Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1867-07-10
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juillet 1867 10 juillet 1867
Description : 1867/07/10 (Numéro 83). 1867/07/10 (Numéro 83).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Mercredi ÎO Juillet
ST* 83 — Édition quotidienne
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60 fr.
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£' Univers sa répond pas des minuecrits qui lui sont adressé!
S. Ch. LAGRASGK & CERF, 6, pl&ce de la Botrw
MM. les Abonnés dont l'abonnement:
expire le 15 juillet sont invités à le - re
nouveler le plus tôt possible, pour éviter
tout retard dans l'expédition du journal.
On est prié de joindre à la demande
une bande d'adresse imprimée et recti
fiée au besoin.
, France
PARIS, 9 JUILLET 1867
BUULEyiî^
Au début de la séance d'hier lundi, le
Corps législatif a- prononcé la clôture de la
'discussion"générale du projet de loi relatit"
aux noiiveaux suppléments de crédits extra
ordinaires de 158 millions pour 1 exçrcice
1867 alloués aux ministères de la guerre et
de la marine. Lë total de ces crédits.afférent
au ministère de la guerre est adopté,-après
des réserves laites par M. Garnier-Pagôs
pour discuter en temps et lieu les questions
nue soulève le projet de loi, attendu que,
présenté au dernier moment, ce projet n a
pu être étudié av^c 1 la maturité néçes-
S ^*Là'Chambre passe ensuite à la discussion
de la section du projet relative au ministère
de la marine et des colonies. M. Bethmont
démontre que parmi les dépenses auxquelles
s'app'iquent les 38 millions demandés, beau
coup sont' dés dépenses ordinaires, qui au
raient dû, par conséquent, figurer au bud
get ordinaire. M. Dupuy de Lôme, commis
saire du gouvernement, lui a répondu. M.
Bethmont a encore répliqué, ce qui a occa
sionné un échange de paroles assez vives en
tre l'orateur et le président, et amené M. le
■ général Allard à .la tribune.
Après quelques observations de M. Ar-
man membre de la commission, 1 article 1"
est mis aux voix. Mais la Chambre entend
encore M. Jules Favre.M.Rouher et M. Du
Mirai, rapporteur, avant 1 adoption de cet
"^Ernest Picard, M. "Vuitry, xainistre
présidant le conseil d'Etat, et M. Berryer,
prennent successivement la parole sur 1 ar
ticle 2 aui est également adopte, ainsi que
l'article 1}' après une observât,on de M Be
rver, qui déclare réserver pour la discussion
Dolitique un amendera, nt ntéres-ani à 1"
fois le gouvernement, les porteur des em
rjrunts mexicains et ceux ae nos nationaux
qui , ont à réclamer des indemnités du
M S'ensemble du projet est ensuite .adopté
au scSàla majorité de 236 voix contre
12, sur 248 votants. .
M Thiers, inscrit le premier pour pren
dre la parole dans la discussion générale du
budget de 1868, demande le renvoi de la dis
cussion à cause de l'heure avancée. Nous au
rons donc aujourd'hui un grand discours de
. tif mh lfira *
Le Fremdenblatt, de Vienne, djt appren
dre de bonne source que tout espoir n est pas
' -perdu de voir la dépouille mortelle de 1 em
pereur Maximilienrendue à rAutnche. « Nous
avons dit la feuffle viennoise toute raison
de croire aux démarches les plus actives,
aussi bien de la part de l'empereur d Autri-
; rhfnue de l'Empereur, des Français, pour
obffi cette triste restitution.» D'un autre
côté nous lisons dans la Presse de Vienne :
« On prépare h Pola une petite escadre m
nour Fe moment; ne se composerait que de la
" fréKateàhélice la Novara, sous le comman
dement du vice -amiral de Tegetthol, afin de
croTser devant Verâ-Cruz et obtenir, s il est
™3e de Juarès, larestitution du,corps de
l'empereur Maximilien. Il ne paraît pas en-
coSdéddé ai, en cas de refus, on se livrera
à Le assure 9"' la ré "
ception des dernières nouvelles du Mexique,
Sre m'inistre de la marine, l'amiral Rigault
de Genouillv, aurait télégraphié à Niw-
Yoiiau commandantde notre stationnayale
d'envoyer des renforts à la division station
nant dans les eaux mexicaines. »
t1 /wiff des Etats-Unis annonce qu'a
près la prise de Queretarp, les Fra "6 a '®» ,( ? 3
Ses et les Autrichiens restés avec Maxi-
mi fen auraient été dirigés sur Monterey.
Ouè Snt ils devenus? On ne le sait pas en
core Cependant le Courrier, espère qu.ils.se-
ront'éplrgriés, non par la magnanimité des
Juaristeï, à laquelle personne ne croit, mais
^O^nSVlement le sort g»'
t I p l 'empereur Maximilien, M. Eloin, ae M
Si! qSi se trouvait à Mexico îors de la red-
dl L^mfnistère italien a déclaré qu il accep-
»«it en orincipe le projet de ly comm ssion
j p ia loi sur le patrimoine ecclés.asuque,
sauf à lai faire subir .les modifie-lions indis
pensables. VItalie voit dans cette déclaration
1 p succès assuré de la loi. _
La Colombie, dans l'Amérique du Sud, est
«en pleine révolution. Le président Mosquera
' et ses lieutenants ont jusqu'ici 'avantage.
Au Pérou, la révolution Put chaque jour
désprogrès, sous la direction de Cast.lla.
A? Chili) l'opinion publique se prononce
ouvertement en faveur de la paix avec 1 Es-
naene et Je gouvernement de Santiago se
■ montre filus disposé à accepter les bases d une
transaction par l'intermédiaire des. fctats-
: Uni8, Ambroisb Petit.
Nous recevons de Rome le texte de
l'Adresse présentée au Sa.int-Pere par
les députés des villes italiennes, et un
résumé de la réponse de ■ Pie IX. Voici
en substance la lettre qui accompagne
cet envoi: ....
Rome, 2 juillet.
Hier au soir, le Saint-Père recevait dans
U grande salle située au-de-sua du portique
du Vatican 1,500 Italiens, qui lui prfctn
fàiênt l'album et l'offrande das cen t vd.es
italiennes. Le moment auquel le aamt Itre
entra, dans la salle est iir:escr.ptib ; e cé-
taient des acclamations ,. des npplaudisse-
^ des cris d'enthousiasme, des larme*
d'émotion et d'amour. Lorsque le Saint-
Père se fut assis sur le trôn«, lojfiune comte
Boschetti, de. Modène, a'approcha et luL a-
nnp ie vous envoie, il tut souvent m
par de»
ces exclamations : Oui ! ouil L e>t mat.
£ 'te discours achevé, des acclamations et un
■iDDlaudissement tonnant et prolonge firent
retentir la salle. Le Pape, s'étant levé pro
nonça le discours dont je vous donne plutôt
l'ombre que la réalité. Ce discours fut int~
rompu presque à chaque période par 1 impé
tueuse affection que l'assistance exprimait de
mille manières. Tous pleuraient. Si l'on a
pu recueillir quelques fragments de cette
magnifique improvisation, ce futbiep diffici
lement et bien imparfaitement. Lorsque le
Pape eut achevé, il y eut une nouvelle ex
plosion d'amour.
" C'étaient encoro des applaudissements, des
sanglots, des exclamations- de toute soHe,
mais'toutes inspirées par la même pensée.
Il est certain qu'aucun des 1,500 Italiens ras
semblés Sans cetle" salle n'oubliera jamais
ces instants.
L'émotion s'étant apaisée, deux des en
voyas- montèrent les,degrés du trône, et pré
sentèrent au Saint-Père le magnifique al
bum et les généreuses offrandes des villes
italiennes.-
Voici la traduction de l'adresse lue par
le comte Claude Boschelti i
« Saint Père!
«Quelques-uns ont dit quele peuple italien
Vous est contraire; qu'il Vous demande une
réconciliation,àleur avis, nécessaire : nous le
disons .hautement, ils mentent, et notre pa
trie est calomniée. Le peuple italien est plein
de vénération et, d'affeclion pour Votre Per
sonne sacrée. 11 a admiré et il admire avec
respect, dans ses magnanimes résistances, la
force du Vicaire de Jésus- Christ.
« Pour lui arracher' du cœur ces senti
ments dévoués , l'on a employé, mais en
vain, les vexations, la prison, les domiciles
forcés. Toutes les fois que l'occasion de ma
nifester ses sentiments aux yeux du monde
s'est présentée, il l'a saisie avidëittent et avec
toute la, solennité que pouvait luj permettre
le joug qui pèse syr lui. Pouvait-il laisser
passer, sans les exprimer de nouveau, la fête
centenaire célébrée en l'honneur du martyre
des saints Apôtres Pierre et Paul?
« Il n'a fallu qu'une simple proposition, il
n'a fallu qu'une simple invitation aux cent vil-
les d'Italie, pour que danschaguëclafsè s'iillu-
mât un ardent désir d'y adhérer. Le nombre
extraordinaire df*s souscripteurs, les ardentes
expressions d'attachement, les vœux qui ac
ccinpagnent les offrandes recueillies, dans
l'album que nous avons aujourd'hui l'hon
neur de mettre aux pieds de Votre Sainteté,
montrent une fois de plus au monde entier
l'ardent dévouement que professe envers
Vous le peuple des cent villes d'Italie.
