Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1865-01-25
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 25 janvier 1865 25 janvier 1865
Description : 1865/01/25 (Numéro 25). 1865/01/25 (Numéro 25).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
50* ANNEE.—N* 25.
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PARIS, 24 JANVIER.
La Chambre des députés de Turin a
terminé dans une seuls séance le débat
sur l'enquête relative aux évènemens de
Turin. '
Le baron Ricasoli, au début de la séànce ;
à proposé un ordre du jour motivé, dont
- le sens est celui-ci : L'Italie et son Par
lement ont en cemoment mieux àfaire que
d'engagerune discussion irritante et oiseuse
sur des faits passés. C'est en vain que les
orateurs de la gauche ont essayé d'écarter
l'ordre du jour pour lequel le ministère
s'est déclaré et qui a été voté à une majo
rité de 140 voix contre 67.
Les journaux de Vienne annoncent qu'on
attend prochainement la réponse du cabi
net prussien à la dernière dépêche du
comte de Mensdorff. Quoique impatient
de recevoir une réponse, le cabinet de
Vienne, d'après une correspondance adres
sée à la Gazette de Cologne, aurait voulu
attendre le départ du prince Frédéric-
Charles, avant de faire une nouvelle dé
marche à Berlin. .
Nous publions, sous toute réserve, ce
que dit à ce sujet la Nouvelle Presse libre :
« Nous apprenons qu'au commencement
» dé cette semaine le comte Mensdorff a
» jugé à propos de dire au baron de Wer-
i> ther, ambassadeur de Prusse, qu'il de-
» vait faire ses réserves sur la patience
à avec laquelle il attendait la réponse de
» M. de Bismark à ses propositions de sim-
d plifier la question des duchés et d'abré-
» ger l'état provi soire qui y règne, état pro-
» visoire qu'il ne saurait appeler état nor-
i> mal, comme l'a fait M.'.de Bismark dans
à sa dépêche du 13 décembre. Il ne faut pas
» que le gouvernement prussien pense
j> que le cabinet autrichien se soit résigné
a ue fait à la continuation de cet état
» provisoire et qu'il retire sa proposition
» de terminer la question de possession
» avant la question de succession. C'est
» probablementparsuite.de cette conver-
» sation que l'ambassadeur de Prusse a'
» annoncé au comte Mensdorff que la ré-
» ponsè à la Note du 21 décembre allait
i> arriver et lui a exprimé l'espoir que le
i) compromis quô proposerait son gou-
» vernement amèperait l'entente désira-
0 ble. Dans ces circonstances, le cqrate
» Kàrolyi retardera sans doute son départ
» pour Vienne jusqu'à l'arrivée de la note
(> annoncée. On avait déjà préparé une
A ' dépêche qui devait partir pour Berlin,
1 demain ou après-demain. »
La gazette autrichienne revient sur la vi
site du prince Frédéric-Charles, pou* af
firmer qtle rien n'est changé à là politiquê
de l'Autriche. Le prince, suivant eelte
feuille, aurait emporté la conviction qu'à
Vienne l'empéreur et ses ministres sont
parfaitement dîaccord.
« Or, continue la Gazette , le point de
)> Vue de la couronne et de ses conseillers
» en Autriche est commandé pàç le droit
» et par l'opportunité,. L 'Autriche ne veut
î> rien pour elle-même, elle veut que cette
» question du Sleswig-IIolsteia soit résolue
» leplus tôtposs'ible dans l'intérêt de l'-Al-
» lemagne et à la satisfaction de la îiation
» allemande, et que de cette solution ré-
» sultent. l'affermissement, de laCqnfédé-
» ration germanique, le resserrement des
« liens communs qui .unissent les Etats
» de l'Allemagne. Les. autres Etats alie-
» mands nous paraissent aussi s'être ren-
», dus à cette conviction. MM. Von der
» Pfordten et de Beust placent, en toute
» confiance, la solution de l'affaire en-
» tre les mains de l'Autriche ; tel est,
» dit-on, le sens de leurs dernières notes.
>> Les gouvernemens allemands se con-
» vainquent de plus en plus que l'Autri-
ij che, en s'engageant dans des rapports
» plus amicaux et plus intimes avec la
8 Prusse, n'est pas du tout devenue infl-
» dèle à sa mission de ' soutenir la confé-
» dération germanique et la position lé-
» gale de ses membres. »
Feuilleton du Constitutionnel. 25 janvier.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
XVIII.
LE FILS.
Une heure plus tard, le chevalier de Li-
liers entrait d'un air de résolution calme,
sans pencher ni du côté de la bravade, ni
du' côté de la soumission qui demande
grâce. . .
* Invité d'un geste par le prince à prendre
place sur un siège, sellette assez étrange
pour un accusé, car c'était un fauteuil do
ré tel qu'on l'eût avancé pour un duc et
pair, ou pour une femme de qualité, le
prévenu, avec un peu de surprise, atten
dit que la parole lui fût adressée.
— Monsieur, dit le Ilégent, il y a quel
ques instant, à la place même où vous êtes
assis, j'avais l'honneur de recevoir Mada
me votre mère. Elle essayait de me prou
ver que,à raison d'une méprise quipendant
longues années avait semblé vous mettre
bien près de mon cœur, j'étais comme en
gagé à vous traiter avec une extrême in
dulgence. -
- — Jè ne saurais trouver que regrettable,
répondit sèchement le chevallier, cette fa
çon d'intercéder pour moi; il y a des sou
venirs qui, humilians pour tout le monde,
peuvent servir à aigrir et non à rappro
cher.
— L'humiliation acceptée à votre inten
tion a été plus loin encore que vous ne
sauriez le supposer, car jamais il n'est
Les contre-démonstrations, auxquelles i
l'adresse annexionniste, des dix - sept !
membres de la noblesse du Ilolstein a j
donné lieu dans les duchés j ont produit!
une grande sensation à Berlin, surtout!
auprès du public qui ne savait pas |
les populations des duchés si hostiles aux j
projets d'annexion. Dans les Chambres j
prussiennes, ce point de vue primerai
probablement toutes les considérations |
patriotiques. Après avoir proclamé, l'an
née dernière, le droit des Sleswic-Hol-
steinois d'être gouvernés par lé souve
rain de leur choix, la majorité ne pour
ra aujourd'hui se prononcer pour l'incor
poration des duchés malgré leur volonté
manifeste.
Il est vrai que la situation de la Cham
bre prussienne elle-même devient tous les
jours plus précaire.M. de Bismark déploie
autant d'énergie dans la lutte avec le parti
progressiste que dans la lutte avec-les diffi
cultés du dehors. Le conflit intérieur, au
lieu de s'apaiser, s'aggrave tous les jours.
Nous connaissions déjà les divergences,
entre le gouvernement et la Chambre, au
sujet de l'organisation militaire et de la
question du budget. Les dernières nou
velles ne faisaient guère prévoir un arran
gement pour ces deux points. Or ., voici
maintenant un nouveaupointlitigieux qui
se produit. A l'occasion de» la vérification !
de ses pouvoirs, la Chambre avait invali
dé, comme vicieuses,les élections dedeux
députés conservateurs, et admis les deux
candidats libéraux, MM. de Saucken et de
Tettau. Un télégramme de Berlin nous ap
prend que le gouvernement s'oppose à
l'admission de ces députés en déclarant
que la Chambre avait dépassé les limites
de sa compétence, et qu'il fallait procéder
à de nouvelles élections.
A Vienne, le' nuage qui s'était élevé en
tre le Reichsrath et le gouvernement pa
raît se dissiper. Le ministre d'Etat, M. de
Schmerling, a informé la commission fi
nancière que le gouvernement est disposé
à entrer dans là voie d'une entente avec
la commission.
Il est maintenant décidé que la reinç
d'Angleterre n'ouvrira pas-en personne la
session du Parlement. S. M. n'arrivera à
Londres qu'après Pâques et y passera trois
semaines.
. La question de Saint-Domingue conti
nue à occuper les séances du Sénat , espa
gnol.- L'abandon et le maintien de cette
conquête trouvent des partisans éloqu'éns.
Le duc de la Torre, dans un long dis
cours, s'est attaché à prouver que l'aban
don de Saint-Domingue serait préjudicia
ble aux intérêts de l'Espagne. L'oratour
prétend avoir, des renseignemens por
tent qu'il existe entre le président : Get-
fràrd et lés insurgés dé Saint-Domïngue
un traité d'alliance secret. Lè duc de la
Torre est convaincu que l'île, une .fois
évacuée par les Espagnols, serait aussitôt
occupée par les Haïtiens.
Le duc de Valence a répondu à l'ora-
rateur pour rectifier des paroles qui
lui avaient été attribuées. Le président
du conseil a affirmé; de la manière la plus
positive, que l'abandon complet de Saint-
Domingue lui a toujours paru une mesure
dé première urgence, et qu'il a répondu
en ce-sens à tous ceux qui lui deman
daient son avis.
