Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-25
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 25 août 1866 25 août 1866
Description : 1866/08/25 (Numéro 237). 1866/08/25 (Numéro 237).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k674367n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
81e-ANNEE.—N* 257.
. ^rBDREAUX- A:PAMS. ;rae do ; Valois (Palais-Royal),çn. 10.
- n
B
SAMEDI 25 AOUT Ï86G»
wm.
ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS.
TROIS MOIS.rtv.ï* 16 F»;
SIX MOIS,.......i.,t. 32 ht.
UN AN » « « m * W FR.
pour ï-ES pats étrangers ,voir le tablean
publié les b et 20 de chaque mois: ■
Imp. L. B oniface , rue des Bons-Eufans,
La mode d'ABOiwçMEWT le plus simpleest renvoi d'un bon dé poste ou "d'un effet
- sur Paris, à l'ordre de i 'administrateur du journal, r. de Valois/n. tO.
-1 ' K .1 ■' 'm, L il' H j . V.,4.
i'
r
i
ABONNEMENS DE PARîêk
TROIS MOIS.rTîixi 43 ?&«, ■. i
six siois.; î t i , : i%, ! -,i« 28 ra .' j
■ UN AN. 52 FR.'
. i ....... - ' " UN.NUMÉRO â^ cisNTIllŒS.
JOURNAL POLITIQUE. LITTÉRAIRE, UNIYERSEL.
Les abonnemens datent de» 1" et l S
... . ■ ' ^ i ..... : ■ de chaque niois.
' , ' | , S'adresser pour les Annonces à MMi PaIjchby,. Laffitte» B dilier et C!®,'
, ; j ; place de la Bourse, 8, à M. Ddport , 7, rue .Coq-Héron,- et àu ; bureau du journal.
-nf-mn- I,-—w»-ja
Les lettres ou envois émargent ço*. affranchis iont rejustol
Les articles déposée ne soz$t pas rendus.
ni»«-w.-»iwi»w-.ir l .' , l >- : 'T /V»i3l9^Bi>Wri1i^ rr-,-g
PARIS, 24 AOUT.
La polémique • au sujet des annexions;
prussiennes défraie toujours 3a presse étran
gère. Plusieurs journaux continuent à don
ner des explications sur les procédés d'an--
nexion du cabinet de Berlin qui, sans'
consulter les populations, a annexé à la
' monarchie prussienne quatre Etats indé-
pendans. Les uns, voulant justifier la
Prusse, cherchent à démontrer.que cette
puissance n'a fait qu'user du droit de là
guerre incompatilîfc avec le droit moder-
ne qui défend de-disposer des peuples
sans leur consentement. D'autres organes de
. lji presse répondent à cela, d'abord que lç
droit de conquête, en aucun cas, ne saurait
s'appliquer, de la part d'un Etat allemand à
d'autres Etats allemands. De plus, s'il est
vrai, comme on leprétend à Berlin, que la
Prusse a fait la guerre àurlouverains et noii
pas à leurs sujets, c'était là une raiaon dé
plus de consulter les Yceùx do ces derniers;
enfin, si le but de la guerre a été, non pa$
de faire des âcquisitions-da territoire, maig
de fonder une Confédération du Nord, le
vainqueur pouvait imposer son alliance et
laisser subsister l'indépendance dp ces Etats,
De cette façon, le problème de l'application
simultanée du droit de la guerre et du droit
des populations aurait été résolu.
La Chambre des députés de Prusse a ter
miné dans une seule séance la discussion de
l'Adresse. ... ,
Le projet amendé do la commission a été
adopté à l'unanimité, moins25 voix, qui
appartiennent à quatre membres de la gau
che et aux Polonais.
Le débat n'offre de l'intérêt que par le
discours de M. Jacoby, de la gauche, et par
des explications échangées entre M. de Bis
mark et M. Lubienski, député polonais. ,
M. Jacoby, comme on sait, avant d'être
député, a joué un rôle considérable dans le
mouvement libéral antérieur à l'année 18.18.
C'est* lui qui, en 1840, à l'avènement du roi-
Frédéric-Guillaume IV a, le premier, demandé
l'exécution des engagement pris en 1815on-
vers le peuple prussien. Dans les derniers
temps, il n'a cessé de combattre la politique
de conquête. A la séance d'hier, il a déclaré-.
que la guerre d'Allemands contre Allemands
n'apportait ni honnour au-peuple prussien
ni gloire à la patrie allemande; que l'exclu-'
■ sjon de l'Autriche bien plus que l'ancienne
Confédération, éloignait l'Allemagne de son
. unité ; qu'au point de vue allemand, on ne
saurait applaudir à l'accroissement particu
lier de la dynastie prussienne^ enfin, que le
principe des nationalités'ne saurait se dé
fendre qu'au hom..dos idées libérales.
M. Lubienski est ensuite venu soutenir
l'amendement des Polonais, qui est ainsi
La Gazetle delà Croix ne se lasse pas de;
démontrer les dissemblances qui, suivant
' cette feuille, subsisteraient entre la politi—.
I-quo du Piémont do 1:848 et do la Prusse de
18G6. L'organe du parti féodal entreprend de
prouver que les annexions opérées -en Italie
constituent des actes révolutionnaires et que
les incorporations des Etats allemands Ma;
Prusse nes'écartenten rien des principes.dont
la Gazette de :la Cri,ix est l'organe. On trou
vera plus loin le. curieux article de la feuille
prussienne.
D'après la Nouvelle' Presse libre de Vien
ne, les plénipotentiaires prussiens et autri
chiens réunis à Prague, dans la conférence
I- dû 21, auraient délibéré particulièrement
sur la question de relever la Prusse des obli
gations qu'elle a contractées envers l'Italie.
Les résolutions prises à cét égard ont
été envoyées aux cabinets respectifs, et dès
que ceux-ci auront approuvé ces résolvions,
le traité de paix sera signé. On espè
re que cela aur^. lieu, au plus tard , dans
les premiers jours de la semaine prochaine,
Il.a été stipulé que les troupes prussi,epne$
évacueront le territoire autrichien dan» urç
délai de vingt jours à partir de là coaclusioQ
dé lapai*;'*""-- ...<**-«
, E douard S imon,
TÉLÉGRAPHIE PRIVES.
afllshcb havas-bdli.ier. ,
Liverpool, 24 août, midi.
Marché aux cotons.: Ventes, -12,000 bal les,.fer
me. Ventes delà somaine, OO/îilO balles; spécu
lation 1,840; exportation, 21,100 ; importation,
4S,K3'J ; stock, 803,032; Aliddling-Uplaiid 13 8/4;
Fair-Jigyptian, "il ; Dholleragli, 9 3/4.
Francfort, 24 août.
, Los communications télégraphiques directes
• sont rélablies entro Paris et Francfort.
Francfort, 24 août.
Lo Corps Législatif de Francfort a voté hior
un emprunt do 1,200,000 florins.
La Banquo do Francfort a réduit son escomp
te de H à 4 0/Q.
Mayonce, 24 aoûL
L'état do siégo est levé.depuis hior.
Los troupes prussiennes arriveront ici le 27
août. ,
Madrid, 23 août soir.
Un décret royal porto que la perception dos
droits d'exportation dans lés porls do l'île do
Cuba, est suspendue pendant six mois, sans dip
tinction do pavillons. . i 1 .
1 - Londres, 24 août.
Sucre, , demandé avec une hausse do 0 pence.
Café, ferme. Suifs, 48. Pétrolo, ferme, à-2 shil
lings. Huile do lin, 40 1/2. Fer, !>3 1/2. Etain
strails, 83 à 83. Change sur Paris, 23 33.
il a été déposé aujourd'hui à la Banquo d'An
gleterre 22,000 livres sterling, et il en a été re
tiré 73,000.
Liverpool, 24 août, 3 h. 30 soir.
.Marché aux .cotons.—Venlo ; 12,000 balles.
Importation 303.
Liverpool, 24 août,.
Cotons. — Vente : 2,000 balles. Importation i
503 balles. '
Trieste, 24 août.
La malle du Lovant apporto des nouvelles
d'Athènes du 18. On assurait que lo roi avait
déelaré aux ambassadeurs des puissances pro
tectrices qu'il no pouvait pas regarder d'une
:: manière indifférente la situation des populations
grecques do Candie ot qu'il lej.priait de faire
part île: cette déclaration a leurs gouvernomons.
Les Crétoi.s résidant on Grèce ayant forméi
! une société patriotique, l'ambassadeur- ottoman
a domandé dos explications. Dari^. l'Ëpire ot la
Thossalie, l'agitation va on croissant. Des nou
velles directes de. Candie constatent que l'agita-
tion qui règne dans cette île prend pou à peu la
formo" .d'un soulèvement général tendant! à
la réunion S la Grèce. Les Candiotes ont offort
au général Kalergis le commandement en chef,
mais lo roi n'a: pas autorisé ce général à accep
ter cette offre avant que le résultat, de ses démar
ches auprès dos puissances protectrices fût con
nu. Les autorités on) empêché à Patras des dé-
monstratidhî hostiles aux Turcs.
Marseille, 24 août.
La malle de l'Inde arrivée à midi a apporté
lés avis suivans : '
Calcutta, 22 juillet. — Les avis sur la récolto
des indigos sont favorables; rendement conve
nable; Ja récolte est évaluée à i 00,000 mounds.
ltiz ferme.
. l'ondichéry, 26 juillet.—Goton Cocanadah 173,
affaires Taros. On craint que la récolto des sesa-
nes. on septembre no soit réduito ; prix élevés.
Voici les. dépêches qu<ï nous recevons ce
«oir-: ■ .
7 - - a — • -
« L'œuvre, commencée par Sa Majesté d'u-
». ne organisation nouvelle de l'Allemagne
» sur des bases nationales et au moyen de
». laquelle Ia> Prusse entre dans sa sphère
» naturelle de puissance et d'action, aihsi-
» que ce fait que la Prusse elle-même,-re-
» connaissant comme légitimé le principe
» des nationalités, est appelée forcément
» tôt ou tard h donner une solution à la
» question polonaise, autorisent les sujets
» polonais de Sa Majesté à espérer la re-
» connaissance complète des droits inaliéna-
» bles garantis aux Polonais, »
L'orateur a rappelé, dans son disceurs, la
proclamation adressée par le commandant
en chef de l'armée prussienne aux, habitans
de nationalité slave en Moravie-, pour en dé
duire les conséquences au point de vue dçs
habitans polonais du grand-duché'de Posen.
M. de Bismark a répandu que la procla
mation d'un général ne saurait fournir l'ob
jet d'une discussion, e.t que 7 d'ailleurs, les .
soldats prussiens appartenan t h la nationa
lité polonaise, parleur conduite pendant la
guerre, avaiept prouvé qu'ils tenaient à faire
partie du peuple prussien.