« Saint Père, iious.qui, réunis à vos pieds
Vous présentons en leur nom cenouvi au té
moignage et ce faible gage de leur dévoue
ment,nous Vous^ffrons aussi l'obole recueil-
iiepour subvenir .aui nécessités où Vous ont
réduit des fils dégénérés. Il y a peu de jours
quelqu'un qui déteste en Vous le Divin Ré
dempteur que Vous représentez a dit publi
quement que les masses du peuple italien sont
pour. Vous et pour Votre autorité. « Nous nous
réjouissons de Vous offrir l'expression des
sentiments de ce peuple, attestés par un
tel aveu. Nous savons que la Papauté est, et
fut toujours le soutien et la défense de toute
justice, comme nous savons qu'elle fut et
qu'elle est l'honneur et la gloire la plus res
plendissante de notre patrie. C ? est pour cela
que nous nous serrons autour de Vous;
que nous faisons des voeux pour votre
triomphe. 1
« Et si la Providence devait le retarder, ;
nous resterons constants à Vous secourir au
tant que nous le pourrons, à combattre avec
Vous et pour Vous, même au prix- de notre
sang.
« Saint Père, agréez nos humbles senti
ments, qui sont ceux du peuple italien. Bé
nissez tous eeux qui sont autour de Vous.
Fortifiés par Votre Bénédiction, ils se main
tiendront toujours purs pour la gloire et pour
le bien de notre patrie affligée, pour la honte
et la défaite des ennemis de Dieu et de son '
Eglise. »
Le Saint-Père répondit à peu près en ces
termes :
» Sur cette vieille muraille est repré-
« senté TArchange remettant l'épée
« dans le fourreau, et c'est ainsi qu'en
« ce même jour il annonça autrefois la
« cessation de là peste. Déjà il me sem-
« ble levoir remettre encore l'épée dans
« son fourreau, pour obéir aux décrets
«divins, car aujourd'hui commence
« l'heure de la miséricorde. ~ ^
« Au commencement de ce siècle, en
« ce même jour, des troupes ennemies
« envahirent cette cité ; et l'un de mes
« prédécesseurs dut ,se cacher et puis
« aller en exil, persécute par des enne-
« mis semblables à cèux qui voudraient
« aujourd'hui arracher de no» cœurs
« notre sainte foi, sous pretexte d assu-
« rer le bonheur de la patrie.
» Plus tard, encore en ce jour, puis-
« que les secondes Vêpres du 2 juillet
« ont commencé, des troupes libératri-
« ces entrèrent dans cette sainte cité,
« pour disperser les ennemis de Dieu
« et de son-Eglise, qui prétendaient a-
« bolir en cette ville sainte, centré de, la
« foi catholique, le règne de Jésus-
« Christ.
'« Ils ont dit que ce jour serait fatal à
« Rome ; moi, je dis que l'heure de son
« triomphe a commencé.
« Ils ont dit que je hais l'Italie; non,
« je ne fus jamais son ennemi ^ je l'ai
« toujours aimée, je l'ai bénie, j'ai vou-
« lu son bonheur. Dieu sait combien
« j'ai versé de larmes, combien j ai,
« prié, combien je prie pour elle !
« Prions pour cette nation, si malheu-
« reuse en ce moment, Prions pour que
« ceux qui la gouvernent soient eclai-
« rés- Ils ont voulu fonder son unité ;
« mais comment l'unité pourrait-elle
« naître de l'égoisme? Elle n est point
« bénie- cette unité qui détruit la cha-
« nté et la justice, qui foule aux pieds
« les droits de tous/ des ministres de
« Dieu et des,vrais fidèles.
a Ils multiplient autour d'eux leurs
« ennemis ; ils ont pour ennemis tout
« le monde ; tous sont contre eux ; et,
« ce qui est bien plus redoutable, leur
« grand ennemi sera toujours Dieu.
«L'heure est venue, le triomphe ne
«peut manquer. Ce sera mieux s'ils
« peuvent être épargnés; mais, s'il est
« nécessaire, ils sentiront les coups de
« la justice divine.
« Je suis ému de ces démonstrations
« d'affection, de ces sentiments que
« vous m'exprimez en votre nom et au
« nom des cent villes d'Italie ; la majo
rité est vraiment avec vous, cela me
« remplit de consolation, d'amoui% : de
« reconnaissance.
« Je bénis les souscripteurs et leurs
« familles. J'accorde à vous et à vos fa-
« milles line bénédiction particulière.
« Et si quelqu'un des vôtres s'est
« égaré ; si le père, le fils, le frère, sé-
« duit par des idées fallacieuses, s'est
« engagé dans la voie de l'érreur, que
« cette bénédiction le ramène dans le
« droit sentier. Que ..cette bénédictioa s
« vous accompagne partout ; qu'elle
« vous suive dans le voyage que vous
« allez faire pour retourner dans vos
« foyers ; qu'elle vous accompagne jus-
« qu'au dernier jour ; et si, au terme de
« la vie, vous étiez abandonnés de tous,
« que cette bénédiction ne vous aban-
« donne jamais. Le souvenir de ce jour
« vous apportera la force, le calme et la
« paix.
« Je bénis cette terre, mère féconde de
« tant de saints, qui donna à l'Eglise et
« au ciel tant de héros d'e sainteté et de
« justice. Je prie Dieu qu'elle conserve
« l'antique foi qui forme la plus grande
« partie de sa gloire. Je vous bénis de
« nouveau vous et vos familles ; que la
« bénédiction que je vous donne au
« nojn de Dieu soit pour vous un-gage
« de prospérité, afin que nous arrivions
« à cette éternité bienheureuse dans la-
« quelle nous louerons et remercierons
« Dieu dans les sièeles des siècles.
« Pax et bmedictio Dei, etc. » -
Charles Buet.
Nous recevons de notre correspondant
de Rome une lëttre dont voici le ré
sumé :
Home, 6 juillet.
Tout ce qui vient de se produire à
Rome ou plutôt tout ce qui se produit
encore à cette heure dépasse non-seu
lement l'attente générale, mais l'attente
même du Souverain-Pontife. Le mal
heur des temps, les ardeurs de la sai
son, les alarmes répandues, et par-des
sus tout les menaces de la révolution,
étaient bien ffiits pour tempérer le zèle
et conseiller la prudence. Paris et son
Exposition semblaient d'ailleurs devoir
détourner, pouFÏ'absorber,! l'empresse
ment du monde. Bref, on n'avait comp
té que sur 200 Evêques et sur quelques
milliers d'étriangers. x
Or, cinq cents Evêques font couronne
au Pape pour nous servir de l'expres
sion romaine, et l'on a évalué à 140,000
les fidèles venus d'Italie et des divers
points du globe, présents aux fêtes de
la Canonisation et du Centenaire. Ja
mais, peut-être, le Vatican n'avait of
fert un tel spectacle à Dieu, aux Anges,
aux Saints et aux hommes. Jamais un
enthousiasme de meilleur aloi, plus rai
sonnable et plus raisonné n'avait éclaté;
en sorte que l'on peut dire que Pie IX
excite, après vingt-deux ans de règne,
des acclamations et une joié supérieures
à ce que nous entendîmes et à ce que
nous vîmes en 1846 et 1847. Il y eut
alors beaucoup d'éléments divers, les
révolutionnaires se mêlèrent à la multi
tude et jetèrent des ronces, parmi les
roses du chemin. Aujourd'hui, il n'y a
que des enfants fidèles, dévoués usque
ad effusionem sanguinis, etlesr évolution-
naires contemplent tout cela d'un re
gard consterné, la rage au cœur.
Toutes les fois que le Pape a paru,
même dans des cérémonies, la foule a
cédé au besoin de lui témoigner ses sen
timents. Le jour anniversaire du cou
ronnement, 300 Evêques se sont pros
ternés devàrit Sa Majesté, lui disant : Tu
es Petrus, baisant ses mains et ses pieds.
Ah ! 1'Eglfse est toujours jeune. Ces scè
nes émouvantes n'appartiennent pas
qu'aux temps apostoliques; elles sont
d'aujourd'hui comme d'hier, et le monde
les verra demain et toujours jusqu'à la
fin. Les mosaïques antiques qui nous
montrent lés Apôtresaux pieds de Pierre,
leur chef, "semblent s'animer sous nos
yeux, et l'on a bien nommé cette ma
nière de peindre en la disant faite pour
l'éternité. Elle est aussi actuelle qu'an
cienne, aussi future qu'actuelle.
Au reste, à quelque point de vue que
l'on se place pour considérer les splen
deurs des fêtes romaines, il est impossi
ble de ne pas être frappe de l'étonnante
majesté du Pontificat souverain. A no
tre point de vue, à nous Chrétiens, on
comprend toutes les beautés du culte ;
on sent que l'Eglise est divine et qu'elle
nous donne dans ce culte même un
avant-goût des jouissances du ciel.
La première conséquence du Cente
naire est la démonstration de la force et
de l'unité de l'Eglise catholique.
