Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-12-30
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 décembre 1867 30 décembre 1867
Description : 1867/12/30 (Numéro 254). 1867/12/30 (Numéro 254).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Lpncli 30 Décembre 1§6>
N° 234. — Edition quotidienne
l
yu.
Lundi SO Décembre 1 ©ô'î'
...... PARIS
Du u. ;.
Six XÛOitf* t
'.Trois mol*.
Le o/oméro : 15 centimes
60 fr.
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Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonaei Rome, an bureau de la Ctviità cattoiica
via del Gesu, 61
' DÉPARTEMENTS
Dn an.,..; 66 ft
Six mois I ttïiïDtt; «ttlkltl
Trois mois^ / -
C.o\ V. %>
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Un an; 36 fr. — Six mois, 19 fr. —Trois moÎ3,
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L'Univers ao répond pat des manuscrits qoi lui «out tdre««l
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11.. Cil. LiGMGB 4 CERF, 6, place de la Boom
¥*rano©
PARIS, 29 DÉCEMBRE 1867
BÏJIL.UE'FIÏW
Interrogé par M. Pelletan dans la séance
d'hier, M. le ministre d'ELat a déclaré que
le tableau revisé des circonscriptions électo
rales serait, aux termes de la loi, publié au
~$tefr-tawM«»«84-décembre.-Puis, la Chambre
a continué la discussion des amendements»
Un amendement de la commission^ deman
dant la faculté de mariage pour les trois der
nières années de service dg la réserve, a été
"pris en considération. Un autre amendement
de M. le marquis d'Andelarre, abandonné
par son auteur et repris par les membres de
l'opposition, a été repoussé. Enfin, un amen
dement de M. Conseil, relatif à la réserve
maritime, combattu par la commission et
appuyé par les ministres de la guerre et de
la marine, a été également pris en considé
ration.
La crise ministérielle se poursuit à Flo
rence, et le 7 janvier arrivera peut-être avant
qu'il ait rien été résolu à cet égard. Les mi
nistres manquent, et ce n'est point une sur
prise. Quel «Bt l'homme honorable qui con
sentirait à accepter cet héritage de désordre,
de dettes matérielles immenses et de ruines
morales plus grandes encore? On dit que
M. de Malaret a l'ordre d'insister vigou
reusement auprès du roi Victor-Emmanuel
pour le payement de la dette pontificale. S'il
se borne à des protestations diplomatiques,
sa mission échouera. Le seul moyen de
la faire 'efficace serait de poser le non-
payement comme un casusbelli. Mais s'y dé-
cidera-t-on ? On en peut douter. L'obstination
à traiter l'Italie comme une alliée fidèle, mal
gré ses trahisons répétées, est grande en
France.
En regard des félonies italiennes, le monde
verra de quelle façon Rome comprend le res
pect du droit. Le Saint-Père vient, dit-on,
de décider que les.coupons de la rente ro
maine seront payés, nonpbstant la honteuse
déclaration du Parlement de Florence. Du
reste, l'âme de Pie IX ne se laisse troubler
par aucune des résolutions des méchants. On
a lu hier un résumé de l'admirable réponse
qu'il a faite aux Cardinaux à l'occasion de
leurs voeux exprimés au commenc ement de
l'année chrétienne. « Les ennemis de l'Egli
se, a-t-il dit, sont partagés en factions qui
doivent hâter leur ruine. Mais ils èssayeront
sans doute une dernière attaque. 11 y a donc
nécessité de veiller, de prier, d'être prêt à
tout. »
Le discours de la reine d'Espagne est,
4 pour ce qui regarde l'intérieur, un très-beau
programme de ce que doit être le gouverne-
; ment d'un prince catholique. Après avoir
rappelé les mesures qui ont été prises poiir
.affermir l'ordre, développer la prospérité ét
améliorer les finances du pays, la reine eh
arrive au projet de loi sur l'instruction pri
maire qui doit être prochainement proposé
aux Cortès. Elle dit que, pour répandre les
bienfaits de l'instruction, l'Eglise et l'Etat
' ont toujours marché d'accord en Espagne,
qu'il en doit être ainsi, et elle éspère organi
ser ét étendre dans une grande mesure, sous
l'influence réunie.de la pureté de la doctrine
religieuse et de la morale, les écoles publi
ques et privées.
La reine conclut :
En concentrant de la sorte le pouvoir salu
taire de la justice, en le consolidant avec fer
meté, en attaquant à son origine la perversité
qui s'endurcit avec l'ignorance ou qui provient
des enseignements immoraux ou antireligieux,
on rétablira le respect des lois et des autorités
légitimes.
Et elle fait en ce peu de mots le plus grand
éloge de l'Espagne :
C'est un beau sujet d'admiration qu'offre un
gracd peuple qui conserve à travers les siècles
les caractères essentiels de son individualité
comme nation, qui garde avec persévérance la
pureté de sa foi héréditaire et l'antique-dépôt
de son honneur et de sa renommée, sans refu
ser pourtant d'entrer et d'avancer dans les nou
velles voies que l'omnipotence divine t ouvre in
cessamment à l'activité de l'homme et à l'ac
croissement de ses richesses et.de sa prospérité.
Pour l'extérieur, la reine rappelle les me
sure»? prises en faveur du pouvoir temporel
et les oropositions d'action commune qu'elle
a faites â l'Empereur des Français.
AuatJSTB R oussel.
longuement et moins heureusement que
la première fois. A travers les tableaux
familiers et champêtres, mais généra-r
lement un peu trop riants peut-être,
qu'il excelle à peindre, il a en vain
fait appel aux misères qu'entraîne
rait en cas de guerre le rappel des
hommes mariés : il a décrit les douleurs
des femmes et des enfants; «t manifesté en
un mot toute la répugnance des hom
mes de guerre français pour les soldats
mariés. Le Corps législatif à redouté de
poser un obstacle légal aux mariages.
L'obligation du service de la réserve, si
doux et si léger que M. le ministre ait
cherché à le décrire, est déjà un empê
chement assez grand. Or, en France, il
n'y a pas lieu ae songer à retarder et
éloigner les mariages.Tout ce qui pourra
les faciliter sera d'une bonne législation
et d'une bonne politique, et influera sur
le contingent.
M. le ministre de la guerre a af
firmé que si les mariages étaient peu
nombreux dans la réserve, on pourrait,
dans la pratique, faire en cas de guerre
une exception en faveur des maris et les
laisser à leurs foyers.
Il a assuré qu'en tout cas la somme
des hommes mariés, dans les trois der
nières années de la réserve, ne pourrait
s'élever au-dessus du chiffre de 80,000.
Alors, pourquoi ne pas adopter l'avis
de M. le général Cnangarnier ? Tant
d'amendements ont été discutés au
Corps législatif, comment sa proposi
tion n'y a-t-elle pas été présentée et sou
mise aux délibérations des législateurs?
Elle émane d'un homme compétent :
elle rentre bien dans le sentiment de la
majorité du Corps législatif, et* elle ' se
rait assurément conforme au vœu des
populations. '
« La réserve, disait M. le général Clian-
garnier, sera excellente, à condition
que les hommes n'auront pas besoin
d'autorisation pour se marier, et que,
sur la présentation de leur acte de ma
riage, ils seront immédiatement rayés
des contrôles et ne pourront y être réin
tégrés. »
Il conciliait de la sorte les facilités du
mariage qui importent aux mœurs, à la
population, à la religion et à la prospé
rité nationale, aveè .l'excessive répu
gnance des hommes de guerre pour les
soldats mariés.
. M. le général Changarnier né les re
gardait cependant pas comme perdus
pour la défense nationale, il les com
prenait dans eeS divers.bans qu'il pro
posait d'appeler successivement, dans
l'ordre des charges de famille.
Il est vrai que, selon M. Changar
nier, une armée de 500,000 hommes
serait suffisante pour la France. Nous
n'en sommes plûs là. L'accroissement
du chiffre du contingent .ne rend-il pas
plus importante encore sa proposition
sur les mariages dans la réserve?
Quoi qu'il en soit, les populations ap
précieront l'allégement que. leur ap
porte la nouvelle dispositiou de la loi,
L éon A ubineau. •
Plusieurs amender? 1611 }' 8 relatifs au
mariage des hommes de i a reserve, ont
été discutés aujourd'hui. Le L£>rps légis
latif en a adopté un qui leur reconnaît
le droit de contracter mariage ^urant
l"t?s trois dernières années du service.
Le projet proposait deux ans, et le mi
nistre de la guerre avait même^ tait la
concession de deux ans et demi. Le vote
a pu lieu presque à l'unanimité ; 1 a-
mendemen.t a été adopté par 237 voix
contre 11* - ,
M. le ministre? da la guerre a parlé
'Traité du régime légal des
communauté» religieuses en
France (1)
(Troisième et dernier article.)
Il est manifeste que l'ordonnance de
1749 et ses devancières du dix-septième
siècle, hostiles comme elle aux commu
nautés religieuses, furent absolument
une nouveauté, sans nulle racine dans
notre droit et nos institutions nationa
les. Pour leur trouver des précédents, il
faut enjamber par-dessus les premiers
siècles de nôtre histoire; il faut franchir
la législation du bas-empire chrétien
depuis Constantin, et prendre pied sur
les textes du Digeste, en plein césarisme
et en plein paganisme. Le droit païen
du Digeste déniait toute vie juridique
aux associations. «Nequesocietas, neque
« collegium, neque hujusmodi corpus
« passim omnibus habere conceditur :
« nam et legibus et senatus-consultis,
« et principalibus constitutionibus ea
« res coercetur. Paucis admodum in
«. causis concessa sunt hujusmodi cor-
« pora : ut ecce vectigalium publico-
« rum sociis permissum est corpus ha-
« bere, vel aurifodinarum, vel argén-
(1) M'A. Trochon, doeteur en droit.