La Correspondencia de Madrid apprend
que le gouvernement a demandé au con
seil d'Etat une consultation sur les trois
points suivans
1° Si, conformément aux lois du royaux
me et aux prérogatives de la couronne, le
gouvérnempnt de S. M. peut concéder
donné à un fils do mesurer ce qu'il y a
pour lui d'amour et de dévoûment dans Je
cœur d'une mère. Au sujet des ;obseurités
de votre naissance, il n'a tenu qu'à moi
de reprendre toutes mes illusions, celle
qui sur cé chapitre peut seule se dire en
possession de la certitude semblait me
convier à regarder. encore du côté où à
une autre époque j'avais cru entrevoir la
vérité.
Manquant gravement à l'étiquette :
— Mais, Monsieur, répondit le cheva
lier en se levarçt avec animation, cette in
jure que, dans sa sollicitude pour moi, ma
mère se fait à elle-même, va, vous le sa
vez, contre l'évidence. Ma naissance mê
me, pour les aveuglemens les plus inté
ressé?, ne peut faire l'objet d'un doute,
quand même elle ne serait pas cautionnée
par une vertu si éprouvée et si inattaquable.
— C'est précisément ce que j'ai répon
du; j'ai fait plus: à rencontre do la sainte
tromperie dont Mme do Liliers prenait le
parti désespéré, je me suis empressé de
mettre sous ses yeux une preuve impré
vue et concluant au premier chef; son
prodigieux dévouement n'a donc compro
mis, ni vous, ni elle; si autrefois je me
me sois donné le tort d'un sentiment
moins avouable, j'y ai substitué le respect
d'abord et maintenant l'admiration; cal
mez-vous donc, mon cher, et veuillez vous
rasseoir, car nous avons beaucoup à
causer. .
Quand le chevalier eut repris sa place,
et rions devons dire que ce fut avec un
surcroît-d'étonnement, car il s'attendait à
un interrogatoire et point du tout à ce ton
de conversation familière :
— Entre nous, dit le prince, il y aurait
un grand compte à faire; mais,pour abré
ger, je commence à mettre hors de la li
quidation les articles au sujet desquels
vos réponses et votre attitude me sont d'a
vance connues. Par exemple, je ferais al
lusion à ce testament de mon excellent
oncle, qu'on vous soupçonne d'avoir été
colporter en Bretagne; inévitablement vous
l'exequatur à l'Encyclique et déterminer
les paragraphes de cette Encyclique à in
terdire en vertu des dites lois et préroga
tives. .. .
2° Touchant la respoiîsabilité encourue
par les évêques qui ont publié l'Encycli
que avant d'obtenir l'exequatur du gou
vernement en y annexant des pastorales
qui rendent obligatoire l'exécution de la
dite Encyclique ;
3° Si la publication de l'Encyclique 3
pu ou peut être permise en considération
de la liberté'dont jouit la presse, confor
mément aux lois constitutionnelles du
pays.
Des lettres de Madrid confirment la
nouvelle que le ministre des finances à
renoncé achiellemënt aux projets d'em
prunt. Des capitalistes espagnols et étran
gers avaient fait au gouvernement leurs
offres, mais à des conditions que M. Bar-
zânàllana a refusées. Le ministre des finan
ces a donc pris la résolution de faire appel
aux sentimens patriotiques des contribua
bles en demandant une somme de' 600
millions de réàux à titre d'anticipation sur
les impôts. On croit que le projet de loi
qu'il a présenté à cet effet sera voté à une
grande majorité.' Edouard Simon.
M. le due de Bellune, ancien secrétaire
d'ambassade à Rome, a adressé à l'Empe
reur une lettre qu'il a cru devoir livrer à
la publicité, et par laquelle il se plaint de
la mise en disponibilité prononcée contre
lui, il y a deux ans.
M. le marquis de Lavalette, alors am
bassadeur à Rome, et M. le général de
Montebello ont été absolument étrangers
à cette décision. Le gouvernement n'a
d'ailletfrs aucune raison de revenir sur la
mesure prise à l'égard de M. le duc dé
Bellune. (Moniteur.)
On sait avec quelle réserve nous avons
touché auxquestions soulevées à propos de
l'Encyclique du8 décembre. Pour ne don
ner aucun prétexte à la malveillance , et
pour qu'il fût absolument impossible de
nous accuser de porter la moindre irriia.-
tion dans le débat, nous n'avons dit que
ce qui était strictement nécessaire pour
maintenir la vérité .de 'la situation et
empêcher l'opinion de s'égarer. Pris di
rectement à partie par un évêque parlant
du haut de la chaire ', hqus nous sommes
souvenu de la situation particulière que
cet évêque venait de se faire, et nous n'a
vons pas même prononcé son nom. C'est
que nous sommes profondément con**
vaiircu'que dans ces questions si délicates^
plus encore que dans toutes les autres., la
victoire doit rester à la modération, et que
là, plus que partout ailleurs, il faut savoir
attendre et laisser agir le bon sens public.
N.ous voulions donc garder le silence;
mais nous trouvons dans le Pays de ce soir
un remarquable article qui, faisant avec
une équité parfaite la part du temps présent
aussi bien que la part de l'histoire,-éta
blit excellemment les droits et les. devoirs
respectifs! de l'Eglise et del'Etat, et nous te
nons à^placer lesprincipaux passages de cet
article sous les yeux de nos lecteurs.
paulin l1mayrac,
On lit dans le Pays
Le gallicanisme , dans la vraie et antique
acception du mot, n'est qu'un grand fait
historique auquel se rattachent d'illustres
et glorieux souvenirs : mais ljl n'est plus un
système applicable de nos jours, car il né
pourrait offrir désormais les élémens d'une
jurisprudence en harmonie avec les besoins
de la société moderne. Le gallicanisme fut '
une dçs forces vives de. la France féodale et
me répliqueriez rçue vous ne savez ce dont
je veux Vous parlër. .
— En effet, dit le chevalier, c'est tout
au plus si par un vague ouï-dire...
t Passons,, passons! fit le Régent en
dispensant gon interlocuteur de la gauche
dénégation dans laquelle, malgré l'évente-
ment'préventif qui venait d'en être fait, il
persistait à s'engager, vous avez votre thè
me arrêté, comme aussi vous avez votre
caractère. Ainsi encore, je pourrais vous
dire : «Votre liberté, jeune imprudent, est
dans vos mains; remettez-moi cette pièce,
que vous avez, et dont l'existence n'est - par
conséquent pour vous ni vague ni nébu
leuse, etimmédiatement disparaissent tous
les dangers de votre situation. » Comme
on ne conspire pas seul,- vous trouveriez
qu'à vos complices vous devez de refuser
cette conclusion amiable; l'accueillir vous
paraîtrait un marché honteux, une trahi
son, et, en vrai Ilomain, vous mettriez vo
tre gloire à la décliner.
— En partant d'une base fausse comme
cet acte testamentaire du feu roi," dit le
jeune Liliers trouvant placement de sa dé
négation, le champ des hypothèses devient
infini.
— Soit, reprit le prince, mais j'arrive à
quelque chose que vous ne me nierez pas
et qui est net, précis, positif; le souper du
Luxembourg et votre carnaval de reve
nant !
— Permettez-moi de vous le rappeler,
Monseigneur; en m'interrogeant sur ma
personnalité du moment, vous m'aviez
laissé le choix d'être, à ma fantaisie, ou vi
vant ou mort, ajoutant que, dans le parti
auquel je m'arrêterais, vou - 11e verriez pas,
quel qu'il fût, un manque de respect.
— C'est vrai, j'ai dit cela; aussi n'est-cp
point au sujet de-votre option funèbreque
j'entends vdus faire une querelle; tout au
plus, si je ne vous semblais pas trop indis
cret j'aurais l'envie de vous demander..!
— Quoi donc, Monseigneur? ,•
— Votre procédé pour simuler avec une
si rase perfection cette mort foudroyante
monarchique; il serait un anachronisme —
pis que. cela — une faiblesse pour la France
impériale. Nous l'admirerons toujours, nous
n'avons jamais essayé, ,noùs n'essaierons ja
mais, de-le ressusciter.
L'écrivain, après avoir , expliqué l'erreur
où le journal la France est tombé en rele
vant le drapeau d'une cause qui n'existe
plus, s'attache cependant à faire ressortir
le grandeur de l'ancien gallicanisme :
Voyons! s'écrie-t-il, il est impossible que les
ultramontains , même les plus intraitables,
et que les gallicans, même les plus repentans,
nous combattent sur ce point. N'est-il pas
de toute évidence que chaque Eglise est dans
la nécessité de s'administrer et de se gouver
ner, en tenant compte du milieu spécial où
elle existe ; en tenant compte surtout des con
ditions qu'elle a choisies ou qu'elle subit dans
ses rapports avec la société politique ?
