce qu'il y a d'illogique dans la ligne po
litique suivie jusqu'ici par le Foreing-Of'fiee
dans la question d'Orient, aurait fait enten
dre au ministre turc à Londres que la Porte,
dans l'affaire de Candie, n'a rien de mieux à
faire que d'imiter l'exemple de .l'Angleterre
dans la question des îles Ioniennes. »
Dernièrement, la Correspondance russe dé
clarait, à propos de l'expédition d'Abyssinie,
que la Russie trouverait très-naturel ' que
l'Angleterre s'établît solidement dans ceS
contrées et pût dominer l'Egypte. Cela'in
dique la part que le czar ferait volontiers à
la Grande-Bretagne.
La question est de savoir si Fe gouverne
ment anglais est disposé à écouter ces propo
sitions, Si certaines informations disent oui,
d'autres disent non.
On écrit de Londres à VAgence Uavas qua
le gouvernement anglais, vient» d'envoyer en
Amérique plusieurs agents de police avec
la mission de le renseigner sur l'organisa
tion de la conspiration féniane, qui a, conime
on le sait, son principal fojer aux' Etats-
Unis. .
On écrit de Bruxelles à l'Avenir national
que la crise ministérielle aboutira très-pro
bablement à la reconstitution du ministère
dans un sens libéral plus accentué. Le dis
sentiment, on le sait, a éclaté entre le minis
tre des affaires étrangères, M. Rogier, et ce- '
lui des finances, M. Frère Orban.
Le roi, après avoir cherché, mais en vain,
à applanir le désaccord, a fait appeler M. Ro
gier, et l'a prié de former un nouveau cabinet.
Mais celui-ci n'a pas accepté cette mission.
« M. Frère a été appelé, à son tour, au
palais, et on assure qu'il s'est rendu au désir
de Léopold II, et qu'il lui présentèra bientôt
une liste ministérielle et un programme con
tenant notamment l'application à l'enseigne
ment primaire et au temporel des cultes dès
principes de sécularisation dont ce ministre
poursuit la réalisation depuis 1847, en lut
tant à la fois conire le parti clérical et
contre la fraction la plus timide du libéra
lisme. »
UAvenir national oublie d'ajouter que le
temporel des cultes et renseignement ne seraient
livrés à M. Frère qu'à la condition que ce
lui-ci continuerait les fortifications d'Anvers
et augmenterait l'armée. L'Eglise sera tout
à fait opprimée, et le roi aura plus de soldats.
Nous verrons si cela consolidera le trône de
S. M. Léopold II. .
Le ministre d'Italie en France, M. le che
valier Nigra, vient de quitter Paris pour ne
pas assister à la réception diplomatique du
1 er janvier, Craignait-il quelque observation-
dû genre de celle qui fut adressée en pareille
circonstance, il y a huit ans, à l'ambassadeur
d'Autriche?
Les députés de la majorité veulent, dit-OD,'
voter la loi militaire demain mardi, 31 dé
cembre; c'est du moins ce que plusieurs di
saient aujourd'hui à la salle des conférences.
La chose nous semble fort difficile.
. Les onze députés qui ont voté pour res
treindre la faculté du mariage des jeunes
soldats dans les. deux dernières années d»
service, sont les onz.e membres de la com
mission qui ont, dès le principe, sbutenu
les dispositions proposées par le ! gôuveftu£-
ment. Ce sont : MM. do Benoist, Caruel dè'
Saint-Martin, Chadenet, le baron David,
Mardi 31 Décembre 186^
N° 255. —- Edition quotidienne
.7
Mardi 31 Décembre 186Î*
PARIS
Uû ts, 60 6r.
Six mois i ■ Si
Trois mol». i.t. 48
Le numéro : 15 centimes
aéttnBUaA.'OLRK ■'
Paris» 10, rue des Saints-Pères
On s'abonnai. Reme, au bureau de la âiviUà cattolica
via del Gesn, 81
O EPA RTE M EN TiS
Un au «8
Six mois, S*
Trois nais S S
\ Édition seml-quotldlenaa
' \ Un an, 36 fr. —Six mois, 19 Tr. —Trois mois, 10 fr.
L'Vu'vtrt ne répond pas des manuscrit» qui lui Mûï nlrc.il
Bfi . Ch. LlfiB&HGS & CM, 6, place de la Boom
France
PARIS, 30 DÉCEMBRE 186 1 /
L'année 1867 va se terminer au milieu des
mêmes incertitudes que sa. devancière : mê
mes questions à résoudre, mêmes difficultés à
surmonter, mêmes doutes sur les probabili
tés de guèrre et sur le maintien de la paix,
le tout aggravé par la stagnation de plus en
plus désastreuse, des affaires, par la cherté
des vivres et par les rigueurs "d'un hiver qui
ne fait pourtant que commencer. Triste fin
d'une année qui a vu l'Exposition univer
selle, et qui a enlendu tant de fois la glorifi
cation du progrès moderne, de la civilisation
moderne, des principes- modernes qu'on ap
pelle les principes de 89 !
En France, aucune des trois grandes lois
qu'on attend ^r la réorganisation de l'ar
mée, sur la linfrté de ' la presse et sur la li
berté des réunions, n'est encore votée.