« tifodinarum, et salinarum. » (Dig.
Lib. III, tit. IV, frag: 1, Gaïus.)
Voilà, nettement dégagé, le principe
du despotisme césarien : négation gé
nérale du droit d'association ; refus de
la personnification civile à toute agréga
tion d'industrie ou de commerce, et à
plus forte raison, à toute congrégation
spirituelle ou religieuse", non consacrée
parunsénatus-consulte ou par une émis
sion de la grâce du prince ; exeepiion
seulement en faveur des compagnies de
traitants qui dévoraient les provinces et
des entrepreneurs des travaux des for
çats, damnati in metallum employés à
l'exploitation des mines et des salines
de l'Etat. Au reste, tout était cohérent et
logique dans le système du droit romain;
ce vaste système "peut se résumer en un
seul mot : la négation, l'ablation pure
ét simple de tout droit inné et imma
nent dans l'humanité, la communica
tion par la Cité ou l'état de toute per
sonnalité juridique, collective ou indi
viduelle. -La personnalité juridique
de l'individu tenait elle-même à son
droit de cité et n'en était pas sépara-
ble. En perdant le droit de cité , il
perdait, du même coup, tout droit de
propriété et de famille ; sa succession
était ouverte, sa femme devenait veu
ve , toute puissance maritale ou pater
nelle lui échappait, il cessait d'être une
personne civile, il n'était plus qu'un
homme , c'est-à-dire quelque ehose sans
droits et sans inviolabilité, un zéro ju
ridiquement.
^Jous oe prêtons rien au droit romain;
nous en dégageons le principe avec
une exactitude mathémathique. La lan
gue si sobre, si précise, que parlent les
jurisconsultes romains en rend témoi
gnage : pjour désigner l'esclave, c'est-
à-dire l'être humain dénudé de tous
droits, même du droit de repousser l'a
gression, ils n'ont qu'un mot : L'homme,
homo. Par exception, en tête d'un titre
de matières, le mot servi est employé
pour désigner les esclaves, mais au cou
rant des textes, pour indiquer un es
clave individuellement l'esclave Pam-
phile, l'esclave Eros, les jurisconsulte»
disent : Homo pamphilus, homo eros ;
c'est la locution presqu'invariable. Nul
lité, inanité juridique de l'être humain,
tel est le fond le plus essentiel de cette
législation, le principe gui la remplit
ét dont son style même est imprégné.
Toute vie civile y dérive par émanation
de la cité ou d'une concession du prince,
soit pour l'individu, soit pour la corpo
ration.
Voilà la tradition d'où procède la doc
trine de M. Trochon et de tous les légis
tes qui se sont fait systématiquement
les adversaires des communautés reli
gieuses. Nous avions une autre tradi
tion, la tradition du moyen âge, le prin
cipe du droit vivant et spontané, se pro
duisant de soi partout où se produit la
vie de l'individu ou de l'agrégation. Les
légistes l'ont répudiée ; ils nous oat ra
menés au principe césarien, à la dis-
pensaiion de toute vie et de tout mou
vement par l'Etat, et ils ont appelé cela
la liberté. De là d'affreux malentendus
sur ces mots immenses d'égalité et de-
liberté,, qui remuent toujours le monde
et qu'on a cessé de comprendre ; et de
là aussi une suite de révolutions qui
n'est pas près de finir.
Toutefois en ce qui concerne les con
grégations religieuses, leur persévérant
travail ne peut ni logiquement ni juri
diquement aboutir. La matière premiè
re manque ; les textes leur font réelle
ment défaut pour proscrire et persécu
ter les communautés non reconnues, et
les sophismes qu'ils donnent à la place
des textes absents, ne supportent pas
l'examen.
. Récapitulons et constatons d'abord le
vide dans notre législation de toutes
dispositions prohibitives applicables
aux congrégations non -autorisées, -r II
ne faut plus parler aujourd'hui de l'or
donnance de 1749 et des édits de même
nature du règne de Louis XIV. M. Tro
chon lui-même ne fait pas la tentative
de revendiquer ces précédents, et il le
tenterait en vain. Les anciens édits te
naient à tout un corps, à tout un monde
d'institutions que la Révolution a .jetées
-à l'abîme. Ces ordonnances étaient une
nouveauté sans doute, une greffe césa
rienne et païenne; mais la souche de la
législation et de l'Etat était catholique.
Cette législation, catholique au fond,
protégeait avec efficacité, et munissait
d'énergiques sanctions temporelles I ês
réglés de ces mêmes institutions monas
tiques qu'elle gênait ds l'importunité
sm contrôle.
Les vœux monastiques étaient j uridique-
ment obligatoires sous les ordonnances
de Louis XIV et de Louis XV-,' ces édits
frappaientlesreligieuxindividuellement
de mort civile et d'incapacité d'acqué
rir; c'était la consécration légale on ne
peut plus effective du vœu. monastique
de pauvreté. Ceci suffit pour mettre ab
solument hors de cause les ordonnances.
La loi moderne est athée, dit-on, en
tous cas, l'Etat protège aujourd'hui né
gativement toutes les religions et n'en
professe aucune'. Les prétextes ou, si
l'on veut, les raisons des anciennes in
gérances lui échappent absolument;
nous habitons une nouvelle terre éclai
rée par de nouveaux principes.
Arrivons au bilan des lois modernes.
Les décrets de la Constituante disposè
rent que les vœux monastiques ne pro
duiraient plus aucun effet civil, et ils
abolirent les congrégations en tant que
corporations reconnues et formant des
personnes civiles. Mais nulle mesure
oppressive ne fut prise contre Existen
ce de fait des communautés que ces pre
miers-décrets respectèrent.
Passons sur les lois de la constituante ;
elles restent en dehors de la question.
de fait des communautés et la sanction
pouvait aller jusqu'à la peine de mort
pour le crime d'observance d'une règle
ou le port d'un habit monacal. — On
nous fait grâce da cette loi de démence,
et l'on veut bien la répudier. 11 y a de
bonnes raisons pour l'enterrer secrète
ment dans l'oubli; il y"a, en particulier,
un considérant du décret sur lequel on
ne serait pas fâché de passer l'éponge
et que nous nous donnerons le vilain
plaisir de reproduire.
« Considérant, disait le décret dans
« son préambule, qu'aucun Etat vrai-
« ment libre ne doit souffrir dans son
« sein aucune corporation, pas même
« celles qui, vouées à l'enseignement,
« ont.bien mérité de la patrie. »
— En d'autres termes . : Considérant
que la liberté de la patrie ne saurait souf
frir la liberté des individus de se dévouer et
de prier ! En ce temps de toutes les liber
tés, la liberté de siffler n'existait pas;
seulement avec une presse amuseuse,
'pas plus méchante que celle d'à pré
sent, d'aussi colossales Béoties auraient
vécu ce que■ vivent les roses. ■
Reste le décret de messidor an XII, le
décret. ab irato cher à M. Trochon. Ce
décret est une loi inachevée, il manque
des organes de la vie et du fonctionne
ment c'est une prohibition dépourvue
de-sanction pénale. — M. Trochon sou
tient qu'il a, une sanction, à savoir la
dissolution des communautés non au
torisées. C'est un jeu de mots : Qu'est-
ce qu'une sanction qui n'atteint et qui
ne peut atteindre aucun individu dans
sa personne ou dans ses biens; qui
n'atteint et ne peut atteindre, en la dis
solvant, qu'une aggrégation qui, déjà,
légalement, n'existait pas? On se perd
dans le nihilisme.de cette législation et
de ses résultats. — Rappelons d'ailleurs
que le détiret de messidor a; commis la
méprise de charger les procureurs gé
néraux et leurs substituts de sa mise
à exécution.
Cette besogne n'est pas de la _ compé
tence des magistrats dé l'ordre judiciai
re. — M. Trochon propose d'en charger
la haute police ;*c'est absolument anor
mal. Si c'est la police qui doit procéder
à la dissolution des communautés non
reconnues, et non les magistrats du par
quet, ce n'est plus le décret de messi
dor qui. fonctionne et qu'on applique,
c'est quelque chose d'arbitraire qui se
passera un couf> de main, une voie de
fait, sans une ombre de légalité.
Et enfin, entre nous et le décret de
messidor, il'.y a les chartes de 1814 et
do 1880 qui l'ont effacé en tant que de.
besoin, en affirmant le principe de la
liberté religieuse, c'est-à-dire de la li
berté des sectes, et aussi de la-liberté de
l'Eglise catholique, ce qui comporte bien
sans doute la liberté des corps auxiliaires
de la prédication et de la prière qui se
meuvent dans l'orbite et le giron de l'E
glise. Les chartes ont affirmé, en outre, '
le principe de la liberté individuelle
dont l'inviolabilité du domicile est
considérée, par tout le monde comme, u a
élément essentiel et intégrant.