' Religion d'Etat comme en Autriche et en
Espagne , ou religion proscrite comme en
Suède et en Turquie ; religion concordataire
comme en France depuis 1801, .ou religion
abandonnée à elle-même comme aux Etats-
Unis, sous le régime d'une liberté qui est de
droit commun pour tontes les communions,
l'Eglise catholique a naturellement à pour
voir, par les voles et moyens qu'impose cha
cune de ces situations si diverses, et à sa vie
intérieure et à ses relations avec le dehors.
Qui pourrait prétendre que l'épiscopat de
Suède, de Pologne, du Liban ou de la Chine,
est tenu d'accepter à la lettre les constitutions
apostoliques et de les appliquer avec larigueur
absolue et le zèle passif que peut y mettre ac
tuellement l'épiscopat espagnol, autrichien ou
belge ?
De là cet axiome fondamental : « La foi est
une et invariable; la discipline est multiple
et se prête à tous les tempéramens. Il n'y a
qu'une théologie; il peut y avoir mille trans
formations ou modifications du droit canoni
que, selon les lieux et les temps auxquels il
s'applique. »
Voilà les principes, les seuls vrais principes.
Déduisons-en les conséquences.
Quant à ce qui nous concerne, les consé
quences se déduisent toutes seules. En Fran
ce, pour les catholiques, il n'y a jamais eu
d'autre foi que la foi apostolique et romaine.
Dès lors, jine théologie, 'à proprement par-
' -1er gallicane, eût été parmi nous plus qu'une
anomalie. Mais il dut exister, et il exista', en
effet, de toUt4emps, non pas seulement à da
ter de LouiVxiV, comme le croit Mgr Dupan-
loup, mai# à dater de Clovis, de .CJjarlcma-
gne, de Philippe-Auguste, et djs- saint, Loui?,
un droit canonique gallican, c'est-à-diro un
droit spécialement' adapté aux besoins suc
cessifs de l'Eglise de France et à sa consti-,
tùtion telle qu'elle résultait, à l'intérieur, dos
r.ôglemens.et usages traditionnels dii pays ; à
lVxt.érièur, dé.ses privilèges',et de ses charges
connexes, comme partie intégrante dé l'Etat,
v Que dit, que lit, le Saint-Siège, pendant des
siècles, vîfcà-vis d'un tel état do choses?
Le Saint-Siège, évidemment, n'eût pas tolé
ré un seul jour, s'qus peine .de schisme, qu'on
enseignât une autre théologie .que la sienne.
Mais, en fait do droit canonique, il eut la
prudence de se montrer plus accommodant
que do nos jours, et de ne-jpas trouver mau
vais que notre' clergé restât' attaché à des
règles particulières souvent m opposition avec
ses tendances propres et parfois même étroitement
restrictives de son action.
Les seules, entre ces règles canoniques,
dont il nous appartienne de parier perti
nemment, sont celles', on l'a déjà- deviné,
qui définissaient les droits et les devoirs res
pectifs du gouvernement politique et de la
puissance spirituelle, et qui limitaient : d'un
côté, l'immixtion du clepgé .dans les, intérêts
temporels, et, de l'autre côté, l'intervention
légitime de la couronne dans le sanctuaire,
au double point de vue des personnes et des
choses.
Parlons-on lé plus brièvement possible. Dire
que, sous l'ancien régime, en France, le catho
licisme était' religion d'Etat, ce n'est pas assez
dire : le catholicisme, répétons-le, était partie
intégrante et principale de l'Etat. Le clergé, ep
effet, formait un des trois ordres de la hation
' : ; ^ : » f-'. 1 . ;• c" Jf' •; :
devant laquelle Dubois lui-même, le scep
tique (ies sceptiques,' est resté étonné.
— Rien au monde d'aussi simple : en
regardant avec fixité la boîte de ma mon
tre, j'ai amené une s.orte' de catalepsie où
de sommeil nerveux dont la recette est
cpurante«dans l'Inde : avec le premier ob
jet de métal poli, Vatre Altesse peut elle-
même faire l'expérience.
— Ma foi! non, ditgaîment le prince; je
suis comme le malade imaginaire : il ne
m'est pas prouvé que jouer ainsi avec l'au
tre monde soit parfaitement sain. Mais
une autre curiosité ?
— Je suis aux ordres de Votre Altesse.
— Dans cette longue conversation poli
tique que vous avez eue avec Mme de Ber-
ry ? vous vous êtes posé en prophète, ayant
l'air d'apercevoir dans le lointain une ter
rible révolution : était-ce une .prédiction
faite pour le besoin du moment-, ou, com
me cet original de Iîoulainvilliers, avez-
vous sérieusement des prétentions fatidi
ques?
— Le comte de Boulainvilliers, répon
dit le chevalier d'un ton quelque peu so
lennel, établit ses visions de 1-avenir sur
des calculs astrologiques ; moi, je' regarde
les causes et en déduis les effet?.
— Mais que remarquez-vous donc, en
pe temps-ci, qui présage des catastro
phes ?
— Monseigneur, pour être un glorieux
pasteur de peuples, la nature vous a ma
gnifiquement doué.
— Comment? dit Philippe d'Orléans,
avec.un sourire, toi aussi, Brulus I de la flat
terie ?
—• Point du tout, Monseigneur, car je
me hâte d'ajouter qu'indépendamment
d'une intelligence supérieure ayant le le
vier du despotisme, qui dans" de fortes
mains peut se faire beaucoup pardonner,
en devenant l'instrument de grandes cho
ses, toute cette force, sous l'inspiration
de votre fatal Ecossais, vous l'avez em
ployée à laire de la France un immense
moulin à papier.
et prenait même le pas sur la noblesse et le
tiers.
A certaines dignités épiscopales étaient at
tachées de fait et de droit les plus' hautes
oharges féodales politiques et civiles. Pour
ne citer qu'un exemple pris un peu au ha
sard de la mémoire : archevêque ■ de Reims,
on devenaitparcela seul duc et pair du royaur
me, on était cousin du roi, on occupait une
des premières places dans les conseils du sou
verain, dans les cours et Parlemèns et aux
Etats-Généraux. »
Ce n'est pas tout : le clergé figurait lar
gement même à l'armée; les affaires les
plus délicates et les . plus importantes des
familles et des individus relëvalent de ses
tribunaux; et, par les registres de Tétât civil,
déposés entre ses mains, quelle part immense
n'avait-il pas dans le règlement des fortune?
privées 1
Nous savons qu'il est de mode, depuis cent
ans et plus, de ne voir dans tout cela que des
abus, que des scandales, que des usurpations
du clergé sur la société civile. Ce sont là des
jugëmers superficiels ou passionnés auxquels
un homme de boji sens et de réflexion ne
s'arrête guère.
Des abus et des. scandales, oui, il y en eut,
et de fâcheux et de déplorables : mais quant à
de l'usurpation, c'est moins évident.
. Certes, il y eût eu usurpation, si l'Egli
se de France, sous Charlemagne,. sous saint
Louis ou sous Louis XIV, avait prétendu que
tous les avantages temporels à elle libéra
lement concédés par le pouvoir civil lui re
venaient de plein droit à titre de puissance
spirituelle et en vertu de sa divine Institu
tion.
Mais, laissant aux ultramontains cette doc
trine qu'elle traita cons tam ment de chimérique,
l'Eglise de France,tout au contraire, n'hésita ja
mais à confesser qu'en tant qu'Eglise du Christ,
« étrangère et voyageuse au milieu de tous
les peuples,» selon la belle expression de Bossuet,
elle ne tenait ses richesses, ses honneurs et son
rôle actif dans le maniement des affaires pu
bliques, que de la munificence du souverain
et du consentement de la nation.
Munificence libre et facultative !
Consentement toujours révocable !
Ici l'auteur rappelle que l'Etat ayant
admis l'Eglise dans le domaine propre de
la politique, l'Eglise, en rétour, avait dû
accorder à l'Etat une prérogative d'inter
vention dans certaines sphères réservées
au spirituel. « Donnant, donnant. »
Puis il' continue en ces termes :
Quoi qu'il en soit, la Révolution vint tout
à coup briser los liens qui unissaient 11a-
guères, presque jusqu'à les confondre, l'E
glise et l'Etat. Lo Concordat de 1801 a, de
puis, ' relevé le3 autels sur des bases toutes
nouvelles et d'une plus grando inddpendanî-
co réciproque, ,
La Révolution et le Concordat ont donc dé
truit la législation mixte des temps antérieurs,
et, par suite, mis hors d'usage pour les géné
rations actuelles 1e beau coxle du droit cano
nique gallican.
Le gallicanisme proprement dit" a cessé
d'exister..Les institutions les plus nobles pé
rissent à leur heure. C'est la loi du progrès.
Le feu sacré de l'activité humaine n'est entre
tenu que par ces renouvellemens 'successifs.
Dans l'Eglise elle-même, il n'y a, il ne peut
y avoir que la foi qui 1 soit à l'abri de pareilles
vicissitudes.