Dans ses iwêques, son clergé et la.
multitude de ses fidèles, elle représente
l'universalité des hommes libres, elle
se mojitre une avec Pie IX, et justifie la
prière de Notre-Seigneur Jésus-Christ à
son Père : Ut omnes unurn sint, sicut tu
Pater in me, et ego in te, ut et ipsi in nobis
unum sint ut credat mundus quia tu me
misisti. Cette démonstration de l'unité
est mise dans une lumière plus vive
par le contraste des haines et des divi
sion^ qui éclatent parmi les politiques
du siècle. En Italie, les partis dits .mo
dérés et avancés se déchirent, la société
franc-maçonne, créée par 1 esprit du
mal afin d'abattre le catholicisme, esten
plein désarroi.
Les diverses ventes protestent; les
Grands-Orients s'analhématisent les
uns les autres. Les Etats eux-mêmes,
ces Etats si heureux des semblants d'a
mitié échangés entre leurs souverains,
se surveillent, sé soupçonnent. La main
"que l'on presse est gantée ; l'autre se
cache et tient une arme. Aussi le Pape,
avec sa haute raison, disait-il, le 1 er
juillet, à une députation de 1,500 Ita
liens lui présentant 800,000 fr. en ar
gent et un album magnifique :« Il ne
peut y avoir d'unité là où il n'y a pas
de charité. » Or, la charité ne vit et ne
règne que dans l'Eglise de Jésus-Christ.
Elle est le don céleste que Dieu a fait
aux hommes.
Les fêtes du Centenaire, ont été en se
cond lieu, comme une prise de posses
sion de Rome.par les Chrétiens. C'est en
face des déclarations répétées de la ré
volution officielle qui prétend attendre
sa capitale du temps et de l'emploi des
moyens moraux, en face des violences
et des projets avoués de la révolution
mazzinienne et garibaldienne pour la
conquérir, que les Chrétièns nient tout
droit de l'Italie à s'emparer de Rome et
affirment le droit de tous les enfants de
l'Eglise à la nommer leur ville à eux,
ville chrétienne, ville universelle, ville
éternelle, patrie des sciences et des arts,
refuge delà liberté humaine, citadelle
de la justice, - maîtresse de l'univers,
siège du Vicaire de Jésus-Christ, centre
de l'amour, de la lumière et de la foi.
Le Centenaire a, en outre, amené une
immense diffusion de la vérité. Tous
ceux qui, accourus à la voix de Pie IX,
ont entendu Pie IX, ont vu son peuple,
son armée, ses institutions, son gouver
nement, rendront au loin témoignage de
là mansuétude sublime de ce roi, du
bonheur de ce peuple,.de la dignité
de cette armée, de la grandeur de ces
institutions, de là sagesse honnête de
ce gouvernement.
Ces mêmés térçioins diront de quelle
véritable liberté chrétienne on jouit à
-Rome. La liberté y est comprise comme
l'a donnée et voulue le Christ. On nè re-
connaît de droit qu'au beau, au bien, et au
vrai. On n'a pas fait de code pour assi
gner ses droits au laid, au mal, à l'erreur.
Les mêmes témoins ont respiré ici un
air de famille. Ils ont senti que le joug
paternel est doux, parce qu'il est impo
sé et porté à la fois par l'amour. Ils ont
constaté enfin le contraste'de la liberté
romaine avec la liberté d'autres pays, où
la sûreté individuelle elle-même doit
être protégée par une police qui enve
loppe chaque individu comme la na
tion. ' V ^
A Rome, on parle peu de liberté parce
qu'on la possède, et chacun sait pour
quoi ailleurs on en parle si fort et si
constamment. Quant à la vie, elle sura
bonde, vie morale, vie intellectuelle, vie
religieuse surtout, c'est-à-dire vie de
l'esprit, qui est la vraie vie, car « l'hom
me ne vit pas seulement de pain. » Les
esclaves de la libre pensée sont con
damnés à répéter que Rome est dégé
nérée, vieillie, morte. Mais plusieurs
d'entre eux s'affranchissent par terreur
de ce lien du mensonge.
Il suffit de lire les deux journaux
d'Italie qui représentent le mieux les
deux grandes divisions révolutionnaires,
la Nazïone et le Diritto : ils avouent que
la vie se montre à Rome avec un éclat
et une puissance insupportables: ef
frayés, ils. demandent que l'on avise si
l'on ne veut pas être perdu.
A toutes ces conséquences du Cente
naire il faut ajouter un résultat matériel,
prévu sans doute par les fidèles, mais
foudroyant pour la révolution. Cellerci
attendait avec impatience l'heure où le
Trésor pontifical serait à sec.
Elle avait ses agents occultes près des
administrations pontificales, qui la te
naient informée des diverses "phases de
l'agonie financière. L'Europe, une cer
taine Europe, dont il est inutile de dési
gner les représentants, tenait en quel
que sorte la main sur le pouls de la Pa
pauté, en comptait les pulsations. En
core un peu, disait-elle, etnous livrerons
le'dernier assaut. L'Italie ne payera pas
la dette ; le Pontife sera placé entre le
déshonneur delà banqueroute et la con
ciliation..... C'étaient des rêves. Dieu
avait inspiré à Pie IX un appel au mon
de; cet appel a été entendu.
Les caisses pontificales ont été rem
plies par l'amour des peuples.
A quoi sert de s'étendre davantage ?
L'Eglise a un grand triomphe — elle
le doit à elle-même et à ses enfants; co-
participants de sa gloire, soyons-le de
sa modération et demandons à Dieu de
dessiller les yeux de ceux qui n'ont pas
encore vu le Vicaire de Jésus-Christ
dans sa mansuétude, dans sa royauté.
Ambroisb Petit.
: Nos lettres de Constantino pie sont du
27 juin.
Le vendredi 21, sur les quatre heures
du soir, des salves d'artillerie, par
tant des navires de guerre et des bat
teries de terre, annonçaient aux ha
bitants de Constantinople la réalisa^
tion d'un événement destiné à faire
époque dans l'histoire de l'empire otto
man. Le Sultan quittait ses Etats, non
plus comme ses ancêtres, à la tête de ses
armées et allant à la conquête dé nou
veaux territoires, mais emporté par une
paisible escadrille à vapeur, symbole de
civilisation et de progrès, pour rendre
courtoisement visite à des souverains
chrétiens ses alliés, et se mettre plus
immédiatement en contact avec cette Eu
rope dont dépendent aujourd'hui les des
tinées de l'islamisme' et plus particuliè
rement l'avenir de là Turquie.
Le départ de Sa Majesté a mis fin à
tous les doutes que l'on entretenait j us
qu'au dernier moment au sujet de ce
voyage. Ceux que l'on basait sur
la pénurie du trésor n'étaient guères
sérieux au fond, car-les frais de ce
voyage ne devant pas dépasser 150,000
livres, suivant des données certaines,
ce n'était pas devant une pareille dé
pense qu'aurait pu échouer un projot
d'une aussi grande importance.
Il n'en était pas de même des obsta
cles , beaucoup plus sérieux, qu'op
posaient à ce voyage les usages,
les traditions, la loi religieuse, les in
fluences de palais, qu'il eût été inutile
de chercher à éluder, mais avec lesquel
les il fallait rompre ouvertement. et
d'une manière décisive. Ici le doute
était non-seulement permis, mais en
core autorisé par les circonstances diffi
ciles contre lesquelles le ministère a à
lutter.
Mais il faut le reconnaître et lui ren
dre justice : nonobstant l'impopularité,
nous dirons même l'hostilité générale
qui les poursuivent, les ministres ont
fini, malgréquelquesmoments d'hésita
tions, par prendre résolument le parti
de maintenir Sa Majesté dans les dispo
sitions qu'elle avait tout d'abord mani
festées, et de consommer avec un passé
tyrannique cette rupture qui, à elle;
seule, constitue une réforme d'une incal
culable portée.
La guerre au despotisme des usages
surannés est à peine déclarée par les
émigrés de la jeune Turquie, et sous les
auspices de la courageuse initiative de
Fazyl Mustapha-Pacha, que le souverain
se trouvantdanslamême voie, vient con
sacrer lui-même en principe la nécessi
té de prendre pour guides les idees nou
velles, qui seules peuvent sauver le
pays de l'abîme eritr ouvert sous ses
pieds.
Le padischah ne peut plus reculer ; il
a brûlé ses vaisseaux, et, mettant de
côté tout scrupule, désormais intempes
tif, il sera jusqu'au bout inconséquent
avec les principes et les doctrines de
l'Islam, dont il est pourtant le repré
sentant le plus éminent sur la terre :
c'est à Constantinople la conviction gé
nérale. .
Ainsi, tout en combattant les idées et
les tendances de « la jeune Turquie, »
ses adversaires lui rendent le plus bel
hommage qu'elle puisse ambitionner,
celui d'indiquer eux-mêmes au Sultan
l'affranchissement des vieilles routines
et des allures plus libérales, comme le
moyen le plus efficace d'imprimer à son
gouvernement le mouvement, l'impul- '
sion vers un avenir meilleur. En effet,
l'unique moyen de resserrer de plus en
plus les liens qui unissent auj ourd'hui én--
tre elles les populations de l'empire, c'est
de mettre fin au règne de l'arbitraire,
en créant un intérêt commun et puis-,
sant, qui ralliera toutes ces populations,
et dont la défense constituera la garan
tie la plus efucace de l'intégrité de l'em- '
pire, si menacée par l'ambition démesu
rée d'une puissance voisine. Cet intérêt,
c'est la conservation par le progrès et la
liberté. C'est la liberté qui doit être la
base de toutes les réformes administra
tives et inaugurer pour l'Orient l'ère'de
la régénération sociale. La création d'un
conseil national, qui en est une consé
quence nécessaire, viendra mettre un
frein à la tyrannie des gouverneurs et
aux abus d'une mauvaise administra
tion, en établissant un contrôle sérieux
sur tous les actes du pouvoir. Le pays
aura alors une voix- pour se faire en
tendre, un organe pour exprimer ses
plaintes et ses vœux.