Terrifiée au dedans par les menaces du
fénianisme, embarrassée par les justes récla
mation-que fait entendre l'Irlande, incer
taine des résultats que produira la récente
réforme électorale, préoccupée des questions
religieuses soulevées par le rilualisme, l'An
gleterre se trouve engagée au dehors dans
une guerre sérieuse contre le négus de l'Abys-
sinie, que ses soldlits ne pourraient guère
défendre, mais que protègent les déserts, les
rivières et le soleil de son empire. '
L'Allemagne, oecupée à se reconstituer sous
l'autorité du sabre prussien, ne sait pas en
core si elle va à l'unité ou à l'anarchie. Le
Nord est unifié; les populations du Sud vou
draient résister, mais .leurs gouvernements
paraissent n'avoir rien de plus pressé que de
les précipiter sefus le joug, de la Prusse, et,
pour hâter le moment de la chute de l'indé
pendance, ces gouvernements multiplient les
mesures qui détruisent l'influence du catho
licisme dans l'édocation du peuple. La Ba
vière et le grand-duché de Bade méritent les
éloges du Journal des Débats , c'est tout dire.
L'Autriche, qui a tant de blessures à ci
catriser, et qui aurait besoin de toutes ses
forces morales et matérielles pour combattre
l'ambition prussienne et l'inimitié russe,
l'Autriche, qui est' essentiellement un em
pire catholique et conservateur, se livre aux
expérimentations d'un ministre saxon, libé
ral et protestant; elle, s'attire les applaudis
sements de la presse juive et révolutionnaire,
contriste le sentiment catholique de ses po
pulations les plus fidèles, et croit, trou ver son
salut dans la rupture du Concordat conclu
avec le 'Saint-Siège. On ne saurait courir
plus gaiement à la ruine. , :
La Turquie est toujours le malade de 1853:
seulement les médecins qui essayaient de la
guérir alors l'ont officiellement abandonnée ;
on lui laisse maintenant la responsabilité de
ses fautes, celle même des. blessures que lui
font incessamment les intrigues russes en
Servie, en Bulgarie, dans l'île % de Crète, et
la question d'Orient est plus menaçante que
jamais.
Parlerons-nous de l'Italie ? Là' tout n est
que'hontç et anarchie : un ministère, en dis
solution, un gouvernement qui refuse de
payer une dette reconnue et d'observer une
convention qu'il a signée, la misère «t le mé
contentement partout, la guerre et la dissolu
tion imminentes,' et pas un éclair de vrai pa
triotisme dans ceux qui ont eii main le pou
voir. C'en serait fait de ce malheureux pays,
si les populations opprimées ne conservaient
encore cette religion et ces mœurs que la
Révolution veut lui enlever, et si Rome, mi
se si merveilleusement à l'abri des tentatives
révolutionnaires, n'était pas toujours le re
fuge de la justice, de la vérité, de l'honneur,
des principes sur lesquels reposent l'ordre et
la paix.
Le spectacle que présente l'Espagne est
consolant. Après, avoir vigoureusement ré
primé- l'insurrection progressiste, le maré
chal Narvaez a su rétablir l'ordre matériel
sans user de moyens extrêmes ; il se montre
résolu à prendre toms les moyens nécessaires
pour rétablir l'ordre moral, et la reine ca
tholique, qui manifeste, en, toute circonstan-
cé" son dévouement auSaint-Siége et à l'E
glise, vient de tracer, dans le discours pro
noncé à l'ouverture des Cortès, le magnifi
que programme d'un gouvernement franche
ment catholique et conservateur. La presse
libérale affecte de mépriseï* l'Espagne; ce
mépris même honoré le pays qui en est l'ob
jet, et montre quels services il pourra rendre
à ia cause de l'ordre dans la crise que, l'Eu
rope traverse. . _ ,
Cette crise est grave, sans doute, mais ce
qui &'est passé en 1867 permet d'en espérer
une heureuse solution. Soûs cë rapport, l'an
née qui se termine n'a pas été inutile ; elle a
donné des leçons qui ne seront pas perdues
et' des enseignements qui porteront leurs
fruits., La Révolution s'est, montrée telle
qu'elle est, non -seulement incrédule et enne
mie de l'Eglise catholique et du Saint-Siège,
mais perfide, mathérialiste, athée, et enne
mie de tout principe d'autorité, par consé
quent ennemie de la société. Aussi le pro
grès des saines idées est-il sensible partout ;
nous n'avons pas besoin de rappeler Je ma
gnifique mouvement qui s'est prononcé à l'oc
casion de l'invasion des Etats pontificaux par
les bandes garibaldiennes, ni l'attitude si
énergique prise tout à coup par le gouverne
ment français.
: On le sait, la à fin de 1866, le pouvoir
temporel, cette, garantie nécessaire de l'indé
pendance du chef spirituel de près do trois
cents millions d'hommes, . paraissait à la
veille de périr ; à la fin de 1867, ce pouvoir
est hautement défendu par l'épée de la Fran
ce, par l'épéèetpar le dévouement de milliers
de catholiques accourus à Rome de tous les
pays du monde ; il est défendu par l'opinion
publique et reconnu comme nécessaire à la
paix de l'Europe, C'est un progrès immense,
et n'y eût-il que celui-là d'opéré, ce serait
une grande gloire pour l'année 1867;
J. C hantrel.
P. S. Pas de .nouvelles décisives sur la
crise ministérielle deFlorence. On ditque M.