. Mais est-ce à dire . qu'avec le gallicanisme
ait péri, pour l'Etat, toute mission de surveil
lance, d'interdiction et de répression sur l'exer
cice public et les écarts possibles du ministè
re ecclésiastique?
Non.
Au régimo do la religion d'Etat a succédé
parmi.nous le régime du droit concordataire,
et, de ce chef déjà, le pouvoir politique ac
quiert sur .la. socîétS religieuse; des droits équi :
valant aux concessions qu'il lui a faites. La
notion la plus élémentaire de concordat im
plique,.en fayeur de chacune des' parties con
tractantes, un échange équitable de sacrifices
et de compensations/
Les signataires du grand acte dé 1801
n'ont pu supposer ni l'un ni l'autre que le con-
Cette chute ayant fait rire le prince,
— Depuis long-temps., peursuivit son
jeune interlocuteur avec un redoublement
de sérieux, la société penche beaucoup
trop d'un côté : à un bout le trône, le cler
gé, la noblesse, s'étant tout approprié ; à
l'autre lo peuple n'ayant rien ; est-ce là
de l'équilibre ?
— Je n'ai pas fait cette situation, dit le
Régent, elle date de plus loin.
— Loin de l'avoir faite, Monseigneur,
vous êtes sur le grand chemin de la dé
faire. En créant l'aristocratie de l'argent
et en poussant à cette franche corruption
de mœurs par laquelle lanoblosse travaille
de mieux eu mieux à s'amoindrir, per
sonne autant que Votre Altesse ne sera
efficace à rétablir ce niveau qu'incessam
ment, comme les liquides, les diversés
classes d'une société aspirent à retrouver.
— Et avec vos idées démocratiques,
mon cher, vous me faites un crime d'être
ce niveleur?
— Ni crime, ni vertu; quand surtout Vo
tre Altesse a soupé, cela lui est bien égal;
mais elle me demande comment je vois ve
nir une révolution; je lui réponds qu'à
son insu, par le train qu'elle donne aux
choses, elle me paraît en être le plus actif
instrument.
— Ah oui ! fit le Régent, qui, ayant be
soin de ce franc parleur, s'était résolu à
touHui laisser dire ; comme M. Jourdain,
je fais de la prose sans le savoir!
— On n'a pas plus d'esprit que Votre
Altesse; mais, malgré sa piquante ironie,
elle me permettra de lui faire remarquer
les conséquences probablement très peu
prévues de ce magnifique Système dont elle
s'est déclarée protectrice.
— Les conséquences, parbleu! c'est que
l'Etat paiera ses dettes.
— Peut-être; mais, à un autre point de
vue, par ce grand bouleversement opéré
dans l'assiette des fortunes, étant une fois
établi que l'argent procure les privilèges
dont jadis on prenaitson parti, parce qu'on
les croyait lo fait de ce hasard où personne
trat resterait unilatéral. C'est à leurs succesf
seurs, héritiers responsables do leur œuvre,
d'en exécuter les clauses en commun, avec la
bonne foi qui les a dictées. Nous ne croyons
pas que le gouvernement de Napoléon III y. ait
jamais manqué.
A cet endroit, le redaeteur du Pays dis
cute au" point de vue religieux et au point
de vue légal la valeur des articles organi
ques et il termine ainsi :
Deux mots seulement : de l'organisation
concordataire , il faut ou tout accepter, oii
tout refuser. En religion, en morale, comme
en justice, un aveu ne se divîs^pas.
Là-dessus, on nous arrêtera peut-être, et
l'on s'inquiétera si, à l'exemple "du Siècle, de
l'Opinion nationale, de la Presse et de quelques
autres, nous poussons à la séparation complète
de l'Etat et de l'Eglise.
Notre réponse sera simple et péremptoire.
A notre/àvis, l'Eglise fût-elle légalement, en
France, investie de la liberté absolue, sans
privilège de l'ordre temporel-, et sans obli
gations correspondantes; fût-elle, en d'au*
très termes , ©n pleine jouissance de cette
liberté de droit commun qui est aux Etats-
JJnis la condition de son existence, dans cette
hypothèse encore, le pouvoir civil, comme
seul préposé au maintien de la concorde en?
tre les citoyens, de 1* paix entre les commu
nions rivales et dés rapports de chacune d'el
les avec la loi constitutionnelle ou adminis
trative, — le pouvoir civil, disons-nous,' n'ui
surperait pas, ne pofierait-pas la main à
l'encensoir, ne serait pas le moins du monde
persécuteur, en interdisant aux évêques tout
ce qui lui paraîtrait ixigé pour la tranquilli T
té publique et pour la direction salutaire de
l'opinion.. •
Notre dernier article a bien embarrassé
la France, car elle nous déclare que là bro
chure de M. Pereire n'est pas son Evan
gile. Et, pour le prouver, elle convient
nettement qu'elle ne veut : « ni la iiberté
illimitée des Banques d'émission, ni la
fix-lté de l'intérêt. »
Prenons acte. Il est bien-entendu que*
pour la France, la brochure de M. Isaaé
Pereire n'est pas un de ces documens qui
servent de règle ou de programme^
' La France n'ayant pas pour Evangile la
brochure,enprend un plus ancien : «C 'est,
dit-elle, la science économique depuis les
grands publicis-t.es qui l'ont fondée. Les
apôtres de cet Evangile se nomment Tui>
got,Quesrvay, Adam Smith, Say, Bastiat.
Nous verronsbiimtôt jusqu'à quel point la
France a lu ses Evangiles et s'est pénétrée
de l'esprit de ses apôtres.
Dès à présent nous lui- répondrons par
lord-Overstone (M. Lloyd), M. Goschen,
M; Macleod, M. Baring (lord Asliburton),-
M. John Stuart Mill, ot bien d'autres , qui
en déflnilivo étaient plus banquiers, ou
sont plus au courant des faits modernes
que les apôtres de la France, tout illus
tres et vénérés qu'ils soient,'
Enfin, contentons-nous ''de voif que la
France à renié la brochure de M. Pereiré
avant que le Constitutionnel ait parlé trois
fois. ;
. Et.sinous parlons do la brochure de M.
Pereire, peut-on nous reprocher dé ne pas
la désigner autrement? Enfin, qui donc
d'abord a ramené le débat aux vrais prin
cipes? On parle de notre stratégie 1 Elle
CQrisisto à citer. Nous avons dit le matiiï
,« voilà les principes que nous combat
tons, » et le soir, la France répond « nous
voulons vous ramener à la question. » Qui
donc cherche des échappatoires? Qui donç
s'ënfuit par la tangente? Qui donc a be
soin d'être ramené inflexiblement aux
vraies limites de là question ?
Voici ce que dit la Frdhee, après ce bel
e'xordé où elle se défend si bi.sn d'adoptée
les doctrines de la brochure : >
Entre nos adversaires et nous, il n Q
ne peut rien, et qui s'appelle la naissance;
tout ce qui possédera quelque chose,pré
tendra ci un haussement dans son existent
ce. De là, création d'une bourgeoisie forte
èt puissante qui commencera l'œuvre du
redressement social.
— Si ce n'est que cela, dit le Régent '
ctjla s'appelle une réforme et non une ré
volution. "
Sans doute, mais ?>. son tour le peu
ple,que cet avancement de la classe moyen
ne aura naturellement fait penser,, préten
dra s'asseoir au banquet, et comme il
viendra cruellement affamé, de ses rudes
mains, croyant seulement se faire faire,
place, il bousculera*, renversera, émiettera
tout, et tenez, Votre Altesse veut-elle 1q
voir à l'œuvre : il me semble que je ne la
personnifiais pas mal, le jour où, du fond
de ma fange, me croyant fils de la Fiilon
mais relevé par l'éducation qu'elle m'avait
donnée, et me sentant un homme, je souf
fletais l'arrière-petit-fils du grand Condé;
qui avec moi avait passé toutes les bornes.
Ce que j'ai fait, moi chétif, Monseigneur,
imaginez-le fait par quinze ou vingt mil
lions d'hommes, sera-ce alors une révo
lution?
— Il est certain, dit le prince avec gaie
té, qu'appliqué par tant de mains, un
soufflet doit faire beau bruit, mais vous
pensez pourtant que cette voie de fait
pourrait être conjurée et, attendu ma pu-
tri faction morale avancée, c'est ma illltv
Mme de Barry que vous aviez choisie.pour
cette œuvre de prévoyance et de préserva
tion. •
— Ali! Monseigneur, il y a toujours
1 excuse de la légitime défense; _ii fallait
sortir de ce guêpier à l'entrée duquel j'é
tais guetté par ce furet d'abbé Dubois-Vai
frappé à tour de bras, payant pas le loisir
de travailler plus délicatement.
— Très bien \ dit- le Régent arrivant à
prendre un ion plus sérieux (il ne s'agis
sait plus des affaires du royaume, mais de
celles do su maison); mais, à frapper de
cette force sur une tête déjà fêlée, ou
ABOMEUEXS DES DEPARTEMENS.
trois m dis ;.;s 16 fr.