Utopie que tout cela, s'écrie-t-on en
hauts lieux. Le pays n'est pas encore mûr
pour cela. Et puis, la belle figure que
ferait un Kurde qui viendrait du fond
de ses montagnes à Constantinople pour
siéger au sein d'un conseil national !
et les grandes lumières qu'il y apporte
rait ! "
Les hommes que. les Osmanlis mê
mes appellent Turcs, c'est-à-dire bar
bares, répondent : « Comment, nous ne
« sommes pas encore mûrs pour une
« représentation nationale ; nous n'en
• « avons pas d'idée? Et que sont donc ces
« mahzars , ces pétitions collectives ,
« que nous sommes parfois forcés d'en-
« voyer pour nous plaindre ou faire des
« propositions au gouvernement, par
« des députés que nous choisissons au
« milieu de nous ? — Nous ferions triste
« figure dans un conseil général!—Mais
« si l'on nous accordait le droit d'élire
« et d'envoyer des députés à Constan-
« tinople, croit-on sérieusement qu'ils
« ne sauraient pas fournir sur leur pays,
« sur les abus dont ils ont à souffrir, sur
« les améliorations qu'il demande, desno-
« tions exactes, impartiales et beaucoup
« plûs propre? à éclairer le gouverne-
« ment que les rapports des autorités de
« leurs provinces ! Faut-il donc posséder
« des connaissances transcendantes pour
« dire au pouvoir central la vérité, la :
« dure vérité, dans un langage simple et
« dénué de tout artifice ?»
Que IeS ministres actuels, par intérêt,,
par amour propre, ou par conviction,
s'obstinent à repousser l'idée d'un con
seil national comme prématurée et fa
tale pour l'empire : ils pourront retar
der l'heure où une institution de cette
nature viendra inaugurer la réforme
réelle à Constantinople;, mais, à coup
sûr, cette heure sonnera, ou bien à sçl
place retentira le glas de l'agonie pour
l'empire ottoman.
Pour réaliser ses desseins, la Russie,
cherche à maintenir la division • et la
discorde entre les Turcs et les Chrétiens :
la Turquie doit lui opposer sans plus
tarder la force de cohésion et de résis
tance que peut seule lui donner la fu
sion des éléments ' turcs et chrétiens
-dans un même corps politique déli
bérant en commun sur les destinées de'
la patrie. Si la chose n'était pas pra
tiqué, l'idée n'en aurait pas été accueil
lie avec l'instinct du salut par toutes les
classes des populations chrétiennes et
musulmanes, d'un* bout de l'empire à
l'autre. Que S. A. Aali-Pacha et ses col
lègues, qui ne veulent à aucun prix en
tendre parler de conseil national, se
donnent la peine dé faire connaître au
public les raisons de leur conviction; si
elles^ont plausibles, irréfutables, ils au
ront porté par cette publication à la
jeune Turquie un coup tout autrement
mortel qu en cherchant ' vainement à
établir sa com plicité dans la conspira
tion avortée du 5 juin.
Veut-on, d'ailleurs, une preuve ir
réfragable que les réformes indiquées
parMoustapha-Pacha, dans son mémoire
ay Sultan, doiventâèflS^ftateires pour
la Turquie ?* On l#frouveraâl^as le dé-
rquie
Russie n'en veuk pa^? ik ;
doit se hâter de lés ârtoçt;/-»7
Les nouvelles (M,.C"retçy ${iw{êes par
le gouvernement à ÛtiiïsMiïtmople, sont
de plus en plus favorables aux Turcs.
Omer-Pacha aurait remporté des vic
toires décisives, et ir ne lui resterait
qu'à déloger les insurgés de la seule
position forte qu'ils occupent encore,
celle de Sphakia, pour que toute l'île
rentre sous la domination du Sultan.
Cependant la diplomatie dit .au Sul
tan : Accordez un armistice et traitons
de la paix! On assure que les grandes
puissances veulent conserver l'empire
turc : on serait tenté de n'en rien croi
re, en voyant la complaisance vrai
ment ineffable avec laquelle elles se
prêtent aux vues de la Russie et con
courent à leur accomplissement. A
peine l'attentat du 6 juinfut-il connu à
Constantinople, qu'aussitôt de toutes
parts on dit : C'est' la Porte qui en res
sentira le contre-coup. Cette prévision
n'a pas tardé à* se vérifier. -Du reste,
notre correspondant ne croit pas qu'on
ait facilement raison de la résistance
du Sultan et de son habile ministre
Fuad-Pacha à toute concession, qui ne
serait pas précédée de l'évacuation de
l'île par les volontaires hellènes. Le Sul
tan est en présence de quatorze millions
de Chrétiens qui or.t les yeux fixés sur
les événements de Candie. Les grandes
-puissances signataires du traité de Paris
peuvent l'oublier, Abdul-Azis se charge-
rade le leur rappeler. Il a d'ailleurs un
puissant moyen d'action sur la diploma
tie : c'est sa faiblesse même. Fuad-Pacha
saura la faire valoir, L'Europe ne pous
sera pas le dédain de ses propres inté
rêts jusqu'à ordonner au Sultan d'ab
diquer devant l'insurrection hellénique
de Candie... et devant la Russie.
Il se passe, en ce moment, en Bulga-»
rie des événements qui doivent porter
les hommes d'Etat à ménager la Triiv
quie, à moins qu'ils ne tiennent à faci
liter de leurs mains la marche de l'or
thodoxie russe sur Constantinople. Qu'on
lise les dernières féuiîJes de cette capi
tale, et l'on verra comment, désespérant'
de voir les Bulgares prendre les armes
contre les Turcs, on lâche sur eux, de la
frontière, des brigands soudoyés pour
massacrer les Turcs, et provoquer dé la
part de ceux-ci une légitima défense.
'Puis l'on pousse des cris d'horreur et de
réprobation, au spectacle des musul
mans et des chrétiens bulgares eux-
mêmes pendant aux arbres de, la route
les^ bandits pris les armes à la main !
Malgré tout, le peuplé bulgare est resté
immobile,.et a prêté main-forte aux au
torités turques pour châtier et,anéantir
les brigands,
On ne se console pas à'Saint-Péters
bourg de l'énergie avec laquelle Turcs
et chrétiens ont eu raison de ces mal
faiteurs.payés par les comités russes de
Bucharest et d'Ibraïla; mais on se char
ge ailleurs de calmer les diplomates rus
ses, en travaillant pour eux à démolir
l'autorité du Sultan en Crète, et par la
Crète dans les autres provinces chré
tiennes.
« Allez voir, mon fils, disait le chan
celier Oxenstiern, allez voir avec com
bien peu de logique on gouverne le
monde!»
Les personnages arrêtés sous préven
tion de complot sont toujours au secret,
à bord du vaisseau le Mahmoùdié. Ils
demandent des juges ; mais' on ne: se
presse pas de leur en donner. Il faut
cependant que l'on sache quel est leur
crime; plus là justice Mrque tardera à
nous l'apprendre, et plus elle se com
promettra dans l'esprit des. hommes im
partiaux de tous les pays. On soupçonne
le ministère de vouloir clore toute cette
comédie par une ordonnance de non
lieu. On reculera devant le scandale,
et l'on aura raison: moins de retentisse
ment on donnera aux griefs nombreux
et légitimes qui ont provoqué les réu
nions secrètes et la démonstration po
pulaire qui s'y préparait, et plus le gou
vernement aura à s'en féliciter. Quant
à perdre dans l'opinion publique des
hommes tels, que Moustapha-Pacha,
Zia-Bey, Rémal-Bey, Aguiah - Effendi,
Véssàff-Bey, Séavi-Effendi, Aali-Pacha
et les Altesses qui le secondent y per
dront leur turc et leur arabe avec.
Les processions publiques de la Fêle-
Dieu ont circulé, celte année-ci, comme
les précédentes, avec une entière li
berté, dans les rues des faubourgs de
Constantinople et des villages voisins.
A Péra, au Saint-Esprit; à Cadi-Kieni,
à Buyuk-Déré, partout où il v a une
paroisse et' une église catholique , le
Saint-Sacrement, porté sous le dais,
était précédé de la musique et. escorté
oie soldats turcs , dont on a admiré, com
me toujours, le maintien grave et res-o
pectueux. Les rues et les places publi
ques retentissaient du chant du Lauda
Sion, du Te Deum et du Magnifient, et de
tout jeunes enfants, représentant des
anges, jetaient à profusion devant Jé
sus-Christ, présent dans la Sainte Hos
tie, des roses effeuillées qu'ils puisaient
dans des corbeilles suspendues à leur
cou. Les cloches sonnaient à toute vo
lée, et des reposoirs étaient élevé» sur
la voie publique. Grecs et Arméniens
prenaient part à la : fête, qu'a protégée
la présence des soldats et des policemm
turcs.
