Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-10-12
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 octobre 1867 12 octobre 1867
Description : 1867/10/12 (Numéro 176). 1867/10/12 (Numéro 176).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6974508
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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aqmftfli 1$ Octobre 1861
îî» 176 — Édition qnofcidieatts .
Samedi 1 Ht Octobi e i
PARIS
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Le numéro : 15 centime#
Paris, 10, rue des Saicts-Pèrea
On s'abonne & Rome, au bureau de 1» Civiltà eatiottn
via de! Gesa, 61
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Six mois li
Trois moia <*
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SI. Ch. LASSASSE h CEBF, 6; d« la 8«sm
Ceux de nos aliomics dont î'a-
bonnement finit le 1SS octobre
8 ont priés da le renouveler im
médiatement, pour éviter toute
interruption dans la réception
du Journal.
Une des dernières bandes d'à»
dresse doit être Jointe à toute
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de rectification.
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cilite le plus la promptitude et
la régularité du service est l'en
voi d'un mandat de poste.
PARIS, 11 OCTOBRE 1867
SâïJl^KTir*'
Le Moniteur garde un silence d'augure au
milieu des bruits contradictoires qui agitent
les esprits et pèsent sur les affaires. D'un
côté on affirme que M. Nigra a échoué dans
sa mission à Biarritz, mais que le gouverne
ment italien passera outre, et que le prince
Humbert serait chargé de mener l'expédition
romaine, secrètement appuyée parlaPru-se.
D'autre part, on lisait hier soir dans, la Li
berté :
« L'Agence Havas vient d'envoyer la dépêche
suivante aux journaux allemands :
« PuriSj 8 octobre.
« On nous assure de bonne source que les ré
solutions suivantes ont été prises à Biarritz,
d'après le programme présenté par M. Rou-
her :
« 1° Le principe de non-intervention est re
gardé comme base de la politique française;
« 2° Le maintien du Pape à Rome jusqu'à la
mort de Pie IX est regardé comme indispen
sable;
« 3° Est également indispensable une entente
avec le Pape futur pour assurer l'autorité du
Saint-Siège.
« 4° A inntérieur, réforme libérale avec mo
dification du projet de réorganisation de l'ar
mée élargissant les cadres et restreignant l'ef
fectif. »
Si la Liberté dit vrai, ce qu'elle annonce
- — nr\ n'îcmnrs Das la situation
cent mille baïonnettes de faire accroire
à l'Europe qu'il est impuissant a la con
tenir et à la punir, si besoin était.
Renoncer seulement à Rome ne serait
pas encore pour le gouvernement ita
lien un redressement de ses torts vis-à-
vis du Pape; mats^ce scrait un-acte de
bonne politique pour sauver la dynastie,
qui sombre à vue d'œil. Mais que nous
sommes loin de là ! Dans les hautes ré
gions du pouvoir on agite la question si
l'on ravira au Saint-Père ses seules pro
vinces ou si l'on ne prendra point du
même coup la Ville éternelle. Voilà ce
qui agite le monde politique, à Floren-
cè, ce qui met en mouvement le télé
graphe, ce qui inspire les démarches
fiévreuses de la diplomatie à l'étran
ger.
Et il paraît qu'il se trouve des cours
qui prêtent l'oreille à de semblables
propositions ; il se trouve des hommes
d'Etat qui ne froncent pas même le
sourcil lorsqu'un ambassadeur s'en
vient leur dire qu'on peut ravir de bon
droit tout le bien d'autrui, s'appuyant
sur la raison qu'on en a déjà pris les
trois quarts !
La détresse des finances est (exploitée
parles révolutionnaires italiens pour ius-
tifier leurs prétentions surRome. Ce sont
les modérés, les hommes d'affaires, q ui
ont découvert ce filon. Il faut l'es enten
dre! Le cordon militaire à la frontière
nous a coûté, disent-ils, 26 millions ; les
voyages de Garibaldi en Italie, avec
toute sa suite (convois spéciaux et un
navire de l'Etat mis à sa disposition pour
rentrer à Gaprera) quelques centaines
de mille francs; les. trois navires qui
gardent les côtes de Gaprera, une som
me également ronde. L'Italie ne peut pas
supporter tous ces frais; donc.... prenons
Rome au Pape et tout sera fini!
Que nos lecteurs pardonnent à notre
correspondant la reproduction de ces
niaiseries ; elles sont placées ici pour
leur donner une idée du degré d'abais
sement intellectuel où est descendue
l'engeance révolutionnaire en Italie. Et
cette engeance s'attend à dicter sous
peu ses lois au monde du haut du Gapi-
est pas très-sûr qu'elle ne
est grave, car on n'ignore pas îu. anua UUU - ,
particulière de l'Agence Havas vis-à-vis le , tole, et il n'es
gouvernement. Pour nous, jusqu'au dernier {.parviendra pas au moins à v nnn
moment, nous voulons espérer que la France ' , nn3p ; ); - a X ' aire une
ne se résignera jamais à abandonner de la
sorte et ses intérêts et son honneur, et puis
qu'on prétend de toutes parts que nous al
lons assister à l'exécution du programme de
la brochure le Pape et le Congrès, nous rap
pelons encore une fçds les paroles du Pape
que nous citions' l'autre jour : « Nous som
mes persuadé, disait-il au général de Goyon,
que le" chef auguste de l'armée et de la nation
française condamnera les principes contenus
dans cette brochure, et nous en sortîmes d'au
tant plus convaiDcuque nous possédons quel
ques pièces que Sa Majesté, à une époque
antérieure, eut la bonté de nous taire tenir
et qui sont une véritable condamnation des
principes susdits. »
Sommes -nous donc sous un gouvernement
parlementaire pour, qu'on ose soutenir qu'un
ministre, quel qu'il soit, ait le pouvoir de
faire revenir l'Empereur sur sa volonté si
clairement manifestée? L'Opinion nationale
peut le croire, mais nous nous garderons de
n.pttfi injure au pouvoir, et c'est pour-
** *' AA
pCUL /u vs* v«- — j
faire cette injure au pouvoir,
quoi nous demandons que le Moniteur se dé
clare enfin. Puisque la convention indigne
ment violée par le gouvernement de Floren
ce n'existe plus, puisque des bandes de plus
en plus nombreuses font chaque jour inva
sion dans les Etats, du Pape, les catholiques
ont le droit de savoir comment la France
veut user de sa liberté d'action.
Ils ont aussi le devoir de dire que la Liberté
ou l'Agence Havas prêtent au gouvernement
un langage singulièrement inconvenant, en
supposant qu'il aura pour Pie IX et jusqu'à
sa mort une commisération dédaigneuge qui
serait retirée à son successeur. On se fait
d'ailleurs d'étranges illusions, en supposant
que le successeur de Pie IX pourrait aban
donner un seul des principes que Pie IX dé
fend si courageusement aujourd'hui.
h'Opinione nous apprend que grâce à la
haute intervention du roi, ce matin a été
aplani le différend qui avait surgi il y a quel
ques mois entre le commandeur Raitazzi, le
général Gialdini et le marquis Pepoli, qui se
sont donné la main amicalement.
On se rappelle que. MM. Pepoli et Rat-
tazzi avaient pris, il y a plus d'un an, l'en
gagement de se battre en duel ët à mort
lorsque M. Ratlazzi aurait quitté le.pouvoir.
Les Evêques bavarois, imitant leurs i'rères
d'Autriche, viennent de protester à leur tour
contre le projet d'enseignement des écoles,
qui tend à faire disparaître l'influence de
l'Eglise au profit de la seule direction de
l 'Etat.
Nous recevons trop tard pour le ; donner
aujourd 'hui le texte du discours.prononcé à
la Chambre bavaroise par le prince de Ho-
henlohe. Nous .le publierons demain
U y a conflit entre les Croates et les Hon
grois au sujet du drapeau croate qui a été
arboré à Fiume sur les édifices publics, par
un fonctionnaire, en l'absence de M. Cseck,
eonamissaire du gouvernement. Une pétition
de la municipalité adressée à la Diète hon
groise proteste contre ce fait', et il n'est pas
douteux que la Diète n'y fasse droit.
Nous savons par les journaux allemands,
que le général Fleury, en Allemagne, rie
poursuivait point une mission politique.
Nous savons, de plus, que le général a pris
ïe thé chez la comtesse Bismark, et, « à cette
occasion », disent les journaux, il a longtemps
causé avec le président du conseil. La mar
quise de Sévigné ignorait certainement que
le café ou le thé étaient des instruments de
fa politique.
Auguste
r— • i , „
courte apparition, pour la honte du
genre humain.
Le prince héritier est attendu ici ce
soir. On le dit destiné à succéder au gé
néral Cialdini dans le commandement
de Bologne ; mais certains nouvellistes
soutiennentque l'honneur lui est réservé
de commander lé corps d'armée qui va
pénétrer sur le territoire pontifical. On
parle également d'une prochaine abdi
cation du roi Victor-Emmanuel, et la
chose devient de plus en plus probable.
Seulement on paraît décidé en haut lieu
à en finir avec la question de Rome
tout d'abord.