Menabrea est enfin venu à bout de composer
un ministère présentable ; on cite quelques
noms, mais il n'y a rien de lait.
La panique fianiane redouble en Angle
terre. Les constables volontaires se multi
plient; on signale en mer des navires sus
pects; on. tire le canon d'alarme h Wey-r
mouth; nos voisins d'Outre-Manche ont
maintenant une idée du garibaldisme ita
lien, qu'ils admiraient tant. — J. C h. .
On nous écrit de Munich le 27 dé
cembre, : .
Les compliments de nouvelle ann.ee
se font en Allemagne le jour de Noël,
c'est peut-être pour cela que M. de
Beust, craignant d'être oublié, et s'y
prenant prudemment un peu d'avance,
s'est fait adresser des. éloges rétrospec
tifs dans la Gazette d'Augsbourg du 20.
Il y avait un double motif pour faire
paraître cette « esquisse » ces jours-ci ;
car, si je ne me trompé, c'est du 22 dé
cembre de l'année dernière que date la
Constitution dont il se croit l'inventeur
et l'établissement du fameux dualisme
dont il est le patron.
" J'ai dit que l'article venait du grand
chancelier, parce que l'auteur a pour
unique but de tout admirer, et qu'en
dehors de ses officieux à gages, le re
muant saxon ne trouverait désormais
plus personne pour lui reconnaître un
si grand mérite.
Mais puisque l'époque est bien choi
sie pour revenir en arrière et pour exa
miner toute la valeur du nouveau sys
tème gouvernemental autrichien, je ne
vois pourquoi les spectateurs n'en pro
fiteraient pas pour dire aussi leur avis.
Gala peut etre d'autant plus utile qu'il
n'est vraiment pas facile d'embrasser
d'un seul coup d'œil tous les éléments,
constitutifs du grand empire que les dé
sastres de 1866 ont livré aux expérien
ces du baron de Beus£ En France sur
tout,. où la politique étrangère est trop
peu connue, cette étude, difficile pour
ceux-là mêmes qui vivent aux portes de
l'Autriche, devient presque impossible,
et une « esquisse » rapide de la situa
tion créée pa.r Iq dualisme pour offrir un
certain intérêt.
Et d'abord qu'est-ce que le dualisme,
et pourquoi ce partage en deux d'une
administration qui doit gouverner des
races si diverses? Est-ce donc la une
vraie découverte, et le moyen terme le
plus satisfaisant a-t-il été trouvé après
tant d'essais infructueux, tantôt dans le
sens, de la centralisation, tantôt dans le
sens fédéraliste ? Où sont les motifs, les
avantages et quelles sont les bases d'une
division qui semble au premier abord
si arbitraire ?
La terrible question hongroise est ré
solue, dit-on; mais à quel prix et par
.quelles savantes combinaisons est-on
parvenu à vaincre cette redoutable dif
ficulté? C'est là, ne l'oublions pas, le
grand triomphe du diplomate saxon :
il s'est « arrangé avec la Hongrie, » et
nul ne l'avait pu jusqu'à lui. Quand on
lui signale quelques côtés fâcheux de sa
politique et qu'il se sent embarrassé :
« C'est vrai, dit-il, mais il fallait faire
« mort arrangement avec la Hongrie;
« j'ai dû consentir à quelques sacrifices.
« Une fois ce ^rand oeuvre accompli,
« nous verrons a mieux régler le reste. »
Il est manifeste que' pour décider l'em
pereur François-Joseph à une attitude
qui devait peser sur sa conscience et
pour laquelle il devait se sentir des ré
pugnances sérieuses, le chancelier a dû
faire, valoir aussi en termes chaleureux,
pressants et à toute heure l'extrême im
portance de « l'arrangement avec la
« Hongrie. » Ce fameux arrangement
est-il 1 donc si bon?
En tout cas, il n'a pas exigé de bien
longues méditations de la part de celui
qui en a combiné les ressorts. L'arran
gement consiste purement et simple
ment dans un abandon complet aux
Hongrois de tout ce qu'ils ont jamais pu
désirer ou demander.
On parle volontiers à ce sujet de na
tionalité, de la couronne de saint Etien
ne, des droits antiques de la race magya
re ; mais le principe des nationalités
n'est nulle part plus ouvertement violé,
et les droits antiques ont été recherchés
dans la constitution de 1848, ce qui ne
demandait pas un grand effort d'érudi
tion.
Le principe des nationalités, c'est là un
grand mot moderne dont le , sens varie
selon le besoin des différentes causes;
mais il semble-que s'il peut jamais
avoir une signification raisonnable, c'est
bien quand on l'opposé au fait patent
de l'oppression d'une race par une au
tre race. Or « l'arrangement àv|e la
Hongrie » dont on fait tarit d'élogês, re
pose uniquement, tant à Pesth qu'a
Vienne, sur le sacrifice de tous les
droits des populations slaves aux pré
tentions dominatrices des magyares.