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publié les 5 et 20 de chaque mois.
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Let lettre« ou envois d'argent non affranchis sont refushi
Les articles déposés ne sont pas rendus. '
I
Les Annonces sont reçues chez M. P an #, rue Notre-Dame-des-Victoires, n® 40;
(place de là Bourse).
PARIS, 24 JANVIER.
La Chambre des députés de Turin a
terminé dans une seuls séance le débat
sur l'enquête relative aux évènemens de
Turin. '
Le baron Ricasoli, au début de la séànce ;
à proposé un ordre du jour motivé, dont
- le sens est celui-ci : L'Italie et son Par
lement ont en cemoment mieux àfaire que
d'engagerune discussion irritante et oiseuse
sur des faits passés. C'est en vain que les
orateurs de la gauche ont essayé d'écarter
l'ordre du jour pour lequel le ministère
s'est déclaré et qui a été voté à une majo
rité de 140 voix contre 67.
Les journaux de Vienne annoncent qu'on
attend prochainement la réponse du cabi
net prussien à la dernière dépêche du
comte de Mensdorff. Quoique impatient
de recevoir une réponse, le cabinet de
Vienne, d'après une correspondance adres
sée à la Gazette de Cologne, aurait voulu
attendre le départ du prince Frédéric-
Charles, avant de faire une nouvelle dé
marche à Berlin. .
Nous publions, sous toute réserve, ce
que dit à ce sujet la Nouvelle Presse libre :
« Nous apprenons qu'au commencement
» dé cette semaine le comte Mensdorff a
» jugé à propos de dire au baron de Wer-
i> ther, ambassadeur de Prusse, qu'il de-
» vait faire ses réserves sur la patience
à avec laquelle il attendait la réponse de
» M. de Bismark à ses propositions de sim-
d plifier la question des duchés et d'abré-
» ger l'état provi soire qui y règne, état pro-
» visoire qu'il ne saurait appeler état nor-
i> mal, comme l'a fait M.'.de Bismark dans
à sa dépêche du 13 décembre. Il ne faut pas
» que le gouvernement prussien pense
j> que le cabinet autrichien se soit résigné
a ue fait à la continuation de cet état
» provisoire et qu'il retire sa proposition
» de terminer la question de possession
» avant la question de succession. C'est
» probablementparsuite.de cette conver-
» sation que l'ambassadeur de Prusse a'
» annoncé au comte Mensdorff que la ré-
» ponsè à la Note du 21 décembre allait
i> arriver et lui a exprimé l'espoir que le
i) compromis quô proposerait son gou-
» vernement amèperait l'entente désira-
0 ble. Dans ces circonstances, le cqrate
» Kàrolyi retardera sans doute son départ
» pour Vienne jusqu'à l'arrivée de la note
(> annoncée. On avait déjà préparé une
A ' dépêche qui devait partir pour Berlin,
1 demain ou après-demain. »
La gazette autrichienne revient sur la vi
site du prince Frédéric-Charles, pou* af
firmer qtle rien n'est changé à là politiquê
de l'Autriche. Le prince, suivant eelte
feuille, aurait emporté la conviction qu'à
Vienne l'empéreur et ses ministres sont
parfaitement dîaccord.
« Or, continue la Gazette , le point de
)> Vue de la couronne et de ses conseillers
» en Autriche est commandé pàç le droit
» et par l'opportunité,. L 'Autriche ne veut
î> rien pour elle-même, elle veut que cette
» question du Sleswig-IIolsteia soit résolue
» leplus tôtposs'ible dans l'intérêt de l'-Al-
» lemagne et à la satisfaction de la îiation
» allemande, et que de cette solution ré-
» sultent. l'affermissement, de laCqnfédé-
» ration germanique, le resserrement des
« liens communs qui .unissent les Etats
» de l'Allemagne. Les. autres Etats alie-
» mands nous paraissent aussi s'être ren-
», dus à cette conviction. MM. Von der
» Pfordten et de Beust placent, en toute
» confiance, la solution de l'affaire en-
» tre les mains de l'Autriche ; tel est,
» dit-on, le sens de leurs dernières notes.
>> Les gouvernemens allemands se con-
» vainquent de plus en plus que l'Autri-
ij che, en s'engageant dans des rapports
» plus amicaux et plus intimes avec la
8 Prusse, n'est pas du tout devenue infl-
» dèle à sa mission de ' soutenir la confé-
» dération germanique et la position lé-
» gale de ses membres. »
Feuilleton du Constitutionnel. 25 janvier.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
XVIII.
LE FILS.
Une heure plus tard, le chevalier de Li-
liers entrait d'un air de résolution calme,
sans pencher ni du côté de la bravade, ni
du' côté de la soumission qui demande
grâce. . .
* Invité d'un geste par le prince à prendre
place sur un siège, sellette assez étrange
pour un accusé, car c'était un fauteuil do
ré tel qu'on l'eût avancé pour un duc et
pair, ou pour une femme de qualité, le
prévenu, avec un peu de surprise, atten
dit que la parole lui fût adressée.
— Monsieur, dit le Ilégent, il y a quel
ques instant, à la place même où vous êtes
assis, j'avais l'honneur de recevoir Mada
me votre mère. Elle essayait de me prou
ver que,à raison d'une méprise quipendant
longues années avait semblé vous mettre
bien près de mon cœur, j'étais comme en
gagé à vous traiter avec une extrême in
dulgence. -
- — Jè ne saurais trouver que regrettable,
répondit sèchement le chevallier, cette fa
çon d'intercéder pour moi; il y a des sou
venirs qui, humilians pour tout le monde,
peuvent servir à aigrir et non à rappro
cher.
— L'humiliation acceptée à votre inten
tion a été plus loin encore que vous ne
sauriez le supposer, car jamais il n'est
Les contre-démonstrations, auxquelles i
l'adresse annexionniste, des dix - sept !
membres de la noblesse du Ilolstein a j
donné lieu dans les duchés j ont produit!
une grande sensation à Berlin, surtout!
auprès du public qui ne savait pas |
les populations des duchés si hostiles aux j
projets d'annexion. Dans les Chambres j
prussiennes, ce point de vue primerai
probablement toutes les considérations |
patriotiques. Après avoir proclamé, l'an
née dernière, le droit des Sleswic-Hol-
steinois d'être gouvernés par lé souve
rain de leur choix, la majorité ne pour
ra aujourd'hui se prononcer pour l'incor
poration des duchés malgré leur volonté
manifeste.
Il est vrai que la situation de la Cham
bre prussienne elle-même devient tous les
jours plus précaire.M. de Bismark déploie
autant d'énergie dans la lutte avec le parti
progressiste que dans la lutte avec-les diffi
cultés du dehors. Le conflit intérieur, au
lieu de s'apaiser, s'aggrave tous les jours.
Nous connaissions déjà les divergences,
entre le gouvernement et la Chambre, au
sujet de l'organisation militaire et de la
question du budget. Les dernières nou
velles ne faisaient guère prévoir un arran
gement pour ces deux points. Or ., voici
maintenant un nouveaupointlitigieux qui
se produit. A l'occasion de» la vérification !
de ses pouvoirs, la Chambre avait invali
dé, comme vicieuses,les élections dedeux
députés conservateurs, et admis les deux
candidats libéraux, MM. de Saucken et de
Tettau. Un télégramme de Berlin nous ap
prend que le gouvernement s'oppose à
l'admission de ces députés en déclarant
que la Chambre avait dépassé les limites
de sa compétence, et qu'il fallait procéder
à de nouvelles élections.
A Vienne, le' nuage qui s'était élevé en
tre le Reichsrath et le gouvernement pa
raît se dissiper. Le ministre d'Etat, M. de
Schmerling, a informé la commission fi
nancière que le gouvernement est disposé
à entrer dans là voie d'une entente avec
la commission.
Il est maintenant décidé que la reinç
d'Angleterre n'ouvrira pas-en personne la
session du Parlement. S. M. n'arrivera à
Londres qu'après Pâques et y passera trois
semaines.
. La question de Saint-Domingue conti
nue à occuper les séances du Sénat , espa
gnol.- L'abandon et le maintien de cette
conquête trouvent des partisans éloqu'éns.
Le duc de la Torre, dans un long dis
cours, s'est attaché à prouver que l'aban
don de Saint-Domingue serait préjudicia
ble aux intérêts de l'Espagne. L'oratour
prétend avoir, des renseignemens por
tent qu'il existe entre le président : Get-
fràrd et lés insurgés dé Saint-Domïngue
un traité d'alliance secret. Lè duc de la
Torre est convaincu que l'île, une .fois
évacuée par les Espagnols, serait aussitôt
occupée par les Haïtiens.
Le duc de Valence a répondu à l'ora-
rateur pour rectifier des paroles qui
lui avaient été attribuées. Le président
du conseil a affirmé; de la manière la plus
positive, que l'abandon complet de Saint-
Domingue lui a toujours paru une mesure
dé première urgence, et qu'il a répondu
en ce-sens à tous ceux qui lui deman
daient son avis.
