Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-08-01
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Description : 01 août 1866 01 août 1866
Description : 1866/08/01 (Numéro 213). 1866/08/01 (Numéro 213).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Si» ÀMHEE.—M* 215.
BUREAUX k PARISf ml M Valois (Pala!«;RoyaI), n' 10.
B
MERCREDI 1" AOUT 1860.
AB QNNKMENS DES DÉPARTEMENS
TROIS MOIS.•.« 16 ra.
SIX MOIS.... 32 FE. ...
UN 64 EH»
pour les pats étrangers, voir le tableau
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Imp. L. Boniface , rue des Bons-Enfans, 19.
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• : *■ .. 4 Ç ... .• >._•• - -
TROIS MOIS. rt-13
SIX MOIS:; ^ FR3
UN AN....... 52 FR.1
UN NUMÉRO 20 CENTipS,w,
d'un eSet
i, n. 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL. ! •
. ... .. i. , 1 . < ; .de chaque mois, •.
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n.tyF r-.} 1 ;'\x- ' • i\f . '."jV ' v.U
PARIS, M JUILLET.
■■ ■■ _ ........... ■-.»WK#*«r'-.«W*!i" ■'..*< ••• ■ 1 »■
Un télégramme deBerlin rectifie lés nou
velles d'hier relativement à l'armistice conclu
avec les Etats secondaires de l'Allemagne.
L'armistice n'a été signé qu'avec la Bavièro
seule, et les autres Etats du Sud devront né
gocier séparément avec général Manteuf-
fel: Les'négociations pour la paix définitive
entre la Prusse et les Etats du Sud auront
lieu à-Berlin.
Les Bavarois se plaignent qu'en dépit de
la suspecsioii, d'armes, les troupes prussien
nes n'aient cessé leur marche en avant sur
le territoire bavarois. Cette effusion inutile
de sang" s'explique d'aiitant .plus difficile
ment que le commandant des Prussiens a
dû être informé de la conclusion de la
trèvè. j ' ' . ' ■ ...
. A Berlin, la polémique entre les journaux
ministériels et progressistes au sujet des ar-
ràtigemens diplomaliques continué toujours.
_, La Gazelle de l'Allemagne du JSovd affir
me, à ce propos, deux faits très importans :
d'abord, ' que les 'populations des Etats du
Sud* 1 sont, positivement' Uo.st.iles à une fédé
ration avec la Pousse ensuite, que le Hano
vre, la Hesse : Electorale et Nassau, Etats que
la Prusse, compte pourtant englober, sont
imbus de sentimehs pàrticulq,risles.
Au reste, l'opposition des progressistes
prussiens né paraît "guère, effrayer M- de
Bismark; elle lui rend plut^tservice en don
nant à sa politique une certaine apparence
de modération./ ,
- On dit'■ toujours le 'roi de Saxe très peu
disposé à subir les conditions de l'alliance
fédérative avec la Prusse. .
_ En quittant son pays, le roi Jean avait
nommé une commission chargée do sauve
garder ses droits pendant son absence. Le
commissaire civil prussien avait respecté
cette commission, qui cependant s'oppose
aujourd'hui très énergiquement aux prépa
ratifs à faire pour les élections au Parle
ment. Mais il a été notifié à la commission
que, si cette oppo-ition continue, le gouver
nement prussien passera outro.
s La Gazette, autrichienne, dans son premier-
Vienne; 's'attache à démontrer que la posi
tion de l'Aûlri'che n'àura point à s.oufTrir du
nouvel ordre de choses éiabli en Allemagne.
« Les liens, dit la feuille ministérielle,
» qui rattachaient l'Autriche à la Confédé-
» ration;germanique imposaient à l'empiro
» dçs devoirs nombreux ot difficiles, et lui
» donnaient en échange bien peu de droits
» d'une valeur réelle. L'histoire de cette
» union, qui date de plus-d'un demi^siècle,
» n'offro aucun exemple d'un avantago es-
» sentiel que l'Autriche en ait retiré. Durant
» celte période, l'Autriche a toujours dû
» s'appuyer sur ses propres forces et soule-
» nir ses guerres avec ses propres moyens.
» Les rapports- qui, pendant tant de siè—
» cles, ont uni l'Allemagne et l'Autriche ne
» cesseront pas d'exister, en tant qu'ils re-
» posent sur des intérêts réels. D'anciens
«droits peuvent, tomber en désuétude et
» cesser d'exister. Si la liàison entre l'Alle-
»- magne et l'Autriche n'était fondée que sur
» de vieux "parchemins, on pourrait la dé-
Bi.chirer, Mais si elle est une nécessité, si
» l'Allemagne sent qu'elle a besoin de l'Au-
»' -triche, cette liaison se rétablira forcé-
». ment. Chaque peuple . arrive bien plus
jo tôt à reconnaître les conditions de son
»existencfr'si on éyite'de les lui imposer.,
»..Si donc, dans un temps plus ou moins *
» rapproché, l'Allemagne .recherchait une
iT union avec l'Autriche; on ne pourrait con-
v » clure qù'un arrangement qui accorderait
» les-mêmes avantages aux deux parties et
» qui nesérâîent pas'en contradiction' avec
» l'organisation politique intérieure del'Au-
» .triche. »
On n'apprend toujours rien de positif sur
l'affaire de Francfort., D'après un bruit qui
a couru à* Vienne, le roi de Prusse consenti
rait à réduire de moitié là contribution à
payer par l'ancienne, capitalo fédérale
au lieu de 31 millions de florins, il rie
serait versé que 15 millions, sur lesquels il
serait encore à déduire les 6 millions déjà
/payés, de manière que la ville n'aurait plus
à payer que 9 millions. (19 millions de fr.j
A en croire une correspondancë de Lon
dres, adressée à l'agence Ilavas, la Russie
serait intervenue dans les négociations di-
: plomatiques, pour plaider la cause du Dane
mark. Le cabinet de Saint-Pétersbourg de
manderait, avec : la rétrocession du Sleswig-
septenlrional au Danemark ~ l'abandon de
l'île d'Alsen où les Prussiens élèvent, à
grands frais, dés ouvrages considérables, s
11 n'y a pas eu hier de nouveaux troubles
à Londres; le gouvernement avait cepen
dant pris de grandes mesures de précautions.
' Un meeting, qui s'est tenu en lieu çlos, a
adopté une sérié de résolutions tendant sur
tout à provoquer un© enquête sur la légalité
delà conduite de la police.< ■ . ■
D'après une lettre de Londres, publiée par
l'agence Ilavas, la majorité des membres du
parti libéral scrajbnt indignés de la conduite
des radicaux et soutiendraient le gouverne-'
ment. Or. dit que plusieurs des libéraux les
plus éminens ont formellement demandé à
lbrd Russelle.tà M. Gladstone.de déclarer dans
le Parlement qu'ils désapprouvent ces émou-
tes ; cependant, le comte Russell et M. Glas-
tone se sont renfermés dans un silence qui
â été remarqué. \ E douard S imon.
TÉLÉGRAPHIÉ PRIVEE.
ASENCB HAVA3 -SCLLIER.
. ^ - Londres, 31 juillet.
Un meeting populaire on faveur do la réforme
électorale) a été tenu, hier soir/ à Agricultural-
hall-ïslirigton. De nombreuses députations, ve
nant tontes do Londres,-y assistaient. Le .mee
ting était présidé par M. Bealos. M. Mill, mem
bres du Parlement, se trouvait parmi les assis
tons. Diverses résolutions ont été adopîéos.
L'uno d'elles censure la- conduite du gouverne
ment pour, avoir empêché la réunion du meeting
h Uydn-PaTk. Une autre demande qu'uno péti
tion'soit îprés-ntéo au Parlement pour qu'uno
enquête Jsoit fnito sur la conduite do sir Richard
Mayno et sur la police qui se trouvait à lly.de-
Park. Plusieurs discours ont été prononcés;
tous protostent et nient que le peuplo soit indif
férent à la-.réformo électorale, et insistent pour
■qu'une enquête soit fâito sur la conduite des
ngens de la polico.' L'ordre n'a pas été un ins
tant troublé. >
Londres, BO juillet, soir.
Chambre des communes. — Lord Naas, répon
dant à. M. Maguire, ait qu'il a l'intention de de
mander domain soir, à la Chambre, l'autorisa
tion de présenter un projet renouvelant la sus-
ponsion do l'habcas corpus en Irlando.
Lord Stanley, répondant à M. Otway, dit c|no
M. Alexandre Mallet, dont les instructions avaient
é ; té de suivre la Diète h Augsbourg, avait par
suito do la sortio de l-'Autricho de la Confédéral■
tion germanique, demandé la permission do : re
tourner à Francfort. Lord Slanley ajoute qu'il
est impossibl'e, dans la situation actuelle des af
faires, de regarder la nouvello Confédération
germanique comme étant la même que celle qui
existait avant le commencement de la guorro.
Manheinv, 30 juillet soir.
La division badoise s'est mise on marche
pour rontrei^ On croit qu'elle arrivera ce soir
sur le territoire badois.
Dresde, 30 juillèt.
La ligne saxo-bohémienne sera rétablie en
doux jours, par suite d'un arrangement conclu
aveG le. commandement de la forteresse de Kœ-
nigsteiny qui.a levé les empêchemens mis à .la
liberté aes communications sur le chemin de
foret sur l'Iïlbe. .
. Munich, 30 juillet.
: On lit dans la Gazelle de Bavière :
« Nous regrettons d'avoir à annoncer qu'un
combat sanglant a cm lieu près de'Weiden, en
tre le bataillon de notre garde qui vient de quit
ter la résidence et les Prussiens. En présence
des conventions d'armistièe et.de la suspensio.i
d'armes conclue hier entre le prince .Charles et
le général do - Manteuffel> suspension qui a été
certainement télégraphiéo à tous lès comman-'
dans prussiens, cette affaire est, pour nous, com
plètement inexplicable? Nous apprenons qu'un"
parlementaire aurait, été envoyé au-devant du
corps prussien, pour expliquer ;qu'une : effusion
de,sang devenait inutile pendant la suspension
d'armes. Ce fut en vain; le combat eut lieu ; il
s'est terminé par des' pertes considérables du
côté des Bavarois, attaqués .par dos forces supé
rieures. Le commandant du bataillon, M. lé comte
Jonor, so trouvo parmi les blessés. »
■ Munich', 30 juillet, soir. ■ \
La Gazette de Bavière dit que, malgré les as
surances. les "plus formelles données à Nikols-
burg, le 27, à JL de Pfordton, les troupes prus-
.siennos ont continué,-jusqu'au 29, leur marche
' enrayant sur le territoire de la Bavière. M. de
Pfôrdteri a donc. fait"de Vienne des démarches
énergiques • pour empêcher que' les Prussiens
n'avancent davantage. La Gazette de Bavière
ajoute que le prince Charles de Bavière a con»,
clu avec le général do Manteuffel une.suspen-
sion d'armes jHsqu'au 2 aoûf,-avec un délai de -
vingt-quatro heures pour'la dénoncer.- 1
" ... ' .Munich, 81 juillet.