Que l'Europe se hâte donc de faire de
Constantinople • une seconde Moscou ,
ST* 83 — Édition quotidienne
, ' 1 t. S J î îÀI.* \
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£' Univers sa répond pas des minuecrits qui lui sont adressé!
S. Ch. LAGRASGK & CERF, 6, pl&ce de la Botrw
MM. les Abonnés dont l'abonnement:
expire le 15 juillet sont invités à le - re
nouveler le plus tôt possible, pour éviter
tout retard dans l'expédition du journal.
On est prié de joindre à la demande
une bande d'adresse imprimée et recti
fiée au besoin.
, France
PARIS, 9 JUILLET 1867
BUULEyiî^
Au début de la séance d'hier lundi, le
Corps législatif a- prononcé la clôture de la
'discussion"générale du projet de loi relatit"
aux noiiveaux suppléments de crédits extra
ordinaires de 158 millions pour 1 exçrcice
1867 alloués aux ministères de la guerre et
de la marine. Lë total de ces crédits.afférent
au ministère de la guerre est adopté,-après
des réserves laites par M. Garnier-Pagôs
pour discuter en temps et lieu les questions
nue soulève le projet de loi, attendu que,
présenté au dernier moment, ce projet n a
pu être étudié av^c 1 la maturité néçes-
S ^*Là'Chambre passe ensuite à la discussion
de la section du projet relative au ministère
de la marine et des colonies. M. Bethmont
démontre que parmi les dépenses auxquelles
s'app'iquent les 38 millions demandés, beau
coup sont' dés dépenses ordinaires, qui au
raient dû, par conséquent, figurer au bud
get ordinaire. M. Dupuy de Lôme, commis
saire du gouvernement, lui a répondu. M.
Bethmont a encore répliqué, ce qui a occa
sionné un échange de paroles assez vives en
tre l'orateur et le président, et amené M. le
■ général Allard à .la tribune.
Après quelques observations de M. Ar-
man membre de la commission, 1 article 1"
est mis aux voix. Mais la Chambre entend
encore M. Jules Favre.M.Rouher et M. Du
Mirai, rapporteur, avant 1 adoption de cet
"^Ernest Picard, M. "Vuitry, xainistre
présidant le conseil d'Etat, et M. Berryer,
prennent successivement la parole sur 1 ar
ticle 2 aui est également adopte, ainsi que
l'article 1}' après une observât,on de M Be
rver, qui déclare réserver pour la discussion
Dolitique un amendera, nt ntéres-ani à 1"
fois le gouvernement, les porteur des em
rjrunts mexicains et ceux ae nos nationaux
qui , ont à réclamer des indemnités du
M S'ensemble du projet est ensuite .adopté
au scSàla majorité de 236 voix contre
12, sur 248 votants. .
M Thiers, inscrit le premier pour pren
dre la parole dans la discussion générale du
budget de 1868, demande le renvoi de la dis
cussion à cause de l'heure avancée. Nous au
rons donc aujourd'hui un grand discours de
. tif mh lfira *
Le Fremdenblatt, de Vienne, djt appren
dre de bonne source que tout espoir n est pas
' -perdu de voir la dépouille mortelle de 1 em
pereur Maximilienrendue à rAutnche. « Nous
avons dit la feuffle viennoise toute raison
de croire aux démarches les plus actives,
aussi bien de la part de l'empereur d Autri-
; rhfnue de l'Empereur, des Français, pour
obffi cette triste restitution.» D'un autre
côté nous lisons dans la Presse de Vienne :
« On prépare h Pola une petite escadre m
nour Fe moment; ne se composerait que de la
" fréKateàhélice la Novara, sous le comman
dement du vice -amiral de Tegetthol, afin de
croTser devant Verâ-Cruz et obtenir, s il est
™3e de Juarès, larestitution du,corps de
l'empereur Maximilien. Il ne paraît pas en-
coSdéddé ai, en cas de refus, on se livrera
à Le assure 9"' la ré "
ception des dernières nouvelles du Mexique,
Sre m'inistre de la marine, l'amiral Rigault
de Genouillv, aurait télégraphié à Niw-
Yoiiau commandantde notre stationnayale
d'envoyer des renforts à la division station
nant dans les eaux mexicaines. »
t1 /wiff des Etats-Unis annonce qu'a
près la prise de Queretarp, les Fra "6 a '®» ,( ? 3
Ses et les Autrichiens restés avec Maxi-
mi fen auraient été dirigés sur Monterey.
Ouè Snt ils devenus? On ne le sait pas en
core Cependant le Courrier, espère qu.ils.se-
ront'éplrgriés, non par la magnanimité des
Juaristeï, à laquelle personne ne croit, mais
^O^nSVlement le sort g»'
t I p l 'empereur Maximilien, M. Eloin, ae M
Si! qSi se trouvait à Mexico îors de la red-
dl L^mfnistère italien a déclaré qu il accep-
»«it en orincipe le projet de ly comm ssion
j p ia loi sur le patrimoine ecclés.asuque,
sauf à lai faire subir .les modifie-lions indis
pensables. VItalie voit dans cette déclaration
1 p succès assuré de la loi. _
La Colombie, dans l'Amérique du Sud, est
«en pleine révolution. Le président Mosquera
' et ses lieutenants ont jusqu'ici 'avantage.
Au Pérou, la révolution Put chaque jour
désprogrès, sous la direction de Cast.lla.
A? Chili) l'opinion publique se prononce
ouvertement en faveur de la paix avec 1 Es-
naene et Je gouvernement de Santiago se
■ montre filus disposé à accepter les bases d une
transaction par l'intermédiaire des. fctats-
: Uni8, Ambroisb Petit.
Nous recevons de Rome le texte de
l'Adresse présentée au Sa.int-Pere par
les députés des villes italiennes, et un
résumé de la réponse de ■ Pie IX. Voici
en substance la lettre qui accompagne
cet envoi: ....
Rome, 2 juillet.
Hier au soir, le Saint-Père recevait dans
U grande salle située au-de-sua du portique
du Vatican 1,500 Italiens, qui lui prfctn
fàiênt l'album et l'offrande das cen t vd.es
italiennes. Le moment auquel le aamt Itre
entra, dans la salle est iir:escr.ptib ; e cé-
taient des acclamations ,. des npplaudisse-
^ des cris d'enthousiasme, des larme*
d'émotion et d'amour. Lorsque le Saint-
Père se fut assis sur le trôn«, lojfiune comte
Boschetti, de. Modène, a'approcha et luL a-
nnp ie vous envoie, il tut souvent m
par de»
ces exclamations : Oui ! ouil L e>t mat.
£ 'te discours achevé, des acclamations et un
■iDDlaudissement tonnant et prolonge firent
retentir la salle. Le Pape, s'étant levé pro
nonça le discours dont je vous donne plutôt
l'ombre que la réalité. Ce discours fut int~
rompu presque à chaque période par 1 impé
tueuse affection que l'assistance exprimait de
mille manières. Tous pleuraient. Si l'on a
pu recueillir quelques fragments de cette
magnifique improvisation, ce futbiep diffici
lement et bien imparfaitement. Lorsque le
Pape eut achevé, il y eut une nouvelle ex
plosion d'amour.
" C'étaient encoro des applaudissements, des
sanglots, des exclamations- de toute soHe,
mais'toutes inspirées par la même pensée.
Il est certain qu'aucun des 1,500 Italiens ras
semblés Sans cetle" salle n'oubliera jamais
ces instants.
L'émotion s'étant apaisée, deux des en
voyas- montèrent les,degrés du trône, et pré
sentèrent au Saint-Père le magnifique al
bum et les généreuses offrandes des villes
italiennes.-
Voici la traduction de l'adresse lue par
le comte Claude Boschelti i
« Saint Père!
«Quelques-uns ont dit quele peuple italien
Vous est contraire; qu'il Vous demande une
réconciliation,àleur avis, nécessaire : nous le
disons .hautement, ils mentent, et notre pa
trie est calomniée. Le peuple italien est plein
de vénération et, d'affeclion pour Votre Per
sonne sacrée. 11 a admiré et il admire avec
respect, dans ses magnanimes résistances, la
force du Vicaire de Jésus- Christ.
« Pour lui arracher' du cœur ces senti
ments dévoués , l'on a employé, mais en
vain, les vexations, la prison, les domiciles
forcés. Toutes les fois que l'occasion de ma
nifester ses sentiments aux yeux du monde
s'est présentée, il l'a saisie avidëittent et avec
toute la, solennité que pouvait luj permettre
le joug qui pèse syr lui. Pouvait-il laisser
passer, sans les exprimer de nouveau, la fête
centenaire célébrée en l'honneur du martyre
des saints Apôtres Pierre et Paul?
« Il n'a fallu qu'une simple proposition, il
n'a fallu qu'une simple invitation aux cent vil-
les d'Italie, pour que danschaguëclafsè s'iillu-
mât un ardent désir d'y adhérer. Le nombre
extraordinaire df*s souscripteurs, les ardentes
expressions d'attachement, les vœux qui ac
ccinpagnent les offrandes recueillies, dans
l'album que nous avons aujourd'hui l'hon
neur de mettre aux pieds de Votre Sainteté,
montrent une fois de plus au monde entier
l'ardent dévouement que professe envers
Vous le peuple des cent villes d'Italie.