L'amendement des Polonais a été rejeté
par une grande majorité; ■ - i
La ""Valette dc VXriémagrtc 'du Nord trouve
peu convenaule que lo souverain "dei'Itdlie, qui
est l'allié de la Prusse, soit attaqué comme il
l'est par \\ùazeite de la Croise. Tout le parti
conservateur aura à tonir compte, comme l'a
fait lo parti progressiste, de la force des faits
accomplis, et'ïl" obéit, ot il doit abandonner sçs
antipathies et sympathies antérieures. La Ga
zette de l'Altefnagrik du Nord rappelle que l'Ita
lie a été d'un pqi&sànt appui pour les succôs :
militaires et 1 diplomatiques do la Prus'so.
- Vienne, 24-août (authentiquo,) ;
: Le traité-do-paix entre l'Autriche.et la Prusse
a été' signé hier soir et va être envoyé à Vienne
pour être iratiûé. L'évacuation du torritoiro au-
< trichien par les troupes prussiennes commence
ra aussitôt; après l'échange dos ratifications. Un
délai de trois semaines a été fixé pour l'évacua
tion complète delà Bohême.
Vienne, 24 août.
< 11; se confirme que le traité de paix, entre l'Au
triche et la Prusse a été signé hier soir à Prague.
■ ., Vienne, 24-août.
La /'res.çe^croit,savoir que les chances qu'a
vait le» bartn do Hubner de devenir ministre
.des affairos étrangères ont diminué.
, La Nouvqlle\Presse dé r.ent le bruit d'une mis-
sionxonfiée çù,général de Cronno.ville, premier
aide-rdorcacap,de ^empereur d'Autriohe. Ce gé
néral doit'so rendre- pour trois semainos aux
eaux de Kissingen. La retraite du ministre de la
guen*o, général Frank, est probable ; .il serait
remplacé par le général John, ancion chef d'état-
major de ,f armée commandée par l'archiduc.
L'empereur a reçu hier, en audience particuliè
re. le baron Burger désigné pour remplir une
mission diplomatique spéciale.
„,. • Vionne, 24 août. ,
La Presse croit savoir que lo comte Belcredi,
président du conseil,, donnera sa démission.
Cette détermination serait vue avec satisfaction
par les Hongrois. ..
; " Londres, 24 août.
Le fromont anglais est en hausse. Il y a peu
d'affaires. . -
• Le fromont vieux et lo fromont étranger sont
dans les prix do lundi.
L'avoine a monté de 0 ponce, il en est arri
vé une grande quantité.. Il n'y a pas de change
ment pour les autres articles. j
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloturb . Ie28 le 24 Hausse. Baisse.
3 0/0 au compt
—Fin du mois.
4 1/2 au compt.
i3 05
69.10
99. »
69.25
69.25
99. »
20
15
»
» »
» s
D »
Le voyage do rimpératçico Charlotte a
réveillé quelques-unes des questions qui
se rattachent à l'expédition du Mexique et
notamment celle de la conversion en valeurs
françaises des titres des deux emprunts 1864
et 1865. Aussi avons-nous yu la plupart des
organes de la presse parisienne et départe
mentale, se préoccupant de la situation du
trésor mexicain et de. l'avenir de ceux
qui lui ont confié leurs épargnes,^ solliciter
en faveur de ces derniers l'intervention du
gouvernement français.
-. TeLeat le désir des,journaux, de ceux
ijui, comme le Pays, la Patrie et l'Étendard,
ont approuvé l'expédition, aussi bien que des
feuilles opposantes, l'Avenir national et k
Temps notamment. Citons-en quelques^ ex
traits afin de mettre sous les youx de nos
lecteurs les. éléinens d'une question qui. se .
débat actuellement avec unegrande vivacité, j
« Si le rappel de nos troupes avait'lieu:
avant les époques prévue»... il y aurait à se,
préoccuper aussi, des porteurs d'obligations
mexicaines qui,appartiennent presque tous
à ces classes où la perte des économie? , si
péniblement acquises, devient souvent un
malheur irréparable. Ce sont là.des. intérêts
respectables a tous égards ; il y a urgence de
les rassurer. »
Ainsi s'exprime le Temps du 18 août. L'A
venir A\il A est plus pressant encore : « C'est
pour le gouvernement, dit-il, un devoir d'au
tant plus impérieux d'assurer.par une combi
naison quelconque, aux créanciers au,moins
la conservation du capital déboursé que la
presque totalité des .emprunts mbxicains a
été versée au Trésor français, à valoir sur ses.
réclamations et sur ses dépenses, de telle;
sorte que les emprunts dits mexicains ont',
servi à- couvrir une partie des charges de
l'expédition. »
Deux journaux seulement, le Siècle et la
Liberté, seront prononcés pour, la thèse con
traire sans être toutefois d'accojd sur la so
lution qu'ils proposent^ # Il n'est pas dou
teux,dit le premier; dans son numéro du 18
août, que le gouvernement français, qjui a;.
moralement garanti les emprunts mexicains*
en donnant à" la souscription de ces em
prunts, mi.caractère quasi officiel, no doive!
sa sollicitude et sa protection aux prêteurs.
C'est au Mexique, cest-vis-à-vis du gouver
nement de Maximilien ou de quiconque lui
succédera, que cette sollicitude et cette pro-.
teçtion devront s'exercer. La seule formule
possible est celle-ci : « Le Mexique doit; ar
rangez-vous pour que le Mexique, paie. »
La Liberté (22 août) répond au Siècle t
« Nous admettons volontiers que si le gou-
l'emprunt
chets de ses receveurs ; nous regrettons
aussi qu'un grand établissement de crédit
ait çiis son nom dans une affaire qui doit
avoir de sinistres conséquences ; mais tout
cela ne regarde en, rien les contribuables, et
le Mexique leur aura coûté assez cher de
toutes façons pour qu'ils n'aient aucune rai
son de sè montrer généreux envers des spé
culateurs qui ne font que subir, après tout;
la loi des spéculations hasardeuses..
» Quand on poursuit un quine à la loter
rie, on sait bien qu'on risque sa mise; quand
on prenait unvbillet à. la loterie mexicaine,
on pouvait craindre de perdre son argent. »
Le Pays du 23 août répond au promier ar
ticle do la Liberté :
« Si le Mexique retombait demain on ré
publique, si Juarez y ressaisissait le pouvoir
dictatorial dont il a si mal usé, est-ce que
la Liberté ne ferait pas immédiatement en
faveur de ce pays et du nouveau gouver
nement une campagne vigoureuse, appe
lant sur eux les sympathies du public- franr
çais et cherchant à leur obtenir l'appui du-
cabinet de Paris, sous prétexte de servir l'in
térêt dos porteurs d'obligations mexicaines
D'où vient qu'elle agit tout différemment
parce que le gouvernement est un em pire au
-lieu d'être une république, parce que l'em-
peTeur Maximilien y règne au lieu.du prési-
"aeiit Juarez î . . -
» L'intérêt des porteurs d^blig'ations méxi-,
cainc$ chatige-t-il avec la forme du gouver
nement et le nom du chef de l'État? Non,
certes. »
Bornons là nos citations. Ne suffisent-elles
pas pour caractériser l'état, actuel d'une
question dont l'examen et la discussion ne.
sont pas terminés. Or, qu'âvons-nous vou--
lu? Poserles termes de cette question, comp
ter'les voix,'résumer succinctement les prin
cipales considérations présentées de part et
d'autre. Locis çuauveap. !
^ '-- t i ^ i ' j'
assurément, ne saurait dire qu'elles sont
sans fondement. On . sait que la Crète', en
1831, fut soumise à l'Egypte eti gouvernée
par un délégué 1 du vice-roi; sa situation se
vemement de Maximilien durait au Mexique,
la délégation des droits de douanes aurait;
une valeur réelle et qu'elle serait une garan
tie efficace. Mais avec quoi le gouvernement
de Maximilien fonctionnera-t-il quand on lui
aura pris les douanes 1 . . .<
»Le Siècle pense-t-il qu'un gouvernement
nouveau trouvera le secret de vivre sans re
venus et si, comme avant l'expédition,_ la
république ne paie pas la rente, le Siècle
proposera-t-il de faire une nouvelle expédi
tion du Mexique pour aller-#étacherlescou-
pôns?» . ' '
Nous ne reproduirons pas l'article de la
Liberté. Contentons-nous de dire qu'il re
pousse toute intervention financière de la
France dans le règlement de la dette mexi
caine et que son principal argument est. ce
lui-ci : « On parle d'une garantie morale^
Qu'est-ce qu'une garantie morale en matiè
re de finances? Rien. Il n'y a do garantie lé-;
gale que celle qui résulte d'une loi votée par
lo Corps Législatif, sur la présentation du
conseil d'Etat. » .
Ce même journal termine ainsi son article
du 24 août :
aSans doute, nous plaignons de tout notre
cœur les porteurs d'emprunts mexicains;
nous regrettons vivement que les éloges dé
cernés au Mexique par le Moniteur aient pu
faire naître de dangereuses illusions.; çous
■ regrettons que Mï le ministre des .finances ueuo supplique resta plusieurs mois sans
àiNRitdrisé le Cbmptoir d'esCbmpte à émet* "réponse ; .pekdant ce temps; le comité des
tre l'emprunt et qu'il lui ait prêté les gui- réprésentans nommés par l'assemblée refu-
rhflfc Ha CûC TÛPfltfûlIPff . «Aitn ^ ^ • 1 • - ^ "
•- - • ? r--. -■» ■ "t-
progrès rapides. De 69,127 fr. il a monté à
85,023, réalisant ainsi une avance kiloinétri-
?[ue de 23 0/0 : c'est de beaucoup la plus
orte. Sous ce dernier rapport, les grandes
retrouva la niême ou à peu près qu'avant la lignes peuvent être presque mises ex-œquo,
guerre de l'indépendance \ laquelle elle attendu que celles qui gagnent le moins sur
" leur ancien réseau comme le Midi, l'Est et
l'Ouest, sont aussi celles auxquelles le nou
veau réseau rapporte'lès bonis lès plus en
courageons. . :
louis chaeveau.
avait pris une part très active.
, En 1841» l'île de Crète fut rendue à l'ad
ministrat\pn de la Porte-Ottomane; la fisca
lité, l'arbitraire,continuèrent comme par le
passé. Cependant, de temps; à autre, elle
obtint de la Porte le redressement de quel
ques torts ; quelques concessions furent
faites ; on lui accorda des conseils provin
ciaux; la liberté de>s cultes fut garantie.
Mais ces concessions^ tel est du moins l'objet
des plaintes actuelles, n'existent que sur le
papier; les concessions accordées aux chré
tiens; sont toujours éludées, et les impôts
n'ont pas diminué.