C'est là et nulle part ailleurs qu'il faut
chercher l'origine du dusîîisme. Il ne
suffit pas que les Slovaques, les Slovè
nes, les Serbes, les Croates, etc., dè la
Hongrie, de la Transylvanie ou de la
Croatie soient abandonnés comme des
peuples vaincus au bon plaisir du gou
vernement hongrois ; il faut, pour sa
tisfaire pleinement ces anciens alliés dé
Garibaldi et de M. de Bismark, que les
Tchèques de la Bohème et de la Mora
vie soient, dans la même mesure, livras
aux Allemands de la partie occidentale.
Il existe entre toutes ces branches de la
race slave en Autriche dès liens sympa
thiques très-réels, et une centralisation
splideirient établie à Vienne pour tout
ce qui se trouve de ce côté-ci de la Lei-
tha, a pour but de rassurer ceux qui*
tiennent à gouverner seuls de l'autrè
côté.
Il est désormais hors de doute qile,
lors de la dernière guerre, M. de Bis
mark avait des intelligences avec tin
parti assez sérieux êii Hongrie, avec ce
lui-là même qui domine à Pesth aujour
d'hui. Le danger d'une situation sem
blable a été vite senti, et c'est pour y
parer que M. de Beust, en arrivant au
pouvoir, n'a rien eu de plus pressé que
de satisfaire à tout prix ces mécontents,
3ui ne reculaient pas devant un crime
e haute trahison. ;— Le besoin d'accor
der une satisfaction à la Hongrie était
universellement compris, mais les li
mites de cette satisfaction étaient plus
difficiles à déterminer; le nouveau chan
celier, qui agit volontiers vite parce que
la réflexion n'est pas dans ses habitudes;
n'a rien su trouver de mieux qu'urië dé
cision radicale et qui accordàittout satïs' satisfaction, et savez-vous ce qu'il fait
rien reserver.
' Ici pourtant se rencontre" une diffi
culté, et l'on peut se demander si. la'ré
sistance hongroise: ne sera pas rempla-
moins dangereuse dans les pays alle
mands. — L'objection semble sérieuse,
et elle devrait l'être si l'Autriche était
un pays comme un autre; mais M. de
Bèust a rencontré un allié puissant dans
cette bureaucratie célèbre qui n'a son
équivalent nulle part ailleurs, et qui de
toutes'les plaies de l'Empire est certai
nement la plus maligne et la plus invé
térée.
La bureaucratie * autrichienne est un
corps organisé et si redoutable, que le
vieux prince de Metternich lui-même a
toujours échoué quand il a tenté d'en
trer en lutte avec elle ; elle est en même
temps un système qui séduit tous les
partisans du régime despotique pur,
que défendent tous les légistes, et qui,
dans nos temps révolutionnaires, de
vient l'arme favorite des démocrates et
des hommes de désordre. Cette bureau
cratie a porté la théorie et la pratique
de la domination sans limite de l'Etat à
un degré qui dépasse de beaucoup tout
ce qu'on a jamais dit, écrit ou rêvé ail
leurs, et elle couvre l'empire comme
d'un réseau sous lequel tous les élans
généreux sont comprimés. Les mailles
de cé réseau sont étroites, presque im
possibles à rompre/ fetrelles tendent à'
devenir comme un cannevas tout pré
paré pour les œuvres socialistes et hu
manitaires.
La Hongrie était jadis, comme toutes
les autres parties de l'Autriche, livrée
aux bureaucrates, et leurs exploits tyran-
niques avaient contribué plus que toute
autre chose à répandre dans ce pays les
semences de la révolte. Les employés
avaient fourni des prétextes légitimes ;
Fesprit de parti envenima la querelle, et
la perturbation morale qui caractérise
.notre époque mit le comble au désordre.
La partie intelligente de la bureaucratie
comprit elle-même, après la défaite de
Sadowa, que cette proie était perdue
pour elle. Elle aurait pu alors être frap
pée à mort si l'équité et un vérftable es
prit politique servant de guides à M. de
Beust, les droits de toutes les races à
l'autonomie avaient été reconnus à la
fois ; mais nous avons vu qu'il n'en fut
rien. Le système oppresseur du dua
lisme fut adopté pour plaire aux Hon
grois, et la bureaucratie y trouva son
compte, car elle restait maîtresse de
toute la partie occidentale de l'em
pire.
Elle soutint donc le grand chancelier
parce qu'il la servait, mais en se pré
parant à le supprimer le jour où il la
gênera. Seulement elle fit ses condi
tions, -et comme elle est encore tout
infestée de l'esprit de Joseph II, son
créateur, elle exigea la guerre au Con
cordat. A ce prix, dit-elle au ministre
saxon et protestant, que rien ne prépa
rait à comprendre la portée de ce qu'on
lui proposait, à ce prix vous serez en
censé par tous nos journaux, vous dé-
vieridrez l'idole des bourgeois de ia ca
pitale, et "les élus de toutes nos petites
municipalités vous acclameront comme
un phénix. — Et puis vpus marcherez
avec le siècle, .vous régénérerez notre
pays arriéré et superstitieux, etc... On
connaît à l'avance toutes ces phrases de
convention.