M. Trochon nous expliquerait-il com
ment il serait possible de fermer d'au
torité une maison conventuelle, d'en
chasser les religieux etde leur interdire
de s'y réunir sans violaf le domicile et
la liberté personnelle des membres de
la communauté, lesquels individuelle
ment, tout le monde en tombe d'accord,
ne sont passibles d'aucune répression et
d'aucune pénalité.
Quant aux articles de Code pénal rela
tifs aux associations de plus de vingt
personnes , la jurisprudence est une
pour reconnaître qu'il sont absolument
inapplicables. Il y a là des dissemblan
ces énormes, et quelques jurisconsultes
ont même vu, une abrogation implici
te du décret de messidor dans les dispo
sitions du Code pénal.
L'article 291, en effet, qui prohibe les
associations non-autorisées de plus de
vingt personnes, a pris le soin de décla
rer que dans ce nombre de plus de vingL
élément constitutif du délit, « on ne don
« pas compter les personnes domiei-
« liées dans la maison où l'association
« se réunit. » Tous les membres d'une
commmunauté religieuse^ autorisée ou
'non, ont un même "domicile qui "est la
maison où la communauté réside. L'ar
ticle 291 ne touche donc pas aux com
munautés; il passe à côté d'elles si tant
est qu'il n'ait pas surabondamment
abrogé le décret de messidor.
Voilà le bilan complet de nos lois sur
la matière. Il n'en sort absolument rien,
pour protéger, et rien non plus pour
inquiéter, dans leur existence de fait,
des communautés reconnues. Il reste
rait à parler du sort des libéralités fai
tes à ces corporations sans existence lé
gale. Mais M. Trochon nous a mené fort
loin, et dans un bout d'article nous ne
pourrions qu'écourter une question qui
demande, à elle seule, un certain déve
loppement de discussion.
Nous y reviendrons quelque jour;
contentons-nous dé dire aujourd'hui que:
la jurisprudence qui invalida les fidéi-
commis laissés aux communautés" non
reconnues est une jurisprudence de fan
taisie, et qu'elle prête gratuitement à
nos lois un système contradictoire gui
leur est étranger, et qu'elles n'ont ja
mais conçu.
Pu. S euuet.
rfi^lEi
Nous avons des .nouvelles de Rome
en date du 2-1.
Le Saint-Père n'a pas assisté à la Cha
pelle papale du 22, sans que pour cela
on puisse dire qu'il se sentît indisposé.
Mgr de Mérôde a célébrera messe, et,
après le premier Evangile,Te R. P. pro
cureur général des Carmes de la Primi
tive Observance a prêché en latin.
Ce qui prouve jusqu'à l'évidence que
Sa Sainteté jouit d'une bonne Santé,
c'est qu'elle a assisté, le lendemain ma
tin? aux obsèques du cardinal Ugolini,
qui ont été célébrées à San-Salvatore
in Lauro, et qu'elle a donné ensuite au
dience à l'ambassadeur d'Espagne,
venu en grand gala pour la présentation
officielle de ses lettres de créance.
Le soir a eu. lieu le ricevimento public
donné par le nouvel ambassadeur à la
ville de Rome. Depuis longtemps on
n'avait vu un tel faste déployé par l'am
bassade d'Espagne, laquelle cependant
cherche à ne point se départir des tra
ditions nationales. On voyait figurer
dans les salons les modèles gigantesques
des statues de la reine, du roi et du car
dinal Ximénès, exécutées par M. Vilches,
artiste de grand mérite, aujourd'hui ad
ministrateur des biens considérables
que possède l'Espagne à Rome..
M. le baron de Hlibner partira aussi
tôt après les fêtes de Noël. Son rempla
çant, M. le comte Crivelli, déjà arrivé,
entrera en fonctions en qualité d'ambas
sadeur d'Autriche près le Saint-Siège et
poursuivra la tâche fort ingrate que lui
impose le cabinet de Vienne, d'obtenir
de la eour de Rome la réyision du Con
cordat. • , r;I J , '
Le Saint-Père a'reçu récemmen t M. le
général de Failly, qui lui arenducotnp-
te des travaux exécutés à Civita-Vecchia
et lui a exprimé de nouveau les senti
ments de dévotion de l'armé© à Ja^er^
sojine. sacrép de Sa Sainteté- '
Parmi les décorations et les marques
de bienveillance que le Saint-Père a oc
troyées depuis quélque temps aux offi
ciers qui l'ont servi, nous devons signa
ler des récompenses envoyées à d'au*
très officiers, dont le dévouement, en
core qu'il se manifeste ' dans dès "ré
gions lointaines, n'en est. pas moins ap
précié parle Saint-Siège. Ainsi, PieIXa
conféré le grand cordon, de l'ordre de
Saint-Grégoire à M. le contre-amiral ba
ron Didelot, commandant la station fran
çaise des Antilles, et a nommé comman-
âeur du .même ordre M. Testard du
Cosquér, capitaine de frégate, attaché à
l'état-major de l'amiral, et frè.re de l'il
lustre et pieux Archevêque de Port-au-
Prince (Haïti).
On sait quelle énergie et quelle acti
vité les officiers de notre marine ont dé
ployées à Haïti à l'époque de la révolu
tion qui a renversé le gouvernement du
président Geffrard. C'est à eux que le
président et vingt-trois personnes de sa
famille et de sa suite ont dû de n'être
pas massacrés. C'est grâce, à eux sur
tout, et aux efforts héroïques de l'Arche
vêque, que les intérêts religieux de ce
pays ont pu être sauvegardés.
Les prédications du Rév. P."5ôurrieu,
pendant la station de l'Avent, ont été
très-suivies, et nul doute que le pieux
missionnaire du Calvaire, de Toulouse,
n'emporte de Rome de profondes con
solations.
.Mgr l'Evêque de Nevers est à Rome ®t
habite la villa Strozzi, près des Thermes
'de Dioclétien.
On attend Mgr Petitjean, vicaire apos
tolique du Japon, qui vient, dit-on, de
mander la bénédiction et les conseils du
Saint-Père pour la conduite de cette
merveilleuse catholicité récem&ent dé
couverte qui n'avait pas été éteinte par
le martyre.
Mgr Brunoni, Archevêque latin de
.Cons.tantinople, va bientôt repartir pour
son siège. •
Dimanche dernier, un Oriental, dont
le nom était oublié et qui avait donné
un grand scandale sous le Pontificat de
Léon XII, a été réhabilité et a de nou
veau pu célébré le saint Sacrifice.. Il
avait expié sa faute par quarante ans
d'une vie humble et pénitente.
On assure que le cardinal d'Andréa,
obéissant à de sages conseils, a envoyé
à Sa Sainteté, avec une rétractation
complète, sa démission du siège de Sa
bine et de l'abbaye de Subiaco.
C harles B uet.
Voici quelques extraits d'une corres
pondance adressée de Rome à l'Agence
Havas.
Des espions signalaient, depuis quelques
jours, une agglomération de-volontaires ga
ribaldiens près d'Acquapendente, qui forme
une sorte de promontoire dans le territoire
italien. Sans ajouter une foi. aveugle à ces
renseignements, on avait, dès le 18, renforcé
de ce côté les garnisons pontificales.
Or, le ministère des armes a été informé,
co soir, par le commandant de la zône mili
taire de Viterbe, qu'une bande assez consi
dérable menace Acquapendente. Ce même
officier, le colonel Azzanesi, vient .d'envoyer
un nouveau renfort à la frontière. Un convoi
de munitions partira cette nuit pour Viterbe
sous bonne escorte. <
Il est probable que le capitaine qui com
mande l'avant-poste d'Acquapendente donne
à l'événement des proportions exagérées.
Néanmoins, l'autorité supérieure ne veut pas
se laisser prendre au dépourvu.
Le général Kanzler, orné des insignes de
commandeur de l'ordre de Pie IX et de l'or
dre napolitain de Saint-Georges, que lui a
valu la victoire de Mentana, a passé en revue
hier, sur la place Saint-Pierre, la garnison
de Rome et a décerné un certain nombre de
décorations. Au moment du défilé, le Pape
s'est montré à uns fenêtre du Vatican et a
béni ses soldats.
Le conseil d'Etat s'est inscrit, aujourd'hui,
pour 1,000 fr., la propagande pour 5,000, le
tribunal de la signature poiir 500, sur la liste
de souscription pour l'armée ouverte dans les
bureaux de YOisarvatore vomano.
Qa assure que le jeune duc de Chevreuse,
FEÏflLLETQN DE L'ViSlYERS
DU 30 DÉCEMBRE
L'ŒUVRE DE JEHAN FOUCftllET
if, Léon CURMËi»
M. Léon Curmer se dit libraire-éditeur,
et il peut sans doute le croire puisqu'il vend
des livres; noble négoce d'ailleurs, lorsqu'on
le pratique à sa façon; mais sa vocation
énergiquement suivie le portait à autre cho
se : il est artiste, savant et surtout méeène.
L'art qu'il a particulièrement élu ne compte
pas de protecteur plus persévérant, plus dé
voué, plus désintéressé; il le protège vérita
blement à la sueur de sou Iront. Veilles,
voyages, longs labeurs, longs essais, risques
debout genre; il n'épargne rien pour, pro
duire des magnificences dont la gloire n'est
pas tout entière pour lui et dont le résultat
financier ne doit que mal rémunérer tant de
soins et de fatigues.