La Crète conçut l'espérance d'un meilleur
sort quand, il y a cinq ou six ans, Ismaïk
Pacha; qui est d'origine, clirétienne et qui a
étudié la médQçine en Franeeet en Italie, lui
fut donné' pour gouverneur. Mais t il est, rare
qu'il suffise d'un homme pour changer un
système d'administration ; Jes plaintes des
populations chrétiennes recommencèrent et
aboutirent, comme nous l'avons dit, à l'as
semblée du mois de mai dernier et à la sup
plique qui fut adressée au sultan.
Cette supplique resta plusieurs^
* " Bips; le &
, —es par l'assem
sa de se dissoudre, Des arrestations furent
faites et les dispositions déjà surexcitées de
la population devinrent tout à fait hostiles.
Enfin le gouverneur publia dans toute l'île
une proclaipation menaçante. Le soulève
ment éclàta, et, suivant es dernières nouvell
es, les hostilités'sont, commencées.
Nous n'avons point à apprécier en ce, mo
ment les faits que nous venonsjde rappeler
dans leur ensemble. Les chrétiens de Crète
ont-ils des griefs récens à faire valoir con
tre le gouvernement ottoman ? Ou bien ce
gouvernement, sans torts nouveaux, n'admi-
.ipstre-t 7 il ni mieux ni (dus mal que précédem
ment? Nous n'en savons: rien ; mais ,voici
la situation : deux nationalités nécessaire
ment hostiles sont en présence, la popula
tion grecque qui a conservé sa langue, sa
N®WS3£XB2& SSÏi L'KX.'ïBBSSKaTIR.
ITALIE.
(Correspondancoparticuli.èroduCons/^M/îo»»!^.)
Florence, 22 août.^
La division do l'armée en corps d'observation
et.corps d'expédition disparaît d'elle-même par
la nomination du général CiaWîni aux fonctions
do chef do l'état-major général du roi. Cetto di
vision n'a plus aujourd'hui auciine raison d'ê
tre. Si par hasard les hostilités, devaient être re
prises, ce à quoi personne ne songe, il est cor-
tain quolo seul fait do l'unitëdu commandement
serait déjà uu bon élément du Succès, sans
compter la confiance qu'inspire à l'armée; lo
nom du général Cialdini.
L'armée italienne en Vénétie se compose; au
moment actuel, do huit corps d'armée dont on
peut évaluer l'effectif à 300;000 hommes. Lo
r»mîltA»rv»f\ /iA«nn : —'
On nous écrit t de Corfou :
Dans plusieurs provinces soumises au.
gouvernement turc, il. règne en ce ihoment
une certaine agitation. . ,
Mais c'est en Crète particulièrement que
la situation est assez grave. Voi«i en résurrçé
les faits qui s'y sontproduits jusqu'à ce jour:
. Dans le courant du mois de mai dernier, ^
il se fit, aux environs de là Canée, uii ras
semblement considéraole. De tous les points,
de l'île, la population chrétienne s'y rendit.
o,u y envoya des représontaps. L'assemblée
sb tint sous les yeux de, l'autorité turque,
qui paraît l'avoir autorisée ou tout au moins
tolérée. Les Grecs se réunirent sans armes,
délibérèrent avec calme, et il n'y eut aucun,
désordre à déplorer ni dans l'assemblés ni
pendant les jours qui suivirent. >
L'assemblée nomma un comité de vingt--
cinq membres, auquel vinrent s'adjoindre
plus tard des délégués nommés dans toutes
les parties de l'île ; une pétition ou suppli
que fut rédigée et adressée tout à la fois au
sultan à Constantinoplê et au gouverneur
actuel de la Crète, Ismaïl-Paclia. Dans cette
supplique, les Crétois demandent à êtro eio-
néres d'une partie des impôts et'se plai
gnent de la mauvaise administration qui les
régit. - ' --
A cet égard, leurs plaintes malheureuse
ment ne sont pas nouyellos, et personne,'
. i - i-- - *""0—J-"**
religion , ses mœurs , au milieu de toutes
les révolutions dont ello a été victime , et
la population musulmane qui gouverne par
ijfc droit de la conquête ; c'est en un mot le
vainqueur et le vaincu. 11 est regrettable de
voir la paix troublée de-ce côté et les maux
de la guerre tout près de s'abattre sur cette
population îsi.longtemps éprouvée et si intel
ligente de la Crète.
Pour exjrait : emIle ciiÊDiEU.
Nous trouvons dans ; ie Moniteur -d'hier . (23
aoûl), le tableau comparatif des recettes de
l'exploitation des chemins de. fer français
pendant le premier semestre, des annéeis
1&66 et 1865. Ce document nous fournit plu-
siourg renscigi^omens dignes d'Intérêt. Nous
voyons en pt^mière ligne que, depuis le 1 er
(juillet 1865 jusqu'au 30 juin. 1866, notre réj-
' seau de vo'iesi-ferrées s'est enrichi de 455 kil..
LeMidiestde toutes nos Compagnies colle qui
a le plus élargi son domaine, puisque sa part
est de 179 kil.\4ans cotte extension, c'est-à-
dire plus dus tiers de. l'accroissement total.
L'ensemble des tronçons livrés depuis unap
à la circùlàtfon,porte désormais à 13,662 ki^-
iqmètres ce vuban de fer qui aujourd'hui,
i. non-rseulem(snt réunit dans tous les sens los ,,
points extrêmesde notre territoire, mais se»|
ramifie, en.ri}ille capricieux replis pour aller
porter la féçQndité des débouchés et dos
j communications .dans les contrées autrefois
lès plus délaissées;
Dans ce total de 13,662 kilomètres l'an-
cièn réseau jtùjourd'hui presque complète
ment achevé (il n'a, gagn.e que 12 kilomètres;
' d0puis un an.: la.seclion de Lilleà, Tournai],
compte pour, 7^584 et le nouveau po.ur 6,078.
Celui-là a encore beaucoup d'avenir.
■ • Les recettes.du l cr . semestre 1866 sont su
périeures sUr toutes les lignes aux recettesdu
.semestre correspohdàiit ; nous parlons ici
dès recettes kilométriques aussi bien que
des,,recettes,bruteij.
Ainsi le total dès produits encaissés (dé
duction faite des détaxes e^ non compris'
l'impôt du: dixième) s'élevait l'an dernier
pour cette période à .258,848,356 fr.; il a at-
teintcotleânnée le chiffre de 284,399,282 fr;,
c'cst-à-dire qu'il dépasse . de 26,075,308"
en 1866 (janvier à-juillet) le résultat du pre
mier semestre 1865. La recette kilométrique
se trouverainsi exhaussée de 19,761 fr. à,
21.060, c'e§t ; à-dire qu'elle gagne 1,299. fr.
D'où il résulte que l'accroissement kilomé
trique moyen est de 6.57 0/0—.
Le chsmin de-Ceinturn «ist
■ Euitiômo corps d'armée: qui est le corps de ré
serve, sous le commandement du général Nun-
ziante. n'est pas encore complètement formé,
mais il aura occupé ses positions avant la fin du
mois courant.
II. paraît que les négociations pour la paix en
tre 1 Italie et l'Autriche auront lieu à Vienne. Le
général Menabrea. plénipotentiaire italien, a été
muni dos pouvoirs nécessaires, même en cequi
concerne lo choix de la ville où les conférences
doivent avoir lieu. .
Si rapidement que Ion puisse mener ces né
gociations, elles absorberont encore plusieurs
semainos pendant lesquelles l'Italie sera obligée
de jester sur le piod ao guerre. '
Les volontaires eux-mêmes seront conservés
pendant ce tomps, mais leur équipement subira
uno modification. Vous savez que jusqu'à pré
sent ils n'étaient vêtus que d'une cnemise rou
ge ot n'avaiont qu'une couverture de laine qui
servait à. la fois d'habillement et- de lit. Des
dispositions viennent d'être prises pour un
approvisionnement plus copiplet qui puisse
permettre à ce corps de braver les rigueurs do
là mauvaise saison. En attendant, on a nfis à
leur disposition de bons quartiersj à Brescia, et
dans los environs, pondant que les commandans
, dos corps ont été autorisés a délivrer des con- >
' gés tomporaires tant aux officiors qu'aui sol
dats.
Lo 17 courant, on a signé entre les deux; ar
mées uno convention supplémentaire destinée à
régler les routes et la délimitation exacte du
territoire réservé à chacun dès belligérans au
tour dos fortificationsextérieuresde Voniso. Une
convention analogue doit être-signée pour ce qui
Concerne los fortifications extérieures de Vé
rone.. •'
Une autre convention précédente autorisait
l'exécution dos actes de l'administration civilo
do M. Sella dans quelques communes do la pro- 1
vinco d'U.dine occupées encore militairement
par l'Autriche. .
Le -général de^Pottinbngo, avant de romettro à
son succosseur "le portofeuille do la guorro, a
soumis à la signature du prince lieutenant^ la
s nominationde cinq nouveau® généraux do divi
sion et de dix-neuf généraux do brigade. Ces
nominations ne sont pas des actes de puro fa
veur.; ollos étaient, roolamées par l'état des ca
dres; A l'heure qu'iliest:.il.y a encore cinq divi
sions actives do l'armée, cojaJîéos au comman
dement de cinq majors généraux, et douzo briga
des commandé?s;par des.colonels.
■ On prépare dans les bureaux du ministère de
■l'intérieur los tableaux do la: circonscription
électorale de la Vénétio. amato.
do
AUTRICHE.
On. lit dans la Nouvtlk Presse libre
Vienne :, . .
« Les deux grands mouvomons do l'arméo im
périale du sud. au nord: et du nord au sud fon t l'ob
jet des considérations suivantes do la part du Ca
marade •. * Il est possiblo que le profane, qui
ne juge les choses que 'SuperGciellemont, con
sidère comme tout, i fait luxueux cotto mar
che do l'armée du sud, vers le nord, qui fut sui
vie, non pas. d'une action, mais de l'armistice,
luis, ensuite cette marche du nord vers le sud
«
lieuilletoa du Constitutionnel, 25 août
UH DRAME INTIME
. 'XXII. '
(suite.)
La saison devenait mauvaise, froide etplu-
vieuse : la campagne horriblement triste. Sa
phir partit pour Paris.
La baronne, do son vivant, occupait, rue
Cassette, un vaste apppartement, un peu-
austère peut-être, commets plupart de
ceux que l'on rencontre dans le faubourg
Saint-Germain, î$s convenable d'ailleurs, et
ne manquant point d'un aspect grandiose,,
qui rappelait à la jeune Vénitienne le bel
aspect et la vaste ordonnance des palais de
sa patrie.
Elle le garda. . r - .
Elle conserva aussi tous les anciens do
mestiques de Mme de Là Roche - Landry
qu'elle attacha à son trop facile service.