Etre encensé,.acclamé,. devenir une
idole et un régénérateur! C'était pren
dre par son côté faible l'esprit essen
tiellement léger du glorieux baron de
Beust, Il fit probablement en outre, et
à part soi, une réflexion profonde com
me il en sait faire : il se dit que 1 allian
ce française dont il sent 1 utilité gérait
sans doute iacilitee par un programme
politique fortement imprégné do l'es
prit de 89. Il se sait en compagnie, et
chacun connaît ses hauts faits. Il en est
enchanté, il .se frotte les mains et secoue
bien vite les inquiétudes que lui cau
sent de temps à autres certains signes
peu rassurants. Au to^al, il éstr content
et vient de commander son panégyri
que pour célébrer l'anniversaire du
jour où il est devenu grand homme.
Pourtant son ciel s'est assombri. Il a
donné au mal une impulsion effrayante,
et déjà le mal va plus vite qu'il ne vou
drait. Le voici qui vient de former un
ministère, et il s'est vu contraint d'y
faire entrer deux hommes dé 1848, MM.
Giskoa et Berger, et un doctrinaire beau
parleur, M. Herbst, qui est son ennemi
le plus acharné. Il se jetté ainsi' dans les
bras de ceux qui lé perdront, mais il est
à cent lieues de s'en douter ; il réserve
encore toutes ses craintes et toute son
artimadversation pour « le parti entêté
des Evêqùës et dés princes de l'Eglise. »
lî Univers citait dernièrement un ar
ticle de lar Liberté qui signale la gravité
des menées russes en Bohême et en
Moravie'. Le fait est sérieux en effet, et
il est à peine exagéré. C'est au moment
même où l'activité russe était signalée
da toutes parts et où l'alliance prusso-
russe devenait inévitable et manifeste
aux yeux de tout homme intelligent, que
l'habile saxon a sacrifié l'intérêt de tous
les Slaves de l'empire, tant aux Hon
grois qu'aux bureaucrates ; il né faut
donc pas s'étonner iç'il récolte ce qu'il a
semé.
Oui, M. de Beust a, pour faire « son ar
rangement avec là Hongrie, » jeté les
Slaves dans les bras de la Russie; par
sa guerre-contre le concordat, il a fait
naître des aspirations prussiennes dans
les parties les plus catholiques et jus
qu'ici les plus fidèles de l'Autriche (Ty-
rol et Vorqlberg); il s'est livré pieds et
poings liés au parti viennois bourgeois
et radical, qui compte bien se servir de
lui et de ses maladresses pour arriver à
la révolution pure; mais il est plein de
dire aux « Princes de l'Eglise» dans le
pédant article où sont chantées toutes
ses victoires ? Il les menace de prendre
1er. biens ecclésiastiques, et il ajoute :«La
céô par ^ii^-TésManee^^«È^^f 1 *tftftf°p' t, €offK r mîrft"'dêjà été protestante; elle
« pourrait le redevenir ! » 11 prend sa
grosse voix pour faire -peur à tous ces
gens en soutane, et il croit rire, car au
fond il "n'est pas si méchant qu'il veut le
paraître ; mais rien est-il plus capable
que ces quelques mots de prouver à quel
point son aveuglement est sans borne ?
Enlevez la religion catholique à la
Bohême, et à l'instant même les Tchè
ques sont Russes et les Allemands de
viennent Prussiens en même temps que
grotestants. — Ce qui est vrai de la Bo
hême est vrai pour l'Autriche tout en
tière : une fois le lien catholique brisé,
elle se défera d'elle-même et il ne sera
même plus nécessaire de la pousser
pour en détacher tous les morceaux. —
Le parti de la révolution le sait bien,
mais il s'en inquiète peu, car lui aussi il
a ses affinités prussiennes, russes, tur
ques au besoin, italiennes aussi.—Rien
de tout cela n'importe au grand-chan
celier ; il continue à se féliciter et à ne
rien voir : « Il a fait, dit-il, son arran-
« gement avec la Hongrie. »
Et si cet arrangement n'était pas même
fait, que resterait-il donc à ce pauvre
homme d'Etat?—C'est pourtant là ce qui
arrive ? caria question ja plus difficile de
touférlSt fort loin d être réglée. — Il
y àun ministre de la guerre à Vienne,
un autre à Pesth; ildevraity en avoir un
troisième à Vienne au-dessus des deux
autres (c'est si simple le dualisme!) mais
les attributions de chacun d'eux ne sont
rien moins que déterminées.
L'opposition de la gauche dans la
Chambre hongroise a émis des préten
tions que l'on considère à Vienne com
me absolument inadmissibles; le comte
Andrassy a répondu d'un air embar
rassé et par de véritables faux-fuyants;
Déak, le grand et tout-puissant Deak,
n'a pas encore dit ce qu'il en pensait.
Or, on croit assez généralement que si
le parti conservateur ou gouvernemen
tal hongrois entreprend de résister à la
gauche sur cette question très -nationale,
il pourra bien être renversé. Que fera,
dans ce cas, le gouvernement viennois,
et où en serait le fameux « arrange
ment? »
M. de Beust a beau sourire, son bilan
n'a rien qui rassure, et bien qu'il ait
fait de son mieux pour,mériter le sur
nom de « fossoyeur de l'Autriche, » il
pourrait bien être mis -de côté par des
travailleurs décidés à finir cette triste
besogne encore plus vite que lui.