« Saint Père, iious.qui, réunis à vos pieds
Vous présentons en leur nom cenouvi au té
moignage et ce faible gage de leur dévoue
ment,nous Vous^ffrons aussi l'obole recueil-
iiepour subvenir .aui nécessités où Vous ont
réduit des fils dégénérés. Il y a peu de jours
quelqu'un qui déteste en Vous le Divin Ré
dempteur que Vous représentez a dit publi
quement que les masses du peuple italien sont
pour. Vous et pour Votre autorité. « Nous nous
réjouissons de Vous offrir l'expression des
sentiments de ce peuple, attestés par un
tel aveu. Nous savons que la Papauté est, et
fut toujours le soutien et la défense de toute
justice, comme nous savons qu'elle fut et
qu'elle est l'honneur et la gloire la plus res
plendissante de notre patrie. C ? est pour cela
que nous nous serrons autour de Vous;
que nous faisons des voeux pour votre
triomphe. 1
« Et si la Providence devait le retarder, ;
nous resterons constants à Vous secourir au
tant que nous le pourrons, à combattre avec
Vous et pour Vous, même au prix- de notre
sang.
« Saint Père, agréez nos humbles senti
ments, qui sont ceux du peuple italien. Bé
nissez tous eeux qui sont autour de Vous.
Fortifiés par Votre Bénédiction, ils se main
tiendront toujours purs pour la gloire et pour
le bien de notre patrie affligée, pour la honte
et la défaite des ennemis de Dieu et de son '
Eglise. »
Le Saint-Père répondit à peu près en ces
termes :
» Sur cette vieille muraille est repré-
« senté TArchange remettant l'épée
« dans le fourreau, et c'est ainsi qu'en
« ce même jour il annonça autrefois la
« cessation de là peste. Déjà il me sem-
« ble levoir remettre encore l'épée dans
« son fourreau, pour obéir aux décrets
«divins, car aujourd'hui commence
« l'heure de la miséricorde. ~ ^
« Au commencement de ce siècle, en
« ce même jour, des troupes ennemies
« envahirent cette cité ; et l'un de mes
« prédécesseurs dut ,se cacher et puis
« aller en exil, persécute par des enne-
« mis semblables à cèux qui voudraient
« aujourd'hui arracher de no» cœurs
« notre sainte foi, sous pretexte d assu-
« rer le bonheur de la patrie.
» Plus tard, encore en ce jour, puis-
« que les secondes Vêpres du 2 juillet
« ont commencé, des troupes libératri-
« ces entrèrent dans cette sainte cité,
« pour disperser les ennemis de Dieu
« et de son-Eglise, qui prétendaient a-
« bolir en cette ville sainte, centré de, la
« foi catholique, le règne de Jésus-
« Christ.
'« Ils ont dit que ce jour serait fatal à
« Rome ; moi, je dis que l'heure de son
« triomphe a commencé.
« Ils ont dit que je hais l'Italie; non,
« je ne fus jamais son ennemi ^ je l'ai
« toujours aimée, je l'ai bénie, j'ai vou-
« lu son bonheur. Dieu sait combien
« j'ai versé de larmes, combien j ai,
« prié, combien je prie pour elle !
« Prions pour cette nation, si malheu-
« reuse en ce moment, Prions pour que
« ceux qui la gouvernent soient eclai-
« rés- Ils ont voulu fonder son unité ;
« mais comment l'unité pourrait-elle
« naître de l'égoisme? Elle n est point
« bénie- cette unité qui détruit la cha-
« nté et la justice, qui foule aux pieds
« les droits de tous/ des ministres de
« Dieu et des,vrais fidèles.
a Ils multiplient autour d'eux leurs
« ennemis ; ils ont pour ennemis tout
« le monde ; tous sont contre eux ; et,
« ce qui est bien plus redoutable, leur
« grand ennemi sera toujours Dieu.
«L'heure est venue, le triomphe ne
«peut manquer. Ce sera mieux s'ils
« peuvent être épargnés; mais, s'il est
« nécessaire, ils sentiront les coups de
« la justice divine.
« Je suis ému de ces démonstrations
« d'affection, de ces sentiments que
« vous m'exprimez en votre nom et au
« nom des cent villes d'Italie ; la majo
rité est vraiment avec vous, cela me
« remplit de consolation, d'amoui% : de
« reconnaissance.
« Je bénis les souscripteurs et leurs
« familles. J'accorde à vous et à vos fa-
« milles line bénédiction particulière.
« Et si quelqu'un des vôtres s'est
« égaré ; si le père, le fils, le frère, sé-
« duit par des idées fallacieuses, s'est
« engagé dans la voie de l'érreur, que
« cette bénédiction le ramène dans le
« droit sentier. Que ..cette bénédictioa s
« vous accompagne partout ; qu'elle
« vous suive dans le voyage que vous
« allez faire pour retourner dans vos
« foyers ; qu'elle vous accompagne jus-
« qu'au dernier jour ; et si, au terme de
« la vie, vous étiez abandonnés de tous,
« que cette bénédiction ne vous aban-
« donne jamais. Le souvenir de ce jour
« vous apportera la force, le calme et la
« paix.
« Je bénis cette terre, mère féconde de
« tant de saints, qui donna à l'Eglise et
« au ciel tant de héros d'e sainteté et de
« justice. Je prie Dieu qu'elle conserve
« l'antique foi qui forme la plus grande
« partie de sa gloire. Je vous bénis de
« nouveau vous et vos familles ; que la
« bénédiction que je vous donne au
« nojn de Dieu soit pour vous un-gage
« de prospérité, afin que nous arrivions
« à cette éternité bienheureuse dans la-
« quelle nous louerons et remercierons
« Dieu dans les sièeles des siècles.
« Pax et bmedictio Dei, etc. » -
Charles Buet.
Nous recevons de notre correspondant
de Rome une lëttre dont voici le ré
sumé :
Home, 6 juillet.
Tout ce qui vient de se produire à
Rome ou plutôt tout ce qui se produit
encore à cette heure dépasse non-seu
lement l'attente générale, mais l'attente
même du Souverain-Pontife. Le mal
heur des temps, les ardeurs de la sai
son, les alarmes répandues, et par-des
sus tout les menaces de la révolution,
étaient bien ffiits pour tempérer le zèle
et conseiller la prudence. Paris et son
Exposition semblaient d'ailleurs devoir
détourner, pouFÏ'absorber,! l'empresse
ment du monde. Bref, on n'avait comp
té que sur 200 Evêques et sur quelques
milliers d'étriangers. x
Or, cinq cents Evêques font couronne
au Pape pour nous servir de l'expres
sion romaine, et l'on a évalué à 140,000
les fidèles venus d'Italie et des divers
points du globe, présents aux fêtes de
la Canonisation et du Centenaire. Ja
mais, peut-être, le Vatican n'avait of
fert un tel spectacle à Dieu, aux Anges,
aux Saints et aux hommes. Jamais un
enthousiasme de meilleur aloi, plus rai
sonnable et plus raisonné n'avait éclaté;
en sorte que l'on peut dire que Pie IX
excite, après vingt-deux ans de règne,
des acclamations et une joié supérieures
à ce que nous entendîmes et à ce que
nous vîmes en 1846 et 1847. Il y eut
alors beaucoup d'éléments divers, les
révolutionnaires se mêlèrent à la multi
tude et jetèrent des ronces, parmi les
roses du chemin. Aujourd'hui, il n'y a
que des enfants fidèles, dévoués usque
ad effusionem sanguinis, etlesr évolution-
naires contemplent tout cela d'un re
gard consterné, la rage au cœur.
Toutes les fois que le Pape a paru,
même dans des cérémonies, la foule a
cédé au besoin de lui témoigner ses sen
timents. Le jour anniversaire du cou
ronnement, 300 Evêques se sont pros
ternés devàrit Sa Majesté, lui disant : Tu
es Petrus, baisant ses mains et ses pieds.
Ah ! 1'Eglfse est toujours jeune. Ces scè
nes émouvantes n'appartiennent pas
qu'aux temps apostoliques; elles sont
d'aujourd'hui comme d'hier, et le monde
les verra demain et toujours jusqu'à la
fin. Les mosaïques antiques qui nous
montrent lés Apôtresaux pieds de Pierre,
leur chef, "semblent s'animer sous nos
yeux, et l'on a bien nommé cette ma
nière de peindre en la disant faite pour
l'éternité. Elle est aussi actuelle qu'an
cienne, aussi future qu'actuelle.
Au reste, à quelque point de vue que
l'on se place pour considérer les splen
deurs des fêtes romaines, il est impossi
ble de ne pas être frappe de l'étonnante
majesté du Pontificat souverain. A no
tre point de vue, à nous Chrétiens, on
comprend toutes les beautés du culte ;
on sent que l'Eglise est divine et qu'elle
nous donne dans ce culte même un
avant-goût des jouissances du ciel.
La première conséquence du Cente
naire est la démonstration de la force et
de l'unité de l'Eglise catholique.