Cependant une pensée qui la remuait
traversait parfois son esprit. Elle se disait
qu'elle était à Paris, dans la même ville que
Natalis.'.. elle savait son adresse... si elle
voulait... si elle osait vouloir... en moins
d'une heure il serait près d'elle... maïs elle
sentait bien que c'était là une chose impos
sible, qu'elle la. blâmerait sévèrement dans
une autre, et qu'elle devait'.ainsi la condam
ner chez elle.... Que de fois pourtant;—mal
gré tout ce que sa raison pouvait lui dire,— '
elle éprouva unô' folle envie d'aller s'em
busquer devant sa. porte, et de se donner
l'âpre joie de le voir passer près .d'elle!
Elle résista courageusement'à toutes ces
tentations folles, à toutes ces inspirations
mauvaises, vraiment indignes d'elle.
Parfois, elle se demandait si elle ne ferait
point miouxijde,retourner.à. Venise, renon
çant tout d f un coup à des espérances si chi
mériques qu'elle ne pouvait point les voir
se réaliser jamais, et qui n'avaient d'autre
résultat que, d'aviver en elle la source d'une
mortelle douleur?
— Mais, se disait-elle ensuite, qu'irai-je
faire à Venise? Tout n'est-il point fini pour
moi là comme ailleurs? Ma famille est étein
te, mes amis dispersés, et, peut-être, je no
me sentirai nulle part plus étrangère que
dans ma patrie.
Elle ne quitta donc point Paris. ...
Quelques semaines ge passèrent ainsi dans
une sorte d'attente -cruelle et d'incertitude
pleine d'angoisse, ne sachant que résoudre,
ni même que désirer, incapable do prendre
un parti parce> qu'aucun parti raisonnable no
se présentait à son esprit.
Novembre arriva, avec son cortège .de bru
mes, sa pluie de feuilles jaunies et sa lugu
bre fête des Morts. -
Saphir, âme pieuse, pleine do reconnais
sante tendresse, alla prier à Saint-Sulpico—
ce matin-là où tout ce qui a un coeur pleu
re et prie —r Elle alla prier pour celle
qui ne vivait plus maintenant que dans son
souvenir. La prière; apaise. Ayec elle il des
cend dans les âmes je ne pais quelle sérénité
profonde' et douea qui charme la douleur
même et lui enlève son amertume... Cachée
à tous les yeux , dans une chapelle âes,bas-
côtés, Sa pJiir.se laissait bercer par la mélo
pée doucement plaintive des. hymnes reli
gieuses, et grâce à ce noble accompagnement
de sa douleur, ses larmes, en coulant, la sou-;
lagèrént. Elle re$la, long-temps après îa foui;
.le, perdue dans le recueillement, silencieux; '
de sa prière et de sa pensée. v »
Ce fut seulement vers midi qu'elle sortit
do l'église. Un soleil tiède remplissait de|;
rayons-la vaste place;-le cj.el d'un bleu pâle;
çà et là parseme de petits nuages d'un gris
argenté, était d'une clémence engageante.
Saphir, fatiguée d'une réclusion ae quel-:
ques jours, dépassa, sans peut-êtrey prendre
garde, le seuil de sa maison, et s'en alla du
côté du Luxembourg. , .
Avec la supovhe -ordonnance de ses jar
dins, et les nobles proportions de son archi
tecture, le Luxembourg est eprtes une des
merveilles de Paris, et, nulle promenade no
saurait convenir davantage au quartier aris
tocratique dqnt il fait l'ornement. Les agita
tions, qui bouleversent du soir au m^tin le
reste de la ville, expirent mollement à son
seuil.. Aussi peut-on dire que les proinoneurs
qui fréquentent ses nobles ombrages ne res
semblent point aux hôtes habituels de nos
jardins publics. On y vient surtout, comme
le faisait Saphir en ce moment, chercher le
calme et le repos.
Depuis quelques iastans, Mlle Dorianti
suivait l'allée, presque toujours solitaire, qui
longe la grille de l'est. Elle s'en allait lente
ment; faisant craquer sous ses pieds les
feuilles sèches tombées du matin, la tête un
peu inclinée sur sa poitrine, indifférence à
tout ce qui passait autour d'elle, insouciante
de tout ce qui n'était pas sa pensée.
Une fois pourtant, elle releva les yeux, et
regarda droit devant ellè. Aussitôt, on la vif
s'arrêter, comme si âes pieds' eussent' été ( ri-
vés au sol, et si elle ! n'eût point rencontré à
poçlée de sa main, lé dossier d'un banc, il
esf probable qu'elle serait tombée.
Il est -vrai qu'un homme qui s'était trouvé
tout-à-coup devant elle au détour d'une al
lée, s'était élancé à sa rencontre; prêt à la
soutenir. Cet homme, avons-nous besoin d»
lq nommer, c'était Natalis. >
Le vicomte n'était pas allé, lui, prier pour
ses morts qu pleurer pour eux à Saint-Sul-
pice. Depuis longtemps, Jiélas! ses lèvres
n'avaient plus de prières; depuis longtemps
ses j'eux n'avaient • plus de larmes. Sa vie
étçit livrée tout entière aux âpres distrac
tions du travail et aux cuisans soucis do
l'ambition. Il était allé travailler à la biblio
thèque d.u Luxembourg, et, enfermé depuis
le matin dans la poussière des livres, il était
sorti pour prendre l'air un moment,
M. de Savenay, en apercevant Saphir,
avait, on le conçoit, éprouvé uue émotion
vivo; mais, par suite- de. la différence des
deux natures, cette émotion ne s'était pas tra
duite de la même façon chez l'homme et la,
femme; instinctivement la femme avait fait-
deux pas en arrière; instinctivement aussi,
l'homme en avait fait quatre en avant; ni
l'un ni l'autre n'avaiont encore prononcé une
parole. Saphir trembl dt comme les feuilles
que le vent secouait sur sa tête au bout des
branches. Natalis ne pouvait détacher ses-
yeux de ce beau visage amaigri et pâli; il
reconnaissait la trace des larmes- dans ses
yeux et sur.ses joues, et il s'apercevait avec
effroi des ravages que le mal avait-causés en
si peu de temps. • .
—» Vous 1 dit-il enfin, yous ici.;, et je ne '
lè savais pas ! -
^- I|on :Diéu { pourquoi vous l'aurai-jo
I dit? répondit Saphir. .. ' . ,i
'' Maisi'accent dont elle prononça "ces - mots
et le regard dont elle les accompagna corri-:
gèrent singulièrement ce qu'ils pouvaient
av,oir d'un peu dur.,Natalis comprit à la fois
et la justesse du reproche et la tendresse de
l'âme qui essayaiVde l'adoucit. Mads il-com-
prit en même temps qu'il n'y avait point de
pùssibilité pour lui de faire une réponse di
recte'. ■ •
—-Glièro Saphir, dit il en prenant sa main,-
qu'il garda,«je-vous en supplie» ne me parlez
pas ainsi. - -
— Esti-ce ma faute, si je lo .dois?
y -i. -Non, non 1 toutes les fautes sont •mien-'
nés. Mais vous savez- que je n'ajoute pas à:
mes torts celui d'être injuste.: Je , n'invoque :
même pas- pour me défendre, ces fatalités
de la yie'sur lesquelles peut-être d'autres à
ma place essayeraient de rejeter leurs torls;
mais s'il vous était donné de liie jusqu'au:
foud de-mon âme, peut-être en voyant com
bien je ressens les miens, vous seriez tentée'
do me les pardonner.
— Je vous ai :■ pardonné d epuis longtemps r
reprit Saphir avec sa voix d'ange.
Doucement, il l'avait con tram te à s'asseoir-
sur le banc près duqffûl ils se trouvaient.
Un rayon de soleil qui pàssait à , travers ; les
branches- éclaircies tombait sur; son visa
ge, comme.pour en illum iner l'idéale pâleur,
qui avait en ce moment l'éclat du plus beau
marbre; .
Le vicomte la regardait, en- proie à cette
sorte de fascination» que. produit toujours la
beauté sut-une organisation vraiment faite
pour la sentifvill lui semblait, tant son-émo-
... uviu rvio iu suu
igalement suivie de la suspension d'armes. Mais
celui qui envisage exactement i la situation au
nord et au sud jugo -autrement les choses
il reconnaît l'importance morale qu'a eue lo mou
vement précis et rapide de j'armeo vers le nord,
puis: ensuite,vers.lo sud, lorsqùo le but, c'est-
à-dire la: fin ,do la : guerre,.avait été atteint au
nord. Aucun. des deux adversaires no s'était
attondu à. ce que l'Aulriclie pût,, avec uno aussi
grande .rapidité.et en aussi peu do temps, por
ter toute une armée du sud au nord , puis du
nord au sud. Ces mouvomens firent naître l'hé
sitation dans les camps ennemis et ils abouti
rent à la conclusion d'un armistice favorable
avec la Prusse ot l'Italie, p
•— On mande de Trieste lo 19 août au Frem-
denblalt :
o II y a huit jours .environ =, une députation
tion était grande, que Celle qui était là devant
lui était une autre femme, qu'il avait pu la
soupçonner, mais pas la connaître : tout ce
qu'il y avait de.bonté, de délicatesse et d'élé-
vation dans cotte adorabl&créature, il le com
prenait maintenant mieux qu'il ne l'avait ja
mais fait.. .11 comprenait aussi tout le mal dont
il était cause» et il en était navré: Il eût voulu -
le lui dire, et solliciter son pardon en bai-
-sant sos pieds et ses mains. Mais l'allée d'un
jardin public, où l'on est à. chaque instant
exposé aux regards de la malveillance.ou de
1-indiscrétion, n'était guère faite pour la ma
nifestation de tels sentimens, et ce n'était
vraiment pas le lieu qu'il fallait choisir
pour ces confidences intimes et doulou
reuses. :>
- Natalis le comprit.
D'ailleurs; s'il faut tout dire, il n'était,
en ce moment, préoccupé que d'une cho
se : trouver le moyen d'être admis dans
la maison de, Mlle Dorianti. Aller chez
«lie;- n'était-ce point renouer leurs anciennes.
relations? Aller chez ello: n'élait-co point
recommencer «celte vie à doux, toute pleine
d'orages, mais qui. n'en avait pas moins été
lo tomps ie plus heureux de sa vie, et celui
qu'il regreltait-davantago? Mais il ne se dis
simulait point à. lui-même que c'était-là-une
ehose difficile à oblenir. Son départ de Saint-
Sauveur, bien qu'exigé par Mme de La Ro-
che-Lanaiy, n'en-avait pas moins lecaractè-
re d'une fuite et d'une, rupture... et cette
fuite,, et celle rupture, et la solitude de cœur
qui s'en était suivie pour Saphir, avaient
sans doute, en ouvrant ses yeux,, fait péné
trer dans son âme, des - idées trop défavora
bles à l'auteur do tant de chagrins pour
qu'elle ne fût point singulièrement armée
. ^rBDREAUX- A:PAMS. ;rae do ; Valois (Palais-Royal),çn. 10.