B. d'Agreval.
La Liberté a rapporté, d'après une
correspondance de Rome, et plusieurs
journaux ont répété que l'ambassadeur
de France près du Saint-Père aurait de
mandé à S. Em. le cardinal Antonelli
« d'introduire, immédiatement et sincè
rement » dans la législation et l'admi-.
nistration pontificales les réformes ré
clamées depuis plusieurs années par le
gouvernement français. Le Cardinal au
rait répondu qu'il ne pouvait être ques
tion de réformes tant que le Saint-Siège
n'aurait pas recouvré toutes ses pro
vinces.
Nos dernières informations de Rome
ne disent rien de ces pourparlers, etnous
sommes fondés à croire que le corres
pondant de la Liberté n'a pas puisé ses
renseignements en bon lieu.
Le gouvernement français sait très-
bien deux choses : 1° que les change
ments utiles et possibles sont depuis
longtemps arrêtés dans les conseils du.
Saint-Siège ; 2' que la situation actuelle
de l'Italie et des provinces pontificales
ne permet pas de se livrer à des expé
riences politiques. Aussi, sans retirer
absolument certain programme dont il
croit avoir besoin contre ces messieurs
de la Gauche, paraît-il se borner à cher
cher un expédient qui lui .permette de
remplacer ou de relever la convention
de septembre. Il y a là tout ce qu'il
faut pour occuper longtemps nos diplo
mates.
• E ugène V euillot.
Un nouveau journal catholique paraît
en Espagne depuis, le 16 décembre : il
s'intitule la Constancia, la Constance.
Les principaux rédacteurs de la Cons
tancia sont députés aux Cortès; nous
remarquons parmi eux D. Gavino Te-
jado, qui est le directeur du nouveau
journal et qui faisait dernièrement par
tie de la rédaction du Pensamiento , et
D. Candido Nocedal, le grand orateur
catholique dont nous avons déjà parlé
plus d'une fois à nos lecteurs. Ces noms
seuls donnent une idée de l'importance
du journal qui vient d'être fondé, « pour
défendre, comme le disent ses rédac
teurs, la noble cause du catholicisme et
de là monarchie. »
Nos sympathies fraternelles ne peu
vent, certes, qu'être acquises aux dé
fenseurs de cette cause véritablement
noble, et'nous serions heureux de le leur
témoigner ici sans réserve, s'il n'y avait
pas eu, dans la fondation de la Constan
cia , certains incidents regrettables sur
lesquels nous ne pensons pas devoir
garder le silence, puisque toute la pres
se espagnole s'en occupe depuis six se
maines.
La cause catholique rie manque pas
d'éloquents et intrépide^ défenseurs
dans la presse espagnole: avec les nuan
ces correspondant aux partis politiques,
même monarchiques, qui divisent le
pays, la capitale et la province comp
tent de nombreux journaux dévoués à
l'Eglise, au Soint-Siége et aux doctrines
romaines. A Madrid, la Régénération, la
Esperanza, la Lealtad, etc., sont conti
nuellement sur la brèche et tiennent en
échec le libéralisme plus ou .moins révo
lutionnaire qui tend à enlever à l'Es
pagne sa dernière gloire et son dernier
espoir de résurrection, en lui enlevant
l'unitéde sa foi. A côté de ces journaux,
se trouve le Pensamiento espagnol, qui,
se plaçant en dehors de tous les partis
politiques, s'attache exclusivement à dé
fendre la vérité catholique, la morale
catholique, telles que le Saint-Siège les
défend et les proclame.
A ceux qui lui reprochent de se tenir
ainsi en dehors des actualités de la si
tuation, et, par conséquent, de n'avoir
aucune action pratique, le Pensamiento
répond, comme il le faisait encore dans
son numéro du 23 décembre : « Quoi-
« que le Pensamiento ne puisse être po
te litique de la façon qu'on l'entend or-
« dinairement, quoiqu'il ne puisse ser-
« vir de marchepied à personne, sous
« peine de perdre sa dignité, ni servir
« d'organe à un homme, sous peine de
« perdre son indépendance, il peut
« néanmoins étudier toutes -les ques-
« tions politiques conformément aux
« principes de la science catholique ; il
« peut donner librement et dignement
« son avis sur la marche des affaires
« publiques, en s'éloignant d'elles assez
« pour être en état de les juger avec un
« parfait désintéressement, avec une
« absolue impartialité; il peut, enfin,
« répandre dans l'opinion publique la
« féconde'semence des bonnes doctrines,
« sans créer de nouveaux partis, lui
« qui proteste qu'il déteste tous ceux
« qui sont les fils du libre examen, et
« sans déterminer des divisions et des
« conflits dans le sein de la commission
« religieuse et monarchique, dont il
« s'honore d.'être membre, et dont il
« pense pouvoir être un utile auxiliaire
« sur le terrain ofc il s'est placé. » •
C'est, en effet, en se tenant dans cette
ferme position, que le Pensamiento a con
quis une place très-importante dans la
presse espagnole, qu'il a mérité les élo
ges du Saint-Siège, et, ce qui est honora
ble apssi, les attaques de toute la presse
libérale de l'Espagne. Il servait en même
temps d'organe aux catholiques du par
lement qui mettent les pri»eipes éter
nels au-dessus des intérêts du moment,
persuadés que les principes finissent
toujours par avoir leurs conséquences
dans les faits, et que, défendre les bons,
combattre les ' mauvais, c'est préparer
un meilleur avenir. C'était là l'école de
l'illustre Balmès, de l'éloquent et regret
table Donoso Cortès; c'est l'école de M.