Les Prussiens continuent à s'avancer .dans la
Haute-Eranconie. ■ : > - w ' sh ..
Hier et avant-hier ifs.étaient h' Muggendorf.
Par suito, les'communications sur la ligne de'
Nuremberg-Bamberg sont interrompues. ,,
Berlin, 80juillet, soir.- '
: On assuré que le'discours du trône annoncera
que le bon état des finances et le rembourse
ment des frais de guerro dispenseront le gouver
nement do'contracter'.un emprunt. Là (Jette flot-,
tante sera couverte par une émission passagère:
do bons du Trésor. -•
: 1 . ■ 'Berlin, 30 juillet, soir;-' >
Un article do la Gazette dé l'Allemagne du
Nqrd, so rapportant à la déclaration du Moni-
tetif prussien sur.,l'Allemagne méridionale -et
sur la polémique do la liguo du Mein et contre
Feuilleton du Constitiit onnel, 1 er août,
UN DRAME INTIME
. . IX. .
Cependant Mme de. Lérens qui, de gré ou
de force, avait fini par imposer ses relations
à Mme de La Roche-Landry et à Saphir, ne
se trouvait plus à l'aise dans cette atmosphè
re rassérénée. L'agitation lui était nécessaire
partout, m^me chez les autres. Elles faisait
duresto tout.ee" qui était en son pouvoir
pour interrompre ou troubler le cours.de
cette calme', félici,te, ...
A quoi cela vous mènera-t-il d'aimer ain
si M. de Savenay.? lui demandait-elle par
fois; vous savez bien que vous ne pouvez
pas l'épouser puisque vous avez un engage
ment? . ■
— Et qui vous donne le droit de croire
que je roublieTrépUqua Saphir; -
—vous ne voyez donc pas le danger où
vous courez? , .
— C'est précisément parce que je le vois
qu'il n'existe pas.
— Et vous croyez qu'une femme dit à
l'amour, comme Dieu dit à la mer ;
Tu n'iras pas plus loin !
— Et ces engagemens dont vous parliez
tout à l'heure 1
— Je cômmencoà croire qu'ils ne vous
semblent guères sérieux; caf, s'il en était
autrement, vous ne vous conduiriez point
comme vous faites. ,
— Eh ! comment trouvez-vous donc que
je me conduise?.
— Eh I mais, comme une femme qui veut
se faire aimer.,, seulement, ma toute belle,
je. vous préviensque vous 11e réussirez point :
l'obstacle qui ne viendra pas de votre côlé>
viendra du .sien. Les mains qui le tiennent
trouveront que ce qui est bon. à prendre est
bon à garder ; elles ne le lâcheront pas.
Cette idée-là fut particulièrement dés-
agréable.à Saphit qui semblait, depuis quel
que temps avoir assez bien réussi ài s'en
débarrasser, et la façon dont elle était exr
primée n'était pas; faite polir moins lui dé
plaire. Si grand que fût son empire sur elle-
même, il 110 lui fut point possible de cacher
entièrem nt la peine que venait de lui faire
cette 'méchante. Mme de Lérens ne resta
point longtemps à jouir de son triomphe, et,
contente retira. - , »
Saphir, une fois seule, ne put s'empê
cher de îélléchir sur la position oviello se
trouvait. Elle la jugea mauvaise. Elle se
voyait enfermée dans un cercle qui pe lui
offrait aucune-issue, et qui semblait, au con
traire, se résserrer de>jour en jour autour
d'elle. Cette affection, dont elle.avait tout
d'abord goûté'avec tant de joie les inoffen
sives douceurs, subissait depuis quelque
temps de dangereuses altérations.
Elle avait, jierdu sa tranquillité. Pour une
fille comme elle, en de semblables difficultés,
le mariage était le seul port de refuge qui
lui fût offert. Et elle n'y pouvait pas aborder :
le mariage était impossible 1 Sa position
était do celles que l'on appelle trop juste-,
ment désespérées.
Un jour nouveau se faisait devant ses
yeux et changeait l'aspect des choses. Elle se
demanda pour la prémière fois si elle n'a
vait p^int été dupe do son cœur en liant sa
vie à un homme comme Hector, qui faisait
d'elle, selon l'expression trop juste de la ba
ronne, une veuve avantle mariago.Nées d'une
illusion généreuse, dè telles résolutions sont
plus faciles, à prendre qu'à tenir. Rendons
du moins cette justice à Saphir que, si
pénibles qu'elles fussent, ces résolutions
n'étaient point ébrarilées chez elle. Elle était
disposée à marcher jusqu'au bout, résignée
et ferme, dans sa voie douloureuse. Elle
entrevoyait déjà l'heure inévitable de la sé
paration : elle se disait qu'élle serait forte
et vaillante quand ce momeht-là viendrait ,
mais qu'il était pour le moins inutile dé ' le
hâter, et qu'il fallait jouir jusqu'à' la der
nière minute du répit que lui accordait la
Prusse. Ellovfait ressortir que l'entrée dd' l'Aile-»'
magno méridionalo.dans la nouvollo Confédéra-,
l'ion du Nord 11e J ser,virait qu'à- fortifier. les élé-',
ipens particularistes du Hanovre, de :1a llesse-
Élcctoralc et de Nassau. . .
~ ; '■ Berlin, BO juillet, soir;
On mande do Munich, 30 juillet :
M. de Pfordton a conclu un armistice d<# trois
semaines, à partir, du 2 août, pour la Bavièro. Il
n'avait pas do pleins pouvoirs pourdos autres
lîlats du Sud .qui .doivent entrer en négocia
tions avec M. de Manteullbl. I.es délibérations de
la paix avec les Etats de, l'Aliomagno méridio
nale auront lieu ttjierlin. ' -, ,
, . ; ■ i Berlin, 30 juillet.'
■ Les notabilités de l'île do Fohmann viennent
d'envoyer au roi Guillaumo une adresse do fé
licitations dans laquelle ils expriment lo désir
d'être réunis à la i'russo. . >-
. ' 1 Vienne, 31 juiilet.
«"■On assuro que la contribution imposée h . la
villo do Francfort a été réduito à 1 li millions
do florins. Il rostçrait donc .encore à payer a mil
lions, en tenant compto des (i; millions.de lie—
•rin*' primitivement-versés.
M. de Kubeckj ancien président do la Diète
germanique, est arrivé ici.
- - Florence, 30 juillet, soir.
Le baron Ricasoli est de retour.
La Gazette officielle publie un décret .qui
charge provisoirement le contre-amiral Vacca
du commandement de la flotte. M. Vacca est-
entré on fonctions'aujourd'hui même. •:
. Florence, 31 juillet.
■La procédure ou verto contre .l'amiral Porsano,
au sujet du combat naval.do Lissa, est commen
cée. Cette ail'airo sera poussée avec' la plus
«grande adtivité. • ' : '
■ MM. Sessa et d'Afflil.to»partent domain, l'un
pour Udine et l'autre pour Trévise. Lo roi part
ce soir de Ferrare pour se rendre à Rovigo..
! Madrid, 30 juillet, l't h. du soir. •
Lo gouvernement a envoyé aux gouverneurs
des provinces des ordres précis pour faire ef
fectuer le paiement du premier semestre, de
contributions, dans un délai de cinq jours:
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : ' ,
Londres, 31 juillet.
Consolidés anglais, 88 3/8.
Consolidés turcs, 27 3/4-, '
II a été déposé; aujourd'hui à la Banque d'An
gleterre 40,000 liv. st.
Courses. Goodvood-Lavant, Stakes : Achieve-
ment premier, Lady-Chester douxième, Goldem-
Bloom troisième.
Stewards-Cup. Sultan premior, Xi deuxième,
Plutus troisième.
iVingt-quatre chevàux ont couru. -
Munich, 31 juillet.
L'armistice entré les Prussiens et les Bavarois
dèstinée.
. Mais elle était de celles pour qui ce qui
doit finir n'existe déjà plus. En plein bonr
heur, elle pensait à la ffn de son bpqjieur.
Une mélancolie de plus en : plus profondo
s'empar.a d'elle, et contrasta aux yeux de
tous,avec la douce gaité qui lui était habi
tuelle. Natalis s'aperçut du changement, fré
mit d'en être cause, et se désespéra de,n'y
point trouver de remède... Ce remède exis
tait pourtant... Il fallait aller vers ello et lui_
dire :
— Jo vous aime; soyez à moi comme je
suis à vous : marions-nous !
Mais il sentait qu'il ne pouvait lui parler,
ainsi, et il en éprouvait un secret désespoir.'
Obligé de lutter contro lui-même, contre
elle, contre les autres, ne voyant de . tous
côtés que des périls, il était maintenant
embarrassé et contraint en sa présence, .De
celte situation, aussi exceptionnelle que mal
heureuse, il résulta"pour chacun d'eux je rçé
sais quelle irritation nerveuse, maladive,
dont le premier résultat fut d'altérer leur
humeur, et-d'ôter à leurs relations la dou
ceur et.la confiance qui en avaient fait- le
charmé. ,
Poilr Natalis, nature vaillante, déjà rude
ment éprouvée par la,vie, ce n'était là qu'une
aggravation de peine. Pour Saphir, c'était un
état aussi nouveau"que douloureux. "
Il y avait du reste des momens où M. de
Savenay paraissait le comprendre parfaite
ment. Chacun de ses regards, chacune dè ses
actions semblait dire : .
—Je sais que tu souffres, pauvre enfant ;
mais je souffre aussi, moi : soyons donc pa-
tiens envers le mal, et portons bravement ïa
vie.
Mmé'de La Roche-Landry était-elle-aveu
gle au point de rie rien voir do ce qui se pas :
sait autour d'elle, et de ne pas comprendre,
gue le bonheur de sa pupille était l'en
jeu de cette rude partie?, Véritableinent
on eût pii je croire, car, avec june de ces
robustes cpnfiances que rien n'altère et, que •
rien n'ébranle, elle laissâit à Saphir une
liberté à peu près absolue. Elle était Mèn
certaine que Mlle Dorianti était inçapabiQ -
commence à dater du 2 août. ■'•..
Jga Gazette dè 'Bavière annonce que lo- lieute-
nant-eolOTiel Roth s'esL-ïfiûdu par train-express
à Bayreuth afin d'obtenir dèsàpréseht du;grand-«
duc de Me6klenbourg. : une-suspensions d'armes.
* ' Berlin, 31 juillet. "
^ On lit dans 1a Gazette, de l' Allemagne du Nord:
Toute la politique amicale do la . Ffance, - à. l'é
gard de la Prusse pendant ces dernières années,
dit que lo plaidoyer de la France pour 14 .Saxe a
été efficace. La médiation dé la France ne s'est
pas imposée,.d'ailleilrs. 'aux puissances belli
gérantes, mais elle a été réclamée par l'Autri
che. Les journaux de!?opposition J ,,,qui attaquent
la médiation française, ne voudront pas émettre
sérieusement la prétention que'la France aurait
dû repousser cet appoL< . :
• - , ' • -Berlin,' 3t juillet. '
On mande de Fçani^fort, le 31 juillet
« Lo nouveau commissaire civil, M. de Madai,
se rend au quartier-général dé l'armée du Mein.»