Cette question paraît tous les jours à
la veille de se résoudre et ne touche ja
mais à une solution. M. Rattazzi, ef
frayé de l'attitude que les Loges vien
nent de prendre, n'oserait plus, à ce
que l'on dit, prendre sur lui de renon
cer à la ville de Rome, même en s'em-
parant de tout le reste. M. Nigra se ver
rait donc contraint de reprendre les né
gociations avec la France. Il supplierait
en ce moment l'Empereur des Français,
au nom des intérêts de la monarchie,
de permettre au gouvernement italien
de s'emparer de la Ville Eternelle, en
protestant d'un grand respect pour la
personne du.Pape et des meilleures in
tentions pour appliquer le principe de
la liberté de l'Eglise.
On ne sait si les nouvelles négocia
tions aboutiront; mais les familiers de
M. Rattazzi terminent toutes les conver
sations sur ce sujet par cette phrase :
« De toute façon, nous serons à Rome
avant les Français. «
Ch. Buet.
Roussel.
Nos lettres de Florence sont du 8 oc
tobre.
Les premiers' exploits, des garibal
diens au delà de la frontière n'ont pas
été heureux. Ils sont battus sur toute Ja
ligne, et le fils du héros des Deux-Mon
des, M. Menotti, a dû deux fois son sa
lut à la rapidité de son cheval. Le mo
ment serait venu, pour le gouverne-
mentitalien, de se décider à une renon
ciation absolue de toute prétention sur
Rome. La petite armée du Pape a eu si
Vite raison de la lie garibaldienne, qu'il
serait souverainement honteux pour un
gouvernement qui dispose de deux
La fidélité des populations et l'ardeur
des troupes pontificales déconcertent la
fourberie révolutionnaire. Après un si
savant travail pour démoraliser ce peu
ple, il demeure attaché à son prinee'et
a sa nationalité augustes, ferme dans
ses clevoirs et dans ses souvenirs. Les
Romains ne veulent être ni impies ni
subalpins. Nous en étions convaincus
dès'longtemps ; ce faible reste de l'Eu
rope catholique, ces derniers enfants et
ces derniers sujets de l'Eglise, décriés
par tant de misérables pamphlets, sont
comme peuple ce qu'il y a de plus ho
norable sur la terre, et nous ne le di
sons pas pour la première fois. Le sen
timent du devoir est là plus vivant
qu'ailleurs; il y a plus de sagesse et de
probité dans la pensée, plus d'amour
de la justice dans les cœurs.
Ce fait, devenu évident même à Flo
rence, explique la dernière aventure de
Garibaldi II est évident que M. Rattazzi
a rendu service au «héros» en l'éloignant
de cette pauvre petite frontière qui de
vait s'ouvrir ou plutôt se dissoudre à
son aspect. Si le « héros » avait passé, les
zouaves n'auraient point fui pour cela,
et la Révolution risquait fort de perdre
fcette belle carte de son jeu. Garibaldi
tout le premier semble en avoir eu quel
que appréhension. Il s'est au moins
laissé détourner bien aisément, fai
sant ainsi preuve de plus de bon sens
que n'en annonce ordinairement son
langage. Prisonnier Actif, il sert mieux
la révolution qu'à la tête de ses bandes,
il est plus redoutable dans les mains de
M. llatfizzi que dans les siennes mêmes.
Quel parti pourrait-on tirer encore du
«libérateur» battu par ceux qu'il ve
nait délivrer, et que ferait-on des os de
Garibaldi martyr ? Il faut îe conserver
invaincu, sinon invincible. C'est à quoi
M. Rattazzi a très-sagement pourvu, con
naissant les'dispositions des Romains.
Du reste, ces dispositions seraient dia
métralement contraires, que la situation
du Pape resterait identiquement la mê-
,me à l'égard de l'Italie, et la situation
de l'Italie, pour ce qui concerne l'Etat
romain, la même aussi à l'égard de
l'Europe. Les Romains insurgés ne
pourraient transférer à l'Italie un droit
qu'ils n'ont pas éTqïïë la félonie ne leur
créerait pas. Us ont le devoir de défen
dre leur prince, nullement le droit de le
renverser ou même de s'abstenir, et
fussent-ils unanimes à vouloir briser
cette couronne de paix et de gloire que
Dieu leur a donnée, l'Europe catholique
aurait le droit et le devoir de la,rétablir
pour sa propre sécurité.
Sur le Vatican, sommet de la civilisa
tion chrétienne, là et non ailleurs, Dieu
a placé une source dont les eaux sont
nécessaires au monde. Le monde a le
droit de maintenir le pureté et la liberté
, de cette source contre les coupables de
L lèse-humanité qui se prétendraient li
bres de l'empoisonner ou de la tarir,
sous prétexte qu'ils en habitent les
bords.
Mais les Romains n'ont point cette fo
lie et ne veulent point commettre ce
crime. Tout au contraire, ils résistent,
ils combattent pour garder le dépôt qui
leur a été plus spécialement confié. Ils
n'ouvriront point les portes de Rome,
ils ne les laisseront point crocheter, il
faudra les forcer, et c'est pourquoi Ga
ribaldi "ne suffi tplus.
L'Italie elle-même sufflra-t-elle ? Ses
hommes d'Etat n'en sont pas unanime
ment persuadés. M. Rattazzi se déclare ;
tout prêt. Dieu sait ce qu'il en est au
fond. II y a des doutes et des terreurs
jusque dans ces âmes perdues, lorsque
les passions qui les emportent n'y ont
pas totalement submergé l'intelligence.
En tout cas, la volonté de M. Rattazzi,
s'il est prêt comme il le dit, dépend
d'une permission. Il faut le consente
ment de la France.
Ce consentement sera-t-il donné ? Il
paraît qu'on cherche en ce môment un
biais qui annule la convention du 15
septembre. Pourra-t-on, osera-t-on le
trouver ?
Nous ne dissimulerons pas nos alar
mes. Il y a dans l'air quelque chose qui
sent l'imminence des catastrophes. La po
litique française laisse voir des hésita
tions de mauvais présage. On lui con
seillé d'abdiquer un grand devoir et un
grand honneur, et ces conseils ne sont
pas repoussés_ comme il conviendrait.
Quand le devoir et l'honneur sont con
sidérés comme des fardeaux qu'il pour
rait être bon de laisser là, tant de forces
morales se dissolvenl et périssent qu'il
y a lieu de s'épouvanter.
La misérieorde divine recule avec
une sorte d'obstination l'accomplisse
ment des désirs de l'impie; ellè lui
donne le temps de se désister, elle
donne à ceux qui devraient le combattre
le temps de s'armer et d'accourir. Mais
le délai de la miséricorde s'épuise enfin,
l'heure de la justice arrive; la justice
tombe plus dure sur des crimes que le
repentir pouvait effacer et que la persé
vérance a aggravés. Depuis dès années,
que de mensonges, que de ruses hon
teuses, que de blasphèmes pour achever
d'aveugler et de corrompre les conscien
ces, afin de frapper avec plus de sécu
rité le dernier coup ! Et, du côté de la
miséricorde, que de lumières et d'aver
tissements obstinément dédaignés !
Tout cela est maintenant au terrible
compte de la justice. On s'effraye du sort
des coupables. Sur la terre, quel juge
oserait les décharger des circonstances
aggravantes du ' discernement et de la
préméditation? Heureusement pour eux,
le juge en dernier ressort connaît
mieux l'ineurablê faiblesse humaine, et
devant ce juge ils trouveront des avo
cats moins empêchés de les défendre.
Les martyrs ne craindront pas d'en
voyer au ciel le cri du Calvaire; malgré
le poids des chaînes, Pie IX élèvera ses
mains pures ; le pied de la bête, pesant
sur sa bouche, n'y étouffera pas la prière
triomphante: Pater, dimitte il lis : non
sciunt...
En vérité, ils ne savent pas, il faut
qu'ils ne sachent pas entièrement ce
qu'ils font et où ils vont, où ils traînent
la société humaine ! Sans doute, ils sa
vent qu'ils mentent, ils savent qu'ils
veulent détruire ; ils savent qu'ils sont
volontairement iniques, volontairement
barbares ; ils suivent une frénésie qui
n'est pas légitime à leurs propres yeux,
puisqu'elle les oblige à tant d'injustices
criantes et à tant de basses fourberies :
mais l'étendue du crime qu'ils, commet
tent contre l'humanité et contre eux-
mêmes, ils ne l'ont pas mesurée. Leur
perversité va au-delà de leur intelligen
ce, et leur forfait encore au-delà de leur
perversité
Autant qu'on peut se rendre compte
de là politique qui a conduit les cho
ses dans l'extrémité peut-être irrémé
diable où elles sont présentement, uné
longue ignorance des conditions de la
vie sociale,en est la cause.
Il est venu des hommes qui n'ont pas
cru au Dieu de l'Evangile et devant qui
le christianisme n'a été qu'une concep
tion de l'esprit humain. Ayant perdu la
croyance en Dieu et l'amour de Dieu,
parce qu'il n'est pas possible de croire
raisonnablement en Dieuetd'aimer Dieu
lorsqu'on rejette Jésus-Christ, ils ont
aussi perdu le respect et l'amour de
l'homme, parce que ce sentiment ne
subsiste pas en dehors de l'homme-Dieu,
qui en a fait une loi certaine et én a en
seigné la pratique.
« Vous aimerez le Seigneur votre Dieu
« de tout votre cœur, de toute votre âme.