Il y perdrait mauifestem&nt, s'il n'était du
petit nombre de ces hommes qui prennent à
gain le contentement de bien faire. Je me
■sens pressé de lui donner * d'abord cette
louange. M. Curmer s'est opiniâtré dans le
goût du beau, du rare et du magnifique, en
u'n temps qui ne veut que du joli et qui n'en
vei3t Qu'à bon marché. Il a constamment
voul '-l se surpasser, et forcer le public à ne se
point contenter des choses frelatées et simu
lées qui sont si fort au goût de la commune
ignorance et ds la commune lésine. Entre
prendre des œuvres que l'acheteur devra
| payer chér parce qu'elles sont sérieuses,'c'est
' tout à la fois un trait .d'audace envers la
lo-te ai m hommage au petit demeurant des
connai : *^ eiire ^ des délicats.
On ne i" ouv e pas fréquemment l'occasion
d'honorer ce double mérite et à mon avis il
n'est pas seulement digne d'éloge, il est digne
aussi de respect. Je n 'avais pas le plaisir de
connaître personnsilsmeat M. Curmer, mais
i>vais souvent étudié so» Evangile, son lmi-
tnticm ses Heures d'Anne de Ijretagne.Q uand
ip l'ai'enL raconter à quel priji il a pu
mettre au >or ces splendides ouvrages et
quSoS Jt™ S '
dernière admirable publication il appelle
« l'œuvrç de Jean Fouc^ ,u ^> B J al ,^ ecc ^ ,
généreuse passion, je dira.; 5 volontiers^ gé
néreuse folie de:l'art. Je ne sJ 1 ®. P®® ^ . & ■
de croire que c'est ce qu'il y a uô Plus aîI W|-
ble et de plus respectable en ce mC^de après
la folie de la croix, qui n'est guèrC ûe ce
monde. • .
•" Voilà un homme qui s'est imposé dix an J
nées de travail, qui a risqué une partît de sa
fortune, pour ressusciter le nom d'un gra^d
artiste chrétien tombé depuis quatre siècles
"dafis un profond oubli, et pour restituer son
oeuvre enecre plus ignorée ou, pour mieux
dire, tout à fait inédite et inconnue. J 'avoue
que la terre est pleine de chevaliers de la
Légion d'honneur et de tous les ordres, de
vant qui je serais moins disposé à me mettre
au port d'armes."
Jehan Foucquet était un peintre établi à
ATours, où; il gouvernait une école florissante.
,On sait, à qûelques années près, la dute de
sa naissance et la date de sa mort : c'est en
tre 1425 et 1485. Il fut assez célèbre pour
être appelé.à Rome; il y peignit le portrait
du Pape Eugène IV, et peut-être, dans les
salles du Vatican, à l'une des pla'ces aujour
d'hui occupées par Raphaël, quelques autres
ouvrages que Raphaëkauraitfait copier avant
qu'ils fussent effacés, mais dont la trace est
perdue. Il eut la faveur de Charles VII et
celle de Louis XI, et'hèlas ! celle d'Agnès
S'orel, dont il a laissé une image trop respec
tée et trop populaire : Agnès Sorel en Sainte
Vierge. :
Mais son principal patron, qui lui fit faire
cette belle \gnès, fut maître Etienne Cheva
lier, trésorier de France, pour qui il exécuta
à pçu près tout ce qu'a recueilli M. Curmer,
ét c'est aussi tout ce qui nous reste de lui.,Le
reste, dispersé, sorti oe Prince errb|ait ré
serve à périr dans l'oubli qui l'enveloppait,
quand le.peintre, au bout de quatre siècles
quasi pleins, a rencontré ce second Mécènes,
plus libéral que le pr- m o M'ître Cheva
lier, l'imuteur égoïste, i avau coniisqué à son
seul profit. M. .Qnrmer, le véritable artiste
ai, le véritable mécènes, }e donne à tout le
i2on .de 4 lui assure une ample et longue mé
moire.
Jehan Foucquet justifie cette fortune. Son
méïîte est du premier ordre. Dans de petits
cadres n .«■ fait de grands ouvrages. Il est ha
bile, inventif c! naïf. 11 a un style à lui, un
dessin aisé et vrai, L'ûewïippositiQn feripe et
heureuse, une imagination abojlflwte
glée, une couleur chantante, et autant 0 es
prit que de gravité. Chacune de ses miniatu
res semble être la réduction parfaite d'un
vaste tableau. 11 garde sa physionomie oon>
me sa date dans cet art gracieux et fort de
Y enluminure qui allait finir, et-qui n'eut ja
mais de maître plus excellent. C'est là ce que
M. Curmer nous a su rendre, grâce à l'atelier
d'incomparables reproducteurs que ses précé
dentes publications ont tant contribué à for
mer : car la chromolithographie, dans la
perfection où elle, est maintenant, échappe
tout à fait aux reproches dont le procédé
lourd et mou du lithographe est si justement
frappé.
^joutons quelque chose. C'est trop peu de
dire que M. Curmer nous a rendu Jehan
Foucquet ; il. l'a considérablement embelli et
enrichi : embelli comme artiste en lui faisant
une couronne de tout ce que l'art fécond des
enlumineurs nous a laissé de plus hardi et
de plus éclatant; enrichi, comme savant en
lui donnant un cortège de commentateurs
-qui le goûtent et l'expliquent. Parmi ces
commentateurs, il suffit de citer le R. P.
Cahier, de la Compagnie dé Jésus. En pa
reille matière, la science du P. Cahier n'a
point d'égale; elle s'exprime avec autant
d'originalité qu'elle a de solidité.
Ses notices historiques et liturgiques sur
les vingt-huit illustrations de l'office de la
Vierge et de l'office de la Passion, qui for
ment la plus grande partie de l'œuvre de
J. Foucquet, ne sont pas moins pleines d'a-
grémentque de bon enseignement. Nous avons
plus que la pensée de l'artiste, nous sommes
dans son atelier; ij travaille sous nos yeux;
nous savons ce qu'il dit, pourqupi il lé dit;
quelles études, quelles croyances, quelles
circonstances l'inspirent. C'est- une visite au
moyen âge aussi instructive que facile, et
peu de livres laisser)!, tant de choses dans la
mémoire el dans les yeux,
Les bordures typographiques, chromoli
thographies d'une perfection étonnante, of
frent un intérêt tout particulier. Tirées ou'
inspirées des-manuscrits les .plus célèbres,
elles forment une histoire et un musée de
cet art de pure imagination, inférieur, mais
charmant, que le moyen âge a poussé si
loin. On y rouve tous les caprices du pin
ceau, tous les contrastes, toutes les hardies
ses, toutes les harmonies de la couleur. Le
caprice et la symétrie, ces -deux adversaires
en apparence ■ inconciliables, s'y réunissent
pour produire les effets, les plus piquants et
les plus inattendus. Nous dirions volontiers
que ce sont les vocalises de la couleur; des
sons et des paroles qui n'ont point de sens
déterminé, mais exécutées par de maîtres
ses voix, avec un goût qui ne manque ja
mais de grâce et une passion qui ne laisse
pas de plaire et d'émouvoir, encore qu'elle
ne dise"rien.
Nous avons surtout voulu, dans cette cour
te appréciation, rendre hommage aux persé
vérants travaux de M. Curmer. Terminons
en laissant parler le grand appréciateur des
activités humaines. L'honorable et habile
éditeur publie, en tête de l'œuvre de Jehan
Foucquet, un témoignage que sa profession
n'a pas souvent obtenu, ni souvent mérité au
temps où nous sommes. C'est un Bref par
lequel N. S. P. -le Pape Pie IX non-seule
ment encourage, mais glorifie ses travaux.
Le Saint-Père, déplorant le viee particu
lier de ce temps qui détourne l'Art de son
but en le faisant servir à la corruption des
mœurs, tandis que Dieu l'avait donné aux
Hommes pour les amener plus facilement à
la source de toute beauté, félicite M. Curmer
d'avoir suivi la vraie voie. Il nomme quel
ques-uns. de ses livres, dont la vue suffit
pour inspirer le ^dégoût des gravures com
munes et vulgaires, et qui ont le mérite de
glorifier non-seulement la piété, .mais encore la
religion catholique qui a formé les intelli
gences à ces sublimes conceptions. Il lui
promet l'estime due à la vie de quiconque
a mérité de la religion, des mœurs et des
beaux-arts.
Heureux celui dont le travail est récom
pensé d'un pareil suffrage !
Louis V euillot.
Nous donnons ici un petit bulletin de quel
ques publications récentes qui nous ont été
adressées, et pour lesquelles les éditeurs sol
licitent une recommandation de Y Univers. Ce.»
ouvrages méritent mieux que la brève men
tion qui en a été faite à notre prière par un
de nos collaborateurs, à qui nous avons dâ
imposer de se réduire au str et necess-ne,
et qui en a regret comme nous. L-"V-
Au milieu des préoccupations de l'heure
présente, Mme Mathilde Bourdon, si connue
déjà par. ses publications religieuses et litié
raires, vient offrir aux méditations d«s jeunes
personnes une Journée chrétienne de la jeune
fille (1), qui n'est pas rédigée selon le pro
gramme de nos philosophes modernes. Ce
livre plaira aux mères de famille que ne sé
duisent point les nouveautés contemporaines.
En félicitant l'auteur, Mgr le cardinal Donnet
ajoute : « La doctrine est d'une exaolilude
(1) 2 vol. in-18 de chacun 650 pages. Prix bro
chés 6. fr. Paris mçiS-QRKTTêj 39. rue Bona
parte.