; ' • Berlin, 31 juillet. '
' Le bourgmestre Mull'efj do' Francfort, est ar-
rivé ici hier soir pour y attendre le roi et M. de
Bismark.- Il a été reçu aujourd'hui par MMf-Von
der Heydt,îIo comte Eulenbourg > de Werther et
de Savigny.' ..." ' -. ■ • ■' r..-
' " Florence, 31 juillet. •
On mande de Rovigo en date d'hier :
' Le roi est arrivé ici. Toute la population était
allée à sa rencontre. .S. M,".a été accueillie avec
enthousiasme. La ville était pavoiséé.>Le soir, il
y a eu illumination.-r, -
' î. •' :. ' '• - Suez, 30 juillet.,
< -Le f aquebot des : messageries impériales le
Donnai mi arrivé ici hier 'soir; à' dix heures
avec > 02 .p.issogérs do prémière classé et vingt-
ét-pn.. dé^secondô,. 340; "balles ; de spiô, 48. cais
ses d'indigo, U# de thé et 40 colis-divers pour
Marseili^:Il atde plu8 t>u balles de soie, 290 de
rhubarbe, et t;607 do thé' pour Londres. 1
*. J--, , Madrid,'31 juillet.
Aujourd'hui a éù lieu l'adjudication; inensnol-
lo des dottes amortissables, .i.
Lo gouvernement a proposé pour 'la'l t0 inté
rieure, 29 ; pour la intérieure, 17.00 ; . et pour
là 2° extérieure,-21 : ^ ,v '
Les particuliers ont .offert pour la première
intérieure. 27120 à 3t'.ti0, pour la deuxième îilté-
tieuro I5iïï0 à, \9.80 -et pour,la*douxièmeiexte-
rieure 22 à 23.80. . ' " ■ -' ■ i
COURS DE LA BOURSE.
cours ^eciioturb. le s» • lé 31 - Hausse. Baisse.
30/Oaucompt. 68 80 69.10 ». 30 » »
—Fin du mois. - 68 85 {-9.17 » 32 » »
4 l/2aucompt. B^.75 97 60 » 7,5 » d
'■ Le courrier arrivé aujourd'hui du -Mexique
par voie anglaise apporte dqs dépêches da
tées de Mexico le 2t) juin, et de Veia-Griiz le
2 juillet. ' • ' "
Au moment du départ du courrier/le ma
réchal Bazaine était informé que la ; brigade
mexicaine commandée par lo général Olve-
ra, et forte'de l',600 hommes, elant sortie de
Matamoros pour escorter un convoi de mar
chandises à destination de Monterey, avait-été
surprise et attaquée pàr-Escobedo; avec 4,000
hoinm'es, le 16 juin, à Berreudo. Le convoi a
été enlevé, et les trou pés mexicaines, en partiè
détruites, ont, laissé -8fl0 hommes entre les
mains de l'ennemi. Il ne restait plus au ge-
néral Mejia, pour défendre Matamoros," que
51)0 hommes dé troupes mexicaines et la
milice urbaine; tout était -prêt, néanmoinsj
pour une vigoureuse -résistance, lorsque les
lïabitans, ellrayés des suites d'une prise de
vivo force après une lutte si inégalo, le dé
terminèrent à capituler." Les détails man
quent sue la reddition de la place, mais on
sait que le général Mejia a obtenu pour sa
faible garnison une capitulation honorable
et les conditions les plus favorables'poyr la
population' de Matamoros. Le général Mejia
est débarqué à Vera-Cruz avec ses troypes. -
Le Michoacan, débarrassé dos bandes qui
pesaient sur cette contrée) est encore infesté
par quelques guérillas, 'que surveillent et
poursuivent les troupes du généralAymard.
Dans la journée du 13 juin, la colonne sous
les ordres du lieutenant-colonel Lalarine a
atteint les dissidens à la hacienda de. Colo
rado; le : commandant d'Espeuilles, du 5°
hussards, lancé à leur poursuite à la tête de
deux escadrons dé son régiment, soutenus
par une compagnie' d'infanterie, les a mis
en déroute, v
Un détachement de la légion autrichienne
a rencontré, le 12 juin, à Tehuatlan, 400 dis
sidens établis dans une forte position ; après
plusieurs heures de combat, il les.a délogés
en leur faisant subir des pertes sensibles. De
son côté, le commandant Gaday, du 3® zoua-
' d'en jamais abuser; mais, quand elle n'eût
compromis que la paix de son-'Am^-n'était-
; ce point déjà trop?
Un matin que les deux femmes déjeu
naient seules en têté-à-tête, après le .bain,
où quoique affaire avait empêclié : Natàilis de
se trouver, comme d'habitude, sur leur pas
sage :
— Crois-tu, demanda tout-à-coup la ba
ronne à sa jeune'amie, crois-tuque M.de
Savenay vienne te voir ce matin.? '
— Mais, je ne sais trop, .répondit Saphir,
non sans se troubler un peu ; c'est jprobable,
cependant; ne vient—il pas ici tous les jours ?,
— Sans doute l mais tu n'as pas besoin de
rougir pour cela. C'ést une belle, conquête,
et que plus d'une t'envie. . :
—,Hé! que me parlez-vous de conquête,
chère amié? II. ne m'appartient point d'en
faire, et, d'ailleurs, elle me serait bien inutile.
Ceci fut dit. avec beaucoup de décision et
de fermeté; mais en même temps avec une
nuance de tristesse qui, ne put échapper aux
yeux de la mère d'Hector.
— Chère enfant, dit celle-ci à la jeune
fille, sans vouloir lui faire une réponse plus
directe, j'ai reçu ce matin des nouvelles de
•Hongrie.
Et j'espère qu'elles sont bonnes, répli
qua Saphir en relevant sur . la baronne son
beau regard clair. .
— Non ; elles sont mauvaises. '
Saphir sentit son cœur se serrer, et pen
dant quelques secondes, son cœur ne battit
plus. ' ' . ..
; —Hector?
Elle n'ajouta pas une parole. Adressé à
la mère du jeune • homme, ce mot-là disait
tout...
: Mme de La Roche-Landry eut un hoche
ment-de tête de mauvais augure,
i — Est-ce qu'il serait plus mal ?
: — Il n'est pas bien.
— Alors, partons ! '
En disant ce mot : Partons! Saphir devint
toute pâle;, ;
— Non, ce serait inutile, répliqua la ba
ronne en posant line main sur le bras de la
jeune Vénitienne. Sa, vie n'est pas en dan-
vés, a suipirrâv'vçi^'-^ch^,' ijo. bande
Armentaj et, l'atUiquànt Mec. une vigueur
\3ui fait le plus grandibonneur à la' troupe
qu'il coinmandait, l'a yéduit à s'enfuir avec
une, centaine d'hommes, que les-habitfms
des localités voisines;'réunis contre l'ennemi
commxth-, ont poursuivis dairs la montagne!
'' ! Aiicun ' fait militaire n r es t ; signalé 'dans Jes
autrès proyineps de l'empire; l'état sanitaire
de.l'aïnjée-continué'^ êtfesatisfaîsantï. . ..
, " • - ■ ' • .„« (Moniteur.) >
' No.us avons fait connaître le décret qui dé
cerne une médaillé "d'honneiir à Mme" Cor-
nuati.,Le décret.ét la médaille' ont été. en
voyés à Mme CÔrnuau paf Sa Majesté, accom
pagnés de la lettre! suivante que nous trou
vons dans le Mémoiial d'Amiens •
*' «"MAIJ .pie* - .
' » Avant' djj mo» rendre & Amiens, j'avais ap-
» pris par M. 1er ministre de l'intérieur vos gé-
» néreux efforts- potir, soulager les victimes -de
» la druolle'épidémfo qui ravageait cette ville.
; ,»;J'ai pu Toîr par n^i4môme'votre' zëlo è't
« VOlre courage. Fenimé du premier '.magistrat
» du, département, vous a'vez comprîs quê yoùs
» (idvièz à. 7 tôus 'l'exemple)'et,.'vpus'..,aveizl,suj
» comme,ivotrç. mpi'^répiplir jotrerdov^ir.- Aveç
p uns abnégation ét-!'unei , coiistanco qtîp n'iont
» ébranlées Tii les fatigues/ ni «les péfilsf/toifs
» toû 's 'ftt'ës rtiiiltipîiéé pburWphnârë à'Éour dé
i» voijs ^s^soinl^t/lés'èMsolàliohfe.'l'à'Poi^'fë
» tibn,d f Amicns"'n'a pas.seulement trouvé.dans
? \cs-. plus êBlr
» càcos :i.ojlô j-a.pufsé encore co.calme et cette
» confiance qui permettent de réâgir t Contro loa
» atteintes du mal,- et souvont même do lo con-
» jurer," ' ' ; -r-' ; ">
; »!Uno si noBlo^conduité'm'a vifeinent émiieV
â J'ai été heureuse d!en rapporter leîtémoigna-
» ge à l'Em'perôur, 'ot* c'est avec plaisir (jûo.jo
», y.ieû's .aujoura'l^ui Vous remettre; en son nom,
» ce décret vétlrcétle;médaille qui -en. perpétue»
t> Tont .lo ëp'uyeiiir,' et 'qui. seront lo pJus'pré-_
» cioux lié'ritàgè dé vôtre fils; auquel ilsràppol-
>) leront le détfoûment ot la charité 'do sa mère.
^ Recevez do nottvçau, Màdadie, l'assurahco
» do.ma sincère ot profonde sympathie.
' . .'..^KTOÉttlÉ. >i
COMBAT DE LISSA.
Depuis qu'a&cûmbat de Lissà on a vu un
bâtiment cuirassé 5 aRe-»cf//a/ifl. r -détruit en peu
d'instans, quelques personne? so.sont de
mandé si ces nouvelles constriictions navales
bardées de fer. avaient, bien la -valeur qu'on
leur supposait ;-.plus .prompts > encore dans
leurs'appréciations, certains, esprits n'ont
: pas hésité àment en revenir.aux anciens tvpes, aban-
doniier au plus, tôt 1 les bâtimens auxquels'ils
repro.chent mê'me les défauts les-plus oppo
sés à leurs qualités les moins coritestées, ad^-
mettant tout au plus coirime navires cuiras
sés ceux qui, comme les monitors améri
cains^,. seraient ras sur l'eau et surmontés de
tOUrS.'. ' ': . ... ; , ,, _
' Avant do se prononcor'dkine manière aussi
absolue contre les nouvelles! constructions
dues à. l'initiative de-noire marine, avant de-
les condamner avec une assurance que les 1
gens du métier, et même tous les hommes 1
sérieux, trouveront sans douter quelque peu'
excessive, il e'ût été bon, selon nous;'de côn-'
naître tous leg'/aits, ot peut-être alors-au-
rait-on compris que la destruction du lier
d'Ilalla, est loin (le rien .prouver contre les
bàtimens cuirassés, set que le succès de l'a
miral autrichien a été au; contraire le résul--
tat de l'emploi intelligent et hardi d'un en
gin dû à ces nouvelles constructions.