Aparici, et, jusqu'à ces derniers, temps,
on pouvait eroire que M. Candido Noce
dal ne voulait pas s'en séparer.
Mais M. Nocedal, qui a été ministre et
qui ne renonce pas à le devenir, a pensé
qu'il importait pour les catholiques es
pagnols d'entrer plus directement dans
la lutte des partis et de préparer l'avé-
nement d'un gouvernement qui pren
drait exclusivement et résolûmént pour
base la doctrine catholique. Parfaite
ment d'accord avec le Pensamiento sur
les principes, il lui parut que ce jour
nal serait le meilleur organe qu'il pût
choisir pour arriver à son but, et il écri
vit une lettre dans- ce sens aux rédac
teurs, leur disant qu'ils n'auraient ab
solument rien à changer à leux ligne de
conduite, mais qu'il leur demandait,
pour marcher avec eux et pour les sou
tenir de toute son influence, de le sou
tenir à leur teur et de le défendre con
tre les attaques personnelles auxquelles
il est en butte comme l'un des chefs re
connus du parti catholieo-monarchi-
que.
Demander cela, c'était demander
aux rédacteurs du Pensamiento d'entrer
dans les querelles personnelles, au lieu
de rester sur le terrain des principes ;
c'était leur demander une conduite con
traire à leur résolution de se consacrer
exclusivement à la défense de l'Eglise et
de ses doctrines. Us refusèrent. Il s'en
suivit un échange de lettres un peu vi
ves de la part de M. Nocedal, très-res
pectueuses et très-fermes de la part du
directeur du Pensamiento. Celui-ci se vit
abandonné de quelques-uns de ses col
laborateurs et d'une partie de l'admi
nistration du journal ; mais il a l'hon
neur de persister - sans faiblesse dans
sa ligne, eteette conduite lui mérite
les éloges et l'estime de toute la presse
indépendante.
Nous ajouterons que M'. Nocedal s'est
quelque peu diminué en montrant ainsi
que l'amour du pouvoir peut avoir quel
que influence sur lui. Sans doute il
pense qu'il est de l'intérêt de la religion
et de la société de voir arriver au gou
vernement les hommes les plus dévoués
à la religion et aux vrais intérêts de leur
pays ; mais il est toujours délicat de se
croire, sinon nécessaire, au moins utile
à la cause de Dieu, et, dans la situation
actuelle de l'Espagne, on peut se de
mander s'il serait vraiment utile qu'un
ministère catholique, comme le serait
celui dont M. Nocedal aurait la direc
tion, arrivât immédiatement au pou
voir. Sur ce point, nous sommes encore
de l'avis du Pensamiento j qui estime
qu'un ministère de cette nature est im
possible, par la raison, que, rien que
pour exister, il serait obligé 4 des com
promis avec le système parlementaire
en vigueur, ' par conséquent obligé de
se mettre en contradiction avec ses prin
cipes. t
Nous avons lu le programme de, la
Constancia : il est franchement et hau
tement catholique, et il se montre,
très-dur, pour les partis qui divisen,i
l'Espagne, en même temps qu'il se
prononce sans réserve pour la mo
narchie de la reine Isabelle; il dit:
« L'heure est venue de placer une
« barrière infranchissable entre l'ad-
« ministration et la politique, afin qua
« la politique ne puisse pas être une af-
« faire et que l'administration fonc-
« tionne librement et sans embarras;
« l'heure est venue de rompre 'les liens
« d'une insupportable centralisation, et
« d'obtenir que les provinces et les
« communes puissent respirer ; XUeUrt*
« est venue de faire des économies
« très-grandes économies, jusqu'à ee
« qu'on parvienne à mettre de niveau
« les dépenses et les recettes et à pro-
« portionner celles-ci avec les jessour-
« ces du pays. L'heure est venue sur-
« tout d'étouffer la Révolution dans les
« retraites où elle se cache, de lui fer-
« mer. pour toujours les portes de l'en
te seignement, de la tribune, de la
« presse, et d'en finir une fois pour
« toutes avec ses dernières espérances ;
« l'heure est venue, enfin, d'affermir la
« monarchie sur les glorieuses tradi-
« tions de quinze siècles, et de la poser
« sans réserves ni hésitations sur la
« base du catholicisme, seule religion
a vraie, seul port de salut pour les
« hommes et pour les sociétés, a.
Il suffit de faire connaître ce pro
grammé pour en montrer la grandeur;
mais il n'en est pas moins vrai que M.