N° 234. — Edition quotidienne
l
yu.
Lundi SO Décembre 1 ©ô'î'
...... PARIS
Du u. ;.
Six XÛOitf* t
'.Trois mol*.
Le o/oméro : 15 centimes
60 fr.
SI
1S
Paris, 10, rue des Saints-Pères
On s'abonaei Rome, an bureau de la Ctviità cattoiica
via del Gesu, 61
' DÉPARTEMENTS
Dn an.,..; 66 ft
Six mois I ttïiïDtt; «ttlkltl
Trois mois^ / -
C.o\ V. %>
\ ÉdiUaii.aemi-4n«Udieiu»e
Un an; 36 fr. — Six mois, 19 fr. —Trois moÎ3,
■~~A , ' ■ —r~ ■
L'Univers ao répond pat des manuscrits qoi lui «out tdre««l
/
AJDMOIWGBBI
11.. Cil. LiGMGB 4 CERF, 6, place de la Boom
¥*rano©
PARIS, 29 DÉCEMBRE 1867
BÏJIL.UE'FIÏW
Interrogé par M. Pelletan dans la séance
d'hier, M. le ministre d'ELat a déclaré que
le tableau revisé des circonscriptions électo
rales serait, aux termes de la loi, publié au
~$tefr-tawM«»«84-décembre.-Puis, la Chambre
a continué la discussion des amendements»
Un amendement de la commission^ deman
dant la faculté de mariage pour les trois der
nières années de service dg la réserve, a été
"pris en considération. Un autre amendement
de M. le marquis d'Andelarre, abandonné
par son auteur et repris par les membres de
l'opposition, a été repoussé. Enfin, un amen
dement de M. Conseil, relatif à la réserve
maritime, combattu par la commission et
appuyé par les ministres de la guerre et de
la marine, a été également pris en considé
ration.
La crise ministérielle se poursuit à Flo
rence, et le 7 janvier arrivera peut-être avant
qu'il ait rien été résolu à cet égard. Les mi
nistres manquent, et ce n'est point une sur
prise. Quel «Bt l'homme honorable qui con
sentirait à accepter cet héritage de désordre,
de dettes matérielles immenses et de ruines
morales plus grandes encore? On dit que
M. de Malaret a l'ordre d'insister vigou
reusement auprès du roi Victor-Emmanuel
pour le payement de la dette pontificale. S'il
se borne à des protestations diplomatiques,
sa mission échouera. Le seul moyen de
la faire 'efficace serait de poser le non-
payement comme un casusbelli. Mais s'y dé-
cidera-t-on ? On en peut douter. L'obstination
à traiter l'Italie comme une alliée fidèle, mal
gré ses trahisons répétées, est grande en
France.
En regard des félonies italiennes, le monde
verra de quelle façon Rome comprend le res
pect du droit. Le Saint-Père vient, dit-on,
de décider que les.coupons de la rente ro
maine seront payés, nonpbstant la honteuse
déclaration du Parlement de Florence. Du
reste, l'âme de Pie IX ne se laisse troubler
par aucune des résolutions des méchants. On
a lu hier un résumé de l'admirable réponse
qu'il a faite aux Cardinaux à l'occasion de
leurs voeux exprimés au commenc ement de
l'année chrétienne. « Les ennemis de l'Egli
se, a-t-il dit, sont partagés en factions qui
doivent hâter leur ruine. Mais ils èssayeront
sans doute une dernière attaque. 11 y a donc
nécessité de veiller, de prier, d'être prêt à
tout. »
Le discours de la reine d'Espagne est,
4 pour ce qui regarde l'intérieur, un très-beau
programme de ce que doit être le gouverne-
; ment d'un prince catholique. Après avoir
rappelé les mesures qui ont été prises poiir
.affermir l'ordre, développer la prospérité ét
améliorer les finances du pays, la reine eh
arrive au projet de loi sur l'instruction pri
maire qui doit être prochainement proposé
aux Cortès. Elle dit que, pour répandre les
bienfaits de l'instruction, l'Eglise et l'Etat
' ont toujours marché d'accord en Espagne,
qu'il en doit être ainsi, et elle éspère organi
ser ét étendre dans une grande mesure, sous
l'influence réunie.de la pureté de la doctrine
religieuse et de la morale, les écoles publi
ques et privées.
La reine conclut :
En concentrant de la sorte le pouvoir salu
taire de la justice, en le consolidant avec fer
meté, en attaquant à son origine la perversité
qui s'endurcit avec l'ignorance ou qui provient
des enseignements immoraux ou antireligieux,
on rétablira le respect des lois et des autorités
légitimes.
Et elle fait en ce peu de mots le plus grand
éloge de l'Espagne :
C'est un beau sujet d'admiration qu'offre un
gracd peuple qui conserve à travers les siècles
les caractères essentiels de son individualité
comme nation, qui garde avec persévérance la
pureté de sa foi héréditaire et l'antique-dépôt
de son honneur et de sa renommée, sans refu
ser pourtant d'entrer et d'avancer dans les nou
velles voies que l'omnipotence divine t ouvre in
cessamment à l'activité de l'homme et à l'ac
croissement de ses richesses et.de sa prospérité.
Pour l'extérieur, la reine rappelle les me
sure»? prises en faveur du pouvoir temporel
et les oropositions d'action commune qu'elle
a faites â l'Empereur des Français.
AuatJSTB R oussel.
longuement et moins heureusement que
la première fois. A travers les tableaux
familiers et champêtres, mais généra-r
lement un peu trop riants peut-être,
qu'il excelle à peindre, il a en vain
fait appel aux misères qu'entraîne
rait en cas de guerre le rappel des
hommes mariés : il a décrit les douleurs
des femmes et des enfants; «t manifesté en
un mot toute la répugnance des hom
mes de guerre français pour les soldats
mariés. Le Corps législatif à redouté de
poser un obstacle légal aux mariages.
L'obligation du service de la réserve, si
doux et si léger que M. le ministre ait
cherché à le décrire, est déjà un empê
chement assez grand. Or, en France, il
n'y a pas lieu ae songer à retarder et
éloigner les mariages.Tout ce qui pourra
les faciliter sera d'une bonne législation
et d'une bonne politique, et influera sur
le contingent.
M. le ministre de la guerre a af
firmé que si les mariages étaient peu
nombreux dans la réserve, on pourrait,
dans la pratique, faire en cas de guerre
une exception en faveur des maris et les
laisser à leurs foyers.
Il a assuré qu'en tout cas la somme
des hommes mariés, dans les trois der
nières années de la réserve, ne pourrait
s'élever au-dessus du chiffre de 80,000.
Alors, pourquoi ne pas adopter l'avis
de M. le général Cnangarnier ? Tant
d'amendements ont été discutés au
Corps législatif, comment sa proposi
tion n'y a-t-elle pas été présentée et sou
mise aux délibérations des législateurs?
Elle émane d'un homme compétent :
elle rentre bien dans le sentiment de la
majorité du Corps législatif, et* elle ' se
rait assurément conforme au vœu des
populations. '
« La réserve, disait M. le général Clian-
garnier, sera excellente, à condition
que les hommes n'auront pas besoin
d'autorisation pour se marier, et que,
sur la présentation de leur acte de ma
riage, ils seront immédiatement rayés
des contrôles et ne pourront y être réin
tégrés. »
Il conciliait de la sorte les facilités du
mariage qui importent aux mœurs, à la
population, à la religion et à la prospé
rité nationale, aveè .l'excessive répu
gnance des hommes de guerre pour les
soldats mariés.
. M. le général Changarnier né les re
gardait cependant pas comme perdus
pour la défense nationale, il les com
prenait dans eeS divers.bans qu'il pro
posait d'appeler successivement, dans
l'ordre des charges de famille.
Il est vrai que, selon M. Changar
nier, une armée de 500,000 hommes
serait suffisante pour la France. Nous
n'en sommes plûs là. L'accroissement
du chiffre du contingent .ne rend-il pas
plus importante encore sa proposition
sur les mariages dans la réserve?
Quoi qu'il en soit, les populations ap
précieront l'allégement que. leur ap
porte la nouvelle dispositiou de la loi,
L éon A ubineau. •
Plusieurs amender? 1611 }' 8 relatifs au
mariage des hommes de i a reserve, ont
été discutés aujourd'hui. Le L£>rps légis
latif en a adopté un qui leur reconnaît
le droit de contracter mariage ^urant
l"t?s trois dernières années du service.
Le projet proposait deux ans, et le mi
nistre de la guerre avait même^ tait la
concession de deux ans et demi. Le vote
a pu lieu presque à l'unanimité ; 1 a-
mendemen.t a été adopté par 237 voix
contre 11* - ,
M. le ministre? da la guerre a parlé
'Traité du régime légal des
communauté» religieuses en
France (1)
(Troisième et dernier article.)
Il est manifeste que l'ordonnance de
1749 et ses devancières du dix-septième
siècle, hostiles comme elle aux commu
nautés religieuses, furent absolument
une nouveauté, sans nulle racine dans
notre droit et nos institutions nationa
les. Pour leur trouver des précédents, il
faut enjamber par-dessus les premiers
siècles de nôtre histoire; il faut franchir
la législation du bas-empire chrétien
depuis Constantin, et prendre pied sur
les textes du Digeste, en plein césarisme
et en plein paganisme. Le droit païen
du Digeste déniait toute vie juridique
aux associations. «Nequesocietas, neque
« collegium, neque hujusmodi corpus
« passim omnibus habere conceditur :
« nam et legibus et senatus-consultis,
« et principalibus constitutionibus ea
« res coercetur. Paucis admodum in
«. causis concessa sunt hujusmodi cor-
« pora : ut ecce vectigalium publico-
« rum sociis permissum est corpus ha-
« bere, vel aurifodinarum, vel argén-
(1) M'A. Trochon, doeteur en droit.