Nous n'avons pas de récit authentique'du'
combat de Lissa^ Au premier riioment, les,
Italiens, comme les Autrichiens,-s'étaient
attribué larvictoire.- Mais aujourdîhui, il pa
raît bien certain quac'estia,flotte italienne
ijui a le-plus souffert; et si les détails qui
nous parviennent de Trieste sont ejâcts, on
s'expliqua facilement qu'il en ait, dû être
ainsi. ' . -
i Ces détails, que nous tirons d'une corres
pondance particulière, nous les publions
sous toute réserve, et nous en indiquons la
source pour qu'on ne les'accepteras autre-»
ment que nous ne les donnons. . , v L .
! Nous laissons maintenant parler notre cor
respondant : ,
VA
• (
« La flotte'italiennè, forte de-12 bâtimérifS
» cuirassés, sans compter ceux en bois^$ta-*-;
» tionnait depuis le - commencémeny ^.'ly^
» guerre devant Ancône ; elle-cberchait VWtf""
» organiser et à sé'donner Tûnilé si "iridis-?
», pensable à touté éséadrë. Divisée en deux
» parties* l'une, allait attendre' au large une
» nouvelle apparition ..de l'escadre au tri-?
» chienne, -tandis::que l'autre restait: au
"» mouillage sous les-feux. '
- » La frégate enirassée le Roi-d'Italie avait
t> été obligée tout- récemment de mettre son
» charboïi à.'terre pour combattre plus faci-
5> lemènt lé feu qui avait pris dans ses
» soûtes. • ' ^ ., . ' -,
. » L'amiral Persano crut néanmoins le mo-"
» ment venu de faire sortir sa flotte de l'in^
» actiony il appareilla^ ■ le 18; pourse pré-
» senter devant» .Lissa'; Somintention était
» d'attaquèrà ! 'lflt-fôis par terre et'par 'hier la
»' forteresse.qui défénd .V»tjte;Ô9 jamais ses
» troupes.de débarquement ayant été repous-
» séésj'par" la garnispri) il dut modifier son
» projet èt'attaquer d'abord la forterjèsse. 11 là
» bombarda'toute la ? journée, réussissant à
» lui-faire •qublq.uëfedégâts, 'sans cependant
» en éteindre W feu et" r eft'4nSei4'eria s 'capitu-''
6 îàtioft.- '^A-'la' Tui' dè : cette lutte; qiùYse téri
» mina avec l'àVtJVéé de ja nuit, les'rêsùlla'ts
» pouvaient. êire. cbpsidérés.'ç'omiriè légale-
» ment partagés,- car si lç fôr^ avait souffert»
» 4,^frégates étaient aussi, ass&z entlomma-
» gées. '; ï *;■ !■ ■ h-,
»Le lendemain, alors que l'amiral Persano
» s'apprêtait à continuer l'opération com-
♦. mencée; ; ' Pe§gadre ' dé'l'amiral Tegettljoff
» fuï 'signaléè,; "Ellè venait';?'toute vilçsse^
» ïormée sur ùri angle àigii-/. dont là 'fré'gatQ'
? .çûirassée l'Archiduc-Màx, 'pqrt'àrit' le pa-
? viVpn 4e l'amiral^, occupait le'sommet. Là
0 flotlo italienne.prit tout.de suite position
» entre Lissa et l.esina, b doute stoppée, en ligne de file", 1 L'amiral
i> Tégeithof;'pleift. ; de'' ccftîfiarice '-danS' sdn
» éperon " rie1 "ralentit : 'pîis' r tininstant sa
» màfcîie ;' il 'fit gouvèrner droit sur %è Roi-
» à'Italie,, qiii .lifi. présentait le travers, et
» le coula. Les autres Mtimëns autrichiens
» firent de môme î tous, le eap sur, un- eri-
» ïiemi; essayèrent;'mais hioins'fheureuse-
» nient, la même-manœuvre'. 1 ? >• •
II' est facîie : dé v sè^ndr^'compté que Iè
» mode, d'attaque de' faillirai Tëgettliof avait
» rendu à,peu. près inutile l*,.ar tille rie de l'a
it mirai Persano. - v »
- v Après cette.première rencontre, les es-
» cadres ont encore combattu deux-heures.
» Le vaisseau en 'bois 'k Ka iser a eu à sou-
» téniïle feu de frégates^ eu irasséés italien- •
»S t\AC ÀK /^'A VfK'A 'nnXl.'nkt A.A'A-n'4 jL
» Ancône, abandonnant Lissa. L'amiral Te-
» getthof l'a- poursuivi jusqu'à moitié che-
» min. Il est rerltré, ■ m'a-Pon dit- ;à"'Pôla,
» ramenant avec lui- le KcM&r et Tetesto de
» son 1 escadre. » • ' . 1
Si cq .récit gst exact, il en résulterait quo
le lle-d'Italia aurait été abordé par le tra
vers parle bâtiment cuirassé l' Archuluc-Max,
monté par l'amiral Tegetlhoff, quo"-le navire
Re-d'Italiu abordé ainsi -fût ou non cuirassé,
peu importait, il devait-évidemment être
coulé, comme cela doit arriver nécessaire
ment à tout bàlimeutatteint dan'$de pareilles
/i/MIfllIlArir' ^ /N min n A>in 'i. T..:. . ] - .. _• . _ 1
ger. La sant,4 du, corps n'a jamais été meil
leure relie-paraît se développer et s'affermir
auxdépejps de la santé; de l'àme; mai& l'es.-
prit esf plus'malade," et ir faut renoncer
maintenapt à tout, espoir, da. guérison. A
l'heure qu'il, est, mon est un homme
perdu! ' ' " " , ,. r „ , , -
La baronne essuya .deux grosses" larmes,
et Saphir serra silencieusement sa main.
—Ceci^ continua la,pauvre mère, est pour
moi. un, malheur immense et sans consola-
tion. Ma vie est éteinte.et,ma.maison.finie ;
il ne me reste plus que^des souvenirs et des
£ larmes. Mais je n'aurai pas l'égoïsme coupa
ble de l'entraîner avec mpi dansla ruine de
mon cœur. — Jo ne te 'dirai pas : Séparons-
nous l Oùque tu ailles et quoi que tu devien
nes, nos. existences ont été trop étroitement
unies pour être jamais complètement étran
gères l'une à l'autre 1'mais je te dirai du
moins : . j-,. ..
— Détache tes espérances de ceux-là qui
n'ont plus d'espérance.s; ta vie commence;
ne la lie point à ceux dont la vie est finie; la
parole que, dans un mouvement de sympa
thie noble et généreuse,, tu as donnée à un
pauvre être souffrant,, pour le sauver, cette
parole, moi, sa mère, je te la rends. Confie-
toi donc à l'avenir, et va "où t'attend, s'il s'en*
rencontre encore, ,un homme digne de toi et
que tu aimes. An ! celui-là sera un homme
heureux entre tous! mais.sache bien qu'en
devenant sa femme, tune cesseras pas d'être
ma fille. ô.
Saphir tomba sur la .poitrine de sa vieille
amie, lui jeta, ses braa, autour du cou, et
pleura avec elle : ce fut sa seule réponse.
: —Je crois,, continua la baronne, que M.
'de Savenay a pour toi, une affection vérita
ble. Sa position est bonne; son .avenir meil
leur encore. Sa fortune ri est peut-être pas
aussi grande que la tienne ; mais ces consi
dérations-là n'arrêtent ; point des femmes
comme nous. La première fois que tu le ver
ras, dis-lui que c'est à ;jnoi maintenant qu'il
doit parler.
■-rr Mais, chère mère, répliqua Saphir en
donnant pour la preînière fois ce doux nom
à la baronne juste au moment où celle-ci ve-
servie ou que les Italiens, après lo bombar-s
dement 'des forts do Lissa,'aient manqué de
boulets creux. ■ ' : ' . ■ .
Nous le répétons, lô' récit que nous don
nons n'a, rieji d'officiel ; aussi nous abs
tiendrons - nous do touto autre .observa
tion que colle-ci : c'est qu'avant de se ^re
noncer sur le rôle que les bâtimens cuiras
sés ont pu jouer au combat de Lissa; et qu'ils
pourront avoir dans le choc des flottes, — il
faudrait bien connaître tous les faits; et,
quant à nous, loin d'a voir un motif d'aban
donner la voiô , dans laquollo nos construc
tions navalés sont entées, si nous avions un
conseil à donner au gouvernement de l'Empe-
reur,ce serait de persévérer dans la formation
d'une flotte dont l'homogénéité et les facili
tés d'évolutions 1 sont déjà une cause de for
cé; 'et Surtout de maintenir avec persévéran
ce l'instruction de npi marins et les institu-
nait d'y renoncer pour toujours, M. de Save
nay ne m'a jamais rien dit qui rii'autorise à
croire ce que vous supposez. C'est moi, dans
ce cas-là, qui aurai l'air de le demander en
mariage... peut-être n'y ,pense-t-il point. -
Ici la voix de Saphiç trembla légèrement.
— Il no m'a pas seulement dit qu'il m'ai
mait, ajoutait-elle plus bas.
, r~ A '° rs > s 'tl ne t'aime point, que vient-il
faire ici? 11 y vient, par ma foi, beaucoup
trop souvent. Il faut maintenant' /ju'il s'ex
plique; veux-tu que je me charge "o le faire
parler?
Le regard de Saphir demanda grâce pour
lui et pour elle.
— Je comprends, dit la baronne avec un
sourire, il n'est que soi à ses aoces; tu n'es
pas une petite fille et tu trouveras Je moyen
de lui faire entendre ce que tu ne lui diras
pas... Mais v«ilà un coup de sonnette qui
lui ressemble singulièrement; va donc le re
cevoir au salon. Seulement, songe bien que
c'est sa dernière heure de tête-à-tête comme
prétendant amateur. II ne reviendra ici qu'of
ficiellement... ou il n'y reviendra pas. Qu'il
so ie tienno pour dit ! ■
La baronne, en achevant «es mots, passa
dans sa chambre, tandis que Saphir se dis
posait à rejoindre Natalis, déjà introduit au
salon.
L'émotion de la jeune fille était de celles
qui se comprennent aisément : ses incerti
tudes allaient enfin cesser. Son sort allait se
décider dans quelques instans, et l'on re
mettait, pour ainsi dire, le destin de sa vie
entre ses mains; mais cette interversion des
rôles, tels qu'on les distribue: d'ordinaire
dans la vie entre l'homme et la femme; ne
laissait peint que de lui causer quelqu'ém-
barras, et elle ne savait poiot, en entrant
dans le salon, quelle tournure elle pourrait
donner à l'entretien.
Natalis, par bonheur, se trouvait ce jour-là
dans une disposition d'esprit favorable : il
avait un air de gaîté sur .le visage, la physio
nomie franche et ouverte d'un homme heu
reux, et je ne sais quoi dans toutes ses fa
çons qui invitait à la confiance.
Quant à Saphir, l'émotion qu'elle éprou-
BUREAUX k PARISf ml M Valois (Pala!«;RoyaI), n' 10.