Nocedal en a rendu l'adoption et la réa
lisation plus difficiles,en se séparant des
amis qui n'ont pas d'autres principes
que lui, qu'il s'est affaibli lûi-même en
se posant en chef d'école au lieu de res-
ter l'un des plus éloquents et des plus
intrépides défenseurs des principes ca
tholiques,, et qu'il pourrait bien ainsi,
comme le,fait remarquer el Comercio,
de Cadix, contribuer à former un parti
de plus, au moment même où il s'élève
avec tant de force contre les partis.
Nous formons d'autres souhaits pour
la Constancia, et pour l'illustre homme
d'Etat qui en est l'inspirateur, et nous
espérons que, malgré les premiers mo
ments de froissements, les catholiques es
pagnols continueront de marcher d'ac
cord contre l'ennemi commun, tout en
conservant les affections et les opinions
politiques dans lesquelles les saines doc
trines ne sont pas compromises. L'Es
pagne tout entière et le gouvernement
espagnol viennent de se montrer dignes
des traditions de ce noble pays, au mi
lieu des épreuves du Saint-Siège; au
moment où les Cortès vont reprendre
leurs discussions, il importe que les ca
tholiques soient unis; ils le seront, et
ce ne sera pas un parti de plus qu'aura
créé M. Nocedal, ce sera un journal de
plus consacré à la défense de l'Eglise
que nous pourrons saluer dans la Cons
tancia. -
J. Chantrel.
KouveMeà politiques
On lit dans le journal russe de Bru
xelles le Nord :
« L'Angleterre est en train de faire opéfer
à sa politique traditionnelle, tant de l'inté
rieur qu'à l'extérieur, un mouvement de
conversion des plus accentués; ainsi, on nous
annonce que lord Stanlay, comprenant enfin
tout ce qu'il y a d'illogique dans la ligne po
litique suivie jusqu'ici par le Foreing-Of'fiee
dans la question d'Orient, aurait fait enten
dre au ministre turc à Londres que la Porte,
dans l'affaire de Candie, n'a rien de mieux à
faire que d'imiter l'exemple de .l'Angleterre
dans la question des îles Ioniennes. »
Dernièrement, la Correspondance russe dé
clarait, à propos de l'expédition d'Abyssinie,
que la Russie trouverait très-naturel ' que
l'Angleterre s'établît solidement dans ceS
contrées et pût dominer l'Egypte. Cela'in
dique la part que le czar ferait volontiers à
la Grande-Bretagne.
La question est de savoir si Fe gouverne
ment anglais est disposé à écouter ces propo
sitions, Si certaines informations disent oui,
d'autres disent non.
On écrit de Londres à VAgence Uavas qua
le gouvernement anglais, vient» d'envoyer en
Amérique plusieurs agents de police avec
la mission de le renseigner sur l'organisa
tion de la conspiration féniane, qui a, conime
on le sait, son principal fojer aux' Etats-
Unis. .
On écrit de Bruxelles à l'Avenir national
que la crise ministérielle aboutira très-pro
bablement à la reconstitution du ministère
dans un sens libéral plus accentué. Le dis
sentiment, on le sait, a éclaté entre le minis
tre des affaires étrangères, M. Rogier, et ce- '
lui des finances, M. Frère Orban.
Le roi, après avoir cherché, mais en vain,
à applanir le désaccord, a fait appeler M. Ro
gier, et l'a prié de former un nouveau cabinet.
Mais celui-ci n'a pas accepté cette mission.
« M. Frère a été appelé, à son tour, au
palais, et on assure qu'il s'est rendu au désir
de Léopold II, et qu'il lui présentèra bientôt
une liste ministérielle et un programme con
tenant notamment l'application à l'enseigne
ment primaire et au temporel des cultes dès
principes de sécularisation dont ce ministre
poursuit la réalisation depuis 1847, en lut
tant à la fois conire le parti clérical et
contre la fraction la plus timide du libéra
lisme. »
UAvenir national oublie d'ajouter que le
temporel des cultes et renseignement ne seraient
livrés à M. Frère qu'à la condition que ce
lui-ci continuerait les fortifications d'Anvers
et augmenterait l'armée. L'Eglise sera tout
à fait opprimée, et le roi aura plus de soldats.
Nous verrons si cela consolidera le trône de
S. M. Léopold II. .
Le ministre d'Italie en France, M. le che
valier Nigra, vient de quitter Paris pour ne
pas assister à la réception diplomatique du
1 er janvier, Craignait-il quelque observation-
dû genre de celle qui fut adressée en pareille
circonstance, il y a huit ans, à l'ambassadeur
d'Autriche?
Les députés de la majorité veulent, dit-OD,'
voter la loi militaire demain mardi, 31 dé
cembre; c'est du moins ce que plusieurs di
saient aujourd'hui à la salle des conférences.
La chose nous semble fort difficile.
. Les onze députés qui ont voté pour res
treindre la faculté du mariage des jeunes
soldats dans les. deux dernières années d»
service, sont les onz.e membres de la com
mission qui ont, dès le principe, sbutenu
les dispositions proposées par le ! gôuveftu£-
ment. Ce sont : MM. do Benoist, Caruel dè'
Saint-Martin, Chadenet, le baron David,
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