« tifodinarum, et salinarum. » (Dig.
Lib. III, tit. IV, frag: 1, Gaïus.)
Voilà, nettement dégagé, le principe
du despotisme césarien : négation gé
nérale du droit d'association ; refus de
la personnification civile à toute agréga
tion d'industrie ou de commerce, et à
plus forte raison, à toute congrégation
spirituelle ou religieuse", non consacrée
parunsénatus-consulte ou par une émis
sion de la grâce du prince ; exeepiion
seulement en faveur des compagnies de
traitants qui dévoraient les provinces et
des entrepreneurs des travaux des for
çats, damnati in metallum employés à
l'exploitation des mines et des salines
de l'Etat. Au reste, tout était cohérent et
logique dans le système du droit romain;
ce vaste système "peut se résumer en un
seul mot : la négation, l'ablation pure
ét simple de tout droit inné et imma
nent dans l'humanité, la communica
tion par la Cité ou l'état de toute per
sonnalité juridique, collective ou indi
viduelle. -La personnalité juridique
de l'individu tenait elle-même à son
droit de cité et n'en était pas sépara-
ble. En perdant le droit de cité , il
perdait, du même coup, tout droit de
propriété et de famille ; sa succession
était ouverte, sa femme devenait veu
ve , toute puissance maritale ou pater
nelle lui échappait, il cessait d'être une
personne civile, il n'était plus qu'un
homme , c'est-à-dire quelque ehose sans
droits et sans inviolabilité, un zéro ju
ridiquement.
^Jous oe prêtons rien au droit romain;
nous en dégageons le principe avec
une exactitude mathémathique. La lan
gue si sobre, si précise, que parlent les
jurisconsultes romains en rend témoi
gnage : pjour désigner l'esclave, c'est-
à-dire l'être humain dénudé de tous
droits, même du droit de repousser l'a
gression, ils n'ont qu'un mot : L'homme,
homo. Par exception, en tête d'un titre
de matières, le mot servi est employé
pour désigner les esclaves, mais au cou
rant des textes, pour indiquer un es
clave individuellement l'esclave Pam-
phile, l'esclave Eros, les jurisconsulte»
disent : Homo pamphilus, homo eros ;
c'est la locution presqu'invariable. Nul
lité, inanité juridique de l'être humain,
tel est le fond le plus essentiel de cette
législation, le principe gui la remplit
ét dont son style même est imprégné.
Toute vie civile y dérive par émanation
de la cité ou d'une concession du prince,
soit pour l'individu, soit pour la corpo
ration.
Voilà la tradition d'où procède la doc
trine de M. Trochon et de tous les légis
tes qui se sont fait systématiquement
les adversaires des communautés reli
gieuses. Nous avions une autre tradi
tion, la tradition du moyen âge, le prin
cipe du droit vivant et spontané, se pro
duisant de soi partout où se produit la
vie de l'individu ou de l'agrégation. Les
légistes l'ont répudiée ; ils nous oat ra
menés au principe césarien, à la dis-
pensaiion de toute vie et de tout mou
vement par l'Etat, et ils ont appelé cela
la liberté. De là d'affreux malentendus
sur ces mots immenses d'égalité et de-
liberté,, qui remuent toujours le monde
et qu'on a cessé de comprendre ; et de
là aussi une suite de révolutions qui
n'est pas près de finir.
Toutefois en ce qui concerne les con
grégations religieuses, leur persévérant
travail ne peut ni logiquement ni juri
diquement aboutir. La matière premiè
re manque ; les textes leur font réelle
ment défaut pour proscrire et persécu
ter les communautés non reconnues, et
les sophismes qu'ils donnent à la place
des textes absents, ne supportent pas
l'examen.
. Récapitulons et constatons d'abord le
vide dans notre législation de toutes
dispositions prohibitives applicables
aux congrégations non -autorisées, -r II
ne faut plus parler aujourd'hui de l'or
donnance de 1749 et des édits de même
nature du règne de Louis XIV. M. Tro
chon lui-même ne fait pas la tentative
de revendiquer ces précédents, et il le
tenterait en vain. Les anciens édits te
naient à tout un corps, à tout un monde
d'institutions que la Révolution a .jetées
-à l'abîme. Ces ordonnances étaient une
nouveauté sans doute, une greffe césa
rienne et païenne; mais la souche de la
législation et de l'Etat était catholique.
Cette législation, catholique au fond,
protégeait avec efficacité, et munissait
d'énergiques sanctions temporelles I ês
réglés de ces mêmes institutions monas
tiques qu'elle gênait ds l'importunité
sm contrôle.
Les vœux monastiques étaient j uridique-
ment obligatoires sous les ordonnances
de Louis XIV et de Louis XV-,' ces édits
frappaientlesreligieuxindividuellement
de mort civile et d'incapacité d'acqué
rir; c'était la consécration légale on ne
peut plus effective du vœu. monastique
de pauvreté. Ceci suffit pour mettre ab
solument hors de cause les ordonnances.
La loi moderne est athée, dit-on, en
tous cas, l'Etat protège aujourd'hui né
gativement toutes les religions et n'en
professe aucune'. Les prétextes ou, si
l'on veut, les raisons des anciennes in
gérances lui échappent absolument;
nous habitons une nouvelle terre éclai
rée par de nouveaux principes.
Arrivons au bilan des lois modernes.
Les décrets de la Constituante disposè
rent que les vœux monastiques ne pro
duiraient plus aucun effet civil, et ils
abolirent les congrégations en tant que
corporations reconnues et formant des
personnes civiles. Mais nulle mesure
oppressive ne fut prise contre Existen
ce de fait des communautés que ces pre
miers-décrets respectèrent.
Passons sur les lois de la constituante ;
elles restent en dehors de la question.
de fait des communautés et la sanction
pouvait aller jusqu'à la peine de mort
pour le crime d'observance d'une règle
ou le port d'un habit monacal. — On
nous fait grâce da cette loi de démence,
et l'on veut bien la répudier. 11 y a de
bonnes raisons pour l'enterrer secrète
ment dans l'oubli; il y"a, en particulier,
un considérant du décret sur lequel on
ne serait pas fâché de passer l'éponge
et que nous nous donnerons le vilain
plaisir de reproduire.
« Considérant, disait le décret dans
« son préambule, qu'aucun Etat vrai-
« ment libre ne doit souffrir dans son
« sein aucune corporation, pas même
« celles qui, vouées à l'enseignement,
« ont.bien mérité de la patrie. »
— En d'autres termes . : Considérant
que la liberté de la patrie ne saurait souf
frir la liberté des individus de se dévouer et
de prier ! En ce temps de toutes les liber
tés, la liberté de siffler n'existait pas;
seulement avec une presse amuseuse,
'pas plus méchante que celle d'à pré
sent, d'aussi colossales Béoties auraient
vécu ce que■ vivent les roses. ■
Reste le décret de messidor an XII, le
décret. ab irato cher à M. Trochon. Ce
décret est une loi inachevée, il manque
des organes de la vie et du fonctionne
ment c'est une prohibition dépourvue
de-sanction pénale. — M. Trochon sou
tient qu'il a, une sanction, à savoir la
dissolution des communautés non au
torisées. C'est un jeu de mots : Qu'est-
ce qu'une sanction qui n'atteint et qui
ne peut atteindre aucun individu dans
sa personne ou dans ses biens; qui
n'atteint et ne peut atteindre, en la dis
solvant, qu'une aggrégation qui, déjà,
légalement, n'existait pas? On se perd
dans le nihilisme.de cette législation et
de ses résultats. — Rappelons d'ailleurs
que le détiret de messidor a; commis la
méprise de charger les procureurs gé
néraux et leurs substituts de sa mise
à exécution.
Cette besogne n'est pas de la _ compé
tence des magistrats dé l'ordre judiciai
re. — M. Trochon propose d'en charger
la haute police ;*c'est absolument anor
mal. Si c'est la police qui doit procéder
à la dissolution des communautés non
reconnues, et non les magistrats du par
quet, ce n'est plus le décret de messi
dor qui. fonctionne et qu'on applique,
c'est quelque chose d'arbitraire qui se
passera un couf> de main, une voie de
fait, sans une ombre de légalité.
Et enfin, entre nous et le décret de
messidor, il'.y a les chartes de 1814 et
do 1880 qui l'ont effacé en tant que de.
besoin, en affirmant le principe de la
liberté religieuse, c'est-à-dire de la li
berté des sectes, et aussi de la-liberté de
l'Eglise catholique, ce qui comporte bien
sans doute la liberté des corps auxiliaires
de la prédication et de la prière qui se
meuvent dans l'orbite et le giron de l'E
glise. Les chartes ont affirmé, en outre, '
le principe de la liberté individuelle
dont l'inviolabilité du domicile est
considérée, par tout le monde comme, u a
élément essentiel et intégrant.