La Correspondencia de Madrid apprend
que le gouvernement a demandé au con
seil d'Etat une consultation sur les trois
points suivans
1° Si, conformément aux lois du royaux
me et aux prérogatives de la couronne, le
gouvérnempnt de S. M. peut concéder
donné à un fils do mesurer ce qu'il y a
pour lui d'amour et de dévoûment dans Je
cœur d'une mère. Au sujet des ;obseurités
de votre naissance, il n'a tenu qu'à moi
de reprendre toutes mes illusions, celle
qui sur cé chapitre peut seule se dire en
possession de la certitude semblait me
convier à regarder. encore du côté où à
une autre époque j'avais cru entrevoir la
vérité.
Manquant gravement à l'étiquette :
— Mais, Monsieur, répondit le cheva
lier en se levarçt avec animation, cette in
jure que, dans sa sollicitude pour moi, ma
mère se fait à elle-même, va, vous le sa
vez, contre l'évidence. Ma naissance mê
me, pour les aveuglemens les plus inté
ressé?, ne peut faire l'objet d'un doute,
quand même elle ne serait pas cautionnée
par une vertu si éprouvée et si inattaquable.
— C'est précisément ce que j'ai répon
du; j'ai fait plus: à rencontre do la sainte
tromperie dont Mme do Liliers prenait le
parti désespéré, je me suis empressé de
mettre sous ses yeux une preuve impré
vue et concluant au premier chef; son
prodigieux dévouement n'a donc compro
mis, ni vous, ni elle; si autrefois je me
me sois donné le tort d'un sentiment
moins avouable, j'y ai substitué le respect
d'abord et maintenant l'admiration; cal
mez-vous donc, mon cher, et veuillez vous
rasseoir, car nous avons beaucoup à
causer. .
Quand le chevalier eut repris sa place,
et rions devons dire que ce fut avec un
surcroît-d'étonnement, car il s'attendait à
un interrogatoire et point du tout à ce ton
de conversation familière :
— Entre nous, dit le prince, il y aurait
un grand compte à faire; mais,pour abré
ger, je commence à mettre hors de la li
quidation les articles au sujet desquels
vos réponses et votre attitude me sont d'a
vance connues. Par exemple, je ferais al
lusion à ce testament de mon excellent
oncle, qu'on vous soupçonne d'avoir été
colporter en Bretagne; inévitablement vous
l'exequatur à l'Encyclique et déterminer
les paragraphes de cette Encyclique à in
terdire en vertu des dites lois et préroga
tives. .. .
2° Touchant la respoiîsabilité encourue
par les évêques qui ont publié l'Encycli
que avant d'obtenir l'exequatur du gou
vernement en y annexant des pastorales
qui rendent obligatoire l'exécution de la
dite Encyclique ;
3° Si la publication de l'Encyclique 3
pu ou peut être permise en considération
de la liberté'dont jouit la presse, confor
mément aux lois constitutionnelles du
pays.
Des lettres de Madrid confirment la
nouvelle que le ministre des finances à
renoncé achiellemënt aux projets d'em
prunt. Des capitalistes espagnols et étran
gers avaient fait au gouvernement leurs
offres, mais à des conditions que M. Bar-
zânàllana a refusées. Le ministre des finan
ces a donc pris la résolution de faire appel
aux sentimens patriotiques des contribua
bles en demandant une somme de' 600
millions de réàux à titre d'anticipation sur
les impôts. On croit que le projet de loi
qu'il a présenté à cet effet sera voté à une
grande majorité.' Edouard Simon.
M. le due de Bellune, ancien secrétaire
d'ambassade à Rome, a adressé à l'Empe
reur une lettre qu'il a cru devoir livrer à
la publicité, et par laquelle il se plaint de
la mise en disponibilité prononcée contre
lui, il y a deux ans.
M. le marquis de Lavalette, alors am
bassadeur à Rome, et M. le général de
Montebello ont été absolument étrangers
à cette décision. Le gouvernement n'a
d'ailletfrs aucune raison de revenir sur la
mesure prise à l'égard de M. le duc dé
Bellune. (Moniteur.)
On sait avec quelle réserve nous avons
touché auxquestions soulevées à propos de
l'Encyclique du8 décembre. Pour ne don
ner aucun prétexte à la malveillance , et
pour qu'il fût absolument impossible de
nous accuser de porter la moindre irriia.-
tion dans le débat, nous n'avons dit que
ce qui était strictement nécessaire pour
maintenir la vérité .de 'la situation et
empêcher l'opinion de s'égarer. Pris di
rectement à partie par un évêque parlant
du haut de la chaire ', hqus nous sommes
souvenu de la situation particulière que
cet évêque venait de se faire, et nous n'a
vons pas même prononcé son nom. C'est
que nous sommes profondément con**
vaiircu'que dans ces questions si délicates^
plus encore que dans toutes les autres., la
victoire doit rester à la modération, et que
là, plus que partout ailleurs, il faut savoir
attendre et laisser agir le bon sens public.
N.ous voulions donc garder le silence;
mais nous trouvons dans le Pays de ce soir
un remarquable article qui, faisant avec
une équité parfaite la part du temps présent
aussi bien que la part de l'histoire,-éta
blit excellemment les droits et les. devoirs
respectifs! de l'Eglise et del'Etat, et nous te
nons à^placer lesprincipaux passages de cet
article sous les yeux de nos lecteurs.
paulin l1mayrac,
On lit dans le Pays
Le gallicanisme , dans la vraie et antique
acception du mot, n'est qu'un grand fait
historique auquel se rattachent d'illustres
et glorieux souvenirs : mais ljl n'est plus un
système applicable de nos jours, car il né
pourrait offrir désormais les élémens d'une
jurisprudence en harmonie avec les besoins
de la société moderne. Le gallicanisme fut '
une dçs forces vives de. la France féodale et
me répliqueriez rçue vous ne savez ce dont
je veux Vous parlër. .
— En effet, dit le chevalier, c'est tout
au plus si par un vague ouï-dire...
t Passons,, passons! fit le Régent en
dispensant gon interlocuteur de la gauche
dénégation dans laquelle, malgré l'évente-
ment'préventif qui venait d'en être fait, il
persistait à s'engager, vous avez votre thè
me arrêté, comme aussi vous avez votre
caractère. Ainsi encore, je pourrais vous
dire : «Votre liberté, jeune imprudent, est
dans vos mains; remettez-moi cette pièce,
que vous avez, et dont l'existence n'est - par
conséquent pour vous ni vague ni nébu
leuse, etimmédiatement disparaissent tous
les dangers de votre situation. » Comme
on ne conspire pas seul,- vous trouveriez
qu'à vos complices vous devez de refuser
cette conclusion amiable; l'accueillir vous
paraîtrait un marché honteux, une trahi
son, et, en vrai Ilomain, vous mettriez vo
tre gloire à la décliner.
— En partant d'une base fausse comme
cet acte testamentaire du feu roi," dit le
jeune Liliers trouvant placement de sa dé
négation, le champ des hypothèses devient
infini.
— Soit, reprit le prince, mais j'arrive à
quelque chose que vous ne me nierez pas
et qui est net, précis, positif; le souper du
Luxembourg et votre carnaval de reve
nant !
— Permettez-moi de vous le rappeler,
Monseigneur; en m'interrogeant sur ma
personnalité du moment, vous m'aviez
laissé le choix d'être, à ma fantaisie, ou vi
vant ou mort, ajoutant que, dans le parti
auquel je m'arrêterais, vou - 11e verriez pas,
quel qu'il fût, un manque de respect.
— C'est vrai, j'ai dit cela; aussi n'est-cp
point au sujet de-votre option funèbreque
j'entends vdus faire une querelle; tout au
plus, si je ne vous semblais pas trop indis
cret j'aurais l'envie de vous demander..!
— Quoi donc, Monseigneur? ,•
— Votre procédé pour simuler avec une
si rase perfection cette mort foudroyante
monarchique; il serait un anachronisme —
pis que. cela — une faiblesse pour la France
impériale. Nous l'admirerons toujours, nous
n'avons jamais essayé, ,noùs n'essaierons ja
mais, de-le ressusciter.
L'écrivain, après avoir , expliqué l'erreur
où le journal la France est tombé en rele
vant le drapeau d'une cause qui n'existe
plus, s'attache cependant à faire ressortir
le grandeur de l'ancien gallicanisme :
Voyons! s'écrie-t-il, il est impossible que les
ultramontains , même les plus intraitables,
et que les gallicans, même les plus repentans,
nous combattent sur ce point. N'est-il pas
de toute évidence que chaque Eglise est dans
la nécessité de s'administrer et de se gouver
ner, en tenant compte du milieu spécial où
elle existe ; en tenant compte surtout des con
ditions qu'elle a choisies ou qu'elle subit dans
ses rapports avec la société politique ?