« et de tout votre esprit. C'est là le plus
« grand commandement ; et voici le se-
« cond qui lui est tout semblable : Vous
« aimerez votre prochain comme vous-
« même. Ces deux commandements
« renferment tonte la loi et tous les pro-
« phètes. »Tel est tout le christianisme, '
ditBossuet, etl'honneur que Jésus-Christ
fait à notre race : l'obligation d'aimer
1 homme égalée à l'obligation d'aimer
Dieu !
^Lé.s^homnftês qui rejetaient le Christ
et le christianisme rejetaient donc aussi
cela. ^Ils le rejetaient sans le savoir
peut-être, et assurément sans le vouloir
avouer; mais ils le rejetaient, et ils bri
saient la science et le monde.
Se léguant leur erreur, élargissant les
ténèbres, perdant de plus en plus le sens
chrétien et l'affaiblissant de plus eri plus
parmi les peuples, chassant Jésus-Christ
des institutions, des lois, des mœurs, ils
se sont vus enfin les maîtres des affaires
humaines tombées dans une confusion
hideuse et quasi désespérée. Cette pré
pondérance leur ,a été donnée à une
heure de délire, lorsque le genre hu
main en dissolution réclame partout
l'ordf-e, la lumière, la liberté, la justice,
la charité, la dignité, en un mot tous les
fruits du christianisme, et lorsqye par
tout en même temps, soit dans les tor
peurs, soit dans les fureurs d'une ivres
se d'impiété sans exemple, il abjure la
loi du Christ.
Si la pitoyable figure d'un Garibaldi
peut tenir tant de place sur la terre,
c'est qu'elle résume cette contradic
tion et'cette aberration du genre hu
main. La force de Garibaldi-est d'être
une contrefaçon de cette sagesse suprê
me qui fut la folie de la Croix, un Pierre
l'Herrrïiie à l'envers, prêchant une croi
sade à rebours dans une multitude où
dominent les esprits renversés. Sincère
ou non, peu importe, sincère comme la
folie et comme l'ivresse, il figure l'ins
piré, le désintéressé, le saint; il fait le
pauvre, il revêt un froc couleur de
sang; l'imagination populaire le voit
pieds-nus dans un carrosse à six che
vaux, et il va prêchant sa croisade, vo
ciférant qu'il faut détruire la Pierre du
Christ, le dernier rempart de l'humanité
rachetée.
Cette seule pierre, encore aujourd'hui,
ferme l'abîme où le Christ avait lié Cé
sar ; Garibaldi la montre comme le poids
sous lequel l'humanité expire ! Etia mi
sérable humanité se partage en deux
camps l'un qui croit l'absurde pro
phète, l'autre qui doute, qui tremble et
qui_ laisse faire. Car ceux dont le sang
un jour délivrera la vérité sont cachés,
se taisent, où même s'ignorent.
Prodige ignominieux, honte amère
de l'orgueil ! Parmi ceux qui doutent et
dont plusieurs commencent à trembler,.
se trouventîes forts et les puissants que
le ramas garibaldien contraint à faire
l'œuvre que ne saurait tenter le sabre
débile de Garibaldi. Oui, ceux-là dont
la main agite le haillon rouge, et qui
peuvent à l'occasion le mettre dans leur
poche, ceux-là même tremblent de ce
qu'ils vont faire ! Une dernière lueur
de leur intelligence plus cultivé® leur
révèle l'abîme que la multitude ne
voit plus. Le _soudard rouge admet
sans peine qu'il ne faut qu'un parri
cide pour faire régner la fraternité
parmi les hommes ; Rattazzi et les au
tres sont contraints de s'inquiéter, et ils
s'interrogent au fond de l'âme sur ce
que deviendra la famille lorsque le père
sera ôté.
Nous avons sujet de craindre qu'ils ne
le sachent ayant peu ; car, selon toute
apparence, ils n'hésiteront plus guère.
Us ont cru . qu'en allongeant le temps,
qu'en usant de ruse, ils parviendraient
à dissoudre le Pape et la Papauté, qu'ils
mineraient la Pierre et qu'ils parvien
draient à la faire crouler peu à peu,
sans allumer la mine, sans qu'il y
parût, et comme nous le lisions l'autre
jour dans un journal de beaux esprits
contents, sans que la catastrophe fit
fléchir la rente. Mais non ; il faut frap
per et avoir du sang sur les mains.
Qu'à si peu ne tienne ! Ils frapperont
donc, et ils en verront la suite.
La suite, sans" être prophète, nous
pouvons la décrire en peu de mots! L'in
telligence chrétienne pénètre aisément
cet avenir; Il échappe aux esprits pers
picaces qui sondent les ruses de Flo
rence et qui cherchent à deviner les
plans de Berlin, mais il a moins de mys
tère pour quiconque a suivi l'histoire des
blessures faites à l'Eglise, c'est-à-dire à
la souveraine vérité et à la souveraine
justice ; et cette histoire est aussi celle
des revanches de Dieu.
Donc, voici la suite.
Quant au parricide, les Italiens ne le
commettront ças, la permission leur en
fût-elle donnée. Ils ne l'accompliront
ni par la ruse, ni par l'a force, ni par le
poison, ni par le fer, parce que Pierre
est immortel, et ils auront seulement la
responsabilité de leur intention. Elle les
suivra longtemps et elle sera lourde !
Quant à la Papauté, ils ne la détrui
ront pas, parce que Pierre, toujours vi
vant, ne la leur livrera pas. Ils pourront
enchaîner ses membres, non pas son
âme, ni la foi de l'Eglise. Cela aussi est
inîmortel et peut attendre.
Quant à la paix, ils ne l'auront pas ;
parce que le contentement qu'ils donne
ront à la folie du monde aura pour ef
fet immédiat d'accroître, d'envenimer
et de porter au comble toutes les plaies
morales du monde. Que le Pape soit
exilé de Rome ou captif dans Rome et le
Vatican mis au pillage : des millions
d'âmes en seront outrées d'indignation
et de douleur, aucune âme n'en sera
pacifiée,, aucune passion assouvie; le
pain même restera cher; Garibaldi et
Mazzini ne se tiendront pas satisfaits;
M. de Bismark nura quelque chose de
considérable à promettre aux catholi
ques allemands.
Il y aura une barrière de moins au
tour des héritages, et il n'en restera
plus guère ! un scrupule de moins dans
les cœurs ambitjeux des puissants de la
terre qui font déjà si peu de compte des
droits et du sang des hommes, et qui
regardent l'humanité comme une ma
tière que la force peut pétrir, et tailler à
sa fantaisie.
Le Père dépossédé, le Maître surgira.
Le Pape, représentant du Christ, est le*
père des patries.-Toutes sont nées du
Christ. Ledroitdu Christ les a arrachées
des flancs du despotisme païen, en com
muniquant son énergie au droit naturel
violé et englouti. La Papauté abattue
comme constitution politique, c'est la
restauration du despotisme; la force re
prend son élan, rétablit son empire ho
micide. Ce résultat est visible dès main
tenant.
L'institution de la Papauté est le
moyen de Dieu pour unir les peuples
par l'amour ; le despotisme entrepren
dra de les unifier par le fer.
Le sort de l'Italie est certain. Ingrate
entre toute les nations chrétiennes, elle
met plus qu'un autre la main au grand
forfait : elle en sera la première et la
plus rudement châtiée. Elle tombera de
Rattazzi à Mazzini, et ce ne sera pas
même un mal ; et enfin elle recevra le
fouet de l'Allemagne, et avant de le re
cevoir, elle l'aura imploré ! Ce n'est pas
la croix de Savoie qui remplacera la
croix de Jésus-Christ et de Pierre sur le
Capiiole; ce n'est pas non plus l'aigle
romaine qui volera si haut.
Et la France? Destituée et découron
née du protectorat de l'Eglise, la.France
proclamera le principe de la non-inter
vention.
Des conquérants, des sbires, des pros
titutions et ie silence. Voilà l'avenir.
Louis Veuillot.
Nous devons noter tous ce qui peut
faire connaître la conduite et les vues du
gouvernement français dans la ques
tion romaine, afin que, selon le dénoue
ment, on puisse se rendre bien compte
de son rôle et de sa part de responsa
bilité.
Tandis que Y Agence Havas, officine
dont on sait les attaches, aiyionce à ses
correspondants de l'étranger que le ca
binet des Tuileries va se soumettre à
peu près complètement aux exigences
du cabinet de Florence, les officieux de
la presse parisienne tiennent un tout
autre langage. Ils déclarent du ton le
plus ferme, dans les termes les plus for
mels, que la France maintiendra et fera
respecter la convention de septembre.
Voici comment s'exprimait hier le
Pays, jugeant l'état actuel des choses à
Rome et en Italie :
La situation est donc toujours la même.
Un gouvernement régulier, attaqué chez
lui par une troupe de brigands.
Un souverain reconnu par toutes les puis
sances, attaqué sur son propre territoire par
des aventuriers qui n'appartiennent plus à
aucune nation, gens sans aveu, rebut de
tous les peuples, condottieri de l'insurrec
tion, qui ont érigé la violence à la hauteur
du droit et le brigandage à la dignité de pro
fession.
Enfin, un peuple inoffensif, le peuple ro
main, un peuple que l'on essaie inutilement
de pousser à la révolte, et qui ne demande
qu'à conserver son souverain, ses coutumes
et le gouvernement que les siècles ont consa
cré.
De tous les gouvernements de l'Europe, le
gouvernement pontifical est le plus ancien.