B
MERCREDI 1" AOUT 1860.
AB QNNKMENS DES DÉPARTEMENS
TROIS MOIS.•.« 16 ra.
SIX MOIS.... 32 FE. ...
UN 64 EH»
pour les pats étrangers, voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. Boniface , rue des Bons-Enfans, 19.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du jo :
< *-
—mJWHEaENSDETFAHISi: ""
$?w < • .* '•••■ • -.-'h <-•> ».;« • ■
• : *■ .. 4 Ç ... .• >._•• - -
TROIS MOIS. rt-13
SIX MOIS:; ^ FR3
UN AN....... 52 FR.1
UN NUMÉRO 20 CENTipS,w,
d'un eSet
i, n. 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL. ! •
. ... .. i. , 1 . < ; .de chaque mois, •.
S'adresser pour les " Annonces à MM. Fauchey,
s t. 4,
Les-lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés,
Les article? déposés ne Isont pas rendus*
place' de la Bourse, 8; à M. Dcport, 7, rue Coq-IIéron, 'et au* bureau du joimu &ï&MfêW
n.tyF r-.} 1 ;'\x- ' • i\f . '."jV ' v.U
PARIS, M JUILLET.
■■ ■■ _ ........... ■-.»WK#*«r'-.«W*!i" ■'..*< ••• ■ 1 »■
Un télégramme deBerlin rectifie lés nou
velles d'hier relativement à l'armistice conclu
avec les Etats secondaires de l'Allemagne.
L'armistice n'a été signé qu'avec la Bavièro
seule, et les autres Etats du Sud devront né
gocier séparément avec général Manteuf-
fel: Les'négociations pour la paix définitive
entre la Prusse et les Etats du Sud auront
lieu à-Berlin.
Les Bavarois se plaignent qu'en dépit de
la suspecsioii, d'armes, les troupes prussien
nes n'aient cessé leur marche en avant sur
le territoire bavarois. Cette effusion inutile
de sang" s'explique d'aiitant .plus difficile
ment que le commandant des Prussiens a
dû être informé de la conclusion de la
trèvè. j ' ' . ' ■ ...
. A Berlin, la polémique entre les journaux
ministériels et progressistes au sujet des ar-
ràtigemens diplomaliques continué toujours.
_, La Gazelle de l'Allemagne du JSovd affir
me, à ce propos, deux faits très importans :
d'abord, ' que les 'populations des Etats du
Sud* 1 sont, positivement' Uo.st.iles à une fédé
ration avec la Pousse ensuite, que le Hano
vre, la Hesse : Electorale et Nassau, Etats que
la Prusse, compte pourtant englober, sont
imbus de sentimehs pàrticulq,risles.
Au reste, l'opposition des progressistes
prussiens né paraît "guère, effrayer M- de
Bismark; elle lui rend plut^tservice en don
nant à sa politique une certaine apparence
de modération./ ,
- On dit'■ toujours le 'roi de Saxe très peu
disposé à subir les conditions de l'alliance
fédérative avec la Prusse. .
_ En quittant son pays, le roi Jean avait
nommé une commission chargée do sauve
garder ses droits pendant son absence. Le
commissaire civil prussien avait respecté
cette commission, qui cependant s'oppose
aujourd'hui très énergiquement aux prépa
ratifs à faire pour les élections au Parle
ment. Mais il a été notifié à la commission
que, si cette oppo-ition continue, le gouver
nement prussien passera outro.
s La Gazette, autrichienne, dans son premier-
Vienne; 's'attache à démontrer que la posi
tion de l'Aûlri'che n'àura point à s.oufTrir du
nouvel ordre de choses éiabli en Allemagne.
« Les liens, dit la feuille ministérielle,
» qui rattachaient l'Autriche à la Confédé-
» ration;germanique imposaient à l'empiro
» dçs devoirs nombreux ot difficiles, et lui
» donnaient en échange bien peu de droits
» d'une valeur réelle. L'histoire de cette
» union, qui date de plus-d'un demi^siècle,
» n'offro aucun exemple d'un avantago es-
» sentiel que l'Autriche en ait retiré. Durant
» celte période, l'Autriche a toujours dû
» s'appuyer sur ses propres forces et soule-
» nir ses guerres avec ses propres moyens.
» Les rapports- qui, pendant tant de siè—
» cles, ont uni l'Allemagne et l'Autriche ne
» cesseront pas d'exister, en tant qu'ils re-
» posent sur des intérêts réels. D'anciens
«droits peuvent, tomber en désuétude et
» cesser d'exister. Si la liàison entre l'Alle-
»- magne et l'Autriche n'était fondée que sur
» de vieux "parchemins, on pourrait la dé-
Bi.chirer, Mais si elle est une nécessité, si
» l'Allemagne sent qu'elle a besoin de l'Au-
»' -triche, cette liaison se rétablira forcé-
». ment. Chaque peuple . arrive bien plus
jo tôt à reconnaître les conditions de son
»existencfr'si on éyite'de les lui imposer.,
»..Si donc, dans un temps plus ou moins *
» rapproché, l'Allemagne .recherchait une
iT union avec l'Autriche; on ne pourrait con-
v » clure qù'un arrangement qui accorderait
» les-mêmes avantages aux deux parties et
» qui nesérâîent pas'en contradiction' avec
» l'organisation politique intérieure del'Au-
» .triche. »
On n'apprend toujours rien de positif sur
l'affaire de Francfort., D'après un bruit qui
a couru à* Vienne, le roi de Prusse consenti
rait à réduire de moitié là contribution à
payer par l'ancienne, capitalo fédérale
au lieu de 31 millions de florins, il rie
serait versé que 15 millions, sur lesquels il
serait encore à déduire les 6 millions déjà
/payés, de manière que la ville n'aurait plus
à payer que 9 millions. (19 millions de fr.j
A en croire une correspondancë de Lon
dres, adressée à l'agence Ilavas, la Russie
serait intervenue dans les négociations di-
: plomatiques, pour plaider la cause du Dane
mark. Le cabinet de Saint-Pétersbourg de
manderait, avec : la rétrocession du Sleswig-
septenlrional au Danemark ~ l'abandon de
l'île d'Alsen où les Prussiens élèvent, à
grands frais, dés ouvrages considérables, s
11 n'y a pas eu hier de nouveaux troubles
à Londres; le gouvernement avait cepen
dant pris de grandes mesures de précautions.
' Un meeting, qui s'est tenu en lieu çlos, a
adopté une sérié de résolutions tendant sur
tout à provoquer un© enquête sur la légalité
delà conduite de la police.< ■ . ■
D'après une lettre de Londres, publiée par
l'agence Ilavas, la majorité des membres du
parti libéral scrajbnt indignés de la conduite
des radicaux et soutiendraient le gouverne-'
ment. Or. dit que plusieurs des libéraux les
plus éminens ont formellement demandé à
lbrd Russelle.tà M. Gladstone.de déclarer dans
le Parlement qu'ils désapprouvent ces émou-
tes ; cependant, le comte Russell et M. Glas-
tone se sont renfermés dans un silence qui
â été remarqué. \ E douard S imon.
TÉLÉGRAPHIÉ PRIVEE.
ASENCB HAVA3 -SCLLIER.
. ^ - Londres, 31 juillet.
Un meeting populaire on faveur do la réforme
électorale) a été tenu, hier soir/ à Agricultural-
hall-ïslirigton. De nombreuses députations, ve
nant tontes do Londres,-y assistaient. Le .mee
ting était présidé par M. Bealos. M. Mill, mem
bres du Parlement, se trouvait parmi les assis
tons. Diverses résolutions ont été adopîéos.
L'uno d'elles censure la- conduite du gouverne
ment pour, avoir empêché la réunion du meeting
h Uydn-PaTk. Une autre demande qu'uno péti
tion'soit îprés-ntéo au Parlement pour qu'uno
enquête Jsoit fnito sur la conduite do sir Richard
Mayno et sur la police qui se trouvait à lly.de-
Park. Plusieurs discours ont été prononcés;
tous protostent et nient que le peuplo soit indif
férent à la-.réformo électorale, et insistent pour
■qu'une enquête soit fâito sur la conduite des
ngens de la polico.' L'ordre n'a pas été un ins
tant troublé. >
Londres, BO juillet, soir.
Chambre des communes. — Lord Naas, répon
dant à. M. Maguire, ait qu'il a l'intention de de
mander domain soir, à la Chambre, l'autorisa
tion de présenter un projet renouvelant la sus-
ponsion do l'habcas corpus en Irlando.
Lord Stanley, répondant à M. Otway, dit c|no
M. Alexandre Mallet, dont les instructions avaient
é ; té de suivre la Diète h Augsbourg, avait par
suito do la sortio de l-'Autricho de la Confédéral■
tion germanique, demandé la permission do : re
tourner à Francfort. Lord Slanley ajoute qu'il
est impossibl'e, dans la situation actuelle des af
faires, de regarder la nouvello Confédération
germanique comme étant la même que celle qui
existait avant le commencement de la guorro.
Manheinv, 30 juillet soir.
La division badoise s'est mise on marche
pour rontrei^ On croit qu'elle arrivera ce soir
sur le territoire badois.
Dresde, 30 juillèt.
La ligne saxo-bohémienne sera rétablie en
doux jours, par suite d'un arrangement conclu
aveG le. commandement de la forteresse de Kœ-
nigsteiny qui.a levé les empêchemens mis à .la
liberté aes communications sur le chemin de
foret sur l'Iïlbe. .
. Munich, 30 juillet.
: On lit dans la Gazelle de Bavière :
« Nous regrettons d'avoir à annoncer qu'un
combat sanglant a cm lieu près de'Weiden, en
tre le bataillon de notre garde qui vient de quit
ter la résidence et les Prussiens. En présence
des conventions d'armistièe et.de la suspensio.i
d'armes conclue hier entre le prince .Charles et
le général do - Manteuffel> suspension qui a été
certainement télégraphiéo à tous lès comman-'
dans prussiens, cette affaire est, pour nous, com
plètement inexplicable? Nous apprenons qu'un"
parlementaire aurait, été envoyé au-devant du
corps prussien, pour expliquer ;qu'une : effusion
de,sang devenait inutile pendant la suspension
d'armes. Ce fut en vain; le combat eut lieu ; il
s'est terminé par des' pertes considérables du
côté des Bavarois, attaqués .par dos forces supé
rieures. Le commandant du bataillon, M. lé comte
Jonor, so trouvo parmi les blessés. »
■ Munich', 30 juillet, soir. ■ \
La Gazette de Bavière dit que, malgré les as
surances. les "plus formelles données à Nikols-
burg, le 27, à JL de Pfordton, les troupes prus-
.siennos ont continué,-jusqu'au 29, leur marche
' enrayant sur le territoire de la Bavière. M. de
Pfôrdteri a donc. fait"de Vienne des démarches
énergiques • pour empêcher que' les Prussiens
n'avancent davantage. La Gazette de Bavière
ajoute que le prince Charles de Bavière a con»,
clu avec le général do Manteuffel une.suspen-
sion d'armes jHsqu'au 2 aoûf,-avec un délai de -
vingt-quatro heures pour'la dénoncer.- 1
" ... ' .Munich, 81 juillet.
Les Prussiens continuent à s'avancer .dans la
Haute-Eranconie. ■ : > - w ' sh ..
Hier et avant-hier ifs.étaient h' Muggendorf.
Par suito, les'communications sur la ligne de'
Nuremberg-Bamberg sont interrompues. ,,
Berlin, 80juillet, soir.- '
: On assuré que le'discours du trône annoncera
que le bon état des finances et le rembourse
ment des frais de guerro dispenseront le gouver
nement do'contracter'.un emprunt. Là (Jette flot-,
tante sera couverte par une émission passagère:
do bons du Trésor. -•
: 1 . ■ 'Berlin, 30 juillet, soir;-' >
Un article do la Gazette dé l'Allemagne du
Nqrd, so rapportant à la déclaration du Moni-
tetif prussien sur.,l'Allemagne méridionale -et
sur la polémique do la liguo du Mein et contre
Feuilleton du Constitiit onnel, 1 er août,
UN DRAME INTIME
. . IX. .
Cependant Mme de. Lérens qui, de gré ou
de force, avait fini par imposer ses relations
à Mme de La Roche-Landry et à Saphir, ne
se trouvait plus à l'aise dans cette atmosphè
re rassérénée. L'agitation lui était nécessaire
partout, m^me chez les autres. Elles faisait
duresto tout.ee" qui était en son pouvoir
pour interrompre ou troubler le cours.de
cette calme', félici,te, ...
A quoi cela vous mènera-t-il d'aimer ain
si M. de Savenay.? lui demandait-elle par
fois; vous savez bien que vous ne pouvez
pas l'épouser puisque vous avez un engage
ment? . ■
— Et qui vous donne le droit de croire
que je roublieTrépUqua Saphir; -
—vous ne voyez donc pas le danger où
vous courez? , .
— C'est précisément parce que je le vois
qu'il n'existe pas.
— Et vous croyez qu'une femme dit à
l'amour, comme Dieu dit à la mer ;
Tu n'iras pas plus loin !
— Et ces engagemens dont vous parliez
tout à l'heure 1
— Je cômmencoà croire qu'ils ne vous
semblent guères sérieux; caf, s'il en était
autrement, vous ne vous conduiriez point
comme vous faites. ,
— Eh ! comment trouvez-vous donc que
je me conduise?.
— Eh I mais, comme une femme qui veut
se faire aimer.,, seulement, ma toute belle,
je. vous préviensque vous 11e réussirez point :
l'obstacle qui ne viendra pas de votre côlé>
viendra du .sien. Les mains qui le tiennent
trouveront que ce qui est bon. à prendre est
bon à garder ; elles ne le lâcheront pas.
Cette idée-là fut particulièrement dés-
agréable.à Saphit qui semblait, depuis quel
que temps avoir assez bien réussi ài s'en
débarrasser, et la façon dont elle était exr
primée n'était pas; faite polir moins lui dé
plaire. Si grand que fût son empire sur elle-
même, il 110 lui fut point possible de cacher
entièrem nt la peine que venait de lui faire
cette 'méchante. Mme de Lérens ne resta
point longtemps à jouir de son triomphe, et,
contente
Saphir, une fois seule, ne put s'empê
cher de îélléchir sur la position oviello se
trouvait. Elle la jugea mauvaise. Elle se
voyait enfermée dans un cercle qui pe lui
offrait aucune-issue, et qui semblait, au con
traire, se résserrer de>jour en jour autour
d'elle. Cette affection, dont elle.avait tout
d'abord goûté'avec tant de joie les inoffen
sives douceurs, subissait depuis quelque
temps de dangereuses altérations.
Elle avait, jierdu sa tranquillité. Pour une
fille comme elle, en de semblables difficultés,
le mariage était le seul port de refuge qui
lui fût offert. Et elle n'y pouvait pas aborder :
le mariage était impossible 1 Sa position
était do celles que l'on appelle trop juste-,
ment désespérées.
Un jour nouveau se faisait devant ses
yeux et changeait l'aspect des choses. Elle se
demanda pour la prémière fois si elle n'a
vait p^int été dupe do son cœur en liant sa
vie à un homme comme Hector, qui faisait
d'elle, selon l'expression trop juste de la ba
ronne, une veuve avantle mariago.Nées d'une
illusion généreuse, dè telles résolutions sont
plus faciles, à prendre qu'à tenir. Rendons
du moins cette justice à Saphir que, si
pénibles qu'elles fussent, ces résolutions
n'étaient point ébrarilées chez elle. Elle était
disposée à marcher jusqu'au bout, résignée
et ferme, dans sa voie douloureuse. Elle
entrevoyait déjà l'heure inévitable de la sé
paration : elle se disait qu'élle serait forte
et vaillante quand ce momeht-là viendrait ,
mais qu'il était pour le moins inutile dé ' le
hâter, et qu'il fallait jouir jusqu'à' la der
nière minute du répit que lui accordait la
Prusse. Ellovfait ressortir que l'entrée dd' l'Aile-»'
magno méridionalo.dans la nouvollo Confédéra-,
l'ion du Nord 11e J ser,virait qu'à- fortifier. les élé-',
ipens particularistes du Hanovre, de :1a llesse-
Élcctoralc et de Nassau. . .
~ ; '■ Berlin, BO juillet, soir;
On mande do Munich, 30 juillet :
M. de Pfordton a conclu un armistice d<# trois
semaines, à partir, du 2 août, pour la Bavièro. Il
n'avait pas do pleins pouvoirs pourdos autres
lîlats du Sud .qui .doivent entrer en négocia
tions avec M. de Manteullbl. I.es délibérations de
la paix avec les Etats de, l'Aliomagno méridio
nale auront lieu ttjierlin. ' -, ,
, . ; ■ i Berlin, 30 juillet.'
■ Les notabilités de l'île do Fohmann viennent
d'envoyer au roi Guillaumo une adresse do fé
licitations dans laquelle ils expriment lo désir
d'être réunis à la i'russo. . >-
. ' 1 Vienne, 31 juiilet.
«"■On assuro que la contribution imposée h . la
villo do Francfort a été réduito à 1 li millions
do florins. Il rostçrait donc .encore à payer a mil
lions, en tenant compto des (i; millions.de lie—
•rin*' primitivement-versés.
M. de Kubeckj ancien président do la Diète
germanique, est arrivé ici.
- - Florence, 30 juillet, soir.
Le baron Ricasoli est de retour.
La Gazette officielle publie un décret .qui
charge provisoirement le contre-amiral Vacca
du commandement de la flotte. M. Vacca est-
entré on fonctions'aujourd'hui même. •:
. Florence, 31 juillet.
■La procédure ou verto contre .l'amiral Porsano,
au sujet du combat naval.do Lissa, est commen
cée. Cette ail'airo sera poussée avec' la plus
«grande adtivité. • ' : '
■ MM. Sessa et d'Afflil.to»partent domain, l'un
pour Udine et l'autre pour Trévise. Lo roi part
ce soir de Ferrare pour se rendre à Rovigo..
! Madrid, 30 juillet, l't h. du soir. •
Lo gouvernement a envoyé aux gouverneurs
des provinces des ordres précis pour faire ef
fectuer le paiement du premier semestre, de
contributions, dans un délai de cinq jours:
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : ' ,
Londres, 31 juillet.
Consolidés anglais, 88 3/8.
Consolidés turcs, 27 3/4-, '
II a été déposé; aujourd'hui à la Banque d'An
gleterre 40,000 liv. st.
Courses. Goodvood-Lavant, Stakes : Achieve-
ment premier, Lady-Chester douxième, Goldem-
Bloom troisième.
Stewards-Cup. Sultan premior, Xi deuxième,
Plutus troisième.
iVingt-quatre chevàux ont couru. -
Munich, 31 juillet.
L'armistice entré les Prussiens et les Bavarois
dèstinée.
. Mais elle était de celles pour qui ce qui
doit finir n'existe déjà plus. En plein bonr
heur, elle pensait à la ffn de son bpqjieur.
Une mélancolie de plus en : plus profondo
s'empar.a d'elle, et contrasta aux yeux de
tous,avec la douce gaité qui lui était habi
tuelle. Natalis s'aperçut du changement, fré
mit d'en être cause, et se désespéra de,n'y
point trouver de remède... Ce remède exis
tait pourtant... Il fallait aller vers ello et lui_
dire :
— Jo vous aime; soyez à moi comme je
suis à vous : marions-nous !
Mais il sentait qu'il ne pouvait lui parler,
ainsi, et il en éprouvait un secret désespoir.'
Obligé de lutter contro lui-même, contre
elle, contre les autres, ne voyant de . tous
côtés que des périls, il était maintenant
embarrassé et contraint en sa présence, .De
celte situation, aussi exceptionnelle que mal
heureuse, il résulta"pour chacun d'eux je rçé
sais quelle irritation nerveuse, maladive,
dont le premier résultat fut d'altérer leur
humeur, et-d'ôter à leurs relations la dou
ceur et.la confiance qui en avaient fait- le
charmé. ,
Poilr Natalis, nature vaillante, déjà rude
ment éprouvée par la,vie, ce n'était là qu'une
aggravation de peine. Pour Saphir, c'était un
état aussi nouveau"que douloureux. "
Il y avait du reste des momens où M. de
Savenay paraissait le comprendre parfaite
ment. Chacun de ses regards, chacune dè ses
actions semblait dire : .
—Je sais que tu souffres, pauvre enfant ;
mais je souffre aussi, moi : soyons donc pa-
tiens envers le mal, et portons bravement ïa
vie.
Mmé'de La Roche-Landry était-elle-aveu
gle au point de rie rien voir do ce qui se pas :
sait autour d'elle, et de ne pas comprendre,
gue le bonheur de sa pupille était l'en
jeu de cette rude partie?, Véritableinent
on eût pii je croire, car, avec june de ces
robustes cpnfiances que rien n'altère et, que •
rien n'ébranle, elle laissâit à Saphir une
liberté à peu près absolue. Elle était Mèn
certaine que Mlle Dorianti était inçapabiQ -
commence à dater du 2 août. ■'•..
Jga Gazette dè 'Bavière annonce que lo- lieute-
nant-eolOTiel Roth s'esL-ïfiûdu par train-express
à Bayreuth afin d'obtenir dèsàpréseht du;grand-«
duc de Me6klenbourg. : une-suspensions d'armes.
* ' Berlin, 31 juillet. "
^ On lit dans 1a Gazette, de l' Allemagne du Nord:
Toute la politique amicale do la . Ffance, - à. l'é
gard de la Prusse pendant ces dernières années,
dit que lo plaidoyer de la France pour 14 .Saxe a
été efficace. La médiation dé la France ne s'est
pas imposée,.d'ailleilrs. 'aux puissances belli
gérantes, mais elle a été réclamée par l'Autri
che. Les journaux de!?opposition J ,,,qui attaquent
la médiation française, ne voudront pas émettre
sérieusement la prétention que'la France aurait
dû repousser cet appoL< . :
• - , ' • -Berlin,' 3t juillet. '
On mande de Fçani^fort, le 31 juillet
« Lo nouveau commissaire civil, M. de Madai,
se rend au quartier-général dé l'armée du Mein.»
; ' • Berlin, 31 juillet. '
' Le bourgmestre Mull'efj do' Francfort, est ar-
rivé ici hier soir pour y attendre le roi et M. de
Bismark.- Il a été reçu aujourd'hui par MMf-Von
der Heydt,îIo comte Eulenbourg > de Werther et
de Savigny.' ..." ' -. ■ • ■' r..-
' " Florence, 31 juillet. •
On mande de Rovigo en date d'hier :
' Le roi est arrivé ici. Toute la population était
allée à sa rencontre. .S. M,".a été accueillie avec
enthousiasme. La ville était pavoiséé.>Le soir, il
y a eu illumination.-r, -
' î. •' :. ' '• - Suez, 30 juillet.,
< -Le f aquebot des : messageries impériales le
Donnai mi arrivé ici hier 'soir; à' dix heures
avec > 02 .p.issogérs do prémière classé et vingt-
ét-pn.. dé^secondô,. 340; "balles ; de spiô, 48. cais
ses d'indigo, U# de thé et 40 colis-divers pour
Marseili^:Il atde plu8 t>u balles de soie, 290 de
rhubarbe, et t;607 do thé' pour Londres. 1
*. J--, , Madrid,'31 juillet.
Aujourd'hui a éù lieu l'adjudication; inensnol-
lo des dottes amortissables, .i.
Lo gouvernement a proposé pour 'la'l t0 inté
rieure, 29 ; pour la intérieure, 17.00 ; . et pour
là 2° extérieure,-21 : ^ ,v '
Les particuliers ont .offert pour la première
intérieure. 27120 à 3t'.ti0, pour la deuxième îilté-
tieuro I5iïï0 à, \9.80 -et pour,la*douxièmeiexte-
rieure 22 à 23.80. . ' " ■ -' ■ i
COURS DE LA BOURSE.
cours ^eciioturb. le s» • lé 31 - Hausse. Baisse.
30/Oaucompt. 68 80 69.10 ». 30 » »
—Fin du mois. - 68 85 {-9.17 » 32 » »
4 l/2aucompt. B^.75 97 60 » 7,5 » d
'■ Le courrier arrivé aujourd'hui du -Mexique
par voie anglaise apporte dqs dépêches da
tées de Mexico le 2t) juin, et de Veia-Griiz le
2 juillet. ' • ' "
Au moment du départ du courrier/le ma
réchal Bazaine était informé que la ; brigade
mexicaine commandée par lo général Olve-
ra, et forte'de l',600 hommes, elant sortie de
Matamoros pour escorter un convoi de mar
chandises à destination de Monterey, avait-été
surprise et attaquée pàr-Escobedo; avec 4,000
hoinm'es, le 16 juin, à Berreudo. Le convoi a
été enlevé, et les trou pés mexicaines, en partiè
détruites, ont, laissé -8fl0 hommes entre les
mains de l'ennemi. Il ne restait plus au ge-
néral Mejia, pour défendre Matamoros," que
51)0 hommes dé troupes mexicaines et la
milice urbaine; tout était -prêt, néanmoinsj
pour une vigoureuse -résistance, lorsque les
lïabitans, ellrayés des suites d'une prise de
vivo force après une lutte si inégalo, le dé
terminèrent à capituler." Les détails man
quent sue la reddition de la place, mais on
sait que le général Mejia a obtenu pour sa
faible garnison une capitulation honorable
et les conditions les plus favorables'poyr la
population' de Matamoros. Le général Mejia
est débarqué à Vera-Cruz avec ses troypes. -
Le Michoacan, débarrassé dos bandes qui
pesaient sur cette contrée) est encore infesté
par quelques guérillas, 'que surveillent et
poursuivent les troupes du généralAymard.
Dans la journée du 13 juin, la colonne sous
les ordres du lieutenant-colonel Lalarine a
atteint les dissidens à la hacienda de. Colo
rado; le : commandant d'Espeuilles, du 5°
hussards, lancé à leur poursuite à la tête de
deux escadrons dé son régiment, soutenus
par une compagnie' d'infanterie, les a mis
en déroute, v
Un détachement de la légion autrichienne
a rencontré, le 12 juin, à Tehuatlan, 400 dis
sidens établis dans une forte position ; après
plusieurs heures de combat, il les.a délogés
en leur faisant subir des pertes sensibles. De
son côté, le commandant Gaday, du 3® zoua-
' d'en jamais abuser; mais, quand elle n'eût
compromis que la paix de son-'Am^-n'était-
; ce point déjà trop?
Un matin que les deux femmes déjeu
naient seules en têté-à-tête, après le .bain,
où quoique affaire avait empêclié : Natàilis de
se trouver, comme d'habitude, sur leur pas
sage :
— Crois-tu, demanda tout-à-coup la ba
ronne à sa jeune'amie, crois-tuque M.de
Savenay vienne te voir ce matin.? '
— Mais, je ne sais trop, .répondit Saphir,
non sans se troubler un peu ; c'est jprobable,
cependant; ne vient—il pas ici tous les jours ?,
— Sans doute l mais tu n'as pas besoin de
rougir pour cela. C'ést une belle, conquête,
et que plus d'une t'envie. . :
—,Hé! que me parlez-vous de conquête,
chère amié? II. ne m'appartient point d'en
faire, et, d'ailleurs, elle me serait bien inutile.
Ceci fut dit. avec beaucoup de décision et
de fermeté; mais en même temps avec une
nuance de tristesse qui, ne put échapper aux
yeux de la mère d'Hector.
— Chère enfant, dit celle-ci à la jeune
fille, sans vouloir lui faire une réponse plus
directe, j'ai reçu ce matin des nouvelles de
•Hongrie.
Et j'espère qu'elles sont bonnes, répli
qua Saphir en relevant sur . la baronne son
beau regard clair. .
— Non ; elles sont mauvaises. '
Saphir sentit son cœur se serrer, et pen
dant quelques secondes, son cœur ne battit
plus. ' ' . ..
; —Hector?
Elle n'ajouta pas une parole. Adressé à
la mère du jeune • homme, ce mot-là disait
tout...
: Mme de La Roche-Landry eut un hoche
ment-de tête de mauvais augure,
i — Est-ce qu'il serait plus mal ?
: — Il n'est pas bien.
— Alors, partons ! '
En disant ce mot : Partons! Saphir devint
toute pâle;, ;
— Non, ce serait inutile, répliqua la ba
ronne en posant line main sur le bras de la
jeune Vénitienne. Sa, vie n'est pas en dan-
vés, a suipirrâv'vçi^'-^ch^,' ijo. bande
Armentaj et, l'atUiquànt Mec. une vigueur
\3ui fait le plus grandibonneur à la' troupe
qu'il coinmandait, l'a yéduit à s'enfuir avec
une, centaine d'hommes, que les-habitfms
des localités voisines;'réunis contre l'ennemi
commxth-, ont poursuivis dairs la montagne!
'' ! Aiicun ' fait militaire n r es t ; signalé 'dans Jes
autrès proyineps de l'empire; l'état sanitaire
de.l'aïnjée-continué'^ êtfesatisfaîsantï. . ..
, " • - ■ ' • .„« (Moniteur.) >
' No.us avons fait connaître le décret qui dé
cerne une médaillé "d'honneiir à Mme" Cor-
nuati.,Le décret.ét la médaille' ont été. en
voyés à Mme CÔrnuau paf Sa Majesté, accom
pagnés de la lettre! suivante que nous trou
vons dans le Mémoiial d'Amiens •
*' «"MAIJ .pie* - .
' » Avant' djj mo» rendre & Amiens, j'avais ap-
» pris par M. 1er ministre de l'intérieur vos gé-
» néreux efforts- potir, soulager les victimes -de
» la druolle'épidémfo qui ravageait cette ville.
; ,»;J'ai pu Toîr par n^i4môme'votre' zëlo è't
« VOlre courage. Fenimé du premier '.magistrat
» du, département, vous a'vez comprîs quê yoùs
» (idvièz à. 7 tôus 'l'exemple)'et,.'vpus'..,aveizl,suj
» comme,ivotrç. mpi'^répiplir jotrerdov^ir.- Aveç
p uns abnégation ét-!'unei , coiistanco qtîp n'iont
» ébranlées Tii les fatigues/ ni «les péfilsf/toifs
» toû 's 'ftt'ës rtiiiltipîiéé pburWphnârë à'Éour dé
i» voijs ^s^soinl^t/lés'èMsolàliohfe.'l'à'Poi^'fë
» tibn,d f Amicns"'n'a pas.seulement trouvé.dans
? \cs-. plus êBlr
» càcos :i.ojlô j-a.pufsé encore co.calme et cette
» confiance qui permettent de réâgir t Contro loa
» atteintes du mal,- et souvont même do lo con-
» jurer," ' ' ; -r-' ; ">
; »!Uno si noBlo^conduité'm'a vifeinent émiieV
â J'ai été heureuse d!en rapporter leîtémoigna-
» ge à l'Em'perôur, 'ot* c'est avec plaisir (jûo.jo
», y.ieû's .aujoura'l^ui Vous remettre; en son nom,
» ce décret vétlrcétle;médaille qui -en. perpétue»
t> Tont .lo ëp'uyeiiir,' et 'qui. seront lo pJus'pré-_
» cioux lié'ritàgè dé vôtre fils; auquel ilsràppol-
>) leront le détfoûment ot la charité 'do sa mère.
^ Recevez do nottvçau, Màdadie, l'assurahco
» do.ma sincère ot profonde sympathie.
' . .'..^KTOÉttlÉ. >i
COMBAT DE LISSA.
Depuis qu'a&cûmbat de Lissà on a vu un
bâtiment cuirassé 5 aRe-»cf//a/ifl. r -détruit en peu
d'instans, quelques personne? so.sont de
mandé si ces nouvelles constriictions navales
bardées de fer. avaient, bien la -valeur qu'on
leur supposait ;-.plus .prompts > encore dans
leurs'appréciations, certains, esprits n'ont
: pas hésité à
doniier au plus, tôt 1 les bâtimens auxquels'ils
repro.chent mê'me les défauts les-plus oppo
sés à leurs qualités les moins coritestées, ad^-
mettant tout au plus coirime navires cuiras
sés ceux qui, comme les monitors améri
cains^,. seraient ras sur l'eau et surmontés de
tOUrS.'. ' ': . ... ; , ,, _
' Avant do se prononcor'dkine manière aussi
absolue contre les nouvelles! constructions
dues à. l'initiative de-noire marine, avant de-
les condamner avec une assurance que les 1
gens du métier, et même tous les hommes 1
sérieux, trouveront sans douter quelque peu'
excessive, il e'ût été bon, selon nous;'de côn-'
naître tous leg'/aits, ot peut-être alors-au-
rait-on compris que la destruction du lier
d'Ilalla, est loin (le rien .prouver contre les
bàtimens cuirassés, set que le succès de l'a
miral autrichien a été au; contraire le résul--
tat de l'emploi intelligent et hardi d'un en
gin dû à ces nouvelles constructions.
Nous n'avons pas de récit authentique'du'
combat de Lissa^ Au premier riioment, les,
Italiens, comme les Autrichiens,-s'étaient
attribué larvictoire.- Mais aujourdîhui, il pa
raît bien certain quac'estia,flotte italienne
ijui a le-plus souffert; et si les détails qui
nous parviennent de Trieste sont ejâcts, on
s'expliqua facilement qu'il en ait, dû être
ainsi. ' . -
i Ces détails, que nous tirons d'une corres
pondance particulière, nous les publions
sous toute réserve, et nous en indiquons la
source pour qu'on ne les'accepteras autre-»
ment que nous ne les donnons. . , v L .
! Nous laissons maintenant parler notre cor
respondant : ,
VA
• (
« La flotte'italiennè, forte de-12 bâtimérifS
» cuirassés, sans compter ceux en bois^$ta-*-;
» tionnait depuis le - commencémeny ^.'ly^
» guerre devant Ancône ; elle-cberchait VWtf""
» organiser et à sé'donner Tûnilé si "iridis-?
», pensable à touté éséadrë. Divisée en deux
» parties* l'une, allait attendre' au large une
» nouvelle apparition ..de l'escadre au tri-?
» chienne, -tandis::que l'autre restait: au
"» mouillage sous les-feux. '
- » La frégate enirassée le Roi-d'Italie avait
t> été obligée tout- récemment de mettre son
» charboïi à.'terre pour combattre plus faci-
5> lemènt lé feu qui avait pris dans ses
» soûtes. • ' ^ ., . ' -,
. » L'amiral Persano crut néanmoins le mo-"
» ment venu de faire sortir sa flotte de l'in^
» actiony il appareilla^ ■ le 18; pourse pré-
» senter devant» .Lissa'; Somintention était
» d'attaquèrà ! 'lflt-fôis par terre et'par 'hier la
»' forteresse.qui défénd .V»tjte;Ô9 jamais ses
» troupes.de débarquement ayant été repous-
» séésj'par" la garnispri) il dut modifier son
» projet èt'attaquer d'abord la forterjèsse. 11 là
» bombarda'toute la ? journée, réussissant à
» lui-faire •qublq.uëfedégâts, 'sans cependant
» en éteindre W feu et" r eft'4nSei4'eria s 'capitu-''
6 îàtioft.- '^A-'la' Tui' dè : cette lutte; qiùYse téri
» mina avec l'àVtJVéé de ja nuit, les'rêsùlla'ts
» pouvaient. êire. cbpsidérés.'ç'omiriè légale-
» ment partagés,- car si lç fôr^ avait souffert»
» 4,^frégates étaient aussi, ass&z entlomma-
» gées. '; ï *;■ !■ ■ h-,
»Le lendemain, alors que l'amiral Persano
» s'apprêtait à continuer l'opération com-
♦. mencée; ; ' Pe§gadre ' dé'l'amiral Tegettljoff
» fuï 'signaléè,; "Ellè venait';?'toute vilçsse^
» ïormée sur ùri angle àigii-/. dont là 'fré'gatQ'
? .çûirassée l'Archiduc-Màx, 'pqrt'àrit' le pa-
? viVpn 4e l'amiral^, occupait le'sommet. Là
0 flotlo italienne.prit tout.de suite position
» entre Lissa et l.esina,
i> Tégeithof;'pleift. ; de'' ccftîfiarice '-danS' sdn
» éperon " rie1 "ralentit : 'pîis' r tininstant sa
» màfcîie ;' il 'fit gouvèrner droit sur %è Roi-
» à'Italie,, qiii .lifi. présentait le travers, et
» le coula. Les autres Mtimëns autrichiens
» firent de môme î tous, le eap sur, un- eri-
» ïiemi; essayèrent;'mais hioins'fheureuse-
» nient, la même-manœuvre'. 1 ? >• •
II' est facîie : dé v sè^ndr^'compté que Iè
» mode, d'attaque de' faillirai Tëgettliof avait
» rendu à,peu. près inutile l*,.ar tille rie de l'a
it mirai Persano. - v »
- v Après cette.première rencontre, les es-
» cadres ont encore combattu deux-heures.
» Le vaisseau en 'bois 'k Ka iser a eu à sou-
» téniïle feu de frégates^ eu irasséés italien- •
»S t\AC ÀK /^'A VfK'A 'nnXl.'nkt A.A'A-n'4 jL
» Ancône, abandonnant Lissa. L'amiral Te-
» getthof l'a- poursuivi jusqu'à moitié che-
» min. Il est rerltré, ■ m'a-Pon dit- ;à"'Pôla,
» ramenant avec lui- le KcM&r et Tetesto de
» son 1 escadre. » • ' . 1
Si cq .récit gst exact, il en résulterait quo
le lle-d'Italia aurait été abordé par le tra
vers parle bâtiment cuirassé l' Archuluc-Max,
monté par l'amiral Tegetlhoff, quo"-le navire
Re-d'Italiu abordé ainsi -fût ou non cuirassé,
peu importait, il devait-évidemment être
coulé, comme cela doit arriver nécessaire
ment à tout bàlimeutatteint dan'$de pareilles
/i/MIfllIlArir' ^ /N min n A>in 'i. T..:. . ] - .. _• . _ 1
ger. La sant,4 du, corps n'a jamais été meil
leure relie-paraît se développer et s'affermir
auxdépejps de la santé; de l'àme; mai& l'es.-
prit esf plus'malade," et ir faut renoncer
maintenapt à tout, espoir, da. guérison. A
l'heure qu'il, est, mon est un homme
perdu! ' ' " " , ,. r „ , , -
La baronne essuya .deux grosses" larmes,
et Saphir serra silencieusement sa main.
—Ceci^ continua la,pauvre mère, est pour
moi. un, malheur immense et sans consola-
tion. Ma vie est éteinte.et,ma.maison.finie ;
il ne me reste plus que^des souvenirs et des
£ larmes. Mais je n'aurai pas l'égoïsme coupa
ble de l'entraîner avec mpi dansla ruine de
mon cœur. — Jo ne te 'dirai pas : Séparons-
nous l Oùque tu ailles et quoi que tu devien
nes, nos. existences ont été trop étroitement
unies pour être jamais complètement étran
gères l'une à l'autre 1'mais je te dirai du
moins : . j-,. ..
— Détache tes espérances de ceux-là qui
n'ont plus d'espérance.s; ta vie commence;
ne la lie point à ceux dont la vie est finie; la
parole que, dans un mouvement de sympa
thie noble et généreuse,, tu as donnée à un
pauvre être souffrant,, pour le sauver, cette
parole, moi, sa mère, je te la rends. Confie-
toi donc à l'avenir, et va "où t'attend, s'il s'en*
rencontre encore, ,un homme digne de toi et
que tu aimes. An ! celui-là sera un homme
heureux entre tous! mais.sache bien qu'en
devenant sa femme, tune cesseras pas d'être
ma fille. ô.
Saphir tomba sur la .poitrine de sa vieille
amie, lui jeta, ses braa, autour du cou, et
pleura avec elle : ce fut sa seule réponse.
: —Je crois,, continua la baronne, que M.
'de Savenay a pour toi, une affection vérita
ble. Sa position est bonne; son .avenir meil
leur encore. Sa fortune ri est peut-être pas
aussi grande que la tienne ; mais ces consi
dérations-là n'arrêtent ; point des femmes
comme nous. La première fois que tu le ver
ras, dis-lui que c'est à ;jnoi maintenant qu'il
doit parler.
■-rr Mais, chère mère, répliqua Saphir en
donnant pour la preînière fois ce doux nom
à la baronne juste au moment où celle-ci ve-
servie ou que les Italiens, après lo bombar-s
dement 'des forts do Lissa,'aient manqué de
boulets creux. ■ ' : ' . ■ .
Nous le répétons, lô' récit que nous don
nons n'a, rieji d'officiel ; aussi nous abs
tiendrons - nous do touto autre .observa
tion que colle-ci : c'est qu'avant de se ^re
noncer sur le rôle que les bâtimens cuiras
sés ont pu jouer au combat de Lissa; et qu'ils
pourront avoir dans le choc des flottes, — il
faudrait bien connaître tous les faits; et,
quant à nous, loin d'a voir un motif d'aban
donner la voiô , dans laquollo nos construc
tions navalés sont entées, si nous avions un
conseil à donner au gouvernement de l'Empe-
reur,ce serait de persévérer dans la formation
d'une flotte dont l'homogénéité et les facili
tés d'évolutions 1 sont déjà une cause de for
cé; 'et Surtout de maintenir avec persévéran
ce l'instruction de npi marins et les institu-
nait d'y renoncer pour toujours, M. de Save
nay ne m'a jamais rien dit qui rii'autorise à
croire ce que vous supposez. C'est moi, dans
ce cas-là, qui aurai l'air de le demander en
mariage... peut-être n'y ,pense-t-il point. -
Ici la voix de Saphiç trembla légèrement.
— Il no m'a pas seulement dit qu'il m'ai
mait, ajoutait-elle plus bas.
, r~ A '° rs > s 'tl ne t'aime point, que vient-il
faire ici? 11 y vient, par ma foi, beaucoup
trop souvent. Il faut maintenant' /ju'il s'ex
plique; veux-tu que je me charge "o le faire
parler?
Le regard de Saphir demanda grâce pour
lui et pour elle.
— Je comprends, dit la baronne avec un
sourire, il n'est que soi à ses aoces; tu n'es
pas une petite fille et tu trouveras Je moyen
de lui faire entendre ce que tu ne lui diras
pas... Mais v«ilà un coup de sonnette qui
lui ressemble singulièrement; va donc le re
cevoir au salon. Seulement, songe bien que
c'est sa dernière heure de tête-à-tête comme
prétendant amateur. II ne reviendra ici qu'of
ficiellement... ou il n'y reviendra pas. Qu'il
so ie tienno pour dit ! ■
La baronne, en achevant «es mots, passa
dans sa chambre, tandis que Saphir se dis
posait à rejoindre Natalis, déjà introduit au
salon.
L'émotion de la jeune fille était de celles
qui se comprennent aisément : ses incerti
tudes allaient enfin cesser. Son sort allait se
décider dans quelques instans, et l'on re
mettait, pour ainsi dire, le destin de sa vie
entre ses mains; mais cette interversion des
rôles, tels qu'on les distribue: d'ordinaire
dans la vie entre l'homme et la femme; ne
laissait peint que de lui causer quelqu'ém-
barras, et elle ne savait poiot, en entrant
dans le salon, quelle tournure elle pourrait
donner à l'entretien.
Natalis, par bonheur, se trouvait ce jour-là
dans une disposition d'esprit favorable : il
avait un air de gaîté sur .le visage, la physio
nomie franche et ouverte d'un homme heu
reux, et je ne sais quoi dans toutes ses fa
çons qui invitait à la confiance.
Quant à Saphir, l'émotion qu'elle éprou-
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