' Religion d'Etat comme en Autriche et en
Espagne , ou religion proscrite comme en
Suède et en Turquie ; religion concordataire
comme en France depuis 1801, .ou religion
abandonnée à elle-même comme aux Etats-
Unis, sous le régime d'une liberté qui est de
droit commun pour tontes les communions,
l'Eglise catholique a naturellement à pour
voir, par les voles et moyens qu'impose cha
cune de ces situations si diverses, et à sa vie
intérieure et à ses relations avec le dehors.
Qui pourrait prétendre que l'épiscopat de
Suède, de Pologne, du Liban ou de la Chine,
est tenu d'accepter à la lettre les constitutions
apostoliques et de les appliquer avec larigueur
absolue et le zèle passif que peut y mettre ac
tuellement l'épiscopat espagnol, autrichien ou
belge ?
De là cet axiome fondamental : « La foi est
une et invariable; la discipline est multiple
et se prête à tous les tempéramens. Il n'y a
qu'une théologie; il peut y avoir mille trans
formations ou modifications du droit canoni
que, selon les lieux et les temps auxquels il
s'applique. »
Voilà les principes, les seuls vrais principes.
Déduisons-en les conséquences.
Quant à ce qui nous concerne, les consé
quences se déduisent toutes seules. En Fran
ce, pour les catholiques, il n'y a jamais eu
d'autre foi que la foi apostolique et romaine.
Dès lors, jine théologie, 'à proprement par-
' -1er gallicane, eût été parmi nous plus qu'une
anomalie. Mais il dut exister, et il exista', en
effet, de toUt4emps, non pas seulement à da
ter de LouiVxiV, comme le croit Mgr Dupan-
loup, mai# à dater de Clovis, de .CJjarlcma-
gne, de Philippe-Auguste, et djs- saint, Loui?,
un droit canonique gallican, c'est-à-diro un
droit spécialement' adapté aux besoins suc
cessifs de l'Eglise de France et à sa consti-,
tùtion telle qu'elle résultait, à l'intérieur, dos
r.ôglemens.et usages traditionnels dii pays ; à
lVxt.érièur, dé.ses privilèges',et de ses charges
connexes, comme partie intégrante dé l'Etat,
v Que dit, que lit, le Saint-Siège, pendant des
siècles, vîfcà-vis d'un tel état do choses?
Le Saint-Siège, évidemment, n'eût pas tolé
ré un seul jour, s'qus peine .de schisme, qu'on
enseignât une autre théologie .que la sienne.
Mais, en fait do droit canonique, il eut la
prudence de se montrer plus accommodant
que do nos jours, et de ne-jpas trouver mau
vais que notre' clergé restât' attaché à des
règles particulières souvent m opposition avec
ses tendances propres et parfois même étroitement
restrictives de son action.
Les seules, entre ces règles canoniques,
dont il nous appartienne de parier perti
nemment, sont celles', on l'a déjà- deviné,
qui définissaient les droits et les devoirs res
pectifs du gouvernement politique et de la
puissance spirituelle, et qui limitaient : d'un
côté, l'immixtion du clepgé .dans les, intérêts
temporels, et, de l'autre côté, l'intervention
légitime de la couronne dans le sanctuaire,
au double point de vue des personnes et des
choses.
Parlons-on lé plus brièvement possible. Dire
que, sous l'ancien régime, en France, le catho
licisme était' religion d'Etat, ce n'est pas assez
dire : le catholicisme, répétons-le, était partie
intégrante et principale de l'Etat. Le clergé, ep
effet, formait un des trois ordres de la hation
' : ; ^ : » f-'. 1 . ;• c" Jf' •; :
devant laquelle Dubois lui-même, le scep
tique (ies sceptiques,' est resté étonné.
— Rien au monde d'aussi simple : en
regardant avec fixité la boîte de ma mon
tre, j'ai amené une s.orte' de catalepsie où
de sommeil nerveux dont la recette est
cpurante«dans l'Inde : avec le premier ob
jet de métal poli, Vatre Altesse peut elle-
même faire l'expérience.
— Ma foi! non, ditgaîment le prince; je
suis comme le malade imaginaire : il ne
m'est pas prouvé que jouer ainsi avec l'au
tre monde soit parfaitement sain. Mais
une autre curiosité ?
— Je suis aux ordres de Votre Altesse.
— Dans cette longue conversation poli
tique que vous avez eue avec Mme de Ber-
ry ? vous vous êtes posé en prophète, ayant
l'air d'apercevoir dans le lointain une ter
rible révolution : était-ce une .prédiction
faite pour le besoin du moment-, ou, com
me cet original de Iîoulainvilliers, avez-
vous sérieusement des prétentions fatidi
ques?
— Le comte de Boulainvilliers, répon
dit le chevalier d'un ton quelque peu so
lennel, établit ses visions de 1-avenir sur
des calculs astrologiques ; moi, je' regarde
les causes et en déduis les effet?.
— Mais que remarquez-vous donc, en
pe temps-ci, qui présage des catastro
phes ?
— Monseigneur, pour être un glorieux
pasteur de peuples, la nature vous a ma
gnifiquement doué.
— Comment? dit Philippe d'Orléans,
avec.un sourire, toi aussi, Brulus I de la flat
terie ?
—• Point du tout, Monseigneur, car je
me hâte d'ajouter qu'indépendamment
d'une intelligence supérieure ayant le le
vier du despotisme, qui dans" de fortes
mains peut se faire beaucoup pardonner,
en devenant l'instrument de grandes cho
ses, toute cette force, sous l'inspiration
de votre fatal Ecossais, vous l'avez em
ployée à laire de la France un immense
moulin à papier.
et prenait même le pas sur la noblesse et le
tiers.
A certaines dignités épiscopales étaient at
tachées de fait et de droit les plus' hautes
oharges féodales politiques et civiles. Pour
ne citer qu'un exemple pris un peu au ha
sard de la mémoire : archevêque ■ de Reims,
on devenaitparcela seul duc et pair du royaur
me, on était cousin du roi, on occupait une
des premières places dans les conseils du sou
verain, dans les cours et Parlemèns et aux
Etats-Généraux. »
Ce n'est pas tout : le clergé figurait lar
gement même à l'armée; les affaires les
plus délicates et les . plus importantes des
familles et des individus relëvalent de ses
tribunaux; et, par les registres de Tétât civil,
déposés entre ses mains, quelle part immense
n'avait-il pas dans le règlement des fortune?
privées 1
Nous savons qu'il est de mode, depuis cent
ans et plus, de ne voir dans tout cela que des
abus, que des scandales, que des usurpations
du clergé sur la société civile. Ce sont là des
jugëmers superficiels ou passionnés auxquels
un homme de boji sens et de réflexion ne
s'arrête guère.
Des abus et des. scandales, oui, il y en eut,
et de fâcheux et de déplorables : mais quant à
de l'usurpation, c'est moins évident.
. Certes, il y eût eu usurpation, si l'Egli
se de France, sous Charlemagne,. sous saint
Louis ou sous Louis XIV, avait prétendu que
tous les avantages temporels à elle libéra
lement concédés par le pouvoir civil lui re
venaient de plein droit à titre de puissance
spirituelle et en vertu de sa divine Institu
tion.
Mais, laissant aux ultramontains cette doc
trine qu'elle traita cons tam ment de chimérique,
l'Eglise de France,tout au contraire, n'hésita ja
mais à confesser qu'en tant qu'Eglise du Christ,
« étrangère et voyageuse au milieu de tous
les peuples,» selon la belle expression de Bossuet,
elle ne tenait ses richesses, ses honneurs et son
rôle actif dans le maniement des affaires pu
bliques, que de la munificence du souverain
et du consentement de la nation.
Munificence libre et facultative !
Consentement toujours révocable !
Ici l'auteur rappelle que l'Etat ayant
admis l'Eglise dans le domaine propre de
la politique, l'Eglise, en rétour, avait dû
accorder à l'Etat une prérogative d'inter
vention dans certaines sphères réservées
au spirituel. « Donnant, donnant. »
Puis il' continue en ces termes :
Quoi qu'il en soit, la Révolution vint tout
à coup briser los liens qui unissaient 11a-
guères, presque jusqu'à les confondre, l'E
glise et l'Etat. Lo Concordat de 1801 a, de
puis, ' relevé le3 autels sur des bases toutes
nouvelles et d'une plus grando inddpendanî-
co réciproque, ,
La Révolution et le Concordat ont donc dé
truit la législation mixte des temps antérieurs,
et, par suite, mis hors d'usage pour les géné
rations actuelles 1e beau coxle du droit cano
nique gallican.
Le gallicanisme proprement dit" a cessé
d'exister..Les institutions les plus nobles pé
rissent à leur heure. C'est la loi du progrès.
Le feu sacré de l'activité humaine n'est entre
tenu que par ces renouvellemens 'successifs.
Dans l'Eglise elle-même, il n'y a, il ne peut
y avoir que la foi qui 1 soit à l'abri de pareilles
vicissitudes.