M. Trochon nous expliquerait-il com
ment il serait possible de fermer d'au
torité une maison conventuelle, d'en
chasser les religieux etde leur interdire
de s'y réunir sans violaf le domicile et
la liberté personnelle des membres de
la communauté, lesquels individuelle
ment, tout le monde en tombe d'accord,
ne sont passibles d'aucune répression et
d'aucune pénalité.
Quant aux articles de Code pénal rela
tifs aux associations de plus de vingt
personnes , la jurisprudence est une
pour reconnaître qu'il sont absolument
inapplicables. Il y a là des dissemblan
ces énormes, et quelques jurisconsultes
ont même vu, une abrogation implici
te du décret de messidor dans les dispo
sitions du Code pénal.
L'article 291, en effet, qui prohibe les
associations non-autorisées de plus de
vingt personnes, a pris le soin de décla
rer que dans ce nombre de plus de vingL
élément constitutif du délit, « on ne don
« pas compter les personnes domiei-
« liées dans la maison où l'association
« se réunit. » Tous les membres d'une
commmunauté religieuse^ autorisée ou
'non, ont un même "domicile qui "est la
maison où la communauté réside. L'ar
ticle 291 ne touche donc pas aux com
munautés; il passe à côté d'elles si tant
est qu'il n'ait pas surabondamment
abrogé le décret de messidor.
Voilà le bilan complet de nos lois sur
la matière. Il n'en sort absolument rien,
pour protéger, et rien non plus pour
inquiéter, dans leur existence de fait,
des communautés reconnues. Il reste
rait à parler du sort des libéralités fai
tes à ces corporations sans existence lé
gale. Mais M. Trochon nous a mené fort
loin, et dans un bout d'article nous ne
pourrions qu'écourter une question qui
demande, à elle seule, un certain déve
loppement de discussion.
Nous y reviendrons quelque jour;
contentons-nous dé dire aujourd'hui que:
la jurisprudence qui invalida les fidéi-
commis laissés aux communautés" non
reconnues est une jurisprudence de fan
taisie, et qu'elle prête gratuitement à
nos lois un système contradictoire gui
leur est étranger, et qu'elles n'ont ja
mais conçu.
Pu. S euuet.
rfi^lEi
Nous avons des .nouvelles de Rome
en date du 2-1.
Le Saint-Père n'a pas assisté à la Cha
pelle papale du 22, sans que pour cela
on puisse dire qu'il se sentît indisposé.
Mgr de Mérôde a célébrera messe, et,
après le premier Evangile,Te R. P. pro
cureur général des Carmes de la Primi
tive Observance a prêché en latin.
Ce qui prouve jusqu'à l'évidence que
Sa Sainteté jouit d'une bonne Santé,
c'est qu'elle a assisté, le lendemain ma
tin? aux obsèques du cardinal Ugolini,
qui ont été célébrées à San-Salvatore
in Lauro, et qu'elle a donné ensuite au
dience à l'ambassadeur d'Espagne,
venu en grand gala pour la présentation
officielle de ses lettres de créance.
Le soir a eu. lieu le ricevimento public
donné par le nouvel ambassadeur à la
ville de Rome. Depuis longtemps on
n'avait vu un tel faste déployé par l'am
bassade d'Espagne, laquelle cependant
cherche à ne point se départir des tra
ditions nationales. On voyait figurer
dans les salons les modèles gigantesques
des statues de la reine, du roi et du car
dinal Ximénès, exécutées par M. Vilches,
artiste de grand mérite, aujourd'hui ad
ministrateur des biens considérables
que possède l'Espagne à Rome..
M. le baron de Hlibner partira aussi
tôt après les fêtes de Noël. Son rempla
çant, M. le comte Crivelli, déjà arrivé,
entrera en fonctions en qualité d'ambas
sadeur d'Autriche près le Saint-Siège et
poursuivra la tâche fort ingrate que lui
impose le cabinet de Vienne, d'obtenir
de la eour de Rome la réyision du Con
cordat. • , r;I J , '
Le Saint-Père a'reçu récemmen t M. le
général de Failly, qui lui arenducotnp-
te des travaux exécutés à Civita-Vecchia
et lui a exprimé de nouveau les senti
ments de dévotion de l'armé© à Ja^er^
sojine. sacrép de Sa Sainteté- '
Parmi les décorations et les marques
de bienveillance que le Saint-Père a oc
troyées depuis quélque temps aux offi
ciers qui l'ont servi, nous devons signa
ler des récompenses envoyées à d'au*
très officiers, dont le dévouement, en
core qu'il se manifeste ' dans dès "ré
gions lointaines, n'en est. pas moins ap
précié parle Saint-Siège. Ainsi, PieIXa
conféré le grand cordon, de l'ordre de
Saint-Grégoire à M. le contre-amiral ba
ron Didelot, commandant la station fran
çaise des Antilles, et a nommé comman-
âeur du .même ordre M. Testard du
Cosquér, capitaine de frégate, attaché à
l'état-major de l'amiral, et frè.re de l'il
lustre et pieux Archevêque de Port-au-
Prince (Haïti).
On sait quelle énergie et quelle acti
vité les officiers de notre marine ont dé
ployées à Haïti à l'époque de la révolu
tion qui a renversé le gouvernement du
président Geffrard. C'est à eux que le
président et vingt-trois personnes de sa
famille et de sa suite ont dû de n'être
pas massacrés. C'est grâce, à eux sur
tout, et aux efforts héroïques de l'Arche
vêque, que les intérêts religieux de ce
pays ont pu être sauvegardés.
Les prédications du Rév. P."5ôurrieu,
pendant la station de l'Avent, ont été
très-suivies, et nul doute que le pieux
missionnaire du Calvaire, de Toulouse,
n'emporte de Rome de profondes con
solations.
.Mgr l'Evêque de Nevers est à Rome ®t
habite la villa Strozzi, près des Thermes
'de Dioclétien.
On attend Mgr Petitjean, vicaire apos
tolique du Japon, qui vient, dit-on, de
mander la bénédiction et les conseils du
Saint-Père pour la conduite de cette
merveilleuse catholicité récem&ent dé
couverte qui n'avait pas été éteinte par
le martyre.
Mgr Brunoni, Archevêque latin de
.Cons.tantinople, va bientôt repartir pour
son siège. •
Dimanche dernier, un Oriental, dont
le nom était oublié et qui avait donné
un grand scandale sous le Pontificat de
Léon XII, a été réhabilité et a de nou
veau pu célébré le saint Sacrifice.. Il
avait expié sa faute par quarante ans
d'une vie humble et pénitente.
On assure que le cardinal d'Andréa,
obéissant à de sages conseils, a envoyé
à Sa Sainteté, avec une rétractation
complète, sa démission du siège de Sa
bine et de l'abbaye de Subiaco.
C harles B uet.
Voici quelques extraits d'une corres
pondance adressée de Rome à l'Agence
Havas.
Des espions signalaient, depuis quelques
jours, une agglomération de-volontaires ga
ribaldiens près d'Acquapendente, qui forme
une sorte de promontoire dans le territoire
italien. Sans ajouter une foi. aveugle à ces
renseignements, on avait, dès le 18, renforcé
de ce côté les garnisons pontificales.
Or, le ministère des armes a été informé,
co soir, par le commandant de la zône mili
taire de Viterbe, qu'une bande assez consi
dérable menace Acquapendente. Ce même
officier, le colonel Azzanesi, vient .d'envoyer
un nouveau renfort à la frontière. Un convoi
de munitions partira cette nuit pour Viterbe
sous bonne escorte. <
Il est probable que le capitaine qui com
mande l'avant-poste d'Acquapendente donne
à l'événement des proportions exagérées.
Néanmoins, l'autorité supérieure ne veut pas
se laisser prendre au dépourvu.
Le général Kanzler, orné des insignes de
commandeur de l'ordre de Pie IX et de l'or
dre napolitain de Saint-Georges, que lui a
valu la victoire de Mentana, a passé en revue
hier, sur la place Saint-Pierre, la garnison
de Rome et a décerné un certain nombre de
décorations. Au moment du défilé, le Pape
s'est montré à uns fenêtre du Vatican et a
béni ses soldats.
Le conseil d'Etat s'est inscrit, aujourd'hui,
pour 1,000 fr., la propagande pour 5,000, le
tribunal de la signature poiir 500, sur la liste
de souscription pour l'armée ouverte dans les
bureaux de YOisarvatore vomano.
Qa assure que le jeune duc de Chevreuse,
FEÏflLLETQN DE L'ViSlYERS
DU 30 DÉCEMBRE
L'ŒUVRE DE JEHAN FOUCftllET
if, Léon CURMËi»
M. Léon Curmer se dit libraire-éditeur,
et il peut sans doute le croire puisqu'il vend
des livres; noble négoce d'ailleurs, lorsqu'on
le pratique à sa façon; mais sa vocation
énergiquement suivie le portait à autre cho
se : il est artiste, savant et surtout méeène.
L'art qu'il a particulièrement élu ne compte
pas de protecteur plus persévérant, plus dé
voué, plus désintéressé; il le protège vérita
blement à la sueur de sou Iront. Veilles,
voyages, longs labeurs, longs essais, risques
debout genre; il n'épargne rien pour, pro
duire des magnificences dont la gloire n'est
pas tout entière pour lui et dont le résultat
financier ne doit que mal rémunérer tant de
soins et de fatigues.