- n
B
SAMEDI 25 AOUT Ï86G»
wm.
ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS.
TROIS MOIS.rtv.ï* 16 F»;
SIX MOIS,.......i.,t. 32 ht.
UN AN » « « m * W FR.
pour ï-ES pats étrangers ,voir le tablean
publié les b et 20 de chaque mois: ■
Imp. L. B oniface , rue des Bons-Eufans,
La mode d'ABOiwçMEWT le plus simpleest renvoi d'un bon dé poste ou "d'un effet
- sur Paris, à l'ordre de i 'administrateur du journal, r. de Valois/n. tO.
-1 ' K .1 ■' 'm, L il' H j . V.,4.
i'
r
i
ABONNEMENS DE PARîêk
TROIS MOIS.rTîixi 43 ?&«, ■. i
six siois.; î t i , : i%, ! -,i« 28 ra .' j
■ UN AN. 52 FR.'
. i ....... - ' " UN.NUMÉRO â^ cisNTIllŒS.
JOURNAL POLITIQUE. LITTÉRAIRE, UNIYERSEL.
Les abonnemens datent de» 1" et l S
... . ■ ' ^ i ..... : ■ de chaque niois.
' , ' | , S'adresser pour les Annonces à MMi PaIjchby,. Laffitte» B dilier et C!®,'
, ; j ; place de la Bourse, 8, à M. Ddport , 7, rue .Coq-Héron,- et àu ; bureau du journal.
-nf-mn- I,-—w»-ja
Les lettres ou envois émargent ço*. affranchis iont rejustol
Les articles déposée ne soz$t pas rendus.
ni»«-w.-»iwi»w-.ir l .' , l >- : 'T /V»i3l9^Bi>Wri1i^ rr-,-g
PARIS, 24 AOUT.
La polémique • au sujet des annexions;
prussiennes défraie toujours 3a presse étran
gère. Plusieurs journaux continuent à don
ner des explications sur les procédés d'an--
nexion du cabinet de Berlin qui, sans'
consulter les populations, a annexé à la
' monarchie prussienne quatre Etats indé-
pendans. Les uns, voulant justifier la
Prusse, cherchent à démontrer.que cette
puissance n'a fait qu'user du droit de là
guerre incompatilîfc avec le droit moder-
ne qui défend de-disposer des peuples
sans leur consentement. D'autres organes de
. lji presse répondent à cela, d'abord que lç
droit de conquête, en aucun cas, ne saurait
s'appliquer, de la part d'un Etat allemand à
d'autres Etats allemands. De plus, s'il est
vrai, comme on leprétend à Berlin, que la
Prusse a fait la guerre àurlouverains et noii
pas à leurs sujets, c'était là une raiaon dé
plus de consulter les Yceùx do ces derniers;
enfin, si le but de la guerre a été, non pa$
de faire des âcquisitions-da territoire, maig
de fonder une Confédération du Nord, le
vainqueur pouvait imposer son alliance et
laisser subsister l'indépendance dp ces Etats,
De cette façon, le problème de l'application
simultanée du droit de la guerre et du droit
des populations aurait été résolu.
La Chambre des députés de Prusse a ter
miné dans une seule séance la discussion de
l'Adresse. ... ,
Le projet amendé do la commission a été
adopté à l'unanimité, moins25 voix, qui
appartiennent à quatre membres de la gau
che et aux Polonais.
Le débat n'offre de l'intérêt que par le
discours de M. Jacoby, de la gauche, et par
des explications échangées entre M. de Bis
mark et M. Lubienski, député polonais. ,
M. Jacoby, comme on sait, avant d'être
député, a joué un rôle considérable dans le
mouvement libéral antérieur à l'année 18.18.
C'est* lui qui, en 1840, à l'avènement du roi-
Frédéric-Guillaume IV a, le premier, demandé
l'exécution des engagement pris en 1815on-
vers le peuple prussien. Dans les derniers
temps, il n'a cessé de combattre la politique
de conquête. A la séance d'hier, il a déclaré-.
que la guerre d'Allemands contre Allemands
n'apportait ni honnour au-peuple prussien
ni gloire à la patrie allemande; que l'exclu-'
■ sjon de l'Autriche bien plus que l'ancienne
Confédération, éloignait l'Allemagne de son
. unité ; qu'au point de vue allemand, on ne
saurait applaudir à l'accroissement particu
lier de la dynastie prussienne^ enfin, que le
principe des nationalités'ne saurait se dé
fendre qu'au hom..dos idées libérales.
M. Lubienski est ensuite venu soutenir
l'amendement des Polonais, qui est ainsi
La Gazetle delà Croix ne se lasse pas de;
démontrer les dissemblances qui, suivant
' cette feuille, subsisteraient entre la politi—.
I-quo du Piémont do 1:848 et do la Prusse de
18G6. L'organe du parti féodal entreprend de
prouver que les annexions opérées -en Italie
constituent des actes révolutionnaires et que
les incorporations des Etats allemands Ma;
Prusse nes'écartenten rien des principes.dont
la Gazette de :la Cri,ix est l'organe. On trou
vera plus loin le. curieux article de la feuille
prussienne.
D'après la Nouvelle' Presse libre de Vien
ne, les plénipotentiaires prussiens et autri
chiens réunis à Prague, dans la conférence
I- dû 21, auraient délibéré particulièrement
sur la question de relever la Prusse des obli
gations qu'elle a contractées envers l'Italie.
Les résolutions prises à cét égard ont
été envoyées aux cabinets respectifs, et dès
que ceux-ci auront approuvé ces résolvions,
le traité de paix sera signé. On espè
re que cela aur^. lieu, au plus tard , dans
les premiers jours de la semaine prochaine,
Il.a été stipulé que les troupes prussi,epne$
évacueront le territoire autrichien dan» urç
délai de vingt jours à partir de là coaclusioQ
dé lapai*;'*""-- ...<**-«
, E douard S imon,
TÉLÉGRAPHIE PRIVES.
afllshcb havas-bdli.ier. ,
Liverpool, 24 août, midi.
Marché aux cotons.: Ventes, -12,000 bal les,.fer
me. Ventes delà somaine, OO/îilO balles; spécu
lation 1,840; exportation, 21,100 ; importation,
4S,K3'J ; stock, 803,032; Aliddling-Uplaiid 13 8/4;
Fair-Jigyptian, "il ; Dholleragli, 9 3/4.
Francfort, 24 août.
, Los communications télégraphiques directes
• sont rélablies entro Paris et Francfort.
Francfort, 24 août.
Lo Corps Législatif de Francfort a voté hior
un emprunt do 1,200,000 florins.
La Banquo do Francfort a réduit son escomp
te de H à 4 0/Q.
Mayonce, 24 aoûL
L'état do siégo est levé.depuis hior.
Los troupes prussiennes arriveront ici le 27
août. ,
Madrid, 23 août soir.
Un décret royal porto que la perception dos
droits d'exportation dans lés porls do l'île do
Cuba, est suspendue pendant six mois, sans dip
tinction do pavillons. . i 1 .
1 - Londres, 24 août.
Sucre, , demandé avec une hausse do 0 pence.
Café, ferme. Suifs, 48. Pétrolo, ferme, à-2 shil
lings. Huile do lin, 40 1/2. Fer, !>3 1/2. Etain
strails, 83 à 83. Change sur Paris, 23 33.
il a été déposé aujourd'hui à la Banquo d'An
gleterre 22,000 livres sterling, et il en a été re
tiré 73,000.
Liverpool, 24 août, 3 h. 30 soir.
.Marché aux .cotons.—Venlo ; 12,000 balles.
Importation 303.
Liverpool, 24 août,.
Cotons. — Vente : 2,000 balles. Importation i
503 balles. '
Trieste, 24 août.
La malle du Lovant apporto des nouvelles
d'Athènes du 18. On assurait que lo roi avait
déelaré aux ambassadeurs des puissances pro
tectrices qu'il no pouvait pas regarder d'une
:: manière indifférente la situation des populations
grecques do Candie ot qu'il lej.priait de faire
part île: cette déclaration a leurs gouvernomons.
Les Crétoi.s résidant on Grèce ayant forméi
! une société patriotique, l'ambassadeur- ottoman
a domandé dos explications. Dari^. l'Ëpire ot la
Thossalie, l'agitation va on croissant. Des nou
velles directes de. Candie constatent que l'agita-
tion qui règne dans cette île prend pou à peu la
formo" .d'un soulèvement général tendant! à
la réunion S la Grèce. Les Candiotes ont offort
au général Kalergis le commandement en chef,
mais lo roi n'a: pas autorisé ce général à accep
ter cette offre avant que le résultat, de ses démar
ches auprès dos puissances protectrices fût con
nu. Les autorités on) empêché à Patras des dé-
monstratidhî hostiles aux Turcs.
Marseille, 24 août.
La malle de l'Inde arrivée à midi a apporté
lés avis suivans : '
Calcutta, 22 juillet. — Les avis sur la récolto
des indigos sont favorables; rendement conve
nable; Ja récolte est évaluée à i 00,000 mounds.
ltiz ferme.
. l'ondichéry, 26 juillet.—Goton Cocanadah 173,
affaires Taros. On craint que la récolto des sesa-
nes. on septembre no soit réduito ; prix élevés.
Voici les. dépêches qu<ï nous recevons ce
«oir-: ■ .
7 - - a — • -
« L'œuvre, commencée par Sa Majesté d'u-
». ne organisation nouvelle de l'Allemagne
» sur des bases nationales et au moyen de
». laquelle Ia> Prusse entre dans sa sphère
» naturelle de puissance et d'action, aihsi-
» que ce fait que la Prusse elle-même,-re-
» connaissant comme légitimé le principe
» des nationalités, est appelée forcément
» tôt ou tard h donner une solution à la
» question polonaise, autorisent les sujets
» polonais de Sa Majesté à espérer la re-
» connaissance complète des droits inaliéna-
» bles garantis aux Polonais, »
L'orateur a rappelé, dans son disceurs, la
proclamation adressée par le commandant
en chef de l'armée prussienne aux, habitans
de nationalité slave en Moravie-, pour en dé
duire les conséquences au point de vue dçs
habitans polonais du grand-duché'de Posen.
M. de Bismark a répandu que la procla
mation d'un général ne saurait fournir l'ob
jet d'une discussion, e.t que 7 d'ailleurs, les .
soldats prussiens appartenan t h la nationa
lité polonaise, parleur conduite pendant la
guerre, avaiept prouvé qu'ils tenaient à faire
partie du peuple prussien.