. Mais est-ce à dire . qu'avec le gallicanisme
ait péri, pour l'Etat, toute mission de surveil
lance, d'interdiction et de répression sur l'exer
cice public et les écarts possibles du ministè
re ecclésiastique?
Non.
Au régimo do la religion d'Etat a succédé
parmi.nous le régime du droit concordataire,
et, de ce chef déjà, le pouvoir politique ac
quiert sur .la. socîétS religieuse; des droits équi :
valant aux concessions qu'il lui a faites. La
notion la plus élémentaire de concordat im
plique,.en fayeur de chacune des' parties con
tractantes, un échange équitable de sacrifices
et de compensations/
Les signataires du grand acte dé 1801
n'ont pu supposer ni l'un ni l'autre que le con-
Cette chute ayant fait rire le prince,
— Depuis long-temps., peursuivit son
jeune interlocuteur avec un redoublement
de sérieux, la société penche beaucoup
trop d'un côté : à un bout le trône, le cler
gé, la noblesse, s'étant tout approprié ; à
l'autre lo peuple n'ayant rien ; est-ce là
de l'équilibre ?
— Je n'ai pas fait cette situation, dit le
Régent, elle date de plus loin.
— Loin de l'avoir faite, Monseigneur,
vous êtes sur le grand chemin de la dé
faire. En créant l'aristocratie de l'argent
et en poussant à cette franche corruption
de mœurs par laquelle lanoblosse travaille
de mieux eu mieux à s'amoindrir, per
sonne autant que Votre Altesse ne sera
efficace à rétablir ce niveau qu'incessam
ment, comme les liquides, les diversés
classes d'une société aspirent à retrouver.
— Et avec vos idées démocratiques,
mon cher, vous me faites un crime d'être
ce niveleur?
— Ni crime, ni vertu; quand surtout Vo
tre Altesse a soupé, cela lui est bien égal;
mais elle me demande comment je vois ve
nir une révolution; je lui réponds qu'à
son insu, par le train qu'elle donne aux
choses, elle me paraît en être le plus actif
instrument.
— Ah oui ! fit le Régent, qui, ayant be
soin de ce franc parleur, s'était résolu à
touHui laisser dire ; comme M. Jourdain,
je fais de la prose sans le savoir!
— On n'a pas plus d'esprit que Votre
Altesse; mais, malgré sa piquante ironie,
elle me permettra de lui faire remarquer
les conséquences probablement très peu
prévues de ce magnifique Système dont elle
s'est déclarée protectrice.
— Les conséquences, parbleu! c'est que
l'Etat paiera ses dettes.
— Peut-être; mais, à un autre point de
vue, par ce grand bouleversement opéré
dans l'assiette des fortunes, étant une fois
établi que l'argent procure les privilèges
dont jadis on prenaitson parti, parce qu'on
les croyait lo fait de ce hasard où personne
trat resterait unilatéral. C'est à leurs succesf
seurs, héritiers responsables do leur œuvre,
d'en exécuter les clauses en commun, avec la
bonne foi qui les a dictées. Nous ne croyons
pas que le gouvernement de Napoléon III y. ait
jamais manqué.
A cet endroit, le redaeteur du Pays dis
cute au" point de vue religieux et au point
de vue légal la valeur des articles organi
ques et il termine ainsi :
Deux mots seulement : de l'organisation
concordataire , il faut ou tout accepter, oii
tout refuser. En religion, en morale, comme
en justice, un aveu ne se divîs^pas.
Là-dessus, on nous arrêtera peut-être, et
l'on s'inquiétera si, à l'exemple "du Siècle, de
l'Opinion nationale, de la Presse et de quelques
autres, nous poussons à la séparation complète
de l'Etat et de l'Eglise.
Notre réponse sera simple et péremptoire.
A notre/àvis, l'Eglise fût-elle légalement, en
France, investie de la liberté absolue, sans
privilège de l'ordre temporel-, et sans obli
gations correspondantes; fût-elle, en d'au*
très termes , ©n pleine jouissance de cette
liberté de droit commun qui est aux Etats-
JJnis la condition de son existence, dans cette
hypothèse encore, le pouvoir civil, comme
seul préposé au maintien de la concorde en?
tre les citoyens, de 1* paix entre les commu
nions rivales et dés rapports de chacune d'el
les avec la loi constitutionnelle ou adminis
trative, — le pouvoir civil, disons-nous,' n'ui
surperait pas, ne pofierait-pas la main à
l'encensoir, ne serait pas le moins du monde
persécuteur, en interdisant aux évêques tout
ce qui lui paraîtrait ixigé pour la tranquilli T
té publique et pour la direction salutaire de
l'opinion.. •
Notre dernier article a bien embarrassé
la France, car elle nous déclare que là bro
chure de M. Pereire n'est pas son Evan
gile. Et, pour le prouver, elle convient
nettement qu'elle ne veut : « ni la iiberté
illimitée des Banques d'émission, ni la
fix-lté de l'intérêt. »
Prenons acte. Il est bien-entendu que*
pour la France, la brochure de M. Isaaé
Pereire n'est pas un de ces documens qui
servent de règle ou de programme^
' La France n'ayant pas pour Evangile la
brochure,enprend un plus ancien : «C 'est,
dit-elle, la science économique depuis les
grands publicis-t.es qui l'ont fondée. Les
apôtres de cet Evangile se nomment Tui>
got,Quesrvay, Adam Smith, Say, Bastiat.
Nous verronsbiimtôt jusqu'à quel point la
France a lu ses Evangiles et s'est pénétrée
de l'esprit de ses apôtres.
Dès à présent nous lui- répondrons par
lord-Overstone (M. Lloyd), M. Goschen,
M; Macleod, M. Baring (lord Asliburton),-
M. John Stuart Mill, ot bien d'autres , qui
en déflnilivo étaient plus banquiers, ou
sont plus au courant des faits modernes
que les apôtres de la France, tout illus
tres et vénérés qu'ils soient,'
Enfin, contentons-nous ''de voif que la
France à renié la brochure de M. Pereiré
avant que le Constitutionnel ait parlé trois
fois. ;
. Et.sinous parlons do la brochure de M.
Pereire, peut-on nous reprocher dé ne pas
la désigner autrement? Enfin, qui donc
d'abord a ramené le débat aux vrais prin
cipes? On parle de notre stratégie 1 Elle
CQrisisto à citer. Nous avons dit le matiiï
,« voilà les principes que nous combat
tons, » et le soir, la France répond « nous
voulons vous ramener à la question. » Qui
donc cherche des échappatoires? Qui donç
s'ënfuit par la tangente? Qui donc a be
soin d'être ramené inflexiblement aux
vraies limites de là question ?
Voici ce que dit la Frdhee, après ce bel
e'xordé où elle se défend si bi.sn d'adoptée
les doctrines de la brochure : >
Entre nos adversaires et nous, il n Q
ne peut rien, et qui s'appelle la naissance;
tout ce qui possédera quelque chose,pré
tendra ci un haussement dans son existent
ce. De là, création d'une bourgeoisie forte
èt puissante qui commencera l'œuvre du
redressement social.
— Si ce n'est que cela, dit le Régent '
ctjla s'appelle une réforme et non une ré
volution. "
Sans doute, mais ?>. son tour le peu
ple,que cet avancement de la classe moyen
ne aura naturellement fait penser,, préten
dra s'asseoir au banquet, et comme il
viendra cruellement affamé, de ses rudes
mains, croyant seulement se faire faire,
place, il bousculera*, renversera, émiettera
tout, et tenez, Votre Altesse veut-elle 1q
voir à l'œuvre : il me semble que je ne la
personnifiais pas mal, le jour où, du fond
de ma fange, me croyant fils de la Fiilon
mais relevé par l'éducation qu'elle m'avait
donnée, et me sentant un homme, je souf
fletais l'arrière-petit-fils du grand Condé;
qui avec moi avait passé toutes les bornes.
Ce que j'ai fait, moi chétif, Monseigneur,
imaginez-le fait par quinze ou vingt mil
lions d'hommes, sera-ce alors une révo
lution?
— Il est certain, dit le prince avec gaie
té, qu'appliqué par tant de mains, un
soufflet doit faire beau bruit, mais vous
pensez pourtant que cette voie de fait
pourrait être conjurée et, attendu ma pu-
tri faction morale avancée, c'est ma illltv
Mme de Barry que vous aviez choisie.pour
cette œuvre de prévoyance et de préserva
tion. •
— Ali! Monseigneur, il y a toujours
1 excuse de la légitime défense; _ii fallait
sortir de ce guêpier à l'entrée duquel j'é
tais guetté par ce furet d'abbé Dubois-Vai
frappé à tour de bras, payant pas le loisir
de travailler plus délicatement.
— Très bien \ dit- le Régent arrivant à
prendre un ion plus sérieux (il ne s'agis
sait plus des affaires du royaume, mais de
celles do su maison); mais, à frapper de
cette force sur une tête déjà fêlée, ou
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