Dans ses iwêques, son clergé et la.
multitude de ses fidèles, elle représente
l'universalité des hommes libres, elle
se mojitre une avec Pie IX, et justifie la
prière de Notre-Seigneur Jésus-Christ à
son Père : Ut omnes unurn sint, sicut tu
Pater in me, et ego in te, ut et ipsi in nobis
unum sint ut credat mundus quia tu me
misisti. Cette démonstration de l'unité
est mise dans une lumière plus vive
par le contraste des haines et des divi
sion^ qui éclatent parmi les politiques
du siècle. En Italie, les partis dits .mo
dérés et avancés se déchirent, la société
franc-maçonne, créée par 1 esprit du
mal afin d'abattre le catholicisme, esten
plein désarroi.
Les diverses ventes protestent; les
Grands-Orients s'analhématisent les
uns les autres. Les Etats eux-mêmes,
ces Etats si heureux des semblants d'a
mitié échangés entre leurs souverains,
se surveillent, sé soupçonnent. La main
"que l'on presse est gantée ; l'autre se
cache et tient une arme. Aussi le Pape,
avec sa haute raison, disait-il, le 1 er
juillet, à une députation de 1,500 Ita
liens lui présentant 800,000 fr. en ar
gent et un album magnifique :« Il ne
peut y avoir d'unité là où il n'y a pas
de charité. » Or, la charité ne vit et ne
règne que dans l'Eglise de Jésus-Christ.
Elle est le don céleste que Dieu a fait
aux hommes.
Les fêtes du Centenaire, ont été en se
cond lieu, comme une prise de posses
sion de Rome.par les Chrétiens. C'est en
face des déclarations répétées de la ré
volution officielle qui prétend attendre
sa capitale du temps et de l'emploi des
moyens moraux, en face des violences
et des projets avoués de la révolution
mazzinienne et garibaldienne pour la
conquérir, que les Chrétièns nient tout
droit de l'Italie à s'emparer de Rome et
affirment le droit de tous les enfants de
l'Eglise à la nommer leur ville à eux,
ville chrétienne, ville universelle, ville
éternelle, patrie des sciences et des arts,
refuge delà liberté humaine, citadelle
de la justice, - maîtresse de l'univers,
siège du Vicaire de Jésus-Christ, centre
de l'amour, de la lumière et de la foi.
Le Centenaire a, en outre, amené une
immense diffusion de la vérité. Tous
ceux qui, accourus à la voix de Pie IX,
ont entendu Pie IX, ont vu son peuple,
son armée, ses institutions, son gouver
nement, rendront au loin témoignage de
là mansuétude sublime de ce roi, du
bonheur de ce peuple,.de la dignité
de cette armée, de la grandeur de ces
institutions, de là sagesse honnête de
ce gouvernement.
Ces mêmés térçioins diront de quelle
véritable liberté chrétienne on jouit à
-Rome. La liberté y est comprise comme
l'a donnée et voulue le Christ. On nè re-
connaît de droit qu'au beau, au bien, et au
vrai. On n'a pas fait de code pour assi
gner ses droits au laid, au mal, à l'erreur.
Les mêmes témoins ont respiré ici un
air de famille. Ils ont senti que le joug
paternel est doux, parce qu'il est impo
sé et porté à la fois par l'amour. Ils ont
constaté enfin le contraste'de la liberté
romaine avec la liberté d'autres pays, où
la sûreté individuelle elle-même doit
être protégée par une police qui enve
loppe chaque individu comme la na
tion. ' V ^
A Rome, on parle peu de liberté parce
qu'on la possède, et chacun sait pour
quoi ailleurs on en parle si fort et si
constamment. Quant à la vie, elle sura
bonde, vie morale, vie intellectuelle, vie
religieuse surtout, c'est-à-dire vie de
l'esprit, qui est la vraie vie, car « l'hom
me ne vit pas seulement de pain. » Les
esclaves de la libre pensée sont con
damnés à répéter que Rome est dégé
nérée, vieillie, morte. Mais plusieurs
d'entre eux s'affranchissent par terreur
de ce lien du mensonge.
Il suffit de lire les deux journaux
d'Italie qui représentent le mieux les
deux grandes divisions révolutionnaires,
la Nazïone et le Diritto : ils avouent que
la vie se montre à Rome avec un éclat
et une puissance insupportables: ef
frayés, ils. demandent que l'on avise si
l'on ne veut pas être perdu.
A toutes ces conséquences du Cente
naire il faut ajouter un résultat matériel,
prévu sans doute par les fidèles, mais
foudroyant pour la révolution. Cellerci
attendait avec impatience l'heure où le
Trésor pontifical serait à sec.
Elle avait ses agents occultes près des
administrations pontificales, qui la te
naient informée des diverses "phases de
l'agonie financière. L'Europe, une cer
taine Europe, dont il est inutile de dési
gner les représentants, tenait en quel
que sorte la main sur le pouls de la Pa
pauté, en comptait les pulsations. En
core un peu, disait-elle, etnous livrerons
le'dernier assaut. L'Italie ne payera pas
la dette ; le Pontife sera placé entre le
déshonneur delà banqueroute et la con
ciliation..... C'étaient des rêves. Dieu
avait inspiré à Pie IX un appel au mon
de; cet appel a été entendu.
Les caisses pontificales ont été rem
plies par l'amour des peuples.
A quoi sert de s'étendre davantage ?
L'Eglise a un grand triomphe — elle
le doit à elle-même et à ses enfants; co-
participants de sa gloire, soyons-le de
sa modération et demandons à Dieu de
dessiller les yeux de ceux qui n'ont pas
encore vu le Vicaire de Jésus-Christ
dans sa mansuétude, dans sa royauté.
Ambroisb Petit.
: Nos lettres de Constantino pie sont du
27 juin.
Le vendredi 21, sur les quatre heures
du soir, des salves d'artillerie, par
tant des navires de guerre et des bat
teries de terre, annonçaient aux ha
bitants de Constantinople la réalisa^
tion d'un événement destiné à faire
époque dans l'histoire de l'empire otto
man. Le Sultan quittait ses Etats, non
plus comme ses ancêtres, à la tête de ses
armées et allant à la conquête dé nou
veaux territoires, mais emporté par une
paisible escadrille à vapeur, symbole de
civilisation et de progrès, pour rendre
courtoisement visite à des souverains
chrétiens ses alliés, et se mettre plus
immédiatement en contact avec cette Eu
rope dont dépendent aujourd'hui les des
tinées de l'islamisme' et plus particuliè
rement l'avenir de là Turquie.
Le départ de Sa Majesté a mis fin à
tous les doutes que l'on entretenait j us
qu'au dernier moment au sujet de ce
voyage. Ceux que l'on basait sur
la pénurie du trésor n'étaient guères
sérieux au fond, car-les frais de ce
voyage ne devant pas dépasser 150,000
livres, suivant des données certaines,
ce n'était pas devant une pareille dé
pense qu'aurait pu échouer un projot
d'une aussi grande importance.
Il n'en était pas de même des obsta
cles , beaucoup plus sérieux, qu'op
posaient à ce voyage les usages,
les traditions, la loi religieuse, les in
fluences de palais, qu'il eût été inutile
de chercher à éluder, mais avec lesquel
les il fallait rompre ouvertement. et
d'une manière décisive. Ici le doute
était non-seulement permis, mais en
core autorisé par les circonstances diffi
ciles contre lesquelles le ministère a à
lutter.
Mais il faut le reconnaître et lui ren
dre justice : nonobstant l'impopularité,
nous dirons même l'hostilité générale
qui les poursuivent, les ministres ont
fini, malgréquelquesmoments d'hésita
tions, par prendre résolument le parti
de maintenir Sa Majesté dans les dispo
sitions qu'elle avait tout d'abord mani
festées, et de consommer avec un passé
tyrannique cette rupture qui, à elle;
seule, constitue une réforme d'une incal
culable portée.
La guerre au despotisme des usages
surannés est à peine déclarée par les
émigrés de la jeune Turquie, et sous les
auspices de la courageuse initiative de
Fazyl Mustapha-Pacha, que le souverain
se trouvantdanslamême voie, vient con
sacrer lui-même en principe la nécessi
té de prendre pour guides les idees nou
velles, qui seules peuvent sauver le
pays de l'abîme eritr ouvert sous ses
pieds.
Le padischah ne peut plus reculer ; il
a brûlé ses vaisseaux, et, mettant de
côté tout scrupule, désormais intempes
tif, il sera jusqu'au bout inconséquent
avec les principes et les doctrines de
l'Islam, dont il est pourtant le repré
sentant le plus éminent sur la terre :
c'est à Constantinople la conviction gé
nérale. .
Ainsi, tout en combattant les idées et
les tendances de « la jeune Turquie, »
ses adversaires lui rendent le plus bel
hommage qu'elle puisse ambitionner,
celui d'indiquer eux-mêmes au Sultan
l'affranchissement des vieilles routines
et des allures plus libérales, comme le
moyen le plus efficace d'imprimer à son
gouvernement le mouvement, l'impul- '
sion vers un avenir meilleur. En effet,
l'unique moyen de resserrer de plus en
plus les liens qui unissent auj ourd'hui én--
tre elles les populations de l'empire, c'est
de mettre fin au règne de l'arbitraire,
en créant un intérêt commun et puis-,
sant, qui ralliera toutes ces populations,
et dont la défense constituera la garan
tie la plus efucace de l'intégrité de l'em- '
pire, si menacée par l'ambition démesu
rée d'une puissance voisine. Cet intérêt,
c'est la conservation par le progrès et la
liberté. C'est la liberté qui doit être la
base de toutes les réformes administra
tives et inaugurer pour l'Orient l'ère'de
la régénération sociale. La création d'un
conseil national, qui en est une consé
quence nécessaire, viendra mettre un
frein à la tyrannie des gouverneurs et
aux abus d'une mauvaise administra
tion, en établissant un contrôle sérieux
sur tous les actes du pouvoir. Le pays
aura alors une voix- pour se faire en
tendre, un organe pour exprimer ses
plaintes et ses vœux.
Utopie que tout cela, s'écrie-t-on en
hauts lieux. Le pays n'est pas encore mûr
pour cela. Et puis, la belle figure que
ferait un Kurde qui viendrait du fond
de ses montagnes à Constantinople pour
siéger au sein d'un conseil national !
et les grandes lumières qu'il y apporte
rait ! "
Les hommes que. les Osmanlis mê
mes appellent Turcs, c'est-à-dire bar
bares, répondent : « Comment, nous ne
« sommes pas encore mûrs pour une
« représentation nationale ; nous n'en
• « avons pas d'idée? Et que sont donc ces
« mahzars , ces pétitions collectives ,
« que nous sommes parfois forcés d'en-
« voyer pour nous plaindre ou faire des
« propositions au gouvernement, par
« des députés que nous choisissons au
« milieu de nous ? — Nous ferions triste
« figure dans un conseil général!—Mais
« si l'on nous accordait le droit d'élire
« et d'envoyer des députés à Constan-
« tinople, croit-on sérieusement qu'ils
« ne sauraient pas fournir sur leur pays,
« sur les abus dont ils ont à souffrir, sur
« les améliorations qu'il demande, desno-
« tions exactes, impartiales et beaucoup
« plûs propre? à éclairer le gouverne-
« ment que les rapports des autorités de
« leurs provinces ! Faut-il donc posséder
« des connaissances transcendantes pour
« dire au pouvoir central la vérité, la :
« dure vérité, dans un langage simple et
« dénué de tout artifice ?»
Que IeS ministres actuels, par intérêt,,
par amour propre, ou par conviction,
s'obstinent à repousser l'idée d'un con
seil national comme prématurée et fa
tale pour l'empire : ils pourront retar
der l'heure où une institution de cette
nature viendra inaugurer la réforme
réelle à Constantinople;, mais, à coup
sûr, cette heure sonnera, ou bien à sçl
place retentira le glas de l'agonie pour
l'empire ottoman.
Pour réaliser ses desseins, la Russie,
cherche à maintenir la division • et la
discorde entre les Turcs et les Chrétiens :
la Turquie doit lui opposer sans plus
tarder la force de cohésion et de résis
tance que peut seule lui donner la fu
sion des éléments ' turcs et chrétiens
-dans un même corps politique déli
bérant en commun sur les destinées de'
la patrie. Si la chose n'était pas pra
tiqué, l'idée n'en aurait pas été accueil
lie avec l'instinct du salut par toutes les
classes des populations chrétiennes et
musulmanes, d'un* bout de l'empire à
l'autre. Que S. A. Aali-Pacha et ses col
lègues, qui ne veulent à aucun prix en
tendre parler de conseil national, se
donnent la peine dé faire connaître au
public les raisons de leur conviction; si
elles^ont plausibles, irréfutables, ils au
ront porté par cette publication à la
jeune Turquie un coup tout autrement
mortel qu en cherchant ' vainement à
établir sa com plicité dans la conspira
tion avortée du 5 juin.
Veut-on, d'ailleurs, une preuve ir
réfragable que les réformes indiquées
parMoustapha-Pacha, dans son mémoire
ay Sultan, doiventâèflS^ftateires pour
la Turquie ?* On l#frouveraâl^as le dé-
rquie
Russie n'en veuk pa^? ik ;
doit se hâter de lés ârtoçt;/-»7
Les nouvelles (M,.C"retçy ${iw{êes par
le gouvernement à ÛtiiïsMiïtmople, sont
de plus en plus favorables aux Turcs.
Omer-Pacha aurait remporté des vic
toires décisives, et ir ne lui resterait
qu'à déloger les insurgés de la seule
position forte qu'ils occupent encore,
celle de Sphakia, pour que toute l'île
rentre sous la domination du Sultan.
Cependant la diplomatie dit .au Sul
tan : Accordez un armistice et traitons
de la paix! On assure que les grandes
puissances veulent conserver l'empire
turc : on serait tenté de n'en rien croi
re, en voyant la complaisance vrai
ment ineffable avec laquelle elles se
prêtent aux vues de la Russie et con
courent à leur accomplissement. A
peine l'attentat du 6 juinfut-il connu à
Constantinople, qu'aussitôt de toutes
parts on dit : C'est' la Porte qui en res
sentira le contre-coup. Cette prévision
n'a pas tardé à* se vérifier. -Du reste,
notre correspondant ne croit pas qu'on
ait facilement raison de la résistance
du Sultan et de son habile ministre
Fuad-Pacha à toute concession, qui ne
serait pas précédée de l'évacuation de
l'île par les volontaires hellènes. Le Sul
tan est en présence de quatorze millions
de Chrétiens qui or.t les yeux fixés sur
les événements de Candie. Les grandes
-puissances signataires du traité de Paris
peuvent l'oublier, Abdul-Azis se charge-
rade le leur rappeler. Il a d'ailleurs un
puissant moyen d'action sur la diploma
tie : c'est sa faiblesse même. Fuad-Pacha
saura la faire valoir, L'Europe ne pous
sera pas le dédain de ses propres inté
rêts jusqu'à ordonner au Sultan d'ab
diquer devant l'insurrection hellénique
de Candie... et devant la Russie.
Il se passe, en ce moment, en Bulga-»
rie des événements qui doivent porter
les hommes d'Etat à ménager la Triiv
quie, à moins qu'ils ne tiennent à faci
liter de leurs mains la marche de l'or
thodoxie russe sur Constantinople. Qu'on
lise les dernières féuiîJes de cette capi
tale, et l'on verra comment, désespérant'
de voir les Bulgares prendre les armes
contre les Turcs, on lâche sur eux, de la
frontière, des brigands soudoyés pour
massacrer les Turcs, et provoquer dé la
part de ceux-ci une légitima défense.
'Puis l'on pousse des cris d'horreur et de
réprobation, au spectacle des musul
mans et des chrétiens bulgares eux-
mêmes pendant aux arbres de, la route
les^ bandits pris les armes à la main !
Malgré tout, le peuplé bulgare est resté
immobile,.et a prêté main-forte aux au
torités turques pour châtier et,anéantir
les brigands,
On ne se console pas à'Saint-Péters
bourg de l'énergie avec laquelle Turcs
et chrétiens ont eu raison de ces mal
faiteurs.payés par les comités russes de
Bucharest et d'Ibraïla; mais on se char
ge ailleurs de calmer les diplomates rus
ses, en travaillant pour eux à démolir
l'autorité du Sultan en Crète, et par la
Crète dans les autres provinces chré
tiennes.
« Allez voir, mon fils, disait le chan
celier Oxenstiern, allez voir avec com
bien peu de logique on gouverne le
monde!»
Les personnages arrêtés sous préven
tion de complot sont toujours au secret,
à bord du vaisseau le Mahmoùdié. Ils
demandent des juges ; mais' on ne: se
presse pas de leur en donner. Il faut
cependant que l'on sache quel est leur
crime; plus là justice Mrque tardera à
nous l'apprendre, et plus elle se com
promettra dans l'esprit des. hommes im
partiaux de tous les pays. On soupçonne
le ministère de vouloir clore toute cette
comédie par une ordonnance de non
lieu. On reculera devant le scandale,
et l'on aura raison: moins de retentisse
ment on donnera aux griefs nombreux
et légitimes qui ont provoqué les réu
nions secrètes et la démonstration po
pulaire qui s'y préparait, et plus le gou
vernement aura à s'en féliciter. Quant
à perdre dans l'opinion publique des
hommes tels, que Moustapha-Pacha,
Zia-Bey, Rémal-Bey, Aguiah - Effendi,
Véssàff-Bey, Séavi-Effendi, Aali-Pacha
et les Altesses qui le secondent y per
dront leur turc et leur arabe avec.
Les processions publiques de la Fêle-
Dieu ont circulé, celte année-ci, comme
les précédentes, avec une entière li
berté, dans les rues des faubourgs de
Constantinople et des villages voisins.
A Péra, au Saint-Esprit; à Cadi-Kieni,
à Buyuk-Déré, partout où il v a une
paroisse et' une église catholique , le
Saint-Sacrement, porté sous le dais,
était précédé de la musique et. escorté
oie soldats turcs , dont on a admiré, com
me toujours, le maintien grave et res-o
pectueux. Les rues et les places publi
ques retentissaient du chant du Lauda
Sion, du Te Deum et du Magnifient, et de
tout jeunes enfants, représentant des
anges, jetaient à profusion devant Jé
sus-Christ, présent dans la Sainte Hos
tie, des roses effeuillées qu'ils puisaient
dans des corbeilles suspendues à leur
cou. Les cloches sonnaient à toute vo
lée, et des reposoirs étaient élevé» sur
la voie publique. Grecs et Arméniens
prenaient part à la : fête, qu'a protégée
la présence des soldats et des policemm
turcs.
Que l'Europe se hâte donc de faire de
Constantinople • une seconde Moscou ,
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