L'amendement des Polonais a été rejeté
par une grande majorité; ■ - i
La ""Valette dc VXriémagrtc 'du Nord trouve
peu convenaule que lo souverain "dei'Itdlie, qui
est l'allié de la Prusse, soit attaqué comme il
l'est par \\ùazeite de la Croise. Tout le parti
conservateur aura à tonir compte, comme l'a
fait lo parti progressiste, de la force des faits
accomplis, et'ïl" obéit, ot il doit abandonner sçs
antipathies et sympathies antérieures. La Ga
zette de l'Altefnagrik du Nord rappelle que l'Ita
lie a été d'un pqi&sànt appui pour les succôs :
militaires et 1 diplomatiques do la Prus'so.
- Vienne, 24-août (authentiquo,) ;
: Le traité-do-paix entre l'Autriche.et la Prusse
a été' signé hier soir et va être envoyé à Vienne
pour être iratiûé. L'évacuation du torritoiro au-
< trichien par les troupes prussiennes commence
ra aussitôt; après l'échange dos ratifications. Un
délai de trois semaines a été fixé pour l'évacua
tion complète delà Bohême.
Vienne, 24 août.
< 11; se confirme que le traité de paix, entre l'Au
triche et la Prusse a été signé hier soir à Prague.
■ ., Vienne, 24-août.
La /'res.çe^croit,savoir que les chances qu'a
vait le» bartn do Hubner de devenir ministre
.des affairos étrangères ont diminué.
, La Nouvqlle\Presse dé r.ent le bruit d'une mis-
sionxonfiée çù,général de Cronno.ville, premier
aide-rdorcacap,de ^empereur d'Autriohe. Ce gé
néral doit'so rendre- pour trois semainos aux
eaux de Kissingen. La retraite du ministre de la
guen*o, général Frank, est probable ; .il serait
remplacé par le général John, ancion chef d'état-
major de ,f armée commandée par l'archiduc.
L'empereur a reçu hier, en audience particuliè
re. le baron Burger désigné pour remplir une
mission diplomatique spéciale.
„,. • Vionne, 24 août. ,
La Presse croit savoir que lo comte Belcredi,
président du conseil,, donnera sa démission.
Cette détermination serait vue avec satisfaction
par les Hongrois. ..
; " Londres, 24 août.
Le fromont anglais est en hausse. Il y a peu
d'affaires. . -
• Le fromont vieux et lo fromont étranger sont
dans les prix do lundi.
L'avoine a monté de 0 ponce, il en est arri
vé une grande quantité.. Il n'y a pas de change
ment pour les autres articles. j
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloturb . Ie28 le 24 Hausse. Baisse.
3 0/0 au compt
—Fin du mois.
4 1/2 au compt.
i3 05
69.10
99. »
69.25
69.25
99. »
20
15
»
» »
» s
D »
Le voyage do rimpératçico Charlotte a
réveillé quelques-unes des questions qui
se rattachent à l'expédition du Mexique et
notamment celle de la conversion en valeurs
françaises des titres des deux emprunts 1864
et 1865. Aussi avons-nous yu la plupart des
organes de la presse parisienne et départe
mentale, se préoccupant de la situation du
trésor mexicain et de. l'avenir de ceux
qui lui ont confié leurs épargnes,^ solliciter
en faveur de ces derniers l'intervention du
gouvernement français.
-. TeLeat le désir des,journaux, de ceux
ijui, comme le Pays, la Patrie et l'Étendard,
ont approuvé l'expédition, aussi bien que des
feuilles opposantes, l'Avenir national et k
Temps notamment. Citons-en quelques^ ex
traits afin de mettre sous les youx de nos
lecteurs les. éléinens d'une question qui. se .
débat actuellement avec unegrande vivacité, j
« Si le rappel de nos troupes avait'lieu:
avant les époques prévue»... il y aurait à se,
préoccuper aussi, des porteurs d'obligations
mexicaines qui,appartiennent presque tous
à ces classes où la perte des économie? , si
péniblement acquises, devient souvent un
malheur irréparable. Ce sont là.des. intérêts
respectables a tous égards ; il y a urgence de
les rassurer. »
Ainsi s'exprime le Temps du 18 août. L'A
venir A\il A est plus pressant encore : « C'est
pour le gouvernement, dit-il, un devoir d'au
tant plus impérieux d'assurer.par une combi
naison quelconque, aux créanciers au,moins
la conservation du capital déboursé que la
presque totalité des .emprunts mbxicains a
été versée au Trésor français, à valoir sur ses.
réclamations et sur ses dépenses, de telle;
sorte que les emprunts dits mexicains ont',
servi à- couvrir une partie des charges de
l'expédition. »
Deux journaux seulement, le Siècle et la
Liberté, seront prononcés pour, la thèse con
traire sans être toutefois d'accojd sur la so
lution qu'ils proposent^ # Il n'est pas dou
teux,dit le premier; dans son numéro du 18
août, que le gouvernement français, qjui a;.
moralement garanti les emprunts mexicains*
en donnant à" la souscription de ces em
prunts, mi.caractère quasi officiel, no doive!
sa sollicitude et sa protection aux prêteurs.
C'est au Mexique, cest-vis-à-vis du gouver
nement de Maximilien ou de quiconque lui
succédera, que cette sollicitude et cette pro-.
teçtion devront s'exercer. La seule formule
possible est celle-ci : « Le Mexique doit; ar
rangez-vous pour que le Mexique, paie. »
La Liberté (22 août) répond au Siècle t
« Nous admettons volontiers que si le gou-
l'emprunt
chets de ses receveurs ; nous regrettons
aussi qu'un grand établissement de crédit
ait çiis son nom dans une affaire qui doit
avoir de sinistres conséquences ; mais tout
cela ne regarde en, rien les contribuables, et
le Mexique leur aura coûté assez cher de
toutes façons pour qu'ils n'aient aucune rai
son de sè montrer généreux envers des spé
culateurs qui ne font que subir, après tout;
la loi des spéculations hasardeuses..
» Quand on poursuit un quine à la loter
rie, on sait bien qu'on risque sa mise; quand
on prenait unvbillet à. la loterie mexicaine,
on pouvait craindre de perdre son argent. »
Le Pays du 23 août répond au promier ar
ticle do la Liberté :
« Si le Mexique retombait demain on ré
publique, si Juarez y ressaisissait le pouvoir
dictatorial dont il a si mal usé, est-ce que
la Liberté ne ferait pas immédiatement en
faveur de ce pays et du nouveau gouver
nement une campagne vigoureuse, appe
lant sur eux les sympathies du public- franr
çais et cherchant à leur obtenir l'appui du-
cabinet de Paris, sous prétexte de servir l'in
térêt dos porteurs d'obligations mexicaines
D'où vient qu'elle agit tout différemment
parce que le gouvernement est un em pire au
-lieu d'être une république, parce que l'em-
peTeur Maximilien y règne au lieu.du prési-
"aeiit Juarez î . . -
» L'intérêt des porteurs d^blig'ations méxi-,
cainc$ chatige-t-il avec la forme du gouver
nement et le nom du chef de l'État? Non,
certes. »
Bornons là nos citations. Ne suffisent-elles
pas pour caractériser l'état, actuel d'une
question dont l'examen et la discussion ne.
sont pas terminés. Or, qu'âvons-nous vou--
lu? Poserles termes de cette question, comp
ter'les voix,'résumer succinctement les prin
cipales considérations présentées de part et
d'autre. Locis çuauveap. !
^ '-- t i ^ i ' j'
assurément, ne saurait dire qu'elles sont
sans fondement. On . sait que la Crète', en
1831, fut soumise à l'Egypte eti gouvernée
par un délégué 1 du vice-roi; sa situation se
vemement de Maximilien durait au Mexique,
la délégation des droits de douanes aurait;
une valeur réelle et qu'elle serait une garan
tie efficace. Mais avec quoi le gouvernement
de Maximilien fonctionnera-t-il quand on lui
aura pris les douanes 1 . . .<
»Le Siècle pense-t-il qu'un gouvernement
nouveau trouvera le secret de vivre sans re
venus et si, comme avant l'expédition,_ la
république ne paie pas la rente, le Siècle
proposera-t-il de faire une nouvelle expédi
tion du Mexique pour aller-#étacherlescou-
pôns?» . ' '
Nous ne reproduirons pas l'article de la
Liberté. Contentons-nous de dire qu'il re
pousse toute intervention financière de la
France dans le règlement de la dette mexi
caine et que son principal argument est. ce
lui-ci : « On parle d'une garantie morale^
Qu'est-ce qu'une garantie morale en matiè
re de finances? Rien. Il n'y a do garantie lé-;
gale que celle qui résulte d'une loi votée par
lo Corps Législatif, sur la présentation du
conseil d'Etat. » .
Ce même journal termine ainsi son article
du 24 août :
aSans doute, nous plaignons de tout notre
cœur les porteurs d'emprunts mexicains;
nous regrettons vivement que les éloges dé
cernés au Mexique par le Moniteur aient pu
faire naître de dangereuses illusions.; çous
■ regrettons que Mï le ministre des .finances ueuo supplique resta plusieurs mois sans
àiNRitdrisé le Cbmptoir d'esCbmpte à émet* "réponse ; .pekdant ce temps; le comité des
tre l'emprunt et qu'il lui ait prêté les gui- réprésentans nommés par l'assemblée refu-
rhflfc Ha CûC TÛPfltfûlIPff . «Aitn ^ ^ • 1 • - ^ "
•- - • ? r--. -■» ■ "t-
progrès rapides. De 69,127 fr. il a monté à
85,023, réalisant ainsi une avance kiloinétri-
?[ue de 23 0/0 : c'est de beaucoup la plus
orte. Sous ce dernier rapport, les grandes
retrouva la niême ou à peu près qu'avant la lignes peuvent être presque mises ex-œquo,
guerre de l'indépendance \ laquelle elle attendu que celles qui gagnent le moins sur
" leur ancien réseau comme le Midi, l'Est et
l'Ouest, sont aussi celles auxquelles le nou
veau réseau rapporte'lès bonis lès plus en
courageons. . :
louis chaeveau.
avait pris une part très active.
, En 1841» l'île de Crète fut rendue à l'ad
ministrat\pn de la Porte-Ottomane; la fisca
lité, l'arbitraire,continuèrent comme par le
passé. Cependant, de temps; à autre, elle
obtint de la Porte le redressement de quel
ques torts ; quelques concessions furent
faites ; on lui accorda des conseils provin
ciaux; la liberté de>s cultes fut garantie.
Mais ces concessions^ tel est du moins l'objet
des plaintes actuelles, n'existent que sur le
papier; les concessions accordées aux chré
tiens; sont toujours éludées, et les impôts
n'ont pas diminué.
La Crète conçut l'espérance d'un meilleur
sort quand, il y a cinq ou six ans, Ismaïk
Pacha; qui est d'origine, clirétienne et qui a
étudié la médQçine en Franeeet en Italie, lui
fut donné' pour gouverneur. Mais t il est, rare
qu'il suffise d'un homme pour changer un
système d'administration ; Jes plaintes des
populations chrétiennes recommencèrent et
aboutirent, comme nous l'avons dit, à l'as
semblée du mois de mai dernier et à la sup
plique qui fut adressée au sultan.