Il y perdrait mauifestem&nt, s'il n'était du
petit nombre de ces hommes qui prennent à
gain le contentement de bien faire. Je me
■sens pressé de lui donner * d'abord cette
louange. M. Curmer s'est opiniâtré dans le
goût du beau, du rare et du magnifique, en
u'n temps qui ne veut que du joli et qui n'en
vei3t Qu'à bon marché. Il a constamment
voul '-l se surpasser, et forcer le public à ne se
point contenter des choses frelatées et simu
lées qui sont si fort au goût de la commune
ignorance et ds la commune lésine. Entre
prendre des œuvres que l'acheteur devra
| payer chér parce qu'elles sont sérieuses,'c'est
' tout à la fois un trait .d'audace envers la
lo-te ai m hommage au petit demeurant des
connai : *^ eiire ^ des délicats.
On ne i" ouv e pas fréquemment l'occasion
d'honorer ce double mérite et à mon avis il
n'est pas seulement digne d'éloge, il est digne
aussi de respect. Je n 'avais pas le plaisir de
connaître personnsilsmeat M. Curmer, mais
i>vais souvent étudié so» Evangile, son lmi-
tnticm ses Heures d'Anne de Ijretagne.Q uand
ip l'ai'enL raconter à quel priji il a pu
mettre au >or ces splendides ouvrages et
quSoS Jt™ S '
dernière admirable publication il appelle
« l'œuvrç de Jean Fouc^ ,u ^> B J al ,^ ecc ^ ,
généreuse passion, je dira.; 5 volontiers^ gé
néreuse folie de:l'art. Je ne sJ 1 ®. P®® ^ . & ■
de croire que c'est ce qu'il y a uô Plus aîI W|-
ble et de plus respectable en ce mC^de après
la folie de la croix, qui n'est guèrC ûe ce
monde. • .
•" Voilà un homme qui s'est imposé dix an J
nées de travail, qui a risqué une partît de sa
fortune, pour ressusciter le nom d'un gra^d
artiste chrétien tombé depuis quatre siècles
"dafis un profond oubli, et pour restituer son
oeuvre enecre plus ignorée ou, pour mieux
dire, tout à fait inédite et inconnue. J 'avoue
que la terre est pleine de chevaliers de la
Légion d'honneur et de tous les ordres, de
vant qui je serais moins disposé à me mettre
au port d'armes."
Jehan Foucquet était un peintre établi à
ATours, où; il gouvernait une école florissante.
,On sait, à qûelques années près, la dute de
sa naissance et la date de sa mort : c'est en
tre 1425 et 1485. Il fut assez célèbre pour
être appelé.à Rome; il y peignit le portrait
du Pape Eugène IV, et peut-être, dans les
salles du Vatican, à l'une des pla'ces aujour
d'hui occupées par Raphaël, quelques autres
ouvrages que Raphaëkauraitfait copier avant
qu'ils fussent effacés, mais dont la trace est
perdue. Il eut la faveur de Charles VII et
celle de Louis XI, et'hèlas ! celle d'Agnès
S'orel, dont il a laissé une image trop respec
tée et trop populaire : Agnès Sorel en Sainte
Vierge. :
Mais son principal patron, qui lui fit faire
cette belle \gnès, fut maître Etienne Cheva
lier, trésorier de France, pour qui il exécuta
à pçu près tout ce qu'a recueilli M. Curmer,
ét c'est aussi tout ce qui nous reste de lui.,Le
reste, dispersé, sorti oe Prince errb|ait ré
serve à périr dans l'oubli qui l'enveloppait,
quand le.peintre, au bout de quatre siècles
quasi pleins, a rencontré ce second Mécènes,
plus libéral que le pr- m o M'ître Cheva
lier, l'imuteur égoïste, i avau coniisqué à son
seul profit. M. .Qnrmer, le véritable artiste
ai, le véritable mécènes, }e donne à tout le
i2on .de 4 lui assure une ample et longue mé
moire.
Jehan Foucquet justifie cette fortune. Son
méïîte est du premier ordre. Dans de petits
cadres n .«■ fait de grands ouvrages. Il est ha
bile, inventif c! naïf. 11 a un style à lui, un
dessin aisé et vrai, L'ûewïippositiQn feripe et
heureuse, une imagination abojlflwte
glée, une couleur chantante, et autant 0 es
prit que de gravité. Chacune de ses miniatu
res semble être la réduction parfaite d'un
vaste tableau. 11 garde sa physionomie oon>
me sa date dans cet art gracieux et fort de
Y enluminure qui allait finir, et-qui n'eut ja
mais de maître plus excellent. C'est là ce que
M. Curmer nous a su rendre, grâce à l'atelier
d'incomparables reproducteurs que ses précé
dentes publications ont tant contribué à for
mer : car la chromolithographie, dans la
perfection où elle, est maintenant, échappe
tout à fait aux reproches dont le procédé
lourd et mou du lithographe est si justement
frappé.
^joutons quelque chose. C'est trop peu de
dire que M. Curmer nous a rendu Jehan
Foucquet ; il. l'a considérablement embelli et
enrichi : embelli comme artiste en lui faisant
une couronne de tout ce que l'art fécond des
enlumineurs nous a laissé de plus hardi et
de plus éclatant; enrichi, comme savant en
lui donnant un cortège de commentateurs
-qui le goûtent et l'expliquent. Parmi ces
commentateurs, il suffit de citer le R. P.
Cahier, de la Compagnie dé Jésus. En pa
reille matière, la science du P. Cahier n'a
point d'égale; elle s'exprime avec autant
d'originalité qu'elle a de solidité.
Ses notices historiques et liturgiques sur
les vingt-huit illustrations de l'office de la
Vierge et de l'office de la Passion, qui for
ment la plus grande partie de l'œuvre de
J. Foucquet, ne sont pas moins pleines d'a-
grémentque de bon enseignement. Nous avons
plus que la pensée de l'artiste, nous sommes
dans son atelier; ij travaille sous nos yeux;
nous savons ce qu'il dit, pourqupi il lé dit;
quelles études, quelles croyances, quelles
circonstances l'inspirent. C'est- une visite au
moyen âge aussi instructive que facile, et
peu de livres laisser)!, tant de choses dans la
mémoire el dans les yeux,
Les bordures typographiques, chromoli
thographies d'une perfection étonnante, of
frent un intérêt tout particulier. Tirées ou'
inspirées des-manuscrits les .plus célèbres,
elles forment une histoire et un musée de
cet art de pure imagination, inférieur, mais
charmant, que le moyen âge a poussé si
loin. On y rouve tous les caprices du pin
ceau, tous les contrastes, toutes les hardies
ses, toutes les harmonies de la couleur. Le
caprice et la symétrie, ces -deux adversaires
en apparence ■ inconciliables, s'y réunissent
pour produire les effets, les plus piquants et
les plus inattendus. Nous dirions volontiers
que ce sont les vocalises de la couleur; des
sons et des paroles qui n'ont point de sens
déterminé, mais exécutées par de maîtres
ses voix, avec un goût qui ne manque ja
mais de grâce et une passion qui ne laisse
pas de plaire et d'émouvoir, encore qu'elle
ne dise"rien.
Nous avons surtout voulu, dans cette cour
te appréciation, rendre hommage aux persé
vérants travaux de M. Curmer. Terminons
en laissant parler le grand appréciateur des
activités humaines. L'honorable et habile
éditeur publie, en tête de l'œuvre de Jehan
Foucquet, un témoignage que sa profession
n'a pas souvent obtenu, ni souvent mérité au
temps où nous sommes. C'est un Bref par
lequel N. S. P. -le Pape Pie IX non-seule
ment encourage, mais glorifie ses travaux.
Le Saint-Père, déplorant le viee particu
lier de ce temps qui détourne l'Art de son
but en le faisant servir à la corruption des
mœurs, tandis que Dieu l'avait donné aux
Hommes pour les amener plus facilement à
la source de toute beauté, félicite M. Curmer
d'avoir suivi la vraie voie. Il nomme quel
ques-uns. de ses livres, dont la vue suffit
pour inspirer le ^dégoût des gravures com
munes et vulgaires, et qui ont le mérite de
glorifier non-seulement la piété, .mais encore la
religion catholique qui a formé les intelli
gences à ces sublimes conceptions. Il lui
promet l'estime due à la vie de quiconque
a mérité de la religion, des mœurs et des
beaux-arts.
Heureux celui dont le travail est récom
pensé d'un pareil suffrage !
Louis V euillot.
Nous donnons ici un petit bulletin de quel
ques publications récentes qui nous ont été
adressées, et pour lesquelles les éditeurs sol
licitent une recommandation de Y Univers. Ce.»
ouvrages méritent mieux que la brève men
tion qui en a été faite à notre prière par un
de nos collaborateurs, à qui nous avons dâ
imposer de se réduire au str et necess-ne,
et qui en a regret comme nous. L-"V-
Au milieu des préoccupations de l'heure
présente, Mme Mathilde Bourdon, si connue
déjà par. ses publications religieuses et litié
raires, vient offrir aux méditations d«s jeunes
personnes une Journée chrétienne de la jeune
fille (1), qui n'est pas rédigée selon le pro
gramme de nos philosophes modernes. Ce
livre plaira aux mères de famille que ne sé
duisent point les nouveautés contemporaines.
En félicitant l'auteur, Mgr le cardinal Donnet
ajoute : « La doctrine est d'une exaolilude
(1) 2 vol. in-18 de chacun 650 pages. Prix bro
chés 6. fr. Paris mçiS-QRKTTêj 39. rue Bona
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