Les troupes pontificales sont assez nom
breuses pour combattae les garibaldiens, ou
plutôt pour leur donner la chasse ; car le
plus' difficile n'est pas de vaincre ces préten
dus héros, mais de les joindre.
Ce scandale donné par une troupe de ban
dits cessera bientôt, nous l'espérons.
Si cependant il se prolongeait, si par né
gligence ou par connivence l'armée italienne
permettait à de nouvelle% bandes garibal-
diennes de franchir la frontière pontificale,
il ne faut pas que les ennemis du catholi^
cisme se bercent d'une décevante illusion.
La convention du 15 septembre sera exécutée.
— A. Lomon.
La France s'attache particulièrement
à montrer que les garibaldiens italiens
et français veulent renverser le pouvoir
temporel par haine du pouvoir spirituel,
ce qui est très-vrai, Elle affirme que le
gouvernement français ne se rendra
pas complice du honteux coup de main
préparé contre le Chef de l'Eglise, et fera
respecter la convention de septembre
dans sa loyale interprétation"
Ecoutons maintenant l'Etendard ;
Les bandes qui ont pénétré sur le territoi
re pontifical n'y ont rencontré aucune sym
pathie ; nulle part elles n'ont fait éclore l'ap
parence d'un mouvement insurrectionnel ,
bien que leurs chçfs eussent été habilement
choisis parmi les émigrés de la province de
Viterbe.
Elles sont'restées, après plusieurs jours
d'efforts stériles, ce qu'elles étaient tout d'a
bord : des bandes armées pour envahir un
pays autonosae, ne s'appuyant ni sur le droit
de la guerre, ni sur le droit national, enne
mies pour le pays où elles pénétraient, con
trairement au droit des gens comme pour le
pays d'où elles étaient sorties, contrairement
à ses lois intérieures et à ses engagements
diplomatiques.
L'avortement complet de cette coupable
tentative, à laquelle on ne peut reconnaître
ni le caractère d'un mouvement italien, ni le
caractère d'un mouvement romain, puisque
le gouvernement italien la désavoue et que
le peupte romain la réprouve, a délivré l'Ita
lie et la France du soin de rechercher les
bases d'une action ultérieure, en vue d'éven
tualités qui ne se présentent point.
La convention du 15 septembre 1864,
loyalement exécutée, a fait son œuvre, elle a
prouvé son efficacité. Loin d'y renoncer,
comme le demandent à la fois les organes de
l'extrême droite et ceux de l'extrême gau
che, il faut s'y tenir au contraire. C'est ce
que l'on comprend à Florence comme à
Paris.
Mais si, par impossible, les envahisseurs
avaient pu réussir à se frayer le chemin de
Rome où ils allaient planter le drapeau dé
magogique, qui, dès le premier jour, aurait
passé des mains de Garibaldi à celles de
Mazzini, nous demandons de quel nom l'his
toire aurait qualifié cette aventure, de quel
œil les gouvernements réguliers l'auraient
envisagée, et quel «ligne de conduite la co
science publique leur'aurait impérieusement
dictée.
Pour trouver la réponse à cette triple
question, il suffit.de posséder en soi quel
ques notions de justice, de patriotisme et
d honneur. Auguste' Vitù.
Les faits donnent déjà, un éclatant et
navrant démenti à ces bonnes paroles.
N est-il pas clair comme le jour que le
gouvernement italien fournit des hom
mes et de l'argent aux chefs avoués du
mouvement garibaldien ? -.
,,J^ U ^ébut, comme le font remarquer
1 Etendard et le Pays, on a vu ce que pou
vaient les bandes révolutionnaires li
vrées a leiy-s seules forces. Elles étaient
peu nombreuses, médiocrement armées
et ne trouvaient aucun appui dans la
population. Partout les troupes pontifi
cales, malgré l'infériorité de leurs for
ces, en ont eu promptement raison.
Ce résultat a prouvé que les garibal
diens ne pourraient rien par eux-mê-
mes et l'on a dû croire que tout était
Uni. Mais on ne l'entendait pas ainsi à
rlor-ence. De nouvelles bandes se sont
iormees sous les yeux du gouvernement
italien, et, pour ainsi dire, sous la pro
tection de son armée, et nul obstacle n'a
ete mis a leur entrée sur le territoire
pontifical.
Garibaldi avait à peine réuni quel
ques centaines d'aventuriers. Aujour-
d hui, les bandes comptent des milliers
d hommes. Ces hommes sont bien ar
mes et ne manquent pas d'argent. Qui
pourra croire que les enrôlements vo
lontaires donnent tous ces soldats,.et
que fa caisse garibaldienne fournisse
seule de telles ressources? Il n'est mê
me pas admissible que cet argent pro
vienne des souscriptions que permet le
gouvernement subalpin, au mépris de
.tous les droits et en violation ouverte de
la convention de septembre.
L'expérience a prouvé que les révo
lutionnaires italiens sont toujours prêts
a prendre et ne donnent jamais. Aucu
ne des souscriptions ouvertes par Gari
baldi n a réussi. Un jour il s'avisa de
demander des fonds pouc un million de
fusils. Après six mois d'efforts, il n'avait
pas de quoi en acheter deux cents. Les
souscriptions révolutionnaires ne sont
pas plus fécondes aujourd'hui qu'au
trefois ; mais les arsenaux et le trésor
public peuvent bien fournir contre
Rome ce qu'ils avaient fourni contre
Naples.
a i ' 1 ™ 1 en c I. ue ^ s termes le correspon
du i v ° ren tin de la Liberté, un bon ga
ribaldien, constate la complicité du gou
vernement de Victor-Emmanuel dans
1 entreprise des révolutionnaires contre
Rome ;
L'invasion des provinces pontificales par
l armée italienne est imminente. On enrôle
partout des volontaires, et il n'est pas diffi
cile de deviner d'où proviennent les fonds né
cessaires à cette opéraration.
Cependant nous devons dire qu'on a enga
gé quelques garibaldiens à dissimuler leurs
chemises rouges sous un paletot ; mais cela
est pour la forme.
U est évident pour tout le monde que'l'Ita
lie recommence 1860. Les clichés d'alors sont
tires de la poussière, et on dit partout : « Il
laut maîtriser la révolution, l'empêcher de
s installer à Rome, etc., etc. u
i\/r^TT^' ^ a ^ zzi .Pepoli ont fait la paix, et
M. Pepoli disait hier: «Dans un moment
aussi solennel toutes les fractions du grand
parti libéral doivent se donner la main, etc.
etc. » Vous savez le reste.
En résumé, il est impossible de se dissi
muler-la gravité de la situation.
^Le télégraphe est très-surveillé, et les dé-
peches les plus inoffensives sont souvent re
tardées ou même supprimées. »
Voilà où en sont les choses.
L'Etendard tfit que les gouvernements
réguliers ne pourraient permettre le
succès de l'aventure garibaldienne sans
méconnaître la justice, le patriotisme et
1 honneur C'est très-vrai, et il faut ajou
ter que de tous les gouvernements ré
guliers le gouvernement français est le
seul qm soit, en outre, engagé par les
traités à ne pas permettre ce nouveau
triomphe du brigandage révolution
naire.
Eugène Veuillot.
Quelques journaux persistent à répandre
des bruits de modifications ministérielles.
Rien ne porte k croire que ces bruits soient
fondés. 11 faut surtout se garder de prendre
au sérieux les feuilles bien informées qui an
noncent, non-seulement des changements de
ministre, mais des modifications qui attein
draient les institutions elles-mêmes. Ne dit-
on pas que le ministère d'Etat serait suppri
mé et que M. Rouher deviendrait simple
ministre de l'intérieur, en remplacement de
M. de Lavalette, qui remplacerait M. de
Moustier ?
Ce qui paraît plus exact, c'est que la pro
chaine session législative s'ouvrirait le 18
novembre. Elle se continuerait définitive
ment et ne se limiterait pas aux votes des "
trois lois qui devaient d'abord motiver-uni
quement la réunion extraordinaire des dé
putés. « On dit, à ce que prétend l'un des
correspondants de l' Indépendance, qu'un cor-
tain nombre de lettres de membres delà
Chambre sont parvenues à Biarritz, et qu'el
les se résument généralement en demar.'!;>nt
que la séssion soit avancée et que le gou\ or
nement ne prenne aucune décision, quant à la :
politique extérieure, avant d'avoir connu l'o
pinion du Corps législatif. Le conseil d'Etat,
du reste, fait sa rentrée générale mardi et
doit, être saisi presque aussitôt du budget de
1869, des lois que l'on sait (on parle toujours
de grandes modifications au projet de réor
ganisation militaire), et, ajoute-on, d'autres
projets importants, » se qui semblerait con
firmer qu'il n'y aurait qu'une seule session!
Certaines feuilles annoncent d'un air ca
pable, sur des informations très-autorisées,
disent-elles, que M. Thiers prépare deux
grands discours pour la prochaine session.
Voilà une nouvelle qui ne les compromettra
pas. On peut toujours annoncer à coup sûr
que M. Thiers parlera, et' l'on peut même
ajouter qu'il parlera 'bien$ même s'il ne
parle pas juste, ce qui lui arrive encore quel
quefois.
Ambroise Petit.
i ~%0\
aqmftfli 1$ Octobre 1861
îî» 176 — Édition qnofcidieatts .
Samedi 1 Ht Octobi e i
PARIS
On u> «0
Six mo!e....» li
Trois Bol»....* • .....> iS
Le numéro : 15 centime#
Paris, 10, rue des Saicts-Pèrea
On s'abonne & Rome, au bureau de 1» Civiltà eatiottn
via de! Gesa, 61
OEP«RTEMCNTI
On sn s» !>
Six mois li
Trois moia <*
Stfjïtea «enii-tiHçUM'nae
Un «ri.. f*\—Siamois, 40 -Trnï? -pois îfifj
-, m uu reponu ptiK daaiaanaBcrtt» qui lui bûqï adresj
■ ■ajsjiœeamsEBszs
SI. Ch. LASSASSE h CEBF, 6; d« la 8«sm
Ceux de nos aliomics dont î'a-
bonnement finit le 1SS octobre
8 ont priés da le renouveler im
médiatement, pour éviter toute
interruption dans la réception
du Journal.
Une des dernières bandes d'à»
dresse doit être Jointe à toute
demande de réabonnement ou
de rectification.
Le mode d'abonnement qui fa
cilite le plus la promptitude et
la régularité du service est l'en
voi d'un mandat de poste.
PARIS, 11 OCTOBRE 1867
SâïJl^KTir*'
Le Moniteur garde un silence d'augure au
milieu des bruits contradictoires qui agitent
les esprits et pèsent sur les affaires. D'un
côté on affirme que M. Nigra a échoué dans
sa mission à Biarritz, mais que le gouverne
ment italien passera outre, et que le prince
Humbert serait chargé de mener l'expédition
romaine, secrètement appuyée parlaPru-se.
D'autre part, on lisait hier soir dans, la Li
berté :
« L'Agence Havas vient d'envoyer la dépêche
suivante aux journaux allemands :
« PuriSj 8 octobre.
« On nous assure de bonne source que les ré
solutions suivantes ont été prises à Biarritz,
d'après le programme présenté par M. Rou-
her :
« 1° Le principe de non-intervention est re
gardé comme base de la politique française;
« 2° Le maintien du Pape à Rome jusqu'à la
mort de Pie IX est regardé comme indispen
sable;
« 3° Est également indispensable une entente
avec le Pape futur pour assurer l'autorité du
Saint-Siège.
« 4° A inntérieur, réforme libérale avec mo
dification du projet de réorganisation de l'ar
mée élargissant les cadres et restreignant l'ef
fectif. »
Si la Liberté dit vrai, ce qu'elle annonce
- — nr\ n'îcmnrs Das la situation
cent mille baïonnettes de faire accroire
à l'Europe qu'il est impuissant a la con
tenir et à la punir, si besoin était.
Renoncer seulement à Rome ne serait
pas encore pour le gouvernement ita
lien un redressement de ses torts vis-à-
vis du Pape; mats^ce scrait un-acte de
bonne politique pour sauver la dynastie,
qui sombre à vue d'œil. Mais que nous
sommes loin de là ! Dans les hautes ré
gions du pouvoir on agite la question si
l'on ravira au Saint-Père ses seules pro
vinces ou si l'on ne prendra point du
même coup la Ville éternelle. Voilà ce
qui agite le monde politique, à Floren-
cè, ce qui met en mouvement le télé
graphe, ce qui inspire les démarches
fiévreuses de la diplomatie à l'étran
ger.
Et il paraît qu'il se trouve des cours
qui prêtent l'oreille à de semblables
propositions ; il se trouve des hommes
d'Etat qui ne froncent pas même le
sourcil lorsqu'un ambassadeur s'en
vient leur dire qu'on peut ravir de bon
droit tout le bien d'autrui, s'appuyant
sur la raison qu'on en a déjà pris les
trois quarts !
La détresse des finances est (exploitée
parles révolutionnaires italiens pour ius-
tifier leurs prétentions surRome. Ce sont
les modérés, les hommes d'affaires, q ui
ont découvert ce filon. Il faut l'es enten
dre! Le cordon militaire à la frontière
nous a coûté, disent-ils, 26 millions ; les
voyages de Garibaldi en Italie, avec
toute sa suite (convois spéciaux et un
navire de l'Etat mis à sa disposition pour
rentrer à Gaprera) quelques centaines
de mille francs; les. trois navires qui
gardent les côtes de Gaprera, une som
me également ronde. L'Italie ne peut pas
supporter tous ces frais; donc.... prenons
Rome au Pape et tout sera fini!
Que nos lecteurs pardonnent à notre
correspondant la reproduction de ces
niaiseries ; elles sont placées ici pour
leur donner une idée du degré d'abais
sement intellectuel où est descendue
l'engeance révolutionnaire en Italie. Et
cette engeance s'attend à dicter sous
peu ses lois au monde du haut du Gapi-
est pas très-sûr qu'elle ne
est grave, car on n'ignore pas îu. anua UUU - ,
particulière de l'Agence Havas vis-à-vis le , tole, et il n'es
gouvernement. Pour nous, jusqu'au dernier {.parviendra pas au moins à v nnn
moment, nous voulons espérer que la France ' , nn3p ; ); - a X ' aire une
ne se résignera jamais à abandonner de la
sorte et ses intérêts et son honneur, et puis
qu'on prétend de toutes parts que nous al
lons assister à l'exécution du programme de
la brochure le Pape et le Congrès, nous rap
pelons encore une fçds les paroles du Pape
que nous citions' l'autre jour : « Nous som
mes persuadé, disait-il au général de Goyon,
que le" chef auguste de l'armée et de la nation
française condamnera les principes contenus
dans cette brochure, et nous en sortîmes d'au
tant plus convaiDcuque nous possédons quel
ques pièces que Sa Majesté, à une époque
antérieure, eut la bonté de nous taire tenir
et qui sont une véritable condamnation des
principes susdits. »
Sommes -nous donc sous un gouvernement
parlementaire pour, qu'on ose soutenir qu'un
ministre, quel qu'il soit, ait le pouvoir de
faire revenir l'Empereur sur sa volonté si
clairement manifestée? L'Opinion nationale
peut le croire, mais nous nous garderons de
n.pttfi injure au pouvoir, et c'est pour-
** *' AA
pCUL /u vs* v«- — j
faire cette injure au pouvoir,
quoi nous demandons que le Moniteur se dé
clare enfin. Puisque la convention indigne
ment violée par le gouvernement de Floren
ce n'existe plus, puisque des bandes de plus
en plus nombreuses font chaque jour inva
sion dans les Etats, du Pape, les catholiques
ont le droit de savoir comment la France
veut user de sa liberté d'action.
Ils ont aussi le devoir de dire que la Liberté
ou l'Agence Havas prêtent au gouvernement
un langage singulièrement inconvenant, en
supposant qu'il aura pour Pie IX et jusqu'à
sa mort une commisération dédaigneuge qui
serait retirée à son successeur. On se fait
d'ailleurs d'étranges illusions, en supposant
que le successeur de Pie IX pourrait aban
donner un seul des principes que Pie IX dé
fend si courageusement aujourd'hui.
h'Opinione nous apprend que grâce à la
haute intervention du roi, ce matin a été
aplani le différend qui avait surgi il y a quel
ques mois entre le commandeur Raitazzi, le
général Gialdini et le marquis Pepoli, qui se
sont donné la main amicalement.
On se rappelle que. MM. Pepoli et Rat-
tazzi avaient pris, il y a plus d'un an, l'en
gagement de se battre en duel ët à mort
lorsque M. Ratlazzi aurait quitté le.pouvoir.
Les Evêques bavarois, imitant leurs i'rères
d'Autriche, viennent de protester à leur tour
contre le projet d'enseignement des écoles,
qui tend à faire disparaître l'influence de
l'Eglise au profit de la seule direction de
l 'Etat.
Nous recevons trop tard pour le ; donner
aujourd 'hui le texte du discours.prononcé à
la Chambre bavaroise par le prince de Ho-
henlohe. Nous .le publierons demain
U y a conflit entre les Croates et les Hon
grois au sujet du drapeau croate qui a été
arboré à Fiume sur les édifices publics, par
un fonctionnaire, en l'absence de M. Cseck,
eonamissaire du gouvernement. Une pétition
de la municipalité adressée à la Diète hon
groise proteste contre ce fait', et il n'est pas
douteux que la Diète n'y fasse droit.
Nous savons par les journaux allemands,
que le général Fleury, en Allemagne, rie
poursuivait point une mission politique.
Nous savons, de plus, que le général a pris
ïe thé chez la comtesse Bismark, et, « à cette
occasion », disent les journaux, il a longtemps
causé avec le président du conseil. La mar
quise de Sévigné ignorait certainement que
le café ou le thé étaient des instruments de
fa politique.
Auguste
r— • i , „
courte apparition, pour la honte du
genre humain.
Le prince héritier est attendu ici ce
soir. On le dit destiné à succéder au gé
néral Cialdini dans le commandement
de Bologne ; mais certains nouvellistes
soutiennentque l'honneur lui est réservé
de commander lé corps d'armée qui va
pénétrer sur le territoire pontifical. On
parle également d'une prochaine abdi
cation du roi Victor-Emmanuel, et la
chose devient de plus en plus probable.
Seulement on paraît décidé en haut lieu
à en finir avec la question de Rome
tout d'abord.
Cette question paraît tous les jours à
la veille de se résoudre et ne touche ja
mais à une solution. M. Rattazzi, ef
frayé de l'attitude que les Loges vien
nent de prendre, n'oserait plus, à ce
que l'on dit, prendre sur lui de renon
cer à la ville de Rome, même en s'em-
parant de tout le reste. M. Nigra se ver
rait donc contraint de reprendre les né
gociations avec la France. Il supplierait
en ce moment l'Empereur des Français,
au nom des intérêts de la monarchie,
de permettre au gouvernement italien
de s'emparer de la Ville Eternelle, en
protestant d'un grand respect pour la
personne du.Pape et des meilleures in
tentions pour appliquer le principe de
la liberté de l'Eglise.
On ne sait si les nouvelles négocia
tions aboutiront; mais les familiers de
M. Rattazzi terminent toutes les conver
sations sur ce sujet par cette phrase :
« De toute façon, nous serons à Rome
avant les Français. «
Ch. Buet.
Roussel.
Nos lettres de Florence sont du 8 oc
tobre.
Les premiers' exploits, des garibal
diens au delà de la frontière n'ont pas
été heureux. Ils sont battus sur toute Ja
ligne, et le fils du héros des Deux-Mon
des, M. Menotti, a dû deux fois son sa
lut à la rapidité de son cheval. Le mo
ment serait venu, pour le gouverne-
mentitalien, de se décider à une renon
ciation absolue de toute prétention sur
Rome. La petite armée du Pape a eu si
Vite raison de la lie garibaldienne, qu'il
serait souverainement honteux pour un
gouvernement qui dispose de deux
La fidélité des populations et l'ardeur
des troupes pontificales déconcertent la
fourberie révolutionnaire. Après un si
savant travail pour démoraliser ce peu
ple, il demeure attaché à son prinee'et
a sa nationalité augustes, ferme dans
ses clevoirs et dans ses souvenirs. Les
Romains ne veulent être ni impies ni
subalpins. Nous en étions convaincus
dès'longtemps ; ce faible reste de l'Eu
rope catholique, ces derniers enfants et
ces derniers sujets de l'Eglise, décriés
par tant de misérables pamphlets, sont
comme peuple ce qu'il y a de plus ho
norable sur la terre, et nous ne le di
sons pas pour la première fois. Le sen
timent du devoir est là plus vivant
qu'ailleurs; il y a plus de sagesse et de
probité dans la pensée, plus d'amour
de la justice dans les cœurs.
Ce fait, devenu évident même à Flo
rence, explique la dernière aventure de
Garibaldi II est évident que M. Rattazzi
a rendu service au «héros» en l'éloignant
de cette pauvre petite frontière qui de
vait s'ouvrir ou plutôt se dissoudre à
son aspect. Si le « héros » avait passé, les
zouaves n'auraient point fui pour cela,
et la Révolution risquait fort de perdre
fcette belle carte de son jeu. Garibaldi
tout le premier semble en avoir eu quel
que appréhension. Il s'est au moins
laissé détourner bien aisément, fai
sant ainsi preuve de plus de bon sens
que n'en annonce ordinairement son
langage. Prisonnier Actif, il sert mieux
la révolution qu'à la tête de ses bandes,
il est plus redoutable dans les mains de
M. llatfizzi que dans les siennes mêmes.
Quel parti pourrait-on tirer encore du
«libérateur» battu par ceux qu'il ve
nait délivrer, et que ferait-on des os de
Garibaldi martyr ? Il faut îe conserver
invaincu, sinon invincible. C'est à quoi
M. Rattazzi a très-sagement pourvu, con
naissant les'dispositions des Romains.
Du reste, ces dispositions seraient dia
métralement contraires, que la situation
du Pape resterait identiquement la mê-
,me à l'égard de l'Italie, et la situation
de l'Italie, pour ce qui concerne l'Etat
romain, la même aussi à l'égard de
l'Europe. Les Romains insurgés ne
pourraient transférer à l'Italie un droit
qu'ils n'ont pas éTqïïë la félonie ne leur
créerait pas. Us ont le devoir de défen
dre leur prince, nullement le droit de le
renverser ou même de s'abstenir, et
fussent-ils unanimes à vouloir briser
cette couronne de paix et de gloire que
Dieu leur a donnée, l'Europe catholique
aurait le droit et le devoir de la,rétablir
pour sa propre sécurité.
Sur le Vatican, sommet de la civilisa
tion chrétienne, là et non ailleurs, Dieu
a placé une source dont les eaux sont
nécessaires au monde. Le monde a le
droit de maintenir le pureté et la liberté
, de cette source contre les coupables de
L lèse-humanité qui se prétendraient li
bres de l'empoisonner ou de la tarir,
sous prétexte qu'ils en habitent les
bords.
Mais les Romains n'ont point cette fo
lie et ne veulent point commettre ce
crime. Tout au contraire, ils résistent,
ils combattent pour garder le dépôt qui
leur a été plus spécialement confié. Ils
n'ouvriront point les portes de Rome,
ils ne les laisseront point crocheter, il
faudra les forcer, et c'est pourquoi Ga
ribaldi "ne suffi tplus.
L'Italie elle-même sufflra-t-elle ? Ses
hommes d'Etat n'en sont pas unanime
ment persuadés. M. Rattazzi se déclare ;
tout prêt. Dieu sait ce qu'il en est au
fond. II y a des doutes et des terreurs
jusque dans ces âmes perdues, lorsque
les passions qui les emportent n'y ont
pas totalement submergé l'intelligence.
En tout cas, la volonté de M. Rattazzi,
s'il est prêt comme il le dit, dépend
d'une permission. Il faut le consente
ment de la France.
Ce consentement sera-t-il donné ? Il
paraît qu'on cherche en ce môment un
biais qui annule la convention du 15
septembre. Pourra-t-on, osera-t-on le
trouver ?
Nous ne dissimulerons pas nos alar
mes. Il y a dans l'air quelque chose qui
sent l'imminence des catastrophes. La po
litique française laisse voir des hésita
tions de mauvais présage. On lui con
seillé d'abdiquer un grand devoir et un
grand honneur, et ces conseils ne sont
pas repoussés_ comme il conviendrait.
Quand le devoir et l'honneur sont con
sidérés comme des fardeaux qu'il pour
rait être bon de laisser là, tant de forces
morales se dissolvenl et périssent qu'il
y a lieu de s'épouvanter.
La misérieorde divine recule avec
une sorte d'obstination l'accomplisse
ment des désirs de l'impie; ellè lui
donne le temps de se désister, elle
donne à ceux qui devraient le combattre
le temps de s'armer et d'accourir. Mais
le délai de la miséricorde s'épuise enfin,
l'heure de la justice arrive; la justice
tombe plus dure sur des crimes que le
repentir pouvait effacer et que la persé
vérance a aggravés. Depuis dès années,
que de mensonges, que de ruses hon
teuses, que de blasphèmes pour achever
d'aveugler et de corrompre les conscien
ces, afin de frapper avec plus de sécu
rité le dernier coup ! Et, du côté de la
miséricorde, que de lumières et d'aver
tissements obstinément dédaignés !
Tout cela est maintenant au terrible
compte de la justice. On s'effraye du sort
des coupables. Sur la terre, quel juge
oserait les décharger des circonstances
aggravantes du ' discernement et de la
préméditation? Heureusement pour eux,
le juge en dernier ressort connaît
mieux l'ineurablê faiblesse humaine, et
devant ce juge ils trouveront des avo
cats moins empêchés de les défendre.
Les martyrs ne craindront pas d'en
voyer au ciel le cri du Calvaire; malgré
le poids des chaînes, Pie IX élèvera ses
mains pures ; le pied de la bête, pesant
sur sa bouche, n'y étouffera pas la prière
triomphante: Pater, dimitte il lis : non
sciunt...
En vérité, ils ne savent pas, il faut
qu'ils ne sachent pas entièrement ce
qu'ils font et où ils vont, où ils traînent
la société humaine ! Sans doute, ils sa
vent qu'ils mentent, ils savent qu'ils
veulent détruire ; ils savent qu'ils sont
volontairement iniques, volontairement
barbares ; ils suivent une frénésie qui
n'est pas légitime à leurs propres yeux,
puisqu'elle les oblige à tant d'injustices
criantes et à tant de basses fourberies :
mais l'étendue du crime qu'ils, commet
tent contre l'humanité et contre eux-
mêmes, ils ne l'ont pas mesurée. Leur
perversité va au-delà de leur intelligen
ce, et leur forfait encore au-delà de leur
perversité
Autant qu'on peut se rendre compte
de là politique qui a conduit les cho
ses dans l'extrémité peut-être irrémé
diable où elles sont présentement, uné
longue ignorance des conditions de la
vie sociale,en est la cause.
Il est venu des hommes qui n'ont pas
cru au Dieu de l'Evangile et devant qui
le christianisme n'a été qu'une concep
tion de l'esprit humain. Ayant perdu la
croyance en Dieu et l'amour de Dieu,
parce qu'il n'est pas possible de croire
raisonnablement en Dieuetd'aimer Dieu
lorsqu'on rejette Jésus-Christ, ils ont
aussi perdu le respect et l'amour de
l'homme, parce que ce sentiment ne
subsiste pas en dehors de l'homme-Dieu,
qui en a fait une loi certaine et én a en
seigné la pratique.
« Vous aimerez le Seigneur votre Dieu
« de tout votre cœur, de toute votre âme.
« et de tout votre esprit. C'est là le plus
« grand commandement ; et voici le se-
« cond qui lui est tout semblable : Vous
« aimerez votre prochain comme vous-
« même. Ces deux commandements
« renferment tonte la loi et tous les pro-
« phètes. »Tel est tout le christianisme, '
ditBossuet, etl'honneur que Jésus-Christ
fait à notre race : l'obligation d'aimer
1 homme égalée à l'obligation d'aimer
Dieu !
^Lé.s^homnftês qui rejetaient le Christ
et le christianisme rejetaient donc aussi
cela. ^Ils le rejetaient sans le savoir
peut-être, et assurément sans le vouloir
avouer; mais ils le rejetaient, et ils bri
saient la science et le monde.
Se léguant leur erreur, élargissant les
ténèbres, perdant de plus en plus le sens
chrétien et l'affaiblissant de plus eri plus
parmi les peuples, chassant Jésus-Christ
des institutions, des lois, des mœurs, ils
se sont vus enfin les maîtres des affaires
humaines tombées dans une confusion
hideuse et quasi désespérée. Cette pré
pondérance leur ,a été donnée à une
heure de délire, lorsque le genre hu
main en dissolution réclame partout
l'ordf-e, la lumière, la liberté, la justice,
la charité, la dignité, en un mot tous les
fruits du christianisme, et lorsqye par
tout en même temps, soit dans les tor
peurs, soit dans les fureurs d'une ivres
se d'impiété sans exemple, il abjure la
loi du Christ.
Si la pitoyable figure d'un Garibaldi
peut tenir tant de place sur la terre,
c'est qu'elle résume cette contradic
tion et'cette aberration du genre hu
main. La force de Garibaldi-est d'être
une contrefaçon de cette sagesse suprê
me qui fut la folie de la Croix, un Pierre
l'Herrrïiie à l'envers, prêchant une croi
sade à rebours dans une multitude où
dominent les esprits renversés. Sincère
ou non, peu importe, sincère comme la
folie et comme l'ivresse, il figure l'ins
piré, le désintéressé, le saint; il fait le
pauvre, il revêt un froc couleur de
sang; l'imagination populaire le voit
pieds-nus dans un carrosse à six che
vaux, et il va prêchant sa croisade, vo
ciférant qu'il faut détruire la Pierre du
Christ, le dernier rempart de l'humanité
rachetée.
Cette seule pierre, encore aujourd'hui,
ferme l'abîme où le Christ avait lié Cé
sar ; Garibaldi la montre comme le poids
sous lequel l'humanité expire ! Etia mi
sérable humanité se partage en deux
camps l'un qui croit l'absurde pro
phète, l'autre qui doute, qui tremble et
qui_ laisse faire. Car ceux dont le sang
un jour délivrera la vérité sont cachés,
se taisent, où même s'ignorent.
Prodige ignominieux, honte amère
de l'orgueil ! Parmi ceux qui doutent et
dont plusieurs commencent à trembler,.
se trouventîes forts et les puissants que
le ramas garibaldien contraint à faire
l'œuvre que ne saurait tenter le sabre
débile de Garibaldi. Oui, ceux-là dont
la main agite le haillon rouge, et qui
peuvent à l'occasion le mettre dans leur
poche, ceux-là même tremblent de ce
qu'ils vont faire ! Une dernière lueur
de leur intelligence plus cultivé® leur
révèle l'abîme que la multitude ne
voit plus. Le _soudard rouge admet
sans peine qu'il ne faut qu'un parri
cide pour faire régner la fraternité
parmi les hommes ; Rattazzi et les au
tres sont contraints de s'inquiéter, et ils
s'interrogent au fond de l'âme sur ce
que deviendra la famille lorsque le père
sera ôté.
Nous avons sujet de craindre qu'ils ne
le sachent ayant peu ; car, selon toute
apparence, ils n'hésiteront plus guère.
Us ont cru . qu'en allongeant le temps,
qu'en usant de ruse, ils parviendraient
à dissoudre le Pape et la Papauté, qu'ils
mineraient la Pierre et qu'ils parvien
draient à la faire crouler peu à peu,
sans allumer la mine, sans qu'il y
parût, et comme nous le lisions l'autre
jour dans un journal de beaux esprits
contents, sans que la catastrophe fit
fléchir la rente. Mais non ; il faut frap
per et avoir du sang sur les mains.
Qu'à si peu ne tienne ! Ils frapperont
donc, et ils en verront la suite.
La suite, sans" être prophète, nous
pouvons la décrire en peu de mots! L'in
telligence chrétienne pénètre aisément
cet avenir; Il échappe aux esprits pers
picaces qui sondent les ruses de Flo
rence et qui cherchent à deviner les
plans de Berlin, mais il a moins de mys
tère pour quiconque a suivi l'histoire des
blessures faites à l'Eglise, c'est-à-dire à
la souveraine vérité et à la souveraine
justice ; et cette histoire est aussi celle
des revanches de Dieu.
Donc, voici la suite.
Quant au parricide, les Italiens ne le
commettront ças, la permission leur en
fût-elle donnée. Ils ne l'accompliront
ni par la ruse, ni par l'a force, ni par le
poison, ni par le fer, parce que Pierre
est immortel, et ils auront seulement la
responsabilité de leur intention. Elle les
suivra longtemps et elle sera lourde !
Quant à la Papauté, ils ne la détrui
ront pas, parce que Pierre, toujours vi
vant, ne la leur livrera pas. Ils pourront
enchaîner ses membres, non pas son
âme, ni la foi de l'Eglise. Cela aussi est
inîmortel et peut attendre.
Quant à la paix, ils ne l'auront pas ;
parce que le contentement qu'ils donne
ront à la folie du monde aura pour ef
fet immédiat d'accroître, d'envenimer
et de porter au comble toutes les plaies
morales du monde. Que le Pape soit
exilé de Rome ou captif dans Rome et le
Vatican mis au pillage : des millions
d'âmes en seront outrées d'indignation
et de douleur, aucune âme n'en sera
pacifiée,, aucune passion assouvie; le
pain même restera cher; Garibaldi et
Mazzini ne se tiendront pas satisfaits;
M. de Bismark nura quelque chose de
considérable à promettre aux catholi
ques allemands.
Il y aura une barrière de moins au
tour des héritages, et il n'en restera
plus guère ! un scrupule de moins dans
les cœurs ambitjeux des puissants de la
terre qui font déjà si peu de compte des
droits et du sang des hommes, et qui
regardent l'humanité comme une ma
tière que la force peut pétrir, et tailler à
sa fantaisie.
Le Père dépossédé, le Maître surgira.
Le Pape, représentant du Christ, est le*
père des patries.-Toutes sont nées du
Christ. Ledroitdu Christ les a arrachées
des flancs du despotisme païen, en com
muniquant son énergie au droit naturel
violé et englouti. La Papauté abattue
comme constitution politique, c'est la
restauration du despotisme; la force re
prend son élan, rétablit son empire ho
micide. Ce résultat est visible dès main
tenant.
L'institution de la Papauté est le
moyen de Dieu pour unir les peuples
par l'amour ; le despotisme entrepren
dra de les unifier par le fer.
Le sort de l'Italie est certain. Ingrate
entre toute les nations chrétiennes, elle
met plus qu'un autre la main au grand
forfait : elle en sera la première et la
plus rudement châtiée. Elle tombera de
Rattazzi à Mazzini, et ce ne sera pas
même un mal ; et enfin elle recevra le
fouet de l'Allemagne, et avant de le re
cevoir, elle l'aura imploré ! Ce n'est pas
la croix de Savoie qui remplacera la
croix de Jésus-Christ et de Pierre sur le
Capiiole; ce n'est pas non plus l'aigle
romaine qui volera si haut.
Et la France? Destituée et découron
née du protectorat de l'Eglise, la.France
proclamera le principe de la non-inter
vention.
Des conquérants, des sbires, des pros
titutions et ie silence. Voilà l'avenir.
Louis Veuillot.
Nous devons noter tous ce qui peut
faire connaître la conduite et les vues du
gouvernement français dans la ques
tion romaine, afin que, selon le dénoue
ment, on puisse se rendre bien compte
de son rôle et de sa part de responsa
bilité.
Tandis que Y Agence Havas, officine
dont on sait les attaches, aiyionce à ses
correspondants de l'étranger que le ca
binet des Tuileries va se soumettre à
peu près complètement aux exigences
du cabinet de Florence, les officieux de
la presse parisienne tiennent un tout
autre langage. Ils déclarent du ton le
plus ferme, dans les termes les plus for
mels, que la France maintiendra et fera
respecter la convention de septembre.
Voici comment s'exprimait hier le
Pays, jugeant l'état actuel des choses à
Rome et en Italie :
La situation est donc toujours la même.
Un gouvernement régulier, attaqué chez
lui par une troupe de brigands.
Un souverain reconnu par toutes les puis
sances, attaqué sur son propre territoire par
des aventuriers qui n'appartiennent plus à
aucune nation, gens sans aveu, rebut de
tous les peuples, condottieri de l'insurrec
tion, qui ont érigé la violence à la hauteur
du droit et le brigandage à la dignité de pro
fession.
Enfin, un peuple inoffensif, le peuple ro
main, un peuple que l'on essaie inutilement
de pousser à la révolte, et qui ne demande
qu'à conserver son souverain, ses coutumes
et le gouvernement que les siècles ont consa
cré.
De tous les gouvernements de l'Europe, le
gouvernement pontifical est le plus ancien.
Les troupes pontificales sont assez nom
breuses pour combattae les garibaldiens, ou
plutôt pour leur donner la chasse ; car le
plus' difficile n'est pas de vaincre ces préten
dus héros, mais de les joindre.
Ce scandale donné par une troupe de ban
dits cessera bientôt, nous l'espérons.
Si cependant il se prolongeait, si par né
gligence ou par connivence l'armée italienne
permettait à de nouvelle% bandes garibal-
diennes de franchir la frontière pontificale,
il ne faut pas que les ennemis du catholi^
cisme se bercent d'une décevante illusion.
La convention du 15 septembre sera exécutée.
— A. Lomon.
La France s'attache particulièrement
à montrer que les garibaldiens italiens
et français veulent renverser le pouvoir
temporel par haine du pouvoir spirituel,
ce qui est très-vrai, Elle affirme que le
gouvernement français ne se rendra
pas complice du honteux coup de main
préparé contre le Chef de l'Eglise, et fera
respecter la convention de septembre
dans sa loyale interprétation"
Ecoutons maintenant l'Etendard ;
Les bandes qui ont pénétré sur le territoi
re pontifical n'y ont rencontré aucune sym
pathie ; nulle part elles n'ont fait éclore l'ap
parence d'un mouvement insurrectionnel ,
bien que leurs chçfs eussent été habilement
choisis parmi les émigrés de la province de
Viterbe.
Elles sont'restées, après plusieurs jours
d'efforts stériles, ce qu'elles étaient tout d'a
bord : des bandes armées pour envahir un
pays autonosae, ne s'appuyant ni sur le droit
de la guerre, ni sur le droit national, enne
mies pour le pays où elles pénétraient, con
trairement au droit des gens comme pour le
pays d'où elles étaient sorties, contrairement
à ses lois intérieures et à ses engagements
diplomatiques.
L'avortement complet de cette coupable
tentative, à laquelle on ne peut reconnaître
ni le caractère d'un mouvement italien, ni le
caractère d'un mouvement romain, puisque
le gouvernement italien la désavoue et que
le peupte romain la réprouve, a délivré l'Ita
lie et la France du soin de rechercher les
bases d'une action ultérieure, en vue d'éven
tualités qui ne se présentent point.
La convention du 15 septembre 1864,
loyalement exécutée, a fait son œuvre, elle a
prouvé son efficacité. Loin d'y renoncer,
comme le demandent à la fois les organes de
l'extrême droite et ceux de l'extrême gau
che, il faut s'y tenir au contraire. C'est ce
que l'on comprend à Florence comme à
Paris.
Mais si, par impossible, les envahisseurs
avaient pu réussir à se frayer le chemin de
Rome où ils allaient planter le drapeau dé
magogique, qui, dès le premier jour, aurait
passé des mains de Garibaldi à celles de
Mazzini, nous demandons de quel nom l'his
toire aurait qualifié cette aventure, de quel
œil les gouvernements réguliers l'auraient
envisagée, et quel «ligne de conduite la co
science publique leur'aurait impérieusement
dictée.
Pour trouver la réponse à cette triple
question, il suffit.de posséder en soi quel
ques notions de justice, de patriotisme et
d honneur. Auguste' Vitù.
Les faits donnent déjà, un éclatant et
navrant démenti à ces bonnes paroles.
N est-il pas clair comme le jour que le
gouvernement italien fournit des hom
mes et de l'argent aux chefs avoués du
mouvement garibaldien ? -.
,,J^ U ^ébut, comme le font remarquer
1 Etendard et le Pays, on a vu ce que pou
vaient les bandes révolutionnaires li
vrées a leiy-s seules forces. Elles étaient
peu nombreuses, médiocrement armées
et ne trouvaient aucun appui dans la
population. Partout les troupes pontifi
cales, malgré l'infériorité de leurs for
ces, en ont eu promptement raison.
Ce résultat a prouvé que les garibal
diens ne pourraient rien par eux-mê-
mes et l'on a dû croire que tout était
Uni. Mais on ne l'entendait pas ainsi à
rlor-ence. De nouvelles bandes se sont
iormees sous les yeux du gouvernement
italien, et, pour ainsi dire, sous la pro
tection de son armée, et nul obstacle n'a
ete mis a leur entrée sur le territoire
pontifical.
Garibaldi avait à peine réuni quel
ques centaines d'aventuriers. Aujour-
d hui, les bandes comptent des milliers
d hommes. Ces hommes sont bien ar
mes et ne manquent pas d'argent. Qui
pourra croire que les enrôlements vo
lontaires donnent tous ces soldats,.et
que fa caisse garibaldienne fournisse
seule de telles ressources? Il n'est mê
me pas admissible que cet argent pro
vienne des souscriptions que permet le
gouvernement subalpin, au mépris de
.tous les droits et en violation ouverte de
la convention de septembre.
L'expérience a prouvé que les révo
lutionnaires italiens sont toujours prêts
a prendre et ne donnent jamais. Aucu
ne des souscriptions ouvertes par Gari
baldi n a réussi. Un jour il s'avisa de
demander des fonds pouc un million de
fusils. Après six mois d'efforts, il n'avait
pas de quoi en acheter deux cents. Les
souscriptions révolutionnaires ne sont
pas plus fécondes aujourd'hui qu'au
trefois ; mais les arsenaux et le trésor
public peuvent bien fournir contre
Rome ce qu'ils avaient fourni contre
Naples.
a i ' 1 ™ 1 en c I. ue ^ s termes le correspon
du i v ° ren tin de la Liberté, un bon ga
ribaldien, constate la complicité du gou
vernement de Victor-Emmanuel dans
1 entreprise des révolutionnaires contre
Rome ;
L'invasion des provinces pontificales par
l armée italienne est imminente. On enrôle
partout des volontaires, et il n'est pas diffi
cile de deviner d'où proviennent les fonds né
cessaires à cette opéraration.
Cependant nous devons dire qu'on a enga
gé quelques garibaldiens à dissimuler leurs
chemises rouges sous un paletot ; mais cela
est pour la forme.
U est évident pour tout le monde que'l'Ita
lie recommence 1860. Les clichés d'alors sont
tires de la poussière, et on dit partout : « Il
laut maîtriser la révolution, l'empêcher de
s installer à Rome, etc., etc. u
i\/r^TT^' ^ a ^ zzi .Pepoli ont fait la paix, et
M. Pepoli disait hier: «Dans un moment
aussi solennel toutes les fractions du grand
parti libéral doivent se donner la main, etc.
etc. » Vous savez le reste.
En résumé, il est impossible de se dissi
muler-la gravité de la situation.
^Le télégraphe est très-surveillé, et les dé-
peches les plus inoffensives sont souvent re
tardées ou même supprimées. »
Voilà où en sont les choses.
L'Etendard tfit que les gouvernements
réguliers ne pourraient permettre le
succès de l'aventure garibaldienne sans
méconnaître la justice, le patriotisme et
1 honneur C'est très-vrai, et il faut ajou
ter que de tous les gouvernements ré
guliers le gouvernement français est le
seul qm soit, en outre, engagé par les
traités à ne pas permettre ce nouveau
triomphe du brigandage révolution
naire.
Eugène Veuillot.
Quelques journaux persistent à répandre
des bruits de modifications ministérielles.
Rien ne porte k croire que ces bruits soient
fondés. 11 faut surtout se garder de prendre
au sérieux les feuilles bien informées qui an
noncent, non-seulement des changements de
ministre, mais des modifications qui attein
draient les institutions elles-mêmes. Ne dit-
on pas que le ministère d'Etat serait suppri
mé et que M. Rouher deviendrait simple
ministre de l'intérieur, en remplacement de
M. de Lavalette, qui remplacerait M. de
Moustier ?
Ce qui paraît plus exact, c'est que la pro
chaine session législative s'ouvrirait le 18
novembre. Elle se continuerait définitive
ment et ne se limiterait pas aux votes des "
trois lois qui devaient d'abord motiver-uni
quement la réunion extraordinaire des dé
putés. « On dit, à ce que prétend l'un des
correspondants de l' Indépendance, qu'un cor-
tain nombre de lettres de membres delà
Chambre sont parvenues à Biarritz, et qu'el
les se résument généralement en demar.'!;>nt
que la séssion soit avancée et que le gou\ or
nement ne prenne aucune décision, quant à la :
politique extérieure, avant d'avoir connu l'o
pinion du Corps législatif. Le conseil d'Etat,
du reste, fait sa rentrée générale mardi et
doit, être saisi presque aussitôt du budget de
1869, des lois que l'on sait (on parle toujours
de grandes modifications au projet de réor
ganisation militaire), et, ajoute-on, d'autres
projets importants, » se qui semblerait con
firmer qu'il n'y aurait qu'une seule session!
Certaines feuilles annoncent d'un air ca
pable, sur des informations très-autorisées,
disent-elles, que M. Thiers prépare deux
grands discours pour la prochaine session.
Voilà une nouvelle qui ne les compromettra
pas. On peut toujours annoncer à coup sûr
que M. Thiers parlera, et' l'on peut même
ajouter qu'il parlera 'bien$ même s'il ne
parle pas juste, ce qui lui arrive encore quel
quefois.
Ambroise Petit.
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