Cette supplique resta plusieurs^
* " Bips; le &
, —es par l'assem
sa de se dissoudre, Des arrestations furent
faites et les dispositions déjà surexcitées de
la population devinrent tout à fait hostiles.
Enfin le gouverneur publia dans toute l'île
une proclaipation menaçante. Le soulève
ment éclàta, et, suivant es dernières nouvell
es, les hostilités'sont, commencées.
Nous n'avons point à apprécier en ce, mo
ment les faits que nous venonsjde rappeler
dans leur ensemble. Les chrétiens de Crète
ont-ils des griefs récens à faire valoir con
tre le gouvernement ottoman ? Ou bien ce
gouvernement, sans torts nouveaux, n'admi-
.ipstre-t 7 il ni mieux ni (dus mal que précédem
ment? Nous n'en savons: rien ; mais ,voici
la situation : deux nationalités nécessaire
ment hostiles sont en présence, la popula
tion grecque qui a conservé sa langue, sa
N®WS3£XB2& SSÏi L'KX.'ïBBSSKaTIR.
ITALIE.
(Correspondancoparticuli.èroduCons/^M/îo»»!^.)
Florence, 22 août.^
La division do l'armée en corps d'observation
et.corps d'expédition disparaît d'elle-même par
la nomination du général CiaWîni aux fonctions
do chef do l'état-major général du roi. Cetto di
vision n'a plus aujourd'hui auciine raison d'ê
tre. Si par hasard les hostilités, devaient être re
prises, ce à quoi personne ne songe, il est cor-
tain quolo seul fait do l'unitëdu commandement
serait déjà uu bon élément du Succès, sans
compter la confiance qu'inspire à l'armée; lo
nom du général Cialdini.
L'armée italienne en Vénétie se compose; au
moment actuel, do huit corps d'armée dont on
peut évaluer l'effectif à 300;000 hommes. Lo
r»mîltA»rv»f\ /iA«nn : —'
On nous écrit t de Corfou :
Dans plusieurs provinces soumises au.
gouvernement turc, il. règne en ce ihoment
une certaine agitation. . ,
Mais c'est en Crète particulièrement que
la situation est assez grave. Voi«i en résurrçé
les faits qui s'y sontproduits jusqu'à ce jour:
. Dans le courant du mois de mai dernier, ^
il se fit, aux environs de là Canée, uii ras
semblement considéraole. De tous les points,
de l'île, la population chrétienne s'y rendit.
o,u y envoya des représontaps. L'assemblée
sb tint sous les yeux de, l'autorité turque,
qui paraît l'avoir autorisée ou tout au moins
tolérée. Les Grecs se réunirent sans armes,
délibérèrent avec calme, et il n'y eut aucun,
désordre à déplorer ni dans l'assemblés ni
pendant les jours qui suivirent. >
L'assemblée nomma un comité de vingt--
cinq membres, auquel vinrent s'adjoindre
plus tard des délégués nommés dans toutes
les parties de l'île ; une pétition ou suppli
que fut rédigée et adressée tout à la fois au
sultan à Constantinoplê et au gouverneur
actuel de la Crète, Ismaïl-Paclia. Dans cette
supplique, les Crétois demandent à êtro eio-
néres d'une partie des impôts et'se plai
gnent de la mauvaise administration qui les
régit. - ' --
A cet égard, leurs plaintes malheureuse
ment ne sont pas nouyellos, et personne,'
. i - i-- - *""0—J-"**
religion , ses mœurs , au milieu de toutes
les révolutions dont ello a été victime , et
la population musulmane qui gouverne par
ijfc droit de la conquête ; c'est en un mot le
vainqueur et le vaincu. 11 est regrettable de
voir la paix troublée de-ce côté et les maux
de la guerre tout près de s'abattre sur cette
population îsi.longtemps éprouvée et si intel
ligente de la Crète.
Pour exjrait : emIle ciiÊDiEU.
Nous trouvons dans ; ie Moniteur -d'hier . (23
aoûl), le tableau comparatif des recettes de
l'exploitation des chemins de. fer français
pendant le premier semestre, des annéeis
1&66 et 1865. Ce document nous fournit plu-
siourg renscigi^omens dignes d'Intérêt. Nous
voyons en pt^mière ligne que, depuis le 1 er
(juillet 1865 jusqu'au 30 juin. 1866, notre réj-
' seau de vo'iesi-ferrées s'est enrichi de 455 kil..
LeMidiestde toutes nos Compagnies colle qui
a le plus élargi son domaine, puisque sa part
est de 179 kil.\4ans cotte extension, c'est-à-
dire plus dus tiers de. l'accroissement total.
L'ensemble des tronçons livrés depuis unap
à la circùlàtfon,porte désormais à 13,662 ki^-
iqmètres ce vuban de fer qui aujourd'hui,
i. non-rseulem(snt réunit dans tous les sens los ,,
points extrêmesde notre territoire, mais se»|
ramifie, en.ri}ille capricieux replis pour aller
porter la féçQndité des débouchés et dos
j communications .dans les contrées autrefois
lès plus délaissées;
Dans ce total de 13,662 kilomètres l'an-
cièn réseau jtùjourd'hui presque complète
ment achevé (il n'a, gagn.e que 12 kilomètres;
' d0puis un an.: la.seclion de Lilleà, Tournai],
compte pour, 7^584 et le nouveau po.ur 6,078.
Celui-là a encore beaucoup d'avenir.
■ • Les recettes.du l cr . semestre 1866 sont su
périeures sUr toutes les lignes aux recettesdu
.semestre correspohdàiit ; nous parlons ici
dès recettes kilométriques aussi bien que
des,,recettes,bruteij.
Ainsi le total dès produits encaissés (dé
duction faite des détaxes e^ non compris'
l'impôt du: dixième) s'élevait l'an dernier
pour cette période à .258,848,356 fr.; il a at-
teintcotleânnée le chiffre de 284,399,282 fr;,
c'cst-à-dire qu'il dépasse . de 26,075,308"
en 1866 (janvier à-juillet) le résultat du pre
mier semestre 1865. La recette kilométrique
se trouverainsi exhaussée de 19,761 fr. à,
21.060, c'e§t ; à-dire qu'elle gagne 1,299. fr.
D'où il résulte que l'accroissement kilomé
trique moyen est de 6.57 0/0—.
Le chsmin de-Ceinturn «ist
■ Euitiômo corps d'armée: qui est le corps de ré
serve, sous le commandement du général Nun-
ziante. n'est pas encore complètement formé,
mais il aura occupé ses positions avant la fin du
mois courant.
II. paraît que les négociations pour la paix en
tre 1 Italie et l'Autriche auront lieu à Vienne. Le
général Menabrea. plénipotentiaire italien, a été
muni dos pouvoirs nécessaires, même en cequi
concerne lo choix de la ville où les conférences
doivent avoir lieu. .
Si rapidement que Ion puisse mener ces né
gociations, elles absorberont encore plusieurs
semainos pendant lesquelles l'Italie sera obligée
de jester sur le piod ao guerre. '
Les volontaires eux-mêmes seront conservés
pendant ce tomps, mais leur équipement subira
uno modification. Vous savez que jusqu'à pré
sent ils n'étaient vêtus que d'une cnemise rou
ge ot n'avaiont qu'une couverture de laine qui
servait à. la fois d'habillement et- de lit. Des
dispositions viennent d'être prises pour un
approvisionnement plus copiplet qui puisse
permettre à ce corps de braver les rigueurs do
là mauvaise saison. En attendant, on a nfis à
leur disposition de bons quartiersj à Brescia, et
dans los environs, pondant que les commandans
, dos corps ont été autorisés a délivrer des con- >
' gés tomporaires tant aux officiors qu'aui sol
dats.
Lo 17 courant, on a signé entre les deux; ar
mées uno convention supplémentaire destinée à
régler les routes et la délimitation exacte du
territoire réservé à chacun dès belligérans au
tour dos fortificationsextérieuresde Voniso. Une
convention analogue doit être-signée pour ce qui
Concerne los fortifications extérieures de Vé
rone.. •'
Une autre convention précédente autorisait
l'exécution dos actes de l'administration civilo
do M. Sella dans quelques communes do la pro- 1
vinco d'U.dine occupées encore militairement
par l'Autriche. .
Le -général de^Pottinbngo, avant de romettro à
son succosseur "le portofeuille do la guorro, a
soumis à la signature du prince lieutenant^ la
s nominationde cinq nouveau® généraux do divi
sion et de dix-neuf généraux do brigade. Ces
nominations ne sont pas des actes de puro fa
veur.; ollos étaient, roolamées par l'état des ca
dres; A l'heure qu'iliest:.il.y a encore cinq divi
sions actives do l'armée, cojaJîéos au comman
dement de cinq majors généraux, et douzo briga
des commandé?s;par des.colonels.
■ On prépare dans les bureaux du ministère de
■l'intérieur los tableaux do la: circonscription
électorale de la Vénétio. amato.
do
AUTRICHE.
On. lit dans la Nouvtlk Presse libre
Vienne :, . .
« Les deux grands mouvomons do l'arméo im
périale du sud. au nord: et du nord au sud fon t l'ob
jet des considérations suivantes do la part du Ca
marade •. * Il est possiblo que le profane, qui
ne juge les choses que 'SuperGciellemont, con
sidère comme tout, i fait luxueux cotto mar
che do l'armée du sud, vers le nord, qui fut sui
vie, non pas. d'une action, mais de l'armistice,
luis, ensuite cette marche du nord vers le sud
«
lieuilletoa du Constitutionnel, 25 août
UH DRAME INTIME
. 'XXII. '
(suite.)
La saison devenait mauvaise, froide etplu-
vieuse : la campagne horriblement triste. Sa
phir partit pour Paris.
La baronne, do son vivant, occupait, rue
Cassette, un vaste apppartement, un peu-
austère peut-être, commets plupart de
ceux que l'on rencontre dans le faubourg
Saint-Germain, î$s convenable d'ailleurs, et
ne manquant point d'un aspect grandiose,,
qui rappelait à la jeune Vénitienne le bel
aspect et la vaste ordonnance des palais de
sa patrie.
Elle le garda. . r - .
Elle conserva aussi tous les anciens do
mestiques de Mme de Là Roche - Landry
qu'elle attacha à son trop facile service.
Cependant une pensée qui la remuait
traversait parfois son esprit. Elle se disait
qu'elle était à Paris, dans la même ville que
Natalis.'.. elle savait son adresse... si elle
voulait... si elle osait vouloir... en moins
d'une heure il serait près d'elle... maïs elle
sentait bien que c'était là une chose impos
sible, qu'elle la. blâmerait sévèrement dans
une autre, et qu'elle devait'.ainsi la condam
ner chez elle.... Que de fois pourtant;—mal
gré tout ce que sa raison pouvait lui dire,— '
elle éprouva unô' folle envie d'aller s'em
busquer devant sa. porte, et de se donner
l'âpre joie de le voir passer près .d'elle!
Elle résista courageusement'à toutes ces
tentations folles, à toutes ces inspirations
mauvaises, vraiment indignes d'elle.
Parfois, elle se demandait si elle ne ferait
point miouxijde,retourner.à. Venise, renon
çant tout d f un coup à des espérances si chi
mériques qu'elle ne pouvait point les voir
se réaliser jamais, et qui n'avaient d'autre
résultat que, d'aviver en elle la source d'une
mortelle douleur?
— Mais, se disait-elle ensuite, qu'irai-je
faire à Venise? Tout n'est-il point fini pour
moi là comme ailleurs? Ma famille est étein
te, mes amis dispersés, et, peut-être, je no
me sentirai nulle part plus étrangère que
dans ma patrie.
Elle ne quitta donc point Paris. ...
Quelques semaines ge passèrent ainsi dans
une sorte d'attente -cruelle et d'incertitude
pleine d'angoisse, ne sachant que résoudre,
ni même que désirer, incapable do prendre
un parti parce> qu'aucun parti raisonnable no
se présentait à son esprit.
Novembre arriva, avec son cortège .de bru
mes, sa pluie de feuilles jaunies et sa lugu
bre fête des Morts. -
Saphir, âme pieuse, pleine do reconnais
sante tendresse, alla prier à Saint-Sulpico—
ce matin-là où tout ce qui a un coeur pleu
re et prie —r Elle alla prier pour celle
qui ne vivait plus maintenant que dans son
souvenir. La prière; apaise. Ayec elle il des
cend dans les âmes je ne pais quelle sérénité
profonde' et douea qui charme la douleur
même et lui enlève son amertume... Cachée
à tous les yeux , dans une chapelle âes,bas-
côtés, Sa pJiir.se laissait bercer par la mélo
pée doucement plaintive des. hymnes reli
gieuses, et grâce à ce noble accompagnement
de sa douleur, ses larmes, en coulant, la sou-;
lagèrént. Elle re$la, long-temps après îa foui;
.le, perdue dans le recueillement, silencieux; '
de sa prière et de sa pensée. v »
Ce fut seulement vers midi qu'elle sortit
do l'église. Un soleil tiède remplissait de|;
rayons-la vaste place;-le cj.el d'un bleu pâle;
çà et là parseme de petits nuages d'un gris
argenté, était d'une clémence engageante.
Saphir, fatiguée d'une réclusion ae quel-:
ques jours, dépassa, sans peut-êtrey prendre
garde, le seuil de sa maison, et s'en alla du
côté du Luxembourg. , .
Avec la supovhe -ordonnance de ses jar
dins, et les nobles proportions de son archi
tecture, le Luxembourg est eprtes une des
merveilles de Paris, et, nulle promenade no
saurait convenir davantage au quartier aris
tocratique dqnt il fait l'ornement. Les agita
tions, qui bouleversent du soir au m^tin le
reste de la ville, expirent mollement à son
seuil.. Aussi peut-on dire que les proinoneurs
qui fréquentent ses nobles ombrages ne res
semblent point aux hôtes habituels de nos
jardins publics. On y vient surtout, comme
le faisait Saphir en ce moment, chercher le
calme et le repos.
Depuis quelques iastans, Mlle Dorianti
suivait l'allée, presque toujours solitaire, qui
longe la grille de l'est. Elle s'en allait lente
ment; faisant craquer sous ses pieds les
feuilles sèches tombées du matin, la tête un
peu inclinée sur sa poitrine, indifférence à
tout ce qui passait autour d'elle, insouciante
de tout ce qui n'était pas sa pensée.
Une fois pourtant, elle releva les yeux, et
regarda droit devant ellè. Aussitôt, on la vif
s'arrêter, comme si âes pieds' eussent' été ( ri-
vés au sol, et si elle ! n'eût point rencontré à
poçlée de sa main, lé dossier d'un banc, il
esf probable qu'elle serait tombée.
Il est -vrai qu'un homme qui s'était trouvé
tout-à-coup devant elle au détour d'une al
lée, s'était élancé à sa rencontre; prêt à la
soutenir. Cet homme, avons-nous besoin d»
lq nommer, c'était Natalis. >
Le vicomte n'était pas allé, lui, prier pour
ses morts qu pleurer pour eux à Saint-Sul-
pice. Depuis longtemps, Jiélas! ses lèvres
n'avaient plus de prières; depuis longtemps
ses j'eux n'avaient • plus de larmes. Sa vie
étçit livrée tout entière aux âpres distrac
tions du travail et aux cuisans soucis do
l'ambition. Il était allé travailler à la biblio
thèque d.u Luxembourg, et, enfermé depuis
le matin dans la poussière des livres, il était
sorti pour prendre l'air un moment,
M. de Savenay, en apercevant Saphir,
avait, on le conçoit, éprouvé uue émotion
vivo; mais, par suite- de. la différence des
deux natures, cette émotion ne s'était pas tra
duite de la même façon chez l'homme et la,
femme; instinctivement la femme avait fait-
deux pas en arrière; instinctivement aussi,
l'homme en avait fait quatre en avant; ni
l'un ni l'autre n'avaiont encore prononcé une
parole. Saphir trembl dt comme les feuilles
que le vent secouait sur sa tête au bout des
branches. Natalis ne pouvait détacher ses-
yeux de ce beau visage amaigri et pâli; il
reconnaissait la trace des larmes- dans ses
yeux et sur.ses joues, et il s'apercevait avec
effroi des ravages que le mal avait-causés en
si peu de temps. • .
—» Vous 1 dit-il enfin, yous ici.;, et je ne '
lè savais pas ! -
^- I|on :Diéu { pourquoi vous l'aurai-jo
I dit? répondit Saphir. .. ' . ,i
'' Maisi'accent dont elle prononça "ces - mots
et le regard dont elle les accompagna corri-:
gèrent singulièrement ce qu'ils pouvaient
av,oir d'un peu dur.,Natalis comprit à la fois
et la justesse du reproche et la tendresse de
l'âme qui essayaiVde l'adoucit. Mads il-com-
prit en même temps qu'il n'y avait point de
pùssibilité pour lui de faire une réponse di
recte'. ■ •
—-Glièro Saphir, dit il en prenant sa main,-
qu'il garda,«je-vous en supplie» ne me parlez
pas ainsi. - -
— Esti-ce ma faute, si je lo .dois?
y -i. -Non, non 1 toutes les fautes sont •mien-'
nés. Mais vous savez- que je n'ajoute pas à:
mes torts celui d'être injuste.: Je , n'invoque :
même pas- pour me défendre, ces fatalités
de la yie'sur lesquelles peut-être d'autres à
ma place essayeraient de rejeter leurs torls;
mais s'il vous était donné de liie jusqu'au:
foud de-mon âme, peut-être en voyant com
bien je ressens les miens, vous seriez tentée'
do me les pardonner.
— Je vous ai :■ pardonné d epuis longtemps r
reprit Saphir avec sa voix d'ange.
Doucement, il l'avait con tram te à s'asseoir-
sur le banc près duqffûl ils se trouvaient.
Un rayon de soleil qui pàssait à , travers ; les
branches- éclaircies tombait sur; son visa
ge, comme.pour en illum iner l'idéale pâleur,
qui avait en ce moment l'éclat du plus beau
marbre; .
Le vicomte la regardait, en- proie à cette
sorte de fascination» que. produit toujours la
beauté sut-une organisation vraiment faite
pour la sentifvill lui semblait, tant son-émo-
... uviu rvio iu suu
igalement suivie de la suspension d'armes. Mais
celui qui envisage exactement i la situation au
nord et au sud jugo -autrement les choses
il reconnaît l'importance morale qu'a eue lo mou
vement précis et rapide de j'armeo vers le nord,
puis: ensuite,vers.lo sud, lorsqùo le but, c'est-
à-dire la: fin ,do la : guerre,.avait été atteint au
nord. Aucun. des deux adversaires no s'était
attondu à. ce que l'Aulriclie pût,, avec uno aussi
grande .rapidité.et en aussi peu do temps, por
ter toute une armée du sud au nord , puis du
nord au sud. Ces mouvomens firent naître l'hé
sitation dans les camps ennemis et ils abouti
rent à la conclusion d'un armistice favorable
avec la Prusse ot l'Italie, p
•— On mande de Trieste lo 19 août au Frem-
denblalt :
o II y a huit jours .environ =, une députation
tion était grande, que Celle qui était là devant
lui était une autre femme, qu'il avait pu la
soupçonner, mais pas la connaître : tout ce
qu'il y avait de.bonté, de délicatesse et d'élé-
vation dans cotte adorabl&créature, il le com
prenait maintenant mieux qu'il ne l'avait ja
mais fait.. .11 comprenait aussi tout le mal dont
il était cause» et il en était navré: Il eût voulu -
le lui dire, et solliciter son pardon en bai-
-sant sos pieds et ses mains. Mais l'allée d'un
jardin public, où l'on est à. chaque instant
exposé aux regards de la malveillance.ou de
1-indiscrétion, n'était guère faite pour la ma
nifestation de tels sentimens, et ce n'était
vraiment pas le lieu qu'il fallait choisir
pour ces confidences intimes et doulou
reuses. :>
- Natalis le comprit.
D'ailleurs; s'il faut tout dire, il n'était,
en ce moment, préoccupé que d'une cho
se : trouver le moyen d'être admis dans
la maison de, Mlle Dorianti. Aller chez
«lie;- n'était-ce point renouer leurs anciennes.
relations? Aller chez ello: n'élait-co point
recommencer «celte vie à doux, toute pleine
d'orages, mais qui. n'en avait pas moins été
lo tomps ie plus heureux de sa vie, et celui
qu'il regreltait-davantago? Mais il ne se dis
simulait point à. lui-même que c'était-là-une
ehose difficile à oblenir. Son départ de Saint-
Sauveur, bien qu'exigé par Mme de La Ro-
che-Lanaiy, n'en-avait pas moins lecaractè-
re d'une fuite et d'une, rupture... et cette
fuite,, et celle rupture, et la solitude de cœur
qui s'en était suivie pour Saphir, avaient
sans doute, en ouvrant ses yeux,, fait péné
trer dans son âme, des - idées trop défavora
bles à l'auteur do tant de chagrins pour
qu'elle ne fût point singulièrement armée
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.6%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.6%.
- Collections numériques similaires Boileau Charles Boileau Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Boileau Charles" or dc.contributor adj "Boileau Charles")
- Auteurs similaires Boileau Charles Boileau Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Boileau Charles" or dc.contributor adj "Boileau Charles")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k674367n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k674367n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k674367n/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k674367n/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k674367n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k674367n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k674367n/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest